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 (calista), only by the night

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Alec Lynch
Alec Lynch

ADMIN - master of evolution
MESSAGES : 15132
SUR TH DEPUIS : 26/04/2015
MessageSujet: (calista), only by the night   (calista), only by the night Icon_minitimeJeu 6 Oct 2016 - 3:31


SHE TOOK MY HEART. SHE TOOK MY SOUL
she took my heart, i think she took my soul
i run far from the carnage of the fiery sun
leaving me stranded all in love on my own
do you think of me where am i now
calista & alec
☆ ☆ ☆

Le sang séché sur ses mains, qui collait à sa peau et ramenait à ses narines l’odeur ferreuse associée à la mort, n’était pas le sien. Pas entièrement ; peut-être que dans les rares temps qui avaient dû s’écouler, entre chaque coup et la guérison spontanée de ses blessures, il avait perdu quelques gouttes de sang. Pas grand-chose, en comparaison de ce qu’il sentait salir ses paumes, hanter sa mémoire alors même qu’il aurait pu jurer, de n’pas avoir eu assez de contrôle, de conscience sur la situation pour croire que son cerveau avait enregistré quoique ce soit, de tout c’qui venait de se passer. L’instinct pur et dur, aussi froid que ses flèches glacées était donc toujours là en lui ; et dire que quelques heures plus tôt à peine, il avait blâmé Calista pour croire qu’il pourrait faire une chose pareille. Pour croire qu’il pourrait aussi impunément que pour tous les autres, lui arracher son dernier parent, sur un d’ces élans de hargne impitoyable qui avaient écrit toute sa carrière de hunter. Et pourtant. Pourtant, Alec Lynch avait toujours eu, il semblait, bien moins de retenue et de contrôle sur ses actes qu’il ne l’aurait cru. Et combien d’fois au juste, avait-ce été une erreur fatale, au cours des quatorze années qui composaient son curriculum vitae de chasseur ? Et malgré tout, il n’pouvait pas prétendre que l’idée en elle-même, d’un Alistair Wolstenholme abattu une bonne fois pour toute, éradiqué de la surface de cette planète, et jamais plus capable de blesser qui que ce soit comme il avait blessé Calista, avait été une perspective glaçante en quoique ce soit. Bien le contraire, d’ailleurs. Pendant combien d’secondes de flottement, avait-il fait pencher la balance, indécis, maître de la situation comme il n’aurait jamais voulu l’être ? Il était bien loin, l’type qui prétendait n’pas aimer avoir la vie des autres entre ses mains ; la capacité de pouvoir sauver une vie en une injection de quelques gouttes de sang, ou d’juste balayer sa victime d’indifférence, et d’la laisser crever au sol. Il avait toujours été un tueur ; son autre nature, celle du type capable d’voir les choses différemment, capable de croire en mieux de lui-même, capable de compter sur la justice du reste du monde, le karma, ou quelque courroux que le Bon Dieu pourrait infliger à quelqu’un, elle était indéniablement morte avec ses parents. Et même avant ça, s’il avait cru en la justice qu’avait ardemment défendue des gens comme son père, il n’avait jamais été un croyant en une autorité supérieure qui jugeait les hommes : quand on crevait, on finissait six pieds sous terre, bouffé par les asticots. Elle était là, l’égalité suprême, l’idée à laquelle il s’était si aisément habitué, lui : y’avait quelque-chose de froidement cruel, dans l’fait qu’il fasse partie de ces rares êtres humains, capable d’accepter l’immuable, et une de ces infimes tranches de la population mutante, à se voir refuser la perspective d’une fin quelconque. Ce soir en était encore l’énième preuve : il n’aurait pas eu envie de crever, comme ça, surtout pas face à Alistair Wolstenholme – mais le Lynch n’arrivait certainement pas à bénir son corps pour s’être guéri, encore et encore, à une vitesse phénoménale, résistant à toutes les attaques possibles.

Au moins, il avait compris que pour le patriarche des Wolstenholme, se faire sauver la vie par du sang de dégénéré, injecté sous sa peau sans qu’il n’puisse y faire quoique ce soit, était pire châtiment encore qu’une mort naturelle. Un sentiment qu’Alec avait partagé pendant tant de temps – il aurait presque pu l’prendre en pitié ; mais à la fin, enfoncer l’aiguille dans la jugulaire du chasseur lui avait amené une hargneuse fierté. Mais finalement quoi ? Son esprit restait cotonneux suite à ce face-à-face, et Alec n’avait rien prouvé. Il n’avait certainement pas prouvé c’qu’il avait avancé avec tant d’ardeur sévère, face à Calista, quelques heures plus tôt : peut-être bien qu’elle avait eu raison, de tout de suite présupposer qu’il tuerait Alistair. Parce qu’au moment venu, même des mois plus tard, il avait été incapable de s’maîtriser en quoique ce soit. Probablement que ces impressions rageuses avaient été galvanisées par cette récente dispute avec la blonde ; ce qui avait semblé être la déchirure de trop, celle qu’il n’avait su comment encaisser, alors qu’il l’avait lui-même provoquée. Et comme un écorché qui n’connaissait bien qu’un seul chemin à prendre dans ces moments de désarroi, c’était vers chez elle qu’Alec se dirigeait. Il avait pourtant laissé sa clé derrière lui, et peut-être même que beaucoup jugeraient qu’il n’avait plus la moindre légitimité à aller jusque là-bas. Il avait essayé, après tout, d’trouver un moyen de se saouler la gueule ; en retournant dans la zone industrielle, l’entrepôt qu’il louait comme une retraite souvent indispensable à sa santé mentale. Mais sa mutation qui lui sauvait si souvent la vie, elle faisait s’envoler les gouttes d’ivresse plus vite qu’il ne les avalait. Et en son for intérieur, il se savait totalement sobre : malgré ce genre de lassitude pesante qui s’était emparée de tous ses membres. Malgré cet épuisement – cet épuisement particulier en son genre, qui était bien l’ultime fatigue qui pouvait encore l’atteindre. Comme s’il était juste usé jusqu’à la corde, et que tout c’qu’il pouvait voir au loin, c’était une ligne de vie trop longue, trop infinie, trop demandeuse. Dans ces moments-là, le Lynch n’pouvait plus parier sur sa fierté ; il n’y arrivait plus. C’était comme quand il avait été au beau du gouffre, destitué de toutes ses possibilités et de toutes ses opportunités, juste après avoir découvert l’existence de cette monstruosité éternelle lovée dans ses gênes : cette fois aussi, Calista avait été son refuge, le point d’ancrage qui avait permis à son cœur de continuer de flotter, survivre. Il n’était pas parti de cet appartement avec la conviction qu’il n’l’aimait plus, qu’ils n’avaient plus rien à partager, qu’ils n’avaient plus la moindre valeur ; mais il n’savait que trop bien c’qui s’était passé. Trois mois trop tard, il avait eu besoin d’expulser cette hargne aveuglante ; et c’était un peu comme les coups qu’il avait assénés dans la gueule d’Alistair Wolstenholme, il n’se souvenait pas de tout ce qu’il avait dit. Alors arrivé sur le pas de la porte, il fut sans doute légitime de sa part, de s’arrêter, d’hésiter. D’soupeser c’que ça pouvait faire : il n’était pas mieux que c’qu’il avait si vivement reproché à la jeune femme, s’il se mettait à osciller dans ses sentiments, tantôt à écraser les cœurs, tantôt à revenir jusqu’au pas de cette porte, plus misérable que jamais. Et tout ça, en l’espace de quelques heures. Il s’appuya donc sur le chambranle de la porte avec son épaule, oscillant dans la pénombre entre plusieurs possibilités. Il pouvait toujours partir à nouveau, disparaître dans le couvert de la nuit, et peut-être que d’ici le lendemain, il aurait retrouvé assez de contenance pour savoir que c’était une mauvaise idée, ça. Ou peut-être que ce serait partir, renoncer, la mauvaise idée. Fut-ce alors un instinct égoïste, ou altruiste, qui le fit toquer à la porte ? Alec n’était certainement pas en situation de pouvoir juger ; après l’adrénaline et la fureur qui avaient si vivement couru dans ses veines, qu’est-ce qu’il pouvait rester de clair et net, entre raison et déraison ? Il n’savait même pas quelle heure il était – alors peut-être bien qu’il était juste égoïste. A venir voir Calista, après avoir manqué de tuer son père, avec le sang de celui-ci encore sur ses mains, les souvenirs voilant son esprit, trop flous et trop nets à la fois. Trop nets pour qu’il puisse les nier. Trop flous pour qu’il soit capable de donner des informations claires à la blonde, si elle devait lui en demander. Combien de temps il attendit ? Moins qu’il n’l’aurait juré, avant de légèrement plisser les yeux à la lumière jaunâtre qui venait de l’appartement, éclairant Calista. « J’suis désolé. » il articula, la langue pâteuse, enclenchant un geste pour passer ses doigts sur son front, avant de se raviser. Il s’excusait pour quoi, au juste ? La façon dont il était parti ? « Je-… y doit être tard. » tenta-t-il d’ajouter, haussant vaguement les épaules. Elle devait avoir l’habitude, quand même, Calista ; y’avait eu cette époque, où ils avaient été partenaires et il aurait été capable de venir frapper à sa porte au milieu de la nuit, juste parce que. « J’suis désolé. » il ne put s’empêcher de répéter pourtant, daignant enfin la regarder, après avoir tant fui la confrontation visuelle, d’peur d’y voir tant d’choses qui ne ressemblaient pas à Calista, mais qu’il aurait créé en elle à cause de tout c’qu’il avait dit, fait, ou jugé si âprement avant de partir. Peut-être mériterait-il qu’elle claque juste la porte ; il comprendrait le message, après tout. Mais elle, elle devait aussi savoir, au moins vouloir y croire – d’quoi il s’excusait aussi, tâtonnant trop distraitement avec les mots.
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Calista Wolstenholme
Calista Wolstenholme

ADMIN - master of evolution
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SUR TH DEPUIS : 26/04/2014
MessageSujet: Re: (calista), only by the night   (calista), only by the night Icon_minitimeJeu 6 Oct 2016 - 16:03

alec lynch & calista wolstenholme
Drive me to the dead end
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Baby can you hear the rain fall on me. Never gonna love again, Baby can you hear my heart cry tonight. I can't keep running away This time. I can't keep running away, 'Cause I'm never gonna love again. Every time the rain falls, think of me On a lonely highway. How can we Turn around the heartache. Oh I, I'm alone tonight babe And I'm never gonna love again. — never gonna love again.

Elle ne savait pas combien de temps elle était juste restée assise sur son canapé. Alec était parti et ça avait vidé Calista de toutes les ses forces. Elle n’avait pas eu un programme bien précis de prévu pour la soirée et heureusement  parce qu’il serait tombé à l’eau avec tout ce qui venait de se passer. Qu’est-ce qu’il venait de se passer d’abord ? Y avait encore une partie de son cerveau qui ne voulait pas admettre que tout ça, c’était vrai et qu’Alec était vraiment parti. Ça avait l’air d’un mauvais rêve dont elle avait vraiment envie de voir la fin Calista. Mais elle avait beau être restée plusieurs heures sans doute assise sur son canapé, y avait rien qui avait changé. Alec n’était toujours pas revenu, l’appartement était complètement silencieux et vide, y avait bien que le chat pour faire du bruit de temps en temps, quelques miaulement qu’elle avait ignoré assez longtemps pour qu’il en ait marre et qu’il se pose dans un coin. Alec était parti et elle ne savait plus où ils en étaient du coup, est-ce que c’était juste fini, est-ce que c’était un besoin de prendre des distances mais qu’y avait quand même encore de l’espoir ? Elle ne savait pas et plus elle réfléchissait, plus elle avait l’impression de sentir peser un poids insupportable contre son cœur. Il lui avait fallu du temps, pour réussir à se lever du canapé et le seul endroit où elle avait choisi de se diriger, ça avait été la chambre, pour finalement se coucher, quand bien même elle n’avait aucune idée de l’heure qu’il pouvait être, mais au moins dormir, ça l’empêcherait de trop songer à cette maudite soirée qui venait de s’écouler. Entre les nouvelles d’une tarée qui apparemment voudrait la tuer et ce qui avait l’air d’une rupture avec Alec, elle avait bien envie de dormir pour oublier. Mais sans doute que pour y parvenir, il aurait fallu qu’elle avale toute une bouteille d’alcool. Parce que le sommeil ne venait pas, alors qu’elle se contentait de se retourner, encore et encore dans le lit, sans s’endormir. Elle n’avait plus franchement l’habitude de dormir toute seule au fond de son lit.

Alors, elle avait fini par ressortir sur lit pour retourner dans le salon, juste en pyjama, elle n’allait pas non plus prendre le temps de se rhabiller, elle n’avait pas l’intention de sortir. Elle se contenta de ramener une bouteille de vin et tout un tas de cochonnerie sur la table basse, avant de s’installer sur le canapé, console allumée. Ça au moins, ça avait le mérite de la pousser à se concentrer sur autre chose, mettre ses problèmes de côté pour se défouler sur un jeu vidéo et elle pouvait facilement y passer la nuit entière. Si tel était le cas, ce ne serait pas la première fois de sa vie qu’elle ferait une nuit blanche parce qu’elle était trop occupée à jouer pour dormir. Ce serait pas non plus la première fois de sa vie qu’elle se forcerait à rester concentrée sur un jeu pour oublier ses peines de cœur. Y avait des moments comme ça, où elle ne pouvait pas s’empêcher de penser que la vie virtuelle, elle était définitivement plus simple que la vie réelle. Peut-être bien que même quand le matin se lèverait, elle ne décrocherait pas de son jeu. Elle pouvait bien rester des jours et des jours à ne vivre éclairée que par l’écran de sa télévision, ou celui de son ordinateur, peut-être que ce serait mieux comme ça, parce que le monde extérieur, il était fait de cinglés voulant la tuer, de son père qui craignait plus que toutes les personnes habitant Radcliff réunies et d’histoires trop douloureuses pour son petit cœur. Peut-être bien qu’elle devrait rester sur l’idée qu’elle avait évoquée plus tôt avec Alec et se casser un peu de cette ville, prendre des vacances loin d’ici, histoire de laisser le temps à Rhaena de se trouver une autre victime et elle au moins, elle pourrait essayer de se détendre ailleurs que dans cette ville maudite.  Elle ne savait pas depuis combien de temps elle jouait, ni combien de fois elle avait rempli son verre de vin – moins de fois qu’elle le pensait sans doute, après tout,  avec la manette en main, c’était sur de prendre le temps de boire – quand elle entendit frapper à la porte. Elle laissa sa manette contre la table basse, son jeu en pause, avant de se diriger vers la porte, une arme en main,  même si y avait peu de chance que si c’était pour la tuer, on prenne le temps de frapper à la porte. Mais elle reconnut vite les traits d’Alec, en ouvrant la porte. Elle ne tarda pas non plus à voir le sang qu’il avait sur lui. « Est-ce ça va ? » La question était peut-être idiote, il ne pouvait pas mourir et ses blessures restaient complètement éphémère, mais l’inquiétude, c’était un genre de réflexe chez elle quand il était question de ceux qu’elle aimait et qu’importe tout ce qui avait pu se passer des heures plus tôt, elle l’aimait Alec. Elle s’écarta de la porte, pour le laisser entrer, sans pour autant le quitter des yeux, comme si elle craignait qu’il disparaisse de nouveau si elle détournait le regard.
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Alec Lynch
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SUR TH DEPUIS : 26/04/2015
MessageSujet: Re: (calista), only by the night   (calista), only by the night Icon_minitimeJeu 6 Oct 2016 - 22:57


SHE TOOK MY HEART. SHE TOOK MY SOUL
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☆ ☆ ☆

La vengeance, beaucoup de gens disaient qu’elle était inutile, et qu’elle n’apportait rien d’autre qu’un cercle vicieux, qui se payait par tout un tas de regrets, qui arrivaient tôt ou tard. Mais même sept années plus tard, alors qu’on aurait pu croire qu’il avait changé avec le temps, Alec ressentait maintenant des impressions similaires à celles qu’il avait éprouvées, après avoir assassiné Lewis Duncan. Alors Alec, contre toute attente et contre tout espoir, fallait croire qu’il faisait partie de cette tranche de population pour qui la vengeance avait un sens tout à fait logique et légitime. Parce que fallait quand même admettre, qu’enfin qu’il avait affronté Alistair Wolstenholme de face, le Lynch n’savait que mieux vers qui toute sa rage des trois derniers mois, avait été dirigée. Et ça n’avait pas été Calista. Ç’avait été le père de celle-ci, ce visage lointain qu’il avait eu en mémoire sans forcément avoir déjà adressé la parole à l’homme lui-même. Ç’avait été lui aussi ; il s’blâmait de n’pas avoir été assez, de n’pas avoir fait assez ou il n’savait quoi. C’truc qu’ils n’arrivaient pas à nommer malgré tout, mais qui avait créé ce fossé entre eux deux, pendant trois longs mois. Et il l’avait su, au moins dans un coin de sa tête, Alec, qu’il n’était pas le bon homme à avoir les épaules pour l’espoir. Chaque coup qu’il s’était pris dans la gueule avait été un genre de salvation, un prix bien mérité qui avait peu à peu fait grimper une douleur lancinante et rageuse, similaire à celle qui l’avait fait exploser, quelques heures plus tôt. Il était ça, fallait croire alors, le chasseur qui avait pris les armes quatorze années plus tôt : il était c’genre de fureur matée par la violence uniquement, alimentée et façonnée par l’impuissance et la brutale, dégueulasse impression d’avoir les mains liées. Ça lui rappelait trop l’type trop inconscient, trop arrogant, trop concentré sur lui-même qu’il avait été, à ses vingt ans : celui qui n’avait même pas vu la menace de Lewis Duncan se profiler sur ses parents, sa famille toute entière. Celui qui n’avait même pas été là, pour changer quoi que ce soit à la tournure des choses. Alors tout autant qu’les bien-pensants pouvaient avoir un jugement sévère sur l’homme qu’il représentait, Alec – lui, il portait un regard bien âcre sur tous ceux qui pouvaient prétendre qu’on pouvait juste ‘laisser filer’, faire avec. Tourner la page. Tourner la page sur quoi ? En baissant les armes, tendant la joue gauche ? Il n’était pas capable de l’faire ; et pourtant, il n’était même pas allé chercher la provocation avec le patriarche des Wolstenholme : c’était à croire que l’univers tout entier avait juste voulu que les choses se passent ainsi, quitte à l’mettre à l’épreuve. Et même s’il était un dégénéré désormais, même s’il était le paria des hunters, même si Thaddeus Lancaster avait perdu sa place de choix à la mairie et croupissait dans une prison poisseuse désormais, Alec, lui, il était toujours fait des mêmes éléments.

Et ils lui avaient presque échappé ce soir ; la hargne l’avait rendu aveugle comme en ces temps où il avait traqué, assassiné, frappé, combattu tous les types de transmutants qui soient. Il avait cru que ç’avait eu un sens moral quelconque, que ç’avait été une façon de sauver l’humanité, en des actes sacrificiels que bien trop de gens avaient les tripes d’accomplir. Mais peut-être bien que ç’avait juste été pour lui-même ; que chaque blessure, chaque cicatrice, chaque cadavre était juste la manifestation du fait qu’il faisait quelque chose, qu’il n’était pas inutile. Qu’il n’avait pas les bras croisés. Est-ce que ça allait ? Evidemment que c’était la première question qui venait à l’esprit de la jeune femme. Et que répondre à cela ? La revoir déjà, contre toute attente, prodiguait à travers ces chairs, ce sentiment d’appartenance qui avait autrefois été si délicieux à lui : et c’n’était pas parce qu’il s’était éloigné pour quelques heures qu’il ressentait ça. Peut-être bien qu’à force que le brouillard, les nuages, les tempêtes créés par les mauvaises nouvelles n’s’amassent, il n’avait plus vu l’évidence : celle qui avait guidé ses pas jusque-là. Mais s’il disait qu’il allait bien, ça voudrait dire qu’il était okay avec chacun des événements qui avaient fait sa soirée. Ça voulait dire que la vengeance, ouais, ça marchait pour lui, que c’était ce truc qui faisait cliquer sa tête et son cœur, et fonctionner son être et toute sa vie à la fois. Si ça n’allait pas, ça voulait dire qu’il avait été une ruine pendant tout c’temps – quatorze longues années de sa vie qui avaient uniquement gravité autour d’cette idée ; la vengeance hargneuse et impitoyable. « J’vais bien. » il déclara, se désignant d’un coup d’œil vers ses pieds. Il allait bien, physiquement parlant. Bien sûr. Parce qu’il était un dégénéré immortel depuis des mois, maintenant. C’en devenait presque redondant de sentir les peines s’envoler, les plaies se refermer comme si elles n’avaient jamais existé. Et pourtant, il avait beau chercher, Alec n’pouvait rien y faire ; et il cherchait, il cherchait bien plus avidement qu’il n’avait essayé de s’construire une vie, sans doute. « J’ai-… croisé ton père. » et probablement que ç’avait l’allure, présenté comme ça, de tout ce que Calista avait soupçonné de lui, à l’hôpital, après son accident. Qu’il était sorti de cet appartement, pour traverser la moitié de la ville, et aller trouver le responsable présumé de tous les maux qui s’étaient mis entre eux, et avaient instillé le regret et la distance entre eux. C’était plus compliqué que ça, pourtant – sûrement. Et tout autant que les circonstances avaient été différentes de ça – celles d’un animal enfin lâché dans la nature et bondissant sur la proie qu’il avait eue à l’œil pendant trois longs mois, Alec était si hagard, qu’il laissa l’instant en suspens, passant le seuil de la porte, et attendant que la blonde ne referme celle-ci derrière eux. « J’suis pas… allé après lui. » ajouta-t-il enfin ; et presque sans le vouloir, il leva un regard vers elle, sondant ses prunelles, sondant son regard pour savoir si elle le croyait ou non. C’était ça, qui avait changé entre eux ; y ‘avait eu un temps, où Alec aurait été sûr qu’elle le croirait. Et où elle aurait pu être sure qu’il disait la vérité. Etait-ce toujours le cas, maintenant ? Il aurait pu le jurer, le promettre, ou même parler avec moins de retenue, de phrases quasi faites en syllabes déconnectées. Est-ce qu’elle pourrait le croire, quoiqu’il dise ? Est-c’qu’elle lui en voulait ? « Il est toujours vivant. » c’est donc tout ce qu’il trouva à ajouter pour combler les vides, détournant enfin ses yeux clairs. Elle devait bien avoir besoin ou envie de le savoir – l’interrogation, quelque part, avait dû lui effleurer l’esprit. « Mais-… peut-être que t’avais raison. J’avais, vraiment envie de l’faire. » ou il n’savait quoi. Etait-ce une envie, une pulsion, qui ne se connectait même pas à son cerveau ? Elle avait eu raison, Calista, à ce moment où elle avait dit qu’il semblait tout régler par le meurtre. Finalement, il n’était pas bien différent d’tous ceux qui lui avaient inculqué ça. C’était facile, au bout d’un moment, d’prendre une vie. Peut-être qu’il n’s’en rendait alors même plus compte, rôdé à l’effort. Il n’savait pas vraiment, c’que ça voulait dire : il savait juste, qu’égoïstement, il avait toujours Calista en tête, quand il pensait salvation et espoir – quand il en avait lui-même besoin, et voulait baisser les armes. Mais c’était lui qui était parti, un peu plus tôt dans cette même journée ; c’était lui qui l’avait laissée derrière. Alors qu’est-ce qu’il faisait là ?
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Calista Wolstenholme
Calista Wolstenholme

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SUR TH DEPUIS : 26/04/2014
MessageSujet: Re: (calista), only by the night   (calista), only by the night Icon_minitimeVen 7 Oct 2016 - 1:32

alec lynch & calista wolstenholme
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Elle devait bien l’avouer, Calista, elle avait espéré qu’Alec finisse par de nouveau franchir la porte de cet appartement, parce qu’elle ne pouvait pas croire qu’ils arrêtent tout comme ça, sans même vraiment essayer de vraiment sauver leur couple. Il l’aimait qu’il avait dit. Elle l’aimait aussi, alors elle voulait croire qu’y avait forcément un moyen de régler les choses et peut-être que ce moyen, il devait commencer par une certaine distance entre eux deux. Parce qu’ils avaient franchi les étapes trop rapidement et peut-être pour de mauvaises raisons. Elle avait passé des heures, juste assise sur le canapé à réfléchir à tout ça et elle avait fini par se dire que peut-être vivre ensemble comme ils le faisaient, ça avait été trop tôt, trop vite et parce qu’Alec avait besoin d’un endroit où se planquer plus que parce qu’ils avaient eu une longue discussion sur le fait de s’installer ensemble. Il suffisait qu’elle regarde autour d’elle, pour savoir que cet appartement c’était encore le sien à elle, plus que le leur à eux deux. Ils avaient enchainés les difficultés, sans même avoir le temps de se poser, peut-être que ça pouvait rapprocher les gens autant que ça les séparait, tous ces trucs qui s’enchainaient sans même leur laisser le temps de souffler un bon coup. Ça aurait été plus simple sans doute, s’ils s’étaient construit comme tous les autres couple, après plusieurs rencards leur laissant le temps de s’apprivoiser, plutôt qu’avec un rencard qui s’était terminé n’importe comment, avant qu’il ne revienne vers elle pour lui demander de la tuer parce qu’il était un transmutant, puis une explosion, puis lui qui s’était fait enlever, elle qui s’était faite tirer dessus, lui qui était recherché en ville, elle qui avait été clouée à un fauteuil roulant, eux qui avaient perdu un bébé. Dans le fond, peut-être que ça avait joué aussi, sur son moral ces trois dernier mois, d’avoir été obligée de tout enchainer sans qu’on lui laisse cinq minutes pour souffler.

Les problèmes revenaient toujours, c’était bien ce qu’il avait dit Alec et ils en avaient eu la preuve, alors qu’à peine remise sur ses jambes, elle avait couru jusqu’à l’hôpital où Aspen avait été dans le coma et maintenant, y avait une malade mentale qui voulait la tuer. Tout allait vraiment trop vite et l’un comme l’autre, peut-être qu’ils avaient besoin de prendre du recul, peut-être pas vis-à-vis des sentiments qu’ils avaient l’un pour l’autre, mais vis-à-vis de leurs vies et ce à quoi elles ressemblaient ces derniers temps et le meilleur moyen de le faire, c’était peut-être séparément. Elle n’en savait rien, mais de toutes les idées qui avaient défilées dans sa tête, celle-là avait  été la plus acceptable, quand elle s’était retrouvée seule dans son appartement. C’était ce qui l’avait retenue d’envoyer cinq millions de sms à Alec aussi. Malgré ça, cette idée qui semblait être la meilleure de celles qui étaient venue se glisser dans un coin de sa tête, elle avait quand même eu l’espoir qu’il revienne. Maintenant il était là et elle ne savait même pas si elle serait capable de dire les mots justes pour qu’il reste. Elle s’était déjà excusée tellement de fois quelques heures plus tôt, qu’elle ne savait plus si ça pouvait servir à quelque chose. Peut-être bien que la meilleure chose à faire, c’était juste de se taire pour pas dire des conneries. Alors elle avait juste écouté ce qu’il avait à dire dans un premier temps. Le sang qu’il avait sur lui était maintenant plus susceptible d’être celui de son père que le sien à lui. Mais il n’était pas sorti exprès pour ça. Fallait croire que le hasard faisait bien les choses des fois. Elle voulait bien le croire hein, s’il disait qu’il était tombé sur son père par hasard, après tout, c’était Radcliff, pas New-York City. Le bled était tellement petits que malheureusement, elle-même, elle avait croisé son père dans les rues plus souvent qu’elle en l’aurait voulu. Alors elle le croyait et bizarrement, y avait pas eu une once de soulagement qui était venu traverser son cœur alors qu’il précisé qu’il n’était pas mort, y avait juste une totale indifférence, parce qu’elle s’en fichait au final maintenant, du sort de son père, peut-être que leur rencontre à l’hôpital avait fini par détruire le dernier lien qui pouvait les unir. Elle laissa échapper un léger soupire, trouvant appuie contre la porte qu’elle venait de refermer. « Si j’avais eu raison, sans doute qu’il serait mort. » C’était ce qu’elle avait cru, qu’il serait capable de tuer son père, mais il l’avait pas fait, alors elle avait eu tort, au final, peut-être que ça avait été elle, juste elle qui l’avait tellement voulu mort qu’elle avait pensé que ce serait comme ça que ça se terminerait si Alec se retrouvait en face de lui. « Au final, il est déjà mort pour moi. » C’était peut-être horrible de penser ça de son propre père, mais il l’avait trop souvent blessée, presque tuée, il l’avait souvent empêché d’avancer dans sa vie, alors y avait un moment où penser comme ça lui offrait une liberté dont il l’avait privée trop longtemps. « Ça a jamais été pour moi que j’t’ai demandé de rien faire à l’hôpital. C’était pour Aspen, pour Lorcan. » Parce qu’à l’époque, il n’avait pas encore essayé de tuer Lorcan et Calista, elle connaissait son frère, elle savait bien qu’y aurait toujours un truc qui l’attacherait à leur père, ce lien dont elle s’était défaite elle, mais qui malgré tout, restait trop solide pour Lorcan. « Pour toi aussi. J’pensais que tu serais peut-être assez en colère pour vouloir en finir avec lui et qu’fallait pas que tu le fasses, parce que t’es mieux que lui. » Et c’était lui, Alistair Wolstenholme, le tueur, celui qui avait pointé son propre fils d’une arme à feu, celui qui avait manqué de la tuer elle et qui avait – sans le vouloir – tué son petit-fils, ou sa petite-fille, parce que tout était mieux que le gène transmutant. « C’était moi qui était assez en colère pour le vouloir mort. Je suis désolée.» Elle qui avait projeté cette envie sur Alec d’une façon injuste et la vérité dans tout ça c’était que si elle, elle avait eu le moyen de le tuer à ce moment-là, elle l’aurait fait, elle en était certaine. Alors, elle avait pas de leçon à donner à Alec, parce que lui, il l’avait épargner et pas parce qu’il était juste incapable de tuer quelqu’un ; mais parce que le point sur lequel elle avait raison, c’était qu’il était quelqu’un de mieux qu’Alistair et que tous les autres Wolstenholme, sans doute.
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Alec Lynch
Alec Lynch

ADMIN - master of evolution
MESSAGES : 15132
SUR TH DEPUIS : 26/04/2015
MessageSujet: Re: (calista), only by the night   (calista), only by the night Icon_minitimeVen 7 Oct 2016 - 4:31


SHE TOOK MY HEART. SHE TOOK MY SOUL
she took my heart, i think she took my soul
i run far from the carnage of the fiery sun
leaving me stranded all in love on my own
do you think of me where am i now
calista & alec
☆ ☆ ☆

Alec n’avait jamais été un homme qui doutait. Même avant d’être un hunter, dans la façon dont il avait construit sa vie, il n’avait jamais laissé l’moindre place aux questions existentielles ou morales : il n’s’était jamais interrogé mille fois sur les bienfaits de ses actions, sur c’qu’il pouvait faire de mieux, sur c’qui pourrait faire de lui un type bien, ou au contraire, une enflure de première. Il savait bien, qu’y’avait eu des gens – au moins certaines filles qu’il avait lâchées sans crier gare, ou des nanas qui se disaient indépendantes, du genre Isolde Saddler – qui l’avaient jugé, encore et encore, pour c’qu’il était, à l’extérieur, à l’intérieur, dans chaque apparat et chaque attitude qu’il vendait au reste du monde. Mais il s’en était toujours foutu ; trop fier pour que ça n’égratigne en quoique ce soit le confort de vie dans lequel il avait toujours si aisément nagé. Avant ses vingt ans, en tout cas. Après cette année décisive, ç’avait été le but qu’il s’était fixé, l’ambition de la chasse, qui avaient écrit chaque jour où il s’était levé le matin, motivé et pointilleux. Et dans cette mécanique-là de vie, où donc pouvait être la place des interrogations ? Probablement que ç’avait été ça, l’problème. Alec, il n’était pas assez un expert en psychologie – ou en lui-même – pour savoir c’qui n’tournait pas rond chez lui ces derniers temps ; ce qui avait été remis en question dans la ligne si droite de son existence, pour qu’elle n’devienne plus qu’un bordel en dents de scie, où il avait l’impression d’être plus souvent victime, qu’acteur. Alors est-c’que face à Alistair Wolstenholme, ç’avait enfin été la fois où le chasseur avait repris le contrôle de sa vie ? Ca semblait être le cas, ouais. Alors qu’il avait senti son couple si récent tomber en ruines, comme s’ils n’étaient subitement plus une évidence, après avoir passé des années et des années à s’connaître, s’apprendre par cœur, se côtoyer et s’apprivoiser. Alors qu’il avait été un fugitif, obligé d’fuir son ancien camp comme ses adversaires de toujours, chacune de ses assurances d’antan mises à sac : par sa mutation subitement réveillée, par les révélations sur Lancaster, son face-à-face avec Felix, qui avait plus ou moins confirmé ses doutes les plus effrayants. Les Lecter, qu’il avait aveuglément suivis dans sa quête de vengeance, pour devenir un hunter comme eux, avaient en réalité, commencé à lécher les bottes de Lancaster depuis belle lurette. Et puis, pour couronner le tout, y’avait sa mutation ; la plus grosse moquerie du destin, du bon dieu, ou d’la vie tout court. La manifestation évidente du fait qu’il n’avait plus aucune maitrise sur son existence : toute preuve de son passé, marquant ses chairs en des cicatrices qu’il avait fièrement arborées, partie – et peu importait qu’il essaye, encore et encore, d’toutes les façons possibles et imaginables, il ne pouvait même pas trouver la mort. Y avait-il plus claire manifestation du manque de libertés et d’emprise qu’il avait sur sa propre existence, que ça ? Son propre corps qui s’retournait contre lui, et les volontés qu’il aurait pu avoir ? Le paradoxe était cruel, quand même : quelque-chose comme dix ans plus tôt, il aurait donné le monde pour avoir cette dégénérescence-là. Pour pouvoir savoir, qu’il pourrait prendre tout son temps pour traquer Lewis Duncan, sans que la mort ou l’épuisement ne l’atteignent jamais. Mais non, cette période-là de sa vie, il l’avait vécue avec une constante horloge dans sa tête – et la pleine conscience des jours, des semaines, des mois. Des années. C’était pour le long martyr des doutes incessants, qu’il était devenu immortel et immuable.

Mais même dans les pires moments, y’avait toujours au moins eu Calista. N’était-ce pas pour ça que c’était devant sa porte à elle, qu’il s’était échoué, en désespoir de cause ? Elle avait été la première personne à qui il avait pensé ; et puis il s’était retenu, pendant des heures et des heures. Il avait tourné en rond, maudit son corps de ne plus réagir à l’alcool, à l’épuisement, à ces choses qui auraient pu l’assommer jusqu’à ce que les doutes ne s’envolent. C’n’était pas pour lui donner des nouvelles de son père qu’il était là, Alec ; Alistair Wolstenholme était en vie malgré tout, et grâce à l’injection qu’il avait reçue, il n’avait plus la moindre séquelle du duel. Alors pourquoi venir pour ça ? Parce qu’il culpabilisait ? A la fin, même vis-à-vis de la blonde, il n’culpabilisait pas. Pas vraiment ; parce que demeurait en lui, la mémoire de ce quelque-chose entre eux, de mort avec l’idée du bébé qu’ils auraient pu avoir, des chances qui avaient été fauchées juste sous leurs pieds, pour mieux les déstabiliser. Et par nul autre qu’Alistair, lui seul. Et Alec, il était mieux que lui – il paraissait. La phrase de la blonde aurait pu le rassurer, mais elle lui fit détourner le regard, alors que dans son estomac, tombait le doute aussi pesant qu’une pierre. « Vraiment ? Est-c’que j’suis mieux que lui ? » et l’aspect morne, trop réel et impitoyable de sa voix était dirigé à son égard à lui, bien plus qu’à elle, évidemment. Peut-être bien que c’était la question qui l’avait amené jusque-là, finalement. Parce que Calista, elle avait su instiller l’espoir en lui, comme il n’avait jamais su le faire en elle – ces trois derniers mois, en avaient été la preuve. « Il serait mort sans mon sang. » probablement. Sûrement. Indéniablement. Tout ce que le Lynch put faire, alors, c’est pincer les lèvres, comme s’il retenait des excuses réflexes qui viendraient lui brûler les lippes. Il n’voulait pas s’excuser, de toute manière – peut-être pour l’avoir blessée elle, ou avoir manqué de peu d’alourdir son rôle de sœur ainée, suite à la mort de leur père. Mais jamais vis-à-vis d’un type comme Alistair Wolstenholme. Un type comme lui. Jusqu’à un certain degré. « C’est juste-... » mais sa phrase se perdit, dans le néant qu’il observa dans un coin de la pièce, avant d’enfin défaire toute son attention de Calista, son aura, sa présence, pour détailler un peu le décor. Elle n’avait pas été en train de dormir, manifestement. Et pour elle, peut-être bien que le vin avait eu un quelconque effet. « Je-… je sais pas pourquoi j’suis là. » après tout, quelques heures plus tôt, il avait juste semblé avoir envie de quitter cet endroit. C’était ce qu’il avait cru lui-même, avec chaque fibre de son être. Peut-être parce que trop vite, cet appartement avait été associé avec tout ce qui avait tourné si amer entre eux deux. « Je sais que j’ai dit que j’avais besoin d’temps. » et il n’pouvait s’empêcher de croire qu’elle en avait besoin aussi. Qu’ils en avaient besoin tous les deux. Parce qu’encore et encore, ils avaient vécu de multiples mutations en si peu de temps : de hunters vendus à leur cause, à indécis plein de doutes. De fugitifs, à victimes. De brisés, à traqués. D’en couple, avec l’assurance qu’ils étaient l’espoir l’un de l’autre au milieu de tout un océan d’choses qu’ils n’pouvaient pas maîtriser… à ça. Ca quoi ? « Mais-… j’arrive pas à me saouler. » il admit, alors que tout juste un vague rictus sardonique éclairait son visage pour un instant, avant de mourir dans l’admission de la réalité. « Après la mort de mes parents-… y’a eu cette période où… j’m’étais juste isolé, et où j’faisais rien. Et puis-… après leur enterrement, j’ai juste-… bu, comme on boit à une fête, sans la fête. » y’avait probablement que Felix pour savoir ça, il en avait été le témoin premier – mais Felix n’était plus là, dans sa vie, désormais. Non, il n’avait même plus son fidèle compagnon de débauche de ces temps-là. Alors peut-être bien que ça voulait dire que Calista était un genre de privilégiée ; comme souvent. « Mais j’peux plus le faire, ça. » et à chaque fois depuis, à chaque coup-bas de la vie, ç’avait été Calista qui était apparue. Parce qu’il était venu frapper à sa porte pour qu’elle le tue. Ou parce qu’elle était venue jusqu’à lui, pour lui donner des infos sur Lancaster, et remettre sa vie en marche.
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Calista Wolstenholme
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MessageSujet: Re: (calista), only by the night   (calista), only by the night Icon_minitimeVen 7 Oct 2016 - 13:25

alec lynch & calista wolstenholme
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Baby can you hear the rain fall on me. Never gonna love again, Baby can you hear my heart cry tonight. I can't keep running away This time. I can't keep running away, 'Cause I'm never gonna love again. Every time the rain falls, think of me On a lonely highway. How can we Turn around the heartache. Oh I, I'm alone tonight babe And I'm never gonna love again. — never gonna love again.

Alistair Wolstenholme, il avait beau être le père de Calista, il n’avait jamais été ce type vraiment aimant et attentionné qu’on pourrait imaginer en parlant d’un père. La blonde, elle avait toujours été plus proche de sa mère que de son père. Mais elle était morte sa mère, elle s’était donné la mort pour échapper à l’horreur de la mutation qui s’était emparée d’elle et ça avait été normal. Ça avait été triste, bien évidemment, mais jamais personne ne lui avait reproché son geste en se disait qu’elle avait été bien lâche d’abandonner comme ça son mari et leurs trois enfants. Non, toute suite, on avait blâmé la mutation, ce fléau qui était venu s’emparer d’elle. Elle, elle avait té la chasseuse, brave et courageuse qui avait eu la force de tuer cette mutation, elle était morte en respectant le combat des Wolstenholme et c’était honorable de sa part ce geste. Calista elle-même, elle avait vu les choses comme ça pendant de nombreuses années. Peut-être que c’était Alec, qui lui avait fait réalisé à quel point c’était n’importe quoi cette histoire. Elle les avait craint pourtant les transmutants. Elle avait passé un certain temps coincée dans un genre de traumatisme après la mort de son petit ami qui faisait que rien que le mot transmutant il lui faisait peur. Mais y avait eu Alec, lui et sa mutation qu’elle aurait pu détester au point d’accepter de lui tirer une balle dans la tête comme si c’était la chose la plus juste et normale à faire. Mais elle n’avait pas pu, parce que ça restait Alec. Sa mère, elle était restée sa mère elle aussi, cette mutation dans le fond, elle n’y changeait absolument rien. Elle avait perdu sa mère pour rien du tout et les valeurs familiales avaient perdu leur sens. Maintenant, elle les trouvait complètement stupide et y avait rien de ce que son père pourrait dire qui changerait ça. Pourtant, il avait eu ses ‘excuses’ après le vaccin qu’il lui avait injecté, mais ça n’avait fait que la pousser à le détester encore plus. Parce qu’y avait pire, de toute évidence, que de vivre avec une mutation génétique.

Alors, maintenant, elle en arrivait à penser que sa vie aurait été plus simple, si ça avait été son père qui était mort et que sa mère elle, elle était encore en vie. La vie d’Alistair Wolstenholme n’avait plus beaucoup de valeur à ses yeux, alors que depuis le premier jour de sa vie, il avait été celui qui avait fait de sa vie à elle, quelque chose de compliqué et de douloureux. Il ne s’en rendait peut-être même pas compte, c’était bien ce qu’il lui avait semblé l’autre fois à l’hôpital alors que sa réaction quand elle lui avait parlé du bébé qu’elle avait perdu à cause de lui avait été des plus pitoyable. C’était un sale type, dans toutes les fibres de son corps, ce n’était pas le cas d’Alec, elle en était certaine. « Evidemment que tu l’es. Ce type a manqué de tuer deux de ses enfants, je crois qu’il détient la palme du pire connard de la ville. » Peut-être même au-delà de la ville hein. En tout cas, même Lancaster, il avait essayé de protéger sa fille, quant au patriarche Lecter, elle avait tendance à se dire qu’il ne blesserait jamais ses enfants, quoi qu’ils puissent être. Les autres hunters, elle ne les connaissait pas plus que ça et sans doute qu’y en avait d’autres qui craignaient bien comme il faut, mais de son point de vu, ce serait toujours son père le pire. Elle ne put s’empêcher de lâcher un léger rire alors qu’il lui disait que c’était son sang qui l’avait sauvé. Elle aurait bien voulu voir sa tête, quand il avait réalisé qu’il devait sa vie au don d’un transmutant. « Pardon, c’est pas drôle. » Un peu quand même, ou au moins ironique quand on connaissait Alistair Wolstenholme. « Tu l’as sauvé alors qu’il le mérite pas franchement. Il t’aurait laissé crever si ça avait été possible. » Tout autant qu’il n’avait pas hésité à risquer sa vie à elle en la vaccinant et Lorcan, il devait sa vie à un éclair de lucidité dans la tête de leur père, mais Alec, il n’aurait été qu’un transmutant comme les autres, mieux mort qu’en vie, aux yeux d’Alistair, alors, ça prouvait déjà qu’il était mieux que lui. « Je suppose qu’une bonne cuite, c’est la solution à beaucoup de problèmes. » Un sourire passa sur ses lèvres suite aux propos d’Alec. Elle n’allait pas le juger pour avoir eu besoin de boire quand il avait perdu ses parents, ni pour avoir eu envie de se bourrer la tronche ce soir. Elle serait mal placée pour juger alors qu’y avait encore la bouteille de vin sur la table. « Faut se dire qu’au moins, ça t’évite la gueule de bois, c’est jamais agréable ça. » Elle haussa légèrement les épaules, elle ne savait pas si c’était vraiment rassurant pour lui, mais fallait quand même l’avouer, que la gueule de bois, c’était jamais très agréable. « Peut-être que t’as raison, qu’t’as besoin de temps et qu’j’en ai besoin aussi, j’en sais rien. » Non, elle ne savait pas, ce qu’elle savait, c’était qu’elle se sentait mieux quand Alec était dans les parages, mais elle n’allait pas le forcer à rester avec elle, s’il restait ici, fallait que ce soit parce qu’il le voulait, pas parce qu’elle le lui demandait. « Ou peut-être qu’on a besoin de faire les choses différemment. » Parce que la façon dont leur couple s’était construit, ça avait été au grès des éléments extérieurs, pas selon leurs envie. « T’as plus besoin de rester ici pour te cacher maintenant. » Il pouvait sortir, il pouvait choisir de rester plutôt que de s’imposer ça à lui-même parce que c’était mieux comme ça, parce qu’il était un fugitif ou parce qu’elle était paralysée et qu’elle avait eu presque besoin d’aide ne serait-ce que pour aller aux toilettes. « J’sais que je suis la personne la moins à même de donner des conseils, parce que j’ai passé trois moi à ne pas les appliquer. » Alors peut-être qu’elle ferait mieux de juste se taire, parce que dans le fond, ça faisait peut-être que la rendre complètement hypocrite. « Mais, peut-être que ce qu’il faut retenir de tout ça c’est que même quand une situation semble complètement désespérée, elle l’est pas forcément et que juste se dire, qu’on s’occupera de tout le reste quand ça se sera fini, c’est juste le meilleur moyen de perdre du temps. » Elle avait perdu trois mois de sa vie elle, et trois mois, ce n’était pas grand-chose. Il en était à combien lui, de temps perdu ? Parce qu’il avait vécu pour sa vengeance et rien d’autre, parce qu’il avait vécu pour la chasse, parce qu’il était un transmutant qui avait l’éternité devant lui. « C’est pas une bonne cuite qui résoudra tout de toute façon. Tu devrais, je sais pas … Suivre tes propres conseils. Ils sont plutôt bons, tu sais. » C’était bien ses conseils à lui qui faisaient qu’elle s’était donné une chance de faire ce qu’elle voulait sans se soucier de ce que son père pouvait penser d’elle. C’était ces mots à lui qui faisaient qu’aujourd’hui, elle avait décidé de construire sa propre entreprise et qu’elle se plaisait vraiment dans ce qu’elle faisait. Il avait toujours eu raison au final, elle aurait pu faire tout ça même sans ses jambes.
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Alec Lynch
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MessageSujet: Re: (calista), only by the night   (calista), only by the night Icon_minitimeSam 8 Oct 2016 - 17:10


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Il était loin, l’Alec qui avait cru avoir toutes les réponses, et le plein contrôle sur sa vie, au point d’pouvoir arguer les autres d’une œillade critique. Il était loin, le chasseur impitoyable qui ne vivait que pour ça, parce que c’était la part la plus évidente de son existence. Et tout avait changé, en l’espace de quelques mois à peine : tout juste une infime tranche de vie. Elle avait eu raison, Calista, quand elle avait dit que tous les deux, en tant que couple, ils n’avaient pas eu l’opportunité de goûter à autre chose qu’à ça ; l’amère saveur du réel. Il l’avait pensé, lui aussi, parfois, dans des moments de clairvoyance critique vis-à-vis de tout ce qui s’était précipité dans leur quotidien. On leur en avait même refusé la chance d’être plus. La perspective de devenir parent, indéniablement, si peu de temps après qu’ils soient devenus un couple : oui, forcément que ç’aurait été effrayant. Rageant, peut-être bien, de voir que le monde se devait de tourner si vite, toujours hors de contrôle, au moins dans certains de ses aspects. Mais est-ce que ça les aurait autant ruinés, que tout ce qu’ils avaient essuyé comme désastres et déceptions, au cours des trois derniers mois ? Ouais, Alec, il n’s’imaginait pas devenir père, encore moins dans l’état désastreux de son avenir au jour d’aujourd’hui. Mais il osait quand même croire qu’il n’aurait pas été con dans sa réaction, au point qu’ils en soient là : au bord du gouffre, sans vraiment avoir d’idée digne de ce nom pour faire marche-arrière, et retrouver la saveur de l’aise d’antan, dès qu’ils étaient ensemble. Plus il creusait, moins le Lynch était capable de s’retrouver connecté à quoique ce soit d’autrefois d’toute manière : ces éléments qui semblaient appartenir à une autre vie, et pourtant avaient encore fait partie de lui, quelque-chose comme six mois plus tôt. Et était-ce une bonne chose, ou une mauvaise chose ? Il n’pouvait pas prétendre préférer son état d’indécis aux assurances stables qui avaient tenu sa vie en un élément concret, quand il avait été un hunter. Il n’pouvait pas prétendre aimer, l’idée d’être devenu un fugitif, un paria aux yeux du propre camp qu’il avait servi pendant quatorze longues années : pourtant, si les paroles de son adversaire d’un peu plus tôt devaient être un indice, c’était bien là la confirmation de ce qu’il avait pensé, depuis le début de sa fuite. Oui, les chasseurs savaient c’qu’il était maintenant. Et oui, ils n’avaient pas l’intention d’lui faire le moindre cadeau.

Alors est-c’que c’était par la force des choses, ou par conviction et croyance, qu’il se retrouvait au côté d’Isolde Saddler, trop souvent, ces derniers temps ? Quand il avait dévisagé la blonde à une époque, il avait su pourquoi il la haïssait, pourquoi il la soupçonnait de représenter pour de nombreuses personnes, tout ce qui illustrait le trop-plein d’assurance des dégénérés qui gagnaient, gagnaient à chaque fois un peu plus de pouvoir. Mais maintenant, il s’découvrait trop de points-communs avec elle : le fait qu’ils veuillent tous les deux voire avec autant d’ardeur Lancaster croupir en prison pour le reste de ses jours. Parce qu’ils avaient cette vision impitoyable de la justice : et techniquement, sans doute que s’ils appliquaient leurs propres croyances à eux-mêmes, ils moisiraient aussi dans une cellule. Ainsi que beaucoup d’gens qu’ils aimaient. Il avait tué des transmutants pendant des années. Elle avait posé des bombes, et tué des chasseurs de son côté. Qui valait mieux que l’autre, à la fin ? Thaddeus Lancaster, peu importait c’qu’il avait fait dans sa vie, avait normalement moins de sang sur ses mains qu’eux deux : c’était ça, la cruelle vérité. C’en était un peu pareil, avec Alistair Wolstenholme aujourd’hui : est-ce que la haine viscérale qu’Alec vouait aujourd’hui à l’homme, à cause d’un acte, de quelques poignées de choix en particulier, le rendait un tant soit peu meilleur ? Après tout, les motivations pour une telle hargne étaient les plus égoïstes qui soient : parce qu’il avait blessé Calista, alors même qu’il aurait pu s’en prendre et tuer n’importe quelle autre personne des sept milliards d’individus qui peuplaient c’monde, que ça n’aurait pas eu la moindre importance. « J’ai tué beaucoup de transmutants, aussi. » ne put-il s’empêcher de remarquer ; des pères, des mères, des frères, des sœurs, des fils, des filles. La réplique de Calista, peut-être bien que ça voulait dire c’que ça voulait dire pour elle, pour eux deux – il aimait, le fait qu’elle sache qu’elle pouvait lui faire confiance ; qu’elle ait retenu surtout qu’il n’la blesserait jamais pour des raisons pareilles, et qu’il n’avait pas l’intention d’en faire de même avec les gens à qui elle tenait. Mais-… mais peut-être bien que c’était une motivation hypocrite plus qu’autre chose ; et évidemment, qu’Alistair Wolstenholme devait se penser équitable et juste, quand il n’voyait pas la vie de ses enfants ou de son épouse avoir plus de valeur que celle de tous les individus qu’il avait tués. Au fond, ça n’avait pas été devenir un transmutant qui l’avait fait changer d’avis sur la question ; ça n’avait pas été l’existence de ce gène en lui, qui lui avait remis les pendules à l’heure. Il avait continué à tuer, même après avoir découvert sa nature de dégénéré. Il avait même essayé, encore et encore, de se tuer lui-même. Non, ç’avait été Calista qui avait mis un point final aux meurtres ; cette fois-là, où il l’avait retrouvée, et où elle lui avait dit qu’elle en était une, elle aussi. Alors quoi ? Est-ce que ça, ça faisait vraiment de lui quelqu’un de mieux, ou juste un hypocrite de première ? Comment aurait-il jugé Lancaster, Alec, s’il avait dû découvrir, six mois plus tôt, que pendant qu’il menait toute sa campagne anti-mutants, il en protégeait un juste sous le nez de tout le monde ? Il n’voulait pas dire ; il n’regrettait pas d’avoir soutenu Calista, d’avoir voulu y croire. Il n’pourrait jamais tuer quelqu’un à qui il tenait, corps et âme, fibres et être, si ce quelqu’un devait s’avérer être transmutant. Mais était-ce moralement le bon choix ? Peut-être bien que ç’avait toujours été son cœur, bien plus que des valeurs morales et justicières, qui avaient guidé Alec Lynch dans sa croisade. Et il n’avait alors jamais eu le moindre contrôle sur quoique ce soit, depuis quatorze ans maintenant. Il s’était cru incapable d’enlever son dernier parent à Calista – d’être l’architecte de ce sentiment de vide en elle, avec lequel il vivait tous les jours, depuis ses vingt ans. Et pourtant, dans cette baraque, face au patriarche des Wolstenholme, l’histoire avait été toute autre. Alors, fallait avouer, entendre la blonde ricaner à sa confession le surprit, à tel point qu’il la dévisagea. « Je sais bien qu’il m’aurait laissé crever, lui. » et il s’en fichait éperdument. Ç’avait été toujours ça, la chasse à laquelle il avait été habitué. Alors il n’savait pas si, moralement, ça pouvait vouloir dire quelque chose, qu’Alistair n’ait pas particulièrement envie de laisser vivre le type qui lui avait tiré une flèche dans la gueule pour faire connaissance. Ouais, peut-être que c’était égoïste plus qu’altruiste et pour le plus grand bien ; mais Alec savait bien pourquoi il haïssait Alistair Wolstenholme. Et tant pis si ça devait juste être des raisons purement égoïstes. La seule chose dont il pouvait se targuer, c’était que ces fameuses raisons n’l’aient pas aveuglé jusqu’à c’qu’il le tue, juste sur la base de ces trois interminables mois qui les avaient laissés lessivés, Calista et lui. « J’en sais rien. Des fois, la gueule de bois est aussi un moyen efficace d’penser à rien. » il releva alors, comme si c’était une discussion vitale à avoir entre elle et lui ; comme si c’était normal de parler de trucs comme ça. « J’crois que-… y’a pas beaucoup d’couples qui peuvent prétendre avoir autant d’choses pour leur tomber sur la gueule, et leur forcer la main. » il fallait bien qu’ils parlent comme il le fallait : la vie d’une certaine manière, elle leur avait forcé la main. Ils s’étaient installés ensemble sans même avoir eu le temps de tatillonner l’un avec l’autre, dans ce nouveau contexte qu’ils avaient tout juste effleuré du bout des doigts, comme ça, juste une fois avant ça. Toutes les histoires, forcément, elles se faisaient plus lentement, non ? Ils avaient juste eu la bêtise de croire que ça viendrait naturellement, parce qu’ils avaient passé des années à apprendre à se connaître en tant que partenaires, et amis. Mais être amoureux, c’était un tout autre niveau d’implication. Et on leur en avait demandé beaucoup. On leur en aurait demandé beaucoup aussi, s’il avait juste fallu que Calista tombe enceinte : fallait être honnête, ç’aurait aussi grandement accéléré les choses, et grillé bien des étapes. Surtout, alors même qu’Alec avait mis un violent coup de frein sur sa vie, tout un stand-by sur ses opportunités d’avenir, alors même que celui-ci s’avérait trop long : et à chaque fois, il pensait à nouveau à Aloys de Miribel, à toutes ces choses qu’il lui avait dites. Ces cent-soixante années de vie. C’qu’il avait enduré. Les gens qu’il avait vu mourir, lentement mais sûrement, d’une vieillesse qui ne l’avait jamais atteint, lui. « Je sais pas quoi faire. » qu’il admit enfin, l’observant ; « Avant tout ça-… j’avais… jamais eu envie d’essayer avec quelqu’un, comme j’avais eu envie d’essayer avec toi. » mais est-c’que sa façon de parler, sous-entendait aussi que c’était trop tard ? Il n’voulait pas que ce soit le cas ; mais y’avait plein de choses qu’ils n’avaient pas voulu au cours des trois derniers mois, ou au cours de leurs vies respectives, et qui étaient arrivé quand même. « Mais-… faut être réalistes. C’qu’on a vécu jusque-là, c’est… un dixième de c’qui va encore nous tomber sur la tronche. Et-… et j’sais pas c’qu’on va devenir, à cause de tout ça. » y’avait toujours son problème de mutation à lui, ces histoires avec Rhaena Dryden, et quoi d’autre ? Probablement que d’ici quelques jours, quelques semaines, y’aurait autre chose. « C’est pas-… comme toi. Moi j’ai l’impression que j’perdrais du temps, à essayer d’faire comme si j’pouvais avoir un avenir normal alors qu’on sait tous les deux que c’est pas le cas. » et peut-être bien qu’ils avaient six ans devant eux pour trouver quelque-chose : mais en attendant quoi ? Et puis, où s’arrêtait la frontière entre avancer tant bien que mal, continuer à chercher une solution, ou plonger dans le déni ? Il n’savait pas quelle pensée abattue s’était emparée de Miribel, à une époque, pour qu’il demeure juste spectateur de sa vie, des cadavres qui défilaient devant lui, des gens qui mouraient de vieillesse pendant qu’il demeurait immuable. Lui, il n’avait juste pas envie de finir comme ça.
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Calista Wolstenholme
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MessageSujet: Re: (calista), only by the night   (calista), only by the night Icon_minitimeDim 9 Oct 2016 - 0:08

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Baby can you hear the rain fall on me. Never gonna love again, Baby can you hear my heart cry tonight. I can't keep running away This time. I can't keep running away, 'Cause I'm never gonna love again. Every time the rain falls, think of me On a lonely highway. How can we Turn around the heartache. Oh I, I'm alone tonight babe And I'm never gonna love again. — never gonna love again.

L’espoir, c’était un truc qu’il était si facile de perdre. Calista, elle avait pourtant cru que ça faisait partie d’elle, qu’elle était ce genre de personne toujours optimiste qui ne perdait espoir facilement. Mais ces trois derniers mois lui avaient prouvés le contraire. Elle s’était laissée abattre, elle avait laissé filer sa motivation, son optimisme et tout ce qui allait avec, pour tomber dans un cercle vicieux duquel il lui avait semblé impossible de s’en sortir. Elle le regrettait aujourd’hui, elle s’en voulait pour avoir complètement baissé les bras comme elle l’avait fait, mais sur le coup, elle ne savait pas trop ce qui s’était passé en elle, mais ça avait été trop compliqué de s’accrocher. Elle aurait voulu faire les choses différemment, mais c’était trop tard aujourd’hui. Est-ce que ça voulait dire qu’elle n’avait juste pas le droit de donner des conseils ? Que ça ne ferait que renforcer cette impression qu’elle avait d’avoir été complètement hypocrite ? Alec aussi, il l’avait dit, qu’elle se comportait comme une hypocrite, alors peut-être bien qu’elle n’avait juste pas le droit de donner le moindre conseil sur la façon dont les autres avaient de gérer leurs problèmes, parce qu’au moment de gérer les siens, elle n’avait pas su appliquer ses propres conseils. Mais, y avait ce truc qui faisait que c’était toujours plus facile d’essayer d’influer le l’espoir en quelqu’un d’autre que de le garder pour soi quand on était en difficulté. Mais ce qu’Alec avait pu lui dire pendant ces derniers mois, ces paroles qu’il avait bien cru n’avoir aucune efficacité pour elle, elles avaient servi à quelque chose, bien plus qu’il ne voulait le croire. Ça n’avait pas eu l’effet d’une formule magique l’aidant à se sentir mieux en un claquement de doigts. Mais, valait mieux entendre ce genre de paroles, quand ça n’allait pas plutôt qu’un épais silence ou quelqu’un en train de confirmer chacun des doutes qu’on pouvait avoir. Calista, elle savait elle, que bien souvent, elle s’était accrochée aux mots d’Alec, pour ne pas que ce soit encore pire dans sa tête.

Ce n’était pas que ça n’avait pas été assez, ou pas assez bien, tout ce qu’il avait tenté pour elle, le problème, il était venu d’elle et d’elle seule. Malheureusement, c’était le brouhaha constant dans ses pensées qui avaient compliqué les choses, sont humeur fluctuante, les idées débiles qui naissaient dans un coin de son esprit et elle savait qu’elle avait eu tort, qu’elle regrettait tout ça. Est-ce que ce serait pas le cas d’Alec un jour ? Peut-être qu’un jour, il trouverait une solution à son problème à lui, mais qu’est-ce que ça vaudrait si pour y parvenir, il rejetait tout le reste et qu’il se retrouvait juste avec rien ? Avoir une vie normale mais plus rien pour aller avec, c’était à se demander si c’était vraiment mieux que d’avoir une longue et éternelle vie. Au moins, pour l’instant, ça voulait dire qu’Alistair ne pourrait pas revenir avec l’idée en tête de tuer Alec pour ce qu’il était. Est-ce qu’il oserait seulement essayer, après tout ce qu’il avait fait à sa fille aînée, il serait officiellement le pire homme du monde s’il tentait quoi que ce soit pour en plus lui arracher l’homme dont elle s’était éprise, mais avec un type pareil, fallait s’attendre à tout. « Il est le seul monstre, entre vous deux. » Pourtant, c’était le contraire qu’on lui avait appris à penser à Calista, que c’était les transmutants les monstres, les chasseurs les types biens, pourtant, c’était tout l’inverse qu’elle voyait ces derniers temps. « Mais la migraine, la fatigue, les nausées et tout le reste, c’est pas terrible. » Ils n’allaient pas rentrer dans un débat sur la gueule de bois quand même, c’était bien des fois, les bonnes cuites, mais les conséquences étaient chiantes, peut-être moins que tous les trucs qu’on pouvait chercher à oublier en se prenant une cuite. Elle laissa échapper un léger soupire à la suite de ses propos. « Ouais, c’est fatigant de devoir subir sans avoir beaucoup de choix. » Elle n’allait pas mentir, quand elle revenait sur tout ce qui était arrivé sur ces derniers mois, elle se disait que vraiment, des vacances à l’autre bout du monde, ce serait pas mal, ce serait reposant et agréable, parce qu’ils avaient subi trop de dommages. « J’sais pas non plus. » C’était difficile de savoir quoi que ce soit dans une vie pareille, peut-être qu’ils n’avaient jamais su où ils allaient de toute façon, parce qu’ils n’avaient même pas eu le temps de se poser la question. « Mais je sais que j’en ai marre de rester là à subir, sans rien faire. J’ai plus envie de juste laisser tous les trucs chiant dicter ma vie, j’aurais jamais dû le faire pendant ces trois derniers mois. » Mais peut-être que c’était parce qu’elle avait été au plus bas, à juste subir sans agir, qu’elle savait maintenant qu’elle ne voulait plus fonctionner comme ça, au moins, elle en tirait une leçon, de ces trois fichus mois et elle n’allait pas laisser le monde extérieur guider sa vie. Même si y avait une folle qui voulait la tuer, même si ça la faisait flipper, elle allait continuer sa vie comme elle l’entendait au lieu de se planquer de peur d’être tuée. « Et si jamais t’y arrives, à avoir un avenir normal, mais qu’t’as déjà tout perdu, est-ce que ça en vaudra vraiment la peine ? » Peut-être qu’il aurait le reste de sa vie normale à ce moment, pour tout reconstruire, mais est-ce que ce ne serait pas construire sa vie sur une montagne de regrets ? C’était difficile comme situation, plus que la sienne, sans aucun doute. « J’ai pas de conseils à donner, j’ai pas su affronter mes problèmes comme je l’aurais voulu, alors ce serait hypocrite de dire quoi faire et je sais pas ce que ça fait, d’être toi, j’peux pas choisir pour toi. » Y avait bien que lui qu’il pouvait choisir ce qu’il voulait, mais elle n’allait pas juste lui dire qu’elle pouvait rien pour lui et qu’il fallait qu’il se démerde avec ses problèmes. « Mais, j’veux pas que t’aies une vie éternelle en solitaire, ni une vie normale complètement perdue parce que tu aurais tout abandonné. » Peut-être qu’être heureux pendant un temps aussi court soit-il c’était mieux que d’être malheureux pour toujours, mais c’était un point de vue qui n’engageait qu’elle. « Alors, j’ai toujours pas l’intention d’abandonner, malgré tout ce qui a pu se passer récemment et tant pis, si ça doit faire de moi la fille la plus hypocrite du monde. » Peut-être qu’au contraire, les événements récents, ils lui avaient montré l’importance de ne pas abandonner, peut-être bien que ça l’avait rendue plus forte, plus déterminée, elle n’en savait rien, mais elle savait qu’elle ne lâchait pas la faire et ce même si Alec lui, il décidait qu’il valait mieux qu’il reste en solitaire, dans son coin parce que le reste était trop dur. Elle l’avait dit, elle n’allait pas choisir pour lui, mais quoi qu’il arrive, elle ne laissait pas tomber.
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Alec Lynch
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MessageSujet: Re: (calista), only by the night   (calista), only by the night Icon_minitimeDim 9 Oct 2016 - 21:17


SHE TOOK MY HEART. SHE TOOK MY SOUL
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Une plaie ouverte, encore blessante et suintante ; voilà ce qu’était encore leur dispute, même des heures plus tard. Ils n’avaient rien résolu, rien mis proprement à plat : dans ce même appartement, tous les deux, ils s’étaient contentés de mettre en mots tout ce qui avait appartenu au domaine de l’indicible, de l’inavouable, pendant ces trois derniers mois. Et le Lynch ne gardait pas un souvenir bien limpide, de tout ce qu’ils s’étaient si vertement balancés en pleine tronche, aveuglés par l’impuissance, la douleur, et d’autres choses si difficiles à nommer. Et après la hargne, le chasseur s’était rendu compte de ça, du fait que dans chaque fibre de son corps, il avait surtout l’allure d’un animal blessé, qui avait dans son coin, léché et léché ses peines et ses entailles, sans qu’elles ne s’en aillent. Parce que tout ça, il n’en était pas le seul architecte. Tout ça, il n’en était pas la seule victime, criblée de douleurs lancinantes. Dans leur couple, il y avait eu Calista aussi. Et elle avait été celle dans le fauteuil roulant ; la fille trahie par son propre père. Lui, il avait été le dommage collatéral, le spectateur – à peine plus épargné par tout ça, mais guère la victime directe d’Alistair Wolstenholme. A croire que Calista avait fait proxy dans la peine ; peut-être avait-ce été ça, qui avait causé le plus de dommages entre eux deux. Il aurait voulu être celui qui était à la hauteur de ses propres attentes, et remplir tous les rôles. Mais il était juste celui qui avait échoué, malgré tous ses essais : encore et encore, par la force des choses, ou la non-force de Calista, il avait été celui qui s’écrasait contre un mur d’indifférence, ou plongeait droit dans le fossé de leur distance. Et était-ce elle la responsable ? Etait-ce lui ? Au milieu de tout ça, y’avait eu le coupable évident, qui n’avait été nul autre qu’Alistair Wolstenholme ; le père qui avait tant écrit l’histoire de la jeune femme à une époque, celui qui, malgré tout, avait aussi déterminé toute une part de leur histoire à eux deux. Et là où l’homme passait, il n’semblait pas qu’il y ait grand-chose qui puisse survivre : et pourtant, dans toutes les promesses qu’Alec lui avait faites, à Calista, toutes les paroles qu’il lui avait vendues, il avait juré qu’ils seraient plus forts que ça. Qu’ils pouvaient être plus forts que ça. Qu’ils pourraient surmonter chaque petite vile attaque que ce père haï foutrait sur eux. Ça n’avait été que des promesses en l’air ; sans doute comme toutes les promesses d’avenir meilleur, tous les espoirs, toutes les volontés. C’était ça, la déception, non ? Elle semait un arôme pernicieux sur l’avenir et infligeait le doute partout : et parfois, c’était peut-être mieux de juste renoncer, que de s’accrocher, pour encore, encore et encore, s’écorcher contre les mêmes embuches.

Dans tout ça, alors, il n’savait pas où était la clairvoyance, Alec. Il n’savait pas quelles étaient les bonnes réponses. Il n’pouvait même pas prétendre être meilleur qu’Alistair Wolstenholme, ou avoir des réponses bien plus adaptées que celles que Calista avait eues, à l’égard de tout ça. Il avait passé la porte de cet appartement quelques heures plus tôt ; il avait lâché l’éponge, lui aussi. Tout c’qu’il retenait, c’était que les mots qu’ils s’étaient dits, ils avaient été sévères – sévères comme des sentences qu’ils avaient retenues pendant trois longs mois, d’une longue traversée du désert où ils avaient été seuls, bien plus que tous les deux, à se soutenir et s’enrichir comme ils se l’étaient promis. Comme ils s’en étaient crus capables. Et était-il vraiment là pour faire mieux ? Etait-il vraiment là pour recoller les morceaux ? Non, il l’avait dit, il n’savait pas pourquoi il était là. Il savait qu’il était tard, il savait qu’il avait le sang du propre père de Calista sur ses mains, et des scènes violentes encore dans la tête. Il était là parce qu’il était égoïste, parce qu’il avait besoin d’elle, pour d’autres choses encore que tous ces trucs irrésolus entre eux. Parce que la vie, elle continuait, continuait d’tourner. En souvenir de quelques heures plus tôt, il ne put s’empêcher, le Lynch, d’avoir un sourire jaune et sardonique aux paroles de la blonde. Ils s’étaient quittés, après tout, sur elle qui choisissait d’aller demander de l’aide à son père – le monstre, concernant cette histoire avec Rhaena. Alors : l’avait-elle fait ? L’instinct rancunier en lui aurait eu envie de poser la question, non sans ramener une once de l’animosité qui l’habitait encore, vestiges du carnage d’eux deux – le murmure insidieux que rien n’était oublié. Mais il n’en fit rien ; il n’était pas venu pour ça, contre toute attente. Il n’avait certainement pas envie qu’ils repassent par la case désastreuses de la dispute, comme s’ils n’avaient rien appris. Lui, Alec, il savait que ce qui était si évident à l’esprit de la blonde, était plus discutable en pratique : il lui avait fallu des années entières, après tout, pour se rendre compte que son père était un monstre. « J’en sais rien, j’ai jamais trop eu, tout ça. » comme quoi, discuter gueule de bois semblait préférable à tous ces sujets sérieux – peut-être qu’ils étaient tombés bas à ce point. Le truc, là maintenant, c’était que l’un comme l’autre, ils devaient bien savoir, qu’ils préféraient maux de tête et nausées aux souvenirs de leur dernière conversation. C’était fatigant, en effet, de devoir subir ; subir tout un tas d’choses. Il connaissait bien ; elle connaissait bien ça aussi, ç’avait été cruel d’penser autrement, même pour une fraction de seconde. Et Calista, elle avait toujours cette façon de vendre les discours motivants, alors même que c’n’était pas vraiment ce qu’il avait demandé – c’était sûrement ce qu’il était venu chercher, mine de rien. Mais peut-être que ça n’servait à rien, plus qu’autre chose ; parce que quoiqu’il en soit, ses ambitions pour que ça aille mieux, sa vie normale ou son bonheur, il n’avait plus rien de tout ça. Ni la moindre piste pour retrouver quoique ce soit. Le regard ailleurs, alors, il serra les dents, faute de mieux, pour n’pas lâcher cette réplique qui rappelait trop vivement l’fait qu’il avait passé cette porte, en pleine connaissance de cause. Et qu’ils avaient encore toutes ces choses, qui rendaient leurs perspectives d’avenir si incompatibles avec eux-mêmes – qu’il soit immortel ou non, cette fois, ça n’avait rien à voir. « J’voulais juste te dire-… que j’suis désolé. J’avais pas voulu que les choses tournent comme ça, entre nous. » il dit, la regardant enfin, après de longues secondes à trier ses pensées, ou progressivement ravaler des répliques qui n’avaient aucun sens, ou plus aucun intérêt. « Les choses auraient dû être plus faciles. » c’était bien la seule conclusion à laquelle il pouvait arriver, pour supposer que leur couple n’ait pas tourné à l’amertume. Maintenant, alors qu’ils n’avaient aucune solution miracle pour que ça ait du sens à nouveau, c’était hypocrite, ouais, d’croire que c’était encore logique et évident, d’être ensemble, maintenant et pour l’avenir qui leur restait.
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Calista Wolstenholme
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MessageSujet: Re: (calista), only by the night   (calista), only by the night Icon_minitimeDim 9 Oct 2016 - 22:09

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Elle aurait voulu que ce soit possible parfois, de remonter le temps et de recommencer les choses. Calista, elle passait probablement trop de temps devant la télévision, plongés dans des univers où c’était possible ou le passé était pas juste cette chose établie, tracée et inchangeable. Mais tout ce qui s’était passé, même au-delà des trois derniers mois, c’était fait, c’était fini et y avait rien qui puisse leur permettre de remonter le temps et de changer l’histoire. Peut-être qu’ils auraient pu, avec l’aide d’un transmutant capable de faire ça, mais évidemment, ils ne le connaissaient pas se transmutant et est-ce que ça viendrait changer quelque chose à cette sensation d’épuisement qu’ils ressentaient aussi bien l’un que l’autre ? C’était là en eux et elle avait bien du mal à imaginer que ça pourrait simplement disparaitre parce qu’on leur laisserait une chance de tout recommencer à nouveau. C’était plus simple quand tout se consumait entre deux personnes à cause de sentiments qui s’éteignaient. Ça avait même été plus simple, quand son petit ami était mort que là, alors qu’elle savait qu’elle l’aimait Alec, qu’il était encore là et qu’il l’aimait aussi et que pourtant, il ne semblait plus rester grand-chose de ce qu’ils avaient été eux deux[i], ensemble, en tant que couple. C’était douloureux de se dire que c’était tous les événements autour d’eux qui les avaient épuisés, plus qu’eux deux, ensemble qui avaient fini par se taper sur le système et qui ne se supportaient plus. C’était plus [i]compliqué que ça, mais il l’avait dit, juste résumé ça comme ça, ça ne marchait pas sans doute. Mais là, elle ne trouvait pas de mot plus adapté à la situation. Elle aurait tellement voulu que ce soit possible de tout régler en un claquement de doigt, mais le ton qui avait grimpé entre eux jusqu’à ce qu’il passe la porte, quelques heures plus tôt, c’était la preuve que c’était pas aussi simple.

Et elle s’en fichait au final de ce qui avait pu se passer entre son père et Alec, elle n’avait pas envie d’avoir raison, quand bien même il l’avait dit quelques instants plus tôt et c’était le cas. Elle avait bien pensé qu’en mettant ces deux types dans la même pièce, ça finirait mal, mais tant pis. Le sort d’Alistair Wolstenholme ne la concernait plus. Elle était arrivée à ce point où son père il avait trop de fois tout gâché dans sa vie qu’elle ne pouvait plus continuer de s’en soucier. C’était peut-être pire maintenant, alors qu’y avait un truc qui faisait qu’indirectement, il avait une part de responsabilité dans ce qui avait pu se passer entre Calista et Alec, comme ce point qui était trop souvent se placer entre eux et c’était de sa faute à elle, de lui avoir donner plus d’importance qu’il n’en méritait. Elle laissa échapper un léger rire à la réplique d’Alec, alors que le sujet gueule de bois était plus simple à gérer que le reste. Mais c’était pas le genre de rire sincère et enthousiaste, c’était teinté d’une peine qu’elle avait bien du mal à garder en elle. « Ouais, je suppose qu’avec une carrure pareille de toute façon, il en faut beaucoup pour l’atteindre, la gueule de bois. » C’était prouvé scientifiquement ça, qu’avec sa taille, son poids, y avait des chances pour qu’il puisse avaler le double d’alcool qu’elle sans en ressentir les effets alors qu’elle, elle serait déjà dans un état bien pitoyable. Ça avait été vrai avant que sa mutation ne débarque en tout cas. Maintenant, ça ne lui faisait plus rien du tout. Parler de la gueule de bois pendant des heures, ça aurait pu être une solution pour ne pas s’enfoncer dans les complications, mais ça aurait aussi été la pire forme de déni qui soit, après ce qu’il venait de se passer entre eux deux. « Je suis désolée aussi, je voulais pas de tout ça moi non plus. » Elle aurait voulu que tout soit plus simple, tout soit plus beau entre eux deux, parce qu’ils y avaient le droit tous les deux, qu’ils méritaient tout ça et qu’ils n’avaient peut-être rien fait pour mériter de connaitre ce qu’ils connaissaient maintenant. Ou peut-être que si, pour les vies qu’ils avaient ôtés, les personnes qu’ils avaient détruites, en pensait bien faire, pendant tant d’années. « Ouais, je pensais qu’elles le seraient. » Naïvement sans doute, avec trop d’optimisme, elle y avait cru et maintenant, la réalité était tombée et elle ne savait même pas quoi y faire. « Est-ce que c’est fini, alors ? » Le simple fait de prononcer ces mots, ça lui faisait remonter les larmes aux yeux, mais elle ne savait pas, elle ne pouvait pas savoir, lui non plus peut-être, alors que c’était sans doute un truc qui dépendait d’eux deux. Mais fallait bien demander, fallait bien demander et trouver une réponse à cette question. Il ne savait pas pourquoi il était venu jusqu’ici, mais c’était peut-être pour ça au final, pour savoir ce qu’il en était d’eux deux, après tout ça.
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Alec Lynch
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MessageSujet: Re: (calista), only by the night   (calista), only by the night Icon_minitimeLun 10 Oct 2016 - 2:58


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C’était aussi pour ça, non, qu’on évitait d’être en couple ? Pour esquiver les peines de cœur ; les caprices et les fluctuations d’un palpitant au creux du poitrail – celui-là même dont l’omniprésence pouvait pousser à commettre tous les actes les plus démesurés qui soient. A espérer, comme à s’mettre à se hurler dessus comme des chiffonniers, pour des raisons qui, une poignée d’heures plus tard, semblaient tout juste s’évaporer de leurs esprits. Alec, il pouvait bien dire qu’il avait été libre de tout ça pendant les trente-trois premières années de sa vie : la douleur liée à la culpabilité de blesser quelqu’un à qui on tenait. L’endurance exigée de toutes ces choses qui n’étaient pas physiques dans le sens actif du terme, mais organiques, d’une façon qui n’pouvait pas s’expliquer. Et alors même qu’il était un transmutant aujourd’hui, qui n’connaissait ni fatigue, ni maladie, ni vieillesse, il s’retrouvait lessivé comme il n’l’avait jamais été – et pas rien d’autre qu’une peine de cœur, qui ne s’était que trop insidieusement développée en lui, comme une mauvaise herbe qui aujourd’hui, semblait s’être faufilée partout. Dans ses muscles, dans l’air qu’il avalait, dans son esprit ; et les vagues tentatives qu’ils avaient de se distraire un tant soit peu n’avaient plus aucun sens, plus la conviction pleine d’arôme qu’on aurait pu leur croire. Et quand les regards fuyaient, c’était à la recherche d’un secours qu’ils n’trouvaient pas l’un avec l’autre. Pourtant, y’avait bien eu un temps où tout avait été évident avec Calista ; il avait reposé sur elle sans le dire, sans avoir même besoin de l’exprimer. Et elle avait toujours su qu’elle aurait pu compter sur lui, quoiqu’il se passe. Techniquement, s’avouer à l’un l’autre une dose d’attachement supplémentaire, des volontés d’être plus, aurait dû les renforcer, plus que les affaiblir. Et peut-être bien que ça voulait en dire long sur leur incompatibilité, plus que le reste : peut-être bien que quand les éléments semblaient complètement s’liguer contre une cause aussi faiblarde, c’était qu’il y avait quelque-chose. Un message latent, qu’il fallait bien saisir à un moment donné. Et pourtant, c’était injuste. Ouais, ils le disaient volontiers tous les deux – malgré tout ce qu’ils avaient essuyé, ils s’accordaient sur ça : ils n’avaient pas eu le temps, ou la possibilité, d’essayer quoique ce soit d’autre. Juste après leur première nuit, il avait été forcé à la fuite, puis avait fini dans les sous-sols d’Insurgency. Pendant des semaines, pendant des mois ; et seule la pensée de Calista l’avait parfois maintenu à la surface de la réalité, pour n’pas sombrer dans une folie brûlante, éveillée et alimentée par l’impuissance qui avait fait ses jours. Calista, et le désir de vengeance. Il semblait presque que ces seules valeurs pouvaient s’écrire en Alec ; celles-là même qui les avaient conduits tous les deux, sur deux longueurs d’ondes bien différentes pendant ces trois derniers mois. Et pendant cette dispute, qui n’avait duré qu’une poignée de minutes, mais dont les dommages semblaient peser sur leurs épaules, encore des heures après.

Ça, c’était la part aisée dans les histoires qui n’avaient pas d’importance ; le fait qu’on s’en foute des dommages qu’on causait, parce qu’ils n’voulaient rien dire. Là, pour les rares fois où des phrases qu’il avait dites un peu plus tôt lui revenaient en tête, Alec n’savait plus s’il avait eu tort ou s’il avait eu raison. Il avait juste su, que trois mois à s’perdre, ç’avait été trop. Et que peut-être bien, les dommages irréparables avaient été causés bien avant leur face-à-face. Alors au-delà des discussions sans intérêt, sur l’alcool, sa carrure à lui, les potentielles migraines qui devaient suivre avec la gueule de bois, ils n’avaient que des excuses ; et c’était là que s’arrêtait l’utilité toute simple de quelques mots, en comparaison de regrets qui s’enfonçaient si profondément dans une âme. Est-ce qu’ils seraient un jour capables de revenir de ça ? Est-ce qu’ils pouvaient être à nouveau, à un moment donné, l’Alec et la Calista d’il y a six mois ? Ces interrogations semblaient presque stupides – bien sûr, aurait-il dit, par instinct, avant qu’irrémédiablement, le doute ne s’installe en la regardant, ou en sentant la lourdeur de l’air qui naviguait autour d’eux. Et s’il passait cette porte, ce soir, et qu’il n’la voyait plus, parce que ça n’semblait plus faire partie de sa vie ? C’était inenvisageable, dans certains aspects ; et pourtant, il paraissait bien que c’était la suite logique de tout c’qu’ils avaient connu jusque-là. Ils n’étaient plus des hunters, à faire équipe pour les services de Lancaster. Ils n’étaient plus un couple. Et même avant, c’n’était pas comme s’ils avaient été l’genre d’amis qui sortaient boire un verre ensemble. Alors, est-c’que c’était fini ? Ça voulait en dire tant, quelques petits mots flottant dans le silence ; le Lynch en détourna le regard un instant. Il n’pouvait pas dire. Il n’pouvait pas juger de ce qui était terminé, ce qui n’pouvait plus être réparé, ce sur quoi ils n’pourraient pas revenir. « J’en sais rien. » il admit alors, prenant une longue inspiration ; est-ce qu’il était revenu, juste pour dire que c’était fini une bonne fois pour toutes ? Il avait dit, déjà sur le pas de la porte – il n’savait pas pourquoi il était là ; mais avait-ce vraiment été avec cette idée en tête, qu’il était venu jusqu’à l’appartement de Calista ? Mais après tout, il l’avait fait, maintenant- péter la gueule d’Alistair Wolstenholme, jusqu’à ce que les dommages soient trop importants ; à la fin, il n’devait son salut qu’à du sang de dégénéré, en effet. Mais qu’est-ce qu’il s’passerait, quand Aspen et Lorcan feraient la connexion avec lui ? C’était une position dans laquelle elle n’avait pas envie de se retrouver, Calista, elle l’avait dit. Alors peut-être bien que ouais, par la force des choses bien plus par leur volonté, parce qu’il fallait bien arrêter de s’mentir et l’accepter, c’était fini. Mais il n’avait pas bougé, pourtant, Alec. « Peut-être que c’est mieux, si ça l’est. » dit-il malgré tout, comme pour s’en convaincre, l’œil à nouveau dans le vide. Ce serait plus simple pour elle, qui n’aurait plus à se poser tant de questions. Ce serait plus simple pour lui, parce que non, il n’pouvait juste pas vivre une existence à extension, dans un genre de déni jusqu’à ce que ce ne soit plus possible. « Peut-être que c’est pour ça, que ça a jamais marché. » s’il fallait être réaliste à ce point – ça n’avait jamais marché. Jamais au-delà de ces nuits qu’ils avaient passées ensemble, d’ces moments trop courts et obsolètes, durant lesquels ils s’étaient crus capables de surmonter tout ce qui les avait ruinés. Alors, peut-être plein d’choses, en fait ; peut-être que c’était trop tard, ou peut-être que ça n’avait jamais été leur temps. Ils avaient déjà vécu trois mois en suspens, sans vivre, sans profiter, sans exister ; parce qu’ils avaient attendus autre chose. Et c’n’était pas fini ; et lui, Alec, il n’pouvait pas demander à Calista d’attendre qu’il trouve une solution, qui n’était nulle part. « Peut-être que j’aurais dû profiter d’cette fois-là, pour l’avoir, ce premier rendez-vous. » le sourire qu’il ne put retenir, à la commissure de ses lèvres, fut trop tôt rattrapé par le regret : il semblait bien que c’était de là que tout partait. Ce jour où ils avaient été censés être à un rendez-vous, mais où en fait ç’avait été… différent. Peut-être bien, alors, que s’il avait pris l’opportunité d’avoir un rencard avec Calista, toute l’histoire aurait pu être différente.
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Calista Wolstenholme
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MessageSujet: Re: (calista), only by the night   (calista), only by the night Icon_minitimeLun 10 Oct 2016 - 13:22

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Baby can you hear the rain fall on me. Never gonna love again, Baby can you hear my heart cry tonight. I can't keep running away This time. I can't keep running away, 'Cause I'm never gonna love again. Every time the rain falls, think of me On a lonely highway. How can we Turn around the heartache. Oh I, I'm alone tonight babe And I'm never gonna love again. — never gonna love again.

De tous les sentiments du monde, l’amour, c’était certainement le plus difficile à gérer, c’était celui qui pouvait être beau, merveilleux, réconfortant et représentant une véritable source de bonheur. Mais, il pouvait aussi être douloureux, dévastateur et synonyme d’une peine dont il était difficile de se relever. Avec Alec, comme dans toutes ses autres relations, Calista, elle avait cru qu’elle ne connaitrait jamais le versant douloureux de ce sentiment. Quand on aimait, forcément on s’imaginait que ce serait toujours beau et idéal, jusqu’au jour où tout venait se compliquer et qu’il était trop difficile de ramasser les miettes. Peut-être qu’ils en étaient là, Alec et Calista, devant un champ de ruines face auquel ils ne savaient pas comment s’y prendre pour tout reconstruire. Est-ce que c’était encore possible de reconstruire quelque chose, après toutes les épreuves qu’ils venaient de traverser ? Elle aurait voulu avoir la réponse à cette question Calista, qu’elle soit positive ou négative, ça aurait toujours été plus simple que de ne pas savoir. Elle ne savait pas Calista, où ils en étaient, ce qui restait d’eux ou ce qui pourrait advenir de leur relation dans le futur. Elle était complètement perdue au beau milieu de cette histoire, ses assurances mises à mal par les épreuves qu’ils avaient dû traverser et la dispute qu’ils venaient d’essuyer. Tout ce qu’elle savait dans tout ça, c’était ce qu’elle lui avait dit quelques minutes plus tôt, elle laisserait pas tomber et si fallait qu’elle lui trouve une solution dans vingt ans, trente ans ou plus, alors ce serait peut-être trop tard pour eux deux, ça avait déjà l’air de l’être ce soir, mais au moins, ce serait pas trop tard pour lui. Elle avait déjà fait trop de promesses qu’elle n’avait pas réussi à tenir, celle-là, elle se donnerait la peine de toujours faire de son mieux pour la tenir. Elle lui devait bien ça après tout.

C’était dur et douloureux cette situation, toutes ces questions auxquelles elle n’avait pas de réponses, celles qui s’étaient imposées à elle pendant les heures qui s’étaient écoulées après le départ d’Alec. Elle avait bien essayé de les chasser de son esprit, de penser à autre chose et la bouteille de vin sur la table, la télé allumée, ça pouvait bien le prouver, qu’elle avait juste voulu ne pas penser à tout ça et pourtant, ça n’avait jamais été assez. Maintenant, avec Alec devant elle, elle savait qu’elle ne pouvait plus fuir toutes ces questions, qu’il fallait bien qu’ils y répondent tous les deux. Il ne savait pas non plus, mais peut-être que c’était mieux que ce soit fini. Mais, si c’était ‘peut-être’ mieux, ça voulait aussi dire que peut-être que ça l’était pas non plus. Y avait toute une partie d’elle qui ne pouvait et qui ne pourrait pas s’empêcher de penser comme ça, parce qu’ils avaient pas eu assez de temps, pas eu assez chance ni assez d’opportunités pour essayer de voir comment ils pouvaient vraiment fonctionner ensemble et c’était plus à cause du reste du monde qu’eux deux, que les choses n’avaient jamais vraiment marché. Elle savait, qu’elle avait complètement mal géré la situation ces derniers mois, elle en était désolée, elle s’en voulait, mais elle n’avait eu qu’une chance et elle l’avait foutu en l’air en un rien de temps. Elle avait cru qu’elle pourrait l’aider Alec, qu’elle pourrait l’aider à mieux accepter sa condition et elle l’avait juste laissé tomber. « Ça fait beaucoup de peut-être tout ça. » Elle esquissa un léger sourire avant de plonger son regard vers le sol. Beaucoup de peut-être et de réponse qu’ils n’auraient probablement jamais. « Au moins, je suis certaine que j’aurais préféré un vrai rencard, cette fois-là. » Elle laissa échapper un léger ricanement qui s’éteignit bien vite. Elle était sûre aussi qu’il était trop tard pour ça. « On sait au moins, qu’y a quand même eu un moment on ça marchait bien, nous deux. Avant tout ça. » Avant qu’ils soient en couple et ça lui faisait plus mal au cœur qu’autre chose de réaliser ça. Parce que dans le fond, tout avait commencé à dégénérer à partir du moment où ils s’étaient rapprochés tous les deux. Et même l’époque où ils avaient été un genre de duo efficace, elle était révolue. « Tu devrais probablement laver tout ça. » Après un léger soupire elle désigna le sang qu’il avait sur lui. S’il devait repartir d’ici, autant qu’il le fasse sans avoir du sang partout sur lui. Qu’est-ce qu’il se passerait, s’il repartait d’ici ? Encore une question qui s’imposait à elle mais à laquelle elle ne voulait pas de réponse, c’était peut-être mieux de ne pas savoir, pour le moment en tout cas, parce que tôt ou tard, la réponse, elle s’imposerait d’elle-même.
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Alec Lynch
Alec Lynch

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MessageSujet: Re: (calista), only by the night   (calista), only by the night Icon_minitimeLun 10 Oct 2016 - 19:47


SHE TOOK MY HEART. SHE TOOK MY SOUL
she took my heart, i think she took my soul
i run far from the carnage of the fiery sun
leaving me stranded all in love on my own
do you think of me where am i now
calista & alec
☆ ☆ ☆

Ça faisait beaucoup de peut-être, ouais, toute cette histoire. C’était bien ça, qu’Alec détestait le plus dans toute cette histoire – la non-assurance, un sentiment d’impuissance, d’inconnu, qu’il n’avait jamais éprouvé dans sa vie. Ni tous les jours, ni même avec Calista. Dans son existence, avait toujours flotté un arôme de constance ; le savoir, la sûreté qu’il maîtrisait au moins un tant soit peu les atouts qu’il avait dans sa manche, les facettes de lui-même qui lui avaient permis de tenir bon jusqu’ici. Il n’aimait pas, non, le Lynch, que quand il regarde la blonde, tout soit écrit de peut-être auxquels il n’pouvait pas répondre, tant l’avenir et le présent tout à la fois, lui semblaient insondables. Ils avaient déjà enduré trop de déceptions, à s’croire plus forts qu’ils ne l’étaient vraiment, sans doute. Y’avait eu, malgré tout, ce temps où il aurait pu jurer connaître bien des choses sur Calista ; pas comme un membre de sa famille, ni quelqu’un qui faisait partie de sa vie avec la promesse qu’ils y engageaient leurs cœurs et leurs tripes – mais comme un allié, quelqu’un qui avait passé tant d’temps avec elle, que peut-être même, il l’avait mieux connue, mieux sondée que tous ceux qui avaient tenu à elle. Il aurait pu jurer, à cette même époque, qu’il lui aurait suffi d’un regard, d’un contact aisé avec la jeune femme pour que chaque doute s’envole, et que l’évidence soit indiscutable par qui que ce soit : comme s’ils avaient eu ce lien, indéniable, qui s’était construit avec les épreuves, les petits moments anodins, l’alliance qu’ils avaient été sur le terrain. Ouais, franchement, après avoir passé des années entières à cultiver cette connexion entre eux, comment avaient-ils pu se planter à ce point ? Il n’savait pas, voilà. Alors, peut-être que plein d’choses ; peut-être que c’était juste un signe, qu’ils le veuillent ou non. Peut-être que c’était mieux comme ça. Et pourtant, le Lynch n’se serait jamais cru être le type de personne à voir des signes dans les choses quoi s’passaient dans sa vie. Il n’était pas non plus l’genre de mec qui jetait l’éponge : sept ans après, déchiré entre le doute et les déceptions, il n’avait toujours pas renoncé à sa traque de Lewis Duncan – et ç’avait payé. Après sept ans seulement. En comparaison, trois mois, c’n’était pas grand-chose : mais les peines de l’âme, infligées si profondément l’un à l’autre comme ils avaient semblé s’le livrer avec tant d’ardeur Calista et lui, un peu plus tôt dans ce même appartement, c’était déjà plus qu’il n’en était supportable. Y’avait une différence, quand même, entre les perspectives d’avenir qui étaient un seul point distinct sur l’horizon, et celles qu’on aurait cru être l’horizon tout entier, mais s’avérait en fait être trop vaste, trop déchiqueté, trop éparse.

Merde, d’toute manière, Alec, il n’était pas capable de dire où Calista et lui s’étaient plantés, pourquoi elle n’l’avait pas écouté pendant ces trois derniers mois. Pourquoi ils n’y avaient pas cru. Tout c’qu’il savait, c’était que c’était pas c’qu’il avait attendu d’eux, qu’c’était pas comme ça qu’ils iraient loin. Et que le naufrage, finalement, ils l’avaient vu venir, qu’ils osent l’admettre ou non. Le reste ; le pourquoi, le comment, peut-être que ça n’avait pas d’importance – c’était remuer le couteau dans la plaie, d’croire qu’ils auraient pu faire mieux. Ils avaient essayé, ils avaient échoué. Point barre. Qu’ils s’économisent donc la peine de repenser chaque couche de leur histoire, chaque filament de leur relation, en s’demandant ce qui aurait dû être fait, pensé, ou envisagé différemment. C’était trop tard. Il avait passé la porte de cet appartement, et elle l’avait laissé faire : c’n’était pas pour rien, qu’ils étaient arrivés à ce commun-accord. Est-c’qu’il y avait franchement des gens comme eux, qui semblaient mieux fonctionner en tant qu’alliés, genre de collègues de chasse et de meurtre, plutôt qu’en amour ? Alec, il avait bien l’impression qu’ils étaient les seuls imbéciles dans c’cas : mais même avec les heures qui étaient passées depuis qu’il était parti, ils en étaient au même point. Au moins, ils n’se hurlaient plus dessus – mais la conclusion était inchangée ; y’avait eu quelque-chose de mieux avant. Quelque-chose que leur couple n’avait jamais eu, pour des raisons aussi inexplicables et indéniables à la fois. Ça n’voulait rien dire, pourtant, aurait-il volontiers protesté – parce que c’était con, complètement con, qu’ils s’disent qu’ils avaient bien marché quand ils avaient juste été deux idiots qui n’s’étaient rien avoués. Et pourtant. « Ouais. » c’est donc tout ce qu’il répondit, après avoir serré les mâchoires le temps de chasser, chasser sur le côté toutes les protestations qui auraient pu brûler ses lèvres. Quel était l’intérêt ? Même s’ils voulaient essayer à nouveau, même s’ils blâmaient le reste du monde pour leurs erreurs, il restait un transmutant qui n’pouvait pas faire sa vie comme ça. Et même s’il décidait qu’il le ferait quand même, ils avaient déjà foncé droit dans un mur la dernière fois qu’il avait pris une décision de c’genre-là. C’était un cercle-vicieux, et peut-être que c’était mieux comme ça ; au bout d’un moment, ç’avait presque la tronche d’une putain loi physique, comme si du jour au lendemain, ils s’étaient avérés être deux aimants, qui après s’être attirés l’un l’autre, avaient commencé à brutalement s’repousser. Alors quoi ? Ils avaient essayé. Autant tourner la page. Au moins, ils pouvaient toujours se targuer d’avoir essayé. Pourtant, il n’avait pas encore fait un pas vers la porte, Alec ; comme si, à l’inverse des impulsions qui l’avaient pris des pieds à la tête un peu plus tôt dans la journée, il voulait s’attarder, maintenant. Et tout ça pour quoi ? Il observa à nouveau ses mains, haussant les épaules, aux paroles de la blonde, « Peut-être que j’devrais, ouais... » admit-il ; y’avait pas vraiment de douche, ou d’eau courante, dans l’entrepôt qu’il louait, à l’extérieur de la ville. C’était presque ironique, que le sang d’Alistair Wolstenholme soit l’élément qui fasse s’allonger leur face-à-face, ce soir. « Est-c’que-… ? » d’un geste du doigt, il désigna la direction de la salle de bain ; ils faisaient les choses d’une façon vraiment bizarre – lui, maintenant, qui s’retrouvait à naviguer comme un étranger dans cet appartement. Il n’était jamais venu vraiment squatter chez elle en tant qu’invité avant qu’il ne se retrouve à vivre avec elle, à cause de son statut de fugitif. Et peut-être bien que ç’avait été un élément de plus, dans la liste de tout ce qui était allé trop vite, et pas assez bien entre eux ; paradoxalement, même après des années à apprendre à s’connaître, ils avaient tout fait n’importe comment, dans le mauvais ordre, trop vite, et pour les mauvaises raisons.
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Calista Wolstenholme
Calista Wolstenholme

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MessageSujet: Re: (calista), only by the night   (calista), only by the night Icon_minitimeMar 11 Oct 2016 - 0:00

alec lynch & calista wolstenholme
Drive me to the dead end
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Baby can you hear the rain fall on me. Never gonna love again, Baby can you hear my heart cry tonight. I can't keep running away This time. I can't keep running away, 'Cause I'm never gonna love again. Every time the rain falls, think of me On a lonely highway. How can we Turn around the heartache. Oh I, I'm alone tonight babe And I'm never gonna love again. — never gonna love again.

Pourquoi est-ce qu’il avait fallu que les choses se passent aussi mal entre elle et Alec hein ? Elle estimait que d’habitude, elle n’était pas une fille difficile à vivre pourtant, certainement pas du genre à tirer la gueule et à déprimer autant de temps qu’elle avait pu le faire ces derniers mois. Elle se détestait pour s’être si facilement laissé happer par sa peine, pour s’être complètement renfermer sur elle-même. Mais ça ne changeait rien, les regrets, cette impression de savoir qu’elle aurait pu faire les choses bien et toute la liste des phrases en ‘si’ qui défilait dans sa tête, ça ne changeait rien à tout ce qui venait de se passer entre eux deux. Y avait pas de formule magique pour tout régler, malheureusement, alors peut-être bien que c’était mieux d’en finir là. C’était déjà mieux sans doute, de finir après cette conversation-là, plutôt que quelques heures plus tôt dans les cris. Se dire que c’était mieux, ça n’aidait pas à atténuer la douleur de toute évidence. Elle aurait bien eu envie de pouvoir s’arracher le cœur, si seulement ça avait pu l’aider à faire taire la douleur qui s’emparait un peu plus d’elle à chaque seconde qui passait. Elle avait voulu qu’il revienne, dès qu’il avait franchi cette porte, elle n’avait eue qu’une seule envie, qu’il revienne, pourtant au fond d’elle, elle n’avait probablement pas espérait que le voir débarquer dans cet appartement leur permettre de tout effacer et de recommencer à zéro, elle n’avait pas su ce à quoi elle s’attendait, à chaque fois qu’elle s’était dit qu’il allait revenir et ils en étaient au même point, alors que lui, il était revenu sans savoir pourquoi. Ça avait quelque chose de triste de ne pas savoir, parce que ça voulait dire que ce n’était pas l’assurance que leurs sentiment vaincraient cette nouvelle épreuve qui les avaient poussé à vouloir se retrouver, ils ne savaient pas, pourquoi ils étaient là l’un en face de l’autre, ça voulait aussi dire qu’ils n’étaient pas non plus complètement perdus, à juste se détester et à ne plus jamais vouloir se revoir.

Qu’est-ce qu’ils seraient ce soir ? Est-ce qu’ils se parleraient encore ? Est-ce qu’ils seraient comme ces ex qui essaient de redevenir amis, alors que tout le monde semblait s’accorder sur le fait que c’était complètement impossible ? Ça faisait partie des nombreuses choses qu’elle ne savait pas Calista. Dans tout ça, elle avait probablement vraiment besoin de temps pour réfléchir et peut-être qu’elle allait vraiment le faire loin de Radcliff, comme si tout pouvait semblait plus clair au-delà des frontière de Radcliff. Alors peut-être bien qu’elle aurait dû partir avec lui, même clouée dans un fauteuil roulant, ça l’aurait aidée à voir les choses autrement. Mais elle ne l’avait pas fait, c’était trop tard maintenant et ce n’était pas la peine de continuer de tâtonner dans leur histoire à coup de ‘peut-être’ parce que ça ne changeait rien à ce qu’ils venaient de vivre, malheureusement. Elle aurait voulu que ce soit possible, elle aurait voulu se dire que tout ça c’était du passé, qu’ils pouvaient quand même s’en sortir s’ils s’en donnaient la peine, mais c’était une conviction qu’elle n’était plus en mesure d’avoir aujourd’hui et qu’il n’avait pas non plus, sinon, ils n’en seraient pas là. Alors ouais, Peut-être, qu’il devait aller se laver pour retirer le sang qu’il avait sur lui et après ? Après, ça restait encore un mystère pour elle. Elle n’était même plus fichue de se projeter dix minutes dans le futur, c’était dire à quel point l’avenir ne ressemblait plus à grand-chose à présent.  « Ouais, bien-sûr, vas-y. » Elle haussa les épaules, un sourire sur les lèvres, qu’il utilise donc la salle de bain. Qu’il fasse comme chez lui, la phrase avait menacé de passer ses lèvres avant qu’elle ne se ravise en se disant que c’était définitivement pas le moment d’utiliser cette expression, alors que tout ce qui était en train de se passer, là dans l’immédiat comme quelques heures plus tôt quand ils s’étaient engueulé, ça semblait bien être des séparations. Dans le fond, cet appartement, ça n’avait jamais été chez lui, sinon, ce serait des cartons qu’il faudrait sortir, pour qu’il récupère ses biens, sa touche personnelle dans cet appartement. Au moins, ça voulait dire que les lieux ne changeraient pas tant que ça sans lui dans l’appartement, peut-être que ce serait moins dur du coup. Au point où elle en était, elle était prête à s’accrocher à ce genre d’idées, quand bien même ça paraissait complètement absurde ; y avait rien qui rendrait les choses plus faciles, à part le temps, peut-être.
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Alec Lynch
Alec Lynch

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MessageSujet: Re: (calista), only by the night   (calista), only by the night Icon_minitimeMar 11 Oct 2016 - 2:06


SHE TOOK MY HEART. SHE TOOK MY SOUL
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calista & alec
☆ ☆ ☆

Il avait toujours voulu aller de l’avant, Alec, dans sa vie. Même quand ç’avait semblé être impossible, quand tous les jours à Elizabethtown auraient dû lui rappeler la mort de ses parents, là-bas, dans ces paysages familiers, rattachés à ces souvenirs d’enfance qui auraient désormais l’arôme du regret, et du plus jamais. A cette époque-là, il était devenu un chasseur, pour aller de l’avant : s’donner une destination claire et nette, de quoi tenir bon, de quoi n’pas perdre la raison, de quoi faire quelque-chose de ses dix doigts. Il était ambitieux comme ça, le Lynch ; et il aurait voulu pouvoir toujours l’être. Mais c’était plus compliqué, quand la misère de sa situation telle qu’elle était, s’rappelait à lui quoiqu’il fasse : qu’il picole à un comptoir de bar, chasse les transmutants et se fasse blesser au combat – même quand il couchait avec une femme, il y avait toujours ce rappel insidieux de ce qu’il était. Un être humain qui n’était plus vraiment humain ; inatteignable par la mort, les blessures physiques, l’ivresse ou la fatigue sous quelque forme que ce soit. Comment était-ce possible, d’aller juste de l’avant avec ça ? Il avait bien eu envie d’essayer, avec Calista – après qu’ils se soient répétés encore et encore que ça pouvait en valoir la peine, qu’ils avaient six ans devant eux avant qu’elle ne le rattrape en âge, ou toutes ces choses-là, il avait fini par y croire, lui, le hunter sans plus aucun but, sans plus aucune légitimité. Et dans les moments les plus sombres des tournants de sa vie, ç’avait été cette idée-là de vie avec la Wolstenholme, qui lui avait permis d’aller de l’avant. Mais peut-être bien qu’au bout d’un moment, l’ambition seule, construite sur des bases friables, avait ses propres limites : bien souvent, Alec s’était demandé pourquoi ils y croyaient plus qu’autre chose. Pourquoi étaient-ils en couple ? Ils n’avaient rien fait, rien essayé, rien construit ensemble. Ils n’avaient pas eu de rendez-vous, pas l’aisance d’un couple qui se connaissait bien et se complétait parfaitement, pas même quelques vacances où que ce soit, une trêve plus ou moins longue, loin de Radcliff ou loin des murs de cet appartement. Ils n’avaient même pas eu de projets d’avenir. Calista n’avait pas eu envie de déménager, pas même pour se faciliter la vie quand elle avait été dans son fauteuil roulant, ou pour que ça puisse être le symbole d’quelque-chose, qu’ils anticipaient ensemble, malgré tous les signes que l’monde semblait leur jeter à la tronche. Et il avait sa part de responsabilité dans l’affaire, évidemment ; ouais, les couples étaient faits pour s’construire lentement – ils étaient aussi faits pour aller quelque-part, pour vouloir des choses. Lui, il aurait pu avoir envie d’prendre un appartement avec Calista, de l’aider au jour le jour. Mais les projets qui s’étendaient trop loin, ceux qui menaçaient de happer son temps, son énergie, et détourner son attention de sa principale préoccupation, ç’avait été autre chose. Alors peut-être qu’il n’avait pas été la bonne personne pour inspirer Calista. Et peut-être qu’elle n’avait pas été la bonne personne pour-… pour il n’savait quoi, parce que d’toute manière, il n’savait même pas ce qu’il attendait de la vie, Alec.

Parfois, il avait juste eu l’impression d’être égoïste, parce que d’Calista, il avait surtout eu besoin du sentiment d’appartenance, l’aisance de sentiments délicats et évidents, quand ils se laissaient à n’penser qu’à ça, et surtout pas au reste du monde. Il avait eu besoin de cette douceur-là, dans l’monde de brute qui était dehors, et pour goûter au moins à ce quelque-chose, avant que l’ardeur de la solitude n’se rappelle d’elle-même à lui. Parce que chaque tentative qu’il avait, pour se défaire de sa mutation, se soldait dans un cuisant échec : et même Maiken Holst, même Aloys de Miribel, même Andreas Kovalainen – des scientifiques, médecins, même les hunters, même les dégénérés de chez Insurgency, des gens bien plus talentueux que lui dans c’domaine, n’avaient jamais eu la moindre réponse satisfaisante à lui offrir. Peut-être que c’était plus facile, alors, que Calista et lui n’aient pas été plus forts que leurs premières épreuves. Peut-être que c’était mieux que ça se finisse, au bout de trois mois seulement ; peut-être que ça finirait, avec le temps, par les arranger tous les deux. C’était juste la douleur encore lancinante à leurs tripes, qui les rendait si hagards. Alec voulait bien y croire ; et par souci d’aller de l’avant, il pouvait déjà commencer à s’vendre tout un tas de bons prétextes, pour expliquer et justifier, panser ses plaies, tant bien que mal. Même s’il n’avait jamais cassé la gueule à Alistair Wolstenholme, peut-être bien que la blonde aurait quand même eu à choisir entre sa famille et lui ; Aspen était une chasseuse, il l’avait vue tuer des transmutants. Et c’était l’héritage duquel elle venait. Lui, il était le parfait exemple des dégénérés qui s’mentaient à eux-mêmes ; ça n’avait pas empêché son beau-père d’avoir son lot de jugements acerbes réservés pour lui. Alors-… alors ouais, l’incompatibilité, ils pourraient facilement la trouver un peu partout, pour s’dire, s’dire et s’asséner encore que c’était mieux comme ça. Alors, Alec n’eut rien d’autre à dire, offrant un vague sourire à Calista, avant d’aller vers la salle de bain ; dans celle-ci, y’avait toujours sa brosse à dents, ses quelques affaires – il avait plié ses bagages dans la chambre exclusivement, et d’toute manière, c’était le cadet de ses soucis, tout ça. Il n’eut pas beaucoup de mal à ignorer tout ça, pour se focaliser sur le lavabo, qu’il remplit d’eau ; ses mains, elles n’avaient pas la moindre trace, pas la moindre estafilade. Comme toujours. Et pourtant, il l’espérait presque, il devait bien y avoir un peu de sang à lui dans le vermeil qui lui collait à la peau. Dans l’eau, lentement, le transparent devint rosé, alors qu’il passait ses doigts pour se les essuyer ; un rituel qui avait la saveur d’autrefois – un autrefois plus évident que c’qu’il connaissait là. Au moins, c’était un peu rassurant, ça. Et le silence, aussi ; peut-être bien que celui-ci était un ajout doucereux, pour laisser le temps passer ; peut-être qu’il remettrait ses idées en place d’ici-là. Ou peut-être que Calista serait retournée sur son canapé, avec sa télévision et son verre de vin. Peut-être qu’au moins, partir serait plus facile à cette deuxième tentative-là.
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