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 (cesare), our hearts march to the same beat.

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Cesare DeMaggio
Cesare DeMaggio

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MessageSujet: Re: (cesare), our hearts march to the same beat.   (cesare), our hearts march to the same beat. - Page 2 Icon_minitimeJeu 23 Fév 2017 - 6:29



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ISOLDE SADDLER & CESARE DEMAGGIO

Il n’y a pas si longtemps que ça, Cesare, il aurait pu dire qu’il était fatigué, épuisé. Lessivé. C’n’était pas compliqué de ressasser le temps qui était passé, les semaines qui n’avaient pas vraiment changé, et les sentiments qui demeuraient, insidieux, quoiqu’il se passe. Ce mois de février était un bon rappel, plutôt cruel, alors même qu’il en avait oublié de compter les jours, simplement pour découvrir que peut-être bien, de la culpabilité s’était encore ajoutée depuis la dernière fois qu’il y avait vraiment pensé. Comment pouvait-il vivre dans un monde sans sa sœur ? C’était une question à laquelle il n’aurait jamais imaginé avoir de réponse, et pendant longtemps, il n’avait même pas essayé de chercher. Il s’était juste enfoncé, enfoncé aussi profondément que pouvaient être les ténèbres de son âme ; probablement qu’il s’y serait complètement paumé maintenant, sans Isolde pour le remonter à la surface. Il connaissait le deuil, la souffrance, le désarroi, la trahison. Et c’qu’il avait découvert, surtout, c’était qu’aucune vengeance, aucun adversaire amené à genoux, aucun groupe de transmutants enragés, aucune cause n’avait réussi à compenser le vide laissé par Aria dans sa vie. Il avait perdu son temps, à vouloir réécrire le monde dans lequel sa sœur était morte, à vouloir redéfinir les lois de l’univers qui lui avait tant infligé : Cesare, il n’avait pas fait la moindre différence où que ce soit, pas même dans ses propres nerfs, dans sa tête ou dans son cœur. On n’pouvait que ressortir épuisé, normalement, d’apprendre une telle leçon : il s’doutait bien qu’Isolde avait dû l’être tout autant, épuisée, à une époque ; qu’elle l’avait haï à juste mesure, qu’elle se serait maudite pour l’aimer encore, ou si elle se voyait aujourd’hui à construire une vie avec lui, à avoir une bague au doigt promettant une date de mariage. Il savait qu’ils avaient fait beaucoup d’chemin, traversé beaucoup d’épreuves : un cheminement qu’eux seuls pouvaient connaître dans son intégralité, et qu’eux seuls pouvaient comprendre. Il s’en fichait, alors, lui, de tous ceux qui pourraient désapprouver ou vouloir que les choses se soient passé différemment ; il s’foutait bien d’Insurgency, de son père, du monde qui pouvait aller plus loin que les quatre murs, le toit, et le quotidien qu’il avait avec Isolde et Clara.

Il se savait chanceux, d’une certaine manière, comme si la roue avait tourné après leur avoir tant arraché ; peut-être bien que quelqu’un avait décidé d’être clément au bout d’un moment, et de leur octroyer assez de paix pour pouvoir se retrouver. Evidemment, ça restait dans leur univers à eux ; à Radcliff, dans cette ville impitoyable où ils n’avaient pas que des bons souvenirs, pas que des alliés, pas que des espoirs surdimensionnés. Ça semblait déjà être trop, de promettre d’essayer de n’pas se prendre des coups ; Cesare haussa les épaules, faute de mieux – c’n’était pas vraiment dans leur pouvoir, qu’ils cherchent les emmerdes ou non, elles leur tombaient dessus. Et même avec le temps qui passait, les bons souvenirs qui s’amassaient lentement mais sûrement, le DeMaggio avait encore bien du mal à voir l’attrait dans cette ville ; la beauté de Radcliff, ou c’qui pouvait bien mérité d’être sauvé. Tout ça, ça le faisait à nouveau penser à Paris, à la France, toute la distance qu’ils avaient creusée entre eux et ce trou de l’enfer ; ils avaient été si bien, et pour aujourd’hui, le brun aurait bien eu envie d’plier bagages sans se faire prier. Mais y’avait cette histoire de recensement, y’avait leur mariage, y’avait les responsabilités d’Isolde à la mairie, son père à lui, Insurgency qui était devenu un problème. Probablement d’autres choses encore. Et à nouveau se projeter dans deux mois - quand ils pourraient peut-être avoir un après-midi paisible pour se marier, et peut-être quelques jours tranquilles pour partir en lune de miel – ressemblait à embrasser un fantasme, plus qu’une quelconque réalité. C’n’était pas faute, pourtant, d’essayer de faire les choses bien pour cette fois. C’n’était pas faute d’avoir, en gros, une vie normale sous tous les aspects possibles et imaginables : heureusement, Cesare voyait Clara sourire plus souvent qu’elle ne pleurait, elle s’épanouissait, grandissait, les yeux remplis d’innocence – graduellement, le retour à la réalité de leur condition était de plus en plus difficile. Et trouver l’espoir là-dedans, c’n’était pas vraiment sa spécialité, à lui. « T’aurais pu me l’dire plus tôt, quand je cherchais un job par exemple, si tu voulais que j’ouvre une boutique pour que t’aies pas besoin de partir à l’autre bout du pays. » il râla, comme si ç’avait pu vraiment changer quelque-chose : qu’elle parte, Isolde, avec Scarlett, à elles au moins ça leur permettrait de souffler. Et puis, il n’aurait jamais ouvert de boutique de robes de mariée quoiqu’il en soit, c’n’était pas comme s’il respirait le style et la mode. New York, c’était quand même loin, personne n’pouvait discuter ça – et fallait croire que tout autant qu’il se méfiait facilement des inconnus, Cesare se méfiait des longues distances. « T’as bien intérêt à m’faire oublier l’reste du monde ce soir-là. » et le sourire qu’il eut était bien clair, tandis qu’il observait Isolde d’une œillade enjôleuse, presque plus dans une tentative de se donner contenance, plus qu’autre chose. Il se doutait, probablement, que le sujet mariage était un peu secondaire, en comparaison de ce qu’ils avaient parlé plus tôt ; peut-être assez secondaire pour qu’elle n’ait pas besoin de lui prendre les mains et de l’observer comme s’il allait se volatiliser sous ses yeux. Et Cesare était déjà tellement dans ses pensées, à calculer, soupeser, qu’il lui fallut de longues secondes, pour entendre les mots suivants. Les écouter. Procéder à un décryptage quelconque. « Quoi ? » il balança, comme si le mot était tombé du bout de sa langue devenue sèche. Il arqua probablement un sourcil, ou dévisagea Isolde, ou peut-être aussi que son cœur manqua un battement ; il ne sut pas vraiment, Cesare – il était normalement bon en sciences, et en maths, et en toutes ces choses qui faisaient que cette phrase n’était pas difficile à comprendre. « Quoi ? » répéta-t-il, tout juste pour s’armer d’assez de courage pour dire autre chose ; « T’avais-… t’avais ça dans la tête, depuis que j’suis rentré, et t’as préféré m’parler de tes histoires de vieille peau ménopausée ? » non il n’parlait pas d’Isolde, évidemment, mais d’elle, qui qu’elle soit ; il s’en foutait bien maintenant. « J’veux dire-… on-… on pourrait… faire avec les bonnes nouvelles… Non ? » est-c’que c’était une bonne nouvelle, au moins ? Pour elle ? Elle avait dit que c’était une bonne nouvelle ? Pour lui ? Pour lui ? Cesare n’savait même pas ce qui avait traversé sa tête dans les dernières secondes – minutes, heures ? Mille pensées, ou rien du tout ? Et enfin, il apparut, sans doute après une éternité, le sourire – un sourire qui grandit sur le visage de Cesare comme le bonheur avait grandi dans sa vie ; presque sans qu’il n’s’en rende compte, après trop longtemps sans doute. « T’es sure ? » il pouvait au moins utiliser ses derniers brins de contenance pour demander ça, avant que sa gorge ne se serre, que l’air lui manque, que les mots tout court lui manquent – rien d’autre que ce que son regard pouvait exprimer, plongé droit dans celui d’Isolde.
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Isolde Saddler
Isolde Saddler

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MessageSujet: Re: (cesare), our hearts march to the same beat.   (cesare), our hearts march to the same beat. - Page 2 Icon_minitimeJeu 23 Fév 2017 - 11:49


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cesare demaggio & isolde saddler

Elle aurait vraiment voulu que cette journée se passe sans encombre, sans que les choses ne dégénèrent en une fraction de seconde, quand elle était entrée dans la QG d’Insurgency. Fallait croire que Demelza, ça faisait des semaines et des semaines qu’elle préparait son coup et qu’elle avait attendu, sans doute bien impatiemment qu’Isolde ne se pointe au château, pour pouvoir lui tomber dessus comme elle l’avait fait. Elle avait beau se dire qu’elle aurait dû repousser le moment d’aller chercher ces quelques dossiers, elle se disait qu’au final, à une date différente, ça se serait passé exactement de la même façon, ou peut-être que Demelza aurait fini par sonner à la porte de cette baraque pour lui faire comprendre qu’elle n’était plus la bienvenue au sein d’un groupe qu’elle avait elle-même fondé. Au moins, elle pouvait se dire que c’était fait maintenant et qu’avec un peu de chance, ça allait vite être oublié, jusqu’à ce qu’Insurgency ne vienne de nouveau l’emmerder pour une raison ou pour une autre. Est-ce qu’elle pourrait vraiment s’en foutre et prétendre que ce qu’ils faisaient, ça ne dépendait que d’eux à présent et certainement pas d’elle ? Elle n’en savait trop rien, c’était trop facile, quand les choses se compliquaient, de se blâmer pour tout et n’importe quoi. C’était ce qu’elle avait fait, pendant de longues minutes avant que Cesare ne rentre à la maison et qu’ils puissent en parler ensemble. Quand il était là à ses côté, il lui était beaucoup plus facile à Isolde de rester positive. Il suffisait qu’elle le regarde, pour se souvenir de toutes les victoires qu’eux deux ils avaient eu sur le monde, la façon dont ils avaient combattu tout ce qui avait pour objectif de les séparer. Peut-être qu’au final, ils avaient plus souvent gagné que perdu. Ils avaient essuyé des moments difficiles tous les deux, y avait des deuils qui marqueraient leurs vies pour toujours, mais au-delà-de ça, ils étaient ensemble, heureux, amoureux, à construire une vie, une famille dans laquelle ils étaient bien.

Elle savait bien que c’était ce qui comptait le plus, sa famille, tout ce qu’elle essayer de construire avec Cesare. Insurgency, c’était un coup dur qui venait juste de la frapper, une trahison qui était difficile à digérer bien entendu, mais c’était pas compliqué de se dire que ça finirait par aller mieux, qu’elle s’en remettrait de tout ça, au moins, ce n’était pas comme si les traces de son combat avec Demelza allaient rester bien longtemps gravées sur sa peau. Elle s’en remettrait et elle se plaisait à croire que ça n’arrivait quand même pas hyper souvent, qu’elle revienne blessée, après tout la dernière fois, ça avait été avant Paris et quand bien même la vie était dangereuse dans le coin, elle avait encore le droit d’espérer qu’un truc pareil ne lui arrive plus jamais. Heureusement que peu de temps après ça, ils avaient pu finalement rester ensemble, même si pour ça aussi, il avait dû essuyer de graves blessures. Mais c’était fini tout ça nan ? Elle voulait y croire en tout cas Isolde. Ils avaient une vie normale, un quotidien banal dans lequel ils étaient bien. Elle ne put s’empêcher de rigoler aux propos de Cesare, l’imaginer s’occuper d’un magasin de robes de mariée, c’était assez drôle quand même. « Je t’imagine tellement là-dedans. » C’était pas difficile de se moquer de lui, alors même que dans toutes les carrières dans lesquelles elle avait pu imaginer Cesare, celle-là n’était franchement jamais arrivée. « C’est promis. Tu te diras même qu’heureusement que je suis partie quelques jours à New-York. » Parce qu’elle trouverait forcément mieux là-bas pour la robe, mais aussi pour tout ce qu’il pourrait y avoir en dessous de la fameuse robe. Ce serait pas facile pour elle non plus de partir sans Cesare, mais elle était certaine qu’au final, ce serait assez vite oublié comme ça et très bien récompensé, même avant cette fameuse nuit de noces. Elle avait fini par utiliser cette histoire de robe pour dire ce qu’elle avait à dire, se sentant quand même quelque peu angoissée devant les premières réactions de Cesare. « Fallait bien que je justifie ce qui m’étais arrivé et mon sms un peu pourri. » Après un sms pareil, les plaies sur son visage, ça aurait été un peu bizarre si face au Cesare un peu énervé qui était rentré, elle s’était contentée de dire qu’elle était enceinte. « Mieux vaut commencer avec les trucs chiants, comme ça après y a rien pour ternir les bonnes nouvelles. » Elle haussa les épaules, le sourire aux lèvres. Pour le coup elle savait bien de quoi elle parlait, elle était certaine qu’elle aurait plus facilement oublié Demelza si elle avait appris pour sa grossesse après l’avoir croisée. « Pas à cent pourcent. Parait que les tests de grossesse sont pas forcément fiables, mais si je l’ai fait, c’est que j’ai l’impression de me sentir comme au début, avec Clara. » Maintenant, peut-être qu’il fallait qu’elle attende un peu pour vraiment être certaine et qu’elle fasse une prise de sang, mais tout semblait pointer dans cette direction pour le moment et c’était une direction qui lui faisait plaisir à Isolde, encore plus, si c’était un sentiment partagé par Cesare.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (cesare), our hearts march to the same beat.   (cesare), our hearts march to the same beat. - Page 2 Icon_minitimeVen 24 Fév 2017 - 1:37



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ISOLDE SADDLER & CESARE DEMAGGIO

Y’avait eu toute une période de sa vie, où Cesare s’était dit qu’il faudrait qu’il tombe bien bas, pour un jour se contenter de vivre l’existence des autres ; le quotidien répétitif comme des coups de marteau, assommant et glacé des inconscients qui n’regardaient pas l’univers plus loin que le bout de leur nez. Ceux que Cesare n’se souvenait pas avoir enviés – plus haïs qu’autre chose, dans les couloirs du lycée de Radcliff, ou dans les rues de cet endroit où il avait grandi. Les voisins d’en face, ceux qui détournaient le regard face aux traces évidentes des sévices qu’Aria et lui avaient subis pendant des années, les professeurs, les officiels ou juste les visages inconnus croisés juste une fois dans la rue, le DeMaggio avait développé une profonde véhémence pour tout c’qu’ils représentaient. L’américain moyen qui avait son petit monde à lui, sa famille, ses préoccupations, de bonnes raisons pour n’pas regarder plus loin que ses propres intérêts : faute de mieux, le brun s’était targué d’être mieux que ça, d’être un hunter qui n’avait jamais cessé de s’battre, n’avait jamais voulu se défiler à la responsabilité qui lui tombait dessus avec le patronyme qu’il portait. Et à cette époque, ouais, pour Cesare, il avait été clair que le monde devrait s’mettre à tourner à l’envers, pour qu’il s’retrouve un jour dans une belle maison, avec une barrière blanche, un clébard, une femme ou fiancée, des mômes qu’il chérirait comme la prunelle de ses yeux. Son avenir quoiqu’il advienne, il lui avait toujours semblé être écrit d’une certaine manière : même s’il avait dû tomber amoureux avant ça, même s’il avait dû vouloir construire une famille dans les règles de l’art, ç’aurait été une famille de hunters, avec toutes les règles que ça pouvait entrainer. Force était de constater que sous la hargne fière du DeMaggio, y’avait aussi eu des blessures qu’il avait pansées et presque occultées – faute de mieux, il avait juste choisi de n’pas tomber amoureux, de s’voir un futur où il n’aurait pas d’enfant, pas de maison pour prétendre être normal, et pas de femme qu’il entrainerait dans sa merde de vie. Et ç’avait été très bien comme ça, non ? Pourquoi avait-il fallu qu’Isolde réécrive toutes les lois de sa tête, son cœur, son existence, ses souhaits, ses désirs ? Il n’l’avait jamais détestée pour ça, il n’avait jamais eu la force d’vouloir fuir – sans doute était-ce de sa faute, d’avoir embrassé de la sorte un bonheur duquel sa naissance elle-même l’avait condamné. Mais même dans ses rêves les plus fous, toute la perfection de l’univers écrit autour de lui et d’Isolde, y’avait des images qu’il n’avait jamais osées avoir en tête.

Parce qu’y’avait Insurgency, sans doute ; ça n’avait été qu’une toute petite pièce d’un vaste puzzle – y’avait sa famille à lui, l’histoire funeste qui rassemblait leurs deux généalogies, y’avait les deuils, les peines, les souffrances qu’ils avaient cru insurmontables trop souvent. Des problèmes qui n’étaient pas encore complètement résolus, aujourd’hui : Clara grandissait, oui, Clara avait même reçu sa propre convocation pour être recensée, pour avoir ses propres papiers d’identité sur lesquels il serait marqué pour les yeux de tout le monde, si oui ou non elle était une mutante. Mais à part lâcher quelques mots approximatifs et des cris faits pour attirer l’attention, elle n’posait pas encore de questions gênantes, elle n’observait pas encore les choses, elle n’faisait pas encore partie intégrante de la vie qui défilait sous ses yeux innocents. Peut-être était-ce une bonne chose ; parce que, qu’est-c’qu’elle aurait répondu, Isolde, à une Clara de quatre, cinq, six, peut-être dix ans, si elle avait dû venir la chercher avec ces traces sur le visage ? Si Cesare n’avait jamais voulu élever des mini-hunters, c’n’était pas pour élever des mini-mutants, sous quelque aspect que ce soit : rebelles, craintifs, cachés, pourchassés – il crèverait mille fois avant que l’existence de sa fille ne soit définie par une cause qui se serait imposée à elle. Qu’ils, Isolde et lui, lui auraient imposée. Y’avait pas de mot, pour décrire la hargne que le jeune homme ressentait à l’égard de ses géniteurs pour c’qu’ils lui avaient fait, c’qu’ils l’avaient poussé à faire ou à penser pendant des décennies ; il en mourait, si Clara devait penser de telles choses de lui. Ouais, c’était compliqué ; et ç’allait devenir graduellement plus compliqué – des choses auxquelles Cesare n’se serait jamais imaginé épargner ne serait-ce qu’un songe à une époque. Une époque bien sombre, désespérée, solitaire, vide de sens, triste. Il l’avait toujours su, au fond d’ses tripes – rien d’tel que le brusque contraste qui avait éveillé son âme toute entière sous les prunelles d’Isolde, sous l’affection de la jeune femme, pour complètement redéfinir ses souvenirs, ses envies, son avenir. Il en devenait peut-être un peu chiant, à faire des remarques de martyr pas forcément fondées, dès lors qu’Isolde se prévoyait un week-end shopping pour sa robe de mariée, à l’autre bout du pays – on n’pouvait certainement pas discuter du fait que ça semblait presque excessif, non ? Sur le papier, dans c’mariage, tout semblait excessif de toute manière, chaque petit détail peaufiné comme ils n’avaient jamais rien peaufiné tous les deux ; ils n’étaient pas des maniaques des nappes et des couleurs, au fond. « J’tiens juste à te dire que tu d’viens un peu trop ambitieuse là. » il rit à la réplique d’Isolde, d’un air complètement suspicieux, comme s’il était prêt à mettre le maximum de mauvaise volonté : au moins, il y mettrait tout son sens critique, et Isolde allait maintenant devoir se plier en quatre, pour qu’il pense vraiment qu’heureusement qu’elle était partie à New York. Après tout, la pauvre, elle se promettait à une vie avec quelqu’un qui ne jouissait pas vraiment des temps passés loin d’elle ; il n’allait pas acheter des bières et inviter ses potes pour une soirée foot – c’n’était pas son truc, et peut-être bien que c’était un défaut à la normalité, sur lequel il allait devoir travailler, avec le temps. Il n’pouvait pas dire que c’était impossible ; des mois plus tôt, y’avait eu plein d’choses qui lui avaient semblé impossible : regarder Clara sans qu’elle ne s’effrite comme touchée par le diable, tenir Clara dans ses bras, être un père. Il avait fait des erreurs sur le chemin, il avait fait beaucoup d’erreurs, irréparables, gravées dans le marbre du temps qui était passé – et mille fois maintenant il jurerait de n’jamais refaire les mêmes fautes. Il fut pourtant incapable de penser à un tel serment, lorsque les paroles d’Isolde commencèrent à faire sens dans sa tête. Ça n’pouvait pas être ça, se disait-il, dans un sens. Et pourtant, il n’était pas con, pas socialement instable au point de n’pas comprendre le sous-entendu. Il-… il n’entendit probablement pas les répliques d’Isolde, entre son cœur tambourinant contre ses côtes, le brouhaha mélangé dans sa tête. « J’en sais rien. On peut-… toujours apprécier les bonnes nouvelles en premier. » il ne sut pas vraiment pourquoi il n’trouva que ça à répondre, au moment d’observer Isolde ; hagard, il laissa ses mains remonter le long des bras de la jeune femme, en de lentes caresses : « Parce que-… c’est une bonne nouvelle, hein ? T’as dit que c’était une bonne nouvelle… » fondamentalement, même quand Isolde le lui avait hurlé, pour Clara, depuis l’autre côté de sa porte, y’avait eu quelque-chose en lui qui s’était réveillé. Quelque-chose d’insidieux et plus fort que le regret, la honte, la peur ; ce quelque-chose qui lui avait fait regarder des articles wikipédia bidons sur la grossesse et l’accouchement. « Y’a jamais eu quelqu’un d’autre dans ma vie pour m’rendre si heureux… » qu’il admit, comme si c’était des mots qu’il n’avait pas pu avoir quand il avait été question de Clara, au milieu de leur dispute, de toute cette page si sombre de leur histoire. Et cette fois-ci, Cesare le lâcha, un long souffle d’air – une bouffée d’oxygène à laquelle succéda un mix bien paradoxal de sensations : un sourire qui pourrait lui déchirer les lèvres jusqu’aux oreilles, un sanglot au creux de sa gorge, qui sembla courir tout le long de son être en un tremblement qu’il vint étouffer dans le cou d’Isolde, en la serrant dans ses bras, se dressant sur ses jambes pour la soulever dans les airs. Le plus haut possible aurait-il dit, ou juste pour virevolter avec elle – peut-être que la pirouette arriva uniquement dans ses entrailles, où aux nœuds succédèrent des papillonnements incontrôlables : chaud, froid, ivresse, bonheur, appréhension – il avait l’impression, Cesare, que jamais il n’pourrait trouver de mot à même de rendre justice à ce qu’Isolde éveillait en lui. Peut-être que c’n’était pas une mauvaise chose, au fond ; c’était rien qu’à eux, physique et organique, au-delà du monde où les autres quels qu’ils soient, amis ou ennemis, pouvaient exister.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (cesare), our hearts march to the same beat.   (cesare), our hearts march to the same beat. - Page 2 Icon_minitimeVen 24 Fév 2017 - 12:23


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Y avait bien des trucs dans ce qui avait pu se passer aujourd’hui qui faisait qu’elle était complétement paumée dans sa vie. Pendant des années, elle avait eu des objectifs assez précis, après la mort de son père, elle avait décidé de se donner à fond pour défendre la cause des transmutants et elle avait bien cru que c’était ce qu’elle avait fait, en créant Insurgency. Elle avait cru que ce groupe en valait la peine et que son combat, il méritait bien qu’elle donne sa vie, si ça devait devenir nécessaire. Pendant des années et des années, ça avait été parfaitement logique dans sa tête à Isolde. Elle avait cru que mourir en se battant pour une cause en laquelle elle croyait, ce ne serait jamais une mort inutile. Puis les choses avaient changées et si ça faisait des mois qu’elle avait commencé à se dire que finalement, sa vie, elle valait bien plus que ce qu’elle avait toujours cru et qu’elle n’avait pas envie de la sacrifié, pour n’importe quelle cause, elle avait quand même continué de croire que se battre pour les transmutants, ça en valait la peine. C’était injuste ce qui leur arrivait après tout, ce qui lui arrivait à elle ou ce qui était arrivé à son père, pour avoir osé la défendre. Il fallait bien faire quelque chose contre ça et Insurgency, elle y avait cru. Aujourd’hui, tout ça, il semblait que ça s’effondrait, Insurgency dans le fond, c’était un problème plus qu’une solution et ce combat qu’elle s’était imposé si longtemps, est-ce qu’il pouvait vraiment en valoir la peine, si de l’autre côté y avait des transmutants qui faisaient n’importe quoi, à tel point de prouver aux hunters qu’ils avaient raison ? Elle était persuadée Isolde, que d’une façon ou d’une autre, c’était ce que la rage de Demelza allait causer, ce que la sienne à elle, avait sûrement entrainée à un moment. Disons qu’elle, elle avait eu la chance que les hunters aient fait pire encore à côté.

Cette dispute avec Demelza, elle n’avait entrainé que quelques marques sur son visage qui s’effacerait bien vite, mais le reste, ce qu’elle ressentait à présent, elle ne savait pas combien de temps il lui faudrait pour que ça reprenne sens. Ça la faisait douter de bien des choses, ça entrainait toute une série de questions auxquelles elle ne savait pas comment répondre et ça avait mis à mal des assurances qu’elle se trimbalait pourtant depuis des années. Heureusement sans doute au milieu du brouillard dans lequel elle se retrouvait, y avait encore des choses très claires, tout ce qui concernait sa vie à elle, Cesare, Clara et ce bébé au fond de ses entrailles. Là-dedans au moins, y avait pas de zone d’ombre, elle était sûre d’elle. Sûre de vouloir épouser Cesare dans deux mois, sûre de vouloir passer sa vie à ses côtés, sûre de vouloir offrir à Clara la meilleure vie possible et sûre, de vouloir mettre au monde ce bébé, quand bien même quelques semaines plus tôt elle ne l’avait même pas envisagé. Elle était certaine aussi, d’avoir envie d’aller jusqu’à New-York pour se trouver une robe de mariée qui serait à la hauteur de l’événement et évidemment, à Radcliff, c’était pas gagné. « Tu verras bien. J’sais en tout cas que moi, je serais plus heureuse avec c’que je trouverai là-bas que qu’y a dans la région. » Y avait quand même des grandes villes dans le Kentucky, mais rien qui soit comparables à New-York et elle n’allait pas mentir, son enthousiasme à l’idée d’aller là-bas, il ne venait pas seulement de l’achat d’une robe de mariée, mais aussi de la ville dont il était question. C’était un peu comme Las Vegas, dont ils avaient déjà parlé, ça faisait partie des villes qu’elle voulait visiter, au moins une fois dans sa vie. Elle n’allait pas le laissé tout seul bien longtemps de toute façon et elle ferait de son mieux pour compenser cette absence, dès lors qu’elle serait rentrée, parce que bien entendu, il allait lui manquer lui aussi. Pour l’instant, peut-être que ça n’avait pas d’importance, pour l’instant, le plus importait c’était cette bonne nouvelle, qu’elle avait eue en tête depuis le matin et qu’elle n’aurait pas pu garder pour elle plus longtemps. « Trop tard de toute façon. » Elle haussa les épaules, ça servait à rien de délibérer là-dessus, elle avait commencé avec les nouvelles d’Insurgency, pour finir là-dessus et maintenant au moins, ils n’étaient pas obligés de revenir sur Insurgency, ils pouvaient juste passer le reste de l’après-midi, la soirée et peut-être même les jours qui viendraient à juste se réjouir pour ce bébé, parce qu’évidemment que c’était une bonne nouvelle. « Oui, c’est une bonne nouvelle. » Qu’elle répondit, un large sourire sur les lèvres. Elle n’arrivait pas à voir les choses autrement cette fois et peut-être que ça participait, à la rendre encore plus heureuse, d’être là, à se réjouir d’un truc qui plus d’un an plus tôt, l’avait complètement déprimée. « C’est réciproque. » Elle avait été heureuse dans sa vie Isolde, elle avait eu des personnes importantes qui avaient tout fait pour qu’elle le soit. Pourtant, ce qu’elle ressentait avec Cesare, avec Clara ou maintenant que cette nouvelle de grossesse venait de tomber, y avait jamais rien eu d’aussi fort dans sa vie et évidemment qu’elle le devait à Cesare tout ce bonheur. Elle laissa échappé un léger ‘oh’ de surprise quand il la souleva avant de ricaner, là dans ses bras. « Attention quand même, les nausées, tout ça. » Elle plaisanta, pour l’instant, il semblait bien qu’il lui faudrait plus que ça, pour recracher son repas, cela dit, les fameuses nausées, ça faisait partie des trucs qui lui avaient mis la puce à l’oreille et d’expérience elle pouvait dire qu’elle allait devoir en supporter pendant un moment. « Je t’aime. » Elle l’aimait, il le savait, mais ils ne se le diraient jamais trop de fois et là elle était tellement heureuse, que c’était le moment idéal pour le redire, encore une fois, certainement pas la dernière.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (cesare), our hearts march to the same beat.   (cesare), our hearts march to the same beat. - Page 2 Icon_minitimeVen 24 Fév 2017 - 21:03



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Pendant près de six mois, Cesare avait bataillé contre tout ce qui se trouvait dans sa tête : les démons, les doutes, les évidences, les contradictions. Il n’se souvenait qu’à peine du brouhaha qui s’était fait toute une place dans son crâne, des moments qu’il n’avait passés qu’avec lui-même, à ressasser des mêmes idées, sous différents angles. Et il avait connu tout un panel d’émotions, à l’idée de devenir père, sans avoir qui que ce soit avec qui les partager : il n’en avait pas parlé à Aria, de peur qu’elle ne le haïsse plus encore, de peur peut-être même, qu’elle soit encore assez une DeMaggio pour le haïr, haïr Isolde, et haïr ce bébé à venir pour avoir été engendré de la trahison. Il n’avait pas pu parler à Isolde de tout ça non plus, puisqu’ils avaient littéralement semblé être de deux côtés d’une frontière infranchissable, trop occupés à porter les masques de leurs assurances qu’ils n’avaient pas osé s’exposer l’un à l’autre leurs vulnérabilités. Jusqu’au dernier moment ; jusqu’à c’qu’elle se mette à parler de peinture sur les murs, de poussette pour bébé, de prénom, des peurs viscérales qui lui retournaient l’estomac tout autant que les contractions qui étaient venues interrompre leur dispute. Cesare, il aurait juré que d’toute manière il n’ferait pas partie de la vie de ce bébé que ses gênes avaient engendré avec la Saddler, avant qu’elle ne le déteste – alors pourquoi aurait-il dû s’attacher, pourquoi aurait-il dû laisser au bonheur la moindre opportunité de s’faire un chemin jusqu’à son cœur ? Et jusqu’au tout dernier jour, jusqu’à cette nuit du sept mai de l’année dernière, le brun avait été persuadé d’avoir au moins réussi jusqu’à un certain degré ; il s’était imaginé avoir assez protégé son cœur, armé son âme et fait le tri dans sa tête. Jamais il n’aurait pu s’imaginer avoir tort à ce point. Et pour combien d’temps avait-il dû faire avec encore après ? Combien de fois avait-il dû abandonner des moments paisibles avec Clara, au profit de la réalité ardue dans laquelle il était un DeMaggio, un fils de hunter, un type qui n’avait que des miettes de vie avec lesquelles essayer d’se faire une vie ? Bien souvent, il s’était dit qu’il avait fait du mieux possible avec c’qu’il avait eu sous la main, les opportunités qui s’étaient présentées à lui ; et pourtant, en revisitant l’histoire, les souvenirs qu’Isolde avait elle de tout ça, il n’avait pu que souhaiter refaire tout différemment. La grossesse, l’annonce de celle-ci, leur bonheur, la vie qu’ils avaient eue avant la catastrophe, la confiance évidente dans le cœur d’Isolde.

Combien de rendez-vous chez le médecin avait-il loupés ? Combien de fois, parce qu’il y avait eu une chose ou une autre, quelqu’un d’autre avait dû prendre sa place pour soutenir Isolde, aider Isolde, guider Isolde, encourager la future mère qu’elle avait été censée devenir ? Combien de fois est-c’que la jeune femme l’avait détesté plus encore pour n’pas être là ? Combien d’fois avait-elle été, en plus du reste, triste d’être seule ? C’était une bonne nouvelle, oui ; dans le cœur battant à toute vitesse contre son poitrail, Cesare était incapable de lire d’autres sentiments. Ils se diffusaient partout à la vitesse de l’éclair, dans son sang, ses chairs – l’air autour d’eux, dirait-il, comme si soudainement l’atmosphère avait littéralement changé, juste à cause de quelques mots. Radcliff était devenue plus belle avec la naissance de Clara, il n’pouvait que voir les choses comme ça, lui, d’une façon totalement subjective évidemment. Un autre bébé, impulsivement, instinctivement, c’était la plus belle nouvelle qui soit – là, entre les quatre murs de cette maison, alors qu’il pouvait la serrer dans ses bras. « Je t’aime aussi. Tellement. » il répondit, avec ses mots tout autant qu’avec son regard – ses yeux sombres qui la dévoraient littéralement, l’absorbaient dans une affection invisible, et pourtant presque aussi palpable que celle de ses bras, l’enlaçant contre lui. Il pourrait facilement s’mettre à flipper, à se dire que c’n’était pas le moment, maintenant qu’ils avaient commencé la conversation avec ce qui semblait être les débuts d’une guerre ouverte contre Insurgency. A deux mois de leur mariage, aussi, ça n’pouvait pas forcément être bon. Isolde avait encore son job, cette stupide histoire de recensement qui allait lui bouffer tout son temps et mettre leurs nerfs à vif. Et puis, Clara était encore bien jeune ; beaucoup pourraient dire qu’ils allaient bien vite, dans leur histoire. Y’avait plein de raisons de paniquer, de détester la vie à Radcliff – tant de préoccupations que Cesare n’arrivait pas à avoir, comme si leurs sourires, leurs prunelles accrochées les unes aux autres, occultaient complètement le terne réel et ses lois bien à lui. Il n’trouvait même rien à dire – il pourrait, pourtant, répéter qu’il l’aimait, encore et encore, ça semblait être l’option la plus évidente. Mais Cesare se contenta de l’embrasser, d’embrasser Isolde comme il n’avait pas trop osé le faire jusque-là – il n’voulait pas lui faire mal, après tout – mais là, il en avait besoin comme il avait besoin d’oxygène.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (cesare), our hearts march to the same beat.   (cesare), our hearts march to the same beat. - Page 2 Icon_minitimeVen 24 Fév 2017 - 23:09


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Quand elle avait appris qu’elle était enceinte de Clara, Isolde avait eu l’impression d’être confrontée à un genre de situation impossible qu’elle ne savait pas comment résoudre. Elle n’avait pas su quoi faire au départ. Elle avait été certaine de ne pas être à la hauteur. Etre mère, il lui avait semblé que c’était déjà beaucoup trop pour elle, mais en plus elle avait bien cru qu’elle serait mère célibataire. Elle n’avait certainement pas imaginé à l’époque qu’elle finirait pas retrouver Cesare et qu’il serait là pour l’aider à s’occuper de Clara. Elle avait même dû le dire, à cette époque, qu’elle préférait tout autant qu’il ne soit pas à ces côtés. Elle avait fini par se dire que de toute façon, le plus simple, c’était de faire en sorte qu’il y ait pas de bébé tout court. Elle y avait pensé pendant un moment, persuadée qu’elle pouvait le faire, simplement avorter et oublier qu’elle avait eu un jour ce bébé au fond de ses entrailles ; elle en avait eue plein des pensées bien négatives concernant ce bébé dont elle avait clairement cru ne pas vouloir. Elle était bien contente d’avoir renoncé à cette idée, d’avoir gardé Clara, de l’avoir avec elle aujourd’hui, parce qu’elle était la plus belle chose qui lui soit arrivée dans sa vie. Elle et Cesare, ils étaient maintenant essentiels à sa vie. Elle aurait facilement juré n’avoir besoin de rien d’autre sans sa vie que tout ce qu’elle avait déjà maintenant. Elle allait bientôt se marier, elle était amoureuse, heureuse, elle avait une fille qu’elle aimait plus que tout au monde. A côté de tout ça Insurgency, qu’est-ce que c’était dans le fond ? Une ambition qu’elle avait cru utile, quelque chose qu’elle avait eu besoin d’accomplir, mais maintenant elle est-ce qu’elle avait vraiment besoin de ça ? Sans doute pas dans le fond, plus maintenant, parce que ça vie, elle avait un sens bien différent maintenant et tout était mieux comme ça.

Maintenant, ils avaient un autre bébé en route, une autre bonne raison d’après elle de laisser tomber ces histoires d’Insurgency. Elle aurait plus de temps pour elle et elle serait sans doute plus en sécurité loin de tout ça. Maintenant, ce qui lui semblait être le plus important, c’était de protéger sa famille. Cesare, Clara et le bébé qu’elle portait. Maintenant que cette histoire avec Insurgency était passée, elle espérait pouvoir ne se concentrer que sur tout ce qui la rendait heureuse. Ce n’était pas difficile, maintenant qu’elle avait dit la nouvelle à Cesare et qu’il s’en réjouissait autant qu’elle, y avait plus rien pour venir gâcher le reste de cette journée. Ils allaient avoir un bébé, cette fois, ils étaient ensemble pour s’occuper de tous les préparatifs, il était là avec elle et c’était vraiment rassurant, elle avait été toute seule quand ça avait été pour Clara, mais cette fois c’était différent, ce serait beaucoup plus simple, tellement plus simple qu’elle n’arrivait même pas à avoir peur de tout ce qui allait se passer maintenant. Elle aurait probablement dû être stressée, angoissée pour bien des trucs, parce qu’elle était enceinte et que c’était neuf mois de trucs compliqués, qu’y avait beaucoup de choses à prendre en compte et qu’au bout de sa grossesse, faudrait bien le mettre au monde le bébé et des souvenirs qu’elle avait de con premier accouchement, elle aurait pu être terrorisée à l’idée de recommencer ça une seconde fois. Pourtant, c’était loin d’être le cas, elle ne voulait pas penser à ça, elle aurait bien assez de temps à l’avenir pour y réfléchir, ils étaient ensemble de toute façon, alors rien que ça, ça la rassurait Isolde. Elle savait qu’y aurait plein de trucs compliqués à gérer, mais ils affronteraient tout ça ensemble. Embrasser Cesare comme ça, ça pouvait de toute façon effacer toutes les craintes qu’elle aurait pu être susceptible d’avoir. Il était là avec elle, ils étaient heureux tous les deux, tous les trois et prochainement tous les quatre, alors, y avait rien à craindre. Tout ce qu’il y avait à faire c’était profiter du moment. « Merci pour tous ces trucs fabuleux que tu apportes à ma vie. » Elle ne le remercierait jamais assez pour ça, pour tout le bonheur qu’il apportait à sa vie. Tous ces trucs qu’elle n’aurait jamais envisagés d’avoir avant de le rencontrer. Il était ce dont elle avait toujours eu besoin pour être heureuse dans sa vie, elle avait juste mis des années avant d’en avoir conscience et maintenant, ils étaient ensemble, pour le restant de leurs jours.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (cesare), our hearts march to the same beat.   (cesare), our hearts march to the same beat. - Page 2 Icon_minitimeDim 26 Fév 2017 - 2:48



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La théorie des genres, celle véhiculée par les femmes, selon laquelle les hommes étaient bien incapables de comprendre c’que ça faisait, d’être enceinte, elle était on n’peut plus vraie. Une expérience que Cesare avait acquise la dernière fois, alors qu’il s’était senti complètement en dehors de toute une part de son existence. Y’avait eu, quelque part, pendant neuf longs mois, la femme qu’il avait aimée, enceinte de leur bébé ; et elle avait pris tous les risques inconsidérés, elle n’en avait fait qu’à sa tête, elle avait pris tous les choix les plus stupides qui soient. Dans les pointillés de grossesse qu’il avait pu capter ici ou là, tout ce que le DeMaggio avait pu faire, lui, c’était s’inquiéter ; s’inquiéter surtout avec lui-même, parce que s’il avait dû hurler ses peurs à haute voix à Isolde, il s’en serait probablement pris une. Elle l’avait détesté, après tout, à l’époque, et elle lui aurait bien assez tôt répondu que c’n’était pas son problème, et que d’toute manière il n’aurait jamais la moindre place dans la vie de leur enfant : des sentences douloureuses qu’il aurait méritées, mais auxquelles il n’avait pas osé se confronter, rien que par lâcheté, sans doute. Ç’aurait indéniablement achevé de marquer la frontière les séparant, coupant progressivement le lien qui les avait unis ; ce qu’ils auraient pu être si cette grossesse s’était passée dans de meilleures conditions, si ses parents ne les avaient pas retrouvés. Plein de ‘et si’ qui avaient souvent complètement bouleversé c’qu’ils avaient eu, sans pour autant être vrais. La réalité, ç’avait été qu’il avait tout foiré à ce niveau-là, qu’il n’s’était pas montré à la hauteur, qu’il n’avait pas été attentif, présent, volontaire en quoique ce soit. Et qu’ils avaient, tous les deux, été trop occupés à s’prendre la tête, se disputer comme des chiffonniers désireux de déverser leur hargne, pour se concentrer sur Clara. Et avait-elle pâti de tout ça, là, dans le ventre d’Isolde, encore toute petite, encore coupée du monde ? On n’savait pas, après tout, ce que les bébés dans les entrailles de leur mère pouvaient vraiment retenir, c’que ça pouvait créer en eux, changer en eux, bouleverser en eux. Est-c’que Clara avait ressenti quoique ce soit de la peur qu’il avait eue à son égard, de la distance qu’il avait essayé de maintenir entre lui et juste le ventre rebondi d’Isolde, synonyme de la vie qui grandissait en elle ?

Il n’pouvait pas réécrire le passé, Cesare ; une leçon cruelle qui lui était imposée par chaque souvenir désastreux qu’il ressassait. Aucun n’était plus cruel que celui-ci de ces neuf mois : toutes les fois où il avait dardé un regard froid, méfiant ou presque haineux sur ce bébé qui n’était même pas encore né, et n’avait rien demandé. Il avait eu la trouille, comme un lâche, et pendant trop longtemps il n’avait rien fait pour être un tant soit peu mieux que ça. Et est-c’que faire mieux à l’avenir, faire mieux pour un autre bébé, était vraiment la solution ? Est-c’que ça réparerait quoique ce soit des erreurs qu’il avait commises avec Clara, avant même qu’elle ne soit vivante ? Il s’disait volontiers qu’aujourd’hui, il n’semblait pas que son lien avec sa fille n’en pâtisse ; elle se blottissait contre lui, elle l’appelait ‘papa’ ou quelque-chose de vaguement ressemblant, elle le regardait avec ses grands yeux noirs emplis d’innocence. Et il l’aimait plus qu’il n’se serait cru capable d’aimer qui que ce soit. Mais il avait manqué neuf mois, neuf longs mois de l’existence de Clara : des rendez-vous chez le médecin, des écographies où il n’aurait pas reconnu les pieds de la tête, les interminables heures d’accouchement, le choix du prénom, la simple signature d’un stupide papier visant à se déclarer comme le vrai, indéniable et présent père de Clara. Il les signerait, ces papiers, enfin, grâce au mariage qui allait l’unir à Isolde – mais c’n’était pas pareil, c’n’était pas sur le moment, c’n’était pas au bon moment. Ouais, il avait fait plein d’trucs merdiques, il avait foiré plein d’étapes, il avait loupé plein d’opportunités de changer ; et tout c’qu’il pouvait faire, désormais, c’était s’engager à faire mieux. Pas pour Clara – c’était trop tard pour elle, c’était tout un tas de chances, de souvenirs perdus. Pour l’autre ; ce bébé qui n’était encore qu’une toute petite idée, un grain de bonheur qui ne faisait même pas encore grossir le ventre d’Isolde, mais faisait tambouriner, tambouriner le cœur du chasseur contre ses côtes. Merci – sans conteste, le mot le surprit ; une impression sans doute visible jusque dans ses prunelles, malgré l’amour qui débordait par celles-ci, dès lors qu’il se perdait juste dans les yeux d’Isolde : si elle le connaissait un tant soit peu, elle savait déjà, elle, qu’elle venait de déclencher un torrent de réactions en chaine, en lui. Merci ; pour quoi, au juste ? C’était sûrement un mot qu’un an plus tôt, ils n’se seraient jamais imaginés dire. « C’est toi… le truc fabuleux d’ma vie… » il ne put retenir sa niaiserie romantique, d’une voix presque aussi mielleuse que ses yeux – son regard noir si habitué à la hargne et à la méfiance, qui fondait littéralement comme un feu de joie, dès que c’était Isolde. Et avec la fabuleuse Isolde, venaient tout un tas d’autres trucs fabuleux – des événements, des surprises, d’autres personnes. Des évidences qu’il n’aurait jamais vu comme des évidences, sans elle dans l’équation ; il allait être père pour la deuxième fois, et aussi loin qu’il creusait là, dans ses tripes, il n’y avait pas une once de peur ou d’inquiétude. « Tu sais, alors… peut-être qu’y faut prendre rendez-vous chez le médecin, maintenant. Avec Scarlett. » qu’il se dit, à mesure que les idées s’éveillaient dans sa tête comme des lumières ; probablement qu’un vrai médecin serait plus à même de confirmer la nouvelle qu’un test de grossesse acheté au supermarché. « J’en sais rien. Ou alors-… peut-être un deuxième test, parce que-… on est jamais assez sûr. » c’était comme quand il s’était mis à recracher l’article wikipédia sur l’accouchement : dans l’excitation, l’inquiétude, la frénésie grandissant dans ses veines, naissaient tout un tas d’idées desquelles il n’savait pas quoi faire.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (cesare), our hearts march to the same beat.   (cesare), our hearts march to the same beat. - Page 2 Icon_minitimeDim 26 Fév 2017 - 17:13


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Une nouvelle grossesse, ça aurait facilement pu la stresser Isolde, parce que la première n’avait pas été facile tous les jours et qu’elle s’en était quand même beaucoup plaint. Juste après avoir mis Clara au monde, Isolde elle s’était dit qu’elle ne voulait plus jamais connaitre un truc pareil. Elle aurait facilement pu dire de toute façon, qu’elle n’était pas le genre de femme à rêver d’une belle famille avec plein d’enfants et même si au moment où elle avait posé son regard sur Clara, elle avait su que ce bébé était la chose la plus magnifique au monde, elle n’avait pas eu l’ambition de recommencer un truc pareil à l’avenir. De toute façon, après avoir accouché, elle avait toujours été célibataire, sans histoire d’amour à l’horizon, sans motivation pour construire quoi que ce soit de ce genre-là. Elle n’avait pas pensé que Cesare viendrait la voir à l’hôpital, elle s’était demandé s’il fallait qu’elle le prévienne, lui dire qu’elle allait bien, qu’elles allaient bien, même, après tout, c’était lui qui l’avait conduit à l’hôpital, c’était lui le père, il fallait bien qu’il sache. Mais au-delà de ça, elle n’avait pas imaginé que moins d’un an plus tard, ils seraient de nouveau ensemble, fiancés et qu’avoir un deuxième bébé avec lui serait une nouvelle la remplissant d’un bonheur sans fin. Heureusement qu’il était venu alors, peu de temps après la naissance de Clara, heureusement que les choses s’étaient passées comme elles s’étaient passées et dans le fond, si c’était chaque événement de leurs vies, chaque détail, qu’il soit beau ou complètement déprimant, qui les avaient menés là, alors elle ne regrettait absolument rien de leur histoire. Les temps difficiles de toute façon, ils étaient derrière eux, ils étaient ensemble maintenant, tous les deux, avec leur petite famille qu’ils bâtissaient du mieux qu’ils pouvaient et qui bientôt allaient accueillir un nouveau membre. Un nouveau bébé, qu’ils aimeraient autant qu’ils aimaient Clara.

Elle était encore toute petite Clara, mais elle serait forcément une super grande-sœur. Isolde elle, elle était fille unique, elle n’avait jamais eu personne d’autre que son père, alors elle ne savait pas trop ce que ça représentait, le lien entre les frères et les sœurs, mais y avait des moments dans sa vie, ou elle l’avait jalousé, ce truc qu’elle n’aurait jamais. Alors elle espérait ce Clara et ce nouvel enfant, ils auraient toujours conscience de l’importance de ce lien entre eux. Elle savait Isolde que ce bébé, même si elle ne pouvait pas encore être complètement sûre et certaine de son existence, elle l’aimait déjà. Malheureusement, ça pouvait facilement lui rappeler que ça avait été le contraire avec Clara, qu’elle l’avait détestée elle, en apprenant qu’elle était là au fond de ses entrailles, elle l’avait maudite à tel point qu’elle avait souhaité qu’elle meure, combien de fois est-ce qu’elle avait pu se dire que les risques qu’elle prenait n’étaient pas bien grave, que si elle devait faire une fausse couche, elle ne s’en porterait que mieux ? Des pensées qu’elle avait gardées trop longtemps en elle, qu’elle regrettait encore aujourd’hui. Tout ce qu’elle pouvait se dire aujourd’hui, c’était qu’au moins, elle ne pensait pas comme ça pour ce deuxième bébé, mais que ça ne voudrait jamais dire qu’elle l’aimerait plus qu’elle aimait Clara. Ça voulait simplement dire qu’il avait été conçu dans de meilleures conditions et ça leur assurait à tous les quatre, un avenir meilleur. Alors, elle pourrait bien le remercier à l’infini Cesare, d’être là aujourd’hui avec elle et la combler de bonheur comme il le faisait. La réplique du jeune homme lui arracha un rire chargé de joie, alors que bêtement, le rouge lui montait aux joues. « Je suis pas un truc, mais j’accepte quand même le compliment. » Elle haussa légèrement les épaules. Elle avait beau dire ce qu’elle voulait pour garder contenance, en attendant, ce qu’il disait, ça la touchait vraiment et le sourire sur ses lèvres, le rouge à ses joues, ça, s’en était la preuve flagrante. « Ouais, faudra que j’en parle avec Scarlett, je sais pas si elle pourra encore être mon médecin, elle est enceinte aussi. » Sauf que Scarlett, elle, elle était vraiment bien enceinte maintenant, alors si elle devait prendre un congé maternité, ce serait peut-être plus judicieux d’aller voir quelqu’un qui la verrait pendant toute sa grossesse. Cela dit, Scarlett elle, elle savait quel genre de patiente elle était, peut-être que ce serait plus simple avec elle, parce qu’y avait bien des trucs qu’aucun médecin au monde ne saurait lui imposer. « J’vais essayer d’aller faire une prise de sang dans la semaine. » Elle trouverait bien un peu de temps pour s’occuper de ça, c’était pas bien long de faire une prise de sang de toute façon et les résultats étaient complètement fiables contrairement aux tests de grossesse. Même avant d’avoir les résultats, si ses règles ne venaient pas dans les prochains jours de toute façon, ce serait déjà une preuve de plus. « Ce sera peut-être mieux d’essayer d’avoir un premier rendez-vous avant le mariage, comme après on sera en voyage de noces. » Une idée qui la faisait sourire de plus belle, parce que grossesse ou pas, elle avait bien l’intention d’en profiter de ce voyage, du coup, ce serait sans doute mieux d’avoir fait tous les premiers examens avant de partir, même si ça rajoutait un truc de plus sur leur planning d’avant le mariage, tant pis, ils allaient s’en sortir.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (cesare), our hearts march to the same beat.   (cesare), our hearts march to the same beat. - Page 2 Icon_minitimeLun 27 Fév 2017 - 15:38



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Maintenant, il semblait bien que Cesare était incapable de penser à Insurgency, à elle et à toutes les mauvaises nouvelles que le groupe mutant avait précipitées dans leur journée. Il avait oublié qu’il était rentré plus tôt à la maison, rattrapé par une inquiétude viscérale qui faisait trop souvent leurs vies et leurs décisions, à Radcliff. Un peu comme quand il avait appris pour Clara, ils avaient tous les deux été au milieu d’une dispute, le DeMaggio prêt à partir avec la promesse de n’pas se retourner : et Isolde avait crié la nouvelle dans il ne savait trop quel espoir. L’effet que ç’avait eu sur lui avait été drastique, en effet ; il en avait perdu ses mots, ses moyens, la moindre perception qu’il avait pu avoir sur la situation : qu’est-c’que ç’aurait pu vouloir dire pour eux, qu’ils aient un bébé ensemble, en continuant de se détester ? Qu’est-ce qu’elle raconterait aujourd’hui Isolde, sur le père de sa fille, s’ils ne s’étaient pas réconciliés ? Ce bébé dont elle venait d’annoncer l’existence – ou possible existence – aujourd’hui, il arrivait dans des conditions très différentes : ouais, techniquement, c’était une surprise pour lui, un genre de gifle dans la gueule qui faisait tambouriner son cœur contre son poitrail, et rendait son esprit hagard. Dans le bon sens du terme, pourtant, cette fois. La vie était-elle donc faite dans ça, dans le monde des autres ? De choses imprévues, certes, mais qui, à y réfléchir, étaient aussi bonnes qu’un saut dans le vide. Le brun avait l’impression d’avoir fondu à toute allure vers le sol, et de tout juste toucher celui-ci du bout des pieds ; à croire que le simple fait qu’il ait entrainé Isolde dans cette étreinte, avait réussi à changer le réel partout autour d’eux. Elle avait encore ces traces sur son visage, elle avait encore la lèvre entaillée et sûrement qu’ils auraient dû continuer à penser à appliquer de la glace sur tout ça ; mais Cesare, il était incapable de connecter ses neurones dans son crâne, pour avoir quelque pensée constructive. Un deuxième bébé, ça semblait trop. Et ça semblait parfait tout à la fois ; s’était-il seulement imaginé construire une vie, un futur aussi concret avec Isolde ? Clara, ils pouvaient l’appeler un imprévu, ils pouvaient dire qu’elles les rendait heureux, mais que dans une situation idéale, elle n’aurait pas vu le jour avant des années, encore. Mais ce deuxième bébé, promis à la vie, c’était… c’était la création de quelque-chose de beaucoup plus vaste, que juste un enfant, tombé sur leurs bras comme une nouvelle inattendue.

Et pour le coup, Cesare, il voulait tout faire mieux : déjà il pensait à tout c’qu’il avait si gravement mal fait avec Clara, tous les moments qui avaient écorché sa conscience quand il avait croisé Isolde, ou quand elle s’était enfin livrée à lui, au moins un peu, sur c’qu’elle avait pu éprouver ou ressentir. Il avait saisi, dans les bribes de ses confessions, les premières impressions qu’elle avait eues vis-à-vis de Clara, celles qui expliquaient pourquoi elle avait été dans cette base militaire quand ils s’étaient vus pour la première fois après des semaines. Celles qui expliquaient pourquoi elle avait posé des bombes, à quatre mois de grossesse, faisant s’effondrer la mairie sur des gens sans vraiment montrer le moindre remord. Y’avait eu la colère, mais il n’y avait pas eu l’affection ou le bonheur pour contrebalancer tout ça : ils avaient beaucoup d’choses à faire en mieux pour ce bébé-là. Et quelque part, ce serait presque injuste pour Clara ; ce serait toujours injuste pour Clara, se disait-il, Cesare, qu’elle soit tombée à un si mauvais moment de leurs vies. Qu’elle ait été aussi détestée, si fuie, si appréhendée à quelque moment que ce soit de leur histoire : s’ils avaient su, dès le début, tout le bonheur qu’elle leur apportait aujourd’hui, est-c’qu’ils auraient tout fait différemment ? Il voulait y croire, Cesare. « Je sais… que t’es pas un truc. Mais… on va dire que c’est l’ensemble. Toi, et tout c’qui n’serait pas là, dans ma vie, sans toi… » après tout, peut-être qu’il aurait pu juste lui aussi dire, ‘merci pour tous les trucs merveilleux que tu apportes à la vie’ mais il avait fallu qu’il se paume dans des phrases à rallonge. Sans Isolde, il n’y aurait rien eu d’tout ça ; y’aurait pas Clara, y’aurait pas ce bébé, y’aurait pas cette vague de bonheur qui semblait définitivement indéfectible de l’homme qu’il était devenu désormais. Il ne nagerait pas dans sa joie, sans penser à ce qui pourrait lui tomber sur la tête prochainement, pour le faire retomber sur terre : non, le DeMaggio se découvrait imprudent à ce point, amoureux à ce point, aveuglé aux risques et aux malheurs qui n’avaient eu de cesse d’essayer de le faire sombrer, près d’un an plus tôt. Ils allaient tout faire mieux, tout allait être parfait et sans péripéties imprévues et blessantes ; contrairement à ce qui s’était créé en lui, entre indécision et peurs quand il avait appris pour Clara, Cesare il voulait croire à ce chemin dégagé, défait de tout risque et de toute blessure, qu’il s’imaginait dans la tête. « Tu crois que quelqu’un d’autre que Scarlett pourrait te supporter ? » il demanda dans une vague moquerie, un sourire aux lèvres ; il voulait bien croire, quand même, que sa présence aux côtés de la jeune femme, à chaque étape, quoiqu’il advienne, ferait au moins quelques différences, par rapport à la dernière fois. Au final, Clara était un bébé équilibré, qui grandissait bien et apprenait très vite les choses ; comme quoi, même avec toutes leurs erreurs, ils n’avaient pas tant foiré que ça. « Ouais… avant le mariage… » se retrouva-t-il à dire, après avoir écouté les paroles d’Isolde, perdu dans son regard, paumé dans tout ce qui s’alignait dans sa tête. C’était comme s’il était ivre de tout ça, maintenant, Cesare, laissé hagard par c’que ça pouvait vouloir dire pour les prochains temps : prise de sang, rendez-vous médicaux, échographies, mariage. Définitivement, ça contrebalançait facilement les idées de recensement, les problèmes d’Insurgency et ainsi de suite. Instinctivement, Cesare finit par les laisser glisser, ses mains, jusqu’au ventre d’Isolde, qui ne laissait rien pressentir du bébé qui pouvait se trouver là, encore. Leur bébé, leur futur, leur joie. Dans son sourire, le brun ne put que pincer les lèvres pour essayer de se contenir, quand bien même son bonheur sûrement, transpirait dans son regard ; il n’avait plus de mots, et de toute manière, il s’disait qu’aucun mot ne pourrait jamais décrire ce qu’il ressentait.
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MessageSujet: Re: (cesare), our hearts march to the same beat.   (cesare), our hearts march to the same beat. - Page 2 Icon_minitimeLun 27 Fév 2017 - 17:22


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Clara n’avait jamais été désirée, elle était née d’une erreur, jamais Isolde et Cesare n’avaient envisagé de faire un bébé. Ils avaient été ensemble, amoureux, dans un couple plus ou moins stable mais dépourvu de tout projet. Ils étaient bien ensemble, mais ils n’avaient pas envisagé quoi que ce soit, tous les deux et si tel avait été le cas, ils auraient certainement commencé à envisager de prendre un appartement ensemble avant de parler d’enfants. Mais même ça, l’idée de s’installer avec Cesare, elle ne lui avait pas traversé l’esprit à Isolde, alors même que tous les trucs liés à la vie de couple ça la dépassait complètement, elle qui n’avait jamais vraiment expérimenté tout ça avant de rencontrer Cesare. Maintenant, après de nombreuses épreuves, beaucoup de disputes et de trop longs moments passés l’un sans l’autre à se manquer, ils habitaient ensemble, depuis plusieurs mois et ils allaient bientôt se marier. Ils avaient Clara, qu’ils aimaient bien plus qu’ils n’auraient pu l’imaginer au début de cette grossesse. Ça ne ressemblait en rien aux choses qu’Isolde avait pu prévoir pour sa vie quelques années plus tôt, mais ça la rendait vraiment heureuse. Techniquement, ils n’avaient pas non plus vraiment le pris d’en parler de ce bébé. Ils avaient évoqué l’idée, assez pour savoir que de toute façon, au moment où ils le voudraient, ils n’avaient pas envie de tout contrôler et de prévoir les moments où il fallait qu’ils fassent l’amour pour avoir le plus de chance de procréer. Ils en avaient déjà eu, une discussion comme ça, mais, ce n’était jamais allé plus loin. Alors, ça ressemblait quand même encore à un imprévu, à eux deux qui avaient manqué de prudence, encore une fois. Mais ça n’avait rien de grave. Ça prouvait qu’ils avaient un sérieux problème avec la notion de contraception et qu’à l’avenir, il allait vraiment falloir qu’elle vise quelque chose de plus efficace que la pilule, mais au-delà de ça, elle ne regrettait vraiment rien.

Ils étaient ensemble, ils étaient heureux et ils savaient, l’un comme l’autre que les mauvaises nouvelles pouvaient venir de toute part sans crier gare. Techniquement, Insurgency en était une de mauvaise nouvelle, mais s’il fallait positiver, ils pourraient s’accorder l’un comme l’autre sur le fait qu’au moins, elle n’allait plus prendre de risques inconsidérés pour ce groupe. Ils ne voulaient plus d’elle, alors évidemment que non, elle n’allait pas se mettre en danger pour leurs beaux yeux. Elle avait encore la mairie, mais de ce côté-là, y avait pas eu d’attaque depuis un moment, bizarrement hein, depuis que Thaddeus n’était plus à la tête de la ville, les choses restaient plus calmes que lorsque ça avait été lui. Et dans le fond, même les hunters devaient avoir fini par se dire que ce n’étant pas en tuant celle qui avait pris la place de Lancaster qu’ils retrouveraient leur heure de gloire. Tant mieux. De toute façon, elle estimait qu’elle était assez bien entourée pour que ça n’arrive pas. Alors tout irait bien, pour elle et pour ce bébé qu’elle portait. Elle ferait mieux qu’avec Clara, c’était certain. Déjà ne pas aller poser des bombes ce serait un bon début et elle essaierait même de se ménager et de prendre un congé maternité sans qu’on ne lui force la main. Des préoccupations qu’elle avait encore largement le temps d’avoir. Pour l’heure, ils en étaient encore à juste se réjouir de tout le bonheur qui leur tombait dessus et c’était très bien comme ça. « Oui, j’avais compris l’idée. » Elle ne faisait que l’embêter, évidemment qu’elle savait qu’il ne la qualifiait pas de truc, elle savait très bien ce qu’il avait voulu dire et ça la rendait vraiment heureuse. Comme tout le reste, là maintenant, elle nageait dans le bonheur, même si elle savait qu’y aurait forcément des moments au cours de cette grossesse où elle en aurait marre et où elle râlerait pour un rien, mais ils n’en étaient pas encore là. « Tant qu’on me laisse manger c’que je veux et qu’on me force pas à ne rien faire de mes journées, je suis parfaitement supportable comme patiente. » Sauf qu’y aurait forcément un moment où on lui dirait de faire attention à ne pas manger trop de ça et de privilégier plutôt ci et de bien se reposer et qu’elle s’en foutrait royalement, ce qui en effet, pourrait agacer un médecin ne la connaissant pas. Ou Cesare d’ailleurs, qui serait le premier à devoir la supporter. Peut-être que la joie qu’il ressentait là, maintenant et qu’elle pouvait facilement lire dans son regard, elle finirait par en prendre un sacré coup, à un moment, quand elle deviendrait vraiment chiante. Encore un truc qui appartenait au futur. Pour l’instant, ils étaient parfaitement heureux et c’était bien tout ce qui comptait. Le sourire définitivement accroché aux lèvres, malgré la plaie qu’elle avait dans un coin mais qu’elle avait complètement oublié, elle déposa ses mains contre celles de Cesare, sur son ventre, encore inchangé pour le moment et pour les deux prochains mois, environ, mais dans lequel y avait ce petit bout de bébé qui commençait tout juste à se former.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (cesare), our hearts march to the same beat.   (cesare), our hearts march to the same beat. - Page 2 Icon_minitimeMer 1 Mar 2017 - 15:44



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Dans la vie de tous les jours, l’existence normale des gens lambda, les nouvelles voyageaient aussi à toute allure ; une expérience que Cesare acquérait au fur et à mesure des événements. Il avait cru tout connaître de la vie qui allait à cent à l’heure, des obligations qui avaient du sens et des vraies ambitions vis-à-vis de l’avenir. Il avait cru que seule la vie de hunter, à sacrifier des bonheurs simplistes pour une cause plus vaste, avait du sens et une vraie destination ; pendant combien d’années avait-on continué à lui faire croire les choses ainsi ? C’était ce qui avait justifié plein de choix dans l’autrefois qu’il avait connu, lui. Ce qui avait justifié que son père lui balance des coups pour lui apprendre à se défendre, ce qui avait justifié qu’à huit ans à peine il avait vu son confort se réduire drastiquement et ses entrainements devenir de plus en plus exigeants. Ce qui avait justifié, même, que son père ait moins d’attentions vis-à-vis d’Aria que de lui ; ce qui avait justifié qu’il soit comme un Prince, presque, l’objet de toutes les visions et toutes les ambitions de sa famille. C’n’était pas pour rien, au fond, qu’il avait complètement embrassé cet univers impitoyable constitué par les DeMaggio ; ç’avait expliqué chaque aspect de c’qu’il avait appris, chaque difficile heure solitaire, chaque décision froide de n’pas se mêler au reste du monde. Avec le temps, il avait fini par s’dire que la vie des autres, elle n’avait pas beaucoup de valeur, pas beaucoup de sens, si elle n’se vouait pas aux autres ou à la cause vaste de l’humanité elle-même : quelle importance pouvait bien avoir un mécanicien, dans la vie des autres ? A vingt ans, il se serait volontiers moqué de toute personne ayant de telles ambitions, ou même des gens ayant besoin de se rendre dans un garage pour que leur voiture soit réparée. Pourtant, c’était c’qu’il était devenu aujourd’hui : et Cesare n’pouvait pas prétendre se sentir appartenir à cette voie-là, se complaire dans l’huile de moteur et les relations clients dans lesquelles il n’excellait pas du tout. Mais y’avait autre chose ; et peut-être qu’une fois six pieds sous terre, il n’laisserait pas d’empreinte durable sur le monde – rien d’autre que Clara, c’qu’elle aura pu apprendre de lui, ce qu’elle retiendra du père qu’il avait été. Mais curieusement, ça lui convenait parfaitement, à Cesare. C’n’était pas grand, pas grandiloquent, pas aussi ambitieux que la vie d’un chasseur qui se vouait corps et âme à exterminer des inconnus à cause d’un gêne en eux, mais ça le rendait parfaitement et simplement heureux, quand il était là avec Isolde, qu’il regardait dans les prunelles de la jeune femme, et qu’il aspirait à toutes ces choses si simples et si stupides.

Il n’savait pas pour combien d’temps il allait en avoir encore, à bosser dans ce garage, à faire semblant de sympathiser avec des inconnus, ou même à évoluer dans les rues de Radcliff. Mais curieusement, chaque jour qui commençait lui semblait avoir bien plus de sens que toutes les aubes qu’il avait gardées dans ses souvenirs : celles où il avait été seul, celles où il s’était senti exilé de sa propre famille à cause du lourd secret qu’il n’avait gardé que pour lui. Pire encore, celles où il s’était senti impropre, inhumain, traitre parce qu’il avait soi-disant trahi la confiance de ses parents. Y’avait probablement eu une part de lui qui avait justifié leurs attitudes, la bombe qu’ils lui avaient fait poser dans cet entrepôt, les gens qu’ils lui avaient fait tuer. Il l’avait mérité, s’était-il dit ; il avait mérité chacune de leurs punitions, pour avoir menti, pour avoir été le premier à les poignarder dans le dos. Mais au fond, sûrement n’aurait-il pas eu besoin de faire tout ça, si eux-mêmes n’avaient pas été si prompts à le tuer ou à ruiner sa vie, à cause de cette mutation qui s’était réveillée en lui, indépendamment de sa volonté. Aussi incroyable que cela puisse lui paraître, y’avait eu, après tout, dans c’monde, des parents humains tout à fait capables d’accepter leurs enfants mutants tels qu’ils étaient : Henry Saddler en avait été la preuve, et au moins, c’était un peu comme tout le reste, quand leurs vies se retrouvaient confrontées l’une à l’autre, Cesare n’pouvait que s’estimer heureux, qu’Isolde ait pu connaître des jours heureux dans son passé à elle. Elle s’était sentie acceptée, aimée, protégée quoiqu’il en soit ; des sentiments qu’il n’avait jamais eus, lui, venant de ses propres parents. Des sentiments qu’il voulait faire ressentir à Clara, pour aussi longtemps qu’il le pourrait ; il s’en fichait, au fond, que le recensement révèle Clara comme mutante – c’n’était pas l’important. Clairement, ce qui était dérangeant, c’était la possibilité qu’à un an à peine, encore bébé et vulnérable, leur fille ait des papiers d’identité la montrant mutante à tous ceux qui pourraient exiger de le savoir : est-c’qu’on allait la virer de la crèche de Radcliff, si elle était mutante ? Il semblait bien que c’était le début d’un tel cercle-vicieux. Et Cesare, malgré son héritage, malgré son passé, malgré c’qu’il avait été et c’qu’il avait enduré lui-même, il n’voulait pas que sa fille grandisse comme ça. Alors peut-être que c’était une problématique qui pouvait leur bouffer l’esprit, à Isolde et lui ; une vraie question qui devrait les tarauder à longueur de journée – que pourraient-ils faire ? Il savait bien, lui, pourquoi Isolde avait ployé face à la pression du gouvernement. Ils n’avaient pas le choix, et tout c’qu’ils pouvaient faire, c’était croire en les promesses du président, quand il disait que ce n’serait pas un outil pour stigmatiser les mutants, mais un moyen de protection plus qu’autre chose. L’habituel scepticisme du DeMaggio ne lui laissait pas l’occasion de vraiment y croire ; tant pis, il savait lui, qu’il crèverait volontiers avant de laisser quoique ce soit arriver à Clara. Peut-être pourtant, que dans ce monde-là, l’option qu’ils aient un deuxième enfant n’devrait pas les ravir autant ; mais le brun ne pouvait s’en empêcher – où qu’il cherche, quoiqu’il lise en lui-même, il n’ressentait qu’une vague ravageuse et évidente de bonheur, à l’annonce de cette grossesse. « T’en fais pas… j’serai avec toi. » qu’il put dire, cette fois au moins, en drastique opposition avec le silence de plomb qui s’était installé dans tout son esprit et dans l’air autour d’eux, quand Isolde lui avait annoncé sa première grossesse. Il voulait tout changer, tout faire différemment de cette époque-là ; et ils en avaient l’opportunité. De A à Z, ils pouvaient réécrire l’histoire, pour ce bébé au moins. « Même si on t’impose de n’rien faire… j’resterai avec toi. Pour genre-… jouer à la belotte. » son ricanement était clairement moqueur ; s’il se voyait déjà mal, lui-même, jouer à la belotte, c’était encore plus compliqué de voir Isolde faire des choses pareilles. Il la connaissait, sa fiancée, il savait que ce serait une problématique en commun avec ce qu’ils avaient déjà connus, de loin, avec Clara. Mais cette fois-ci, il n’serait pas le visiteur ponctuel qui n’oserait même pas lancer un regard vers le ventre qu’elle arborait ; il le savait, il en faisait la promesse, ses deux mains plaquées contre le ventre de la blonde. Il les remonta jusqu’à ses hanches, pour la serrer contre lui, tendrement. Quoiqu’il advienne, elle n’aurait pas à aller poser des bombes, elle n’aurait pas à s’inquiéter des murs de la chambre, de la poussette, du prénom ; ils feraient tout ça ensemble, c’était impossible d’imaginer le futur autrement.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (cesare), our hearts march to the same beat.   (cesare), our hearts march to the same beat. - Page 2 Icon_minitimeMer 1 Mar 2017 - 19:15


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Il n’avait pas fallu grand-chose pour que ce deuxième bébé soit déjà si important aux yeux d’Isolde. Il n’était même pas confirmé, si ça se trouve d’ici quelques jours, elle allait être complètement déçue parce qu’elle avait mal interprété les signaux envoyés par son corps et qu’un test de grossesse était venu appuyer les films qu’elle se faisait. Mais pour l’instant, tout semblait lui indiquer qu’elle était bel et bien enceinte et elle ne pouvait s’empêcher d’en être complètement heureuse. Un deuxième bébé, ce n’était pas juste la chance de pouvoir faire les choses mieux qu’avec Clara. Après tout Clara, ça avait été une grossesse compliquée, mais maintenant, elle avait tout pour être heureuse, Isolde savait qu’avec Cesare, ils faisaient de leur mieux, en tout cas, pour que leur fille soit heureuse, alors techniquement, Clara, elle n’avait rien vécu qui soit vraiment difficile ou compliqué, dès le moment où elle était venue au monde, elle avait été couverte d’amour et elle ne se souviendrait même pas de l’absence de son père à ses côtés. Avoir un deuxième bébé, c’était surtout l’occasion d’agrandir la famille, de compléter ce qu’ils étaient en train de construire et quand bien même Isolde, elle n’avait jamais rêvé d’une grande famille avec plein d’enfants, là elle était vraiment heureuse avec ce qu’elle avait. Elle ne pouvait pas dire qu’elle en voudrait encore plus, elle ne pouvait pas non plus dire que deux, c’était largement assez, étant donné qu’elle avait déjà dit, après Clara, qu’y en aurait jamais d’autre et pourtant, ça faisait un moment qu’elle y pensait, à l’éventualité, plus tard, de recommencer ça. Alors ce qu’elle pourrait dire après son accouchement, de toute façon, ça serait vouer à potentiellement changer. Tout ce qu’elle pouvait dire maintenant, c’était qu’elle le voulait, ce deuxième enfant, qu’elle avait envie qu’il ou elle vienne rejoindre la famille et qu’elle voulait lui offrir la meilleure vie possible et imaginable.

Cette histoire la rendait heureuse et pendant un moment, elle s’était vraiment dit que Demelza avait tout foutu en l’air. Pourtant, maintenant qu’elle était là avec Cesare à se réjouir de cette nouvelle, elle n’avait aucune difficulté à oublier complètement tout ce qui avait pu se passer avec Insurgency. C’était facile au final, de se dire que ça n’avait pas d’importance, en comparaison du bonheur qu’elle pouvait ressentir et qu’elle pouvait lire dans les yeux de Cesare. Elle était heureuse, il était heureux, alors à quoi bon se préoccuper du reste hein ? Tous les deux, ils avaient toujours fait passer tout un tas de chose avant le bonheur, mais c’était fini maintenant. Isolde, elle savait qu’elle continuerait d’essayer les transmutants, mais certainement pas de la même façon. Y avait encore la mairie pour le faire, Uprising, ou même qu’elle avait pu faire à l’époque, dans ce petit groupe. Elle avait su aider Cesare sans faire exploser la moitié de la ville, peut-être qu’il n’avait pas été le seul dans ce cas. Elle ne savait pas et ce serait des préoccupations pour plus tard, parce que, quoi qu’il arrive, y aurait jamais plus rien pour passer avant sa famille. Il serait là cette fois, elle l’avait su avant qu’il le confirme. Elle en était ravie, vraiment heureuse, parce qu’évidemment, tout serait plus simple, s’ils étaient tous les deux. « J’sais même pas jouer à la belotte. » Ça voulait au moins dire à quel point elle pouvait se réjouir à l’idée de rester enfermée à la maison à jouer aux cartes. Mais dans le fond, s’il fallait qu’elle reste au repos et qu’il était là à ses côtés, elle râlerait beaucoup moins. Même si sans doute, que si elle s’arrêtait, il devrait continuer de bosser, histoire qu’ils aient encore une rentrée d’argent, enfin, ça aussi, c’était le genre de questions qui appartenait à un plus tard dont elle était incapable de se soucier, alors qu’elle était dans les bras de Cesare, ses mains rejoignant le dos du jeune homme pour compléter l’étreinte. « Tu crois que c’est toujours plus prudent que nos enfants s’appellent ‘Saddler’ ? » Clara, elle portait le nom de Saddler et rien d’autre, au moins, ça lui permettait de passer plus tard dans ce recensement, ils pouvaient au moins se dire qu’elle serait un peu plus vieille et que du coup, ce serait un peu moins chiant pour elle de passer tout un tas de tests. « J’veux dire, j’y tiens, à Saddler et ta famille et moi, on est pas les meilleurs amis du monde. Mais t’es un DeMaggio aussi et t’es quelqu’un de bien, alors, j’pense qu’ils devraient avoir aussi un peu de toi. » C’était peut-être pas un héritage dont il était fier lui, mais ça ne voulait pas dire que leurs enfants n’en seraient pas fiers eux, en pensant à leur père et non pas à leurs grands-parents. Il n’était pas trop tard pour le sauver ce nom, Cesare l’avait déjà fait et puis il avait eu une sœur, qu’il avait aimé, qui avait porté ce même nom, alors peut-être que ça pouvait valoir le coup de le donner aussi à leurs enfants. DeMaggio-Saddler, ça sonnait bien, après tout.
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MessageSujet: Re: (cesare), our hearts march to the same beat.   (cesare), our hearts march to the same beat. - Page 2 Icon_minitimeSam 4 Mar 2017 - 5:59



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Dès le moment où Isolde avait annoncé pour sa grossesse, criant la nouvelle avant de claquer la porte de son appartement, Cesare avait essayé de combattre un genre de seconde nature essayant de poindre en lui. Y’avait eu des questions qui lui étaient venu dans la tête, qu’il le veuille ou non, et encore et encore il avait dû s’lancer dans une lutte incessante contre celles-ci. A quoi bon ? Il avait été évident à l’époque que si elle gardait le bébé, la jeune femme aurait préféré plier bagages pour disparaître à l’autre bout du monde, plutôt que de le laisser entrer dans la vie de leur enfant. Mais ç’avait été plus fort que lui : est-c’que ç’avait été un genre d’instinct paternel ? Cesare n’avait jamais été assez ambitieux pour s’imaginer les choses comme ça, se voir embrasser le rôle de père d’une quelconque façon naturelle. Il n’avait pas eu de mot alors, pour interpréter les sentiments qui avaient noué ses tripes à chaque fois qu’il avait croisé Isolde avec son ventre de plus en plus imposant. Il n’avait pas eu de mot non plus, pour dire ce qui lui passait par la tête ou dans le cœur, quand il s’était demandé si ce bébé était une fille ou un garçon. Si ce bébé allait bien. S’il devait faire quelque-chose, n’importe quoi, pour prouver qu’au moins biologiquement parlant, il pourrait être là. Après tout, est-c’que cet enfant n’aurait pas risqué de venir en avance, avec un problème quelconque ? C’était peut-être une chance qu’on n’ait pas découvert que Clara était sourde, à cause des explosions au cœur desquelles elle avait été, encore un tout petit fœtus qui n’avait rien demandé à personne. A tous les coups, ç’aurait dévasté Isolde, de porter une telle responsabilité sur ses épaules. Ça l’aurait dévasté lui aussi, de savoir que quelque-part, son inaction, son silence, la distance entre eux deux, avait déteint sur autant de vies. Clara allait bien de toute manière, et elle souriait si souvent que ça chassait progressivement les questions et les doutes que Cesare avait pu avoir autrefois ; il n’pouvait pas encore prétendre être un bon père, quelqu’un de bien dans la vie de sa fille, mais il faisait de son mieux, et tous les trois, ce qu’ils avaient là maintenant, c’était comme une utopie, à laquelle il avait cru plus prudent de n’jamais croire. Son pragmatisme lui avait souvent sauvé la vie, à Cesare ; ç’avait été ce qui lui avait permis de n’pas aller de désillusion en désillusion pendant toute son existence. Maintenant, il était en plein dedans : dans le bonheur et l’espoir tout à la fois – qu’est-c’qu’y allait advenir de lui, franchement ? Il s’était pris au jeu, et maintenant il était infiniment humain, embrassant chaque sentiment qu’il avait tant refoulé.

Alors oui, ça pouvait paraître surprenant, qu’il soit aussi facilement heureux à l’idée que leurs batifolages imprudents à Isolde et lui, amènent à un autre bébé. Il aurait pu s’paumer à nouveau dans les mêmes doutes que ceux qu’il avait eus, seul avec lui-même dans ce couloir, ou dans sa chambre de motel. Est-c’que c’était le bon moment ? Est-c’que ça pouvait changer quoi que ce soit entre Isolde et lui ? Est-c’que ce bébé serait en danger ? Est-c’qu’il allait être capable d’assez l’aimer, cet enfant ? Mais non, comme un idiot trop heureux, il était juste ça… encore plus heureux. C’était à se demander ce qui pourrait venir après ; à force d’être propulsé si haut dans la montagne des bonheurs tout simples, quand est-c’qu’ils allaient brusquement retomber sur terre, Isolde et lui ? Pour aussi loin qu’il pouvait se projeter, le DeMaggio n’osait pas penser comme ça : qu’on leur laisse autant de temps possible à être tranquilles. Ils avaient encore leur mariage à prévoir, la lune de miel, et maintenant, neuf mois réservés à n’penser qu’à ce bébé à venir. Oui, c’était c’qu’il voulait, comme un imbécile amoureux : il voulait passer des mois à se demander de quel sexe serait leur deuxième enfant, de quelle couleur ils peindraient la chambre, du coup – à moins qu’ils ne préfèrent du papier peint ? Est-c’qu’ils auraient assez de place, dans cette maison, dans leurs cœurs pour deux enfants ? Est-ce que la tête du bébé allait être aux bonnes dimensions, est-ce que le bébé allait se développer comme il faut ? Des interrogations infiniment triviales, un futur qui faisait presque tâche entre les hunters, les transmutants, Insurgency, elle, tout ça. Cesare, il avait déjà oublié le reste du monde. « Bah j’peux t’apprendre. Ou on fera un poker, genre pour décider du prénom, de la chambre, tous ces trucs. » le projet fou en lui-même le fit ricaner, Cesare. Il savait qu’il céderait à Isolde si elle devait avoir un prénom coup de cœur, il savait aussi qu’il lui faudrait des mois entiers avant d’avoir la moindre idée, de toute manière. Et il savait qu’il était plus doué pour appliquer la peinture que pour la choisir. Mais au moins, peut-être que ça titillait assez la fierté de la jeune femme pour la pousser à accepter l’éventualité qu’ils passent tout leur temps à ça, pendant au moins trois mois. Et toujours pris dans l’effervescence de ces pensées complètement folles et simplistes, le brun fut presque surpris de la question d’Isolde. Et honnêtement, il n’savait pas vraiment quoi y répondre : là non plus, il n’avait pas imaginé un jour où le nom de Clara serait remis en question. DeMaggio, c’était synonyme de trop de choses dans leurs vies ; sa misère à lui, sa misère à elle. Insidieusement, Cesare ne put s’empêcher de tiquer, de douter aux mots de sa fiancée – c’qu’Isolde voyait en lui, elle était la seule personne au monde à le voir, il n’en doutait pas. C’était ce qui faisait qu’il était si chanceux – ce qui la rendait si précieuse, avec cette foi dénuée de cruauté qu’il avait toujours lu dans ses prunelles, quand ils s’observaient. Quelqu’un de bien ; ouais, y’avait bien qu’Isolde pour voir ça, et ça lui suffisait amplement. « Mon nom… c’est pas une bonne partie de moi, à avoir. » il dut bien admettre, quand même, serrant les dents alors que des souvenirs bien trop frais revenaient dans sa mémoire : pourquoi fallait-il que son père se soit rappelé à lui si récemment, avec tout ce que ça impliquait ? « Qu’est-c’qu’on dira ? Que nos enfants portent le nom de leur grand-père shérif et de leur autre grand-père hunter, qui l’a tué ? » et c’n’était pas un sarcasme pour détendre l’atmosphère, loin de là ; plutôt l’empreinte du sang, dont Cesare n’avait que trop bien conscience, depuis aussi loin qu’il était capable de se souvenir de quelque-chose. Son patronyme, il avait été inhérent à la chasse, à cet héritage-là. « C’est plus prudent. D’toute manière. C’est pas comme si c’était pas déjà quelque-chose que beaucoup d’gens utilisaient contre nous. Ou contre l’existence de Clara. » après tout, c’était bien ce qui faisait qu’Isolde avait été tant décriée ? L’homme qu’elle aimait, l’homme qu’elle allait épouser. Lui, avec son nom. Il n’manquerait plus que leurs enfants le prennent, pire, qu’elle le prenne elle, et ce serait la cerise sur le gâteau. Littéralement.
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MessageSujet: Re: (cesare), our hearts march to the same beat.   (cesare), our hearts march to the same beat. - Page 2 Icon_minitimeSam 4 Mar 2017 - 12:28


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Elle savait bien Isolde qu’elle avait enchainé les erreurs, à l’époque où elle avait été enceinte de Clara et si ça n’avait pas eu d’importance à l’époque, parce qu’elle n’avait vraiment pas pensé garder le bébé, ça en aurait eu à présent, parce qu’elle n’avait pas pu se résoudre aller jusqu’au bout de tout ce à quoi elle avait pensé pour se débarrasser de cet enfant au fond de ses entrailles. Elle avait pensé à l’avortement, avant de prendre la fuite, bien rapidement, ne pouvant finalement pas se résoudre à laisser un médecin faire, elle ne savait trop quoi, qui détruirait ce bébé. Elle avait pensé à le faire adopter aussi, en se disant qu’il serait plus heureux avec quelqu’un d’autres, des parents qui eux, voulaient vraiment un bébé, qui étaient prêts à tout pour lui, et qui l’aimeraient comme des parents se doivent d’aimer leur enfant. Elle avait été certaine elle, qu’elle ne l’aimerait jamais ce bébé. Pourtant, à force de voir son ventre gonfler et de reconnaitre un bébé sur les écographies, plus qu’une tache informe, elle s’y était attachée, et puis on lui avait dit que ce serait une petite fille et de fil en aiguille, elle avait fini par se dire qu’elle ne pouvait pas l’abandonner, que peut-être que ce serait jamais l’idéal, qu’elle aurait été plus heureuse avec d’autres parents, mais qu’au moins, elles seraient toutes les deux et c’était déjà ça. Elle aurait juré qu’elle ne serait jamais une mère idéale et pourtant quand elle l’avait tenue dans ses bras à l’hôpital, elle avait vraiment eu enfin de donner le meilleur d’elle-même pour que Clara soit heureuse. Peut-être qu’elle n’avait pas assuré, alors que bien vite, elle avait mis de côté son congé parental pour se lancer dans les élections pour la mairie, mais quoi qu’il arrive, elle ne l’avait jamais laisser tomber Clara et elle ne la laisserait jamais tomber, elle l’aimait beaucoup trop pour ça.

L’assurance des sentiments qu’elle avait pour sa fille à présent, ça lui permettait d’être certaine que ce deuxième bébé, il serait aimé autant que Clara l’était. Qu’elle le protégerait contre tout, comme elle s’était juré de protéger Clara. Et cette fois au moins, y avait pas de doute, y avait pas de craintes ou d’envie de s’en débarrasser, ça avait quelque chose de rassurant, qui indéniablement la rendait beaucoup plus heureuse que quand elle avait appris pour Clara. C’était mieux, aussi, de ne pas avoir besoin de balancer la nouvelle à Cesare au beau milieu d’un couloir avant de lui claquer la porte au nez. C’était mieux de savoir qu’il serait là, à ses côtés, parce qu’il ne voulait et parce qu’elle ne s’acharnait plus à le repousser de sa vie. Ils étaient ensemble maintenant et ils s’étaient fait la promesse de le rester pour toujours, alors que dans moins de deux moins maintenant, ils allaient se marier. Un mariage, deux enfants, elle avait l’impression que sa vie était parfaite Isolde, quand elle pensait comme ça. Rien n’avait été vraiment prévu, ce n’était pas des rêves qu’elle portait depuis de nombreuses années, mais elle était certaine qu’y avait rien au monde qui aurait pu la rendre plus heureuse que tout ça. Elle laissa échapper un léger rire, suite aux propos de Cesare. « Tu sais jouer à la belotte, toi ? » Elle avait bien du mal à y croire, après tout, elle pouvait difficilement l’imaginer, juste en train de jouer aux cartes. « Laisse tomber le poker, j’te mettrai la pâté et c’est moi qui déciderai de tout après. » Parce qu’à défaut de ne pas savoir jouer à la belotte, elle savait jouer au poker et elle était assez douée, ce qui n’était pas difficile à concevoir, quand on se disait que ça ressemblait bien à un truc de mecs et qu’Isolde, elle avait toujours tout fait pour battre les hommes sur leur propre terrain, comme s’il en dépendait de son honneur. De toute façon, Isolde, elle préférait qu’ils prennent toutes les décisions ensemble cette fois. Que ce soit pour le prénom, la couleur de la chambre, ou même quel nom de famille lui donner à ce bébé, après tout, elle y avait passé un temps fou à y réfléchir pour Clara, probablement plus que le Cesare de l’époque n’avait pu s’en douter. « Okay, Saddler, alors. » Elle se disait que de toute façon, y aurait bien un moment où ils demanderaient pourquoi ils avaient le nom de leur mère alors que les autres gamins de l’école avaient celui de leur père, puisque c’était ce qui se faisait normalement. Indéniablement, y aurait forcément des questions sur la famille, auxquelles ils auraient bien du mal à répondre, Cesare et elle. « Désolée, j’aurai pas dû demander ça, c’était idiot. » Elle n’avait surtout pas voulu ramener à lui des souvenirs négatifs, certainement pas maintenant, alors qu’ils étaient juste heureux, tous les deux, avec cette famille qu’ils construisaient. « Peut-être que j’ai vraiment une commotion cérébrale. » Elle laissa échapper un léger rire, comme si une telle perspective pouvait être drôle, mais c’était lui, qui avait dit plus tôt qu’elle avait pris un mauvais coup sur la tête, juste à cause de ce qu’elle racontait. Dans le fond, elle savait que sa tête allait très bien, que tout allait très bien.
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MessageSujet: Re: (cesare), our hearts march to the same beat.   (cesare), our hearts march to the same beat. - Page 2 Icon_minitimeDim 5 Mar 2017 - 2:39



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ISOLDE SADDLER & CESARE DEMAGGIO

Cesare bien trop souvent, il n’savait pas quoi faire avec tout ce qu’il avait dans la tête : ses souvenirs, ses songes sur le présent, ses pensées, ses convictions, ou même ses envies. Il était un mélange trop complexe, entre un passé bien précis, et un présent qui s’avérait être un saut dans le vide, dans lequel il n’savait pas s’il s’était perdu, ou trouvé d’une façon totalement surprenante. N’avait-il plus rien du chasseur qu’il avait été pendant vingt-cinq ans ? N’était-il plus Cesare DeMaggio, le fils de ses parents, le frère d’Aria, le jeune homme qui s’était cru si profondément inscrit dans l’héritage des siens ? C’avait été une chose, de cuisiner un plat mexicain en se disant que ça pouvait être ça aussi, la valise qu’il transportait avec lui dans sa vie, grâce à ses parents. Grâce – ouais, quelques talents culinaires seraient bien la seule chose qu’il pourrait juger bénéfique à sa vie ; quoique, si quelqu’un devait débarquer dans la maison pour tenter quoique ce soit, Cesare savait au moins qu’il pourrait se défendre, défendre Clara et Isolde. Mais il semblait que quoiqu’il advienne, il n’était jamais là au bon endroit, au bon moment ; et que la menace quelle qu’elle soit, finissait toujours par déborder sur leurs vies : preuve en étaient pour aujourd’hui, les marques qu’Isolde essayait de minimiser, et qui pourtant marquaient son visage. Définitivement, beaucoup de gens qui la croiseraient dans les temps à venir, bondiraient volontiers sur l’hypothèse de la femme battue, bien plus que sur la possibilité qu’Isolde Saddler se soit battue avec une autre femme à cause d’histoires de mutants rebelles qui se soulevaient contre l’autorité de leur leader. Dans cette nouvelle vie, alors, le brun se retrouvait plus souvent à s’interroger sur c’qu’il faisait, plus qu’à vraiment savoir quelle destination il suivait : même pour leur mariage, à Isolde et lui, aussi évidente était l’envie même après chaque conflit créé autour de l’organisation, y’avait toujours une part de lui qui se demandait c’que ça pouvait bien faire. Ce qui viendrait après : est-c’que ça rendrait quoique ce soit plus facile ? Et qu’est-ce qui était censé devenir plus facile ? Au fond, Cesare il serait toujours celui qu’il avait été jusque-là – son père serait toujours Rafael, qui pouvait tout aussi aisément le poignarder par pulsion que venir des mois plus tard, d’un air penaud sur son lieu de travail, comme si ça pouvait changer quoi que ce soit.

Le passé et le futur, même avec tout ce temps passé au côté d’Isolde, maintenant, Cesare il n’savait quand même pas quoi en faire. Dans certains domaines, du moins. Parce que tout autant qu’il avait eu la trouille, qu’il avait été plein de doutes en apprenant pour la première grossesse d’Isolde, maintenant, c’était une autre histoire. Etait-il censé encore s’poser les mêmes questions, se demander s’il serait un bon père, comme si ça pouvait avoir le moindre sens, qu’il s’en sorte avec Clara, mais rate tout avec ce nouveau bébé qui n’était encore qu’une toute petite idée, dans le ventre de la jeune femme ? Après toutes les conneries qu’il avait faites vis-à-vis d’une Clara même pas née, après toutes les étapes qu’il avait manquées, le DeMaggio n’pouvait certainement pas envisager un tournant de ces neuf prochains mois, qui pourrait expliquer qu’il ne soit pas là, à se plier en quatre pour réécrire l’histoire de leurs souvenirs. Ils avaient fait des erreurs pour Clara, et rien n’pourrait jamais effacer la culpabilité lancinante qu’ils ressentaient, tous les deux, sans se le dire explicitement, sans en avoir parlé correctement – parce qu’à quoi bon ? Mais dans le concret, le réel de la vie de tous les jours, ils faisaient mieux, et Clara aujourd’hui ne semblait pas avoir démarré son existence sur les neuf mois qu’elle avait passés en tant que fœtus. « Bien sûr que j’sais jouer à la belotte. Et probablement à tous les jeux de cartes imaginés et créés par l’être humain. » il dut bien admettre, haussant les épaules comme si c’était normal : dans un monde comme le sien, il avait fallu qu’il sache s’adapter. Parfois, il avait juste joué aux cartes avec ses ‘collègues hunters’ en attendant un job, ou quand ils étaient en planque. Il avait aussi joué aux cartes avec sa sœur, souvent ; y’avait eu des époques où ç’avait été leur seule occupation. Et même seulement quelques mois avant la mort d’Aria, encore, ç’avait été la seule chose qui avait eu du sens pour eux deux ; le moment paisible où ils renouaient lentement mais sûrement les liens, plutôt que de se disputer. C’n’était pas compliqué, d’avoir un jeu de cartes, contrairement à tous les autres biens de consommation de la société actuelle. « C’est pour ça que j’sais très bien que tu devrais vraiment pas partir ambitieuse comme ça, à l’idée de faire une partie de poker avec moi. » qui d’eux deux savait le mieux mentir, bluffer ? Malgré le ricanement qu’il eut, peut-être bien que ç’avait des réminiscences pas très agréables, vis-à-vis de leur passé commun. Un passé commun qui avait beaucoup à voir avec son fameux nom à lui, ce patronyme qui n’avait que trop souvent exercé un genre de toute puissance sur eux deux. Ou peut-être était-ce un sentiment qu’il était le seul à porter ; pourtant, un dégoût qu’il n’était pas prêt d’arrêter d’éprouver, certainement pas en plein mois de février. Etait-il censé oublier que Kingsley Moren, Artur Kovalainen, et chacun des autres hunters qui avaient plus ou moins directement menacé sa vie, et la vie d’Aria pendant des mois, avaient été envoyés par des DeMaggio ? Leurs propres parents, porteurs de ce nom qui avait été censé tant signifier. Pendant combien d’années avait-on lavé le cerveau de Cesare, à lui faire entendre, gober, digérer que rien n’importait plus que le sang, le patronyme sacré dont les racines impérieuses remontaient si loin, dans les terres du monde qui leur devait tant ? Elle n’aurait pas dû demander ça ; et Cesare, tout ce qu’il put répondre à ça, fut un silence, maintenu surtout par ses mâchoires qui se serrèrent douloureusement. Il le connaissait bien, le mélange doux-amer amené par le nom qu’il portait : ç’avait été le nom d’Aria, aussi. Au fond, s’il n’avait pas été un DeMaggio, plein de choses n’se seraient pas passées dans sa vie, et il n’aurait pas rencontré Isolde. On pouvait aller loin au point d’voir les choses comme ça. Mais ce qui était évident, c’était aussi que ce nom était celui de hunters, de génération en génération ; les mêmes hunters qui avaient privé Isolde de son père, de sa meilleure amie, de ses repères. Les mêmes hunters qui avaient brisé la vie de bien plus de gens qu’Isolde elle seule. « Crois-moi, ce serait pas ce dont tu parlerais, si t’avais une commotion. » admit-il, tentant un sourire qui s’avéra plus timide qu’il ne l’aurait voulu. Cesare s’écarta enfin de la jeune femme, alors même qu’il aurait pu jurer que ce serait trop difficile à faire, quelques secondes plus tôt ; il se pencha en direction de la table, pour récupérer le sachet surgelé enroulé dans son torchon, pour le coller à nouveau contre la moitié tuméfiée du visage de sa fiancée. « Pourquoi t’as demandé, alors, si c’était idiot ? » il ne put s’empêcher de demander, après de longues secondes de silence, à force que son esprit parte dans des réflexions qu’il ne maîtrisa pas. Cesare, il en avait presque marre maintenant, de tourner et retourner les mêmes pensées compliquées et indéchiffrables vis-à-vis de sa famille, ou d’un truc aussi stupide que son nom. Les choses, elles auraient pu être beaucoup plus simples, pour sûr ; et quoiqu’il en soit, quel que soit le nom que porterait leurs enfants, ce n’serait certainement pas de la faute d’Isolde.
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(cesare), our hearts march to the same beat.

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