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 (calista/-18), the shipwreck that stranded me here

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Calista Wolstenholme
Calista Wolstenholme

ADMIN - master of evolution
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SUR TH DEPUIS : 26/04/2014
MessageSujet: Re: (calista/-18), the shipwreck that stranded me here   (calista/-18), the shipwreck that stranded me here - Page 4 Icon_minitimeMer 2 Nov 2016 - 0:22

I wanna hold you high and steal your pain.
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I don't feel like I am strong enough 'Cause I'm broken when I'm lonesome And I don't feel right when you're gone away. The worst is over now and we can breathe again. I wanna hold you high, you steal my pain away. There's so much left to learn, and no one left to fight. I wanna hold you high and steal your pain
alec lynch et calista wolstenholme


Etre là avec Alec, ça lui rappelait le passé à Calista, les moments qu’ils avaient pu passer ensemble, sur le canapé de son salon, à discuter ensemble, à l’époque où ça n’avait pas été encore trop dur de parler. Après, les choses avaient semblées se faner et communiquer avait été bizarrement moins facile. Elle n’avait jamais eu ce problème-là auparavant pourtant Calista, bien au contraire. Elle était une fille spontanée et franche, elle disait ce qu’elle avait à dire, souvent de façon particulièrement maladroite, mais en principe, elle ne gardait pas les choses pour elle, elle en était presque incapable. Elle avait dit à Lorcan ce qu’Alec était et à Alec ce que Lorcan était, alors qu’elle était censée gardée le secret. En même temps, elle se disait qu’aucun d’eux n’allaient s’en prendre à l’autre à cause de leur nature respective et puis l’un comme l’autre, ils étaient beaucoup plus doués qu’elle pour garder un secret. Elle l’avait probablement dit à Felix aussi, qu’Alec était un transmutant. Elle avait voulu éviter, mais son cousin n’était pas un idiot alors il avait dû voir ses maladresses et arriver à la conclusion qu’Alec était un transmutant par lui-même, chose qu’elle n’avait jamais voulu lui dire. De toute façon, elle n’avait rien à craindre de Felix, maintenant il n’était même plus en ville et heureusement pour lui. On disait qu’il avait aidé un des groupes de transmutants de la ville et qu’il avait été poussé à la fuite, peut-être qu’il avait rejoint Beatrix maintenant, puisqu’elle aussi, elle était partie. La famille ces derniers temps, c’était vraiment pas trop ça et elle avait du mal à vraiment se concentrer là-dessus alors que la famille, ça avait été le centre de ses problèmes. Au moins, maintenant, elle espérait que ce serait plus simple de parler avec Alec, plus évident que quelques mois plus tôt quand elle avait été incapable de le faire, plus facile que quelques minutes plus tôt alors qu’elle avait bafouiller n’importe quoi.

Peut-être que le vin ça lui ferait du bien après tout. Manger aussi sans doute, alors qu’elle sentait son estomac se tendre et qu’il n’allait sans doute pas tarder à faire des gargouillis un peu dérangeant, encore un truc dont elle s’inquiétait alors que mince, c’était Alec et qu’il avait vécu avec elle pendant assez de temps pour ne plus faire attention à ce genre de petits détails. En même temps, c’était compliqué de savoir comment agir avec son ex, elle n’avait jamais connu ça Calista, alors que ses précédentes ruptures ne lui avaient pas données envie de retourner vers ses ex et que le dernier avant Alec était de toute façon mort et enterré depuis trop longtemps. Mais forcément, Alec, il était différent des autres, parce que cette rupture, elle n’en avait pas voulu, parce qu’elle avait l’impression qu’ils avaient été victime des conséquences sans vraiment réussir à être acteurs de leurs vies et maintenant, avec trois mois de recul elle trouvait toujours ça complètement injuste. Elle récupéra la tablette tendue par Alec avant de compléter la commande pour choisir ce qu’elle voulait et valider la commande. « Ça devrait être là d’ici vingt-minutes. » Qu’elle précisa avant de reposer la tablette plus loin. Elle était vraiment équipée de tous les côtés, avec son ordinateur sur les genoux, sa tablette à côté d’elle, son portable dans sa poche. Pas étonnant que son arme de riposte contre Rhaena avait été de pirater son compte bancaire pour lui piquer de l’argent. Au moins, ce jour-là, elle avait fait une bonne action pour une cause humanitaire. « Okay, tu sauras toujours où m’trouver quand ce sera nécessaire. » Le jour où il voudrait vraiment la trouver, elle ferait son nécessaire pour la chercher en espérant quand même qu’elle ne vienne pas à elle avant, parce que ça l’arrangeait bien quand même Calista de rester loin de cette fille. Elle avait manqué de tué Aspen, une excellente chasseuse, très bien entrainée, alors bon, Calista elle ne donnait pas cher de sa peau si Rhaena venait pour elle et qu’Alec n’était pas dans les parages, parce qu’elle savait que quand il était là au moins, elle ne risquait rien. Elle fronça légèrement les sourcils en écoutant les propos d’Alec, il avait sans doute raison, c’était définitivement pas un hasard Elizabethtown. « C’est bête, je m’étais toujours dit qu’elle avait sûrement des photos de moi parce qu’elle avait eu un crush. » Elle ricana légèrement, prouvant bien que ce n’était qu’une plaisanterie, heureusement, elle n’avait jamais pensé comme ça. « Au final, ça pourrait bien avoir plus de sens. » Parce que franchement, la stalker comme ça, c’était débile, si quelqu’un voulait s’en prendre à elle, il n’avait pas besoin d’y passer quinze ans à élaborer un plan hein, elle était une cible facile Calista après tout. « On va trouver des réponses à tout ça. » Elle haussa légèrement les épaules. Si les fameuses réponses elles n’étaient pas dans cette clé USB, ils iraient les chercher ailleurs. « Et peu importe c’qu’on trouve, tout ira bien. » Quoi qu’il arrive, si ça c’était étroitement lié à son passé, que c’était douloureux pour lui, alors elle serait là pour le soutenir et si jamais Rhaena avait décidé de la tuer à cause du lien qu’y avait entre elle et Alec, ça irait aussi, parce qu’elle n’avait pas l’intention d’en vouloir à Alec pour les décisions d’une cinglée de toute façon. Quoi qu’il arrive, il aurait tout son soutien, et elle espérait que ce soit suffisant, pour que tout aille bien.
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Alec Lynch
Alec Lynch

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SUR TH DEPUIS : 26/04/2015
MessageSujet: Re: (calista/-18), the shipwreck that stranded me here   (calista/-18), the shipwreck that stranded me here - Page 4 Icon_minitimeMer 2 Nov 2016 - 4:33


YOU'RE THE LIGHT THAT IS BLINDING ME
let the days be dark, let me hate my work
cause you cut through all the noise
bring me some hope by wandering into my mind
something to hold on to, day or night
calista & alec

Il fallait bien admettre la réalité à un moment ; embrasser la vérité, aussi cruelle était-elle. Quand bien même ils avaient fait le trajet jusqu’à Elizabethtown, y’avait sans doute des choses qu’il avait construit dans un coin de son crâne, et qu’Alec n’arrivait pas pleinement à assumer. Apparemment, si Rhaena Dryden s’était retrouvée à Radcliff depuis tout ce temps, ç’avait été en partie à cause de lui. En quelques sortes. Probablement. Et peut-être même que si Rhaena chassait les hunters pour hobby, c’était aussi à cause de lui. En tout cas, il était prêt à parier tout un gros paquet d’argent, sur le fait qu’elle avait fait partie de la vie des Wolstenholme à quelque degré que ce soit, à cause de la relation que Calista et lui entretenaient. Ou avaient entretenu ? Une question à laquelle il n’pouvait pas répondre par lui-même. Et aussi une question à laquelle il n’était pas vraiment sûr de vouloir la réponse. Quels trajets de pensées, quelles acceptations ou quelles idées avaient pu se construire dans la tête de Calista, pendant ces trois mois ? Parfois, il avait juste l’impression de n’pas avoir beaucoup avancé lui – en tout cas, à l’extérieur comme ça, il n’avait rien accompli. Il était toujours un transmutant, toujours un fugitif, toujours sans boulot ; et en plus, il avait perdu son seul possible allié pour la recherche d’un quelconque remède contre sa mutation qui le rendait immortel. Peut-être était-ce déjà un bon signe, que la rancœur vis-à-vis d’Andreas Kovalainen ne pousse pas Alec à la poursuite d’une vengeance sanglante ; il avait sauvé la vie de Moira Kovalainen, il l’avait formée à savoir se battre pour défendre sa vie, et en échange, il n’avait rien eu, à la fin. Quoique ; Calista était toujours capable de marcher sur ses deux jambes, le fauteuil roulant et tous les problèmes qui étaient venus avec à cette époque, semblaient désormais lointains : une évolution qu’ils n’auraient pas pu connaître, sans les recherches de Kovalainen. Quand même, ça l’avait laissé plus hagard que jamais, et à nouveau incapable d’savoir où chercher, quoi faire ou quoi décider, pour faire disparaître cette monstruosité qui mettait toute sa vie en suspens. C’était aisé de blâmer sa mutation pour n’plus avoir d’envies d’avenir : mais en vérité, déjà avant de s’être découvert dégénéré, Alec avait arrêté de vivre avec des ambitions de vie quelle qu’elle soit. Il n’avait pas été flic par envie ou par ambition, il n’s’était jamais lancé dans une relation sérieuse – jusqu’à Calista, mais ça, c’était arrivé alors même qu’il avait été un mutant – il n’avait jamais essayé de se construire une véritable vie à Radcliff ; à vrai dire, bien souvent, le Lynch s’était retrouvé à espérer et attendre avec impatience, la levée de la quarantaine, pour qu’il puisse aller voir ailleurs. Clairement, même au cours des trois mois désastreux qu’ils avaient connus pour leur couple, Calista et lui, il s’était octroyé le droit de vivre pour lui-même bien plus à cette époque qu’au cours des quatorze dernières années. Paradoxal. Et puis, comme ils s’étaient plantés droit dans le mur, peut-être que ça voulait en dire long sur l’fait que c’n’était pas cette vie-là qui était faite pour lui. Il était arrivé à faire la paix avec cette idée-là ; elle semblait si indéniable désormais. Il l’avait été, pour aussi longtemps qu’il avait été seul et loin de la Wolstenholme : n’avait-ce pas été la mécanique de pensée, froide et distante, qu’il avait érigée à chaque fois qu’il s’était exilé de tout ce qui pourrait le ramener à des désirs inatteignables ? Ca n’avait été y’a pas si longtemps que ça, qu’il avait cru en les paroles de Calista. Qu’il avait cru, qu’il pouvait peut-être avoir mieux.

Maintenant, c’était trop tard ; quoiqu’il en soit, il n’avait pas l’intention de chercher à nouveau une quelconque vie normale avec quelqu’un d’autre qu’elle. Il voulait bien croire qu’il n’y avait que Calista Wolstenholme pour trouver les mots à même de lui donner la foi – sûrement parce qu’insidieusement et sans même s’en rendre compte lui-même, il l’avait laissée entrer dans sa vie, dans son intimité, bien plus qu’il n’pourrait l’admettre. Même dans cette maison ; il avait beau avoir eu le visage fermé depuis qu’ils avaient passé la porte, il avait beau avoir remarqué qu’elle n’égarait pas de curiosité déplacée ici ou là, c’était déjà tout un stade de confiance qu’il n’aurait franchi avec personne d’autre, que le fait d’ouvrir cette porte à la jeune femme. Et il savait qu’il avait encore tout un tas de choses à lui dire. Des trucs personnels – qui pourraient attendre, s’disait-il. Des trucs importants, qui étaient plus proches de la question de vie ou de mort, et donc irrémédiablement, plus cruciaux. Même quand ils essayaient d’être juste eux, juste intimes, de s’donner une chance, la réalité de la vie tout autour d’eux se réimposait à leurs esprits : alors autant faire avec. Ils pouvaient parler de sushis autant qu’ils voulaient, ça n’aurait fait que repousser ce qu’il aurait déjà dû avouer à Radcliff, avant qu’elle n’embarque dans cette voiture avec lui, vouant une confiance aveugle en quelqu’un qui ne le méritait pas. Et malgré tout, il n’pouvait pas prétendre que c’n’était pas cette même confiance qui faisait si bien fonctionner leur duo ; cette confiance, si vitale à leur relation. Cette confiance sur laquelle il avait reposé plein d’fois dans sa vie, au point d’en avoir totalement besoin. « Je-… j’suis désolé. Je-… » il observa Calista, trop peu de temps avant de la fuir du regard ; qu’est-ce qu’il ferait, si en plus de tout l’reste, il la perdait elle ? Si elle était blessée par Rhaena, ou si à force qu’il repousse toutes ces choses qu’il devait dire, elle n’lui fasse plus confiance, parce qu’il aurait lui-même brisé tout ça ? Pour avoir cru que ç’avait été le cas à un moment, à cause du silence de la blonde, il pouvait dire à quel point ça faisait un mal de chien. « Si j’avais su-… au moins la base, j’me serais arrangé pour que cette situation n’empiète pas sur toi. Ou sur ta famille. » mais il n’avait jamais su qu’Aspen avait vécu en colocation avec Rhaena Dryden ; peut-être que ç’avait fait partie de cette nette coupure que Calista avait toujours faite entre sa famille et lui. Ou peut-être était-ce de sa faute à lui : il avait eu des soupçons sur Rhaena, dès la première nuit où ils avaient passé un peu plus de temps ensemble – même le lendemain, après tout ce qui s’était passé, il s’était autorisé quelques réserves. Et puis, après, tout était allé trop vite, et la Dryden avait été volontiers recalée au second plan. Et Aspen avait fini à l’hôpital, après tout ça. « C’est mon truc ça-… d’gérer les choses par moi-même. » ou de croire qu’il pouvait le faire, qu’il admit. Il avait cru qu’il pourrait donner un sens à ce qui était arrivé à ses parents, par lui-même, en poursuivant une vengeance lointaine. Et puis, il avait cru qu’il pouvait gérer ces ressentiments en lui-même, face à tout ce qui s’était précipité quand il avait été avec Calista : la culpabilité, l’impuissance, la tristesse, le désarroi. Il avait empilé tout ça, durant les trois mois où ils avaient été en couple. Et c’était sûrement ça, qui faisait qu’il avait tout autant de responsabilités qu’elle dans la fin de leur histoire. Tout comme il n’avait jamais parlé de son passé, ou amené qui que ce soit ici. Il avait appris à quel point être solitaire immunisait à tout ce qui était difficile, parfois.
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Calista Wolstenholme
Calista Wolstenholme

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SUR TH DEPUIS : 26/04/2014
MessageSujet: Re: (calista/-18), the shipwreck that stranded me here   (calista/-18), the shipwreck that stranded me here - Page 4 Icon_minitimeMer 2 Nov 2016 - 12:32

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alec lynch et calista wolstenholme


Calista elle aurait pu trouver de nombreuses raisons pouvant justifier que Rhaena ne décide de s'en prendre à elle et au reste de sa famille. Le simple nom Wolstenholme pouvait probablement justifier ça. Ils étaient tous plus ou moins des hunters depuis un moment. Leur famille, elle avait forcément causé bien du tort à de nombreuses personnes. Alors, ça n’aurait pas été étonnant qu’un jour, quelqu’un se pointe simplement dans une volonté de vengeance. Calista elle-même, dans le fond, elle n’était pas nécessairement mieux que les autres hunters. Elle avait infiltré de nombreuses vies, ouvert de nombreux dossiers censés être confidentiels pour finalement conduire des hunters juste devant la porte de quelques transmutants qui étaient morts maintenant, bien entendu. Elle avait déjà tué de ses propres mains aussi, à une époque bien lointaine, quand elle avait encore eu le courage de faire en sorte d’être ce qu’on attendait d’elle. Alors, elle n’aurait jamais été bien surprise qu’on veuille s’en prendre à elle, même si clairement, elle n’aurait pas voulu accepter ce sort juste en disant qu’elle le méritait. Après ce qu’elle avait subi quand son père l’avait vacciné, peut-être qu’elle avait plus ou moins payé pour ses erreurs, après tout, même si ça n’avait été qu’un truc qu’elle avait ignoré avant que les médecins ne lui en parle, elle avait perdu un bébé ce jour-là. Peut-être que ça ne voudrait rien dire, pour ceux qui pourraient lui en vouloir de tout ce qu’elle avait fait, mais elle au moins, elle donnait un peu de sens à tout ça, des justifications qui ne tenaient probablement pas la route, mais qui l’aidait, au moins un peu. Etre née Wolstenholme, ça pouvait faire d’elle une cible à abattre, avoir été chez les hunters aussi et avoir été aussi proche d’un Thaddeus Lancaster qui avait été en tête de liste des personnes à abattre récemment, ça aurait aussi pu justifier tout ça. C’était pareil pour Aspen sans doute, évidemment qu’elle aurait pu s’attirer la colère d’une chasseuse de hunter et ça ne rendait pas le truc plus acceptable, mais ça donnait quand même quelques explications.

Elle n’avait jamais envisagé par contre que sa relation avec Alec ait pu être une bonne raison de s’en prendre à elle ou à sa famille. C’était même pas comme s’ils avaient eu beaucoup l’occasion de la vivre au grand jour leur relation, alors qu’Alec avait été un fugitif et elle, collée dans un fauteuil roulant. Alors forcément, elle n’avait jamais remis toute cette histoire sur le dos de sa relation avec Alec. Et si c’était vraiment le cas ? Si Rhaena voulait s’en prendre à elle, à sa famille, tout ça parce qu’elle était proche d’Alec, qu’est-ce que ça pourrait bien changer ? Elle était cinglée, ça s’était certain, mais tout ce que Calista pouvait ressentir pour Alec, tout ce qu’elle pouvait voir en lui, ça ne changerait pas. Après tout, quoi qu’il arrive, elle savait que c’était pas lui qui avait demandé à cette timbrée de s’en prendre à Aspen ou à elle. Quoi qu’il arrive, ce serait toujours Rhaena la fautive dans cette histoire. Elle referma l’ordinateur qu’elle avait sur les genoux pour le poser sur la table basse en face, après tout, ils avaient toute la nuit pour ça, comme Alec l’avait précisé plus tôt. Elle attrapa sa main, dans un genre de geste reflexe qui se voulait rassurant. « C’est pas grave Alec. » Elle esquissa un léger sourire. Ce serait grave, si jamais il avait voulu ça, mais ce n’était pas la cas, alors y avait pas de raison qu’elle lui en veuille pour un truc qui dépendait pas de sa volonté et il devrait en faire autant. « Qu’importe pourquoi elle fait tout ça, c’est elle qui craint. » Et elle qui avait peut-être commis une erreur en se prenant à Aspen. Calista elle ne savait pas trop ce que son père pouvait avoir en tête, mais il dirigeait le gunpowder squad et elle était certaine qu’il n’allait pas laisser sa chère Aspen être grièvement blessée en restant les bras croisés. Qu’importait ce qu’elle pensait de son père Calista, elle pouvait au moins lui accorder ça, quand il s’agissait d’Aspen, il ne restait jamais à rien faire. « Au moins maintenant, t’as plus besoin de gérer tout seul. On forme une bonne équipe, toi et moi. » Ils avaient toujours été une bonne équipe, au moins, dans tous les trucs qui avaient pu se compliquer entre eux, ça c’était une certitude, quelque chose qu’on ne pourrait pas leur prendre, qu’importait à quel point on les malmenait. La vie, les épreuves et tout ce qui allait avec, ça avait brisé leur couple, mais maintenant ils pouvaient au moins se dire que ça n’avait pas complètement tout détruit.
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Alec Lynch
Alec Lynch

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MessageSujet: Re: (calista/-18), the shipwreck that stranded me here   (calista/-18), the shipwreck that stranded me here - Page 4 Icon_minitimeMer 2 Nov 2016 - 17:34


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Lorsqu’il était devenu un hunter, Alec avait été certain que ç’avait été un choix, un moyen d’aller de l’avant, plutôt que de rester accroché à son passé. A la fin, il s’avérait surtout qu’il avait été enchainé à l’autrefois – juste, sans s’en rendre pleinement compte. Comment était-on censés accepter le fait d’être le dernier survivant de sa famille, et qu’aucun acte, aucun espoir, aucune croyance n’pourrait changer ça ? Comment était-on censés se faire à l’idée que toute sa famille avait été assassinée, sans raison aucune et que chaque rue d’une ville, chaque couloir d’une maison autrefois aimée et synonyme de confort, n’étaient désormais que des endroits où renaissaient des souvenirs tortionnaires ? Le fait était que même quatorze ans plus tard, alors qu’il repassait la porte de ce manoir, Alec avait à nouveau tout un tas d’images qui revenaient devant ses paupières ; aux moments heureux, se mêlaient ceux horribles et désastreux qui s’étaient incrustés dans sa tête suite à la mort de ses parents. Et à Radcliff, il en avait été de même quand il avait ressassé chaque moment passé en la compagnie de Rhaena Dryden : il avait analysé et ré-analysé chacun de ses souvenirs, chaque image qu’il avait capturée dans sa mémoire, cherchant une attitude qui aurait pu la trahir, un mot de travers qu’elle aurait dit, un indice qui lui avait échappé. Et il l’avait fait aussi avec Calista, les mots de leur dispute, les peut-être que c’était mieux ainsi rattrapant tout ce qu’il aurait pu chérir de leur histoire. Lui qui avait toujours cru être un type capable d’aller de l’avant, celui qui trouvait toujours le moyen d’avancer, il s’avérait en fait, qu’il s’accrochait bien plus à son passé qu’il n’l’imaginait. Au moins, ça lui avait permis de tourner et retourner dans sa tête, toutes les hypothèses possibles et imaginables ; il en était arrivé à quelques-unes, plus ou moins construites, plus ou moins logiques, plus ou moins réalistes, qui pourraient permettre d’expliquer la présence de Rhaena dans sa vie. L’fait qu’elle en avait après lui, pour une raison ou une autre : il avait tué beaucoup de gens dans son existence, Alec, mais très peu ici, à Elizabethtown, alors s’il devait s’avérer que c’était bel et bien de là que la jeune femme était originaire, ça n’laissait que très peu de place aux possibilités excentriques et imprévisibles. Malheureusement. Parce que dès qu’il pensait à ce qu’il avait accompli en tant que chasseur à Elizabethtown, ses pensées allaient tout de suite vers le tueur de ses parents : pourtant, en quoi Rhaena pourrait-elle avoir quoique ce soit à voir là-dedans ? Et comment aurait-elle pu être assez patiente, assez manipulatrice, pour tourner autour d’un de ses ennemis jurés, sans essayer quoique ce soit ? A moins qu’elle n’ait déjà essayé. Evidemment.

Et comme d’habitude, alors que lui, il pardonnait si difficilement, qu’lui il lui fallait tout un temps pour passer l’éponge, Calista s’avérait plus à même de faire sa paix avec les circonstances. Peut-être était-ce parce qu’en prime, le Lynch avait un brin de culpabilité, dont il n’connaissait pas encore ni la source ni les limites ; mais la blonde le surprit, par la façon dont elle réagit. Ce n’est pas grave – clairement, pas les termes qui lui seraient venus à l’esprit en premier lieu. Mais bien sûr qu’elle pensait comme ça, parce que c’était Calista, et qu’elle avait cette façon bien trop généreuse d’agir ; c’était ce qui les rendait si différents l’un de l’autre, ce qui équilibrait l’équipe qu’ils formaient, parfois. Lui, il avait eu l’habitude d’être impitoyable, et peut-être bien qu’à force d’l’avoir été sur le terrain, d’l’avoir été envers lui-même, il avait commis tout un tas d’erreurs qu’il n’avait pas remarquées. Et il en avait trop demandé à des gens qui auraient peut-être mérité de souffler, également. Comme Calista ; mais au fond, c’n’était pas le fait qu’elle ait mis sa vie en stand-by qu’il avait tant jugé – ç’avait été l’fait que ç’avait été toute sa vie qu’elle avait mis sur pause comme ça, s’isolant de toutes les manières possibles et imaginables. Sans laisser personne entrer. Pas même lui. Alors que quelques mois plus tôt, il avait été l’exilé, l’isolé, et elle avait été l’exception qui l’avait ramené à la réalité, un brin d’espoir, un brin d’volonté. Les choses n’étaient jamais aussi simples qu’il n’y paraissait ; parce qu’après tout, si Rhaena s’mettait à chasser des hunters et que c’était elle qui craignait pour ça, la même chose pouvait être dite sur lui, quand il avait décidé de chasser des transmutants, parce que l’un d’eux avait commencé tout ce cercle-vicieux. Et combien de potentielles personnes vengeresses avait-il semé sur sa route, à force d’affronter des transmutants, de tuer des gens, sans faire preuve de la moindre pitié ? Trois mois, parfois, ça passait vite, quand on était pris dans la tornade ce c’genre de pensées. Il soupira, forçant ses songes à se concentrer sur la dernière réplique de la blonde, alors qu’il esquissait un sourire, honnête, bien que maigre : « Bien sûr qu’on forme une bonne équipe. J’ai jamais pensé le contraire. » c’était pour ça qu’il était allé la chercher elle, sans l’ombre d’une hésitation – pas d’hésitation vis-à-vis de ses capacités, ou de leur façon de fonctionner en duo, en tout cas. Il s’doutait qu’il avait peut-être… besoin de l’dire, le reconnaitre à Calista ; il n’avait jamais cru que leur relation était condamnée, détruite par les obstacles. Il avait pu craindre parfois, qu’elle l’avait été ; mais jamais il n’avait signé leur arrêt de mort, comme ça. « J’ai jamais voulu t’faire croire que j’croyais plus en toi. Alors-… » il pinça les lèvres, réfléchissant, à croire qu’il allait devoir beaucoup s’excuser ce soir. C’n’était pas son truc, pourtant, mais pour Calista, il voulait bien faire une exception. « si ça a été l’cas. C’était pas mon intention. » pour être honnête, il avait plus souvent douté de ses capacités à lui d’faire ressentir à la jeune femme qu’il était là pour elle, pour la soutenir, pour activement l’aider. Et puis, à la fin, il avait fini par s’dire qu’à force de n’pas réussir à lui faire ressentir ça, la Wolstenholme s’était juste repliée sur elle-même. Et ça les avait conduits là où ils avaient été, trois mois plus tôt. « On est… techniquement plus des hunters qui travaillent pour Lancaster… Mais-… c’qu’on avait, à cette époque… peut-être que ça fait trop longtemps pour que j’sache comment vivre sans. » sans elle. Mais, et alors qu’ils pouvaient essayer de lier un peu plus de normalité à leur relation, qu’est-c’que ça pouvait vouloir dire ? Il n’avait pas essayé d’être ami, sur le plan intime, avec quelqu’un depuis bien longtemps ; son ami de toujours, ç’avait été Felix, mais les racines de leur amitié remontaient à ici, à Elizabethtown, à cet Alec qui s’était si facilement ouvert aux autres. Avec Calista, pourtant, peut-être, il voulait bien croire que ça pourrait être plus facile.
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Calista Wolstenholme
Calista Wolstenholme

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SUR TH DEPUIS : 26/04/2014
MessageSujet: Re: (calista/-18), the shipwreck that stranded me here   (calista/-18), the shipwreck that stranded me here - Page 4 Icon_minitimeMer 2 Nov 2016 - 19:29

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alec lynch et calista wolstenholme


Calista et Alec, ils avaient toujours bien fonctionnés, ensemble, mais dès le moment où elle s’était renfermée sur elle-même, elle s’était imposée une genre de solitude. Pourtant elle avait su qu’Alec il était là, avec elle et qu’il faisait de son mieux pour l’aider mais au lieu d’accepter son aide, elle avait continué de sombrer, encore et encore, peut-être parce que c’était trop épuisant de lutter assez pour attraper la main tendue d’Alec, peut-être parce qu’au fond d’elle, elle avait fini par croire que c’était à elle de s’en sortir par ses propres moyens, ou qu’elle avait décidé qu’elle n’avait tout simplement pas le courage d’aller de l’avant, qu’elle était trop faible pour ça et que du tout, elle avait fini par restée bloquée sur cette idée. Ces trois derniers mois, elle en avait fait des hypothèses sur pourquoi elle avait eu un tel comportement et elle ne savait toujours pas les raisons qui l’avaient poussées à être autant repliée sur elle-même, mais elle savait au moins que la seule personne à qui elle en voulait pour ça, c’était elle et rien qu’elle ; son père, pour ce qu’il lui avait fait subir, évidemment, mais son comportement, elle ne le devait qu’à elle-même. Certainement pas à Alec, alors qu’il avait vraiment essayé et qu’elle, elle avait été trop idiote pour l’accepter son aide. Ce n’était pas une question de manque de confiance en lui, c’était vraiment juste elle qui avait choisi de se murer dans un silence qui ne lui correspondait pas. Elle aurait tellement voulu que ce soit possible de revenir là-dessus pour changer les choses, mais y avait bien qu’au fond de ses songes que ça marchait. Elle savait très bien que si elle avait accepté l’aide d’Alec à ce moment, si elle leur avait donnait les moyens de continuer à avancer ensemble, ils n’en seraient pas là aujourd’hui et l’un comme l’autre, ils auraient passés trois mois un peu moins désagréables.

Ils étaient un duo qui marchait et si c’était pour ça que Rhaena voulait s’en prendre à elle, parce que c’était un bon moyen d’atteindre Alec, ce qui était probablement d’autant plus vrai maintenant qu’il était immortel, bha elle pourrait vivre avec ça sans trop de problème. Ce n’était pas grave, elle n’avait pas l’intention de lui en vouloir à Alec, ni pour cette histoire, ni pour tout le reste. Elle n’était ni susceptible, ni franchement rancunière Calista et en plus elle savait bien là qu’Alec, il n’y était pas pour grand-chose et ce que ce soit dans cette histoire avec Rhaena ou dans l’échec qu’avait été leur couple. Pour l’un, elle avait tendance à penser que la principale responsable de tout ça, c’était Rhaena, pour l’autre, peut-être qu’ils avaient eu une part de tort tous les deux et que se blâmer l’un et l’autre, ce serait le truc le plus absurde possible. Elle savait admettre ces torts Calista et là, elle savait qu’elle en avait vraiment beaucoup. Tout comme, elle n’était pas une ex complètement hystérique qui ne pouvait pas accepter une rupture. Ouais, y avait certains de ses exs contre lesquels elle s’était vengée, à sa manière, mais ils l’avaient mérités. Ce n’était pas le cas d’Alec.  « Je sais bien que t’as jamais arrêté de croire en moi. C’moi qui l’ait fait. » Alec, il avait été la seule personne au monde, sans doute à croire en elle du début jusqu’à la fin, à ne jamais juger la façon dont elle s’était retranchée derrière son écran d’ordinateur, à quand même croire qu’elle était à la hauteur de tout le reste et même lui, il avait cru qu’elle s’y ferait à ce fauteuil roulant et qu’à un moment, ce serait plus qu’une vieille histoire, loin derrière elle. Elle, elle s’était trop souvent dit que si elle restait derrière l’ordinateur c’était qu’elle était meilleure là et que sur le terrain, elle était juste complètement nulle et dans ce fauteuil roulant, elle s’était dit que ouais, peut-être qu’un jour, Alec il trouverait une solution, mais en attendant, elle était coincée là-dedans et elle n’était pas assez forte pour y croire. Alors ouais, des deux, c’était elle qui n’avait jamais assez cru en elle-même. « T’es pas obligé de vivre sans, de toute façon. » Elle était là, elle n’allait nulle part et elle aussi, elle avait du mal à construire sa vie sans Alec dedans, ces trois derniers mois, elle avait toujours su qu’il lui manquait quelque chose et c’était plutôt évident que c’était Alec, elle n’avait pas eu besoin de beaucoup réfléchir à la question pour le deviner ça. Evidemment qu’il lui manquait, qu’importait comment les choses s’étaient passées entre eux, elle avait encore des sentiments pour lui qu’il était difficile de faire, alors, elle voulait qu’il soit dans sa vie, même en tant qu’ami, si c’était la seule chose qu’ils pouvaient avoir, ça suffisait.
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Alec Lynch
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MessageSujet: Re: (calista/-18), the shipwreck that stranded me here   (calista/-18), the shipwreck that stranded me here - Page 4 Icon_minitimeMer 2 Nov 2016 - 20:54


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Les choses avaient le don d’aller vite, à leur façon ; il fallait bien qu’Alec se rende à l’évidence, s’il voulait un tant soit peu accepter le tournant drastique qu’avait pris sa vie. Il allait devoir vivre pendant bien longtemps, à observer les parts de son existence évoluer à toute allure, parce qu’il en était l’élément bloqué dans le temps, immuables et inaltérable. Comment est-c’que c’était possible ? Comment est-c’qu’il pouvait arrêter ça ? Malheureusement, jusque-là, les seules réponses qu’il avait trouvé à ces questions étaient parce que c’est comme ça et qu’il n’y avait rien à faire pour arrêter ça. Quand il concentrait son énergie avec celle de Calista, généralement, ils arrivaient toujours à accomplir bien des miracles – parfois même à être plus efficaces que bien des hunters, ou à réussir en un claquement de doigts, des trucs qu’on aurait pu juger compliqués. Bien souvent, dans leur équation à eux, alors qu’il avait été les muscles et elle le cerveau, ç’avait été la Wolstenholme qui avait été l’élément nouveau et surprenant : elle que les autres sous-estimaient, mais qui faisait tout autant part de leur évidence que lui. Et parfois, le Lynch s’était découvert bien content d’être le seul – ou parmi les seuls – à croire en les capacités de la blonde : au moins, ils avaient eu le temps d’ériger bien plus qu’une relation de travail, mais un rapport de confiance et d’équité, de mutuelle entraide et d’attente. Elle l’avait poussé à être mieux que c’qu’il avait été, de bien des façons ; elle l’avait poussé à revenir vers Radcliff, vers la vie en société, au moins essayer malgré tout ce qui lui arrivait – parce que pour Calista, il voulait bien croire en tous les challenges possibles. Et il aurait voulu pouvoir avoir cette façon de la galvaniser aussi, d’alimenter peut-être l’orgueil tant écrasé par les autres de la jeune femme, peut-être de la pousser à se révéler aux autres. Si le fait que Calista ait décidé d’y croire, au moins professionnellement parlant, et qu’elle se soit lancée dans son entreprise, devait être le seul truc qu’il lui aurait permis d’accomplir, alors peut-être que ça pouvait être assez. Peut-être qu’il pouvait au moins être content de ça. Pour lui, parfois, c’était indispensable de se relever – ou faire comme si – dès que le coup dur avait frappé : il avait quitté Elizabethtown très tôt après les détails juridiques de la mort de ses parents réglés. Et il avait commencé très tôt à chercher des moyens – n’importe quel moyen, même la solution la plus suicidaire qui soit – pour traiter cette mutation inscrite dans ses gènes. Avec du recul, tout c’dont il pouvait se rendre compte, c’était qu’il avait eu tort pour certaines choses, et qu’au fond, dès qu’il grattait la surface des assurances froides qu’il offrait au reste du monde, il n’était pas si sûr que ça. A Calista, il n’avait jamais pu mentir de la sorte – du moins, pas après un certain temps ; elle l’avait vu être plein de volonté, ambitieux, déterminé et précis. Mais elle l’avait aussi vu s’effriter, et elle avait été capable d’encaisser ça.

Et peut-être que quand ç’avait été son tour à lui, d’encaisser, d’observer la situation et de s’y adapter un tant soit peu, il n’avait pas vraiment été apte à le faire. Ç’avait été compliqué, d’voir quoique ce soit de façon nette et précise à l’époque : parce que justement, les choses avaient été trop vite, trop pressantes, trop promptes à s’envoler hors de son contrôle. Et ça pouvait être le cas aussi, comme ça, sans crier gare, avec Rhaena Dryden ; est-c’qu’ils devaient s’estimer heureux que la brune n’ait pas décidé de s’attaquer à Calista, comme si leurs vies étaient suspendues à la volonté de leur ennemie ? C’était une ironie qu’il n’arrivait pas vraiment à digérer, mais sur laquelle il n’avait malheureusement aucune emprise – pas tant qu’il n’aurait pas de vrais moyens de comprendre d’où venait Rhaena, c’qu’elle voulait, ou c’qu’elle pouvait faire. Y semblait qu’elle avait tué des hunters pour hobby, depuis au moins plusieurs années ; lui, fallait croire que la seule chose qui le protégeait jusque-là, c’était sa mutation. Et comme il l’avait dit, toujours, y’avait forcément un tournant d’histoire où de nouvelles épreuves leur tombaient sur la gueule : est-c’que ce serait parce qu’ils étaient juste une équipe, que Calista et lui se révéleraient être plus efficaces ? Il n’pouvait pas prétendre que ça changeait quoique ce soit dans ses tripes, dans son cœur, dans les instincts qu’il avait de la protéger et de la préserver. Alors quoi ? « Je sais. » il admit sans difficulté, aux propos de Calista ; il savait qu’elle avait arrêté de croire en elle-même – c’était même à douter qu’elle ait un jour cru en elle-même. A cause de c’qu’elle avait vécu, ce qu’on lui avait inculqué dans la tête, ou la forte propension qu’elle avait eue à toujours vivre pour les autres – son frère et sa sœur avant le reste – plutôt que pour elle-même. Même leur couple, il s’était construit par nécessité, plus qu’en s’faisant naturellement : les débuts avaient été naturels, leur premier baiser, leur première nuit ensemble. Même leurs retrouvailles, ils avaient résisté à ça, l’épreuve du temps qu’Insurgency leur avait imposés. Ç’avait été à partir du reste, que ç’avait déraillé. « Mais-… peut-être que c’était… normal. J’ai arrêté d’croire en moi à d’nombreuses reprises, aussi. » il avait arrêté d’croire qu’Alec le juste humain sans histoire pouvait faire avec la mort de ses parents, alors il était devenu un hunter. Il avait cru qu’il n’pouvait pas s’faire à l’idée d’être un transmutant, alors il s’était tiré une balle dans la tête : la seule raison qui faisait qu’il était ici, c’était parce qu’il n’pouvait pas mourir. Et même au-delà, il n’y avait juste pas cru ; et il avait lui aussi eu besoin d’un temps d’adaptation – plus long que trois mois. « C’était juste-… trop dur, d’voir tout ça, tous les jours. Et d’être bloqué, littéralement. » bloqué avec elle, fallait l’admettre ; il avait porté leur relation comme un poids au bout d’un moment, parce qu’ils n’avaient pas été l’eux qu’il avait toujours connu, ils n’avaient plus eu ce rapport de confiance, de support mutuel. Ils avaient juste été… là, avec tout ce qui allait mal entre eux, de plus en plus évident de jour en jour. « J’pensais qu’y’avait, quand même… une partie d’toi qui avais laissé tomber, pour les mauvaises raisons. Et à cause des mauvaises personnes. » comme son père, évidemment ; « J’voulais juste-… résoudre ça. Mais-… au bout d’un moment, j’attendais juste d’toi qu’tu fasses quelque-chose que j’ai jamais réussi à faire non plus, avec mes propres problèmes. » comme quoi, ils avaient eu besoin de c’temps. Ils avaient toujours eu besoin de temps ; peut-être que s’ils avaient été plus résistants, plus endurants, ils auraient pu passer ce temps ensemble, à continuer d’y croire. Mais fallait admettre, quand même, que parfois en solo, c’n’était pas si mal non plus, pour faire le tri. « Y’a des trucs que j’t’ai dits, que j’aurais jamais dû penser. J’étais juste-… frustré, j’suppose. » ouais, la frustration, ça semblait bien être le sentiment basique qui l’amenait à de nombreuses décisions dans sa vie ; en baissant les yeux, vers la main de Calista qui était toujours contre la sienne, il enserra doucement ses doigts entre les siens, répondant enfin vraiment à son contact. « J’suis content… que t’ailles bien, avec tout ça, maintenant. » et évidemment qu’il était content qu’elle marche à nouveau, même s’ils n’avaient jamais eu le temps de célébrer, de vraiment s’en satisfaire, ou de même juste souffler en profitant de ça. C’était un miracle en soit, mais même ça, ils n’avaient pas pris le temps de véritablement le déguster. Ici, loin d’Radcliff, dans cette baraque hors du temps, il semblait que les minutes allaient assez lentement pour leur permettre ça, enfin.
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Calista Wolstenholme
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MessageSujet: Re: (calista/-18), the shipwreck that stranded me here   (calista/-18), the shipwreck that stranded me here - Page 4 Icon_minitimeMer 2 Nov 2016 - 23:38

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Dans toutes les questions que Calista se posait depuis qu’Alec était parti, elle était certaine qu’y en avait une partie auxquelles elle ne trouverait pas de réponse. Peut-être qu’elle ne comprendrait jamais exactement pourquoi elle s’était laissée abattre de la sorte pendant trois mois ? Peut-être qu’elle n’avait juste pas besoin de le savoir dans le fond. Ce qui importait avant tout, c’était probablement d’aller de l’avant, d’apprendre de ses erreurs et d’être plus forte la prochaine fois, à la prochaine épreuve qu’elle devrait croiser. C’était déjà le cas sans doute, alors même qu’elle avait décidé de continuer sa vie, sans vraiment craindre Rhaena, là où clairement, quelques mois plutôt elle aurait eu tellement peur qu’elle se serait sans doute enfermée chez elle ; comme elle l’avait fait quand elle avait eu ce pouvoir sorti de nulle part. Non, cette fois, elle avait décidé qu’elle n’allait pas encore s’arrêter de vivre, alors même qu’elle avait déjà perdu trop de temps. Elle avait des buts à atteindre, encore des choses sur lesquelles se concentrer, alors autant de focaliser là-dessus, plutôt que de se cacher encore une fois comme une fille apeurée. Y avait encore des trucs qui n’allaient pas dans sa vie, des problèmes qu’elle n’avait pas encore résolus, mais elle faisait encore en sorte d’avancer, parce qu’elle savait au moins, que si y avait quelque chose à retenir de ce qui s’était passé dans sa vie récemment, c’était qu’elle avait commis de nombreuses erreurs qui lui avaient couté cher et qu’elle ne voulait plus que ça se reproduise. Il était grand temps, sans doute à vingt-huit ans, qu’elle essaie enfin de vraiment reprendre sa vie en mains, là où trop souvent, elle s’était juste laissée portée par les conséquences de tout ce qui lui était tombé sur le coin du nez. Parce que c’était plus simple, parce qu’elle n’était pas assez courageuse, pas assez forte, mais elle en avait marre d’être trop faible et elle avait bien envie de changer, au moins un peu.

Il était clair qu’elle ne pouvait pas refaire le passé, elle l’avait bien compris, à force de refaire tout un tas de scène de façon différente, au fond de ses songes, ça ne marchait pas, ça ne changeait pas, alors tout ce qu’il lui restait à faire, c’était de s’assurer qu’à l’avenir, ça irait mieux. Au moins, elle avait eu le courage d’écouter les conseils d’Alec et de se lancer dans sa propre entreprise et ça marchait plutôt bien pour le moment et si elle devait se rétamer au bout d’un moment, elle pourrait au moins se dire, qu’elle avait eu le courage d’essayer et que c’était déjà pas si mal. C’était déjà mieux de penser comme ça que de simplement se dire que rien n’en valait la peine parce qu’elle allait forcément se planter et y avait eu un moment, notamment pendant les trois mois qu’elle avait passé dans ce fauteuil roulant, où elle avait été incapable de penser autrement et ça n’avait fait qu’alourdir la douleur qu’elle portait en elle. « Ouais, peut-être bien. Je suppose que tout le monde a des moments comme ça où c’est juste trop dur de croire en soi-même. » Mais tout le monde ne laissait pas tomber comme elle l’avait fait. « J’sais pas pourquoi j’ai laissé tomber, peut-être que j’étais juste trop fatiguée pour me battre, j’suis plutôt du genre feignasse. » Elle laissa échapper un léger ricanement, dans le fond, elle en avait à revendre de l’énergie, mais fallait quand même avouer que dans la vie en général elle avait plus souvent tendance à rester poser des heures dans son canapé qu’à faire beaucoup d’efforts. Elle avait été épuisée à l’époque, complètement assommée même, par le surplus d’épreuves qu’elle avait enchainées en si peu de temps. « Peut-être que si j’avais réussi, ça t’aurai montré que tu pouvais en faire de même. » C’était peut-être un genre de processus qui pouvait s’installer facilement ça, d’attendre des autres qu’ils fassent quelque chose pour pouvoir se dire qu’on pouvait en faire de même. « J’me suis grave plantée moi, mais je suis vraiment pas un modèle à suivre, alors je pense que tu peux réussir à t’en sortir avec tes problèmes. » Du moment qu’il ne suivait pas son exemple, ça devait pas être si impossible que ça. Fallait essayer, au lieu de partir du principe que c’était fichu d’avance, ce qu’elle elle avait fait pendant trop longtemps, mais maintenant c’était fini. « Moi aussi, y a des trucs que j’ai dit que j’aurai pas dû. Désolée. » Rien que le fait qu’elle soit arrivée à la conclusion que si Alec croisait son père, sa se finirait pas, peut-être que ça avait été vrai, mais elle n’aurait pas dû penser comme ça. Elle baissa un moment les yeux vers leurs deux mains, avant de relever le regard vers Alec. « Merci. » Elle esquissa un léger sourire avant de rebaisser les yeux. « T’sais, je croyais que récupérer mes jambes, ça arrangerait tout. Comme si c’était le plus important. » C’était peut-être elle qui en avait fait le plus important, dans une tentative absurde d’essayer d’oublier le reste et c’était devenu le cœur du problème parce que c’était plus simple que ce soit ça et pas autre chose. « J’avais tort. Evidemment que ça a beaucoup aidé. Mais c’était pas la solution magique pour tout arranger. » Peut-être que ce qu’elle racontait là, c’était six mois trop tard pour en reparler, mais c’était définitivement plus simple maintenant qu’à l’époque. « Y a toujours des questions, qui peuvent foutre en l’air une journée ou m’maintenir éveillée la nuit. » Des questions qui faisaient que tout n’allait pas bien, malgré les efforts qu’elle pouvait faire. « Genre, qu’est-ce que ça peut bien faire d’être enceinte de six mois ? Est-ce que ça aurait été un garçon ou une fille ? » C’était vraiment juste un minuscule échantillon de tout ce qu’elle pouvait se poser comme questions et elle n’aurait jamais de réponse à tout ça. « Ça a toujours été le plus gros problème. C’est pour ça que c’est devenu mon bébé plutôt que le nôtre. Je partage pas les problèmes, j’essaie de les enfouir, loin, jusqu’à ce qu’ils disparaissent d’eux même. » C’était ce qu’elle avait fait avec la mort de sa mère, c’était ce qu’elle avait toujours fait avec son père, c’était ce qu’elle avait fait avec ce bébé et elle avait pas pu le faire avec tout en même temps, alors les jambes, c’était devenu le plus important. « C’était idiot et complètement égoïste. Je suis vraiment désolée pour ça aussi. » Pour tout, elle était désolée pour tout dans le fond, parce qu’elle avait vraiment été la pire petite amie du monde pendant ces trois fichus mois. « Je suis désolée aussi de parler de ça comme ça, genre six mois trop tard. C’est le pire timing du monde, je suis vraiment idiote, pardon. » Elle détourna les yeux, regardant partout sauf dans la direction d’Alec, tant elle se sentait débile, gênée et probablement pas loin de la crise de larmes, comme si ça pouvait être le moment. Elle avait eu trois mois pour lui parler de tout ça, elle l’avait jamais fait, alors pourquoi maintenant ? Parce qu’elle en avait besoin peut-être, parce qu’y avait qu’à lui qu’elle pouvait en parler et que ça faisait du bien d’en parler, mine de rien. Elle avait besoin de lui, elle avait toujours eu besoin de lui, elle avait juste été trop idiote pour saisir l’opportunité, six mois plus tôt. Elle en avait tellement besoin qu’elle resserra ses doigts autour des siens, puisse ce geste le retenir s’il avait envie de partir, parce qu’elle disait de la merde ou qu’elle remuait le couteau dans la plaie, comme la dernière des idiotes.  
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Alec Lynch
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MessageSujet: Re: (calista/-18), the shipwreck that stranded me here   (calista/-18), the shipwreck that stranded me here - Page 4 Icon_minitimeJeu 3 Nov 2016 - 0:36


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Et parfois, pour certains aspects, quand il y avait réfléchi, Alec s’était dit qu’éviter de parler, avait été une bonne solution. Parce que ces fameuses discussions auraient été difficiles – trop difficiles ; trop proches du cœur et de ces possibilités auxquelles il n’avait jamais même pensé. Après tout, Calista et lui avaient été en couple depuis à peine quelques battements de cœur, avant que tout n’se précipite : qu’il s’retrouve à l’hôpital à son chevet, et que les mauvaises nouvelles ne tombent. Alors évidemment qu’il n’en avait pas été encore, en pensant à son couple avec la jeune femme : il n’avait même pas été où que ce soit, alors qu’il n’avait fait que s’absenter une poignée d’heures, juste après l’avoir retrouvée. Déjà, il s’était estimé bien chanceux qu’elle n’ait pas alimenté une hargne réflexe contre lui, construisant tout un tas de théories pour justifier son absence, dans lesquelles il l’aurait juste abandonnée après leur première nuit ensemble, la traitant comme toutes les autres conquêtes pour lesquelles il avait été si célèbre parmi la gente féminine. Et pourtant dans sa captivité au sein d’Insurgency, encore et encore il avait concentré tout un tas de ses songes vers la Wolstenholme, bien conscient que ça n’ferait pas la moindre différence, mais incapable de maîtriser le mécanisme de doute qui s’était enclenché en lui-même. Les craintes que le temps n’passe trop vite, et que Calista jette l’éponge et avance dans sa vie, l’incompréhension devenant amertume, l’inquiétude devenant rancœur. Il avait aussi eu peur qu’elle n’soit pas en sécurité, alors que tous les dégénérés chez les rebelles enrageaient de n’pas pouvoir le tuer, et que Pietra et Nerea n’avaient que trop bien su lire dans son crâne. Et en revenant auprès de Calista, enfin, contre toute attente, Alec n’aurait rien au contre quelques jours pour respirer, et reprendre ses esprits : une opportunité à laquelle ils n’avaient même pas eu droit. Et leur relation avait été si neuve, si fraiche, si inconnue encore, que même les médecins à l’hôpital, avaient juste proprement ignoré ses questions, blâmant le secret médical pour leur silence. A l’époque, alors, il avait juste su qu’il avait embrassé Calista, qu’ils avaient passé une nuit ensemble, avant que leur relation toute entière soit mise en suspension, juste au bord d’un précipice d’oubli, dans lequel ils avaient eu de la chance de n’pas tomber. Bordel, ils auraient eu besoin de ces fameux jours, même, rien qu’pour se parler, se concentrer sur ça, sonder leur relation et voir ce qu’ils pouvaient vouloir en faire : Alec, il n’aurait rien eu contre l’opportunité de pouvoir avoir un rendez-vous en bonne et due forme avec la jeune femme, le genre de truc qui aurait été inutile et les aurait gênés plus qu’autre chose. Il n’aurait rien eu contre l’opportunité d’faire les choses dans les règles de l’art, contrairement à toutes ces fois où il n’avait été dans des relations que pour le sexe, que pour le temps que ça pouvait durer, avant de repartir. Il aurait voulu que Calista et lui, ils soient incrustés sur une base qui leur aurait laissé toutes les chances de croire qu’ils étaient solides, et qu’ils pourraient résister à bien des choses. Une confiance, qui aurait permis à Calista d’voir qu’elle n’était pas comme toutes les autres, qu’elle ne l’serait jamais, et que c’qu’ils pouvaient avoir, en franchissant ce pas dans leur relation, il le voulait.

Mais non, juste en peu d’temps comme ça, à leurs désirs s’était mêlé toute une part de devoir et de nécessité qui avait précipité leur couple dans le mauvais sens. Il aurait voulu s’installer avec elle après un certain temps, se fiant aveuglément à une aisance qu’ils pourraient avoir, à mêler leurs vies l’une à l’autre ; là, souvent, il s’était senti juste être là, dans un coin de cet appartement, sans réellement y appartenir. Peut-être était-ce parce qu’il n’avait pas fait assez d’efforts ; mais après tout, pour quelqu’un d’impersonnel, froid et distant comme lui, ç’aurait même été difficile de déplacer tous les objets fétiches de Calista, ses bonnes vieilles habitudes à elle, pour essayer quelque-chose, en plus de toutes les nouveautés dégueulasses et non-désirées qui étaient venues avec la vaccination de la jeune femme. Elle en avait eu assez, à avoir été trahie de la sorte par son propre père, peut-être n’avait-elle pas eu besoin de quelqu’un juste là, réclamant une légitimité à s’incruster dans son appartement et son quotidien, alors même qu’ils ne l’avaient pas choisi. Oui, Calista avait évidemment ouvert sa porte pour l’aider, elle lui avait laissé toute une place dans son appartement, et ç’avait déjà été beaucoup plus que ce que d’autres auraient offert. Mais ç’avait été pour le protéger, lui garantir un lieu sûr pour survivre et non pas pour vivre. En gros, avec tous ces éléments alignés les uns aux autres, c’était à croire qu’ils n’avaient été rien d’autre que la recette idéale pour l’échec. Mais réaliser tout cela, la possibilité de s’dire qu’au moins, c’n’était pas que de leur faute, n’aidait pas non plus à alléger le poids de la douleur ou de la culpabilité. Ça n’avait rien rendu plus facile à digérer ou à encaisser. Ça n’avait pas poli plus vite leurs mal-êtres, ni aidé les langues à se délier. Bien sûr alors, qu’Alec ne fut pas surpris d’entendre dans les paroles de la jeune femme, un curieux écho qui lui rappelait ses pensées à lui : quoiqu’il en soit, quelles que soient leurs fautes respectives, les coups durs de leur histoire, ils les avaient encaissés de la même manière. Ils n’avaient juste-… pas su se les dire ; peut-être même pour de bonnes raisons, après tout, c’n’était pas forcément facile, d’dire des trucs comme ça. Il le savait, et il le sentit plus encore lorsque les doigts de la blonde serrèrent plus fort les siens. Dans son silence, Alec avait sans doute blanchi plus encore ; et alors qu’il cherchait ses mots, il réalisa que ses mâchoires étaient étroitement serrées. Depuis les six mois qu’il savait pour l’existence passée de ce bébé, il n’en avait parlé avec personne : à aucun ami, aucun allié, aucune potentielle oreille attentive. Qu’à peine à Calista, il le savait. « Peut-être que… trois mois plus tôt, ç’aurait été moitié-moins un mauvais timing. Alors-… c’est aussi d’ma faute. » plutôt que de laisser sa rancœur dominer le reste pour justifier une fuite plus longue, il aurait pu accepter d’parler avec elle, enfin à ce moment-là – crever l’abcès, autrement que dans une dispute dans laquelle ils s’étaient reprochés des trucs inutiles et stupides. « Avec moi-… t’as jamais besoin de t’excuser d’parler de-… quelque-chose qui te fait souffrir. » au contraire, il aurait voulu qu’elle le fasse. Et elle aurait voulu qu’il le fasse aussi, sûrement. « Tout c’que j’ai pu m’dire… c’est que ç’aurait été un bébé très blond. Avec des yeux très bleus. » il ricana, peut-être plus pour se donner une contenance, que par sincérité, avalant une bouffée d’air pour chasser l’étranglement qui se nouait peu à peu dans sa gorge. « Et j’aurais été un très mauvais père… J’veux dire… j’aurais probablement fait tout foirer. Et puis, ça aurait été… trop tôt. J’suis toujours un mutant immortel et-… » il les connaissait, les prétextes qu’il s’était passés en boucle dans la tête, ceux qu’il s’était répété comme une raison, un genre de conscience pour garder le nord et pas devenir complètement fou avec le doute, les peut-être et l’injustice de la tournure des choses. « A chaque fois que j’y pensais, j’me disais-… que c’était mieux comme ça. » parce que de toute manière, ils s’étaient si bien ruinés l’un l’autre, quand les temps avaient été difficiles : « Mais-… à vrai dire, j’sais pas ce qui peut être pire que… d’rester avec l’fait de n’pas savoir, et… que quoiqu’on fasse, on n’saura jamais, comment les choses auraient pu être. » l’impression de quelque-chose d’achevé, sans qu’ils n’aient eu le choix ou leur mot à dire. Ce fut à Alec de détourner le regard maintenant ; il baissa les yeux, rattrapé par ses songes, rattrapé par l’amertume, l’abattement qui n’était même plus de la hargne. Il avait cassé la gueule d’Alistair Wolstenholme presque jusqu’à le tuer, mais ça n’avait rien rendu meilleur. Et Alec en avait juste fini par s’dire que c’était trop tard, que les dommages étaient faits et étaient trop importants pour être réparés ; alors pourquoi est-c’qu’il n’arrivait pas à reprendre cette vie solitaire, sans attache et sans envies personnelles, à laquelle il avait été tant habitué, depuis son départ de cette même maison ?
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Calista Wolstenholme
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MessageSujet: Re: (calista/-18), the shipwreck that stranded me here   (calista/-18), the shipwreck that stranded me here - Page 4 Icon_minitimeJeu 3 Nov 2016 - 13:17

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Il lui en avait fallu du temps à Calista pour se rendre compte qu’elle avait besoin de parler de tout ce qui n’allait pas dans sa vie. Elle savait maintenant que si elle l’avait fait des mois et des mois plus tôt, les choses auraient été probablement plus simples. Mais six mois plus tôt, ce n’était pas passé, les mots avaient été bloqués dans sa gorge, enfouis sous tout le reste, parce qu’elle n’avait pas eu envie de parler de ça, parce qu’elle avait cru que ça finirait pas passer, que peut-être elle oublierait avec le temps qui filait. Mais ça avait été complètement ridicule et avec du recul, elle pouvait s’en rendre compte. Maintenant, elle avait juste l’impression que c’était même trop tard pour en parler. Elle ne savait même pas vers qui elle aurait pu se tourner, alors même qu’elle avait su qu’y aurait bien qu’Alec pour la comprendre, puisque lui aussi, il avait perdu un bébé ce jour-là. Peut-être que contrairement à elle, ça ne faisait pas partie de ses objectifs de vie d’avoir des enfants, ce qui pouvait facilement se comprendre, notamment à cause de sa mutation, mais quand même, il avait connu la même histoire qu’elle et il lui semblait bien que personne autour d’elle ne pourrait comprendre mieux qu’Alec. Mais Alec, elle l’avait fait fuir à force de ne rien dire et elle avait cru que c’était juste trop tard. Elle n’avait clairement pas pensé qu’il viendrait frapper à sa porte pour lui demander un coup de main et même en venant jusqu’ici avec lui, elle ne s’était pas imaginer qu’ils arriveraient à parler de tout ce qu’ils avaient pu garder pour eux pendant tout ce temps. Pourtant ce qu’elle lui avait dit, c’était venu naturellement, sans qu’elle ne cherche ses mots où qu’elle hésite pendant dix minutes avant d’ouvrir la bouche. Avec n’importe qui d’autre, les mots, ils n’étaient juste pas sortis.

C’était bête quand même de n’en parler que maintenant alors qu’ils avaient eu l’occasion de le faire tellement fois dans le passé, six mois plus tôt quand tout était arrivé ou il y a trois mois quand ils s’étaient séparés, se contentant d’une dispute qui n’avait pas eu beaucoup de sens et d’une discussion dénuée d’intérêt. Peut-être que dans le fond, ça voulait au moins dire qu’Alec, il avait eu raison ce jour-là. Ils avaient eu besoin de temps, chacun de leur côté pour donner du sens à ce qu’ils pouvaient avoir le cœur et finalement réussir à en parler, alors peut-être que c’était pas vraiment trop tard, mais juste au moment où finalement ils arrivaient à se lancer dans le sujet. Avec tout ce qu’ils avaient vécu ces derniers temps, fallait quand même avouer que c’était normal, d’avoir eu besoin de faire le point sur tout ça, pour pouvoir se lancer. Mine de rien, ces trois mois, du côté de Calista en tout cas, ils avaient été relativement calme, alors c’était clair que ça avait aidé à réfléchir à pas mal de chose, sans qu’autre chose ne vienne lui tomber sur le coin du nez pour compliquer encore un peu tout ce qui l’était déjà assez. « T’avais peut-être juste raison, on avait besoin de temps. » Trois mois, c’était pas grand-chose au final, surtout pour digérer le condensé de trucs qu’ils avaient dû subir juste avant. Evidemment, qu’ils avaient eu besoin de temps, plus que trois malheureux petits mois pour faire le point sur tout ça. « J’ai juste, pas envie de te blesser en retour … » Et cette phrase, peut-être qu’elle pouvait en dire long sur les raisons qui faisaient qu’elle n’avait pas parlé pendant tout ce temps, parce que c’était trop blessant et que tant qu’Alec il n’en parlait pas, ça avait peut-être été parce que ça lui faisait trop de mal et forcément s’il avait pu penser la même chose la concernant elle, c’était pas étonnant que la conversation ait pu être particulièrement difficile entre eux deux. Elle ricana à son tour, suite aux propos d’Alec, plus attristée qu’amusée pourtant. « Ouais, y a de forte chance pour qu’il ait été bond aux yeux bleus. » Ou blonde, aux yeux bleus, parce qu’ils ne sauraient jamais si ça avait été une fille ou un garçon ce bébé. Génétiquement, ça avait déjà était décidé, mais eux, ils ne sauraient jamais. « Moi je suis sûre que tu aurais été un bon père. » Il avait le sérieux nécessaire pour ça, il avait toujours été attentif avec elle, aimant aussi, pendant le temps qu’ils avaient passé ensemble, alors il aurait pu l’être avec un bébé aussi. Mais sa mutation, elle aurait forcément posé problème, elle le savait bien, alors elle aussi, elle s’était souvent répété que c’était peut-être mieux comme ça, que ça aurait été compliqué à gérer, que c’était trop tôt aussi, bien entendu. « Ouais, je me suis souvent dit ça aussi. » Mais au final, ça n’aidait pas vraiment, on leur avait ôté toute possibilité de voir comment ils auraient pu gérer les choses, alors c’était pas mieux comme ça, c’était injuste. « Ouais, c’est frustrant. J’peux pas m’arrêter de penser à tout un tas de scénarios qui auraient pu empêcher ça. Mais y a jamais rien qui change. » Ça ressemblait plus à un genre de torture mental qu’elle s’imposait à elle-même mais qui n’aboutissait, bien entendu à rien, parce que c’était comme ça que les choses s’étaient passées, qu’eux, ils n’avaient pas eu le choix et que maintenant fallait bien faire avec, mais faire avec tout ça, c’était vraiment compliqué, trop compliqué peut-être.  
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Alec Lynch
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MessageSujet: Re: (calista/-18), the shipwreck that stranded me here   (calista/-18), the shipwreck that stranded me here - Page 4 Icon_minitimeVen 4 Nov 2016 - 2:16


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Avec Calista ou avec n’importe qui d’autre, Alec n’avait jamais été un grand fan du fait de parler, d’s’exprimer sur les choses qu’il pouvait ressentir, ou les évidences qu’il n’saurait jamais mettre en mots. Déjà pour débuter leur relation, ces songes et ces sentiments qui s’étaient érigés en lui, il avait été plus apte à les démontrer par des actes et des choix, que de les expliquer en des mots clairs et concis : ç’avait été Calista, celle d’eux deux capable d’avoir des paroles à même de galvaniser les esprits et de faire sens de tous les doutes possibles et imaginables. Alors sans doute que c’n’était pas pour rien, que lorsqu’il avait semblé que ça devrait être son tour de parler clairement, d’exprimer les choses à haute voix, le Lynch avait échoué sur toute la ligne : c’qu’ils se disaient déjà là avec Calista – ce qu’ils se disaient enfin, plutôt – était sûrement le résultat d’un trop-plein, qu’eux-mêmes n’arrivaient plus à engranger, avec le temps. Il avait pourtant l’impression d’en avoir encaissé plein, des choses, et le jeune homme aurait été prêt à parier que perdre l’idée d’un bébé dont il n’avait jamais connu l’existence, ou auquel il n’avait pas eu le temps de se faire, n’aurait pas pu être pire que le vide qu’il avait ressenti quand ses parents l’avaient déserté, de force. Il s’était trompé ; à croire qu’il n’avait pas encore expérimenté tout le panel d’émotions que les épreuves pouvaient éveiller – et d’ailleurs, il n’était pas totalement sûr d’vouloir expérimenter plus loin. Il avait déjà assez donné, dirait-il volontiers : trop d’malheurs, pour trop peu d’bonheur. Des années lointaines et diffuses dans sa tête, et des espoirs avec Calista, réduits à néant. Et par qui, au juste ? Eux deux ? Ou par le temps qui avait couru, les épreuves qui n’leur avaient pas laissé le temps de souffler, les autres qui s’étaient acharnés contre eux ? C’avait été un peu tout à la fois – malheureusement, dans tout ce qui était inatteignable et inchangeable, Alistair Wolstenholme avait été le seul coupable palpable et bien vivant, sur lequel il avait pu écraser son poing vengeur. S’il avait pu s’douter de tout ce qui allait se passer, il l’aurait fait avant, ça ; éclater la tronche de toutes les menaces qui planaient autour d’eux, en prévention de ce qui aurait été si difficile dans leurs vies. Peut-être que ç’aurait appris au patriarche des Wolstenholme, d’rester hors de la vie de sa fille, quelles que soient les circonstances. Il en avait pourtant, des bons prétextes à la pelle, Alistair, pour s’donner bonne conscience : rien qui n’allégeait la hargne d’Alec, rien qui ne devait aider Calista à trier ses peines.

Peut-être que c’n’était pas pour rien, après tout, qu’ils avaient été parmi ceux qui s’étaient peu à peu détachés du noyau dur des chasseurs : et pourtant, en observant Alec chasser au cours des quatorze dernières années, il aurait été difficile d’parier qu’un jour, il ait quelque doute que ce soit à l’égard de la cause des hunters. Beaucoup d’choses pouvaient aller vite : mais y’avait des éléments d’sa vie, qu’il aurait voulu voir passer lentement, au point d’pouvoir tout maîtriser. Surtout son histoire avec Calista : il aurait volontiers évité la chute droit dans le néant, la collision brutale avec la réalité. « Je crois que-… c’était un peu trop tard, pour éviter de-… m’blesser. C’était pas ta faute, mais-… c’était déjà l’cas. » il dut bien admettre, soupirant, alors même qu’il savait très bien que malgré c’qu’il disait, ç’avait aussi été l’instinct de préservation et de protection qui lui avait fait garder le silence : « Mais-… ouais, avec tout ce qui s’était passé. L’hôpital, ton père, le bébé-… j’voulais pas non plus, en rajouter. » et peut-être que lui aussi, à un moment, il n’avait que trop pensé que c’était ses souffrances à elle plutôt que leurs souffrances à eux-deux ; il l’aurait faite passer avant ses besoins à lui quoiqu’il arrive. Il l’aurait protégée quoiqu’il arrive. Et ç’avait été facile, en s’occupant de Calista, en essayant de la remettre sur le bon chemin, il avait d’plus en plus oublié ses propres problèmes : il les avait enfouis, serait probablement le meilleur terme. Ç’avait fini par être une véritable effusion de ressentiments, que ç’avait explosé, et sûrement que c’n’était même pas la blonde qui avait encaissé le pire de sa hargne. « Et je savais même pas quoi dire, d’toute façon… » il avoua après quelques longues secondes de concertation avec lui-même ; il n’aurait pas su par où commencer, parfois, l’énervement était un bon démarreur pour ses mots, mais évidemment, il aurait préféré pouvoir faire les choses autrement avec Calista. Est-ce qu’il aurait dû faire ça un soir de la semaine, comme ça ? Est-c’qu’il aurait dû un jour interrompre les pensées solitaires de Calista ? Est-c’qu’il… ? A vrai dire, à n’pas savoir faire le tri avec ses propres pensées à lui, difficile d’arriver à sonder celles de la jeune femme pour savoir quand elle serait réceptive, ou infiniment distante. Ironiquement, pourtant, ils avaient suivi un chemin de pensée infiniment similaire – un genre de fil rouge, suspendu dans le silence qu’ils avaient tant gardé : sûrement qu’ils auraient pu s’aider l’un l’autre à l’époque, s’ils avaient ouvert leur clapet. Moi je suis sûre que tu aurais été un bon père. Après l’avoir observée une longue seconde, surpris par cette idée, Alec dut bien détourner le regard, serrant les dents ; il ne l’saurait jamais, maintenant. Parce qu’évidemment que désormais, ils étaient arrivés à la conclusion que ç’aurait été trop vite, et déraisonné. Et puisqu’il était un transmutant, d’toute manière, y’avait pas vraiment de place pour ça dans sa vie éternelle ; plutôt vivre seul que d’endurer ce dont il avait entendu parler, à travers les confessions d’Aloys de Miribel. C’était c’qu’il s’disait souvent, mais ça ne comblait pas le vide qui s’épaississait, à chaque échec qui le ramenait à sa condition d’immortel. « J’te blâme pas, moi. J’t’ai jamais blâmée, pour ce qui est arrivé… » il répondit, ramenant sa deuxième main autour de celle de Calista, s’armant d’enfin assez de volonté pour l’observer à nouveau ; « C’qui est arrivé… c’était pas toi, c’était pas moi. C’était-… » le reste. « Ouais, y’a rien qui change, quoiqu’on fasse. Parce que c’est pas nous les responsables. » quelque part, ils étaient les victimes de tout ce qui était arrivé : elle avait été celle qui s’était retrouvée à l’hôpital, brisée, paralysée, et sans bébé. Et il avait été le dommage collatéral qui allait avec, celui qui n’aurait jamais pu croire qu’son cœur puisse être autant froissé par l’idée de n’pas connaître son enfant, de n’jamais savoir ce que ç’aurait pu faire en lui, cette idée devenant réalité. Même au-delà de ça, humainement parlant, le seul crime de Calista avait été d’avoir fait confiance à son père. Non, définitivement, elle n’était responsable de rien – c’était la personne qui avait abusé de sa confiance jusqu’à la ruiner complètement, qui devrait être persécutée par le remord et la culpabilité. Quelque-chose dont Alec doutait grandement, malgré tout.
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Calista Wolstenholme
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MessageSujet: Re: (calista/-18), the shipwreck that stranded me here   (calista/-18), the shipwreck that stranded me here - Page 4 Icon_minitimeVen 4 Nov 2016 - 11:15

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Parler, on disait que ça pouvait aider à résoudre bien des problèmes, que c'était la clé des relations qui marchaient le mieux. C'était Peut-être vrai, sûrement même. Même si elle devait penser à sa relation avec son père, Calista elle pourrait facilement se dire que jamais ils n'avaient beaucoup essayé de parler ensemble, de s'expliquer les choses calmement et d'essayer de se comprendre l'un et l'autre. Elle avait préféré le fuir son père alors que ça semblait résoudre tous ses problèmes ou au moins les dissimuler quelque part où elle n'était plus obligée de s'y attarder tous les jours. Son père lui, il l’avait jugée bien plus qu’il n’avait essayé de la comprendre, comme si y avait toujours eu que son point de vu à lui qui comptait. Alors peut-être que oui, s’ils avaient essayé de se parler, ils auraient pu arranger les choses. Quand il était venu chez elle l’autre soir, ils avaient essayé, mais le fait était que ça avait sans doute été déjà trop tard pour eux deux. Il l’avait bien prouvé son père en se contentant de lui enfoncer une seringue dans le bras plutôt que de lui donner une chance de lui expliquer ce qui n’allait pas. Communiquer, ça pouvait aider les gens, ça aurait pu aider Calista et son père, mais ça aurait pu sauver son couple avec Alec, peut-être. Ils étaient restés coincés dans le silence trop longtemps, pris au piège dans tout ce qui avait été trop compliqué,  trop douloureux à prononcer et au bout d’un moment, ça avait été juste trop dur de continuer comme ça. Peut-être qu’il n’était pas trop tard maintenant pour eux deux, comme ça pouvait être le cas avec son père. Ça ne faisait que quelques mois, quelques mois qui étaient passés tellement vite que ça semblait en faire beaucoup moins. Parler ici, aujourd’hui, ce n’était peut-être pas trop tard, quand bien même ils devaient s’attendre à se faire couper en pleine discussion par le livreur de sushis.

Ça faisait du bien en tout cas d’enfin dire ça à quelqu’un. D’autant plus que ce quelqu’un, c’était Alec. C’était idiot de se dire maintenant qu’elle avait envie et besoin de lui parler alors qu’elle ne l’avait pas fait pendant des mois quand elle en avait eu l’occasion. Elle se sentait un peu idiote, plus idiote même que plus tôt dans la salle de bain, parce que tous les trucs débiles qu’elle avait pu dire là-haut, quand elle n’avait pas réfléchi, ce n’était pas bien important. Tout ça, ça l’était, tout ça elle l’avait eu sur le cœur pendant plusieurs long mois et comme une idiote, elle n’avait jamais réussi à en parler clairement, avant aujourd’hui. Elle laissa échapper un soupire, suivit d’un ricanement, plus nerveux qu’autre chose. « On est un peu idiots sur les bords. » Ils l’avaient été à cette époque en tout cas, à croire que parler ça ne ferait qu’aggraver les choses, là où ça aurait forcément aidé à décoincer les choses. Ils auraient dû parler ensemble à ce moment-là. Ça faisait partie de toute ces choses que Calista, elle avait envie de refaire différemment et pourtant, toutes ces choses qui ne changeraient jamais, quoi qu’elle dise et quoi qu’elle fasse. Peut-être qu’elle non plus, elle n’aurait même pas su par où commencer si elle avait dû se confier à lui à cette époque, alors même qu’il lui en avait fallu du temps, seule, pour remettre un peu d’ordre dans ses pensées. Elle releva les yeux vers Alec, en sentant sa main se poser sur la sienne. « Pourquoi le monde s’acharnerait sur nous comme ça ? C’est pas juste. » Tout leur était tombé sur la gueule en un rien de temps et même avec toute la volonté du monde, ils auraient difficilement pu éviter tout ça, alors qu’à peine une épreuve achevée, y en avait une autre qui commençait. Y avait de quoi devenir cinglé dans le fond. Bizarrement, elle ne savait pas ce qui était le plus facile, entre blâmer le reste du monde ou elle-même. Le reste du monde, c’était vaste, à peine palpable, se remettre en cause, c’était peut-être plus évident du coup, mais aussi paradoxalement, plus douloureux. » J’arrête pas de me dire que j’aurai pas dû ouvrir cette porte. J’veux dire, c’est mon père, je sais comment il est. Et j’avais ce truc qui faisait de moi un genre de transmutante ou j’sais pas quoi. J’aurais dû savoir que les deux étaient pas compatibles. J’le savais, quand il est entré chez moi, mais j’me disais que c’était pas grave, fallait qu’il me touche pour savoir qu’y avait un truc qui allait pas et mon père, c’est clairement pas le type le plus affectueux du monde. » Ouais Alistair Wolstenholme, il n’avait pas été du genre à faire des câlins à ses enfants tous les quatre matins, même quand ils étaient petits, alors maintenant, encore moins. « Le seul geste d’affection qu’il a eu depuis des années, ça a conduit à tout ça. Juste parce que j’ai ouvert cette porte. » Si y avait bien un truc qu’elle aurait voulu changer dans cette histoire, c’était bien ça. Ne pas ouvrir la porte à son père ce soir-là, faire comme si elle n’avait pas été là, combien de fois est-ce qu’elle avait ignoré son père avant ça ? Alors pourquoi est-ce que ce jour-là elle avait ouvert la porte ? Sans doute parce que c’était la première fois qu’il venait jusqu’à son appartement, quelque chose soit arrivé à Aspen, ou à Lorcan. Mais au bout du compte, est-ce que c’était pas quand même un peu de sa faute ? Puisqu’elle l’avait ouverte cette porte en sachant très bien quel genre d’homme était son père. Y avait une partie d’elle qui pouvait pas s’empêcher de penser comme ça.
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Alec Lynch
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MessageSujet: Re: (calista/-18), the shipwreck that stranded me here   (calista/-18), the shipwreck that stranded me here - Page 4 Icon_minitimeVen 4 Nov 2016 - 15:38


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Alec et son père, ç’avait parfois été une histoire compliquée ; être ici, dans cette maison, ça lui permettait de se remémorer des parts de son passé, certaines qu’il aurait préféré oublier, d’autres qui donnaient un sens à d’où il venait, ou peut-être bien pourquoi il était si paumé, dès qu’il creusait au-delà des apparences. Tout ce dont il se souvenait de son père, ç’avait été des ambitions qu’il avait eues pour lui, des vouloirs qu’Alec n’avait pas partagés à une époque, trop occupé à vivoter de la fortune de ses parents, sans essayer de donner un quelconque sens à sa vie. Ils avaient parfois été en conflit, parfois dans ces mêmes couloirs, les cris s’étaient élevés, entre déception et provocation. Mais à la fin, dès qu’ils y mettaient un peu les formes, il y avait toujours eu ce fil rouge dans leur lien, à même de réparer n’importe quel dommage. Jamais il n’s’était senti être le fils désaimé à cause de ses choix, jamais il n’s’était senti en dehors de sa famille à cause de ses attitudes, ses excès et ses bonnes volontés tout à la fois. Il n’avait jamais eu à porter l’sentiment que sa légitimité dans le cœur de ses parents, dépendrait de ce qu’il ferait de sa vie, ou des choix qu’il prendrait à chaque tournant de son existence. Alors même s’ils avaient grandi dans un décor relativement similaire, une grande maison tendue à quatre épingles, une ambiance bourgeoise et exigeante, Alec et Calista, ils n’avaient jamais partagé plus de leur autrefois. Lui, parfois, il s’était senti être la fierté de ses parents, quoiqu’il fasse, quoiqu’il devienne. Et Calista, évidemment, elle avait été l’incessante déception d’un homme qui n’avait jamais mérité ses efforts : du moins, c’était ainsi que le Lynch jugeait âprement Alistair Wolstenholme, avant même d’l’avoir connu, déjà à l’époque où il n’avait été qu’un spectateur des dommages causés par celui-ci dans la vie de la jeune femme. Peut-être Alistair avait-il toujours aimé et trouvé un brin de fierté, dans l’fait d’être un spectre omniprésent, malgré son absence, dans le quotidien de sa fille – celui qui continuait de la hanter, alors même qu’il la délaissait si souvent et la traitait comme une moins que rien, depuis trop longtemps. Il les avait vus, Alec, les dommages causés par tout ça en la blonde, toutes ces fois où elle avait douté d’elle pour aucune raison, toutes ces fois où elle avait reculé sans crier gare, parce que ses assurances de toujours étaient pleines de failles, créées par le seul et unique parent qu’elle avait eu dans sa vie depuis bien longtemps. S’il s’était souvent répété au cours des six derniers mois, qu’il n’aurait jamais été le père idéal, celui à même d’embrasser la nouvelle d’une Calista enceinte, il s’était tout aussi plu à s’dire qu’au moins, il n’serait pas un désastre froid et distant comme Alistair Wolstenholme.

Sûrement avait-il toujours su, Alec, d’ailleurs, que quoiqu’il fasse, quoiqu’il dise, il n’aurait jamais pu être celui à même de tout réparer en Calista. Celui qui, en quelques temps, pourrait réparer des années de dommages et d’une maltraitance aussi discrète que silencieuse. Il n’avait pas espéré ça de leur relation ; il aurait peut-être juste espéré, qu’dans un coin de la tête et du cœur de la blonde, leur histoire soit assez pour combler ce que d’autres n’avaient pas réussi à lui donner. Peut-être. Mais fallait croire qu’il en avait trop attendu de lui-même, parce que ça faisait trop longtemps que, tout hunter qu’il était, il avait laissé d’côté l’aisance des relations humaines, intimes et réelles qu’on pourrait attendre de quelqu’un avec qui on serait en couple. Il n’avait pas parlé à Calista aux moments qui auraient pu être opportuns : parce qu’au fond, ravaler tous ces sentiments si difficiles à sonder et à gérer, ç’avait été facile. Et puis, il s’était aussi dit, peut-être pour alléger sa conscience, que ça pourrait protéger Calista de discussions trop compliquées à avoir. Ils étaient idiots, définitivement, ç’aurait pu être un terme à même de les décrire plutôt fidèlement, alors qu’il laissa un fin sourire tendre la commissure de ses lèvres pour répondre à cette évidence. « T’es la dernière personne avec qui j’aurais eu envie d’être idiot comme ça. » il ne put s’empêcher d’admettre, l’observant un long instant, avant de ciller, détournant le regard comme s’il en avait besoin pour reprendre son souffle. Toute cette discussion qu’ils avaient enfin et qu’ils avaient tant repoussé, Alec était bien incapable de décrire là maintenant, tout ce qu’elle déclenchait en lui. Etait-ce de la mélancolie ? Du soulagement ? L’impression plus évidente que jamais, de la solitude qui l’avait toujours entouré, au point de même le couper de Calista, alors qu’ils avaient vécu l’un par-dessus l’autre pendant trois longs mois, à partager les mêmes peines ? « Arrête de t’dire ça. » répondit-il simplement aux paroles de la jeune femme, trop vite sans doute, pour traduire un brin de patience ; c’était c’qu’il avait répété trop souvent à Calista, était-il prêt à jurer. Ça faisait partie du même registre que ce qu’ils s’étaient dits, trois mois plus tôt. « Une bonne façon que les choses n’aient pas tourné comme ça, ç’aurait été que ton père n’te vaccine pas. Point barre. » et malgré l’animosité qui gagnait ses paroles, Alec se força à reprendre ses esprits, serrant les mâchoires, avant de venir se rapprocher de Calista, s’asseyant juste à côté d’elle. « Ton père-… c’qu’il te fait quand… il te blesse comme ça. C’est jamais à cause de toi. » il l’observa, accrochant ses prunelles à celles de la blonde : « C’qui est arrivé c’jour-là… Ce qui est arrivé entre vous, à chaque fois. C’est pas ta faute. » non, évidemment ; qu’avait-elle fait de mal, elle ? Ouvert la porte à son père dans l’espoir qu’il était venu en se préoccupant d’elle, pour une fois ? Avoir choisi de faire les études qu’elle voulait, parce qu’elle avait cru que la chasse n’était pas une fatalité ? C’était ce qui était si injuste – injuste même dans l’fait qu’elle soit là, avec lui, seule ; elle avait tant donné pour sa famille, tant épuisé ses ressources pour les Wolstenholme, ou même les hunters. Lui aussi, pour les hunters. Et voilà où ils en étaient aujourd’hui, c’était les récompenses qu’ils avaient, pour tout ça ; ce vide, ce passé poussiéreux partout autour d’eux.
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Calista Wolstenholme
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MessageSujet: Re: (calista/-18), the shipwreck that stranded me here   (calista/-18), the shipwreck that stranded me here - Page 4 Icon_minitimeVen 4 Nov 2016 - 19:41

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alec lynch et calista wolstenholme


Quand elle avait décidé de faire le tri dans sa vie, de se reprendre en mains et de continuer d’avancer malgré tout ce qui était arrivé dans sa vie, il avait été évident à Calista, que la première chose à faire, ça avait été d’écarter un peu plus son père de sa vie. Elle avait essayé, pendant des années et des années, d’être à la hauteur des attentes de son père, mais y avait rien qui n’avait jamais été assez pour lui. Il disait qu’il attendait de ses enfants, qu’ils soient les meilleurs dans ce qu’ils faisaient, qu’ils réussissent ce qu’ils entreprenaient ; bha, techniquement, elle était certaine d’être la meilleure – au moins à Radcliff – dans son domaine. Elle était vraiment douée dans ce qu’elle faisait et elle avait beau être une fille qui manquait cruellement de confiance en elle-même, à ce niveau-là, elle était sûre et certaine d’être vraiment très douée. Mais fallait croire que ce n’était quand même pas assez bien pour Alistair Wolstenholme. Parce qu’informaticienne, apparemment, ça n’avait pas de valeur à ses yeux. Pourquoi hein ? C’était beaucoup de travail, c’était une branche compliquée qui n’était pas accessible à n’importe qui et dans sa promotion à l’université, elle avait fait partie des meilleures. Au fond, elle avait fini par se dire que ce n’était pas assez bien pour son père, parce que c’était elle. Peut-être que c’était pour ça au final que Lorcan il avait tant craint que leur père pète un câble en apprenant qu’il voulait être cuisinier et non pas généticien. Alors que de toute évidence, si Lorcan n’avait pas été un transmutant, il aurait peut-être pu tout accepter de lui, parce que pour une raison ou pour une autre, ce serait toujours mieux que ce que Calista faisait. Elle était parfois jalouse de ses cadets, surtout d’Aspen, qui avait tant de facilité à être dans les bonnes grâces de leur père, alors qu’elle, elle n’avait même pas eu besoin d’être une transmutante pour être le vilain petit canard de la famille. Mieux valait elle que ses cadets qu’elle s’était souvent dit, mais au bout d’un moment, ça ne suffisait même plus.

Elle avait cru ce soir-là que son père, finalement, il avait un peu d’intérêt pour elle et pourtant, dès qu’il en avait eu l’occasion, il lui avait planté une seringue de NH25 dans le bras comme il aurait pu lui planter un couteau dans le dos. Alors ouais, Calista, elle avait essayé, elle avait donné de son temps, de son énergie, de son courage pour à un moment être à la hauteur de ce qu’Alistair Wolstenholme attendait d’elle. Mais il avait tout foutu en l’air trop de fois et maintenant, elle ne voulait plus faire d’efforts, elle préférait ne plus avoir de père, plutôt que d’avoir celui-là. Donner à son entreprise le nom de Wolstenholme, ça lui avait fait mal au cœur, parce qu’elle ne voulait rien de lui, même pas son nom et encore moins que son entreprise soit associée à lui. Enfin, elle n’avait que ça comme nom, alors elle n’avait pas eu trop le choix. Elle ne voulait plus rien de lui, parce qu’il avait trop souvent tout foutu en l’air, alors ils n’étaient sans doute pas les seuls idiots de l’histoire, Alec et elle. « Ouais, moi aussi. » Elle aurait voulu être capable de lui parler, de se dire qu’elle en avait besoin, qu’il en avait besoin aussi et au lieu de ça, elle n’avait rien dit, il n’avait rien dit et ça les avait menés à leurs perte. Ça semblait tellement plus simple maintenant de parler de ce qui s’était passé, pourquoi ça ne l’avait pas été à l’époque hein ? Elle n’en savait rien, mais ça avait vraiment quelque chose de frustrant. Tout comme tout ce qu’elle pouvait ressentir vis-à-vis de son père, des efforts qu’elle avait fait et qu’il n’avait jamais vu, des espoirs qu’il avait trop souvent brisés en elle, comme si ça n’avait pas d’importance et pourtant, elle était sa fille aux dernières nouvelles. « J’essaie. » Qu’elle répondit aux paroles d’Alec. Elle voulait être capable de se dire qu’elle avait ouvert la porte à son père parce que c’était ce que faisait n’importe quel enfant normalement constitué quand son père frappait à la porte et qu’en revanche, le parent normal, il n’injectait pas un vaccin pourris dans les veines de son enfant en se fichant des conséquences. Alors ouais, c’était peut-être Alistair le responsable de tout ça, mais, si seulement cette porte était restée fermée, y aurait pas eu de problèmes. Elle esquissa un léger sourire avant de baisser les yeux. « Merci … » C’était nul comme réponse, mais Alec, il avait toujours su la rassurer vis-à-vis de ce qui craignait avec son père et elle avait peut-être besoin qu’on lui répète, encore et encore, pour que ça finisse par bien rentrer dans son crâne. « C’est que, j’ai vraiment essayé, de faire les choses bien, d’être à la hauteur de ses exigences, j’ai jamais réussi, alors qu’Aspen, elle a jamais eu ce problème, alors c’était peut-être évident que le problème il venait de moi. » Si Aspen elle n’avait jamais eu aucun souci avec leur père, pourquoi elle ça ne passait pas ? Bha au bout du compte, peut-être que c’était évident. « Peut-être qu’au final, il a juste décidé que c’était comme ça et pas autrement. » Il avait des préférences entre ses gamins ou un truc du genre, super le père quoi. Elle laissa échapper un soupire. « C’est pas juste non plus. Mais au moins, je suppose que j’peux laisser tomber sans remords. » C’était ce qu’elle faisait à présent. Elle laissait tomber. Elle n’essayait plus, alors son père, il avait qu’à se dire qu’il n’avait plus que deux enfants, parce qu’elle, elle, elle avait décidé qu’elle n’avait plus de père ; il serait toujours là pour hanter son passé, ses souvenirs, mais son avenir, il se ferait sans lui.
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Alec Lynch
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MessageSujet: Re: (calista/-18), the shipwreck that stranded me here   (calista/-18), the shipwreck that stranded me here - Page 4 Icon_minitimeSam 5 Nov 2016 - 0:11


YOU'RE THE LIGHT THAT IS BLINDING ME
let the days be dark, let me hate my work
cause you cut through all the noise
bring me some hope by wandering into my mind
something to hold on to, day or night
calista & alec

Il avait l’impression de l’avoir déjà eue mille fois, cette conversation avec Calista au sujet de son père. Toujours ç’avait été un sujet qui était venu et revenu insidieusement dans la vie de la jeune femme, si souvent et si distraitement que parfois, il s’demandait si elle s’en rendait même compte. Il n’était pas un expert en psychologie, lui, mais le Lynch en arrivait à s’demander si c’n’était pas un procédé mental que s’imposait la jeune femme, par culpabilité, par détresse, par dépendance. Parce que paradoxalement, malgré tout ça, son père lui manquait et elle essayait d’s’attirer ses bonnes grâces. Mais au fond, peut-être qu’avec l’habitude, le temps qui avait passé, la perversité de la situation, la blonde aurait pu devenir la chasseuse la plus efficace de l’état qu’Alistair Wolstenholme aurait quand même trouvé d’quoi critiquer. Après tout, déjà de loin comme ça, il semblait être un homme froid, distant, qui jugeait plus facilement les autres qu’il n’essayait de les comprendre ; tout l’attirail idéal pour être un hunter, au fond – il était conscient désormais, lui, qu’il en fallait une certaine quantité d’égo, pour s’permettre de croire qu’on avait raison sur toute la ligne, juste parce qu’on accomplissait des actes qu’on jugeait bons. Cet orgueil, il l’avait lui-même, et il l’avait même vu dans des gens du camp adverse ; chez Isolde Saddler, par exemple – elle, elle avait été persuadée de sa légitimité à poser des bombes risquant la vie de bien des gens, pour clamer haut et fort ses droits. Lui, il avait été persuadé de sa légitimité à lui, d’chasser et de tuer des gens, parce qu’un jour Lewis Duncan avait tué sa famille, et que Lewis Duncan avait été un transmutant. Admettre ses erreurs demandait d’mettre de côté toute une part de sa fierté ; y’avait fort à parier que le patriarche des Wolstenholme était incapable d’faire les choses de la sorte. Et Calista avait été trop humaine pour perdre foi en lui, elle avait été trop humaine pour arrêter d’y croire : Alec n’pouvait clairement pas se permettre de blâmer cette facette d’elle-même, alors que c’était sûrement ce même côté de la personnalité de la blonde qui leur avait permis d’être ce qu’ils étaient l’un pour l’autre. Ou ce qu’ils avaient été, l’un pour l’autre. Rares étaient les femmes qui savaient qu’un homme tuait d’autres gens, mais étaient capables d’aimer cet homme malgré tout. Calista l’avait fait, pour le meilleur et pour le pire dans un certain sens ; au fond, il n’avait pas été si surprenant qu’elle ait si peur qu’une confrontation entre Alec Lynch et Alistair Wolstenholme se solde par des cadavres. Ils étaient connus pour ça.

Et ç’avait été bien hypocrite de la part du jeune homme d’l’attaquer pour avoir eu de telles idées, alors qu’elles étaient si naturelles. C’n’était pas parce qu’il avait été forcé à l’exil, forcé à remettre en question ses croyances de chasseur, qu’il était moralement meilleur que tous ses anciens partenaires de chasse. Il l’aurait tué, Wolstenholme, rien que pour c’qu’il avait fait à Calista, s’il en avait eu l’occasion – ouais ; un fait aussi indéniable que les souvenirs qu’il avait de cette nuit-là. Et peut-être parce qu’il ressemblait tant au père de la jeune femme, parce qu’il avait tant de facettes à sa personnalité, similaires à celles de c’type, mieux valait que Calista fasse sa vie loin de lui. Qu’elle rencontre quelqu’un d’bien, quelqu’un qui n’était pas un hunter, et lui permettrait de sortir de ce cercle-vicieux là une bonne fois pour toutes. Après tout, ce serait un bon début, pour qu’elle arrête de se sentir dépendre de cette vie-là, le nom d’son père et l’identité qui allait avec la notoriété des Wolstenholme à Radcliff ? Lui, c’était c’qu’il avait fui en partie, quand il avait laissé Elizabethtown derrière lui : le poids de l’héritage de ses parents – et il avait su qu’il n’aurait jamais pu être à la hauteur de leur souvenir, d’ailleurs. Elle essayait qu’elle disait, et il se retrouva à retenir un soupir, alors que ces mots avaient l’allure de ceux qu’elle avait eus avant qu’il ne lui injecte son sang : elle essayerait – et ouais, il n’pouvait pas la blâmer, parce qu’elle essayait vraiment, mais ça devait quand même être frustrant, d’devoir enclencher des mois, peut-être des années entières d’un procédé de deuil lent et douloureux, pour quelqu’un qui n’avait même pas été dans une vie pour aussi longtemps. « Je sais. » c’est donc tout ce qu’il dit, lui. Y’aurait rien qui pourrait l’amener à précipiter toute cette histoire ; malheureusement, les racines des maux de Calista remontaient à bien plus loin que lui, eux deux, l’époque où ils s’étaient connus. C’était Calista la petite fille, la jeune fille, la jeune femme tout à la fois qui avaient été ruinées par Alistair Wolstenholme. Le pire, c’était que c’était bien l’dernier type à même de s’en rendre compte. Alors même si elle le remerciait, là maintenant, c’était un peu comme toutes les autres fois : Alec n’savait pas si ses mots avaient un vrai impact, s’ils changeraient quelque-chose dans la tête de la jeune femme – parfois, il suffisait d’un claquement de doigts de la part d’Alistair Wolstenholme pour qu’il réécrive tout en Calista, perturbe l’équilibre fragile qu’elle essayait d’avoir. C’était l’genre de pouvoir qu’il avait sur elle, et peut-être bien que c’était une habitude trop ancrée en la blonde pour qu’elle puisse y changer quoique ce soit. Il n’savait pas, il n’pouvait pas savoir – elle non plus, sans doute. Tout c’qu’il savait, c’était que lui vivant, et s’ils avaient dû rester en couple, ça n’aurait jamais été une option envisageable pour lui – et peut-être que ç’aurait été trop demander à Calista. Peut-être que ç’aurait été défaire le nœud du problème en étant la personne la moins légitime de l’faire. Mais il n’aurait juste pas pu et Alec pouvait au moins prétendre être assez détaché de la situation pour n’pas être influencé par la génétique, les pensées filiales qui animaient Calista. « J’en sais rien, j’ai jamais eu à disputer l’attention d’mes parents avec qui que ce soit. » il ricana doucement, à l’adresse de la jeune femme, haussant les épaules alors qu’elle avait parlé d’Aspen. Elle parlait souvent d’Aspen, de Lorcan, de responsabilités qu’elle avait à leur égard, et orientaient si souvent ses choix ; tout un tas de choses avec lesquelles il n’pouvait pas s’accorder. « Tout c’que j’sais c’est-… que quoiqu’il arrive, ce sera tant pis pour lui. » plus que pour elle. Tant pis pour lui de n’pas être capable de voir l’impact que Calista pouvait avoir sur une vie ; tant pis pour lui de n’pas se préoccuper de la personne la plus empathique, humaine, généreuse qu’Alec ait pu connaître. Presque la seule personne qu’il pouvait imaginer comme ça à Radcliff. Tant pis pour lui de n’pas voir que la meilleure fille qu’il avait, c’était celle qui avait tant sacrifié, tant occupé d’son temps et de son énergie à aider les autres – les siens, avant n’importe qui d’autre – et qui, même dans les endroits aussi noirs qu’une mairie remplie de hunters, en des temps aussi désespérés qu’aujourd’hui, était la seule personne qui demeurait humaine, bien au-delà d’une histoire de génétique.
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Calista Wolstenholme
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MessageSujet: Re: (calista/-18), the shipwreck that stranded me here   (calista/-18), the shipwreck that stranded me here - Page 4 Icon_minitimeSam 5 Nov 2016 - 1:18

I wanna hold you high and steal your pain.
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I don't feel like I am strong enough 'Cause I'm broken when I'm lonesome And I don't feel right when you're gone away. The worst is over now and we can breathe again. I wanna hold you high, you steal my pain away. There's so much left to learn, and no one left to fight. I wanna hold you high and steal your pain
alec lynch et calista wolstenholme


Calista et son père, c’était un problème qui remontait à longtemps et qui revenait souvent dans sa vie. Trop souvent sans doute, surtout ces derniers temps alors qu’il avait été celui qu’il l’avait trahie, envoyée  à l’hôpital et qui lui avait fait perdre tout ce qu’elle avait de bien dans sa vie, y compris Alec d’une certaine façon. Ouais, s’il fallait qu’elle arrête de s’en vouloir pour tout ce qui s’était passé dans sa vie récemment, elle  pouvait bien lui en vouloir à lui, y compris pour cette rupture. Si elle n’avait pas essuyé autant de problèmes d’un coup, les choses ne seraient jamais devenues aussi compliquées avec Alec et ils n’en seraient peut-être pas là aujourd’hui. Elle lui en voulait à son père pour bien des choses et elle n’avait pas l’intention de lui pardonner. Cette fois, il pouvait bien venir frapper à la porte de son appartement, elle ne lui ouvrirait pas. Thanksgiving approchait, mais elle préférait le passer toute seule vautrée dans son canapé plutôt que de le passer en famille, si jamais Alistair devait être présent. Calista, elle n’avait pas envie de le revoir, pas envie de le pardonner et peut-être bien qu’à force de lui en vouloir à lui pour tout ce qui n’allait pas dans sa vie, elle arriverait à moins sans vouloir à elle-même. Alec il avait raison dans le fond, c’était de la faute de son père tout ça, pas de la sienne à Calista et elle avait envie de réussir à s’en convaincre sans qu’une vague de remords ne vienne l’envahir de nouveau, comme ça avait été trop souvent le cas ces dernières années. Elle n’en voulait plus Calista, de cette vague de culpabilité qu’elle ressentait trop souvent envers le gars qui avait déjà détruit tout un tas de truc dans sa vie. Elle avait envie d’être capable de se débarrasser de ça, parce qu’elle savait qu’Alec avait raison, mais c’était pas facile, après autant donné à ressentir tout ça, de complètement tourner la page.

De toute façon, elle était trop fatiguée pour faire des efforts pour les beaux yeux de son père en sachant très bien que le résultat, ce serait qu’elle serait de nouveau déçue à cause de lui. Ce n’était pas rien, cette histoire de vaccin quand même et est-ce qu’il avait vraiment cherché à s’excuser ? Même pas. Pour ce qu’elle avait vécu, pour le bébé qu’elle avait perdu, il n’avait rien dit du tout. Peut-être qu’il était persuadé que ça ne changerait bien et ce n’était pas faux, ça ne changerait rien du tout. Mais ça aurait été la moindre des choses quand même. Dans un monde normal ouais, mais certainement pas dans celui d’Alistair Wolstenholme. Alors ouais, elle essayer d’arrêter de se dire que tout était de sa faute, elle essayait d’avancer et elle faisait de son mieux. Elle s’en sortait pas trop mal pour l’instant. Son père, il avait toujours détruit son égo en la rabaissant ; aujourd’hui, elle avait une entreprise dont elle était fière, un talent d’informaticienne inégalé dans le coin et une estime d’elle-même qu’elle arrivait à nourrir, au moins un peu avec tout ça. Alors peut-être bien qu’elle allait réussir à s’en sortir. « T’as de la chance … » Qu’elle répondit à Alec avant de réaliser que c’était peut-être pas une chance en fait, puisque ça voulait dire qu’il n’avait ni frère ni sœur. « De pas avoir à lutter pour ça, j’veux dire. » Enfant unique ou pas, normalement, un gamin n’avait pas besoin de batailler avec ses frères et sœurs pour avoir l’amour de leurs parents presque comme si c’était un concours. C’était ce qu’elle avait ressenti des fois Calista. Peut-être qu’en faisant mieux que Lorcan, mieux qu’Aspen, elle pourrait avoir un peu de l’attention de leur père. Chose qu’elle n’avait jamais réussi, parce qu’évidemment, Lorcan et Aspen ils étaient trop parfaits – aux yeux de Calista – pour que qui que ce soit puisse faire mieux qu’eux. Elle esquissa un léger sourire à l’adresse d’Alec à la suite de ses propos. « Peut-être bien ouais. J’suis peut-être pas une bonne chasseuse, mais j’aurais pu être une fille formidable. » S’il lui avait donné une chance Alistair, peut-être qu’il aurait pu s’en rendre compte de ça, qu’y avait plein de trucs qui fait qu’elle aurait pu être l’enfant idéale. Mais au lieu de ça il avait fait d’elle sa plus grande déception sans jamais lui  laisser la moindre chance. « Ça fait du bien de pouvoir te parler comme ça. » Elle laissa échapper un léger soupire, ça les ramenait à ce qu’ils avaient dit plus tôt, ils étaient idiots de ne pas l’avoir fait avant. Mais mieux valait tard que jamais de toute évidence. Lui parler à lui comme ça, aussi naturellement, ça la soulageait d’un poids qu’elle portait depuis trop longtemps maintenant. Elle espérait que lui parler à elle, ça pouvait l’aider lui de la même façon, même si à première vue comme ça, ça semblait être six mois trop tard.
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MessageSujet: Re: (calista/-18), the shipwreck that stranded me here   (calista/-18), the shipwreck that stranded me here - Page 4 Icon_minitime

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(calista/-18), the shipwreck that stranded me here

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