Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Mar 8 Mar 2016 - 20:14
if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me
— cesare demaggio & isolde saddler —
I watched you sleepin' quietly in my bed, You don't know this now but There's somethings that need to be said And it's all that I can hear, It's more than I can bear. What if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me? What if I went and lost myself, Would you know where to find me? If I forgot who I am, Would you please remind me? Oh, cause without you things go hazy. — hazy.
Le calme était revenu, aussi bien dans l’appartement qu’en Isolde. Y avait encore des questions, des doutes, quelque chose qui lui tordait les tripes, mais elle avait dépassé le stade où elle cassait des verres entre ses doigts et qu’elle ne répondait à Cesare qu’avec une grande froideur ou des reproches. C’était assez perturbant de savoir qu’il avait tué cette fille et sans doute que ça mettrait encore un moment à complètement quitter son esprit. Mais, peut-être qu’avec la mort d’Anthea, elle n’aurait pas trop le temps d’y penser durant les prochains jours. Il fallait qu’elle gère la famille de sa meilleure amie et ça s’avérait déjà bien compliqué. Peut-être que c’était égoïste, mais elle préférait essayer de faire son deuil avant de faire celui d’une parfaite inconnue. Dans le fond, Cesare pouvait bien avoir tué cette fille, à ses yeux ça restait quand même moins grave que ce qu’avait fait son père. Elle pouvait bien l’oublier cette fille, parce qu’y avait Anthea déjà, parce qu’avait son père. Ça faisait probablement beaucoup trop de révélations en une soirée. Plus qu’elle ne se serait crue capable d’en supporter et y avait bien eu un moment dans la cuisine où elle avait cru qu’elle allait complètement lâcher prise. Peut-être que c’était la douleur du verre contre sa main qui lui avait permis de tenir bon dans le fond. C’était certain, cette histoire allait laisser des traces sur eux, sur ce qu’ils étaient, pendant un certain temps, peut-être pour le reste de la soirée, peut-être moins longtemps que ça, peut-être que ça viendrait et que ça partirait. Une chose était sûre, ça restait dans un coin de sa tête et elle pouvait bien l’ignorer quelques temps, rapidement, elle reviendrait cogiter là-dessus.
Au moins, les réflexions de Cesare lui avait rendu le sourire, dès qu’il commençait à parler avec le professionnalisme d’un médecin, ça avait un côté assez drôle. Il l’avait fait en retirant les morceaux de verre de sa main, puis en lui expliquant comment faire pour retirer ceux qui s’étaient glissés sous sa peau et maintenant il recommençait avec l’aspirine et elle avait du mal à ne pas rigoler en écoutant ses explications. « J’irais voir dans mes placards si j’en ai encore alors, Docteur DeMaggio. » En une soirée il avait pris plus soin d’elle qu’elle ne le faisait en toute une vie. Mais puisqu’elle n’avait eu le droit à quasiment aucun médicament pendant sa grossesse, dont l’aspirine, elle avait vidé plusieurs boites dans le lavabo, juste pour résister à la tentation. Pas qu’elle soit droguée aux médicaments, mais vu les douleurs affreuses qu’elle s’était tapées au quotidien, avaler une boite d’aspirine en espérant que ça passe, ça avait été tentant. Elle était retournée dans le salon avec la main toujours plongé dans le saladier d’eau. Il avait mis plusieurs minutes à la rejoindre. A sa question, elle haussa les épaules. Sa main plongée dans un saladier d’eau elle ne pouvait pas faire grand-chose de toute façon. « Est-ce que je peux te poser une question ? » Pas en rapport avec Moira, ça elle ne voulait pas revenir dessus, ni ce soir, ni jamais si c’était possible. C’était plutôt en rapport avec son père, avec le sien à elle et cette fille qui avait eu un rôle à jouer dans cette histoire, quand bien même elle ne savait pas franchement qui elle pouvait être, vis-à-vis de Rafael, vis-à-vis de Cesare non plus. Et quand bien même elle avait eu l’occasion de la retrouver récemment, elle n’avait pas su qu’elle était avec Rafael, alors y avait encore des questions qui se posaient, des questions auxquelles elle avait besoin de réponse.
Cesare DeMaggio
ADMIN - master of evolution
MESSAGES : 45269
SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Mer 9 Mar 2016 - 1:05
cause here, everybody here's got somebody to lean on
ALL THAT I KNOW, THERE'S NOTHING HERE TO RUN FROM.
-------------------------------------------
and you can tell the world that you're tired. every time that i see your face i notice all the suffering. just turn to my embracei won't let you come to nothing. stand there and look into my eyes, and tell me that all we had were lies. show me that you don't care and i'll stay here if you prefer w/isolde saddler & cesare demaggio.
■■■
Les habitudes avaient la vie dure, et probablement que celle-ci était une de celles que Cesare n’aurait pas forcément envie de perdre : le réflexe d’avoir du sang froid, lorsqu’il était question de petites blessures, de bobos sans danger, ou de plaies plus ou moins compliquées. Et pourtant, ce même sang-froid avait une capacité hors du commun à disparaître en une seconde à peine, dès que les choses devenaient trop dangereuse : c’était c’même manque de sang-froid qui les avait amenés tous les deux dans des situations parfois risquées, ou compliquées. Et ils étaient tellement occupés à culpabiliser, qu’ils voyaient toujours dans le reste de la vie, des conséquences à leurs petites passades : combien d’fois Cesare avait-il tourné et retourné dans sa tête, le baiser qu’Isolde et lui avaient partagé à la fête foraine, en s’disant que s’il n’avait pas eu lieu il aurait peut-être retrouvé Aria à temps ? Combien d’fois sur le trajet, s’était-il dit que c’était son écart de conduite d’y’a quelques jours qui avait poussé Rafael à lui cacher la captivité d’Anthea, menant irrémédiablement à sa mort ? Les doutes, ils étaient là, et si la culpabilité était un sentiment relativement récent dans la vie du DeMaggio, c’était déjà devenu une putain d’habitude récurrente. La culpabilité du survivant, qui continuait encore et encore de voir les jours défiler alors même que partout autour, ça semblait être une véritable hécatombe. Il aurait peut-être suffi de pas grand-chose, quelques minutes de plus ou de moins, pour permettre à Cesare de faire preuve de ses connaissances en petites et grosses plaies pour pouvoir sauver Aria. Ou Anthea. Il avait au moins déjà, à de nombreuses reprises, participé à aider Isolde, quand bien même elle n’avait jamais été clairement en danger de mort imminent : fallait quand même avouer que dans cet appartement, avec la profonde entaille provoquée par le couteau de son assaillant, la Saddler aurait bien galéré à tout régler elle-même. Lui, ça faisait des années déjà qu’il connaissait ça, un peu comme la préface de tout ce qu’il avait eu à apprendre en matière de chasse : y’avait eu les histoires poussiéreuses pour lui faire comprendre au combien les dégénérés étaient dangereux- et puis y’avait eu les débuts des entrainements musclés, qui s’étaient irrémédiablement soldés sur l’apprentissage de comment reconnaître telle ou telle blessure. Une chance pour lui, Cesare n’s’était jamais retrouvé avec une fracture ouverte, une vaste hémorragie à lui en faire tourner de l’œil, au beau milieu du terrain- parce qu’au fond, le plus important qu’on lui avait appris, c’était d’toujours faire en sorte de ne jamais finir blessé. Et ça, y’avait qu’une façon de le faire, c’était en se battant mieux que l’adversaire.
Et pourtant, la conscience, elle, elle amenait d’autres blessures, de ces plaies de l’âme qu’il n’aurait jamais soupçonné avoir- parce qu’un chasseur qui passait sa vie à être solitaire parce qu’il vouait ses jours à une cause bien plus vaste que lui, n’était définitivement pas fait pour vivre dans le regret, de longs jours à regarder en arrière ou à se laisser déborder par ses démons. Pour ça, Cesare faisait depuis cinq ans déjà, tout l’inverse de ce que les préceptes de sa famille avaient cherché à lui enseigner- et ça craignait, bien plus souvent que ça n’était reposant. Et malgré tout, c’était peut-être ça, ce simple fait de pouvoir ressentir qui lui avait permis de tomber amoureux d’Isolde. Et ça, c’était plus important, plus puissant et plus immuable que n’importe quelle culpabilité, n’importe quel regret, ou n’importe quel questionnement- il savait qu’il aimait Isolde, et que rien n’pourrait le faire se détourner de ça. Pas aujourd’hui, alors même qu’elle encaissait difficilement trop de mauvaises nouvelles, et qu’elle aurait très bien pu l’envoyer promener d’une millième façon violente. Pas même des mois plus tôt, lorsqu’elle l’avait quitté sans détour, persuadée qu’il n’avait été rien d’autre qu’un monstre. Ses mots, ses regards, son attitude- tout en elle était aussi juste, indispensable que blessant parfois, et le DeMaggio encaissait chacun des états d’âme de la jeune femme- parce qu’il l’avait dit, y’avait rien qu’il n’pouvait pas encaisser. Surtout pour elle. Alors quand elle ouvrit enfin la bouche pour lui poser une question, Cesare l’observa un instant, silencieux, circonspect- pourquoi est-c’qu’elle n’en venait pas au but ? Isolde était habituellement directe, franche, sans retenue aucune. Le chasseur hésita un instant, avant de faire quelques pas, pour venir s’asseoir à quelques pas d’Isolde, sur le canapé où elle-même se trouvait, mais dans une distance acceptable. « Demande… » qu’il signifia, calmement, la fixant avant de baisser les yeux sur ses mains, qui avaient commencé à se triturer l’une l’autre dans un geste nerveux d’impuissance. Il doutait que ce soit au sujet des bouts de verre, de l’aspirine ou du sulfate de magnésium- les discussions médicales étaient mortes dans la salle de bain et ici, fallait croire que c’était la zone des discussions complexes et imprévisibles. Le décor des hauts et des bas- au moins, ils pouvaient savoir qu’ils s’retrouveraient toujours dans un quelconque juste milieu.
Isolde Saddler
ADMIN - master of evolution
MESSAGES : 46349
SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Mer 9 Mar 2016 - 10:29
if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me
— cesare demaggio & isolde saddler —
I watched you sleepin' quietly in my bed, You don't know this now but There's somethings that need to be said And it's all that I can hear, It's more than I can bear. What if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me? What if I went and lost myself, Would you know where to find me? If I forgot who I am, Would you please remind me? Oh, cause without you things go hazy. — hazy.
La soirée avait été faite de hauts et de bas, Isolde aurait aimé n'en connaître que les hauts sans doute. Elle aurait voulu connaître les étreintes de Cesare sans qu'elles ne soient faites pour la réconforter de la mort de sa meilleure amie, le voir s'occuper de Clara sans que ce soit parce qu'elle en avait été incapable. Et, elle aurait voulu qu'ils puissent continuer à parler de tout et de rien sans que les choses finissent par dérailler comme elles l'avait fait. Mais ça avait été inévitable. Anthea était morte alors elle en avait eu besoin de ses étreintes rassurantes et comme elle avait été à deux doigts de craquer complètement, elle avait eu besoin de lui pour s'occuper de Clara le temps qu'elle se reprenne. Quant à cette histoire avec Moira sans doute que c'était là où il avait voulu en venir quand il avait dit qu'il y avait des choses dont il voulait parler avec elle. Dans le fond il s'en fichait sûrement qu'elle connaisse ses goûts musicaux et ce qu'il préférait quand il était au lycée. C'était clairement moins important que ça. Mais elle, elle aurait voulu pouvoir ne se contenter que de ça. Maintenant que c'était passé, elle aurait voulu repartir là-dessus. Retrouver cette simplicité qui avait caractérisé cette discussion. Ça semblait compliqué, vu comment les choses avaient pu tourner. Elle avait cette impression dérangeante que le reste de la nuit serait marquée par une tension dont elle se serait bien passée, ce soir tout particulièrement, alors qu'elle savait que dès qu'il partirait les choses seraient encore plus compliquée.
Elle le fixa alors qu'il la rejoignait sur le canapé, elle aurait presque eue l'envie de lui dire que ce n'était pas la peine de se tenir aussi loin d'elle, elle n'allait pas le manger de toute évidence. Elle n'aimait pas cette distance entre eux deux et peut-être qu'elle était justifiée avec ce qui venait de se passer. Elle avait été celle qui lui avait dit dit qu'elle ne voulait pas qu'il la touche, quelques minutes plus tôt. Alors, quand bien même elle lui avait bien montré qu'elle revenait sur ses propos, elle ne fit aucun commentaire. Se concentrant davantage sur ce qu'elle voulait lui demander. « Y a sept ans … quand mon père a été tué. On était en vacances à Miami … » Elle aurait pu s'étendre sur les détails inutiles sans doute encore un moment, tant tout ça était inscrit avec précision dans sa mémoire. « Y avait cette fille … et à part Anthea et mon père, c'était la seule qui savait pour moi. » Parce qu'elle avait été amoureuse trop rapidement, alors elle s'était confiée à elle et ça avait été une terrible erreur de toute évidence. « Je suppose que c'est elle qui a informé ton père et comme je sais qu'elle est en ville en ce moment, je pense que c'est pas juste un hasard, et qu'elle doit avoir un lien avec lui. Est-ce qu’il y a une chance pour que tu saches de qui je parle ? » Elle savait bien qu’elle était à Radcliff cette fille puisqu’elles avaient eu une altercation récemment. Elle était allée la retrouvée de la même façon qu’elle était allée retrouver le père de Cesare quelques heures plus tôt. Mais fallait croire qu’elle, la vengeance c’était définitivement pas son truc. Son père et Anthea étaient mort et Rafael et cette fille, ils étaient encore en vie, qu’importait qu’elle ait passé ses nerfs sur eux ou pas, elle ne les avait pas tués et elle ne savait même pas pourquoi. Pour elle comme pour lui, se contenter d’une balle dans la tête aurait été tellement plus simple.
Cesare DeMaggio
ADMIN - master of evolution
MESSAGES : 45269
SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Mer 9 Mar 2016 - 16:26
cause here, everybody here's got somebody to lean on
ALL THAT I KNOW, THERE'S NOTHING HERE TO RUN FROM.
-------------------------------------------
and you can tell the world that you're tired. every time that i see your face i notice all the suffering. just turn to my embracei won't let you come to nothing. stand there and look into my eyes, and tell me that all we had were lies. show me that you don't care and i'll stay here if you prefer w/isolde saddler & cesare demaggio.
■■■
Il n’savait pas à quelle réaction idéale il s’était attendu, lorsqu’il avait commencé à parler de Moira Kovalainen ; en réalité, Cesare n’avait préparé dans sa tête, aucune réponse, aucune réaction adéquate qui aurait pu le rassurer dans sa façon de penser. Non, il connaissait Isolde et si lui-même était pourchassé par la culpabilité pour ce qu’il avait fait, y’avait eu toute une part de réactions qu’il aurait pu juger prévisibles. La froideur, la distanciation, la façon dont son regard continuait de briller de mille et une questions le concernant- c’était probablement tout un panel de réactions naturelles, que n’importe qui aurait pu avoir face à la révélation qu’il avait faite. Au fond, il n’avait presque pensé qu’à lui, au moment d’ouvrir la bouche, comme si enfin lâcher cette bombe était un moyen d’expier ses fautes : certes, c’était toujours mieux que de vivre dans le déni, le cacher à la Saddler en espérant qu’elle ne le découvre jamais- mais finalement, ça n’avait certainement rien enlevé des remords qui lui tordaient les entrailles. Alors il acceptait, tant bien que mal en équilibre sur ce fil fragile que représentait l’instant qu’ils partageaient, ici et maintenant- au moins, Cesare pouvait savoir qu’il n’avait pas d’autre bombe de ce genre à balancer à Isolde, et qu’il n’y aurait plus aucune mauvaise surprise de ce genre au moindre tournant de leur histoire. Leur histoire- parce qu’il espérait au moins, que si elle était venue le rejoindre sur le balcon plutôt que de lui ordonner de partir et de ne plus jamais venir la voir ou de toucher à leur fille, c’était parce qu’elle voulait que leur histoire se poursuive. Il l’espérait, de tout son cœur, dans le moindre silence qui planait trop longuement dans l’air, dans le moindre regard sombre et plein de retenue qu’il posait sur elle de temps en temps. Isolde et lui, s’ils pouvaient survivre à tout, ils deviendraient de véritables rocs, et plus rien n’pourrait les atteindre ; il l’espérait, alors, parce qu’il voulait que leur romance soit cette entité que personne ne pourrait jamais briser. Ni les ennemis, ni les menaces, ni les difficultés, ni eux-mêmes.
Alors évidemment qu’Isolde pouvait poser une question, poser toutes les questions qui lui tournaient dans l’esprit et menaçaient de retarder leurs retrouvailles, quelles qu’elles soient. Et si elle avait demandé à ce qu’ils ne parlent plus de Moira Kovalainen pour ce soir, la transmutante avait malgré tout d’autres choses pesant sur ses épaules : il devina bien assez vite où elle voulait en venir, compte-tenu du fait qu’elle commença à parler de son père, avec les événements qui s’étaient déroulés dans cette soirée. Il retint un soupir, tout le long du discours de la blonde, quand bien même il avait déjà lui-même construit dix-mille questions auxquelles il n’avait pas répondues : est-ce que lui-même avait quoique ce soit avec la mort de son père à elle ? Est-ce qu’il avait su, lorsqu’ils s’étaient rencontrés ? Est-ce qu’il avait su tout court ? Est-ce qu’il avait approuvé des plans de son père ? Y’avait eu un temps, où il aurait approuvé d’envoyer une bombe nucléaire sur une ville si ç’avait été l’idée de son père- c’était ça le problème, ça le cercle vicieux, ça la manipulation. Alors lorsqu’elle eut fini, Cesare prit une seconde, avant d’ouvrir la bouche : « Tu veux dire… Bonnie ? » il avait déjà compris la plupart des éléments entre ses souvenirs et les récits précipités et enragés que son père lui avait faits ce soir. « J’ai jamais su d’où elle venait… » qu’il reconnut dans un soupir, le regard dans le vague. « Quand j’l’ai rencontrée… j’avais, quelque chose comme dix-neuf ans, presque vingt ans. J’avais déjà fini le lycée et j’passais la plupart de mon temps-… loin. » parce qu’il avait perdu Skylar peu avant toute cette histoire, qu’il n’l’avait pas supporté, et que même sa sœur n’avait jamais pu remplacer le vide laissé par la jeune femme. Skylar, ça n’avait jamais été une amoureuse ou une petite sœur, ç’avait été son égale, celle à qui il se confiait sans culpabiliser et sans se retenir- sans elle, la vie à Radcliff avait été cette chose qu’il avait cherché à fuir plus qu’autre chose. « Mais j’ai… fait le calcul ce soir, quand mon père a commencé à me parler de tout ça. J’pense que ça correspond. » et pourtant, ça ne faisait que plus impliquer encore les DeMaggio dans le malheur d’Isolde, dans les gens qu’elle avait perdus ou la façon dont ses souvenirs étaient empoisonnés dans son esprit. « Qu’est-c’qu’y’a avec elle ? » qu’il demanda enfin, relevant les yeux vers Isolde- est-ce qu’elle avait une interrogation précise, ou est-ce qu’elle voulait simplement encore un peu plus se flageller et culpabiliser pour ce qui était arrivé à quelqu’un de proche d’elle ? Peu importait ce qu’elle croyait- c’n’était pas sa faute à elle, c’était d’la faute à son père à lui, à leur cause, à leur héritage- rien d’autre.
Isolde Saddler
ADMIN - master of evolution
MESSAGES : 46349
SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Mer 9 Mar 2016 - 18:11
if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me
— cesare demaggio & isolde saddler —
I watched you sleepin' quietly in my bed, You don't know this now but There's somethings that need to be said And it's all that I can hear, It's more than I can bear. What if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me? What if I went and lost myself, Would you know where to find me? If I forgot who I am, Would you please remind me? Oh, cause without you things go hazy. — hazy.
Y aurait bien un moment où la tension serait complètement effacée, qu’ils pourraient revenir l’un vers l’autre sans qu’il y ait les restes de cette histoire entre eux. C’était ce qu’elle voulait, ce à quoi elle aspirait alors qu’elle avait de lui pardonner ce qui avait pu se passer avec cette fille. Elle ne voulait pas que toutes leurs promesses puissent tomber à l’eau à cause de ça ou de n’importe quoi d’autre. Elle avait déjà perdu trop de personnes dans sa vie, Cesare ne serait pas un nom de plus à ajouter à sa liste. Lui, elle ne pouvait pas le perdre, ce serait un coup de plus dans sa vie, le genre de coup dont elle ne se relèverait pas. Elle avait besoin de lui déjà pour se relever après la mort d’Anthea. S’il n’était pas venu jusqu’à elle, elle serait encore en larmes dans son lit, en train de broyer du noir et de déprimer comme si y avait plus rien de bien dans sa vie. Ce qui était faux. Y avait Clara, y avait Cesare, y avait d’autres amis. Mais elle avait eu besoin qu’il soit là pour s’en rendre compte. Elle avait eu besoin de son soutien pour tenir le coup et peut-être que cette histoire avec Moira, ça avait mis une certaine distance entre eux, elle savait qu’elle avait toujours besoin de lui et qu’y avait bien que lui qui pouvait l’empêcher de s’enfoncer dans cette déprime qui menaçait de lui retomber dessus. Elle l’aimait et c’était le genre de sentiment dont elle ne voulait pas se défaire, dont elle ne voulait pas se priver, peu importait ce avec quoi il venait.
Peut-être qu’elle aurait dû éviter de ramener les sujets difficiles sur le tapis et profiter du temps qu’il lui restait avec Cesare pour se vider l’esprit, oublier tout ce qui n’allait pas, puisque c’était plus facile à faire quand il était à ses côtés, mais y avait des questions qu’elle voulait poser, des choses qu’elle avait besoin de savoir, quand bien même ça ne concernait pas les petits détails de la vie de Cesare qui avaient pu la passionner précédemment. Ça concernait cette fille Haylie, ou Bonnie, qu’importait le nom qu’elle pouvait porter pour de vrai ou celui qu’elle s’était donné avant de se lancer dans son plan. Elle avait voulu savoir si elle était bien avec son père, les propos de Cesare répondaient à sa question. « J’voulais savoir si j’avais raison et qu’elle était bien avec ton père et si elle pouvait être de la famille ou … j’en sais rien. » Elle n’était pas des DeMaggio de toute évidence puisque Cesare ne savait pas d’où elle venait. Dans le fond, ce qu’elle aurait voulait c’était comprendre les motivations de cette fille, comme si y avait une explication logique à tout ça. Mais y en avait probablement pas. Elle était cinglée, fin de l’histoire. « J’étais jeune et probablement un peu naïve et elle est entrée dans ma vie et je lui faisais confiance. J’étais amoureuse et ça a tué mon père. » Jamais elle n’aurait dû faire confiance à cette fille. « J’crois que c’est pour ça que j’ai eu du mal après l’entrepôt. » Parce que Cesare avait été la deuxième personne à qui elle offrait toute sa confiance et son amour et là encore ça s’était soldé par des morts. « J’t’en ai jamais voulu comme jlui en veux à elle, et toi tu avais une explication et Anthea est revenue alors peut-être que ça a beaucoup aidé. » Ou peut-être qu’y avait aucune logique dans le fond, que c’était juste parce qu’elle l’aimait qu’elle avait été capable d’accepter et de pardonner avec tant d’aisance et qu’elle s’entêtait à chercher des explications là où il n’y en avait pas. « C’que je veux dire, c’est que peut-être que si y avait une explication derrière tout ça, ce serait plus acceptable. » Elle laissa échapper un soupire. « Mais y en a pas hein ? Elle est juste aussi cinglée que ton père non ? » C’était bien ce qu’elle avait ressenti quand elle l’avait croisée la dernière fois. C’était ce qui rendait Cesare différent, ce qui lui permettait de tout pardonner sans doute, parce qu’elle savait que lui, il n’était pas comme son père, il valait mieux que ça et ce même s’il avait tué cette fille, peut-être que c’était de la folie, mais la folie qu’on expliquait, par un traumatisme, comme une perte c’était toujours mieux que ce qui guidait des gens comme Rafael DeMaggio ou cette fameuse Bonnie.
Cesare DeMaggio
ADMIN - master of evolution
MESSAGES : 45269
SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Mer 9 Mar 2016 - 18:45
cause here, everybody here's got somebody to lean on
ALL THAT I KNOW, THERE'S NOTHING HERE TO RUN FROM.
-------------------------------------------
and you can tell the world that you're tired. every time that i see your face i notice all the suffering. just turn to my embracei won't let you come to nothing. stand there and look into my eyes, and tell me that all we had were lies. show me that you don't care and i'll stay here if you prefer w/isolde saddler & cesare demaggio.
■■■
Bien entendu qu’Isolde avait un passé, une vie, des expériences qui avaient forgé son caractère- combien de fois avait-elle parlé de son père, de la mort de celui-ci, de l’influence d’Anthea sur sa vie ? Cesare n’pouvait pas se prétendre surpris, de savoir qu’Isolde, elle, avait eu l’opportunité de se dire amoureuse avant lui- d’y croire dur comme fer et de fier sa confiance toute entière à une autre personne, comme elle le faisait avec lui, parfois même sans l’expliquer. Après tout, n’était-ce pas ce qu’elle était en train de dire ? S’il s’agissait bien de Bonnie, alors celle-ci était responsable uniquement de la mort du père de la transmutante, et quand bien même ç’avait été une personne chère à son cœur, le seul membre de sa famille et ainsi de suite, ç’avait toujours été moins de gens que tous ceux que Cesare avait sacrifiés pour sauver sa sœur, et la sauver elle. Alors finalement, n’était-ce tout qu’une histoire de quantité ? Qu’une histoire de raisons et de motivations ? Tout le long du récit d’Isolde, alors même qu’elle parlait du fameux entrepôt et de ce qu’il avait lui-même fait, Cesare n’avait pu s’empêcher de lâcher un soupir, une main nerveuse s’accrochant à sa nuque, tandis qu’il gardait le silence tant bien que mal. Et si Bonnie avait une bonne explication, elle aussi, pour justifier ce qu’elle avait fait ? Eux deux, ils n’avaient jamais eu la moindre anicroche ; la transmutante avait toujours fait preuve du plus profond dédain à son égard, sans même qu’il ne comprenne pourquoi – avec le temps, il s’y était acclimaté, et s’était contenté de l’ignorer, d’faire avec, et de passer à autre chose. Alors il n’savait rien de Bonnie, il n’connaissait pas grand-chose d’elle, et il n’avait jamais cherché à gratter la surface de la garce impétueuse qu’elle avait toujours été : pourtant, eux deux avaient trop de points communs, ceux-là même que soulignait la Saddler dans ses propos, presque sans même s’en rendre compte. Et dans la pénombre qui planait dans tout l’appartement, Cesare se laissa prendre par le silence, l’hésitation et la tornade de ses songes. Certes, Isolde avait un passé, mais le savoir si omniprésent et si complexe n’était pas la chose la plus facile à encaisser. Peut-être que c’n’était rien d’autre qu’égoïste, une attitude qu’Isolde ne méritait pas, quand bien même il n’pouvait retenir les picotements disgracieux de parcourir ses chairs juste sous la surface de sa peau. Alors à sa question, il ne put s’empêcher de souffler à nouveau, pour répondre un « J’en sais rien, Isolde. » à mi-chemin entre l’agacement et l’indécision.
Et c’était la vérité, la vérité de laquelle il prenait de plus en plus conscience ces derniers temps : peu importait sa place d’héritier ou la fierté passée de son père, y’avait eu tout un tas de choses que le fils avait ignorées au sujet de son patriarche. Il n’voulait pas trouver d’excuse à Bonnie, il n’voulait pas trouver d’excuse à son père et il n’voulait certainement pas qu’Isolde leur en trouve. Et pourtant, c’était bien ce qu’elle avait fait avec lui, ce qui leur avait permis de se rassembler encore et encore, malgré tout ce qu’il se passait. C’était même ce phénomène-là, qui lui permettait de se trouver encore ici, dans cette pièce, après la bombe qu’il avait lâchée sur elle un peu plus tôt. Alors il se reprit, chassa sa jalousie, chassa sa hargne à l’égard de Bonnie, il chassa ses désirs égoïstes pour reprendre, ses deux mains jointes à nouveau. « J’en sais rien... parce que j’sais pas grand-chose d’elle. » et il avait fini par s’en foutre littéralement- son père l’avait si souvent maltraitée, que Cesare s’était contenté d’ignorer la chose ; pourtant, les signes étaient là. « Tout c’que je sais, c’est que dès le moment où j’l’ai rencontrée, elle m’a détesté comme si elle connaissait tout d’moi. » et il se souvenait aussi d’Aria, qui avait profondément haï Bonnie elle-même : au fond, son camp avait été vite choisi, et ç’avait été une des rares choses sur lesquelles Aria et Rayen avaient pu être d’accord. « Mais c’est une transmutante- une transmutante qui peut repérer les autres transmutants. Si j’me fie à c’que je connais de mon père, ça veut pas nécessairement dire que toute cette histoire soit aussi facile à appréhender que tu l’crois-… » y’avait bien eu ce qu’ils avaient fait à Aria, persuadés de la sauver ou d’essayer, ou de l’éduquer ou peu importe quoi d’autre, dès qu’ils avaient découvert qu’elle était une transmutante : s’faire tuer parce qu’on était un transmutant, c’était définitivement la destinée clémente qu’offrait Rafael DeMaggio à ses adversaires. Le reste-… le reste c’était plus compliqué ; et c’était dégueulasse et c’était horrifiant, et ça n’ferait que retomber un peu plus Cesare dans l’estime d’Isolde, alors peu importait.
Isolde Saddler
ADMIN - master of evolution
MESSAGES : 46349
SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Mer 9 Mar 2016 - 19:54
if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me
— cesare demaggio & isolde saddler —
I watched you sleepin' quietly in my bed, You don't know this now but There's somethings that need to be said And it's all that I can hear, It's more than I can bear. What if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me? What if I went and lost myself, Would you know where to find me? If I forgot who I am, Would you please remind me? Oh, cause without you things go hazy. — hazy.
Cette histoire avec Bonnie, elle l’avait souvent amenée à se poser des questions. Depuis sept ans maintenant, ce n’était pas rare que ça vienne la travailler. Pourquoi est-ce qu’elle l’avait trahie, est-ce qu’elle l’avait seulement aimée ou tout ça n’avait été qu’un tissu de mensonges ? Maintenant qu’elle avait eu l’occasion de se retrouver en face d’elle, elle avait l’impression qu’elle l’avait trahie uniquement parce que c’était ce qu’elle faisait et qu’elle ne l’avait clairement pas aimée. Tout ça, ça n’avait été qu’une manipulation pour arriver à un but : permettre à DeMaggio de la tuer et c’était son père qui avait pris à sa place. Ce qu’elle savait, c’était qu’elle, elle l’avait aimée et que la trahison qui avait brisé son cœur était probablement à l’origine du calme plat dans sa vie sentimentale pendant si longtemps. Cesare c’était le premier pour qui elle acceptait de faire tomber ses barrières et y avait pas vraiment d’explication à ça, il avait fallu que ce soit lui et pas un autre, lui à qui elle avait voulu laisser une chance, sans jamais être capable de la lui reprendre, qu’importait les erreurs qu’il avait pu commettre. C’était ce qui le rendait si différent de Bonnie dans son cœur, elle serait toujours capable de lui pardonner à lui, alors qu’elle, peut-être qu’elle pourrait avoir une bonne raison qui viendrait alléger sa peine, mais jamais elle n’arriverait à lui pardonner ce qu’elle avait fait. C’était peut-être injuste dans le fond, la façon qu’elle avait de tout pardonner à Cesare alors qu’elle ne pouvait pas le faire avec les autres, mais c’était sans doute l’amour qui voulait ça et puisque c’était Cesare qu’elle aimait et pas un autre, ça faisait forcément toute la différence.
Peut-être que c’était mieux dans le fond que Cesare n’en sache rien. Peut-être qu’il fallait qu’elle arrête de réfléchir à tout ça, qu’y avait juste pas de bonne raison qui viendrait alléger un peu les maux de son cœur. Son père était mort, ils l’avaient tué et c’était tout ce qu’il y avait à savoir. Et c’était une transmutante, encore une transmutante qui était du côté des hunters, fallait croire que c’était une habitude ces derniers temps, quoi qu’elle avait définitivement effacé Cesare de la liste des hunters. Cette histoire était compliquée plus qu’elle ne pouvait l’imaginer, alors peut-être qu’elle devrait s’arrêter sur ce qu’elle savait. Elle la détestait, elle l’avait trahie, elle lui avait brisé le cœur et elle était en partie responsable de la mort de son père. Pourquoi s’embêter à aller plus loin ? Elle laissa échapper un léger soupire. « Faudrait que j’arrête de réfléchir à ça. Ça m’rendra pas mon père de toute façon. » Y avait rien qui le lui rendrait malheureusement et pourtant, elle l’aurait tellement voulu. Elle aurait fait n’importe quoi si ça avait pu le ramener à la vie. « C’est bizarre … J’la déteste et pourtant, l’autre fois j’étais en face d’elle et j’ai eu la possibilité de tirer tellement de fois sans jamais le faire. C’est pareil avec ton père. J’aurais pu tirer à la seconde où je suis entrée dans la pièce, je l’ai pas fait. » C’était peut-être pour ça que la vengeance c’était une notion qui avait tendance à lui échapper parfois, pas seulement parce qu’elle trouvait que c’était inutile, mais surtout parce qu’il fallait croire qu’elle était incapable de se venger. « J’ai tué des hunters, pour le sauver la vie ou pour sauver d’autres gens et je l’ai jamais regretté. » Y avait probablement rien à regretter de toute façon, les hunters qu’elle avait tué, ça avait été nécessaire, pour sa vie, pour celles d’autres personnes. « Pourquoi j’y arrive pas avec eux ? C’est pas logique. » C’était pourtant ceux qu’elle aurait le plus voulu voir mourir. Ça n’avait pas de sens. Comment Cesare pouvait être capable de tuer une innocente par vengeance alors qu’elle, elle était incapable de tuer les coupable ? Pourquoi tous les deux, ils n’avaient pas de juste milieu dans cette affaire ? C’était vraiment bizarre d’après elle. C’était ce genre de réflexion dans lesquels ce n’était pas franchement le moment de se perdre sans doute, mais elle ne pouvait pas s’en empêché, alors que son père et Anthea avaient déjà commencé à reprendre une place trop importance dans sa vie, c’était peut-être la distance avec Cesare qui voulait ça, parce qu’y avait bien que dans ses bras qu’elle ne pensait plus à toutes ces choses, susceptibles de lui faire du mal.
Cesare DeMaggio
ADMIN - master of evolution
MESSAGES : 45269
SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Mer 9 Mar 2016 - 20:41
cause here, everybody here's got somebody to lean on
ALL THAT I KNOW, THERE'S NOTHING HERE TO RUN FROM.
-------------------------------------------
and you can tell the world that you're tired. every time that i see your face i notice all the suffering. just turn to my embracei won't let you come to nothing. stand there and look into my eyes, and tell me that all we had were lies. show me that you don't care and i'll stay here if you prefer w/isolde saddler & cesare demaggio.
■■■
La vie était faite d’étapes, d’histoires, d’épreuves- irrémédiablement, ça amenait à culminer à un certain point : était-ce pour se retrouver là, qu’ils avaient tous les deux enduré ce qu’ils avaient enduré ? Chaque deuil, chaque complication, chaque haut et chaque bas ? Cesare n’avait jamais vraiment cru à la destinée, autre que celle bien réelle et bien palpable forcée à sa vie part ses propres parents- la destinée de devenir un hunter, ou de ne rien être d’autre qu’un fils destitué de toute sa fierté, de tout son héritage et de toute sa famille. Mais il n’avait jamais été le genre de personne à croire au Destin, aux histoires toutes écrites, à une vie toute tracée dès le jour de sa naissance- alors peut-être que tout ceci, n’avait été qu’un mal pour un bien. Toute une série de maux, pour atterrir ici, l’un avec l’autre alors même que l’abysse du désespoir menaçait si souvent de les submerger. Isolde était arrivée à point nommé dans sa vie, alors même qu’il oscillait entre la perdition et la fuite, et qu’il avait cru que sa vie n’était vouée qu’à être un gigantesque échec, rien qu’à cause d’un petit code génétique écrit différemment en lui. Alors oui, lui aussi il avait ses épreuves et ses moments de joie, qui l’avaient écrit et déterminé, façonné au gré de l’expérience qu’il inculquait : irrémédiablement, tout ça l’avait rendu ouvert aux arguments d’Isolde, enclin à accepter une vie qu’il n’aurait jamais cru être la sienne. Y’avait des circonstances atténuantes, et y’avait ces sentiments dont il parlait si souvent, sans pour autant avoir l’aisance d’un poète pour les déclamer en des proses qui avaient un quelconque sens. A ‘pourquoi moi’ il avait répondu à Isolde qu’il n’savait pas, alors même que tellement de connexions dans son esprit savaient pourquoi. C’était juste trop abstrait, trop complexe, trop surréel pour être mis en des mots clairs : tous les mots qu’il connaissait, pour sûr, n’suffisaient pas à décrire la chimie qui s’était faite en lui quand il était tombé amoureux d’elle. Et est-c’que ça avait été au premier moment où il avait croisé son regard, ou plus tard, une flamme lentement nourrie par les heures à discuter et les jours à se découvrir ? Ce qu’il savait, au moins, c’était que la profondeur et l’ampleur de ses sentiments le rendaient différent de ce qu’il avait été à une autre époque ; certes, il restait imprévisible, impétueux, engagé, dévoué- mais dans un autre sens, d’une autre manière. Il était désormais le Cesare qui trainait ses remords comme des bagages trop lourds à porter, le Cesare qui s’préoccupait des autres- le Cesare, qui ressassait les vingt-cinq premières années de sa vie sans même comprendre ce qui l’avait motivé, ce qui avait donné un sens à tout ça.
C’était peut-être un peu le même procédé qui se jouait en Bonnie- et le DeMaggio n’s’était jamais encombré de savoir si elle avait été une transmutante adorant les hunters et décidée à les rejoindre, uniquement victime de sa dévotion, ou si ç’avait été plus que ça. Pire que ça. Pour lui, la réponse était évidente désormais, quand bien même il n’s’était jamais donné la peine de se pencher sur la question pendant des années et des années. Est-c’que Bonnie n’était rien d’autre qu’une énième victime de ses parents ? Probablement- probablement que ce qu’ils lui avaient fait, ç’avait ressemblé à ce qu’ils avaient tenté de faire à Aria également- sauf que Bonnie, elle, personne n’était venue la sauver en sacrifiant des dizaines d’autres vies comme si ça n’avait eu aucune importance. Définitivement, cette histoire que la Saddler venait d’amener entre eux, ça ressemblait à un sujet houleux et trop douloureux comme Moira Kovalainen ou la mort d’Anthea. Et ce n’est que lorsqu’Isolde prit à nouveau la parole, que Cesare releva le regard, se redressant sur lui-même pour revenir à son niveau, le dos droit, alors même qu’il avait été vouté, distant jusque-là. Il l’observait, conscient d’un fait qu’Isolde elle-même ignorait, parce qu’elle avait si souvent levé les yeux au ciel quand il avait dit ça, et que ça n’avait jamais eu de sens très clair chez elle. Pourtant, pour lui c’était limpide, et ça l’avait toujours été. « Tu peux pas les tuer, parce que tu vaux mieux qu’eux… » c’était probablement la réponse la plus niaise qui soit- celle que déblatérerait n’importe quelle personne qui n’était pas Cesare- parce que ça incluait irrémédiablement qu’elle n’était pas comme lui, non plus. « T’es pas une tueuse, Isolde. Y’a… y’a une différence entre tuer parce qu’on doit l’faire, dans une guerre ou parce que notre vie est en danger. Et… tuer parce qu’on peut le faire. » ç’avait été la subtilité qui avait guidé toute sa vie- Cesare avait passé sa vie à tuer parce qu’il croyait que c’était un devoir, alors même que ça n’avait été que la volonté de son père, la pulsion meurtrière qui avait couru dans les veines des siens depuis trop longtemps. « Y’a une différence, entre la survie, et la vengeance… » plus qu’une différence, et Isolde l’avait toujours su, quand bien même elle avait perdu son chemin à cause de sa famille à lui. A cause de lui. « Quand j’te dis que t’es pas comme tous ceux que j’ai pu rencontrer dans ma vie-… c’est parce que t’es mieux qu’eux, mieux que moi. Et j’sais que-… que Insurgency, c’était à une époque, juste une représentation de ta vengeance contre moi. Contre c’que j’t’avais fait. » et peut-être que c’était devenu une cause plus noble ou à plus grande échelle avec le temps- peut-être que ça faisait une différence, mais la motivation d’Isolde, elle, elle avait reposé sur l’incident de l’entrepôt, sur la solitude et la colère qu’il avait fait germer en elle. Qu’il soit le premier à l’avoir fait, le deuxième ou le millième, ça n’changeait rien. « Mais-… tu pourras jamais les tuer Isolde. » pas parce que c’était physiquement impossible, parce qu’ils la battraient à plates coutures ou peu importait quoi- mais parce qu’ils ne l’méritaient pas, et qu’Isolde serait toujours celle qui se relèverait après leur passage, pas l’inverse. « J’suis désolé si c’est pas c’que tu veux entendre- mais… tu tues pas pour toi, tu tues pas comme une fin logique et inévitable-… » alors même que c’était ce que tous les hunters faisaient- même le vaccin, qui pourrait représenter une vraie réponse, n’était rien d’autre qu’une fiole vouée à lentement mais sûrement tuer sa victime, peu importait la façon. « Tout c’que j’sais c’est que-… de plus en plus, on dirait que toutes les circonstances qui t’ont poussée à changer, ça a été à cause de moi. Ou d’ma famille. » et la distance était revenue tout naturellement entre eux, de la même façon que le regard de Cesare fuit le moindre contact avec celui d’Isolde- s’il avait pu en douter à cause de ses bonnes intentions de sauver sa sœur y’a quelques mois, maintenant, c’était plus compliqué de nier l’évidence. La mort de ses amis, la mort de son père, la trahison de Bonnie, la mort d’Anthea- tout ce qui avait marqué Isolde en mal, tout ce qui avait aspiré un peu plus de son âme et d’sa valeur humaine, ç’avait été parce que les DeMaggio avaient existé.
Isolde Saddler
ADMIN - master of evolution
MESSAGES : 46349
SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Mer 9 Mar 2016 - 22:29
if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me
— cesare demaggio & isolde saddler —
I watched you sleepin' quietly in my bed, You don't know this now but There's somethings that need to be said And it's all that I can hear, It's more than I can bear. What if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me? What if I went and lost myself, Would you know where to find me? If I forgot who I am, Would you please remind me? Oh, cause without you things go hazy. — hazy.
La vengeance, ça semblait tellement facile quand les autres en parlaient. Ça semblait être ce vers quoi tendaient tous les êtres brisés. Mais pas elle apparemment. Elle avait beau en avoir l’envie, ça ne changeait rien, ça ne suffisait pas à la pousser à aller jusqu’au bout de ses volontés. Ça avait quelque chose d’injuste dans le fond. Elle, elle n’aurait jamais la satisfaction de faire payer à ceux qui avaient tué ses proches leur crime. Elle, elle n’aurait jamais la justice qu’elle méritait. Parce que concrètement, elle ne les mettrait jamais en prison, elle avait beau en avoir la volonté et la certitude que dans le fond, c’était comme ça que ça devait marcher, elle doutait fortement que dans les faits ça puisse vraiment être possible. Anthea et son père étaient morts et il semblait qu’il n’y avait rien qu’elle puisse faire pour leur rendre justice. Elle connaissait pourtant tant de monde chez qui c’était si simple, la vengeance. Cesare en premier, puis la plupart des membres d’Insurgency qui étaient presque tous plus ou moins guidés par une envie de vengeance. Y en avait qui n’hésitaient pas à aller jusqu’au bout. Cesare, sans doute qu’il le ferait. Au-delà de Moira, qui elle n’avait rien fait, les assassins de sa sœur étaient encore dehors et elle avait bien l’impression qu’il n’arrêterait pas tant qu’il n’aurait pas obtenu ce qu’il voulait. Ça semblait tellement logique dans le fond comme façon de penser et d’agir, qu’elle avait bien des raisons de se demander pourquoi elle, elle n’arrivait pas à aller jusqu’au bout. L’envie était là, la rage aussi, au fond de ses tripes, mais tout ce qu’elle avait fait ce soir, s’était cogner Rafael avec force, passer ses nerfs sur lui, mais pas venger Anthea et son père, quand bien même ils l’auraient mérité.
Alors peut-être que c’était qu’elle valait mieux qu’eux, qu’elle n’était pas une tueuse. Ce genre de trucs que Cesare avait déjà dit à plusieurs reprises quand bien même elle n’avait jamais vraiment écouté, peu désireuse de l’entendre parler d’elle en bien pour pouvoir lui donner des leçons de morale par derrière. Maintenant qu’il répétait mes même discours et qu’elle se donnait la peine de l’écouter, elle pouvait se dire qu’il avait peut-être encore raison, qu’elle n’était pas ce genre de personne. Peut-être qu’elle était trop gentille ou une connerie du genre et que ça l’empêchait de franchir le pas. « C’est pas juste. Ça veut dire que parce que je suis quelqu’un de bien, je pourrais jamais obtenir justice pour eux … » Ça voulait dire qu’ils continueraient de vivre en toute liberté, quand bien même ils avaient retiré ce doit à Anthea et à son père, deux personnes qui valaient des millions de fois mieux qu’eux. Elle savait bien qu’il y avait une différence entre vengeance et justice, mais à Radcliff y avait plus de justice depuis longtemps. Restait plus que la vengeance, ce truc qu’elle n’aurait pas. « Ouais, peut-être que tu m’as poussée à changer. Mais c’est des bons changements. Le seul DeMaggio à avoir brisé des choses en moi, c’est ton père. Toi, tu les répares. » Et il n’était pas responsable pour les actions de son père, ça aurait pu être n’importe quel autre chasseur après tout, ça aurait été pareil, Cesare lui, il aurait quand même été là pour tout réparer. « Même les coups de couteau et les éclats de verre de ma main, dont pour le coup, aucun DeMaggio n’est responsable. » Le coup de couteau ça avait été de la faute d’un chasseur dont elle ignorait tout, puis le verre, c’était elle et sa capacité inouïe à casser des trucs dès qu’un truc n’allait pas. Cesare n’avait pas eu une mauvaise influence dans sa vie, au contraire, il était celui qui venait toujours la sauver.
Cesare DeMaggio
ADMIN - master of evolution
MESSAGES : 45269
SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Mer 9 Mar 2016 - 23:24
cause here, everybody here's got somebody to lean on
ALL THAT I KNOW, THERE'S NOTHING HERE TO RUN FROM.
-------------------------------------------
and you can tell the world that you're tired. every time that i see your face i notice all the suffering. just turn to my embracei won't let you come to nothing. stand there and look into my eyes, and tell me that all we had were lies. show me that you don't care and i'll stay here if you prefer w/isolde saddler & cesare demaggio.
■■■
La justice, fallait dire que lui, il n’connaissait pas vraiment ça- pendant toute sa vie, il avait agi sur le dos de la justice, un terroriste qui croyait s’battre pour une bonne cause ; ça ressemblait aux timbrés qui se retrouvaient avec le cerveau retourné et finissaient par aller se faire exploser au milieu d’une foule par dévotion pour un Dieu. Peut-être bien que c’était c’que Cesare avait été ; ni un être humain, ni quelqu’un de la société- un parasite de bien des façons, vivant et survivant aux dépends de tous les autres. Il était pourtant bien le premier DeMaggio à remettre sa vie en question de la sorte – à tout remettre en question dans chacune des étapes de son existence. Et ça craignait, définitivement ; il pouvait bien témoigner que c’était plus facile de vivre sans son âme, sans se concentrer dessus et simplement mû par des volontés qui dépassaient toutes les lois de l’humanité. Justice, vengeance, le chasseur n’était probablement pas celui qui pourrait donner des leçons sur le sujet à qui que ce soit- lui, qui poursuivait depuis si longtemps, des ennemis sans visage au nom de sa sœur. Et pourtant, Moira Kovalainen avait eu raison, et Cesare l’avait su dans un coin de lui, un infime murmure qui avait contrebalancé chacun de ses actes : sa vengeance ne lui apporterait rien, mais il était bien incapable de dire quelle justice pourrait infliger une quelconque peine à Rafael DeMaggio, Kingsley Moren et Artur Kovalainen. Avec l’un d’eux riche comme Crésus, le deuxième avocat lui-même et totalement capable de passer pour un timbré au point de finir à l’asile plutôt que dans une prison- ouais, y’avait définitivement trop d’injustices dans c’monde, et Cesare était bien le dernier à pouvoir réclamer quoique ce soit du système. Il le savait, il réclamait pourtant. Alors il était bien placé, au moins, pour reconnaître en les autres, en Isolde plus particulièrement, les qualités humaines desquelles il était tristement destitué- et encore aujourd’hui, parce que c’était ce qui le faisait lui, si facilement opter pour la vengeance plutôt qu’un quelconque espoir que les choses puissent changer. Cesare n’participait pas au changement, il participait toujours plus volontiers aux carnages et à une victoire illusoire, d’une personne sur une autre- mais Isolde, elle, elle était promise à de grandes choses ; d’ces choses qui faisait d’elle une humaine à part entière, âme et être confondus.
Et oui, c’était aussi injuste que précieux, cette petite part d’humanité en Isolde à laquelle il tenait plus qu’à son humanité à lui- peut-être était-il lui-même injuste, à délivrer si ouvertement ses pensées à la jeune femme. Peut-être n’avait-elle pas voulu entendre ça, ce genre de déclaration sortie tout droit du cœur, mais blessante de par son aspect complexe et ambigu, et pourtant. « J’sais que c’est pas juste… mais, quand tu l’as encore, faut s’y accrocher. » l’humanité, la compassion, une quelconque capacité à s’identifier aux autres- Cesare n’savait pas s’il était encore doté de tout cela, au fond, il semblait n’falloir pas grand-chose pour que ça s’envole, glisse entre ses doigts sans qu’il ne maîtrise quoique ce soit. Etait-ce ce qui était arrivé avec Moira Kovalainen ? Il n’savait ce qu’il ressentirait, s’il avait tué Artur lui-même plutôt que sa sœur- mais aujourd’hui, dans le gouffre de ressentiments qu’il avait, Cesare n’pouvait pas dire qu’il porterait en lui l’impression d’achèvement, l’impression d’avoir fait quelque chose de bien. Nan, lui, il n’supportait pas de savoir Artur Kovalainen et Kingsley Moren bel et bien vivants, alors même qu’Aria était six pieds sous terre ; et il cédait volontiers à un cercle vicieux plus destructeur que salvateur. Parce qu’au fond, quelle autre réponse y avait-il ? Lui il n’savait pas, lui il n’trouvait pas et il se sentait complètement dépossédé de sa vie, de sa conscience et d’son humanité aussitôt qu’il y pensait- il était juste le frère, dévoré par la hargne et la peine, un torrent de rage qui ne demandait qu’à se déverser. Ca le détruirait, peut-être bien, s’il continuait de la sorte- et Isolde, elle n’méritait certainement pas de sentir ça. « Quels bons changements j’t’ai poussé à faire, hein ? » il avait eu la voix rauque, chargée d’une infime dose de critique, plus envers lui-même qu’envers les paroles d’Isolde ; dans les tourments de ses souvenirs, Cesare n’se voyait que trop rarement avoir amené quoique ce soit de positif à Isolde. Ouais, peut-être en recousant ses plaies de chair, parce que c’était infiniment plus facile que tout le reste. Mais le reste… le reste, il n’était pas assez humain pour apporter quoique ce soit de bon dans la vie de qui que ce soit. Il le savait. Aria l’avait su. « Au moins j’suis bon à ça. » qu’il reconnut, haussant les sourcils quand bien même l’énergie lui manquait maintenant. « Mon père-… a fait de moi qui j’suis, pendant des années et des années. Je sais que maintenant-… j’ai décidé d’faire mes choix, d’faire les choses différemment. Mais j’aurais aimé que ce soit autrement. » Isolde qui parlait si souvent d’son père- et lui-même, il s’était cru proche du sien pendant tant de temps, alors que ça n’avait même pas été le cas. « Mon père a fait d’moi une mauvaise personne. Mais le tien- il t’a appris tout c’qui était important. Et ce serait pas le venger, que d’renoncer à tout ça pour devenir quelqu’un comme l’homme qui l’a tué. » définitivement, y’avait eu un truc sur lequel Rafael avait eu raison- l’humanité était pleine de monstres, ils étaient juste plus difficiles à trouver que par le biais d’un simple gène différent des autres.
Isolde Saddler
ADMIN - master of evolution
MESSAGES : 46349
SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Jeu 10 Mar 2016 - 10:24
if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me
— cesare demaggio & isolde saddler —
I watched you sleepin' quietly in my bed, You don't know this now but There's somethings that need to be said And it's all that I can hear, It's more than I can bear. What if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me? What if I went and lost myself, Would you know where to find me? If I forgot who I am, Would you please remind me? Oh, cause without you things go hazy. — hazy.
Etre quelqu’un de bien, dans le fond, c’était ce à quoi elle avait toujours aspiré. Guidée par la motivation d’être comme son père, elle avait calqué ses pas dans les siens. C’était ce qui l’avait poussée à croire en la justice, c’était ce qui l’avait rendue assez altruiste pour aller sauver une parfaite inconnue dans la rue, en prenant le risque de se prendre un coup de couteau. C’était aussi ce qui l’avait guidée jusqu’au commissariat de police de la ville, parce qu’elle voulait faire comme son père. Mais aujourd’hui il était mort et après sept longues années à se demander qui avait pu lui ôter son père, elle avait enfin une réponse à la question. L’ironie sans doute, voulait que ce soit le même homme qui ait tué sa meilleure amie. Celui qui avait poussé Cesare à faire exploser un entrepôt, emportant la vie de ses amis au passage. C’était toujours lui, la même personne qui semblait avoir une influence sur sa vie dont elle se serait bien passée. Et franchement, est-ce que le monde ne serait pas meilleur si jamais Rafael DeMaggio devait ne plus en faire partie ? Ça sauverait des vies sans doute si elle avait le courage d’aller jusqu’au bout de ses envies de vengeance, alors ça aurait dû être dans la logique des choses pour elle d’abattre cet homme. Ça aurait dû être naturel, comme ça l’était pour tellement de personne. Mais il était encore en vie, quand bien même plus tôt dans la soirée, elle aurait pu se débarrasser de lui et ça semblait complètement injuste, parce qu’Anthea, ses amis et son père, ils étaient morts à cause de cet homme.
Et peut-être bien que c’était une bonne chose de s’accrocher à cette part d’humanité qui la poussait à reculer dès qu’elle avait l’occasion d’accomplir cette vengeance, ou cette justice puisqu’il fallait que ce soit à peu près la même chose ces derniers temps, qu’elle méritait. Mais c’était frustrant de ne pas pouvoir aller au bout des choses, alors qu’il avait causé tant de mal autour de lui et que sa vie, leurs vies, seraient beaucoup plus simple sans ce type dedans. Elle laissa échapper un soupire suite à la réplique de Cesare. « Est-ce que ce serait pas plus simple pourtant de lâcher prise des fois ? » Moins douloureux en tout cas, moins frustrant aussi. C’était beau de s’accrocher à ce qui faisait d’elle une personne bien, mais ça bloquait ses pas. Ça la laissait avec sa rage et sans doute que ça la poussait à faire exploser des bâtiments, pour alléger un peu la colère qui coulait dans ses veines. « Tu m’as poussée à accepter l’amour, alors que ça faisait des années que je me battais contre ça. » Trop déçue de cette histoire avec la fameuse Bonnie, elle avait eu un talent hors du commun pour repousser ce genre de sentiment. « Et peut-être que j’ai pas toujours l’air comme ça, mais dès que tu dis un truc et que j’fais genre je m’en fiche, j’écoute quand même et c’est peut-être pour ça que la ville est encore debout aujourd’hui. » Il était celui qui pouvait freiner sa folie, celui qui lui avait souvent répété que c’était pas en faisant exploser la ville que ça changerait les choses, alors sans doute que c’était grâce à lui qu’elle avait arrêté les bombes. Encore cette fois, il avait sans doute raison, son père à elle peut-être qu’il aurait jamais voulu qu’elle se pointe chez l’homme qui l’avait tué, que ce soit pour lui casser la tronche ou pour le tuer dans le fond. « Mais mon père, il est plus là aujourd’hui, alors que le tien il a tué Anthea et il est toujours entre nous deux. Mon père il voulait que je sois heureuse et sans Anthea, sans toi, c’est pas évident. » Y avait bien Clara qui la rendait heureuse, mais là elle venait de perdre sa meilleure amie et elle savait qu’elle perdrait encore Cesare dès que le jour se lèverait, alors la notion de bonheur, elle restait constamment comprise dans sa vie et toujours à cause du même type.
Cesare DeMaggio
ADMIN - master of evolution
MESSAGES : 45269
SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Jeu 10 Mar 2016 - 14:34
cause here, everybody here's got somebody to lean on
ALL THAT I KNOW, THERE'S NOTHING HERE TO RUN FROM.
-------------------------------------------
and you can tell the world that you're tired. every time that i see your face i notice all the suffering. just turn to my embracei won't let you come to nothing. stand there and look into my eyes, and tell me that all we had were lies. show me that you don't care and i'll stay here if you prefer w/isolde saddler & cesare demaggio.
■■■
Céder à l’appel d’une hargne sans pareille, ou lutter- Cesare avait déjà fait son choix, encore et encore dans sa vie, mû par des ordres et des préceptes qui le dépassaient lui-même. Il avait si souvent vu la mort comme cette chose si facilement délivrée, cet instant duquel il se relevait toujours, le survivant qu’il avait apporté le baiser de la Faucheuse à un de ses ennemis. Un de ses ennemis- ou juste des gens normaux, qui ne l’avaient jamais connu, ne lui avaient jamais rien fait, et ne lui avaient jamais rien demandé. Certes, lâcher prise et n’pas y penser, ça semblait facile- pourtant, y’avait irrémédiablement un moment où on atteignait la surface ; et là, ça faisait un mal de chien. Comme un torrent de douleur qui se déversait à travers toute l’âme pour mieux la déchirer : ces peines-là, Cesare les avait senties être allégées par la présence d’Isolde dans sa vie- elle avait soigné ses blessures, celles qu’il n’pouvait pas atteindre parce qu’elles étaient fichées si profondément dans les fibres de son être. Il aurait voulu pouvoir ne connaître que ça, la quiétude d’être humain après tant de temps à être inhumain : mais les fantômes et les démons qui débordaient sur les frontières de son esprit désormais, n’avaient plus rien de rassurant ou d’apaisant. Y’avait que la Saddler, pour lui faire ressentir ça- et dès qu’ils s’éloignaient un peu trop l’un de l’autre, dès que la réalité reprenait ses droits juste entre eux, Cesare revoyait les spectres de sa culpabilité voiler ses paupières. Il n’était pas le meilleur témoin, alors, pour pousser qui que ce soit à prendre une bonne décision : peu importait ce que la transmutante disait, il n’était pas celui à même de murmurer de bonnes intentions à l’oreille de quelqu’un. Ce serait hypocrite, ce serait mentir au reste du monde et se mentir à lui-même : sur les vingt-six années de sa vie, Cesare avait passé trop de temps à être une mauvaise personne pour prétendre être vertueux, parce qu’il avait trouvé la lumière en tombant amoureux. Et s’il n’avait jamais développé le moindre sentiment pour elle, qu’est-c’qu’il se serait passé ? Est-c’qu’il aurait pu s’identifier à eux – les dégénérés – d’une quelconque façon, au point de sentir un pincement glacé lui paralyser le cœur au moment de faire tout exploser ? Trop souvent, Cesare se posait cette question, et il trouvait une réponse aussi douloureuse, culpabilisante qu’évidente- oui, il n’aurait pas été le même s’il n’avait pas été amoureux d’Isolde. Parce qu’il n’aurait tout simplement jamais pu trouver ce chemin par lui-même.
Et pourtant, c’était peut-être l’épreuve la plus difficile à affronter- le fait de faire face à ses démons, l’âme exposée à des attaques venues de nulle part. Y’avait tout pour détester le fait d’être humain, de ressentir, d’être mieux alors même que l’monde entier grouillait d’enflures. Le DeMaggio, lui, il était encore à mi-chemin entre les deux, à la fois conscient de n’pas pouvoir réclamer sa vengeance, et pourtant incapable d’y résister. Et une part, finirait par dévorer l’autre : n’était-ce pas ce dont avait témoigné l’incident avec Moira Kovalainen ? Il n’avait pas suffi de grand-chose, un mot de travers, un regard dans la mauvaise direction- juste la tronche du type qui avait assassiné Aria. Alors au moins, Cesare pouvait témoigner d’ça- de ce que ça faisait, de sortir du cercle vicieux de la haine et d’la vengeance, et de s’prendre le réel en plein dans la tronche. « Peut-être… » qu’il admit malgré tout, pinçant les lèvres avant de reprendre : « Mais-… pense à Clara, et pense à moi- si tu dis que j’t’ai fait ressentir de l’amour-… alors tu sais que c’sentiment te ramènera toujours à la réalité. Et-… et au moins j’peux dire ça… passer du lâcher prise à la réalité, c’est probablement pas l’idéal. » et c’était un euphémisme. Qu’Isolde pense à ce qu’elle voulait pour leur fille, ce qu’elle voulait lui inculquer, ce qu’elle voyait comme valeurs morales- celles-là même qui l’avaient poussée à ne pas accepter ce que Cesare avait fait à une innocente sous prétexte d’atteindre quelqu’un d’autre. Si Isolde devait se perdre dans le tumulte de la vengeance, elle n’en reviendrait pas indemne, jamais la même, brisée comme il pouvait se sentir l’être. Et pourtant, Cesare se savait être la dernière personne à pouvoir insuffler en la Saddler l’envie de lutter- parce que lui, bordel, il ne luttait pas assez. « Ton père voulait qu’tu sois heureuse... mais pas parce que t’as rencontré un mec, ou pas pour une poignée d’années avant de le venger-… » il n’y avait que les gens comme Rafael DeMaggio pour attendre de leurs enfants qu’ils sacrifient tout au nom d’un but qui n’était pas le leur : « Il voulait qu’tu restes qui t’étais… qu’tu sois heureuse parce que tu sais qui tu es. » c’était du moins, comme ça qu’il voulait penser à rendre Clara heureuse- même s’il devait le payer au prix de sa vie ; il voulait que jamais elle ne connaisse la sombre histoire des DeMaggio, et sache son être, son elle- son héritage, entaché par des ténèbres qui ne devaient pas déborder sur sa vie. Il voulait que Clara soit Clara, qu’elle ait une chance à la vraie vie qu’il n’avait jamais eue pendant vingt-six ans-… et ça, ni l’un ni l’autre ne seraient capables de le lui donner, s’ils cédaient totalement à leurs démons.
Isolde Saddler
ADMIN - master of evolution
MESSAGES : 46349
SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Jeu 10 Mar 2016 - 15:39
if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me
— cesare demaggio & isolde saddler —
I watched you sleepin' quietly in my bed, You don't know this now but There's somethings that need to be said And it's all that I can hear, It's more than I can bear. What if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me? What if I went and lost myself, Would you know where to find me? If I forgot who I am, Would you please remind me? Oh, cause without you things go hazy. — hazy.
Ça semblait plus simple parfois de juste abandonner, de se foutre de bien agir ou pas et de céder aux pulsions les plus dangereuses. C’était ce qu’elle avait ressenti, chez Cesare, alors qu’elle s’en prenait à son père, ça avait été libérateur de pouvoir laisser son poing s’abattre sur sa tronche, après tout ce qu’il avait pu lui faire. Il venait de tuer Anthea et chacun des coups qu’elle avait laissé s’abattre sur lui avaient été un moyen d’évacuer cette rage qui sommeillait en elle. Elle s’était senti mieux, à le frapper, le blesser comme il l’avait blessée elle. Mais elle n’était pas allée jusqu’au bout. Qu’importait tout le mal qu’il avait fait, toutes les vies qu’il avait arrachées beaucoup trop tôt et de façon complètement injustes, y avait cette chose en elle qui l’empêchait et qui l’empêcherait probablement toujours, d’aller jusqu’au bout. Un type comme Rafael DeMaggio, il ne méritait pourtant pas mieux. Mais s’il fallait qu’il meure un jour, ce ne serait pas de sa main à elle. Parce qu’il fallait qu’elle vaille mieux que ça. Alors quoi ? Fallait juste qu’elle attende que Cesare le tue pour que toute cette histoire puisse enfin s’arrêter ? Ce n’était pas juste non plus, d’attendre une telle chose de sa part, de considérer que lui il en était capable, parce qu’il avait ça dans les veines, alors même qu’elle n’avait de cesse d’essayer de lui montrer qu’il n’était pas un tueur. Elle ne pouvait pas attendre ça de lui, même si c’était déjà le cas, sans doute, mais c’était comme lui demander d’accomplir un sale boulot, uniquement parce qu’elle, elle n’en était pas capable et ça n’avait rien de juste non plus.
Le monde entier, il semblait qu’il n’était pas fait pour les gens qui essayaient de bien faire les choses de toute façon. C’était ce à quoi son père avait consacré sa vie, c’était ce qu’avait été Anthea. Ils étaient des gens biens tous les deux, les meilleurs sans doute, mais ça ne les avait pas sauvés, bien au contraire. La bonté de son père l’avait poussé à se sacrifier pour qu’elle puisse vivre, celle d’Anthea l’avait poussée à la suivre aveuglément en ignorant les risques qu’elle lui faisait prendre, la conduisant tout droit dans les griffes de DeMaggio. Alors ouais, y avait Cesare, y avait Clara et tout l’amour qui allait avec, mais y avait aussi les craintes, l’idée que Rafael, il puisse un jour lui arracher ça aussi et si ça devait arriver, elle regrettait amèrement de ne pas avoir été capable de lâcher assez prise pour pouvoir le tuer. « Dans quel monde on vit pour en arriver à s’poser des questions pareilles … » Peut-être que ça avait été différent pour lui, parce qu’il n’avait pas eu la même éducation qu’elle, mais elle, y a encore une dizaine d’année, elle était loin de s’imaginer que sa vie pourrait tourner comme ça. Mais la réalité, puisqu’il en parlait, c’était ça, un monde où on se demander si tuer pour se venger n’était pas la meilleure chose à faire pour rendre un semblant de justice. C’était ça la réalité, des morts encore et encore, à ne plus pouvoir les compter et peut-être que le plus important c’était de rester du côté de ceux qui n’étaient pas réduits à ça, tuer à tour de bras pour des principes débiles ou pour une vengeance qui pouvait avoir l’air parfaitement justifiée. Ce cercle vicieux dans lequel baignait trop de monde aujourd’hui. Elle ne savait plus franchement si ça la rendait heureuse de savoir qu’elle valait mieux que ceux-là, qu’elle restait du bon côté de la balance. « Pour l’instant, ça me rend juste triste. » C’était peut-être pas le bon moment de toute façon. Tout la rendait triste, frustrée, agacée, parce qu’elle venait de perdre Anthea. Elle attrapa le saladier dans lequel baignait sa main depuis plusieurs minutes maintenant, pour venir se décaler et se mettre juste à côté de lui, son saladier sur les genoux. Elle posa sa tête contre son épaule avant de glisser ses doigts entre les siens pour lui prendre la main. « Mais je suis heureuse parce que j’ai rencontré un mec. Est-ce que c’est mal ? » Heureuse, c’était peut-être pas le terme qui représentait le plus ce qu’elle ressentait en ce moment sans doute, entre Anthea et cette histoire avec Moira, le bonheur était une notion un peu complexe à atteindre. Mais elle se sentait mieux, mieux que si elle avait été avec n’importe qui d’autre, mieux que si ça avait été quelqu’un d’autre qui lui avait confié son crime. Mieux, parce que c’était Cesare.
Cesare DeMaggio
ADMIN - master of evolution
MESSAGES : 45269
SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Jeu 10 Mar 2016 - 21:31
cause here, everybody here's got somebody to lean on
ALL THAT I KNOW, THERE'S NOTHING HERE TO RUN FROM.
-------------------------------------------
and you can tell the world that you're tired. every time that i see your face i notice all the suffering. just turn to my embracei won't let you come to nothing. stand there and look into my eyes, and tell me that all we had were lies. show me that you don't care and i'll stay here if you prefer w/isolde saddler & cesare demaggio.
■■■
Le monde n’était pas beau, le monde n’serait jamais idéal- le monde couvait des monstres. Tant de choses que Cesare avait toujours su, que ce soit parce qu’elles avaient été inculquées par son propre père en de longues tirades de réalisme, ou par la force de ses coups, et la hargne qui s’était peu à peu tassée en lui à chaque jour qui passait. Lui-même n’pouvait pas décrire, les sentiments complexes, ambigus et bien souvent contradictoires qui le prenaient, dès qu’il dévisageait son père- le premier, c’était de la haine, une hargne coulant à travers lui comme le sang rouge à ses veines- le sang des DeMaggio. A cela, s’ajoutaient de nombreux souvenirs, d’un Cesare qu’il avait été, et qui avait été un jour si fermement attaché aux volontés et aux impressions de son patriarche- est-ce que c’était du passé définitif, quelque chose d’irrémédiable et d’inatteignable désormais ? Certes, le fils n’croyait pas en son père au point de vouloir lui chercher une salvation quelconque, ou même s’imaginer un temps où ils se retrouveraient sur une même longueur d’ondes. Même concernant Kingsley Moren, leurs opinions divergeaient- même pour Aria, ils n’étaient même pas capables de s’entendre. Et Cesare n’se voyait pas ressentir quoique ce soit d’autre que de la haine pour l’homme qui avait tant maltraité sa sœur- pour l’autorité qui avait tant nui à Aria, jusqu’au dernier moment de son existence. L’homme qui semblait s’en ficher totalement, l’homme qui n’éprouvait pas la moindre peine à l’idée de s’être fait arracher sa fille d’une manière si disgracieuse. Déjà à Cesare, ça n’lui semblait pas naturel, alors même qu’il n’avait passé que quelques petites minutes infimes avec sa fille- il n’avait pas eu besoin de voir Clara, de sentir ses petites mains enserrer ses grands doigts à lui, pour savoir qu’il vouerait son monde, sa conscience et sa vie à elle. Alors oui, pourquoi donc devrait-il chercher un quelconque bon côté chez quelqu’un qui semblait définitivement dénué de la moindre conscience humaine ? Y’avait jamais eu de bon souvenir avec son père- du moins, plus maintenant- jamais eu le moindre moment qu’il pouvait confondre avec de l’affection, de la dévotion, ou un réel sens de l’empathie- ni avec lui, ni avec sa mère. Ni avec Aria. Ni avec Rayen sa nièce chérie. Certainement pas avec Bonnie. Alors dans le fond, Cesare n’savait pas ce qu’il ferait, le moment venu- Kingsley Moren mort, et lui seul face à son dernier ennemi : son père, sa famille, leur héritage, ce qui bloquait sa route vers sa vie depuis le jour de sa naissance. Qu’est-c’qu’il ferait ? Il n’savait pas, ses pensées s’enfuyaient à chaque fois qu’il y pensait ; ce n’serait pas se venger que de tuer ses parents, ce n’serait pas renouer avec la rédemption- ce n’serait pas faire une bonne action. Tuer, c’n’était pas une bonne action- et à défaut de pouvoir combattre ces instincts si primaires lovés en lui, Cesare avait au moins conscience de ça désormais- ouais, y’avait encore beaucoup de boulot à accomplir pour Isolde et lui, mais ils en avaient déjà fait du chemin, aussi surprenant que cela puisse paraître.
Et peut-être même que ce serait la pire ironie qui soit, l’fait que Cesare se découvre une conscience au moment où il aurait pu tuer son père, et enfin débarrasser le monde de ce parasite meurtrier- ce serait injuste en effet, pour toutes ses victimes, pour le père d’Isolde, pour Anthea. Pour Aria. Pour lui-même. Et pour Isolde. Alors quoi, hein ? Le DeMaggio ne put que soupirer, à mi-chemin entre le désarroi et l’abattement, tandis qu’il ne trouvait pas les mots adéquats pour expliquer un fait qu’il comprenait, sans pour autant pouvoir clairement l’expliquer. Définitivement, c’était elle la vertueuse d’eux deux, certainement pas lui- alors il pouvait essayer de la consoler, il pouvait essayer de lui dire ces mots si évidents, mais il n’avait certainement aucune leçon à lui donner. Lui, il avait pourtant tué pour tuer, et il pouvait au moins dire ça : on n’pouvait pas s’en relever. Pourtant, il était déjà loin le Cesare sans aucune goutte de sang sur les mains- le Cesare possiblement vertueux qui n’avait pris la vie de personne pour une raison ou une autre- si loin, loin comme des souvenirs doucereux. Loin comme la première moitié de sa vie. « Je sais… » c’est tout ce dont il put témoigner, en guise de réponse aux paroles de la blonde- c’était triste de faire partie de ceux qui se posaient des limites. C’était triste de faire partie de ceux qui s’accrochaient à une humanité quelconque, là où les monstres grouillaient de partout. C’était triste, d’être vertueux simplement pour mieux perdre des gens. Cesare l’avait appris ; il avait suffi de quelques mois à peine à chercher une meilleure solution pour que toute sa vie s’effondre- comme s’il était totalement inapte à faire les choses autrement ou mieux, et qu’il était juste voué à avoir du contrôle lorsqu’il tuait. « Ça ira mieux. » c’est ce qu’il lui confia, l’air grave pourtant- parce qu’il n’pouvait pas en témoigner de ça- lui, il était celui qui avait tué une innocente à cause de sa hargne, il n’était pas celui qui avait fait son deuil et avait survécu à l’absence de l’être aimé. Il était celui qui espérait encore y arriver, celui qui avait encore des kilomètres et des kilomètres de désolation à traverser avant de voir la lumière au bout du tunnel. Et Isolde aussi, maintenant. Alors ça irait- ils iraient mieux, un jour. Un jour- ça semblait être le thème récurrent de toute leur vie. Fallait donc bien qu’ils se contentent de ce qu’ils avaient- et lorsqu’Isolde vont se blottir contre lui, ses doigts glissant entre les siens, il ne bougea pas, ne fit rien, ne dit rien- il mit d’ailleurs de longues secondes avant de refermer ses doigts à lui avec les siens à elle, un vague sourire pour répondre aux paroles de la Saddler. « J’sais pas- j’suppose que ça dépend, si c’est un bon mec ou pas. » toujours avec un mince sourire- il n’attendait pas particulièrement de réponse, trop conscient que celle-ci était compliquée à trouver et totalement obscure : même pour lui. Cesare était le milieu, celui qui menaçait de s’effondrer plus profondément dans les abysses, ou de s’élever au-delà de tout ce qu’il avait été déjà dans sa vie. Alors il n’était ni un bon mec, ni un mec qui aspirait aux ténèbres- il était le témoin des deux, et ça n’faisait que rarement bon ménage.
Isolde Saddler
ADMIN - master of evolution
MESSAGES : 46349
SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Ven 11 Mar 2016 - 11:47
if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me
— cesare demaggio & isolde saddler —
I watched you sleepin' quietly in my bed, You don't know this now but There's somethings that need to be said And it's all that I can hear, It's more than I can bear. What if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me? What if I went and lost myself, Would you know where to find me? If I forgot who I am, Would you please remind me? Oh, cause without you things go hazy. — hazy.
Ça irait mieux. C’était quelques mots dont elle essayait de se convaincre depuis des heures maintenant. C’était ce qu’elle avait plus ou moins dit à Cesare concernant Aria, un jour ça ferait moins mal de parler d’elle. Un jour, ça irait mieux. Y avait sûrement que le temps pour guérir les plaies les plus profondes. Ça avait marché avec son père, ça avait pris du temps, mais elle avait fini par accepter le fait qu’elle ne le reverrait plus jamais, qu’il ne serait plus jamais à ses côtés. Il faudrait aussi du temps pour Anthea et ça semblait compliqué, mais il fallait s’accrocher à l’idée que ça irait mieux, un jour. Quand bien même Rafael avait rouvert des vieilles blessures ce soir et que sa rencontre avec la fameuse Bonnie n’aidait pas non plus. Ça faisait beaucoup d’un coup. Et elle avait cette impression que le monde entier s’écroulait sous ses pieds et qu’y avait rien qu’elle puisse faire pour arrêter ça. Même pas les atteindre eux, ceux qui avaient détruit sa vie. Bonnie et Rafael, ils étaient encore en vie et ils continueraient à tuer, encore et encore, parce que c’était ce qu’ils faisaient, et jamais elle ne pourrait les arrêter, parce qu’elle, elle était du côté de ceux qui ne tuent pas juste pour tuer. Elle ne la connaitrait jamais, l’impression d’avoir obtenu un semblant de justice pour Anthea et pour son père. Tout ce qu’elle aurait elle, ce serait la sensation qu’avec le temps, ça irait mieux et sans doute que ça marcherait, qu’un jour, ça irait vraiment mieux, jusqu’à ce que Rafael décide de lui pourrir encore un peu plus l’existence.
Au moins, avec les doigts de Cesare entre les siens et sa tête contre son épaule, elle l’avait la sensation que ça allait mieux. Qu’importait les fautes de Cesare, les révélations qui avaient été pour le moins perturbantes quelques minutes plus tôt, ça n’ôtait rien au fait, qu’il n’y avait que la présence de Cesare dans ce monde, qui pouvait effacer ses chagrins, ses doutes et ses peurs aussi rapidement et aussi efficacement. C’était l’une des nombreuses raisons pour lesquelles elle ne pouvait pas renoncer à lui. Elle avait besoin de lui et il avait besoin d’elle pour ne pas flancher à nouveau. Il ne pouvait pas promettre que ça n’arriverait pas à nouveau, alors il fallait bien qu’y ait quelqu’un à ses côtés pour essayer de faire en sorte que ce genre d’événement ne se reproduise jamais. Elle voulait être cette personne, elle voulait rester à ses côtés et ne jamais le laisser tomber. Peut-être qu’il n’était pas un si bon mec que ça. Parce qu’il avait commis des fautes et qu’il se savait encore sur le fils du rasoir, mais il était certainement meilleur que tout ce qu’il pouvait imaginer. Puis le monde n’était pas fait que de gentils et de méchants de toute façon. « Il l’est. Peut-être qu’il est pas parfait, mais personne ne l’est de toute façon. » Le prince charmant digne des dessins animés et des plus belles histoires d’enfants, ça n’existait pas et c’était probablement un truc dont elle était certaine depuis longtemps, elle n’avait pas été le genre de gamine à croire aux princesses, aux fées et au grand amour de toute façon. « Mais y a personne au monde qui prend soin de moi comme il le fait. » Y avait que Cesare pour s’occuper d’elle comme ça, lui filer un coup de main dans une base militaire alors que ça ne faisait pas partie de ses plans et qu’elle se montrait aussi aimable qu’une porte de prison avec lui, ou ravaler sa rage pour la conduire aux urgences ou même accourir vers au premier appel et venir sécher ses sanglots quand elle était au fond du trou. Y avait que lui qui faisait ça, alors, il était au moins bon avec elle et c’était tout ce qui comptait. De toute façon, elle l’avait dit la nuit dernière, elle le pensait encore ; le reste du monde, elle l’emmerdait.
Contenu sponsorisé
Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark