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 (cesare), our hearts march to the same beat.

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Isolde Saddler
Isolde Saddler

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SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
MessageSujet: (cesare), our hearts march to the same beat.   (cesare), our hearts march to the same beat. Icon_minitimeLun 20 Fév 2017 - 3:03


you and me, we belong together.
cesare demaggio & isolde saddler

Ça aurait pu être une bonne journée. C’était ce qu’elle s’était dit Isolde, plus tôt dans la matinée. Elle en avait presque été la première surprise, quand elle avait considéré le résultat du test de grossesse comme une bonne nouvelle. Elle se souvenait encore bien du moment où elle avait eu le résultat pour Clara, là clairement, elle avait eu l’impression qu’il pouvait difficilement pu lui arriver pire. Les circonstances avaient été différentes, sa relation avec Cesare aussi. Aujourd’hui, c’était différent, pourtant ça ressemblait au même genre d’imprévu que celui qui avait entrainé la naissance de Clara. Au moins, cette fois Cesare était là et il n’allait pas apprendre la nouvelle en l’entendant la crier à travers un couloir. Elle n’avait pas la moindre idée de comment elle allait lui annoncer ça, mais ce serait forcément mieux que la première fois. Elle y avait réfléchi une bonne partie de la journée, tantôt avec entrain, d’autre fois un peu angoissée et si elle avait pu juste passer sa journée à penser à ça, les choses auraient été probablement beaucoup plus faciles. Mais non, il avait fallu qu’elle se rende au QG d’Insurgency pour récupérer quelques dossiers et les choses avaient pris une torture qu’elle n’avait pas envisagée. Elle avait fini par quitter Insurgency, définitivement. Fallait croire qu’elle n’était plus la bienvenue dans ce groupe qu’elle avait pourtant fondé. Tant pis pour eux. Elle était enceinte de toute façon, alors est-ce que quitter Insurgency n’était pas la meilleure décision à prendre ? C’était blessant, évidemment de voir que des personnes qu’elle avait considéré comme des amis, des personnes pour qui elle avait pris des risques, pour qui elle avait encaissé bien des tourments, pouvaient si facilement lui tourner le dos. Cesare avait eu raison, fallait croire que la vie semblait bien décidée à lui faire comprendre qu’elle aurait mieux fait de l’écouter, à une époque au lieu de lui gueuler dessus, comme si elle avait besoin de ce genre de preuve, alors même qu’elle se disait déjà souvent que si elle avait agi autrement avec lui  ils auraient pu se retrouver beaucoup plus tôt.

Maintenant, elle avait l’impression de n’avoir été qu’une idiote et d’être en train, peu à peu d’être confrontée aux conséquences de ses actions et ça ressemblait à une bonne claque dans la tronche. Au sens littéral du terme sans doute, parce que même si elle avait eu le dessus sur Demelza, cette connasse s’était pas mal défendue, à en juger les quelques coupures sur la joue, au coin de la lèvre ou juste en dessous de l’œil. En face du miroir, elle en était presque réduite à supplier son propre corps de bien vouloir faire en sorte qu’elle ne se pointe pas avec un œil au-beurre-noir au boulot demain matin. Elle laissa tomber le miroir bien vite en entendant Clara qui réclamait de l’attention derrière elle, elle était allée la chercher plus tôt que prévu à la crèche, sans manquer de prévenir Cesare qu’il n’aurait pas besoin d’y passer, alors autant s’en occuper. De toute évidence, s’occuper de Clara, ce serait toujours mieux que de penser à Insurgency, ou aux fichues convocations qui trainaient encore sur le comptoir de la cuisine, presque comme si elle avait envie qu’elle serve à essuyer le café qui pourrait être renversé. On pourrait se dire qu’elle le faisait exprès, à en juger la tasse de café qu’elle s’était servi en rentrant, qui était posée en plein dessus, comme si y avait pas assez de place ailleurs, ou un lavabo où laisser la vaisselle sale. Cette histoire de recensement faisait, évidemment partie des trucs qui l’agaçaient au plus haut point. Elle ne l’avait jamais voulu, mais bon, elle n’était que maire de la petite ville de Radcliff, c’était pas comme si elle avait eu beaucoup le choix. C’était l’état qui décidait de toute façon, pas elle. Mais ça fallait croire que Demelza elle n’en avait pas franchement conscience. Isolde, elle détestait l’idée qu’on puisse inscrire sur sa carte d’identité qu’elle était une transmutante, mais elle détestait encore plus la possibilité que ça puisse être inscrit dans des trucs officiels concernant Clara. Clara n’était pas dépistée et c’était très bien comme ça. Fallait croire qu’ils auraient la surprise de savoir si leur fille était ou non une transmutante d’ici le mois d’août, au moins, ça leur laissait plus de temps qu’à Cesare. Comme s’il n’avait pas assez de paperasse de prévue en avril et indéniablement, leur mariage c’était plus important qu’un recensement débile, visant à officialiser le fait qu’ils étaient des transmutants. Cette journée aurait vraiment pu être belle et idéale et maintenant, elle n’arrivait plus à penser de façon positive. Au moins, s’occuper de Clara ça lui permettait de penser à autre chose. Mais elle était allée la chercher au beau milieu de l’après-midi, repoussant l’heure de la sieste et les minutes qu’elle grappillait à jouer avec elle repoussait encore la sieste, elle allait se réveiller plus tard de la sieste et ce serait compliqué de la rendormir à l’heure habituelle le soir. Alors elle abdiqua au bout d’un moment, alors que la petite semblait plus épuisée qu’autre chose. La petite endormie, elle était redescendue, s’occupant comme elle pouvait, en s’occupant des chiens, en zappant trente seconde la télé avant de l’éteindre ou en lisant quelques pages d’un bouquin. Finalement elle était remontée jusque dans la chambre pour trouver de quoi dessiner, assise en tailleurs sur le lit, elle réussit à se concentrer sur ce qu’elle faisait assez longtemps pour résister à l’envie tentante de juste passer ses nerfs sur tout et n’importe quoi, jusqu’au moment où elle entendit la porte d’entrée s’ouvrir. Au moins avec Cesare dans le coin, ce serait plus facile de rester calme. Techniquement, elle avait quand même une bonne nouvelle à lui annoncer ; en espérant qu’il voit ça comme une bonne nouvelle lui aussi. Au point où elle en était aujourd’hui, après tout, peut-être qu’elle devrait se présenter à cette éventualité. Elle laissa échapper un léger soupire, en entendant du bruit dans les escaliers, de toute façon, avant de parler de ça, elle ne pourrait pas éviter de parler de Demelza, ne serait-ce que pour expliquer les marques qu’elle avait sur le visage. Fallait vraiment qu’elle fasse chier jusqu’au bout celle-là. « Hey. » Qu’elle balança vaguement, sans lâcher du regard son dessin, alors qu’elle avait deviné qu’il s’approchait. La maison n’était de toute façon pas assez grande pour que ça lui prenne vingt minutes pour la trouver. « Bonne journée ? » Mieux que la sienne, avec un peu de chance, après tout, y avait peu de chance pour qu’une connasse soit venue foutre en l’air ses efforts des derniers mois en poussant au passage ses amis – ou des personne qu’il aurait à tort considéré comme tel – à le traiter comme de la merde. Refermant quand même le carnet qu’elle avait devant elle, elle releva finalement la tête vers lui, le sourcil arqué en attente d’une réponse, parce qu’elle avait quand même envie de savoir si oui ou non, il avait passé une bonne journée.


Dernière édition par Isolde Saddler le Mar 21 Fév 2017 - 0:50, édité 1 fois
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Cesare DeMaggio
Cesare DeMaggio

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MessageSujet: Re: (cesare), our hearts march to the same beat.   (cesare), our hearts march to the same beat. Icon_minitimeLun 20 Fév 2017 - 18:18



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ISOLDE SADDLER & CESARE DEMAGGIO

La vie quotidienne avait une façon presque égoïste de bouffer le temps : Cesare perdait ses pensées dans des gestes mécaniques et répétitifs qui faisaient s’envoler une journée, comme ça, presque sans qu’il n’pense à trop de choses. Le mois du février lui avait quand même plombé l’humeur, entre les réminiscences de l’an dernier, les nouvelles actuelles en ville, la visite de son père au garage, les commémorations de la fête de l’hiver dont tout le monde avait parlé ces dernières semaines, le DeMaggio avait lutté avec nombre de ses démons. Il l’avait fait tout seul, la plupart du temps, happé sur lui-même dans un genre d’humeur maussade qu’il essayait de balayer dans un soupir, à chaque fois qu’on le sollicitait. Pourtant, il s’faisait trahir bien souvent par ce qu’il y avait dans sa tête, quand il était avec Clara par exemple, et que les spectres d’un passé encore bien récent semblaient déborder sur son visage, en des inquiétudes tortionnaires : quand il n’arrivait pas à dormir ces derniers temps, le brun trouvait surtout refuge dans la chambre de Clara, comme pour s’assurer qu’elle était toujours là, comme pour s’assurer que ça pouvait servir à quoique ce soit. Combien de fois avait-il veillé au chevet de sa sœur, se privant lui-même de sommeil sans que ça n’fasse la moindre différence ? Aria ne lui avait pas plus parlé de ses problèmes, Aria ne lui avait pas plus fait confiance pour autant. Aria l’avait quand même trahi, et même maintenant, officiellement plus d’un an plus tard, le jeune homme n’pouvait se battre qu’avec lui-même, et les conclusions qu’il avait dû se faire tout seul. Il fallait qu’il se concentre sur le présent, sur c’qu’il pouvait contrôler, sur ce qui demandait encore son attention : depuis la visite de Rafael sur son lieu de travail, c’était au moins très facile de céder à ces instincts, presque plus par peur que n’importe quoi d’autre. Ça faisait des semaines maintenant, que c’était arrivé, et aucun intrus n’était entré dans la maison pour les attaquer la nuit, aucune menace n’était tombée sur le coin de leurs têtes – mais la méfiance de Cesare n’s’endormait pas. Au contraire, ses nuits étaient plus courtes maintenant, à Cesare, comme si ça devait être un cercle-vicieux le ramenant à la même période, un an plus tôt.  

Il n’y avait rien eu de particulièrement alarmant, dans le message qu’il avait reçu d’Isolde – mais l’humeur générale, ou peut-être la mauvaise période, ou peut-être tout à la fois, avaient poussé Cesare à n’penser qu’à ça, qu’à ça, dès le moment où il le lut. Elle avait tendance à faire ça, après tout, Isolde, diminuer l’importance d’une situation pour qu’il n’s’inquiète pas ; quelque-chose qu’il faisait tout autant. Quelque-chose qu’il trouvait parfaitement con, quand ça venait d’elle ; ils se devaient de s’dire les choses, rien que parce que d’ici deux mois, ils seraient mariés et que ça incluait l’fait d’être honnêtes l’un avec l’autre. Aussi parce qu’ils étaient à Radcliff, la ville des chasseurs, la ville où ils n’étaient que trop connus, que trop détestés – par des hunters, des mutants, tout le monde probablement. Sans s’encombrer des procédures, alors, des horaires qu’il était censé suivre, Cesare avait fini par abandonner tout ce qu’il avait entrepris depuis le début de la journée, promettant de compenser un jour suivant, n’importe quand, pourquoi pas au milieu de la nuit s’il le fallait. Un genre d’attitude qui lui avait valu de perdre pas mal de ses jobs par le passé, ce qui entachait son CV, chose dont il avait eu plus que conscience quand il avait dû le faire, avec la volonté de se trouver un vrai emploi pour subsister aux besoins de Clara, au moins. Mais c’était plus fort que lui ; Cesare n’avait probablement toujours que trop peu du type qui vivait une vie normale, se fondait parfaitement dans le quotidien qui réglait au millimètre près l’existence des autres. Il oublia ses promesses, son job et le monde extérieur bien plus vite qu’il n’fut même capable de faire semblant d’oublier le message d’Isolde, au moment où il passa la porte de la maison. Elle n’était pas là, et Clara non plus ; pas accessible à son champ de vision, du moins, et le brun dut serrer les dents comme un furieux pour s’retenir d’appeler Isolde à travers toute la maison – c’était plus rapide, après tout. Il ne se débarrassa que vaguement de ses affaires, comme s’il devait se préparer à devoir ressortir bien trop tôt - si jamais la jeune femme n’était pas dans la maison ; il entendit pourtant sa voix alors qu’il montait l’escalier. Sur le trajet, Cesare eut un soupir, une pointe de colère montant aussi vite que l’éclair en lui – contre elle, contre lui-même, il ne sut pas vraiment ; qui était le plus en faute, Isolde avec ses messages cryptiques, ou lui qui se devait de vivre dans la paranoïa la plupart du temps, parce qu’il n’faisait confiance à personne dans cette ville ? « Bonne journée ? Qu’est-c’que tu veux dire, bonne journée, pourquoi t’es à la maison ? » il s’retrouva à râler, sans pouvoir se contrôler dès qu’il la vit dans le coin de son champ de vision ; la journée n’avait pas commencé en étant bonne tout court, mais elle avait été normale, jusqu’à ce qu’il semble s’passer tout un tas de trucs desquels il n’avait aucune connaissance. Encore. Et pourtant, ç’avait bel et bien poussé Isolde à venir se retrancher ici, avec Clara. Dans un même mouvement, toujours sans vraiment observer sa fiancée, Cesare vint s’asseoir sur le bord du lit, soufflant enfin, pour pouvoir enlever les chaussures qu’il n’avait même pas pris le temps d’enlever en bas, comme d’habitude. « Tu sais… m’fais pas des coups comme ça quand toute la ville est sur les nerfs, et q- » oui, il avait bel et bien continué de râler ; c’n’était pas le bon mois, pour que l’armée débarque en ville, pour recevoir un courrier de convocation pour que leur fille qui, à à peine plus d’un an, allait être bonne à passer toute une batterie de tests pour être dépistée mutante ou non, ou même pour que Rafael s’mette à développer une conscience, que Cesare soupçonnait d’être à au moins quatre-vingt-quinze pourcent, soit la drogue, soit un épais mensonge censé lui retourner la tête. Mais maintenant, il s’retrouva face à autre chose encore, alors que ses yeux noirs étaient tombés sur le visage d’Isolde – visage qu’il connaissait par cœur, qu’il était bien content de voir tous les matins au réveil, tous les soirs en s’endormant. Et là-… « Qu’est-c’qu’y t’est arrivé ? » l’aspect quasi-anecdotique de la question fut probablement dû à la surprise surtout, alors que déjà sur son faciès fondait une nouvelle vague d’énervement – encore une fois, contre il ne savait qui ; un des prochains cadavres de Radcliff voudrait-il dire comme si c’était normal, même dans cette vie-là.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (cesare), our hearts march to the same beat.   (cesare), our hearts march to the same beat. Icon_minitimeLun 20 Fév 2017 - 20:06


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Y avait des journées où Isolde avait l’impression que rien n’était fait pour aller, ce genre de journée au bout de laquelle elle se disait qu’elle aurait mieux fait de ne pas sortir du lit le matin. Celle-là, elle était encore plus bizarre que les autres. Elle était sortie du lit, pour passer une journée plus ou moins normale, peut-être à s’agacer à chaque fois qu’on lui parlerait de cette histoire de recensement, mais au-delà de là, y avait rien qui avait prédit que la journée serait pire ou mieux qu’une autre. Peut-être qu’elle était un peu plus fatiguée que d’habitude, ce qui pouvait s’expliquer au final, puisqu’apparemment elle était enceinte. Cette nouvelle-là, elle avait propulsé cette journée au statut de bonne journée, excellente journée même, alors que ça lui avait facilement fait oublié tous les petits tracas, même cette histoire de recensement, quand bien même ce bébé, il y passerait probablement dès le jour de sa naissance, tout comme Clara d’ici quelques mois. Maintenant, elle regrettait de ne pas avoir simplement abandonné son travail pour rejoindre Cesare au garage pour lui annoncer la nouvelle avant que le tableau ne vienne s’assombrir. Elle en venait à se demander, pourquoi elle s’était emmerdée à aller chercher des dossiers dans ce maudit château. Des fois, elle se demandait vraiment ce qu’il pouvait lui passer par la tête pour prendre des décisions pareilles. Enfin, si ça n’avait pas été aujourd’hui, ça aurait été dans les jours suivants de toute façon, toujours était-il que ça aurait pu sauver cette journée. Au lieu d’être une bonne journée, avec une bonne nouvelle, ça s’était transformé en une journée pleine de déceptions et une bonne dose de remise en question. Maintenant elle en arrivait à se dire qu’elle avait été la fille la plus conne du monde, au moment où elle avait décidé de lancer Insurgency et que depuis quelques temps, elle ne faisait qu’en payer les conséquences.

Elle aurait dû savoir que ça finirait comme ça, mais non évidemment, avec son égo démesuré et ses assurances bien naïves, elle n’avait pas imaginé une seule seconde que ça pourrait se finir comme ça et évidemment, à l’époque où Cesare l’avait plus ou moins prévenue qu’elle faisait n’importe quoi, elle avait été trop en colère pour l’écouter, nan juste par principe, elle avait probablement eu tendance à faire le contraire de ce qu’il disait. Elle était vraiment idiote et elle savait que c’était loin d’être fini cette histoire. Demelza n’allait pas rester tranquillement dans son coin, elle n’allait pas attendre bien patiemment dans son château, non, elle allait agir et ce qu’elle pourrait faire, ce serait aussi bien sur la conscience de la brune que sur la sienne à Isolde, parce que c’était elle, l’imbécile qui avait tout commencé, elle qui lancé le mouvement, plus d’un an plus tôt. Tout ce qu’Insurgency faisait maintenant, ce serait toujours plus ou moins de sa faute à elle. Elle aurait presque eu envie de se foutre au lit maintenant, pour qu’elle se termine cette journée, même si de toute évidence, contrairement à Clara, elle aurait eu du mal à s’endormir, comme ça au beau milieu de l’après-midi. Probablement que même s’il avait été quatre heure du matin, elle aurait eu du mal à s’endormir, trop hantée par tout ce qui n’avait de cesse de tourner encore et encore dans sa tête depuis qu’elle avait quitté le château d’Insurgency. Pour couronner le tout, il semblait bien qu’elle avait énervé Cesare. « Je suis désolée, je voulais pas t’inquiéter. » En d’autres circonstances, elle lui aurait probablement répondu qu’elle aurait très bien pu rentrer à la maison juste parce qu’elle avait envie de rentrer, qu’elle était un peu fatiguée ou qu’elle se sentait malade. Bref, y avait plein de trucs qui pouvaient expliquer ça, sans que ce soit lié à un drame quelconque. C’était pas plus ou moins ce qu’il avait dit, le soir de la saint-valentin ? De toute façon, elle n’avait même pas le courage d’argumenter ça. Peut-être qu’elle aurait dû être plus précise dans son message. « C’est rien, juste quelques égratignures. J’me suis battu avec une fille … J’suis moins abîmée qu’elle. » Elle laissa échapper un léger un léger ricanement, plus ironique d’autre chose, quand bien même c’était vrai, elle frappait plus fort que Demelza, bien entendu. Elle baissa finalement les vers ses doigts, comme s’ils pouvaient avoir quelque chose d’intéressant. « J’ai pas réussi à retourner bosser après, j’avais pas la tête à ça. C’est juste que j’ai l’impression de foirer les trois quarts des trucs que j’essaie d’accomplir en ce moment … »  Déjà avec cette histoire de recensement, qu’elle avait accepté et qu’elle était allée dire à tout le monde que c’était pas un problème, alors même qu’elle n’en pensait pas un mot, avant ça y avait eu Aldrich, maintenant Insurgency. C’était comme si elle se réveillait en se prenant une bonne claque dans la gueule. « C’est Insurgency, j’ai laissé tomber … Enfin, ils m’ont plus ou moins, dégagée. » Plus ou moins. Fallait croire qu’y avait encore une partie d’elle qui se continuait à se dire qu’elle était partie d’elle-même, alors que dans les faits, ils lui avaient bien fait comprendre qu’ils ne voulaient plus d’elle dans le coin.


Dernière édition par Isolde Saddler le Mar 21 Fév 2017 - 1:46, édité 1 fois
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (cesare), our hearts march to the same beat.   (cesare), our hearts march to the same beat. Icon_minitimeMar 21 Fév 2017 - 0:27



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Ce n’était pas bien compliqué, de remonter sur l’année, de lentement mais sûrement chercher chaque souvenir qui pouvait être lié au temps qui passait. Cesare n’aimait pas encore particulièrement le faire, quand en février il se rappelait qu’un an plus tôt, il venait tout juste de perdre Aria, qu’il avait été paumé à en perdre la raison, à en devenir un monstre qui doutait bien d’avoir quoique ce soit d’autre à perdre. C’n’était que lentement mais sûrement, que la vie se refaisait à partir de là, et quand bien même il aurait juré qu’il nageait dans le bonheur depuis toute sa vie déjà, ça ne faisait pas si longtemps que ça. Il se souvenait, de la naissance d’Insurgency, de la fête des Fondateurs, de quand il était venu chez Isolde, les entrailles enserrées par l’inquiétude d’avoir appelé, appelé dans le vent le numéro de téléphone d’Aria. Elle avait fini par l’appeler en retour. Ce jour-là, au moins. Et tout autant qu’il s’était cru parano à c’t’époque-là, quelques mois plus tard, les circonstances lui avaient prouvé qu’il avait eu raison, au moins d’s’inquiéter. Ouais, Cesare il avait appris à la dure certaines choses ; il savait que c’n’était pas forcément mauvais, de s’méfier des autres comme de la peste. Un mec qu’on croisait dans la rue, et qui pouvait s’avérer être le type avec lequel Aria s’apprêtait à plier bagages, par exemple. La rousse avec laquelle on survivait tant bien que mal dans des circonstances risquées, la rousse à qui on sauvait la vie, pour que son frère quelques semaines plus tard, ne tue Aria. Les transmutants qui avaient soi-disant tant besoin d’être défendus, mais qui d’un claquement de doigts pouvaient s’avérer être aussi dangereux que les hunters au milieu desquels il avait grandis. Son père, sa mère, sa cousine, sa propre sœur, des amis, des amours, des inconnus – Cesare, il connaissait la trahison ; c’était probablement pour ça qu’il avait été si virulent dès qu’il avait su qu’Isolde lui avait caché ne serait-ce qu’une chose, aussi légitime soit-elle. Ouais, ça n’aurait pas été dans son droit de lui dire qu’Anthea était vivante ; ç’avait juste été une infime pièce dans un grand puzzle qui lui avait tant coûté, tant brisé le cœur, tant essuyé l’âme. Probablement que la dernière personne qui mériterait qu’il dise quoique ce soit, c’était Isolde elle-même ; il l’avait trahie, lui aussi, il lui avait menti, il l’avait blessée, et il avait toujours fait tout c’qui était humainement en son pouvoir pour réparer chaque dommage qu’il avait causé. C’n’était pas compliqué, non, de remonter dans le temps, d’faire un genre d’introspection à la recherche du désastre encore très récent : heureusement, depuis, Isolde et lui avaient eu le privilège, la joie, le droit de goûter à d’autres choses. Et lentement mais sûrement, lui, il voulait croire que ça leur permettait peu à peu de tourner les pages de chaque douloureuse expérience. Peut-être que d’ici le moins prochain, Cesare souffrirait moins à se projeter un an en arrière. Ou peut-être que ça prendrait plus de temps. Probablement que c’qui devrait le plus importer, c’est qu’il n’ait pas peur de l’avenir, de chaque moment qui pouvait passer comme un tant soit peu imprévu. Dès qu’il vit Isolde, le brun ne manqua pas de s’dire qu’il était bien con, quand même, d’avoir peur de chaque message qui pouvait avoir l’air un tant soit peu compliqué à interpréter. Pourquoi fallait-il qu’il soit comme ça ?

La réplique d’Isolde fut inhabituelle, elle, et ne manqua pas de lui faire serrer les dents : en d’autres circonstances, elle aurait répondu sans l’ombre d’un doute, et il aurait bien dû admettre qu’elle avait raison, au moins jusqu’à un certain degré. Voilà des mois que rien dans les événements qui se précipitaient dans leurs vies, ne laissaient entendre que leur sécurité soit en danger. Rien de direct, du moins. Mais Cesare, il avait quand même conscience des tensions grandissantes, du problème que pouvait représenter ce recensement des mutants, de la place d’Isolde en tant que maire, de son père, sa cousine, n’importe qui en ville qui pouvait s’avérer être un hunter. Il avait vu, côtoyé et fait partie de la face la plus noire du monde ; forcément qu’il continuerait toujours de s’en méfier. Il n’pouvait pas s’excuser pour ça, il n’pouvait pas s’excuser pour haïr le monde qui lui avait pourri la vie, lui avait pris sa sœur sans crier gare, et gardait cet aspect complexe et imprévisible. Et probablement qu’il ne devrait pas, d’toute façon : une leçon cruelle qu’Isolde avait apprise, en perdant son père, sa meilleure amie, Aldrich. « Faut croire que j’ai encore du travail à faire. Sur le stress… » il remarqua, plus comme une anecdote que comme quelque-chose sur quoi il travaillerait vraiment : pas même une thérapie, à Radcliff, ne pourrait l’aider. C’était Radcliff. Et c’était trop tôt : s’il acceptait de rester, c’était pour elle ; si elle voulait rester, en étant avec lui, fallait que ce soit en acceptant tout ça. Il fallait qu’ils se satisfassent de ça, au lieu de chercher autre chose. « Le prends pas mal, mais j’m’en fous un peu de combien t’as amoché l’autre… » il se retrouva à grogner aux répliques d’Isolde, se rapprochant d’elle avant qu’elle n’ait pu finir son explication ; au moins, il pouvait toujours prétendre à être un expert dans le domaine des blessures superficielles comme ça, des bleus dans la gueule ou autre part qu’il fallait au moins maîtriser et surveiller un peu. « T’as mis quelque-chose dessus ? T’as mal quelque part ? » hissant sa main vers le visage d’Isolde, Cesare eut une caresse pour le contour épargné de sa mâchoire, avant qu’il ne laisse son pouce venir dessiner le tracé de la lèvre inférieure de la blonde. C’est Insurgency. Cesare prit une inspiration, serra les dents pour s’empêcher tout plein de choses : il n’avait pas envie de se targuer d’avoir eu raison une nouvelle fois, sur la nature humaine, la hargne qui envahissait les rues de Radcliff, la façon dont les circonstances pouvaient enfler et déborder. Non, il soupira, trop familier avec le sentiment de trahison, de déception, pour savoir que ça faisait un mal de chien : « Qu’est-c’qu’y s’est passé ? » demanda-t-il, dans ce qui n’était pas trop un effort, au fond : il s’en foutait d’Insurgency, ouais, surtout s’ils avaient bel et bien dégagé Isolde – mais il se préoccupait d’elle. Il voulait tout savoir, de ce qui lui torturait l’esprit, ce qui la blessait, ce qui l’inquiétait. Comme quoi, peut-être avait-il eu raison, de s’inquiéter au moins un peu ; quelque-chose allait mal chez Isolde, et il n’aurait jamais voulu la laisser toute seule.
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Isolde Saddler
Isolde Saddler

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MessageSujet: Re: (cesare), our hearts march to the same beat.   (cesare), our hearts march to the same beat. Icon_minitimeMar 21 Fév 2017 - 1:45


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Elle avait été en colère Isolde, plus d’un an plus tôt, quand elle avait fondé Insurgency. Plus que ça, elle avait été complètement désespérée, alors que plus rien ne tournait droit, dans sa vie, au sein de la police ou dans les rues de Radcliff. Elle avait pensé que c’était essentiel de faire quelque chose, que les hunters étaient dangereux et qu’il fallait les arrêter. Elle le pensait encore aujourd’hui, ils étaient dangereux, mais elle n’était plus certaine que la solution évidente qu’elle avait eue l’an passé soit la bonne. Peut-être bien que le fait de se retrouver devant Rafael DeMaggio avait grandement aidée à ne plus voir les choses de la même façon. Ça aurait dû être simple, de juste s’en débarrasser comme si ça n’avait pas d’importance, comme si c’était juste, après tout ce qu’il avait pu lui faire et pourtant, elle n’avait rien fait. Au-delà de ça, y avait Clara, y avait Cesare qui lui permettaient de voir les choses de façon beaucoup plus posée et réfléchie qu’à l’époque où elle n’avait pas eu grand-chose à perdre, à part un bébé dont elle n’était pas sûre de vouloir, un bébé qu’elle aurait même juré vouloir voir disparaitre de ses entrailles à un moment. Tout était différent aujourd’hui, si bien que ce n’était pas compliqué d’admettre qu’Insurgency avait été une erreur, peut-être que ça faisait un moment qu’elle le pensait sans oser le dire, peut-être que c’était pour ça qu’elle avait choisi la mairie, quitte à laisser de côté ce groupe. Elle ne savait pas trop, mais sa fierté l’avait toujours poussée à ne pas réfléchir plus que ça à tout ça. Aujourd’hui, ça semblait évident pourtant. Elle avait commis des erreurs et maintenant, ça échappait complètement à son contrôle. Elle le sentait Isolde, qu’à l’avenir, les choses allaient être de pire en pire concernant Insurgency et elle n’avait aucune idée de comment faire pour arrêter tout ça.

C’était elle qui avait tout commencé pourtant, alors ça aurait dû être à elle de tout arrêter, mais comment ? Elle n’allait pas tuer Demelza, elle n’allait pas non plus balancer chacun des membres restés à ses côtés à la police, ils étaient fou de rage ces transmutants, assez pour s’en prendre à ceux qui viendraient pour les arrêter. Son objectif pendant des années, ça avait été d’essayer de prouver aux autres que les transmutants n’étaient pas obligatoirement dangereux, mais après, elle avait perdu ses amis et elle avait vu trop d’horreurs pour juste se concentrer là-dessus. Maintenant elle savait que peut-être que ce serait d’une façon indirect, mais elle allait faire l’exact opposé, laisser Demelza agir à sa guise, ça allait vite prouver au reste du monde que les transmutants étaient dangereux. Peut-être qu’elle l’avait fait aussi à une époque, au début d’Insurgency, au lieu de plaider sa cause, elle l’avait complètement démolie et maintenant, y avait peut-être plus rien qui pourrait les sauver les transmutants. Entre le fichage débile et Demelza qui n’allait pas tarder à foutre la merde partout, elle ne savait pas ce qu’elle pouvait faire Isolde. Tout ce qu’elle avait fait pour aujourd’hui, ça avait été rentrer chez elle et attendre Cesare, avec la volonté de venir rechercher le réconfort auprès de son fiancé, définitivement pas le truc qui allait sauver le monde ; ça la sauverait elle en tout cas. « Peut-être que je devrais apprendre à mettre un peu plus de détails dans mes messages. » Elle aurait pu l’appeler sinon, ça aurait été plus simple pour expliquer la situation qu’en tapant un message. Sur le coup, elle n’avait pas forcément réfléchi à tout ça, elle n’avait pas réfléchi à grand-chose, sans doute. « Ça prouve au moins que je suis toujours plus forte. » Qu’elle ne put s’empêcher de répondre, peut-être plus pour elle que pour lui, comme si elle pouvait au moins se dire qu’elle avait au moins encore ça, une maigre victoire sur Demelza, mais une victoire quand même. « De l’eau. » Ouais, juste de l’eau, vite fait en rentrant avant de retourner s’occuper de Clara parce que c’était plus important et après, elle avait plus ou moins oublié. « Ça va, c’qui m’inquiète le plus c’est que mon œil vire au cocard. » Si elle devait se pointer avec ce genre de blessures au boulot avec des blessures bien visibles, on allait penser qu’elle était battue par son mec, parce que c’était la conclusion hâtive qui effleurait si facilement l’esprit et clairement, elle ne voulait pas que les gens pensent ça. Elle avait déjà été obligée de le préciser à la crèche, quand on l’avait regardé l’air inquiet. « J’ai rien fait pour Aldrich et puis y a cette histoire de recensement, ça donne l’impression que j’approuve tout ça. Ça leur a pas plu. Apparemment, je l’ai ai trahis. » De son point de vu à elle, c’était plutôt le contraire. « T’avais raison, Insurgency, ça a jamais été moi, mais eux, c’était cette Isolde-là qu’ils ont choisi de suivre, pas celle que j’suis maintenant. » Ou celle qu’elle avait été avant que sa vie prenne ce tournant tout particulier qui l’avait poussée à croire en Insurgency.  Elle avait été idiote, elle avait commis une erreur et maintenant y avait rien qu’elle puisse faire pour réparer ses torts.  
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (cesare), our hearts march to the same beat.   (cesare), our hearts march to the same beat. Icon_minitimeMar 21 Fév 2017 - 3:09



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C’était un euphémisme que de dire que leur histoire à tous les deux, elle avait été compliquée. Ils avaient eu tellement de moments parfaits, de hauts très hauts durant lesquels Cesare avait volontiers oublié le monde, zappé tout ce qui avait alourdi son âme pendant tant d’années par le passé, et cru en un avenir où il pourrait être tout et n’importe quoi. C’n’était pas des sentiments qui ne duraient que depuis quelques mois, depuis le quotidien salvateur qu’ils avaient tous les deux, autour de cette maison, de leur famille, de ces jobs qui faisaient leur existence. Non, c’était plus ancien que ça évidemment ; dès le moment où Isolde était devenue plus – quand elle avait commencé à le faire sourire si naturellement, quand elle s’était fait tout un cocon dans son esprit, une place dans son cœur. Et une fois qu’elle s’était fait son chez-elle, qu’elle était devenue une part entière de lui, rien n’avait pu enclencher le processus inverse : il en avait l’intime conviction maintenant. La hargne, la rancœur, la froideur, le regret, la culpabilité ; tout ça avait assombri leurs jugements pendant bien longtemps, mais ça n’avait jamais défait le lien qu’ils avaient eu. Malheureusement, peut-être ; c’était du moins ce qu’aurait juré la Isolde qui l’avait haï pendant tant de temps pour ce qu’il avait fait. Lui, il avait été celui qui avait été dans une base militaire avec elle, à suivre aveuglément ses idées à elle juste pour la protéger ; il avait été celui qui avait subi chaque reproche légitime, sans vraiment avoir l’espoir que ça n’change quelque-chose. Il n’avait pas eu l’audace de s’dire que c’était juste des couches de colère qui les séparait, de la rage qui finirait par devenir de moins en moins importante, permettant à Isolde de remonter à la surface, et à eux deux de vivre à nouveau : il l’aurait mérité, qu’elle le déteste pour toujours, qu’elle se détache complètement de lui, avec l’assurance que d’toute manière, il n’avait jamais rien amené de positif à son existence. Il avait amené Insurgency, il le savait, il l’avait toujours su ; et sûrement que ça expliquait que ça n’ait plus le moindre sens, maintenant. Parce que pour une raison ou une autre, parce qu’elle était folle, amoureuse, ou parce qu’ils étaient plus forts que ça, Isolde ne le haïssait plus. Elle n’était plus en colère contre lui, elle ne voulait plus prendre les armes pour défendre son cœur et son âme contre qui que ce soit – contre lui surtout. Ils avaient subsisté pendant des mois et des mois, survécu avec des miettes d’espérance, sous des gravats de catastrophes et de douleur ; et en un an, ouais, on pouvait l’dire, qu’ils avaient bien changé.

Est-c’qu’il était surpris, alors, Cesare, de la tournure des choses, des nouvelles qui venaient de tomber de la bouche d’Isolde ? Non, il n’avait pas compté les jours jusqu’à ce qu’Isolde se prenne le retour de flammes de ce qu’elle avait créé. Il n’avait pas eu envie d’avoir raison : il avait déjà eu tort dans sa vie, pendant tout c’temps où il avait cru que les transmutants n’étaient pas humains. Il l’avait découvert, il avait été heureux de l’découvrir, et ç’avait réécrit toute sa vie depuis. Mais transmutant ou juste ‘normal’, fallait croire qu’y’avait quelque-chose de vicieux quand même, dans la nature humaine. Il ne put s’empêcher de prendre une inspiration, Cesare, en observant Isolde, ses doigts venant repousser une mèche de ses cheveux derrière son oreille : « Je sais. » il ne put s’empêcher de lâcher, lorsqu’elle admit qu’il avait eu raison ; sur ça, au moins sur ça, il savait qu’y’avait jamais eu le moindre doute, et il voulait s’en targuer pour le restant de ses jours. C’était pour ça qu’il l’avait aimée, pour ça qu’il voulait l’épouser, pour ça qu’elle était Isolde ; « J’suis désolé, c’est probablement… la seule chose dont j’vais m’targuer d’avoir raison, pour… toute ma vie, sans doute. » il se plaisait à avoir raison sur elle, au moins ; il aimait savoir qu’il la connaissait, que même si ç’avait été compliqué leur histoire, quand il avait su pourquoi c’était elle, pourquoi il l’aimait, pourquoi elle avait redéfini toute une part de son être comme si c’était la chose la plus normale, il avait eu raison. Et malgré le sourire, la petite pointe d’orgueil, Cesare reprit bien assez vite son sérieux, sa main glissant dans la nuque d’Isolde, son regard s’accrochant à ses prunelles dans le silence, le temps qu’il cherche ses mots. « C’qui se passe, maintenant… C’est pas ta faute. » en un an, beaucoup de choses pouvaient changer, n’en étaient-ils pas la preuve ? « Tu pouvais pas… prévoir, quoique ce soit. » après tout, probablement que tout c’qu’elle aurait voulu, à la base, c’était lui en coller une ; peut-être aurait-elle dû dès le premier soir déjà, et les choses auraient été différentes. Peut-être aurait-il dû expliquer plus tôt, ou peut-être que la rage avait été si incandescente en Isolde sur l’instant même, que ça n’aurait pas fait de différence. « J’te laisserai plus jamais… t’sentir comme ça. » qu’il promit, en serrant la main gauche d’Isolde dans la sienne, son pouce caressant les doigts d’Isolde, jusqu’à ce qu’il sente le contact de la bague qu’elle avait au doigt. Cette erreur qu’Isolde avait pu commettre, il avait été là aussi, il y avait sa part de responsabilité, directe ou indirecte. Et même au-delà de ça, il allait l’épouser, avec l’envie, le désir, le serment de passer chaque jour à ses côtés, de combattre chaque bataille à ses côtés ; si ça devait inclure Insurgency, ça inclurait Insurgency sans l’ombre d’un doute. « On devrait aller dans la cuisine. Mettre de la glace… Tu vas définitivement avoir un cocard, avec juste de l’eau. » il avait vraiment un humour mal placé au niveau timing, Cesare, ne souriant qu’avec lui-même, avant de reprendre un air sérieux, inquiet en observant chaque détail de son visage. Isolde et lui, quand c’était comme ça, ils avaient toujours eu pour habitude, aussi, de bondir en première ligne : après la mort d’Aria, il avait débarqué dans la maison de ses parents, chez Moira Kovalainen sans réfléchir, sans penser, sans soupeser. Elle avait fait pareil, après Anthea. Ils avaient manqué d’y laisser leur peau ou leurs âmes, dans ces endroits-là ; pourtant, encore aujourd’hui, ça demandait tout c’qu’il avait d’humain, à Cesare, pour n’penser qu’à Isolde, ne se focaliser que sur Isolde, quand y’avait quelqu’un, là-dehors, qui pouvait impunément laisser de telles marques sur son visage.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (cesare), our hearts march to the same beat.   (cesare), our hearts march to the same beat. Icon_minitimeMar 21 Fév 2017 - 13:37


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Quand elle avait fondé Insurgency, Isolde, elle s’était dit que c’était la meilleure chose à faire, la seule chose même, alors qu’elle avait eu à l’époque trop de rancœur, trop de colère et trop de chagrin en elle. Ça avait été Cesare qui avait tué ses amis, la trahissant au passage et brisant son cœur, ça avait été le souvenir encore trop frais de la mort de son père, lui qui avait été tué par un hunter, alors qu’il n’avait été qu’un être humain. Y avait eu d’autres trucs, comme l’incendie des Hodgins et toute la vérité vraiment dégueulasse qui en découlait, ces hunters qui avaient tués des innocents pour faire porter le chapeau aux transmutants et après tuer la première venue sur la place publique, comme si c’était normal. Elle avait eu l’impression d’être plongée en plein cauchemar et persuadée que si personne ne faisait rien, les choses n’allaient pas changer. Elle s’était dit qu’elle préférait se battre plutôt que de rester les bras croisés à attendre que les hunters viennent la chercher. Comment aurait-elle pu se dire quelques temps après le début d’Insurgency, qu’elle avait tort, alors qu’y avait un hunter qui n’avait pas hésité à lui tirer dessus, bien qu’elle soit enceinte et qu’elle n’était venue, qu’en tant que flic, interrogé une fille ? Il n’avait pas su qu’elle était transmutante, ou leader d’Insurgency. Elle avait été flic, rien de plus à ce moment-là et ce type il était venu tuer une fille qui avait déjà, échappé de peu à la mort. Ça avait évidemment participé à la conforter dans ses idées. Et puis y avait eu cette histoire de laboratoire qui capturait des transmutants pour faire des expérimentations illégales sur eux. C’était compliqué, avec tout ça de juste rester dans son coin à se dire que de toute façon, y avait rien à faire. Isolde, elle avait voulu faire quelque chose et Insurgency, ça avait été sa solution.

Mais aujourd’hui, elle ne savait pas ce qu’elle avait accompli. Ouais, elle avait fait comprendre à bien du monde qu’une innocente avait été tuée pour un crime commis par les hunters. Elle avait sauvé cette fille à l’hôpital, même si elle s’était pris une balle dans la jambe pour ça et grâce à Insurgency, les mutants enfermés dans ce laboratoire étaient sauvés maintenant. Mais elle avait blessé des gens quand elle avait fait explosé la mairie et combien étaient morts à la fête de l’hiver l’an dernier ? C’était pas de sa faute, c’était pas elle, c’était pas Insurgency, mais des gens étaient morts et y avait une partie d’elle qui ne pouvait pas s’empêcher de culpabiliser pour ça. Elle n’aurait rien pu faire de toute façon, alors même qu’elle avait été elle-même coincée dans un labyrinthe et qu’elle avait cru à un moment qu’elle allait mourir asphyxiée. Maintenant, elle savait qu’insurgency allait être dangereux, qu’ils allaient causer du tort à des gens qui n’avaient rien fait et elle ne pouvait pas s’empêcher de se dire que c’était au moins un peu, à cause d’elle. « J’suppose que t’auras bien raison. Tu m’connais mieux que j’me connais moi-même. » Elle avait été pleine d’assurance Isolde, persuadée de toujours savoir ce qu’elle faisait et elle avait bien dû lui dire à Cesare à une époque, qu’il ne savait rien d’elle. Elle avait eu tort, il la connaissait mieux que personne et si elle l’avait écouté, des mois et des mois plus tôt, elle n’en serait pas là aujourd’hui. « C’est moi qui les ai rassemblés, quoi qu’ils fassent maintenant, ce sera à cause de moi. » Sans elle, y aurait peut-être pas eu d’Insurgency et si un autre groupe avait vu le jour, au moins, elle n’en aurait pas été celle qui avait tout commencé. « J’aurai au moins pu réfléchir un peu plus aux conséquences. » Mais elle avait été complètement aveuglée par tout ce qu’elle avait ressenti à cette période, la rage et tout ce qui allait avec. « Merci. Tu pourras te vanter d’avoir sauvé le monde de la folie de ta femme. » Sa femme, parce que dans deux mois, ils seraient mariés et peut-être que ça faisait partie des choses qu’on lui reprochait maintenant, de passer plus de temps à s’occuper de sa petite vie, plutôt que des autres et elle, elle était certaine qu’elle avait bien le droit de s’en occuper, de sa vie à elle, de sa famille et de tout le bonheur que ça pouvait lui apporter. « Ouais, j’me doutais bien que l’eau ce serai pas suffisant. » Pourtant elle n’avait rien fait de plus et elle pourrait bien dire qu’elle n’avait pas eu le temps à cause de Clara, ça faisait quand même un moment que la petite était au lit. « J’ai pas envie que demain, les gens s’mettent à penser qu’tu m’bats. » Parce que c’était pas Cesare, évidemment, mais les gens auraient plus facilement tendance à se dire que son fiancé la battait, plutôt que d’imaginer qu’elle s’était pris la tête avec une autre fille. Elle se leva finalement du lit, sa main encore dans celle de Cesare. C’était peut-être sa nouvelle résolution, toujours écouter Cesare et pas seulement parce qu’il allait être son mari, mais parce qu’il avait toujours raison de toute évidence. Alors mieux valait s’occuper de ces quelques plaies maintenant, après tout peut-être que si elle l’avait écouté le soir de la mort d’Anthea, toutes les petites blessures qu’elle avait eue et qu’elle avait jugée sans importance, n’auraient pas fini par lui faire un mal de chien. Toujours écouter Cesare, ça semblait définitivement être la meilleure idée qui soit.  
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (cesare), our hearts march to the same beat.   (cesare), our hearts march to the same beat. Icon_minitimeMer 22 Fév 2017 - 2:02



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Il n’était pas doué, Cesare, pour gérer la culpabilité ; il en trainait encore une bonne quantité, de la sienne à lui, à juste raison s’disait-il. Il savait s’enterrer sous celle-ci, s’laisser bouffer par celle-ci, et se faire réduire à néant chaque espoir par celle-ci. Il savait très bien c’que ça faisait, de regarder sur le passé en sentant une horrible sensation nouer ses entrailles ; tout autant qu’il avait su, dans les moments clairvoyants, c’que ça pouvait coûter de n’écouter que la hargne et la colère. S’il n’était pas un type éternellement solitaire, probablement qu’il aurait aussi lui-même fondé des groupes tous les deux jours, aveuglé par tous les sentiments hargneux qui avaient été les bases de son être, pendant si longtemps. N’était-ce pas pour ça, dans un genre de cercle-vicieux se répétant à l’infini, génération après génération, que Cesare s’retrouvait aujourd’hui à avoir été un hunter pendant vingt ans de sa vie ? Parfois, quand il plongeait dans ses songes à la recherche de quelque-chose, quoique ce soit d’un tant soit peu positif connecté au nom qu’il portait, il s’demandait si vraiment, son arrière-grand-père, ou plus loin encore, avait vraiment été un homme comme celui qui l’avait éduqué. Avait-ce été clair, net et précis pour tous, que la chasse était tout ce qui importait, tout ce qui avait du sens, tout ce qui donnait une dimension à la vie elle-même ? Est-c’qu’au moins un de ses ancêtres avait ressenti le moindre doute, la moindre culpabilité sur leur vie passée, au moment de pousser leur dernier soupir ? Depuis qu’il avait été confronté à son père, Cesare, il n’savait plus quoi penser. Il n’avait jamais prétendu pouvoir lire en Rafael comme il avait lu en les autres humains ; peut-être était-ce parce que son père avait toujours été dépossédé de son âme, de toute conscience et de tous les sentiments, si propres à la race humaine. Le sarcasme et la rancœur auraient pu pousser le brun à avoir de telles paroles emplies de véhémence, quelques jours plus tôt. Mais il y réfléchissait, et le doute traitre se faisait un chemin dans son crâne, comme un ver dans une pomme ; n’étaient-ils pas tous humains, à la fin ? Combien d’fois devraient-ils apprendre cette leçon, s’prendre une gifle dans la gueule pour cela, quitte à c’que ça foute le reste de leur journée en l’air ? C’avait été un matin comme les autres, aujourd’hui ; ils s’étaient préparés pour aller travailler, ils avaient partagé un café ensemble, il avait embrassé Isolde avant qu’elle ne parte – et selon leur emploi du temps de la journée, il avait été celui qui avait déposé Clara à la crèche, et il aurait dû être celui qui serait allé la chercher, ce soir.

Mais maintenant ils étaient là, à la maison, au beau milieu de l’après-midi ; et il semblait que cette journée infiniment banale était devenue une mauvaise journée. Cesare, il connaissait l’aspect chaotique des mauvais jours, l’imprévisibilité de circonstances qui coupaient cruellement l’herbe sous le pied. Il n’avait pas eu besoin de voir le visage d’Isolde pour savoir que quelque-chose avait mal tourné ; et au fond, y’avait pas besoin que ce soit l’Apocalypse, pour que tout lâcher et rentrer à la maison ait le moindre sens ou le moindre intérêt. Tant pis, il serait c’genre d’employé, et il avait déjà abandonné des jobs pour des raisons beaucoup moins légitimes et beaucoup plus destructrices ; il avait déjà oublié, lui, c’qu’il avait été en train de faire quelques dizaines de minutes plus tôt, avant de recevoir le message crypté d’Isolde. « J’vois pas pourquoi j’m’en priverais, ouais. Sachant que la réciproque est tout aussi vraie. » se retrouva-t-il à ricaner alors, comme si c’était la chose la plus facile à faire maintenant que l’inquiétude s’était envolée ; Cesare haussa les épaules, en observant Isolde sans que l’ombre d’un doute ne vienne assombrir ses paroles. Devait-il vraiment le dire, encore et encore ? Il avait l’impression de déjà lui avoir confié, à Isolde, au combien elle avait lu en lui et trouvé des parts d’âme desquelles il se serait cru complètement dépossédé ; l’espoir un peu stupide, un peu ambitieux qu’elle avait mis dans sa rédemption au tout début de leur histoire, ç’avait été quelque-chose que personne n’aurait jamais investi en lui. Pas même lui. Et pourtant, ils étaient là aujourd’hui, et Cesare voulait bien croire que c’était parce qu’elle avait eu raison, contre vents et marées, contre ses propres parents à lui, ou c’que Cesare avait toujours pensé de lui-même. Et quand elle avait été à exploser des bâtiments, il avait été le seul à débarquer à contre-courant pour croire encore qu’elle pouvait faire mieux. Quand il n’avait pensé qu’à la mort de ses ennemis, qu’à la vengeance destructrice et sanglante, elle avait été la seule à venir, elle aussi. Il n’avait pas eu raison sur grand-chose, Cesare, il le savait lui, et c’était juste le défaitisme d’Isolde qui parlait pour elle-même, là maintenant ; il voulait bien, pourtant, avoir raison pour elle, avoir raison sur elle. Avoir raison, même des mois plus tard, en s’disant encore qu’elle était fondamentalement meilleure que tout ce que les pires sentiments de rage et d’impuissance éveillaient en elle. Evidemment qu’elle était mieux que ça ; évidemment qu’elle était humaine aussi, de l’autre côté. « Ouais, tu les as rassemblés. C’est ta responsabilité. Et si tu l’avais pas fait, peut-être que quelqu’un d’autre l’aurait fait. Ou peut-être qu’ils auraient tous fait un truc à leur sauce, dans leur coin. » et ça aurait été irrémédiablement pire ; peut-être que beaucoup plus de gens seraient morts : transmutants, hunters, humains, au bout d’un moment, quand ils étaient six pieds sous terre, à n’plus pouvoir vivre, à n’plus pouvoir continuer, la différence n’avait plus d’importance. Aria, Anthea, Aldrich, ils avaient tous eu leurs vies fauchées, point barre. « C’qui est concret, Isolde, c’est que t’as sauvé plein de gens. T’as aidé plein de gens et-… et qu’est-c’qu’on en sait, est-c’que le premier chasseur des DeMaggio n’avait pas juste sauvé sa peau en tuant un transmutant serial killer ? Si ça s’trouve, ça a pris des proportions complètement décalées, avec le temps… » faute de mieux, Cesare eut un vague ricanement, bien conscient que sa blague n’en était pas vraiment une ; il n’savait même pas pourquoi cette question le taraudait, maintenant – pourquoi est-c’qu’il cherchait une âme là où il avait cru qu’il n’y avait toujours eu que l’inhumanité ? « A ces gens-… tu leur as juste donné… des moyens, un endroit où s’réfugier. Une personne qui les écoute. Une légitimité. Et-… et c’qu’ils finissent par faire, avec c’qu’y’a… en eux, de moralement construit d’une certaine façon… C’est pas ta faute à toi. » et peut-être que c’était la même chose pour lui, pour sa famille : lui avait-on juste donné des armes, des savoirs, des indications sur ce qu’était le monde ? Non, à Cesare, on avait façonné son monde, sa façon de voir les autres, de percevoir l’inconnu et de réagir face à celui-ci – c’était probablement ça, la différence entre les responsabilités de chacun, il voulait bien l’espérer. Y’avait plein de choses qu’il avait été, et que moralement, il n’voulait plus être aujourd’hui ; une conscience qui s’éveillait douloureusement à chaque début de journée, et n’dormait sans doute jamais vraiment. Il avait le nom de quelqu’un de dangereux, les instincts de quelqu’un de dangereux – probablement l’allure de quelqu’un de dangereux, aussi ; mais il n’avait pas levé la main sur Isolde, et il ne l’ferait jamais. « Peut-être que si tu m’en colles une, ou que tu me mords dans le cou, les gens vont croire qu’on a un genre de relation équilibrée dans la violence. Ou certains délires au lit. » Cesare se retrouva à plaisanter, encore, faute de mieux : il se ficherait volontiers de ce que les autres pouvaient dire de lui – il pourrait du moins prétendre que ce soit le cas. Mais la réalité était légèrement différente, probablement : il ne restait plus qu’à espérer, alors, que la glace fasse son effet, et limite les dégâts. Lorsqu’ils arrivèrent en bas, Cesare relâcha la main d’Isolde, la laissant s’asseoir à proximité ; dans le congélateur, il trouva le premier sachet de bouffe surgelée qu’il y avait, l’emballant dans un torchon pour venir délicatement, doucereusement appliquer celui-ci là où les traces de coups étaient bien visibles à la lumière du jour, sur le visage d’Isolde : « Peut-être… que tu devrais n’pas aller bosser, demain. D’toute manière, j’sais pas vraiment si t’auras la tête à ça. J’veux dire… » il haussa les épaules pour finir sa phrase, observant la jeune femme : elle pouvait se dire qu’elle avait fait avec jusque-là, le truc traitre avec les blessures comme ça, c’était les heures qui suivaient, le lendemain, le long terme. Il voulait bien croire qu’elle y était habituée, Isolde, parce qu’ils étaient à Radcliff et que ça semblait presque être le lot commun d’n’importe qui souhaitant survivre ici. « Peut-être que j’peux trouver quelque-chose, pour qu’tu dormes, ce soir... que ça t’embête pas trop. » il était encore tôt ouais, mais c’que Cesare avait appris tout au long de sa vie, surtout, c’était qu’aucune quantité de sommeil n’pouvait vraiment compenser le vrai épuisement, moral et profond – le lessivage que pouvait être une vraie déception. Isolde en avait encaissé une grosse, pour aujourd’hui, fallait croire.
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MessageSujet: Re: (cesare), our hearts march to the same beat.   (cesare), our hearts march to the same beat. Icon_minitimeMer 22 Fév 2017 - 14:20


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Elle n’avait jamais pensé Isolde, que les choses finiraient par prendre une ampleur pareille avec Insurgency. C’était bien le cœur du problème sans doute, elle n’avait pas pensé, elle n’avait pas réfléchi assez et maintenant elle se retrouvait en face d’un truc qui échappait complètement à son contrôle. Elle ne pouvait pas remonter le temps pour faire les choses autrement, c’était comme avec tout le reste, toutes les épreuves, tous les moments difficiles, toutes les déceptions que la vie pouvait parfois imposer, fallait faire avec et continuer d’avancer. Elle le savait bien Isolde et elle savait qu’y avait plein de choses dans son avenir qui méritaient largement de laisser tout ça derrière elle pour avancer. Elle allait bientôt se marier et y avait un bébé, apparemment, à en juger le résultat du test de grossesse, qui grandissait dans son ventre, y avait Clara aussi et chaque moment qu’elle passait avec sa fille lui donnait l’envie de rester à ses côtés pour toujours, pour la voir grandir et s’épanouir. Chaque progrès que Clara faisait, il lui semblait bien que c’était la plus belle chose du monde et elle avait encore tout un tas de trucs à apprendre. Ça suffisait sans doute, à oublier les trucs compliqué, quand elle se disait que d’ici quelques temps, Clara, elle n’aurait plus besoin qu’on la tienne, pour pouvoir marcher et que les ‘papa et ‘mama’ qu’elle répétait juste parce que ses parents semblaient aux anges quand elle le disait, ils prendraient du sens pour elle aussi. Tout ça, évidemment que c’était beaucoup plus important aux yeux d’Isolde que tout ce qui pouvait se passer au sein d’Insurgency et le simple fait qu’elle pense comme ça aujourd’hui, ça voulait probablement dire qu’elle était mieux, sans Insurgency dans sa vie. Ça lui faisait une responsabilité de moins, des risques qu’elle ne prendrait plus à présent et des heures de boulot qu’elle n’avait plus à s’imposer, dans le fond, sa vie ne pouvait être que meilleure sans ça.

Mais, y avait quand même en elle, cette impression de trahison, la sensation douloureuse que des personnes en qui elle avait eue confiance, n’avaient pas hésité à lui tourner le dos, à lui reprocher des choses dont elle était tout autant victime qu’eux. Ça ne l’amusait clairement pas cette histoire de recensement, elle n’avait pas plus envie qu’eux de subit tout une batterie de test pour qu’au final on inscrive dans ses papiers d’identité. En plus d’ici le mois d’août elle serait enceinte de quelque chose comme six mois, alors elle aurait encore moins envie à ce moment-là qu’on l’emmerde avec toutes ces conneries et elle avait encore moins envie qu’on impose tout ça à sa fille. Elle aurait célébré son premier anniversaire d’ici là, mais elle était, d’après Isolde, encore bien trop jeune pour qu’on vienne la catégoriser comme transmutante ou non, elle n’avait, de toute façon, pas de pouvoir, sans quoi, Cesare et elle seraient les premiers au courant. Elle était persuadée de faire de son mieux pour faire ce qu’elle pensait être juste, mais peut-être qu’elle se plantait aujourd’hui, tout autant qu’elle s’était plantée, des mois plus tôt, avec Insurgency. « On est vraiment chanceux de s’avoir l’un l’autre. » Elle lui adressa un sourire, elle le pensait, elle avait l’impression que sa vie toute entière était beaucoup plus simple depuis qu’elle avait Cesare dedans. Elle savait qu’il serait toujours là pour l’empêcher de faire n’importe quoi, après tout, cette dispute qu’ils avaient eue quand elle s’était présentée à la mairie, elle avait toujours prouvé que si elle se donnait la peine de parler avec Cesare, ils trouvaient toujours une solution qui ne se résume pas à aller faire exploser la moitié de la ville. Elle avait besoin de Cesare dans sa vie, c’était certain, alors même qu’Insurgency n’aurait jamais existé, si elle s’était donné la peine de l’écouter quelques mois plus tôt. « J’ai commencé tout ça et j’ai aucune idée de comment l’arrêter. » Elle était même certaine qu’elle ne pouvait rien arrêter, que c’était trop tard et que pourtant, c’était bien à elle de le faire. Elle n’avait peut-être même pas le courage d’essayer, ou l’envie, alors même qu’égoïstement, elle se disait qu’y avait des trucs plus importants dans sa vie. « Sans doute que même les pires décisions sont pas nécessairement prises en pensant à mal … » La sienne ne l’avait pas été et comme Cesare l’avait dit, le premier DeMaggio à devenir hunter ne l’avait peut-être pas fait pour de mauvaises raisons. Peut-être qu’il s’en était voulu aussi, ce type-là, d’avoir engendré tout ça. « Ouais, peut-être … » Elle n’en savait trop rien dans le fond, peut-être qu’elle se sentait mal parce que ça venait d’arriver, mais que ça finirait par aller mieux, peut-être qu’à la prochaine attaque d’Insurgency, elle se retrouverait à culpabiliser, ou peut-être qu’elle se conterait de leur en vouloir à eux, plus qu’à elle-même. « J’ai peur de ce qu’ils vont faire maintenant. » Que ce soit de sa faute à elle ou pas, ça faisait peur, elle avait l’impression que les choses allaient finir par être complètement hors de contrôle et que vivre à Radcliff allait être encore plus dangereux que ça ne l’était déjà. Et si jamais Demelza pensait que même les types comme Cesare, méritaient de payer pour ce qu’ils avaient fait ? Evidemment, ça faisait partie de ses craintes, qu’un jour, le groupe qu’elle avait fondé, vienne s’en prendre à l’homme qu’elle aimait. Au moins, c’était certain que ce serait pas elle qui lui ferait du mal à Cesare, si bien que l’idée la fit ricaner. « Non, j’ai pas envie de te taper ou de te mordre. Je préfère t’embrasser. » Elle se pencha vers lui, pour déposer un léger baiser contre ses lèvres, ça vaudrait au moins celui qu’ils n’avaient pas échangé quand il était rentré, c’était pourtant un rituel auquel elle tenait Isolde, le baiser de quand ils se retrouvaient après leur journée de boulot. Dans la cuisine, elle s’installa sur l’une des chaises en attendant que Cesare revienne vers elle. Elle eut un léger mouvement de recul, réflexe, face au froid, avant de le laisser faire, non sans une légère grimace. « Hm, je verrai demain comment ça va. » Au pire ce serait pas bien grave si elle appelait le lendemain matin pour dire qu’elle ne pourrait pas venir. De toute façon, si elle était pas en état, ce serait mieux pour tout le monde si elle ne venait pas. Tout comme ça avait été mieux, qu’elle n’y retourne pas cet après-midi. « Est-ce que tu essaies de me droguer ? » Elle laissa échapper un léger rire. Techniquement, elle aurait bien voulu avaler la boite de somnifères, si ça pouvait lui permettre de la coucher, sans qu’elle n’ait besoin de penser à tout ça. Mais elle ne pouvait pas se le permettre, elle était enceinte, alors y avait tout un tas de médicaments qu’elle devait bannir de son quotidien, dès maintenant. « Ça va aller. » Elle lui adressa un léger sourire, ça irait t’façon, elle n’avait pas le choix et elle ne savait pas comment lui dire ça, alors même que tout dans la situation semblait suggérer que c’était pas le moment idéal. Fallait croire que niveau de l’annoncer de la grossesse, le deuxième essaie ne serait peut-être pas beaucoup mieux que le précédent.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (cesare), our hearts march to the same beat.   (cesare), our hearts march to the same beat. Icon_minitimeMer 22 Fév 2017 - 17:17



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Il n’pouvait pas mentir, Cesare, il n’l’avait jamais fait, il n’avait jamais pu vraiment prétendre ; Insurgency avait toujours été un problème entre Isolde et lui. Un nom qui lui faisait serrer les dents, le rappel sempiternel de ce qu’il avait fait, et des conséquences que ç’avait apporté sur la vie d’Isolde. Et avec le temps, il avait su qu’il n’y avait eu que lui à blâmer, ou que les choses à accepter – il avait accepté, il était même allé jusqu’à pénétrer dans le quartier général du groupe comme s’il pouvait s’y sentir à sa place ou au moins, un tant soit peu en sécurité. Aujourd’hui, il semblait même que Gabriela y avait trouvé un rôle, quelque-chose à faire de sa vie, et au moins une cause à défendre. C’était c’qu’elle lui avait dit, du moins, et tout ce que le brun avait pu répondre à ça, c’était un spasme du visage pour retenir la réponse instinctive qu’il aurait dû avoir vis-à-vis de tout ça. Il aimait Isolde, mais il avait toujours détesté Insurgency – un drôle de paradoxe, sans doute, alors qu’elle en était la fondatrice, et qu’au fond du fond, la blonde avait toujours au moins cru qu’elle pourrait faire des choses bien, avec des gens autour d’elle, et toute une troupe pour la galvaniser. Lui, après tout, il n’pouvait pas prétendre avoir eu des convictions plus nobles, ou de toujours avoir eu raison sur toute la ligne. Il avait fait des erreurs, et quand bien même il aurait voulu qu’tout soit différent, que rien ne déborde jamais sur le havre de paix qu’il s’était construit avec Isolde, ses erreurs à lui avaient débordé sur la Saddler, avant n’importe qui d’autre. Elle avait perdu des gens à cause de lui, elle avait souffert à cause de lui – et tous les mois qu’elle ressassait, comme ceux durant lesquels elle avait été seule et impuissante, ç’avait été de sa faute à lui. Une pénitence qu’il s’disait faire jour après jour, quand elle parlait d’Insurgency, quand elle avait fait des choix pour Insurgency et qu’il avait dû être juste là : si elle était maire aujourd’hui, ç’avait été pour et grâce à Insurgency aussi – il avait dû accepter, il avait dû s’faire à l’idée qu’y’aurait toujours cette cause guidant la vie d’Isolde comme un fil conducteur. Il était juste à côté, avec Clara, avec n’importe quel futur qu’ils pourraient avoir – et toujours, leurs existences seraient intimement liées à Insurgency. C’était leur fardeau, celui qu’Isolde avait elle-même créé, celui qu’il se devait de porter avec elle, parce qu’il l’aimait, parce que c’était sa faute à lui, parce que la guerre, quelle qu’elle soit, était déjà assez dégueulasse et déplaisante comme ça.

Cesare alors, il n’avait pas vraiment vu venir les récentes tournures à la situation ; était-ce leur faute, était-ce la faute des autres ? Peut-être auraient-ils dû s’y attendre – tout comme sa cause à lui s’était brusquement retournée contre lui dès qu’il avait eu le désir de vivre pour lui-même, il était probablement logique que celle d’Isolde en fasse de même. C’était pour ça, non, qu’ils avaient, pendant des mois, sacrifié leur histoire au profit de tout ce qui leur avait semblé plus grand, plus important, plus digne ? C’avait été pour ça, non, qu’il partait tous les matins dès que l’aube se levait, et qu’Isolde le laissait faire ? Les sentiments qu’il avait eus à l’égard d’Insurgency, avaient toujours été réciproques, il l’avait su, il n’s’était jamais voilé la face : ç’avait aussi été pour ça, non, que lorsqu’il avait été parmi les rangs des hunters, Isolde lui avait promis de faire en sorte qu’il ne croiserait aucun mutant de son groupe ? Parce qu’il aurait dû les tuer, et qu’ils auraient probablement obéi aux mêmes instincts. La cause, à la fin, elle était plus grande qu’eux, et apparemment c’qu’on avait toujours exigé d’eux, c’était qu’ils sacrifient tout pour celle-ci : leurs âmes, leurs convictions, leurs désirs, leurs cœurs, leur bonheur, leur famille. Y’avait, quelque part, une ligne que Cesare avait tracée, le jour où il avait choisi de s’trouver un petit boulot miteux qui n’attirait pas l’attention, n’exigeait rien de personne, et le laissait s’faire oublier. Il avait choisi Isolde. Et il choisirait toujours Isolde. « Ouais, tu penses vraiment qu’on est chanceux ? » il eut un sourire, laissant entendre qu’y’avait pas de doute pour lui ; même quand ils se prenaient excessivement la tête sur des trucs auxquels il n’aurait jamais cru penser. Comme la calligraphie sur les faire-part de leur mariage, comme l’assemblage des fleurs au centre des tables. A force que tout devienne si concret dans leur mariage, le pliage des serviettes était aussi devenu une vraie question, à laquelle ils avaient dû répondre – comme quoi, ce qu’il avait aisément vu comme une exagération des préoccupations lambda des êtres humains qui se prenaient le temps de vivre, était en fait la réalité. Celle qu’il avait choisie. Celle qui lui filait la migraine parfois, à force qu’il regarde des nuanciers qui avaient presque la même couleur. Celle qu’il n’regrettait pas une seconde, même si personne n’l’aurait jamais placé dans c’genre de vie-là. Pourtant, ouais, c’n’était pas comme s’ils avaient juste tracé une limite nette que personne ne pourrait franchir ; c’n’était pas comme si la vie était facile comme ça. Sinon, Cesare n’en serait pas à faire des insomnies, trop souvent, son père n’se serait pas pointé au beau milieu de sa journée de travail y’a quelques semaines, et Insurgency, et les chasseurs, tout ça, seraient volontiers oubliés parce qu’ils devaient organiser les placements de leur petite troupe d’invités pour le repas de leur mariage. Ouais, peut-être bien que les pires décisions n’étaient pas forcément motivées par les pires intentions ; Cesare n’savait pas où se situer vis-à-vis de tout ça – probablement qu’il devait s’rendre à l’évidence, qu’fallait croire que ses parents, quand ils avaient décidé de maltraiter sa sœur, de le menacer de la tuer et de tuer Isolde s’il n’rentrait pas dans les rangs, ça n’avait pas été avec les pires intentions. Ç’avait été logique, dans leur façon à eux de voir le monde ; alors est-c’qu’au bout d’un moment, ça n’effaçait pas complètement l’idée qu’les gens puissent être juste mauvais ? C’était indéniablement plus facile de s’concentrer sur Isolde, sur les petites blessures et les traces qu’elle avait sur le visage, et qui commençaient à tourner dans les violets ; pendant un long moment, alors qu’ils avaient rejoint la cuisine, comme s’ils pouvaient laisser la conversation d’avant à la chambre, le DeMaggio préféra focaliser son attention sur ça. « J’essaye pas de t’droguer. Mais soi dit en passant, la dernière fois qu’un truc comme ça est arrivé, j’te signale que le lendemain matin, t’avais pas mal regretté que n’pas avoir d’aspirine dans ta pharmacie. » le brun arqua les sourcils, comme si c’était logique, et quelque peu indéniable – techniquement, si la médecine avait fait quelques progrès, c’n’était pas pour rien. Mais bon, ça venait d’Isolde qui avait préféré ne rien faire plutôt que de mettre de la glace sur des traces de coups qui allaient définitivement enfler, et qu’il allait avoir sous le nez pour titiller sa patience pendant des jours et des jours. Au moins, si c’était lui qui la battait, il n’aurait que lui-même à haïr et non pas encore une fois la moitié de la population mutante de la ville. « J’croyais que t’avais dit que chaque personne qui rejoignait ton groupe le faisait de son propre gré, en restant capable de prendre ses décisions. J’croyais que c’était c’que tu croyais… que tout le monde était capable d’choisir sa vie comme il le voulait. Alors j’suppose que ça veut dire que quoiqu’il arrive… c’est parce qu’ils le choisissent, non ? » d’un air las, presque, Cesare haussa les épaules, incapable de dire mieux. Combien de fois s’était-il confronté à cet argument ? Combien de fois est-ce qu’Isolde l’avait utilisé contre lui, aussi ? Y’avait des gens qui avaient cru, dans les fondements de leur moralité, que tabasser Isolde avait été une bonne idée, une décision juste et ainsi de suite. Ils en étaient là, ouais, et qu’est-c’qu’il pouvait faire contre ça ? Il n’avait toujours été qu’en arrière, qu’à serrer les dents quand il était question d’Insurgency. Il soupira, enfin, Cesare, détournant le regard ; « T’as mangé quelque-chose, au moins ? » demanda-t-il, s’doutant un peu trop de la réponse ; après tout, la vie à Radcliff n’semblait leur laisser que trop peu de répit.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (cesare), our hearts march to the same beat.   (cesare), our hearts march to the same beat. Icon_minitimeMer 22 Fév 2017 - 20:25


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Elle avait peut-être été trop ambitieuse Isolde, le jour où elle avait décidé de fonder Insurgency. Elle avait cru qu’elle pourrait faire une différence, dans le bon sens du terme, qu’elle pourrait aider, empêcher les hunters de décimer la population transmutante de la ville. Elle n’avait clairement pas accompli ses objectifs grâce à Insurgency. Elle avait l’impression d’être plus efficace en étant maire de la ville qu’en dirigeant un groupe extrémiste. Tout ce qu’elle fait avec Insurgency, ça avait été créer une guerre dans les rues de la ville, entre les transmutants et les hunters, quand l’un des groupe attaquait, l’autre contre-attaquait et bien souvent, sans faire attentions aux victimes qui pouvaient se trouver sur leur chemin, comme si les dommages collatéraux n’avaient pas la moindre importance. Ils avaient raison alors à Insurgency, au moins sur un point, elle avait lâché le groupe au moment où elle était devenue maire, elle ne s’investissait pas et elle leur avait imposé une alliance avec Uprising qui faisait qu’ils ne pouvaient plus se battre comme ils avaient décidé de le faire. Mais c’était parce qu’elle pensait qu’elle était plus efficace comme ça, qu’ils étaient plus efficaces comme ça. Peut-être qu’elle aurait mieux fait de dissoudre le groupe quand elle était devenue maire de la ville, au moins, tout ce qui serait né des cendres d’Insurgency, ça n’aurait pas été elle et elle aurait eu ça comme moindre consolation. Maintenant, elle avait l’impression que c’était de sa faute, qu’elle n’avait pas su gérer les choses correctement et qu’à l’avenir, y avait toujours une part qui ne pourrait pas s’empêcher de s’en vouloir, de tout ce qu’Insurgency pourrait faire. C’était idiot, elle en avait bien conscience, au moins elle pouvait se dire que quoi qu’il arrive, y aurait toujours Cesare pour l’aider à vivre avec tout ce qu’elle avait sur la conscience, quelque chose qu’elle espérait pouvoir faire pour lui aussi.  

Ils avaient des vies difficiles tous les deux, ils avaient fait tout un tas de choix, au cours de leurs existences, qu’ils avaient fini par regretter, Insurgency, ça en était un de plus pour la jeune femme. Mais au moins,  s’il fallait qu’elle tire des points positifs de tout ça, c’était que ça lui faisait une responsabilité de moins, un truc qui, à partir de maintenant, n’allait plus peser lourdement sur ses épaules. Au final, sur la fin, Insurgency, ça avait eu l’air d’une contrainte qui la fatiguait plus qu’autre chose, maintenant elle en était défaite. C’était mieux pour elle. C’était probablement mieux pour Cesare, il n’avait jamais aimé ce groupe et depuis qu’ils vivaient ensemble, elle avait été à chaque fois compliqué, de lui parler de ça, ça avait été compliqué de lui dire qu’elle allait rentrer tard parce qu’elle avait des trucs à régler là-bas. Elle avait bien su qu’il n’aimait pas et elle n’avait jamais vraiment aimé faire quelque chose qui déplaise à Cesare. Puisqu’elle était enceinte, c’était aussi une bonne chose qu’elle laisse ça de côté. Clara avait beau être en bonne santé, y avait plein de trucs qu’elle avait fait de travers quand elle avait été enceinte, un tas d’erreurs qu’elle n’allait pas refaire cette fois. Y avait aussi des avantages dans cette histoire et peut-être qu’elle ferait bien de se concentrer surtout là-dessus. Les quelques blessures qui lui venait de ce combat avec Demelza, elle s’en remettrait bien vite, c’était certain.  « Ouais, c’est vrai. J’vais rajouter dans mes vœux qu’à l’avenir, je ferai tout c’que tu dis, parce que t’as toujours raison. » Il l’avait eu pour Insurgency, il avait eu raison pour les blessures après la mort d’Anthea et elle savait qu’il avait raison là encore, que juste passer un coup d’eau ça avait été idiot. « Ouais, je suppose que je suis pas responsable de leurs choix, juste des miens. » Les siens à elle, comme celui qu’elle avait fait au moment de fonder Insurgency ou celui qu’elle venait de faire, de laisser tomber sans chercher à se battre plus que ça. « Et j’ai choisi de partir ça au moins je risque pas de le regretter. » Non, cette décision-là, c’était peut-être la meilleure qu’elle avait prise depuis un moment. « Eux, ils vont regretter. Jveux dire, ils perdent forcément au change. Elle est vieille et moche et elle s’dit transmutante et personne sait ce que c’est son pouvoir. Mais je lui ai bien cassé la gueule et qu’est-ce qu’elle a fait elle ? Elle s’est planquée derrière les autres et après elle dit qu’c’est moi qui suis lâche, elle devrait lire un dictionnaire, elle sera sûrement moins conne après. » Elle laissa échapper un léger soupire, mine de rien ça faisait du bien d’insulter Demelza, même si elle en était réduite à des trucs comme ‘elle est moche’, l’insulte la moins mature du monde. « Elle est juste jalouse, sinon elle aurait monté son propre groupe au lieu de me piquer le mien. J’suis mieux qu’elle, j’suis maire de la ville, je suis jeune et moi je suis pas ménopausée et frustrée sexuellement. » Elles sortaient vraiment de nulle part ses insultes, après tout elle ne connaissait pas la vie sexuelle de Demelza, mais tant pis. « J’suis mieux qu’elle. J’suis mieux qu’eux tous réunis, alors je m’en fiche, j’devrais même pas m’pendre la tête pour eux. Ils veulent pas de moi, c’est leur problème. Ils peuvent aller se faire foutre. » Elle aurait pu continuer pendant un moment sans doute, à juste balancer des insultes dans le vent juste parce que c’était un bon moyen de décompresser et dire qu’elle s’en fichait d’eux, c’était peut-être un bon début pour vraiment s’en foutre. « Désolée, je m’emporte, mais ça fait du bien. Oui, j’ai mangé. Elle m’a tellement gonflée que j’me suis vengée sur une boite de donuts et tout c’que Clara a pas voulu manger pour son goûter. »  Parce qu’elle l’avait faite manger avant de la mettre au lit, même si habituellement c’était après, là elle y aurait eu trop peu de temps entre le goûter et le dîner, si elle avait attendu la fin de la sieste. Donc ouais, elle avait mangé, en colère de toute façon, elle pouvait facilement vider le frigo.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (cesare), our hearts march to the same beat.   (cesare), our hearts march to the same beat. Icon_minitimeMer 22 Fév 2017 - 22:18



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Cesare, il avait tendance à croire qu’y’avait probablement personne de mieux placé que lui, pour savoir que le passé n’allait jamais loin. Il n’savait pas quelle folie l’avait pris, à l’époque où ils avaient été ensemble, Isolde et lui, dans ce groupe de transmutants, pour croire que ses parents ne remonteraient jamais jusqu’à lui : et encore et encore, pendant les mois qui avaient suivi, il n’avait eu de cesse de s’dire qu’il aurait pu faire les choses différemment. Il n’pouvait pas prétendre qu’il aurait réussi à armer son cœur contre l’intrusion doucereuse d’Isolde ; qu’il aurait réussi à trouver un moyen pour qu’elle n’tombe jamais amoureuse de lui – il n’savait pas vraiment de quoi elle était tombée amoureuse, à vrai dire – et que l’sentiment ne soit jamais réciproque : aujourd’hui, ça semblait être une chimie si profondément ancrée en lui, qu’il n’pouvait pas croire que ça puisse n’jamais avoir existé. Mais il aurait dû partir, il aurait dû rester quelques jours tout au plus, et disparaître dès qu’il avait eu la première occasion de plier bagages. Sans doute que ç’aurait été mieux pour tout le monde : pour Aria, parce que leurs parents auraient été trop occupés à le haïr lui pour s’concentrer sur elle ; et pour Isolde, parce qu’encore une fois, ses parents auraient été trop occupés à le haïr lui, pour se concentrer sur le groupe de transmutants qui ne leur avait rien fait. Dans tous les scénarios qu’il utilisait dans un coin de sa tête pour réécrire l’histoire, y’avait pourtant un élément qui demeurait inchangé – un élément qui n’changerait jamais, il était prêt à le jurer. Ce n’serait pas compliqué, au fond, de s’imaginer être un héros choisissant de sauver des dizaines de vies et de sacrifier le moins au profit du plus grand, quels que soient les messages envoyés par chaque palpitation de son cœur. Mais il n’pouvait pas-… pour autant de fois que la scène se rejouait dans sa tête, Cesare n’s’était jamais vu choisir tous ces gens avant Isolde, avant Aria. Tant pis pour son âme, sans doute, il l’avait déjà sacrifiée pour des causes qui s’étaient avérées beaucoup plus vaines et destructrices que cela. Et rien que pour ça, Cesare, il savait bien qu’il avait probablement perdu tous ses droits de critiquer les choix des autres, ou de s’prétendre être supérieur à qui que ce soit, quand il était question d’écrire les circonstances de la vie.

Il n’avait jamais pu se défaire de ses démons, des spectres de tous ceux qu’il avait tués, et de tous ceux qui étaient morts en dommages collatéraux à ses erreurs ; il n’avait jamais cherché l’absolution auprès de qui que ce soit, et c’était même probablement pour ça aussi, que face à Isolde, la vérité avait mis une éternité à être lâchée. A quoi bon ? Ça n’avait jamais réécrit l’histoire de c’qu’il avait fait – aux yeux de certains, ça l’rendrait probablement plus égoïste qu’autre chose. Lui, il avait eu peur qu’Isolde le voit comme ça, ou que pire encore, elle se mette à porter le poids de ces victimes sur son dos, comme si ça pouvait avoir la moindre différence. Comme si c’était parce qu’il l’avait aimée, que ces gens étaient morts. Ils n’en seraient pas là, indéniablement, si elle pensait comme ça, s’ils s’étaient littéralement perdus à ce point, et aucun bonheur, aucun espoir n’aurait jamais pu fleurir de tout ça. Cesare, il vivait juste avec c’qu’il avait fait. « Si tu décidais de faire tout c’que j’dis quand tu te prends des coups ou t’fais poignarder, ce serait déjà pas mal. » il admit, dans un sourire, comme si c’était déjà trop demander : c’n’était pas faute de s’être déjà tous les deux retrouvés dans cette situation, pourtant. Au moins trois fois, où elle avait voulu n’en faire qu’à sa tête, où elle n’avait pas pris de médicaments pour apaiser ses douleurs, où elle avait essayé de s’enlever des bouts de verre de la main toute seule, ou quand elle avait été prête à pisser le sang dans sa salle de bain, toute seule, soi-disant pour n’pas l’inquiéter. « Si tu penses vraiment que j’ai tout le temps raison, on va devoir aller à l’hôpital, voir si t’as pas reçu un mauvais coup à la tête. » et malgré son sarcasme, lorsqu’il releva le regard vers Isolde, Cesare était habité du plus de sérieux possible : un jour, quand il sera six pieds sous terre et que quelqu’un devra écrire son eulogie, il espérait qu’on n’dirait pas de lui qu’il avait toujours eu raison. La réalité, elle était toute autre, il avait eu trop souvent tort, et ç’avait eu des conséquences beaucoup trop dévastatrices. Il voulait surtout avoir raison quand ça concernait Isolde ; il voulait pouvoir prétendre pour le reste de sa vie, la connaître par cœur, et savoir de quoi leur relation était faite. Et il ne fut pas surpris, quand la blonde partit dans ses longues tirades ; au contraire, il se laissa surtout aller à sourire, d’un air sardonique alors qu’il l’écoutait patiemment, la laissant rager et s’énerver dans son coin, sur une ‘elle’ que le DeMaggio n’avait jamais rencontré : tant mieux, probablement. Et tant pis si les insultes d’Isolde n’avaient pas vraiment de sens, ni même de vraie valeur, hormis le simple fait d’expulser une hargne qu’elle avait accumulée toute seule, dans son coin, jusqu’à ce qu’il ne rentre à la maison. Son sourire ne se dissipa pas, alors qu’il se laissait tomber sur une chaise à côté d’Isolde, en l’observant : « T’es probablement devenue trop politiquement correcte pour un groupe rebelle. » observa-t-il, en haussant les épaules : « Ecoute. Peu importe c’qui se passe… on verra au moment où ça arrive. » y’avait probablement plus rien à faire, maintenant ; et de toute façon, Isolde vivait avec la mauvaise personne si elle s’attendait à s’prendre les reproches qu’elle pensait tant mériter. « Je t’aime, Isolde. Et Insurgency n’a jamais changé ça… et peu importe c’que qui que ce soit fait, maintenant, en utilisant ton nom… ça n’changera pas. » et s’il était le seul à le dire, là maintenant, il n’était probablement pas le seul à l’penser pour autant ; plein de gens avaient suivi Isolde, plein de gens avaient écouté Isolde, et faisaient confiance à Isolde. « Faut… surtout espérer qu’elle soit tellement jalouse, qu’elle retire ton nom de tout c’qui peut concerner Insurgency maintenant. Pas que tu sois impliquée dans… peu importe c’qui peut se passer. » après tout, est-c’qu’ils n’en seraient pas capables ? Faire tomber Isolde à leur place ? Cesare se voulait pragmatique, maintenant, réfléchissant logiquement aux choses – c’était sûrement mieux que de laisser son énervement s’empiler, vis-à-vis d’une personne sur laquelle il n’avait jamais posé un œil.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (cesare), our hearts march to the same beat.   (cesare), our hearts march to the same beat. Icon_minitimeMer 22 Fév 2017 - 23:32


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Elle aurait dû pouvoir anticiper tout un tas de choses Isolde, après tout si Cesare avait été capable de savoir que toute cette histoire d’Insurgency était une erreur, pourquoi elle n’en avait pas été capable elle ? Parce qu’elle avait été trop en colère, trop sûre d’elle comme d’habitude et maintenant elle en subissait les conséquences. Elle avait eu tort et bien évidemment, elle n’était capable de l’admettre que maintenant, alors qu’il était déjà trop tard et qu’elle avait perdu le contrôle du groupe qu’elle avait fondé. Elle ne pouvait plus rien faire maintenant, si ce n’était attendre de voir ce que Demelza avait prévu pour la suite et réagir en conséquence, avec le pouvoir qui lui restait, celui de maire de la ville. Si Demelza décidait de faire n’importe quoi, elle n’aurait qu’à aller tenir compagnie à Lancaster dans sa cellule, parce qu’au bout du compte, ce n’était pas parce qu’elle était une transmutante qu’elle valait mieux que lui. Peut-être qu’elle avait essayé d’y croire à une époque Isolde, que les transmutants, quels qu’ils soient, ils étaient forcément mieux que ceux qui essayaient de les tuer. Elle était la preuve que ce n’était pas le cas, après tout, c’était elle la première à avoir posé des bombes en ville. Transmutants, hunters, au final ils étaient tous humains et aujourd’hui, Isolde elle se disait que c’était probablement mieux de juger les gens sur leurs actions plutôt que sur leurs codes génétiques. Alors Demelza, y avait plus qu’à espérer qu’elle en aille bien conscience de ça et qu’elle décide de pas faire tout et n’importe quoi, comme si elle ne craignait aucune conséquences. Elle se disait Isolde, que si Demelza avait assez de jugeote, elle saurait tout ça et qu’elle n’allait pas simplement réduire la ville en cendres. Mais elle savait Isolde, à quel point c’était facile d’être complètement aveuglé par la rage et clairement Demelza, elle avait des raisons de l’être.

Ça ne l’excusait en rien sans doute et ça ne donnait pas plus de légitimité à tout ce qu’elle avait fait. Isolde, elle avait l’amère impression de s’être pris un violent coup de couteau dans le dos, on l’avait trahie et elle avait beaucoup de mal avec ça. Cesare était sans doute la personne la mieux placée pour le savoir, parce qu’elle lui en avait voulu pendant des mois et des mois et il avait subi sa colère et sa rancœur pendant un long moment. Trop longtemps alors que, si seulement elle avait eu la force de le pardonner beaucoup plus tôt que ça, Insurgency n’aurait été qu’une idée au fond du crâne de la blonde, qui aurait été avortée bien avant qu’elle ne voit le jour. Parce que pour ça au moins, Cesare, il avait eu raison. « Okay, je vais faire ça. Mais on va quand même espérer que l’occasion ne se présente pas souvent. » Elle n’avait pas franchement envie de se blesser juste pour pouvoir suivre les conseils de Cesare en se disant qu’il avait raison. De toute façon, pour tout et n’importe quoi, elle avait besoin de ses conseils, et peut-être qu’ils n’avaient pas toujours raison, mais elle savait qu’elle n’avait rien à perdre à au moins l’écouter, s’il avait des conseils à lui donner, même sur des trucs qui ne concernaient pas une quelconque blessure qu’elle pourrait avoir. « Okay, alors tu as souvent raison. » Si ce n’était pas toujours, ça pouvait au moins être souvent. Même si elle pensait comme ça, c’était pas parce qu’elle avait pris un coup sur la tête, mais bien parce qu’elle avait confiance en lui et en son jugement. Elle savait qu’au moins, s’il était persuadé qu’un jour, elle était sur le point de commettre une autre erreur débile, il la retiendrait avant qu’il ne soit trop tard. Au moins avant qu’elle ne se retrouve à regretter tout un tas de trucs et à gueuler comme une imbécile contre quelqu’un qui n’était même pas dans la pièce. Malheureusement pour Cesare, y avait eu une époque où ça avait été lui, à se faire insulter comme ça à la place de Demelza. Une histoire qui appartenait au passé à présent, heureusement. « Je t’aime aussi et je suppose que t’as raison, encore. » Elle lui adressa un sourire, il avait raison. Insurgency ne changerait rien à ce qu’ils avaient eux, rien ni personne n’y changerait quoi que ce soit et, ils se l’étaient déjà dit : ensemble, ils pouvaient tout affronter. « Elle me dénonce, je la dénonce, alors si elle est pas trop bête, elle fera gaffe. » S’il était question de preuve, Isolde avait au moins l’avantage – pour une fois dans sa vie – d’être assez bordélique pour avoir éparpillé des dossiers relatifs à Insurgency ici dans cette maison ou, dans son bureau à la mairie, alors, elle était certaine d’avoir de quoi la coincer, quelque part dans son bordel. Elle laissa échapper un léger soupire, avant de pivoter sa chaise pour se mettre bien en face de Cesare. Elle n’avait plus envie de parler de ça pour le moment. Elle avait autre chose à dire, quelque chose qui, elle l’espérer pourrait leur remonter le moral à tous les deux. Elle attrapa ses deux mains dans les siennes avant de plonger son regard dans le sien. « Y a quelque chose d’autre, qui s’est passé aujourd’hui. » Pas vraiment aujourd’hui, plutôt une dizaine de jours plus tôt. Peut-être même dans cette cuisine, à en juger les souvenirs qu’elle avait de dix jours plus tôt. « C’est pas aussi pourri que tout ça. J’dirais même que c’est une très bonne nouvelle. » Elle esquissa un sourire, attendant une première réaction de la part de Cesare, comme si ça pourrait l’aider à trouver la meilleure façon possible de dire ça, malgré tout le reste, tout ce qui était venu ternir cette journée jusqu’à présent.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (cesare), our hearts march to the same beat.   (cesare), our hearts march to the same beat. Icon_minitimeJeu 23 Fév 2017 - 0:37



the kind of love i would live for
ISOLDE SADDLER & CESARE DEMAGGIO

Toute cette histoire bien récente avec Insurgency, ramenait Cesare à une autre époque. Celle où Isolde et lui avaient été des adversaires sur le champ de bataille, au moins à l’extérieur, dans les arguments qu’ils se lançaient l’un à l’autre. Il avait pourtant toujours su, qu’il n’avait au fond, aucune légitimité à balancer des reproches à Isolde, sur c’qu’elle faisait avec les moyens qu’elle avait, ou sur la rage qu’il avait lui-même éveillée en elle. C’avait attisé sa culpabilité, ses inquiétudes, sa hargne, et ses propres sentiments d’impuissance à lui ; et même s’ils avaient fait beaucoup de chemin, maintenant, le brun restait réaliste : ils avaient fait du chemin, justement parce que dans leur passé, demeuraient ces images, ces moments qui avaient tant de fois menacé de les étouffer. Il avait peut-être eu raison pour Insurgency, mais il avait eu tort pour bien d’autres choses. Elle avait été assez enragée à l’époque, pour vouloir utiliser tous les moyens pour arrêter Lancaster, mais évidemment que des sentiments comme une rage aveugle, n’étaient pas faits pour durer : même chez des êtres humains comme lui, comme son père, comme ceux qui tuaient à tour de bras. Des mois après ce qui était arrivé, voilà que Rafael lui-même revenait comme un animal pourchassé par ses remords, essayer de recoller des morceaux d’une relation qu’il avait lui-même fini d’achever, en quelques coups de couteau furieux. De son côté, Cesare, fallait croire qu’il n’avait jamais vraiment eu l’opportunité de faire les choses bien : la rage, la rancœur, la distance avaient encore été les fils rouge de son histoire avec Aria, quand elle était morte. Avec Aldrich aussi, probablement. Sûrement que la seule personne qu’il avait un tant soit peu affronté, ç’avait été Moira Kovalainen ; non pas parce qu’il avait pris son courage à deux mains pour faire face à c’qu’il avait fait, et à c’que sa victime pourrait penser de tout ça – non, juste parce qu’ils s’étaient rentrés dedans au milieu du parc, pendant qu’il avait essayé de mener sa vie normale, comme si de rien n’était. Culpabilité, remords, peine, douleur, rage – il connaissait tout ça, Cesare, et jamais dans son expérience, il n’avait fait les bons choix pour répondre à tout ce qu’y’avait pu y avoir de tel, en lui. Il n’avait pas bien réagi avec le deuil laissé par la mort d’Aria – un an plus tard encore, il n’arrivait pas à bien réagir avec. Il n’pouvait pas bien réagir face à un Rafael qui s’pointait chez lui pour se repentir. Il n’pardonnait pas, Cesare – fondamentalement, il n’était pas c’genre d’être humain, quand bien même il avait trop souvent exigé des autres qu’ils soient meilleurs que lui. La première, ç’avait indéniablement été Isolde ; et pourtant, elle n’était certainement pas la seule victime collatérale de tout c’qu’il avait fait, de tout c’que ses sentiments aveuglants avaient pu le pousser à faire ou à choisir. Il avait vingt-cinq ans de carnage derrière lui, Cesare. Au moins, peut-être que ça pouvait vouloir dire qu’il était bien placé pour comprendre Isolde ce soir, pour être à ses côtés quoiqu’il advienne pour les temps à venir : c’était ça, l’truc. Elle était restée avec lui, même quand il lui avait parlé de Moira, de son passé, de sa famille, de tous les secrets sombres qu’il n’avait jamais osé livrer à qui que ce soit d’autre ; sans conteste, il serait là pour elle aussi, il avait embrassé et aimé Isolde sans une once d’affection en moins, même à leurs heures les plus sombres.

Probablement qu’il n’ignorait déjà rien de ce qu’Isolde avait pu faire, sous la bannière d’Insurgency de toute manière : la mairie, la fête des fondateurs, les papiers qu’elle avait elle-même fait remonter jusqu’à lui, après la mort d’Aria. Les explosions du laboratoire Holgersen. Il savait bien que moralement parlant, beaucoup de gens le condamneraient mille fois lui, avant même de penser à ce qu’Isolde avait fait, comme des crimes. Et serait-elle vraiment responsable, de ce que des transmutants encore enragés, feraient de tout le dur travail qu’elle avait accompli malgré tout, maintenant qu’ils l’avaient balancée hors de son propre groupe, après lui avoir balancé plusieurs coups dans la tronche ? Franchement, s’attendait-elle, Isolde à recevoir le moindre blâme de qui que ce soit ? De lui ? Il irait péter la tronche de n’importe quelle personne qui déciderait un jour de balancer tout ça sur Isolde. Ils avaient essayé, ils s’étaient toujours battus, ils n’avaient jamais voulu être juste inactifs, juste passifs ; ç’avait entaché leurs mains, ç’avait épuisé leurs âmes. Y avait-il vraiment quelqu’un pour prétendre qu’ils auraient pu faire mieux, avec c’qu’ils avaient eu, aux différentes époques de leurs existences ? Qu’on le juge, Cesare n’accepterait jamais que les critiques de quelques poignées de personnes ; rares étant des gens qui n’avaient pas commis des actes aussi horribles ou complexes à juger que lui. « Crois-moi… j’suis le premier à espérer que ça arrive moins souvent. » et ce n’était pas du sarcasme ; Cesare était celui d’eux deux qui jouait au type rangé, avec son job de mécanicien, ses journées cloisonnées à des horaires très précis, ces moments très simples et très habituels qu’il passait avec Clara. Il n’pouvait pas blâmer Isolde, ni pour Insurgency, ni pour la mairie, ni pour être la femme dont il était tombé amoureux – mais elle était plus souvent revenue avec des misères et des traces de coups que lui, ces derniers temps. La dernière fois chez lui, ça remontait à quand son père avait manqué de le tuer : peut-être que l’hôpital rendait tout ça plus mémorable. Quand même, ça n’avait rien de joli, de rentrer du boulot pour la voir avec la moitié du visage amoché, de la lèvre à l’œil. « J’ai souvent raison, alors. » il sourit, prêt à accepter ça ; « On peut dire que t’as raison l’autre partie du temps. » ça lui permettait au moins, à Isolde, d’avoir encore un peu de cartes en main, d’argumentaire et de libre-arbitre : ils se disputaient souvent après tout, parce qu’ils avaient leur propre point de vue sur les choses. Qu’est-c’qu’ils deviendraient, si elle devait l’écouter à chaque fois maintenant, parce qu’ils avaient aujourd’hui décrété qu’il avait raison ? Sûrement des vœux de mariage auxquels Isolde ne tiendrait pas longtemps – la fierté, avait plus souvent tendance à dominer le reste quand ils se prenaient la tête. A deux mois de leur mariage, heureusement ils avaient déjà trouvé un genre d’harmonie qui fonctionnait bien avec leurs caractères respectifs. « J’sais pas… c’est pas forcément agréable d’avoir une vie comme la nôtre, avec ce genre de-… statu quo avec quelqu’un qu’on méprise. » le rire qu’il eut fut amer plus qu’autre chose, parce qu’il parlait bien entendu de son père. C’était pareil, après tout, si Cesare devait se lever un matin avec un sursaut de conscience, et aller dénoncer son père pour qu’il pourrisse en prison, Rafael ne manquerait certainement pas d’en faire de même : ils se toléraient, par la force des choses, plus que parce qu’ils en avaient un tant soit peu le désir. Et avec Clara, avec Isolde, avec le mariage qui venait, un peu tout et un peu rien, c’était… compliqué, indéniablement, de se dire que ce genre de vie pouvait fonctionner. La remarque était anodine pourtant, toute simple ; ils vivaient très bien, pour ainsi dire, avec cette épée de Damoclès au-dessus de sa tête à lui, alors il fut surpris, sans conteste, dévisageant Isolde d’un air tout de suite suspicieux quand elle se tourna vers lui. Elle avait presque une allure très officielle, à prendre ses mains comme ça ; Cesare en arqua un sourcil, sans s’en rendre compte – il était probablement plus focalisé sur le fait que son cœur contre son poitrail, n’semblait plus battre du tout, suspendu aux mots d’Isolde. Quelque-chose d’autre était arrivé, et Isolde avait besoin de prendre un air sérieux, et ses deux mains dans les siennes pour le lui annoncer. C’était une très bonne nouvelle – le sentait-elle, Isolde, qu’il avait les mains moites ? « T’as trouvé la robe de mariée parfaite dans la rue, et t’auras pas besoin de m’abandonner pendant des jours pour partir en vacances à l’autre bout du pays ? » il demanda – ils parlaient souvent, très souvent, mariage ces derniers temps, alors forcément il espérait que ç’avait quelque-chose à voir avec le mariage : si les choses devaient s’mettre à miraculeusement couler comme de l’eau de source avec ça, ce serait une promenade de santé jusqu’au seize avril prochain, c’était déjà pas mal. Evidemment, il n’était pas si traumatisé que ça, qu’Isolde parte pour quelques jours avec Scarlett – abandonner était un grand mot évidemment ; mais elle lui manquerait pour sûr, et ça voulait aussi dire qu’il serait solo, archi solo, juste avec Clara, quoiqu’il advienne. Forcément, ce serait une très bonne nouvelle, si elle avait pu trouver la robe de ses rêves, juste dans le coin.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (cesare), our hearts march to the same beat.   (cesare), our hearts march to the same beat. Icon_minitimeJeu 23 Fév 2017 - 1:47


you and me, we belong together.
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Y avait eu un moment dans cette journée où elle avait vraiment cru que rien ne pourrait venir briser le bonheur qu’elle ressentait, bêtement peut-être à cause d’un test de grossesse qui techniquement n’était même pas fiable à cent pourcent, si bien qu’elle aurait presque mieux fait d’attendre quelques jours pour voir si oui ou non elle avait ses règles, pour vraiment arriver à une conclusion. Ça avait presque été bizarre de se sentir aussi heureuse pour ça, alors qu’au moment où elle avait appris pour Clara, elle avait eu l’impression que ce qu’il restait de sa vie – pas grand-chose à l’époque – venait de s’effondrer. Elle avait cru qu’elle ne serait jamais une bonne mère, qu’elle n’avait de toute façon, pas la volonté de mettre un enfant au monde, encore moins s’il s’agissait de celui d’un homme qui l’avait trahie et brisé son cœur en morceaux. Pourtant, presque un an plus tard après la naissance de Clara, elle avait l’impression que ce bébé, c’était la meilleure chose qui lui soit arrivée dans sa vie, alors en avoir un deuxième, ça la rendait heureuse. Il n’était pas plus prévu que Clara, bien qu’ils aient déjà évoqué l’idée, plutôt brièvement, sans vraiment avoir pris la décision de le faire. Fallait croire qu’encore une fois, ça venait surtout d’elle qui pour une raison ou pour une autre avait complètement oublié sa pilule. Maintenant qu’elle y pensait, il lui semblait bien que ça faisait un moment qu’elle avait complètement zappé ce truc, comme si c’était un détail sans importance. Fallait dire que c’était une contraire – qui tombait encore sur la femme – et qu’il était facile de zapper. Encore plus si la plaquette était vide et qu’fallait la renouveler en prenant un rendez-vous chez le gynéco, le truc qu’elle avait aussi oublié et pourtant y avait fort à parier que ce soit écrit en lettres majuscules sur un post-it accroché sur le frigo, c’était à se demander pourquoi elle se donnait encore la peine d’en accrocher des post-its. Elle pouvait au moins se dire, qu’y avait des oublis et des accidents, qui pouvaient changer une vie, dans le sens positif du terme.

Malgré tout ce qu’elle avait pu croire dans la matinée, quand elle avait tenu ce test de grossesse dans les mains, y avait quand même quelque chose qui était venu se glisser dans sa journée pour repousser la bonne nouvelle au second plan et la foutre dans un état pas possible. Elle détestait Demelza pour bien des raisons et aussi pour ça, parce qu’elle lui avait foutu sa journée en l’air, parce qu’elle l’avait fait redescendre bien vite de son petit nuage, dans une chute plutôt blessante et frustrante. Au moins, elle n’avait essuyé que quelques coups, rien de bien méchant, elle s’en remettre bien assez vite, c’était certain et elle pouvait facilement promettre à Cesare que ça n’allait pas se produire tous les quinze jours, elle n’était plus à Insurgency, après tout. « Promis, j’fais tout ce que je peux pour éviter ça. » Elle aurait presque pu rajouter que ça aurait pu être pire si elle avait décidé de se battre jusqu’au bout, mais ça faisait probablement parti des trucs que Cesare n’avait pas envie d’entendre ou d’imaginer. Après tout, le pire, ils l’avaient déjà vécu tous le deux, à attendre dans le couloir de l’hôpital quand l’autre avait été entre la vie et la mort. Elle laissa échapper un léger rire à sa réplique. « Ça me va comme ça. » Qu’il ait souvent raison et que ce soit elle le rester du temps, c’était très bien, de toute façon, elle préférait quand personne n’avait besoin d’avoir raison et qu’ils étaient juste complètement d’accord. Ça simplifiait les choses, notamment en ce moment, avec les préparatifs du mariage, alors que ça devenait presque facile de se poser des questions sur des trucs qu’ils n’auraient jamais soupçonnés. Leur mariage dans le fond, il arrivait bien assez vite pour qu’elle n’ait pas trop à se préoccuper de Demelza. Elle préférait tout autant ne pas lui accorder une place trop importante dans la liste de ses priorités, elle ne le méritait de tout évidence pas. « Tant que ça nous permet d’être ensemble, sans personne pour trop nous emmerder, moi ça me va. » Tout ce qu’elle voulait, c’était ça de toute façon Isolde, être avec Cesare, avec Clara, avec cette famille qu’ils avaient tous les deux et si pour ça fallait des gens d’accords un peu bancales, ils feraient avec. Etre ensemble, c’était le plus important, surtout maintenant, y avait ce bébé et évidemment, elle avait besoin qu’il soit à ses côtés. Pourtant en le regardant alors qu’elle parlait, elle se demandait si elle n’allait pas lui coller une crise cardiaque en lui annonçant cette nouvelle. Elle arqua à son tour un sourcil face à sa question, comme si c’était à peu près le dernier truc auquel elle s’attendait. « Hein ? Non, je vais toujours à New-York avec Scarlett. A part si tu as ouvert une boutique de robes de mariée à Radcliff sans me le dire, y a toujours rien dans le coin. » peut-être dans les villes alentours et encore, elle avait regardé un peu sur internet, c’était loin d’être la joie. Elle n’était pas difficile d’un point de vue vestimentaire, mais là, c’était de sa robe de mariée dont il était question. « Et c’est pas des vacances, c’est du shopping. » Et le shopping, c’était loin d’être sa passion, mais ça valait le coup, évidemment, pour cette fameuse robe. « Et je vais faire en sorte que tu oublies à quel point je t’ai manqué, au moment où tu verras cette robe. » Et quand il la lui retirerait, bien évidemment. « En tout cas, heureusement qu’on se marie dans deux mois et pas dans neuf, parce que d’ici, je ne rentrerai plus dans la robe. » Dans deux mois, ça devrait aller, elle n’avait pas pris énormément de poids dans le début de sa grossesse, quand ça avait été pour Clara. Pour l’heure en tout cas, elle ne lâchait pas le regard de Cesare, si ses mains, elle se disait que ça devait bien avoir du sens comme ça, il était pas idiot Cesare après tout.
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