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 (cesare), our hearts march to the same beat.

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Isolde Saddler
Isolde Saddler

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SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
MessageSujet: Re: (cesare), our hearts march to the same beat.   (cesare), our hearts march to the same beat. - Page 3 Icon_minitimeDim 5 Mar 2017 - 14:01


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cesare demaggio & isolde saddler

Elle ne s’était jamais imaginée avoir des enfants Isolde, elle n’avait pas cru que fonder une famille avec quelqu’un, ça pourrait un jour avoir la moindre importance à ses yeux. Pourtant, elle y était là, avec Cesare, alors que dernièrement, leurs discussions tournaient beaucoup autour de leur mariage à venir, qu’ils essayaient d’organiser du mieux qu’ils le pouvaient avec le peu de connaissances qu’ils avaient, tous les deux dans ce domaine. Ils avaient déjà Clara, qui faisait qu’ils étaient déjà une famille, tous les trois ensemble, deux parents avec leur bébé. Maintenant, ils en avaient un deuxième en route, alors leur famille, elle n’allait pas tarder à s’agrandir un peu plus. Ça faisait peut-être beaucoup d’un deuxième bébé, un mariage, alors même que quelque chose comme un an plus tôt, ça avait été vraiment impensable pour Cesare, comme pour Isolde, qu’ils finissent par en arriver là. Un an plus tôt, il avait été rongé par le deuil et elle, elle avait été complètement vexée par ses accusations, pour imaginer que les choses puissent s’arranger entre eux deux. Ils en avaient fait du chemin et maintenant qu’ils en étaient là, elle n’avait certainement pas envie de revenir en arrière Isolde. Elle l’aimait sa vie avec Cesare, alors au final, tout ce qu’il y avait autour, elle pouvait facilement juger que c’était moins important que ce qu’ils avaient ensemble. Alors au final, Insurgency, aujourd’hui, ça n’avait pas tant d’importance que ça. Cesare avait probablement raison – encore une fois – elle aurait sans doute dû commencer par lui parler de ce bébé, au lieu de râler sur ce qui avait pu se passer entre Demelza et elle. C’était forcément moins important, même si ça pouvait au moins expliquer les quelques blessures qu’elle avait sur le visage. Maintenant en tout cas elle n’avait plus envie de penser à Insurgency, certainement plus envie de se prendre la tête avec ça. Tout ce qui comptait, c’était Cesare, Clara et ce bébé.

Elle serait plus prudente cette fois, au moins, elle n’irait pas poser des bombes aux quatre coins de la ville, comme si ça n’avait pas d’importance. Elle espérait aussi qu’elle réussirait à ne pas se prendre de balle dans la jambe alors qu’elle serait enceinte de plusieurs mois ou encore un coup de couteau, peu de temps après son accouchement. Elle savait au moins, qu’y aurait toujours Cesare à ses côtés pour l’empêcher de faire n’importe quoi. Qu’elle soit enceinte ou non d’ailleurs, elle pouvait compter sur lui pour lui éviter de prendre toutes les décisions les plus impulsives et irréfléchies qui l’avait poussée à lancer Insurgency ou à participer à une campagne pour la mairie, si peu de temps après son accouchement. Elle ferait mieux cette fois, c’était pas difficile à imaginer et si elle devait se retrouver à simplement jouer aux cartes avec Cesare parce qu’il fallait qu’elle se ménage, elle essaierait de se contenter de ça, quand bien même c’était définitivement loin d’être son truc. « Sérieusement ? J’pensais qu’y avait les gens du troisième âge qui savaient jouer à ce genre de jeux. » Elle laissa échapper un léger rire, quand bien même ça avait un peu de vrai, la belotte, ça faisait jeu pour les personnes âgés. Plus que le poker sans doute. « Va savoir, je suis vraiment douée au poker. » Certainement plus qu’à la belotte ou n’importe quel autre jeu de carte dont elle ne comprenait pas les règles. Elle pouvait au moins dire qu’elle savait jouer au solitaire, le jeu que tout le monde devait à peu près maitriser presque plus grâce aux ordinateurs qu’à un véritable jeu de cartes. Ils étaient doués tous les deux au poker, mais mieux valait ne rien vérifier en pariant sur qui déciderait quoi pour ce bébé, elle voulait qu’ils décident ensemble, qu’ils gèrent tout ça ensemble tous les deux. Alors, ça lui avait presque paru logique à elle, que Cesare puisse avoir envie que ses enfants, ils portent aussi son nom, parce qu’il était leur père. Mais évidemment, le nom DeMaggio c’était aussi celui de son père, celui d’une famille de hunters. C’était quand même dommage, d’après elle, que ça s’arrête juste à ça. « De quoi est-ce que je parlerai alors, si j’avais une commotion ? » Elle posa ses mains contre les hanches du jeune homme, alors qu’il était revenu poser son sac surgelé contre son visage. Elle voulait bien s’éloigner de lui, pour le laisser gérer ça, mais pas trop loin non plus. Sa question lui fit hausser les épaules, avant qu’elle le lâche un léger soupire. » J’sais pas, j’me dis que pour toi, y a peut-être quelque chose qui fait que ce nom a de l’importance. » C’était son nom à lui, après tout, pas uniquement celui de son père ou de son grand père et de celui d’avant encore. C’était peut-être associé à des souvenirs qui étaient pas tous complètement mauvais. « Peut-être que t’as pas envie d’être le seul DeMaggio au milieu des Saddler, ou peut-être qu’au sein d’une même famille, on devrait tous avoir le même nom. » C’était ce genre d’idées là, qui l’avait poussée Isolde, à se poser la question. « Ou que tu aurais pu avoir envie que tes enfants aient le même nom que toi. » Parce que dans cette histoire de transmission de nom, y avait toute une histoire de liens et que pour certaine personnes, ça avait son importance. Fallait croire que ça en avait assez pour elle pour qu’elle se pose la question. Mais s’il ne voulait pas, de toute évidence, c’était son choix et elle n’avait pas l’intention de s’y opposer. « J’me dis juste que c’est pas juste un nom qui appartient à ton père, mais à toi aussi et que c’est à toi de voir ce que tu veux faire de ton héritage, pas en tant que fils de Rafael DeMaggio, mais en tant que Cesare DeMaggio. » Elle haussa de nouveau les épaules, ouais, c’était peut-être complètement débile ce qu’elle racontait, mais elle était certaine qu’il avait quelque chose à transmettre en tant que personne à part entière et pas comme étant le fils d’un tel, c’était probablement pareil pour elle, elle tenait à son nom parce que c’était celui de son père, mais aussi parce que c’était le sien à elle et qu’il représentait son propre parcours.
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Cesare DeMaggio
Cesare DeMaggio

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MessageSujet: Re: (cesare), our hearts march to the same beat.   (cesare), our hearts march to the same beat. - Page 3 Icon_minitimeDim 12 Mar 2017 - 2:17



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ISOLDE SADDLER & CESARE DEMAGGIO

Quand il plongeait dans ses souvenirs, Cesare avait bien du mal aujourd’hui, à retrouver la période de sa vie où tout avait été évident pour lui. Cherchait-il à prétendre ne pas être le même individu que celui qui avait tué tant de gens, aveuglément convaincu par la cause qu’on avait fait entrer dans son cerveau et sa vie, comme unique destinée acceptable? Cherchait-il à se défaire de la responsabilité de ses actes? Lui, il se disait que peut-être, à force que le temps passe si vite, que les rancoeurs demeurent et que les mauvaises nouvelles s’amassent pour mettre à sac chacune des relations qu’il avait entretenues avec les siens, il n’était pas surprenant que le bon vieux temps semble appartenir à un autre DeMaggio. Un sentiment qu’il avait déjà ressenti, avant de rencontrer Isolde, isolé dans sa chambre ou avec ses propres songes, ne livrant ses secrets à personne, et demeurant persuadé que tout le monde dans sa famille pourrait aisément s’retourner contre lui pour l’assassiner, s’ils découvraient sa nature de transmutant. Il avait découvert un nouveau degré de solitude, qui l’avait poussé à se tourner vers ses ennemis de toujours. Vers Isolde, aussi, irrémédiablement. Le brun était-il encore un DeMaggio, alors? Dans ses souvenirs, la couleur de ses cheveux, le basané de sa peau, dans chaque cicatrice qui marbrait son corps, peut-être. Mais il n’était plus le fils qui avait fidèlement suivi son père, ni l’enfant qui avait cru en tous les préceptes religieux qu’il avait entendus à l’église, quand il y avait accompagné sa mère. Respecte ton père, reste loyal à ta famille, les transmutants sont dangereux, l’humanité est une espèce menacée par un prédateur assassin et servile; au bout d’un moment, il n’avait même plus su ce qui avait été écrit dans la Bible, et ce qui avait été inculqué par ses géniteurs. Et maintenant, il s’retrouvait parfois à se demander comment il en était arrivé là; si étranger à lui-même, au type qu’il avait été à vingt ans ou aux réminiscences d’autrefois qui tournaient dans son crâne. Etait-ce une bonne chose, ou était-ce l’opposé? Cesare n’en savait rien; il n’avait plus de famille, c’était bien la seule assurance à laquelle il pouvait se raccrocher. Alors sans les siens, à quoi est-c’que son nom pouvait bien rimer? Il avait toujours su qu’il ne voudrait jamais transmettre cette tare empoisonnée à Clara. Ça n’avait jamais été juste pour la protéger de toutes les autres menaces, qu’il n’avait pas osé regarder le ventre rebondi d’Isolde, ou cru qu’il ne méritait pas de faire partie de la vie de la petite. Tout ça, ça l’avait concerné lui; son sang, sa famille, ses crimes, le patronyme en lui-même, et ce que ces stupides lettres pouvaient représenter. C’était juste un nom, ouais, mais ç’avait été si souvent associé à des responsabilités dont il n’avait pas voulu, en son for intérieur, Cesare, qu’il était bien incapable de voir quoique ce soit d’autre que ce qui était si violemment accroché à la chasse.

Ce nom, cette famille, c’était ce qui faisait qu’il savait cuisiner des plats mexicains, ouais ; parce qu’ils avaient tous été tant reclus du reste du monde, que c’était bien la seule chose que Cesare avait pu avoir comme repère quant à ses racines, plus jeune. Et il savait jouer au tarot, au poker et à tous les jeux de cartes jamais inventés grâce à son père, à sa soeur aussi - parce que ç’avait été une occupation idéale pendant les chasses qui s’éternisaient. Et aussi, parce que plus jeunes, Aria et lui avaient eu si peu de vrais amis, si peu d’interactions autorisées avec l’extérieur, qu’ils avaient dû se contenter de ça. Après tout, peut-être bien qu’au bout d’un moment, les vieux commençaient à s’amuser de tels jeux stupides, parce qu’ils étaient trop dépassés par le reste du monde, trop à l’extérieur de celui-ci. Une impression que Cesare n’avait que trop souvent eue: il suffisait de lui lancer le défi d’avoir une conversation avec un inconnu dans la rue, pour que ce fait soit brusquement rappelé à son esprit. « Faut croire que ça fait un moment que j’suis vieux, alors. » il répondit, d’un ton neutre, dénué de vraie critique ou de quoique ce soit laissant entendre que ce simple fait le blessait d’une quelconque façon. Sans doute que ça faisait trop longtemps qu’il le savait, pour que ça continue de lui faire du mal. Il n’avait jamais été à des fêtes de lycée, il n’avait pas été à son bal de fin d’année, il n’avait jamais participé à quoique ce soit de la vie de Radcliff - à dix ans, dix-huit ans ou même aujourd’hui, ça n’avait jamais changé. Et au fond, à force de n’jamais connaître tout ça, évidemment que ça n’lui avait pas manqué: mais se confronter à la vision du monde par Isolde Saddler, était toujours compliqué. Il trouvait ça parfois amusant presque dans le sens folklorique du terme, comme s’il découvrait une pratique d’un monde étranger. D’autres fois, ça l’foutait presque mal à l’aise. Souvent, quand il creusait plus loin que juste le moment, il réalisait qu’il n’arrivait pas à connecter; qu’il n’pouvait pas s’y faire, comme si c’était trop tard. Peut-être avait-il besoin de temps, comme un malade en voie de guérison. Il n’savait pas, il n’avait pas beaucoup d’espoir à ce niveau-là, de toute façon. Et s’il n’avait pas réfléchi à cette histoire de nom jusque-là, c’était peut-être parce qu’il n’en avait pas eu envie: c’était une chose de se prendre la tête sur les couleurs ou l’organisation des tables - c’en était une autre, au fond, de s’prendre la tête sur ça, il en était convaincu. Cesare, alors, il aurait presque eu envie de pouvoir garder cette distance entre Isolde et lui, au moins pour avoir l’impression de pouvoir respirer - ou même s’échapper, comme un lâche, face à cette conversation. C’était comme toutes les disputes qu’ils avaient eues, sur lui, sur eux deux, sur sa famille, sur les choix qu’il avait soi-disant eus toute sa vie durant, de faire les choses différemment. C’était comme s’il devait à nouveau le lui dire, à Isolde, qu’elle n’comprenait pas. Qu’elle n’comprendrait jamais. Parce que de toute manière, il n’savait pas comment décrire tout ça avec des mots; il savait juste que ça n’en valait pas la peine. « Si j’devais transmettre un nom à mes enfants, ce serait un nom qu’ils pourraient vouloir porter. » il lâcha en guise de contre-attaque, serrant les dents avant de se perdre dans autre chose de plus long, de plus impulsif. Pourquoi devaient-ils partir sur cette conversation maintenant? C’était comme si le contentement de la nouvelle de la grossesse d’Isolde s’était évaporé en une fraction de seconde. « Porter l’même nom ça a jamais empêché mes parents d’nous traquer pour nous tuer, ma soeur et moi. Ou d’envoyer Kingsley Moren sur le dos de ma soeur jusqu’à c’qu’elle en crève. Ou aux parents de Gabriela d’lui kidnapper son fils dès qu’il est né. » est-ce qu’il devait continuer? C’n’était que des souvenirs qu’ils avaient en commun, ça, mais au pire, il avait vingt-six ans de souvenirs à remonter s’il fallait. « Même si on est une famille, on portera jamais tous le même nom, alors j’vois même pas pourquoi la question se pose. » acheva-t-il, dans un haussement d’épaules: pas besoin de retourner le problème dans tous les sens, il était sûr que pour bien des raisons déjà, Isolde, elle n’allait pas prendre le nom de DeMaggio quoiqu’il en soit. Il pouvait être Cesare autant qu’il voulait, peut-être que ce patronyme était trop prenant, point barre: au moins, refoulé à lui et uniquement lui, il était facilement oubliable dans la vie qu’ils avaient. Et pour avoir porté ce fardeau d’aussi loin qu’il s’en souvenait, il pouvait continuer de le faire; surtout si ça pouvait éviter à Isolde, à Clara, ou à ce bébé, d’en subir les conséquences ou l’histoire noire.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (cesare), our hearts march to the same beat.   (cesare), our hearts march to the same beat. - Page 3 Icon_minitimeDim 12 Mar 2017 - 13:05


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La famille Saddler, aussi loin que les souvenirs d’Isolde remontaient, ça n’avait été que son père et elle. Elle avait eu des grands parents, du côté de son père comme du côté de sa mère, évidemment. Mais les parents de son père étaient morts avant qu’elle ne vienne au monde et ceux de sa mère vivaient en Australie, si bien que les contacts qu’elle avait avec eux se résumaient à des discussions par lettres, par mail, quelques coups de téléphone lors des événements importants, mais rien de plus poussé que ça. Elle s’était souvent dit qu’un jour, elle irait en Australie pour leur rendre visite, mais le temps passait et sa vie s’était faite de responsabilités qui l’avaient toujours forcée à rester à Radcliff. Alors tout ce qu’elle connaissait vraiment de sa famille, c’était son père. Il avait été un homme bien, peut-être le meilleur du monde, aux yeux d’Isolde. Ça faisait que son histoire à elle, elle s’était faite d’une façon bien différente à celle de Cesare. Lui, il avait une famille qui l’avait poussé à croire en des choses qui lui échappaient complètement à Isolde, des trucs qu’elle ne comprendrait jamais, peu important le temps qu’elle pourrait y passer. Elle avait essayé, à une époque de comprendre ce qui pouvait pousser les hunters à penser comme ils le faisaient, mais ça avait été une perte de temps, elle ne pourrait jamais comprendre, c’était trop loin de ce qu’on lui avait appris elle, quand elle avait été plus jeune. Son père, il lui avait toujours appris à être tolérante, à accepter les autres avec leurs différences et surtout, à s’accepter elle-même avec ses différences, ce qui faisait qu’elle ne comprendrait jamais pourquoi ça semblait si important, de tuer des transmutants, pour protéger le reste de l’humanité, ou d’autres conneries de son genre. Elle avait encore les discours de Rafael dans un coin de sa tête, mais même avec le temps, ils n’avaient pas plus de sens que ce jour-là, quand elle avait été chez lui, emportée par la colère.

Elle avait bien du mal à savoir alors ce que la famille ça pouvait représenter pour Cesare. Si y avait du bon dans le mauvais, après tout, c’était pas le genre de trucs dont ils parlaient souvent tous les deux. S’il n’avait pas envie de parler de ça avec elle, elle n’allait pas lui forcer la main. Elle espérait qu’au moins il savait que si un jour il se réveillait avec le besoin d’en parler, elle serait toujours là pour l’écouter, même si elle n’aurait probablement pas les mots les plus justes pour lui répondre, puisqu’elle ne savait pas ce que ça pouvait faire de grandir dans une famille pareille. Ils avaient des histoires familiales bien différentes, alors peut-être que ça expliquait qu’à Cesare, on lui ait appris à jouer à la belotte pour passer le temps, quand elle, on l’emmenait en vacances pour qu’elle puisse jouer au bord de la plage. « Hm, regarde-moi toutes ces rides. » Elle passa la main contre sa joue, là où y en avait pas franchement de rides, ou rien de plus marqué que ce qu’un homme de vingt-sept ans pouvait avoir comme traces de son âge sur le visage. Il n’avait qu’un an de plus qu’elle après tout, et on pouvait difficilement dire qu’ils étaient vieux tous les deux. Après tout, quelques mois plus tôt, lors de sa campagne électorale, Lancaster l’avait ouvertement traitée de gamine, soit disant qu’elle était trop jeune pour occuper un poste comme celui de maire de la ville. Maintenant, elle l’était maire de la ville et elle s’en sortait pas trop mal. Mieux qu’en tant que leader d’Insurgency, de toute évidence. Peut-être mieux qu’en tant que fiancée aussi, alors que là, maintenant, elle regrettait sa question. Elle s’était posée la même, un an plus tôt, avant que Clara ne vienne au monde, y avait eu personne pour lui répondre, au moins, maintenant, elle l’avait sa réponse. « Okay. » Qu’elle répondit simplement dans un pincement de lèvres avant de baisser les yeux vers le sol, alors qu’elle se sentait idiote et coupable d’avoir pourri l’ambiance avec sa question et d’avoir ramené vers Cesare des souvenirs dont il se serait bien passé. « Je suis désolée. » Ça n’avait, évidemment, jamais été dans ses intentions, à Isolde, quand elle avait posé sa question, de vexer Cesare ou de lui faire du mal en ramenant de mauvais souvenirs jusqu’à lui. Elle n’avait pas voulu non plus plomber l’ambiance. Tout ce qu’elle avait voulu savoir, c’était si ça lui allait, à Cesare que ses enfants n’aient pas son nom, si son épouse, ne l’avait pas non plus, techniquement, c’était des trucs sur lesquels ils devaient se pencher pour leur mariage à faire. Au moins, c’était chose faite, elle pouvait au moins se dire qu’ils n’auraient pas besoin de revenir là-dessus avant le mariage, elle l’avait eue, sa réponse, même si elle regrettait d’avoir posé la question.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (cesare), our hearts march to the same beat.   (cesare), our hearts march to the same beat. - Page 3 Icon_minitimeDim 12 Mar 2017 - 21:19



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Y’avait eu des moments, en ressassant les souvenirs trop frais de ses erreurs, où Cesare s’était dit qu’il avait juste été vraiment con. Con de croire que tout ce qu’on lui avait enseigné, d’aussi loin qu’il s’en souvenait, pouvait faire office de parole sainte inébranlable et indiscutable. Con d’avoir été un soldat aveugle, volontaire et assassin qui n’avait donné à la vie des autres, que ce qu’on lui avait dit qu’elle valait. Il avait été bête de croire que tout c’qu’on lui avait fait gober pendant toute sa vie, pourrait au moins pousser les siens à garder une quelconque dignité face à l’adversité: probablement était-ce ce que ses parents avaient pensé, quand ils avaient décidé qu’il était de leur devoir d’éradiquer leurs enfants impurs de toute existence, afin que le gêne mutant ne se propage pas. Ouais, peut-être qu’à un certain degré, dans des détours complètement tordus de l’esprit, ce qu’il restait du chasseur qu’il avait été pouvait comprendre le fonctionnement de pensée qui avait amené ses géniteurs à les haïr, lui et sa soeur, d’une manière si virulente quand ils s’étaient avérés être des dégénérés. Cesare lui-même, il s’était détesté pour ça; il avait détesté son être, son corps, sa génétique, ce petit bug dans le système de ce qu’il avait été, et qui remettait subitement tout en question sans qu’il n’ait rien demande ou voulu. C’était ça l’truc pourtant; il n’avait rien demandé, rien voulu, rien attendu - ça lui était tombé sur le coin de la gueule, et ses parents, ceux qui avaient toujours représenté le centre du monde vers lequel il devait irrémédiablement revenir quoiqu’il advienne, n’lui avaient même pas laissé le bénéfice du doute. Ils n’l’avaient pas laissé à Aria, surtout. Cesare, il pouvait presque s’oublier lui-même quand il pensait à tous les torts que sa petite soeur avait essuyés: et elle l’avait blâmé lui pour ça, parce qu’il n’avait pas été là, et parce qu’au fond, haïr quelqu’un de qui on avait l’amour incommensurable était plus facile que de remettre en question ce qu’ils avaient toujours cru indiscutable et évident. Ils n’pouvaient pas haïr leurs parents - ils n’avaient pas pu à l’époque - parce qu’ils étaient leurs parents, ceux à qui ils devaient la vie, la survie, leurs instincts, et tout ce qui faisait les fondements de leurs croyances. Ouais, des croyances qu’ils avaient cru être les leurs pendant bien longtemps: oh, Cesare il connaissait la valeur d’un patronyme, la puissance de celui-ci, l’ardeur avec laquelle cette identité pouvait nouer des individus entre eux. Il y aurait toujours une part de lui qui culpabiliserait, sans doute, en silence au moins, d’être un genre d’étranger pour Clara, parce qu’il garderait toujours toute une quantité de secrets inavoués et de souvenirs non partagés avec sa fille. Pouvaient-ils construire une relation à partir de ça? Cesare s’disait que ça allait de paire avec le fait de tourner la page; non? Confronté à la question anodine d’Isolde, qui faisait pourtant drastiquement écho avec ce qui avait pu tourner dans sa tête depuis bien plus longtemps qu’eux deux, leur couple ou leur mariage, le brun savait bien que l’atmosphère s’était tendu, et que la joie de quelques instants plus tôt était désormais diffusée par tout un tas d’énergies négatives.

Il n’avait pas voulu que les choses dégénèrent comme ça, il n’avait pas non plus envie que juste une question puisse transformer un moment si heureux en des silences si tendus, des regards fuyards et des crispations de mâchoires qui en disaient aussi long que des disputes enragées. Qu’est-ce que ça pourrait vouloir dire, s’il donnait le nom de DeMaggio à Clara? La reconnaître, ç’avait été le maximum qu’il pouvait faire, s’était-il dit quand il avait pensé à la paperasse dont ils devraient s’occuper pour le mariage: elle était sa fille, quel que soit le nom qu’elle portait, et tout c’qu’il voulait garantir, c’était que même comme ça, même d’une façon loin des conventions, cette promesse vaudrait plus pour lui que ça n’avait eu de valeur aux yeux de ses propres parents. « J’suis désolé aussi. » il soupira, incapable pourtant de se sentir coupable vis à vis de cette décision qui semblait inchangeable dans sa tête. C’n’était pas pour prendre de la distance vis à vis de Clara ou de ce bébé à venir; c’n’était certainement pas pour ne pas appartenir cent pour cent à cette famille qu’il choisissait ça. Mais son nom, il était synonyme de crimes, de fardeaux, de souvenirs qu’il voulait être - qu’il se devait d’être - le seul à porter. Et si ce nom pouvait mourir avec lui, où était le mal? « J’suis désolé si... tout dans ma vie fait que... des discussions comme ça s’transforment en dispute ou... quelque-chose comme ça. » observant à nouveau Isolde, il revint presser sa main avec le torchon glacé contre son visage, parce qu’il fallait peut-être qu’ils se concentrent sur ça au lieu de se prendre la tête: s’ils commençaient à se disputer, et que quelqu’un devait les entendre, l’histoire du mec qui bat sa femme n’en deviendrait que plus crédible. « Crois-moi... c’est mieux comme ça. » et de toute manière, il ne savait pas pourquoi elle devrait vouloir argumenter plus loin; elle ne prendrait pas son nom, elle, alors s’il devait y avoir une personne dans cette famille, un tant soit peu ‘isolée’ à cause d’un simple nom, autant que ce soit lui. DeMaggio, c’était certainement le patronyme qui devait disparaître des deux. « Au moins avec ton nom, peut-être que nos enfants se feront moins insulter dans la cour de récré, au Kentucky. » le ricanement qu’il eut fut plutôt amer, chargé d’expérience malgré le regard qu’il eut pour Isolde, synonyme du fait qu’il voulait détendre l’atmosphère maintenant, même avec un peu de sarcasme plus qu’autre chose. C’était toujours mieux que ce qu’ils avaient eu jusque-là.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (cesare), our hearts march to the same beat.   (cesare), our hearts march to the same beat. - Page 3 Icon_minitimeDim 12 Mar 2017 - 23:56


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Fallait croire qu’elle avait vraiment du mal à bien annoncer les bonnes nouvelles. Avant de de dire à Cesare qu’elle était enceinte, il avait fallu qu’elle râle sur Insurgency pendant un long moment. Maintenant qu’elle avait finalement réussi à lui dire ce qu’il y avait de plus important à raconter, il avait fallu qu’elle plombe l’ambiance en une question. Elle pouvait au moins continuer à se dire que ce n’était pas pire que lorsqu’elle lui avait dit pour Clara, au moins, ils étaient encore dans la même pièce et ils n’étaient pas en train de se hurler dessus. Elle avait assez épuisé ses nerfs sur cette histoire d’Insurgency Isolde de toute façon, elle n’avait vraiment pas envie de se prendre la tête avec Cesare. Elle n’avait, de toute façon, jamais envie de se prendre la tête avec lui, que ce soit au sujet de son nom de famille et de sa volonté ou non de le transmettre à leurs enfants, ou à propos des décorations de leur mariage. C’était juste que des fois, ça leur arrivait de s’engueuler, c’était probablement le cas dans d’autres couples, peut-être sue des sujets similaires même, au moins pour ce qui concernait le mariage. Ça faisait juste d’eux un couple normaux après tout. Et puis, ils n’étaient pas en train de s’engueuler là, même si l’ambiance s’était tendue, ils n’étaient pas encore à se crier dessus et évidemment Isolde, elle voulait éviter ça. Elle aurait juste voulu revenir quelques minutes en arrière, pour  qu’ils puissent continuer  à profiter de la bonne nouvelle, sans qu’elle vienne tout gâcher en une question. Elle aurait dû savoir pourtant, que ça allait tourner comme ça, après tout, elle savait très bien que c’était un sujet difficile pour Cesare, alors pourquoi est-ce qu’il avait vraiment fallu qu’elle la pose sa question ? Elle aurait probablement mieux fait d’y réfléchir à deux fois avant de parler, quelque chose qu’elle ne savait malheureusement pas faire.

Elle était désolée alors, d’avoir posé la question comme ça et elle espérait quand même qu’ils allaient réussir à laisser ça derrière eux pour le reste de la journée, parce qu’il était encore tôt et ce serait dommage quand même qu’ils oublient ce bébé à venir parce qu’elle avait posé une mauvaise question. Elle n’avait pas envie qu’ils oublient cette nouvelle au profit de ça ou d’insurgency ou de n’importe quoi de négatif. Parce qu’ c’était une bonne nouvelle alors ils méritaient bien de se concentrer sur ça plus que sur tout le reste. Cesare, il n’avait pas à s’excuser, c’était pas de sa faute, après tout, il n’avait fait que répondre à la question. Elle haussa légèrement les épaules avant d’esquisser un léger sourire. « C’est pas grave. On est même pas en train de se disputer. » C’était généralement plus violent que ça quand ils se disputaient, le ton montait et elle devait bien admettre, qu’il lui était même arrivée de lui coller des claques à Cesare, comme quoi, malgré les plaies contre sa joue, c’était presque plus lui qui était battue, qu’elle. « Je comprends. Je voulais juste être certaine que ça t’allait comme ça. » De nouveau elle haussa les épaules. S’il disait que c’était mieux comme ça, alors c’était bien que ça lui allait parfaitement. Y avait pas besoin de débattre là-dessus plus longtemps, ça lui allait aussi à elle comme ça, alors tout allait bien maintenant. « Ça m’a jamais sauvée moi, quand j’étais au lycée. » Pourtant, à l’époque, Saddler, ça avait été le nom du shérif de la ville, mais ça n’avait pas empêché certaines personnes du lycée de l’insulter parce qu’elle sortait avec une fille plutôt qu’avec un garçon, comme la soit disant ‘normalité’ voulait qu’elle fasse. Peut-être que si les garçons du lycée avaient été moins con avec elle, elle aurait eu moins de mal à les supporter et elle aurait accepté plus facilement de les fréquenter. Enfin, ça remontait à des années maintenant tout ça et puis, elle n’avait jamais été une fille sans défense de toute façon. « Peut-être qu’on sera plus dans le Kentucky quand ils iront à l’école. » Ça semblait être une chose sur laquelle ils étaient tous les deux d’accord après tout. Ils en avaient parlé vite fait, quand ils avaient été en France et qu’il avait fallu faire un choix entre rester ou partir. Clara, elle irait à l’école d’ici cinq ans, ça leur laissait bien le temps  d’accomplir ce qu’ils avaient encore à accomplir, avant de partir, elle ne savait trop où, dans un endroit que Cesare ne détesterait pas complètement, ce serait un bon début. S’il était là, lui, c’était pour elle, pour Clara et pour ce bébé qu’elle portait, mais elle savait très bien qu’il détestait Radcliff autant que le reste de l’état. Alors, évidemment qu’un jour, elle lui rendrait la pareille et elle partirait avec lui, peu importait où il voudrait aller, elle le suivrait.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (cesare), our hearts march to the same beat.   (cesare), our hearts march to the same beat. - Page 3 Icon_minitimeDim 19 Mar 2017 - 3:18



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ISOLDE SADDLER & CESARE DEMAGGIO

A penser à son passé, Cesare n’pouvait pas se mentir: d’une certaine façon, l’époque où il s’était senti appartenir aux siens avait été bien plus simple. Il n’se souvenait pas avoir eu de doutes pour embrumer son esprit, pas de mauvaises nouvelles lui tombant sur le coin de la gueule pour peu à peu entamer ses espoirs. Il avait eu sa soeur, il avait eu au moins l’illusion d’appartenir à quelque-chose de sacré et réel. Maintenant, c’était compliqué. Compliqué, oui, c’était une façon de décrire la situation avec laquelle il n’savait pas quoi faire. Dans chaque aspect de sa vie, il y avait quelque-chose qui n’semblait pas coller. Et c’n’était pas lui et Isolde, c’n’était pas ses convictions de hunter repenti, c’n’était pas-... Peut-être qu’un an, pour autant de changements, ça allait trop vite; ou peut-être n’était-ce juste pas le bon mois, pour que la vie semble aller à toute allure. Peut-être n’était-ce juste pas une bonne journée. Parfois, y’avait des jours où le DeMaggio se levait sans un nuage à l’horizon, et où il n’se retrouvait pas à porter sur lui-même des songes infiniment négatifs, bons à lui entamer ses convictions ou ses envies. Aujourd’hui n’était pas un de ceux-ci; aucun des jours du mois de février n’était un jour comme ça. Il avait vu les annonces pour la Fête de l’Hiver; et il n’savait même pas ce qu’il avait ressenti: peut-être était-ce légitime et normal que la mairie organise cette fête à nouveau, comme si de rien n’était, parce que c’était une tradition propre à la ville, quelque-chose qu’il n’pouvait certainement pas faire disparaître, influencer, ou même transformer en un événement qui n’appartenait qu’à lui. Mais ç’avait semblé rouvrir une plaie toujours aussi douloureuse; ç’avait semblé être le défilé sadique de tout ce qui n’avait pas changé, mine de rien. Il était avec Isolde, ouais; mais ils étaient toujours à Radcliff, toujours dans cette même vie où il était un DeMaggio, et elle était la leadeuse d’Insurgency, la maire de la ville et où l’existence elle-même était cette chose fragile qui pouvait basculer à tout moment. Peut-être était-ce le propre de l’humain. Cesare n’était pas habitué à perdre des gens, à sentir tous les jours être suspendus à un fil qui pouvait s’briser à tout moment - pendant longtemps, il n’avait pas été habitué aux mauvaises nouvelles, parce qu’il n’en avait tout simplement pas eues. Peut-être bien alors que l’isolation totale qui avait gouverné son existence à cette époque-là, avait eu quelques bons côtés: on n’pouvait ni expérimenter des deuils, ni des déceptions, ni des douleurs, ni des peines quand on n’avait personne pour qui les éprouver. Et après Skylar, Cesare n’s’était plus donné la peine de s’attacher à outrance à qui que ce soit: pour une fois, il avait été celui qui avait abandonné les autres derrière. Il avait lâché Slade sans un regard en arrière; il avait même lâché sa soeur, s’persuadant lui-même que ç’avait été une bonne chose.

La vie humaine, des êtres lambda qui pouvaient facilement être blessés, elle avait quelque-chose de difficile à quoi il n’arrivait pas à s’adapter. Pas vraiment. Peut-être alors que c’était vraiment trop tard; peut-être avait-ce été trop tard dès le moment où il avait été conçu: parce qu’ironiquement, même quand il essayait, même quand il se saignait aux quatre vents pour avoir l’air tout à fait normal, il suffisait d’une phrase, d’une question stupide et anodine pour que la conversation tourne à l’orage. Ils avaient parlé d’un deuxième enfant, mais c’était comme s’ils avaient, au moins jusqu’à un certain degré, les mêmes débats qu’à la naissance de Clara: il avait aussi été présenté avec le certificat de naissance de sa fille. Et il n’avait pas non plus pu faire quoique ce soit, dire quoique ce soit, ou vouloir avoir affaire avec quoique ce soit donnant le nom qu’il portait à sa fille. De toute manière, il n’pouvait s’empêcher de s’dire que c’était juste une question lancée pour la bonne conscience, ou un élan démesuré et à peine soupesé de la part d’Isolde: comment pouvait-elle vouloir donner ce nom-là à leurs enfants? Est-ce qu’elle, à l’autel, elle allait prendre le patronyme du type qui lui avait pris son père, sa meilleure amie, et avait insidieusement chamboulé toute sa vie? Pendant dix mois, Isolde l’avait détesté lui - lui, Cesare - pour c’qu’il avait été, ce que ce nom signifiait, et les actes qu’il avait lui-même accomplis à cause de ce lignage-là. Alors pourquoi est-c’que soudainement, quoique ce soit ayant trait à ce nom, à c’qu’il avait été pendant toute ces années, avait la moindre importance? Ils n’avaient techniquement pas été en train de se disputer, alors, tout comme ils ne s’étaient pas disputés dans cette chambre d’hôpital à la maternité, après la naissance de Clara. Mais les choses qu’ils s’étaient dites à cette époque-là, n’en avaient pour autant pas été moins blessantes, compliquées, et pleines de réalités qui n’changeraient jamais. Pour le nom qu’il portait encore aujourd’hui, pour sa famille, Cesare avait toujours accompli tous ces actes dont ils n’parlaient que trop peu tous les deux - de ceux qui auraient dû les prédestiner à être des ennemis cherchant à s’entretuer, rien d’autre. Peut-être bien que pour eux deux, rien qu’eux deux, ils étaient compatibles, ils s’aimaient envers et contre tout, ils étaient ensemble et heureux. Ça n’changeait rien au fait que l’reste du monde - Radcliff, au moins - leur hurlait l’inverse. Sa famille à lui, les membres d’Insurgency qui s’mettaient maintenant à physiquement attaquer Isolde pour ça. « Oui. Ça m’va comme ça. » il articula alors, faute de mieux, faute de vraiment pouvoir avoir une vraie conviction inscrite sur son visage ou dans ses attitudes. C’n’était pas un plaisir quotidien qu’il se faisait, de réaliser l’ampleur de ses désillusions sur les siens, et toutes les douleurs qui étaient nées de ça; peut-être était-ce encore, là aussi, une plaie condamnée à s’ouvrir et s’ouvrir encore à des intervalles réguliers. Au moins, s’il pouvait éviter de se coltiner ça encore dans dix ans, parce que ses enfants voulaient s’mettre à faire des recherches sur leur nom de famille, ses origines et ainsi de suite, c’était déjà ça. Isolde, elle idéalisait son père, elle trainait avec elle un deuil douloureux, ouais - douloureux parce qu’elle aimait son père, parce qu’elle l’admirait encore aujourd’hui malgré le temps, et parce qu’elle avait des souvenirs chaque année chéris comme de précieuses reliques. Il avait tout l’inverse, lui; des images qu’il avait cru importantes, des valeurs qu’on lui avait inculquées, mais qui prenaient une tournure de plus en plus noire à chaque pas qu’il faisait dans le monde loin des siens. « T’étais une fille qui sortait avec des filles. Dans un lycée. Au Kentucky. » c’était comme souligner tout un tas d’évidences pour lui: y’avait les gars qui avaient fantasmé sur ça, et les homophobes. Oui, clairement de quoi compliquer une existence qui aurait pu être beaucoup plus simple: « C’est toujours plus facile à porter que le nom d’une lignée de tueurs. » est-c’qu’ils devaient vraiment s’mettre à comparer? Peut-être bien que dans la conscience de Radcliff, Rafael DeMaggio serait juste vu comme un homme riche chez qui tout le Kentucky pouvait s’armer - mais l’important, c’était c’que Cesare savait, point barre. Une réalité qui le poursuivrait où qu’il aille, sans doute: c’n’était pas parce qu’ils devaient vivre un jour en Californie que le patronyme DeMaggio pourrait être synonyme de quoique ce soit d’autre, pour lui. « Ouais. Peut-être. » et Cesare n’put laisser autre chose que la contrition parler pour lui, alors qu’il détournait le regard. L’avenir était quelque-chose de bien vaste; et il suffisait qu’il s’mette à y penser pour qu’une bonne nouvelle se révèle avoir de multiples facettes pas forcément si positives. Un autre bébé, dans ce monde-là, c’était compliqué. Et ils semblaient être inscrits dans Radcliff, d’toute manière; à croire que Paris avait été leur seule opportunité, et maintenant l’monde semblait bouché. Isolde était maire, techniquement, elle le serait encore pour au moins trois ans. Avec ça, est-c’que le futur allait vraiment loin d’ici? « Tu devrais t’reposer. » il décida de changer de sujet de conversation, alors, s’concentrant sur ici et maintenant comme il le faisait si bien généralement pour garder la face: « Si tu peux pas prendre de médicaments, maintenant, au moins faire en sorte de pas aggraver ton cas. » presque des détails à n’pas oublier pour le reste, aussi. S’ils étaient heureux maintenant, ici, ça n’enlevait rien à la précarité de leur situation - y’avait son père à lui quelque-part qui voulait leur peau, y’avait maintenant Insurgency qui était devenu une menace, y’avait les autres hunters, les autres mutants, le passé, le futur. C’n’était pas facile, ouais, de faire vivre les bonnes nouvelles bien longtemps; ils l’avaient déjà souvent appris, ça.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (cesare), our hearts march to the same beat.   (cesare), our hearts march to the same beat. - Page 3 Icon_minitimeDim 19 Mar 2017 - 14:07


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C’était à se demander si aujourd’hui n’était pas juste un mauvais jour et que dans le fond, y avait rien qui puisse complètement égayer la journée. C’était peut-être parce que c’était ce mois en particulier et que quoi qu’il arrive février, serait toujours un mois pourri. Au moins, c’était le plus court de l’année, alors, dans moins d’une semaine, ils seraient en mars, parce que ce serait plus simple déjà, ou plus compliqué, alors qu’inévitablement, mars les rapprocherait du jour j, de leur mariage et que ce serait peut-être plus stressant que tout ce qu’elle avait pu imaginer jusqu’à présent, Isolde. Elle était enceinte maintenant, ce qui risquait de ne pas beaucoup aider à la rendre particulièrement zen, enfin, elle était certaine, qu’y aurait de toute façon, aucune ambiance comparable à celle du mois de février. Evidemment, que ce n’était pas le meilleur mois de l’année pour Cesare, un an plus tôt, il avait perdu sa sœur et c’était le genre de truc qu’on oubliait jamais vraiment. Dans le fond, elle ne savait pas non plus comment elle allait réagir, d’ici le mois de juin quand elle serait confrontée à l’idée que ça faisait maintenant un an qu’elle avait perdu Anthea et chaque année, au mois d’août, y avait un moment où elle ne pouvait pas s’empêcher de penser à son père, quand bien même ça faisait des années maintenant qu’il était mort. Alors, il lui semblait bien que sa nouvelle, elle était facilement parasitée par tout le reste, par l’ambiance générale du mois de février, par ce qu’il venait de se passer avec Insurgency, par la question qu’elle avait posé, sans vraiment réfléchir aux conséquences qu’elle pouvait avoir. Peut-être qu’elle aurait mieux fait d’attendre alors, d’aller faire son examen sanguin pour être certaine de ce qu’elle avançait et d’annoncer la nouvelle à Cesare qu’au moment où elle aurait eu les résultats, ou peut-être qu’elle aurait juste dû se taire au lieu de poser cette question débile.

Elle n’avait pas pensé à mal, bien entendu et elle n’avait surtout pas eue l’intention de blesser Cesare avec ses paroles. Elle s’était juste dit que peut-être, il pourrait avoir envie que ses enfants porte son nom. Parce que pour elle, c’était celui de Cesare, de l’homme qu’elle aimait, avant d’être celui de son père, ce type qui lui avait pris bien trop de choses dans sa vie. Cesare, elle l’acceptait avec tout ce qu’il était, même son passé, aussi obscur soit-il, même avec ce nom qu’elle était peut-être censée détester à cause de Rafael. Mais elle ne pouvait pas juste le détester, parce que c’était une partie de Cesare et qu’elle l’aimait lui, tout entier. Mais s’il préférait que ce soit juste Saddler, ça lui allait très bien à elle. Si ça lui allait à lui aussi, alors la question était réglée, y aurait pas besoin de revenir là-dessus, pas pour les préparatifs du mariage et les décisions administratives qui allait avec et même pas quand le bébé viendrait au monde, d’ici neuf mois. « Okay. » Qu’elle répondit presque timidement, alors qu’elle regrettait vraiment d’avoir abordé le sujet. Y avait vraiment des moments où elle se demandait pourquoi elle n’avait pas la bonne idée de réfléchir un peu avant de parler. Au moins, ça lui éviterait de plomber l’ambiance avec ses questions idiotes. « Sans doute, ouais. » Il avait raison, y avait rien de plus à ajouter, c’était clair que l’un comme l’autre, ils n’avaient pas envie de se perdre dans un débat là-dessus, ça n’aurait aucun sens de toute façon, c’était son nom, son histoire, alors elle approuvait ses choix. Si ça lui allait comme ça, c’était tout ce qui comptait dans le fond, l’essentiel, c’était qu’au moins, il ne se réveille pas un beau matin en regrettant le nom que ses enfants pouvaient porter. C’était tout ce qu’elle voulait Isolde, alors si pour ça, ce genre de conversation tendue était inévitable, au moins, maintenant c’était fait. Sans doute que ce n’était pas non plus la peine de s’interroger sur ce qu’ils faisaient encore à Radcliff, puisque là, elle savait très bien qu’elle était celle qui les retenait dans une ville dont Cesare détestait chaque recoin et y aurait toujours une partie d’elle qui s’en voudrait pour ça. Peut-être que le mieux alors, c’était en effet qu’elle aille se reposer, avec un peu de chance les événements l’avaient assez épuisée pour qu’elle s’endorme au moins une poignée de minutes et que les choses soient plus simples quand elle se réveillerait. « Ouais, je vais faire ça. » Ce serait mieux pour tout le monde et de toute façon, elle n’avait pas prévu de faire autre chose, si elle était rentrée si rapidement à la maison, après tout, ça avait été parce qu’elle avait voulu être tranquillement au calme, loin de l’agitation de la vie quotidienne. « Merci pour le coup de main. » Elle esquissa un léger sourire, sans doute que pour le coup, il aurait préféré ne pas avoir à l’aider avec ça, elle aurait préféré aussi, évidemment ne pas revenir avec ces quelques égratignures sur le visage. Elle aurait aimé que tout se passe bien, au moins aujourd’hui, pour que la bonne nouvelle puisse durer plus que quelques trop courtes minutes avant d’être complètement effacée, ils allaient avoir un bébé et pourtant, ça semblait déjà moins important que tout le reste.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (cesare), our hearts march to the same beat.   (cesare), our hearts march to the same beat. - Page 3 Icon_minitimeLun 20 Mar 2017 - 2:32



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Parfois, quand il cherchait dans son crâne, qu’il essayait de donner un sens à ce qu’il ressentait, Cesare en arrivait surtout à se dire que c’n’était probablement pas des choses à mettre à haute voix. Pas devant Isolde, du moins. Il n’savait pas si tous les mois qu’ils avaient passés, ensemble, apparemment en couple, à affronter des semaines sans se voir et des rendez-vous clandestins qui s’achevaient à l’aube, les avaient renforcés, ou n’avaient fait que créer tout un champ de mine autour de leur histoire. Quand son existence n’s’étendait qu’à Isolde, qu’à Clara, qu’aux quatre murs de cette maison, tout était facile ; Cesare savait c’qu’il voulait, alors, il savait c’qu’il éprouvait et ressentait, et il s’penchait presque sur quelques idées de futur sans qu’elles ne lui semblent être effroyables. Il avait hâte de voir Clara grandir, il aimait la voir évoluer, s’émanciper et se développer devant ses yeux, en tant de scènes, de petits moments anodins et de tendresses qu’il aurait cru n’jamais connaître dans sa vie. Et peut-être que même en ça, l’idée concrète d’un deuxième enfant venant s’ajouter à cet univers-là qu’ils s’étaient créé, était quelque-chose de difficile. Pas aussi difficile que tout le reste, cela dit. Cesare, il avait été un hunter, pendant vingt ans de sa vie au moins – pour le meilleur, et pour le pire, un peu comme tout le futur qu’il s’imaginait dans un coin de sa tête. C’avait été sa motivation, son but, les raisons de sa présence dans c’monde, mises en exergue par toute l’attention que ses parents avaient porté sur lui. C’avait été comme ça qu’il s’était identifié pendant si longtemps ; le fils de Rafael et Isabela DeMaggio, à qui incombait le devoir de faire survivre tout ce qu’ils avaient eux-mêmes représenté. Est-c’que leurs vies à eux aussi étaient allées plus loin que ça ? Parfois, le reste de la société paraissait trop vaste au jeune homme. Et parfois, elle lui paraissait vide. Etait-il vraiment censé faire de sa vie ça, quelque-chose qui se limitait à une poignée de personnes sur lesquelles il se focaliserait égoïstement ? Au-delà de tout ça, des quatre murs de cette maison où tout avait un sens au moins pour quelques heures par jour, il errait, la plupart du temps. Il n’voulait pas sympathiser avec les autres, il n’voulait pas vivre comme les autres – ceux qui parlaient de sortir entre collègues le soir comme si ça pouvait être amusant, ceux qui étaient obsédés par Noël dès le début du mois de décembre parce que c’était soi-disant une tradition ayant tellement de sens. Il avait dix doigts, vingt ans sacrifiés à développer des savoirs, des compétences et des ambitions et des buts qui n’lui servaient plus à rien. Certes, il n’voulait pas redevenir un hunter, il n’voulait pas abandonner Isolde et Clara, repartir en arrière quand il avait eu vingt ans, juste parce que tout avait été évident, tant il avait été profondément ancré dans l’endoctrinement de ses parents. Mais qu’est-c’qu’il avait, là ? Un futur à Radcliff, où il resterait mécanicien, à devoir endurer des interactions sociales avec lesquelles il n’arrivait pas à s’identifier, et où sa seule salvation se limiterait à quelques heures par jour, le matin avant de devoir partir, le soir avant d’aller se coucher ? On lui avait si souvent dit qu’il était destiné à plus que ça – et pendant combien d’années au juste, Cesare avait-il regardé de haut les pauvres gens qui n’avaient eu que ça, eux ?

Et fondamentalement, c’était tout c’qu’il était, maintenant ; comme père, comme fiancé, comme homme. Quelqu’un avec un passé bien lourd, et un présent qui lui semblait aussi vide de sens qu’une étendue désertique. Isolde, elle n’avait pas vraiment à s’inquiéter sur sa fierté, son égo ou quelque arrogance qui aurait pu lui faire tenir au patronyme qu’il portait, ou au fait que ça puisse être un héritage pour ses enfants – il avait perdu tout contact avec ces sentiments-là depuis bien longtemps. Avait-ce été depuis le moment où il s’était découvert transmutant, et où les évidences s’étaient envolées, remplacées par une haine incontrôlable envers lui-même ? Ou était-ce à partir du moment où être un DeMaggio avait inclus trahir Aria, blesser Isolde et tuer des gens innocents pour les sauver elle, parce que ses parents avaient pensé qu’il leur devait au moins ça ? En une poignée d’années, sa famille était devenue ça – un serpent toxique qui se dévorait lui-même, encore et encore, s’empoisonnait et se ruinait sans l’aide de personne. Leurs parents avaient voulu les tuer, Aria et lui, et ils avaient presque réussi à réaliser leur souhait. Et puis sa mère était morte. Et puis Rayen avait fini en prison. Et puis, dans ses rares tentatives à connecter à qui que ce soit là-bas, dans cette lignée qui coulait dans ses veines, il avait juste échoué. Et même essayer, quelque-chose, n’importe quoi pour Gabriela, l’avait conduit à l’hôpital, face à un énième dilemme. Maintenant, être avec lui, l’aimer, vouloir faire sa vie à ses côtés, coûtait progressivement à Isolde tout ce qu’elle avait eu. Au fond, même ses rêves initiaux avaient été réduits à néant par un DeMaggio. Maintenant, elle n’avait plus ni son groupe de transmutants, ni la confiance de ceux qui l’avaient suivie. A cause de lui ? Il n’pouvait pas douter que c’était au moins en partie à cause de ça. Et il n’pouvait pas prétendre savoir quoi faire, pour donner un sens à tout ça ; tous les sacrifices, toutes les peines, tous les choix difficiles, toutes les déceptions – il n’y avait que lui, à la fin, et une fois qu’on enlevait tout c’qu’on lui avait imposé pendant des années et des années, jusqu’à c’qu’il croie que c’était ce dont il avait eu envie, il n’restait pas grand-chose. Le fantôme des couloirs du lycée de Radcliff, celui qui n’avait pas fait d’études, pas pensé à l’avenir comme ça, et pas vraiment existé par lui-même pendant bien longtemps. A quoi il rimait, alors, son nom ? C’n’était pas le sien, c’était celui de ses parents, de tous ceux avant lui ; des loyaux à la chasse, d’une grande chaine de laquelle il avait été un maillon défectueux : il suffirait de demander à Rafael, sans doute, pour qu’il soit fait loi que d’toute manière, il n’méritait pas de le porter ce nom. Cesare, tout c’qu’il pouvait dire en réponse à tout ça, c’était qu’il n’en voulait pas, de ce nom – quoiqu’il représente, quelque espoir qu’il puisse y avoir quelque-part pour ce patronyme de trouver la moindre rédemption ; ses ancêtres, ses parents, ils la méritaient aussi peu que lui. Et il n’y avait aucun contre-argument à avoir à cela – un fait que même Isolde n’pouvait pas contredire, quand bien même elle avait toujours aimé avoir le dernier mot. C’qu’ils avaient juste, pour sûr, c’était l’ici et maintenant, les conséquences de leurs actions et la réalité bien palpable ; « J’m’occuperai d’tout… si Clara se réveille, okay ? » il assura, encore avec son sourire en coin, en observant Isolde. « Et on s’occupera de tout ça… pour Insurgency. » il n’pouvait pas faire de promesse surdimensionnée, pas dans sa position à lui, mais voilà, au moins ça. Au moins que tout ce que la mutante avait accompli jusque-là, n’soit pas pour rien. Pour la rassurer, pour se rassurer aussi lui au moins un peu, Cesare vint glisser le bout de ses doigts dans les cheveux de la blonde, repoussant une de ses mèches derrière son oreille. « Je t’aime. » confia-t-il, de cette déclaration qui avait toujours rendu tout beaucoup plus facile, même dans les pires moments. Il n’disait pas que c’était un de ces fameux pires moments, là – peut-être était-ce un contrecoup normal à tout ça, toutes ces nouvelles pas forcément toutes bonnes leur tombant dessus. Peut-être.
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MessageSujet: Re: (cesare), our hearts march to the same beat.   (cesare), our hearts march to the same beat. - Page 3 Icon_minitimeLun 20 Mar 2017 - 13:03


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Ça aurait été trop simple, que la journée soit juste agréable, guidée par la seule pensée qu’elle attendait un bébé et que ça la rendait particulièrement heureuse. Non, il avait fallu qu’elle se décide à aller régler quelques truc chez Insurgency et la bonne journée s’était transformer en un truc particulièrement agaçant, alors qu’évidemment, elle était frustrée de ce que Demelza avait fait, dans son dos, pour reprendre le contrôle du groupe. Isolde, elle aurait presque pu croire qu’elle avait l’habitude, de se sentir trahir, après tout, ce n’était pas la première fois que ça arrivait, mais au final, avoir déjà expérimenté la chose à plusieurs reprises dans sa vie, pour des trucs qu’elle pouvait facilement considérer comme plus graves, ça n’aidait pas à accepter les choses plus facilement. Elle était vexée, déçue, énervée, contre Demelza et tous ceux qui avaient décidé de la suivre, alors qu’il lui semblait qu’ils n’avaient fait que lui planter un couteau dans le dos. Elle s’en fichait des quelques égratignures sur son visage, elles étaient bien moins douloureuses que tout ce qu’elle pouvait ressentir au fond de son cœur. Au moins, pouvoir râler, quelques minutes plus tôt, ça l’avait aidée à évacuer un peu, ça faisait du bien, mais ça ne réglait pas tout le problème. Alors, là encore, elle aurait bien voulu pouvoir oublier ça, pour le reste de la journée et se concentrer sur sa grossesse, s’en réjouir en oubliant le reste du monde et tout ce qui n’allait pas au quotidien, mais, ça aussi, ça semblait ne plus être possible et elle ne pouvait s’en vouloir qu’à elle-même, alors que c’était elle qui était venue poser une question dont Cesare se serait de toute évidence bien passer. Elle les enviait vraiment, les femmes qui pouvaient juste se réjouir de ce genre de nouvelles, avec leur compagnon, sans que la discussion vienne se tendre, comme ça avait été le cas entre Cesare et elle.

Ils n’en étaient pas non plus à se disputer, comme ils avaient déjà eu trop souvent l’occasion de le faire au cours de leur histoire et au moins, Cesare était encore dans la même pièce que lui, alors que la fois dernière, quand elle lui avait appris pour Clara, il avait été à l’autre bout du couloir et rapidement, la porte de son appartement s’était imposée comme une barrière entre eux. C’était au moins mieux que la dernière fois, quand bien même ce n’était de toute évidence, pas aussi parfait qu’elle l’aurait voulu. Elle ne savait pas vraiment ce qu’elle avait voulu, ce n’était pas comme si elle avait été particulièrement douée pour faire des plans quels qu’ils soient. Mais évidemment, qu’elle n’avait pas imaginé que ça se passe comme ça, de toute façon, de tout ce qu’elle avait pu imaginer quand elle avait eu ce test de grossesse entre les mains, y avait pas eu non plus Demelza et Insurgency pour tout venir gâcher, alors, elle pouvait au moins se dire que de toute façon, même sans cette question débile, elle avait été là avec Cesare, à lui annoncer sa nouvelle pendant qu’il s’occupait d’appliquer de la glace contre ses blessures, alors déjà, c’était loin d’être idéal. Fallait croire qu’y aurait toujours un événement pour venir se mettre entre eux et leurs bonnes nouvelles. Cette idée suffisait déjà à la rendre plus nerveuse pour leur mariage qui arrivait à grands pas, comme s’il fallait s’attendre à ce que quelque chose vienne foutre en l’air ça aussi. Elle avait été plutôt optimiste, jusqu’à présent, mais tout ce qui venait de se passer aujourd’hui avait tendance à la démoralisée plus qu’autre chose. Elle pouvait au mois s’accrocher à l’idée que peut-être, avec un peu de chance, ça irait mieux demain. « Okay. Merci. » Elle lui adressa un léger sourire, avant de hausser les épaules, concernant Insurgency, elle n’avait pas franchement l’espoir de pouvoir arranger les choses. « Hm, je crois qu’y a pas grand-chose à faire de toute façon. » Y avait de toute façon, une grande partie d’elle qui n’avait rien envie de faire, parce qu’elle avait déjà perdu trop de temps de sa vie pour des gens qui, apparemment, n’en avaient rien à faire d’elle. Elle n’était pourtant pas du genre à baisser les bras Isolde, mais là, elle avait l’impression de ne pas avoir le courage de faire quoi que ce soit, quand bien même elle savait qu’un jour elle finirait par le regretter. « Je t’aime aussi. » Elle se rapprocha pour venir déposer un baiser sur ses lèvres avant de venir se lover dans ses bras. « J’vais aller me coucher un peu. » Histoire de se reposer un peu, peut-être dormir, même une poignée de minutes, ça ne lui ferait pas de mal. Alors elle irait se coucher un peu, au moins quand elle aurait trouvé la force de lâcher Cesare pour rejoindre la chambre.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (cesare), our hearts march to the same beat.   (cesare), our hearts march to the same beat. - Page 3 Icon_minitimeLun 20 Mar 2017 - 14:11



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ISOLDE SADDLER & CESARE DEMAGGIO

Parfois, Cesare se disait que c’était un peu le propre de la nature humaine, que c’n’était pas un défaut qui lui était forcément dû - le fait de n’pas arriver de se contenter de ce qu’il y avait là, présent et accessible pour lui. Pouvait-on vraiment vivre, satisfait et heureux de chaque aspect de son existence? Après tout, c’n’était qu’un boulot qu’il se disait parfois; après tout, c’n’était qu’une ville dans laquelle il évoluait, une atmosphère à laquelle il n’appartenait pas, et que c’n’était qu’avec ‘les autres’ qu’il avait ces impressions-là. Tout ce qu’ils avaient si durement acquis avec Isolde lui était précieux, important et réconfortant; les petits moments presque insignifiants avec Clara, les tranches de bonheur qu’Isolde et lui arrivaient à se prodiguer quand, quelques mois plus tôt, si quelqu’un avait dû leur demander, ils auraient juré qu’ils avaient été la malédiction de l’autre. Du moins, c’était ce que la jeune femme aurait dit, sans mâcher ses mots et sans faire semblant: ouais, heureusement, Cesare n’était pas le genre de type qui en était à déjà s’demander pourquoi il était là, alors même que ici et maintenant, était le résultat d’un nombre trop grand de galères et de moments douloureux qui auraient pu tout aussi aisément les briser que les rendre plus forts et plus unis. Ils auraient pu décider que s’voir comme ça, entre parenthèses n’était pas assez, trop douloureux, trop déprimant. Et puis même au-delà de tout ça, Cesare il continuait d’croire qu’y’avait un décent cinquante/cinquante à ce que la Saddler ait pu penser que tuer des innocents pour sauver sa soeur, n’était pas non plus une excuse valable. Mais que ce soit pour toutes les bonnes raisons, ou pour toutes les mauvaises, le DeMaggio avait appartenu à quelque-chose de plus vaste que juste lui, pendant une trop grande partie de sa vie: peut-être était-ce censé le rendre humble, que découvrir que tout ceci n’avait été qu’un vaste mensonge, une manipulation douloureuse dans laquelle on l’avait plongé depuis qu’il avait huit ans. Ses parents n’avaient jamais vu la valeur en lui, Cesare, le fils qu’ils avaient amené au monde - comment était-il censé savoir à quoi ça rimait alors, à vingt-sept ans? Qu’il ait passé cette étape symbolique ou non, qu’il ramène du beurre dans les épinards ou non, le brun n’avait jamais dépassé le moment de doute qui avait grossi en lui dès qu’il s’était retrouvé face au bilan de sa vie, à devoir dresser son CV sans même savoir quoi écrire dessus.

DeMaggio avait été son identité pendant bien longtemps - et pas comme quelque-chose qui lui était propre, mais comme un élément faisant partie de son héritage, le devoir qui gouvernait son existence au jour le jour, et justifiait chacun des liens qu’il s’était créé entre lui et le monde. Des liens qui avaient été très limités; à sa famille de sang, à leurs alliés, à la cause. Alors quand Isolde lui disait que DeMaggio était aussi son nom à lui, qu’il lui appartenait au-delà des siens, et qu’il pouvait en faire c’qu’il voulait, c’était tout un concept duquel il n’savait pas quoi faire. Peut-être avait-elle fondamentalement raison, comme pour beaucoup de choses; mais dans son éducation, les savoirs et l’expérience qu’il avait acquis avec le temps, ça n’avait jamais été comme ça pour lui. Cesare, lui, il s’disait que c’était incompatible de vouloir offrir à leurs enfants la vie qu’ils méritaient, leur laissant toutes les libertés possibles pour se créer leur propre destinée, et les appeler DeMaggio à la fois. DeMaggio portait l’empreinte de la chasse, le poids des meurtres des uns et des autres, de l’enfance qu’il avait connue, et qu’il n’voulait certainement pas répéter. Ouais, de tout c’qu’il avait eu dans son passé, c’était la seule chose dont il était sûr: il abandonnerait tout sans se retourner, avant de répéter le cercle-vicieux, haineux et destructeur qui avait hanté sa famille depuis trop longtemps. Il ne l’avait déjà que trop longtemps fait, diraient certains et il galérait encore trop à essayer d’trouver à quoi pouvait correspondre le reste. Il n’savait pas ce qu’il était, Cesare juste en vivant avec Cesare - pour l’heure, il n’était pas grand-chose de glorieux, quelqu’un qui essayait de réparer ses crimes sans vraiment les affronter, sans vraiment les réparer. Il avait déployé tout un tas d’efforts pour Isolde, pour Clara, mais quand il était question du reste du monde, c’était comme s’il s’retrouvait profondément démuni. Qu’est-ce qu’il pourrait faire, pour n’pas se sentir être encore possédé par son passé, gouverné et déterminé par celui-ci? Il n’en savait rien, parce qu’après tout, il méritait bien d’être regardé selon celui-ci uniquement. Si un jour la vérité devait éclater au grand-jour, alors, qu’il soit le seul à en subir les conséquences - rien qu’aujourd’hui, il était face à une Isolde qui lui prouvait qu’ils payaient encore et toujours, tous les deux, les erreurs d’autrefois. Ils s’avaient l’un l’autre, c’était déjà bien - c’était déjà plus que c’qu’il avait pu espérer, parfois, à quelques tournants de son existence. « Qu’est-c’qu’y va pas, hein ? » il demanda alors, après de longues secondes, tandis qu’Isolde était toujours lovée contre lui et qu’il caressait doucement son dos - il n’avait pas fait de mouvement pour se défaire de l’étreinte lui non plus, ni pour dérouler ses bras d’autour d’elle. Le contact d’Isolde, matin, midi ou soir, à quelque moment de la journée était le tout petit rien qui apaisait tout en lui, dénouait ses doutes et faisait battre son coeur comme un fou trop heureux. Dans ces moments-là, alors qu’ils étaient partagés entre des bonnes et mauvaises nouvelles - eux deux et le reste du monde - ça créait un drôle de mélange, où il avait presque besoin ou envie d’être seul, pour pouvoir faire du tri dans sa tête, le point sur lui-même; et où tout autant, il n’avait pas la force de la quitter. Et elle non plus, manifestement.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (cesare), our hearts march to the same beat.   (cesare), our hearts march to the same beat. - Page 3 Icon_minitimeLun 20 Mar 2017 - 17:16


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Elle n’avait pas l’impression d’être une fille particulièrement exigeante, Isolde, pas envers le reste du monde en tout cas, plus envers elle-même, parce qu’elle était ambitieuse, déterminée et qu’elle s’était toujours donné les moyens d’atteindre les objectifs qu’elle avait pu se fixer, parfois en mettant certains trucs de sa vie entre parenthèses. Elle se disait alors, que peut-être qu’elle aurait mérité qu’on lui foute la paix, un jour dans sa vie, quand elle avait quelque chose de bien qui venait s’ajouter à son quotidien et qu’elle avait envie d’en profiter. Pourtant, dans les faits, il semblait déjà que c’était trop demandé. Finalement, si elle avait fait ce test de grossesse la veille, peut-être qu’elle aurait réussi à en profiter un peu plus longtemps. Mais la veille, elle s’était dit qu’elle pouvait encore attendre quelques jours, parce que c’était pas nécessairement urgent, alors il avait fallu que ce soit aujourd’hui, peut-être parce qu’elle s’était réveillée plus nauséeuse que la veille, ou parce qu’elle avait eu plus de temps pour s’en occuper. Elle n’en savait rien, tout ce qu’elle pouvait conclure, c’est qu’y avait un genre de hasard, qui avait fait qu’elle s’était occupée de ça aujourd’hui et que c’était aujourd’hui aussi, qu’elle avait décidé de se rendre dans ce maudit château. Une erreur qu’elle n’aurait pas pu prévoir alors qu’elle n’avait rien vu venir. Elle n’avait jamais rien voulu entendre sans doute, alors que Cesare l’avait probablement prévenue plus d’une fois. Mais elle avait cru qu’elle avait les choses en mains et que ça n’allait pas lui échapper si facilement. Demelza, elle avait vu les choses autrement et de manigances en manigances elle avait réussi à retourner une grande partie du groupe contre elle et ils n’avaient pas trouvé d’autres moments qu’aujourd’hui, pour la foutre à la porte. Comme quoi, y avait des moments où le hasard faisait vraiment mal les choses, aujourd’hui en était bien la preuve.

Peut-être que même sans l’intervention d’Insurgency pour lui pourrir sa bonne nouvelle, Isolde aurait réussi à le faire, de toute évidence, en une petite question, qu’elle avait presque pensé complètement anodine. Elle ne pouvait pas comprendre elle, ce que ça faisait de porter un nom comme celui de Cesare, elle n’avait pas eu une famille comme la sienne, bien au contraire. Elle avait eu une famille idéale elle, quand bien même elle ne s’était limitée qu’à son père et elle et son père, elle l’avait tellement aimé qu’elle était fière de porter son nom et qu’elle avait envie que ses enfants le porte eux aussi. Pourtant, elle n’en savait rien, peut-être qu’y avait eu des pourris dans la lignée, mais ça n’avait pas d’importance, parce que l’homme qu’avait été son père, aurait suffi de toute façon, à redorer l’image des Saddler. C’était ça qu’elle avait voulu dire, dans ses propos quelques minutes plus tôt, que Cesare, c’était un homme bien et que ses enfants, peut-être qu’ils s’en foutraient de ce que les autres avaient pu faire avant lui. Lui au moins, il avait eu le courage de briser une chaîne qui perdurait depuis trop longtemps, quand bien même il devait en payer les conséquences maintenant qu’il avait perdu tous les repères qu’il avait eu depuis son plus jeune âge. Isolde, elle pouvait trouver de nombreux arguments pour justifier tout ce qu’elle pensait de Cesare, parce qu’elle l’aimait. Elle continuer d’espérer qu’un jour, il serait capable de voir en lui ce qu’elle, elle arrivait à voir. Ce n’était pas le cas aujourd’hui, à en juger la tournure de leur conversation. Elle, elle l’aimait pour tout ce qu’il avait été, alors s’il l’avait voulu, elle aurait été prête à donner son nom à leurs enfants, prête aussi à venir l’ajouter à son nom à elle, même si elle détestait le père de Cesare. Ce bébé, tout comme Clara, il porterait son nom à elle et ce serait très bien comme ça. De toute façon, le plus important, c’était de faire en sorte que leurs enfants, ils soient heureux, qu’ils aient tout ce dont ils pouvaient avoir besoin. Elle haussa légèrement les épaules suite à la question de Cesare. « J’sais pas. J’crois juste que j’avais pas imaginé que la journée se déroulerait comme ça. » Elle laissa échapper un léger soupire. Non, ce matin, elle avait cru que rien ne pourrait assombrir cette journée, et fallait croire qu’elle s’était bien plantée. « Va falloir qu’on envisage d’en faire un troisième, histoire que je puisse t’annoncer ça sans te crier dessus au beau milieu du couloir ou pendant que tu soignes mes blessures. » Elle n’avait aucune idée de comment ça se passait chez les autres, ce genre de nouvelles chez les autres, mais y avait des chances quand même pour que ce soit différent de ce qu’ils avaient connu tous les deux. Ce qu’elle avait eu en tête, plus tôt dans la matinée, ça n’avait pas été très précis, mais ça avait été mieux que ça, sans aucun doute.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (cesare), our hearts march to the same beat.   (cesare), our hearts march to the same beat. - Page 3 Icon_minitimeLun 20 Mar 2017 - 21:30



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Par expérience, Cesare n’avait jamais attendu de la vie qu’elle n’soit qu’un chemin tranquille et évident; même avec Isolde, même dans ces circonstances-là, aussi inattendues avaient-elles été. Evidemment que ça n’avait pas été la fin de toutes les galères, comme si leur bonheur pouvait contrebalancer le reste, et transformer de gros problèmes d’autrefois, en de toutes petites préoccupations qui n’auraient plus la moindre importance. Il ne savait pas ce qu’il avait cru qu’il aurait, par contre, comme sentiments en lui une fois qu’ils en seraient là: était-ce normal qu’il y ait un arrière-goût d’inachevé et de pas complètement sauf, derrière le bonheur que lui procurait sa relation avec Isolde? Autrefois déjà, le DeMaggio n’avait pas été l’genre de personne à laisser l’amour être le centre de gravité de son existence - il avait tellement cru qu’il ne l’connaitrait jamais, d’ailleurs, qu’il avait fait en sorte de se créer des attentes et des ambitions qui n’avaient rien à voir avec tout ça. Alors fêter Noël avec sa famille comme si c’était la chose la plus normale, ou penser mariage comme si ç’avait toujours au moins été un petit plan d’avenir dans un coin de son crâne, ça n’avait pas été lui, tout court. Et il n’aurait jamais cru devenir c’genre de personne. Même quand il s’était imaginé vivre avec Isolde, pour Isolde et dans cet amour difficilement reconstruit et renforcé, il n’avait pas pensé à toutes ces choses qui viendraient avec ‘la vie normale’. Peut-être était-ce parce qu’il y avait toujours en lui, la survivance d’assurances qui lui hurlaient qu’il ne l’méritait pas; c’n’était pas une question de n’pas s’être assez entêté, ou de n’pas avoir assez donné de sa personne, de son coeur et de ses tripes pour être avec la blonde. C’était l’reste de sa vie, des actes qu’il n’pouvait pas effacer comme un rien, en claquant des doigts ou parce qu’il s’était dit qu’il pouvait être autre chose. Ouais, au moins il s’était lancé dans ‘autre chose’, il avait brisé le cercle-vicieux de sa vie que personne dans sa famille avant lui n’avait remis en question. C’était pourtant trop tard pour bien des gens - y compris certains amis d’Isolde, y compris des innocents dont les noms étaient maintenant oubliés. Peut-être était-ce ça, le sentiment d’inachevé qui dormait en lui, nouait ses tripes et s’réveillait parfois, dès qu’il était confronté au bonheur simple d’être juste avec Isolde, et les répercussions que ça pouvait avoir sur le monde. Peu importait c’qu’ils ressentaient l’un pour l’autre; d’aussi loin que l’univers allait, ils n’avaient pas été faits pour finir ensemble - en résultaient de nombreux souvenirs inscrits dans leur histoire, desquels Cesare n’savait pas quoi faire. Quoiqu’il advienne, ce serait toujours à cause de son père à lui, que leurs enfants n’connaitraient jamais l’homme qui avait élevé tout seul Isolde. Ce serait à cause de ses parents, qu’ils n’connaitraient jamais de leur famille qui que ce soit d’autre qu’eux deux, et peut-être Gabriela, à la limite. Ce serait à cause de sa famille à lui, de lui-même aussi, qu’ils n’porteraient pas son nom, et que ce serait un genre de tabou qui planerait sur eux. Cesare, il aurait voulu pouvoir regarder Clara, penser à cette nouvelle de bébé à venir, en s’disant que tout serait facile et évident; mais dès qu’ils grattaient la surface d’ici et maintenant, le futur était un immense gouffre d’imprévus, qu’ils avaient eux-mêmes rendu compliqué et noir et douloureux à envisager.

Clara et tous leurs autres enfants, s’ils devaient en avoir d’autres dans le futur, ils méritaient d’ores et déjà mieux que ça - Cesare le savait, et il l’avait toujours su, dès le moment où Isolde lui avait annoncé en hurlant qu’elle était enceinte. Des sentiments qui l’avaient éloigné plus encore de la jeune femme et de son ventre rebondi - des impressions qu’il combattait, progressivement. Ou peut-être les déniait-il tout simplement, les enterrant face à ce qui était aisé, comme ça, le jour le jour. Clara n’arrivait encore qu’à peine à prononcer ‘mama’ et ‘papa’, alors elle n’en était pas encore à poser des questions bel et bien réelles sur la vie qu’ils avaient. Mais qu’est-ce qu’il se passerait, quand ce temps viendrait? Il le méritait, non, d’payer les conséquences de qui il avait été jusque-là, avec des questions pareilles pour le pourchasser? Tout comme Rafael méritait de n’jamais connaître sa petite-fille ou n’importe lequel des autres de ses petits-enfants, à cause des actes qu’il avait commis. Il soupira, alors, aux confessions d’Isolde; peut-être bien que la question qu’elle avait posée, elle avait été légitime, normale, et qu’elle se répéterait à chaque fois qu’une nouvelle de ce genre viendrait bouleverser leurs vies. Peut-être devait-il juste faire avec, s’y préparer, et essayer d’faire mieux que c’qu’il avait fait aujourd’hui. Il s’disait qu’il était le père de Clara, et que c’était tout ce qui importait, probablement; et au moins comme ça, quand il était avec elle, ça lui permettait d’s’imaginer qu’il pouvait être autre chose que la personne perpétrant un héritage que sa fille ne pourrait que haïr, un jour. « Combien d’enfants tu veux avec moi, au juste ? » plaisanta-t-il, faute de mieux, laissant un vrai sourire narquois prendre sa place au coin de ses lèvres pour effacer un brin de la nervosité, la culpabilité, le tout qui suivait irrémédiablement la nouvelle d’un deuxième enfant. Il en serait arrivé à avoir ces doutes quoiqu’il en soit, avec ou sans Isolde - ç’avait déjà été tout un trajet de pensées qu’il avait dû avoir avec Clara. Peut-être quelque-chose qu’il avait encore. Au moins, elle n’en rajoutait pas une couche, c’était... une réalité qui se rappelait à lui, constamment, parfois sans que rien n’vienne provoquer son esprit, et qu’il oubliait facilement, d’autres fois, quand il se concentrait sur ce qui était là, maintenant. Isolde, qui était enceinte d’un autre enfant: bien au-delà du nom de famille de celui-ci et de toutes ces histoires-là, c’était l’occasion de refaire en mieux bien des choix qu’il avait complètement plantés, quand il avait été question de Clara. « Tu sais... j’peux pas vraiment croire qu’on fasse... pire que d’autres. Il doit forcément y avoir un moment où c’genre de... réalités succèdent à la bonne nouvelle. » probablement que chaque futur parent ne s’mettait pas à dresser toute une liste de tout c’qu’il avait mal fait dans sa vie, pour déjà se dépeindre comme un mauvais exemple à suivre - mais le doute, c’était une part naturelle de c’genre de nouvelle, non? Sinon, ç’aurait probablement fait d’eux des gens bien irresponsables.
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MessageSujet: Re: (cesare), our hearts march to the same beat.   (cesare), our hearts march to the same beat. - Page 3 Icon_minitimeMar 21 Mar 2017 - 0:51


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Elle n’avait pas prévu d’avoir d’enfants un jour Isolde, elle n’avait jamais pensé non plus qu’elle finirait par se marier et pas s’accommoder des choses banales qui faisait la vie des autres et auxquelles, elle, elle avait cessé de porter attention quand elle avait perdu son père, persuadée que de toute façon, tout ça ce n’était pas pour elle, qu’elle avait mieux à faire de sa vie et que de toute façon, pour se marier et avoir des enfants, il faudrait déjà qu’elle trouve quelqu’un avec qui elle aurait envie de tout ça et clairement, avec Cesare, ça avait été complètement inenvisageable. Pourtant, maintenant, elle avait tout ça, elle avait Clara, elle avait Cesare, un mariage en préparation et un deuxième enfant à venir. C’était des trucs plutôt inattendus, mais qui la rendait heureuse au quotidien. Elle était pleinement satisfaite de sa vie comme elle était et dans le fond, elle n’avait pas besoin d’Insurgency pour se sentir fière de ce qu’elle pouvait accomplir. Elle avait au moins la mairie, pour l’aider à réaliser ces buts qu’elle s’était fixée, bien des années plus tôt et c’était probablement la meilleure solution, la seule qui serait valable, parce que c’était forcément mieux qu’un groupe terroriste qui faisait exploser tout ce qui leur passait sous la main. Elle avait l’impression Isolde, d’avoir quand même accompli beaucoup de chose dans sa vie, d’avoir fait beaucoup de chemin et qu’elle avait bien des raisons d’être fière elle et pourtant, malgré tout ça, y avait encore des trucs qui venaient rendre ses bonnes nouvelles un peu moins agréables que prévues. Elle était contente, elle n’avait pas le moindre regret quant à cette grossesse, mais elle aurait juste voulu que les choses se passent un peu mieux, au moins pour aujourd’hui, au moins pour quelques heures, qu’ils puissent se réjouir de tout ce qu’ils avaient réussi à avoir jusqu’à présent, sans avoir à penser à tout le reste, mais évidemment, ils n’avaient pas eu cette chance.

Est-ce que ça allait être pareil le jour de leur mariage ? Tout serait beau et idéal et en une poignée de secondes, en quelques événements, ils se retrouveraient l’esprit occupé par des pensées beaucoup moins agréables ? Elle n’avait pas envie que ça se passe comme ça elle. S’ils n’avaient pas pu avoir la paix aujourd’hui, elle se disait qu’au moins, elle était en droit d’espérer que rien ne vienne gâcher leur journée de mariage. Elle voulait qu’au moins ce jour-là, tout soit absolument parfait, ils méritaient bien ça, après tout, ils ne passaient pas des heures et des heures à choisir leur décoration et tout ce qui allait avec, pour qu’un petit truc – ou même un gros – vienne tout foutre en l’air en une fraction de seconde. Aujourd’hui, après tout, ce serait facile de s’en remettre, ils avaient neuf mois devant eux, après tout pour apprécier la nouvelle ou au contraire la maudire – ça arriverait, au moins pour elle quand elle aura mal partout à cause de cette grossesse – mais de mariage, y en aura qu’un, alors fallait que ce soit absolument parfait. Maintenant avec tout ça, elle commençait à flipper comme une idiote, pas parce qu’elle doutait de son choix d’épouser Cesare, mais bien parce qu’elle avait l’impression qu’ils ne pouvaient profiter de rien, sans que quelque chose vienne tout compliquer. Elle n’avait plus qu’à espérer que cette crainte ne soit liée qu’à la fatigue et à la déception qu’elle pouvait ressentir maintenant, à cause de cette journée, et que ça irait mieux, bien assez vite. Au moins dans les bras de Cesare, elle se sentait mieux, c’était ce refuge qu’elle avait bien du mal à quitter en temps normaux et encore plus dans ces moments-là. « J’sais pas. Autant qu’il en faudra avant qu’on comprenne les bases de la contraception, je suppose. » Parce qu’ils avaient beau en avoir parlé rapidement, d’avoir un deuxième enfant, ils n’avaient pas dit que ce serait maintenant, alors si elle était enceinte maintenant, c’était probablement qu’elle avait oublié l’existence de sa pilule, entre la mairie et le mariage a préparé, c’était pas forcément étonnant. C’était pas grave, elle ne regrettait pas d’être enceinte, contrairement à quand ça avait été Clara. « J’pense que mon utérus et mon moral apprécieraient quand même qu’on comprenne avant de pouvoir remplir un bus scolaire. » Deux enfants, c’était bien, trois à la limite, au-delà, ça semblait quand même impossible à gérer. Quand Clara était née, Isolde, elle avait déjà cru qu’un, c’était trop compliqué, mais elle avait été toute seule, alors deux, ça faisait déjà mois peur. « Hm, peut-être pas aussi rapidement. » Elle avait l’impression d’être soumise à un ascenseur émotionnel plutôt violent depuis ce matin, d’abord ce matin, quand elle avait été heureuse toute seule dans son coin, pour voir tout ça s’envoler en une fraction de seconde à cause d’Insurgency, puis elle avait été de nouveau complètement heureuse quand elle avait annoncé ça à Cesare et en une question, elle avait de nouveau tout gâché. « J’sais pas, j’aurai juste voulu que ce soit le genre de bonne nouvelle qui efface tout le reste, parce que j’ai cru que Clara, c’était le pire truc qui puisse m’arriver, alors j’aurai voulu que ce soit complètement l’inverse avec ce bébé. » Clara, ça avait été compliqué et Isolde, y avait encore des choses qu’elle avait pu penser ou ressentir envers elle, qu’elle avait du mal à se pardonner, alors peut-être qu’elle se mettait la pression de façon complètement absurde là, comme pour se rassurer. « C’est débile, c’est pas comme si j’allais passer neuf mois sans ressentir quelque chose d’un tant soit peu négatif. » Ce serait lui demander de passer neuf mois sans s’énerver par exemple, déjà qu’elle s’énervait très facilement sans être enceinte, alors clairement, ce serait mission impossible. « J’suppose que je dramatise juste, parce que j’ai vraiment pas envie que ce soit comme la dernière fois. » Mais y avait aucune chance pour que ce soit comme la dernière fois, dans le fond, elle ne savait bien. Cette fois, elle était avec Cesare, ils étaient heureux ensemble alors, y avait pas de raison de faire un drame pour tout ça. Ils auraient des jours meilleurs de toute façon, sans Insurgency, sans blessure, sans mauvais souvenirs, pour venir tout gâcher, c’était pas juste aujourd’hui qui allait tout définir dans cette grossesse, heureusement.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (cesare), our hearts march to the same beat.   (cesare), our hearts march to the same beat. - Page 3 Icon_minitimeVen 24 Mar 2017 - 3:55



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Donner son nom à ses enfants, être le patriarche de la famille, porter l’héritage des siens - pendant des années dans l’esprit de Cesare, tout ça n’avait pas été une question de choix; ç’avait été une évidence qui avait conduit son existence toute entière, et l’existence de son père avant lui, et de son grand-père avant lui. Probablement que ça remontait plus loin encore, mais plus jeune, il n’en avait jamais entendu parler. La chasse était si rodée dans les esprits et dans la mécanique de la famille, que le jeune homme s’était toujours persuadé que ç’avait été quelque-chose de profondément ancré dans les siens, comme les racines d’un arbre centenaire qui aurait creusé, creusé sa présence dans la terre. Ironiquement, d’ailleurs, il n’était pas le premier à s’écarter du chemin - son père l’avait fait avant lui; oui, le fameux Rafael qu’Isolde haïssait tant, et qu’elle voyait si différent de l’homme qu’elle aimait aujourd’hui, avait lui-même un jour, abandonné la chasse pour essayer de faire autre chose. Certes, il avait toujours eu en lui les convictions d’un hunter où qu’il aille: mais les choix de vie de Rafael DeMaggio avaient déjà été bien controversés, à son époque à lui. Que pouvait bien penser son grand-père alors, à Cesare, depuis sa tombe s’il devait le voir? Que pouvaient bien penser ses ancêtres encore plus loin? La réponse avait toujours été évidente pour le brun, pour aussi longtemps qu’il suivait le chemin tout tracé par son sang, son patronyme, et les entrainements incessants de ses parents. Il savait ce que c’était, alors, la famille, les sentiments liés à celle-ci, et les impressions pas forcément désirées qui venaient avec. Pendant toute sa vie, il y avait eu des périodes durant lesquelles il avait su à quoi il était destiné - un temps où il avait été convaincu de la nécessité de faire survivre le devoir sacré des siens, la cause des hunters à travers son sang à lui; ç’avait inclus le fait d’avoir des enfants, de les nommer DeMaggio eux aussi, et de les aiguiser lentement mais sûrement à la mission de chasseur. Et puis, après ça, étaient venues d’autres périodes, criblées de doutes, de culpabilités, de questions; il avait aimé toutes ses petites amies, et parfois ç’avait rendu la réalité plus insoutenable - était-il vraiment prêt à balancer quelqu’un qu’il aimait, dans une vie comme ça? Des interrogations qui avaient semblé tripler en volume, en difficulté et en réalité quand il avait été question d’Isolde. Evidemment qu’elle n’l’aurait jamais suivi dans le monde de la chasse, elle - mais c’était comme si cette monstruosité était dans ses gênes: ceux qu’elle avait aimés sans le savoir, et ceux qui avaient irrémédiablement été passés au bébé qu’elle avait dans les entrailles.

Près d’un an et demi plus tard, alors, Cesare se souvenait bien des circonstances qui avaient amenées la blonde à lui annoncer sa grossesse; et il se souvenait de c’qu’il avait répondu. Des mots qu’ils ne répéteraient probablement jamais à Clara, des événements qu’il valait mieux qu’elle n’connaisse jamais - ils le regrettaient, tout ça, maintenant, après tout. Probablement qu’une insulte balancée à l’égard d’Isolde en réponse aurait été mieux que des excuses, au moins pour Clara; s’excuser qu’elle existe, c’est vrai que c’n’était pas le meilleur souvenir à faire remonter à la surface. Insidieusement, même s’ils n’s’étaient jamais assis face à face pour en parler sans détour, ils avaient toujours partagé un fardeau entre remords et peine pour ces neuf mois-là. Et la période qui avait précédé. Et les quelques temps qui avaient suivi. C’était impensable, maintenant, de reconnecter d’une quelconque façon avec le Cesare qui avait pensé que Clara était une erreur, qu’il n’pourrait jamais l’aimer, que ça n’pourrait jamais être facile - ou au moins, inné, comme si c’était en lui, la possibilité d’aimer d’une façon aussi incommensurable et désintéressée un être à protéger. Il n’voulait certainement pas l’entrainer à devenir une chasseuse, Clara; alors non, il n’voulait pas qu’elle porte ce patronyme marqué par le malheur, la violence et toute la peine qu’il avait eue à porter sur ses épaules, sans même s’en rendre compte, le cerveau lavé par les préceptes de sa famille. Aria avait souffert d’être une DeMaggio, et elle en était morte; il préférerait souffrir mille morts, Cesare, plutôt que de laisser quoique ce soit de similaire arriver à sa fille à lui. Ou ses enfants, s’il devait y en avoir plus; après tout, Isolde n’avait pas encore fait les vrais tests médicaux, fermes et définitifs. Mais contrairement aux sentiments qui auraient pu prévaloir avec Clara, il serait déçu, en fait, si le résultat devait être en fait négatif. C’était stupide, pourtant; Clara était encore toute petite, et il était parfaitement content avec elle comme fille - s’il n’devait avoir pour toujours qu’une seule enfant, ce serait parfait comme ça. Mais maintenant que l’idée était lancée, c’était... c’était trop dur d’penser à revenir en arrière. Ironique, alors même qu’ils semblaient si incapables de prévoir les choses avec beaucoup de responsabilités, pourtant; ce bébé n’serait pas plus prévu que Clara, mais tant pis. « On dirait vraiment qu’on est nuls pour apprendre. » il ricana pour répondre à Isolde, d’un air désolé, culpabilisé quand bien même ils l’avaient dit, signé, et n’en doutaient pas - c’était une bonne nouvelle. Oui, une vraie bonne nouvelle - il suffisait juste d’y repenser à nouveau, d’en parler encore et fondamentalement, au-delà des discussions compliquées, de ce qui allait plus loin, dans le coeur de Cesare, c’était une joie pure et complètement candide qui faisait battre tous ses sens. L’genre de bonheur auquel il n’avait que rarement eu droit; celui qui n’avait pas de goût amer, de peur latente, ou d’allure tordue. Une vague sans limite, qui s’étendait de ses pieds à sa tête. « J’suis désolé... si t’as ressenti ça pour Clara. » répondit-il, ne trouvant pas grand-chose d’autre à dire; quelque-part, ça c’était une conversation pire que celle d’avant. Un genre de peine réminiscente qui avait trainé entre eux depuis un moment - quelque-chose qui hantait Isolde depuis un moment. A cause de lui, probablement. « J’ai jamais pensé ça, moi... C’était-... pas le pire truc de ma vie. Savoir que quelque-part, quoiqu’il arrive, on aurait... donné la vie à un bébé. » qu’elle l’abandonne, qu’elle l’élève elle sans avoir jamais envie qu’il ne la connaisse. Parfois, il s’était demandé si ce bébé n’aurait pas l’allure d’un démon - alors qu’elle ait été tout à fait humaine, et toute petite, et fragile, avec ses petites mains, ses grands yeux, ç’avait été plus que c’qu’il avait pu espérer amener dans c’monde. « Peut-être qu’à l’époque... c’était surtout, avoir un bébé, avec moi, qui t’semblait être la pire chose de ta vie. » alors peut-être que c’n’était pas complètement Clara, que c’n’était pas quelque-chose qu’elle devait avoir peur de transposer sur tous ses enfants, sur tous les événements de sa vie, et ainsi de suite. Ça, il savait bien qu’il l’avait ressenti, aussi; qu’Isolde méritait mieux, que ce bébé mériterait un meilleur père quoiqu’il en soit. Ça, oui, il savait; il l’avait éprouvé tout autant. « J’m’en fiche, du nom. Et-... et avant que Clara ne naisse, tout c’que j’savais c’était que-... peu importait c’qui arrivait, c’que tu décidais d’faire... Savoir que ce bébé avait une part de toi en lui... c’était tout c’dont j’avais besoin pour... l’aimer. Et m’dire que- avec toi... ou avec une autre famille... Ce s’rait la meilleure chose qui pourrait arriver dans ma vie. » certainement la meilleure chose qu’il pourrait accomplir; devenir père d’un bébé qui ne serait jamais touché par les malheurs de sa famille, l’emprise de sa famille ou l’ombre des siens. C’n’était ni la haine, ni le dégoût qui avaient fait détourner le regard à Cesare quand ils s’étaient vus, et qu’Isolde avait arboré ce gros ventre. Isolde, elle avait toujours été la meilleure moitié d’eux deux, la meilleure part génétique de leur enfant à venir - c’n’était que logique, qu’ils portent tous son nom à elle, alors.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (cesare), our hearts march to the same beat.   (cesare), our hearts march to the same beat. - Page 3 Icon_minitimeVen 24 Mar 2017 - 14:54


you and me, we belong together.
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Isolde, elle aimait Clara de tout son cœur, y avait aucun doute là-dessus. Elle pouvait au moins se dire que même si elle avait eu beaucoup de doutes pendant sa grossesse, ils s’étaient envolés en une fraction de seconde, quand elle avait tenu Clara dans ses bras pour la première fois. Y avait forcément eu des moments où elle s’était demandé si elle allait s’en sortir, ces moments où la petite pleurait et que malgré ses efforts, elle n’arrivait pas à la calmer. Ces moments où elle paniquait pour un rien, parce qu’elle avait l’impression de ne pas savoir faire et qu’elle avait bien compris que ce n’était pas dans un bouquin qu’elle allait apprendre à s’occuper un bébé. Mais elle l’aimait Clara et ça, elle en avait beaucoup douté au début de sa grossesse, beaucoup moins à la fin et plus du tout depuis que la petite été née. C’était peut-être pour ça que c’était aussi simple de se sentir coupable de toutes les pensées, toutes les émotions qui avaient pu la traverser, dans les pires moments de cette grossesse. Elle se disait bien souvent que c’était des trucs qu’elle oublierait avec les années qui passaient, que ce n’était pas forcément grave, parce que ça ne l’empêchait pas d’aimer Clara aujourd’hui et qu’en grandissant, sa fille, elle ne saurait probablement jamais ce que ses parents avaient pu penser quand ils avaient appris qu’ils allaient avoir un bébé. Après tout, elle-même, elle n’en avait jamais rien eu à faire, de savoir comment ses parents avaient accueilli la nouvelle, son père il ne lui avait jamais raconté tout ça, en même temps, tout ce qu’elle savait de la grossesse de sa mère, c’était qu’à l’arrivée, elle n’avait pas survécu à l’accouchement, peut-être que c’était pour ça, qu’il n’en parlait pas. Isolde, elle avait quand même l’impression qu’y avait que dans les films où les enfants posaient des questions là-dessus, comme si l’endroit de la conception et la façon dont la grossesse s’était déroulée pouvait être essentielle à la vie de quelqu’un.

Elle savait qu’elle n’aurait certainement pas envie d’en parler à Clara en tout cas. Peut-être qu’elle pourrait au moins savoir qu’elle avait été un miracle, dans leur vie à tous les deux, un miracle qui les avait réuni après tant de temps passé séparé l’un de l’autre. Maintenant, ils étaient ensemble, fiancés, heureux, un deuxième enfant en route, alors, ils pouvaient que Clara, elle avait vraiment apporté beaucoup à leurs vies. Ils étaient heureux sur bien des plans grâce à elle. Alors peut-être que ça ne comptait pas, tout ce qu’ils avaient pu penser, dire, ou vouloir à l’époque où elle avait appris sa grossesse, parce que de toute façon, tout avait été trop compliqué pour que ce soit simple d’accueillir ça comme une bonne nouvelle. C’était différent aujourd’hui. Même si y avait Insurgency, même si elle avait l’impression que le bonheur avait été remplacé par une sensation bizarre, ce n’était pas vraiment le cas. Elle était contente d’être enceinte, ou d’être au moins presque sûre de l’être, si bien que pour la première fois de sa vie sans doute, elle était pressée de prendre un rendez-vous médical pour qu’on lui confirme ça. Tant pis alors, au moins pour cette fois, s’ils avaient vraiment du mal avec la notion de contraception, au moins, ce qui pouvait ressembler à des erreurs, eux, ça les rendait heureux. « Ouais. Va vraiment falloir qu’on s’améliore, qu’on leur apprenne à faire mieux que nous. Pas question qu’on devienne grands-parents dans seize ans. » Ils avaient le temps, avant de devoir parler de tout ça avec Clara ou avec n’importe lequel de leurs enfants, mais quand même, ils allaient vraiment devoir leur apprendre à se comporter mieux qu’ils ne le faisaient, après tout, c’était leur rôle de parent, après tout de gérer leur éducation de ce côté-là aussi. Ce n’était pas difficile d’imaginer que personne n’avait eu ce genre de conversation embarrassante avec Cesare quand il était adolescent. Mais elle, elle y était passée et pourtant, fallait croire qu’une dizaine d’années plus tard, elle n’avait rien appris. Les paroles de Cesare, elles lui arrachèrent un léger sourire, dans le fond, même s’il n’avait pas été là pendant la grossesse, ça faisait de lui un meilleur parent qu’elle, vu c’qu’elle, elle en avait pensé de ce bébé. « Elle a de la chance de t’avoir. » Lui, au moins, il n’avait pas eu des pensées horribles la concernant. « J’pensais que c’était pas grave de faire n’importe quoi, comme aller faire exploser des bombes ou prendre tout un tas de risques, qu’au pire, ça m’en débarrasserait. » Elle avait cru ça pendant un moment, à se dire que si elle devait faire une fausse couche, elle ne s’en porterait que mieux. Elle n’avait pas réussi à aller jusqu’au bout de la procédure d’avortement, mais si elle avait fait une fausse couche, elle aurait pu accuser le reste du monde au lieu de prendre la responsabilité de ses actes. « J’ai honte de toutes les pensées qui ont pu me traverser l’esprit à l’époque. » Et contrairement à ce qu’elle avait cru, le temps ça n’effaçait pas cette honte, ni la culpabilité qui venait avec, parce qu’elle n’aurait jamais dû penser des trucs pareils de son bébé. « Alors, je me dis que peut-être, si je fais les choses mieux cette fois, ça effacera tout ça. » C’était peut-être pas juste pour Clara, mais à l’arrivée, ça ne voulait pas dire qu’elle serait moins aimée qu’un deuxième enfant. Dans le fond, c’était plus un sentiment qui n’appartenait qu’à Isolde, un bout d’estime d’elle-même qu’elle voulait reconstruire et ce bébé, c’était l’occasion de le faire. Alors, elle avait voulu que la nouvelle sonne comme la plus belle chose du monde, qu’elle soit célébrée avec entrain, puisque ça n’avait pas du tout été le cas pour Clara.
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(cesare), our hearts march to the same beat.

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