Sujet: (reyna) i'm looking for answers Jeu 23 Fév 2017 - 0:24
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Reyna & Jedikiah
Un carton, ouvert. Des feuilles, éparpillées sur la moquette de ma chambre. Des notes, prises à la va-vite sur un cahier de brouillon, agrémentées de surligneur, de bics de différentes couleurs, de feutre et de crayon, de tout ce qui m’est passé sous la main pour écrire. Et des photos. Des dossiers. Si minutieusement tenus que c’est presque un scandale qu’ils soient maintenant déclassés, désordonnés, étalés sous mes yeux comme si j’étais entré de force dans le jardin de secret de mon meilleur ami en piétinant ses roses pour décortiquer tous les bosquets à la recherche d’indices. Que disait Mike, déjà ? Il y a toujours un autre secret. Ou encore accepter de partir à l’aventure, c’est déjà une aventure. Quand il ne me sortait pas tout simplement des manger un sandwich, c’est déjà devenir un explorateur. Mike avait un bon nombre de maximes, plus ou moins pertinentes, plus ou moins intelligentes mais toujours à propos. Et qui n’ont rien à voir ni avec ma situation actuellement ni avec ces deux heures que je prends chaque semaine, si ce n’est chaque jour, pour chercher, moi aussi, le secret qu’il y a derrière le secret. Ses dossiers étaient tenus avec une rigueur glaçante, un professionnalisme que je redécouvre à chaque fois que je décrypte à nouveau ses pattes de mouche. Des annotations illisibles et pourtant calligraphiées qui ponctuent des copies d’acte de naissance, des témoignages dont j’ai les enregistrements audio en plus des transcriptions, des photographies payées grassement - les coûts sont reportés au dos et dans des feuilles de compte -, il y a tout dans ce carton. Dans ce carton et aussi dans tant d’autres, laissés en garde-meuble à mon intention. A ma grande surprise. Je n’ai pas fini de tous les ouvrir, de tous les détailler, même en trois mois. Je soupire, en quittant ma position en tailleur pour mieux m’allonger, tenter de me mettre en position pour faire des pompes, dans l’idée illusoire de renouer avec mon héritage et de retrouver une forme physique que je n’ai jamais vraiment cherché à avoir. Je me laisse retomber sur le ventre au bout d’une poignée de seconde pour mieux rouler sur le dos, sur les dossiers, sur les feuilles, et en tenir un pris au hasard à bout de bras comme si ce nouvel angle de vue allait m’en apprendre plus. J’ai pour le moment réussi à répartir ses dossiers en trois tas: les mutants, les hunters et ceux indéterminés. Inutile de dire que non seulement cette dernière pile est la plus élevée, mais que la première est la plus maigre. Et ce prénom, ce nom et cette photo qui reviennent sans que je ne parvienne à trouver davantage d’informations, comme un dossier manquant.
Ou comme un dossier tout juste ouvert. Ma main part à l’aventure sur ma droite, tombe un crayon - violet - et tente de souligner l’adresse de cette Pendleton. Enfin… adresse… AV LdT Benny's saloon M?T! D4P??. La plupart des annotations de Mike sont des messages cryptés, et même si je commence à poser quelques hypothèses (AV, à vérifier ?) sur ce que tout ce bordel peut bien vouloir signifier pour un humain normal, la majorité des griffonnages de mon meilleur ami restent obscurs. Complètement imperméables. Des prises de note qu’il n’a pas pris soin d’expliciter ou de remettre au propre, des petits cailloux blancs jetés à la gueule du Petit Poucet au lieu de gentiment les lui disposer sur le chemin. Je me lève dans un grognement pour aller chercher la carte de la ville qui devrait être sur mon bureau. Ou plutôt sur ces tréteaux et cette planche qui me servent temporairement de bureau le temps que je puisse en acquérir un plus conventionnel. Je fronce les sourcils devant la pile de linge sale et les conserves - fermées - qui y traînent et qui excluent donc la possibilité d’y trouver le plan. Orfeo, sale bête noire, en profite d’ailleurs pour venir se frotter entre mes jambes comme pour mieux se moquer de moi. Pas très envie de partir dans une chasse au trésor, je libère mon ordinateur de la pile de livres qui l’écrasent et en quelques minutes, je parviens enfin à avoir une idée de la localisation du bar. Ce sera un point de départ.
Accepter de partir à l’aventure, c’est déjà une aventure. Va te faire foutre, Mike, avec tes maximes à la con. Les gens normaux ne rêvent pas d’aventure, les gens normaux rêvent d’un job, d’un revenu, d’une famille à la rigueur, d’un chat câlin et d’amis fidèles. Ils ne rêvent pas d’enquête, pas de cadavres et encore moins de l’avenir. Contrairement à Sélène qui a toujours vu sa surdité et son mutisme comme des opportunités de revanche et l’occasion de devenir la première femme sourd-muette à remplir-avec-l’exploit-de-votre-choix, contrairement à Mike qui a fait de la chasse sa passion, son avenir et sa seule raison d’être, moi je ne rêve pas de tout ça. Et pourtant je me retrouve à Radcliff pour une durée indéterminée pour chercher des réponses, tenter d’apaiser ma culpabilité et rendre justice, d’une façon ou d’une autre.
Je ne me perds que deux fois avant de me planter devant le bar. Mes mains, nerveuses et moites, partent à la recherche de quelque chose à entortiller, soupirent en trouvant le livre que je torture actuellement et je me décide à tenter d’être nonchalant en entrant dans l’établissement. Je me glisse vers le comptoir, en essayant de me glisser de la manière la plus désinvolte possible vers la femme derrière le comptoir, une femme qui ne correspond en rien à la brune dont j’ai fixé la photo un peu plus tôt. Blonde, un peu replète, avec des yeux d’un noir presque stressants… “Je vais vous prendre un café.” La meilleure façon d’engager la conversation. “Ce que vous avez de plus simple.” Elle obtempère, je cherche du regard parmi les autres barmen et serveurs, parmi les clients, parmi toutes les personnes qui passent dans mon champ de vision. Un soupir. Pendleton peut être n’importe qui, n’importe où… et c’est uniquement parce que le dossier était le premier de la pile donc techniquement le dernier en date que je m’y intéresse. Puisque l’enquête piétine, il faut que je prenne le relai.
La tasse de café glisse vers moi, je prends une décision. “Excusez-moi, je cherche quelqu’un… qui viendrait souvent ici… peut-être que...” Je choisis d’interpréter son haussement d’épaules comme une invitation à poursuivre. “Reyna… Pendleton ?” Elle me fixe un instant, je m’apprête à faire face à un je sais pas et à aller me chercher une table. “Elle vient de terminer, elle doit encore être à l’arrière, je vais lui dire que vous la cherchez. Vous avez un nom peut-être ?” Mes épaules se décontractent, j’articule sans y penser, et en récupérant finalement malgré tout ma tasse pour aller m’asseoir dans un coin du bar. “Jedikiah, mais elle ne me connait pas, on m’a juste donné son nom parce que je cherche un ami et…” “Vous cherchez beaucoup de gens” Je souris doucement. “Ouais il paraît… je vais m’installer là-bas, si jamais...” Elle hausse derechef les épaules avant de disparaître à l’arrière.
Je m’installe comme je peux, avant d’ouvrir mon bouquin, un de ces pavés qui sont fait pour durer des semaines mais que j’ai le malheur de livres en quelques jours lorsque je m’ennuie.
Sujet: Re: (reyna) i'm looking for answers Dim 12 Mar 2017 - 13:52
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Jedikiah Grimwood & reyna pendleton
Reyna, elle faisait sa vie comme elle le pouvait, elle avait besoin d’argent, alors il lui fallait un job, serveuse dans un bar, c’était tout ce qu’elle pouvait avoir avec ses qualifications. Elle l’avait souvent fait, quand ils avaient eu besoin d’argent avec Andy et qu’ils avaient été sur les routes du pays. Elle se souvenait de l’époque où elle avait eu des rêves plus grands que ça. Elle avait été une lycéenne brillante, qui voulait aller à l’université. Elle voulait devenir médecin, elle voulait aider le autres et au lieu de ça, elle servait des verres au fond d’un bar, parce qu’elle n’avait jamais mis le pied à l’université. Ça la rendait d’autant plus mélancolique, quand elle allait voir Avi dans son bureau. Lui, il avait tellement de doctorats qu’il fallait croire qu’il n’avait pas l’intention de la lâcher un jour, l’université. Elle l’enviait, parfois, au moins, il avait pu suivre ses rêves, là où elle, elle s’était contenté de fuir, parce qu’elle ne supportait plus la pression qu’elle avait sur les épaules et les regards de ses parents qui lui donnait, trop souvent, l’impression d’être la pire personne au monde, tout ça parce qu’elle était une transmutante. Elle n’avait jamais demandé à l’être. Il était clair que sa vie n’en serait que plus belle, si elle n’avait pas hérité de ce truc, de pouvoir qui, ces derniers temps ressemblait plus à une tare qu’à un don. Sans cette mutation, elle n’aurait pas eu ce pouvoir, elle n’en aurait jamais perdu le contrôle et elle n’aurait jamais tué les deux personnes les plus importantes de sa vie. Sans ce pouvoir, elle aurait été une fille normale, pas jugée par ses parents qui craignaient de dont elle était capable et pas poursuivie par les hunters qui pouvaient vouloir sa peau à cause de ce qu’elle était. Sans ce pouvoir, elle serait peut-être médecin à l’heure actuelle, en train de construire une vie solide et stable avec Andy.
Mais elle était là, à Radcliff, à servir des verres dans un bar, y avait plus personne avec qui elle pouvait se construire de vie. L’amour, n’était pas une option pour elle, quand bien même ça faisait un an qu’elle avait enterré son petit ami, qu’y avait des fois, où elle avait envie de passer à autre chose, elle savait que ce n’était pas pour elle, alors qu’elle ne pouvait toucher personne sans que ça risque de le tuer. Alors, elle était cette pauvre fille, célibataire à vie, qui fuyait tous les contacts comme la peste et devait alors ressemblait à une pauvre fille, à la limite de l’agoraphobie ou quelque chose dans ce genre. Elle n’avait pas de vie Reyna, son seul ami, c’était Avi, sa famille, elle l’avait quittée depuis longtemps et puisque son frère était mort à cause d’elle, elle n’avait même pas le droit de la regretter sa famille. Elle travaillait au fond d’un bar et vivait dans une chambre de motel toute pourrie, depuis tellement longtemps qu’on se demandait franchement pourquoi elle n’osait pas prendre un appartement. C’était qu’elle se disait qu’elle allait bientôt partir, qu’elle n’avait pas l’intention de passer sa vie à Radcliff, qu’elle attendait juste d’avoir réussi à se venger ou au moins, qu’elle attendait d’avoir une solution à son problème. Est-ce qu’elle pourrait vraiment partir après ça ? Alors que la seule personne importante dans sa vie, c’était Avi et qu’il vivait là ? Elle n’en savait rien, elle ne se posait que trop rarement la question, elle se contentait de se dire qu’elle n’avait pas envie de passer le restant de sa vie à Radcliff, de toutes les villes qu’elle avait eu l’occasion de visiter dans sa vie – et elles étaient nombreuses – Radcliff était celle dans laquelle elle avait le moins envie de rester et pourtant celle dans laquelle elle était le plus restée, depuis qu’elle avait quitté la Nouvelle-Orléans, là où elle était née.
Elle avait peut-être toujours de bonnes excuses pour rester, qu’importait à quel point elle pouvait détester cette ville et tous les obscurs souvenirs qui y étaient liés. Alors, ce soir encore, elle allait rentrer dans cette petite chambre de motel qu’elle haïssait par-dessus tout et elle reviendrait bosser, demain matin, dans ce même bar, comme un rituel duquel elle n’arrivait pas à se défaire, qu’importait toute la haine qu’elle pouvait avoir envers ce dernier. Elle soupira, en laissant son uniforme dans son casier, enfilant de nouveau ses fringues, rien de bien coquet, un jean, un débardeur, un gilet et une veste avec des poches, dans lesquelles elle pouvait cacher ses mains, de quoi cacher assez de sa peau pour que personne ne la touche. Elle pris même le temps de détacher ses cheveux, comme s’ils cachaient un peu plus sa peau et son sac sur l’épaule, ses clés de voiture en mains, elle était prête à s’en aller, quand une de ses collègue apparu pour lui dire qu’un certain Jedikiah l’attendait, parce qu’il cherchait quelqu’un et pensait qu’elle pouvait l’aider. Elle soupira, elle en doutait. Elle ne connaissait personne répondant à ce prénom et elle n’avait clairement pas d’amis, alors elle ne voyait pas en quoi elle pouvait l’aider ce type. Elle demanda quand même à sa collègue de lui montrer de qui il s’agissait et elle pris le temps de se diriger vers l’homme en question. « Parait que vous pensez que je peux vous aider à trouver quelqu’un ou j’sais pas quoi. » Elle haussa les épaules, restant debout en face de l’homme, les mains dans les poches, elle n’avait pas l’intention de rester bien longtemps de toute façon. « J’pense pas pouvoir vous aider moi. Mais je vous écoute. » Parce qu’elle faisait preuve de bonne foi, mine de rien. Alors elle pouvait au moins se donner la peine d’écouter ce que cet homme avait à raconter, avant de s’en aller pour rentrer chez elle, ou dans ce qui semblait l’être. Elle n’avait rien de plus passionnant à faire de sa soirée de toute façon.
Jedikiah Grimwood
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Sujet: Re: (reyna) i'm looking for answers Mar 28 Mar 2017 - 0:31
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Reyna & Jedikiah
Un livre, des pages, des paragraphes, des lignes, des mots, des espaces. Des espaces. Ces vides qui aèrent la lecture, qui permettent aux mots d’avoir une identité propre, aux lignes de s’agencer, aux paragraphes de se constituer, aux pages de respirer, au livre d’exister. Les silences sont presque plus fascinant que les bruits. Les silences en apprennent même le plus souvent davantage que tout le reste. Là où parfois les lettres et les expressions sont insuffisantes, les silences sont élastiques. Malléables. Lourds et aériens à la fois. Hypnotisant. Et je serais bien incapable, si on me le demandait, de résumer les pages que je viens de tourner. Je ne les ai pas lues : j’ai été pris au piège dans les espaces, les silences et les vides, contraint de rester enfermé en présence de mon esprit pour décortiquer la raison de ma présence ici, anticiper l’avenir et me heurter au mur de ma rationalité. Et de mes doutes. Et de mes hésitations. Et de mes hypothèses. Et de mon imagination. Je soupire avant de me prendre la tête entre les mains, livre posé à l’envers pour mieux garder ma page, prévention inutile puisqu’il faudra de toute manière que je relise ce que j’ai vaguement parcouru si je veux avoir l’espoir de comprendre la suite. Lire est une échappatoire efficace en règle générale, mais là je piétine trop et depuis trop longtemps pour que je réussisse à me concentrer sur des conneries dans le genre. Je soupire, encore une fois, jette un œil en direction du bar d’où celle que j’ai interpellée un peu plus tôt a disparu. Elle est allée chercher Reyna, je n’ai plus qu’à espérer que la personne-au-dossier-incomplet accepte de me voir, même si elle ne me connait pas, et risque très certainement de ne rien avoir à m’apprendre au sujet de Mike. Au sujet de la disparition de Mike.
Qui est-elle ? Mon instinct me chuchote qu’elle doit être une mutante. Cible, suspecte, objet de surveillance, tout est possible. Mais j’ai aussi envie de la croire être autre chose. Une amie, peut-être. Plus qu’une amie ? Non, impossible, même si j’aimerais, j’aimerais découvrir que Mike ne s’est pas arrêté de vivre d’un point de vue sentimentale lorsque je l’ai laissé en plan. J’aimerais me rendre compte qu’il a su tomber amoureux de quelqu’un d’autre que moi. Pour apaiser la conscience. Encore une fois. La cuillère s’agite dans le café, heurte le bord de la tasse, s’allonge sur l’assiette et je me brûle les lèvres sur un café pourtant tiède. Je manque même de l’avaler de travers lorsqu’elle revient brusquement dans la salle. Suivie. Miraculeusement. Je repose brusquement mon café, ouvre tout aussi brusquement mon livre lorsqu’elles se tournent dans ma direction. Me passionne à nouveau pour ces pages, ces lignes, ces espaces. Ces silences. Un silence angoissant, qui anticipe autre chose. Qui anticipe un mouvement, une silhouette qui vient vers moi, que je suis du coin de l’œil. Avec nervosité. Naturellement. « Parait que vous pensez que je peux vous aider à trouver quelqu’un ou j’sais pas quoi. » Je lui fais la grâce de sursauter, de me lever avec maladresse sans savoir pourquoi je le fais. Je lui concède même quelques mots précipités – et tout bonnement ridicule. « Oui, tout à fait, c’est ça, je… bonjour. » Elle hausse les épaules, je me rassois, comme un imbécile, en désignant la chaise devant moi avec un regard hurlant l’invitation. Et la nervosité. Encore. Toujours. « J’pense pas pouvoir vous aider moi. Mais je vous écoute. » Je n peux pas m’empêcher d’avoir l’impression qu’elle est sur la défensive. Ou qu’elle a l’impression de faire une bonne action en venant me voir, pour me tapoter l’épaule, céder à mon caprice et m’apprendre, que en effet, elle ne peut pas m’aider.
Je souffle un bon coup. Elle peut m’aider. Il faut que je garde ça en tête. « Je ne sais pas ce que votre collègue vous a dit, donc on va faire comme si elle ne vous avait rien dire, et… » C’est flou, c’est confus, c’est maladroit : et pourtant, j’ai des qualifications en orthophonie, il ne faut pas croire… « Je reprends. Je m’appelle Jedikiah, Jedikiah Grimwood, et mon meilleur ami a disparu il y a quelques mois. Je… » J’ignore quelle carte jouer en premier, je n’ai jamais été très doué au poker et encore moins lorsqu’il s’agissait de bluffer. Mais le rire de Mike s’impose et surtout m’impose de ne pas reculer maintenant, de ne pas m’enfuir maintenant comme j’ai tendance d’en avoir un peu trop souvent le réflexe. Je cherche dans ma poche intérieure deux photos pliées. « J’ai trouvé ça, chez lui. » Naïf. Je fais le naïf. Le naïf, l’aveugle, celui qui ignore la double vie de son meilleur ami. La photo se déplie, affiche le portrait de Reyna Pendleton. Il y a son nom, derrière, écrit de ces lettres calligraphiées que Mike a toujours su tracer, alors qu’il faut le plus souvent une loupe et un dictionnaire pour décrypter les miennes. Il y a aussi, l’adresse du bar. Ce qui est encore plus effrayant, quand on y pense. « Du coup, je me suis dit, que vous deviez le connaître, pour qu’il ait une photo de vous. » Je déplie l’autre photo. « C’est Mike. Si vous l’avez déjà vu… tout ce que je veux comprendre, c’est ce qui lui est arrivé… Vous êtes la seule piste concrète que j’aie pour le moment… »
Sujet: Re: (reyna) i'm looking for answers Jeu 27 Avr 2017 - 17:07
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Jedikiah Grimwood & reyna pendleton
La vie de Reyna, elle se résumait à pas grand-chose en ce moment. Elle se contentait de survivre dans un monde qui commençait à la dépasser. Elle avait eu l’aide d’Avi et des gants qu’il lui avait offerts pour noël, pas de simples gants comme elle en trouverait partout, quelque chose qui lui permettait de toucher les autres sans risque et sans avoir l’impression que la frontière entre sa peau et celle de l’autre était aussi épaisse que lorsque qu’elle avait des gants normaux, mais plus le temps passait, plus la météo dehors se réchauffait et on ne manquait pas de lui faire remarquer qu’elle était ridicule de garder ses gants. C’était une aide sur laquelle elle n’allait certainement pas cracher, Avi, il l’avait déjà aidée plus que n’importe qui d’autre dans sa vie. Il faisait ce qu’il pouvait pour elle, alors la brune, elle faisait ce qu’elle pouvait de son côté pour continuer de survivre sans causer trop de dégâts autour d’elle. Elle continuait de bosser aussi, parce qu’il fallait bien qu’elle paie pour cette chambre de motel miteuse dans laquelle elle logeait depuis plus d’un an maintenant, comme si elle s’apprêtait encore à quitter Radcliff à tout moment. C’était bien une idée qui était là dans un coin de sa tête, mais au-delà du fait qu’elle avait besoin d’Avi pour régler son problème, elle s’était bien trop attachée au brun pour le laisser derrière elle comme ça. Elle ne connaissait pas grand monde en ville, dans le monde non plus, elle avait tout perdu, mais pas Avi, lui, elle ne voulait pas le perdre.
Comme elle ne connaissait pas grand monde, parce que de toute évidence, elle ne faisait pas les efforts nécessaire pour se rapprocher de ceux qui l’entouraient, elle était surprise d’apprendre que quelqu’un voulait lui parler, que quelqu’un pensait qu’elle pouvait aider. Aider à quoi ? Elle ne savait pas faire grand-chose, à part empoisonner les autres à tour de bras et préparer des cocktails. Dire qu’elle avait été brillante, Reyna, qu’elle aurait pu avoir un grand avenir, elle avait été une scientifique, une jeune femme, persuadée qu’un jour, elle pourrait devenir médecin, et finalement, le seul diplôme qu’elle avait, c’était celui qu’on lui avait remis – avec les honneurs – quand elle avait terminé le lycée. Elle était pathétique Reyna et franchement, elle ne savait pas comment un gars qu’elle n’avait jamais vu de sa vie pouvait croire qu’elle pouvait l’aider, d’une quelconque façon. Elle pouvait peut-être le dépanner s’il était tombé en panne sur le parking, elle était douée en mécanique, elle avait appris avec Andy, quand ils avaient été sur les routes ensemble pendant des années et des années et qu’ils avaient bien dû se débrouiller avec leur voiture, quand y avait des problèmes. Elle avait fini par se dire que c’était juste de la logique, rien de bien compliqué. Mais ce serait bizarre qu’un type la demande elle en particulier pour l’aider avec sa voiture. Non, vraiment, alors qu’elle traversait le bar pour aller rejoindre le fameux type, elle se disait que tout ça, ça n’avait vraiment pas de sens.
Maintenant qu’elle était en face de lui, elle essaya de rassembler ses souvenirs, creuser pour trouver de qui est-ce qu’il pouvait s’agir, mais non, vraiment, elle était certaine qu’elle ne l’avait jamais vu de sa vie. Alors, elle lui adressa un léger sourire avant de s’asseoir, pas question de lui serrer la main en guise d’introduction. Peut-être qu’elle passait pour une fille malpolie ou juste pressée d’en finir, ça n’avait pas vraiment d’importance. Elle n’était pas particulièrement malpolie, mais pressée par contre, elle n’allait pas mentir, elle l’était. Pas qu’elle ait quelque chose d’important de prévu, juste qu’elle n’avait pas envie de rester trop longtemps en contact avec le reste de la population et là ce n’était pas parce qu’elle n’était pas sociable, seulement qu’elle avait peur de ce qu’elle était. Elle l’écouta alors qu’il parlait de son meilleur ami et bien sûr, elle ne put s’empêcher de hausser un sourcil alors qu’il lui montrait une photo d’elle. Elle jeta un coup d’œil à la deuxième photo, fronçant les sourcils, serrant les mâchoires alors qu’en effet elle reconnaissait le type sur la photo. Qu’est-ce qu’elle pouvait lui dire ? Qu’elle l’avait tué ? C’était un hunter. C’était elle ou lui, le destin avait voulu que ce soit lui. Elle n’arrivait pas à culpabiliser pour ça. Elle laissa échapper un léger soupire. « Oui, je l’ai déjà vu. » Elle n’allait pas mentir là-dessus, de toute façon, elle savait que sa réaction l’avait trahie. « Au bar. Je pensais pas qu’il puisse me stalker au point d’avoir une photo de moi. » Elle haussa les épaules. En vrai, elle n’était pas surprise, il l’aurait tuée, s’il en avait eu l’occasion, peu importait, elle n’allait certainement pas raconter à cet homme toute la vérité, si jamais il était comme lui et qu’il décidait de le venger, ça allait se retourner contre elle. « Je l’ai pas vu depuis un moment, je peux pas vous dire ce qui lui est arrivé, désolée. » Désolée, elle l’était au moins pour ce que ce type avait pu représenter aux yeux de cet homme, pas pour le reste. « Je sais pas non plus pourquoi il a tout ça sur moi. » Elle savait, mais elle n’avait pas envie d’en parler, évidemment. Mieux valait que personne d’autre n’apprenne ce qu’elle était, une transmutante, un danger diraient certains et en ce moment, elle était plutôt d’accord avec ça.
Jedikiah Grimwood
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Sujet: Re: (reyna) i'm looking for answers Ven 19 Mai 2017 - 19:34
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Reyna & Jedikiah
Maintenant que je suis face à elle, je me retrouve bien bête, à ignorer comment m’y prendre. A ignorer ce que je dois faire. A ignorer ce que je dois dire. J’ignore tant de choses, bon sang, à commencer par qui elle est, ce qu’elle est, ce qu’elle était pour Mike, qui elle était pour lui… Amie, ennemie, proie, suspecte, cobaye… ma nervosité fait affleurer mon bégaiement, je le sens bien, mais c’est inutile de chercher à le contrôler avant de réussir à me détendre. A reprendre contenance. Elle doute pouvoir m’aider, j’ai une photo dans ma poche qui ne peut que hurler le contraire. Un nom, un prénom, une adresse qui pointent vers elle. J’essaye d’expliquer en quelques mots ce qui m’a amené ici mais il faut bien que je me fasse une raison, rien de tout ce que je pourrais avancer comme justifications ne tiendra la route. C’est ce dont j’ai peur, plus que ce dont je suis convaincu, il faut bien être honnête, mais… je souffle. Je souffle un bon coup. Il faut que je garde la tête froide, que je me concentre sur un et un seul objectif, il faut que je commence par les évidences, avant de monter un mensonge de toute pièce. Il faut, il faut tant de choses, quand on y pense bien… trop de choses. Je m’appelle Jedikiah, je me présente, sans craindre un seul instant de donner mon identité avec toute la naïveté du monde. Je ne suis pas un agent secret, je ne suis pas un mercenaire ou que sais-je encore, je ne suis rien de particulier, je ne suis qu’un meilleur ami, à la recherche d’indices, à la recherche de vérité, un meilleur ami endeuillé, un meilleur ami qui possédait pour une raison quelconque bien trop d’informations sur cette Reyna. Je scrute chez elle une émotion, une mimique, un sourcil froncé. Il faut que je me concentre, il ne faut rien que je loupe. Un indice, une confirmation, c’est tout ce dont j’aie besoin. Jouer la carte de la naïveté, de la crédulité, de l’innocence… je sais mentir, je sais même très bien mentir à défaut de savoir bluffer. On n’apprend pas à tuer, à mépriser une partie de la population sans apprendre à regarder quelqu’un dans les yeux et lui tisser un mensonge. On n’apprend pas à endurer les coups d’une grand-mère dérangée pour protéger sa sœur sans apprendre en même temps les bases de l’hypocrisie, de la manipulation, des faux-semblants et des excuses toutes trouvées.
Je lui mens, en toute simplicité. Avec naturel. Spontanéité. Franchise. Une franchise épurée, qui me permet d’accrocher un froncement de sourcils à l’instant où je lui montre la photo de Mike. Elle le connaît. Elle le connaît bel et bien. Et son sourire… « Oui, je l’ai déjà vu. » J’ai la gorge sèche à ces quelques mots. « Vous… » Est-ce que c’est bon signe qu’elle soit aussi… sincère, elle-aussi ? Je suis peut-être un excellent menteur, mais je ne suis clairement pas un enquêteur. « Au bar. Je pensais pas qu’il puisse me stalker au point d’avoir une photo de moi. » Elle aussi les épaules. « Je l’ai pas vu depuis un moment, je peux pas vous dire ce qui lui est arrivé, désolée. Je sais pas non plus pourquoi il a tout ça sur moi. » Mes yeux se font pensifs, mon regard se fait distant lorsque je le reporte sur les deux photos. Elle le connaît. Mon instinct me dit que si elle le connaît, mais qu’elle ne juge l’avoir croisé qu’au bar, c’est qu’elle ment. Ou qu’elle dit la vérité et dans ce cas… Je me frotte les tempes, sans plus savoir quoi rajouter, sans plus savoir comment aborder le sujet autrement pour l’amener à m’aider davantage. Que ferais-je si jamais j’apprends que ce n’était qu’une proie de plus sur laquelle il se renseignait ? Excellente question, excellente blague. « Je ne sais pas non plus… » Je n’ai jamais été très doué pour ça. Mes parents savent obtenir ce qu’ils veulent, les informations qu’ils veulent. Selene, elle, se contente en général de savoir juste ce qu’elle veut, et de très bien se débrouiller ensuite. Moi… je me passe la main dans les cheveux, pour les ébouriffer dans un premier temps, les recoiffer dans un second. « Reyna… je peux vous appeler Reyna ?, je… je suis désespéré. » Et ce n’est pas un mensonge. C’est une vérité, peut-être exacerbée, mais ce n’est pas tout à fait un mensonge. Désespéré, je le suis. Perdu, également. Totalement perdu sur ce que je dois faire, sur ce que je veux faire. « Je… je n’ai aucune piste, vous étiez la seule tangible… mon… » Un frisson me parcourt. « Il n’était pas uniquement mon meilleur ami, nous étions… nous avons failli être un peu plus que ça l’un pour l’autre. » Je m’écoeure. Je m’écœure, à utiliser ce quiproquo qui nous a éloignés l’un de l’autre, Mike et moi. Je m’écœure, à en jouer, à le sortir comme prétexte. D’autant plus que ce n’était pas un quiproquo. C’était une trahison. De ma part. Une de plus, si on considère l’ancienne nature de mes gênes et nos convictions à tous les deux. Je m’écœure, mais c’est pour le moment la seule solution que je voie. « Si vous vous souvenez de quoique ce soit… il venait au bar, est-ce qu’il voyait quelqu’un ? Quelqu’un à qui je pourrais parler ? Une fille… même un homme ? » Mike avait-il fréquenté quelqu’un après moi, après cette histoire d’un soir entre nous deux ? J’ai la gorge sèche, les larmes aux yeux rien que d’y penser. « Aidez-moi, s’il vous plait… n’importe quoi me suffirait… je ne peux pas le laisser… je ne veux pas le laisser tomber. »
Allez, Reyna. Donne-moi quelque chose. Un soupçon. Une conviction. Une piste. Un indice. Un tout petit rien, quelque chose qui me permette d’en savoir plus.
Sujet: Re: (reyna) i'm looking for answers Sam 20 Mai 2017 - 18:35
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Jedikiah Grimwood & reyna pendleton
Elle tenait à la vie Reyna, malgré tout ce qu’elle avait pu faire, la malédiction qui lui venait de son pouvoir, les morts que ça avait entrainées, son frère, son petit-ami, elle continuait de s’accrocher à la vie. Pourquoi ? Dans le fond elle ne savait pas vraiment. Sa vie, elle ne ressemblait pas à grand-chose, c’était juste un enchainement de rêves qu’elle n’avait pas accomplis et de trop nombreux deuils dont elle ne savait pas quoi faire. Mais elle était encore jeune, alors peut-être que si elle arrivait à régler son problème, elle pourrait encore construire quelque chose. Y avait des moments où elle se détestait pour penser comme ça, alors qu’elle n’avait plus son frère, ni même Andy à ses côtés. Ils avaient été les deux personnes les plus importantes de sa vie et Andy, elle aurait pu jurer que ce serait le seul, à jamais, avec qui elle pourrait avoir envie de se construire un futur. Aujourd’hui, peut-être qu’elle avait réalisé que le passé était gravé dans la roche, qu’elle n’y pouvait rien, mais qu’elle savait qu’Andy lui, il aurait voulu qu’elle ait un avenir, même sans lui. Elle voulait qu’il y ait quelque chose au bout du chemin, une lumière au milieu des ténèbres, alors, elle s’y accrochait à sa vie, avec l’espoir qu’elle puisse en avoir une, quand tout irait mieux. Elle ne savait pas quand ni comment, mais elle faisait confiance à Avi pour ça, alors ça arriverait à un moment, tôt ou tard, elle aurait de bonnes raisons de vivre.
En attendant, fallait survivre et dans une ville comme Radcliff, il semblait bien que c’était un peu compliqué. Y avait des hunters partout alors il fallait rester prudents et Reyna, elle avait au moins l’avantage de savoir se défendre et si son pouvoir était une véritable malédiction la plupart du temps, quand il s’agissait de se débarrasser des hunters, là, c’était plutôt pratique. Il ne fallait pas beaucoup de temps en principe pour que le poison fasse son effet et ses victimes étaient loin de se douter de ce qui était en train de leur arriver. Dans ses moments-là, elle se disait que c’était vraiment bien, mais ce serait quand même mieux si elle pouvait le contrôler et toucher les autres sans nécessairement les empoisonner. Ce soir, elle espérait qu’elle n’aurait pas besoin de ça pour s’en sortir. Elle n’avait pas envie de tuer cet homme en face de lui, de la même façon qu’elle avait tué son ami. Alors, évidemment, elle ne pouvait pas répondre à ses questions sans lui mentir. Ce serait complètement fou. Elle ne savait pas s’il était lui aussi un hunter, mais elle avait appris à se méfier d’un peu tout le monde. En vérité, y avait probablement qu’en Avi qu’elle avait confiance, les autres, ils étaient trop étrangers pour elle pour qu’elle se permette de leur faire confiance. Même sans ça, elle ne pouvait pas dire à un type qu’elle ne connaissait pas qu’elle avait tué son meilleur ami, que les raisons soient justifiées ou non, elle n’avait pas l’intention de dire ça.
Elle avait au moins dit qu’elle l’avait déjà vu, au-delà de ça, elle n’avait rien d’autre à raconter. Le corps de ce type était quelque part dans la forêt en train de se faire bouffer par les asticots, sans doute que toute la forêt de Radcliff était un genre de grand cimentière dans lequel hunters et transmutants enterraient leurs victimes. C’était triste d’imaginer ça et pourtant Reyna, elle était persuadée que tout ça devait être vrai. Cette ville était vraiment pourrie. Elle ne savait pas si c’était mieux ailleurs et malheureusement elle avait tendance à penser que ça ne devait pas être le cas. « Je suis vraiment désolée. » Qu’elle répondit, au moins, malgré les mensonges, elle était encore capable de compatir face à quelqu’un qui avait l’air désespéré et lui, il l’était d’après ses paroles. Elle comprenait bien ça, Reyna, alors qu’il lui semblait qu’elle l’était elle-même beaucoup trop souvent. « Oui, vous pouvez m’appeler Reyna … » Elle esquissa un léger sourire. C’était son prénom alors il pouvait l’appeler comme ça si ça lui chantait. C’était pas comme si elle attendait une marque de respect et qu’elle voulait qu’on l’appelle mademoiselle Pendleton. « Oh … » Ce fut tout ce qu’elle trouva à dire aux propos du jeune homme. C’était pas comme si elle allait jugé de ce qui avait pu se passer entre ce type et un hunter qu’elle avait tué. « J’ai perdu mon petit ami récemment, alors pour c’que ça vaut, je suis sincèrement navrée, quoi qu’il ait pu lui arriver. » Qu’elle ne commence pas à lui présenter des condoléances, ce serait bizarre. « Malheureusement, tout ce que je sais, c’est qu’y a beaucoup de personnes qui disparaissent dans cette ville … » Et qu’ils ne sont jamais retrouvés, probablement enterrés dans la fameuse forêt. « Au bar on voit beaucoup de monde, des gens qui viennent des temps en temps et qu’on ne revoit pas après. » Elle haussa les épaules. Ça s’était vrai, des gens de passage peut-être, des gens qui disparaissaient vraiment, souvent. « Je peux pas vous aider plus que ça, je ne sais pas si vous êtes du coin, mais y a eu pas mal de drames, dans cette ville, à force on essaie juste de faire notre job sans faire trop attention aux autres. » Elle, elle faisait ça en tout cas, alors elle ne pouvait pas dire quel client du bar parlait avec qui, elle savait se faire discrète Reyna, alors en vrai, elle ne savait même pas à qui ce type avait pu parler quand il était venu dans le coin.
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Sujet: Re: (reyna) i'm looking for answers Sam 3 Juin 2017 - 11:49
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Reyna & Jedikiah
Mon inquiétude est palpable, mon inquiétude est fondée, mes mensonges eux-mêmes s’y enracinent profondément, lient leur destin à son existence. Mon inquiétude est là, corrosive, l’inquiétude de ne jamais avoir le fin mot de cette histoire. Dire que je sais, intuitivement, que cette Reyna Pendleton a quelque chose à voir, de près ou de loin, avec la disparition de Mike est un euphémisme. Je le sens dans mes tripes, j’en acquière la conviction chaque seconde un peu plus et même son aveu aussi inattendu que brutal n’apaise en rien cette certitude. Oui, elle a déjà vu Mike, mais non, elle est incapable de m’aider davantage. Gorge sèche, main moite, j’ai le regard pensif devant cette rebuffade, ce cul-de-sac, ce qui semble être une fausse piste en laquelle je croyais pourtant. Je crois pourtant. Un instant de silence, une dizaine de battements de cœur, c’est ce qu’il me faut pour faire un choix, le choix de continuer à suivre mon instinct. Le choix de continuer à enquêter, maladroitement, le choix de continuer à mentir allègrement, seul domaine dans lequel je sois compétent de toute évidence. Un domaine en réalité et déformation se côtoient au point que j’en vienne à avouer des faits que je gardais jusque-là loin, très loin de mes pensées. Un hunter, tué par une mutante, si ce n’est pas moi qui m’en charge, je sais que personne, strictement personne ne lui rendra justice. Surtout pas dans cette ville. « Je suis vraiment désolée. » Je relève la tête un instant pour lui sourire, bien tristement. Elle est désolée, j’en suis certain. Qui ne le serait pas ? Malheureusement, j’ai appris depuis des années qu’être désolé, même avec toutes les bonnes intentions du monde, était le plus souvent insuffisant dans ce genre de circonstances. Et que je ne peux me permettre de me contenter de ça. Alors, oui, je suis désespéré. Et pour bien plus de raisons que ce qu’elle doit penser jusque-là. « Oui, vous pouvez m’appeler Reyna … » Aucune piste, aucune trace, que des cul-de-sac, même si on oublie ce que je lui cache, même si je ne lui présent que la partie émergée de l’iceberg, elle ne doit pouvoir que comprendre, que comprendre l’épuisement auquel je dois faire face. Je lui avoue bien plus que ce que je n’osais m’avouer à moi-même, je lui avoue à demi-mot ce que j’ai cru avouer à Mike, aussi, il y a bien trop de mois, ce qui nous a rapprochés, séparés, meurtris l’un l’autre pour me laisser seul et coupable. « Oh … » Sa réaction, pour la seconde fois, éveille sur mes traits un sourire on ne peut plus triste. Oh oui, là encore que pourrait-on dire de plus ? Je la manipule, j’en suis conscient. Je cherche à la manipuler, volontairement, en avançant des sous-entendus aussi risqués que bas. Mike et moi étions nous au final plus que des meilleurs amis ? « J’ai perdu mon petit ami récemment, alors pour c’que ça vaut, je suis sincèrement navrée, quoi qu’il ait pu lui arriver. » Mon regard s’échappe, mal à l’aise, tiraillé entre la reconnaissance pour sa réaction et une certaine honte à utiliser clairement les sentiments de Mike à mon égard. Des sentiments que j’ai maltraités.
Rejetés. Dénaturés dans mes illusions. « Merci. Toutes mes condoléances à toi aussi… » et ma sincérité est palpable dans mes propos. « Malheureusement, tout ce que je sais, c’est qu’y a beaucoup de personnes qui disparaissent dans cette ville … Au bar on voit beaucoup de monde, des gens qui viennent des temps en temps et qu’on ne revoit pas après. » J’hausse les épaules, par mimétisme, mes doigts jouant avec la cuillère de mon café qui refroidit petit à petit et sera, très certainement, complètement imbuvable. « Je peux pas vous aider plus que ça, je ne sais pas si vous êtes du coin, mais y a eu pas mal de drames, dans cette ville, à force on essaie juste de faire notre job sans faire trop attention aux autres. » Mes mains libèrent la cuillère, montent passer devant mon visage, comme par regret, comme par fatigue. Epuisement. Qui n’est, encore une fois, pas totalement feint. « Je comprends, je comprends totalement… » Bien sûr que je comprends. Je comprends surtout que cette conversation ne mène à rien et que ma patience, mes sourires tristes et discrets, que ma voix douce, mon épuisement et cette détresse présente dans tous mes gestes et mes mots, que tout cela va bientôt se transformer en frustration agacée si je n’y prends pas garde. En colère sourde. En faux pas. « Non je ne suis pas là depuis longtemps. J’ai grandi dans le coin, oui, mais Radcliff, ça faisait des années que je n’y avais pas mis les pieds. Mike et moi nous nous étions… disputés. Sur un sujet qui nous divisait. Et je me sens coupable de ne pas avoir pu me réconcilier avec lui avant… » Un sujet qui nous divisait. Je me rends compte que ce sujet aurait très bien pu être ma propre mutation, si j’avais eu le cran de lui en parler. Que ce sujet aurait très bien pu être mes rêves, mon incapacité à aller au bout de mon devoir de chasseur. Que ce sujet aurait pu être tant de choses. Bien trop de choses. Et qu’au final, il a été sur un terrain où c’est moi qui l’ai trahi, parce que je lui cachais tout le reste. « Mais cette fois, hors de question de partir avant d’avoir fait la lumière sur ce qu’il s’est passé, je me le suis juré. » Encore une fois, mon honnêteté et ma détermination alourdissent mes mots. « Désolé d’insister à ce point mais… s’il y a eu beaucoup de disparition comme celle-là dans la ville, peut-être qu’il y a une personne vers qui je pourrais me tourner, qui pourrait me renseigner ? »
Sujet: Re: (reyna) i'm looking for answers Lun 12 Juin 2017 - 20:12
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Jedikiah Grimwood & reyna pendleton
Elle avait envie de rentrer chez elle Reyna, ou dans la chambre de motel pourrie dans laquelle elle vivait et qu’elle continuait d’appeler ‘chez elle’ pour une raison qui la dépassait. Elle savait que plus le temps passait, moins cette conversation n’allait tourner à son avantage. Elle n’avait pas envie de se retrouver avec un autre hunter sur le dos, elle en avait marre de cette situation, marre des hunters qui n’avaient de cesse de lui pourrir la vie, encore et encore. Ils lui avaient déjà tout pris. En lui injectant du NH24 dans les veines, cette chasseuse avait déréglé son pouvoir et maintenant elle ne pouvait plus toucher personne sans le tuer. Elle avait tué son petit ami à cause de ça, son frère aussi alors maintenant elle voudrait qu’on lui foute la paix le temps de trouver un moyen d’avancer dans sa vie avec tout ça. Mais non, au lieu de ça, elle avait des hunters à ses trousses quoi qu’elle fasse. Dans le fond, elle ne savait même pas si l’homme en face d’elle était vraiment un hunter, c’était juste la déduction la plus évidente, alors même qu’il venait l’interroger sur son ami, hunter, mort. Les conclusions, elle se faisaient d’elles-mêmes, surtout dans cette ville. Alors si ce type venait pour venger son ami, elle préférait encore qu’il lui foute la paix, elle ne pouvait pas l’aider, ou elle ne voulait pas l’aider, bien évidemment, est-ce qu’ils ne pourraient s’arrêter là ? Evidemment que non, la vie aurait été beaucoup trop facile s’il s’était contenté de sa réponse avant d’aller voir ailleurs si elle y était et, si y avait bien une leçon qu’elle tirait des derniers événements Reyna, c’était que la vie, elle n’était jamais facile.
Elle s’efforçait quand même de compatir pour cet homme comme si ça pouvait changer quelque chose. Son ami, il avait été un tueur après tout, est-ce qu’il ne méritait pas son sort ? Franchement, à force de tuer tout le monde et n’importe quoi, fallait bien que s’attendre à ce que les choses se finissent comme ça. Y avait eu au moins une transmutante qui avait su résister. Elle pourrait presque dire que c’était facile pour elle, le seul avantage de son pouvoir, c’était que personne ne s’attendait à ce que la toucher puisse être plus dangereux pour lui que pour elle. Il avait mérité son sort, indéniablement, alors c’était pas la peine de passer la soirée à pleurer là-dessus. Elle n’aimait pas les hunters, Reyna, comment le pourrait-elle alors qu’elle faisait partie de ceux qu’ils s’étaient juré de tuer ? Elle esquissait des sourires compatissants pourtant. Au moins, elle avait des talents de comédienne qu’elle jugeait assez efficace, fallait bien ça dans ce monde quand on voulait survivre et Reyna, malgré toutes les pertes qu’elle avait déjà connues, la peine et la culpabilité dans ses tripes, elle avait envie de survivre. Elle se battait pour survivre, pour avoir le droit à une chance, à une vie meilleure, parce qu’on lui avait tout arraché. « Merci. » Elle répondit poliment à l’homme en face d’elle. S’il était vraiment un hunter, elle aurait eu envie de lui répondre qu’il pouvait aller se faire foutre avec ses condoléances, mais évidemment, ce n’était pas quelque chose qu’on pouvait dire au type qu’on suspectait susceptible de la tuer pour venger son ami. Alors un merci, un léger sourire et ça suffirait.
Elle essayait de brouiller les pistes aussi, parce qu’il fallait bien qu’elle l’éloigne d’elle. Au moins, elle n’avait pas besoin de mentir sur les problèmes que rencontrés Radcliff et le fait qu’elle accordait de moins en moins d’attention aux autres tellement les choses étaient compliquées ces derniers temps. Elle avait ses raisons, bien au-delà de toute la merde qu’il y avait à Radcliff. Mais ça restait vrai que beaucoup de monde se contentait de faire profil bas pour ne pas être le prochain de la liste à disparaitre. Au moins il disait qu’il comprenait, c’était déjà ça de gagné pour elle. Elle aurait presque pu croire que la conversation se terminerait là et qu’elle pourrait retourner chez elle, loin de ce bar qu’elle détestait et loin de cet homme qu’elle n’appréciait pas franchement non plus, rien que parce qu’elle supposait qu’il était un hunter. « J’espère que vous le retrouverez » Qu’elle se contenta de répondre en pensant sincèrement que ça mettrait fin à cet entretien mais l’homme en face posa une nouvelle question. Elle aurait facilement pu lui répondre d’aller voir la police, après tout, n’étaient-ils pas censés être ceux qui s’occupaient de ça ? Depuis le changement de maire, il paraissait même qu’ils faisaient leur boulot comme il le fallait. « Cette ville est un peu en guerre entre les hunters et les transmutants, c’est pourquoi tout est compliqué ici. » Elle ne devait pas lui apprendre grand-chose, même s’il n’était pas là depuis longtemps, ça sautait aux yeux. « Alors je me dis qu’il faudrait tout d’abord savoir s’il était dans un camp en particulier. » Elle haussa les épaules. « Vous savez c’qu’on raconte, les transmutants s’en prennent aux hunters et les hunters aux transmutants et ceux qui sont au milieu, tant pis pour leurs tronches. » Sous-entendu par-là, que son ami avait peut-être été un dommage collatéral au milieu d’une guerre, mais évidemment, elle savait que ce n’était pas ça elle. « Après s’il était d’un côté ou de l’autre, peut-être qu’il avait des alliés quelque part qui peuvent aider. » Y avait des groupes dans cette ville après tout, dont elle ne savait pas grand-chose, mais si lui, il avait envie de fouiller là-dedans, qu’il se fasse plaisir, au moins, ça voudrait dire qu’il lui foutrait la paix et de toute façon, elle se savait assez discrète, invisible presque dans cette ville pour que quelqu’un la connecte à se meurtre, alors l’éloigner d’elle, c’était forcément une bonne idée.
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Sujet: Re: (reyna) i'm looking for answers Dim 25 Juin 2017 - 18:14
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Reyna & Jedikiah
La vengeance, jusque-là, ne m’a jamais défini. Parce qu’elle n’a jamais eu à me définir non plus. Et je doute, encore, qu’elle me définisse à présent, même lorsque je me réveille en sursaut la nuit en m’imaginant le visage exsangue de mon meilleur ami, même lorsque ma mémoire prémonitoire s’impose à mes pensées pour me renvoyer à ce vieux souvenir, ce vieux cauchemar, fait des années et des années plus tôt, correspondant en tout point à une mort et à un abandon du corps, sans que je ne sois pourtant capable d’en savoir plus sur la personne responsable de tout ça. La vengeance ne me définit pas. Et pourtant, bon sang, que j’aimerais que ce soit le cas. Que j’aimerais être capable, comme ceux de ma famille, d’une détermination sans limite, sans frontière, d’une détermination sans faille. Je ne suis pas quelqu’un de déterminer. Ou du moins, ma volonté s’infléchit si vite devant les difficultés qu’il est particulièrement aisé de l’ignorer ou juste de la juger inexistante. La vengeance ne me définit pas. La culpabilité, elle, en revanche… c’est elle qui me pousse à aller contre mon instinct primaire qui voudrait que j’oublie. C’est elle qui me stimule, c’est elle qui me fait insister auprès de cette jeune fille qui joue soit parfaitement la comédie, soit ne sait réellement rien. C’est toujours la culpabilité qui me pousse à mentir avec excellence, c’est encore cette culpabilité nocive qui me rend capable de feindre, de tenter la manipulation, qui m’a laissé tourner en ridicule, en dérision, ce qui a ruiné notre amitié à Mike et moi. Il m’aimait, profondément ; j’ai joué avec lui en espérant parvenir à comprendre mes rêves et ce faisait, je lui ai brisé le cœur. Sans nul doute que lorsque j’affirme à Reyna que Mike était plus qu’un ami pour moi, je lui briserais une nouvelle fois le cœur s’il était encore vivant. Sauf que Mike est mort. Sauf que c’est précisément parce qu’il est mort que je suis là. Sauf que c’est précisément parce que je suis convaincu, voire plus que convaincu même, que Reyna est une piste à suivre, que je suis là. A insister. A m’obstiner. A lâcher des informations sur moi au compte-goutte pour attiser chez elle toute la compassion que je peux réveiller. Je me sens coupable. Parmi mes mensonges, cette vérité fait tâche. Et pourtant, elle renforce l’ensemble, noie mes pupilles de sincérité. Coupable. Je cherche, je traque, je chasse les coupables de la disparition de mon meilleur ami, mais y a-t-il au final pire coupable que moi ? Franchement, j’en doute. J’en doute tellement.
Peut-être que tout ce que je veux, c’est partager cette culpabilité avec un autre, dans cette lâcheté que tout le monde me reproche sans cesse. Peut-être que plus que la culpabilité, c’est la lâcheté qui me pousse à promettre, encore, à haute voix, et avec Pendleton comme témoin cette fois, que je ne quitterai pas la ville tant que tout ne sera pas clair. Tant que Mike ne sera pas vengé. Tant que la justice, qu’elle vienne d’un tribunal ou de mes armes, ne sera pas rendue comme il le faut. « J’espère que vous le retrouverez » Je lève les yeux vers elle. « Merci ». Un mot chargé de sens, vide d’implication. Elle espère, oui, mais elle ne m’aide pas. Et je m’excuse peut-être une nouvelle fois avant d’insister, encore, mais mon désolé est lui aussi vide de sens, chargé d’implication. « Cette ville est un peu en guerre entre les hunters et les transmutants, c’est pourquoi tout est compliqué ici. » Un froncement de sourcils, je me retiens d’intervenir, je me retiens de la couper. « Alors je me dis qu’il faudrait tout d’abord savoir s’il était dans un camp en particulier. » La bouche sèche, je n’ai cette fois aucun effort à faire pour garder le silence. « Vous savez c’qu’on raconte, les transmutants s’en prennent aux hunters et les hunters aux transmutants et ceux qui sont au milieu, tant pis pour leurs tronches. Après s’il était d’un côté ou de l’autre, peut-être qu’il avait des alliés quelque part qui peuvent aider. » De bonnes idées, de bonnes propositions… je me redresse sur ma chaise. Alliés. Mike avait-il des alliés hunter dans la ville ? J’en suis plus que certain. Le seul problème, c’est que comme pour les mutants, je ne suis jamais très enclin à aller subir gratuitement les critiques des hunters, lorsque ma réputation de mou me précède. Et les Grimwood règlent leurs problèmes seuls depuis des années. Les Grimwood ont cessé depuis pas mal de temps de chasser sur les terres de Radcliff, de Lancaster, pour la simple et bonne raison que les Grimwood ont levé le pied sur les méthodes les plus violentes, pour ne se concentrer que sur une justice expéditive. A Louisville. Donc les hunters… Un soupir.
« A la bonne heure, faut-il réellement qu’il ait été pris dans toutes ces embrouilles de… clans ? » Mots choisis, je nous mets tous, hunters, mutants, uprising, gunpowder squad, insurgency, dans le même sac. Des clans, lancés sur une bataille de territoire et d’idéologie. Avec des dommages collatéraux. « Je doute que Mike se soit mêlé de ça, ça ne lui aurait pas ressemblé. Je veux dire… » Mon regard se perd dans le vide. Pendleton, elle, est mêlée à tout ça, j’en suis certain. Sans quoi, jamais Mike n’aurait eu de dossier sur elle, non ? Le problème, finalement, est le même que celui qu’elle énonce : il faut que je sache dans quel camp elle se trouve. « … Je veux dire, les chasseurs, ce sont des meurtriers, des hors-la-loi ; Mike n’était pas comme ça. Quant à être un mutant… » Mon cœur bat à tout rompre dans ma poitrine. Quant à être un mutant… « Vu ce que nous étions, il me l’aurait dit. Il ne m’aurait pas caché ça, il… » Je ne feins plus. Je me contente de me mettre à la place d’un Mike découvrant la monstruosité que je suis, que j’étais. Que j’ai endormie mais qui reste malgré tout dans mes veines, dans mes souvenirs. Dans mon futur. J’ai envie de vomir. Je veux me décharger de la culpabilité qui m’asphyxie, mais au final, je n’ai l’impression que de la renforcer depuis que je suis arrivé à Radcliff. Depuis que je suis arrivé dans ce bar, que j’ai demandé à parler à Pendleton, à une fille qui ne m’aidera pas alors qu’elle le peut, pourtant. Je sais qu’elle le peut. « … C’est forcément autre chose. Merci, en tout cas, pour vos conseils. » Mes doigts tremblants récupèrent les photos. Retourne celle de Mike, sortent un stylo et y notent une succession de chiffres, avant de la plier et de la tendre à Reyna, tout en me levant. « Inutile que je vous retiens plus longtemps. Tenez, c’est mon numéro, est-ce que si jamais… si jamais quelque chose vous revient, vous pourrez me contacter s’il vous plaît ? » J’hésite une fraction de seconde avant de rajouter. « Et si jamais les mutants et les chasseurs sont impliqués dans sa disparition… si jamais… » Une pause, une respiration. Un silence. « J’imagine que c’est très inconvenant de dire ça, mais je ne… je ne connais pas tout ce milieu…, mais si vous connaissez un membre de l’un des deux bords, vous m’aideriez beaucoup… je pourrais aller leur demander s’ils le connaissaient, on… on ne sait jamais… » Un moyen osé d’en savoir plus, un moyen risqué, un moyen comme un autre. Et quitte à jouer le mec paumé, naïf et un peu stupide, autant jouer cette carte jusqu’au bout.
Sujet: Re: (reyna) i'm looking for answers Mar 11 Juil 2017 - 11:57
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Jedikiah Grimwood & reyna pendleton
Les hunters, les transmutants, c’était un conflit qui avait son importance dans la petite ville de Radcliff. Reyna, elle avait passé beaucoup de temps sur les routes, elle avait été une nomade à une époque. Avec Andy, ils n’avaient pas eu d’adresse fixe, se contentant de passer de ville en ville, d’enchainer les petits jobs pour se faire un peu d’argent avant de repartir rapidement vers d’autres horizons. Elle ne savait pas, la brune, si c’était parce qu’ils ne s’étaient jamais attardés très longtemps dans une ville en particulier mais elle avait l’impression que le reste du pays était plus calme que Radcliff. C’était peut-être uniquement parce que c’était ici, dans cette ville en particulier que le malheur l’avait frappée. C’était ici que les hunters étaient venus foutre sa vie en l’air. C’était ici qu’elle avait perdu son petit-ami et son frère jumeau, alors ouais, Radcliff, à ses yeux, c’était le coin le plus pourri de l’univers et elle avait ses raisons de penser ça. Ce type en face d’elle, il cherchait quelqu’un d’autre et Reyna, elle savait bien ce qui lui était arrivé, mais, qu’elle soit responsable ou non de la mort de cet homme, ce qu’elle pensait maintenant Reyna, c’est que lui aussi, il aurait mieux fait de rester loin de la ville de Radcliff. C’était cette ville aussi qui avait fait d’elle une meurtrière, ou au moins, une fille assez déterminée à rester en vie pour ne pas être prête à tuer ceux qui pourraient avoir la volonté de la tuer elle. Les transmutants étaient bien obligés d’agir de la sorte s’ils voulaient rester en vie, puisqu’on voulait les tuer, à cause de leur génétique, ils devaient bien apprendre à se défendre. Reyna l’avait fait et elle pouvait difficilement prétendre qu’elle regrettait d’avoir tué ce Mike.
Elle ne savait pas trop quoi dire à cet homme qui était venu lui parler alors. Elle aurait très bien pu expliquer pourquoi son ami avait tant de renseignement sur elle, mais elle ne pouvait pas lui dire ce qu’elle savait sas risquer sa vie. Mais le fameux Mike il avait été un hunter, alors, comme tous les hunters du coin, il s’était renseigné sur sa potentielle cible, à savoir elle. Elle ne s’était pas laissée faire. Est-ce que c’était mal ? Dans le fond, elle n’arrivait même plus à penser comme ça Reyna. C’était la guerre dans cette petite ville et les hunters, ils détruisaient tout, absolument tout, sans jamais se poser de question. Elle était encore en vie, il était mort et à qui la faute ? Il aurait mieux fait de rester loin d’elle, fin de l’histoire. Ces imbéciles, en plus d’être des psychopathes en puissance, ils oubliaient peut-être trop souvent à qui ils avaient à faire. Elle n’avait pas eu grand-chose à faire pour se débarrasser de lui, son pouvoir l’avait fait pour elle, parce qu’évidemment, personne n’avait prévenu ce type qu’il ne fallait surtout pas effleurer la peau de la brune. C’était pas écrit sur son front que son don était aussi incontrôlable. C’était horrible, la plupart du temps et pourtant, des fois, ça devenait un véritable avantage. Elle préférait quand même l’époque où elle l’avait maitrisé son pouvoir. L’époque où elle avait pu toucher les autres sans risquer de les tuer. Une époque qui lui semblait bien lointaine. Elle adressa un léger sourire au jeune homme, à la suite de ses remerciements. Maintenant, elle estimait avoir fait tout ce qu’elle pouvait pour lui, quand bien même elle n’avait fait que mentir pour protéger sa peau.
Elle haussa les épaules à sa remarque. « Des fois, on y est impliqué sans le vouloir. » Elle avait été de ceux qui ne demandaient rien à personne elle et pourtant, on s’en était pris à elle et à partir de là, sa vie avait commencé à ressembler à un véritable cauchemar. Avant sa vaccination, elle n’avait jamais blessé personne, elle n’avait pas été dangereuse, c’était les hunters eux-mêmes qui l’avaient rendue comme elle était à présent. « Peut-être qu’il était juste au mauvais endroit au mauvais moment, ça semble souvent marcher comme ça dans le coin. » On cramait des familles parce qu’elles étaient là, sur leur route et qu’on pouvait s’en servir pour accuser les transmutants, on faisait sauter des bâtiments en ignorant les personnes qui pouvaient être dedans ou aux alentours. Reyna, elle détestait cette ville et la plupart des gens qu’elle avait eu l’occasion de croiser dans le coin. Elle savait qu’elle ferait mieux de partir loin d’ici, mais y avait Avi et de toute façon, elle n’avait pas d’autre endroit où aller. « Y a pas de quoi. Bonne chance pour vos recherches. » Puissent-elles le mener loin d’elle, c’était tout ce qu’elle voulait elle. Elle n’avait pas envie qu’on veuille encore une fois la tuer, elle avait assez de problème avec sa mutation qui était complètement incontrôlable, elle n’avait pas en plus envie qu’on veuille l’éliminer. Qu’on lui foute la paix ça l’arrangeait bien. Elle récupéra le morceau de papier avec le numéro de Jedikiah, avant de glisser dans le poche de sa veste. « Je n’hésiterai pas. » Elle ne le ferait pas, bien entendu, mais ça, il n’avait pas besoin de le savoir. Elle se leva à son tour de sa chaise, prête à s’en aller de son côté. « Désolée, j’essaie de rester éloignée au maximum de tout ça, je n’en sais pas plus que ce qu’on raconte en ville, concernant tous ces groupes. » Pour le coup, ça, ce n’était pas un mensonge. Elle n’était, évidemment pas impliquée chez les hunters, mais elle ne l’était pas non plus dans les groupes de transmutants du coin. Elle, elle voulait vraiment qu’on lui foute la paix, rien de plus.
Jedikiah Grimwood
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Sujet: Re: (reyna) i'm looking for answers Mer 2 Aoû 2017 - 0:05
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Reyna & Jedikiah
Hunters, mutants, mutants, hunters… y-a-t-il combat plus simple que celui-là, y-a-t-il combat plus complexe également que celui-là ? J’ai été plongé dedans avant même de savoir marcher, j’ai été plongé dedans avant même d’espérer ignorer tout de ce combat. J’ai été forcé par des rêves prémonitoires, obligé à regarder, sans pouvoir détourner les yeux, mes parents tuer, encore et encore, des mutants, des enfants comme moi, des adultes comme eux, pour la simple raison qu’ils étaient dangereux. J’ai été contraint d’assister, pendant des heures, enfermé dans un sommeil dont je ne parvenais pas à sortir, à ma sœur, blessée, à mes parents, blessés, à des horreurs perpétrées par ces mêmes mutants que j’ai envisagés, quelques temps, de laisser tranquilles. Humains, mutants ; hunters, transmutants, c’est un conflit dont tous les pores de ma peau sont imprégnés, toutes les cellules de mon corps, que je le veuille ou non. Que je l’accepte ou non. Même mon ADN m’y contraint, comme si l’héritage de mes parents, l’héritage de mon nom, de mon sang n’était pas suffisamment. Hunters, mutants, j’ai l’impression que quoique je fasse, je suis obligé de prendre parti, obligé de prendre les armes, de m’investir, de continuer à ajouter des têtes, des noms, des souvenirs à mon tableau de chasse sans parvenir à y prendre plaisir, sans parvenir à m’en sentir satisfait. C’est un devoir. Mais pas un plaisir. C’est un devoir. Mais pas un soulagement. C’est un devoir. Un devoir que j’entremêle à une vengeance, à une enquête, à tout ce qui entoure la mort, la disparition, de mon meilleur ami. Je suis convaincu que Pendleton est liée de près ou de loin à tout ça. Elle refuse de me concéder le moindre aveu, la moindre miette sur laquelle me jeter, mais il y a trop d’éléments pour que je lâche prise.
Il y a trop d’éléments, il y a trop en jeu. Je n’en ai rien à faire de paraître naïf, crédule, stupide ou que sais-je, je n’en ai rien à faire de paraître un peu trop lourd, un peu trop insistant, un peu trop… trop, tout ce que je veux, c’est comprendre. Le mensonge m’est facile, acquis, travaillé avec le temps, comme une évidence dans ce genre de situation. Je doute que Mike soit mêlé à ça, il trempait dans cette affaire depuis plus longtemps que moi, encore, dans un extrémisme aussi pur que celui de mes grands-parents. Les chasseurs, des meurtriers hors-la-loi : Mike en était un. Et un bon. Ca ne m’a jamais dérangé, ça m’a toujours juste attristé de me sentir en complet décalage avec lui et Selene sur ce plan-là, incapable de les suivre sans remord, incapable de faire pareil. De m’investir comme eux. Quant à être un mutant… je le lui ai caché. J’ai caché ma mutation, je me la suis cachée trop d’années, je l’ai condamné en ne tenant pas compte de ce qui allait arrivé. Je lui ai volé notre respect mutuel, je lui ai volé une nuit, une nuit dans ses bras, une nuit dont je subis encore tous les stigmates, une nuit et… je ne feins plus, je ne feins pas la douleur qui m’écrase le cœur et la poitrine, dans un doute et une culpabilité lancinante, une volonté sans cesse renouvelée de réparer ça. Réparer ce que j’ai pu faire. Que puis-je faire d’autre qu’insister, face à ça ? Que puis-je faire d’autre que, pour une fois, ne pas fuir, ne pas lâcher prise ? « Des fois, on y est impliqué sans le vouloir. » J’acquiesce. C’est exactement mon cas, d’une certaine manière. Impliqué sans le vouloir, prisonnier d’allégeances en lesquelles j’ai beau croire, je m’y sens quand même pris au piège. « Peut-être qu’il était juste au mauvais endroit au mauvais moment, ça semble souvent marcher comme ça dans le coin. » Je lui offre un sourire triste. « C’est certainement ça… » C’est même très certainement l’exact contraire. Mauvais endroit, mauvais moment… Mike, quoiqu’il lui soit arrivé, a été très certainement acteur de son propre malheur. J’en suis aussi convaincu que je suis persuadé de l’implication d’un mutant dans l’affaire et… Je soupire. Encore. Avant de la remercier. « Y a pas de quoi. Bonne chance pour vos recherches. » Avant de la retenir. Encore une fois. D’un numéro de portable qu’elle récupère. « Je n’hésiterai pas. Désolée, j’essaie de rester éloignée au maximum de tout ça, je n’en sais pas plus que ce qu’on raconte en ville, concernant tous ces groupes. » Au moins, j’aurai essayé. Au moins… j’hausse les épaules, avec un goût amer dans la bouche, celui de l’échec. Si prévisible et pourtant si décevant. Un échec avec, pourtant, le goût douceâtre d’un petit pas en avant. Infime. « Vous en savez déjà plus que moi. Pour le moment. Mais bon, je ne vais pas vous retenir, merci encore… et… bon courage pour la suite ? » Mes doigts pianotent sur la couverture du bouquin que je lisais au départ, qu’ils ont retrouvé comme en prévision de ce qu’il va suivre : moi, tentant de me remettre à ma lecture et ma concentration, s’enfuyant dans un pré en agitant les bras. Un pré couvert de fleurs, de daturas, de dahlias, de coquelicot et de tous ces trucs qui m’écœurent sans raison depuis que je suis tout petit. Je secoue la tête, lui tends la main pour achever définitivement cette conversation. Noter ses gants, une nouvelle fois. Et les revoir à la lueur de cette discussion. Me crisper. Mike s’intéressait à elle. J’ai la gorge sèche.
Il faut que je m’intéresse à elle à mon tour. Parce que d’une manière ou d’une autre, elle est la clé pour reconstituer ce qui a pu tuer mon meilleur ami, l’un des meilleurs chasseurs que je connaissais.