Alec Lynch ADMIN - master of evolution MESSAGES : 15132
SUR TH DEPUIS : 26/04/2015
| Sujet: Re: ☆ le ctrl+v. Ven 22 Avr 2016 - 19:08 | |
| - Citation :
- La perspective des semaines loin l’un de l’autre, rendait l’échappée moins coupable ; ils sacrifiaient déjà tellement de choses, tellement d’eux au nom de causes plus grandes. Comment Isolde avait-elle eu la folie d’un jour décider de vouer sa vie à autre chose que son monde à elle, sa vie à elle, et son bonheur à elle ? C’était ce qu’il admirait chez elle, tout autant que c’était ce qu’il détestait chez sa famille, quel paradoxe ; sûrement parce que ce qui avait pu paraître altruiste, humain, concerné dans les actions des gens de sa famille à une époque, n’étaient aujourd’hui que du meurtre à vaste échelle. Son père ne traquait pas les transmutants pour sauver l’humanité, il ne combattait pas les dégénérés dangereux pour préserver la sécurité des gens qui n’avaient rien demandé, et n’avaient aucun moyen de se défendre : s’il y avait eu un quelconque doute subsistant à ce sujet dans l’esprit de Cesare, il avait probablement été annihilé avec la mort d’Anthea. Elle avait déjà été une victime collatérale de ses erreurs à lui- une humaine innocente, sans pouvoir et aucunement dangereuse, qui symbolisait tous les humains innocents, sans pouvoir et aucunement dangereux, que les DeMaggio avaient déjà sacrifié. Il n’savait pas ce que ça pouvait dire sur lui, le fait qu’il ait eu besoin de la Saddler dans sa vie pour voir quelque chose d’aussi évident : c’était bien le problème qui se posait à lui, la frontière entre la morale et la dévotion. Est-c’qu’il avait changé par amour pour Isolde, ou parce qu’il avait compris la mécanique de la chose, et avait décidé de s’éloigner de la chasse par lui-même ? Aucune de ces réponses n’rendrait justice ni à Anthea, ni aux autres ; mais Cesare avait besoin de la réponse tout autant qu’elle l’inquiétait, cette fameuse réponse. Est-c’que tout ce qu’il était devenu, tout ce qu’il cherchait à devenir, reposait uniquement sur la présence de la transmutante dans sa vie ? Il l’avait dit, si elle devait mourir, il en deviendrait fou, littéralement fou – alors peut-être qu’ils l’avaient déjà la réponse, mais n’avaient pas la force de l’accepter d’une quelconque manière. Comment le pouvait-il, lui ? Comment pouvait-il accepter d’être celui qui sauverait cette ville ou la détruirait tout aussi aisément, le tout, selon ses humeurs et le nombre de gens qu’il perdrait ? Cesare n’savait plus, il n’savait plus, et il n’avait pas envie de savoir ce soir, de chercher ce soir- ne l’avait-il pas déjà fait, la nuit de la mort d’Anthea ? Il savait qu’ils avaient frôlé la catastrophe, déchirés par les doutes qu’il avait mis à haute voix – et depuis, il les avait ressassés, avec en prime les paroles de la jeune femme. Et ce soir, il n’avait pas envie d’en parler.
C’était désespéré, mais le chasseur avait fini par en avoir l’habitude, et par accepter cette part de lui ; il était désespéré, désespéré d’un bonheur qu’il glanait difficilement entre des moments d’errance, de doute, de difficultés, de culpabilité. Et ces prochaines semaines ne seraient faites que de ça, alors que son bonheur disparaîtrait avec Isolde ; avec les semaines, ce serait de plus en plus douloureux d’penser à elle, alors peut-être bien que ses égarements de pensée s’estomperaient peu à peu, malgré ce qu’ils avaient dit quelques poignées de minutes plus tôt. Qu’ils n’parlent plus de Lancaster, de l’après cette nuit, où ouais, il retournerait à sa famille désolée, et elle retournerait à ses responsabilités pour devenir maire. De toute façon, ils avaient déjà accepté pour ce soir, de n’pas combattre tout ce qui les séparait insidieusement : leurs buts différents, leurs envies de faire une différence, leurs hantises, leurs remords, leurs rancœurs. Ce n’serait pas ce soir qu’ils auraient leur discussion à cœur ouvert, et c’était tant mieux : à quoi bon essayer, alors même qu’ils auraient des semaines et des semaines de vide ? Il n’pouvait pas s’y résoudre, certainement pas tout contre la jeune femme, amoureux, le cœur battant à lui en faire perdre le souffle, juste sous ses caresses. « Tu me verras jamais avec une barbe ; jamais, jamais. » il était catégorique sur ce point de vue-là, tant pis pour la curiosité d’Isolde, elle n’en serait de toute manière que déçue. Sinon, il allait commencer à lui demander de teindre ses cheveux juste pour lui, voir à quoi elle pourrait ressembler. Non, la barbe, c’était son champ de prédilection à lui, et le débat n’était pas ouvert à discussion – s’ils devaient se disputer sur un sujet stupide, que ce soit celui-ci, même s’il savait déjà qu’il aurait le dernier mot. « Tu peux pas arrêter d’en profiter, je sais que ça t’manquerait. » qu’il ricana en réponse à la fausse vexation d’Isolde, bien conscient qu’elle ne bouderait plus d’ici peu. « Tu fais bien d’être désolée. » qu’il marmonna contre ses lèvres, le souffle déjà aspiré dans un nouveau baiser, galvanisé par l’aisance avec laquelle la chaleur montait en un éclair, dès lors qu’ils abandonnaient leur si sage retenue. Sans se faire prier, Cesare trouva de sa main le creux du genou d’Isolde, l’entrainant à grimper à califourchon sur lui, ses paumes dessinant avidement la présence de la jeune femme tout contre lui. Il en sourit contre les lippes de la blonde, en soupira d’aise alors qu’ils se retrouvaient, avides, affamés, le cœur du DeMaggio tambourinant avec force au creux de sa gorge lorsqu’il retrouva Isolde pleinement à lui, perdant son regard dans le sien pour un instant. « J’te déteste. » il souffla, dans un ricanement, juste avant de l’embrasser à nouveau, fou, fiévreux, affamé, en contradiction avec leurs corps qui étaient encore en pleine adoration lascive- tendres. Ses deux mains perdues dans les cheveux blonds de la mutante, il les laissa dégringoler jusque sur ses hanches, les accrochant là à mesure que le désir grandissait, grandissait, grivois et incandescent. C’était si bon, ces moments où leurs souffles s’emportaient, tempétueux, impétueux, chauds- juste sous sa peau, le sang du chasseur battait à plein régime, en un torrent de bien être qui pulsait à ses tempes ; c’était si bon, d’être en Isolde, avec Isolde, rien qu’avec elle, rien que pour elle, il n’s’était jamais senti aussi vivant, il n’avait jamais senti son cœur être aussi fort que ce soir, indéniablement. |
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