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Auteur | Message |
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| Sujet: Re: ☆ le ctrl+v. Lun 11 Avr 2016 - 6:55 | |
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| | | Faith Cunningham MEMBER - join the evolution. MESSAGES : 17676
SUR TH DEPUIS : 26/04/2014
| Sujet: Re: ☆ le ctrl+v. Lun 11 Avr 2016 - 21:30 | |
| mon cul ? Ma vie ? Ta vie ? Ton cul, bravo. |
| | | Isolde Saddler ADMIN - master of evolution MESSAGES : 46349
SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
| Sujet: Re: ☆ le ctrl+v. Lun 11 Avr 2016 - 23:32 | |
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| | | Fiona Munroe MEMBER - join the evolution. MESSAGES : 485
SUR TH DEPUIS : 26/03/2016
| Sujet: Re: ☆ le ctrl+v. Mar 12 Avr 2016 - 0:13 | |
| Mesures pour taille grand: Tour de poitrine: 97 cm / 38 po Tour de taille: 81 cm / 32 po Longueur approx.: 89 cm / 35 po
Mesures pour taille t-grand: Tour de poitrine: 102 cm / 40 po Tour de taille: 86 cm / 34 po Longueur approx.: 89 cm / 35 po |
| | | | Sujet: Re: ☆ le ctrl+v. Mar 12 Avr 2016 - 3:50 | |
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| | | Fiona Munroe MEMBER - join the evolution. MESSAGES : 485
SUR TH DEPUIS : 26/03/2016
| Sujet: Re: ☆ le ctrl+v. Mar 12 Avr 2016 - 5:46 | |
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| | | Seth Koraha MEMBER - join the evolution. MESSAGES : 4656
SUR TH DEPUIS : 01/11/2014
| Sujet: Re: ☆ le ctrl+v. Jeu 14 Avr 2016 - 22:56 | |
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| | | Alec Lynch ADMIN - master of evolution MESSAGES : 15132
SUR TH DEPUIS : 26/04/2015
| Sujet: Re: ☆ le ctrl+v. Jeu 14 Avr 2016 - 23:11 | |
| - Citation :
- Peut-être était-ce tout simplement parce qu’il n’avait pas eu la folie d’y penser, aux opportunités qu’ils pouvaient prendre de se retrouver sans se préoccuper du reste du monde. Peut-être était-ce par peur, une incapacité toute nouvelle à prendre des risques alors même qu’il avait sans cesse mis sa vie en danger pendant toutes ces années sans que la prescience de la mort ne laisse son empreinte sur lui. Peut-être était-ce tout ça à la fois, bien plus que la force de l’habitude ou le manque d’envie de passer du temps avec Isolde, qui avait poussé Cesare à imaginer le pire plutôt qu’à s’voir passer une soirée comme ça avec la transmutante. Combien de fois pendant toutes ces semaines, avait-il eu envie de voir la jeune femme rien que pour une poignée de minutes, quand bien même ça devait signifier de remettre en question toute la sécurité dont elle avait besoin ? Il ne l’avait pas fait, majoritairement en pensant à Clara plus qu’au reste ; parce qu’il n’y avait pas à douter, quelque part, qu’Isolde avait eu les mêmes envies que lui, et qu’elle avait dû lutter de la même manière que lui. Mais de loin parfois, il avait suivi les débats et les discours d’Isolde, luttant contre cette envie née au creux de son poitrail, de contourner la sécurité, se glisser au détour d’un couloir simplement pour la trouver ; il avait fini par se discipliner en ignorant les apparitions de la jeune femme, en écoutant vaguement les conversations dès que son nom sortait quelque part, et en snobant n’importe quelle une de journal qui parlait d’elle. Cesare avait découvert c’que ça faisait, pendant toutes ces semaines, de voir son contrôle habituel lui échapper totalement : ç’avait été le cas déjà pendant tous ces mois où ils avaient été en froid, mais le DeMaggio n’s’en était pas rendu compte à l’époque. Il avait mis ça sur le dos du hasard, de la hargne, des jugements empressés qu’il avait faits – mais que ce soit à la base militaire, ou après chacune des catastrophes qui les avaient rassemblés, y’avait toujours eu une part de lui qui avait été soulagée de la voir. Saine et sauve. Là et apte à répondre vivement à chacune de ses attaques ; Isolde restant toujours Isolde, fidèle à elle-même, fidèle à eux-mêmes, leurs rixes et leurs disputes. Il aurait bien voulu pouvoir le faire, pendant ces semaines passées ; qu’y’ait quelque chose pour justifier qu’il vienne à elle pour qu’ils s’engueulent à nouveau – quelque chose, n’importe quoi qui les pousse l’un à l’autre ; il s’en était presque senti coupable parfois, d’avoir de tels desseins dans un coin de sa tête, mais peu à peu, il s’était discipliné à écarter ces désespoirs silencieux au profit d’un quotidien qui avait pris le contrôle de ses jours, ses nuits, ses faits et gestes.
Avec Isolde ce soir, c’était la libération inattendue- les retrouvailles qu’ils s’étaient promises à l’hôpital, mais qu’il n’avait pas osé imaginer à cause de toutes les catastrophes qui les avaient entourées, et avaient continué de le poursuivre après qu’il ait quitté la Saddler. Soixante-trois morts, ou quelque chose dans c’genre-là. Sa mère à lui, morte mystérieusement. Et la tension constante qui tendait l’air dans la maison familiale où il détestait de plus en plus graviter pendant plus d’une poignée d’heures. Ici au moins, y’avait tout pour qu’il soit hors de c’monde, hors de ces préoccupations et de ces hantises qui lui enserraient les entrailles ; ce serait presque culpabilisant, de s’retrouver comme ça sans l’ombre d’une considération pour le reste de l’univers- mais c’était Isolde, et il avait suffi qu’il la voit pour qu’il ait envie de tout balancer au profit d’elle. D’eux deux. D’eux trois. Il n’avait pas encore pris l’temps de le dire, de le reconnaître pleinement – pas tant que Clara dormait, parce que comme il l’avait dit, s’il devait aller voir la petite, il n’pouvait pas garantir qu’il ne la réveillerait pas, rien que parce qu’elle lui avait manqué plus que c’était humainement possible – mais il était bien content qu’Isolde n’ait pas choisi de laisser leur fille à quelqu’un d’autre, n’importe qui en cette soirée. Depuis combien de mois n’avait-il pas vu Clara ? Peu importaient si là maintenant, accroché aux lèvres d’Isolde, tout ce temps s’envolait pour devenir désuet, il se rappellerait brutalement à lui dès lors qu’il verrait le bébé, probablement : c’était ça leur truc aux nourrissons, ils changeaient à la vitesse de l’éclair à cet âge-là. Heureusement, heureusement alors, que Clara était encore profondément endormie, offrant au chasseur au moins l’opportunité de souffler, déguster, avant de sentir son cœur se briser, rappelé à tout ce qu’il avait insidieusement manqué au jour le jour. Isolde elle au moins, elle n’avait pas changé, et elle était comme dans ses pensées, plus belle, plus resplendissante, plus vivante que jamais ; frissonnant sous chacune des caresses de ses mains, des étreintes de leurs corps endiablés. Isolde elle restait celle qu’il aimait, celle qui faisait battre son cœur, son sang, ses pensées, ses sens avec la même énergie inépuisable- tantôt grivoise, tantôt tendre et affectueuse. Ses lippes avaient la même saveur enivrante, sa peau la même douceur unique, ses mains la même finesse- et leur fièvre les faisait frissonner avec la même puissance que lors de leur dernière nuit ensemble. C’était même mieux, mieux que tout, mieux que tout ce qu’il avait pu construire dans ses pensées comme retrouvailles idéales- parce que c’était les vraies ce soir, enfin. La main dans sa nuque, ses cheveux, le long de son torse, c’était celle d’Isolde. La bouche qu’il embrassait, c’était celle d’Isolde ; et les soupirs qui léchaient sa peau, électrifiaient son échine, dardaient d’ardeur ses hanches éprises, c’étaient ceux d’Isolde aussi. Et il en soupirait d’aise, gémissait d’amour, minaudait d’appétit ; dans la tempête de sa passion, Cesare balayait les douceurs, la suave sensation mielleuse, ses dents mordillant ses lèvres, le contour de sa mâchoire, son oreille qu’il incendia d’un râle précipité. Au creux de son cou, il repartit déverser toutes ses attentions, Isolde enserrée contre lui par sa main ordonnatrice, cavalière de ses danses effrénées, leurs mains enlacées l’une à l’autre, contre le tapis, probablement comme seules ancres à la réalité quelle qu’elle soit.
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| | | | Sujet: Re: ☆ le ctrl+v. Ven 15 Avr 2016 - 3:15 | |
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| | | Marvin Smedry MEMBER - join the evolution. MESSAGES : 970
SUR TH DEPUIS : 29/03/2016
| Sujet: Re: ☆ le ctrl+v. Ven 15 Avr 2016 - 11:49 | |
| Artur était épuisé. Autant physiquement que psychologiquement. Fatigué de se sentir coupable, fatigué de se chercher des excuses, fatigué de chercher un cap, des objectifs, des justifications, fatigué d’être accusé par sa sœur, par son père, fatigué de se sentir seul à ce point et plus encore, fatigué d’être aussi vulnérable. Qu’il frôle l’égocentrisme dans ses pensées, cela ne le dérangeait pas, pourvu qu’il trouve un sens à tout cela. Sauf que tous les récents événements n’avaient, justement, aucun sens autre que ce qu’il aurait aimé refuser de voir : il était, indirectement, le meurtrier de sa sœur et pire que tout, il n’avait rien pu, rien su faire pour enrailler la machine infernale. |
| | | | Sujet: Re: ☆ le ctrl+v. Ven 15 Avr 2016 - 20:38 | |
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| | | Alec Lynch ADMIN - master of evolution MESSAGES : 15132
SUR TH DEPUIS : 26/04/2015
| Sujet: Re: ☆ le ctrl+v. Sam 16 Avr 2016 - 4:04 | |
| - Citation :
- ‘Romantique’ ce n’serait probablement pas le premier adjectif qui lui viendrait en tête au moment de parler d’Isolde. Ou s’il fallait se qualifier lui-même. Fallait croire qu’ils s’étaient au moins bien trouvés sur ce point-là : si l’un ou l’autre avait dû être un amoureux-niaiseux invétéré, il se serait vite retrouvé le cœur brisé par la froideur de l’autre. Non, ils n’étaient pas froids au sens propre du terme, plutôt dans un sens bien à eux, oscillant entre la passion extrême et les disputes incandescentes, avant de pouvoir passer des jours et des jours sans s’adresser la parole. C’était bien ce que leurs vies respectives exigeaient d’eux, de toute manière ; Cesare n’aurait pas fait fière allure, s’il avait dû être dans la même pièce que son père, avec son téléphone qui sonnait dans sa poche toutes les deux minutes parce qu’Isolde lui envoyait un message super important. Ils n’étaient pourtant pas des pieds, totalement capables d’avoir des moments de douceur, comme celui qu’ils partageaient maintenant, chaque caresse débordant d’affection et de tendresse ; le romantisme à eux, il débordait dans chacun de leurs gestes, chaque regard qu’ils échangeaient. Leur romantisme, il était insidieux, discret et distrait ; il n’avait pas besoin de fleurs tous les jours, de balades en calèche pour survivre et persister entre chacune des attentions qu’ils s’échangeaient l’un l’autre : peut-être était-ce parce qu’ils avaient déjà enduré bien des choses, et qu’irrémédiablement, ils se raccrochaient fermement à chaque petit sursaut de douceur. Alors ouais, s’il devait y avoir une définition du mot romantique prôné par exemple dans les films à l’eau de rose qui avaient plus souvent poussé le DeMaggio dans les bras de Morphée qu’autre chose, ils n’entraient définitivement pas dans cette catégorie – ils avaient créé leur catégorie à eux, le romantisme à la Isolde et Cesare, et c’était, il semblait, une notion qui changeait en permanence. Parce que bon, si le chasseur devait se retrouver avec une Isolde hurlant et tapant sur une fille qui avait osé l’approcher d’un peu trop près, sûrement que dans la précipitation du moment, il ne trouverait ça vraiment sexy que pour une seconde, avant d’être totalement consterné : ça voudrait dire quand même, qu’Isolde avait atteint un niveau de folie inégalé jusqu’alors. Mais elle avait une façon de parler de cette potentielle ‘connasse’ qui n’existait pas, une petite moue sur son visage qu’il trouvait attachante à souhait- c’était de ça qu’il s’enivrait, insidieusement, sans même que la mutante ne s’en rende compte. « C’était censé être flatteur pour toi ouais. J’suis sûr que tu botterais le cul de n’importe qui, et tu m’sauverais d’une situation bien dérangeante-… » parce que bon, ce serait plutôt mal vu que ce soit lui qui se mette à taper une connasse un peu trop collante ; peu pourraient importer les charmes de celle-ci, sa façon de séduire, ses talents en drague- Isolde était celle qu’il voulait dans des moments pareils, et y’aurait aucun contexte d’aucun genre qui ne le ferait changer d’avis.
Pas même le fait d’croire qu’il l’avait perdu ; au fond, il aurait pu hein, mille fois aller écumer les bars dans ces dix mois d’abandon et de solitude, hantant tous les draps de la ville comme s’il était devenu l’homme volage que ses parents croyaient qu’il était, désormais. Profiter de la vie, vibrer d’une imprudence qu’il n’s’était jamais autorisé à avoir ; mais Cesare n’avait jamais été dans l’excès, et au-delà de ça, il avait été trop hanté par un fantôme en particulier, le souvenir de ses baisers, le souvenir de son amour. Les estafilades créées par sa hargne à chaque fois qu’ils se revoyaient – par hasard, trop souvent. Y’avait eu des dizaines de détails, de pensées tous les jours, qui avaient rappelé la Saddler à lui, et le DeMaggio en avait oublié le reste du monde. Peu importait qu’elle n’ait jamais été romantique, et que leurs retrouvailles jusque-là, aient toujours été autour d’événements catastrophiques plutôt que d’une balade en calèche ou eux deux, dans un parc, en train de graver leurs initiales dans un tronc d’arbre. « J’me doute que ce sera instable. La simplicité et Isolde Saddler, ça rime pas trop. » certes, elle pouvait être simple dans sa façon de s’habiller, n’pas s’encombrer de mille atours pour se sentir bien dans sa peau – mais en amour, elle était aussi imprévisible qu’il pouvait l’être ; tantôt à lui envoyer une gifle et lui crier sa haine, puis à sauter à ses lèvres. Il avait déjà expérimenté toute la complexité d’Isolde, et il en tenait une sacrée couche lui-même : n’était-ce pas une combinaison de tout ça, qui les avait poussés à se disputer encore et encore pendant près de dix mois ? Ils en étaient presque fous de s’aimer autant, et de n’pas renoncer l’un à l’autre et aux propres caprices de leurs cœurs : y’avait sans doute des femmes plus douces, plus empathiques, plus généreuses qu’Isolde, ces genres de cœurs d’artichauts qui prenaient tout le monde en pitié – mais Cesare n’arrivait pas à les envisager ; putain, comment était-il censé envisager de perdre Isolde alors même qu’il avait plongé si avidement dans son regard ? Au moins, sa réponse à elle le fit rire, au-delà du pincement au cœur qu’elle avait irrémédiablement provoqué chez lui ; ce serait injuste qu’elle lui fasse promettre une telle chose – il le lui promettrait, parce qu’il n’pouvait résister à rien venant d’elle. Mais il n’y croirait pas, et il serait incapable de tenir cette promesse : irrémédiablement, l’affaire se retournerait contre lui. Heureusement que la transmutante savait bien se rattraper quand elle disait n’importe quoi, et déjà ses caresses, ses baisers, tout prouvait qu’elle était d’toute manière vivante, et que ça n’avait été que des paroles hypothétiques comme la connasse qui l’aurait dragué lui, ou les trente-douze mille amantes. Dans la chaleur de leurs corps, les frissons impétueux de leurs peaux, ils étaient vivants, on n’peut plus vivants. « Docteur DeMaggio- ça sonne bizarre quand même. » qu’il releva, dans un ricanement minaudant, incapable de se retenir, basculant pour se retrouver sur Isolde, elle, lovée contre les couvertures – au moins c’était un bon moyen de se chauffer encore, et définitivement annihiler les microbes. « Je crois bien qu’à force de faire de l’exercice, les muscles s’habituent, et les crampes diminuent. » ou peut-être pas ; Cesare se souvenait bien d’avoir été perclus de douleurs aux temps lointains où son entrainement avait commencé- pas seulement à cause des coups, mais aussi dans ses muscles, sous sa peau. Maintenant, ces peines-là n’étaient qu’un lointain souvenir- comme la chasse tout court en ces instants-là. « Ou sinon y’a toujours, la solution miracle… » un sourire enjôleur sur ses lèvres, alors qu’il avait embrassé tendrement Isolde, avant que sa main ne dégringole sur une des cuisses de la jeune femme, de ses doigts pinçant doucement la chair, avant qu’il n’égare quelques caresses qu’il avait aventurées dans son dos un peu plus tôt. Ils n’avaient jamais dit que leurs massages devaient se limiter au dos, de toute manière. |
| | | Gene Warner MEMBER - join the evolution. MESSAGES : 541
SUR TH DEPUIS : 20/03/2016
| Sujet: Re: ☆ le ctrl+v. Sam 16 Avr 2016 - 5:00 | |
| - Spoiler:
Si Seth n’était pas suffisamment téméraire pour prendre des risques inconsidérés et jouer les héros à tout bout de champ, il n’était pas non plus du genre à céder facilement à la lâcheté. Certes, sa peau avait tendance à prioriser sur celles des autres, mais depuis quelques temps, il avait commencé à changer de comportement lorsqu’il s’agissait d’aider autrui – et plus particulièrement des personnes desquelles il se considérait proche. Même si ça lui en coûtait, il ne supportait plus d’abandonner derrière lui quelqu’un à qui il tenait sincèrement ; ces derniers mois, il avait vu trop de ses amis et connaissances finir six pieds sous terre, et plus le temps passait, moins il supportait l’idée de fuir au détriment de quelqu’un d’autre. Il était devenu plus vindicatif, plus passionné, probablement plus inconscient aussi, mais il n’avait pas envie de reproduire ce qu’il avait dû faire avec Johan ou Moira ; la flamboyante rouquine avait beau être revenue d’entre les morts, il n’oubliait pas la peine et la détresse qu’il avait ressenti en apprenant sa mort, ni la douleur qui lui avait enserré le cœur lorsqu’il s’était retrouvé debout devant son cercueil, à regarder cette boîte de bois descendre en terre en emportant avec elle ce qu’il croyait alors être le cadavre de sa meilleure amie. Alors il défendait ceux qui restaient encore, envers et contre tout, quitte à se prendre quelques grandes claques dans la figure. La dernière en date néanmoins avait failli lui faire perdre beaucoup – bien plus que ce qu’il était prêt à abandonner. Ce vaccin dans son corps avait fait des dégâts, énormément de dégâts ; il avait fait un petit tour à l’hôpital pour s’assurer que son cerveau n’avait pas subi de séquelles trop importantes et était sorti de là soulagé de savoir que le NH24 n’avait fait que le rendre psychotique pour un temps seulement. Il ne voulait plus jamais se retrouver dans un état pareil. Il se revoyait encore enchaîner les horreurs – vacciner Roman, tuer le père d’Ivory, massacrer chasseur après chasseur … Il commençait tout juste à remonter la pente, malgré les cauchemars et les terreurs nocturnes qui le faisaient parfois réveiller Pietra bien malgré lui. C’était qu’il avait du coffre lorsqu’il se redressait soudain dans son lit en hurlant de peur. Les scènes de ses crimes se rejouaient inlassablement derrière ses paupières closes dès qu’il se laissait aller au sommeil, à tel point que sa colocataire avait dû lui ordonner de s’endormir tant il avait fini par craindre fermer les yeux plus de quelques secondes. Doucement, très doucement, tous ces nouveaux réflexes commençaient à disparaître, laissant le trafiquant redevenir lui-même petit à petit. Il avait encore beaucoup de choses à régler, beaucoup de personnes auxquelles parler, mais il avait l’impression d’enfin voir la lumière au bout du tunnel dans lequel il avait l’impression d’être enfermé. Et puis Bob était revenu, et avec lui étaient revenus les mauvais souvenirs et les regrets qui rongeaient le cœur de l’homme de sable. Il n’arrivait pas à se faire à l’idée que le trappeur était là pour lui, et pourtant ce n’était pas faute de l’espérer. Et à défaut de l’accepter, il avait surtout peur de faire mal une fois encore à l’homme grenouille. Toutes ses bonnes résolutions s’étaient envolées et il avait fait ce qu’il avait fait pendant très longtemps : il avait fui. En l’occurrence, en direction de sa cuisine. Le Calédonien n’eut pas le temps d’avancer bien loin cependant ; il sentit une main se saisir de son bras et le retourner vivement. A peine se trouva-t-il face à Bob que ce dernier lui envoya son poing en travers du visage. Seth recula un peu, sonné, et secoua la tête pour se remettre les idées en place. Il passa la main sur sa joue, massant sa pommette endolorie. Il aurait dû s’y attendre, à cette colère. Après tout, il l’avait bien cherché. Il aurait aimé dire quelque chose à ce sujet, mais il se retrouva attiré vers le mutant, ses mains serrées sur le col de sa chemise, ses phalanges gantées coincées sous son menton. Bien malgré lui, Seth ne put empêcher son regard de descendre vers les lèvres du mutant. Ce ne fut pas grand’ chose, juste un instant d’égarement duquel il se força à sortir pour planter ses yeux bruns dans ceux rougeoyants de Bob. Il l’écouta sans broncher et fronça les sourcils. Non, il ne le croyait pas bête, ni faible, bien au contraire. Mais ce qu’il lui avait dit, il n’aurait jamais dû le faire, vaccin ou pas. C’était une chose qu’il avait énormément de mal à se pardonner. Lorsque le trappeur le lâcha enfin, il remit distraitement sa chemise en place. Bob avait raison sur un autre point : il était en effet en train de s’excuser de vivre. C’était une chose qu’il n’avait jamais fait, même lorsqu’il avait été traité comme un animal pendant ses années d’esclavage, mais désormais, il avait l’impression d’en avoir trop fait pour être encore le bienvenu dans cette vie qu’il avait réussi à construire et qu’il aimait de tout son cœur. Il fixa le trappeur une fois encore et glissa les mains dans ses poches pour s’empêcher d’aller vers lui et le prendre dans ses bras.
- J’ai pas envie qu’tu sois en colère. Et j’veux pas de ton aide non plus, Bob. T’as sûrement autre chose à foutre.
C’était une tactique particulièrement idiote, mais le Calédonien se disait que s’il repoussait le grand brun, alors peut-être qu’il pourrait passer à autre chose, trouver quelqu’un d’autre qui le traiterait correctement et qui ne se mettrait pas à utiliser tout ce qu’il lui avait jamais dit comme une arme contre lui – vaccin ou pas. Cependant, plus il parlait, plus la détermination de Seth faiblissait. Et si ses premières phrases avaient été prononcées avec une certaine assurance, la suite fut beaucoup plus hasardeuse.
- J’ai pas envie que tu m’vois, je …
Une boule se logea dans sa gorge, et le peu de volonté qu’il avait encore disparut tandis qu’il croisait une fois encore le regard de l’homme devant lui, ce regard qui l’avait longtemps impressionné mais qui aujourd’hui le fascinait énormément, comme ces striures bleues qui pulsaient à ses côtés, comme son caractère difficile, comme tout ce qui avait fini par le faire tomber pour lui tête la première. D’une voix mal assurée, il finit par souffler dans un murmure :
- J’veux pas que tu partes …
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| | | | Sujet: Re: ☆ le ctrl+v. Sam 16 Avr 2016 - 5:03 | |
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| | | | Sujet: Re: ☆ le ctrl+v. Sam 16 Avr 2016 - 5:28 | |
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| | | | Sujet: Re: ☆ le ctrl+v. | |
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