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 (stv|isolde), a bright light in a sea of dark

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Cesare DeMaggio
Cesare DeMaggio

ADMIN - master of evolution
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SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
MessageSujet: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Icon_minitimeDim 21 Fév 2016 - 4:55


cause here, everybody here's got somebody to lean on
ALL THAT I KNOW, THERE'S NOTHING HERE TO RUN FROM.
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and you can tell the world that you're tired. every time that i see your face i notice all the suffering. just turn to my embrace i won't let you come to nothing. stand there and look into my eyes, and tell me that all we had were lies. show me that you don't care and i'll stay here if you prefer w/isolde saddler & cesare demaggio.
■■■


L’amour n’faisait pas tout. L’affection n’effaçait les plaies, n’remontait pas l’temps – n’réparait les erreurs. Combien d’leçons cruelles la vie allait-elle continuer à leur imposer ? La nausée au bord des lèvres, la bile acide tout le long de sa gorge, il avait perdu le compte – et dans la course effrénée de toutes ses passions incendiées, son cœur s’était fracassé en des morceaux qui n’semblaient plus pouvoir s’correspondre. Plus maintenant, pas alors qu’il n’y avait qu’une chaleur étouffante, suffocante, pour répondre à son besoin d’air. Chaque bouffée d’air qu’il avalait, était comme une flamme de plus, dévastant son intérieur un peu plus à chaque seconde qui s’envolait, incontrôlable. Le temps – le temps, ils avaient déjà appris qu’ils n’pouvaient rien faire contre ça. Peu importaient leurs sentiments, peu importait qu’y’ait un ange quelque part qui les ait liés l’un à l’autre, âmes sœurs à travers le désert. A peine dressé sur ses jambes, Cesare sembla vaciller, le dégoût léchant chaque parcelle de son épiderme à la vitesse de l’éclair – il s’était pourtant lavé les mains, frottant nerveusement pour une bonne dizaine de minutes, mais le sang, le sang semblait accroché à son épiderme. Accroché à ses prunelles ; au fond, lui seul pouvait encore voir les stigmates, les traces d’hémoglobine. Les restes du sang d’Anthea, fixé sur ses doigts en une empreinte plus indélébile que la moindre douceur à laquelle il aurait voulu se raccrocher. C’était la ferveur d’un désespoir démesuré, qui l’avait amené jusqu’ici, aux pieds de l’immeuble d’Isolde – et c’était l’ardeur, l’ardeur étouffante d’une peur grondant dans ses tripes, qui l’faisait rester au pied du bâtiment sans oser y entrer. Pas maintenant. Pas alors que la chair de poule s’ajoutait à l’irréel, arrachant un frisson tout le long de son échine – le DeMaggio s’abattit dos contre le mur juste à côté de la porte ; il allait falloir qu’il reprenne ses esprits. Qu’il reprenne le contrôle. Et tandis que son palpitant s’écorchait contre sa cage thoracique, le chasseur se força à avaler une bouffée d’air. Inspirer. Expirer. Contrôler les tremblements qui agitaient ses doigts, les images qui voilaient ses prunelles. C’était comme un cercle vicieux – une répétition d’événements dégueulasses. La force d’une gravitation à laquelle il n’pourrait pas résister – lui, eux deux, leur couple imprudent, leurs êtres tout entier, la dévotion qu’ils croyaient si nettement se vouer.

Et dans un énième souffle, l’arrière de son crâne se posa contre l’asphalte brûlant du mur, ses dents se serrant pour le forcer à ravaler. Ravaler ses ressentiments ; ce mélange amer, infiniment amer de hargne et de misère qui pesait si brusquement sur ses épaules. Et s’ils étaient perdus, désormais ? Jetés dans les abysses d’un passé qu’il n’pourrait plus retrouver ; plus jamais, peu importait la romance, peu importaient leurs cœurs. La réalité, avait peut-être bien gagné. Et ses convictions s’échouèrent dans le néant, la nuit embrassant ses sens, happant ses espoirs. Il n’savait pas pourquoi il venait, pourquoi il était venu. Y’avait une lâcheté en lui qui lui soufflait de fuir, de n’pas passer cette porte pour aller jusqu’à l’appartement d’Isolde. Y’avait cette vénération en lui, ce penchant pour le masochisme et le malheur – un quelconque devoir, qui lui imposait de faire c’qu’il avait à faire. Il en avait besoin, infiniment besoin – plus besoin que d’n’importe quel baiser doucereux ; il poursuivait, poursuivait comme un cas perdu, une salvation qui lui échappait sans cesse. Ce furent ces convictions, aussi volatiles que l’oxygène à ses poumons, qui le menèrent jusqu’à la porte close de l’appartement silencieux d’Isolde – était-elle seulement là ? Ses instincts lui disaient que oui, comme s’il s’mettait à s’imaginer être doté d’un sixième sens, juste parce qu’il était incurablement amoureux. Il lui fallut pourtant une longue minute, perché dans le néant et l’inexistence, avant de choisir de frapper à la porte – une bouteille lancée à la mer, mais dans la froideur du silence, l’impression que l’idylle se mourait sans qu’il n’puisse y faire quoique ce soit. Combien d’secondes s’écoulèrent ? La porte était toujours close, lorsqu’il sentit que c’était trop. « Isolde… » Isolde quoi ? S’il avait une once de respect pour elle, sûrement qu’il n’serait pas venu. Elle n’méritait pas ça, elle n’méritait rien de ce qui lui arrivait – à cause de lui, à cause d’sa famille à lui. Incontrôlable, la culpabilité lui coupa le souffle, comme si elle cherchait à le tuer, sans s’faire voir sans s’faire entendre ; elle baigna ses yeux sombres d’une acidité qui le força à fermer les yeux, serrer les lèvres. Choisir ses mots. « S’te plait… je-… j’peux partir, si tu veux. » et c’était sûrement c’qu’elle voulait, oblitérer de sa vie toute trace de lui, des DeMaggio ; l’empreinte de malheur qu’il avait apposée sur sa vie. Rien d’autre, au fond, parce que l’amour n’pouvait pas tout effacer, peu importaient les efforts. « J’ai-… j’ai besoin d’savoir que tu vas bien. » une succession de mauvais choix ; mauvais choix d’mots, une sérénade bien pauvre. Sa main s’était attardée sur le bois de la porte, en une caresse destinée à elle, si loin, si inatteignable, si inaccessible – elle retomba lourdement le long de son corps, happée par les ténèbres, le silence assourdissant. « S’il te plait. » qu’il lâcha, un murmure que lui seul avait entendu, sûrement ; une supplication qu’il n’avait aucun mal à avouer, pourtant – s’il fallait qu’il passe sa vie à supplier devant cette porte, il le ferait. Ca n’pouvait pas balayer les maux qui entachaient l’instant – ça n’pourrait jamais défaire son âme du sang des morts, mais s’il devait se vouer à un culte pour le restant de ses jours miséreux, que ce soit le sien à elle, le seul qui comptait.
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Isolde Saddler
Isolde Saddler

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SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
MessageSujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Icon_minitimeDim 21 Fév 2016 - 12:05

if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me
— cesare demaggio & isolde saddler —
I watched you sleepin' quietly in my bed, You don't know this now but There's somethings that need to be said And it's all that I can hear, It's more than I can bear. What if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me? What if I went and lost myself, Would you know where to find me? If I forgot who I am, Would you please remind me? Oh, cause without you things go hazy. — hazy.

Démolir tout ce qui pouvait lui passer sous la main, ce n’était plus suffisant, son appartement avait déjà fait les frais d’une colère incontrôlable, mais maintenant ce n’était même plus la rage qui guidait chacun de ses mouvements, juste la douleur écrasante, celle qui lui donnait cette impression que son cœur avait volé en éclats et qu’elle serait à jamais incapable de se relever. Fallait croire que son bébé avait choisi la nuit idéal pour finalement trouver le sommeil facilement, rendre l’appartement calme, trop calme. Tout ce qu’elle entendait, c’était l’eau de la douche qui perlait autour d’elle depuis trop longtemps, incapable de dire depuis combien de temps elle était assise sur le carrelage de cette dernière recroquevillée sur elle-même à sangloter. Des minutes, des heures peut-être et son corps qui commençait à frissonner sous l’eau devenue froide, ce n’était même pas suffisant pour la forcer à se lever et sortir de là. Elle n’en avait plus la force. Perdre Anthea une fois, ça avait été l’horreur, la perdre une seconde fois, c’était de la torture. C’était la dévotion qu’elle avait pour elle qui l’avait tuée, comme ça avait tué son père et c’était toujours le même type qui était là pour lui arracher tout ceux à qui elle tenait. Toujours ce même nom qu’elle maudissait plus que jamais et qu’elle aurait volontiers effacé du certificat de naissance de sa fille, si elle avait été capable de faire autre chose que de pleurer lamentablement sur son sort. S’il n’y avait pas eu Cesare, sans doute qu’elle aurait fait brûlé cette fichue baraque et tous les abrutis qui pouvaient y vivre, elle aurait regardé les flammes s’emparer de maison, emportant avec elles tout ce qu’elle détestait le plus au monde. Mais y avait Cesare, l’amant qu’elle n’aurait jamais, cette histoire qu’elle sentait plus vaine que jamais, qu’importait les volontés de Cupidon, les leurs et les promesses qui avaient été faites. Ils ne seraient jamais ensemble, la chance, elle ne serait jamais de leur côté, alors sans doute que ce serait mieux qu’ils arrêtent d’y croire bêtement.

Ça lui avait pris tout le courage du monde de se relever pour sortir de la douche, d’enfiler les premiers trucs qui lui étaient tombés sous la main avant de se glisser dans son lit, peut-être que si elle réussissait à fermer l’œil, ça irait mieux. Elle était tellement fatiguée que ça ne pourrait pas lui faire de mal de toute façon. Mais, quelques secondes après s’être enroulée sous sa couette, elle avait recommencé à sangloter. Écrasée par toute la peine qu’elle ressentait et qui n’était probablement pas prête de disparaitre. Elle était loin son idylle avec Cesare, cette nuit où seule la passion et l’extase les avait guidés, dans l’insouciance la plus complète, loin du monde et des problèmes, loin de tout ce qui s’était décidé à s’acharner sur eux, jusqu’à la fin de leur vie. Y avait pas de promesse assez forte pour les réunir un jour, qu’il abandonne, qu’il laisse tomber, qu’il ne revienne jamais vers elle, sans quoi, il se ferait tuer lui aussi et probablement par son père, puisque c’était le sort de trop nombreuses personnes maintenant, tous ceux qui étaient déjà mort à cause de leur affection pour elle, à cause d’elle. Elle avait tiré sur la chaine du collier qu’elle avait autour du cou, ce demi-cœur qui représentait une promesse débile, l’arrachant, se fichant d’en briser la chaine au passage, elle le déposa sur la table de chevet, qu’il reste là aux côtés de la bague qu’elle avait arraché du doigt coupé d’Anthea. Elle avait représenté leur amitié, alors si ce collier devait représenter l’amour qu’elle avait pour Cesare, autant les foutre tous les deux au fond d’un tiroir, parce que c’était deux histoires qui ne servaient plus à rien maintenant, mortes ou vouées à l’échec, c’était probablement du pareil au même. Des coups contre la porte l’avaient faite sursauter. Qu’est-ce qu’on lui voulait ? Énervée, elle avait rapidement séché ses larmes pour sortir de son lit quittant sa chambre, une arme à la main, ce n’était pas le moment de l’emmerder sans doute. La voix derrière la porte la paralysa. Cesare évidemment. Fallait croire que son père n’avait pas tardé à lui raconter ses exploits. Elle laissa tomber l’arme contre le sol – l’appartement n’était plus à ça près vu tout ce qu’elle avait pu balancer un peu partout – avant de s’avancer vers la porte, l’ouvrir et tirer Cesare à l’intérieur, sans la moindre tendresse. Fallait pas qu’il s’attende à être accueilli par des baisers et des caresses amoureuses, certainement pas aujourd’hui. Elle le plaqua contre le mur, ses doigts autour de sa gorge. « Nan, je vais pas bien Cesare. » Au moins, ça répondait à ses interrogations, quand bien même elles étaient stupides. On lui avait envoyé un morceau de sa meilleure amie, qui était morte à présent, alors qu’elle l’avait éloignée de Radcliff pour la protéger, un échec de plus dans sa vie. « Dis-moi que tu savais pas … » Il lui avait demandé de lui faire confiance, elle l’avait fait, alors sans doute qu’il avait plutôt intérêt à n’avoir été au courant de rien. Il l’avait tuée une première fois, elle avait pardonné, mais pas cette fois, elle ne pourrait pas.
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Cesare DeMaggio
Cesare DeMaggio

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MessageSujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Icon_minitimeDim 21 Fév 2016 - 13:42


cause here, everybody here's got somebody to lean on
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Il n’savait pas pourquoi il faisait ça, pourquoi son cœur blessé lui avait intimé de chercher un quelconque réconfort jusqu’ici – y’avait une part de sa raison qui lui dictait en un murmure, que c’n’était pas ici qu’il aurait dû aller pour ça. A la limite, plutôt trouver un endroit où se saouler jusqu’à ne plus rien ressentir, une illusion qui éloignait tendresse et douleurs tout à la fois ; mais accourir dans les bras d’Isolde, c’était comme poursuivre un ange du passé, une affection qui était morte ce soir, dans les ténèbres de la nuit. C’était comme cet autre jour-là, gravé dans leurs mémoires respectives, marqué à blanc dans l’histoire de leur romance brisée en mille morceaux ; Cesare avait le sentiment de revoir les flammes, de pouvoir sentir à nouveau l’odeur des chairs carbonisées. Encore, et encore, trop souvent il avait revécu les instants qui avaient composé ses retrouvailles avec Isolde, après le carnage – la haine qui avait remplacé l’amour si naturel ; et lui, muet, incapable de s’trouver la moindre défense. Combien de gens allaient donc devoir mourir à cause de tout ça ? Une enclume s’était enfoncée brutalement dans les entrailles du DeMaggio, aussitôt avait-il reconnu le corps sans vie qu’il avait été censé faire disparaître dans les bois en bordure de Radcliff – la réalité, rappelée à eux les amants coupables, quelques jours à peine après leur passion délinquante. Y’avait vraiment quelqu’un, quelque part, une autorité supérieure, une main du Destin ou juste Rafael DeMaggio, qui s’acharnait sur eux jusqu’à l’épuisement. Combien d’temps, combien d’opportunités avaient-ils avant que tout entre eux ne soit empoisonné ? L’air que le chasseur avalait, semblait déjà être baigné d’un arôme âcre, l’acidité d’opportunités perdues – de l’idylle qui agonisait, peu importaient ses efforts, peu importaient les sacrifices. Et ni la dévotion qu’il vouait à Isolde, ni l’extase qui les prenait si facilement lorsqu’ils étaient ensemble, n’suffisait à inverser la tendance – plus rien, n’chassait l’obscurité qui faisait mourir leurs âmes amoureuses. Ils avaient mis trop d’ardeur, dans un combat qui semblait voué à l’échec – et la danse meurtrière d’eux deux contre l’reste du monde, s’approchait des abysses. Combien d’temps avaient-ils ? – c’était pire encore que la réalité, les minutes qui défilaient maintenant ; c’était leurs êtres qui se heurtaient sans se retrouver, leurs cœurs en mille morceaux qui n’savaient plus se raccommoder.

Alors il n’aurait pas dû s’attendre à un meilleur accueil, au fond – la porte s’ouvrant à la volée, Isolde le tirant à l’intérieur, et son dos, ses flancs douloureux qui heurtèrent le mur plus vivement qu’il ne l’aurait voulu. Le choc lui tira une grimace, non seulement à cause de la surprise, d’la peine qui lui tordait les entrailles avec ferveur, mais aussi à cause des ecchymoses qui marquaient de plus en plus souvent ses chairs. Comme une réminiscence d’un autre temps, un passé qu’il aurait préféré laisser derrière lui, y’a déjà bien longtemps. Et plus encore que l’étreinte des doigts de la transmutante autour de sa gorge, ce fut l’abîme glacé qu’il lut au fond des prunelles d’Isolde qui éveilla de ces peines insupportables en lui – gorge serrée, Cesare s’était déjà senti mourir à petit feu quand qu’elle n’soit là, sans qu’elle n’ait ouvert la porte. Là, c’était différent ; comme si son intérieur fondait dans une brûlure brutale – à croire que son sang, était devenu un acide qui le tuait de l’intérieur, pulsant, pulsant à la vitesse de son palpitant qui continuait miraculeusement de fonctionner, malgré son état. Est-c’qu’il avait su ; le doute d’Isolde, trop légitime, acheva l’travail – un torrent de lave juste sous sa peau, bourdonnant à ses oreilles. Combien d’peine, l’âme humaine, le corps humain pouvait-il endurer avant d’arriver à sa fin ? « Non. » qu’il lâcha simplement, honnête, doux, un sursaut de lumière dans le noir – il suffisait pourtant de pas grand-chose, pour qu’elle ne le croit pas. Parce qu’elle n’lui faisait pas confiance, malgré c’qu’elle avait dit. Tout comme son père n’lui avait pas fait confiance, malgré les apparences ; un fait qui avait coûté la vie d’Anthea, parce que le cercle vicieux de la réalité avait décidé que la vie de l’humaine devait peser sur ses épaules à lui. Peu importaient les circonstances, peu importait la salvation, le pardon ; Anthea, c’était le murmure meurtrier qui n’avait de cesse de les séparer. « Non, j’savais pas. » et s’il avait voulu que sa voix soit plus ferme, plus définitive, elle échoua lamentablement ; c’étaient les yeux de Cesare, les plus braves, affrontant sans détour les prunelles sévères de la jeune femme. Et il aurait voulu pouvoir tout naturellement lever une main, l’enrouler autour d’un des poignets de la blonde, un contact charnel dont il avait désespérément besoin. Pire encore, il aurait voulu pouvoir, du bout des doigts, venir déposer une caresse réconfortante sur sa joue, effacer les traces de larmes comme si ça pouvait suffire. Mais il ne fit rien, parce qu’y’avait trop de sang sur ses mains. Celui d’Anthea, celui d’autres. Le sang causé par sa simple existence à lui. « J’suis désolé… » il avait gardé les lèvres entrouvertes, cherchant ses mots, cherchant une phrase logique et tangible ; mais celle-ci mourut dans le nœud toujours plus oppressant, logé dans sa trachée. Il n’avait rien fait, rien vu venir, encore une fois – et c’était elle qui en payait le prix.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Icon_minitimeDim 21 Fév 2016 - 14:55

if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me
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Anthea, ça avait été sa meilleure amie depuis aussi longtemps qu’elle était capable de s’en souvenir, depuis l’école primaire jusqu’à maintenant. Quelque chose genre vingt ans d’amitié et jamais le temps ne les avait faites flanchées. Jamais il ne l’aurait fait. Ça avait toujours été Anthea la réponse évidente à tous ses problèmes, dans ses bras qu’elle avait toujours trouvé le réconfort dont elle avait besoin, ça avait été elle qui avait toujours su trouver les mots justes, les petits gestes plein de tendresse, pour venir calmer ses peines et apaiser ses colères. Si elle avait été capable de garder les pieds sur terre après la mort de son père, c’était parce qu’il y avait eu Anthea. Alors maintenant qu’elle n’était pas là, qui c’est qui allait l’empêcher de péter un câble et de foutre le feu à cette ville qui ne méritait plus rien d'autre que d'être emportée par les flammes ? Quand elle l’avait poussée à quitter la ville, elle n’avait jamais su quand est-ce qu’elle reviendrait, quand est-ce qu’elle la reverrait, mais elle avait été là, souvent à l’autre bout du téléphone, derrière l’écran d’un ordinateur. Elle avait toujours été là, depuis qu’elle n’était qu’une gamine apprenant tout juste à compter. C’était pour ça qu’elle aimait autant Radcliff, parce qu’il y avait eu de bons moments, avec Anthea, avec son père, tous ces souvenirs qui lui brisaient le cœur à présent. Ils n’étaient plus là tous les deux et l’impression de se retrouver incroyablement seule n’avait jamais été aussi forte. Y avait Clara et ce bébé, c'était probablement l’amour de sa vie, y avait Léda qui était comme une sœur pour elle, Aldrich, qui avait bien souvent remplacé la figure paternelle dont elle avait cruellement besoin. Y avait Cesare quelque part, l'amant pour qui elle pouvait attendre des décennies s’il le fallait.  Mais qu’importait toute l’affection qu’elle avait pour eux, ça ne venait pas panser les plaies de son cœur, réduit à néant par la mort d’Anthea.

Cette fois encore, Cesare n’aurait pas dû venir et pas parce que le monde dehors leur était hostile, mais parce que c’était elle, qui aurait facilement pu représenter un danger à part entière. Elle qui ne voulait pas le voir mort et dont les doigts s’étaient pourtant resserrés autour de sa gorge et dans ses yeux sombres, elle pouvait revoir le regard de son père et la rage la rendait si folle qu’elle aurait pu serrer encore, serrer si fort, d’une poigne à laquelle il n’aurait pas résisté. Mais il n’avait rien su des plans de son père, pour venir lui pourrir un peu plus sa vie à elle. Alors fallait qu’elle lâche, parce qu’elle l’aimait, qu’il n’avait rien fait et que malgré les gènes qu’il pouvait partager avec son paternel, ce n’était pas lui. Y avait eu quelques secondes d’hésitation avant que ses doigts de relâchent leur prise. Elle recula de quelques pas, comme si y avait besoin d’une distance de sécurité entre eux, y en avait peut-être besoin dans le fond, parce qu’en se touchant, ils se feraient du mal, plus encore que si elle perdait le contrôle et qu’elle s’en prenait de nouveau à lui. « Okay … »  Elle le croyait, s’il disait qu’il n’avait rien su, alors elle voulait bien le croire, par respect pour lui, pour les promesse qu'il avait faite, parce que sa dévotion à elle, la poussait à lui faire confiance. « Et qu’est-ce que tu sais maintenant ? » Parce que, que son père ait tué Anthea, c’était déjà quelque chose, mais qu’il ait pris le temps de lui couper un doigt pour le lui envoyer, c’était de la folie. Mais il était aussi celui qui avait tué son père, ce qui n’arrangeait définitivement pas son cas. Cet homme, c’était le malheur qui n’avait de cesse de se rependre sur sa vie. Qu’il se réjouisse sans doute, d’être encore en vie pour le moment, parce que la prochaine fois qu’elle croiserait sa route elle viendrait briser chacun des os de corps que sa douleur soit comparable à ce qu’elle pouvait ressentir, à chaque fois qu’il s’acharnait à venir briser son cœur.
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Cesare DeMaggio
Cesare DeMaggio

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SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
MessageSujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Icon_minitimeDim 21 Fév 2016 - 16:17


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Le dégoût, la nausée, la haine – tant d’sentiments qu’il connaissait comme il s’connaissait lui-même. Des émotions qui faisaient partie de lui depuis aussi loin qu’il pouvait se souvenir ; Cesare avait toujours été ça, un abîme de noirceur qui attirait autour de lui ces ressentiments auxquels d’autres échappaient – chanceux, d’nager dans un amour idéal pour toute leur vie. Mais la passion, l’affection, la dévotion toute entière du DeMaggio n’suffisaient plus désormais, à effacer toutes les fautes qu’il avait commises. Toutes les fautes que sa famille avait commises. Est-c’que la mort de ses parents suffirait ? Ça ressemblait cruellement à un cercle vicieux, qui éloignait tout c’qui était doux et tendre dans la vie. Tout c’qui en valait la peine. Tout c’qui pouvait signifier quelque chose. Peut-être n’était-ce pas une si mauvaise chose, qu’il ait achevé si vite de briser le cœur d’Isolde, qu’elle n’supporte plus de plonger ses yeux dans les siens à lui ; qu’ils se soient perdus, comme ça, si facilement, dans un claquement de doigts. Et pourtant, c’était y’a quelques jours à peine, qu’ils s’étaient retrouvés tous les deux ; les amants cachés au reste du monde, bénis des anges, n’existant que pour la vénération qu’ils se vouaient l’un l’autre. Amoureux sans qu’personne ne puisse les retenir, ou les enchainer à la réalité. Etait-ce ça, l’histoire, l’cœur du problème ? Qu’à chaque fois qu’ils baissaient leur garde au profit de quelques moments d’extase l’un avec l’autre, ils laissaient l’occasion à tous leurs démons de déborder sur leur vie ? L’évidence était là, elle tendait leurs chairs, incendiait l’infime contact charnel qui s’était établi entre eux dès qu’Isolde avait enroulé ses doigts autour de sa gorge. Loin des caresses, des baisers, des empreintes suaves qu’ils s’étaient voués dans la perdition de leurs sens. Ils s’étaient trop perdus. Encore. C’avait tellement une saveur d’un an plus tôt, comme un retour à autrefois – ce soir-là, dans les flammes laissé par la bombe qui avait explosé à cause de lui. Toujours ses parents à lui, toujours sa famille à lui. Pourquoi fallait-il que ce soit sur elle que ça tombe ? Une réponse qu’il n’avait pas – un fait que toutes les sérénades, tous les espoirs d’un avenir meilleur, tous les instants sensuels et tendres n’pourraient jamais effacer. Plus maintenant. Leurs maux contrebalançaient le reste, leur douleur avait dévasté l’idylle. Et la romance était morte juste sous leurs yeux – y’avait plus d’éclat, c’t’éclat si essentiel à leur vie, au fond de leurs prunelles.

L’évidence était insupportable, insurmontable – et l’air que Cesare avala tant bien que mal, plaquant la paume de sa main sur le pan de mur, s’en retrouva plus froid que la glace. La réalité, subitement, avait revêtu une toute autre allure : et peu importaient les souhaits de Cupidon, désormais – les démons d’ici-bas avaient gagné. Y’avait un instinct, lové dans son cœur, qui aurait poussé le DeMaggio à retenir la Saddler alors qu’elle s’écartait – mais il ne fit rien, accablé par le monde qui leur dictait ses propres lois. Fuyard, lâche, avide d’observer n’importe quel élément du décor plutôt que d’voir l’inévitable sur le visage de la jeune femme. C’était l’désordre partout, ça hurlait le désarroi de partout. Et pourtant, il cilla, relevant son attention vers Isolde, parce qu’il le fallait bien. « C’que j’sais, c’est qu’mon père est un tueur obsessif et qu’maintenant son attention est entièrement concentrée sur toi – à quoi tu pensais, hein ?! » et si l’inquiétude avait fait glisser ces mots baignés de hargne d’entre ses lèvres, Cesare les regretta bien assez vite, avant même qu’ils n’fassent leur chemin jusqu’à son interlocutrice. Il en leva une main, entre lui et Isolde, une déclaration sans mot pour lui faire comprendre qu’elle n’avait pas besoin de répondre ; qu’elle le haïsse donc pour avoir dit une telle chose, mais s’disputer ne ferait que précipiter l’inévitable de toute manière. Ses lèvres se refermèrent, ses mâchoires s’enserrant avec force ; dans sa mémoire tournaient trop d’images, trop d’mots. Trop d’idées. Trop de causes perdues. Il avait voulu détourner l’attention d’sa famille d’Isolde, il avait voulu qu’elle soit tranquille, peu importait c’qu’il devait faire pour que son père n’voit que de la loyauté là où il y avait de la rage. Des efforts, des tentatives – tout ça, réduit à néant. « J’sais tout c’qu’y’a à savoir maintenant. » il en savait trop ; trop pour que ce soit supportable. Trop pour qu’il puisse prononcer cette phrase-là en regardant Isolde ; il avait deviné chacun des martyrs traversés par Anthea dans les dernières heures de sa vie. Il connaissait trop d’choses de l’empreinte noire et sanglante que sa famille avait laissée sur l’existence de la transmutante. Il savait qu’il était à nouveau au même stade, coincé entre sa loyauté pour Aria, sa vengeance, et l’exigence de son père pour avoir la tête de Moren. Isolde, contre Kingsley Moren -- « J’sais que… » sa voix s’étouffa d’elle-même, une flamme se consumant sans oxygène, leur amour mourant entre leurs doigts. Il savait qu’il serait toujours le fils de son père, qu’il serait toujours un DeMaggio et qu’Isolde les détestait trop maintenant. Il savait que tout c’qu’elle avait perdu, tout c’qu’elle avait enduré, c’était à cause de c’nom-là. Le sien. Il savait qu’ils étaient perdus, détruits, jusqu’à la dernière petite graine d’espoir. « J-je… j’voulais juste-… J’sais pas. » la voir, la savoir vivante. L’aider, quand bien même ça lui semblait impossible selon toutes les lois des autres, du monde et du réel. Il aurait voulu la prendre dans ses bras, comme si un câlin pouvait effacer ça en plus de tout le reste. Il aurait voulu que leurs êtres gouvernent la réalité. Il aurait voulu pouvoir lire autre chose dans l’air, saisir un espoir égoïste juste entre eux deux. Il aurait dû mieux savoir, qu’l’espoir c’n’était pas pour eux.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Icon_minitimeDim 21 Fév 2016 - 17:43

if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me
— cesare demaggio & isolde saddler —
I watched you sleepin' quietly in my bed, You don't know this now but There's somethings that need to be said And it's all that I can hear, It's more than I can bear. What if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me? What if I went and lost myself, Would you know where to find me? If I forgot who I am, Would you please remind me? Oh, cause without you things go hazy. — hazy.

Dans son corps se jouait une danse de sentiments qu’elle ne savait plus comment gérer, entre la rage et la tristesse, entre l’envie d’aller frapper Cesare, simplement parce qu’il était là en face d’elle et qu’elle avait besoin de frapper quelqu’un, n’importe qui, juste pour passer ses nerfs. Et puis, l’envie de se jeter dans ses bras, à la recherche d’un peu de réconfort, alors qu’elle avait l’impression que son monde entier n’avait plus de sens. Parce que pour la deuxième fois de sa vie, elle devait affronter le deuil de sa meilleure amie. Parce qu’elle était celle qui restait encore, et qu’elle avait l’impression qu’elle serait celle qui resterait toujours, au milieu des cadavres de ceux qu’elle aimait. Elle était à bout, alors, puisque son père connaissait son adresse – après lui avoir envoyé un doigt, fallait bien qu’il la connaisse – qu’il vienne, qu’il la tue elle et qu’il foute la paix aux autres, parce qu’y avait pas une perte de plus qu’elle serait surmonter, elle ne savait même pas si elle pourrait se remettre de celle d’Anthea. Elle ne reviendrait pas à la vie cette fois, y aurait pas encore un miracle pour la lui ramener, parce que ça avait été déjà un gros coup de chance la première fois, impossible que ça arrive une seconde fois. Elle était morte, c’était fini et la douleur dans son cœur était telle qu’elle avait l’impression qu’elle ne disparaitrait jamais. C’était l’histoire qui se répétait, la mort d’Anthea qui se jouait encore, comme si une fois, ça n’avait pas suffi, comme si une fois, ça n’avait pas été assez difficile à accepter, fallait que ça recommence.

L’idylle qu’il y avait eu entre Isolde et Cesare quelques jours plus tôt au fond de son appartement, elle était à des années lumières maintenant. Le bonheur qui était né de cette liaison éphémère, il avait été emporté, par leur séparation et surtout par la mort d’Anthea, l’ouragan qui emportait tout sur son passage pour ne laissait que la douleur, la peine et la rage. Elle avait cette envie de hurler qu’elle avait au fond de ses tripes et qu’elle gardait tant bien que mal parce qu’elle savait que son bébé était en train de dormir dans la pièce d’à côté. Y avait tellement de pulsions en elle qu’elle ne savait plus quoi faire, son cerveau avait du mal à tenir la route, mais la phrase de Cesare sans doute, lui permit de faire un choix entre tout ce qui se jouait en elle, et c’était la rage qu’elle avait choisi, en posant un regard noir sur le jeune homme. Qu’il n’essaie même pas de lui reprocher son action, parce que c’était elle qui avait reçu le doigt de sa meilleure amie, elle qui avait cru qu’elle pourrait peut-être la sauver si elle faisait quelque chose et elle qui se retrouvait encore une fois avec plus de peine qu’elle n’était capable d’en supporter. Il avait perdu sa sœur, alors il savait ce que ça pouvait faire, il savait ce que ça le poussait à faire lui, alors la juger ce n’était pas une bonne idée. Son geste la stoppa dans sa volonté de répliquer, mais son regard en disait probablement plus que tous les mots qu’elle aurait pu utiliser. « Si tu sais tout c’qu’y a à savoir peut-être que tu pourrais m’éclairer … Parce que moi j’ai aucune idée de c’que j’ai pu faire à ce type pour qu’il me déteste à ce point ! » Qu’il soit un psychopathe, ça n’expliquait pas tout après tout, y avait bien quelque chose qu’elle avait dû faire sans s’en rendre compte pour qu’il décide de faire de sa vie un enfer, tuer tout le monde autour d’elle, mais pas elle. « J’peux pas croire que c’est juste parce que je suis une transmutante sinon ça aurait été plus simple qu’il me tire une balle dans la tête et qu’on en parle plus. » Plus simple pour lui et pour elle, ça ne faisait aucun doute. « Et si c’était pour t’atteindre toi, ce serait plus logique de me tuer moi ! Mais nan, il s’contente de tuer tous ceux que j’aime et j’sais même pas pourquoi ! » La haine qui bouillonnait dans sa haine, l’avait poussée à hausser le ton, plus qu’elle ne l’aurait voulu et rapidement son regard se posa sur la porte qui mené vers la chambre de sa fille, priant que ça ne l’ait pas réveillée. « Si c’est juste moi qu’il veut, qu’il vienne et qu’on en finisse. Laisse-le m’tuer parce que je pourrais pas survivre à ça une fois de plus. » La prochaine à mourir, il faudrait que ce soit elle, parce qu’elle était à bout, incapable de devoir voir quelqu’un d’autre mourir, à cause d’elle, par dévotion pour ce qu’elle voulait défendre ou par affection pour elle.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Icon_minitimeDim 21 Fév 2016 - 18:38


cause here, everybody here's got somebody to lean on
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and you can tell the world that you're tired. every time that i see your face i notice all the suffering. just turn to my embrace i won't let you come to nothing. stand there and look into my eyes, and tell me that all we had were lies. show me that you don't care and i'll stay here if you prefer w/isolde saddler & cesare demaggio.
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Et toute l’admiration qu’il avait eue pour son père, l’avait empêché d’voir la vérité pendant des années. Trop d’années, pendant lesquelles il avait été celui qui se dressait entre leur patriarche trop extrême, et une Aria détruite par les sévices qu’elle avait subis. L’indifférence, la maltraitance, leur père, oscillant entre rage à son égard et totale aridité. Aria avait subi la cruauté de leur père dans toute sa splendeur ; et Cesare, peu importait sa vie d’merde ou les épreuves qu’il avait eues à affronter, avait eu droit à son affection. Pas l’affection au sens propre du terme, faite de bisous, de câlins et de mots réconfortants – c’n’était pas pour les DeMaggio, la tendresse qui affaiblissait les âmes. Une affection faite d’une vénération qu’il avait voué pour son fils dès l’instant où il avait su que le patronyme se répéterait, s’enfouirait plus profondément dans le sol avec la promesse de subsister. C’était ce qui gardait Cesare en vie aujourd’hui, sans conteste. Ni sa cousine, ni personne d’autre n’pourrait faire survivre le nom DeMaggio ; il n’y avait que lui, un choix mathématique que Rafael avait déjà accompli, sans aucun doute possible. Les circonstances de ce soir remettaient beaucoup de choses – trop de choses – en perspective ; des assurances que Cesare avait cru avoir dès le moment où il avait rejoint les services de son père. Il s’était trompé ; et les conséquences étaient dévastatrices – dévastatrices pour Isolde au premier abord, et pourtant un pan de glace les séparant, invisible, entre les deux âmes sœurs qui n’avaient que trop rêvé. L’inaccessible demeurait inaccessible, peu importait la passion, l’ardeur avec laquelle ils comptaient s’accrocher ; et peut-être bien que cette fois-ci, aucune flamme dans leur cœur ne viendrait réveiller c’qui agonisait dans leurs yeux. Mais demeurer impuissant, incapable de remonter l’temps ou d’refaire les choses, là, face aux blessures d’Isolde était le pire martyr qu’il avait eu à affronter ce soir. Pourtant, il sentait encore l’odeur de la terre humide, l’arôme ferreux du sang, l’impression glacée qui avait coulé en un contact charnel tout le long de son être dès qu’il avait reconnu le corps d’Anthea à ses pieds. L’évidence était là, elle avait si souvent crié entre eux sans être entendue – l’amour qu’ils se vouaient était une faiblesse, une faiblesse dont useraient tous leurs ennemis, quels qu’ils soient. Aujourd’hui, c’était son père à lui. Demain, ce serait peut-être Lancaster. Ou un hunter sans nom et sans visage – Kingsley Moren, pourquoi pas. Ou un transmutant, parce que finalement, ils étaient loin d’être tous des anges. Vivre comme ça, c’était insupportable, insoutenable – une peine écrasante sur leurs poitrails, logée au fond de leurs chairs meurtries. Il le lisait sur tout le visage d’Isolde, l’assumait avec une difficulté qui le faisait frissonner – d’épuisement, de lassitude, d’une horreur qui n’devrait pas être la sienne. Il avait affronté pire dans sa vie, mais fallait croire qu’être amoureux faisait de lui un être trop humain. Trop facilement accessible à des sentiments assassins.

C’n’était pas faute de lui avoir dit, à Isolde – encore et encore, et encore, qu’elle n’devait pas sous-estimer sa famille, qu’ils devaient les craindre pour tellement de raisons que ça en filait la nausée, et les enchainait à une réalité plus cruelle qu’ils n’étaient prêts à l’accepter. Leur bébé était en danger, leur survivance mise en péril par chaque brin d’histoire, de romance qu’ils osaient partager. C’était plus douloureux que n’importe quelle peine physique, ça faisait un mal de chien depuis si longtemps, que ça les rendait misérables comme personne – mais c’était comme ça. Et le regard de la Saddler n’faisait que transpirer les naissances d’une torpeur qu’ils partageaient, quand bien même elle n'y croyait pas. Cesare avait vu, sa meilleure amie à lui, disparaître du jour au lendemain, être déclarée morte sans crier gare, à cause de la chasse. A cause de leurs familles respectives. Il avait enduré la mort de sa sœur – il l’endurait encore. Les douleurs d’Isolde, il les connaissait. Il n’les connaissait que trop bien. Probablement fut-ce ça, un quelconque respect, qui le poussa à balayer sa colère pour être doux ; doux quand bien même c’était voué à n’jamais bien se finir. C’aurait été plus simple, qu’ils s’engueulent à pleins poumons et s’quittent dans un claquement de porte – ç’aurait été plus simple, de survivre dans ce torrent de haine et de hargne. Mais tout en Cesare l’empêchait d’retomber là-dedans, de s’perdre dans une torpeur emplie d’une ferveur qui ne serait que négative, et les abattrait plus rudement que jamais. Aussi, il passa une main sur son visage à lui, aplatissant ses traits dans une caresse tremblante, le temps de reprendre ses esprits. Le contrôle, la logique ; les battements de son palpitant semblèrent s’apaiser, se calquer sur la suite des pensées qu’il s’était forcé à construire pour n’pas perdre le nord. « J-je… je sais pas c’qu’il te veut, Isolde – c’qu’il te voulait... » parce qu’au fond, maintenant, c’n’était que trop limpide pour qu’il ne sache pas – c’était juste trop dur à admettre. « J’te jure… j’te jure, j’ai jamais su qu’il t’connaissait avant qu’on s’rencontre- c’était pas censé s’passer- » il s’interrompit, ses mâchoires se serrant, la confession brisant sa voix. Dans toute l’histoire du monde, leur idylle n’avait jamais été faite pour exister. Le DeMaggio ravala difficilement le nœud, la bile qui n’cessait de remonter pour l’étouffer, avant de reprendre. « Maintenant- tout ça… c’est à cause de moi. A cause de nous. » parce qu’ils s’étaient aimés, il l’avait aimée, l’aimait au point d’accepter sa nature de transmutant – au point de défier toutes les lois du culte DeMaggio, et inverser la tendance. Quitte à en détruire complètement sa famille ; si la sensation n’avait été que ténue quelques jours plus tôt, il en avait la preuve désormais : les siens tombaient en ruines, et Rafael n’faisait que répondre. Vivement. Cruellement. « Il a essayé d’t’atteindre- et il a essayé d’m’atteindre, moi. » il n’voulait pourtant pas en parler, pas alors que sa voix avait regagné une certaine bravoure farouche, l’ordre logique de ses songes le guidant en dehors des abysses. Pour l’instant. « C’est-… c’est pour ça que j’savais qu’il me tuerait pas, Isolde, si j’retournais chez lui. Il veut pas m’tuer. Pas encore-… j’pensais juste que… que si j’faisais les choses bien, il finirait par t’oublier. » l’échec qui pesait tant sur son échine – ça ressemblait à un putain de cercle vicieux, avec la même victime au centre – ça devait être une farce organisée de consœur par Rafael DeMaggio et le Tout Puissant. « J’suis un chasseur, doublé d’un transmutant. Il a passé vingt ans d’sa vie à m’entrainer, à-à… à essayer d’effacer toute faille chez moi-. » l’humanité, la compassion, l’empathie ; ces traits qui le rendaient humain, plus que monstre, et survivaient en Isolde maintenant. « Il peut- physiquement pas m’tuer. Pas pour l’instant. Toi non plus, parce que t’es logiquement plus forte que lui, plus résistante. » c’était le calcul mathématique le plus répugnant qui soit, dans toute la vie de tous les hunters ; celui où la vie d’un être humain, s’quantifiait et se sous-pesait. « T’atteindre… te détruire avant d’t’achever… c’est c’qu’il veut. » et ça se répercutait sur lui, le type épris d’elle, l’amant de toutes les tragédies – les blessures d’Isolde le blessaient lui aussi. Son chagrin annihilait ses espoirs, ses assurances. Sa colère brisait son cœur en pleine course. Ils s’retrouvaient à se nuire l’un l’autre – toute l’ironie dégueulasse de leur histoire ; loin des préoccupations de mariage et d’avenir. « Tu peux pas l’laisser faire... » qu’il lâcha, en désespoir de cause – pas un avertissement, pas un ordre logique ; une supplication, qui résonnait dans chaque fibre de son corps à lui ; déjà trop décharné, déjà trop épuisé. « Je-… j’pourrais jamais y arriver sans toi. » en couple à rêver de leur avenir inatteignable. Ou séparés, à s’détester, à n’plus pouvoir se retrouver – peu importait. Peu importait c’qu’ils deviendraient, eux deux, tant que c’était ensemble.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Icon_minitimeDim 21 Fév 2016 - 20:21

if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me
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I watched you sleepin' quietly in my bed, You don't know this now but There's somethings that need to be said And it's all that I can hear, It's more than I can bear. What if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me? What if I went and lost myself, Would you know where to find me? If I forgot who I am, Would you please remind me? Oh, cause without you things go hazy. — hazy.

Elle avait l’impression d’être à bout de force, ce qui pouvait probablement être surprenant venant d’une fille comme elle, pas seulement parce que la nature l’avait dotée d’une force hors du commun, mais parce qu’elle avait toujours eu la volonté de se battre, toujours, contre tout et n’importe quoi. Elle n’avait jamais voulu n’être qu’une victime qui se contentait de prendre des comptes, elle voulait les rendre, sans jamais se laisser abattre. Pourtant là en cet instant, sa rage lui donnait le courage dont elle avait besoin, tandis que la peine la poussait à vouloir baisser les bras, trop craintive sans doute de devoir compter les corps à la fin du combat. Son père, Anthea, ils avaient été toute sa vie et sans eux ça semblait être le néant total, elle perdait ses repères. C’était peut-être au bon dieu qu’elle avait fait quelque chose pour qu’il décide de la torturer comme ça, lui prendre ceux qu’elle aimait le plus, lui envoyé un Cupidon, la poussant à s’éprendre d’un homme avec qui elle ne construirait jamais rien, ni couple, ni mariage juste une histoire faite de miettes, de quelques instants de passions, volées, soit disant que rester loin l’un de l’autre ça devait les protéger. C’était un sacrifice inutile, une douleur qui ne servait à rien, puisque avec lui ou sans lui, la vie semblait bien décidée à s’en prendre à elle, à la briser jusqu’à ce qu’elle abandonne complètement. Si se séparer, se cacher, ça devait la protéger de ses parents, c’était un échec cuisant. Ça ne l’avait pas protégée, ça n’avait pas sauvé Anthea et peut-être que ça ne viendrait même pas épargner leur bébé. Ce n’était qu’une torture supplémentaire à s’infliger, pour des amants qui devaient avoir quelques penchants pour le masochisme.

Si Rafael DeMaggio l’avait tuée elle depuis le début, tout aurait été tellement plus simple. Mais il avait fallu que l’amour que lui portait son père le pousse à se sacrifier pour elle et maintenant ça n’en finissait pas. Elle aurait voulu que ce soit elle qui meurt ce jour-là et pas lui et si y avait eu moyen de revenir dans le passé, elle aurait fait en sorte que ça se passe comme ça, elle morte, ça aurait sans doute sauvé des vies. Et les paroles de Cesare avaient tendance à réveiller la rage au profit de la résignation à laquelle elle venait de se laisser aller. Ne pas le laisser faire. Ses mots lui rappelaient ceux de son père, les derniers avant qu’il ne l’abatte, simplement à cause de sa dévotion pour elle. Ne jamais les laisser gagner. « Alors, si t’as l’intention de te servir de lui pour j’sais pas quoi, ou d’le tuer de tes mains, t’as plutôt intérêt à te dépêcher, parce que la prochaine que je vois ça tête de con, ce sera la dernière fois qu’il en aura une de tête. » Elle se sentait prête à lui arracher à mains nues. Elle en avait la force, ça ne faisait aucun doute et la rage nécessaire pour aller jusqu’au bout de ce qu’elle disait. « Qu’est-ce qu’il attend de toi ? » Pour qu’il ne le tue pas, pour qu’il cherche à l’atteindre, fallait bien qu’il ait une bonne raison, vu qu’il était timbré, elle ne voyait pas ce qui pouvait le convaincre de ne pas tuer encore son transmutant de fils. « Est-ce que je dois m’attendre à recevoir un de tes doigts un jour ? » Parce qu’il l’avait bien dit, il ne pouvait pas le tuer pour l’instant, alors peut-être que s’il n’arrivait pas à obtenir ce qu’il voulait venant de lui, il finirait par le tuer à son tour, elle avait le sentiment que c’était inévitable, malgré ce qu’il avait pu lui dire la dernière fois, malgré toutes ces douces promesses qu’ils s’étaient faites, qu’il finirait par se faire tuer lui aussi. Elle était amoureuse de lui, elle tenait à lui, alors lui aussi il finirait par mourir, puisque c’était le sort de tous ceux qui avaient une place importante dans son cœur.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Icon_minitimeDim 21 Fév 2016 - 21:26


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Lui faisait-elle confiance ? Isolde avait déjà répondu à cette question – nettement, sans détour, y’a déjà plusieurs jours de ça. Mais chaque jour semblait mettre cette déclaration à l’épreuve, et désormais ils nageaient tous les deux dans un océan d’inconnu. C’était ce qui les différenciait encore entre âmes sœurs qui avaient encore un espoir, ou cœurs brisés qui avaient plongé dans les abysses, et n’se retrouveraient plus jamais. Ca semblait déjà évident, que l’extase de quelques jours plus tôt était déjà loin, happée par la réalité – la romance de leurs âmes, éclatée en mille morceaux ; n’y avait-il donc plus rien à attendre de l’avenir pour eux ? Plus de couple, plus de promesse, plus d’espoir ? S’il n’avait jamais envisagé le mariage avec Isolde ou qui que ce soit, cette simple idée, cette perspective d’avenir vide et noir, c’était comme une poigne assassine sur sa gorge. Mais c’n’était pas son choix à lui, c’n’était pas sa liberté à lui – c’n’était pas à lui, qu’Isolde nuisait, c’était lui qui nuisait à Isolde. Depuis l’début, depuis trop longtemps ; peu importait c’qu’il faisait, ce qu’il essayait, ce qu’il changeait. Comment n’pas croire que leur amour, leur affection l’un pour l’autre était toxique jusqu’au bout ? Le DeMaggio y songeait trop, et probablement qu’Isolde le faisait tout autant, et qu’il n’aurait aucun droit d’la blâmer pour ça. Il aurait juste à accepter, à avancer, à subsister avec des miettes d’être et une raison perdue. Au moins, il n’aurait plus besoin de songer à survivre à cette mission trop compliquée et trop périlleuse ; un mal pour un bien ou quelque chose qui s’en approchait d’une quelconque façon, dans l’monde déplorable qui s’acharnait à les séparer. Fallait croire que Cupidon étant en fait, non pas un ange mais un démon sadique, qui continuait perpétuellement d’les mettre à l’épreuve, toujours plus brusquement, toujours plus vivement. Combien d’fois se relèveraient-ils ? Là, ils semblaient être à genoux dans la poussière, prêts à ramper à la recherche d’une salvation qui s’enfuyait au moindre de leur mouvement : aucune tendresse, aucune passion, pas l’moindre baiser ne pourrait effacer les maux de cette nuit, les peines qu’il lisait sur le visage d’Isolde, et écorchaient son palpitant à lui contre ses côtes. Ses mots avaient au moins réussi à atteindre quelque chose en elle, la flamme de sa rage plus que celle de sa volonté – le chasseur le comprit bien assez vite, serrant les dents face à la sentence de la jeune femme. Il se contenta de hocher la tête, signe qu’il avait enregistré l’information, à défaut de l’accepter d’une quelconque façon ; tout c’qu’il voyait en Isolde, là maintenant, ç’avait été provoqué par un DeMaggio. Son père, lui. Sa famille toute entière, la malédiction ambulante qui frappait depuis trop longtemps c’monde miséreux. Isolde elle-même, d’une façon bien arbitraire, probablement – c’était sûrement ça, l’fin mot de l’histoire. Isolde était juste une transmutante qui avait eu le malheur d’échapper à Rafael DeMaggio, à une époque ; et la vague de catastrophes avait suivi de là.

Silencieux, Cesare n’avait même pas quitté son pan de mur, il s’en rendit compte lorsqu’il baissa les yeux, pour voir le sol sous ses pieds, tout l’appartement dévasté autour de lui – il avait été si happé par sa torpeur à lui, que le réel lui avait échappé. Il revenait avec ardeur, s’exposer juste sous ses yeux comme les plaies de la Saddler. La question qui suivit, pourtant, il aurait voulu la fuir avec plus de ferveur que n’importe quelle hargne ou n’importe quelle tristesse ; et Cesare resta muet, cillant enfin, pour mieux se rendre compte que ses prunelles avaient été baignées d’une amertume qu’il chassa d’un revers de main. « Non. » qu’il signifia simplement, alors qu’elle avait engagé la conversation sur la suite – non, elle ne recevrait pas un d’ses doigts en tribut. Il n'était pas Anthea. Et ce serait lui, qui un jour recevrait un des siens, probablement – Isolde était son doigt, ce soir, l’avertissement brutal, la mise à l’épreuve de son patriarche ; la douleur infinie qui demandait tous ses efforts pour n’pas sombrer, et céder à la même hargne que celle qui l’avait totalement submergée elle. « Si tu meurs… il aura aucune raison d’me tuer. » parce qu’il n’aurait plus rien, plus aucune volonté d’résister, plus aucune cause à défendre, plus aucune conviction pour faire survivre la lumière en lui. Il tendrait volontiers le cou pour s’faire planter le vaccin dans les veines, s’tirerait lui-même une balle dans la tête s’il le fallait - « J’te l’ai dit, y’a rien que j’peux pas encaisser. Mais… mais- si tu dois mourir parce que tu crois qu’tu dois m’sauver, il aura gagné, peu importe c’qu’y s’passe après. » il soupira, dans le vain espoir de ravaler ce qui l’étouffait, et poursuivre : « C’est pas important, c’qu’il attend de moi. J’le ferai pas quoiqu’il en soit. » une évidence, qui au moins raisonna limpide dans sa tête, et permit de défaire un peu le nœud à ses entrailles.  
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Icon_minitimeDim 21 Fév 2016 - 23:01

if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me
— cesare demaggio & isolde saddler —
I watched you sleepin' quietly in my bed, You don't know this now but There's somethings that need to be said And it's all that I can hear, It's more than I can bear. What if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me? What if I went and lost myself, Would you know where to find me? If I forgot who I am, Would you please remind me? Oh, cause without you things go hazy. — hazy.

Elle aurait voulu qu’ils ne le quittent jamais cet appartement, si loin du reste du monde. Elle avait été bien, cette insouciance, avec laquelle ils s’étaient comportés, oubliant les autres au seul profit de leur romance, celle qu’on leur avait déjà arrachée trop souvent, celle qu’on continuait de leur tordre, encore et encore, pour leur faire tellement de mal. L’idylle avait était plus douce que cette sauvage réalité qui s’imposait à eux. Si seulement – et encore un si qui venait se rajouter à la liste – ils n’avaient pas quitté cet appartement, est-ce qu’ils seraient encore heureux en cet instant, nageant dans le bonheur né de la passion qu’ils avaient partagées, l’extase qu’ils avaient pu trouver dans chacun des baisers échangés ? Ça aurait été si bien. Mieux que tout ça. Les caresses de Cesare lui manquaient, alors qu’elle avait l’impression que chaque parcelle de son épiderme était douloureuse, tout comme ce cœur brisé en mille morceaux, qu’elle avait senti pourtant tellement soudé, à chaque geste de tendresse de sa part. Elle aurait voulu qu’ils y restent pour toujours et que jamais le temps ne les rattrape. Elle n’aurait voulu connaitre que l’amour comme seul sentiment pour le restant de sa vie et non cette haine qu’elle sentait bruler en elle avec trop d’ardeur, ni cette tristesse qui brisait tout en elle comme un ouragan. Ils avaient été si bien, perdus dans leurs câlins, des plus érotiques aux plus innocents. Quitter cet appartement avait peut-être été la pire erreur de sa vie, cette réalité, elle n’en voulait pas. Elle aurait voulu que ce soit un cauchemar, dont elle finirait par se réveillée, lovée dans les bras de Cesare.

Mais la réalité elle était bien là, plus violente que jamais, plus cruelle aussi, l’aplatissant avec tellement de force qu’elle avait l’impression qu’elle ne parviendrait jamais à se relever. Tuer le père de Cesare, elle le savait trop bien, ça ne changerait rien, Anthea et son père seraient toujours morts et elle serait toujours aussi triste. Au moins, peut-être que la rage elle au moins, elle se calmerait, si jamais elle arrivait à lui arracher la tête, comme elle l’avait dit. S’il pouvait au moins affirmer qu’elle ne recevrait pas un de ses doigts dans un paquet cadeau un beau jour, c’était déjà ça sans doute. Pas suffisant pour la calmer, ni pour calmer ses craintes. « J’aimerai pouvoir en dire autant … » Qu’y ait rien qu’elle ne puisse pas encaisser, ça aurait rendu les choses tellement plus faciles, parce que tout ça, elle avait l’impression qu’elle ne serait jamais assez forte pour l’encaisser. Il ne fallait pas qu’elle laisse le patriarche DeMaggio gagner, c’était ce que voulait son père, c’était ce que voulait Cesare. C’était aussi ce qu’elle voulait au fond d’elle, là où continuait de résider son courage, quelque part enfoui sous tout le reste. « J’le laisserai pas gagner alors … C’est c’que mon père m’a dit de faire. Si c’est c’que tu veux aussi, j’ai pas vraiment le choix, je suppose. » Qu’importait combien elle pouvait être fatiguée et brisée sans doute, fallait qu’elle se batte pour les empêcher de gagner à un jeu dont elle ne connaissait plus les règles depuis longtemps et pour lesquels de toute façon, des monstres comme Rafael DeMaggio, n'avaient aucun respect. « Qu’est-ce qu’il attend de toi, Cesare ? » Elle avait répété la question et elle la répèterait jusqu’à ce qu’il réponde, parce que le simple fait qu’il signale que ce n’était pas important, ça donnait l’impression que ça l’était.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Icon_minitimeDim 21 Fév 2016 - 23:49


cause here, everybody here's got somebody to lean on
ALL THAT I KNOW, THERE'S NOTHING HERE TO RUN FROM.
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and you can tell the world that you're tired. every time that i see your face i notice all the suffering. just turn to my embrace i won't let you come to nothing. stand there and look into my eyes, and tell me that all we had were lies. show me that you don't care and i'll stay here if you prefer w/isolde saddler & cesare demaggio.
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Et les jours pouvaient passer, les mois pouvaient avancer, leurs cœurs ressemblaient toujours à des abysses dans lesquels ils menaçaient de se perdre : la rage, la hargne, la rancœur, les désirs de vengeance – ils les partageaient, beaucoup trop malgré les apparences. C’était pourtant Isolde, y’a pas si longtemps que ça, qui avait fait un discours sur l’inutilité de la vengeance, le danger dans lequel ça le mettait lui, de vouloir venger sa sœur à tort et à travers. Pourtant, toutes âmes sœurs qu’ils étaient, leurs sentiments faisaient miroir, au-delà de l’amour désespéré et de l’affection incandescente qu’ils pouvaient se vouer. L’extase entre eux, elle n’avait jamais été faite pour durer, parce qu’ils étaient habités par des flammes de conviction qui les dépassaient largement – eux deux, leur couple, ces préoccupations limitées que ceux qui détournaient le regard avaient. C’aurait été facile, de s’laisser bouffer par la passion sans concession, de préférer les moments de tendresse avec Isolde à n’importe quel moment difficile qui se profilait à l’horizon. S’ils n’avaient jamais quitté cet appartement, s’ils avaient simplement disparu sans crier gare, est-ce qu’Anthea serait toujours vivante ? La question planait sûrement dans l’air, baignée d’une culpabilité qui les ravageait de l’intérieur ; une chose était sure, s’ils n’s’étaient jamais rencontrés, si Cupidon n’avait jamais commis le caprice de les faire s’éprendre l’un de l’autre, ils n’en seraient pas là. Cesare aurait peut-être fini par accepter son sort, laissant son père l’abattre comme le dégénéré qu’il était. Et Isolde… Là maintenant, plongé dans les prunelles de la jeune femme, y lisant toute la ferveur de sa douleur, le DeMaggio n’pouvait s’imaginer des circonstances où elle endurerait un pire martyr que celui qu’elle connaissait à cause de lui. A cause de leurs folies amoureuses. A cause de c’que les anges du Paradis avaient décidé d’faire d’eux – des amants maudits, sûrement et leur seul privilège serait d’savoir que des tragédies seraient écrites sur leur romance et qu’on chanterait des sérénades en citant leur nom. Cesare et Isolde, et le bébé, les espoirs qu’ils délaissaient trop au profit de chagrins sans cesse renouvelés. Qu’avaient-ils encore de bien à s’apporter ? Quel réconfort pourrait amener la main du chasseur, apposée en une caresse sur la joue d’Isolde ? Quels bons sentiments, doux et délicieux, pourrait-il faire revivre en elle avec un simple baiser ? Tous ces contacts charnels, porteurs de vénération et si naturels il y a peu, semblaient ici et maintenant, totalement déplacés. Déplacés au point qu’la distance entre eux deux, aucun d’eux n’avait essayé de la rétrécir ; à quoi bon, fuir la réalité ? – elle venait si brusquement d’se rappeler à eux.

Et au DeMaggio, elle lui coupait à nouveau la respiration, qu’il le veuille ou non ; il n’avait jamais été particulièrement maître de ses émotions, si facilement happé par les volontés de son cœur, quitte à s’le fracasser à mille à l’heure. Pour connaître Isolde, il n’fut pas surpris de l’entendre répéter sa question, une litanie grotesque et dérangeante, qui retourna le couteau dans la plaie, réveilla sa hargne à lui, sous les couches de regrets. « Qu’est-c’que tu crois qu’il m’demande, hein ? » il ne put retenir les mots, encore une fois ; tous les deux s’étaient faits prendre par une danse des sens dangereuse, une transe bien différente de tout ce qui avait été passionnel, sensuel et les avait bercés de tant d’illusions dans cet appartement. Il en vint à se mordre l’intérieur de la joue, fuyard à nouveau de tout contact visuel pour un instant – y’avait des mots, si faciles pour beaucoup, que le chasseur s’évertuait à n’pas vouloir dire. Quitte à tourner autour du pot, comme un imbécile. « T’es allée chez moi, t’as tué trois types armés et entrainés chargés de l’protéger. Et t’es allée t’en prendre à lui-… toute seule, et sans rien préparer. » c’était à la fois une clameur chargée de reproches qu’une exposition froide des faits, histoire qu’elle s’rende compte – qu’elle… qu’elle fasse le calcul elle-même, parce que tourner autour du pot, c’était un peu sa façon à lui, d’repousser le moment où la vérité éclaterait, et où y’aurait des questions essentielles, qui auraient besoin de réponses. « J’ai tellement essayé d’le convaincre que tu faisais que m’détester, et qu’t’étais pas une menace-… » et il aurait voulu enchainer par un ‘mais’ et un ‘t’as tout foutu en l’air’ –  de combien de secondes eut-il besoin pour ravaler cette réplique ? « J’ai fait c’que j’ai pu pour cacher c’que j’pensais, ou c’que j’ressentais. Parce que j’ai besoin de lui pour en finir avec le tueur de ma sœur. » alors il avait enterré le corps d’Anthea, il l’avait fait le visage fermé, sans exprimer la moindre émotion, la moindre loyauté à qui que ce soit. Il l’avait fait au milieu des bois, sans s’préoccuper du fait que personne ne la retrouverait jamais et qu’elle serait juste oubliée par l’reste du monde. « Alors qu’est-c’que tu crois que j’dois faire, Isolde, hein- pour prouver à mon père que j’suis prêt à rattraper mon erreur de jugement et protéger ma famille contre la transmutante qui m’déteste et a si facilement manqué de le tuer ?! » au fond, il pouvait compatir autant qu’il voulait, il pouvait être dévoré par la culpabilité – y’avait toujours la hargne, la colère qui s’réveillait dans un réflexe pernicieux et incandescent. Une haine contre elle ? Contre la vie, la façon dont les événements s’alignaient pour toujours s’retourner contre lui ? Contre eux deux ? Pourquoi y avait-il eu une autorité là-haut, un coup d’pouce du destin pour les rassembler, simplement pour mieux les briser ?! « Alors au fond-… tu m’dois au moins ça, Isolde. Tu dois au moins croire que j’ai fait tout c’que j’ai pu pour empêcher ça, et-et… Et tu m’dois au moins ça, d’pas douter. D’pas croire que peu importe c’que tu viens d’me prendre, j’ferai jamais quoiqu’ce soit pour te blesser. » et son ton s’était fait ferme, malgré les fissures dans sa voix qui s’étaient étendues à travers toute sa gorge, faisant remonter l’amertume au bord de ses paupières. Il savait, il savait, que probablement, sûrement, Kingsley Moren venait de lui échapper, pour toujours – et il n’avait pas l’intention d’regretter son choix. C’n’était pas pour autant qu’il culpabiliserait pour les mots qu’il venait de prononcer, la responsabilité qui lui incombait à elle dans cette histoire ; ils avaient tellement sacrifié, tellement perdu – tout ça pour sombrer à nouveau, presque comme un an plus tôt, déjà ; à croire qu’ils n’avaient rien appris, rien gagné, rien accompli. Ils n’avaient fait que perdre depuis le début, perdre sans concession – perdre, peu importaient leurs efforts.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Icon_minitimeLun 22 Fév 2016 - 1:37

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Elle la maudissait sa vie ces derniers temps, cet enchainement d’événements qui n’avait de cesse de briser un peu plus son cœur. A chaque moment de bonheur qu’elle avait, il fallait qu’on lui ajoute un truc bien difficile à surmonter. Elle avait eu un bébé, elle était heureuse. Elle avait eu Cesare et l’impression de revivre cette romance qui lui avait tant manquée, pendant un moment, les quelques heures avec lui, elle avait été une femme comblée sans doute. Une mère heureuse, une femme amoureuse et quelqu’un à ses côtés qui lui promettait de l’aimer toujours. Puis elle avait dû partir, tourner le dos pour renoncer à ce havre de paix et reprendre sa vie, presque comme si de rien était, juste avec la souffrance d’avoir été obligée de laisser l’amour derrière elle. Et maintenant … Maintenant c’était la chute aux enfers, des vérités qui s’imposaient à elle et qui faisaient vraiment trop mal. Elle avait renoncé depuis longtemps à venger son père, les sept années qui s’étaient écoulées depuis qu’elle l’avait perdu elle avait juste laissé tomber l’idée de retrouver celui qui l’avait privée de son père. Ça aurait pu être n’importe qui n’importe quel chasseur du monde, mais il avait fallu que ce soit Rafael DeMaggio, il avait fallu qu’elle l’apprenne en même temps que la mort de sa meilleure amie, tuée de la main de DeMaggio. C’était trop d’un coup, trop de DeMaggio dans sa vie et la menace qu’il représentait encore méritait bien qu’elle s’en débarrasse, par vengeance ou par instinct de protection, qu’importait. Les plus grands malheurs de sa vie, ceux qui engloutissaient sans scrupules ses instants de bonheur, il en était le responsable.

Et qu’est-ce qu’il attendait de Cesare maintenant hein ? Peut-être que ça sonnait comme une évidence dans le fond, mais qu’elle avait besoin de l’entendre le dire, quelques mots qui viendraient donner un dernier coup de marteau dans leur idylle déjà en miette. Elle savait bien ce qu’il attendait de son fils, ce que Cesare ne ferait pas et ça l’agaçait encore plus, cette façon qu’il avait de venir tout détruire sur son passage. « Désolée d’avoir réagi un peu trop vite après avoir reçu le doigt de ma meilleure entre la facture d’électricité et les promos du magasin de literie du coin. » Et elle n’en pensait pas un mot, l’ironie dans sa voix n’était même pas dissimulée, si y avait bien un truc qu’elle ne regrettait pas, ça avait été d’avoir collé son poing dans la figure de son père. Si y avait une chose positive qu’elle pouvait tirer de cette journée en enfer, c’était bien ça. « C’que je viens de te prendre ? Qu’est-ce que … » Pas la peine de finir la phrase, suffisait de commencer la phrase pour comprendre, ce qu’elle lui avait pris, ou qu’il considérait qu’elle lui avait pris. « J’te crois. J’te fais confiance. » Elle savait qu’il ne la tuerait pas, sinon il ne serait pas en train de parler depuis un quart d’heure. « Mais, viens pas me dire que j’t’ai pris ta vengeance. Viens pas me blâmer pour la merde de ton père. » C’était son père, ce serait toujours son père qui viendrait tout gâché, peut-être même qu’il avait tout prévu dans cette histoire, y compris qu’elle vendrait lui refaire le portrait, histoire de demander à son fils de la tuer après. « Qu’est-ce que j’aurais dû faire hein ? T’appeler et te laisser gérer le truc ? Il a foutu quasiment toute ma vie en l’air et il manquera pas une occasion de continuer. Tu veux ta vengeance ? Peut-être que j’veux la mienne aussi ! » Et elle sentait encore le son de sa voix qui montait dangereusement. « Tu sais qui as réussi à me convaincre que la vengeance c’était débile et que ça ramènerait pas mon père ? Anthea. Ça fait sept ans que j’ai tracé un trait sur tout ça, sept ans que je me dis qu’y a un connard qui vit sa vie tranquillement alors que mon père est mort. Et v’la que le connard en question, non content d’avoir foutu un merdier pas possible dans ma vie sentimentale, il m’envoie le doigt de ma meilleure, celle que j’avais volontairement envoyé loin d’ici pour la protéger ! Alors il méritait bien que j’vienne lui défoncer la gueule. Et je vais pas m’excuser pour ça. » Jamais. Il méritait ce qu’il lui était arrivait. « Et peut-être que tu devrais lui dire qu’il est grand temps qu’il ramasse ses couilles et qu’il vienne me tuer lui-même au lieu de m’envoyer son fils ! Ou est-ce qu’il fait le sale boulot lui-même que quand il s’agit d’humains parce que c’est plus simple ? » C’était elle la transmutante dans tout ça et pourtant c’était son père et Anthea qui étaient morts, deux humains, ne possédant absolument pas le gène mutant. « T’as pas b’soin de lui pour l’avoir ta vengeance de toute façon. Y a probablement une centaine de transmutants dehors qui pourraient t’aider, mieux que ton père. » Parce que si le gars qui était responsable de la mort de sa sœur était un chasseur du coin, y avait probablement d’autres personnes qui voulaient sa mort, ou d’autres personnes qui comprenait assez bien la situation pour lui venir en aide. « Il mérite même pas que tu puisses penser que t’as besoin lui. » Il méritait juste d’aller bouffer les pissenlits par la racine d’après elle et elle était persuadée, comme quand il lui avant annoncé son plan, qu’il n’avait vraiment pas besoin de lui pour atteindre ses objectifs.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Icon_minitimeLun 22 Fév 2016 - 2:53


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and you can tell the world that you're tired. every time that i see your face i notice all the suffering. just turn to my embrace i won't let you come to nothing. stand there and look into my eyes, and tell me that all we had were lies. show me that you don't care and i'll stay here if you prefer w/isolde saddler & cesare demaggio.
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Y’avait sûrement personne à blâmer dans l’histoire – personne qui aurait pu prédire, personne qui aurait pu savoir. Aucun d’eux deux, en tout cas ; et le responsable de tout c’bordel était le seul protagoniste de l’histoire physiquement et mentalement incapable de ressentir la moindre culpabilité. Il n’y avait qu’à voir la froideur avec laquelle Rafael DeMaggio traitait la mort de sa propre fille ; trop souvent, ça donnait envie à Cesare de lui planter la lame de son couteau dans la gorge – alors les instincts meurtriers, les pulsions assassines, c’moment où la rage gouvernait tout le reste, il connaissait. Il n’connaissait que trop bien ce genre de  sentiments, qui ravageaient toute conscience et brisait le cœur – cette façon, que l’impuissance avait de résonner dans chaque fibre de son corps, dans son sang et à travers tous ses organes, un poison brûlant comme les flammes d’un incendie toxique. Il le savait, il le savait – combien d’fois déjà avait-il dû résister à la tentation ? Qu’elle n’se trompe pas, Isolde ; le seul réconfort qu’il avait pu trouver ces derniers jours, ç’avait été cette nuit-là, avec elle – peu importait qu’il n’aurait pas dû, que c’était stupide, désespéré et que la réalité leur foutait une belle claque dans la gueule. La tendresse, les passions, l’affection qu’ils s’étaient livrés pendant ces quelques heures, continuaient d’alléger son âme d’une extase qui le protégeait des ténèbres les plus oppressantes qui soient. Ils n’étaient pas des âmes sœurs pour rien, au fond, blessés par la même flèche d’un Cupidon moqueur et sadique ; les douleurs qui tiraillaient les entrailles et les chairs d’Isolde, il les décryptait, les lisait, les subissait en une seule œillade. C’était ça, l’amour et la façon qu’ç’avait de tout détruire : la prudence, la conscience, la tête au profit du cœur. Pour beaucoup, s’faire diriger par son cœur signifiait suivre ses désirs, suivre ses rêves – finir en couple sans une once d’hésitation, célébrer un beau mariage romantique et fonder une famille. Pour eux, ça signifiait s’afficher à nu, s’exposer à des plaies plus vivaces que celles qu’on aurait pu leur infliger, d’un coup de couteau ou d’un poing dans la gueule. Car aucune des peines qu’il avait subies ce soir, n’était pire que celle qu’il affrontait ici et maintenant, à chaque goulée d’air électrique et glacé qu’il avalait dans ses poumons. Il y avait des mots, des sujets de conversation qu’aucun d’eux deux n’daignerait évoquer ce soir – probablement ; parce que ça signifierait la fin de leur idylle, la fin de tout. Parce que c’était mieux comme ça, mieux pour le monde plus que pour eux – mieux pour leurs causes plus que pour leurs êtres. Et l’admiration qu’ils se vouaient, le culte qui les maintenait tête hors de l’eau, plus rien n’avait de prise maintenant qu’ils perdaient totalement le contrôle sur les rares choses auxquelles ils s’étaient raccrochés. Amants maudits, jusqu’au bout ; ces héros de tragédie qui n’avaient que trop combattu toutes les statistiques, tous les ordres du monde, le cycle perpétuel de leurs vies respectives. Qu’ils arrêtent, qu’ils arrêtent donc de s’infliger ça ; y’avait sûrement du masochisme, au-delà du fait d’être amoureux éperdus.

C’aurait été tellement plus simple, s’ils n’avaient eu du respect pour rien – s’ils n’s’étaient jamais accrochés à la moindre croyance, qu’à celle qui leur murmurait que des anges quelque part, les avait placés sur le même chemin pour une quelconque raison. Et quelle raison, au juste ?! Tout c’qu’il lisait, là maintenant, dans les silences tendues et les idées qui filaient à toute vitesse dans sa tête, c’était tous les martyrs que les DeMaggio avaient imposé à Isolde. Tout c’que ça famille lui avait causé, tout c’que ce nom représentait pour elle. Tâché du sang de ses proches, de tous ceux qu’elle avait aimés – son père à lui, tuant son père à elle. C’était plus que la volonté des anges, là, à croire que le Diable lui-même avait ajouté son aura dégueulasse, son petit coup d’pouce de connard à toute cette histoire, promettant une romance qui ne finirait que dans les larmes et le sang. C’était sa faute, c’était leur faute à eux, les chasseurs qui étaient si brusquement entrés dans la vie de la transmutante pour la mettre à sac. C’était sa faute à lui, qui avait trop failli à sa mission ; Anthea, morte, combien d’fois allaient-ils devoir se retrouver avec cette idée glaçant leurs regards ? « J’t’ai pas demandé d’t’excuser, Isolde. » qu’il lâcha, mâchoires crispées, regard fuyard, tandis qu’il se devait de passer une main sur son visage, dans ses cheveux et tout le long de sa nuque tendue pour essayer de remettre de l’ordre dans sa tête. « Mais-... » sa voix se tut, sa trachée obstruée à nouveau – par des mots qu’il n’savait pas comment dire, sans que ça donne comme quelque chose qu’elle prendrait comme un reproche. Encore. « pourquoi est-c’que t’as fait ça toute seule, hein ?! Qu’est-c’que t’aurais fait si j’m’étais retrouvé au milieu du truc ou au beau milieu du couloir pendant que tu butais les gardes, hein ? » et il avait essayé du mieux possible de n’pas hausser graduellement le ton, comme elle le faisait elle. « Il aurait pu t’attendre avec une armée de hunters, ou-ou… ou j’sais pas quoi, et tu s’rais morte, Isolde ; morte pour rien-… » est-c’qu’elle pouvait le sentir, qu’il s’inquiétait plus qu’il ne lui reprochait quoique ce soit ? Cesare aurait préféré n’importe quel contact charnel en cet instant, qu’avoir à dire ces mots-là ; il eut d’ailleurs un pas dans sa direction, un geste qu’il interrompit bien trop vite. Pas de caresse, pas de baiser – ils n’pouvaient pas, ils n’pouvaient plus ; ils craignaient bien trop qu’ils n’riment plus à rien, rien d’autre que le malheur et le sang. La culpabilité, à nouveau. « C’est lui qui t’a provoquée, c’est lui qui a choisi d’t’amener jusqu’à lui. J’sais-… j’sais que tu crois que tu t’en es bien sortie ou j’sais pas quoi, mais tu devrais pas oublier que s’il avait voulu qu’t’en sortes pas indemne, il s’en serait donné les moyens. » et elle devait déjà avoir compris qu’ils en avaient, des moyens ; des moyens d’remonter chacune des relations qu’elle avait, pour trouver les points faibles. C’était c’que les hunters faisaient, ce que Rafael DeMaggio faisait – c’que Cesare avait fait pendant trop longtemps. Assez longtemps pour comprendre son père – trop bien l’comprendre. « Et j’ai besoin de lui. Rien qu’parce que s’il doit crever tué dans c’t’histoire, ça n’peut que m’arranger-… » et au fond, parce qu’il n’pouvait que trop bien savoir, qu’il pouvait plus avoir confiance en les promesses de son père que celles de n’importe quel transmutant assoiffé de vengeance comme lui. Kingsley Moren, sans conteste, il avait des dizaines et des dizaines d’ennemis ; mais aucun, avec la capacité d’comprendre les hunters et d’agir avec froideur comme son patriarche. « J’te juge pas, Isolde, j’t’ai jamais jugée-… et j’sais c’que c’est, d’vouloir foncer à la gorge d’un sale type juste parce que ça fait du bien. » si seulement il pouvait l’faire avec Moren, avec son père – il l’avait fait avec Artur Kovalainen, simplement pour mieux s’prendre la foudre sur la tête. « Mais Anthea est morte. » et sa voix se voila de fantômes, de réminiscences de souvenirs – lui aussi, il avait porté le deuil d’Anthea déjà une première fois. Si Isolde exprimait le chagrin, il exprimait encore la culpabilité. Culpabilité d’l’avoir entrainée dans l’explosion de l’entrepôt. Culpabilité de la savoir, avoir été entre les mains de son père pendant des jours peut-être, sans avoir rien vu venir. « Et-et… et si tu veux t’venger, ou si tu veux lui faire justice-… j’peux t’aider, ou n’importe qui si tu veux pas qu’ce soit moi. » qui était-il pour blâmer les désirs de revanche ? « Mais t’attends pas à c’que j’réagisse pas à l’idée que tu t’sois jetée dans une mort quasi-certaine et inutile juste comme ça. » c’n’était pas juste, pas après tout c’qu’ils avaient enduré, pas après c’qu’ils s’étaient jurés. « Tu m’as d’mandé, d’te promettre de faire c’que j’pouvais pour revenir vers toi- et pourtant, t’étais totalement prête à tout laisser tomber. » et il savait qu’il n’en avait pas l’droit, pas lui, pas ici pas maintenant, mais il ne put se retenir : « Et Clara, hein ? » ce bébé qu’il était le premier à délaisser – Cesare était responsable de tous les crimes vis-à-vis de leur fille, mais s’ils s’mettaient tous les deux à être suicidaires, alors y’avait plus rien qui en valait la peine.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Icon_minitimeLun 22 Fév 2016 - 10:23

if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me
— cesare demaggio & isolde saddler —
I watched you sleepin' quietly in my bed, You don't know this now but There's somethings that need to be said And it's all that I can hear, It's more than I can bear. What if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me? What if I went and lost myself, Would you know where to find me? If I forgot who I am, Would you please remind me? Oh, cause without you things go hazy. — hazy.

C’était trop dur, trop douloureux et si elle n’était pas encore morte, par chance ou parce que le patriarche DeMaggio avait décidé que son heure n’était pas encore arrivée, elle avait l’impression que c’était son cœur et les blessures qu’il portait qui était en train de la faire doucement, mais surement agoniser. Dans le fond, elle pouvait bien combattre tous les hunters du monde si c’était nécessaire, elle pouvait bien lever une armée et faire tout ce qui était en son pouvoir pour changer le monde et survivre à tout ça sans trop de difficulté, mais survivre à la torture qu’elle était en train de subir là, ça semblait nettement plus compliqué. Sa vie n’était pas faite pour tourner comme elle le voudrait, y avait des moments où elle avait l’impression qu’elle était juste faite pour être malheureuse. A voir ceux qu’elle aimait les uns après les autres, sans jamais pouvoir rien y faire, à subir le sort d’une histoire d’amour trop compliquée, choisie par un Cupidon qui devait se complaire dans la tragédie. Elle ne s’en sortirait probablement jamais, y aurait toujours un truc pour la rappeler à la cruelle réalité et probablement que toutes les nuits aussi douce puisse-t-elle être, volée aux côtés de Cesare à la façon d’une liaison interdite, ça ne suffirait même pas à contrebalancer tous les maux qui s’imposaient à elle ; à eux dès lors qu’ils devaient de quitter, laissant la passion et l’extase appartenir à un passé qui ressemblait plus à des rêves d’idylle qu’à de véritables souvenirs qu’ils pourraient avoir.

Elle s’enflammait sans doute, dans ce besoin de crier sur quelqu’un, n’importe qui et de hurler à s’en casser la voix, quand bien même elle savait qu’avec le bébé qui dormait à côté, ce serait risqué. Crier, hurler et tout démolir autour d’elle histoire de passer ses nerfs, elle en aurait détruit les murs de cet appartement à coup de burin si elle avait pu. A défaut de pouvoir faire ça, lever la voix sur Cesare, comme si c’était normal, la suite logique de leur romance maudite, ce qui finirait toujours par leur arriver, malgré les baisers et les caresses qui pouvaient, à un moment les avoir unis. Peut-être que ça aidait à faire d’eux un couple, puisque les amoureux, ils devaient passer par les disputes aussi. Ou bien ce n’était qu’une fracture de plus dans leur histoire, une preuve qu’ils n’y arriverait jamais, parce que malgré l’amour et la dévotion, y avait toujours un truc qui n’allait pas entre eux. « Elle aurait pu être encore en vie. J’ai cru que si je me dépêchais, je pourrais la sauver. J’avais pas le temps de réfléchir, j’voulais juste la sauver. » Et ça avait été trop tard de toute façon et malgré son envie de crier à plein poumon, l’échec cuisant qui se révélait à cette phrase suffisait à étrangler sa voix dans les sanglots dont elle avait eu du mal à se défaire avant que Cesare ne débarque. Elle avait été guidée par son affection pour Anthea, la volonté de la sauvée, alors elle n’avait pas pensé ni aux conséquences, ni à ce qui aurait bien pu se passer si elle avait croisé Cesare dans les couloirs de la maison DeMaggio. Elle avait voulu la sauver cette fois, à défaut de n’avoir rien pu faire la première fois. Mais elle avait échoué, encore. Pourtant, elle aurait échangé sa vie contre la sienne si on lui avait le laissé le choix. Mais Anthea était morte et entendre Cesare le prononcé de vive voix c’était cette fichue vérité qui s’imposait encore à elle. « J’aurais échangé ma vie contre la sienne si … » Encore un si, une hypothèse qu’ils ne verraient jamais se réaliser, mais l’idée qu’au moins, elle aurait pu ne pas mourir inutilement, si seulement, Anthea ne l’avait pas déjà été. Et Clara dans tout ça ? Elle aurait voulu pouvoir répondre à Cesare qu’il était bien la dernière personne au monde à pouvoir parler d’elle, souligner le fait qu’elle aurait pu abandonner sa fille ; parce que c’était ce qu’il faisait depuis qu’elle était née lui. Mais Clara, elle l’aimait tellement. Le père de Cesare l’avait rendue orpheline elle, ce serait probablement trop injuste qu’il en fasse de même pour Clara. « Je suis désolée …. » C’était à se demander si elle s’adressait plus à Cesare ou au bébé qui dormait encore – par miracle sans doute – dans la pièce d’à côté, elle avait envie de la serrer dans ses bras et de la couvrir de bisous, comme pour se faire pardonner sans que la pauvre petite n’y comprenne rien. Mais elle ne se sentait plus la force de marcher jusqu’à la chambre de Clara, ses jambes ne pouvaient même plus la porter si bien qu’elle tomba à genoux, les larmes coulant de nouveau contre ses joues et les sanglots secouant son corps. « Je suis désolée … » Qu’elle répéta, peut-être pour Anthea cette fois, parce qu’elle l’avait laissée mourir, encore une fois.


Dernière édition par Isolde Saddler le Lun 22 Fév 2016 - 18:00, édité 1 fois
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Icon_minitimeLun 22 Fév 2016 - 12:18


cause here, everybody here's got somebody to lean on
ALL THAT I KNOW, THERE'S NOTHING HERE TO RUN FROM.
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and you can tell the world that you're tired. every time that i see your face i notice all the suffering. just turn to my embrace i won't let you come to nothing. stand there and look into my eyes, and tell me that all we had were lies. show me that you don't care and i'll stay here if you prefer w/isolde saddler & cesare demaggio.
■■■


La vengeance, l’ardeur avec laquelle celle-ci prenait le contrôle, paralysait les réflexes les plus raisonnables au profit d’une rage aussi brûlante qu’une flamme – comment pouvait-elle s’imaginer qu’il n’connaissait pas ça ? De bien des façons, Isolde et Cesare s’retrouvaient à irrémédiablement porter les mêmes sentiments, à plonger dans les mêmes abysses, à calquer leurs vies l’une sur l’autre. A croire qu’ils étaient des âmes sœurs dans tous les sens du terme, jusqu’à la définition la plus dévastatrice et tragique du terme – liés, jusque dans la torpeur ; à subir la vie, à subir la présence de l’autre dans la vie. L’amour pouvait-il être empoisonné totalement par le regret et les actes d’autres gens ? Cesare n’voulait pas lire, dans les prunelles claires d’Isolde, qu’il l’avait perdue – définitivement perdue – à cause des actions de son père. A cause de tout c’que son père avait toujours fait ; les vérités éclatant avec force ici et maintenant, seulement. Qui était donc Cupidon pour les faire tous les deux s’éprendre l’un de l’autre, alors même que les anges du destin les avait déjà annoncés comme ennemis dans toutes les circonstances ? C’avait été pour Isolde en particulier, sûrement, que Rafael DeMaggio avait jeté son dévolu sur le groupe de transmutants où Cesare s’était retrouvé en mission. C’avait été son père à lui, qui avait sur ses mains le sang de son géniteur à elle. C’avait été son nom à lui, qu’elle avait apposé sur le certificat de naissance de leur bébé et qui aujourd’hui était synonyme de tous les malheurs qui frappaient si brutalement son être. Et Isolde pouvait être dotée de toute la force surnaturelle qui soit, elle restait cette humaine douce, fragile qu’il avait si souvent vue, derrière les couches d’orgueil et d’assurance qu’elle affichait au monde entier. Si elle s’était frayée un chemin à travers ses frontières à lui, froides et colériques – il en avait fait de même avec elle ; tous les deux, leurs cœurs livrés sans concession. Ça leur permettait de vivre des moments idéaux, des instants d’extase qui chassaient tous les doutes et tous les monstres qui rampaient dans c’monde misérable. Ça leur permettait de croire en leur romance, d’envisager leurs chances ; d’parler de mariage, d’parler d’espoir alors même que le désespoir pouvait si facilement les submerger.

Il savait, lui, où résidait encore ses dernières miettes de volonté ; les quelques éclairs de survivance de son humanité – ils étaient juste en face de lui, à quelques pas de là, l’appelant silencieusement en des gestes de tendresse et d’affection qui réveillaient un autre Cesare. Le Cesare amant, aimant, embrasé par la dévotion et la passion – le Cesare qui, malgré le sang sur ses mains, parvenait à déposer des caresses pleines de douceur, suaves sur ses mains, sur ses joues, sur son corps. Elle était loin, l’idylle ici et maintenant, dans l’air ; mais elle flottait dans leurs regards désemparés, elle chantait en une sérénade mélancolique dans chacun des souffles qu’ils lâchaient – chaque moment, où leurs voix se brisaient contre le mur du réel. Il connaissait la torpeur de la vengeance, la tornade du désespoir – la façon que l’impuissance avait, de clouer quelqu’un au sol. Et les déclarations décharnées de la Saddler, avaient un écho tout particulier en lui ; pour trop bien connaître cette peine toute particulière, il se retrouva à baisser le regard, happé, possédé par ce chagrin qu’il n’avait de cesse de repousser. Pour Anthea, pour Aria ; pour tous les cadavres amoncelés – était-ce par eux, pourtant ? Pourquoi devraient-ils être responsables de ça ? Il échangerait, lui aussi, sa vie contre celle de sa sœur, si-… si on lui en laissait l’occasion. Ici et maintenant, si un Bon Dieu misécordieux venait lui proposer l’échange, il le ferait sans réfléchir, sans songer, sans douter – c’était ça, l’amour baigné de vénération, l’affection semblable à un culte, qui prenait l’pas sur toute la vie. Alors sans doute que dans ses iris sombres, tout autant que dans sa voix, glissa une évidence qui ne pouvait les lier qu’eux deux : « Je sais. » la voix chargée d’une empathie qu’il ne se serait jamais cru avoir. Isolde créait des miracles en lui, quand bien même elle n’voulait pas y croire, pas les voir, pas s’faire à l’idée – c’était en s’laissant être amoureux d’elle, qu’il vivait. Et peut-être bien que sans s’passer la bague au doigt, ils étaient un couple plus éternel et inaltérable que beaucoup d’autres, déjà. Leur ferveur, leur adoration, les impressions grandioses créées par chaque contact charnel entre eux – ça n’pouvait être qu’unique, qu’inédit. Qu’exceptionnel. Et c’est cette admiration-là qui se transformait encore et encore en culpabilité incandescente – la même qui le prit, dès qu’Isolde tomba à genoux. Seule, toute seule au milieu de cet appartement ; peut-être aurait-elle préféré qu’il demeure dans le respect d’cette distance de sécurité qu’ils s’imposaient. Mais il n’pouvait pas, il n’pouvait décemment pas rester là, à la regarder s’effondrer. Il franchit les pas qui les séparaient l’un de l’autre, plus facilement qu’il ne l’aurait cru, tombant à genoux lui aussi – pas accablé par le désespoir, mais pour venir enrouler un de ses bras autour des épaules de la transmutante, la lovant contre lui dans une étreinte qui n’ressemblait pas vraiment à un câlin, mais débordait d’une bienveillance élémentaire. Il n’y eut pas de baiser, pas de contact enjôleur – ils étaient si loin de ça – rien d’autre que le bout de ses doigts, se logeant dans ses cheveux, en une caresse les fourrageant affectueusement. Qu’ils n’pensent donc pas à l’après, aux morts, à la culpabilité – il en avait besoin, de cette étreinte. Elle en avait besoin, elle aussi. Pour survivre, ils avaient au moins droit à ça.
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