Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Jeu 24 Mar 2016 - 23:11
if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me
— cesare demaggio & isolde saddler —
I watched you sleepin' quietly in my bed, You don't know this now but There's somethings that need to be said And it's all that I can hear, It's more than I can bear. What if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me? What if I went and lost myself, Would you know where to find me? If I forgot who I am, Would you please remind me? Oh, cause without you things go hazy. — hazy.
Un jour, ils auraient le droit à avoir une vie normale, ils auraient le droit de passer la nuit l’un avec l’autre sans avoir à craindre ce qui pourrait bien se passer le lendemain et quand bien même ce jour, ils n’envisagerait peut-être pas de s’installer tout de suite ensemble – quoi qu’au point où ils en étaient niveau logique dans l’ordre des choses, ça ne posait aucun problème ; ils avaient grillé toutes les étapes avec Clara – au moins, ils pourraient se quitter quand ils le voudraient et se revoir quand ils le voudraient. Ils n’auraient pas juste à se quitter au moment où la vie reprenait son droit sur la ville de Radcliff ou à se demander quand est-ce qu’ils auraient l’occasion de se revoir et surtout, dans quelles circonstances, puisqu’il semblait toujours qu’il fallait qu’ils se retrouvent quand quelque chose n’allait pas. Alors ce serait quoi la prochaine fois ? C’était une des nombreuses questions qu’elle se posait et étrangement, elle avait autant envie d’en avoir la réponse que de continuer à l’ignorer. Parce qu’elle voulait le revoir, mais elle ne voulait pas que ce soit pour un truc plus ou moins grave, une blessure ou la mort d’un proche. Elle aurait voulu que ce soit possible de faire autrement. De simplement se dire qu’ils se verraient tel jour, juste pour se voir, ce qui aurait bien plus l’air d’un rencard que toutes leurs rencontres hasardeuses. Mais non, ce n’était pas pour eux tout ça. Pas pour le moment. Il fallait attendre encore et elle attendrait, avec toute la patience, dont pourtant, elle n’était pas dotée. Pour Cesare, elle pouvait le faire, elle le savait et elle le voulait.
Un sourire se dessina sur les lèvres de la jeune femme. Ouais c’est vrai que de toute évidence, elle n’avait pas profité de sa présence chez elle pour passer la matinée au lit. Mais pour ce qui était de la cuisine, elle le laissait faire sans soucis. « J’aime pas rester au lit. » Peut-être que si Cesare avait été réveillé, elle aurait pu revoir cette affirmation, mais elle n’avait pas osé le réveiller. Et puis vu les courbatures qu’elle avait, elle aurait de toute façon eu bien du mal à trouver une position agréable et c’était sans parler du soleil à travers les rideaux qui suffisait à la maintenir éveillée. » J’aime pas non plus faire la cuisine. » Alors il pouvait être sûr qu’elle n’allait pas aller faire des œufs dans son dos alors qu’il s’était gentiment proposé de s’en occuper. C’était comme s’il se proposé à faire la vaisselle, si ça pouvait l’amuser, elle n’allait pas l’en empêcher. Et elle aurait préféré le voir en train de faire la vaisselle plutôt que d’imaginer tout ce qu’il avait bien pu trouver pour occuper l’esprit de son père et elle ne voulait certainement pas qu’il passe la journée à lui occuper l’esprit pour que ça lui fasse un peu oublier sa présence à elle. « T’inquiète pas. Va pas prendre des risques ou passer plus de temps qu’prévu avec lui. Ça va aller. » Ouais, ça irait et ça irait mieux si elle savait que Cesare ne faisait rien de trop risqué ou ne passerait pas trop de temps avec son père juste pour elle. « J’ai plein de trucs à faire et je suis pas toute seule. Y a Clara. Et Harry. » Un bébé d’un mois à peine et un chien. Y avait mieux comme compagnie peut-être dans ce genre de moment. « Ouais, je préviendrais mes amis … » Qu’ils fassent un peu attention à eux, même si de toute évidence, ils risquaient de ne pas forcément apprécier l’idée qu’on puisse potentiellement s’en prendre à eux, parce qu’ils étaient ses amis. Mais bon, ne rien dire à Anthea, juste l’éloigner, fallait quand même admettre que ça avait été un échec. Elle laissa échapper un soupire. « J’vais essayer. » Elle ne pouvait rien promettre de toute façon. Y avait des chances pour que son cerveau se mette à carburer en questions, diverses et variées de tout ce qui pouvait la tracasser au quotidien, juste pour enfoncer le clou et la faire se sentir encore plus mal, parce qu’il fallait croire que l’esprit humain était vraiment mal foutu. « Mais t’inquiète pas. Ça va aller, jte le promets. » Et peut-être que plus elle le réputait, plus ça l’aiderait à s’en convaincre elle-même. Il fallait que ça aille de toute façon. Elle devait bien s’occuper de Clara, alors elle ne pouvait pas trop se permettre de perdre pied.
Cesare DeMaggio
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Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Ven 25 Mar 2016 - 3:49
cause here, everybody here's got somebody to lean on
ALL THAT I KNOW, THERE'S NOTHING HERE TO RUN FROM.
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and you can tell the world that you're tired. every time that i see your face i notice all the suffering. just turn to my embracei won't let you come to nothing. stand there and look into my eyes, and tell me that all we had were lies. show me that you don't care and i'll stay here if you prefer w/isolde saddler & cesare demaggio.
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Vivre dans une petite routine qui n’appartenait qu’à eux, où rien d’autre n’importait que leur couple, leur tendresse et les gestes d’affection échangés, ça, ils n’avaient pas encore connu. Même avant cette nuit-là où tout était parti en vrilles, Isolde et Cesare n’avaient pas été ce couple qui avait grillé les étapes en quelques mois à peine ; il était venu chez elle, bien entendu, mais ça n’avait jamais ressemblé à ça. Ça, peut-être parce que Cesare n’avait pas vraiment été Cesare à cette époque-là : comme avec son père, il avait souvent vécu ces jours-ci, ces moments avec la Saddler, en prenant garde de surveiller le moindre de ses faits et gestes et chaque petite action ou phrase qu’il avait eue à prononcer ou accomplir. C’était en partie ce qui l’avait tant torturé, et remué dans sa tête l’idée qu’il n’avait fait que lui mentir- ses sentiments, pourtant, il avait su qu’ils étaient véritables, qu’ils s’étaient construits sur des bases plus stables que tout ce qu’il avait pu connaître dans sa vie avant. Il avait fait confiance à la transmutante, au moment d’la laisser entrer dans sa vie, et franchir les murs de froideur qui le séparaient hostilement du reste du monde. Il l’avait aimée, sans même savoir si elle, elle serait capable de l’aimer si elle découvrait ce qu’il était derrière les apparences : en fin d’compte, c’étaient ces sentiments-là, ces craintes-là qui avaient refermé le cercle vicieux autour de lui. Ils étaient défaits d’au moins celui-ci désormais- et Cesare était Cesare DeMaggio, fils de bien trop de choses à la mémoire d’Isolde. Elle pouvait désormais associer le nom DeMaggio à bon nombre de ses malheurs- lui personnellement, ou tous les actes que son père avait accomplis. Y’avait aussi Clara, qui elle, se rangeait bien évidemment dans la colonne des avantages qu’ils n’pourraient jamais regretter – mais la crainte était toujours là, quelque part lovée en Cesare ; celle qui lui murmurait, que peut-être bien un jour la jeune femme se réveillerait, se regarderait dans le miroir et se demanderait comment elle pouvait l’aimer lui. Comment elle pouvait s’être éprise d’un tueur, et s’être accroché à celui-ci alors même que l’monde pouvait offrir bien mieux. Comment elle avait pu laisser le fils du tueur de son père, et d’sa meilleure amie, l’embrasser, la toucher avec affection et douceur. Ces doutes, est-c’qu’ils le quitteraient un jour ? Peut-être bien, ouais, à mesure qu’ils franchiraient les obstacles, affronteraient leurs démons- les mois passant, les années courant. S’il finissait enfin par exister en tant que DeMaggio pour être autre chose qu’un hunter lobotomisé par ses parents.
Au moins si tôt le matin, ces doutes sempiternels n’avaient pas encore eu le temps de le quitter- et Isolde n’semblait pas s’être réveillée pour s’regarder dans le miroir et réaliser toutes ces choses qui étaient si lourdes à porter pour lui. C’était une bonne chose- parce que somme toute, si ça devait arriver, ça viendrait d’elle ; lui, il pensait déjà tout ça, il était juste trop lâche et trop égoïste pour la laisser partir. Faire la cuisine, s’occuper de Clara, lui offrir ces quelques marques de douceur tendre, c’n’était qu’une maigre compensation, et chacun des petits moments qui lui permettaient de chasser les ténèbres si présentes et pressantes à sa vie. Alors certes, peut-être que lui non plus n’aimait pas particulièrement rester au lit à n’rien faire, ou faire la cuisine- mais avec Isolde, dans c’genre de moments-là, il se sentait on ne peut plus prêt à le faire. « Bah- j’promets rien pour la cuisine… mais un jour, j’suis sûr qu’on trouvera de quoi apprécier le fait de rester au lit. » une vague petite remarque enjôleuse, parce qu’il avait envie de la voir sourire, poursuivre cette insouciance un petit moment, alors même qu’ils n’avaient plus que quelques poignées de dizaines de minutes à grappiller avant qu’il ne doive partir. Le temps, il avait un putain de talent pour passer vite et affreusement lentement à la fois : vite à petite échelle, les secondes et les minutes filant à toute allure. Lentement, lorsqu’il était question de si grandes ambitions et promesses- celles qui mettaient trop de temps à venir pour eux. « Je te jure que c’est pas prendre plus de risque. Alors ouais, c’est passer plus de temps que je n’peux l’supporter avec lui- mais au fond, ça c’est dès que j’suis plus d’une seconde dans la même pièce que lui, donc bon… » et ça ne le concernait que lui- parce que c’n’était pas pour Isolde qu’il faisait ça, alors elle n’pouvait pas vraiment se blâmer pour ça, ou prendre la moindre décision à ce sujet. « De toute manière s’il voulait en finir avec toi, il se serait donné les moyens de l’faire hier soir-… » il n’avait pu s’empêcher d’avoir cette déclaration trop pragmatique, quand bien même elle n’était pas dite pour sous-entendre qu’Isolde n’aurait pas pu s’en sortir ; mais si Rafael avait voulu sortir l’artillerie lourde contre la Saddler, il n’aurait pas été seul dans sa maison à attendre qu’elle vienne. « Appelle qui tu veux, parle à qui tu veux. Si y’a un jour où tu peux croire qu’il sera trop occupé, c’est aujourd’hui. » parce qu’il serait trop occupé à ressasser la raclée qu’il s’était prise, ou à passer ses nerfs sur un autre transmutant, ou-… beaucoup d’autres éventualités. Il ne contre-attaquerait pas maintenant, pas alors qu’il était encore trop marqué et handicapé par leur face à face. « T’isole pas. » alors même qu’il savait que c’était le premier instinct qui lui venait, tout comme ç’avait été son premier instinct à lui après la mort d’Aria. « J’pourrai jamais partir si c’est pour savoir qu’tu vas passer ta journée comme ça. » ça, c’était sans l’ombre d’un doute ; il s’en foutait des risques et des dangers, quand bien même ils seraient carrément plus omniprésents s’il devait disparaître toute la journée juste pour rester ici. Alors au fond, la meilleure chose qu’elle avait à faire, c’était trouver quelqu’un avec qui rester, rien que pour qu’il ait l’esprit tranquille. De ses deux mains, il était venu encadrer le visage d’Isolde, doux et tendre- c’était déjà habituellement dur d’envisager de repartir, mais là, ça le serait encore plus, évidemment. « Je sais que ça va aller. » avait-il répondu, à voix basse tandis qu’il déposait quelques caresses sur ses joues avec ses pouces- ça irait, oui, à un moment, comme pour lui, vis-à-vis d’Aria. Ça prenait du temps, et il savait au moins ça, c’était qu’ça allait mieux encore lorsqu’il était avec elle.
Isolde Saddler
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Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Ven 25 Mar 2016 - 10:36
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Aujourd'hui comme la fois dernière, elle savait bien que se séparer de Cesare allait être vraiment compliqué. Peut-être même que ce serait encore plus dur cette fois, pour plusieurs raisons. Parce qu'elle l'avait vu avec Clara et qu'elle aurait voulu pouvoir le voir avec leur fille plus que deux fois au cours d'une nuit. Parce qu'elle avait bien compris que quand il n'était pas avec elle, il était plus facilement susceptible de péter les plombs et que clairement, en compagnie de son père, ça ne devait pas franchement l'aider. Au contraire, sans doute que lui, il devait plus avoir tendance à vouloir le pousser vers les ténèbres desquels, elle, elle voulait le sortir. Elle ne voulait pas non plus qu'il parte parce qu'en vue de son état à elle, elle aurait voulu pouvoir rester à ses côtés. Parce qu'elle savait d'avance qu'y avait bien qu'avec lui qu'elle pouvait se sentir aussi bien malgré ce qui lui pesait sur le cœur. Elle pouvait bien appeler qui elle voulait et passer la journée avec des gens qu'elle aimait vraiment, ça n'aurait jamais l'allure que ça avait eu cette nuit aux côtés de Cesare. Elle savait qu'y avait qu'avec lui qu'elle pouvait se sentir aussi bien malgré tous les problèmes qui s'imposaient à elle. Elle l'aimait, alors forcément que ce sentiment pouvait tout changer. C'était lui, le seul avec qui elle avait envie de passer sa journée, mais ce n'était pas possible et ce n'était pas le moment de se montrer exigeante, elle avait provoqué son père hier, elle lui avait créé des problèmes à lui, alors autant ne pas continuer en faisant sa capricieuse. Ce serait dur, mais elle ferait de son mieux pour le laisser partir sans montrer à quel point ça pouvait faire mal.
Pour l'instant, il était encore là et comme elle n'avait aucune idée de l'heure qu'il était, c'était plus sage de ne pas essayer d'estimer le temps qu'ils avaient encore ensemble. Il partirait quand il faudrait qu'il parte, en attendant, elle voulait profiter des dernières minutes et d'un petit-déjeuner préparé par ses soins. Un sourire se dessina sur ses lèvres suite à sa réplique. « Ouais, je suis sûre de ça aussi. » Ce n'était pas difficile à imaginer ça, trouver un truc qui puisse leur faire apprécier de rester au lit et même sans partir dans les trucs se rapportant au sexe, juste rester dans ses bras, sans sentir son corps douloureux de partout, elle savait très bien qu'elle pourrait apprécier ça. Ce qu'il disait ça ne lui donnait pas envie de laisser partir. Elle n'avait pas envie qu'il passe du temps avec ce type alors même que clairement ça ne lui faisait pas plaisir. Mais elle ne pouvait pas le retenir, il avait fait son choix depuis un moment et elle l'avait laissé partir la première fois, alors elle pouvait bien le refaire. S'il voulait en finir avec elle, il l'aurait fait. La réplique réactiva une certaine haine en elle. Parce que c'était frustrant qu'il s'amuse avec elle comme ça, s'en prenne à ses proches plutôt qu'à elle. Ce type était un monstre. Il aurait pu se contenter de la tuer, puisqu'elle n'était qu'une transmutante comme il en avait tué tant d'autres, mais non, il s'amusait à la torturer, comme si c'était un jeu pour lui, alors qu'elle n'avait absolument rien fait pour qu'il s'en prenne à elle comme ça. Elle aurait dû le tuer pour en finir avec tout ça. Elle restait accrochée à cette idée. « Ouais, j’appellerai quelqu'un ... » Quelqu'un qui devait bosser de toute façon , alors ce serait compliqué de trouver quelqu'un de parfaitement disponible pour elle, de toute évidence, tout le monde n'était pas en congé maternité. Mais elle pouvait bien promettre d'appeler quelqu'un qui ça pouvait le rassurer. Quand bien même, dans le fond, y avait peu de chance pour que ça l’empêche de passer la journée toute seule, parce qu’elle n’allait pas demander à quelqu’un de laisser tomber ses activités pour elle et qu’elle n’aurait pas le courage de dire au téléphone qu’elle venait de perdre sa meilleure amie. Alors elle verrait, avec Léda ou Aldrich, si l’un d’eux voudrait bien passer après le boulot. « T’sais, déjà ranger le foutoir que j’ai foutu, ça risque bien de me prendre la journée alors bon … » Elle aurait peut-être le temps de penser à autre chose, prise dans le ménage qui s’imposait à elle. Ça irait. C’était un fait, peut-être qu’elle aurait besoin d’un peu de temps, mais ça irait. Elle lui adressa un léger sourire avant de venir se blottir dans ses bras, le seul endroit au monde où déjà, elle pouvait assurer que ça allait mieux.
Cesare DeMaggio
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Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Ven 25 Mar 2016 - 18:35
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Il s’doutait bien qu’Isolde ne voulait pas particulièrement parler de tout ce qui se passerait après, quand il serait parti, qu’elle claquerait la porte entre elle et le reste du monde. Entre elle et lui. Mais il n’pouvait pour autant pas accepter l’idée de partir sans rien dire- de partir, sans savoir qu’elle serait en sécurité, et apte à affronter tout ce qui viendrait se mettre sur sa route dès qu’il aurait le dos tourné. Parce que l’évidence était là, flottant dans chaque moment de tendresse et d’affection qu’ils s’échangeaient : s’il avait le choix, il resterait, pour des heures entières, des jours et des semaines sans jamais calculer ou compter, sans quantifier l’affection et l’amour qu’il lui donnerait. Il le ferait sans qu’elle ait besoin de demander, ou de s’effriter sous ses yeux, parce que d’bien des manières, il était celui capable de saisir ses sentiments sans même qu’elle n’ait à les dire à haute voix. Il voulait être là pour elle, pour l’aider à affronter chaque moment difficile amené par la mort d’Anthea- il voulait chasser totalement ses hantises et sa culpabilité à lui, pour juste prendre en compte les ressentis de la jeune femme. Mais il n’pouvait pas, alors tout ce qu’il pouvait faire, c’était profiter des dernières minutes qui leur restaient, et la convaincre de trouver quelqu’un avec qui parler aujourd’hui. Quelqu’un qui n’serait pas lui, tout comme il n’était pas celui qui s’occupait de Clara quand Isolde avait autre chose à faire. Tout comme il n’avait pas été celui qui était allé la chercher à la maternité, ou qui était resté à ses côtés pendant tous ces jours. Tout comme il n’serait pas celui qui la soutiendrait à travers les semaines à venir, si leur situation ne changeait pas. Ça lui faisait un mal de chien, de se savoir si en dehors de la vie de la transmutante, alors même que tout c’qu’ils demandaient, c’était d’y appartenir pleinement tous les deux. Mais ç’avait été son choix à lui, tout autant que son choix à elle- c’était juste difficile et il allait falloir qu’ils fassent avec, encore une fois, même après cet énième coup envoyé droit sur eux. Peut-être était-ce juste une succession de signes, faits pour indiquer aux deux amants qu’ils étaient mieux ensemble- face aux blessures physiques ou mentales, aptes à chasser toutes les douleurs de l’un et de l’autre, les monstres d’une réalité trop réelle. Mais ils résistaient, ils fuyaient, ils avaient encore trop de choses à faire pour être tranquilles. Cesare le savait, s’il devait s’montrer plus imprudent encore que c’n’était déjà le cas, le voile séparant Rafael de toutes les vérités que son fils lui avait cachées, se déchirerait, et ce serait la fin. Pas seulement pour lui, ou pour Isolde. Ce serait la fin pour la sécurité de Clara, la petite vie tranquille qu’elle pouvait encore avoir- ce serait la fin, parce qu’y’avait pas à douter que son père à lui pouvait ressembler au père de Gabriela, assez fou pour kidnapper ce petit bébé avec l’ambition d’en faire un noble représentant de la lignée dont il partageait le sang. Gabriela, tiens, il n’avait toujours pas daigné prendre contact avec elle- comme s’il attendait, comme s’il flirtait déjà trop avec le danger pour oser le faire.
Pour l’heure, entre Kingsley Moren, Isolde et Anthea, il avait déjà l’impression d’avoir trop à faire –et de n’pas avoir fait assez. Et s’il faisait miroiter à sa cousine l’espoir de retrouver son fils, mais échouait finalement ? Il avait échoué avec Anthea, et il avait échoué encore avant ça- lorsqu’il avait promis à Isolde qu’elle était en sécurité, pour mieux faire exploser ses amis dans un grand feu de joie quelques semaines plus tard. Il avait échoué avec Aria, aussi. Il n’échouerait pas avec Isolde. « Tu vas m’faire m’inquiéter pour toi pour l’reste de la journée- et ça, ça peut être risqué. » malgré le sourire qu’il avait laissé glisser sur ses lèvres, c’était une vérité plus avérée que le fait de passer du temps avec son père – Rafael avait trop besoin de lui, et trop de choses à perdre en s’attaquant à lui. Ce n’serait pas pour aujourd’hui, alors elle n’avait pas à s’inquiéter sur ça –et s’il n’avait pas envie de la culpabiliser, il n’avait certainement pas envie de passer sa journée à s’imaginer une Isolde toute seule, en train de devoir gérer trop de choses par elle-même. Clara, et le rangement, et la mort d’Anthea, et ses responsabilités soi-disant si importantes auprès de son groupe. Il l’enlaça malgré tout, une de ses mains caressant doucement une de ses omoplates, faisant attention à ne pas lui faire trop mal, ou saisir une quelconque crispation de douleur qui trahirait que ses gestes étaient trop maladroits. « Peu importe c’qu’y s’est passé… tu mérites pas d’être toute seule, okay ? » personne ne le méritait, probablement- être seul face à son deuil, il pouvait au moins dire que c’était une des choses les plus difficiles à affronter : il n’pouvait pas envisager de se concentrer sur ses objectifs à lui, sa vengeance et ses ambitions, en sachant qu’à l’autre bout de la ville, la femme qu’il aimait souffrait à cause de tout ça. Ou pour une quelconque autre raison. Peut-être qu’il s’aventurait là dans des mots de trop, des choses dont Isolde n’voulait pas parler- mais lui, il n’voulait certainement pas quitter cet appartement en sachant qu’il abandonnait quelqu’un à la solitude et au chagrin juste derrière. Particulièrement Isolde. Il penserait à elle, aujourd’hui ouais, comme tous les jours- mais ce n’serait pas aussi lourd et handicapant que s’il devait l’imaginer toute seule. « J’vais pas prétendre que mes œufs vont être miraculeux au point de te remonter le moral pour le reste de la journée, tu vois. » ajouta-t-il, dans un léger sourire, pour détendre l’atmosphère, pour changer de sujet de conversation- il avait au moins déjà réussi à la faire sourire ce matin, ce qui était une victoire en soi. Une de celles dont il s’enivrait du moins, doucement réconforté par l’idée qu’il pouvait profiter de ces dernières minutes pour faire une différence.
Isolde Saddler
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Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Ven 25 Mar 2016 - 19:35
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La journée qui allait s’imposer à elle allait être compliquée. Elle aurait un gout de déjà-vu. Comme celle qui avait suivi l’explosion de l’entrepôt. Comme après qu’elle ait posé son regard sur le corps brûlé de sa meilleure amie. Cette image elle était gravée à vie dans sa mémoire, quand bien même Anthea était revenue à la vie depuis, pour re-mourir finalement. Elle s’était effondrée quand elle avait perdu Anthea la première fois et elle avait sombré dans la rage au point de faire exploser la mairie. Et fallait qu’elle retraverse ça à présent et elle n’en avait pas la moindre envie. Alors, se bercer d’illusions dans les bras de Cesare ça avait été facile, ça avait été agréable et elle aurait voulu que ça dure encore longtemps. Elle ne voulait pas rester à penser à Anthea à tout ce qu’elle avait pu endurer avant de mourir, parce qu’elle n’était pas idiote au point de penser qu’il s’était contenté de lui tirer une balle entre les deux yeux. Y avait tellement de trucs qui allaient s’imposer à elle dès qu’elle pourrait penser à autre chose qu’à Cesare et à sa présence tout près d’elle. Tant de chose auxquelles elle n’avait pas envie de penser. Et qu’y ait quelqu’un avec elle ou pas ça ne changerait pas grand-chose. Tant que ce ne serait pas Cesare, ce serait forcément différent. Parce qu’y avait qu’avec lui que la magie opérait. Y avait qu’avec lui que les choses pouvaient aller vraiment mieux et peut-être que dans le fond, c’était mieux qu’il parte, qu’elle ne se contente pas de rester dans le déni à ses côtés juste parce que c’était plus agréable que la réalité. Mais même à ses côtés, elle pouvait l’admettre la mort d’Anthea, elle l’avait fait la veille au creux de ses bras ; elle pouvait le faire, elle n’en avait juste pas l’envie.
Elle ne voulait pas qu’il s’inquiète pour elle, alors ça semblait mieux de ne pas se mettre à pleurer pour l’instant, tenir bon, au moins jusqu’au moment où il passerait le seuil de la porte. Elle pouvait bien tenir jusque-là, quand bien même il avait ramené le sujet sur le tapis et que ça rendait sa résistance de plus en plus compliquée. C’était pour ça que parler d’eux la veille, ça avait été des millions de fois plus simple que de parler de tout ça. « J’veux pas que tu t’inquiètes pour moi. » Ça allait aller, alors y avait pas de raison de s’inquiéter. Elle allait s’en sortir, quand, comment, elle ne savait pas, mais elle savait que ça finirait par aller. Avec le temps, tout va, comme on dit. Elle avait été assez forte pour s’en remettre une fois, alors y avait pas de raison pour que cette fois elle n’y arrive pas. Peut-être que c’était plus compliqué, parce qu’elle s’était laissée emportée par la joie et l’espoir quand elle avait retrouvée Anthea et qu’on venait de lui arracher ça aussi. Et dans ses bras, elle se serra les mâchoires, dans une volonté de contrôle de ses émotions, elle ne pourrait pas répéter encore longtemps que ça allait aller, sans se mettre à pleurer, à trop le dire, ça aidait à y croire autant qu’à s’effondrer sans doute. Peut-être qu’elle en avait besoin, de s’effondrer encore une fois avant de pouvoir vraiment envisager de s’en remettre. Et peut-être qu’il faudrait mieux qu’elle le fasse pendant qu’il était encore là, mais non, elle ne voulait pas lui imposer ça, alors tant qu’elle en avait la force, elle lutterait. « Okay. » C’était assez court comme mot pour ne pas que sa voix tremble en le prononçant alors, c’était le seul dont il devrait se contenter pour le moment. Et puis ça suffisait pour répondre à sa question. « On sait jamais, manger, ça remonte toujours le moral. » A elle en tout cas, mais là elle avait plutôt tendance à s’imaginer s’empiffrer de donuts pour que ça puisse aller mieux ce n’était pas un si mauvais plan que ça dans le fond, oublier son chagrin dans la nourriture, y en avait qui faisait ça dans l’alcool, elle, elle voulait bien le faire dans les donuts.
Cesare DeMaggio
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Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Ven 25 Mar 2016 - 21:32
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Il se savait bien trop impliqué dans tout ce qui concernait Anthea pour pleinement savoir quoi faire : suivre Isolde sur le chemin de l’oubli et du rejet, ç’avait été la meilleure chose qu’il avait pu faire- ils avaient parlé de tout et de rien, et peu à peu les soucis de la Saddler s’était détachés des traits de son visage. Elle avait laissé sa meilleure amie de côté, au profit d’autres instants- d’une échappée qu’elle n’aurait certainement pas connue sans lui, et qu’elle méritait tout autant que le reste. Il avait eu envie de pouvoir la rassurer, de pouvoir la consoler- mais il n’savait pas s’il l’avait vraiment fait, ou si tout ça n’avait été que de la poudre aux yeux, balancée pour gagner quelques heures. Et si la jeune femme devait s’mettre à pleurer tout contre lui, là maintenant ? Se rappelleraient à lui toutes ses responsabilités dans cette histoire, tous ses doutes et toutes ces craintes- celles-là même qui n’avaient pas leur place pour répondre au chagrin d’Isolde, mais n’pouvaient s’empêcher de pointer pour lui tordre les entrailles. Etait-il seulement la personne la mieux placée pour consoler Isolde de la mort de sa meilleure amie ? D’un point de vue pragmatique, y’aurait bien des gens pour le juger d’simplement être là, d’avoir accouru au côté d’Isolde alors même que leur triangle, Isolde, Anthea et lui, était encore teinté des actes qu’il avait lui-même accomplis. Le sang qu’il avait lui-même versé. Ils avaient été amis pourtant, à une époque- un peu comme pour Aldrich, Cesare avait laissé l’opportunité à Anthea de s’faire un chemin et une place dans sa vie, parce qu’il avait eu confiance en Isolde et en ses choix à elle de relation. Il l’avait appréciée, ils avaient eu des conversations sur tout et rien- il lui avait menti à elle aussi, et Anthea l’avait payé de sa vie. Une fois. Deux fois. Alors peut-être qu’elle aussi, où qu’elle soit, elle blâmait le DeMaggio pour tout ce qui lui était arrivé, et le maudissait simplement pour être là, à être celui qui enlaçait doucement Isolde pour chasser la tristesse qui enserrait sa gorge, et la prescience des minutes qui les rapprochaient de la séparation. Y’aurait bien des gens, des dizaines et des dizaines de personnes, plus légitimes dans leur cœur pour consoler Isolde et chasser son chagrin- mais c’était lui qu’elle avait choisi. Lui dont elle avait besoin. Lui qu’elle aimait. Et il n’savait franchement pas pourquoi ; mais il serait là, et il n’avait pas l’intention d’la laisser tomber, là maintenant, juste à cause de ses doutes à lui. Il les ravalait, presque dans l’espoir qu’elle s’en rende compte elle aussi, qu’elle réalise ses erreurs et le chasse de sa vie – mais fallait croire que l’amour rendait aveugle, et que la mémoire d’Anthea n’était bonne qu’à être souillée.
Y’avait plus aucune bonne action à accomplir, pas de pardon à obtenir pour ce qu’il avait fait – peut-être bien qu’Isolde était assez folle pour le lui avoir accordé. Mais ça n’avait jamais été le cas d’Anthea, et ç’avait été la Saddler elle-même qui le lui avait dit, répété encore et encore lorsqu’il l’avait blâmée pour les vérités qu’elle avait elle-même gardées pour elle. Elle lui avait dit, qu’Anthea le blâmait pour ce qui lui était arrivé, et qu’elle n’voulait pas de lui dans sa vie ; alors quoi ? Pourquoi était-il là ? C’était la dévotion qui l’avait porté, le désespoir, l’amour, ces sentiments toujours irrépressibles à l’égard de la Saddler- mais tout, partout autour, indiquait que ça n’ferait que les détruire : c’n’était pas juste ses doutes à lui, c’était les doutes de tout le monde, l’appréhension de chaque personne qui aimait Isolde. Aldrich, Anthea, d’autres gens probablement- ça faisait tout un paquet d’humains qui avaient perdu foi en Cesare là où elle, elle était la seule à s’accrocher. Il soupira donc, parce qu’il n’avait pas d’leçon à donner, et que son cœur était devenu trop pesant maintenant que tout ça se réveillait dans sa tête – la fuite avait duré trop longtemps, et une fois les premières dizaines de minutes après le réveil passées, y’avait toujours le cerveau qui se remettait en route, et la raison qui revenait poindre jusqu’à lui. Il s’écarta donc, plus fuyard qu’il n’aurait voulu l’autre- sa main s’échouant tout juste en une caresse le long de sa joue, avant de retomber le long de son corps. « J’vais aller préparer ce petit déjeuner, moi. » il lui offrit un vague sourire, dans l’espoir que ça aide, chasse ses derniers doutes ou le chagrin qui était monté en elle à cause des mots qu’il avait prononcés. Elle n’avait pas besoin de retenir ses larmes, ou d’contrôler sa voix- il suffisait juste qu’il la regarde pour savoir, parce qu’il connaissait Isolde comme ça. Mais si elle n’voulait pas le faire ici et maintenant – craquer – il comprenait, il acceptait- et au fond, c’était sûrement mieux comme ça. Parce qu’y’avait bel et bien des dizaines de personnes plus à même d’accueillir les regrets d’Isolde au sujet d’Anthea, que celui qui l’avait un jour arrachée à elle.
Isolde Saddler
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Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Ven 25 Mar 2016 - 23:21
if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me
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I watched you sleepin' quietly in my bed, You don't know this now but There's somethings that need to be said And it's all that I can hear, It's more than I can bear. What if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me? What if I went and lost myself, Would you know where to find me? If I forgot who I am, Would you please remind me? Oh, cause without you things go hazy. — hazy.
Parler d’Anthea, c’était peut-être la dernière chose dont elle avait envie ce matin, tout comme parler du père de Cesare ou de Moira Kovalainen. Elle savait déjà que tout ça, ça allait bien vite la rattraper. Trop vite même. Dès que Cesare passerait la porte de son appartement elle se sentirait de nouveau rattrapée par tout ça et elle n’en avait vraiment pas envie, mais elle savait aussi qu’elle n’avait pas le choix. Et si quelqu’un devait venir lui tenir compagnie pour le reste de la journée, cette personne-là, elle entendrait certainement parler de tout ça. Peut-être pas de Moira, parce qu’elle n’avait pas envie que ça se sache ce que Cesare avait pu faire. Mais Anthea, son meurtrier et le fait que ce dernier, il avait aussi tué son père, elle allait en parler, c’était certain. Alors pour l’instant, elle préférait autant profiter des derniers instants qu’elle pouvait avoir avec Cesare. Profiter de l’insouciance dont elle était capable de faire preuve quand il était là. Profiter de lui, tout simplement, parce qu’elle ne savait pas quand est-ce qu’elle pourrait le revoir et puis, il n’avait pas de soucis à se faire, parce qu’elle irait mieux, un jour ou l’autre. Peut-être que la prochaine fois qu’ils se reverraient, elle serait mieux, pas complètement remise, sinon, ça voudrait dire qu’ils ne se reverraient pas pendant probablement longtemps et elle n’en avait pas envie. Mais, elle irait mieux à ce moment-là. Elle en était certaine, alors y avait pas trop de soucis à se faire. Elle était forte et résistante et comme elle savait s’émerveiller d’un simple gazouillis de la part de sa fille, y avait fort à parier que Clara serait un bon moyen de faire passer toute cette peine qu’elle sentait encore peser sur ses épaules en cet instant.
Le mieux pour tout avaler plus facilement, ça aurait été d’avoir Clara et Cesare, le combo parfait, les voir ensemble, ça avait été tellement réconfortant, ça lui avait fait tellement chaud au cœur. Mais ça faisait partie des choses qu’elle se savait pas en droit de réclamer. Ce n’était pas le moment d’être exigeante ou capricieuse. Elle irait mieux, plus tard, alors il n’avait pas besoin de s’inquiéter pour elle. Elle aurait quand même pu s’en passer de ses œufs, pour rester dans ses bras. Mais elle le laissa s’éloigne, laissant sa main glisser le long de son bras tandis qu’il déposait une caresse contre sa joue. « Okay, merci. » Elle lui adressa un léger sourire pour répondre au sien, avant de l’accompagner jusqu’à la cuisine, que le chien avait déjà désertée pour aller ailleurs. Sortir le chien, c’était important dans le programme de la journée et ça lui permettrait de prendre l’air avec Clara, ça ne serait pas une mauvaise chose. « Fais comme chez toi, le frigo t’appartient. » Et peut-être que le remplir de nouveau celui-là, ça devrait s’ajouter à la liste des trucs à faire aujourd’hui, histoire de s’occuper. Elle sortit quand même une poêle du placard pour la déposer contre la plaque, avant de s’asseoir sur la même chaise qu’hier soir, attrapant son portable qu’elle avait laissé là toute la nuit, pour vérifier ce qu’il pouvait se passer de beau dans sa vie. Pas grand-chose au final. Elle laissa échapper un soupire avant d’envoyer un message à Aldrich, elle s’était longtemps posé la question, entre Aldrich et Léda et finalement, Aldrich l’avait remporté, simplement parce qu’elle ne voulait pas imposer à Léda une autre crise de larmes. Alors, elle lui avait demandé si y avait moyen qu’il passe dans la journée, si en plus elle pouvait le convaincre de l’emmener faire les courses, ça lui éviterait de se trimbalé les courses et la poussette. Y avait vraiment un moment où elle faudrait qu’elle se décide à repasser et à réussir le permis, parce que ça devenait vraiment compliqué maintenant qu’y avait Clara.
Cesare DeMaggio
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Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Sam 26 Mar 2016 - 3:12
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Il allait bien falloir qu’ils commencent à penser au réel- parce que désormais, à chaque minute où la pièce autour d’eux s’éclairait des couleurs du matin, cela signifiait que le temps les rapprochait du moment où ils devraient se séparer. Pour combien d’temps ? Cesare n’avait même pas penser à ça, à quand il devrait partir en provoquant de nouvelles blessures chez Isolde, lorsqu’il était venu jusque chez-elle. Il avait juste pensé au moment présent, aux heures dans la nuit, pendant lesquelles elle aurait eu besoin de lui : évidemment, si elle avait eu le choix, elle aurait demandé à ce qu’il reste plus longtemps encore, quand bien même c’était déshonorer la mémoire d’Anthea- à cet instant précis, la Saddler devait bien être incapable de voir les choses comme ça. Tout ce qu’elle devait savoir, c’était qu’une fois que la porte les séparerait tous les deux à nouveau, et qu’il serait reparti pour retourner à sa vie à lui, elle serait seule : une option à laquelle aucun des deux n’avait voulu penser jusqu’alors. C’était toujours ça, leur truc ; ils agissaient par dévotion et par instinct, avant de soudainement réaliser que même une minute passée ensemble amenait irrémédiablement l’instant de la séparation. C’était le concept, le cercle vicieux qui se cachait derrière leurs choix respectifs : l’incessant sacrifice qu’ils accomplissaient, au nom de causes plus grandes qu’ils avaient tous les deux choisis. D’une certaine manière, c’n’était pas bien flatteur de s’dire qu’ils avaient tous les deux en tête quelque chose qu’ils jugeaient plus important que l’autre ; mais Isolde n’serait jamais pleinement Isolde, en couple avec lui sans détour et sans retenue, si ce n’était pas ce qu’elle décidait, ce qu’elle choisissait. Et lui, il n’se sentirait jamais en sécurité à l’idée de construire quoique ce soit, temps que les tueurs de sa sœur marcheraient librement dans c’monde, et temps que son père aurait toutes les opportunités possibles et imaginables de blesser la transmutante. Ou eux deux. Et finalement, à chaque fois qu’il s’prenait à baisser la garde, à chaque fois qu’il espérait, son géniteur avait un talent fou pour écraser ces espérances avec une réalité bien trop dégueulasse à supporter. Une réalité toujours payée par le prix du sang, et le sang des autres plus particulièrement.
C’était bien ça le problème avec le réel- aussi déplaisant qu’il était, il s’avérait indispensable tout autant, ce quelque chose qui définissait leurs vies plus fortement encore que tout le reste. Même leur amour, même leur attachement, même la moindre tendresse qui les liait ensemble : c’n’était pas pour rien qu’Isolde avait fini par tomber enceinte- Clara était un peu la quintessence la moins déplaisante qu’ils avaient eue du réel. Mais ç’avait toujours été une part de ça, débordant sur leurs vies et leur amour : Clara était un accident, née au milieu du chaos, tout simplement parce qu’ils n’avaient pas été plus prudents. Et un beau jour, s’il fallait que la réalité n’leur soit plus déplaisante, ce n’serait pas parce qu’elle n’existait plus ou parce qu’ils décidaient d’la laisser de côté en s’enfermant dans cet appartement pour une nuit : mais parce qu’enfin, leurs vies et le réel seraient en harmonie, s’compléteraient et s’acclimateraient les uns aux autres. Il s’était donc écarté d’Isolde, pour rejoindre la cuisine, et trouver les fameux œufs- d’une œillade, il remercia Isolde pour la poêle, sans pour autant dire le moindre mot ; ça, par exemple, c’était un côté du réel qui ne lui déplaisait pas, quand bien même tous les deux n’avaient aucun mal à admettre qu’ils ne seraient jamais des grands cuisiniers. « Alors, tu les aimes comment tes œufs, toi ? » une question que tous les couples se posaient à leurs balbutiements, probablement- encore quelque chose pour les connecter à tous les autres amoureux auxquels ils aspiraient tant à ressembler. Et peut-être bien qu’dans un test de compatibilité, quelque part sur le net, y’avait une question de ce genre pour savoir s’ils étaient faits l’un pour l’autre ou non.
Isolde Saddler
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Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Sam 26 Mar 2016 - 11:56
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Isolde n’avait pas envie que Cesare ne parte, tout comme elle n’avait pas eue envie de partie la fois dernière. Quand elle était avec lui, elle était capable d’arrêter de penser à tout le reste, de chasser toutes les choses déplaisantes et de ne s’accrocher qu’à sa présence à ses côtés. Profiter de ces quelques instants qu’ils avaient ensemble sans que le monde ne vienne les assommer, avec ses problèmes, ses horreurs. Hier soir, y avait pourtant eu des moments pendant lesquels le monde était venu leur rappeler son existence, à travers les larmes qu’elle avait pu verser ou sous les traits de cette histoire avec Moira Kovalainen et puis avec les doutes que Cesare avaient pu partager avec elle. Parce que tout ça, ils avaient beau faire de leur mieux pour les chasser, ça continuer d’exister, d’être réel et fallait bien faire avec. Faudrait faire avec ensemble, et pas chacun de son côté, parce qu’ensemble ce serait forcément plus simple et pourtant, y avait bien que quand ils seraient loin l’un de l’autre, qu’ils commenceraient à y penser. Tout ça pour ne pas gâcher le moment présent, parce qu’ils étaient toujours trop courts les moments passés ensemble. Elle savait très bien que si elle avait eu la certitude de pouvoir passer le reste de la journée avec lui et puis le jour suivant et celui d’après encore, elle se serait laissée aller plus que pendant quelques minutes la veille, elle aurait craqué de nouveau, peut-être à plusieurs reprises pendant la nuit et encore une fois ce matin, pour aller chercher le réconfort dans les bras de Cesare. Mais puisque que, trop rapidement, ils seraient loin l’un de l’autre, elle ne voulait pas passer les dernières minutes à pleurer dans ses bras. Dans ses bras, peut-être, mais certainement pas à pleurer.
Dans la cuisine, elle avait récupéré son téléphone pour envoyer un message à Aldrich et elle pouvait bien le montrer à Cesare, si ça pouvait lui permettre de partir l’esprit tranquille et de ne pas trop s’inquiéter pour elle. Elle savait qu’elle pouvait compter sur Aldrich, parce qu’elle voyait en lui le père qu’elle avait perdu de trop nombreuses années plus tôt, celui que Rafael DeMaggio lui avait arraché sept ans auparavant et à l’image de celui-ci, Aldrich, il ne l’avait jamais laissée tomber. Il ne le ferait pas plus aujourd’hui, surtout quand elle lui dirait pourquoi elle avait besoin de le voir. Elle avait reposé le portable sur la table pour reposer son regard sur Cesare, un petit sourire aux coins des lèvres. « Comme les tiens. » Elle n’était pas bien compliqué niveau cuisine il devait bien le savoir. « J’te rappelle que tu parles à la fille qui aurait pu les manger tes lasagnes, si elle avait rien eu d’mieux à faire. » Et elle avait eu mieux à faire de toute évidence, beaucoup mieux. Alors franchement, la cuisons des œufs, c’était pas franchement le truc le plus important dans sa vie. La réponse à la question, aurait presque plus était susceptible d’être ‘à l’arrache’ que quelque chose de vraiment précis. Parce que concrètement, c’était comme ça qu’elle faisait elle. Dès qu’il fallait qu’elle prépare quelque chose à manger de toute façon, c’était genre vite fait, souvent bâclé et puis tant pis. Y avait bien que pour les biberons de Clara qu’elle s’appliquait. Heureusement, sinon la pauvre petite elle aurait eu du souci à se faire. Puis si elle avait été vraiment incapable de faire un biberon correct, elle aurait fini par abdiquer et l’allaiter de toute façon, paraitrait d’après certains que ça aurait été de toute manière, beaucoup plus sain.
Cesare DeMaggio
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Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Sam 26 Mar 2016 - 23:23
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Cesare avait toujours été une créature d’habitude ; il n’avait jamais été un grand fan des imprévus, encore moins de tout ce qui lui faisait un tant soit peu perdre le contrôle sur les choses qui lui importaient. Sa vie, il l’avait souvent calculée au millimètre près et avant qu’Isolde ou sa transmutation n’viennent tout bouleverser, il avait prévu celle-ci sur des années. Ça n’avait pas été bien compliqué, puisque chez lui on n’lui avait jamais fait comprendre qu’il pouvait envisager quoique ce soit d’autre que l’option de perpétuer l’héritage apporté par son patronyme : on lui avait tout juste donné l’opportunité de s’acclimater à cette idée, et à l’existence solitaire que ça amenait irrémédiablement. Alors les rares choses sur lesquelles il avait pu avoir du contrôle, Cesare s’y était accroché avec une volonté de fer : il n’avait pas prévu d’se marier, pas prévu d’avoir des enfants ou d’se construire une vie sentimentale de quelque sorte que ce soit- parce que comme Isolde l’avait dit la veille, aimer ça ouvrait à l’opportunité d’être blessé, ou d’offrir à l’ennemi des faiblesses dont il n’avait certainement pas eu besoin de se préoccuper fut un temps. Mais la Saddler était entrée dans sa vie, alors même que son monde s’était déjà fissuré sous ses pieds sans qu’il n’puisse rien y faire : y’avait pas eu de vaccin à l’époque, pour se défaire du sort qui se nouait dans ses gènes et changeait du tout au tout sa perception du monde. Lui, un DeMaggio, voué à la chasse et soudainement offert à la destinée de ses ennemis- lui, un DeMaggio, devenu aussi monstrueux que les adversaires qu’il avait toujours affrontés. Avec Isolde, il avait au moins pu voir le visage beau, doux et réconfortant de ces fameux ‘ennemis’ et l’acceptation était venue de là. L’acceptation, du moins, de ce que les autres pouvaient être, de l’existence dans l’humain d’un gène mutant qui n’les rendait pour autant pas moins humains ou plus monstrueux que les autres. Mais tout DeMaggio qu’il était, Cesare n’savait que trop bien qu’il n’avait pas encore réussi à accepter sa nature à lui, et tout ce que ce simple petit gène avait apporté comme bouleversement à son quotidien : mais il n’avait jamais haï Isolde pour ce qu’elle était, et il ne haïrait jamais Clara si elle devait s’révéler être une transmutante. Il n’serait pas comme son père, si prompt à pointer une arme en direction d’un de ses enfants sous prétexte qu’ils faisaient un pas de travers- et aujourd’hui, il savait que chaque acte qu’il avait commis, aveuglé par des préceptes profondément ancrés en lui, n’avait été rien d’autre que du meurtre, de la violence et d’la haine. C’n’était pas pour rien, que si souvent, la culpabilité enserrait ses tripes, et l’éloignait de tout instant délicat- en compagnie de la Saddler, ou même en compagnie de leur fille ; une réalité qu’il avait craint dès qu’Isolde lui avait annoncé qu’elle était enceinte- et encore aujourd’hui, peut-être toujours.
Ils pouvaient s’promettre ce qu’ils voulaient, et y croire- le passé était inchangeable, et d’toute manière, qu’y aurait-il à changer ? C’était comme une avalanche d’erreurs et d’actes peu recommandables, qui s’effondrait sur lui un peu plus à chaque fois qu’il y pensait- il n’se souvenait plus de quand ç’avait commencé, et de quelle phrase, quelle idée avait tout déclenché dans sa tête. Revenir en arrière, c’n’était plus possible : ni pour Moira, ni pour Anthea, ni pour tous les autres- pas même pour sa propre sœur à lui. Alors il faisait avec, tant bien qu’mal- et aussi, parce qu’Isolde lui avait dit qu’elle y croyait- hier soir même elle l’avait dit, et avec elle, il avait au moins l’sentiment de pouvoir tout porter et supporter. Pour elle. Pour Clara. Pour des moments comme ça, même si ça n’ressemblait qu’à une façade édulcorée qu’Isolde tentait tant bien que mal de maintenir ; il n’savait pas c’qu’il voulait vis-à-vis de ça – il n’avait pas envie que la transmutante ait le sentiment de devoir se retenir, cacher ses émotions et ses sentiments. A la fois, il se saurait incapable de bouger de cet appartement s’il se retrouvait confronté à Isolde qui fondrait en larmes toutes les deux minutes. C’était compliqué, cette histoire, mais elle ne l’dupait pas- il savait, d’toute façon, qu’elle n’attendait que le moment qu’il parte pour pouvoir s’laisser aller. « C’est bien vrai ça-… » qu’il répondit donc dans un sourire, alors même qu’il n’s’était pas détourné de sa fameuse poêle et des œufs qu’il essayait de si bien faire ; « c’est mieux de s’fier à mon jugement critique sur les œufs alors. » parce que lui évidemment, il était le chieur de la bouffe, qui dévisageait tout comme si c’était du poison enjolivé pour être comestible. « J’vais avoir besoin d’assiettes, du coup. » lança-t-il par-dessus son épaule, arquant un sourcil vers la Saddler- au moins, ils pouvaient se laisser bercer par ça- des petits aperçus de ce que serait leur vie, à tous les deux, si tous les matins ils devaient se retrouver comme ça, sans arrière-pensée et sans complication.
Isolde Saddler
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Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Dim 27 Mar 2016 - 0:18
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Il fallait qu’elle tienne bon. Parce qu’elle ne pouvait pas se permettre de fondre en larmes pour le moment, de se laisser rattraper par tous les malheurs de sa vie alors même que Cesare était encore là. Elle n’avait pas envie de passer les dernières minutes avec lui à pleurer. Elle voulait en profiter pour oublier, pour se sentir mieux, sourire et faire comme si de rien était. Même si c’était dur, plus dur que la veille, alors que venait s’ajouter l’idée que bientôt, Cesare partirait. Une idée de plus qui venait ajouter un poids dans son cœur. Une idée de plus qu’elle n’avait pas envie d’affronter, quand bien même elle n’avait pas le choix. Peut-être qu’elle tomberait en larmes à la seconde même où il passerait la porte, espérant qu’il n’ait rien oublié le forçant à revenir toquer à la porte. Elle savait bien qu’elle ne tiendrait pas longtemps, parce que le laisser partir, ce serait une torture de plus, un truc bien plus douloureux à supporter que toutes les blessures qui lui barraient le corps. Elle préférait se prendre quelques coups dans la tronche par Rafael tous les jours, plutôt que de voir partir Cesare. Elle l’avait pensé la veille déjà, alors qu’elle s’était acharnée contre la paume de sa main, la douleur physique elle était bien plus supportable que celle qui pouvait s’emparer des cœurs et le sien, sans doute qu’il allait complètement exploser quand il quitterait l’appartement. Au moins, peut-être qu’il y aurait Aldrich et ce ne serait jamais aussi bien que Cesare, mais ce serait déjà bien. Aldrich, c’était un peu ce type auquel elle s’accrochait comme elle pouvait s’accrocher au souvenir de son père, il lui ressemblait en bien des points et elle savait qu’il ne la laisserait jamais tomber. C’était peut-être un problème dans le fond ; elle ne voulait pas qu’il puisse un jour finir comme son véritable père.
Et c’était ce genre de pensées qui s’imposait à elle alors qu’elle reposait doucement son téléphone sur la table. Ce genre d’idées qui rendait le fait de tenir bon encore plus compliqué. Fallait qu’elle se concentre sur les œufs, sur Cesare en train de cuisiner, sur le fait que c’était banal et que ça les faisait ressembler à tous les autres couples. C’était ce genre de scène à laquelle il fallait qu’elle s’accroche, quand bien même elle finirait par se briser d’ici quelques minutes, une heure, plus ? Elle n’en savait rien. Et sa réplique lui arracha un léger sourire, dans le fond, si fallait toujours se fier au jugement critique de Cesare sur la bouffe, ce serait vraiment chiant et ce serait peut-être un truc qui leur poserait problème si jamais ils devaient vivre ensemble un jour, parce qu’elle, elle mangeait à peu près tout ce qu’on lui filait, alors que lui, c’était limite s’il n’aurait pas besoin d’un microscope pour analyser le plat avant d’envisager de le manger. Il ne pouvait pas s’attendre à ce qu’elle fasse beaucoup attention à ce qu’elle donnerait à Clara, c’était clair que ses premières purées, ce serait des trucs achetées en supermarché et non pas des trucs préparés à la main avec les légumes achetés sur le marché bio le matin. Elle se leva de sa chaise, ignorant la douleur que ça avait pur réveiller contre son dos pour rejoindre l’un des placards et en tirer deux assiettes et les déposer à côté de Cesare. « Voilà, monsieur le grand cuistot. » Pendant qu’elle y était-elle déposa des couverts sur la table avant de retourner s’occuper du café, déposant deux tasses pleines sur la table, avant de retomber sur sa chaise.
Cesare DeMaggio
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Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Dim 27 Mar 2016 - 5:37
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Préparer des œufs, le matin, après s’être levé, pour petit-déjeuner avec un café pour se réveiller, et entamer une journée qui s’annonçait longue et chiante. C’était c’que faisait n’importe qui, n’importe quelle personne lambda, l’esprit occupé par des songes qu’il n’avait, lui, que trop rarement eu. Cesare n’pensait pas à sa journée de boulot merdique à venir, ni à quand il rentrerait dans ce même appartement pour retrouver Isolde, bien trop tard ce soir ; parce qu’il ne reviendrait pas. Pas ce soir du moins, pas même pour voir sa fille, la prendre dans ses bras, la consoler ou la nourrir. Ce soir, il était promis à rentrer chez lui, dans cette maison qu’tout le monde pouvait envier en passant devant, mais qu’il haïssait tout autant qu’il haïssait ses parents, le nom qu’il portait, et les souvenirs qui hantaient les frontières de son esprit. Et demain matin, il n’serait pas là à nouveau, derrière les fourneaux à préparer des œufs pour Isolde : qui sait quand cet acte si simple, cette distraction si délicate pourrait se répéter à nouveau ? Ils avaient fini par n’plus vouloir y penser- parce qu’au fond, ça faisait des semaines déjà qu’ils s’étaient dits dans cette chambre d’hôpital, qu’ils devaient s’éviter. Et pourtant depuis, ils s’étaient revus un certain nombre de fois, toujours pour des raisons diverses et variées : ils avaient toujours su redoubler d’une inventivité folle pour expliquer pourquoi ils s’retrouvaient rassemblés de cette manière-là. Et ces œufs, il n’savait pas s’ils signifieraient beaucoup pour Isolde comme ils signifiaient beaucoup pour lui : c’était pathétique, d’s’accrocher à des actes si stupides pour éveiller sa nostalgie, et songer aux temps idéaux où ça, ce serait son quotidien. Pour l’heure, ça lui semblait totalement inatteignable, trop lointain, trop de peut-être qui menaçaient sans cesse de le décourager dans l’océan de réel qui déchirait son âme : il n’voulait pas le dire à haute voix, il n’voulait certainement pas le reconnaître face à une Isolde détruite par le deuil et les remords éveillés de la veille- mais il doutait. Trop souvent, il doutait.
Pas d’eux deux- pas d’leur volonté à s’accrocher du moins : mais d’eux deux contre le réel, d’eux deux qui n’pourraient jamais gagner contre tous les éléments qui se déchainaient pour les séparer, et chaque fois de plus en plus éloigner leurs promesses de couple et de vie heureuse. Il en était arrivé à adorer l’idée d’faire des œufs dans une poêle en guise de petit déjeuner, pour sa petite amie ou il n’savait pas vraiment comment l’appeler. Etaient-ils en couple ? Etaient-ils des amants voués à l’abandon l’temps de se retrouver, pour ne devenir que des secrets dès le jour levé ? Etaient-ils des amoureux désespérés, raccrochés à des miettes de vie qu’ils n’auraient jamais ? Oh- il savait bien qu’il penserait à ça, encore et encore à chaque fois qu’il en aurait l’occasion, dès qu’il passerait la porte de cet appartement. Alors à nouveau, il se força à ciller, à se détacher de ces hantises-là : en des gestes mécaniques, il servit les deux assiettes, abandonnant la poêle dans l’évier sous une couche d’eau glacée qui ressemblait à leurs sentiments- la façon dont ils pouvaient glacer des moments qui auraient pu les consoler d’une quelconque manière. C’était toujours comme ça, le matin qui suivait les illusions qu’ils tendaient volontiers partout autour d’eux pour vivre pleinement les nuits où ils se retrouvaient : et y’avait une part de lui qui n’voulait plus imposer une telle épreuve à Isolde. Une autre part de lui, l’ennemie de la raison, qui savait qu’il serait incapable de résister à l’envie, au besoin de la voir si l’opportunité se présentait à nouveau. Il espérait au moins, que ce n’serait pas un énième carnage, la mort de quelqu’un d’autre ou une énième blessure sanglante, qui les rassemblerait. Mû par une envie capricieuse, un besoin auquel il avait résisté jusque-là, Cesare s’était arrêté au moment d’amener son assiette à Isolde, ses deux mains s’ancrant délicatement sur ses épaules alors qu’il venait déposer un baiser sur le sommet de son crâne- probablement le seul endroit qui ne lui était pas totalement douloureux. « Alors- juste pour que j’sache si j’suis un mauvais père qui fait la sourde-oreille quand il dort- est-c’que Clara s’est réveillée et j’ai pas entendu, ou est-c’que tu t’es vraiment levée pour rien ? » il s’était assis à sa place, attrapant sa tasse de café dans une œillade vaguement amusée vers Isolde ; maintenant, il en arrivait à se demander si Clara serait réveillée avant qu’il s’en aille, ou si même ça, c’était voué à n’plus se reproduire avant des jours – ou peut-être des semaines, ils n’osaient juste pas se l’avouer.
Isolde Saddler
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Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Dim 27 Mar 2016 - 11:20
if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me
— cesare demaggio & isolde saddler —
I watched you sleepin' quietly in my bed, You don't know this now but There's somethings that need to be said And it's all that I can hear, It's more than I can bear. What if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me? What if I went and lost myself, Would you know where to find me? If I forgot who I am, Would you please remind me? Oh, cause without you things go hazy. — hazy.
C’était bien la première fois depuis qu’ils se connaissaient qu’ils prenaient le temps de prendre un vrai petit déjeuné ensemble. Même quand ils avaient été en couple, les fois où il avait passé la nuit avec elle, ils s’étaient quittés avec une tasse de café, ou face à une cafetière vide et la responsabilité d’aller rapidement bosser pour ne pas être en retard. Fallait croire qu’au moins à présent, ils en étaient à un point où ils n’avaient plus besoin de se dépêcher pour ça. Lui fallait croire qu’il ne bossait plus qu’avec son père et elle, elle était en arrêt depuis ce qui semblait déjà être trop longtemps et elle était probablement la seule fille au monde qui regrettait de ne pas être obligée d’aller bosser. Au moins ça, ça l’aurait occupée sans soucis pendant le reste de la journée, si tant est qu’on ne décide pas encore de la coller à la paperasse, comme ça avait été le cas quand sa grossesse avait commencé à prendre trop de place dans sa vie et qu’elle s’était faite tirée dessus au beau milieu de l’hôpital de la ville. Elle n’était peut-être pas normale à regretter tout ça, mais elle l’aimait son job, enfin, elle l’aimait quand elle ne se retrouvait pas confronter à des conneries de chasseurs qui s’en sortaient toujours, quand bien même y avait des preuves accablantes contre eux. Ça, ça avait tendance à l’agacer au plus haut point et elle ne se souvenait plus du nombre de fois où elle était allée gueuler directement sur le shérif pour s’en offusquer, quand bien même Absalon lui-même ne pouvait rien faire. Ça faisait aussi partie des choses normales dont elle rêvait ça, se dire au revoir le matin après le petit déjeuné, partir bosser et se retrouver le soir. Une journée normale, dans une vie normale.
Elle aurait bien pu aller au commissariat, quand bien même on ne l’aurait pas laissée entrée, quoi que, la veille elle s’était bien pointée en gueulant contre tout le monde pour déposer un doigt. Elle n’avait pas eu besoin d’analyse pour reconnaitre à qui il pouvait appartenir, mais de toute évidence, elle n’allait pas garder ça chez elle, ou le mettre à la poubelle. Et puis on lui avait on verra bien ce qu’on pourra faire, autrement dit, personne ne fera rien. Elle aurait bien pu y aller et bosser toute la journée, qu’elle se serait retrouvée toute seule le soir de toute façon. Pour le moment, y avait rien pour changer cette triste réalité. Ils s’étaient faits des promesses, jurés qu’un jour ils seraient ensemble, un vrai couple, mais ce jour, ils allaient devoir être patients avant de le voir arriver. Une patience qu’il était difficile d’avoir aujourd’hui dans ses conditions, alors qu’à chaque fois qu’elle ouvrait la bouche, elle devait se faire bataille pour ne pas le supplier de bien vouloir rester avec elle pour le restant de la journée. Alors qu’il déposa un baiser sur le sommet de son crâne, elle glissa une de ses mains dans le bas de son dos, luttant aussi pour ne pas y passer la deuxième pour l’étreindre sans lui laisser la possibilité de partir. Elle l’avait laissé s’éloigner, rejoindre la chaise en face, comme la veille. « Non, elle a vraiment décidé d’être sage cette nuit. Ce qui veut dire qu’elle va être insupportable le reste de la journée ou la nuit prochaine. » Ou peut-être simplement qu’elle avait miraculeusement passé une étape dans sa vie de bébé et qu’elle avait décidé de ne plus chouiner toutes les deux heures, mais bizarrement, elle avait du mal à y croire et elle était persuadée que rapidement elle recommencerait à lui mener la vie dure. Fallait croire que l’effet Cesare marchait aussi bien pour Isolde que pour Clara. « Et puis je me suis pas levée pour rien, je me suis levée dans l’espoir de trouver un truc contre la douleur. » Et puis fallait peut-être qu’elle ajoute la pharmacie aux truc à faire aujourd’hui, parce qu’elle avait sacrément mal quand même et que ça ne pourrait pas être une mauvaise chose de commencer à refaire le plein de médicaments.
Cesare DeMaggio
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Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Dim 27 Mar 2016 - 18:08
cause here, everybody here's got somebody to lean on
ALL THAT I KNOW, THERE'S NOTHING HERE TO RUN FROM.
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and you can tell the world that you're tired. every time that i see your face i notice all the suffering. just turn to my embracei won't let you come to nothing. stand there and look into my eyes, and tell me that all we had were lies. show me that you don't care and i'll stay here if you prefer w/isolde saddler & cesare demaggio.
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Les œufs, le café, un petit baiser déposé sur le sommet de son crâne- une discussion qui ne payait pas de mine, il avait bien conscience que tout ceci n’suffirait pas à aider Isolde à totalement positiver pour attaquer sa journée de la meilleure manière qui soit. Rien de c’qu’il pourrait faire de physiquement possible, ne pourrait effacer le deuil tout naturel d’Anthea : et d’toute manière, la Saddler allait devoir passer par toutes les étapes de celui-ci. C’était quelque chose qu’il n’pourrait pas maîtriser, ou stopper- quelque chose qu’il n’avait pas la prétention de pouvoir faire : lui aussi, il n’avait pas fini son deuil d’Aria, et même s’il devait s’retrouver face à Kingsley Moren pour lui prendre la vie en dû à ce qu’il avait fait à sa sœur, la lourdeur de l’absence d’Aria n’s’envolerait pas pour autant. La vengeance, elle l’avait dit, ça n’amenait rien de concret vis-à-vis du cadavre et du manque qui s’ensuivait – la seule chose que ça pouvait amener, c’était un peu plus de hargne, un peu plus de ténèbres. Ces mêmes ténèbres auxquelles il était trop habitué pour les lâcher : c’était un problème dans sa vie au quotidien, et il n’savait pas vraiment jusqu’où il était prêt à flirter avec celles-ci sous prétexte de réclamer justice du sang pour sa sœur. Si souvent, il portait en lui la conviction qu’il pourrait aller n’importe où ; une croyance exacerbée depuis qu’il s’était retrouvé face à Artur Kovalainen : peu importait si le meurtre de Moira était la pire chose qui soit, ce qu’il prouvait, c’était que le DeMaggio était prêt à atteindre bien des extrêmes soumis à la rage, à la hargne et à la peine causées par son deuil à lui. Jamais il n’arrêterait de regretter ce que ses actes avaient été à cause de tout ça- mais il n’pouvait plus rien y changer, il n’pouvait rien faire contre ça – la seule chose qu’il pouvait faire, c’était attendre, sans appréhender et sans fuir l’inévitable face à face qui lui ferait retrouver le fameux Andreas Kovalainen. Il serait bien le seul proche de Moira auquel le chasseur accepterait de se soumettre pour un jugement quelconque : il n’manquerait plus que ça, que l’imbécile d’Artur Kovalainen se lance à ses trousses pour ce qu’il avait fait – ouais, la vengeance était un cercle vicieux, mais il espérait au moins que ce petit con s’retrouvait à sa digne place de vermine et n’se croyait pas être devenu un justifier vengeur parce qu’il s’était pris de plein fouet les conséquences de ses actes. Cesare n’voulait pas envisager Andreas Kovalainen comme quelqu’un prêt à aller s’attaquer à Clara – un minuscule bébé sans défense – sous prétexte qu’il avait fait la même chose ; peut-être se trompait-il, mais au moins pouvait-il se baser sur le jugement d’Isolde : ne lui avait-elle pas dit, juste avant la fête foraine, et même après encore, qu’elle était persuadée de pouvoir prédire toutes les actions de ses partenaires au sein d’Insurgency ? Et de pouvoir les maîtriser ? Aucun d’eux n’s’attaquerait à Clara- et s’il fallait que ce soit le cas, alors les DeMaggio pourraient au moins se targuer d’avoir eu raison sur l’aspect hideux du monde dans son entièreté.
C’matin, Cesare n’avait pas envie de parler de Moira Kovalainen, d’Andreas Kovalainen ou d’Insurgency- des conséquences de ce que la jeune femme avait appris la veille : comment elle allait gérer tout ça ? Il avait envie d’ouvrir la bouche pour lui signifier de n’pas se mêler de cette affaire-là, de n’surtout pas aller trouver Kovalainen pour s’associer d’une quelconque manière à ce que lui avait fait. Mais il ne souffla mot à ce sujet, préférant se concentrer sur ce qui avait rendu leur soirée délicate et plaisante, plus que toutes les réalités qui avaient empoisonné l’insouciance entre eux. La réplique d’Isolde au sujet de Clara le fit sourire, malgré la vague culpabilité qui le prenait – il n’avait pas la prétention d’y connaître quoique ce soit en bébé, alors au fond, Clara avait juste dû choisir de son propre chef d’être sage : lui, il restait persuadé que la gamine avait dû sentir l’humeur d’Isolde, la détresse de la veille, et que ça, tout naturellement, ça l’avait assagie aussitôt avaient-ils pu éloigner ses inquiétudes. Fallait pas croire, les bébés, ils avaient une façon bien particulière de saisir les choses ; il s’était penché vers la table, pour attraper la tasse de café qui se trouvait là- lui, il n’pouvait rien faire de constructif sans un café le matin, plus encore que quelque chose à avaler. Alors qu’elle parla de ses douleurs, les yeux sombres du chasseur glissèrent à nouveau sur les marques inévitables qui marbraient sa peau- elle avait la chance de ne pas avoir pire ; mais ça l’enrageait malgré tout. « Désolé- j’ai rien contre les douleurs. D’toute manière y’a peu d’chance que ce soit aussi efficace que si t’avais pris ça hier. » c’n’était certainement pas un reproche- mais maintenant que l’adrénaline s’était envolée, ouais, toutes les douleurs s’éveillaient en Isolde, et ça faisait nécessairement un mal de chien ; et maintenant, elle finirait par se bourrer de médicaments pour faire passer la douleur si elle devait s’laisser aller à s’écouter. « T’as mal où le plus ? » ne put-il s’empêcher d’interroger, reposant la tasse à café pour s’écarter de la table, se tournant vers Isolde. « Je-… j’pourrai pas faire grand-chose mais j’peux toujours voir si c’est potentiellement plus que juste des-… » il s’interrompit, sans savoir vraiment quoi dire sur ce que c’était – des bleus, des marques, des estafilades, d’indéniables traces de ce que son père à lui, lui avait fait la veille. Les années avaient fait que lui il s’y était habitué, et il s’était habitué à encaisser et à voir ces traces bien particulières marbrer sa peau ; les voir sur Isolde, c’était plus compliqué qu’il n’y paraissait, mais déjà la vielle elle s’était efforcée de cacher tout ça, d’faire semblant d’oublier tout ça rien que pour lui. S’il pouvait l’aider, fallait bien qu’il essaye, au moins.
Isolde Saddler
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Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Dim 27 Mar 2016 - 19:45
if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me
— cesare demaggio & isolde saddler —
I watched you sleepin' quietly in my bed, You don't know this now but There's somethings that need to be said And it's all that I can hear, It's more than I can bear. What if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me? What if I went and lost myself, Would you know where to find me? If I forgot who I am, Would you please remind me? Oh, cause without you things go hazy. — hazy.
Tous les problèmes, les peines, les questions, ils allaient finir par revenir au grand galop dès que Cesare s’en irait alors pour le moment, elle n’avait pas envie de se perdre dans tout ça, elle n’avait pas envie de s’effondrer encore une fois face à Cesare. S’il fallait qu’il parte et qu’ils ne se revoient que d’ici plusieurs jours, plusieurs semaines ou Dieu seul savait quand, au moins qu’il garde en tête l’image d’une Isolde qui tenait le coup et pas celle à laquelle il avait pu être confronté la veille quand il était entré dans l’appartement. Elle ne savait même plus si elle s’était excuser pour l’avoir plaqué au mur sans la moindre délicatesse et avoir manqué de l’étrangler alors qu’au fond de ses yeux, elle avait mis trop de temps à oublier ceux de son père. Elle n’avait jamais voulu se montrer particulièrement violente avec lui – même quand ils avaient été en froid, elle n’avait jamais profité de sa force pour lui faire du mal – et encore moins douter de lui, mais elle en avait perdu tout son bon sens en cet instant et peut-être qu’avec ça en tête, elle pouvait encore plus comprendre ce qui avait pu se passer dans la tête de Cesare quand il s’était retrouvé en face de Moira Kovalainen. La différence, c’était qu’elle, elle avait su redescendre sur terre avant qu’il ne soit trop tard. Heureusement parce qu’y avait une partie d’elle qui se demandait si Cesare se serait défendu, si elle avait commencé à serrer son cou avec plus de force, est-ce qu’il aurait osé la frapper pour qu’elle arrête, si jamais elle avait vraiment perdu les pédales ? Une question qui n’avait peut-être ma lieu d’être, parce qu’y avait quelque chose en elle qui de toute évidence faisait défaut à Cesare, l’incapacité de tuer quelqu’un même plongée dans une rage folle. Sans ça de toute façon, ce serait pas Cesare à qui elle aurait arraché la tête perdue dans sa folie, mais à son père.
Un monde dans Rafael DeMaggio, ça n’aurait sans doute pas une si mauvaise chose que ça. Pour elle, pour Cesare, pour eux deux. Pour ces petits moments qu’ils pouvaient partager loin du reste du monde et qui étaient si uniques, si banals et pourtant si agréables. Au moins, être là, à table avec lui, ça lui rappelait que toutes les promesses qu’ils s’étaient faites, elles étaient possibles et elles finiraient par se réaliser. C’était ce genre de moments qui pour elle, suffisaient largement à chasser tous les doutes. Elle espérait que ça puisse marcher pour lui aussi, plus encore que les paroles qu’elle avait pu prononcer la veille, quand bien même elle continuait d’y croire à ce qu’elle avait dit. Elle voulait qu’il y croie lui aussi. Parce qu’ils pourraient avoir une belle vie tous les trois, un jour. Un jour, avant que Clara ne commence à faire ses dents, elle l’espérait, parce que clairement à ses yeux, Cesare il avait un pouvoir magique quand il s’agissait de Clara. « J’avais rien non plus hier de toute façon. » Alors à moins de se pointer à la pharmacie qui de toute façon aurait été fermée, elle n’avait pas eu d’autres choix que de faire avec. Où est-ce qu’elle avait le plus mal, dans le fond, elle n’en savait rien. « Je sais pas trop. Le dos peut-être. » Les courbatures, c’était à peu près partout, mais le dos, c’était peut-être une partie plus sensibles, elle n’en savait rien. « Va manger avant que ce soit froid au lieu de t’inquiéter pour rien du tout. » Quand elle disait que ça allait aller, elle penser aussi bien au moral qu’au physique et sans doute d’ailleurs que le physique irait mieux bien avant le moral et peut-être bien qu’elle avait vraiment une vertèbre ou deux qui disait merde aux autres et que chaque mouvement tirait sur ses muscles et qu’il devait bien y avoir quelques coupures par-ci par-là en plus des bleus, mais rien de bien méchant et peut-être que la plupart des courbatures elles venaient plus du fait qu’elle avait retourné son appartement et qu’elle avait aussi essuyé une rencontre avec Bonnie avant tout ça. Tout n’était pas de la faute de son père, parce qu’une chose était certaine, physiquement parlant, il souffrait plus qu’elle.
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Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark