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 (cesare, fst) • hold on for your life.

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Isolde Saddler
Isolde Saddler

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SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
MessageSujet: (cesare, fst) • hold on for your life.   (cesare, fst) • hold on for your life. Icon_minitimeVen 12 Aoû 2016 - 0:20

— cesare demaggio & isolde saddler —
it can't be time, I won't goodbye.
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the night is blind,  so hard to find the way back home. losing grip but it's worth the risk to brave the cold. no matter where you go, I'll find you. no matter where you go, I'll find you. hold on for your life. it can't be time, I won't goodbye. the fear in me is pulling deep like an undertow, but I will escape the hands of fate before it knows.  — hold on for your life.

Le téléphone avait sonné au beau milieu de la nuit, Isolde n’avait pas réussi à trouver le sommeil de toute façon, guettant ce fameux téléphone comme si ça vie en dépendait et ça avait presque été le cas. Ce qu’elle avait voulu, ça avait été un appel de Cesare pour la prévenir que tout allait bien, qu’elle n’avait pas de souci à se faire et qu’il allait bientôt rentrer. Ça avait été tout le contraire, qui s’était imposé à elle quand le téléphone avait sonné. C’était la fameuse Gabriela qui avait été à l’autre bout du fil à lui annoncer que Cesare était à l’hôpital. Elle n’avait pas attendu longtemps après ça avant d’appeler Aldrich, qu’importait l’heure qu’il pouvait être, pour qu’il vienne la chercher et l’emmène à l’hôpital, qu’il garde Clara aussi, parce qu’elle ne pouvait pas l’emmener avec elle dans la salle d’attente des urgences. Elle avait eu bien de la peine à la réveiller la pauvre Clara, mais tant pis, elle ne pouvait pas juste attendre chez elle qu’elle se réveille avant de filer à l’hôpital. Elle s’était bien vite rendormie dans la voiture d’Aldrich de toute façon. Elle avait eu quelques nouvelles au cours de la journée, au moins, Clara allait bien et elle n’avait pas souffert d’avoir été réveillée au beau milieu de la nuit par sa mère complètement paniquée. Elle avait pleuré au début, sans doute parce qu’elle ne comprenait rien à ce qui lui arrivait et qu’Isolde avait été d’une maladresse similaire à celle du soir de la mort d’Anthea, où au lieu de calmer les pleurs de la petite, elle n’avait fait que les intensifier. Clara était définitivement mieux avec Aldrich qu’avec elle en cet instant. Elle ne savait pas comment elle aurait été capable de s’occuper de sa fille alors même qu’elle avait l’impression de ne plus être en mesure de gérer quoi que ce soit.

Ça faisait des heures qu’elle était à l’hôpital maintenant. D’abord, on lui avait dit que Cesare était en train de se faire opérer, le tout mélangé avec tout un tas de charabia médical auquel elle n’avait rien compris et qu’elle n’avait pas envie de comprendre de toute façon. Elle avait juste retenu que ça avait l’air pas mal grave et c’était largement suffisant. Ça avait été long, trop long avant qu’on ne vienne enfin lui dire qu’il était tiré d’affaire. Elle avait l’impression d’avoir passé des jours et des jours à attendre des nouvelles, quand bien même ça n’avait été que des heures, de trop nombreuses heures et pourtant, ça n’avait pas été la fin du calvaire, parce que ça faisait encore une éternité qu’elle était dans cette chambre aux côtés d’un Cesare en endormi, avec comme seul bruit le bip de l’électrocardiogramme qui au moins, indiquait que son cœur battait toujours sous sa poitrine. Elle n’avait pas dormi de la nuit, elle n’avait pas l’intention de dormir, s’éloignant de la chambre régulièrement, pendant quelques minutes pour aller chercher du café histoire de tenir le coup. Même épuisée de toute façon, elle savait qu’elle n’arriverait pas à fermer l’œil. Elle avait juste passé la journée là, assise près du lit de Cesare, quelques fois à faire les cent pas dans la chambre, puis elle avait fait l’effort de s’occuper des papiers à remplir, bizarrement, ils étaient plus doués pour expliquer simplement les procédures pour payer les frais d’hospitalisation que les blessures que Cesare avait pu avoir. Elle n’avait même pas été surprise d’apprendre qu’il n’avait pas de dossier médical et donc aucune assurance et elle savait aussi qu’il n’avait aucun boulot pour payer la facture. Tant pis, elle avait dit qu’on lui mette la facture à son nom et elle paierait. Plus tard, de toute façon, les frais augmentaient à chaque heure qu’il passait à l’hôpital alors autant qu’on lui file une facture complète quand il serait sorti de là. Dans ce qui allait être une éternité de toute évidence, parce que là, ça faisait déjà des heures et des heures et il était encore endormi. Ce n’était pas faute de l’avoir déjà supplié à plusieurs reprises de se réveiller. Elle n’était pas allée bosser de la journée et franchement, elle s’en fichait bien. Qu’ils la crament cette putain de ville, c’était le cadet de ses soucis là. Elle voulait juste qu’il se réveille. Chaque minute qui passait lui donnait l’impression qu’elle allait devenir complètement cinglée. S’il ne se réveillait pas ? Y avait cette question qui lui tordait les entrailles et qu’elle n’arrivait pas à chasser. Il avait toujours dit qu’il deviendrait fou s’il devait la perdre, fallait croire que c’était vrai aussi pour elle. La vengeance, c’était pas son truc, mais cette fois, ce serait trop. C’était trop. Son envie d’aller passer ses nerfs sur le patriarche DeMaggio était difficile à contrôler. Cette fois, elle aurait le courage de lui briser la nuque, après avoir cassé chaque os de son corps, parce qu’après tout ce qu’il lui avait fait, il mériterait une mort lente et douloureuse. C’était pas son genre de penser comme ça ou d’envisager un peu plus la vengeance à chaque minute qui passait, mais elle se sentait vraiment devenir folle, alors fallait qu’il se réveille avant qu’elle ne pète un câble et fasse une connerie. Ça faisait partie des trucs qu’elle avait dit, sans qu’il ne l’entende sans doute, toutes les fois au cours de la journée où elle s’était lancée dans un monologue avec l’espoir que ça le réveille. Ça n’avait rien fait et depuis de longues minutes maintenant, elle était juste assise sur une chaise à côté de lui, sa main dans la sienne, à attendre, encore et encore. Elle en sursauta presque quand elle senti ses doigts bouger légèrement contre les siens, peut-être qu’elle avait juste halluciné, elle était fatiguée et elle espérait tellement qu’une hallucination n’aurait rien de  surprenant. « Cesare ? » Il fallait qu’il se réveille. Il fallait vraiment qu’il se réveille.
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Cesare DeMaggio
Cesare DeMaggio

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SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
MessageSujet: Re: (cesare, fst) • hold on for your life.   (cesare, fst) • hold on for your life. Icon_minitimeVen 12 Aoû 2016 - 2:29


SHOULD THIS BE THE LAST THING I SEE
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Dans un coin de sa tête, une part de brouillard, il se croyait grimper. Grimper des profondeurs d’un puits sans fin, de ténèbres et d’impressions trop fraiches. Elles allaient avec l’odeur du sang, l’arôme ferreux contre sa langue, qu’il sentait pâteuse et sèche et embourbée dans un silence qui avait duré trop longtemps. Longtemps- il n’savait pas, à vrai dire ; chaque minuscule grain de pensée qui passait dans sa conscience, s’envolait en une fraction de seconde. Comme les images distraites qui défilaient devant ses paupières, pour mieux se diluer dans le néant bien assez tôt. A un moment, quelque part, dans le voile obscur de l’extérieur de son champ de vision, il aurait juré entendre Aria. Ou la voir. Ou les deux. Ou rien du tout. Et quand il essayait de concentrer son cerveau sur quelque-chose, un élément du passé qui pourrait lui offrir la moindre réponse, tout déraillait. A ses efforts, succédaient des points de suspension qu’il n’parvenait pas à former correctement, malgré tous ses efforts. Et quels efforts il faisait – Cesare aurait juré qu’ils étaient surhumains, épuisants – faits d’une douleur lancinante qui venait tambouriner entre ses deux sourcils, le repoussant vers la chute. Et il chutait volontiers à nouveau. Et ce, encore et encore. Une boucle infinie qui le portait d’elle-même, comme la houle d’un océan qui l’aurait baladé à l’autre bout du monde. L’autre bout du monde. Si seulement. Au milieu de nulle part, un songe aussi vif et ténu qu’un éclair lui rappela Paris. Combien de fois chercha-t-il les souvenirs de là-bas, avant de tomber dans un rêve éveillé ? La conscience qu’il luttait tant à gagner à chaque fois qu’il arrivait à reprendre un bien maigre contrôle de sa tête, n’était même pas de la vraie conscience ; c’était-… comme juste au bord de la réalité, comme un arôme de réel, pour mieux découvrir qu’y’avait un mur, une barrière invisible sur laquelle il s’écrasait pour tourner de l’œil à nouveau. Mais c’était reposant. Reposant comme ce genre de sommeil qu’il avait parfois réussi à glaner, dans sa chambre de motel solitaire, alors qu’il s’assommait d’antidouleurs pour oublier sa blessure infectée. Ca reviendrait. Il le savait. A un moment ou un autre, il finirait par être capable d’ouvrir les paupières sans que ça ne lui semble être l’effort le plus insoutenable qui soit.

Mais se réveiller, sortir de cette douche glacée et défaite de sensations, c’était se rendre compte de tout ce qui se passait : la façon dont ses chairs, ses muscles, sa peau, même les cheveux au sommet de son crâne lui faisaient un mal de chien. Ça n’lui donnait clairement pas envie de bouger – pas même pour respirer, alors que ce simple instinct de survie faisait glisser un air piquant dans sa trachée. Il n’avait pas encore envie d’ouvrir les yeux. Ni la force. Il ne savait même pas sur quoi il réussissait à concentrer la maigre énergie et l’infime volonté dont il disposait : le simple fait d’inspirer ? Le simple fait de… ? Il n’entendait même pas-… même pas la machine et ses ‘bips’ insupportables, qu’il saisit après ce qui lui sembla être une décennie entière. Ou peut-être un siècle. Ouais, il allait se réveiller pour découvrir qu’il avait cent-vingt-sept ans, et qu’à cause d’une expérience sadique ou un progrès quelconque de la médecine, il était toujours en vie. C’n’était pas possible autrement. C’n’était pas possible, sinon, d’avoir froid à ce point- dans un frisson indélicat, qui réveilla toutes les protestations possibles et imaginables de son être, Cesare se sentit serrer une main dans le noir. Aria ? Même si toute sa volonté avait envie d’articuler ce nom, pour il n’savait quelle raison, ses cordes vocales ne lui obéirent pas, et il fut tenté de laisser tomber, et replonger dans le néant qui étendait déjà ses bras jusqu’à lui. Peut-être que c’était Aria, hein, et qu’il avait fait ce pas décisif duquel on n’revenait pas. Mais est-c’que ça faisait vraiment mal à ce point, de mourir ? Il n’pouvait pas mourir. Non. Ce rappel fut efficace, plus fulgurant que toute autre sensation alors qu’il entendit sa voix – à Isolde. Oui, c’était la voix d’Isolde, sans conteste et sans le moindre doute possible. Un signe venant d’l’autre côté, de la conscience, d’la réalité, dont il avait besoin – besoin au point qu’il ait envie de serrer ses doigts à nouveau autour de ceux de la mutante. Parvint-il à le faire ? Il ne savait pas ; d’une certaine façon, il avait l’impression que ses muscles étaient restés crispés, serrés par la douleur. Celle qui gagna son visage, froissa ses traits – le premier mot qui vint dans son esprit fut un juron, qui fut réduit à l’état de vague grognement qui n’avait pas de sens. Y’avait pas à douter que ce noir sans fond, il le côtoyait depuis des heures, des jours, des semaines – il n’savait pas – mais il se sentait épuisé, toujours. Probablement qu’il se sentirait épuisé pour le restant de ses jours, maintenant. Il n’savait pas. Plein d’choses qu’il n’savait pas. Et il s’en vida complètement la tête, s’égarant dans de longues, longues adorations des rares choses qu’il saisissait : les fameux ‘bips’ de la machine qui lui disait qu’il n’avait pas crevé, finalement ; la peau d’Isolde, qui devint plus nette, plus chaude, plus douce à chaque seconde sous son contact. Et… et la douleur, évidemment. Enfin, quand il ouvrit vaguement les yeux, son impression fut confirmée – il semblait bien que ça faisait toute une vie qu’il n’avait pas ouvert ses paupières pour voir quelque chose. Il n’y avait pas de lumière vive, pourtant, mais il distingua à peine les contours d’Isolde. « Hey. » il marmonna, la voix si rauque que ç’avait été un autre grognement. Probablement, qu’il se dit. A nouveau ses yeux s’étaient fermés, à croire qu’il n’pouvait pas parler – ou essayer de parler – et garder les yeux ouverts à la fois. Pas encore, il avait juste-… besoin de temps. Ses pensées étaient encore dispersées comme du sable dans une tempête, ou quelque chose de similaire. Mais déjà des questions se formaient, vagues, dans sa tête ; tout ce qu’il savait, c’était qu’il avait entendu la voix d’Isolde, qu’il serrait sa main – même vaguement – et que ça voulait dire qu’il était vivant, sauf. Le reste. Le reste, il pensait bien qu’il avait le droit de s’en foutre, au moins pour encore trente secondes.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (cesare, fst) • hold on for your life.   (cesare, fst) • hold on for your life. Icon_minitimeVen 12 Aoû 2016 - 9:50

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Les heures avaient été longues, beaucoup trop longues alors qu’elle avait eu l’impression que chaque minute qui passait était plus douloureuse que la précédente. Ça devenait tellement insupportable la peine dans son cœur qu’Isolde en était arrivée à se demander si ce n’était pas plus insupportable même que les heures de torture, la douleur physique et bien palpable, qu’elle pouvait presque sentir de nouveau contre son corps à chaque fois qu’elle repensait à ce jour-là. C’était sa vie à elle qui avait été en danger et ça l’avait amenée à se poser beaucoup de questions, des questions sur comment les choses se passeraient si elle devait mourir et ça avait été difficile à gérer, même après, quand tout allait bien qu’elle était en sécurité, saine et sauve dans ce même hôpital, elle n’avait pas pu simplement faire taire toutes ses questions. Maintenant, elle avait les mêmes, mais concernant Cesare et ça semblait encore plus compliqué à gérer. Elle savait trop bien ce que ça faisait, de perdre ceux qu’on aime. Elle avait perdu son père, elle avait perdu Anthea, elle ne pouvait pas perdre Cesare. Y avait ce point commun entre eux trois qui se répétait à elle et rendait les choses encore plus compliquées. C’était toujours le même type, fallait croire qui avait décidé de lui retirer tous ceux à qui elle tenait. C’était quoi la prochaine étape ? Clara ? Encore une pensée qui venait pas arrangée tout ce qu’elle ressentait alors que Cesare ne bougeait pas d’un pouce et que malgré ce qu’on avait pu lui dire, elle n’arrivait pas à croire qu’il était juste tiré d’affaire. Elle n’y connaissait pas grand-chose en médecine, mais tant qu’il n’ouvrait pas les yeux, c’était que ça n’allait pas. Et puis, rien n’était sûr. Pour la première fois de sa vie, alors qu’elle était dans la même pièce que Cesare, elle avait juste envie d’accélérer le temps pour arriver au moment où on le laisserait sortir de cet hôpital, parce que là au moins, ça voudrait dire que tout allait bien.

Mais, tout autant qu’elle n’avait jamais eu le pouvoir d’arrêter le temps pour passer plus de temps avec lui, là, elle n’avait pas les moyens de l’accélérer et de mettre un terme aux inquiétudes, aux doutes, aux peines qui semblaient lui déchirer le cœur et la tuer à petit feu. Ouais, dans le fond, cette attente interminable, elle lui semblait pire encore que la douleur qu’elle avait ressentie quelques mois plus tôt quand on l’avait torturée. Elle était prête à supporter toutes les douleurs physiques du monde, pour qu’on lui rende Cesare. La veille en plus, ça n’avait clairement pas été la meilleure soirée qu’ils avaient passée ensemble et plus que jamais, elle s’en voulait de lui avoir crié dessus comme la dernière des idiotes. Est-ce que ça avait été justifié ? Un peu, peut-être, alors que ses peurs, elles avaient finies par se réaliser. Mais maintenant, elle aurait voulu pouvoir changer ça aussi, lui offrir la possibilité de passer une bonne soirée avec elle, plutôt que ce qu’il avait eu à cause d’elle. Peut-être que ça l’aurait aidé à s’accrocher, peut-être que là, il n’avait juste pas envie de revenir parce qu’il n’avait pas la force d’affronter de nouveau la grosse chieuse qu’elle pouvait être parfois. Est-ce qu’après tout ça au moins, il savait à quel point elle pouvait l’aimait ? Elle en était arrivée à se poser ce genre de question, tout autant douloureuse que débile et elle l’avait répété dans le silence de cette fichue chambre, qu’elle l’aimait et qu’elle avait besoin de lui, qu’elle était désolée de lui avoir crié dessus. Elle en avait passé du temps à parler aux murs de cette chambre plus qu’à Cesare probablement. Et finalement, après des heures et des heures elle l’avait senti bouger, rien de bien flagrant, mais ça avait suffi pour qu’elle se redresse sur sa chaise. Elle s’était levée de sa chaise en entendant le léger son de sa voix, sa vision devenait floue rapidement à cause des larmes qu’elle ne pouvait pas retenir. De la joie, de la tristesse, elle ne savait même pas, un peu des deux sans doute. « Hey … » Qu’elle répondit simplement avant d’attraper sa main entre les siennes pour la porter sa à ses lèvres et déposer un baiser sur ses doigts, la relâchant bien vite avant d’aller poser ses mains contre ses joues, d’embrasser son front, sa joue, ses lèvres, contre lesquelles, elle lâcha un sanglot, avant de laisser ses mains glisser contre ses épaules. Elle avait envie de les passer partout sur lui ses mains, juste pour le sentir vivant contre ses doigts, mais elle n’en fit rien, de peur de lui faire plus mal qu’autre chose. Elle se contenta de remonter une main contre sa joue pour la caresser lentement. « Comment tu te sens ? » Est-ce qu’il pouvait parler au moins ? Est-ce qu’il allait bien ? Est-ce qu’il avait au moins l’impression que ça allait aller ? Y avait plein de questions qu’elle avait envie de poser, toutes plus débiles les unes que les autres, toutes aussi débiles que celle qu’elle avait posée.
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Cesare DeMaggio
Cesare DeMaggio

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MessageSujet: Re: (cesare, fst) • hold on for your life.   (cesare, fst) • hold on for your life. Icon_minitimeVen 12 Aoû 2016 - 15:22


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Il y avait déjà des souvenirs, qui essayaient de se défaire de l’amas brouillé qui stagnait dans sa tête. Cesare n’avait franchement pas la volonté de concentrer son énergie sur quelque volonté que ce soit, perçant de son propre chef, pour le ramener à des moments qu’il n’avait pas envie de revivre. D’abord, y’avait probablement matière à se concentrer sur le présent avant le reste : l’instant lui-même, qu’il avait tant de mal à saisir, alors qu’il semblait qu’un courant trop puissant emportait chaque brin de pensée qu’il pouvait essayer de construire. Sa seule conviction, c’était que c’était Isolde à côté de lui, Isolde dont il essayait de serrer la main, sa voix à elle qui le baignait dans un océan de bien-être, et ses émois à elle, qui enserraient ses entrailles. Et pour aujourd’hui, ses tripes lui faisaient un mal de chien, se rappelant à lui dans un grognement, alors que la mutante s’était levée pour venir déposer des baisers un peu partout ; sur son visage, son front, sa joue- s’il avait eu la force de marmonner quelque chose, il aurait peut-être râlé un « aoutch » à chacune de ses attentions. Probablement était-ce mieux alors, que sa gorge soit trop sèche et sa bouche trop pâteuse pour qu’il puisse faire quoique ce soit. Il savait bien, après tout, qu’en d’autres circonstances, il se nourrirait avidement de ces gestes d’affection ; qu’il en aurait envie, qu’ils seraient ces pensées dont il aurait tant besoin pour se raccrocher à une quelconque volonté. Quelque part, alors, dans le néant de ses pensées entre conscience et inconscience, Cesare offrit un vague sourire, pour répondre à la blonde alors qu’elle s’écartait tout juste de lui – il était quand même bien content qu’il n’lui prenne pas l’envie de l’embrasser dans d’autres zones que son visage ou les zones alentours. Le reste, semblait juste être un regroupement des peines les plus lancinantes qui soient. Pas les pires qu’il ait connu, mais des impressions qui duraient, comme une alarme qui continuait, continuait de sonner d’un ton froid, mais à travers toutes ses chairs. C’était désagréable comme ça, oui, et le pire, c’était sûrement qu’il n’arrivait même pas à fixer ses pensées sur un point stable : il savait pourquoi il détestait les hôpitaux, maintenant – le DeMaggio avait l’impression de dépenser plus d’énergie à essayer de rester connecté au monde réel et à Isolde qu’à guérir d’une quelconque manière.

Guérir de quoi, au juste ? Il eut à peine à faire un mouvement pour essayer de se redresser vaguement où il était, pour être rappelé à l’ordre par les douleurs vives et électriques qui semblèrent courir, invisibles, tout le long de son abdomen. Il se souvenait maintenant – vaguement. Très vaguement. Et dans cette lutte contre l’oubli, Cesare en eut du mal à capter la question d’Isolde, hochant distraitement la tête à ce qu’elle lui demanda. Avant de… réaliser que ça ne voulait rien dire. Et pourtant, quels mots pourraient expliquer comment il se sentait ? Epuisé, mou, flasque, étourdi, brumeux. Tout ça à la fois. « J’ai soif. » parvint-il à articuler, en espérant avoir réussi à lâcher le sourire qu’il avait à l’esprit. Peut-être. Il avait froid aussi. Et il avait envie de dormir pour un siècle. Ou de disparaître. Ou de remonter le temps, pour retourner à Paris. Ou… de juste être là. Enfin, en renfonçant sa tête dans l’oreiller – ou le quelque-chose – sous lui, Cesare observa Isolde. Il la voyait nettement maintenant, ou quelque chose qui s’en rapprochait pas mal. Assez pour se douter qu’elle était restée là longtemps, que ça avait joué sur ses nerfs. Et qu’y’avait des traces encore fraiches de larmes ici et là. Il aurait voulu pouvoir hisser sa main pour essuyer celles-ci, mais ça semblait être un effort incommensurable – et c’était sans compter le fait qu’il n’avait pas envie de lâcher la main d’Isolde, qui réchauffait doucement ses doigts. « J’espère que-… j’vais pas découvrir que ça fait trois semaines que je comate. Et que j’ai une barbe horrible. » à nouveau, le ricanement qu’il aurait voulu avoir eu plus l’air d’un raclement de gorge, un marmonnement qui lui rappela à quel point dire une simple phrase pouvait être compliqué, des fois. « Ça va. » il finit, quand même, pour l’apaiser, parce qu’il savait bien que tourner autour du pot, ça n’voulait rien dire, et ça n’aidait pas. « Toi ? » renvoya-t-il la question, sans la lâcher des yeux, même si ceux-ci tendaient à vouloir rester fermés plus longtemps qu’ouverts. Son esprit, au moins, se mettait peu à peu en place, comme s’il assemblait lentement mais sûrement les pièces d’un puzzle qui devenait de plus en plus logique avec le temps : il savait pourquoi il était là. A cause de qui. Comment. Peut-être. Mais il n’avait pas envie d’en parler, pas maintenant. Pas alors qu’il réalisait trop vite, déjà, à quel point les choses auraient pu mal tourner. Pour lui. Pour Isolde. Pour Clara. Y’avait une putain d’ironie dans le fait que la dernière fois qu’ils s’étaient vus, Isolde et lui, ils avaient parlé de ça ; c’était trop réel, là. Et maintenant il était bien content, de sentir le réel comme un épais nuage cotonneux. Ça le rendait moins brutal à la chute.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (cesare, fst) • hold on for your life.   (cesare, fst) • hold on for your life. Icon_minitimeVen 12 Aoû 2016 - 17:54

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A chaque fois que Cesare repartait de chez elle, Isolde ne pouvait pas s’empêcher de s’inquiéter pour lui. Quand il retournait chez son père, elle craignait ce qu’il pouvait lui arriver et c’était difficile de faire autrement alors que son père était responsable de la mort des deux personnes les plus importantes de sa vie, pourquoi pas une troisième hein ? Avec Cesare à l’hôpital, elle avait bien cru que ça finirait comme ça, pendant toutes ces heures pendant lesquelles elle n’avait rien su, alors qu’il était en train de se faire opérer. Ses peurs ne s’étaient pas franchement envolées quand elle s’était retrouvée dans cette chambre d’hôpital avec un Cesare endormi et les seuls bips de la machine pour lui tenir compagnie. Peut-être bien qu’ils n’auraient jamais dû rentrer. Ouais, s’ils étaient restés en France ou n’importe où ailleurs, loin de cette ville maudite qu’était Radcliff, Cesare ne serait pas dans ce lit d’hôpital. D’un coup, il lui semblait vraiment qu’elle avait pris la pire décision du monde en revenant à Radcliff. Pourtant, les choses s’étaient plutôt bien passées au début, Callahan était en prison, il avait rapidement été rejoint par Caesar et puis finalement Lancaster aussi. Elle avait de nombreuses raisons de se réjouir de ce qui se passait à Radcliff ces derniers temps alors qu’elle avait l’impression que pour une fois, tout allait ‘bien’. Mais ce qui venait d’arriver à Cesare en revanche, ça faisait clairement partie des choses qu’elle ne pouvait pas classer dans les trucs dont elle pouvait se réjouir. Nan, en un rien de temps, les petites victoires avaient perdues de leur saveur alors que tout ce qu’elle voyait maintenant, c’était que Cesare aurait pu mourir et qu’y avait une petite voix au fond de son crane qui lui disait que c’était en partie de sa faute, parce qu’elle l’avait ramené à Radcliff. Le genre de pensées qui n’arrangeait pas la situation, mais dont elle ne pouvait pas se défaire, comme tant d’autres, qui avaient tournées encore et encore dans sa tête pendant les heures qui venaient de s’écouler.

Mais il était réveillé maintenant. C’était déjà ça, c’était déjà bon signe. C’était ce dont elle essayait de se convaincre. Sans doute qu’elle ne serait totalement rassurée que lorsque les plaies qu’il avait viendraient s’ajouter aux cicatrices qu’ils portaient déjà sur lui. Quand ce serait vraiment une histoire appartenant au passé et qu’il irait mieux. Pour l’instant, ça semblait difficile de vraiment arrêter de se faire du souci simplement parce qu’il était réveillé. Mais, c’était déjà mieux. Elle hocha la tête suite à sa réplique, il avait soif, alors elle allait lui donner à boire. D’abord, elle s’appliqua à passer sa main contre ses joues pour essuyer les larmes qui avaient commencé à couler de façon complètement incontrôlable sur ses joues. Elle laissa échapper un léger rire suite à sa réplique. « Non, t’inquiète pas. T’as dormi environ toute la journée. » C’est tout qu’elle aurait voulu dire, pour signaler qu’au moins, ça ne faisait pas trois semaines, mais de son point de vu, ça avait été déjà bien assez long. « T’as toujours pas de barbe, promis. » Comme pour appuyer ses propos, elle vint passer ses doigts contre sa joue, y avait toujours rien pour le moment, peut-être plus tard, mais là, ça allait. Elle lui adressa un sourire alors qu’il lui disait que ça allait, se décidant enfin à lâcher les doigts de Cesare pour s’occuper de ce fameux verre d’eau, avec la cruche pleine posée sur la table de chevet. « Moi ? » Elle haussa les épaules. « Ça va. » Ce n’était pas elle qui était dans un lit d’hôpital après tout. Elle était angoissée, épuisée, stressée, mais maintenant qu’il était réveillé, elle se sentait déjà un peu mieux. Elle rapprocha le verre de lui, avec une paille dedans histoire de lui simplifier la vie. « Peut-être qu’en fermant les yeux, ça pourra ressembler à un cocktail. » Elle ponctua sa phrase d’un sourire, sa tentative de faire de l’humour faisait probablement complètement pitié, mais elle n’avait pas mieux en stock pour le moment. Elle était peut-être plus en forme que lui, mais il ne fallait pas non plus trop lui en demander.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (cesare, fst) • hold on for your life.   (cesare, fst) • hold on for your life. Icon_minitimeVen 12 Aoû 2016 - 20:31


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Peu à peu, les sensations recommençaient à avoir du sens – les bruits rimaient à quelque chose, et l’alentour était familier, d’une certaine façon. Ça ressemblait à cette planète où il était né, cette ville maudite où il avait grandi, la chambre stérile d’un hôpital qu’il n’avait jamais voulu côtoyer. La dernière fois qu’il était venu là, ç’avait aussi été grave. Et encore, là, tout ce à quoi il se fiait pour savoir de quoi il en retournait de son état, c’était le nombre de fils connectés à son bras, le liquide transparent de la transfusion qui passait sous sa peau, la machine qui comptait les battements de son cœur, et le silence de plomb autour de lui. Mais il n’y connaissait rien, en hôpitaux et ces trucs du genre : alors où était-il ? Combien de secteurs différents y avait-il dans un hôpital ? La dernière fois, il était passé par la porte derrière, et n’avait laissé qu’une personne s’occuper de lui, avant de disparaître sans crier gare ; pourtant, cette fameuse dernière fois, il avait sûrement été plus proche de la mort que cette fois-ci, encore. Il se souvenait bien avoir marmonné à Gabriela que ça irait, qu’il se débrouillerait, et qu’elle ne devait pas le conduire à l’hôpital. Serait-ce le premier endroit où son père chercherait, pour venir finir le boulot ? Ou alors était-il si habitué à ce que son fils n’aille pas dans ces endroits, qu’il ne s’donnerait même pas la peine de le faire ? Tôt ou tard d’toute manière, ils allaient bien devoir mettre un point final à cet incessant duel entre eux deux. Tôt ou tard. Mais pas aujourd’hui. Là, il avait juste envie de se rendormir. Ou de graver dans sa mémoire l’instant où il avait ouvert les yeux, pour dévisager une Isolde qui avait veillé à ses côtés depuis longtemps. Longtemps ; il fut quand même rassuré, au moins un peu, de savoir que ça n’avait été que pour une journée. Ç’aurait pu être pire. Mais c’était déjà trop. Bien plus que tout c’qu’il avait dormi depuis des lustres : peut-être bien alors que dans l’équation, il avait juste pioncé à un moment donné, s’octroyant ce privilège que ses démons lui avaient refusé pendant longtemps. Là, ceux-ci n’étaient pas encore revenus jusqu’à lui, noyés par les médicaments et les antidouleurs, probablement : tant mieux, même si ça ressemblait drastiquement à l’époque qui avait suivi la mort d’Aria, où il s’assommait de mille sensations entre l’étourdissement et l’épuisement pour fermer l’œil. C’était loin, tout ça, maintenant – même la nuit dernière, donc, paraissait loin : dans sa façon de percevoir tout ce qui l’entourait, totalement déboussolé, il aurait pu croire qu’il était resté comme ça, inerte, pendant trois longs mois. Là, ç’aurait été une autre histoire.

A Radcliff plus que n’importe où, beaucoup d’choses pouvaient se passer en trois mois. Et en une nuit tout autant. Maintenant, le DeMaggio se retrouvait avec plein de choses qu’il voulait dire, plein de sentiments qu’il voulait exprimer – mais pas assez d’énergie, pas assez de volonté au bout de sa langue pour le faire. Ça inclurait l’fait de se lancer dans des longs monologues, et peut-être avait-il encore besoin de temps, avant d’savoir c’qu’il raconterait dans ceux-ci. « Un cocktail ? » qu’il ricana vaguement, juste pour un souffle, avant de grimacer légèrement – une expression noyée dans ses tentatives de se redresser, au moins un peu ; même avec une paille, il allait s’étouffer avec son eau dans sa position. « Si on s’est téléportés quelque part genre, à Hawaii pendant que j’étais dans les vapes, autant me le dire. Ca me remonterait le moral. » il n’avait pourtant jamais rêvé de se retrouver à Hawaii – mais y’avait bien un brin de rancœur en lui, envers tout ce qui s’était passé, qui le poussait à avoir envie d’être n’importe où, sauf à Radcliff. Hawaii, ce serait toujours un bon paysage pour le motiver à aller mieux au plus vite. Il n’surveillait déjà plus ce qu’il racontait, Cesare, trop occupé à avaler assez d’eau pour sentir ce goût presque boueux et ferreux à la fois, disparaître de ses papilles. Déjà comme ça, il allait mieux. Assez mieux pour concentrer son attention sur Isolde à nouveau, l’observant en silence pendant de longues secondes, surpris dans un coin de sa tête, par sa propre capacité à supporter ce ‘bip’ régulier qui semblait se répercuter entre les quatre murs de la chambre. La dernière fois qu’ils s’étaient retrouvés dans une situation similaire – quoique inversée – le brun avait eu l’impression qu’il aurait manqué une dizaine de minutes avant qu’il ne balance tout dans cette chambre, de nervosité et de rage à la fois. Cette fois, pourtant, ils n’pourraient pas planifier de nouvelles vacances sans que ça paraisse être de l’abus pur et dur : ils étaient tout juste rentrés, et la réalité s’était imposée à eux bien assez vite. « J’suis désolé. » lâcha-t-il enfin, sans la lâcher du regard ; avant de se rappeler correctement pourquoi il était là, dans quelles circonstances tout s’était enchainé – pris dans ses propres pensées, il fronça légèrement les sourcils. « Gabriela... est-c’que c’est bon ? Elle va bien ? » est-c’que c’est fini ? eut-il envie d’ajouter, avant de se retenir : la torpeur de leur quotidien en lui-même n’serait jamais finie, probablement. Mais s’ils avaient gagné au moins d’une quelconque manière, c’était tout ce qui pourrait importer.
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MessageSujet: Re: (cesare, fst) • hold on for your life.   (cesare, fst) • hold on for your life. Icon_minitimeVen 12 Aoû 2016 - 22:24

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Les deux semaines qu’ils avaient passé en France avait été tellement agréables. Les choses avaient été tellement différentes de tout ce qu’ils pouvaient connaitre au quotidien dans la ville de Radcliff. Ils n’avaient été que tous les trois, en famille, au milieu de gens qu’ils ne connaissaient pas, qui ne les connaissaient pas non plus et qui en plus parlaient une autre langue. L’évasion avait été totale. Ils avaient été loin du danger et des responsabilités qui faisaient leur quotidien et les voilà revenu à Racliff depuis bien peu de temps et les problèmes commençaient déjà. Ils commençaient en beauté en plus, puisque Cesare se retrouvait à l’hôpital. Fallait croire qu’ils se passaient le relais, ça avait été elle avant qu’ils ne partent en vacances et maintenant c’était le tour de Cesare. Elle la regrettait vraiment la France pour le coup. La simplicité des choses semblait s’être envolée depuis longtemps maintenant, trop longtemps, alors que les heures qui s’étaient écoulées depuis que son téléphone avait sonné au beau milieu de la nuit avaient été incroyablement longues. C’était à se demander si les choses étaient vraiment uniquement faites pour tourner mal. Isolde, elle n’avait jamais cru ni au destin ni à n’importe quel truc qui pourrait influencer la vie d’une personne, mais là, elle commençait sérieusement à se poser des questions. Il fallait que le malheur leur tombe dessus juste après qu’ils soient rentrés de leurs vacances, pire encore, il fallait que ça leur tombe dessus une poignée d’heures après qu’ils en aient parlé de tout ça. Elle lui avait fait part des inquiétudes qu’elle pouvait avoir et voilà que ses peurs devenaient concrètes. S’il fallait qu’elle se mette vraiment à croire en un destin ou au karma, elle pourrait facilement dire qu’elle aurait mieux fait de se taire et de le laisser partir au moment où elle l’avait vu dans la chambre.

De toute façon, c’était trop tard pour se dire que les choses auraient pu être différentes s’ils avaient agi différemment. C’était trop tard, comme d’habitude. Sans doute que c’était mieux de ne pas penser comme ça et de simplement se dire qu’y aurait rien eu de différent, qu’elle parle de tout ça ou non, parce que de toute façon, ce n’était pas cette discussion qu’ils avaient eue avant qu’il ne parte qui avait changé quoi que ce soit. Elle ne pouvait pas imaginer que cette discussion lui soit revenue au dernier moment pour le déstabiliser, non, c’était de Cesare dont il était question et malgré tout ce qu’elle pouvait penser des hunters, fallait quand même avouer que ce n’était pas leur genre de se laisser déconcentrer comme ça. Ça devait être une question d’entrainement après tout. Elle ne voulait pas penser à ce qui avait pu se passer là-bas de toute façon. Elle était venue placée une main dans le dos de Cesare, histoire de l’aider à se redresser un peu pour qu’il puisse boire, ce qui en réalité n’avait rien d’un cocktail. « Désolée, je préfèrerai qu’on soit à Hawaii, mais non, c’est toujours Radcliff. » Hawaii, ça aurait été un peu comme la France, forcément mieux qu’ici à Radcliff. Après qu’il ait bu, elle reposa le verre sur le meuble de chevet avant de reprendre ses doigts dans sa main. « C’est pas grave … » Elle haussa les épaules, un léger sourire sur les lèvres. C’était grave ce qui venait de lui arriver, mais elle ne lui en voulait pas. Elle avait plus de facilité à s’en vouloir à elle-même, parce qu’elle avait choisi de revenir à Radcliff, parce qu’elle l’avait poussé à faire ce qu’il avait fait, alors qu’elle aurait peut-être dû le retenir. « Ouais elle va bien, t’inquiète pas. » Elle l’avait croisée sa cousine quand elle était arrivée à l’hôpital, alors elle pouvait lui assurer qu’elle au moins elle allait bien, qu’il n’avait pas de souci à se faire pour elle ou pour son fils. Il ferait mieux de ne se préoccuper que de lui-même à présent, histoire de guérir le plus vite possible, c’était tout ce qu’elle voulait elle, pour le moment, qu’il soit rapidement remit sur pieds.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (cesare, fst) • hold on for your life.   (cesare, fst) • hold on for your life. Icon_minitimeSam 13 Aoû 2016 - 2:02


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L’hôpital, son ambiance glacée, aseptisée, blanche. Il n’aimait pas ça, paradoxalement, alors même qu’il se trainait trop souvent dans un appartement qui n’avait pas la moindre âme. Au-dessus de tout ça, il allait bien assez tôt avoir à gérer les inquiétudes réflexes, incrustées dans son cerveau depuis longtemps, qui grimperaient jusqu’à sa raison vis-à-vis de cet endroit. Des gens qui y travaillaient, et des inconnus qui y passaient, inlassablement, à travers les couloirs. Chaque truc qui coulerait dans ses veines aussi, des substances décidées par ses médecins, des gens desquels il n’connaissait rien, et qui n’connaissaient rien de lui. Ils devaient déjà s’en poser pas mal, des questions, sur le type criblé de cicatrices qui n’avait aucun dossier médical, aucune assurance, presque comme s’il n’avait jamais existé avant aujourd’hui. Heureusement, il avait des papiers d’identité, c’était déjà ça, sûrement. Et pourtant, alors qu’y’avait Isolde juste à côté de lui, il n’arrivait pas à vouloir y penser. Son esprit, ses volontés, son cœur – tout ça, était une énergie faible concentrée sur l’instant. C’était déjà beaucoup ; presque oppressant d’omniprésence et d’informations. Celles palpables, des heures qui avaient passé pendant son sommeil. Celles diffuses de sa mémoire : elles remontaient comme ça, du fond de son inconscient, des images qui défilaient à un rythme effréné et… trop. Peut-être que c’n’était pas plus mal, alors, qu’il se trouver allongé sur un lit, confortablement installé, avec une intraveineuse d’il n’savait quelles substances étourdissantes dans son bras. Si seulement ils pouvaient être à Hawaii, en effet, à siroter un cocktail sous le soleil. Soleil qui semblait désespérément leur manquer, depuis les plages françaises qu’ils avaient irrémédiablement laissé derrière eux. C’était loin, Paris, la France, les vacances, maintenant. Et plus que jamais, le regret semblait planer, invisible, dans les silences qui s’étendaient insidieusement, les regards qui se soutenaient, de loin, sans se trouver vraiment. De tout ça, ils n’avaient plus rien d’autre que des souvenirs, des photos, des trucs achetés à la va-vite. Mais des bons souvenirs. De ceux qu’ils pourraient chérir pour longtemps, sans pour autant n’avoir de cesse de revenir dessus avec la culpabilité que ce soit fini, comme première impression. Il connaissait bien cette sensation, comme une sale odeur qui baignait l’atmosphère comme ça ; depuis le temps, il en avait l’habitude – ce genre de tension qui s’installait entre elle et lui, pour des mots qu’ils ne savaient pas comment mettre à haute voix. Jamais il n’aurait cru en quittant la maison d’Isolde ce soir-là, que les choses puissent dégénérer comme ça : et comme il avait dit, il n’y avait jamais pensé. Par pour lui, en tout cas. Ces blessures-là, un jour, elles n’seraient rien d’autre que des cicatrices – les énièmes insignifiantes parmi toutes celles qu’il collectionnait déjà. Mais les dernières heures, il n’pourrait pas les effacer comme ça. Un peu comme les images formées par ses souvenirs, les sensations, la douleur, la hargne, la trahison. Mieux valait que tout ça en ait valu la peine.

C’était uniquement pour ça, que la question sur Gabriela sortit comme ça, instinctivement : il se souvenait plutôt bien, qu’au-delà de ses blessures, du cafouillage général, ils avaient réussi à atteindre leur objectif principal. Gabriela avait récupéré son fils. Et une part amère et mauvaise de l’humeur du DeMaggio lui disait déjà qu’elle n’était pas là, à attendre dans l’hôpital, ou à soutenir Isolde, malgré ce qu’il avait fait pour elle. Ou pour son fils. Peut-être avait-elle une bonne raison. Peut-être pas. Seul le temps le dirait, mais il n’attendait clairement plus grand-chose des gens qui se proclamaient être liés à lui par le sang. « Hey. » lança-t-il à nouveau, doucement, pour capturer l’attention d’Isolde, alors que ses doigts lui obéissaient enfin assez pour qu’il commence à répondre aux caresses de la jeune femme avec les siennes, enserrant tendrement ses doigts dans les siens. « Qu’est-c’qui te tracasse ? » il n’était pas aveugle, pas stupide, et contre toute attente, il la connaissait : inéluctablement, dans cette suite logique de pensée, il avait une petite idée de toutes les pensées qu’elle devait se répéter en boucle à ce sujet. Contre elle-même, contre lui peut-être, contre Rafael, contre eux deux. Contre Radcliff, ou le reste du monde. Probablement les mêmes songes que ceux qui avaient tourné, tourné dans sa tête à lui pendant tout le temps qu’elle avait dormi. Il connaissait, ce mix d’impressions, la rage, l’impuissance, le doute, la culpabilité. Et il connaissait Isolde, dans ses moindres recoins, assez pour savoir ce qui devait lui venir majoritairement en tête. Surtout, alors que quelques jours plus tôt, ils auraient pu être engagés pour la vie à n’faire rien d’autre qu’à parler français et à se prélasser au soleil en prétendant juste être en vacances. « Je t’aime. » qu’il lâcha dans un sourire avant qu’elle n’ait eu le temps de formuler quoique ce soit, comme s’il était dans son propre monde, sa propre réalité – surtout pour diffuser ses doutes, la défaire complètement de l’idée qu’il rejetait quelque faute que ce soit sur elle, ou sur leur retour. Ça n’valait plus la peine de penser comme ça.
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MessageSujet: Re: (cesare, fst) • hold on for your life.   (cesare, fst) • hold on for your life. Icon_minitimeSam 13 Aoû 2016 - 12:47

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Elle avait l’impression d’y passer trop de temps en ce moment à l’hôpital Isolde. Elle y était restée quelques jours au mois de mai quand elle avait accouché, bien évidemment. Elle était revenue, après les explosions deux mois après parce qu’elle avait été blessée et elle avait dû revenir pour un contrôle après tout ça, parce qu’il fallait bien s’assurer que tout aille bien et qu’elle n’avait pas eu une commotion cérébrale pouvant poser problème. Et puis, bien entendu, elle y était revenue en aout, après avoir été torturée. Elle y avait passé dix jours pour des blessures qui lui semblaient bien plus superficielles que celles dont avait hérité Cesare, sans doute qu’on s’était surtout inquiété de son état psychologique plutôt que d’un quelqu’un problème venant des blessures qu’elle pouvait portait. Au bout du compte, elle avait quand même l’impression de passer beaucoup trop de temps à l’hôpital ces derniers temps. Elle venait d’y passer la nuit et la journée, à attendre qu’on lui donne des nouvelles de Cesare, puis qu’il se réveille et elle se doutait bien qu’elle allait y rester encore un moment pour les jours à venir, jusqu’à ce qu’il puisse sortir de l’hôpital. Elle commençait à être une habituée des lieux, bien plus qu’elle ne l’aurait voulu. Il allait bien falloir que ça s’arrête à un moment tous les malheurs qui leur tombaient dessus à tous les deux. C’était ce qu’elle s’était dit quelques temps plus tôt, quand ils avaient été en France, y avait forcément un moment où ils auraient plus de chance et que les choses deviendraient plus simples à ce moment-là. Ils avaient déjà eue l’occasion de voir quelques améliorations dans leurs vies, alors elle avait cru que ça irait vraiment mieux, cette fois en rentrant à Radcliff. Peut-être qu’elle avait été trop optimiste, trop naïve, elle ne savait pas, mais ce qu’elle savait en revanche, c’était qu’elle s’était plantée en beauté.

Maintenant, Cesare était à l’hôpital et quand bien même il était à présent réveillé, ça ne suffisait pas à faire taire toutes les questions qu’elle pouvait se poser, tous les doutes et toutes les peurs qui s’étaient incrustées en elle pendant les dernières heures. Ça devait se voir plus qu’elle ne l’aurait voulu tout ça, alors même qu’il lui semblait que malgré tout ce qui devait couler dans ses veines pour l’assommer et soulager la douleur de ses blessures, Cesare semblait avoir remarqué qu’y avait quelque chose qui n’allait pas, quelque chose pour la tracasser. La liste des choses qui la tracassait en cet instant, elle était longue, vraiment longue. Y avait la culpabilité dont elle n’arrivait pas à se défaire, les peurs quant à la santé de Cesare, des doutes sur l’avenir aussi. Qu’est-ce qui allait se passer ensuite ? Si son père était responsable de son état, est-ce qu’il n’allait pas finir par revenir, histoire de terminer le boulot ? Est-ce que Cesare aurait envie lui, d’aller cette histoire, quitte à mettre de nouveau sa vie en danger ? Elle ne savait pas et elle espérait que lui non plus, là, il le sache pas, qu’il n’ait pas déjà commencé à réfléchir à ça, parce que le plus important pour l’heure c’était ce qu’il guérisse. Elle se laissa tomber, à demi-assise sur le lit, à côté de Cesare. « Je t’aime aussi. » Elle aurait voulu ne dire que ça, comme si ça pouvait être suffisant, parce qu’elle avait l’impression que de toute façon, c’était pas le moment de l’embêter avec tout ce qu’elle pouvait avoir sur le cœur. Il n’était pas en état après tout. Mais est-ce que ce n’était pas ça qui avait fini par créer une dispute entre eux, quelques heures avant tout ça ? Qu’ils en viennent toujours à la même conclusion, que ce n’était pas le moment de se parler des choses compliquées, des choses qu’ils avaient sur le cœur. « J’suis vraiment désolée … » Qu’il lui en veuille lui ou non, ça n’avait pas vraiment d’importance, elle, elle s’en voulait et elle avait besoin de s’excuser, persuadée qu’elle était d’une façon ou d’une autre responsable de son état. « Je sais qu’t’as dit que ce serait pas de ma faute s’il t’arrivait quelque chose. » Parce qu’ils en avaient parlé aussi à Paris de ça, quand elle avait dû prendre une décision entre rester ou rentrer et ce qu’il avait dit, elle s’en souvenait très bien et elle avait essayé de se les répéter ses mots, dans son besoin de soulager sa conscience, mais ça n’avait pas franchement aidé. « On aurait pas dû revenir. » Ils n’en seraient pas là s’ils avaient été encore à l’autre bout du monde. Elle détourna le regard, fixant leurs mains à présent, alors que déjà les larmes remontaient et qu’elle était vraiment trop fatiguée pour lutter. « Pourtant, tout c’qui s’est passé depuis qu’on est rentrés, j’avais l’impression, qu’enfin, tout ce que j’essayais de faire ça avait servi à quelque chose. » Y avait des hunters qui avaient fini par payer pour leurs crimes et ce n’était pas grand-chose, mais ça lui avait semblé être un bon début. « J’ai cru que ça irait mieux, que ça en valait la peine. » Là y avait rien qui allait mieux, y avait rien qui en valait la peine dans toutes ces petites victoires, elle pourrait avoir trouvé une solution miracle pour arrêter la guerre entre les hunters et les transmutants que ça n’aurait pas la moindre importance si on venait lui faire payer sa victoire en lui ôtant Cesare. « J’m’en fiche de tout le reste. J’veux juste pas te perdre. Alors c’était débile de revenir. Je suis désolée. » Elle avait relevé les yeux vers lui, même si les larmes rendait sa vision bien floue. Elle avait envie de juste venir se blottir contre lui, d’être dans ses bras et de le serrer contre elle, mais le vague mouvement qu’elle esquissa dans ce sens fut stoppé bien vite par sa conscience lui rappelant qu’il était blessé et qu’elle n’avait vraiment pas envie de lui faire de mal. Elle avait déjà causé assez de dégâts comme ça.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (cesare, fst) • hold on for your life.   (cesare, fst) • hold on for your life. Icon_minitimeSam 13 Aoû 2016 - 19:56


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Quand Isolde avait été sur son lit d’hôpital à elle, ce jour-là, Cesare avait eu d’interminables heures pendant lesquelles il avait eu le loisir de construire toutes les pensées possibles et imaginables. Des reproches, de la hargne, de la tristesse, des ‘et si’ florissant à toute vitesse, de l’amertume, de la rage, de l’indécision. Il avait probablement découvert ce jour-là, et ce jour-là uniquement, la capacité de son cerveau à construire des idées folles à la chaine, comme une machine infernale qui avait ses propres lois. Il lui avait été impossible de trouver le sommeil, ou même de penser à le chercher d’une quelconque manière : pas alors qu’il y avait des ennemis à chaque recoin de la ville, des adversaires sans visage et méconnus prêts à se jeter sur Isolde depuis les ténèbres, pour des raisons diverses et variées. Il savait c’que c’était, d’se tenir au chevet de quelqu’un pour un temps infini, avec pour seule compagnie le silence, ou le brouhaha des pensées qui fusaient à toute allure – ça n’lui était jamais arrivé, avant Isolde. Les DeMaggio, ils avaient toujours pris en main les blessures qu’ils enduraient à cause des chasses : et force était d’admettre, que s’il était ici, s’il était assommé de la sorte par des médicaments – si Gabriela avait jugé bon l’amener ici alors qu’il lui avait fait comprendre qu’il n’fallait que ce soit qu’un dernier recours, c’était pour une raison particulière. Il n’savait pas encore ce qu’il avait eu, pourtant – rien d’autre que le souvenir de la morsure glacée d’une lame s’enfonçant dans ses chairs, une impression terriblement familière, mais guère plus plaisante avec le temps, évidemment. Ça, c’était sans compter l’fait aussi, qu’Isolde et lui, ils avaient un peu la même façon de fonctionner – de penser, et de se fustiger eux-mêmes dès que quelque chose arrivait : inévitablement, il avait fallu que leurs pires craintes, construites dans un coin de leur tête alors qu’ils avaient été si tranquilles à l’autre bout du monde, ne deviennent réalité, et fassent désormais partie de leur vie. Probablement qu’il n’manquait plus qu’il arrive quelque chose à Clara, pour compléter le triangle des désastres inimaginables qui tomberaient sur leurs vies parce qu’ils étaient revenus. Force était de constater, que c’était ce qui semblait se passer, hein ; mais il savait pourquoi ils étaient revenus. Et peut-être bien que s’il devait être honnête, s’il devait penser au-delà des instincts égoïstes qui l’auraient motivé à fuir très loin de ce coin pourri, embarquant Isolde et Clara avec lui, y’avait des raisons qui le poussaient à rester, aussi. Son devoir vis-à-vis de Gabriela en avait été une. Y’avait aussi Skylar, et au-delà des apparences, il se souvenait aussi de c’qu’il s’était dit, après la mort d’Aria. Sa famille, c’était sa responsabilité – que pouvait-il faire ? Simplement tourner le dos aux crimes de son père, partir et le laisser continuer, tant que c’n’était pas dans sa vie à lui ? Ouais, s’il devait penser de manière altruiste, il en avait encore aussi, des tâches, à accomplir à Radcliff, avant d’avoir sa vie tranquille. Il n’avait juste-… pas voulu écouter cette part de lui, parce que c’était infiniment plus simple, d’être égoïste.

Alors avant même qu’elle n’ait ouvert la bouche, Isolde, Cesare avait déjà une approximative idée de ce qui pouvait la tracasser. Elle l’aimait, c’était déjà ça ; quelque-chose qui n’avait pas changé en vingt-quatre heures, ou un sentiment qu’elle ne ravalait pas, par culpabilité ou pour une autre raison. Le truc qu’il n’savait pas, c’est si elle était en colère après lui, pour la décision impulsive qu’ils avaient prise dans la nuit, Gabriela et lui, et inévitablement, ce qui en avait suivi. Si elle lui en voulait, parce qu’ils en avaient parlé, et qu’il avait quand même agi bêtement. Et qu’il s’retrouvait là. Et qu’elle s’était retrouvée là, ramenée à la réalité de la plus cruelle manière, au milieu de la nuit, à devoir pendant des dizaines d’heures, faire le pied de grue devant son lit à lui, sans savoir quand il se réveillerait. Ou s’il se réveillerait, peut-être ; au fond, il n’savait même pas quel pronostic les médecins avaient eu sur lui, ni l’allure à laquelle les choses s’étaient précipitées, dans ce fin voile de souvenirs qui séparait la réalité de l’inconscience. Des heures étaient passées, et c’était presque tout ce qui importait pour le brun : il n’connaissait que trop bien, l’oppression qui pouvait naître du temps qui passait selon ses propres caprices, trop vite ou trop lentement. Ils connaissaient bien ça, à croire qu’ils seraient éternellement les victimes de celui-ci. Aux excuses d’Isolde, il soupira – non pas d’agacement, mais d’un soulagement qui, probablement, se lit sur les traits de son visage : jusqu’au maigre sourire qu’il eut, en direction de la jeune femme, alors qu’il n’écoutait qu’à moitié ce qu’elle disait. Il s’y était préparé, à ça ; parce que forcément, il avait fallu que les choses tournent mal pile après leur retour, pile après qu’ils aient décidé de revenir à Radcliff. Ouais, peut-être parce qu’elle avait été celle qui avait donné l’impulsion, et ouais, lui il n’s’était jamais caché d’avoir envie d’aller voir ailleurs. Mais c’était… irrémédiablement, plus compliqué que ça. Comme toujours. « Tu m’as pas perdu. » trouva-t-il juste à dire, en observant Isolde sans vraiment savoir quoi faire. « C’est-… pas passé loin, mais j’suis plus résistant que ça, quand même. » ça lui rappelait cette conversation qu’ils avaient eue, juste avant qu’il ne parte – ç’avait été sur ça, et c’était fou, tout simplement fou qu’il n’y ait jamais pensé avant. La mort, elle avait juste… fait partie de sa vie, en un perpétuel combat qu’il s’devait d’endurer contre celle-ci. Tout c’qu’il avait fait, toujours, c’était survivre. « Viens là. » qu’il marmonna, dans un sourire, en tirant distraitement sur sa main pour qu’elle s’approche, qu’elle vienne contre lui : ça lui faisait plus mal de voir Isolde dans cet état, que n’importe quelle plaie qu’il pouvait avoir – pour ça, il avait de la morphine, et force était de constater, que ça marchait plutôt bien. « C’que tu fais… c’est important. » et si le reste du monde ne l’voyait pas, c’était important pour elle ; et lui il le voyait, et lui il savait pourquoi il l’aimait. « J’ai jamais entendu parler de qui que ce soit avant toi... qui a réussi de s’débarrasser de Lancaster, ou de foutre Callahan en prison. Même si c’est pas permanent. » ça n’le serait jamais, avec ces ordures, mais c’était déjà assez pour secouer la fourmilière, et ils le savaient bien. « J’suis revenu avec toi, parce que-... j’ai envie d’être avec toi. Pas d’te forcer à choisir, entre qui tu es, c’que tu veux, et nous. » il l’observa, caressant sa joue, bien content d’avoir l’opportunité de le faire encore une fois- bien content de pouvoir penser à l’avenir qui avait de peu manqué de lui passer sous le nez, comme ça, sans crier gare. « Et pour moi, le moindre moment qu’on passe… contents d’être là, tous les trois. Malgré tout le reste. Ça en vaut la peine. » il eut un grognement, tentant un sourire, pour effacer les larmes d’Isolde ; « J’suppose que c’est le moment d’me trouver un sweat à moi, ou un tee-shirt disant ‘propriété d’Isolde Saddler’ puisqu’il semble que c’est c’que j’vais porter pour les prochains temps. » en plus de devoir stagner dans ce lit pour un temps infini, ou autre part, à ne rien faire, à devoir contrôler ses mouvements, le temps que ça cicatrise : il avait l’habitude, lui, de gérer ces choses, évidemment. Mais il était prêt à faire les choses correctement, pour Isolde : ils semblaient enfin en avoir le temps, au moins.
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MessageSujet: Re: (cesare, fst) • hold on for your life.   (cesare, fst) • hold on for your life. Icon_minitimeSam 13 Aoû 2016 - 21:29

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Isolde avait eue l’occasion de réfléchir à bien des choses pendant toutes les heures qui s’étaient écoulées depuis qu’elle avait reçu ce coup de téléphone au beau milieu de la nuit. Elle s’était bien vite retrouvée seule avec ses pensées. Qu’est-ce qu’elle aurait pu faire d’autre ? Aller travailler pour s’occuper l’esprit ? Ça avait été une idée à un moment, mais elle avait bien vite réalisé qu’elle n’arriverait à rien de toute façon et elle n’avait pas envie de quitter cette chambre d’hôpital. Y avait aucun autre endroit que cette pièce qu’elle avait pourtant rapidement commencé à détester, où elle avait envie d’aller. De toute façon si elle était allée à la mairie avec la tronche qu’elle avait en cet instant on l’aurait renvoyée chez elle en la pensant malade, vu les cernes qu’elle devait se trimbaler. Elle n’avait pas dormi de la nuit, ni depuis qu’elle était dans cette chambre d’hôpital et elle s’en savait encore incapable alors que les pensées ne cessaient de tournoyer dans sa tête. Elle était toujours inquiète pour Cesare, pas encore complètement rassurée et elle n’avait toujours pas envie de quitter cette chambre pour rentrer chez elle et se reposer un peu. Même chez elle, au fond de son lit, elle n’avait pas l’impression qu’elle réussirait à s’endormir. S’il fallait qu’elle quitte cette chambre d’hôpital à un moment où à un autre, elle n’était pas sûre de pouvoir le faire sans qu’on la déloge de force. Elle ne voulait pas s’éloigner de lui. Pourtant, ça n’allait sans doute pas changer grand chance à son état qu’elle reste à ses côtés, sans doute qu’au contraire, il avait plus besoin de se repose que de s’occuper de ce qu’elle pouvait ressentir et de tout ce qui pouvait la tracasser elle. C’était lui qui était blessé et y avait bien une partie d’elle qui aurait voulu simplement se taire en se disant que c’était mieux de ne rien dire pour le moment.

Mais elle avait quand même parlé, se laissant trop vite rattraper par les larmes. Y avait tout un tas de sentiments qui ressortaient d’un coup et elle était trop fatiguée pour faire l’effort de retenir ses larmes de toute façon. Elle avait l’impression d’être complètement au bout du rouleau de toute façon. Cette nuit, cette journée, ça avait été trop dur pour son moral. Au moins, elle pouvait se rassurer en se disant que les craintes qu’elle avait eues pour sa propre sécurité étaient à présent bien loin d’elle. Ce qui lui était arrivé quelques semaines plus tôt, ce n’était plus au cœur de ses préoccupations. Mais forcément, elle aurait préféré que ça continue à la travailler et que Cesare lui, n’ait aucun problème. Elle ne l’avait pas perdu non, mais comme il le disait, ce n’était pas passé loin et c’était déjà complètement insupportable et dans tous les moments où elle avait imaginé le pire, elle n’avait pas su comment elle pourrait le surmonter. « T’as eu de la chance que ta cousine t’emmène à l’hôpital à temps. » Peut-être que si elle avait attendu ne serait-ce qu’une minute de plus, ça aurait été trop tard. Elle était presque certaine que si ça n’avait tenu qu’à Cesare, ça aurait été trop tard, alors elle pouvait se dire qu’au moins, ça avait été une bonne chose que Gabriela ait le réflexe de l’emmener ici, quand bien même dans la famille, ça n’avait pas l’air d’être des grands amoureux des hôpitaux. Elle se rapprocha de lui quand il tira sur sa main, elle vint quand même contre lui, malgré sa crainte de lui faire du mal, faisant quand même attention à pas trop s’appuyer là où il était blessé. « J’ai rien fais toute seule … Ils ont peut-être pas besoin de moi. » C’était Cesare lui-même qui avait aidé pour Callahan et pour Lancaster, ça avait été Nyreen, alors même sans elle, y en aurait peut-être d’autres qui s’en sortiraient. Elle ne savait plus vraiment en cet instant. « J’fais de mon mieux. J’ai l’impression de toujours tout faire pour aider les autres, j’abandonne pas et j’sais pas, je suis pas vraiment exigeante comme fille, mais peut-être que j’ai l’impression que je devrais avoir l’droit à plus que ça. » Plus que de se faire torturer et de finir à l’hôpital, plus que de passer la journée à se demander si son petit-ami allait survivre à ses blessures. Merde, elle ne demandait rien à personne, elle en avait mis des dans sa vie entre parenthèses pour aider les autres, pour être maire de cette ville, pour enfermer quelques connards en prison et tout ce qu’elle récoltait, c’était un peu de fierté sur le moment et toujours plus de malheur, c’était pas juste. « J’sais plus quoi faire pour que nos moments heureux ils se terminent autrement … » A part quitter la ville au bout d’un moment, c’était à se demander ce qui leur restait à faire pour pouvoir être ensemble sans que l’un finisse au chevet de l’autre, à l’hôpital. Malgré ses joues encore humides, elle laissa échapper un petit rire à sa réplique. « Si tu veux j’peux m’arranger pour que ce soit écrit sur un sweat. » Comme ça pas besoin de choisir entre le t-shirt et le sweat. « Mais faudra pas le porter trop longtemps sans le laver quand même, sinon je serais obligée de te prouver que jpeux faire une machine à laver sans te sauter dessus. » Puisqu’ils revenaient sur les choses qu’ils avaient pu dire lors de son anniversaire, elle pouvait aussi ressortir ça. Son anniversaire, ça avait été un de ces moments heureux qu’ils avaient eu tous les trois et qui une poignée de jours après avait été terni par elle se faisant torturer et c’était la même chose avec leurs vacances en France, maintenant ce qui leur restait c’était des souvenirs qui semblait vraiment loin alors que tout ce qu’elle avait en tête c’était les malheurs de cette nuit. 
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (cesare, fst) • hold on for your life.   (cesare, fst) • hold on for your life. Icon_minitimeSam 13 Aoû 2016 - 22:41


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Leur rencontre, leur histoire, le point culminant de celle-ci, la chute douloureuse jusqu’à l’explosion. Leurs disputes, c’qu’ils avaient enduré séparément. La grossesse, probablement. Leurs confrontations, la mort d’Anthea, la mort d’Aria, la mort de sa mère à lui. Les révélations. Les découvertes. Il n’voulait pas lister dans sa tête, Cesare, les choses qui lui venaient quand il pensait à la poignée de mois qui étaient passés à toute vitesse – ou même aux deux ans, approximativement, qui délimitaient le début de leur ensemble, à Isolde et lui. Une chose était sure, déjà séparément, déjà avant qu’ils ne se rencontrent, ils avaient enduré plus que beaucoup de gens dans une seule vie : y’avait des gens lambda qui, eux, pouvaient vivre avec insouciance, avec leurs parents qui vieillissaient jusqu’à quatre-vingt, quatre-vingt-dix ans, voire même plus. Isolde, elle, elle n’avait jamais connu sa mère, et elle avait perdu son père bien trop jeune. Lui, il avait connu ses deux parents – et quels parents ils avaient été : parfois, rien que par égoïsme, une phrase qu’il n’dirait jamais à haute voix, Cesare aurait bien eu envie d’inverser avec Isolde. Perdre sa mère le jour de sa naissance, et s’défaire de son père quand il avait encore que dix-huit ans : de bien des points de vue, ç’aurait soulagé son quotidien de bien des manières. Et Isolde, elle, elle aurait encore son père. Quelque part, ça ressemblait presque à une justice, puisque c’était Rafael lui-même qui avait personnellement pris la vie du père de la mutante. En gros, ça faisait déjà trop de circonstances hasardeuses et de signes du destin pour une seule vie. Quoiqu’il en soit, le fin mot d’l’histoire, c’était qu’ils pourraient facilement dire du jour au lendemain, qu’ils en avaient assez donné, et qu’ils avaient alors tous les prétextes possibles et imaginables pour juste plier bagages et aller faire leur vie sur une île déserte, où personne n’viendrait les emmerder, et où ils pourraient carrément oublier le reste du monde. L’option était tentante – si tentante : surtout pour quelqu’un comme le DeMaggio, qui, au-delà d’Isolde et de Clara, n’pouvait compter ses amis que sur les doigts d’une main, et ses alliés, tout au plus, sur ses deux mains. S’il pouvait n’penser qu’à lui, ce serait infiniment facile, d’juste claquer la porte, jeter son téléphone portable dans l’océan, brûler ses papiers pourquoi pas – faire table-rase du passé, direction un avenir qu’il n’avait qu’envie de découvrir, avec Isolde, et avec leur fille. S’il s’disait parfois que le temps avançait trop vite, y’avait d’autres fois où il trouvait qu’il n’avançait pas assez lentement : il aurait bien eu envie, plus d’une fois, d’pouvoir fermer les yeux et voir l’avenir lointain – dans cinq, dix ans, peut-être plus encore. Où est-c’qu’ils seraient ? Qu’est-c’qu’ils feraient ? Y’avait évidemment sa part réaliste qui pariait sur l’fait qu’ils se soient ruinés avant quoique ce soit d’autre. Mais y’avait aussi ses envies, ses désirs, ses fantasmes les plus surréels, qui l’emmenaient vers des images d’eux heureux, vivant sans retenue, sans concession, sans pensée alourdissante pour des devoirs qui se rappelleraient à eux. Ils le devaient bien à Clara, qu’il se disait, souvent. Et il en avait envie, force était de l’admettre. Et si frôler la mort devait lui octroyer quelque chose, ce serait peut-être de reconnaître pour lui-même, ce qu’il construisait comme envies pour son futur, pour le futur de sa fille, ou pour le futur de la femme qu’il aimait. Elle le méritait, après tout, Isolde ; même si la vie, c’n’était que rarement une question de mérite, l’avait-elle dit elle-même.

Il avait de la chance, alors, d’s’en être sorti, ouais – il n’allait pas nier ça. Pas alors qu’il chérissait avec son peu d’énergie, chaque moment qui lui disait qu’il était toujours là, à pouvoir penser à l’avenir en plus de le vouloir. Là, déjà, avec Isolde – même vaguement blottie contre lui – ça allait mieux. Peut-être n’aurait-il pas dû partir, la veille. Peut-être aurait-il dû faire une fraction de choses différemment, pour que tous les événements se soient précipités autrement. Il avait une putain d’habitude récalcitrante, à remettre les choses qu’il faisait en question : au fond, si son père n’était pas un salopard sociopathe qui kidnappait les enfants et menaçait d’assassiner tous les gens qui essayeraient de l’en empêcher – même son propre fils – il n’en serait pas là non plus. C’était ça, la récompense qu’il récoltait pour des années entières de servitude, de vie misérable, d’un quotidien dégueulasse rempli d’incessantes tortures, morales, mentales- des abus silencieux, plus souvent invisibles que visibles. Toutes ces choses sur lesquelles il ouvrait de plus en plus souvent les yeux, en s’demandant comment ç’avait pu en arriver là. En s’demandant si c’était invisible, et habituel à Rafael – aux DeMaggio – au point qu’il en vienne à le répéter, lui aussi, un jour. Avec Clara. Ou avec n’importe quel autre enfant qu’il aurait, un jour, dans cette vie-là ou dans une ambiance comme celle de Radcliff. Il soupira alors à nouveau, paisiblement, probablement parce qu’il cherchait ses mots plus qu’autre chose. Son envie d’partir à lui, son envie d’tout lâcher, c’n’était rien d’autre que l’expression de son ras-le-bol, transformé en une lâcheté qu’il trouvait acceptable après vingt-six ans de vie merdique, une sœur morte, une mère sacrifiée, et un père meurtrier. Mais évidemment, comme le reste, y’avait aussi… quelque chose de compliqué dans cette histoire. « Non. Peut-être qu’ils ont pas besoin de toi. » y’avait des villes, ailleurs, qui se battaient aussi pour les droits des mutants, sans Isolde Saddler. « J’connais un tas de trucs sur… le fait de croire qu’on a le devoir d’faire quelque-chose, même si on veut pas l’faire. » la chasse, ç’avait été plus encore qu’un devoir ; ç’avait été presque la raison de son existence, le pourquoi de ses parents s’étaient mariés un jour, et avaient eu des enfants. Le pourquoi au fait que sa sœur ait toujours été plus délaissée par leur père que lui. « Peut-être que tu veux aider les gens. Les mutants. Mais peut-être que t’as pas à devoir sacrifier ta vie pour ça. » ou fonder tout un groupe de mutants qui faisaient exploser les quatre coins de la ville. Ou devenir la tête publique du mouvement. Ou repousser ses désirs, ses envies, parce qu’un jour, elle s’était engagée dans une cause qui lui avait pris plus qu’elle ne lui avait donné. « Si tu veux arrêter, tu arrêtes. Si tu veux… faire moins, fais moins. J’te l’ai déjà dit. Et tu sais pour quoi t’es revenue. Et ça peut être aussi important que ça doit l’être mais-… » il en haussa vaguement les épaules, pensif, comme s’il avait perdu le but de c’qu’il voulait dire. « J’veux dire-… même le président à un moment, il rentre chez lui et il prend du temps pour lui. » et les gens comme Rafael DeMaggio, ils se vouaient tant à leur cause qu’ils en perdaient toute notion de ce qui était humain ou non, ce qui était bien ou non, ce qui était important ou non. S’il avait continué comme ça, est-c’qu’il serait en train de détester Clara, de vouloir l’effacer de cette existence, parce qu’y’avait de fortes probabilités qu’elle soit une mutante ? Il n’voulait certainement pas envisager un tel cas de figure. « Rien de c’qu’y s’est passé n’est d’ta faute, Isolde. » il l’observa, sans ciller, chaque brin de sa conviction lâché dans le regard qu’il lui adressa. « J’aurais jamais dû dire, que si on rentrait, c’était parce que tu le décidais. C’est pas c’que j’voulais dire. Pas dans ce sens-là. » il avait encore la main de la jeune femme dans la sienne et tendrement, il la caressa, le temps de remettre ses pensées en place : « C’était-… égoïste, d’ma part. Quand j’ai agi comme si y’avait rien qui me ramènerait à Radcliff, à part ta décision. J’avais promis à Gabriela de l’aider. Et j’aurais pas-… pu, tracer ma vie comme si de rien n’était, si j’avais pas essayé. » il soupira, fermant les yeux, parce qu’il avait juste envie d’apprécier, aussi, l’fait que c’était fini maintenant : il avait rempli sa part du marché, et Gabriela avait retrouvé son fils. Il aurait dû s’en réjouir, mais il n’en avait même pas encore eu vraiment l’occasion. « J’avais des raisons d’revenir à Radcliff. J’avais juste-… pas envie d’y penser. » parce que finalement, quand il suivait ses envies, tout c’qui importait, c’était cette poignée de gens dans sa vie ; ces amis qui ne s’comptaient que sur les doigts d’une main. Plus de gens que juste Isolde, Clara et lui, sur une île déserte. Même si l’idée était tentante, et qu’ils y avaient droit, totalement et sans concession ; des moments rien qu’à eux, et des délires rien qu’à eux. De ceux qu’ils étaient les seuls à comprendre. « J’parie que ça va être facile ça, maintenant. J’ai dû perdre facilement soixante pour cent de mon sex appeal abdominal avec cette histoire. » il ricana, bien vite rappelé à l’ordre par ces fameuses plaies, levant les yeux au ciel comme si ç’aurait pu être le drame de sa vie. Au fond, ça devait surtout être le drame de la vie d’Isolde, puisque cette zone faisait partie de ses vingt pour cent à elle.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (cesare, fst) • hold on for your life.   (cesare, fst) • hold on for your life. Icon_minitimeDim 14 Aoû 2016 - 0:29

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Trop souvent ces derniers temps, Isolde se retrouvait en proie à bien plus de doutes qu’elle n’avait eu l’habitude d’avoie dans sa vie. Elle était ce genre de personnes particulièrement sûre d’elle. Elle savait ce qu’elle voulait Isolde et elle se donnait les moyens de l’obtenir. Pourtant là, encore une fois, comme plus tôt avant qu’ils ne partent en France, elle se retrouvait à ne plus savoir ce qu’elle devait faire. Est-ce qu’elle savait ce qu’elle voulait faire ? Peut-être bien que ça dans le fond, ça restait inchangé, c’était toujours ce but qu’elle s’était fixé des années plus tôt et qu’elle n’avait pas envie de complètement abandonner. Parce qu’elle était comme ça Isolde, incapable d’abandonner une fois qu’elle s’était fixé un but. Mais c’était compliqué à présent et ça devenait difficile de savoir ce qu’il était encore possible de faire sans sacrifier tout le reste à côté. Y avait des moments où elle avait l’impression que les différentes parties de sa vie n’étaient pas compatibles entre elle. Comme si elle ne pouvait pas être maire de la ville, tout en étant en couple avec une fille et heureuse. Ça n’avait pas beaucoup de sens après tout, alors même que dans d’autres ville, ça n’aurait posé aucun problème. Mais ici c’était Radcliff et en plus des problèmes qu’elle s’attirait sur elle en étant maire de la ville, y avait tous les problèmes que Cesare s’attiraient lui parce qu’il était né dans une famille de chasseurs, parce que son père était complètement malade et que de toute évidence, son oncle ne valait pas mieux. C’était à se demander quand même s’ils auraient la paix un jour en restant à Radcliff. Alors elle ne savait plus Isolde si c’était une bonne idée de rester, si elle était capable de tout lâcher pour aller voir ailleurs si elle avait une chance d’être plus heureuse.

Elle y avait longtemps cru pourtant Isolde, qu’au bout d’un moment elle pourrait avoir tout ce que les autres pouvaient avoir aussi, parce qu’elle ne demandait pas la lune non plus. Elle voulait juste une vie normale, avec l’homme qu’elle aimait et leur fille. Y avait rien de particulièrement extraordinaire là-dedans. Pourtant fallait toujours que les choses tournent mal et elle avait l’impression que ce n’était pas juste que toutes les merdes continuent encore et encore de leur tomber dessus alors même qu’elles épargnaient les pires ordures de cette planète. Ce n’était pas juste eux, qu’ils ne soient heureux qu’une soirée tous les dix jours avant que l’un ne finisse à l’hôpital. Alors, nan elle ne savait pas ce qu’il fallait qu’elle fasse pour avoir la vie qu’elle voulait. Elle voulait la mairie, elle voulait changer les choses, elle voulait se battre pour ce que quoi elle croyait, mais elle voulait aussi une vie de famille qui ne serait pas rythmée par les séparations ou les malheurs. Ça n’avait quand même pas l’air d’être trop demandé. « J’ai l’impression que les choses que j’veux ne sont pas compatibles entres elles. » C’était frustrant comme impression, elle essayait pourtant, elle faisait tout ce qu’elle pouvait mais elle avait l’impression d’avoir encore et toujours trop de preuves que ça ne marchait pas. « Est-ce que t’as encore des raisons de rester maintenant ? » Maintenant que tout c’était fini, est-ce qu’il allait encore rester pour elle ou pour une autre raison ? Est-ce qu’encore cette fois, si elle restait, elle le condamnait avec elle ? Elle se sentait quand même coupable de l’avoir ramené ici, malgré ce qu’il disait, la conviction dans ses propos, y aurait toujours une partie d’elle qui se sentirait coupable. C’était peut-être humain de se sentir coupable dès que quelque chose arrivait à la personne qu’on aimait et peut-être que ça finirait par passer, quand il irait vraiment mieux. Il aurait eu des regrets s’il était parti sans aider sa cousine, tout comme elle en aurait si elle lâchait cette ville sans avoir été au bout de ses projets. Peut-être qu’ils étaient juste complètement tarés de penser comme ça. Rester dans cette maudite ville presque plus pour les autres que pour eux-mêmes, c’était de la folie, alors qu’ils étaient si bien dès qu’ils étaient ensemble, dans leur monde rien qu’à eux. « Peut-être pas encore, mais tu vas pas pouvoir les entretenir pendant un bout de temps là. Ça va faire du muscle en moins. » Et s’il avait l’intention de faire des abdos malgré les blessures, elle allait vite se charger de l’arrêter, elle ne voudrait pas que ces plaies s’ouvrent de nouveau. « Mais ça m’empêchera pas d’avoir envie de te sauter dessus. » Après tout, y avait pas que ses abdos qui l’attiraient chez lui. Ouais, elle les aimait, tout comme elle aimait le reste de son corps, mais elle l’aimait aussi pour tout ce qu’il était, alors abdos ou pas, elle aurait toujours envie de lui sauter dessus, il pouvait en être certain.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (cesare, fst) • hold on for your life.   (cesare, fst) • hold on for your life. Icon_minitimeDim 14 Aoû 2016 - 2:00


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Et si tout ça ne leur était tombé dessus que deux semaines plus tard, ou un mois plus tard, est-c’que ç’aurait vraiment fait une différence ? Cesare se sentait s’poser des questions auxquelles il n’aurait pas eu envie de penser – presque comme s’il s’retrouvait maintenant, à préférer s’être réveillé seul dans cette chambre. Quel paradoxe. Quel paradoxe aussi d’se retrouver à avoir une autre conversation inversée avec Isolde ; ça ressemblait curieusement, c’qu’ils se disaient, aux mots qu’ils avaient échangé le lendemain de la mort d’Anthea, dans son appartement à elle, en de longs moments que ni l’un ni l’autre n’aimait particulièrement ressasser. Là, pourtant, c’était un peu comme cette fois là-bas ; il avait l’esprit trop étourdi, trop endolori encore pour savoir quoi faire, quoi dire, quoi penser. Et déjà, peut-être que l’électrocardiogramme commençait à biper avec plus de force à chaque seconde, parce que sous son poitrail, Cesare avait l’impression d’sentir tous ses sentiments se compresser en une masse douloureuse et vivant de sa propre énergie. Il essayait. Il avait essayé, encore et encore : d’faire les choses bien vis-à-vis de Gabriela, alors même qu’il avait foiré. D’revenir pour que les choses se passent bien et pourquoi pas briser ce qui ressemblait à un mauvais sort qui s’était dressé partout autour d’eux. Il n’était pas du genre à croire au destin, Cesare – à ces conneries qui disaient qu’une force supérieure quelconque leur faisait comprendre, à Isolde et lui, qu’ils n’étaient pas faits pour ça, être ensemble, ou être heureux, ou n’importe quoi d’autre. Et quand il l’avait pensé, lui, que s’il devait y avoir un tribut à payer dans la vie, il n’aurait jamais l’droit d’être heureux, jamais la possibilité de l’être pleinement – surtout pas avec elle, après tout ce qui s’était passé entre eux – la réaction d’Isolde avait entrainé c’qu’elle avait entrainé. Tout ça pour quoi ? Que trois mois plus tard, ils se retrouvent dans les presque mêmes circonstances ? Peut-être qu’au fond, c’n’était pas le destin qui leur jouait des tours, mais juste eux, qui tournaient en rond, se punissaient eux-mêmes ou l’un l’autre dès que quelque chose déraillait. Ils étaient à Radcliff, après tout, à quoi pouvaient-ils s’attendre ? Insidieusement, le DeMaggio s’était déjà reculé, du maximum de l’infime place qu’il avait, relâchant la main d’Isolde pour la ramener vers lui, détournant le regard. Il n’avait franchement pas la force d’parler plus longtemps – surtout pour ça ; surtout pour une conversation qu’ils avaient déjà eu et où les rôles avaient été inversés, et où il s’était en plus ramassé une baffe pour avoir pensé comme elle le faisait maintenant.

Il soupira, encore et encore, alors même que ça commençait à réveiller des douleurs mordantes dans les cicatrices qui marquaient son abdomen, probablement, sous les couvertures qu’il n’avait pas encore daigné soulever. « Dans certaines conversations, c’que tu dis… ça aurait des allures de rupture ou j’sais pas quoi. Alors si c’est pour parler de ça… peut-être que tu devrais y réfléchir, parce que j’ai pas envie d’traverser ça. » et pourtant, il n’y connaissait pas grand-chose, en couple ; mais s’il en connaissait quelque chose, c’était les discours qu’on pouvait lui servir quand on le larguait, pour une raison ou une autre. Il avait appris à faire avec – mais ça semblait tellement stupide venu comme ça, qu’il préférerait passer un quart d’heure avec pour seule compagnie son verre d’eau et sa morphine – bordel, même des médecins, plutôt que d’écouter quoique ce soit. « Et j’aurais-… pas non plus la motivation d’rejouer cette scène, en faisant ton rôle cette fois, ou je n’sais quoi. » parce que déjà là, c’était compliqué, et il n’pouvait même pas partir, à moins de trouver un moyen de s’assommer pour replonger dans son sommeil comateux. Peut-être qu’il était encore en train de rêver, au pire. « Je sais pas c’que tu veux de moi. Que j’dise que j’aurais préféré avoir n’importe quelle vie sauf celle que j’ai eue ? Probablement. Alors ouais, rien qu’pour cette raison, j’ai pas envie d’être à Radcliff. » et combien d’fois allait-il devoir le dire ? C’n’était pas comme si c’était plaisant à admettre, ou comme si se faire éviscérer – ou presque – par son père l’avait fait changer d’avis. « Non. Maintenant si j’reste à Radcliff, c’est pour toi, et rien d’autre. Et c’est un crime ? J’suis censé faire quoi ? M’en aller, sortir de ta vie, de la vie de ma fille parce que le Destin l’a dit ? » peut-être qu’il s’énervait, peut-être qu’il perdait la boule, et il en était déjà épuisé, de n’pas pouvoir faire un mouvement par lui-même sans se tirer un muscle douloureusement raccommodé. « Je reste avec toi, parce que c’est ma décision. J’ai déjà mis des mois à m’faire à cette idée, crois-moi que j’y ai réfléchi. Alors si tu décides un jour, que t’en as fini avec Radcliff, que tu veux partir… ne l’mets pas sur moi. Ou parce que j’me tape deux cicatrices en plus de trois cents autres que j’ai déjà. » peut-être qu’il extrapolait rien que pour les cicatrices, mais pour le reste, il avait juste l’impression d’être au bon endroit. « Tu sais, peut-être que moi j’en ai parlé, d’tout ça, après la mort d’Anthea, et c’était pas facile. Mais mes doutes, j’les avais au début, quand on s’remettait ensemble. Quand j’pouvais faire marche-arrière sans que ça-… soit trop. Sans que j’sois totalement engagé dans la vie de Clara, ou dans nous deux. » maintenant, c’était trop tard. Elle n’pouvait pas, elle n’pouvait pas s’mettre à parler comme ça ; si ç’avait déjà été douloureux à l’époque, elle n’réalisait probablement pas à quel point ça l’était encore plus, maintenant. Ici. « Qu’est-c’que tu veux que j’dise ? Que j’reste à Radcliff pour l’café du coin ? Ça t’semble plus acceptable comme raison d’rester, malgré toutes les merdes qui s’passent ici, que pour toi, pour Clara. Pour nous trois ? » et si sa voix s’était apaisée, rattrapée par l’incompréhension plus que par une quelconque hargne, c’était tout autant dû à l’épuisement, qu’au fait qu’il n’voulait pas qu’ils se disputent. Pas encore. Pas ici, pas maintenant. Pas pour ça. D’un vague mouvement, il souleva une de ses manches, pour découvrir son épaule, où se trouvait une vieille cicatrice – pas si vieille, quand il pensait aux éléments qui y étaient connectés. « Cette cicatrice-là, elle vient d’la fois où mon père m’a planté un bout de vaisselle dans l’épaule parce que j’étais venu le confronter sur la mort de ma sœur. » et il n’pouvait pas bouger plus que ça, mais elle devait le connaître, son corps, depuis le temps. « J’en ai une dans mon dos, c’est quand ma mère m’a tiré dessus. » et il ne retraçait que des cicatrices tellement récentes, que c’en était hallucinant. « Et genre-… trois jours avant qu’on se retrouve dans mon appartement, la première fois. J’avais cette marque laissée par ton pote Kovalainen quand il m’a balancé ses éclairs à la tronche. » probablement dans de bonnes circonstances, pour de bonnes raisons, et ainsi de suite. C’n’était pas l’intérêt. « Celle sur mon genou droit est la plus intéressante. C’est la première que j’ai eue. Quand j’avais neuf ans. T’apprends à te soigner relativement tôt aussi, quand tu dois devenir un chasseur. Pour mon père, c’était l’âge idéal. » est-c’qu’il devait continuer, franchement ? Ils en avaient du temps – lui, il était cloué au lit pour un bout d’temps et maintenant, il avait assez d’énergie pour parler, fallait croire. « T’es pas celle qui met ma vie en danger. Et-… Radcliff non plus. C’est pas pour ça que j’déteste cette ville. C’est pas à cause des chasseurs ou du danger que j’voudrais être ailleurs. » c’était presque stupide, au fond, les raisons pour lesquelles il haïssait cet endroit. Peut-être un tout, le mélange de ses abrutis de voisins, ces visages qu’il avait vu tous les jours pendant son enfance et qui eux, n’avaient rien vu, sympathisant avec ses parents tout en demeurant aveugles à lui ou à Aria. Mais son père, la hargne de celui-ci, les cicatrices, les conséquences de ses actes, tout ça, ça lui suivrait où qu’il aille, au fond. « J’te l’ai déjà dit. J’l’ai déjà eu le choix… entre partir, et toi. Et j’l’ai fait y’a plus d’deux ans maintenant. Et j’l’ai refait, même quand j’avais récupéré ma sœur. Et après sa mort. » il fit au moins, quand même, à nouveau l’effort de l’observer. « Les mauvais moments qu’on a… faut qu’on arrête de croire que c’est à cause de nous. Parce que c’est pas vrai. Les moments qu’on se créer c’est… mon anniversaire, ou-… ces soirées chez toi. Ou Paris. » il soupira, encore, l’esprit hagard. « J’ai vécu toute ma vie avec des cicatrices… ou des gens qui voulaient m’tuer. Mais-… j’ai jamais eu d’anniversaire, ou d’soirée… tranquille. J’te l’ai dit-… tu m’rends heureux et… et à la fin, c’est tout c’qui importe, quand j’choisis de rester avec toi. » et finalement, c’était plus fort que lui, à nouveau, il serra les doigts d’Isolde entre les siens, une pression infime pour traduire de sa conviction, malgré sa voix enrouée, ou la morphine dans ses veines, ou peu importe. « J’te demande pas de choisir. J’te-… j’te dis pas quoi faire ou que c’est trop, subitement. Je sais qui tu es. Et avec qui j’choisis d’être. C’qui s’est passé, avec mon père-… ça n’a rien à voir avec toi. Jusqu’à preuve du contraire, le destin a encore à m’montrer que c’est ‘être revenu avec toi, et rester pour toi’ qui me met en danger. » parce que c’n’était pas ce qui était arrivé, la veille. Encore, c’était probablement plus à propos de cette histoire de deal entre son père et lui, qu’il s’retrouvait à l’hôpital aujourd’hui, que même pour avoir aidé Gabriela. Il avait donné sa parole, Cesare, et il n’avait pas respecté le moindre aspect de ses promesses : dans la logique punitive de sa famille, il les méritait, ces cicatrices- il aurait même mérité pire.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (cesare, fst) • hold on for your life.   (cesare, fst) • hold on for your life. Icon_minitimeDim 14 Aoû 2016 - 14:01

— cesare demaggio & isolde saddler —
it can't be time, I won't goodbye.
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the night is blind,  so hard to find the way back home. losing grip but it's worth the risk to brave the cold. no matter where you go, I'll find you. no matter where you go, I'll find you. hold on for your life. it can't be time, I won't goodbye. the fear in me is pulling deep like an undertow, but I will escape the hands of fate before it knows.  — hold on for your life.

Tout ce qui avait pu se passer depuis la veille avait été particulièrement épuisant et tout le temps qu’elle avait passé seule avec ses pensées, ça ne l’avait pas franchement aidée. Elle y avait passé la journée à réfléchir à tout et à n’importe quoi, à se dire que les choses auraient été plus simples s’ils n’avaient jamais remis les pieds dans cette ville. Elle savait pourquoi elle était revenue, quels buts elle s’était fixés, depuis des années maintenant. Elle se souvenait bien des réflexions qu’elle avait eue quelques semaines plus tôt, les choses qui l’avaient poussée à rentrer à Radcliff. L’envie de continuer, de ne jamais abandonner. La sensation qu’elle aurait de trop nombreux regrets si elle devait quitter la ville au moment où ce qu’elle avait toujours voulu faire commençait peu à peu à se réaliser. Elle avait su qu’elle ne pouvait pas non plus laisser tomber ses amis ou toutes les personnes qui pouvaient un tant soit peu compter sur elle. Mais aujourd’hui, alors qu’elle avait probablement connu les pires heures de sa vie, elle avait continué d’y réfléchir et au final, l’évidence c’était que ses buts, ses volontés, les potentiels regrets qu’elle pourrait avoir en quittant Radcliff, ce n’était rien, à côté de Cesare. Elle aurait bien plus de peine, bien plus de regrets si elle devait le perdre plutôt que si elle devait quitter Radcliff en abandonnant tout le reste derrière elle. C’était ce genre de pensées tellement évidentes qu’elle aurait dû commencer par ça, là-bas à Paris, mais il lui avait dit de ne pas penser à lui. Pourtant, aujourd’hui plus que jamais ça lui semblait important. Elle était restée trop longtemps dans son coin à attendre des nouvelles et à imaginer les pires scénarios possibles pour savoir que la vie de Cesare et celle de Clara, c’était ce qu’il y avait de plus important à ses yeux. Elle n’y avait pas pensé assez à Paris, peut-être parce que ça avait semblé impossible presque que quelque chose n’arrive à Cesare. Mais maintenant, c’était chose faite et bon dieu, elle ne voulait pas avoir à revivre une journée comme celle-là.

Alors non, elle n’avait jamais voulu sous-entendre qu’elle voulait le lâcher lui, parce que ça ne marchait pas. C’était pas eux deux qui ne marchait pas, c’était le reste. Si y avait quelque chose qu’elle devait laisser tomber dans toute cette histoire, ce serait Radcliff, ce serait la mairie. Ce serait ses amis même, parce Cesare lui, elle ne pouvait pas l’abandonner. « Non, c’était pas c’que je voulais dire. Je doute pas de nous, j’ai pas l’intention de rompre avec toi. » Peut-être qu’elle était vraiment trop fatiguée pour s’exprimer convenablement et qu’elle ferait mieux de juste quitter cette chambre pour aller dormir. Mais y avait rien à faire, elle n’arriverait pas à partir de toute façon. Le plus loin qu’elle était allée ça avait été le bout du couloir pour la machine à café. Quitter cet hôpital ça lui semblait absolument impossible. « J’dis juste que j’suis plus sûre que ça en vaut la peine de faire c’que je fais, d’essayer d’aider les gens pour au final me retrouver là. » Dans cet hôpital, encore et encore. Est-ce que ce serait pareil ailleurs ? Le pire c’était sans doute qu’elle était incapable d’affirmer que non, ailleurs, les choses seraient différentes. « T’as raison, c’est pas parce que tu restes pour moi que j’sais pas si j’fais bien de rester. » Evidemment qu’elle n’avait pas envie qu’une décision qu’il prenait en fonction d’elle le cloue dans un lit d’hôpital, mais est-ce que l’inverse n’était pas vrai ? Si elle avait décidé de partir pour lui et qu’elle avait fini par avoir des tonnes de regrets, est-ce qu’y aurait pas une part de lui qui s’en serait voulu ? Au cours de ses réflexions, y avait mille raison qui s’étaient imposée à elle pour la faire douter de ce qu’elle faisait dans cette ville. « Si je dois quitter cette ville, ce sera parce que j’ai pas envie de passer une autre journée dans cet hôpital à me demander si oui ou non tu cas t’en sortir, ou une journée à m’faire torturer parce que j’aurai un peu vexé un abruti de hunter. » C’était probablement la première fois qu’elle utilisait le mot ‘torturer’ pour décrire ce qui lui était arrivé, d’habitude elle se contentait d’un blanc, n’osant pas prononcer ce mot attaché à des souvenirs dont elle ne voulait pas. Si elle devait quitter cette ville, c’était sans doute plus à cause de ce qu’elle pouvait ressentir que parce que lui, il avait décidé de rester dans le fond. Elle baissa rapidement les yeux quand il commença à parler de ses cicatrices, elle n’avait qu’à peine envie d’écouter ce qu’il disait. Elle lui avait toujours dit qu’il pouvait se confier à elle, lui dire tout ce qu’il avait envie de dire, mais pas comme ça, pas dans ses conditions, pas aujourd’hui. Elle pinça sa lèvre inférieure entre ses dents, pour retenir des larmes qui menaçaient de revenir encore l’inonder. Parce qu’imaginer un Cesare de neuf ans obligé de soigner une plaie causer par son père, évidemment, ça lui donnait envie de pleurer.  « Je suis désolée … » c’était tout ce qu’elle trouvait à répondre à ça et c’était pas de sa faute si ses parents étaient cinglés, mais s’excuser comme ça, c’était ce genre de réflexe humain que n’importe qui d’à peu près normal avait quand quelqu’un parlait de ses malheurs. « J’sais pas qui est responsable des mauvais moments et peut-être qu’à Radcliff ou ailleurs ce serait pareil. C’est même pas ton père ou c’timbré de hunter … J’veux dire, tu aurais pu se faire faucher par une voiture ce serait pareil … » Et de toute évidence, ça, ce ne serait pas le genre de trucs qui n’arriverait qu’à Radcliff. « J’veux juste pas te perdre et pas mourir non plus … » Y avait pas de doute là-dessus, elle voulait juste être avec lui, avec Clara pour le restant de ses jours. « J’veux qu’on soit heureux tous les trois. » Et aujourd’hui, elle ne s’était pas sentie particulièrement heureuse. Soulagée, sans doute quand il s’était réveillé, mais pas heureuse. Alors qu’à Paris, elle avait été heureuse. Mais peut-être que c’était juste parce qu’ils n’étaient pas restés assez longtemps pour que les choses deviennent hostiles. Ou peut-être qu’elles ne l’avaient pas été parce qu’enfin, ils étaient restés ensemble, sans séparation pour se montrer plus prudents.  
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(cesare, fst) • hold on for your life.

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