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 (calista/-18), the shipwreck that stranded me here

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Alec Lynch
Alec Lynch

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SUR TH DEPUIS : 26/04/2015
MessageSujet: Re: (calista/-18), the shipwreck that stranded me here   (calista/-18), the shipwreck that stranded me here - Page 5 Icon_minitimeSam 5 Nov 2016 - 2:18


YOU'RE THE LIGHT THAT IS BLINDING ME
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cause you cut through all the noise
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something to hold on to, day or night
calista & alec

Alec, il n’pouvait parler que de l’expérience de vie qu’il avait eue, lui, d’son côté ; il n’avait pas encore la sagesse d’un type de deux cents ans, le recul d’quelqu’un qui avait vécu tout un tas d’expérience qui avaient eu du sens. Il était tout aussi paumé qu’un autre, il semblait, et en fin d’compte, il n’était pas aussi détaché d’son passé qu’il était prêt à l’admettre : lui qui avait sévèrement jugé l’attachement pervers de Calista à son père, trois mois plus tôt, il s’avérait qu’y’avait toujours quelque-chose, d’aussi destructif et mélancolique qui le connectait à cet endroit-là. A Elizabethtown à plus vaste échelle ; et dans l’fond, ça lui en filait presque la nausée, de s’dire que son lien avec Rhaena quel qu’il soit, était originaire d’ici. Il avait sondé ses souvenirs, essayant même d’combattre l’habituel cliché du type qui couchait avec tant de femmes qu’il n’se souvenait pas du visage de toutes ses conquêtes ; mais rien n’lui était revenu. D’toute façon, il aurait trouvé ça un peu excessif, qu’une nana le poursuive sur des centaines de kilomètres avec la volonté de l’tuer et de tuer chaque personne qui était connectée à lui, assassinant tous les hunters sur son passage, juste parce qu’il avait été volage. Ca faisait bien longtemps, qu’il n’avait plus un égo assez surdimensionné pour plaisanter d’trucs pareils. Au contraire, il prenait cette histoire de Rhaena très au sérieux, trop au sérieux même pour qu’il ne l’exprime clairement à haute voix ; depuis leur dernier face à face, elle hantait sa tête, dans tous les mauvais sens du terme possibles et imaginables. Qu’est-c’qu’il avait bien pu faire, pour avoir une vengeresse sans pitié à ses trousses ? Y’avait trop d’hypothèses possibles pour qu’il n’trouve la bonne réponse, c’était bien ça l’ironie cruelle, la gueule de bois qui suivait les quatorze années de chasse qu’il avait tout juste laissé derrière lui. Ca faisait beaucoup d’cadavres, beaucoup de vies réduites à néant, beaucoup de proches laissés en deuil, comme il l’avait été, lui, quand Lewis Duncan avait tué ses parents. Alors c’était un cercle-vicieux duquel il serait bien hypocrite d’vouloir se défiler, hein – à croire que quoiqu’il en soit, son destin avec Rhaena était déjà scellé. Ils étaient liés quelque part, cousus dans le même matériel et fait des mêmes éléments tragiques et sadiques qui les avaient transformés en tueurs. Clairement, quand Felix lui avait fait comprendre qu’y’avait un moyen d’obtenir justice pour ses parents, tout ce carnage inutile, tout ça, ça n’avait pas été c’qu’il avait eu en tête. Et y’avait aucun meilleur endroit au monde que les couloirs de cette même maison pour le lui rappeler : sûrement était-ce pour ça qu’il avait fui. Tout c’que les spectres de son passé lui disaient, c’était qu’il avait eu tort, et qu’il semblait qu’maintenant, y’avait un genre de Nemesis qui surgissait de son jadis pour le lui faire payer. Et qu’est-c’qu’elle allait faire Rhaena, hein ? Elle était bien placée pour savoir qu’il n’pouvait pas mourir ; il avait été assez con pour lui expliquer son pouvoir, de long en large, en travers. Les rares petites facettes de celui-ci qu’il avait comprises, du moins. Alors elle devait savoir que vouloir le tuer était inutile : était-ce pour ça qu’elle visait Calista, qu’elle s’était attaquée à Aspen ? Juste pour poursuivre le cycle de la machine infernale de la vengeance ? Au moins, la Wolstenholme avait pris son clavier, plutôt que des armes – à croire qu’y’avait bien quelqu’un pour faire les choses différemment d’eux.

Et c’n’était pas si mal comme ça. Comme quoi, contrairement à c’que pouvait penser Alistair Wolstenholme, c’qu’il pouvait juger si âprement être de la faiblesse était en réalité assez innovant pour suspendre dans le vide la traque vengeresse de Rhaena Dryden. Peut-être même qu’après ce soir, s’ils avaient les bons éléments, les bonnes réponses, ils pourraient y mettre un terme, une bonne fois pour toutes. Mais Alec, il n’pouvait s’empêcher de s’dire que ce serait une ironie dégueulasse, d’finir tout ça en la tuant ; si ses théories et ses craintes s’avéraient vrai, Rhaena était née de ses meurtres. Alors quoi ? Devait-il juste continuer comme ça ? Depuis Alistair, depuis cette nuit au Manoir de Lancaster, Alec s’était tenu loin du terrain, pour il n’savait quelle raison. Peut-être était-il juste fatigué d’tout ce qui était sanglant et vain, quand tout ce qui pouvait être bon et innocent, crevait dans l’œuf, trop vite étouffé par des menaces extérieures. Comme eux deux. Comme leur bébé. Calista aussi, sans être trop naïve ou faible, avait cette façon d’être bonne et innocente – évidemment qu’elle n’était pas faite pour la chasse, ça irradiait par chaque pores de sa peau, tant et si bien qu’Alec avait eu toute cette période de leur relation, où il n’avait pas cru en ses capacités. Peut-être parce qu’il s’fiait trop aux apparences. Ou peut-être parce qu’il avait toujours su, qu’une personne comme ça, n’pouvait pas voir la vie comme quelque-chose qu’on pouvait prendre aux autres, sans le moindre remord. « Je crois que-… d’toute manière, ce qui a surtout aidé ton frère et ta sœur, à s’sentir moins… misérables que toi, vis-à-vis d’tout ça, c’est justement l’fait que t’aies été là pour eux. » bien plus que leur père, en tout cas. Parce que même Aspen, la fille prodigue n’devait pas avoir ce qu’Alec ou n’importe qui d’autre, jugerait comme un rapport normal avec son père. Alistair, il semblait trop froid, trop impersonnel et trop distant pour ça. Et Calista, elle n’aurait jamais dû endosser ce rôle, qu’elle avait au sein de sa fratrie – elle n’aurait jamais dû avoir à le faire, il pensait. Elle était bien plus facilement une mère poule qu’une sœur, pour Lorcan et Aspen, de c’qu’il voyait, de loin. Si protectrice, que même avec c’qu’elle disait, il n’avait jamais vraiment eu sa place dans ce triangle. Peut-être parce que c’était comme ça que toutes les familles de chasseurs fonctionnaient, peut-être parce que c’était normal et qu’il ne l’savait pas, puisqu’il n’avait lui-même plus de famille. « Des fois-… y’a des gens qui font partie d’ta vie depuis tellement longtemps que-… par devoir tu crois que t’as besoin d’eux. Et puis, en fait, il suffit d’un peu d’temps loin d’ces gens pour-… comprendre que t’es mieux sans. » il conclut, les lèvres pincées ; parfois, c’était l’inverse aussi évidemment. Ces trois mois loin de Calista, ils étaient passés vite comme s’ils avaient été insignifiants et inutiles, sans sens – parfois, ils lui avaient donné l’impression d’passer trop lentement, trop lourdement. Peut-être était-ce la rancœur qui parlait dans ses tripes, alors qu’il n’put s’empêcher de penser à Felix, qu’il n’avait pas vu depuis des mois, au point qu’il en était presque assommé, que des années d’amitié soient réduites à néant comme ça. Dans son univers d’habitudes, tout s’était envolé – tout sauf Calista, dirait-il. Comme quoi, parfois, le tri, ça révélait bien des choses. Combien d’temps l’observa-t-il, indécis, au bord d’un gouffre où plus aucune n’assurance n’existait, avant que le son de la sonnette à l’entrée ne le ramène à la réalité. Une mélodie qu’il n’avait pas entendue depuis quatorze ans, et fit presque courir un frisson d’effroi dans son dos. « J’vais m’occuper de ça. » marmonna-t-il dans un vague sourire, désorienté pour un instant, le temps qu’il tâte ses poches à la recherche de son portefeuille, le trouvant dans le sac qui était encore dans l’entrée. En ouvrant la porte, il vit un livreur plutôt surpris d’devoir amener une commande à cette adresse – sûrement que l’endroit avait sa réputation ; le Lynch n’en fit pas état, signant le reçu, refilant les billets à l’autre avant de récupérer le sachet avec leur commande. Il ne les avait pas vues passer, ces vingt minutes.  
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Calista Wolstenholme
Calista Wolstenholme

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MessageSujet: Re: (calista/-18), the shipwreck that stranded me here   (calista/-18), the shipwreck that stranded me here - Page 5 Icon_minitimeSam 5 Nov 2016 - 13:58

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alec lynch et calista wolstenholme


Aspen et Lorcan, ils avaient toujours été si importants aux yeux de Calista. Elle avait encore été bien jeune quand ils étaient venus au monde, les jumeaux Wolstenholme, mais dans ses vieux souvenirs d’enfance elle revoyait facilement ces deux gamins avec qui elle avait partagé plein de bons moments, ces deux petites têtes dont elle avait toujours essayé de s’occuper, du mieux qu'elle le pouvait. C'était Peut-être un devoir en tant qu’ainé que de s'occuper de ses cadets. Elle se souvenait, c'était un truc que sa mère lui avait dit, qu'elle devrait veiller sur eux, parce que c'était elle la plus grande de la famille et qu’Aspen et Lorcan ils auraient besoin d'elle. Ça n'avait jamais été vraiment un devoir ou une responsabilité qui lui était imposée. Elle l'avait toujours voulu, elle avait toujours aimé être là pour son frère et pour sa sœur. Quand leur mère était morte, elle avait voulu les protéger de la souffrance que ça pouvait représenter même si pour ça elle avait été obligée de refouler tout ce que ça pouvait lui faire ressentir à elle d'avoir perdu sa mère. Ça n'avait jamais posé vraiment problème parce que c'était tout ce qu'elle avait voulu elle, pouvoir être à leurs côtés dans ce moment difficile. Elle tenait beaucoup à eux Calista, au moins dans sa vie de famille, ils avaient toujours été un point d’ancrage pour elle, là où elle avait fini par comprendre qu’elle ne pouvait pas compter sur son père, elle avait toujours su qu’elle pourrait au moins compter sur Lorcan et Aspen. Ils étaient importants tous les deux et bien évidemment qu’elle était contente de les avoir, elle n’imaginait pas sa vie si elle avait été fille unique. Peut-être que son père aurait été plus tolérant ou quelque chose du genre, mais même si ça aurait pu changer quelque chose à leur relation, elle ne renoncerait pas à ça. Elle préférait avoir Lorcan et Aspen plutôt qu’un père qui tenait à elle au final.

Elle ne savait pas pourquoi il avait toujours semblé que c’était plus simple pour Aspen ou même pour Lorcan, au moins, avant qu’il s’avère n’être un transmutant. Peut-être bien qu’au final elle avait pris le mépris de son père et du coup, ça avait épargné ses cadets de connaitre la même chose. Si tel était le cas, alors peut-être bien que c’était une bonne chose que son père s’en soit pris à elle et non pas à eux deux. Elle avait l’impression Calista qu’elle pouvait bien tenir le coup, si au moins ça permettait à Lorcan et à Aspen de s’en sortir mieux qu’elle. Elle tenait à eux à ce point Calista, sans doute qu’elle serait prête à se prendre une balle pour eux, pour les protéger, pour les sauver ; quand bien même de toute évidence, ils s’en sortaient mieux qu’elle quand il était question de se défendre. Y avait des gens comme ça, pour qui on pourrait mourir sans hésiter, pour elle c’était eux deux. Alec aussi, sans un sens, même si de toute évidence pour l’heure, il était vraiment plus résistant qu’elle et que lui, la balle, elle ne lui ferait rien du tout. Quoi que, avec cette blessure qui ne semblait pas vouloir se refermer comme toutes les autres, y avait de quoi se poser des questions. « Peut-être bien ouais. Le fait qu’ils aient été les gamins les plus adorables du monde, ça a dû aider pas mal aussi. » Non, elle n’était définitivement pas objective quand il s’agissait de Lorcan et Aspen, mais c’était parce qu’elle était leur grande sœur, celle qui avait fait en sorte de remplacé du mieux qu’elle le pouvait leur mère, quand cette dernière avait décidé de se suicider parce que c’était la meilleure chose à faire quand on était un transmutant. Bien entendu. Son père, il partageait cet avis, c’était plus ou moins ce qu’il lui avait dit, dans leur bref échange par sms quand elle avait été encore à l’hôpital. Son père, il avait vraiment un problème avec cette histoire de transmutant et il ne changerait jamais, c’était bien trop tard pour lui. Alors c’était certain qu’elle serait mieux sans lui dans sa vie. « Ouais, t’as sûrement raison. En tout cas, ces derniers mois, j’peux confirmer que lui, il me manque pas. » Son père, depuis le temps qu’elle ne l’avait pas vu, il ne lui manquait pas, y avait pas un jour où elle s’était dit qu’elle avait bien envie de rendre visite à son père pour de bonnes raisons. Pour l’engueuler ouais, pour lui dire qu’elle le détestait aussi, mais certainement pas pour retisser des liens avec lui. Elle sursauta légèrement en entendant la sonnette de l’entrée. « Okay. » Elle lui adressa un sourire alors qu’il s’éloignait vers la porte d’entrée pour s’occuper de leur livraison. Elle jeta un léger coup d’œil à son portable, pour vérifier l’heure, ils étaient ponctuels au moins. Le temps passait vite finalement, quand on se décidait enfin à parler.
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Alec Lynch
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MessageSujet: Re: (calista/-18), the shipwreck that stranded me here   (calista/-18), the shipwreck that stranded me here - Page 5 Icon_minitimeSam 5 Nov 2016 - 19:58


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Les habitudes, quelles qu’elles soient, elles avaient tendance à avoir la vie dure : Alec était bien placé pour le savoir, alors qu’à dresser le bilan de son passé, il avait la nette impression que souvent, des erreurs l’avaient guidé aux mêmes endroits, presque sans même qu’il n’s’en rende compte. Les Lecter, Lancaster, Rhaena – il semblait parfois qu’il avait confié une part de sa confiance à des gens qui n’la méritaient pas ; le Gunpowder Squad, aujourd’hui, c’était c’groupe qui avait épluché tout un dossier sur lui, des informations qu’ils avaient emmagasinés avec la volonté de l’tuer – après tout, si quelqu’un comme Alistair Wolstenholme n’était pas capable de faire preuve de la moindre pitié, d’faire une exception pour ses enfants, pourquoi est-ce qu’il en aurait fait pour lui ? Il n’était qu’un hunter qui avait dévoué quatorze ans de sa vie à tout ça, choisissant de rejoindre leurs rangs pour faire une différence. Mais bien sûr, dans la tête des hunters – et c’était ce qu’il avait appris lui-même, alors comment pourrait-il critiquer quoique ce soit ? – les transmutants étaient coupables d’être des transmutants, bien plus que victimes d’une génétique qu’ils n’avaient pas demandé. Alec, lui, il s’débarrasserait volontiers de sa mutation ; bordel, il aurait même accepté de crever si ça lui avait été possible, plutôt que de devenir un immortel qui n’était bon qu’à ça – survivre envers et contre tout, sans vraiment pouvoir vivre selon ses choix. Ni la vengeance de Rhaena, ni la hargne assassine d’Alistair Wolstenholme ou du Gunpowder Squad dans son entièreté n’ferait la moindre différence ; et peut-être qu’ils le savaient déjà tous. Rhaena, de toute évidence, elle avait décidé d’adapter sa façon d’appréhender les choses, visant le cœur plutôt que le corps. Au moins, alors qu’ils étaient si loin de Radcliff, et que Calista était juste avec lui, Alec pouvait s’permettre de baisser sa garde, pour le temps que ça pourrait durer : ici, il n’avait pas besoin de s’imaginer les pires scénarios qui soient. Ils contre-attaquaient enfin, et en plus de cela, il y avait quand même fort à parier que la Dryden, peu importaient ses ressources, n’serait pas à même de les arrêter ici et maintenant. Elle, elle devait encore être à Radcliff, à faire il n’savait quoi – il s’en fichait bien. Probablement que tout c’qu’il pouvait espérer, c’était qu’il n’vienne pas à l’esprit de la brune de s’attaquer plus encore aux Wolstenholme, pour blesser Calista, les séparer tous les deux d’une quelconque manière, et rendre la blonde plus vulnérable. Parce que oui, si attaquer Calista était un moyen infiniment efficace pour l’atteindre lui, attaquer Lorcan ou Aspen, était, y’avait fort à parier, le parfait moyen de complètement tout remettre en question. Qu’est-ce qu’il se passerait, dans la tête de Calista, s’ils revenaient à Radcliff pour découvrir que pendant qu’elle avait été là, Rhaena – ou qui que ce soit d’autre – s’était attaquée à son frère ou sa sœur ? Peut-être que c’était aussi pour ça, dans c’genre de façon de pensée-là, qu’il avait mieux valu qu’ils n’prennent jamais de vacances pour souffler. Ca n’servait à rien, de vouloir souffler dans cette vie-là ; il suffisait juste de revenir rien qu’une seconde, pour que tout reparte dans tous les sens.

Alors ils n’étaient pas venus ici pour souffler – évidemment qu’ils n’seraient pas allés à Elizabethtown pour se détendre, ç’aurait été le dernier endroit du pays ou du monde entier qu’il aurait choisi, lui. Ils étaient là par précaution, devoir, responsabilité, toutes ces choses trop réelles qui guidaient leur vie jour après jour, et n’laissaient pas la moindre place à quelque fantaisie que ce soit : peut-être était-ce pour ça que l’amour n’survivait pas longtemps dans leurs existences à eux. Comme quoi, l’Alec de quatorze ans plus tôt avait eu raison, quand il s’était parfaitement contenté de vivre d’histoires aussi éphémères qu’une nuit, et de conquêtes dont il n’avait cure. Il avait été trop attaché à Calista, et voilà qu’ça mettait sa vie en danger maintenant, pour il n’savait quelle raison. Et quand c’n’était pas Rhaena, c’était des cons comme Alistair Wolstenholme qui lui faisaient littéralement péter un câble. Il aurait dû savoir, quand même, qu’il traçait un trait sur tout ça aussi, quand il avait décidé de commencer son entrainement pour devenir un hunter, avec l’aide de Felix. Le truc, c’était qu’il n’avait même plus ça maintenant ; il était juste un fugitif, baladé d’épreuve en épreuve, de mauvaise nouvelle en mauvaise nouvelle. Peut-être devrait-il rester ici plus longtemps, s’enterrer dans l’oubli avec cette maison ; c’n’était pas comme s’il avait grand-chose de mieux à Radcliff – et si c’était ici qu’il pouvait mettre un terme aux activités de Rhaena, pourquoi chercher plus loin ? Quoiqu’il en soit, quel que soit le désastre de sa vie, aider Calista, ou croire qu’il y arrivait au moins un peu, avait permis de détendre un peu plus l’atmosphère. Ouais, ça faisait du bien d’pouvoir lui parler comme ça – et ça faisait passer le temps plus vite, fallait croire. Claquant la porte derrière le livreur qui repartait, Alec prit soin de tout verrouiller à nouveau, avant de rejoindre Calista, lâchant un vague sourire : « Après l’effort, le réconfort. » il releva, dans une vague ironie, s’asseyant à nouveau. « On peut rester là. Ou-… je sais pas si tu veux faire ça bien. Même-… pour bosser, après, tu préfères peut-être une table. » il haussa les épaules, retenant un genre de ricanement : « J’sais que-… ça peut être bizarre. Crois-moi, ça l’est pour moi, plus que toi. Mais-… si tu veux quelque-chose… faut juste le dire. » en l’observant, il essaya de rassembler ses idées ; Calista l’avait accueilli chez lui – dans la mesure du possible – alors tout c’qu’il pouvait faire, même si c’était juste pour ce soir, c’était faire pareil, au moins un peu.   
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Calista Wolstenholme
Calista Wolstenholme

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SUR TH DEPUIS : 26/04/2014
MessageSujet: Re: (calista/-18), the shipwreck that stranded me here   (calista/-18), the shipwreck that stranded me here - Page 5 Icon_minitimeSam 5 Nov 2016 - 21:17

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alec lynch et calista wolstenholme


Etre loin de Radcliff, même si c’était juste ici à Elizabethtown, ça permettait quand même d’avoir un peu de recul sur tout le reste. Ouais ce n’était pas des vacances, ni l’occasion de prendre du bon temps loin de la ville. Si ça avait été des vacances, elle aurait choisi un endroit un peu mieux que ça quand même, quelque part où y avait du soleil, pourquoi pas la côte ouest s’il fallait rester sur le territoire américain. Si ça avait été un moment pour prendre du bon temps, y aurait eu un tas d’endroits où elle aurait voulu aller faire un tour ici, à Elizabethtown, avant d’aller s’enfoncer dans un bâtiment avec plein de types armés afin de voler des données sur un ordinateur. Elle aimait les ordinateurs et elle adorait quand ses talents d’informaticienne pouvaient servir à quelque chose, mais quand même. Mais ils avaient été là spécialement pour ça, pour entrer dans un bâtiment et récupérer des données, pas pour se détendre loin du bordel de Radcliff. Y avait eu une époque où elle aurait juré que s’absenter ne serait-ce que pour deux jours c’était prendre le risque de ne plus rien reconnaitre dans cette ville, entre les explosions et les monstres sortis de nulle part, il s’en était passé des trucs dans cette ville. Depuis quelques temps, ça semblait un peu plus calme, peut-être pas le paradis, mais ça faisait bien deux mois qu’y avait pas eu de grosses démolitions, c’était peut-être bon signe. C’était pas encore le paradis Radcliff, ça ne le serait peut-être jamais vraiment, malgré le changement de maire, mais c’était la maison quand même, ses origines, ses racines, alors y aurait peut-être toujours un truc qui la pousserait vers Radcliff, quand bien même s’en éloigner, même un petit peu, même pour quelque chose qu’on pourrait presque appeler ‘le boulot’ c’était pas trop mal quand même, surtout avec Alec, parce que forcément, avec n’importe qui d’autre, tout ça aurait été beaucoup moins appréciable.

Au moins, ils avaient enfin réussi à discuter un peu et elle avait réussi à livrer à quelqu'un ce qu'elle avait sur le cœur depuis trop longtemps maintenant. Des mois entier pendant lesquels c'était resté coincé en elle, alourdissant son cœur un peu plus chaque jour sans qu'elle ne soit fichue de s'en défaire. Ça avait beau faire d'eux des idiots qu'ils n'en parlent qu'aujourd'hui au lieu d’il y a six et trois mois, Calista elle se sentait quand même mieux, maintenant qu'elle avait réussi à lui parler. C'était Peut-être un bon début pour guérir toutes les plaies que le sang d’Alec n'avait pas pu refermer quand il avait soigné ses jambes. Y avait des miracles que le sang d’Alec ne pouvait pas faire de toute évidence. Elle y avait cru à un moment que retrouver ses jambes ça résoudrait tout, mais ça n'avait pas été le cas, bien entendu. Maintenant il lui semblait bien qu'elle repartirait de Elizabethtown dans il meilleur état d'esprit. C'était déjà ça de gagné, en plus des données qu’ils avaient réussi à prendre sur cet ordinateur et qui leur permettrait – elle l’espérait – d’en savoir plus sur Rhaena, ses motivations et peut-être sur ce qu’elle avait d’autre de prévu. C’était probablement ambitieux de penser que ces données pourraient leur apporter autant de réponse, mais fallait croire que Calista l’optimiste était définitivement de retour. « Au moins cette fois, le réconfort, il ne vient pas après une séance de sport intensif à même de m’filer des courbatures pendant des jours. » Parce qu’elle l’avait déjà entendu ce genre de phrases hein, quand il s’était amusé à la torturer en la forçant au sport, tout ça en l’échange de l’ouverture d’un compte instagram ; elle n’avait fait qu’essayer de le mettre à la page et elle l’avait payé cher. Au moins, à ce moment-là, les choses n’avaient pas encore explosées entre eux. Peut-être que d’un certain point de vu, ce qu’ils venaient de connaitre sur le terrain, c’était plus intensif que ces quelques séances de sport, plus risqué, plus réel, mais elle ne pensait pas qu’elle se taperait des courbatures, c’était déjà ça. « Euh. La table, ce sera probablement plus pratique. » Elle avait l’habitude de manger sur son canapé et de faire tout et n’importe quoi sur son ordinateur, depuis son canapé aussi, mais fallait quand même admettre que lorsqu’elle bossait en général, elle avait un bureau, ce qui rendait tout plus pratique. « Si ça t’ennuie pas, sinon je peux parfaitement m’adapter. » Parce que peut-être qu’il suffisait de demander comme il disait, mais en même temps, elle avait pas envie de le pousser à trop s’aventurer dans cette maison s’il n’en avait pas l’envie, qu’il ne s’en fasse pas pour elle, elle s’en sortirait dans tous les cas.
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Alec Lynch
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MessageSujet: Re: (calista/-18), the shipwreck that stranded me here   (calista/-18), the shipwreck that stranded me here - Page 5 Icon_minitimeSam 5 Nov 2016 - 22:49


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calista & alec

Il n’avait jamais particulièrement aimé avoir tort, Alec ; ça, c’était un trait de sa personnalité qui n’avait pas beaucoup changé avec les années, un genre d’égo déplacé qui le poussait parfois à la froideur. Il n’aimait pas réaliser qu’il avait eu tort, sans que personne ni quoique ce soit ne doive lui forcer ce point de vue comme une évidence : cette maison, elle parlait d’elle-même, exprimant des songes qui appartiendraient sans doute à ses parents, s’ils pouvaient encore exprimer quoique ce soit. Et pendant si longtemps, il s’était persuadé qu’ils auraient un genre de fierté pour la différence qu’il essayait de faire dans la société : mais alors qu’il y avait des photos ici ou là, dont il n’connaissait que trop bien l’emplacement et sentait presque la présence accusatrice, Alec s’doutait que ses parents n’auraient jamais voulu qu’il devienne un tueur. Pas même pour retrouver Lewis Duncan. Pas même pour sauver des vies comme il s’l’était si souvent dit : après tout, la morale que son père avait toujours essayé de lui inculquer, était toujours allée à l’opposé parfait du droit de prendre la vie de quelqu’un, parce qu’on le jugeait utile ou même nécessaire. Ouais, dans un état comme le Kentucky, les Lynch n’avaient pas été des partisans de la peine de mort, de la justice rendue de cette façon-là, et des fonctionnaires dictateurs qu’on voyait trop souvent dans les hunters. C’n’était pas si surprenant, à la fin, que tant de gens parmi les chasseurs aient décidé de suivre aveuglément un type comme Thaddeus Lancaster : et pourtant, il incarnait tout ce que le patriarche des Lynch aurait essayé d’arrêter. Peut-être était-ce pour ça que, malgré son appartenance aux chasseurs, ses convictions et même sa place parmi le Gunpowder Squad, Alec n’avait jamais fait pleinement confiance au maire de la ville. Et contre toute attente, il s’retrouvait aujourd’hui à se fier plus aisément à Isolde Saddler – une mutante – qu’à l’homme qui s’était dit militer contre les mutants pendant si longtemps. Non, à la fin, à mesure qu’il épluchait les plus sombres secrets de Lancaster et qu’il essayait d’alourdir les preuves contre lui afin qu’il reste en prison le plus longtemps possible, Alec découvrait les évidences qui auraient dû crever les yeux de tout le monde. Lancaster n’avait été qu’un pourri, prêt à manipuler le monde et les preuves, pour poursuivre un genre de vendetta qui avait fait bien plus de victimes que sa vengeance à lui ; des dommages collatéraux aussi, parfaitement humains, qui n’avaient rien demandé, mais avaient juste été sur son passage. Probablement même que la famille Hawkins n’avait été que la part visible d’un iceberg : et il y avait des gens qui détournaient volontiers le regard face à ça – comme Alistair Wolstenholme, ou les Lecter, si ça pouvait leur permettre d’agir sans conséquence et en toute liberté. Alec, lui, il n’pouvait pas se permettre de voir les choses comme ça : être ici, définitivement, ça lui remettait les pendules à l’heure bien plus que n’importe quelle vérité tombant lourdement sur lui à Radcliff. Peut-être bien qu’il devrait payer, pour c’qu’il avait fait ; pour avoir tué Johan Lachlan au milieu d’une assemblée de témoins, pour avoir tué d’autres gens dans la discrétion de la nuit, entouré par l’oubli et l’anonymat. Y’avait quand même tout un paradoxe, dans l’fait qu’il se soit vendu comme un chevalier de la justice en faisant tout ça, alors que lui-même, avait été un fugitif de cette même justice.

Alors non, techniquement, Alec, il n’avait pas particulièrement envie de traverser cette baraque et toutes les réalités qui y logeaient, en long en large et en travers. Mais avait-il vraiment le choix ? Peut-être était-ce une juste claque dans la face qu’il méritait plus que n’importe quoi d’autre ; que ferait-il, après tout, s’il devait aujourd’hui affronter le regard et le jugement de ses parents ? Ils avaient dû s’retourner dans leur tombe, à de nombreuses reprises. Au moins, peut-être bien que désormais, leur fils avait toute l’éternité pour se rattraper – et ce, dans le sens le plus réel qui soit. L’éternité, sans réduction de peine possible, sans changement, sans demi-tour, sans solution miracle pour l’en sortir. Une éternité dans laquelle il serait toujours, quoiqu’il arrive, à un tournant, seul – parce que tous les gens autour de lui viendraient irrémédiablement à crever avant lui, à cause des autres ou à cause du temps. A cause de Rhaena Dryden, d’Alistair Wolstenholme, ou d’quelqu’un d’autre encore inconnu ; à cause d’une maladie, d’un accident, ou juste à cause du temps, il perdrait Calista quoiqu’il en soit. Il perdrait tout l’monde ; et pourtant, c’n’était pas faute d’avoir accroché son existence au minimum d’autres possible. Et pourtant, se souvenir des bons moments avec Calista, ç’avait du bon, du réconfortant, de ces impressions qui lui arrachèrent un ricanement, avant qu’il ne hausse les sourcils : « Tu peux parler pour toi. » il releva, alors même qu’il sentait encore l’omniprésence de sa plaie toujours ouverte – ça faisait bien longtemps qu’il n’avait plus de courbatures, techniquement, mais il en avait enduré un certain paquet, et ce soir, sur le terrain, il avait été particulièrement productif : « Si t’en avais fait plus souvent, les courbatures seraient parties plus vite. Et puis, j’me souviens des fois où j’arrivais à faire en sorte que tu t’en plaignes plus. » et malgré le rire qui lui échappa, il réalisa bel et bien que cette phrase pouvait être interprétée dans bien des sens : au fond, elle avait aussi arrêté de râler sur ces-dites courbatures, à chaque fois que le réconfort avait juste été des heures tranquilles dans son canapé, ou un bon repas. Ca n’avait pas forcément été plus, même si les racines de ces souvenirs plongeaient profondément dans l’histoire de ce qu’ils n’étaient plus. Elle n’faisait probablement plus de sport de son côté, Calista, et la page instagram créée en échange était devenue cette zone dormante qu’il avait oublié. Comme quoi, y’avait pas mal de choses qui arrivaient à leur fin prématurément. « On peut aller dans la cuisine. » il enchaina, détournant le regard pour se relever, reprenant le sachet de leur repas, et attendant que Calista rassemble ce dont elle aurait besoin, elle. Il la guida vers une porte, qui ouvrit sur la fameuse cuisine, grande, luxueuse et silencieuse comme le reste de la maison – il y avait là, une longue lignée du plan de travail, aménagée en comptoir, là où sa famille avait généralement pris les repas rapides qui étaient indispensables dans la journée. Dans la pièce voisine, sur laquelle la cuisine était ouverte en grand, se trouvait là, la salle à manger, avec l’imposante table où ils avaient plus souvent accueilli des gens, que mangé tous les trois en comité restreint. Tant d’endroits familiers et étrangers à la fois.
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Calista Wolstenholme
Calista Wolstenholme

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MessageSujet: Re: (calista/-18), the shipwreck that stranded me here   (calista/-18), the shipwreck that stranded me here - Page 5 Icon_minitimeDim 6 Nov 2016 - 0:38

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Elle ne serait pas à l’aise non plus, Calista, si elle devait se retrouver dans le manoir Wostenholme, seule avec Alec. Il ressemblait en bien des points à cette maison, c’était grand, imposant, les choses toujours posées parfaitement à leur place presque comme si personne ne vivait là-dedans, même avec trois enfants, souvent, la baraque elle avait eu ses airs de maison toujours trop propre. Maintenant, y avait plus que son père, encore moins de risque alors qu’un truc traîne dans un endroit où il ne devrait pas être. Rien que ça, cette ambiance qui se dégageait de ce genre de maison, ça suffisait à la mettre un peu mal à l’aise Calista. Elle avait grandi là-dedans et plus les années étaient passées, plus ça l’avait dérangée. Y avait eu que sa chambre qui avait eu une petite touche personnelle, notamment après la mort de sa mère, parce qu’elle en avait eu besoin et que son père, il n’avait jamais passé assez de temps dans sa chambre pour remarquer ce qu’elle avait pu en faire. Ça n’avait pas été grand-chose, par rapport à la façon dont elle personnalisé son appartement. Elle en avait eu besoin, en quittant la baraque de son père, de se faire un chez elle qui lui ressemblerait plus et pour le coup, c’était vraiment facile de deviner qui était Calista Wolstenholme juste en faisant le tour de son appartement. C’était mieux comme ça d’après elle. Elle n’aimerait pas non plus se retrouver dans le manoir Wolstenholme avec Alec, à cause de l’histoire qu’il y avait là-dedans, y avait des tas de beaux souvenirs dont elle serait ravis de parler mais y en avait d’autres qui venaient facilement tout gâcher. Elle pouvait bien se douter qu’il devait ressentir quelque chose dans ce gout là aussi Alec, dans cette maison. Les bons souvenirs qui revenaient, pour être rapidement gâchés par ceux qui avaient ruinés sa vie. Ça devait être difficile et elle n’avait bien entendu, pas envie qu’il se fasse du mal en restant ici, alors dans le fond, de pas trop s’avancer au milieu des souvenirs potentiellement douloureux d’Alec, ça ne l’aurait pas dérangée elle, elle pouvait se contenter d’un canapé, si c’était mieux comme ça pour lui.

Les souvenirs, ça pouvait être compliqué à gérer. Calista, elle savait qu’elle en avait des bons, comme des mauvais, du genre de ceux qui avaient trop souvent guidé sa vie, parce qu’ils étaient solidement imprégné dans son esprit, les regards de son père, ses mots, tout ce qui lui avait du mal à elle, c’était là dans un coin de sa tête et ça ne voulait pas partir, ils étaient bien souvent associé à ce fameux manoir Wolstenholme, dans lequel elle n’avait plus mis les pieds depuis bien longtemps. Tant mieux sans toute. Elle en avait aussi des bons des souvenirs et bizarrement ceux des séances de sport avec Alec, ils étaient plutôt pas mal. Elle n’avait jamais été très sportive Calista, ou du moins, elle ne l’était plus depuis qu’elle avait abandonné le terrain, avant ça il avait bien fallu qu’elle se force ; mais forcément avec Alec, ça avait été pas si terrible que ça, malgré les courbatures, malgré les plaintes. « C’est vrai. L’avantage d’être l’informaticienne. » Elle haussa les épaules. Informaticienne, c’était pas un métier à risque de toute évidence et elle n’avait pas prétendu être autre chose, aujourd’hui sur le terrain. Elle ne prétendait plus être autre chose depuis longtemps. Même au commissariat, au milieu des flics qui se prenait des coups, des balles ou autres blessures diverses et variées, elle avait eu l’avantage d’être l’informaticienne qui rentrait chez elle après le boulot, complètement indemne. Sauf cette fois où elle s’était pris une balle. Mais ça n’avait été qu’une fois et sans doute parce qu’elle avait outrepassé son statut d’informaticienne en jouant les espionnes. « Je sais, tu l’as déjà dit, j’aurais continué, si elles s’étaient décidées à partir plus vite. » Evidemment hein, c’était parce que les courbatures n’avaient pas été assez sympa pour partir rapidement, qu’elle avait arrêté le sport, certainement pas de sa faute à elle. « Ouais, je crois bien que t’es la seule personne au monde à avoir toujours trouvé un moyen de me faire arrêter de râler. » Au moins sur les trucs de ce style ; les courbatures, le fait qu’il fasse trop chaud, au contraire trop froid, Calista elle râlait facilement sur ce genre de trucs, mais Alec, il avait toujours su faire stopper ses plaintes, celles-là, au moins. Elle quitta le canapé après Alec, ramassant son ordinateur, sa tablette et son portable – elle s’étalait quand même vachement vite – pour le suivre jusque dans la cuisine, encore une pièce bien imposante. Elle posa tout ce qu’elle avait dans les mains sur un coin du plan de travail gigantesque, avant de s’installer sur une chaise. Ça aussi, ça lui rappelait un peu la cuisine des Wolstenholme, beaucoup trop grande pour cinq personnes d’après elle et pleine d’ustensiles, qu’y avait bien que Lorcan qui saurait ce que c’est et à quoi ça peut servir. Sa cuisine à elle, elle n’était pas très grande et aussi, pas très utilisée pour autre chose que pour réchauffer des plats tous prêts. Au moins ce soir, ils n’avaient même pas besoin de faire ça, parce que le repas venait de leur être livré.
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Alec Lynch
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MessageSujet: Re: (calista/-18), the shipwreck that stranded me here   (calista/-18), the shipwreck that stranded me here - Page 5 Icon_minitimeDim 6 Nov 2016 - 2:34


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En trente-quatre années, sans prétention, Alec avait eu le temps d’en amasser tout un tas, des remords. De ça et aussi tout un tas d’impressions et de ressentis plus ou moins similaires, pas forcément agréables à endurer au quotidien. Mais au fond, qu’il soit ici à Elizabethtown ou à Radcliff, l’ambiance, la guerre qui se jouait entre ses tripes et sa tête, elle n’changeait pas beaucoup : ici, y’avait juste les souvenirs qui étaient plus évidents, les images qui criaient dans les photos qu’il évitait du regard, ou les réminiscences qui pouvaient surgir d’un coin ou de l’autre de la pièce. Il avait été un connard avant de devenir un hunter, un coureur de jupons, inconsidéré et immature, qui avait vivoté sans jamais en assumer les conséquences, jouant avec l’existence des autres tout autant qu’avec la sienne à lui. Alors même de cette époque-là, il en avait, des remords et des culpabilités – c’était juste que c’n’était pas grand-chose, en comparaison de ce qui s’était amoncelé depuis. Et quand on vivait comme ça, c’n’était certainement pas facile de s’dire que ça pouvait se poursuivre indéfiniment : était-il juste condamné à être un genre d’immortel, qui plongerait toujours tête la première dans une quête qui ramènerait des remords jusqu’à lui, après un certain temps, quand tout son être ne l’supporterait plus ? Quoique. S’il n’s’était pas réveillé mutant du jour au lendemain, y’aurait fort à parier qu’Alec serait encore aujourd’hui un hunter convaincu – qu’il n’se mente pas, c’était aussi simple que ça. C’avait été la mort de ses parents qui l’avait forcé à changer à ses vingt ans, et aujourd’hui, c’était sa mutation qui lui ouvrait les yeux. Paradoxalement. Cruellement. On disait bien qu’il fallait encaisser des épreuves et survivre à celles-ci pour trouver une moindre raison ; mais Alec, il en avait déjà marre d’endurer, d’survivre, de voir sa vie être chamboulée sans qu’il n’en ait décidé quoique ce soit, et d’devoir juste faire avec. Peut-être était-ce pour ça que la balle dans la tête, ça n’avait pas été une option si monstrueuse et inhumaine quand il s’était découvert être c’qu’il était : mais fallait croire que ç’avait été trop tard. Heureusement pour sa fierté, le Lynch n’s’était jamais vu particulièrement courageux et plein d’entrain ; il était juste endurant dans un certain genre, prêt à encaisser, mais pas vraiment à s’révéler être plus fort, plus vaillant, mieux grâce à tout cela. Au contraire, maintenant, il était juste à vif, et les rares espoirs qu’il avait essayé de s’construire dans le néant, n’avaient finalement été que des échecs cuisants. Au mieux, des déceptions. Au pire, des trahisons. La trahison de son meilleur ami, et de la famille de chasseurs qu’il avait suivi si aveuglément d’ici jusqu’à Radcliff. La déception qui raclait encore sa gorge avec sévérité, quand il attardait son regard trop longtemps sur Calista. Etait-il déçu d’elle ? Non, pas forcément. Déçu d’avoir échoué ? Peut-être bien, quand bien même il avait toujours su qu’y’avait des signes avant-coureurs – il n’avait jamais été fait pour les histoires d’amour, ces trucs trop compliqués, trop longs, trop intimement gravés dans son être. S’il n’avait jamais eu la fibre en lui-même pour vivre comme ça, pourquoi essayer d’voir les choses différemment maintenant ? Juste parce qu’il était paumé, chargé d’indécisions ? Sur l’moment, ç’avait semblé être une bonne raison – un genre de table-rase pour commencer quelque-chose. Mais fallait croire qu’y’avait des parties d’lui qui n’étaient pas faites pour changer.

Alors au beau milieu de leurs répliques, Alec il s’rendit surtout compte d’au combien c’était plus douloureux, malgré les apparences, d’parler de lui et Calista, que d’être ici. Peut-être était-ce parce que les plaies cuisantes étaient encore fraiches, alors même que ça faisait quatorze ans, qu’chaque matin il se levait pour se rappeler qu’il était loin de l’Alec qui avait vécu à Elizabethtown, que ses parents étaient morts, et qu’il était juste… seul. Peut-être avait-ce été une mauvaise idée, tout ça ; peut-être qu’il n’avait pas eu assez d’temps. Alec, il n’était bon qu’à osciller au bord d’un gouffre dans lequel il n’arrivait pas à se jeter : d’toute manière, pourquoi devrait-il en avoir envie ? Pour donner des bonnes raisons à Rhaena de vouloir s’en prendre à Calista ? Pour vivre tous les jours un amour qui s’retournerait irrémédiablement contre lui, parce qu’elle vieillirait, et que lui, il était là, suspendu à l’inexistence de l’éternité ? Pour qu’ils soient à Radcliff, et qu’il n’y ait à attendre que le prochain jour de merde qui leur imposerait quelque-chose de nouveau ? Fallait quand même admettre que vivre en solo, ça réduisait les chances d’être blessé, déçu, triste ou impuissant. Ça réduisait les chances à tout, évidemment. Parfois, il s’disait qu’il n’aurait jamais dû perdre de la tête toutes ces choses, qu’il n’aurait jamais dû oublier l’évidence d’un sort qui s’était déjà joué ; il avait déjà été un transmutant lorsqu’ils avaient commencé les choses, Calista et lui. Et sûrement que ç’n’aurait pas dû source d’un quelconque espoir, d’une croyance qu’ils trouveraient quelque-chose, parce que par miracle ils s’aimaient. Ç’aurait dû être tout l’inverse, et à la fin, peut-être que les blessures de Calista n’auraient pas guéri aussi vite, et peut-être qu’elle n’se serait jamais pris ce vaccin dans les veines. Pour sûr, elle n’aurait jamais été enceinte pour commencer. Comme quoi, les scénarios d’une catastrophe, ils pouvaient être réécrits dans tous les sens tragiques possibles et imaginables. Et lui, il avait été assez stupide, et peut-être contaminé par l’idéalisme de Calista pour croire que les choses pouvaient marcher : ils avaient été heureux, dans ces moments sporadiques, perdus dans le malheur. Et parfois, quand il l’avait forcée à faire du sport comme elle disait, ils avaient juste ri – il s’était foutu de sa gueule, et elle avait râlé, sans pour autant que ça ait quoique ce soit à voir avec les merdes qui s’étaient amoncelées sur eux. Et pendant ces temps-là, il y avait cru. Peut-être. « T’aurais jamais eu de crampes si t’avais fait les mouvements correctement, des fois. » il leva les yeux au ciel, dans un vague sourire, c’était facile de revenir sur les moments aisés et évidents, c’n’était pas pour rien que c’était le seul contenu sur sa fameuse page instagram, ce qui avait plutôt bien enduré les misères de leur histoire. « Ouais, je trouvais toujours un moyen parce que j’savais exactement ce qui te ferait arrêter de râler. » des petites attentions comme du réconfort après l’effort. Et des sushis, c’était pas si mal comme récompense : arrivés dans la cuisine, Alec contourna le comptoir où Calista s’était installée, trouvant des assiettes au cas où, les couverts, essuyant le tout avec un torchon qu’il avait également trouvé instantanément. Sa mère s’était toujours targuée d’être organisée comme ça, précisément et posément, tant et si bien que même après quatorze ans passés à fuir cette maison, c’était comme si Alec n’était jamais parti. Un songe qui le prit, insidieusement, avant qu’il ne le chasse, se raclant la gorge. « Le vin est en bas, si t’en veux toujours... » il proposa, dans un haussement d’épaules ; « Quoique, ce serait le désavantage à être l’informaticienne, puisque toi t’as pas encore fait des efforts, peut-être qu’il faut que tu restes sobre. » la taquina-t-il, dans une œillade amusée. Il avait promis le vin de prime-abord, alors il n’allait pas revenir dessus, mais bon, c’était naturel chez lui, parfois, d’juste embêter Calista pour la façon dont ça détendait l’atmosphère.
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Calista Wolstenholme
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MessageSujet: Re: (calista/-18), the shipwreck that stranded me here   (calista/-18), the shipwreck that stranded me here - Page 5 Icon_minitimeDim 6 Nov 2016 - 14:25

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Calista elle avait toujours été du genre optimiste. Au moins avant que tout un tas de merde ne lui tombe dessus et qu'elle se retrouve coincée au milieu de tout un tas de ressentiments dans lequel elle n'avait pas réussi à faire le tri. Mais, avant ça, elle l'avait été optimiste, même avec son père alors qu'elle s'était vraiment accrochée à l'idée de réussir, un jour à le rendre au moins un peu fier d'elle. Elle avait lutté pendant des années pour y parvenir et elle avait fini par se rendre compte, récemment que c'était peine perdue. Elle avait été optimiste avec Alec aussi. Parce qu'elle avait cru – elle croyait encore – que sa mutation ce n'était pas forcément une fatalité mais qu'il devait y avoir quelque part un moyen de s'en débarrasser. Sinon quoi ? Elle y avait pensé mine de rien pendant ces quelques mois qu'elle avait passé paralysée. Sinon elle aurait aimé être celle qui l'aurait partir. Dans six ans ou dix ans s'il avait fallu qu'ils décident que c'était leur date limite. Elle aurait voulu être capable à ce moment-là de simplement faire ses bagages et disparaître en se disant que ce serait forcément mieux pour lui. Mais en vérité elle ne sait même pas si elle en aurait été capable. Elle avait fini par se dire que ça n'avait pas d'importance parce qu'ils allaient trouver cette solution et que tout irait bien. Maintenant elle pouvait au moins se dire qu'après tout ce qui s'était passé entre eux, ils n'auraient pas l'occasion de connaître ça, dans dix ans plus ou moins. Mais elle ne laissait pas tomber pour autant. Elle ne laisserait jamais tomber avant d'être morte et enterrée. Et elle espérait bien que ça, ça prendrait encore de nombreuses et longue années, même si y avait des connasses comme Rhaena qui semblaient décidées à écourter son temps de vie.

Elle ne savait pas si tout ça, ça voulait dire que c’était mieux comme ça. Quand ils s’étaient séparés, ça avait été parce que ‘peut-être que ça valait mieux comme ça. Aujourd’hui, avec plusieurs mois de recul et beaucoup de temps passé à y réfléchir, elle n’avait toujours pas la certitude que c’était vraiment mieux comme ça. Parce que pendant ces trois qui venaient de s’écouler, il lui avait manqué, ça lui avait brisé le cœur, de constater jour après jour qu’il ne faisait plus partie de sa vie et qu’elle ne savait même pas où aller pour le retrouver. Elle s’était sentie avoir besoin de lui si souvent, parce que c’était Alec et qu’elle s’était toujours sentie mieux, avec lui. Mais en même temps, c’était égoïste de penser comme ça, parce que lui, y avait cette mutation qui le paralysait, tout comme elle avait été paralysée pendant des mois, alors elle ne pouvait même plus lui demander d’y croire, là où elle, elle n’avait pas été assez forte pour le faire, quand c’était lui qui le lui avait demandé. Alors c’était égoïste de sa part de ne pas avoir envie que cette histoire entre eux deux alors que c’était probablement mieux pour lui. C’était pas un truc dans ce genre l’amour dans le fond ? Etre capable de faire passer l’autre avant soit même ? Peut-être alors que ça aurait été une preuve d’amour ultime si elle en avait été capable, aujourd’hui ou dans dix ans de simplement laisser tomber. Mais c’était au-delà de ses forces, encore plus sans doute quand ils reparlaient comme ça des bons moments qu’ils avaient pu passer ensemble, parce que malgré les trucs pourris qui leur étaient tombés dessus, heureusement, ils avaient aussi eu des bons moments. Et pas que des moments où elle avait été condamnée à faire des exercices physiques qui l’avaient épuisée en moins de deux minutes. « J’’ai toujours fait de mon mieux, j’y peux rien si c’est trop dur pour moi. » Elle avait toujours relevé le défi, sans le faire qu’à moitié, même si son corps devait souffrir après. Mais ouais, elle était pas douée, c’était un fait, alors des fois, même avec toute la bonne volonté du monde, elle faisait tout de travers, c’était ce qui avait exaspéré son père, des années plus tôt, quand il avait essayé de entrainement. « Tu m’connais si bien. » Mieux que personne sans doute, parce qu’en plus des quelques mois qu’ils avaient passé ensemble, ils avaient été coéquipiers pendant un long moment, alors ouais, il la connaissait vraiment bien. Dans la cuisine, elle laissa Alec faire, elle aurait bien voulu l’aider, mais bon elle ne connaissait pas la maison contrairement à lui, alors elle ne pouvait pas être d’une grande aide. Elle se contenta alors d’ouvrir le sachet pour partager les commandes. Elle rigola suite à la réplique du jeune homme avant de hausser les épaules. « Bha y a aussi un avantage à être Calista Wolstenholme, c’est que l’informatique, j’peux presque que le faire en dormant, alors c’est pas un peu d’alcool qui va m’arrêter. » Et puis de toute façon, elle n’allait pas avaler la bouteille toute seule hein, sans quoi ouais, peut-être que même être Calista Wolstenholme, au bout d’un moment, ça ne l’aiderait pas, mais bon, elle n’était pas venue ici pour se prendre une bonne cuite, elle savait être raisonnable.
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Alec Lynch
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MessageSujet: Re: (calista/-18), the shipwreck that stranded me here   (calista/-18), the shipwreck that stranded me here - Page 5 Icon_minitimeDim 6 Nov 2016 - 18:04


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Etre un fataliste, il voulait bien le croire, avait toujours sauvegardé à Alec la probabilité de tomber de haut. Les rares espoirs qu’il avait osés avoir à quelques tournants dans sa vie, en étaient des preuves supplémentaires, qui s’amoncelaient sur sa mémoire comme sur son être. Et ainsi, il se retrouvait déjà à trente-quatre ans, à avoir bien du mal à imaginer l’éternité qui s’étendait devant lui. Il n’pouvait pas vraiment voir comment il pourrait l’endurer, encaissant les coups durs tout en sachant qu’il n’pourrait pas y échapper, quoiqu’il en soit. Les mauvaises nouvelles, les tournures décevantes dans certaines histoires, elles étaient accrochées à sa peau et à ses chairs où qu’il aille, et quoiqu’il fasse : les impressions rancunières qu’il avait à l’égard de la chasse, par exemple. Ou celles, tristes, dépitées, qu’il avait à chaque fois qu’il ressassait ce qui était si lointain, et pourtant encore trop frais dans sa tête, dans son cœur brisé. Au moins, le pragmatisme qui le rattrapait comme une armure enveloppant son être pour le préserver, lui permettait de s’dire que c’était mieux comme ça, qu’y’avait eu trop de signes avant-coureurs, que ç’avait été stupide de se lancer tout court, alors qu’il avait encore été un transmutant, promis à ne ni vieillir, ni mourir, pendant que les mois eux, continuaient de défiler. La réalité, elle allégeait ses peines, au moins un peu, quand il s’disait que c’était préférable que ce soit passé au bout de trois ans, plutôt que plus tard encore, quand ils auraient été assez bêtes et idéalistes pour se construire des rêves qu’ils n’auraient jamais pu avoir : au moins, là, ils avaient juste touché le fond, et la seule perspective d’avenir qu’ils avaient eue, il semblait que ç’avait été de continuer d’gratter, creuser, pour s’enfoncer plus encore dans les méandres d’une relation qui leur avait coûté. Calista, elle n’avait qu’à tourner la page, avec ses nouvelles jambes, ses nouvelles perspectives et résolutions de vie ; y’avait bien un brin de rancœur, d’orgueil mal placé en Alec, qui lui murmurait des mots presque véhéments de la sorte. S’il n’s’était pas tant préoccupé d’elle, il aurait presque pu dire que c’était injuste, qu’alors qu’elle ait baissé les bras, la solution de soit présentée comme ça, miraculée et miraculeuse, parce qu’un beau jour, son sang avait fait effet dans les veines de la jeune femme, sans explication et sans justification. Sûrement qu’insidieusement alors, il avait baissé les bras lui aussi – c’était plus facile de l’faire quand tout ce à quoi il pouvait penser, c’était qu’il y avait une timbrée qui voulait sa mort, et que d’toute manière, la solitude était si ancrée en lui, que c’n’était pas comme s’il avait quelque-chose d’autre, quelqu’un d’autre à perdre encore. Ses craintes vis-à-vis de tout ça, elles avaient été orientées vers Felix, vers Calista avant tous les autres : et lentement mais sûrement, leurs chemins de vie en commun s’étaient détachés l’un de l’autre – le Lecter était déjà loin, et c’n’était sans doute qu’une question de temps avant qu’il en soit de même pour la Wolstenholme.

Alors peut-être bien qu’il devrait chercher un autre informaticien quelque-part ; et encore, et encore le faire, s’adaptant avec le temps qui avançait, sans que sa vie ne change en quoique ce soit. Parce qu’il aurait toujours trente-quatre ans ; et que probablement, tout c’qu’il pouvait espérer, c’était qu’il continue d’s’adapter, plutôt que de s’figer dans un temps poussiéreux et obsolète, comme l’avait fait Aloys de Miribel. Et pourtant, il n’avait déjà jamais trop été avec son temps : toutes les occupations aisément jugées désuètes et inutiles dans sa vie de chasseur, il les avait abandonnées depuis bien longtemps, alors y’avait tout un tas de gadgets et de petits trucs à la mode auxquels il n’comprenait pas grand-chose déjà. Une âpre expérience, de laquelle il gardait lui aussi des souvenirs, lors de son séjour chez Calista. Après tout, si elle n’avait pas aimé qu’il la pousse à faire du sport, y’avait eu des choses qu’il avait dû faire parce qu’il avait vécu dans son univers, parce qu’il avait essayé qui ne lui avaient pas forcément plu non plus. Sûrement que là-dehors, il devait y avoir des gens plus à même de la comprendre, d’vivre comme elle, et d’au moins la compléter d’cette façon-là ; avec le temps, peut-être même qu’elle finirait par s’dire qu’il n’était pas une si grosse perte que cela, Alec. Ici, tout c’qu’il devait lui rappeler, c’n’était rien d’autre que la froideur dans laquelle elle avait grandi, et qui avait créé autant de dommages qu’Alistair Wolstenholme lui-même. C’était un peu comme le reste, au bout d’un moment, quand y’avait des signes trop évidents, fallait peut-être… arrêter d’essayer d’combattre les choses. Et il essayait, lui, d’penser comme ça en boucle, depuis trois mois, depuis qu’il avait vue Calista à nouveau, quelques heures plus tôt – des vieilles paroles qu’il s’était dites aussi dans son exil, juste après la découverte de son pouvoir, alors qu’il avait juste disparu sans crier gare. Il espérait bien qu’au bout d’un moment, se l’répéter, encore et encore, allait faire fleurir tout ça comme une évidence dans sa tête, et ce serait juste comme ça. Il la connaissait si bien, ouais, c’était facile de dire les choses comme ça, même s’il accrocha son regard à elle, haussant vaguement les épaules, comme pour balayer cette idée, juste dans un coin, loin de tout ce qui aurait pu être intime ou juste entre eux. « J’suis sûr que c’est le cas pour beaucoup d’gens. » il signifia simplement, « T’es un livre ouvert. » et pas dans le sens péjoratif ou mauvais du terme. Au contraire ; quand il n’avait été que distance, méfiance et froideur pendant si longtemps, le naturel chaleureux et ouvert aux autres de Calista n’avait été que réconfortant. Elle n’avait jamais menti, elle n’avait jamais prétendu être quelqu’un qu’elle n’était pas ; et il suffisait d’faire un pas dans son appartement pour tout connaître d’elle dans les grandes lignes. C’était rare, les gens comme ça. Surtout dans leurs vies. « Okay, alors, si tu te crois à la hauteur… » parvint-il à plaisanter, arquant un sourcil comme s’il feignait le scepticisme, désignant une porte qui se trouvait un peu plus loin : « Y’a pas de raison que j’sois le seul à me les geler là-en-bas. On peut toujours se consoler en s’disant que le vin aura bien vieilli. » et c’était sûrement la seule blague qu’il aurait l’esprit de faire, sur le temps qui était passé : c’était vrai que quatorze ans, c’était une bonne période pour vieillir, pour certains vins. Quoique, d’autres devaient être ruinés désormais. Atteignant la porte, il la déverrouilla, pour allumer la lumière sur une cage d’escalier loin de ressembler à celles des caves normales ; s’il devait y avoir des araignées ou de la saleté là-en-bas, ce n’serait qu’à cause du temps qui était passé. Autrement, ç’avait été comme partout dans cette maison, tiré à quatre épingles : la cave à vin avait fait partie intégrante de la maison d’aussi loin qu’il s’en souvenait, le meilleur endroit pour que son père impressionne certains clients. Forcément, une pièce bien garnie alors, où ils auraient l’embarras du choix – presque trop, pour qu’il sache c’qu’il voulait, lui.
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Calista Wolstenholme
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MessageSujet: Re: (calista/-18), the shipwreck that stranded me here   (calista/-18), the shipwreck that stranded me here - Page 5 Icon_minitimeDim 6 Nov 2016 - 23:47

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Tourner la page, c’était peut-être facile pour un grand nombre de personne, ça n’avait jamais été particulièrement évident pour Calista. Elle s’en rendait bien compte, là, au fil des jours qui passaient depuis qu’Alec était parti et qu’y avait pas moyen pour qu’elle se contente de se dire que cette histoire appartenait au passé et qu’il fallait bien qu’elle avance. Trois mois, c’était peut-être trop court, mais même ça elle n’arrivait pas à se le dire. Y en aurait probablement qui lui dirait qu’elle n’avait que vingt-huit ans, encore de longues années de vie devant elle et donc, largement le temps de se remettre de cette rupture pour se trouver quelqu’un d’autre. Mais à l’heure actuelle, Calista, elle ne voulait pas quelqu’un d’autre. Elle s’en fichait des autres. Elle était peut-être cette fille capricieuse en amour qui ne voulait pas lâcher prise alors même qu’on lui avait dit que c’était fini. Le pire dans tout ça, c’était qu’elle n’avait jamais été comme ça. Elle en avait connu des histoires d’amour et elles s’étaient toutes terminées au bout d’un moment, pour des raisons diverses et variées, mais jamais elle n’avait ressenti cette impression d’être complètement incapable d’aller de l’avant. C’était peut-être parce que malgré les douleurs de ses ruptures précédentes, elle avait toujours eu l’impression d’avoir fait le tour de sa relation, des possibilités qu’elle avait de construire quelque chose avec cette personne et qu’elle était assez d’accord sur le fait que c’était complètement fini, qu’y avait plus rien à faire. Avec Alec, c’était différent. Elle avait plus l’impression que la fin de leur histoire s’imposait à elle comme un truc cruel et douloureux sur lequel elle n’avait absolument aucun pouvoir. Non, elle n’avait pas fait le tour de cette histoire, encore moins alors qu’elle avait eu l’impression qu’elle avait été sur pause pendant plusieurs mois, à cause d’elle et de la façon dont elle s’était renfermée sur elle-même. Elle n’avait pas choisi que ce soit fini, elle n’avait pas décidé, c’était juste arrivé comme ça, comme tout le reste des trucs qui craignait dans sa vie. Tourner la page, c’était bien, mais la tourner avant la fin, ça manquait de sens.

S’ils ne pouvaient pas être en couple, comme ils l’avaient pendant quelques mois, ça ne voulait pas dire qu’y avait rien à sauver, ils pouvaient encore être amis, alliés, ça avait toujours bien marché ça. Encore une fois, ce qu’ils avaient accompli aujourd’hui, ça en était bien la preuve. Elle avait l’impression qu’elle avait besoin de lui dans sa vie et même si c’était lui qui avait ramené Rhaena à Radcliff, même si c’était parce qu’elle était liée à lui que cette dernière voulait la tuer, y avait rien qui pourrait changer ça. Ses sentiments, ils étaient là, ancrés en elle avec une telle force, qu’elle n’imaginait vraiment pas qu’ils puissent disparaitre un jour. Elle se sentait bien quand elle était avec lui, même là dans cette maison, malgré la légère gêne qu’elle pouvait ressentir dans ces lieux, y avait quelque chose qui faisait qu’elle se sentait mieux, ici avec lui, que n’importe où ailleurs, avec n’importe qui d’autre. Elle les chérissait, les souvenirs qu’elle avait de leurs moments où tout allait à peu près entre eux, même si ceux qu’ils évoquaient là, c’était elle en train de faire du sport, peut-être bien qu’elle y aurait pris gout si elle avait continué, elle s’était quand même souvent amusée, avec lui, malgré toute ses plaintes. Mais ça faisait partie des nombreux trucs qui sans Alec, n’avaient plus d’intérêt, alors elle était aussi bien allongée sur son canapé branchée sur netflix. « J’en suis pas si sûre. » Ils étaient différents, Alec et elle, sur bien des points, mais, même si y avait un tas de truc qu’elle avait gardé étroitement en elle pendant tout ce temps, tout le reste, tous les petits trucs qu’elle n’avait pas simplement enfoui, il avait su les saisir et ce depuis bien avant qu’ils soient en couple. Elle était certaine qu’y avait même des trucs d’elle que Lorcan et Aspen ignorait. Quant à Elsa, elle avait beau être sa meilleure amie, elles avaient du temps à rattraper toutes les deux. Peut-être qu’elle était un livre ouvert, mais dans ce cas, y avait qu’Alec qui avait su lire les petits trucs entre les lignes. Elle laissa échapper un ricanement à la réplique du jeune homme. « Evidemment que je le suis. » Un verre de vin, des données à décrypter, c’était pas le secret d’une soirée parfaitement réussie ? Ces soirées seules chez elle, en tout cas, elle les aimait comme ça. Elle arqua un sourcil alors qu’il lui désignait la cave. « Quoi ? Tu veux que je vienne dans cette cave avec toi ? » Elle n’avait pas trop envie d’aller à la cave elle, y avait mieux comme endroit de toute évidence. Est-ce qu’il fallait qu’elle soit à la hauteur de ça aussi ? Au moins avec Alec elle se laissait prendre au jeu, si bien qu’elle laissa échapper un long soupire, le sourire aux lèvres avant de se lever de sa chaise pour rejoindre Alec. « J’espère qu’y a pas de rats en bas. J’aime pas les rats. Ils ont l’air méchant et mesquin. » Elle n’était pas phobique, mais elle préférait qu’ils restent loin d’elle les rats. Les souris aussi d’ailleurs. « J’cois que je préfère encore les araignées, tant qu’elles sont pas de la même taille que le rat. » En même temps s’il devait avoir des araignées de la taille d’un rat dans cette cave, faudrait s’inquiéter quand même. « Tu passes devant quand même. » Elle voulait bien l’accompagner pour pas qu’il soit le seul à se les peler là-dedans, mais elle ne voulait pas y aller en première. Son courage avait des limites et elles n’étaient pas franchement difficiles à dépasser.
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Alec Lynch
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MessageSujet: Re: (calista/-18), the shipwreck that stranded me here   (calista/-18), the shipwreck that stranded me here - Page 5 Icon_minitimeLun 7 Nov 2016 - 1:32


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Clairement, au-delà des apparences, de ce qui était évident car relié à un devoir qu’il s’devait de s’imposer, Alec, il n’savait pas ce qu’il pouvait bien vouloir. Est-c’que, si ce n’était qu’une question de choix, il aurait bondi à nouveau sur la possibilité de redevenir un couple avec Calista ? Il n’pouvait pas le dire, tant y’avait d’obstacles qui obstruaient le chemin entre la clairvoyance, et la réalité. Il était toujours un mutant, ça, c’était une des raisons principales qui pourrait le retenir – celle qui avait semblé si désuète fut un temps, quand les espoirs avaient été faciles. Mais maintenant, y’avait ça aussi ; l’fait qu’insidieusement, tout ce qui s’était fané d’elle à lui, avait paralysé les volontés qu’il avait eues, lui pour elle. Lui grâce à elle. Il n’avait jamais été un pro d’espérer, déjà, mais alors quand les choses tournaient de la sorte juste parce qu’il s’y accrochait à tout ça, c’était clairement c’qu’il pourrait facilement interpréter comme des évidences qu’ils n’pourraient jamais nier. Et puis, à cela s’ajoutait Rhaena, les malheurs et les stigmates qui marquaient encore leur histoire, et avaient ruiné tout ce qui aurait pu être bon dans leur romance. Etait-ce possible de vouloir reconnecter avec quelqu’un, reconstruire quelque-chose avec quelqu’un, alors qu’on avait tant perdu, et que parfois, l’simple fait de regarder cette personne, rappelait l’arôme amer de tout ce qui était douloureux ? Ou peut-être était-ce parce qu’elle lui manquait, Calista, que c’était si douloureux. Ou peut-être était-ce parce qu’elle lui manquait, qu’c’était aussi simple que ça, dans la théorie, mais qu’la pratique rajoutait une autre couche d’emmerdes qui, il était prêt à le parier, auraient raison d’eux quoiqu’il en soit. Ils s’étaient déjà faits avoir une première fois, pourquoi pas deux ? Pourtant, s’il avait dû offrir le bénéfice du doute à quelqu’un, il aurait voulu que ce soit à la Wolstenholme – il aurait voulu qu’à l’intérieur, à l’extérieur tout à la fois, ça lui semble facile comme ça. Mais s’ils en étaient là, trois mois plus tard, c’était peut-être bel et bien parce que ‘c’était mieux comme ça’ et que s’ils n’s’en rendaient pas compte, dans un recoin de leurs tripes ou de leur raisonnement, c’était juste parce qu’ils étaient capricieux, par force de l’habitude. Alec, il n’avait jamais été un pro pour y croire ; il l’avait fait une fois, avec elle, et ils étaient tombés trop lourdement sur terre, pour qu’il s’y risque encore – c’était c’qu’il s’disait, ce qu’il s’répétait égoïstement. Le truc, c’était que c’était facile d’oublier que c’était juste pour s’protéger lui-même quand y’avait le reste du monde aussi, qui semblait être contre l’idée même qu’ils soient un couple. A la fin, les sentiments, ils finiraient par s’envoler, non ? C’était un peu comme la rage, la tristesse, y’avait forcément un tournant de la vie où ça semblait inutile de s’accrocher à tout ça. Elle serait capable de l’faire, Calista ; contrairement à ce qu’elle croyait, qu’il ait réussi ou non à le lui faire entendre quand elle avait été dans ce fauteuil roulant, la blonde avait une capacité d’adaptation qui la sortirait de tout ça.

Alors dans la même veine d’idées lâches qui allaient avec tout ça, sûrement auraient-ils dû reprendre la route vers Radcliff déjà, et tant pis pour les données. Ou sûrement aurait-il juste dû n’jamais aller la voir, parce qu’au fond, si c’était si ambigu toute cette situation, c’était simplement parce qu’il était allé frapper à sa porte pour lui demander de l’aide. Quoiqu’il en soit, il n’pouvait pas se permettre… d’osciller, comme ça, juste avec lui-même, entre ses impressions et ce qu’il jugerait aisément être des évidences. Parler, après tout, juste parler, ça ramenait des vieilles habitudes en eux qui n’étaient pas si douloureuses ; pas au premier abord en tout cas ; mais au bout d’un moment, il n’avait jamais été très bon pour faire semblant non plus. Trois mois passés à faire avec, à ravaler tout ce qu’il avait pu penser ou ressentir parce que Calista s’était effritée juste à côté de lui, ç’avait eu le don d’épuiser ses minuscules talents dans le domaine. Sans doute que c’est pour cela, que le Lynch se retrouva suspendu au silence, à la réponse de la blonde, serrant les lèvres. « Avec quelqu’un d’confiance… ça t’paraîtra peut-être naturel à nouveau. » il se força à admettre, après avoir fait un tri dans sa tête : quoiqu’il en soit, c’était ce qui demeurait entre eux et qui semblait toujours inchangé. L’fait qu’elle lui fasse confiance, qu’il lui fasse confiance – qu’elle lui ait fait assez confiance pour le suivre sur le terrain ce soir, ou pour parler comme elle l’avait fait un peu plus tôt. Il n’pouvait pas avoir la prétention d’être la seule personne à même de remplir ce rôle dans la vie de Calista Wolstenholme : elle avait eu des histoires avant lui, elle en aurait après lui. Après tout ça, c’était bien ce qu’il était sûr et certain d’vouloir pour elle ; qu’elle soit heureuse, qu’elle soit sûre et sauve, en confiance et persuadée que vivre avait un sens et une importance, quand c’était avec la bonne personne. Même si c’n’était pas avec lui. Surtout si c’n’était pas avec lui, puisque d’toute manière, tous ces rôles si évidents, il n’les avait pas remplis, au cœur même de la détresse de Calista ; à quoi bon vouloir être avec elle, s’il n’pouvait pas lui donner toutes ces choses élémentaires, rassurantes et essentielles à une relation ? Ouais, ça faisait partie aussi des raisons faussement pragmatiques qu’il se donnait, pour s’armer d’une contenance qui lui permettait au moins d’garder la face. « Bien sûr qu’tu viens avec moi. Le seul truc que j’accepte d’faire tout seul ce soir, c’est tuer des types qui veulent notre mort. » et parfois, la lutte pour un minimum d’assurance faisait buguer le reste, au point qu’il s’retrouvait à avoir des déclarations stupides, comme ça. « J’en sais rien. Peut-être qu’y’a des rats. Va savoir. » il tenta donc de ricaner, vaguement provocateur, bien que persuadé qu’il serait quand même compliqué qu’une colonie de rats ait trouvé sa place ici. « Evidemment que j’passe devant. Toujours. » et si on pouvait deviner l’arôme d’une petite ironique moqueuse dans le ton du Lynch, y’avait aussi un genre de douceur, d’préoccupation loin de la critique, qui pouvait répondre à ses craintes pour les rats, pour les missions sur le terrain, ou pour le reste. S’ils devaient rester dans la vie l’un de l’autre, d’une quelconque manière, évidemment qu’il la protégerait toujours. Il aurait pu jurer s’perdre de longues secondes à la regarder, avant d’enfin cligner des yeux, pour observer la cage d’escalier ; « Tu serais cap’ de te perdre, si j’passais pas devant, de toute manière. » il tenta comme humour, avec un air malicieux pour chasser les doutes et l’indécision, balayer l’ambiguïté – peut-être afin de mieux enchainer. Il n’y avait bien que quand leur relation demeurait dans l’évidence du professionnel qu’ils y arrivaient. Alec descendit donc les marches sans se faire prier, orientant Calista dans un sous-sol totalement aménagé, comme si c’n’était rien d’autre qu’une partie intégrante de la maison. Il arriva à hauteur d’une grande porte en bois, ouvrant celle-ci sur des rangées et des rangées de bouteilles soigneusement rangées, collées au mur ou alignées les unes aux autres, touchant le plafond et bien remplies. « J’suppose qu’avec du poisson, on boit du blanc. » mais il s’avérait qu’Alec, il n’avait pas une connaissance si poussée que ça en œnologie, trop occupé à son époque, à profiter des alcools bien plus forts et bien moins luxueux, qui avaient pu lui foutre la gueule de bois au beau milieu d’une fiesta déchainée. Là maintenant, il se savait surtout marcher au milieu d’allées de souvenirs poussiéreux, plutôt qu’au beau milieu de grands crus qui attirerait la convoitise de bien des connaisseurs.
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Calista Wolstenholme
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MessageSujet: Re: (calista/-18), the shipwreck that stranded me here   (calista/-18), the shipwreck that stranded me here - Page 5 Icon_minitimeLun 7 Nov 2016 - 13:04

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Cette histoire avec Alec elle était compliquée. C'était peut-être un mot qui paradoxalement était facile à utiliser quand la situation était hors de contrôle. Mais là en l'occurrence c'était le mot qui définissait le mieux tout ce qu'il pouvait se passer entre eux. Parce que ça avait été compliqué de gérer tout ce qui leur était tombé sur le coin du nez en si peu de temps. Tellement compliqué que Calista elle n'avait pas tenu le coup comme elle l'aurait voulu et même aujourd'hui y avait des trucs qui s'étaient passés dans sa tête qu'elle était incapable de comprendre. C'était compliqué parce qu’Alec était ce qu'il était et qu'il fallait croire qu'elle avait été aussi douée pour lui donner l'espoir que ça irait mieux, que pour le lui reprendre. Aujourd'hui elle avait bien l'impression que quoi qu'elle dise ça ne marcherait plus comme ça avait pu le faire à l'époque. Forcément ça compliquait tout, si y avait plus rien à dire ou à faire pour essayer de le convaincre qu'il n'était pas condamné à la voir mourir parce qu'elle était mortelle, que c'était inévitable alors que lui il était immortel. Elle aurait pu lui dire là pourtant que peut-être que cette plaie qui ne se refermait pas ça pouvait être une piste à creuser, parce que cette plaie elle avait contré son pouvoir. Elle y pensait à ça elle, depuis qu’elle avait été là dans cette salle de bain occupée à la recoudre cette fameuse clé. Peut-être bien qu’elle était le signe, cette blessure, qu’y avait quelque chose à faire. Parce qu’elle ne voyait pas pourquoi sinon, celle-là plus qu’une autre aurait décidé de rester ouverte plus longtemps. Non, c’était pas logique, ça ne pouvait pas juste être une exception comme ça qui sortait de nulle part. Il avait eu l’air aussi surpris qu’elle de ne pas guérir, ça voulait dire que depuis qu’il avait son pouvoir, plus d’un an quand même, c’était la première fois que ça arrivait et vu le nombre de blessure qu’il avait dû emmagasiner au cours de l’année, c’était surprenant, que celle-là en particulier elle reste ouverte.

C’était presque devenu pour elle une question plus importante que tout le reste, toutes les raisons pour lesquelles ils étaient là. Ouais Rhaena, c’était important, fallait bien s’occuper de ça, parce que Calista, elle n’avait pas franchement envie de se faire tuer par cette fille, ou par n’importe qui d’autre, d’ailleurs. Mais, fallait bien avouer que cette histoire de blessures, elle soulevait tout un tas de questions en elle, qu’il serait probablement intéressant d’essayer de résoudre. Plus tard, sans doute. Elle n’avait même pas envie de parler de ça pour le moment, ils avaient peut-être épuisé leur quota de sujet compliqués à aborder pour la soirée de toute façon. Rien qu’évoquer les bons souvenirs de leur relations, ça avait ce cet aspect compliqué. D’un côté, c’était des bons souvenirs, des moments heureux et ça faisait du bien d’y repenser, de l’autre, ça rappelait que c’était fini, et ça au contraire, c’était plutôt douloureux. « Ouais, peut-être. C’est des personnes difficiles à trouver. » Elle esquissa un sourire, avant de lâcher un léger soupire. C’était difficile à trouver ouais des gens en qui on pouvait avoir vraiment confiance, encore plus sans doute quand la pire trahison qu’on avait endossée, venait d’un homme en qui la confiance aurait dû être plus évidence que jamais. Son père, à Calista, c’était celui qui l’avait le plus trahie dans toute sa vie. Y avait Aspen, Lorcan, Elsa, mais évidemment, ce n’était pas le même genre de lien que ce qu’elle avait eu avec Alec. Finalement, aller se balader dans la cave, ça avait beau ne pas être l’endroit où elle avait le plus envie d’aller, ça aurait au moins le mérite de leur changer les idées. Rien de mieux qu’une expédition à la cave pour oublier en tant soit peu ses peines de cœur. « Okay, bha j’espère qu’y en aura pas d’autres pour la soirée des comme ça. » S’ils pouvaient éviter de se faire attaquer par des mecs qui voulaient leur mort ce serait bien mine de rien, à la limite, elle préférait quand même les rats à ce genre de types, quand bien même la réplique d’Alec lui arracha une grimace. « Bha, si y a un rat qui s’approche de moi, j’vais crier. Très fort. » Au moins, il était prévenu, si elle se mettait à hurler comme une cinglée il saurait pourquoi, à la limite, maintenant qu’elle avait en tête la possibilité qu’y ait des rats, elle pourrait bien crier juste si elle avait ne serait-ce que l’impression que quelque chose lui frôlait la jambe. « Tant mieux. » Qu’elle répondit, qu’il passe toujours devant parce que forcément, elle, ça la rassurait, au fond d’une cave ou d’un bâtiment plein de types voulait les tuer, ça lui permettait de savoir que tout irait bien, parce qu’il la protégeait. Elle ricana avant de lever les yeux au ciel suite à sa réplique. « C’est une cave, ou un labyrinthe ? » Parce que si y avait des chances qu’elle se perde dedans, ce serait que ce serait un endroit vraiment compliqué, mais bon, une cave c’était une cave et de toute façon, elle avait un très bon sens de l’orientation, même dans des caves. Elle le suivit dans les escaliers et forcément, la cave, elle n’avait pas l’allure d’un coin effrayant comme ce qu’on pouvait attendre d’une cave normalement, mais elle aurait dû s’en douter, parce que ça aussi, c’était pareil chez son père. « Il paraît ouais. » Après, elle était pas du genre à vraiment faire attention à ça elle, elle prenait ce qu’il y avait dans son frigo et ça lui allait très bien en principe, parce qu’évidemment, c’était pas dans son appartement qu’elle pourrait avoir une cave à vin pareil et quand bien même elle aurait l’espace nécessaire pour avoir une bouteille de vin se mariant avec chaque plat possible inimaginable, elle aurait beaucoup trop la flemme de le remplir cet espace.
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Alec Lynch
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MessageSujet: Re: (calista/-18), the shipwreck that stranded me here   (calista/-18), the shipwreck that stranded me here - Page 5 Icon_minitimeLun 7 Nov 2016 - 19:45


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Ça devait être ironique, presque comique à voir pour certaines personnes, la différence qu’il pouvait y avoir entre l’Alec qui existait là, pour la chasse et pour le terrain, et l’Alec qui demeurait encore omniprésent, malgré les apparences, dès qu’on entrait par une brèche de la frontière qu’il avait posée partout autour de lui. Personne n’était mieux placé que Calista pour savoir ce dont il pouvait être capable, ou c’qu’il pouvait penser, derrière les apparences froides et calculatrices qu’il avait si aisément exhibé à ses ennemis : après tout, le but d’être un chasseur, c’était aussi de s’faire une réputation sans vraiment être connu par les organismes officiels. Alec Lynch, c’était devenu un nom qui avait dû imposer le respect parmi les membres du Gunpowder Squad et les chasseurs à plus vaste échelle, tout en restant inconnu au maximum parmi les dégénérés. Il avait été, pendant un temps, la tête de proue du mouvement des hunters : celui affiché aux yeux de Radcliff, comme le type qui avait collé une balle dans la tête de Johan Lachlan, au beau milieu de la place publique. Une gloire de laquelle il n’avait pas vraiment eu le temps de profiter, alors qu’il pourrait presque imaginer que ç’avait été ce coup de feu qui avait mis en branle la machine infernale d’un genre de justice tombant sur le coin de sa gueule. Le karma, ou le destin, ou le Bon Dieu, tous ces trucs auxquels le pragmatique chasseur n’avait jamais cru – peut-être bien après tout, qu’il allait juste devoir se coltiner quatorze années de merde et de solitude, pour payer c’qu’il avait fait depuis le jour où ici-même, dans cette même maison, il avait pris les armes. Et si quand il avait été parfaitement en contrôle de sa vie et de la situation, il aurait volontiers moqué de telles pensées, maintenant qu’il était au fond du trou, c’était bien plus facile de s’dire que c’était comme ça, qu’à cause de lui, de choix qu’il avait faits, ou de trucs qu’il aurait pu un tant soit peu prévenir et contrer. Qu’est-ce qu’il aurait pu faire, pour que Calista vive ces trois mois de handicap différemment ? Ouais, en lui-même survivait l’assurance qu’il n’avait juste pas été assez, sans qu’il n’sache expliquer pourquoi ou comment. Est-c’qu’après des années à le connaître, la Wolstenholme avait quand même attendu plus ou attendu différemment de lui ? Est-c’qu’il avait fait ou dit des trucs à même de saper son moral, sans même s’en rendre compte ? Contrairement à ce qu’il avait montré, lui, au reste du monde, il avait bien du mal à croire, Alec, que quoique ce soit en Calista soit difficile à cerner ou à comprendre pour les autres ; irrémédiablement, alors qu’elle était bien plus humaine que lui, à l’extérieur ou à l’intérieur, il voulait bien croire qu’elle trouverait plus facilement, de bonnes personnes à faire entrer dans sa vie – des gens de confiance, comme il avait dit. Alors même qu’il avait été juste spectateur de la déchéance de Calista, qu’elle n’avait pas pu lui parler ou essayé de l’faire, sûrement pouvait-il discuté d’ailleurs, avoir été un jour une personne de confiance à ses yeux.

Ces genres de traumatismes pourraient aisément être rejetés sur Alistair Wolstenholme, et l’impact destructeur qu’il avait répandu sur la vie de sa fille. Mais y’avait pas à dire, y’avait forcément quelque-chose dans tout ce carnage qui venait d’eux. Il avait choisi de devenir un hunter, et il en payait les conséquences. Elle avait choisi de laisser ses désirs de côté, pour essayer encore et encore de satisfaire son père ; et elle en avait logiquement payé les conséquences, même si celles-ci auraient toujours été trop cruelles, trop sévères pour quelqu’un comme Calista. C’était juste-… dommage. Et c’était dommage tout à la fois, qu’elle ait cru qu’elle pourrait trouver quelque chose de mieux avec quelqu’un comme lui ; il n’était pas si différent d’Alistair, et les seules différences qu’il pouvait y avoir entre eux, résultaient probablement de son juste retour aux choses, suite à l’apparition de sa mutation. Il n’pouvait pas douter, que dans tout le paysage des mecs de c’pays ou du monde entier, y’ait des individus plus bénéfiques à la vie de la jeune femme que lui ne l’était, ou l’avait été. Peut-être alors que Calista, elle n’savait juste pas qui pouvaient être les gens bons à qui vouer sa confiance, alors elle croyait que c’était difficile. Comme elle n’avait pas su quand elle sortirait de son fauteuil roulant ; alors elle c’était dit que c’était trop dur. L’indécision, il connaissait. Et puis, pour avoir fié au moins un gramme de sa confiance à Rhaena Dryden, Alec n’était pas le plus à même de la conseiller en quoique ce soit ; à vrai dire, il préférerait éviter, si leur relation devait en arriver là un jour. Donner des conseils d’amour à Calista, c’était bien la dernière chose qu’il aurait envie de faire ; aujourd’hui, ou jamais. « Bien sûr que tu vas crier s’il y a des rats. » il se moqua, dans un net rire, alors qu’il s’doutait qu’elle avait déjà affronté pire que des rats, quand même. Mais oui, difficile d’imaginer Calista comme il la connaissait, garder son calme si une petite bestiole courait vers elle. « C’est une cave, mais ça veut pas dire que tu sauras où aller pour autant. » il releva en lui lançant une œillade goguenarde, alors qu’ils arrivaient en bas des escaliers. Après tout, ils n’étaient que dans une maison, quelle que soit sa taille, c’n’était pas pour autant que la Wolstenholme serait capable de trouver les toilettes sans ouvrir une dizaine de portes avant. Lui-même il doutait savoir où aller, après tout ce temps, alors qu’il arpentait les allées poussiéreuses et abandonnées de la cave. C’était quand même une chance, que tout cet endroit soit si intact, comme si personne vraiment personne, n’avait jamais essayé de s’aventurer jusqu’ici, par curiosité ou autre. C’était quand même une vieille maison, que beaucoup de gens alentours devaient savoir inhabitée. « Comme t’es l’invitée, j’te laisse choisir. Techniquement j’pourrai toujours boire le reste plus tard, alors profite de ma générosité. » ironisa-t-il, en sachant très bien qu’il n’reviendrait sans doute pas là une nouvelle fois, après qu’ils aient laissé Elizabethtown derrière eux à nouveau. Et même dans le cas contraire, il n’s’estimait pas alcoolique au point de croire qu’il pourrait boire tout ce qu’il y avait là. Il préférait le whisky de toute façon, même si aujourd’hui, plus rien ne lui retournait la tête pour lui permettre d’oublier à quel point sa vie était merdique.
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Calista Wolstenholme
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MessageSujet: Re: (calista/-18), the shipwreck that stranded me here   (calista/-18), the shipwreck that stranded me here - Page 5 Icon_minitimeMar 8 Nov 2016 - 12:17

I wanna hold you high and steal your pain.
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I don't feel like I am strong enough 'Cause I'm broken when I'm lonesome And I don't feel right when you're gone away. The worst is over now and we can breathe again. I wanna hold you high, you steal my pain away. There's so much left to learn, and no one left to fight. I wanna hold you high and steal your pain
alec lynch et calista wolstenholme


Faire confiance aux autres, dans les faits ça aurait pu être facile. Mais peut-être qu’être née dans une famille de hunters, ça n’aidait pas particulièrement de ce côté. Y avait eu une époque où Calista, elle aurait juré qu’elle ne pouvait faire confiance qu’à sa famille et aux autres hunters. Ce n’était pas pour rien, si sa meilleure amie, était elle aussi née dans une famille comme la sienne. Trop sortir du cercle fermé des hunters, ça aurait été un coup à se mettre à fréquenter des transmutants après tout et évidemment que ça aurait été absolument impensable ça, pour une Calista avec quelques années de moins. Son ex, il avait été un hunter, de ceux qui étaient morts pour la cause et Alec aussi, techniquement, il avait été un hunter quand ils s’étaient rencontrés. Elle avait confiance à un tas de gens Calista, à commencer par son père qui l’avait bien évidemment trahie un demi-million de fois avant qu’elle se rendre compte qu’elle ne pouvait plus lui laisser la moindre place dans sa vie. Elle avait fait confiance à des types comme Lancaster, elle l’avait même admiré le maire, parce qu’il avait été de ceux à avoir beaucoup de respect pour elle et pour ce qu’elle avait faire, y avait eu une époque où Lancaster, il aurait presque pu ressembler à un père pour elle, mais évidemment, lui aussi, il l’avait trahie, d’une certaine manière. Son cousin aussi, puisqu’il avait participé à ce truc qu’elle ne pouvait pas cautionner, sous les ordres de Lancaster. Tous les deux, ils étaient responsables d’un incendie qui avait tué toute une famille de personnes innocentes. Elle se souvenait bien à l’époque où elle avait eu les preuves devant les yeux que ce qui avait été dit avant l’explosion de la fête des fondateurs était vrai, elle avait eu besoin d’en parler à une personne de confiance et c’était naturellement vers Alec qu’elle s’était tournée. Elle avait su à ce moment-là, qu’y avait qu’à lui qu’elle pouvait faire confiance, peut-être de la même façon qu’il avait jugé bon de lui faire confiance à elle quand il avait découvert sa mutation.

Alors évidemment que ce serait dur de retrouver ça. Peut-être impossible, dans un monde pareil, ou même Aspen avait fini par se faire trahir par sa colocataire, ça laissait facilement sous-entendre, qu’y avait un tas de monde partout, prêt à manipuler tout le monde et n’importe qui et Calista elle serait du genre à se faire avoir très facilement. Alors, c’était plus facile de s’ouvrir à Alec qu’à n’importe qui et qu’elle ait été incapable de le faire pendant trois mois, ça ne remettait pas en cause la confiance qu’elle avait en lui. Si elle n’avait plus confiance en lui, elle ne serait pas là aujourd’hui. Il devait bien le savoir ça, après tout, elle venait de placer sa vie entre ses mains. Elle l’avait déjà fait ce jour-là, quand ils s’étaient séparés, en lui parlant de Rhaena, parce qu’elle avait su qu’il pourrait la protéger. Elle en avait été persuadée même pendant les mois qu’elle avait passé sans le voir, qu’elle était saine et sauve parce qu’il ne laisserait pas Rhaena lui faire du mal. Parler de tout ce qui n’allait pas, accepter toutes les crasses qui lui étaient tombées dessus, ça n’avait pas été une histoire de confiance, ça avait été histoire de savoir quoi dire, quand le dire, comprendre aussi ce qui pouvait bloquer et ce qu’elle lui avait dit plus tôt, elle aurait été incapable de le dire à ce moment là parce qu’elle avait été complètement paumée. Là maintenant, elle pouvait aussi espérer qu’il la protégerait d’une potentielle attaque de rats, s’il devait y en avoir au fond de cette cave, parce que toute façon, en plus de crier, y avait des chances pour qu’elle lui saute dessus comme une cinglée. « Te moque pas, ça peut être dangereux les rats. C’est plein de maladies et ça peut manger des gens. » Dans les films, ou dans les anciennes techniques de torture qui n’étaient plus franchement à la mode, du moins elle l’espérait. Rien qui puisse arriver au fond d’une cave de toute façon. Peut-être qu’elle regardait vraiment trop la télévision des fois. Malgré tout, elle l’avait quand même suivie dans cette fameuse cave qui de toute façon, ne correspondait pas franchement à un décor de film d’horreur. « C’est vrai que c’est grand. » Peut-être pas assez compliqué pour qu’elle se perde dedans, elle n’en dirait pas autant du reste de la maison, où là oui, elle n’aurait probablement aucune difficulté à se perdre si elle partait toute seule en exploration. Suite à sa réplique, elle se rapprocha des bouteilles pour en observer quelques une. « Ouais, bha si ça se trouve je vais en choisir tellement pas à ton gout que tu seras obligé d’aller en chercher une autre bouteille. » Elle n’y connaissait absolument rien en vin, alors lui faire confiance comme ça, c’était quand même un pari risqué quoi que, du vin, c’était du vin, pour des gens qui n’avaient aucune connaissance dans le domaine non ? Elle continuait de regarder les fameuses bouteilles, comme si elle sélectionnait celle qu’ils remonteraient avec beaucoup de sérieux, pour finalement s’arrêter sur l’une d’elles. « Celle-là, j’aime bien la bouteille. » Les bouteilles aussi, elles se ressemblaient toutes techniquement et ce qui changeait, c’était plutôt l’étiquette dessus, bha celle-là, elle attirait plus son œil que les autres. Une façon de choisir qui ferait pâlir n’importe quel œnologue sans doute.
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Alec Lynch
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MessageSujet: Re: (calista/-18), the shipwreck that stranded me here   (calista/-18), the shipwreck that stranded me here - Page 5 Icon_minitimeMar 8 Nov 2016 - 18:10


YOU'RE THE LIGHT THAT IS BLINDING ME
let the days be dark, let me hate my work
cause you cut through all the noise
bring me some hope by wandering into my mind
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Quatorze ans plus tard, il ne devait plus rester grand-chose de tout ce qui avait fait son paysage et sa vie, lorsqu’il avait eu vingt ans, et avait vécu ici. Ses amis d’l’époque avaient tous dû passer leur chemin, être allés faire leur ville ailleurs, parce qu’ils auraient fini leurs études qu’il avait lui, abandonnées prématurément suite à la mort de ses parents. A ne pas en douter, certains avaient probablement la vie lambda des gens normaux, divisée entre boulot, dodo et famille, là où lui, à trente-quatre ans, il était infiniment loin d’un tel schéma de quotidien. Il n’avait même pas de boulot, certainement pas de famille, et ses heures de sommeil se limitaient à une poignée d’entre elles, avant qu’il ne se sente à nouveau tourner en rond dans une situation qui dirigeait toute son existence : le fait qu’il soit un transmutant. Le fait qu’il n’sache pas quoi en faire. Le fait qu’il n’ait aucune réponse pour régler ce problème. Le fait que plus le temps passait, plus il s’disait que c’était juste un problème impossible à résoudre, à moins qu’il soit prêt à se livrer à des scientifiques qui épuiseraient son esprit et son corps jusqu’à ce que le vaccin marche ; y paraissait que c’était comme ça, qu’après cent-soixante ans de vie en solo, Aloys de Miribel avait réussi à redevenir humain. Il en avait marre, de se sentir coincé dans un cercle-vicieux, évidemment ; et pourtant, c’était bien ça le problème : même être avec Calista n’lui avait pas permis de se sentir différemment, puisqu’elle n’avait fait que répéter le désastre, comme ça, juste sous ses yeux. Après tout, comment était-il supposé se sentir différemment, quand il avait assisté à ça jour après jour, d’où il était ? C’n’était pas faute d’avoir essayé de changer, d’avoir essayé d’y croire, presque plus pour elle que pour lui-même. Il était un défaitiste dans l’âme, après tout, par rapport à elle ; du moins, c’était ce qu’il avait cru, avant de se prendre brutalement dans la tronche la réalité qui avait instillé en lui, une rancœur qui n’avait fait que participer à creuser un fossé entre eux deux. Il était comme ça, Alec, il n’pardonnait pas facilement, généralement ; voire pas du tout, parce que les trahisons semblaient trop omniprésentes dans ce monde-là. Trois mois plus tard, il aurait voulu pouvoir dire qu’il avait passé l’éponge, au moins un peu, sur le fait qu’elle ait baissé les bras, face à lui, malgré sa présence à ses côtés ; mais il n’y arrivait pas. Au moins, c’était un bon prétexte pour lui permettre de s’enfoncer lui-même dans un genre d’acceptation épuisée ; c’était toujours mieux que rien. Il savait qu’elle regrettait que les choses aient tourné comme ça, elle savait qu’elle voulait faire les choses différemment désormais – le truc, c’était qu’il doutait lui d’en avoir la force maintenant, et mieux valait alors qu’elle reste de son côté, qu’elle essaye avec quelqu’un d’autre, autre chose, et que lui, il s’perde à nouveau dans cette façon de pensée qui ne l’avait jamais vraiment quitté. Qu’il le fasse par lui-même, sans entrainer qui que ce soit d’autre dans cette vision-là : parce qu’il était bien placé pour savoir au combien ça pouvait être frustrant, blessant, d’être juste spectateur et d’se sentir parfaitement inutile, pas assez et juste stupide.

Et comme ce soir l’avait prouvé, il semblait bien qu’il n’y avait que le temps, pour permettre aux cœurs et aux esprits de faire leur deuil ; apparemment, en trois mois, ils avaient réussi à s’faire à l’idée qu’ils avaient perdu c’qu’ils avaient perdu, et qu’il n’y avait rien d’autre à faire que guérir, et laisser les plaies intérieures cicatriser, désormais. Cruellement, y’aurait un genre de salvation qu’ils ne pourraient que s’offrir l’un à l’autre, parce qu’ils étaient les seuls à savoir c’que ç’avait fait, de perdre ce bébé, ou de voir leur couple fauché comme ça par la réalité de la vie. Sûrement qu’il faudrait plus de moments comme ça, passés l’un avec l’autre ; c’était bien douloureux, qu’ils en aient autant besoin tout autant qu’ils voudraient y échapper – après tout, c’n’était pas particulièrement facile de faire la part des choses, quand tant de sentiments tournaient, tournaient et brouillaient leurs esprits. « Ouais… les rats transportaient des maladies. Y’a-… un million d’années. C’est pas pour rien qu’on a inventé les vaccins. Et puis pour manger les gens, faudrait quand même beaucoup de rats, qui auraient très faim et beaucoup de temps à leur disposition. » il parvint à ironiser, dans un rictus qui laissait entendre qu’il s’doutait bien qu’elle avait dû regarder tout un tas de films qui lui avaient tourné la tête de cette façon-là. Après tout, les peurs étaient forcément irrationnelles ; avait-elle vraiment peur de littéralement se faire manger par des rats ? Comme quoi, il ne la connaissait pas aussi bien qu’ils l’auraient cru, puisqu’il n’avait jamais entendu parler de ça. « T’en fais pas, c’est grand, mais pas grand au point que des rats aient le temps de te bouffer avant que je te trouve si tu cries. » se moqua-t-il de plus belle, toujours avec son sourire. Ils allaient peut-être rester dans cette cave, pour qu’il puisse la charrier plus longtemps, rien que parce que c’était infiniment plus aisé ce genre de situations que quand ils disaient des trucs stupides, ou avaient les conversations trop compliquées qu’ils avaient fuies pendant tant de temps. Mais il n’était pas si loin d’elle de toute façon, lorsqu’elle fit son choix, relativement vite, et en basant celui-ci sur des critères que beaucoup auraient jugé discutables, mais qu’il n’pouvait pas vraiment argumenter, lui. Il n’allait pas prétendre s’y connaître en vin. « Partons sur celle-là alors. » dans un haussement d’épaules, il prit la bouteille d’entre les mains de Calista pour observer l’étiquette un instant. Il doutait franchement que son père ait fait l’effort de conserver des bouteilles de vin qui n’étaient pas de qualité, ici, alors forcément, ça devait être un bon cru quoiqu’il en soit. Même en jugeant à l’étiquette, Calista aurait nécessairement fait un bon choix. Relevant un regard vers elle, il s’engagea vers la sortie, attendant qu’elle le suive pour remonter ; après tout, mieux valait qu’ils partent au plus vite, avant de réveiller les rats enragés et carnivores qui rôdaient ici.
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MessageSujet: Re: (calista/-18), the shipwreck that stranded me here   (calista/-18), the shipwreck that stranded me here - Page 5 Icon_minitime

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(calista/-18), the shipwreck that stranded me here

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