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 (fst, isolde|-18) the two of us, don't have to face the world alone

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Isolde Saddler
Isolde Saddler

ADMIN - master of evolution
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SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
MessageSujet: Re: (fst, isolde|-18) the two of us, don't have to face the world alone   (fst, isolde|-18) the two of us, don't have to face the world alone - Page 10 Icon_minitimeDim 22 Jan 2017 - 15:48

— cesare demaggio & isolde saddler —
where you are is where I wanna be.
•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
Just hold tight to my hand, there's no need for any big plans we'll just go til the road ends. I know that we'll see it through, yeah I believe that me and you we're doing what we're meant to. tell me that you'll love me forever. you know I'll never leave you, tell me that we'll always be together. oh no one's gonna love you like I do. let's chase all our big dreams through open fields and over seas. — i do.

Elle n’avait rien voulu de bien spécial pour cette journée. L’idée d’être juste au calme, avec Clara et Cesare, dans le fond, elle avait été plus que suffisante, pour lui donner envie d’être le jour de son anniversaire, quand bien même, depuis qu’il avait été blessé, Cesare était tout le temps avec elle, alors ça ne semblait plus si exceptionnel que ça de pouvoir passer trois jours avec lui, ça restait mieux que de partir bosser le matin et de passer ainsi la journée loin de lui et Clara. D’un point de vu général, elle préférait quand même ce qu’ils avaient là, aux promesses si merveilleuses qu’ils avaient pu se faire de passer trois jours ensemble, ou deux semaines complètes. Au moins, ils n’avaient plus besoin de se dire qu’ils allaient devoir se quitter au petit matin, pour un temps indéterminé. Ouais, là, une fois leur trois jours écoulés, ils seraient toujours ensemble et c’était un véritable soulagement, de ne plus craindre la fin de chacun de leurs moments passés ensemble. Elle aurait préféré pouvoir obtenir ça sans passer par la case hôpital, évidemment, parce qu’ils avaient été terribles, les moments qu’elle avait passé à attendre qu’on daigne enfin lui donner des nouvelles de Cesare, mais, maintenant qu’ils avaient surmonté ça et qu’ils étaient ensemble, elle ne pouvait même plus se plaindre des difficultés des épreuves qui s’étaient imposés à eux, parce qu’elle avait tout ce qu’elle voulait maintenant : une vie avec Cesare et leur fille, et maintenant en plus, une promesse que leur histoire, elle durerait pour toujours. Elle n’avait clairement pas envisagé que son anniversaire prenne une telle tournure, mais à présent, elle pouvait bien le dire, y avait pas de plus beau cadeau d’anniversaire qu’une demande en mariage, vouée à aboutir sur ce moment de leurs vies ou toutes leurs promesses seraient officialisées et symbolisées par un anneau à leur doigt.

Elle voulait être avec Cesare et il voulait être avec elle, elle n’en doutait pas, certainement pas alors qu’il venait de lui improviser une demande en mariage au beau milieu de la cuisine. Alors, ils n’avaient pas besoin d’être jaloux, pas besoin de craindre que l’autre décide de partir avec un autre et d’aller s’afficher à la télévision pour partager leurs doutes. Non, malheureusement peut-être, Isolde craignait beaucoup plus facilement de recevoir un appel qui lui indiquerait que Rafael avait décidé de venir terminer le travail et qu’il avait tué Cesare, un truc auquel elle ne pensait clairement pas aujourd’hui, mais fallait quand même avouer qu’à des moments, quand elle n’était pas à la maison, il lui arrivait de se demander ce qui pourrait bien se passer si Rafael retrouvait son fils. Des pensées qui la quittait, bien évidemment dès qu’elle rentrait pour le retrouver, en pleine santé et plus ou moins consciencieux vis-à-vis des conseils des médecins. Un régime, un traitement qu’il suivait probablement juste pour la rassurer, plutôt qu’en se disant que c’était la bonne chose à faire. Au moins, ça marchait plutôt bien pour la rassurer et ça n’avait pas l’air d’être une mauvaise chose pour la santé de Cesare. « Ouais, quand on cherche bien et qu’on tombe le bon jour, à la bonne heure. » Le programme intéressant, fallait pas le louper, parce qu’évidemment, il était beaucoup plus rare que les trucs chiants et débiles. « Il faut que tu fasses ta propre culture télévisée, faut pas compter que sur moi, après si t’es déçu, ce sera de ma faute. » Elle laissa échapper un léger rire. Elle lui avait déjà filé des films à regarder pour l’occuper à l’hôpital, datant probablement tous assez vieux, fallait croire qu’elle avait beaucoup plus regardé la télé pendant les dix-huit premières années de sa vie que maintenant. Comme quoi, y avait beaucoup de choses qui avaient changées dans sa vie à ses dix-huit ans. Maintenant au moins, elle retrouvait une stabilité dans sa vie qu’elle avait presque oublié, depuis le temps et Cesare pouvait se rassurer, elle n’avait pas l’intention de foutre tout ça en l’air pour un portoricain. « Non, je t’ai juste toi en tête, et t’es pas portoricain. » Il avait des origines qui dépassaient les frontières des Etats-Unis, certes, mais il n’était pas portoricain, alors elle n’irait nulle part avec un portoricain. « J’ai pas mon permis, alors pas de voiture, mais plus jeune, j’avais cette idée en tête, d’un jour prendre la voiture et de traverser le pays jusqu’à la côte ouest. Y avait Las Vegas dans mon itinéraire, j’me suis toujours dit que ça devait être une ville du pays où fallait aller, au moins une fois dans sa vie. » Elle laissa échapper un léger rire entre nostalgie et le fait que c’était une idée stupide. La vie, avait bien rapidement avorté tous les rêves qu’elle avait pu avoir, encore un truc qu’on lui avait pris à ses dix-huit ans. « Enfin, si ça doit vraiment être une ville où faut aller une fois dans sa vie, j’voudrais y aller avec toi. » Et si un jour elle avait l’occasion de le faire, son voyage jusqu’à la côte ouest, elle voudrait aussi que ce soit avec lui. Ce n’était évidemment pas, Los Angeles, Hollywood et ce genre de conneries qui l’attiraient à l’Ouest du pays, mais plutôt tout un tas de paysages, qu’elle avait pu voir, seulement en allumant cette stupide et inutile télévision et ça ne valait pas grand-chose, à travers un écran, en vrai, ça devait être forcément mieux, une idée qu’elle avait eu plus jeune, qu’elle avait fini par oublier avec le temps, parce que la vie était ce qu’elle était et qu’fallait bien faire avec. Maintenant de toute façon, y avait Clara, alors quand bien même ils décidaient de partir en road-trip vers les paysages de l’Ouest, il était clair qu’elle n’avait pas envie de trimballé Clara pendant des heures et des heures dans une voiture et dans des hôtels ou à faire du camping. Ce qu’il y avait de bien dans cette idée de road-trip, ça avait aussi été l’inconnu, l’aventure et elle avait définitivement laissé passer sa chance, maintenant qu’elle était maman. Clara, elle serait toujours plus importante de toute façon que ce genre de lubie d’adolescente. Alors, ça ne servait à rien de se raccrocher à une jeunesse à laquelle elle avait renoncée depuis longtemps maintenant, elle était plus ou moins bien – selon les problèmes – dans son petit coin du Kentucky, avec sa fille et des rêves beaucoup plus stables, comme celui d’un mariage avec Cesare et d’une vie de famille accomplie. Peut-être que s’il devait être question de voyage, ce bouquin de comptine pourrait aider, avec ses chansons du monde. « Pas question que je laisse un disque chanter pour ma fille. » Elle aimait trop de toute façon, avoir Clara dans les bras et lui chanter des chansons, n’importe quoi qui puisse lui passer par la tête, peut-être même des chansons en langue qu’elle ne comprenait pas, après tout. « Je pense que c’est un peu tard pour moi, à vingt-six ans, mon cerveau n’a plus les capacités de s’adapter à une autre langue. » Au moins, il n’était pas trop tard pour Clara, elle pourrait appendre l’espagnol avec son père en grandissant. « Elle pourra se vanter dans quelques années, d’avoir appris à parler tout un tas de langue grâce à des comptines. » Elle laissa échapper un léger rire, y avait peu de chance quand même pour qu’un bouquin de comptine suffise, enfin, toujours était-il qu’elle aurait au moins la chance d’apprendre l’espagnol, c’était probablement mieux que rien.  
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Cesare DeMaggio
Cesare DeMaggio

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MessageSujet: Re: (fst, isolde|-18) the two of us, don't have to face the world alone   (fst, isolde|-18) the two of us, don't have to face the world alone - Page 10 Icon_minitimeLun 30 Jan 2017 - 15:34


SOMETIMES COMES INTO YOUR LIFE
someone that changes everything,
raises the standards and make you laugh
something about her
that you can't put into words
and you don't want to let her go
☆☆☆

Cesare, il n’avait jamais été élevé pour devenir quelqu’un qui pensait par lui-même et pour lui-même. Souvent, il avait semblé que cette simple notion avait échappé à Isolde elle-même, durant leurs discussions, durant leurs disputes houleuses. Il n’avait pas forcément envie d’plonger en profondeur dans les histoires qui pouvaient concerner sa famille, toutes les histoires malheureuses et désastreuses qu’il pourrait raconter sur son passé, et attireraient la pitié de n’importe quelle personne, au moins pour un instant. Il en avait déjà trop raconté à Isolde, à son goût, à chaque mot craignant que dans le regard de la jeune femme, quelque-chose change. Dans le fond, souvent il s’était dit qu’elle serait mieux avec n’importe qui que lui, qu’il vaudrait mieux qu’elle écoute cette part en elle qui devait bien exister, et la poussait insidieusement à vouloir tourner la page : peut-être alors que cette histoire de portoricain, avec ses aspects extérieurs de truc stupide, était en fait une de ces genres de préoccupations, avec lesquelles le jeune homme ne savait plus quoi faire désormais. Rien que par fierté, il doutait qu’un portoricain quel qu’il soit, soit capable de l’effacer lui de l’esprit d’Isolde, de la rendre heureuse, de la rendre comblée – c’était stupide, quand même, de s’dire qu’elle serait mieux sans lui, et pourtant d’avoir encore l’espoir, l’instinct que personne n’la rendrait pourtant aussi heureuse qu’elle n’pouvait l’être, dans les bons moments avec lui. Y’avait eu un temps, après tout, où les moments heureux pour eux avaient été aussi rares qu’une bonne averse dans un désert : irrémédiablement, peut-être qu’à cette époque-là déjà, la blonde aurait dû sauter sur un autre wagon, s’engager dans une autre histoire. N’importe qui aurait été mieux que lui, c’qu’ils avaient eu, c’qu’ils avaient subi à cette époque-là. S’il se laissait aller à aligner peu à peu toutes les pensées négatives qui pouvaient survivre en lui, réminiscentes d’un passé pas si lointain, cette journée d’anniversaire allait se transformer en une véritable séance de thérapie : c’était compliqué, de tourner la page, d’avancer – ils s’en sortaient pas mal ces derniers temps, avec toutes les heures qu’ils pouvaient passer ensemble, l’fait de vivre tous les deux sans craindre l’aube, attendre une certaine heure ou s’demander si chaque sonnerie de téléphone n’serait pas celle d’un appel envoyé avec suspicion par un potentiel ennemi. D’une certaine manière, alors, cette demande en mariage faisait presque abstraite dans tout ce qu’ils essayaient de devenir : ils n’en étaient pas encore à s’être débarrassés de tout ce qui avait fait des derniers mois de leur histoire, quelque-chose de chaotique et douloureux, selon les moments. Alors, est-c’que cette demande, cette bague vaguement dessinée au stylo – pour l’heure – sur l’annulaire d’Isolde, étaient la symbolique d’une promesse, d’toujours, toujours essayer de guérir, de surpasser, d’avancer tous les deux, quoiqu’il advienne ? Il savait que déjà, là maintenant, alors même que les cicatrices à son abdomen n’étaient pas encore complètement refermées, encore douloureuses et omniprésentes dans sa tête, c’n’était pas parce qu’il savait que la paix serait durable, qu’ils avaient enfin atteint cette utopie heureuse, qu’il avait lâché la question, au milieu de la cuisine.

Ils avaient sans doute encore des mois devant eux, pour s’prendre une gifle de la part de la vie, d’être brusquement réveillés à la réalité, ou même pour se dégonfler ; y’avait plein de gens, non, qui se dégonflaient à partir du moment où les choses devenaient concrètes ? Cesare il s’disait, que ce serait stupide, qu’enfin heureux, enfin paisibles, enfin ensemble, ils s’rendent compte un beau jour que c’n’était pas ce qu’ils attendaient, comme s’ils avaient été des sadomasochistes qui avaient juste apprécié l’intensité de la peine, à se perdre encore et encore. Peut-être y étaient-ils trop habitués, maintenant. Lui, il connaissait tout de c’que pouvait devenir l’être à force d’être plié, habitué à des réalités douloureuses et cruelles : quand il remontait le fil rouge de ses souvenirs, maintenant, avec une œillade critique, tout c’qu’il voyait, c’était au combien l’ardeur de sa vie l’avait transformé. Il s’était adapté pour survivre, et avec tout ça, il n’avait pas vraiment eu l’temps d’chercher à comment vivre. Alors définitivement, la télévision, ç’avait été cette tranche d’évasion à laquelle il n’avait eu que partiellement droit : il avait surtout découvert la débilité de son contenu quand ils avaient été coincés, Aria et lui, dans leur chambre de motel. Curieusement, c’était encore plus insoutenable quand il était seul à la regarder. « J’te demande pas de m’dire c’que tu regardes, mais y’a genre 150 chaines, dont 99% qui donnent que du contenu débile, vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Un jour, tu vas rentrer et j’serai devenu marteau, et ce sera d’ta faute. » il ricana, au moins. Mais c’n’était pas pour rien qu’il n’écoutait pas vraiment les conseils des médecins, qu’il s’mettait à faire de la peinture ou du rangement – lui demander de rester sur un canapé à surveiller ses blessures comme pour les voir cicatriser minute après minute sous son nez, ce serait comme lui demander de regarder l’herbe pousser. Et là où il n’avait eu que la réalité, Isolde elle, elle avait eu des rêves – ce genre de vie qui lui permettait, sans doute, de comprendre et compatir avec tous les idiots qui passaient dans la télévision, que ce soit dans des émissions stupides ou dans des films un peu bizarres. Il les avait regardés, presque avec soin, les films qu’elle lui avait donnés pour l’hôpital, mais déjà certains s’étaient complètement évaporés de son esprit. Il avait déjà assez à faire, avec la réalité : et écouter Isolde parler de ses rêves lointains, de ce qu’elle avait pu vouloir, plus jeune – c’était… compliqué. Compliqué de s’dire qu’elle aurait pu le faire, que ç’aurait pu être facile comme le fait d’obtenir un permis de conduire et de trouver une voiture, pour elle. Compliqué de s’dire que ç’avait été à cause de son père à lui, d’sa famille à lui, qu’elle avait repoussé tout ça de sa vie : les DeMaggio avaient indéniablement un vrai talent pour porter la réalité brute et impitoyable dans la vie de tout le monde. « Peut-être. Un jour. » il haussa les épaules d’un air pensif, rattrapé par une morosité qu’il n’pouvait pas vraiment maîtriser, quand il était question d’Isolde. A vingt-cinq, vingt-six, cinquante ans, il n’aimait pas et n’aimerait jamais voir le monde peser sur les épaules de la jeune femme comme si c’était un fardeau. Après tout, on était censés n’avoir qu’une vie, et à Cesare, on avait toujours appris que c’qu’il endossait pour lui, toutes les responsabilités qui écrivaient sa vie, allégeaient celles des autres, parce qu’ils avaient le droit d’être stupides, et idiots, et inconscients de la réalité. Souvent, il s’retrouvait à ne pas envier les rêves des autres, mais à réaliser surtout à quel point ils n’avaient été que ça, des rêves, aussi lointains que sa liberté à lui. « J’crois que si t’écoutes un peu tout le monde, n’importe quelle ville du monde est une ville où on doit aller une fois dans sa vie. » se reprit-il, arquant un sourcil malicieux et critique à cette idée ; il en avait visités lui, beaucoup, des coins des Etats-Unis ; clairement, certains étaient mieux que le Kentucky, ça, c’était sûr. Lui, il n’savait pas ce qu’il voulait : que Clara n’grandisse pas dans cette ville, qu’elle ne grandisse pas, alimentée par les pensées qui existaient dans le Sud, dans la tête des gens de Radcliff. Il n’voulait pas qu’elle ne voit que ce coin-là du monde, et peut-être que déjà, il se retrouvait à avoir des rêves surdimensionnés, même pas pour lui. « J’ai jamais dit que tu lui mettes le CD. Mais tu peux l’écouter toi, pour entendre les mélodies, et après tu peux les chanter. » difficile d’imaginer la mélodie d’une musique rien qu’en lisant les paroles, hein. Isolde était une musicienne dans l’âme, une artiste, alors forcément il ne lui faudrait pas beaucoup de temps, pour au moins faire quelque-chose d’utile de ce cadeau un peu stupide. « Pauvre femme de vingt-six aaaans ; ça te laisse quoi, approximativement soixante ans à vivre ? Ma pauvre. » il se moqua, clairement sardonique à l’idée que la blonde se mette à avoir un genre de péché d’orgueil parce qu’elle avait vieilli. S’il devait faire quelque-chose de sa vie, lui, ouais, ce serait s’assurer qu’Isolde, elle vive au moins soixante ans de plus que ces fameux vingt-six ans qu’elle venait d’atteindre. Qu’elle voit leur fille grandir, quoique Clara devienne, multilingues ou juste capable de balbutier trois phrases en espagnol ; au fond, tant qu’elle ne le faisait pas rejouer à la guitare et chanter ses comptines espagnoles, tout lui allait, à lui.
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Isolde Saddler
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SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
MessageSujet: Re: (fst, isolde|-18) the two of us, don't have to face the world alone   (fst, isolde|-18) the two of us, don't have to face the world alone - Page 10 Icon_minitimeLun 30 Jan 2017 - 17:57

— cesare demaggio & isolde saddler —
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Isolde, elle avait toujours été une fille plutôt dynamique, le genre de personne qui préférait sortir pour s’occuper l’esprit que rester enfermée devant la télévision. Plus jeune, elle avait eu ses cours d’art, la guitare et le sport, pour l’occuper quand elle n’avait pas eu cours et parfois, même quand elle avait eu cours, elle avait trouvé le moyen d’aller s’occuper ailleurs, sans que rentrer à la maison pour regarder la télé ne soit une option. Elle n’avait jamais été le genre de personne à aimer lézarder. Ne rien faire de ses journées, ça lui donnait l’impression  de perdre son temps inutilement. Elle avait eu beaucoup de mal à supporter le congé maternité, si bien qu’elle avait envisagé de ne rien prendre du temps, avant qu’on la force à s’arrêter et une fois coincée entre les quatre murs de son appartement, elle avait trouvé encore tout un tas de trucs pour s’occuper, après tout, y avait eu la venue du bébé à préparer, alors forcément, ça lui avait fait du boulot. Elle avait aussi profité de cette période pour essayer de trouver tout ce qui pouvait prouver à Cesare qu’elle, ou Insurgency, n’avaient rien à voir avec la mort de sa sœur. Après la naissance de Clara, elle ne s’était pas non plus arrêtée bien longtemps avant de se lancer dans sa campagne pour la mairie. L’inaction, c’était loin d’être son truc à Isolde. Elle était bien placée pour comprendre Cesare sur ce point-là. Isolde, elle savait que ce n’était pas son truc non plus à Cesare de se poser devant la télé et d’attendre que le temps passe. Elle savait du coup que ces derniers jours étaient compliqués pour lui, tant et si bien, qu’elle essayait au mieux qu’elle pouvait de ne pas faire de commentaire sur tout ce qu’il avait pu faire dans la journée qui était à des millions d’années lumières des recommandations des médecins. Elle savait trop bien qu’elle ne pouvait pas juste lui demander de rester toute la journée dans le canapé à regarder la télé, sans finir par le retrouver complètement fou ou dépressif.

Dans le fond, elle n’avait même pas beaucoup de conseils à lui donner en termes de programme télé. Elle avait fait de son mieux quand il avait été à l’hôpital pour lui trouver de quoi s’occuper et du coup maintenant, elle n’avait plus grand-chose à conseiller, déjà qu’elle n’avait pas eu grand-chose à lui proposer quand il avait été à l’hôpital, elle en avait encore moins maintenant. Elle laissa échapper un ricanement à la réflexion de Cesare. «  Ouais, évidemment, ce sera de ma faute. » Elle leva légèrement au ciel, avant de hausser les épaules. « J’en sais rien moi, essaie Netflix, c’est toi qui choisit c’que tu mets. » Ça permettait au moins de passer outre les trente mille programmes non intéressants pour avoir quelque chose de bien. Y avait des films, des séries, des documentaires, au moins de quoi trouver quelque chose d’intéressant.  Le tout, c’était juste de pas tour regarder à la suite, sinon, trois jours plus tard, l’ennuie revenait. C’était aussi quelque chose qu’elle avait appris de son congé maternité, dans ces journées où elle n’avait eu rien de mieux à faire que de regarder la télé. Au final, même ses rêves d’adolescente, ils prouvaient qu’elle n’avait jamais rien eu d’une personne qui aimait rester sur place à rien faire. Elle avait eu envie de bouger, de voir le monde et certainement pas de rester tranquillement chez elle à la maison. Finalement, sa maison, à savoir Radcliff, elle ne l’avait pas franchement  beaucoup quittée, au final. « Peut-être ouais, quand Clara sera plus grande. » Elle haussa les épaules, le temps que Clara grandisse de toute façon, ils avaient bien le temps d’oublier cette histoire de toute façon et maintenant, c’était pas envisageable, elle n’allait pas imposer un voyage pareil à sa fille et elle n’allait pas non plus l’abandonner dans un coin pendant qu’elle voyageait. C’était compliqué, ce genre de but quand on avait un enfant et ça faisait partie de trucs qu’elle n’avait jamais pensé avoir Isolde. Elle laissa échapper un léger rire suite à la remarque de Cesare. « Même Radcliff, Kentucky ? » Dans toutes les villes attractives du monde, Radcliff n’en faisait certainement pas partie, elle n’était pas très grande, pas connue et n’avait rien d’extraordinaire, à part un taux de criminalité et d’emmerde peut-être jamais inégalé ailleurs. C’était définitivement pas un coin très touristique, tant mieux dans le fond, s’il fallait en plus gérer les touristes, ça deviendrait vite compliqué. Radcliff, c’était peu attirant et pourtant, Isolde, y avait une très grande partie de son histoire qui la rattachait à cette ville. Un tas de trucs auxquels elle n’avait pas envie de penser pour le moment, son père, Anthea et ce qui allait avec. C’était mieux de parler de ce livre de comptines que Cesare venait de lui offrir. « Ouais, je ferai ça alors. » Elle rigola légèrement, clairement amusée par ce bouquin et le fameux CD qui allait avec. Au moins, c’était sûr qu’elle ne pourrait plus dire qu’elle ne connaissait pas de chanson pour enfant à présent. « Non mais, c’que je voulais dire, c’est qu’on apprend plus facilement une langue quand on est jeune. Moi tout au plus, mon cerveau il est capable de te ressortir ‘bonjour, comme ça va, je m’appelle Isolde. Je t’aime. Fils de pute’ en espagnol, le tout avec un accent terrible et il aura bien du mal  à retenir autre chose. » Alors que les enfants eux, ceux qui avaient encore un cerveau en construction, c’était facile de leur enseigner des nouvelles langues.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (fst, isolde|-18) the two of us, don't have to face the world alone   (fst, isolde|-18) the two of us, don't have to face the world alone - Page 10 Icon_minitimeMar 14 Fév 2017 - 1:56


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Cesare pourrait faire une liste infinie, des choses qu’il préférait au fait de rester cloitré entre quatre murs, à tourner en rond seul avec lui-même. Ç’avait parfois des allures familières avec tout ce qu’il avait vécu, quand il avait été plus jeune : ç’avait été plus par devoir, au fond, qu’il n’avait jamais vraiment eu d’amis, qu’il n’avait jamais participé aux activités de l’école, ou à ce qui liait d’autres jeunes du lycée de Radcliff où lui, il avait été un fantôme oublié. Evidemment, à vingt-sept ans maintenant, il avait appris à vivre avec tout ça, ces souvenirs chargés de solitude, d’un genre d’égarement qui l’avait toujours ramené vers la chasse comme unique point de gravitation : ça n’avait pas été compliqué, au fond, de quitter la ville pendant des semaines et des semaines, quand il n’y avait eu personne qui posait des questions. Au final la seule personne qui lui avait manqué avec le temps, ç’avait été Aria – ils avaient développé leur propre façon de communiquer, leurs habitudes à eux pour n’pas se laisser miner par la distance et le temps qu’ils passaient d’un bout à l’autre du pays. Aujourd’hui, Cesare il n’avait même plus ça ; même plus de sœur avec qui échanger – y’avait eu Gabriela et Skylar qui étaient venues, il avait passé du temps sans concession avec elles, avec Clara, à faire tout et n’importe quoi pour occuper, occuper ses mains et sa tête. Il était actif comme ça, Cesare, et fallait admettre que la convalescence n’était certainement pas le meilleur moyen d’commencer à s’adapter à une vie normale. Pour aussi loin que ç’avait été un rêve informel encore, le DeMaggio n’avait même pas voulu imaginer en bonnes et dues formes, ce qu’ils pourraient devenir, ou comment ils pourraient le devenir, Isolde et lui. Aurait-il pu, un jour, conduire jusque devant Isolde, son coffre chargé de toutes ses affaires, la serrer dans ses bras en lui disant que c’était enfin possible pour eux ? Et à quel prix ? Les choses avaient tourné d’une façon bien inattendue, pour sûr ; mais malgré les cicatrices, les médicaments, les douleurs lancinantes qui se rappelaient à lui, ou même l’ennui, le brun n’arrivait pas à regretter comment tout s’était passé. Sinon, ils auraient encore et encore trouvé de quoi repousser, de quoi recalculer leurs chances et leur avenir, de quoi se trahir, se blesser, se détruire, se reconstruire. Ils auraient passé encore des mois et des mois à espérer en sachant que ça n’ferait que les blesser d’avantage : ç’avait quelque-chose de bon, maintenant, d’observer le tracé de stylo au doigt d’Isolde, de parler d’avenir en s’disant que c’n’était pas juste une épée de Damoclès menaçant de briser leurs cœurs, mais bien quelque-chose de palpable. Quelque-chose qui pourrait vraiment arriver, tôt ou tard.

Il s’retrouvait avec des idées de grandeur maintenant, alors, Cesare, à parler des rêves d’Isolde et à faire calculs sur calculs pour se demander comment ils pourraient être encore réalisés. Elle avait eu envie de faire quelque-chose dans l’art, mais elle avait fini dans la police, et maire de Radcliff maintenant. Elle avait voulu parcourir le pays tout entier, mais voilà qu’il y avait Clara – où est-ce qu’ils allaient, s’ils devaient penser à leur fille comme un obstacle à ce qu’ils pouvaient avoir ? Il était pragmatique pourtant, Cesare, il savait bien qu’ils n’pourraient pas embarquer dans une voiture tous les trois pour parcourir tout un côté du pays sans compter l’argent, le temps ou les kilomètres. Mais… peut-être que c’n’était pas si mort que ça. « Quand Clara sera plus grande… ça veut dire, genre, quand elle aura dix ans ? Ou quand elle ira faire ses études ? Quand… elle aura sa maison à elle, avec des enfants, un jardin et tout ça ? » l’idée avait quelque-chose de grisant – dans le bon sens du terme, pourtant ; Cesare se retrouva à ricaner, avec le véritable arôme de quelque-chose qui pourrait arriver. Quelque-chose qu’ils pourraient voir arriver, tous les deux, mariés, ensemble, pour dix ans au moins, vingt, trente ans. Et ainsi de suite. Il n’avait jamais plongé droit dans son avenir à si grande échelle – il n’savait même pas encore quel job il voulait faire, là maintenant. « J’ai pas mal fait le tour du pays, moi. » et c’était comme si c’était très trivial pour lui ; évidemment mieux valait qu’ils ne parlent pas de ce qu’il avait fait dans ces ville et états divers la plupart du temps. Il avait parfois pris la liberté de s’octroyer quelques temps pour lui, pour souffler, pour faire semblant d’avoir un job plus compliqué qu’il ne l’était en réalité. Inévitablement, dès qu’il avait retrouvé Aria, principalement, il avait regretté d’avoir laissé tant de temps passer ; mais il connaissait, au moins l’arôme éphémère de la liberté. Il voulait bien croire, au moins avec Isolde pourtant, que cette liberté n’devait pas nécessairement s’accompagner de solitude : ils avaient été libres, heureux, rien qu’eux trois, à Paris non ? Ils l’avaient fait, ils avaient emmené Clara avec eux, même si ç’avait coûté quelques suppléments, même si ç’avait transformé le voyage romantique dans une suite d’amoureux, en un voyage familial. Ce n’serait certainement pas quelques petites vacances qui allaient les mettre à défaut. Quand on voulait sortir de Radcliff, de toute manière, le mieux c’était de le faire, au moins pour un temps : il était bien placé pour savoir ça. Et Isolde savait bien qu’il avait une vision parfaitement véhémente de l’endroit, aussi elle ne fut probablement pas surprise de son ricanement, et de la moue qu’il eut en haussant les sourcils : « J’parie qu’y’a pas mal de gens à Radcliff qui ont cette prétention. D’vivre dans la ville la plus cool qui soit. Ou même dans l’état le plus politiquement correct qui soit. » et Isolde elle devait bien savoir d’où venait l’amertume qui glissait forcément dans sa gorge quand il pensait à ça. Ouais, elle avait été avec une fille au lycée – il n’en restait pas moins qu’Isolde était blonde, aux yeux bleus, et qu’elle avait été la fille du shérif, à une époque. Lui, il était basané, avec des yeux noirs, des cheveux plutôt dégueulasses, un nom qui n’prêtait pas à confusion, et une mère qui n’avait jamais hésité à parler espagnol. Et au Kentucky, tout ça, c’était compliqué ; peut-être pouvait-il déjà trouver ça surprenant d’avoir trouvé un livre de comptines si diversifiées. Mais bon, il l’avait pioché sur internet, alors ça n’voulait probablement rien dire. « Ah oui ? Tu sais dire… ‘je t’aime fils de pute’ en espagnol ? » il ricana, parce que la succession de mots avait été plutôt bien choisie. Peut-être était-ce un lapsus, ou peut-être que, rien que pour le romantisme, il préférerait qu’elle lui dise juste qu’elle l’aimait, tout simplement.
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MessageSujet: Re: (fst, isolde|-18) the two of us, don't have to face the world alone   (fst, isolde|-18) the two of us, don't have to face the world alone - Page 10 Icon_minitimeMar 14 Fév 2017 - 12:22

— cesare demaggio & isolde saddler —
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Just hold tight to my hand, there's no need for any big plans we'll just go til the road ends. I know that we'll see it through, yeah I believe that me and you we're doing what we're meant to. tell me that you'll love me forever. you know I'll never leave you, tell me that we'll always be together. oh no one's gonna love you like I do. let's chase all our big dreams through open fields and over seas. — i do.

Quand elle avait été plus jeune, Isolde s’était imaginée une vie bien différente de ce qu’elle avait aujourd’hui. Elle n’avait pas pensé qu’elle aurait une vie plus ou moins bien rangée, une maison, un fiancé et une fille ou qu’elle serait maire de la ville. Rien de tout ça n’avait été dans ses ambitions. Elle aurait voulu voir le reste du pays, le monde aussi pourquoi pas, elle aurait voulu travailler dans quelque chose lié à l’art, elle n’avait pas eu d’idées précises, mais elle avait su au moins que c’était ça qui la motivait. Elle n’avait pourtant jamais mis les pieds dans l’école d’art dans laquelle elle était censée aller après le lycée. Elle avait changé ses plans au dernier moment, la mort de son père l’avait poussée à revoir l’ensemble de ses rêves. Ses ambitions avaient changées, au moment où elle avait décidé qu’il fallait bien qu’elle essaie de retrouver qui avait tué son père. Un but qu’elle avait également laissé tomber, fallait croire qu’elle était plutôt instable comme fille et que ses ambitions changeaient du jour au lendemain. La mairie aussi, après tout, c’était une idée qui avait presque ressemblé à un coup de tête, une chance à saisir à côté de laquelle Isolde, elle n’avait pas pu passer. Alors, c’était à se demander si elle n’aurait pas une autre idée en tête d’ici quelques années, encore un truc qui changerait beaucoup de choses dans sa vie. Ce qu’elle savait pour l’instant, c’était que les rêves qu’elle avait eu quand elle avait été plus jeune, elle les avait lâchés depuis presque trop longtemps pour que ce soit possible de les réaliser. C’était compliqué à l’heure actuelle, de tout lâcher pour partir pendant plusieurs mois faire un road-trip à travers le pays. Même si elle n’avait pas été maire de la ville, mais qu’elle aurait eu n’importe quel autre boulot, financièrement parlant, tout plaquer comme ça, ce serait une mauvaise idée, tout comme trimbaler un bébé de cinq mois en voiture sur des kilomètres et des kilomètres.

Peut-être que déjà à l’époque, ça n’avait pas été très réaliste dans le fond, après tout, ses maigres économies ne l’aurait sans doute pas menée bien loin, mais au moins à l’époque, elle n’avait pas eu d’enfant à s’occuper, ni aucun contrat la liant à un boulot qu’elle ne pouvait pas quitter du jour au lendemain sans en payer les conséquences. Techniquement, elle n’avait même pas eu de factures à payer, comme elle vivait encore à la charge de son père. Maintenant, elle était adulte, avec des responsabilités et plus de père pour assurer ses arrières. « J’en sais rien, je suppose que quand elle aura dix ans, on sera obligés de l’envoyer à l’école, plutôt que de la trimbaler à travers le pays. » Faudrait bien qu’elle y aille à l’école, Clara, c’était essentiel pour son avenir, ils seraient de bien mauvais parents pour décider de la priver de ça, enfin, sans doute qu’ils pourraient toujours profiter des vacances scolaires pour organiser un truc pareil. « Ça fait vraiment trop loin pour pouvoir se projeter dans l’avenir tout ça. » Déjà, dix ans, ça faisait loin, mais après, quand Clara irait faire ses études, puis pire, quand elle aurait sa maison, sa vie et tout ce qui allait avec. Isolde, elle n’avait jamais été douée pour se projeter dans l’avenir. Tout ce qu’elle voulait pour l’heure, c’était être avec Cesare, aujourd’hui, comme dans dix, vingt, trente ans et plus, le reste, ils verraient bien quand ça arriverait. « Du coup, tu dirais que j’ai raison, de vouloir aller vers l’Ouest, ou d’après toi, c’est pas l’endroit où aller en priorité ? » Elle ne savait pas vraiment, Isolde, puisque tout ce qui l’avait poussée à vouloir aller vers l’Ouest du pays, ça n’avait été que des images qu’elle avait vues, des trucs qu’elle avait entendu. Elle était prête à imaginer aller ailleurs après tout. De toute façon, tant que c’était avec Cesare et Clara, en famille, elle voulait bien aller n’importe où. « Peut-être bien ouais. » Elle laissa échapper un léger rire. Dans le fond, elle aussi, elle avait été persuadée à une époque de vivre dans la meilleure ville du monde, pourtant elle savait ce que ça faisait de ne pas être tout à fait dans la norme, dans un coin pareil. Mais Radcliff, c’était la ville dans laquelle elle était née et elle avait cru que ce serait toujours celle de ces meilleurs souvenirs, celle où y aurait toujours son père, Anthea et ça évidemment, ça avait suffi à faire de Radcliff le meilleur endroit du monde. Elle n’avait pas envie de penser à tout ce qu’elle avait perdu, pas aujourd’hui, alors que le trait d’encre à son doigt symbolisait tout ce qu’elle avait gagné, tout ce qu’elle voulait construire. « Va savoir, qu’est-ce qui est le pire ? Le Kentucky ou le Texas ? » Le Kentucky avait beau avoir sa réputation, il semblait quand même que dans le monde c’était le Texas qui faisait le plus parler de lui, alors peut-être qu’ils avaient au moins la chance de ne pas être tombé dans le pire état du pays. Est-ce que c’était vraiment le Texas le pire ? Là encore, elle n’avait pas franchement eu l’occasion d’aller vérifier elle-même tout ce qu’on pouvait dire sur les autres états du territoire. Heureusement, elle n’avait jamais non plus eu l’occasion d’aller dans ses zones du monde ou savoir parler espagnol était utile, parce que de toute évidence, elle s’en sortirait très mal. « Ouais, ça commencerait par ‘te quiero’ avec tu vois, mon accent de fille bien du fin fond du Kentucky. » Elle n’avait même pas besoin d’essayer de prononcer une longue phrase en espagnol, pour qu’on voie bien qu’elle venait du nord de l’Amérique. « Mais j’peux pas te dire le reste, pas à toi. » Elle n’allait quand même pas insulter son fiancé de fils de pute quand même et ce même si sa mère à Cesare, elle ne l’avait jamais portée dans son cœur, quand même, ça ne se faisait pas.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (fst, isolde|-18) the two of us, don't have to face the world alone   (fst, isolde|-18) the two of us, don't have to face the world alone - Page 10 Icon_minitimeMar 28 Fév 2017 - 22:07


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Ecouter Isolde parler de son autrefois, c’était écouter quelqu’un avec des rêves brisées, des ambitions ruinées et une vie qui s’était imposée à elle-même, par la force des choses. Il savait bien que si elle avait suivi cette voie qu’elle s’était choisie, ils n’se seraient certainement jamais rencontrés : et aujourd’hui, peut-être bien que la jeune femme fêterait son vingt-sixième anniversaire dans une ville étrangère, à un café en France ou sur une plage du Brésil plutôt qu’avec lui, dans cette maison qu’elle s’était achetée avec ses économies, le tout pendant que leur fille faisait sa sieste, à l’étage du dessus. Cesare, lui, il n’savait pas ce que ça faisait, de voir ses ambitions être écrabouillées et lacérées par la machine infernale de la vie : il avait toujours su à quoi il serait voué, alors il n’avait jamais rêvé ou espéré avec beaucoup d’entrain ou de folie. Et maintenant, il se retrouvait devant les journaux de la ville, ou devant la page blanche de son CV, à se demander quel angle appréhender pour sa carrière. Lui non plus, il n’connaîtrait jamais grand-chose de bien grandiloquent, un métier merveilleux qui l’ferait voyager d’un bout à l’autre du monde, d’amusement en amusement, de découvertes fantastiques en découvertes fantastiques : mais c’était très bien comme ça, c’était déjà plus que c’qu’il aurait pu s’imaginer devenir, un jour. Y’avait eu toute une période d’son existence, où il s’était imaginé devenir hunter, ou mort avant d’avoir pu acquérir la réputation de son père. Sa vie, ç’avait été une autoroute à une voie, imposée par ce qu’on lui avait toujours dit, d’aussi loin qu’il s’en souvenait. La vie d’Isolde, elle, elle avait au moins eu quelques aspects différents. Et si leurs aujourd’hui avaient un arôme de ce qui n’était pas c’qu’ils avaient eu en tête par le passé, ils étaient quand même là, heureux malgré les imprévus, fiancés, quand bien même l’univers tout entier avait semblé leur dire encore et encore que c’n’était pas censé arriver. Mais il n’savait pas, Cesare, ce qui pouvait être le plus douloureux à endurer : un potentiel qui n’avait jamais été exploité comme le sien ; ou une personne qui s’était autorisée à rêver, mais avait été brusquement ramenée sur terre par les circonstances, comme Isolde ? Cesare, il n’était pas un habitué des rêves, ou même du fait tout con de n’vivre que pour soi-même, pour ses propres envies et c’qu’on peut bien vouloir devenir. Alors il n’savait pas vraiment c’que ça pouvait faire, en sa fiancée, les rêves trop longtemps laissés de côté – il n’pouvait que compatir, il n’pouvait que se dire que c’était dommage, et que dans l’monde idéal où il s’engagerait à la rendre heureuse, à vivre chaque bon moment à ses côtés, il voudrait bien faire une vraie différence. Au fond, Paris, la France, les plages là-bas, ç’avait été presque anodin sur le moment ; pourtant, il s’disait que peut-être d’ici dix ans, ils continueraient de chérir cette gigantesque parenthèse qu’ils avaient tracée, entre eux deux et la misère qui avait rythmé leur quotidien à cette époque-là, ici, à Radcliff.

Mais peu importaient les circonstances, l’aspect extérieur des choses, ils arrivaient toujours à tirer leur épingle du jeu ; Cesare, il voulait en tout cas y croire, alors qu’ils avaient passé de longues périodes à ne se voir que discrètement, dans le dos du reste du monde, parce que ç’avait été le maximum auquel ils avaient eu droit. Chaque fois avait été constituée de moments heureux, qu’il n’voudrait réécrire pour rien au monde – pas même pour se défaire de la peine de tous les matins où ils avaient dû se séparer. Egoïstement, il n’voudrait même rien changer des circonstances qui les avaient rassemblés : que ce soit la nuit de la mort d’Anthea, quand Isolde s’était faite attaquer, ou même le fait qu’il se soit lui-même fait poignarder. Si Rafael n’avait pas fait ça, qui sait où ils seraient aujourd’hui ? Probablement que Cesare n’serait pas à s’emmerder à essayer de se chercher un job, à s’demander ce qui pourrait lui aller le mieux, ou donner le plus de sens à sa vie. Mais ils n’seraient certainement pas dans une meilleure position qu’aujourd’hui : ils en seraient à avoir ces trois jours qu’ils s’étaient promis pour l’anniversaire de la mutante, ouais, mais à s’y accrocher comme des âmes désespérées au-dessus desquelles s’était mis en route un compte à rebours impérieux. « Qui sait… peut-être que dans dix ans on sera devenus des genres de hippies qui sont contre le système et préfèrent donner eux-mêmes des cours à leur fille. » l’idée le fit ricaner, sans détour ; pourtant, quand il avait allumé la télévision ces derniers jours, il était tombé sur un reportage de ce genre, et il s’était demandé qu’est-c’que les gens pouvaient bien faire de leur vie. Il n’aurait manqué plus que ça à sa vie à lui, pour l’isoler complètement, que ses géniteurs s’mettent en tête qu’il apprendrait mieux sous leur tutelle à eux. Ça n’avait jamais été l’école publique de Radcliff qui avait exigé de lui qu’il sache lire couramment le latin et le grec ancien, pour sûr – ç’avait été des savoirs acquis du prestige de ses parents, mais quand même ; l’école, le lycée, ç’avait été sa bouffée d’air frais, et ç’avait été trop précieux dans son passé, pour que même pour Clara, même dans la vie la plus équilibrée qui soit, il n’veuille pas priver sa fille de tout ça. « Tu t’es vraiment jamais projetée aussi loin ? » il demanda, pourtant, surpris et légitimement curieux à la réplique d’Isolde ; « Tu t’es jamais demandé… c’qu’elle pourrait devenir, Clara, avec nous ? J’sais pas… je sais que la plupart de sa personnalité viendra d’elle et ainsi de suite. Mais-… j’me demande aussi… c’qu’on amènera dans ce monde… » confia-t-il, sans savoir si c’était vraiment une bonne chose ou non. Ses parents, eux, ils avaient indéniablement beaucoup pensé à son avenir à lui, au point de se l’approprier sans lui en laisser le choix. Il espérait que même s’il s’imaginait sa fille devenir ceci ou cela comme job, il n’serait jamais le père ne lui laissant pas la moindre liberté pour faire c’qu’elle voulait. C’était difficile, quand même, pour lui, de s’dire qu’un jour Clara pourrait se retourner sur son passé, sur c’que ses parents lui avaient apporté ; d’s’imaginer qu’elle pourrait être reconnaissante de l’avoir lui comme père. C’était… compliqué, ouais. Et d’une certaine manière, le présent était déjà assez demandant : « Bah, ça dépend de c’que tu cherches à l’Ouest hein. Est-c’que ça veut dire que tu veux jamais aller à… genre, New York, parce que c’est à l’Est ? » il ricana, parce que tout le monde voulait voir New York, c’était du moins ce qu’il pensait, lui ; et puis Isolde elle avait forcément dû avoir ça en tête, New York et ses musées, ses galeries d’art, ses grandes Universités. Il dirait surtout que tout était mieux que là où ils se trouvaient, et c’n’était pas comme si les derniers mois tendaient à lui prouver le contraire. « Tu demandes vraiment à une personne qui a un point de vue très biaisé. » admit-il donc dans un genre de sourire contrit à Isolde ; peut-être que ça n’ferait que remuer le couteau dans la plaie de la conscience d’Isolde. C’était elle qui avait voulu revenir, elle qui aimait Radcliff, elle qui était maire de la ville ; Cesare, lui, il n’avait jamais caché sa rancœur vis-à-vis de cet endroit, de cette vie-là. Certes, déménager n’lui permettrait pas de tracer un trait net et définitif entre celui qu’il essayait de devenir aujourd’hui, et Radcliff, mais quand même. « Au moins, le Texas c’est tellement grand que c’est bien varié. Le Kentucky, c’est vraiment pareil partout… » il avait marmonné, il le savait bien – mais puisqu’ils habitaient en plein cœur du Kentucky, Cesare pouvait bien prétendre avoir pris toutes les routes du coin. Et tout se ressemblait, définitivement. C’n’était pas pour rien qu’il faisait tâche à ce point, alors même que sa famille était installée dans le coin depuis bien vingt ans maintenant ; son nom, son physique, tout c’qu’il était l’éloignait du Kentucky, et éloignait de lui la masse raciste et élitiste du Kentucky. En prouvait l’accent d’Isolde, probablement, malgré l’effort qu’elle déploya pour dire ces fameux deux mots en espagnol ; Cesare ne put se retenir d’avoir un rire, légèrement moqueur : « Faudrait surtout pas perdre son identité américaine pour avoir un accent de latino hein. » c’n’était certainement pas un sarcasme qui lui était destiné à elle : personne au lycée du coin n’avait donné à qui que ce soit les moyens de développer une vraie identité linguistique quelle qu’elle soit. Cesare, il avait appris l’espagnol de sa mère, et c’était tout ; aucun savoir n’s’était miraculeusement ajouté à son expérience, grâce à ses profs de lycée. « Je t’aime aussi. Quand même. » il vint minauder contre les lèvres d’Isolde, après s’être penché vers elle pour venir coller son front au sien. Il l’embrassa tendrement, sans demander son reste, parce que pour sûr, cette déclaration, en anglais, aussi simple était-elle, était largement suffisante à elle toute seule.
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MessageSujet: Re: (fst, isolde|-18) the two of us, don't have to face the world alone   (fst, isolde|-18) the two of us, don't have to face the world alone - Page 10 Icon_minitimeMer 1 Mar 2017 - 0:51

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Just hold tight to my hand, there's no need for any big plans we'll just go til the road ends. I know that we'll see it through, yeah I believe that me and you we're doing what we're meant to. tell me that you'll love me forever. you know I'll never leave you, tell me that we'll always be together. oh no one's gonna love you like I do. let's chase all our big dreams through open fields and over seas. — i do.

Evidemment qu’elle avait eu des rêves Isolde, elle avait été capable d’imaginer à peu près ce qu’elle voulait faire de a vie. Elle avait voulu voyager, voir ce qu’il y avait en dehors de la petite ville de Radcliff. Elle avait voulu faire des études d’art aussi. Pour en faire quoi ? Dans le fond, elle n’en avait jamais rien su, elle n’avait jamais eu l’ambition de devenir une artiste reconnue. Tout ce qu’elle avait su, c’était que ça lui plaisait et qu’elle avait envie de consacrer sa vie à ça. Elle avait voulu tout un tas de choses, mais elle n’avait jamais rien eu de tout ça. Elle n’avait jamais rien fait de tout ça, parce qu’un jour, il lui avait semblé que ça n’avait plus d’importance tout ça. C’était idiot sans doute, après tout, elle n’avait pas besoin de son père pour voyager, ni pour faire ses études d’art. Mais elle avait eu besoin qu’il soit là, à ses côtés pour que ses rêves aient du sens, comme si c’était impossible de faire ça toute seule. Evidemment qu’elle avait des regrets aujourd’hui, qu’elle savait qu’elle n’avait pas réalisé tout ce qu’elle avait prévu dans sa vie. Mais elle savait aussi qu’elle avait accompli des choses qu’elle n’avait jamais envisagées et qui la rendait plus heureuse que jamais. Elle avait rencontré un homme dont elle était follement amoureuse, qu’elle allait épouser. Ensemble, ils avaient une fille et tout ça, ça semblait beaucoup plus important que le fait de voyager ou de se trouver un boulot dans l’art. Elle avait été bien, dans son job de flic, au moins elle s’était sentie utile. Maintenant, être maire de la ville, c’était bien aussi, ça lui donnait de l’importance, du pouvoir, ça la rendait fière. Elle n’avait pas accompli tous les rêves qu’elle avait eu plus jeune, mais ça ne l’empêchait pas d’être complètement heureuse.

Elle aimait sa vie comme elle était et elle n’avait pas envie de la changer. Elle savait trop bien que si elle en était là où elle en était aujourd’hui, c’était précisément parce qu’elle avait choisi de tout laisser tomber après la mort de son père. Alors, même si elle donnerait cher pour revoir son père, elle savait aussi qu’elle n’échangerait pas la vie qu’elle avait là, contre la possibilité de le retrouver. C’était Cesare, c’était Clara, c’était sa vie maintenant et elle ne pouvait pas y renoncer, pour rien au monde. Elle avait appris à vivre sans son père de toute, même si c’était dur, que ça faisait mal parfois, elle avait l’habitude maintenant. Mais vivre sans Cesare et sans Clara, ça lui semblait tout simplement impossible, tant pis si ça voulait dire, qu’elle ne voyagerait jamais et qu’elle n’aurait jamais de carrière artistique. « J’espère pas pour elle. Le lycée, ça gonfle souvent pour le coup, mais c’est toujours mieux que de rester enfermé avec ses parents. » Même elle qui avait toujours adoré son père, elle avait tendance à penser qu’elle n’aurait pas supporté, l’école à domicile avec son père. En plus, elle était certaine qu’elle n’aurait pas grand-chose à lui apprendre à Clara. Mieux valait qu’elle aille à l’école pour se construire une vie qui la rendrait heureuse. Ce qu’elle choisirait d’en faire, ça ne dépendait que d’elle, c’était un avenir qu’ils ne pouvaient pas vraiment deviner. « Je sais pas, j’ai jamais été douée pour me projeter dans l’avenir. » Elle haussa légèrement les épaules.  L’avenir c’était quelque chose d’incertain et à trop l’imaginer, est-ce qu’on ne finissait pas souvent déçu ? « Tout ce que je sais, c’est qu’on l’aime, alors on fera toujours de notre mieux pour qu’elle soit heureuse. » C’était tout ce qu’elle voulait elle, qu’elle soit heureuse Clara et elle était certaine que Cesare le voulait aussi. « Elle sera extraordinaire, quoi qu’elle décide de faire. » Parce que c’était leur fille et qu’à même pas un an, elle était déjà parfaite, un truc qui ne risquait pas de changer au fil des années. Elle espérait Isolde, qu’elle, elle n’aurait jamais l’idée d’abandonner ses rêves pour des raisons semblables aux siennes. Elle espérait être là pour pouvoir la soutenir dans chacun de ses choix. « Les paysages, les montagnes, ça a toujours l’air magnifique à la télé. » Ouais parce qu’elle ne voulait pas y aller pour voir les grandes villes, mais bien les coins touristiques qui accrochaient l’œil, sans qu’y ait des buildings partout. « Mais j’irai bien à New-York quand même, surtout pour les musées. » Ils étaient réputés, les musées de New-York, bien plus que les musées n’importe où dans le Kentucky. C’était probablement pas l’état le plus attirant des États-Unis. Ouais y avait mieux que le Kentucky, ça ne faisait aucun doute, peut-être bien qu’en effet, même le Texas était mieux qu’ici. « Ouais, on est pas dans le meilleur état du monde. La fierté du Kentucly c’est le whisky et les armes à feu. » Elle laissa échapper un soupire. C’était pas terrible, mais pour elle, c’était la maison et y avait probablement pire ailleurs. Clairement y avait mieux et peut-être qu’un jour elle voudrait y aller, ailleurs, pour vérifier ça. Mais pour l’instant elle avait encore des choses à régler ici. « Non hein, on y tient nous les américains  pur-souches à notre accent. » Elle n’était même pas ‘pure-souche’ alors elle pouvait bien se moquer des de la fierté américaine, enfin cela dit, elle n’avait pas non plus l’accent australien pour témoigner de ses origines. « Heureusement, manquerait plus que tu veuilles plus de moi à cause de mon accent espagnol. » Après tout ce qu’ils avaient vécu, ce serait quand même un sacré comble qu’il rompe avec elle pour ça. Mais il venait de la demander en mariage et vu comment il l’embrassait, elle avait du mal à imaginer qu’il la laisse tomber pour ça, ou pour n’importe quoi d’autre. Ils étaient trop bien, trop heureux ensemble, pour que cette histoire se termine un jour.


Dernière édition par Isolde Saddler le Mar 18 Avr 2017 - 15:41, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: (fst, isolde|-18) the two of us, don't have to face the world alone   (fst, isolde|-18) the two of us, don't have to face the world alone - Page 10 Icon_minitimeLun 17 Avr 2017 - 12:19


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Cesare, il n’était pas un habitué d’aimer, et d’être aimé. Évidemment; un coup d’oeil à sa famille suffisait à se rendre compte que l’affection, l’amour parental, la cohésion et la douceur n’avaient pas été les valeurs centrales de son existence. De leur façon bien tordue, ses parents avaient sans doute été persuadés qu’ils l’aimaient, qu’ils le préparaient de la bonne façon à affronter le monde qu’ils avaient créé pour lui - celui où tout le monde était un ennemi et où le seul était une valeur maîtresse. Du moins, jusqu’à ce que quelques gouttes envahies par un gêne mutant ne viennent tout changer, bien sûr. Avait-ce toujours été plus spécial avec Isolde, parce qu’elle était Isolde? Cesare, il ne savait pas pourquoi un beau jour, il avait croisé le chemin de quelqu’un comme elle. A son heure la plus noire, aurait-il même juré, alors qu’il frôlait constamment des choix difficiles qui pouvaient littéralement changer sa vie, ou la terminer. Après tout, on lui avait inculqué le devoir de s’tirer une balle dans la tête, s’il trahissait les siens de façon aussi immuable qu’avec une abjecte mutation qui coulerait dans ses veines pour le restant de ses jours, et se transmettrait chez ses enfants, les enfants de ceux-ci, et ainsi de suite. Le grand nom de DeMaggio, perdu à jamais à cause de lui - et pendant bien longtemps, Cesare avait compris la haine que ses géniteurs éprouvaient à l’égard de lui et d’Aria. Il s’disait qu’il ressentirait la même, si les rôles devaient être inversés. Sans Isolde, alors, probablement qu’il s’en serait collé une dans le crâne, parce que rien n’aurait changé. Encore aujourd’hui, il n’pouvait pas dire qu’il comprenait, il n’pouvait pas dire qu’il acceptait, chacun des bouleversements qui s’étaient précipités dans son existence et l’avaient transformé en dégénéré: c’était un coup du sort qu’il n’pourrait jamais gober avec aisance, de toute façon. Mais s’détester pour c’qu’il était, ce serait détester Isolde, ce serait - probablement, aussi - détester Clara, et ça, il n’pouvait pas. Il n’pourrait jamais. De bien des façons, alors, ils s’retrouvaient dans un entre deux duquel ils n’savaient pas quoi faire, Isolde et lui: pour combien de temps en avaient-ils, à profiter de ce petit-déjeuner, de cet anniversaire, de cette vie en famille avant que quelque-chose ne vienne bouleverser tout ça? Il lui semblait impossible, à Cesare, que la situation reste idyllique comme ça. Pourtant, il venait de demander à Isolde de l’épouser, comme ça, sur un coup de tête impétueux qu’il n’arrivait pas à regretter; y’avait plein d’choses que ses tripes le poussaient à faire, quand il était question de la blonde, et qu’il était bien incapable de regretter, l’instant d’après. Mais et si cette fois encore on devait leur tomber sur le coin de la gueule? Si cette fois le dommage collatéral devait être Clara? Si cette fois les choses tournaient encore plus mal qu’avant? Des songes qui ne cesseraient jamais de hanter Cesare, pour aussi longtemps qu’il porterait le passé monstrueux qui avait manqué d’peu de tant lui coûter.

Pour les rares fois où il avait pu être avec Clara, alors, jusque-là, il était sûr que le brun n’avait pas réussi à s’projeter assez loin pour penser concrètement au futur de sa fille. Souvent, ses visions de l’avenir avaient été chargées de complexes interrogations, alors qu’il imaginait surtout les quatre-vingt-dix possibilités qui les sépareraient, et le priveraient de voir sa fille grandir. Et pour tout autant que ça lui avait semblé être évident de n’pas arguer de regards trop longs sur le ventre rebondi d’Isolde quand elle avait été enceinte, une fois qu’il s’était laissé prendre au jeu de l’affection, il s’était découvert incapable de faire quoique ce soit d’autre. Devrait-il un jour, choisir de sortir de la vie d’Isolde et de Clara comme il avait tant hésité avec Aria? A force d’hésiter, ç’avait coûté la vie de sa petite soeur; une leçon cruelle que Cesare n’était pas prêt d’oublier, pour dire. Si Isolde n’était pas douée pour se projeter dans l’avenir, lui, alors, il l’appréhendait plus qu’autre chose, le futur: ils en avaient déjà eus, des moments de trêve comme ce matin, des jours paisibles où ils avaient baissé leur garde. Mais leurs ennemis étaient toujours revenus, dix, cent fois plus forts. Ils seraient fous, alors, de croire qu’ils avaient vraiment gagné cette fois. Ils n’avaient rien gagné du tout - Cesare était juste un réfugié en convalescence, et ils ne faisaient que saisir cette opportunité: il se planquait, plus qu’autre chose. Les paroles de la blonde lui firent hausser les épaules, alors: il n’était pas ambitieux non plus au point de vraiment pouvoir créer dans sa tête des images d’un avenir où ils seraient encore ensemble, quand Clara serait adulte. Il devait au moins ça, à tous ceux qui avaient perdu la vie à cause de leur arrogance - la sienne à lui, plus qu’autre chose. Il devait au moins ça à ses géniteurs qui lui avaient toujours appris des leçons cruelles et marquantes: on n’était jamais trop prudent, oh, ça, il le savait. « Elle sera extraordinaire même si elle devient trafiquante de drogue ou cambrioleuse tu veux dire? » il préféra au moins l’humour à quelque-chose de trop sérieux, un rictus sardonique retroussant le coin de ses lèvres. Il n’pouvait pas imaginer une fille élevée par Isolde devenir quelque-chose comme ça, mais hein, tout était possible dans le futur: quand il avait été aussi petit que Clara ne l’était, ses parents n’s’étaient probablement jamais imaginés qu’il deviendrait un dégénéré qu’ils haïraient et voudraient tuer. A cette époque, sa mère n’avait probablement pas soupçonné qu’elle finirait six pieds sous terre, tuée dans des circonstances si étranges, que Cesare s’demandait bien si son père n’avait pas quelque-chose à voir là-dedans. Il pouvait dire c’qu’il voulait, y’avait de fortes chances que, il n’ait jamais d’attente particulière pour Clara; il en avait eues, lui, encore et encore, de la part de ses parents, des demandes pesant constamment sur ses épaules, handicapant sa vie jour après jour. Il avait assez subi de tout ça pour savoir que c’n’était certainement pas ce qu’il voulait transmettre à sa fille. Il n’aurait aucun mal, lui, à pourquoi pas imaginer un futur où ils pourraient vivre de leurs rêves; à force de les repousser, il allait bien falloir qu’il les saisisse ou les oublie: et au fond, ce serait bien triste, quitte à tout prendre, d’imaginer un futur où Isolde aurait eu à renoncer à ses désirs, pour quelque raison que ce soit. « On peut toujours faire un road trip pour notre voyage de noces. Histoire d’être originaux. » rien que parler de voyage de noces lui foutait le vertige; alors bien sûr qu’il n’était pas celui des deux qui imaginerait leur futur vieux, rabougri, ensemble, où Clara serait une adulte accomplie. Le présent, c’était déjà bien; mieux que bien, même. « Le whisky? Wow, vous mentez pas, le whisky c’est pas du Kentucky. » ricana-t-il ouvertement, haussant les sourcils à l’adresse d’Isolde. Y avait-il qui que ce soit au Kentucky qui se targuait de l’existence du whisky? « Ouais, les américains ont surtout inventé la guerre et les flingues. » il leva les yeux au ciel, c’n’était pas parce que sa vie n’avait que trop tourné autour de la chasse qu’il n’avait pas conscience de tout ce qui se passait à l’extérieur. Tout un débat politique, qui n’était pas pour aujourd’hui; « T’es maire d’une ville très progressiste, d’un état très progressiste, dans un pays très progressiste. » certainement pas une critique adressée à Isolde, hein. « J’ai accepté tous tes défauts. » avec une aisance déconcertante, il prit un faux air humble, souriant entre leurs baisers, incapable de résister aux lèvres d’Isolde. Cesare, tout ce qu’il s’disait surtout, en la regardant, c’était qu’elle n’en avait pas beaucoup, des défauts - il dirait même qu’elle était parfaite, évidemment. Et plutôt que d’accepter quoique ce soit, il s’demandait encore comment il avait fait, pour mériter tout ça.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (fst, isolde|-18) the two of us, don't have to face the world alone   (fst, isolde|-18) the two of us, don't have to face the world alone - Page 10 Icon_minitimeMar 18 Avr 2017 - 16:39

cesare demaggio & isolde saddler
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Just hold tight to my hand, there's no need for any big plans we'll just go til the road ends. I know that we'll see it through, yeah I believe that me and you we're doing what we're meant to. tell me that you'll love me forever. you know I'll never leave you, tell me that we'll always be together. oh no one's gonna love you like I do. let's chase all our big dreams through open fields and over seas. — i do.

Isolde, elle ne savait pas si son père avait un jour eu des attentes particulières pour elle. Il ne lui avait jamais mis la pression pour qu’elle suive telle ou telle route. Il l’avait laissée choisir son propre chemin, alors si elle s’était lancée dans la police tout comme lui, c’était certainement pas parce son père avait décidé de lui imposer cette voie. Il l’avait toujours soutenue, quand elle avait parlé de faire des études d’art, ou même quand elle lui avait parlé de ses envies de voyager. Elle avait eu de la chance sans doute, d’avoir un père comme lui, qui l’avait toujours poussée à suivre ses rêves. Même si, elle avait fini par tout abandonné quand il était mort, comme si tout ça, ça n’avait plus de sens s’il n’était plus dans sa vie. La mort de son père, elle lui avait fait remettre en cause tout un tas de chose dans sa vie. Elle ne savait même pas aujourd’hui si elle regrettait vraiment d’avoir laissé ses rêves de côté pour suivre une toute autre voie ou si au final, sa vie, elle lui convenait assez comme ça pour qu’elle n’ait pas besoin de regretter quoi que ce soit. Elle était heureuse après tout, elle avait une fille qu’elle aimait plus que tout au monde et maintenant elle était fiancée à Cesare alors dans le fond, à côté de ça, qu’est-ce que ça valait, ses envies de carrière dans le domaine de l’art et de voyage à travers le pays ou à travers le monde ? Elle pouvait bien vivre sans ces trucs-là, du moment qu’elle avait Cesare et Clara à ses côtés. Aujourd’hui, elle était persuadée qu’elle n’avait besoin que d’eux deux pour être heureuse, quand bien même ils n’étaient pas ce qu’elle avait passé sa vie à chercher, les histoires d’amour, les enfants, ça n’avait jamais été dans ses objectifs, pourtant, ça la comblait de bonheur.

Elle espérait qu’elle serait un peu comme son père, dans sa façon d’éduquer Clara, qu’elle la laisserait suivre sa route, sans essayer de la pousser dans une direction précise. C’était certain qu’elle lui montrerait des trucs, qu’elle lui ferait essayer la musique, le dessin, tous ces trucs qu’elle, elle aimait, parce que c’était quand même le rôle des parents aussi, de faire découvrir tout un tas de trucs à leurs enfants, après, ce serait bien-sûr à Clara de se faire son propre avis et de ses créer ses propres passions. Quand bien même elle n’avait pas envie d’être ce genre de parent à tout contrôler dans la vie de son enfant, elle se disait quand même qu’y avait des limites, elle n’avait pas envie que sa fille finisse dealeuse de drogue ou cambrioleuse c’était certain, si bien qu’elle pris un air vexé face à Cesare avant de se retourner assez vers lui pour venir lui coller une mini-tape contre l’épaule. « Notre fille ne deviendra jamais cambrioleuse ou dealeuse de drogue. T’as pas le droit de dire des trucs pareils. » Quand bien même le sourire était revenu sur les lèvres de la blonde, elle le pensait au moins un peu. Leur fille, elle ferait quand même un truc qui marcherait selon les lois du pays, parce qu’elle aurait reçu une bonne éducation et développé un sens moral assez important pour ne pas faire n’importe quoi. Si ça devait être une question d’éducation, Isolde, elle aurait très certainement l’impression de s’être complètement plantée, si jamais Clara devait finir comme ça. Ils avaient le temps de voir tout ça arriver de toute façon. Clara, elle n’avait après tout même pas fini son premier anniversaire et maintenant qu’ils étaient fiancés, ils avaient peut-être plus important à prévoir que la future carrière de leur fille. « Ça pourrait être sympa, pour un voyage de noces. » Elle haussa légèrement les épaules. « On pourrait faire l’amour au milieu de nulle part, dans une tente. » Bien qu’elle laissa échapper un léger rire, l’idée restait plutôt tentante, du road trip, mais aussi cet histoire de tente. Cependant ça ne réglait pas le problème de Clara, il n’allait quand même pas la laisser à quelqu’un pendant leur voyage de noces. Elle savait bien que c’était un truc pour les couples, mais elle ne pouvait s’empêcher de se sentir mal à l’idée de laisser sa fille pendant plusieurs jours. « Bha figure toi que c’est dans le Kentucky que le whisky américain est né et c’est encore dans le Kentucky qu’on retrouve le meilleur. Après est-ce qu’il est meilleur que le whisky irlandais, j’en sais rien moi. » Elle haussa les épaules, elle n’avait jamais été en Irlande pour gouter du Whisky de là-bas de toute façon. « Qu’est-ce qu’on deviendrait sans notre deuxième amendement ? » Elle laissa échapper un léger soupire. Avec l’arrivée des transmutants, le deuxième amendement des États-Unis devait avoir encore plus de valeur, enfin, toujours été-t-il que c’était bien de là que venait le problème des nombreuses fusillades dans le pays. Mais c’était un débat qu’il fallait éviter dans le Kentucky, alors que c’était le seul état dans lequel le nombre d’armes possédées était supérieur à celui d’habitants. Sans doute qu’elle n’avait rien à dire de toute façon, elle en avait chez elle des armes. « C’est vraiment gentil de ta part. » Qu’elle lui répondit alors qu’il disait accepter ses défauts. Elle espérait quand même que son accent de fille du Kentucky incapable de prononcer un mot en Espagnol de la bonne façon, ne soit pas vraiment un défaut quand même. Elle n’y pouvait pas grand-chose si elle était née et qu’elle avait grandi ici. Elle se pencha vers la table, histoire d’attraper sa tasse de café pour l’avaler d’une traite, avec tout ça, le petit-déj, il risquait de s’étaler jusqu’à midi. Tant pis, c’était pas comme s’ils avaient des obligations sociale, pas aujourd’hui.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (fst, isolde|-18) the two of us, don't have to face the world alone   (fst, isolde|-18) the two of us, don't have to face the world alone - Page 10 Icon_minitimeLun 15 Mai 2017 - 4:14


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Ils n’avaient au moins pour aujourd’hui, plus besoin de ressasser leurs enfances respectives pour savoir qu’ils n’avaient pas du tout eu les mêmes parents, tous les deux. Isolde et Cesare, le monde, le passé, leurs ambitions et leurs désirs, avaient semblé prouver qu’ils n’étaient pas faits pour graviter dans le même genre de vie. Et si Isolde pouvait aujourd’hui se souvenir de son père avec affection, tout ce que Rafael éveillait en Cesare, c’était un mélange amer et âpre, de rancoeur, de colère et de crainte. L’ironie la plus désastreuse, c’était que Rafael DeMaggio était vivant, alors qu’Henry Saddler était mort prématurément; il n’avait pas vu sa fille grandir pour devenir la jeune femme qu’elle était aujourd’hui. Il n’connaitrait jamais Clara, non pas par choix, par nécessité ou par sécurité comme c’était le cas concernant son père à lui - mais parce qu’un jour, quelqu’un avait tiré une balle entre les deux yeux du père de la jeune femme. Et ce quelqu’un... ce quelqu’un, c’était son père à lui. Quand il pensait à cette histoire, le brun avait presque le tournis face à cette dose d’événements impromptus et perturbateurs, qu’il n’avait découverts que très récemment, encore. Une nuit qu’il n’était pas prêt d’oublier; et aussitôt que ces nouvelles étaient tombées sur lui, avec le poids d’une enclume de plomb, il avait accouru jusque chez Isolde, pour s’assurer qu’elle allait bien. Comment auraient-ils pu aller bien, après tout ça? Cesare avait pensé à ça, malgré lui; il avait pensé à eux deux, à leurs coeurs, à c’qu’ils cherchaient à construire dans les ténèbres, le soir-même, saisi par la peur de la perdre définitivement et par la peine de savoir qu’une autre douleur pesait sur leur relation. Il avait eu quelques songes égoïstes, en voulant voir si Isolde ouvrirait la porte pour lui, si elle lui parlerait, si elle l’aimerait toujours malgré les pans de passé les liant, qui s’étaient révélées sous leur nez, qu’ils le veuillent ou non. Il avait juré, après la naissance de Clara, qu’il n’y aurait plus jamais de secret entre eux, et il avait toujours depuis, voulu respecter cette promesse. Mais cette dose de vérité, il aurait pu jurer qu’elle avait été plus cause de destruction que de quoique ce soit les réunissant. Peut-être n’avait-il pas eu assez foi en eux, puisqu’ils en étaient là, malgré tout. Puisque, dès qu’il avait émis des doutes dès le lendemain matin, Isolde n’avait pas manqué d’exploser de rage face à ses paroles, face à ses doutes ou les reproches qu’il se faisait. De bien des façons, il n’avait jamais pensé qu’il était assez bien pour Isolde; qu’il était digne de faire partie de sa vie, digne d’avoir emporté son coeur comme il l’avait fait. Non seulement parce qu’il avait été un hunter pendant des années, parce qu’il portait le nom qui était le sien, mais aussi pour l’individu qu’il avait toujours été. Il n’pouvait pas blâmer ses parents pour tout c’qu’il avait fait, ou pour tous les choix qu’il avait pris dans son passé. Alors, qu’est-c’qui pouvait bien se passer, entre eux deux, pour qu’ils soient ensemble désormais? Qu’est-ce qui avait bien pu se passer dans son crâne, pour qu’il se pense un tant soit peu assez légitime, pour demander la jeune femme en mariage? Et elle avait dit oui; elle avait dit oui, et il n’savait pas encore ce qui faisait qu’Isolde était si folle, si spontanée, si naturelle et vivante avec lui. Ils n’avaient pas pensé aux choses douloureuses de leur passé, aux réalités de ce monde avant de se fiancer; ç’avait été impétueux et impulsif, contre toute attente.

On ne l’avait jamais élevé à être impétueux et impulsif, Cesare; bien au contraire, ses parents lui auraient surtout appris au combien cette façon de faire pouvait être dangereuse et stupide. Pour le coup, il n’regrettait pas, évidemment. Et il était bien content qu’Isolde ne l’ait pas laissé à avoir l’air stupide, sans lui donner de réponse. « Aoutch... » il marmonna, d’un air faussement peiné par l’acte d’Isolde, tout autant qu’elle pouvait prétendre d’être vexée par ses paroles; « Tu sais, pour une personne soi-disant préoccupée par mes blessures, tu mets vraiment ma vie en danger, là. » il était un ‘homme fragile’ après tout, ou toutes ces choses qu’Isolde pouvait dire si volontiers sur le genre masculin. Peut-être bien que chez les hommes, alors, il y avait une connexion toute particulière entre l’épaule et l’abdomen, à même de rendre son mécontentement un tant soit peu crédible. « Moi j’sais surtout que notre fille sera pas du genre à s’faire marcher sur les pieds. Alors cambrioleuse, hein, genre Robin des Bois, c’est pas si inenvisageable que ça. » et ils ne pourraient même pas faire les parents désapprobateurs, au vu de leur propre passif. Cesare, il n’avait même pas encore réussi à faire le tri sur ce passé-là, bien à lui, sur ce que Clara devait savoir, ce qu’elle méritait de savoir, et ce dont elle devait être totalement protégée. Il mourrait sur l’instant, s’il devait voir un jour sa fille avec une arme à la main, qu’ils soient aux États-Unis ou ailleurs; il en crèverait, d’imaginer son tout petit bébé, devoir lutter pour sa vie parce que le monde était cruel et impétueux avec elle comme il l’avait été, avec eux. Il n’voulait pas de ça, pour Clara - c’était aussi évident que l’amour qu’il avait pour elle; sur ce point-là, il n’était pas comme son père et il ne l’serait jamais. C’était bien là la différence si vitale à laquelle il se raccrochait pour être dans la vie de sa fille en étant sûr que c’était pour le mieux, que c’était pour son bien, et non pas une chose qui ruinerait sa vie. Il protégerait Clara, coûte que coûte, et il ferait tout c’qu’il avait à faire pour qu’elle puisse librement choisir de son avenir, sans que son existence ne soit polluée par des réalités blessantes ou dangereuses. Isolde et lui, ils étaient heureux maintenant, mais ça n’effaçait aucune des cicatrices sur leurs corps, aucune des stigmates à leurs esprits, ni même le moindre des souvenirs tristes, noirs ou coléreux qui avaient amoché leurs coeurs. Ils étaient chanceux, d’en être sortis, au moins jusqu’à un certain point - ils étaient bien malchanceux, d’être c’genre de gens pour qui, quelques semaines sans personne déployant tout un tas d’efforts pour les assassiner, soient considérées comme ‘s’en être sortis’. Ils en étaient encore au stade où ça semblait ambitieux, d’parler de mariage et de voyage de noces, comme si ça pouvait être un stade de bonheur qui était à portée de leurs mains, comme à celles du commun des mortels. « Faire l’amour dans une tente. Est-c’qu’y quelque-part où tu nous as jamais imaginés faire l’amour, hein? » plaisanta-t-il dans un rire, malgré le regard intéressé et dragueur qu’il lui lança. Ils avaient fait l’amour à Paris, et déjà ça, ça excédait beaucoup des rêves qu’ils avaient pu avoir, quant à leur romance. Et en parlant de sexe, d’ailleurs, Cesare se retrouva pris de court, par tout le savoir qu’Isolde pouvait posséder sur cette région, ou sur le whisky, ou sur les Etats-Unis. Une vraie nerd de l’histoire, au moins sur ça - assez pour lui faire arquer un sourcil circonspect, et faire naître un rictus au coin de ses lèvres. « J’aurais jamais cru que parler du Kentucky puisse être aussi sexy... » il dut bien reconnaître; elle, elle avait dit qu’elle le trouvait... «distrayant» quand il faisait ses laïus médicaux sur les petites astuces pour limiter les dégâts, ou s’occuper des blessures, il pouvait bien reconnaître alors, que la voir regorger de savoirs surprenants était... déstabilisant, dans le meilleur sens du terme possible. Il pouvait largement accepter ses défauts, pour le coup. « Peut-être qu’on peut aller en Irlande pour notre voyage de noces... Que tu m’parles de fermentation, de... vieillissage de whisky, et ainsi de suite. Et t’es peut-être meilleure à l’accent irlandais. » il en doutait vraiment, mais ce serait marrant quoiqu’il en soit.
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MessageSujet: Re: (fst, isolde|-18) the two of us, don't have to face the world alone   (fst, isolde|-18) the two of us, don't have to face the world alone - Page 10 Icon_minitimeLun 15 Mai 2017 - 14:27

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Just hold tight to my hand, there's no need for any big plans we'll just go til the road ends. I know that we'll see it through, yeah I believe that me and you we're doing what we're meant to. tell me that you'll love me forever. you know I'll never leave you, tell me that we'll always be together. oh no one's gonna love you like I do. let's chase all our big dreams through open fields and over seas. — i do.

Elle avait eu un quotidien plutôt tranquille, pendant une grande partie des vingt-six années qui composaient sa vie aujourd’hui. Elle avait eu un père attentif et disposé à donner le meilleur de lui-même pour que sa fille soit heureuse et épanouie. Il avait, bien évidemment, compensé l’absence de sa mère dans sa vie. Peut-être qu’elle aurait aimé la connaitre sa mère, elle aurait voulu qu’ils soient heureux tous les trois, mais, elle ne pouvait pas prétendre que sa mère lui avait particulièrement manquée, dans son existence, étant donné qu’elle ne l’avait jamais connue et que son père avait toujours été à la hauteur de son rôle. Ça avait probablement ajouté un coup de pression à toute celle qu’elle avait eu déjà, quand elle avait appris qu’elle était enceinte et que sa relation avec Cesare avait fait qu’elle serait probablement mère célibataire. Elle s’était bien souvent dit qu’elle serait incapable de faire les choses aussi bien que son père avait pu les faire avec elle. Au moins, elle pouvait se dire qu’elle, elle avait été un enfant désiré et non pas un élément qui venait s’ajouter à la vie de son père alors qu’il avait déjà une tonne de problème et que pour une raison ou pour une autre, il avait été vraiment très en colère contre sa mère. Sans doute que ça avait été compliqué pour lui aussi, parce qu’il avait perdu sa femme, le jour où sa fille était venue au monde. Elle ne savait pas comment il avait fait alors, pour être toujours à la hauteur comme ça, alors qu’elle, elle, y avait plein de moments pendant lesquels elle n’avait pas l’impression d’avoir assuré avec Clara, déjà quand elle avait été dans son ventre ou plus tard, quand elle était née, comme ces fois où elle avait risqué sa vie en laissant sa fille de côté. Elle aurait pu se faire tuer par Rafael ou plus tard, dans l’explosion de la mairie et Clara, elle devrait grandir sans sa mère.

Heureusement, elle s’en sortait mieux maintenant et elle était certaine que la présence de Cesare dans son quotidien pour éviter qu’elle ne fasse n’importe quoi, ça devait aider beaucoup. Elle ne savait pas si elle pourrait un jour être un aussi bon parent que l’avait été son père, ça semblait impossible, vu la façon dont elle l’idéalisait de toute façon. De son vivant, elle avait eu des choses à lui reprocher, comme toutes les adolescentes du monde, sans doute, mais aujourd’hui, y avait aucun doute pour elle, son père, il avait été parfait et être à sa hauteur, c’était impossible. Elle espérait quand même que Clara elle serait toujours heureuse, toujours saine et sauve avec ses parents et si elle pouvait éviter de devenir une criminelle, ce serait franchement pas mal. Elle rigola avant de lever les yeux au ciel suite aux propos de Cesare. « J’suis certaine qu’on a beaucoup plus tiré sur tes blessures ce matin dans le lit que là avec cette petite tape à l’épaule. Alors comme je suis vraiment préoccupée par tes blessures, peut-être qu’on devrait éviter ça jusqu’à ce que ce soit complètement guéri. » Elle haussa les épaules, si une tape suffisait à lui faire mal, alors peut-être qu’ils feraient mieux de faire plus attention. Elle s’en voudrait s’il devait souffrir à cause d’elle. « Mouais, si elle pouvait faire un métier normal, ce serait pas mal quand même. » Parce que bon, robin des bois, elle ne savait pas si c’était terrible d’avoir ça sur son CV. Elle espérait que Clara, elle ait une vie normale, loin de tout ce qu’elle et Cesare ils avaient pu connaitre. Qu’elle ne se prenne jamais pour une héroïne, une justicière ou tous ces trucs qui de toute façon, apportait plus de déception que de satisfaction. Elle avait essayé Isolde et pourtant, plus le temps passait, plus elle avait du mal à se dire qu’elle était complètement satisfaite de ce qu’elle avait pu faire de sa vie jusque-là. Maintenant, elle avait bien de quoi se rattraper. Elle venait tout juste d’accepter d’épouser Cesare, alors sa vie prenait un tournant inattendu qu’elle se savait incapable de regretter. Elle termina le croissant qu’elle était en train de manger, et son café, avant de se retourner vers Cesare, adossée contre la table basse. « Tu vas quand même pas me dire que je suis la seule à penser que tel ou tel lieu, ce serait bien pour faire l’amour ? » Il devait bien avoir des idées comme ça qui lui passait par la tête lui aussi quand même. Après, il devait bien y avoir des endroits tue-l’amour, mais fallait avouer qu’elle y réfléchissait nettement moins. « J’sais pas, je suppose que j’aurais pas trop envie de faire l’amour dans les égouts. » Une réponse évidente sans doute, parce que c’était typiquement le genre d’endroit où elle n’avait pas envie d’aller tout court. Elle laissa échapper un nouveau rire suite à la remarque de Cesare. Elle ne savait pas franchement ce qu’y avait de sexy dans ce qu’elle venait de raconter. « Y a probablement que toi pour penser comme ça. » Parce que bon, elle avait parlé de whisky et d’arme à feu, elle était certaine de pouvoir faire mieux niveau sexy quand même. « Désolée, en vrai j’y connais rien en whisky. Et mon accent irlandais craint. Mais au moins, ils parlent anglais. » Au moins, s’ils allaient en Irlande, elle arriverait à se faire comprendre, tant pis si elle n’avait pas l’accent du coin.
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