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 (event, salorcan) shadows & nightmares

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Lorcan Wolstenholme
Lorcan Wolstenholme

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SUR TH DEPUIS : 25/04/2014
MessageSujet: (event, salorcan) shadows & nightmares   (event, salorcan) shadows & nightmares Icon_minitimeMer 10 Aoû 2016 - 18:36

Together in that hell

I hear they're getting closer, their howls are sending chills down my spine, and time is running out now, they're coming down the hills from behind. When we start killing it all will be falling down, from the Hell that we're in, all we are is fading away.
ACIDBRAIN


Halloween. Ca avait été une des fêtes préférées de Lorcan, quand il était plus jeune. Et pas seulement parce qu’il finissait toujours la soirée avec un sac bourré à craquer de friandises ! Aspen avait toujours le chic pour lui trouver un costume génial, quand ils étaient au lycée, et ils s’étaient même déguisés en costumes assortis pendant quelques années. A chaque fois que c’était elle qui avait pris en main leurs déguisements, Lorcan avait été au centre des attentions avec elle – mais il fallait dire qu’elle n’acceptait pas la médiocrité de ce côté, et elle veillait aux moindres détails. Et quand il s’en occupait tout seul … C’était une autre histoire. Il mettait beaucoup moins de soin que sa jumelle à trouver un déguisement, et ça la faisait criser à tous les coups, de le voir arriver avec le minimum syndical pour être accepté à ses fêtes … Cette année, il était certain qu’elle n’allait pas apprécier son costume. Encore une fois. Mais ce n’était pas à elle qu’il avait pensé en cherchant son idée … Même s’il avait quand même visualisé très clairement la tête qu’elle ferait quand elle le verrait, et ça valait son pesant d’or. Il avait un peu galéré pour retrouver le premier costume qu’il avait projeté de mettre, et avait même du retourner au manoir familial pour le dénicher au fond d’un placard. Il avait du s’assurer que son père était sorti avant d’y entrer, mais même en son absence, il s’était senti terriblement mal à l’aise de retourner là-bas. Il avait un peu maudit Salomé, qui était à l’origine de cet effort … Tout en espérant que le jeu en vaudrait la chandelle. Finalement, il avait retrouvé ce qu’il cherchait, il avait même trouvé son second costume dans un placard d’anciens vêtements que plus personne n’utilisait, et il s’était dépêché de quitter les lieux.

Il avait du enfiler ses deux costumes dans les vestiaires du restaurant, et il avait tenté de s’enfuir aussi discrètement que possible, mais un de ses collègues l’avait vu et avait rameuté tous les autres. Ils s’étaient marrés pendant un moment, et Lorcan avait du retarder son départ parce qu’ils tenaient absolument à arroser son magnifique déguisement par une tournée de bières. A première vue, il portait uniquement un grand imperméable beige qui lui descendait jusqu’aux genoux, avait les jambes nues et de grandes chaussettes blanches avec des baskets immondes. Il s’était plaqué les cheveux avec beaucoup (trop) de gel et avait chaussé de vieilles lunettes à montures en écailles : le parfait pervers attendant à la sortie des écoles. Il avait même poussé le détail jusqu’à mettre un sachet de bonbons dans sa poche. Ca, c’était ce que ses collègues avaient vu. Ils avaient heureusement manqué ce qu’il y avait dessous, un vieux costume de sheriff en élasthanne doré qui datait de la fin du collège, composé d’un short trop serré et d’une chemisette aussi hideux l’un que l’autre … Il détestait cordialement ce costume, et il n’y avait qu’une seule personne qui le verrait ce soir. Salomé avait intérêt à avoir sorti elle aussi son ancien déguisement, sinon elle ne serait même pas autorisée à le voir comme ça. C’était elle qui avait insisté pour qu’il porte son vieux costume, et il n’aurait jamais accepté si elle n’avait pas promis de faire elle aussi un effort … Il y gagnerait au change, son costume à elle était bien plus agréable à regarder que le sien.

Quand il arriva finalement à la maison de Mrs Greene, il était en retard d’une bonne demi-heure et la fête battait déjà son plein. Il entra à l’intérieur, cherchant du regard un visage connu. La décoration était stylisée, et certains déguisements étaient vraiment recherchés, mais il ne voyait ni Salomé, ni Aspen, ni même Noeh. Il avait été étonné que ce dernier le contacte pour se retrouver ce soir, mais c’était un bon début pour reprendre une relation à peu près normale … Si on pouvait vraiment parler de normalité vu tout ce que Lorcan cachait encore à son ancien meilleur ami. Mais ce soir, ils allaient juste profiter de la fête sans penser au reste. Il parcourut plusieurs pièces, montant dans les étages, se servant une bière au passage, et fini par reconnaître Salomé. « Non mais c’est quoi ce costume … » Fit-il en la jaugeant de haut en bas, un sourire goguenard aux lèvres et pourtant déçu de ne pas voir l’ombre d’une plume. « T’as intérêt à avoir mis quelque chose de plus sympa en dessous, sinon le sheriff va te passer sous le nez. » Lui souffla-t-il à l’oreille en se rapprochant et en glissant sa main dans son dos dans un geste rapide et pourtant sans équivoque. Il s’écarta rapidement, jetant un regard autour de lui mais toujours sans voir ni Aspen, ni Noeh. « En attendant de trouver les autres, ça te dirait de faire un tour avec pervers pépère dans un coin sombre ? Papy a hâte de te montrer ce qu’il cache sous son imper’ » Lâcha-t-il en jouant exagérément des sourcils et en se passant la langue sur les lèvres d’un air lubrique. Une fille qui passait à côté d’eux lui lança un regard dégoûté, et Lorcan la fixa jusqu’à ce qu’elle détale. « Je me sens dégueulasse. » Fit-il en riant quand elle eut disparut dans une autre pièce.
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Salomé Callahan
Salomé Callahan

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MessageSujet: Re: (event, salorcan) shadows & nightmares   (event, salorcan) shadows & nightmares Icon_minitimeMer 24 Aoû 2016 - 16:28

Together in that hell
lorcan wolstenholme & salomé callahan

Jamais encore Salomé n'avait tant agi au dernier moment, à se retrouver sans costume à quelques heures d'Halloween, à n'avoir qu'une vague idée de ce qu'elle allait pouvoir se mettre sur le dos. Depuis le lycée, elle ne s'était plus vraiment adonnée à ces longues heures de préparation, se procurant la majeure partie du temps un costume déjà tout fait, n'ayant qu'à peaufiner le maquillage sans toucher elle-même à une aiguille. Les choses étaient différentes, avant qu'Aspen ne parte à Boston, et le plaisir de confectionner des déguisements à en faire pâlir n'importe qui de jalousie s'était évaporé depuis longtemps. Il fallait se l'avouer, sans la rouquine pour motiver les troupes et l'imprégner de son enthousiasme, la Callahan avait simplement la flemme. Et si elle n'avait pas vraiment réfléchi à ce déguisement qu'elle allait devoir revêtir, la donne avait à nouveau changé la veille, en recevant les messages de Lorcan. Le costume de flic doré était entré en jeu, et pour le plaisir de le voir se pavanner dans cette tenue, la brune était prête à faire un effort. Même si ça impliquait quelques plumes et un imposant collier, ainsi que sa dose d'indécence pour la soirée. C'était dans le but d'aller fouiller le grenier du Manoir plein de ces affaires inutilisées et pourtant impossibles à jeter, que Sam avait embarqué Noeh dans ce retour aux sources, s'assurant précédemment que personne ne traînerait dans les parages. Depuis que leur père était derrière les barreaux, mieux valait ne pas croiser la route de Matthias, certainement pas alors que celui-ci se trouvait officiellement à la tête de la famille, aux côtés de leur mère. Personne n'était rentré alors qu'ils fouillaient frénétiquement les cartons, ne tenant pas à s'attarder plus que de raison. Et au milieu des divers vêtements qu'elle avait pu revêtir à chaque soirée costumée du lycée, elle était tombée dessus. Soigneusement camouflé à l'intérieur d'un autre costume pour que personne ne mette la main dessus à l'époque, certaine de se faire proprement réprimander si quelqu'un voyait ce qu'elle avait osé acheter - et manquer de porter. Noeh avait eu l'air vaguement surpris alors qu'elle roulait soigneusement la draperie noire du déguisement en y camouflant le véritable objet de sa venue. C'était certainement étrange de s'imaginer Salomé revêtir volontairement ce costume de grande Faucheuse que Matthias avait porté durant son adolescence, contraint et forcé par une grande tante qui le lui en avait fait cadeau. La brune n'avait pas cherché à expliquer ce geste, renonçant tout de même finalement à la faux en plastique - dont l'aîné s'était plaint en souhaitant en emprunter une véritable pour davantage de prestance - et se maudissant intérieurement de n'avoir rien trouvé d'autre. C'est qu'il lui fallait quelque chose de suffisamment ample pour que ce bon vieux costume d'indienne passe inaperçu en dessous. Et c'est qu'elle tenait vraiment beaucoup à accéder aux requêtes du Wolstenholme, ravie à l'idée de le trouver dans son ancien costume lui aussi.

Depuis les vingt minutes à déambuler dans l'imposante demeure de Mrs Greene, la brune avait eu le temps de terminer une bière, de gratifier les quelques visages connus de compliments en ce qui concernaient leurs déguisements et d'acquiescer d'un air moqueur alors qu'on les lui retournaient, malgré l'improbabilité de son costume loin d'être aussi glamour que les années passées. Elle venait tout juste de se prendre les pieds pour la énième fois dans les pans de sa longue robe noire, lorsqu'elle se décida à s'arrêter quelques minutes. Pas de Noeh, pas d'Aspen, et pas de Lorcan. La maison avait beau être bondée, la brune commençait à franchement se demander si l'un d'entre eux était déjà arrivé. Sentant ses faux-cils se décoller après qu'un abruti déguisé en sorcier se soit amusé à souffler des paillettes blanches dans tout le couloir, un tour dans la salle de bain la plus proche lui permit de remettre de l'ordre dans son maquillage. Réajustant sous sa capuche ses longues mèches soigneusement ébouriffées pour l'occasion, repassant un coup de khôl noir autour de ses yeux pour accentuer l'effet pseudo-dramatique de ses traits pâlis par le maquillage, son regard se braqua quelques secondes supplémentaires sur son reflet. Mieux valait ne pas croiser Aspen, ou celle-ci n'allait pas manquer de la réprimander sévèrement pour ce costume digne d'une enfant de sept ans. Un geste précautionneux vint réajuster le haut qui lui comprimait les côtes sous les draperies noires, camouflant les liens noués dans son cou, s'assurant que tout était bien à sa place étant donné l'incofort de ces couches de tissu, avant qu'elle ne rejoigne le couloir. Scrutant les visages sans qu'aucun ne capte réellement son attention, Salomé entendit Lorcan avant de le voir, et le sourire qui se glissait sur ses lèvres se figea un instant en masque horrifié. « "Non mais c'est quoi ce costume", pardon, t'oses me poser cette question ? » Le dévisageant en demeurant interdite quelques secondes supplémentaires, son regard glissa le long de son imperméable avant de remonter jusqu'à son visage, ses lunettes, et ses cheveux. « T'étais sérieux en fait. » Les messages lui revenaient et un rire irrépressible commençait à lui monter aux lèvres, à le regarder ainsi accoutré. Rire qui s'éteignit alors qu'il s'approchait, et que le vif du sujet était évoqué. Le shérif. Subitement, les choses devenaient bien plus intéressantes, un frisson quittant son dos alors que sa main s'en détachait, son regard se reportant sur lui en lui accordant absolument toute son attention. « J'espère que tu bluffes pas, si j'vois pas de tissu doré, tu verras pas de plumes non plus. » Le ton exagérément empreint de mystère était pourtant presque sérieux. C'était que depuis qu'ils en avaient parlé, elle mourait d'envie de le revoir scintiller de mille feux dans ce petit costume dont elle s'était tant moqué par le passé. Parce que derrière ses rires goguenards, la brune avait toujours eu un petit faible pour ce short brillant coupé au dessus des genoux, pour cette chemisette déjà trop ajustée à l'époque, mais ça, elle l'avait gardé soigneusement pour elle, peu certaine d'assumer ce goût douteux qui ne lui ressemblait guère. Il fallut que Lorcan se mette à jouer à la perfection son rôle de vieux pervers pour qu'elle cesse un instant de fantasmer sur ce qui oui ou non se trouvait sous son imper.  Un instant sans voix face à cette imitation plus que réaliste, un nouveau rire lui échappa alors qu'elle s'éfouffait à moitié avec son verre. « Merde, tu t'es entraîné longtemps avec cette mimique ? J'te jure que ça fait flipper. » Sam suivit son regard et plissa le nez en constatant l'air que lui jeta au passage une catwoman en carton. « Pas plus dégueulasse que ce faux cuir acheté au rabais, si tu veux mon avis. »   Continuant à la suivre du regard jusqu'à ce qu'elle ait disparu de son champ de vision, en réalisant à peine qu'un simple regard dégoûté à l'égard du costume de Lorcan la conduisait à sortir les griffes, Sam finit par s'en désintéresser après quelques secondes. Reportant son attention sur Lorcan avec un sourire aux lèvres, avant de réajuster d'un geste machinal ses lunettes pour les glisser légèrement le long de son nez. « Tiens, t'es encore mieux comme ça, on profite mieux de ton mouvement de sourcils. » Abaissant sa main en attardant sa course le long de son bras d'un geste nonchalant au premier abord, ses doigts effleurèrent les siens sans s'y arrêter, et un coup d'oeil autour d'elle s'assura qu'aucun de leurs jumeaux ne s'était pointé durant cet instant d'inattention. « Je serais ravie de voir ce que tu caches là-dessous, papy. » Grimaçant à peine les derniers mots prononcés. « Ou pas papy, en fait, on va oublier ce mot, ce sera plus sympa. » Lui filant un petit coup dans les côtes avant de l'inciter à la suivre, Sam prit les devants sans manquer de soulever les pans de son costume, évitant de prendre le moindre risque de se vautrer sous les yeux de Lorcan. La zone était bondée, et il lui fallut quelques minutes de progression avant de finalement s'arrêter devant les escaliers menant visiblement au grenier. Se tournant un instant vers lui avec un sourire aux lèvres et un regard enthousiaste, un murmure se perdit à son oreille avant qu'elle ne se détourne. « Interdiction de regarder sous la robe de la faucheuse avant d'être en haut. » Et déjà Salomé gravissait les marches sans davantage de discussion.

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Lorcan Wolstenholme
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MessageSujet: Re: (event, salorcan) shadows & nightmares   (event, salorcan) shadows & nightmares Icon_minitimeLun 5 Sep 2016 - 19:03

Together in that hell

I hear they're getting closer, their howls are sending chills down my spine, and time is running out now, they're coming down the hills from behind. When we start killing it all will be falling down, from the Hell that we're in, all we are is fading away.
ACIDBRAIN


Le costume de pervers, c’était la seule idée que Lorcan avait eue pour dissimuler celui du shérif qu’il portait dessous, et il s’était demandé un bon moment ce que Salomé trouverait pour tenir sa parole et venir avec le costume qu’il attendait … Mais vu la longueur de la robe qu’elle portait, il pouvait espérer qu’elle portait ses plumes en dessous. Elle le lui confirma rapidement, et il cessa immédiatement de regretter d’avoir ressorti son costume de shérif. « T’inquiète, j’ai ton plus grand fantasme sous mon imper’, ressorti de l’oubli rien que pour toi. J’espère que j’aurais droit à une petite danse du ventre en récompense. » Il se souvenait trop bien de la démonstration qu’elle avait faite à Aspen quand il les avait épiées avec leurs costumes … Jamais il n’aurait songé que ce souvenir lui reviendrait avec une connotation bien plus sensuelle qu’à l’époque. Quand il les avait surprises, il avait surtout ricané de la voir comme ça, se promettant d’utiliser ça comme chantage dès que possible. Il y avait fort à parier qu’il ricanerait bien moins, aujourd’hui, et le chantage qu’il y avait eu était bien différent de celui qu’il avait eu en tête à l’époque. Lorcan avait hâte de le revoir, ce fameux costume, avec ce collier gigantesque qui couvrait tout juste ce qu’il fallait couvrir, tout en laissant la part belle à l’imagination … Mais pas ici, avec des gens qui passaient devant eux sans arrêt, comme cette gamine qui s’attira les foudres de Salomé, tirant au passage un sourire narquois à Lorcan. Il préféra ne pas commenter, mais s’amusa beaucoup de l’agacement de la brune face à la fade blondinette qui avait osé le regarder de travers. Et puis elle s’effaça de sa mémoire, remplacée par une Salomé qui repositionnait ses lunettes pour parfaire son look de pervers, sa main glissant sur la sienne sans s’y arrêter. Pourquoi est-ce qu’ils étaient encore là, à discuter de leurs costumes comme s’ils n’avaient rien de mieux à faire ? Il n’avait aucune envie, finalement, de tomber aussi vite sur Aspen ou Noeh, et s’ils restaient là, la probabilité qu’ils restent tranquilles diminuait de seconde en seconde. Il ne voulait pas profiter du reste de la soirée sans avoir eu au moins un aperçu des plumes de Salomé … Un aperçu et plus si affinités. Et puisqu’elle voulait aussi voir ce qu’il cachait là-dessous … « Ouais, oublie le grand-père et concentre-toi sur le pervers si tu préfères. » Il accompagna à nouveau ses paroles d’un regard lubrique, et regretta encore une fois qu’elle porte cette robe bien trop couvrante … Vraiment, il adorait ce petit rôle, et s’il n’avait pas craint de voir débarquer une tête connue dans ce couloir, il n’aurait pas uniquement joué le pervers avec les yeux. Mais Salomé n’avait pas plus envie que lui qu’on les surprenne ici, et il la suivit à travers le dédale des salles pleines de monde. Des hurlements de terreur retentirent au travers de portes ouvertes, et Lorcan ne put s’empêcher de penser que la mère Greene avait vraiment bien fait les choses. La déco n’était pas trop mal, et l’électricité qui sautait de temps à autre en faisant clignoter les lampes déjà tamisées s’ajoutait à l’ambiance un peu pressante. Mais s’il y avait vraiment des gens qui hurlaient – Lorcan pariait plutôt pour des enregistrements – c’était sans doute des gamines dont les boyfriends s’amusaient à surgir dans le noir, parce qu’il n’y avait rien qui fasse peur à ce point.

Lorcan suivit Sam jusqu’à un escalier menant à une zone moins fréquentée. Voilà, ça semblait être une alternative nettement plus sympathique que les salles pleines de potentiels voyeurs ou de jumeau à la sensibilité un peu trop développée. Il eut à peine le temps de sentir le souffle de Salomé effleurer sa peau quand elle lui glissa sa mise en garde à l’oreille, que déjà elle s’était détournée pour monter les escaliers. « T’es tellement pas drôle … » Soupira-t-il dramatiquement, tout en lui emboîtant le pas, les yeux rivés sur cette jupe qui lui battait les chevilles sans laisser entrevoir  quoi que ce soit d’intéressant. Il y avait peu de lumière dans l’escalier, et Lorcan ne put s’empêcher de se retourner en sursautant en entendant un nouveau hurlement. Celui-ci avait parut si proche … Et si familier ! Mais il n’y avait personne dans le couloir derrière eux, et il secoua la tête, oubliant déjà de se demander à qui ce hurlement lui avait fait penser. La perspective de ce qui l’attendait plus haut suffisait à le détourner du reste. Quand Sam poussa la porte du grenier, ils furent accueillis par une atmosphère glaciale, qui tira un frisson à Lorcan. « Ah génial … Si ça c’est pas l’endroit rêvé pour un pervers en embuscade, je ne m’y connais plus … » L’endroit n’avait pas été décoré – ou alors il l’avait été avec un goût très raffiné pour la poussière et les vieilleries à moitié détruites. Lorcan referma la porte derrière lui et s’avança dans la pièce, éclairée par une unique ampoule pendant lamentablement du plafond et clignotant avec aussi peu d’intensité que dans tout le reste de la maison. L’ambiance était bien plus lugubre ici qu’en bas, songea-t-il en détaillant un vieux mannequin dont la cage thoracique avait été défoncée et le visage brûlé. « Sacrément bien fichu, le décor de film d’horreur … » Il contempla encore quelques secondes ce qui les entourait, puis se retourna vers Salomé, un sourire en coin. « J’ai le droit de regarder sous la robe de la faucheuse maintenant ? » Il s’avança vers elle, glissant ses mains sur sa taille et les faisant lentement remonter sur le tissu, jusqu’à sentir sous ses doigts la fermeture éclair qui maintenait le déguisement en place. « Lorcan ! » Le jeune mutant lâcha Salomé et se retourna, le cœur battant. Cette fois, il aurait pu le jurer, il avait reconnu la voix qui venait de crier son prénom … Mais il n’y avait personne derrière lui. Pour en avoir le cœur net, et pour calmer un peu ce malaise qui l’avait soudain étreint en lui retournant l’estomac, il s’avança à grand pas dans le grenier et jeta un coup d’œil derrière les malles et autres meubles éparpillés. « Y’a quelqu’un ? » Bien sûr qu’il n’y avait personne. Il ne risquait pas d’y avoir qui que ce soit ici. Surtout pas celle que Lorcan semblait avoir entendu. Il inspira un grand coup dans l’obscurité d’un recoin, mais cela ne fit pas cesser les tremblements de ses mains, qu’il fourra dans les poches de son imperméable avant de retourner voir Salomé. Sa raison lui soufflait qu’il était stupide de s’être fait avoir, mais son cœur qui battait la chamade dans sa poitrine ne semblait pas vouloir se calmer. « Désolé. » Marmonna-t-il. « J’ai cru que … Enfin bref. C’est peut-être Aspen qui nous cherche … » Il avait bien failli le dire. Avouer qu’il s’était mépris au point d’entendre une voix qui n’existait plus depuis longtemps. « Elle attendra bien un moment, non ? » Il avait retrouvé son sourire et s’était efforcé d’oublier ce trouble qui le tourmentait encore. Ce qu’il semblait avoir entendu relevait du domaine de l’impossible, et il préférait encore penser qu’il s’était mépris sur la voix de sa jumelle. Ca aussi, ça lui semblait impossible, mais moins que d’entendre celle de sa mère.


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Salomé Callahan
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SUR TH DEPUIS : 29/04/2014
MessageSujet: Re: (event, salorcan) shadows & nightmares   (event, salorcan) shadows & nightmares Icon_minitimeMar 13 Sep 2016 - 0:21

Together in that hell
lorcan wolstenholme & salomé callahan

Arrivée en haut, l'impatience se mêla rapidement à une once de malaise, découvrant l'endroit en s'attardant sur les toiles d'araignées totalement naturelles qui se tissaient au-dessus de leurs têtes. « C'est tellement glamour, hein. » Première impression lâchée en réponse au commentaire de Lorcan sur le grenier, alors qu'elle commençait à remettre en doute le choix du lieu. Enfin, ici au moins personne ne risquait de venir les surprendre en pleine exhibition de costumes douteux. « A tes risques et périls. » Répondant dans un sourire énigmatique, à laisser entendre qu'il y avait peut-être de quoi être déçu tout en sachant pertinemment qu'il ne risquait pas de l'être, son attention se focalisa entièrement sur les mains de Lorcan se posant sur elle. Docile, Sam se laissa faire, n'effectuant pas le moindre geste susceptible de l'aider à défaire cette longue robe informe, se contentant de savourer le contact de ses mains au dessus du tissu. Jusqu'à ce qu'il ne s'éloigne, brutalement, sans raison apparente. Plissant légèrement le nez alors que Lorcan se désintéressait subitement d'elle - alors qu'aucun millimètre de costume n'avait encore été dévoilé - Sam suivit son regard sans comprendre ce qui lui prenait. « C'est le moment où t'essayes de me faire peur, c'est ça ? » Un sourire moqueur étirait déjà le coin de ses lèvres alors qu'il commençait à s'agiter, fouillant le grenier comme s'il était prêt à y dénicher quelqu'un. D'un geste machinal, la brune réajusta le tissu le long de ses épaules avant de croiser ses bras sur sa poitrine. « J'ai toujours été la plus coriace les soirs d'Halloween, c'était toujours toi le premier à bondir devant les films d'horreur, si je me souviens bien. » Continuant sur sa lancée en ne réalisant pas le moins du monde qu'il venait bel et bien d'entendre quelque chose d'anormal, la brune se souvint avec un certain sadisme du trente-et-un octobre de leurs dix ans. C'était Noeh qui avait eu la bonne idée d'allumer la télé dans le salon lorsqu'ils étaient rentrés de la traditionnelle chasse aux bonbons, laissant apparaître une vieille diffusion de massacre à la tronçonneuse. S'ils avaient tous été pris par surprise par le premier hurlement ayant retenti, Sam avait décrété que c'était son voisin qui avait frémit le premier. Malheureusement pour Lorcan, c'était lui qui se trouvait alors à ses côtés, et sûrement qu'elle n'avait pas été tout à fait objective, puisqu'elle avait sursauté en même temps. Mais c'était bien plus drôle qu'il se soit agi de Lorcan, surtout aux yeux de Noeh, alors c'était resté, même si Aspen avait semblé émettre quelques doutes en posant son regard sur la brune. Des années après, la Callahan semblait toujours autant se plaire à le rappeler au bon souvenir de Lorcan, ne s'étant jamais lassée de le titiller à ce sujet.

Pourtant, à le regarder s'acharner de la sorte, à contempler cet air angoissé qui ne semblait pas feint, son sourire à elle déclina très légèrement.  « On est seuls, y'a personne ici. Et j'suis quasiment sûre que c'est pas moi non plus que t'as entendu. » Sous-entendu, directement dans sa tête. Il aurait reconnu sa voix, si ç'avait été le cas, mais le doute restait permis et Sam marqua une hésitation en prononçant ces mots. Elle ne prenait plus le vaccin depuis un mois et n'était plus entrée dans la tête de qui que ce soit depuis... Depuis une semaine. L'air de rien, ses doigts glissèrent sur l'encolure de son costume pour attraper machinalement le fin collier reçu pour son anniversaire, la pierre d'ambre tombant pile au-dessus de l'endroit où la lame de Joachim avait comprimé sa chair. C'était un souvenir qu'elle avait mis toute son énergie à laisser disparaître dans les limbes de l'oubli, toujours aussi douée pour la dénégation, et y repenser la replongeait dans un certain malaise. Les mots de Lorcan l'arrachèrent à l'appréhension qui revenait inévitablement avec le souvenir de cette confrontation, de cette affreuse méprise qui avait manqué de lui coûter cher. L'affaire était close, elle s'en était sortie sans dommages, physiques tout du moins. Pour ce qui était du psychologique, c'était autre chose, à en juger par la panique qui se glissait dans ses mâchoires crispées alors que l'idée la plus sombre s'immisçait dans sa tête. Raidissant subitement son échine en sentant une présence dans son dos, la brune coula un regard au dessus de son épaule, juste pour s'assurer que personne ne les avait suivi. La voilà qui devenait aussi perturbée que Lorcan quelques minutes plus tôt, à se laisser déborder par l'ambiance inquiétante du grenier. « Oui, elle pourra attendre un peu. » Reportant son regard dans le sien en esquissant un sourire enjôleur, ses mains se glissèrent sur son torse encore couvert de l'affreux imperméable - et du costume de shérif, elle l'espérait bien. « Bon, tu t'es déconcentré alors c'est à mon tour, la danse du ventre ce sera pour plus tard. » Il fallait bien l'avouer, elle préférait découvrir Lorcan plutôt que de se retrouver la première dans son vieux costume. Arquant un sourcil sans se départir de cet air charmeur qui se glissait sur ses traits, ses mains défirent machinalement les boutons un à un, dénouant la ceinture avant de marquer une pause. « Je sais que c'est bizarre, alors je vais le dire une fois, une seule. » Relevant ses yeux surmaquillés pour l'occasion dans les siens, la brune ne put s'empêcher de se dire une fois de plus que c'était vraiment étrange d'ainsi s'enthousiasmer pour ce costume tout sauf saillant. C'est que c'était vraiment pas facile à assumer, dans le genre fantasme bizarre. « Je dois être celle qui me suis le plus foutue de toi à l'époque, mais en fait... » Repoussant d'un geste lent les deux pans de l'imperméable pour découvrir un premier éclat doré, la brune sentit son coeur s'accélérer alors que son sourire progressait sur ses lèvres. « Ben, je te trouvais pas mal du tout. On va dire que c'est ta couleur, ça devait être pour ça. Même si j'ai toujours du mal à comprendre pourquoi. » Elle avait tenté de se rattraper à peine l'aveu proféré, l'observant d'un air assuré, parce qu'en faisant tomber le manteau le long de ses bras en le laissant achever sa course au sol, elle ne comprenait toujours pas pour quelle raison ce costume lui faisait de l'effet. « T'arrives encore à respirer ? Ça fait un peu gogo danseur, quand même. » Une lueur malicieuse traversa ses prunelles qui le dévoraient littéralement de la tête aux pieds, s'attardant sur son buste bien plus étoffé qu'à l'époque et sur la chemise on ne pouvait plus cintrée. « J'ai l'impression que tu vas te mettre à chanter YMCA d'une seconde à l'autre. Promis si ça te prend comme ça, je t'accompagnerai avec mes plumes. » Se tournant également en auto-dérision pour éviter de le voir se rhabiller face à ses piques qui demeuraient pourtant douces, Sam ne put s'empêcher de l'attraper par la chemise pour l'attirer à elle dans un sourire aguicheur. « J'vais vraiment plus avoir envie de redescendre. » Et ce n'était même pas un mensonge destiné à redorer l'égo de Lorcan dans sa tenue brillante. C'était peut-être l'effet du costume, ou simplement le fait de ne pas avoir pu le toucher depuis qu'il était arrivé, mais ce n'était pas un contact qu'elle avait envie de rompre, désormais qu'elle se trouvait tout contre lui. Perdant ses doigts dans sa nuque, un craquement derrière elle la tendit brusquement alors qu'elle se tournait, à nouveau sur ses gardes, comme un peu plus tôt. Et comme un peu plus tôt, il n'y avait rien d'autre que la porte soigneusement fermée. Ce ne fut qu'en se retournant à nouveau, prête à reporter son attention sur Lorcan, que son sang se glaça pour de bon. Tu m'entends. Je sais que tu m'entends. Scrutant les coins du grenier en reculant d'un pas pour bénéficier d'une vue d'ensemble, Sam alla jusqu'à se retourner une fois de plus pour fixer son regard sur la porte. Et je te trouverai. Incapable de rassembler ses idées, un nouveau pas de recul l'éloigna alors qu'elle percutait quelque chose dans un sursaut, levant ses poings en garde en faisant volte-face avant de comprendre qu'il ne s'agissait toujours que de Lorcan. Pas de celui qui proférait ses menaces dans sa tête, à se trouver trop loin pour qu'elle ne le voit. Pour l'instant. Les traits décomposés par la terreur, à entendre son aîné s'exprimer dans son crâne, à laisser revenir en salve les hypothèses où Joachim aurait pu tout lui avouer, Sam concentra son attention sur Lorcan pour en oublier l'écho qu'avait laissé Matthias dans son esprit. Elle divaguait. Elle divaguait complètement. Elle n'avait pas le moindre mal de tête, et elle était incapable d'entendre qui que ce soit à distance. C'était cette foutue panique qui lui emmêlait les idées. « Désolée, j'crois que j'entends des voix moi aussi. » Maigre tentative pour se détendre, à l'instar de Lorcan un peu plus tôt.
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Lorcan Wolstenholme
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MessageSujet: Re: (event, salorcan) shadows & nightmares   (event, salorcan) shadows & nightmares Icon_minitimeDim 25 Sep 2016 - 18:49

Together in that hell

I hear they're getting closer, their howls are sending chills down my spine, and time is running out now, they're coming down the hills from behind. When we start killing it all will be falling down, from the Hell that we're in, all we are is fading away.
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Lorcan n’avait aucune intention d’effrayer Salomé ou de lui rejouer un Halloween de leur adolescence. Il avait bien entendu une voix l’appeler et il en mettrait sa main à couper. Seulement, il n’était pas prêt à le reconnaître, parce qu’il n’y avait personne dans ce grenier et qu’il était tout bonnement impossible que cette voix soit réelle. C’était tout aussi impensable que Salomé ait développé une télépathie capable de faire ça … Il croyait avoir oublié la voix de sa mère depuis plusieurs années – c’était une constatation qu’il détestait avouer – et Sam ne pouvait pas l’imiter aussi bien. Parce que même s’il croyait ne plus s’en souvenir, il l’avait reconnue, tout aussi certainement qu’il reconnaîtrait sa mère sur une photo ou dans un film, c’était un fait. Mais il n’y avait pas d’explication logique au phénomène qui venait de se produire. Alors quoi qu’il ait entendu, il s’était trompé, et il ne voulait ni en parler, ni y penser pus longtemps. Et Salomé lui offrit une très agréable façon de se changer les idées, en s’approchant de lui pour lui retirer son imperméable. Il revint à la véritable – et impérieuse – raison de leur présence dans ce grenier, et son intérêt pour tout le reste fondit comme neige au soleil. Il n’avait plus qu’une envie : lui enlever cette robe informe et profiter de ce qu’elle avait mis dessous … Mais il avait perdu la main dans cette partie, malheureusement, et c’était maintenant à Salomé de prendre les devant, mais le rapprochement qu’elle opéra n’était pas pour lui déplaire. Elle prenait son temps, ses mains ne faisaient pas mine de le déshabiller trop vite, et son sourire s’élargit en même temps que son impatience grandissait. Il s’attendit un peu au pire quand elle évoqua la dernière fois qu’il avait mis le costume de shérif, mais à ce stade de la conversation, il se fichait pas mal qu’elle essaye de se moquer de lui. Pourtant, il ne s’attendait pas à l’aveu qu’elle lâcha, et il eut un petit rire stupéfait. « Sérieux ? T'étais déjà  à fond sur moi quand on était ados, je le savais ! » Elle l’avait trouvé pas mal avec ce costume doré mal coupé ? Il ne comprenait pas trop, mais visiblement elle ne comprenait pas plus que lui. Tout ce qu’il en retenait, c’était qu’elle l’avait chambré quand elle était ado, pour camoufler le fait qu’elle se rinçait l’œil. Et qu’elle avait bien l’intention de recommencer, tandis que ses mains s’activèrent pour déboutonner son imperméable et le lui retirer complètement, dévoilant enfin le superbe costume doré. Il ne se sentait vraiment pas à l’aise dans ce truc, mais le regard qu’elle lui jeta suffit à annihiler toute pensée parasite. Mais s’il n’avait pas de difficultés pour respirer, il se sentait très à l’étroit, et ça risquait de ne pas aller en s’améliorant. Même ses petites piques sous-entendant qu’il pouvait s’identifier aux Village People ne parvinrent pas à le doucher complètement, trop vite rattrapé par l’espoir qu’elle lui dévoile bientôt ses propres atours. « Je préfère encore être un gogo dancer que me trémousser sur YMCA. » Il se pencha vers elle, son visage effleurant le sien sans le toucher. « Vu qu’en plus, ça fait partie de tes fantasmes depuis des années … Je voudrais pas que tu sois privée du spectacle. » Il se pencha un peu plus, et posa ses mains sur ses hanches tandis qu’elle agrippait le devant de sa chemise et glissait une main derrière sa nuque. Bizarre, lui non plus n’avait aucune envie de redescendre, plus alors qu’ils se retrouvaient après s’être tenus sagement éloignés l’un de l’autre.

Mais Salomé s’écarta brusquement de lui avant même que leurs lèvres n’aient pu se joindre, laissant Lorcan un peu surpris de ce retournement de situation. Mais comme il l’avait fait quelques instants plus tôt, elle tourna la tête vers la porte, et son expression changea. Elle semblait soudain envahie par la panique, et quand elle recula et le heurta, il cru qu’elle allait le frapper. Cette fois, c’était une vraie terreur qui avait pris place sur ses traits, et Lorcan sentit son cœur manquer un battement. Qu’est-ce qui lui arrivait ? Elle semblait avoir vu un fantôme, pour le moins. Mais il avait beau tourner la tête en tous sens, il ne voyait rien, et il n’entendait rien. D’où ils étaient, ils n’entendaient même plus la fête des étages en dessous. Il attrapa les poings serrés de Sam, qu’elle avait gardé levés comme pour se protéger d’un adversaire invisible. Elle était tendue au possible, et cette constatation augmenta son malaise, d’autant plus quand elle avoua un peu maladroitement qu’elle aussi devait entendre des voix. Ca, ça ne le faisait pas rire du tout. « Hé, là … On est tout seuls, t’inquiète pas. J’ai déjà vérifié. » Ajouta-t-il avec un rictus. S’ils se mettaient à dérailler tous les deux, ils étaient dans de beaux draps ! « Sauf si t’essayes vraiment de m’effrayer et que t’as développé ta télépathie au niveau Master, mais je crois juste qu’on est en train de se faire des films, là. » Vu la tension dans les muscles de Salomé et l’expression proprement terrifiée qu’elle avait eue, il ne pouvait pas croire qu’elle ait tout mis en scène juste pour revivre un peu leur adolescence et lui en faire voir de toutes les couleurs. Il posa une main sur le bras de Salomé, et la caressa doucement dans un geste inconscient, rassurant. « T’as bu un truc en bas ? Quelqu’un a peut-être eu la trop bonne idée d’améliorer la boisson. Pour Halloween, quelques trucs hallucinogènes, c’est top délire. » Fit-il d’un ton morose. Ca pouvait tenir la route, et c’était le genre de truc qu’il aurait pu faire lui-même s’il avait eu quelques années de moins, quelques grammes d’alcool de plus dans le sang et un Noeh tout aussi éméché avec lui. Sauf qu’à l’époque ils étaient plutôt du genre à alcooliser les boissons qui ne l’étaient pas, pas à droguer les gens qui n’avaient rien demandé.

Lorcan soupira un bon coup et tenta de chasser cette idée dérangeante de sa tête. Avoir bu un truc à son insu, c’était pas franchement quelque chose qui lui plaisait, mais il était un peu tard pour s’en soucier. S’ils en étaient conscients, ils devraient être plus lucides et ils feraient mieux la part des choses. En tout cas, il essayait de s’en persuader. Il leva une main et la glissa sur la nuque de Salomé, ses doigts s’enfonçant dans ses cheveux avec délices, tandis que son autre main remontait le long de son dos avec lenteur. « On va quand même pas laisser quelques abrutis gâcher cette soirée … J’ai toujours pas vu ce que tu cachais sous ta robe. » Il retrouva la fermeture éclair dans le dos de Salomé et commença à la faire descendre, lentement. Quand elle fut arrivée au bas de ses reins, il fit passer sa main sous le tissu, et un sourire ravi naquit sur le visage de Lorcan en ne rencontrant que la peau nue de la jeune femme. Il fit remonter sa main tout en caressant sa peau, et arrivé en haut il lui dénuda une épaule, puis l’autre. La robe tomba alors sur ses chevilles, dévoilant avec un bel effet dramatique le costume que Lorcan brûlait de redécouvrir depuis qu’elle lui en avait reparlé, des jours plus tôt. « Magnifique. » Lâcha-t-il, admiratif. Tiens, il s’était souvenu tout seul d’un des qualificatifs qu’Aspen lui avait suggéré. Mais il fallait dire qu’à part ça, il était un peu sans voix. Ses souvenirs semblaient bien fades, tout d’un coup, à côté de ce qu’il avait sous les yeux « Ca te va encore mieux qu’avant. » Elle avait bien grandi depuis, ses courbes étaient devenues encore plus féminines, et le collier … « Il est pas devenu un peu petit, ce collier ? » Il fit courir ses doigts à la bordure extérieure du bijou, en veillant à ne pas toucher la peau qu’il couvrait à grand peine. « Ca valait carrément la souffrance d’enfiler le costume de shérif. » Fit-il en s’approchant un peu plus d’elle, déposant ensuite ses lèvres  au creux de sa mâchoire. Ses mains avaient retrouvé le chemin de ses hanches dénudées, et il brisa la dernière distance entre eux en la plaquant contre lui. Et cette fois, ses lèvres rencontrèrent les siennes, enfin. « Lâche-la. » L’ordre claqua à ses oreilles et Lorcan se raidit, rompant le baiser trop brusquement mais sans lâcher Salomé. Il ouvrit des yeux agrandis par la peur. Cette fois, il n’y avait aucun doute à avoir sur l’identité de la voix. « LACHE LA ! » La violence du cri força Lorcan à se reculer instinctivement, et cette fois il lâcha Salomé. Il ne put s’empêcher de scanner du regard l’obscurité de la pièce, et ses yeux furent happés par un mouvement, derrière une armoire. « Sam ? » Il ne reconnu pas sa voix, blanche de peur. « C‘est une hallucination, je sais, mais … Tu la vois ? Dis-moi si tu la vois aussi. » Il ne pouvait plus détacher son regard de cette apparition, tellement réelle qu’il en avait le souffle coupé et les larmes aux yeux. Emergeant de l’obscurité, il y avait sa mère. Elle était exactement comme dans ses souvenirs, à un détail près : son expression était emplie de rage. « Si tu n’es pas capable de le faire, je vais m’en occuper, moi. » « Qu…quoi ? » Il n’avait pas compris, mais quand elle leva la main, et qu’il vit au bout de son bras un revolver chargé, il sentit son cœur exploser dans sa poitrine, détruisant toute pensée rationnelle. Figé, il ne put pas faire un seul mouvement, attendant dans une résignation douloureuse l’aboutissement du geste de sa mère, mais quand elle dévia le canon de l’arme sur sa droite, il poussa une exclamation. « NON ! » Retrouvant soudain l’usage de ses jambes, il se plaça devant Salomé, la bousculant à moitié au passage. « Maman, arrête ! » Ce n’était pas lui que Maebhe Wolstenholme voulait tuer, c’était l’autre télépathe de la pièce.
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Salomé Callahan
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MessageSujet: Re: (event, salorcan) shadows & nightmares   (event, salorcan) shadows & nightmares Icon_minitimeLun 3 Oct 2016 - 22:32

Together in that hell
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Les mains tremblantes malgré la prise de Lorcan sur ses poings, Sam jeta un dernier regard autour d'eux avant de se concentrer à nouveau sur lui, et uniquement sur lui. C'était sûrement la meilleure chose à faire, pour se convaincre à son tour qu'il n'y avait personne d'autre qu'eux. « Je te jure que ça avait l'air réel. J'ai vraiment cru qu'il y avait quelqu'un. » Quelqu'un, c'était toujours moins flippant que de prononcer son nom et d'alarmer un peu plus Lorcan. Un rire coincé au bord des lèvres, encore sonnée par ces pensées qui n'étaient pas les siennes, Sam secoua la tête négativement. « Même si elle atteignait ce niveau-là, je l'utiliserais jamais pour rire, ça c'est clair. » Elle était déjà bien trop développée à son goût, ceci dit, mais là n'était pas la question. La perspective qu'évoquait Lorcan n'était d'ailleurs pas plaisante du tout, et un air outré se dessina rapidement sur les traits de la télépathe. « J'ai bu un verre de punch, mais si c'est vraiment ce qui s'est passé.. rah, ça serait vraiment complètement con ! Personne n'est venu là pour se retrouver à délirer dans son coin, merci bien. » Elle avait du mal à tolérer l'idée qu'on ait pu les droguer à leur insu, et encore plus alors que la soirée semblait prendre une tournure des plus intéressantes. « Il fallait qu'on nous fasse ce coup-là le soir où tu ressors le costume de shérif. C'était vraiment pas le moment. » Une sacrée malchance, même, c'était ce qu'elle tentait de faire passer sur le ton de l'humour en se détendant légèrement. Hochant la tête en guise d'approbation, un sourire finit par étirer ses lèvres alors qu'elle ne tardait pas à laisser de côté ces abrutis qui avaient potentiellement corsé leurs boissons. Elle était presque impatiente qu'elle lui retire cette cape informe, désormais. La douceur de ses mains sur sa peau nue n'attisait que trop son envie de l'enlever elle-même, de lui offrir ce qu'il avait tant attendu de la revoir porter à l'instar de ce costume qu'il avait revêtu pour elle. Elle en oubliait presque à quel point elle avait pu pester après la Sam adolescente qui avait osé s'acheter un tel déguisement, à se condamner sans le savoir à le réenfiler des années plus tard alors qu'il en dévoilait encore bien trop, bien plus qu'avant, même. Mais il n'y avait pas la moindre pudeur, contrairement à cette soirée d'entraînement télépathique où le fameux collier avait été évoqué pour la première fois. Il fallait avouer qu'elle avait été bien loin de s'imaginer le retrouver, plus d'un an plus tard, et le revêtir pour les beaux yeux de Lorcan. C'était assez étrange, en y réfléchissant, en s'imaginant ce regard qu'elle aurait pu porter sur ce rapprochement qui lui aurait sans doute semblé totalement improbable à l'époque, et tout autant à Lorcan, inévitablement. Les choses avaient tant évolué depuis un an dans leurs vies respectives, et désormais, voilà qu'elle se retrouvait à se tenir fièrement devant lui dans sa tenue d'indienne, des tas de pensées emplissant son esprit à son égard, qui auraient semblé déplacées quelques mois auparavant. C'était encore un peu étrange de se pencher sur ces réflexions, sur ce contraste divisant leur relation de toujours à celle qui s'était établie depuis cette nuit de juillet. Elle préférait d'ailleurs se concentrer sur l'instant présent, à se laisser guider par ses flatteries, émoustillées par chacun de ses gestes, chacun de ses regards. Elle aurait presque pu en rougir de plaisir, si elle avait été de ce genre là, se contentant à la place de relever le menton d'un air satisfait. « Contente que la réalité soit à la hauteur de tous tes fantasmes adolescents. Tu l'avais sûrement mal vu, quand tu te rinçais l'oeil derrière la porte. » C'était à son tour de lui rendre la pareille, tant en terme de plaisir visuel que de piques, parce qu'il n'était pas le seul à pouvoir sous-entendre qu'elle était déjà folle de lui au lycée. Surtout lorsque cette perspective semblait si drôle, en se souvenant à quel point ils ne se voyaient sûrement pas de cet oeil là à l'époque. Mais son sourire trahissait l'aisance avec laquelle elle aimait ressortir ce genre de révélation en se l'appropriant à sa guise. « Il faut souffrir pour être beau, et à la hauteur de mes exigences. » Forçant le trait en battant des cils alors qu'il se plaignait de son costume de shérif, un rire s'échappa tandis qu'elle oubliait entièrement cette histoire de boissons trafiquées. « Si tu crois que le collier est facile à porter, tu te trompes. C'est peut-être moins désagréable, mais bien plus dangereux. On peut dire qu'on est à égalité. » Parce qu'elle avait mis au moins vingt minutes à comprendre quels mouvements elle pouvait réaliser avec ses bras sans que le costume ne passe de sexy à indécent, et que ce n'était pas franchement évident que tout reste à sa place. Elle aurait d'ailleurs pu poursuivre sur ce sujet si les lèvres de Lorcan ne l'avaient pas entièrement arrachée à ces réflexions, sa main se glissant dans son cou en réponse à ce baiser déposé au creux de sa mâchoire. Le souffle coupé alors qu'elle se retrouvait à nouveau contre lui, un sourire enjôleur répondant à cette initiative, son regard déjà brûlant de ces premiers contacts s'éteignit derrière ses paupières, à se perdre dans ce baiser, une main toujours attachée à ce costume qu'elle avait tant attendu de le revoir porter.

Salomé commençait tout juste à perdre son souffle contre ses lèvres lorsqu'il y mit un terme brutalement, la laissant ravaler une protestation alors qu'elle ouvrait sur lui un regard interrogateur. Desserrant légèrement ses doigts de l'étoffe dorée qu'elle avait peut-être mis un peu trop d'entrain à empoigner au niveau du torse, Sam arqua un sourcil en secouant vaguement la tête.  « Désolée, j'réponds plus de rien moi avec ce costume aussi. » Vague défense envers ce qu'elle crut être la cause de cet éloignement, les secondes qui suivirent l'écartèrent bien rapidement de cette hypothèse. Spectatrice impuissante du comportement de Lorcan, Sam l'observait recommencer à s'agiter, suivant son regard en plissant vainement les yeux pour tenter de voir apparaître ce qui semblait tant le terroriser. « J'vois rien, y'a rien, juste toi et moi. » Elle en était certaine, elle aurait aimé qu'il le comprenne à son tour et pourtant, à le voir ainsi paniquer, c'était qu'elle aurait presque pu commencer à douter à son tour. Il fallut qu'il la bouscule en se plaçant devant elle brusquement pour que Sam lâche un grognement de mécontentement, se hissant sur la pointe des pieds pour tenter à nouveau de visualiser quelque chose, de lui prouver au moins à quel point tout cela était ridicule. Jusqu'à ce qu'il ne prononce un mot qui la glaça sur place. « Maman ? » Interdite, Sam rétablissait tout juste son équilibre que déjà l'horreur griffait ses traits. « Mais qu'est-ce-que tu racontes ? » Les premiers mots à s'échapper avec précipitation, à manquer de se laisser aller à la panique si communicative de Lorcan, si réelle aussi qu'il était difficile de conserver son sang-froid. Un effort, et la brune se faisait déjà violence pour retrouver un visage neutre, contournant Lorcan malgré ce geste de protection qu'il semblait esquisser envers elle. En un battement de cils, elle se plantait bien en face de lui, plaquant ses mains sur ses épaules pour le contraindre à la regarder, le regard ferme et le ton confiant. « Tu la vois vraiment ? Tu sais que c'est impossible, et tu te souviens ce que tu as dit, à propos.. » Des boissons. A propos des boissons. C'était ce qu'elle aurait voulu dire, si elle était parvenue à aller au bout de sa phrase au lieu de sentir ses cordes vocales se rétracter dans sa gorge. Ce dont elle aurait dû se convaincre aussi, que tout cela n'était que le fruit de leurs esprits troublés par une substance inconnue, lorsqu'elle remarqua enfin qui se tenait derrière elle depuis quelques instants. Ses doigts tremblaient déjà en se détachant de la chemise dorée de Lorcan, retombant mollement le long de son corps alors que la fatalité l'étreignait. Je croyais que tu étais forte, Salomé ? Tu sais que je m'étais laissé berné ? Après toutes ces années j'avais presque fini par comprendre pourquoi papa s'intéressait tant à toi. Tu sais ce que t'as été ? Faible. T'as pas eu le cran de le faire, de faire la seule chose qui était juste. Mais ne t'en fais pas. Ce ne sera pas mon cas. Sam était restée muette, tout le temps que les pensées de son aîné étaient venues refermer leur étau sur sa boîte crânienne, immobile, figée, incapable d'esquisser le moindre mouvement de recul. Durant ces secondes là, il n'y avait plus que lui, lui et ces dagues si chères à son coeur, qu'elle l'avait vu utiliser à tant de reprises. Il n'y avait rien qui s'extirpait de cette grande gueule qu'elle avait toujours eu avec lui, aucune réplique ne daignant sortir, venir tenter de la défendre. Il n'y avait pas d'issue de secours. Pas alors qu'elle semblait se décomposer à mesure qu'elle l'entendait s'adresser à elle directement, que son visage trahissait un peu plus encore la réalité de son abomination. Elle achevait de balayer les maigres doutes qu'il avait pu avoir, lorsque Joachim était venu tout lui balancer. Parce que c'était forcément ce qui avait dû se passer. Personne d'autre n'était susceptible de le lui avoir dit. Personne. Elle aurait dû lui tenir tête, tâcher de rester sur ses gardes, chercher à son tour une arme dans la pièce ou bien même s'époumoner dans son crâne pour qu'il perde de son aplomb quelques instants. Et il y avait cette certitude, atroce et suffocante, de se dire qu'il s'agissait de Matthias, Matthias contre qui elle ne pouvait rien. C'était lui qui lui avait appris une grande partie de ce qu'elle savait, qui avait commencé à ancrer la violence dans ses veines sans qu'elle n'effleure pourtant qu'une infime partie de la sienne. Elle n'était pas grand chose, face à lui. Tout au plus la morveuse dont il se préoccupait à peine alors qu'il tuait déjà depuis des années, aiguisant son coeur glacial sans laisser la moindre chance à ses victimes. Elle allait mourir. C'était tout ce qui résonnait dans sa poitrine soudainement trop étroite pour laisser battre son coeur. Elle allait mourir ici, et personne ne pourrait rien y faire. Son regard perdu sembla soudainement reprendre conscience de la présence de Lorcan en face d'elle, alors qu'elle l'observait comme si elle venait de découvrir sa présence. « Matthias, il sait. Derrière toi. Va-t'en. Laisse moi. » T'interpose pas. C'était une pensée qu'elle lui avait adressé à lui, et à lui seul, avant de laisser son regard s'égarer à nouveau sur sa droite, plongée dans cet état de transe qui ne la laissait entrevoir que son frère en face d'elle, alors qu'elle se laissait déborder par la terreur. Elle voulait qu'il s'en aille, Lorcan, parce que rien n'allait empêcher Matthias de marcher droit sur elle, de détruire tout ce qui se tenait sur son chemin. C'était ces murmures qui n'avaient de cesse de lacérer son esprit, alors qu'elle secouait négativement la tête en relevant le menton, tâchant de se donner quelques airs sûrs d'elle pour donner le change quelques instants. Elle ne voulait pas qu'il lui arrive quoique ce soit par sa faute, et c'était ce à quoi elle se rattachait de toutes ses forces alors que sa gorge se serrait davantage. « Laisse nous, Lorcan. » Le regard humide se reporta sur lui, alors qu'elle tirait machinalement sur son collier trop étroit, à tenter de se redonner une contenance, avant de reprendre brutalement conscience de ce  costume qu'elle portait, de celui que Lorcan portait, de leur présence à cette soirée, de ses hallucinations à lui. Le doute trahit la ligne froncée de ses sourcils alors qu'elle se détournait ouvertement de Matthias, ne baissant qu'à moitié sa garde en continuant à se tenir aux aguets. « Il me parle, dans ma tête. » C'était sûrement dingue dis comme ça, mais Lorcan comprendrait sans doute, s'il n'était pas déjà trop perdu de son côté, trop obnubilé par ce qui le torturait de son côté. Elle se souvenait avec plus de clarté, au milieu de la terreur, de cette interpellation qu'il avait lancé, comme si sa mère se tenait là elle aussi, ce qui était bien plus improbable encore que la présence de Matthias à cette soirée. Plissant les yeux en tentant de faire disparaître l'écho que laissait son frère dans son crâne, à continuer à proférer ses menaces en lui glaçant l'échine, Sam finit par fermer les yeux avec force, comme si ça allait tout faire disparaître, l'aider à se ressaisir. « J'arrive plus à penser, j'arrive plus à pen- ... dégage, dégage... » Les paumes écrasant ses oreilles en sentant son coeur s'accélérer encore et encore, seule le voix de Matthias continuait à lui parvenir, à déblatérer ses ignominies alors qu'elle parvenait à peine à se focaliser sur Lorcan, sur sa détresse à lui, sur l'aide qu'elle aurait pu lui apporter si... Il est comme toi, hein ? Ses yeux s'ouvrirent enfin, se braquant sur l'endroit où se trouvait désormais son frère, la laissant réaliser avec horreur qu'il s'était encore rapproché d'eux. Une seconde, une fraction de seconde la brune fut persuadée qu'il parlait de Lorcan, pensée fugace traversant son esprit alors même que Matthias reprenait de plus belle. Après tout, vous êtes jumeaux, non ? L'horreur à l'état brut se gravait derrière ses cils écarquillés en réalisant de qui parlait réellement son aîné avant que ses propres pensées ne viennent à trahir une personne supplémentaire, détournant Matthias de ces hypothèses concernant Noeh, le laissant poser un regard nouveau sur le Wolstenholme. Elle n'arrivait pas à calmer ses pensées, à rationnaliser, à chercher en vain la main de Lorcan à ses côtés pour essayer de s'attacher à quelque chose, parce qu'elle n'était définitivement pas capable de s'ancrer dans la réalité. Pas toute seule.
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Lorcan Wolstenholme
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MessageSujet: Re: (event, salorcan) shadows & nightmares   (event, salorcan) shadows & nightmares Icon_minitimeLun 31 Oct 2016 - 18:08

Together in that hell

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L’interlude avait été de courte durée. Il semblait qu’il y avait toujours quelque chose, ou quelqu’un, qui refusait qu’ils passent un moment ensemble, à profiter de leurs costumes, à profiter d’un rapprochement attendu depuis des jours, à profiter d’être seuls tout simplement. Mais ils n’étaient plus seuls. Lorcan avait beau savoir que ce n’était pas possible, qu’il devait forcément halluciner, il voyait sa mère et plus rien ne pouvait le convaincre que ce n’était pas réel. Le choc de cette vision annihilait sa raison, et il ne pouvait détacher son regard d’elle. Il était foudroyé par l’horreur de la voir ainsi, bien vivante, transformée en une furie qu’il n’avait jamais connue mais qu’il avait imaginé une fois ou deux en frissonnant, quand il avait su qu’elle était hunter et qu’elle préférait encore mourir que de supporter être mutante … Cette idée d’une femme impitoyable à ce point, ça ne ressemblait pas à sa mère. Mais c’était celle qui se tenait devant lui, loin de la mère aimante qu’il avait connue et qu’il avait préféré garder intacte dans sa mémoire. Et c’était elle qui voulait tuer Salomé. Qu’est-ce qui était le pire, là-dedans ? Que sa mère soit présente devant lui, traversant la mort pour venir le maudire de ne pas être doté du courage que les Wolstenholme étaient censés montrer face à la mutation ? Ou qu’elle veuille tuer celle qui lui ressemblait beaucoup trop, car lui-même n’avait pas été capable de lever ne serait-ce qu’une seule fois la main sur elle, même après qu’il ait appris qu’elles avaient la même mutation ? Parce que c’était ça, le reproche qu’elle lui faisait. Dès qu’il avait su la vérité, dès qu’Alistair lui avait révélé que Maebhe avait été télépathe, il aurait du le dire à  Salomé. Et l’aider à se tuer. Autant de pensées qui le traversaient comme des illuminations macabres alors qu’il contemplait sa mère, comprenant toutes ces choses qu’elle lui reprochait en silence, et qui faisaient luire ses yeux d’une haine qu’il ne lui connaissait pas. Il se désagrégeait sous ce regard, tout juste bon à faire un pas de côté pour se mettre devant Salomé, mais incapable de faire quoi que ce soit d’autre. Les arguments pour convaincre sa mère, il ne les avait pas. Il n’avait plus rien de valable, rien de cohérent, juste envie de hurler, de disparaître. Il ne voulait pas parler à sa mère, il avait trop de choses à lui dire mais aucune qu’il ait le droit de prononcer, elle le lui interdisait d’un regard. Et quand Salomé réapparu devant lui, bloquant avec une soudaineté presque douloureuse la vision de sa mère revenue d’entre les morts, Lorcan revint sur terre, au moins quelques secondes. Il n’avait rien entendu à ce qu’elle avait dit avant qu’elle ne vienne se planter entre lui et sa mère, mais cette fois il entendit très bien ce qu’elle disait. Et il comprit la logique de ses mots, mais tout en sachant qu’elle avait raison, il ne parvenait pas à cesser de croire à cette vision bien trop réelle. « Je sais, je sais, recule Sam, recule, elle va … Je sais qu’elle … Je sais pas … » Tout en balbutiant des paroles tout aussi incohérentes que ses pensées enserrées de brume, il essaya de repousser Salomé, de la faire bouger pour qu’elle se mette à l’abri. Il ne pouvait pas la regarder elle, ses yeux étaient toujours attirés vers sa mère derrière, qui ne voulait toujours pas disparaître. Puisqu’il savait qu’elle n’était pas réelle, elle aurait du disparaître, mais elle était toujours là et elle voulait toujours tuer Sam. Il la voyait trop clairement, secouer la tête à mesure qu’elle comprenait la relation qui les liait tous deux, le dégoût de l’abomination apparaissant toujours plus clairement sur ses traits autrefois si beau. « Tu la protèges ? De moi ? Je veux la libérer, Lorcan. Et ensuite, je te libèrerais, toi aussi. Essaye de comprendre, mon chéri … » Malgré son dégoût, Maebhe semblait vouloir le convaincre avant de tirer, et sa voix était devenue soudain d’une douceur insoutenable. Torturé par le changement de stratégie de sa mère, tous les muscles tendus à l’extrême dans l’attente d’un coup de feu qui ne venait pas, Lorcan n’avait même pas réalisé que Salomé n’avait pas terminé sa phrase, et il n’avait pas plus remarqué qu’elle aussi semblait soudain plongée dans un effroi sans nom. Ce n’est que quand elle prononça le nom de son frère aîné que Lorcan tourna les yeux vers elle à nouveau. Matthias était un chasseur vicieux, du genre de ceux qu’on ne veut pas laisser entrer chez soi quand on est mutant, et Lorcan avait appris à se méfier de lui bien avant de découvrir sa mutation. L’angoisse quasi-permanente de Salomé à propos de son frère, ces derniers mois, ne l’avait pas aidé à voir l’aîné Callahan d’un jour plus charitable. Et il était là ? Et il savait ? Il n’avait pas besoin de plus de détails pour comprendre de quoi elle parlait. Lorcan jeta un regard paniqué autour de lui, derrière lui, mais mis à part sa mère, il n’y avait personne. « Où ? Il est où, Sam ? » Elle ne cessait de répéter qu’il devait les laisser, ne pas s’interposer, s’en aller … Mais pas plus qu’il ne l’aurait laissée seule avec sa mère, il ne comptait pas la laisser avec son frère. Mais Matthias n’était pas là, pas plus que Maebhe. Même si elle le regardait droit dans les yeux, même s’il avait autant envie de se jeter dans ses bras malgré son arme que de fuir le plus loin possible de ce grenier, il savait … Il était presque sûr qu’elle n’existait pas. Mais s’il n’arrivait pas à s’en convaincre, jamais il ne pourrait convaincre Salomé. « Dans ta tête ? C’est pas … c’est pas réel, alors. Il peut pas te parler dans ta tête. » Matthias n’était pas télépathe. Et Maebhe était morte. Deux faits absolument irrévocables qui auraient du suffire à les persuader qu’ils hallucinaient … Mais tout autant qu’il ne parvenait pas à calmer l’émotion que la présence de sa mère lui causait, Salomé ne pouvait pas calmer la sienne en entendant son frère. Lorcan ne pouvait qu’imaginer ce que le chasseur pouvait bien lui dire, les horreurs glaçantes qu’il était capable d’inventer … Jamais il n’avait vu Salomé en proie à une terreur aussi vive. Il attrapa sa main qu’elle tendait vers lui, peau glacée contre peau glacée, bien loin des chaudes étreintes que le grenier leur promettait de prime abord. Cette fois ce fut lui qui se plaça devant Salomé, et il l’attrapa par la nuque, rapprochant son visage du sien. « Sam. Quoi qu’il te dise, c’est pas réel. » Faible riposte prononcée d’une voix toute aussi faible. Aucun effet sur les hallucinations. « Lorcan, mon chéri. Laisse-moi faire. » Il refusa de regarder derrière l’épaule de la Callahan et il planta désespérément son regard dans le sien, son dernier rempart contre sa mère. « Non. » Il n’eut pas besoin de la voir pour savoir ce qui se passa, le changement brutal qui s’opéra sur les traits de sa génitrice. « Tu as laissé mourir ta sœur pour pouvoir te souiller avec une dégénérée, et tu ne me laisseras même pas tuer celle-là ? » Lorcan eut un hoquet de surprise et ses yeux dérivèrent, bien contre son gré, derrière Salomé, vers sa mère qui le regardait avec un air mauvais. « Aspen ? » Il se souvenait maintenant, des hurlements qu’il avait entendu dans la maison, puis en montant les escaliers jusqu’au grenier … Il avait cru entendre Aspen. Est-ce qu’il avait seulement cru ? Il les entendait à nouveau, faiblement, comme un écho venant des tréfonds de sa mémoire. C’était Aspen, qui mourait loin de lui. Et il s’était détourné pour Salomé, il l’avait oubliée pour Salomé. « Cette maison est truffée de mutants. Ta sœur est devenue indulgente, négligente … Faible. C’est ta faute, Lorcan. » Aspen négligente. Parce qu’il était mutant, qu’elle l’avait accepté comme il était, et que maintenant elle y réfléchissait à deux fois avant de tirer sur un dégénéré. Ils n’en parlaient pas vraiment, mais il le savait, il l’avait compris, et ça le mettait mal à l’aise de penser qu’elle puisse être moins forte à cause de lui. Moins forte au point de se faire tuer, un jour. Par sa faute. Envahi d’une vague de froid qui le tétanisa, il se raccrocha à Salomé pour ne pas sombrer. C’était déjà trop tard. « Aspen est morte ? » Il demandait confirmation de cette donnée qui s’épanouissait pourtant déjà en lui comme un monstre implacable. Sa voix n’était plus qu’un souffle, ses poumons déjà comprimés par un étau qui devrait finir par le tuer. Il allait mourir aussi, forcément. Pas vivre sans elle, jamais vivre sans elle.
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Salomé Callahan
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MessageSujet: Re: (event, salorcan) shadows & nightmares   (event, salorcan) shadows & nightmares Icon_minitimeSam 10 Déc 2016 - 17:14

Together in that hell
lorcan wolstenholme & salomé callahan
« Y'a que moi, moi, et lui, lui il n'est pas dégénéré, y'a que moi, c'est sûr... » Les lèvres tremblantes d'une terreur qui lui broyait la gorge, l'empêchant de laisser sortir le moindre son, et la difficulté à se concentrer sur Lorcan. Il y avait cette voix qui hantait son esprit, laissant les hypothèses la déchirer de part en part alors que l'évocation de Noeh se faisait plus pressante. Et même si elle savait pertinemment que leur lien de sang n'avait pas pour autant propager l'ignominie dans son ADN à lui, l'idée que Matthias puisse l'envisager sous cette angle lui glaçait l'échine. Qu'il se mette à poursuivre Noeh par sa faute, qu'il se mette en tête qu'ils étaient liés au point de partager une mutation, c'était pire encore que d'être démasquée, menacée. Il les lui avait raconté, ces histoires de famille où le mal se propageait en binôme. Où la sournoiserie dispersait parfois deux versants d'une même tare bien avant même la naissance, scindant dans le ventre de leur mère deux enfants aux abominations complémentaires. Comment lui faire entendre désormais que ce n'était pas leur cas à eux, qu'il n'avait qu'à se déchaîner sur elle s'il le souhaitait sans pour autant avoir à nuire à son cadet ? L'angoisse lui comprimait les côtes à mesure que sa respiration s'intensifiait dans une terreur sans nom. A peu près certaine que si Matthias rejouait ce même interrogatoire auprès de Noeh, celui ne manquerait pas de lui rire au nez. De lui répondre de cet aplomb qui le caractérisait tant, de cette insolence qu'il ne jouait jamais si bien qu'avec leurs parents ou leur frère. Il se moquerait sûrement, quitte à lui balancer que oui, il était mutant, juste pour l'emmerder. Les prunelles bordées des larmes qui ne cessaient de faire chavirer son regard, Sam voyait presque la scène se jouer dans une atroce fatalité. Noeh déconnerait, et Matthias s'en prendrait à lui, sans qu'il n'ait rien vu venir. Et il était trop tard, bien trop tard pour espérer le prévenir.

Il n'y eut que sa main dans sa nuque, son regard dans le sien pour la décrocher un instant de cette version hallucinée de son aîné. De ces pensées morbides qui semblaient tout droit projetées des recoins les plus sombres de son esprit. Cette remarque la heurta une première fois, alors qu'elle se révélait incapable de trouver la moindre solution devant la plus grande peur de sa vie. « Comment c'est possible, comment... » Les mots se précipitaient à ses lèvres alors que ses mains venaient s'aggriper aux bras de Lorcan, le seul point de constance de cette atroce mise en scène. « Comment j'peux le voir, s'il est pas là, il a vraiment l'air là, et ce qu'il dit.. » Manquant de défaillir en arrachant de force son attention aux propos toujours plus véhéments de son frère, un vertige crispa un peu plus encore ses doigts sur la peau de Lorcan. Lorcan qui prononçait soudain le prénom d'Aspen, la poussant à tourner la tête pour jeter un regard au-dessus de son épaule, craignant presque ce qu'elle allait voir. Mais rien. L'observant à nouveau, elle ne manqua pas la pâleur qui l'envahissait alors qu'elle le détaillait avec minutie, traçant mentalement la moindre contraction de ses traits trahissant l'horreur qui semblait se répandre au sein même de sa chair. C'était impressionnant, d'y lire la plus pure expression d'une terreur en s'imaginant sans peine que celle-ci pouvait se reproduire en parfait miroir sur son propre visage. Elle les sentait, les mâchoires crispées et les muscles tendus le long de son cou, son regard perdu et dénué de tout élan vital, ses lèvres pâles incapables de produire le moindre son. Elle les attendait presque, ces mots qui finirent par lui échapper, comme la parfaite certitude que c'était cette crainte là qui se logeait au fond de ses iris. Une claque en pleine figure, voilà ce qu'elle reçut en l'entendant interroger le néant de la pire question au monde. Un électrochoc qui stoppa net les battements de son coeur, avant que celui-ci ne se remette à tambouriner au fond de sa poitrine. « Non, non, elle va bien, Lorcan, écoute-moi, elle va bien. » Décomposant les mots, d'abord par besoin de s'en convaincre elle-même, retraçant le fil des derniers échanges de sms avant son arrivée à la soirée, à se dire que c'était tout bonnement impossible qu'il soit arrivé quelque chose à Aspen ici. « C'est complètement insensé, qu'est-ce-qui aurait pu lui arriver ici, hein ? Il y a plein de monde en bas en plus, elle est pas toute seule. Y'a pas eu la moindre agitation depuis qu'on est arrivé, j'sais pas d'où ça te vient mais c'est absurde ! » Tâchant de reprendre le pas sur la panique qui ne manquait pas de s'accentuer en imaginant qu'il ait pu arriver quelque chose à sa meilleure amie, et pire encore, à la jumelle de son meilleur ami, son coeur se tordit alors qu'elle posait une main ferme sur sa joue, pour l'engager à la regarder elle, et à cesser de jauger le vide qui se tenait derrière elle. « Je sais pas ce qui se passe mais c'est une sacrée coïncidence que ta mère se trouve là et qu'Aspen soit en danger. » Parce que qu'Aspen soit morte, ça ne sortirait pas de sa bouche, elle était incapable de le dire et encore plus d'y penser. Remettre en doute les craintes de Lorcan, c'était plus facile que de regarder les siennes en face, alors, elle commençait par là, faisant inévitablement écho à ce qu'elle pensait voir aussi de son côté. « Que comme par hasard, le soir d'Halloween, tu te retrouves confronté au pire comme ça, ça n'a aucun sens, ta mère ne peut pas être là, Lorcan... » Le ton désolé s'échappa aux derniers mots alors que le stress l'empêchait de ne pas être un peu maladroite, son pouce venant caresser sa joue alors qu'elle adoucisait la poigne qu'elle maintenait sur son bras. « Et moi, voir Matthias, Matthias qui sait pour moi, qui pense que parce qu'on est jumeau, il va devoir s'occuper de lui aussi c'est... » Luttant pour ne pas regarder si son frère se tenait toujours là, ses lèvres se pincèrent alors qu'elle peinait à reprendre le cours de son discours. « On peut pas les perdre en même temps, tu comprends ? C'est impossible. » Le ton était sincère, à tâcher de s'en persuader aussi, cherchant son appui pour dénouer cette situation impossible. Les perdre tout court, c'était déjà au-dessus de ses forces de l'imaginer. « C'est pas parce que ça a l'air réel que ça l'est. C'est pas possible que ça soit en train de se passer. » Se faire violence pour que le ton soit plus ferme, pour faire mine d'y croire suffisamment pour deux, alors qu'elle ne détachait pas son regard du sien.
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Lorcan Wolstenholme
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MessageSujet: Re: (event, salorcan) shadows & nightmares   (event, salorcan) shadows & nightmares Icon_minitimeDim 12 Fév 2017 - 16:21

Together in that hell

I hear they're getting closer, their howls are sending chills down my spine, and time is running out now, they're coming down the hills from behind. When we start killing it all will be falling down, from the Hell that we're in, all we are is fading away.
ACIDBRAIN


Matthias, Maebhe … La coïncidence était trop énorme, l’évidence était là : rien de tout ceci n’était réel. Lorcan l’avait su, puis l’avait oublié, et s’en était ensuite souvenu à nouveau … Il fallait se battre contre ses sens, se persuader que c’était faux, et la tâche était ardue. Il oscillait entre deux états, entre raison et hallucination, il s’accrochait à Salomé pour ne pas tomber, chaque seconde demandait un effort titanesque, mais ça fonctionnait. Ils allaient s’en sortir, ils étaient plus forts que ça. Ils allaient le faire ensemble, puisqu’ils avaient chacun leurs propres démons et qu’ils pouvaient s’aider à les faire disparaître. Lorcan n’était pas sûr de vouloir que sa mère disparaisse, mais elle n’existait pas et quand il en serait vraiment persuadé, il parviendrait à l’effacer de ses rétines. Aussi facile que ça, c’était de la simple logique, une évidence. Mais quand le nom d’Aspen fut prononcé, Lorcan ne fut plus capable de voir ce qui était réel et ce qui ne l’était pas, il n’y eut plus d’évidence. Il ne pouvait pas se battre contre son pire cauchemar, celui qu’il avait déjà trop souvent imaginé, et que Maebhe avait su invoquer avec quelques mots justement placés. Le sourire d’Aspen qui s’effaçait sous ses yeux, son corps mutilé, et des mutants partout, dans toute la maison, qui s’amusaient d’elle, de sa faiblesse et de son indulgence coupable … Ses mains resserrèrent un peu plus leur prise sur Salomé sans même qu’il ne s’en rende compte, s’appuyant sur sa présence pour ne pas tout bonnement tomber et disparaître – mais ce n’était plus qu’une question de temps. Sa cage thoracique était comprimée par un étau qui l’empêchait de respirer, et la souffrance commençait à creuser son chemin à travers sa poitrine. Il vit plus qu’il n’entendit les lèvres de Salomé former des mots dont seuls les derniers parvinrent à atteindre sa conscience, mais il secoua la tête, refusant de céder à cet espoir qu’elle lui offrait. « Non, je l’ai entendue, quand on est montés, je l’ai entendue … Elle … elle hurlait … je n’ai rien fait … » « Tu n’as rien fait. » La voix de Maebhe faisait écho à la sienne, cassante, assassine, mais il n’avait pas besoin de ça pour savoir qu’Aspen avait été tuée parce qu’il avait préféré monter ici avec Salomé. C’était ça, l’explication, il n’y en avait pas d’autre, et rien de ce que lui disait son amie ne pouvait le convaincre du contraire, surtout pas avec le visage de sa mère juste derrière, masque de dégoût tout autant que de haine. « Y’a plein de dégénérés, partout, c’est à cause de moi … Elle est devenue négligente à cause de moi, parce qu’elle a pas voulu me tuer. Et maintenant … » Il l’avait dit une fois, il n’était plus capable de le répéter. Aspen morte, il ne pouvait pas y croire, il ne voulait pas y croire, mais il ne voyait plus rien d’autre. Il dut faire un effort pour ne pas résister à la pression que Salomé appliqua sur sa joue afin de l’obliger à la regarder, ses yeux restant attirés par l’apparition derrière elle et par sa signification. « Arrête, Sam … » Un grognement prononcé à mi-voix. Il ne voulait pas la regarder, il ne voulait pas qu’elle l’empêche de sombrer. Il ne voulait pas l’entendre prononcer des évidences. Il ferma les yeux avec force quand elle reprit la parole, et il sentit des larmes couler le long de ses joues tandis qu’un frémissement le secouait. Oui, il le savait. Que c’était une coïncidence et que ça n’avait aucun sens, mais ça n’enlevait rien à cette douleur atroce qui le torturait. Ca, c’était réel. « Parce qu’elle est morte. Ma mère, elle est morte. Je sais. » Ces mots creusèrent un nouveau trou dans sa poitrine, mais il ne rouvrit pas les yeux pour contempler encore une fois celle qu’il avait si souvent souhaité revoir. Elle était morte, et elle lui manquait, aujourd’hui plus que jamais. Mais si elle était là, Aspen était peut-être encore vivante. Peut-être. Maladroitement, ses bras glissèrent autour du cou de Salomé et il la serra contre elle, son visage enfoui dans ses cheveux. « D’accord, c’est pas possible. Dis-le encore, que c’est pas possible. Si tu la vois pas, et que moi j’entends pas Matthias, ils … ils n’existent pas. » Maebhe ne disait rien, et dans le noir, il n’existait plus que Salomé pour Lorcan, son corps contre le sien, son parfum qui emplissait sa tête pour en chasser le pire. « Je peux pas vivre sans Aspen. Et toi sans Noeh. » Articula-t-il d’un ton haché, comme si énoncer les évidences pouvait les changer en protection contre le reste. Il avala sa salive, luttant pour refouler la peur panique, l’abattement et la douleur. Il fallait réfléchir, il fallait comprendre. Comprendre qu’il y avait effectivement trop de choses qui se mettaient en place, trop vite. « C’est pas possible qu’on y ait pensé en même temps, que Matthias ait parlé de Noeh et que ma mère ait parlé d’Aspen. » Il n’était pas convaincu du tout par ce qu’il disait, mais il y avait quelque chose là-dedans qui clochait sérieusement, et c’était peut-être la clé de leur survie. Ils ne pouvaient pas croire à de telles coïncidences, bien que … Leur vie avait été ponctuée de coïncidences de ce genre, dernièrement. Leur mutation qui se révélait presque en même temps, leurs jumeaux qui restaient intouchés par leur propre dégénérescence, et puis la télépathie qui se reflétait autant chez les Wolstenholme que chez les Callahan … Lorcan pouvait facilement se laisser convaincre que la fatalité leur enlèverait leur moitié en même temps, après tout, rien ne pouvait empêcher que le mauvais sort continue à s’acharner. Mais il voulait bien croire, également, que Salomé soit la voix de la raison. Au moins pour cette fois. « On les perdra pas ce soir. » Pas dans une maison hantée de banlieue où la chose la plus dangereuse semblait être une boisson hallucinogène. Personne n’irait les massacrer ici. Lorcan desserra son étreinte et rouvrit les yeux, mais il les fixa dans ceux de Salomé pour s’empêcher de regarder ailleurs. « Ma mère n’est pas là et Matthias n’est pas télépathe. Ils n’ont rien fait à nos jumeaux. On va sortir d’ici, et on va les retrouver en bas. Peut-être qu’ils sont en train d’halluciner aussi. Faut qu’on les retrouve, et qu’on se tire. »
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