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 (stv|isolde), a bright light in a sea of dark

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Isolde Saddler
Isolde Saddler

ADMIN - master of evolution
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SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
MessageSujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark - Page 20 Icon_minitimeLun 22 Aoû 2016 - 18:52

if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me
— cesare demaggio & isolde saddler —
I watched you sleepin' quietly in my bed, You don't know this now but There's somethings that need to be said And it's all that I can hear, It's more than I can bear. What if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me? What if I went and lost myself, Would you know where to find me? If I forgot who I am, Would you please remind me? Oh, cause without you things go hazy. — hazy.

Les hunters, ils vivaient dans un monde bien à eux, ce genre d’univers qu’Isolde n’arrivait vraiment pas à comprendre, quand bien même elle avait essayé. Elle avait cru à un moment que peut-être qu’en y comprenant quelque chose, ce serait plus simple de trouver quoi faire pour arranger les choses. Ça faisait partie de ces idées débiles que la jeune femme avait finies par abandonner, parce que dans le fond, quoi qu’elle fasse, elle n’arriverait pas à les comprendre. Y avait peut-être rien à comprendre. Entendre Cesare parler de ce que lui et sa sœur avaient pu subir à cause de leur famille, de leurs parents, ça ne l’aidait pas franchement. Elle avait eu de la chance elle, d’être née là où elle était née. Elle n’avait peut-être pas eu de mère, parce que cette dernière était morte en la mettant au monde, mais elle avait eu un père formidable. Il n’avait jamais rien fait pour la blessée, bien au contraire, il l’avait toujours protégée, si bien qu’il avait fini par donner sa vie pour sauver la sienne. Ce n’était pas de sa faute à elle ce que Cesare et sa sœur avaient pu subir, mais elle ne pouvait pas s’empêcher de se sentir désolée pour eux. Alors, à la réplique du jeune homme elle pinça les lèvres, esquissant un léger sourire. Elle n’avait pas à s’excuser mais elle l’avait fait, au moins, y avait quelqu’un pour le faire. Elle n’était pourtant pas la personne la plus concernée par cette histoire, mais qu’importait. Elle était beaucoup plus concernée par les histoires qui avaient pu toucher Anthea, et pour ne pas avoir dit à Cesare qu’elle était revenue, elle était désolée aussi. Est-ce qu’elle y avait pensé à Cesare, au moment où Anthea s’était pointée devant sa porte ? Sans doute pas. A l’époque, elle avait cru qu’il avait tué tout le monde dans cet entrepôt parce qu’il était un hunter, un manipulateur qui s’était joué d’elle. Ainsi, y avait eu aucune bonne raison pour qu’elle décide de le mettre au courant et puis Anthea n’était pas franchement fan de Cesare alors bon, ça avait été à elle de choisir qui prévenir d’un miracle qui l’avait ramenée à la vie. « Je suis désolée. » A croire que c’était devenu sa phrase préférée, à force de la répéter. « Elle est revenue peu de temps après la fête des fondateurs et à ce moment-là, j’étais encore persuadée que t’étais juste un hunter. » Ses conclusions, elle les avait faites avec ce qu’elle avait eu sous la main à l’époque, peut-être sans se donner la peine de réfléchir plus loin. « Du coup ça semblait pas être logique de venir te parler de tout ça … » Dans sa tête, un hunter, quel qu’il soit, s’il avait su pour Anthea aurait cherché le mutant qui avait fait ça pour le tuer et peut-être qu’il aurait retué Anthea parce que revenir à la vie, ce n’était pas plus naturel qu’une mutation donnant des pouvoirs. « C’était pas pareil à la fête foraine, j’aurai pu te le dire … Je suis désolée. » Y avait rien d’autre à dire là-dessus de toute façon. Elle avait compris à la fête foraine, que son jugement sur Cesare était erroné. Mais elle n’avait pas parlé d’Anthea pour autant, ou pas pour dire qu’elle était en vie.

Puis après la fête foraine, les choses s’étaient encore plus compliquées. Ce n’était pas avec la façon dont il s’était adressé à elle qu’elle avait eu envie de le tenir au courant de tout ça. Ça avait été inutile, il avait su qu’elle était en vie, il l’avait vue quand elles s’étaient enfuies de la fête foraine toutes les deux. Ça avait été trop tard. Elle ne savait pas si le fait de savoir qu’Anthea était en vie l’aurait aidé ce jour-là de toute façon. Il avait cru qu’elle avait fait exploser la fête foraine, qu’elle était responsable de la mort de sa sœur, alors Anthea ou pas, il serait sans doute venu jusqu’à chez elle pour lui faire les même reproche, mais Anthea, ça avait été un prétexte de plus pour la faire passer pour la menteuse de l’histoire. Elle n’avait pas menti, elle n’avait rien fait explosé et elle n’avait pas tué sa sœur. Ça avait semblé évident de revenir vers lui après, pour le lui prouver, pour l’aider à retrouver qui avait vraiment tué sa sœur, pour s’assurer qu’il ne continuerait pas de penser qu’elle pouvait être responsable de sa mort. Il avait semblé mal le prendre aussi à l’époque, qu’elle puisse venir là pour s’innocenter et pourtant, ça lui avait semblé évident à elle, de ne pas le laisser la voir comme la folle qui avait tué sa sœur. Heureusement que les choses avaient finies par s’arranger cette fois-là au motel. Grace à Clara qui était venue au bon moment et bien qu’elle soit arrivée trop tôt, Isolde ne pouvait pas s’empêcher de se réjouir que ce soit arrivé pile à ce moment-là. « Merci … » Même si l’un comme l’autre, ils savaient que si elle avait dû commencer à accoucher toute seule chez elle, il n’en aurait rien su. Mais il était là maintenant, pour elle et pour Clara, alors, le passé, c’était trop tard pour le rattraper, mais le futur, ils pouvaient toujours le construire d’une meilleure façon. Pour eux deux, comme pour Clara. Elle laissa échapper un léger ricanement à sa réplique. « J’ai pas souvent envie de mourir, si ça peut te rassurer. » Y avait une différence entre prétendre qu’elle était prête à mourir pour les idéaux qu’elles défendrait et dire qu’elle en avait envie. Non, quoi qu’il arrive, elle se battrait toujours pour survivrai. Elle se laissa faire, venant de nouveau s’asseoir sur ses genoux, passant la main libre dans son dos pour l’étreindre. « Ouais, t’as de la chance que je maitrise bien mon pouvoir. » Elle avait beau être très forte, les coups qu’ils s’étaient pris n’avaient pas été particulièrement forts, contrairement à ceux que son père avait encaissés la veille. Elle savait la doser sa force. Mais son père, il l’avait mérité après tout, il avait tué Anthea, il avait ton père, des années plus tôt. Une douleur qu’elle avait combattu pendant des années et qui semblait revenir aujourd’hui, encore plus forte qu’avant, parce qu’Anthea était morte. Encore une fois. Mais ça irait, un jour. Ils allaient y arriver, comme Cesare le disait. « Je sais qu’on peut le faire. » Elle l’avait déjà fait une fois, pour son père, même si ses efforts semblaient être réduits à néant aujourd’hui. « Je pensais que ce serait plus simple comme ça. » Peut-être que c’était débile, mais elle avait cru qu’ils pourraient se séparer plus facilement ce matin si elle allait bien, ou si elle avait assez force pour le prétendre. « Je me suis dit que, peut-être qu’en faisant semblant d’aller bien, ça finirait par vraiment aller bien. » Ça n’avait pas été très efficace de toute évidence et faire semblant, ça ne changeait rien, la douleur, elle était toujours là. « J’ai déjà foutu assez de bordel dans mon appartement comme ça et puis y a Clara. J’peux plus me laisser abattre maintenant qu’elle est là … » Alors prétendre que ça allait, elle avait cru que ça aiderait aussi à ce niveau-là, parce que maintenant, elle se retrouvait avec un appartement sans dessus-dessous, blessée physiquement et moralement, et avec un bébé dont il fallait bien qu’elle s’occupe, alors elle avait cru pouvoir gérer tout ça, mais elle s’était trompée de toute évidence.
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Cesare DeMaggio
Cesare DeMaggio

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MessageSujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark - Page 20 Icon_minitimeMer 5 Oct 2016 - 3:31


cause here, everybody here's got somebody to lean on
ALL THAT I KNOW, THERE'S NOTHING HERE TO RUN FROM.
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and you can tell the world that you're tired. every time that i see your face i notice all the suffering. just turn to my embrace i won't let you come to nothing. stand there and look into my eyes, and tell me that all we had were lies. show me that you don't care and i'll stay here if you prefer w/isolde saddler & cesare demaggio.
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On n’pouvait pas réécrire le passé. Et pourtant, combien de ‘et si, de ‘peut-être’ et de procédés d’auto-culpabilisation, Isolde et Cesare étaient-ils capables de produire en quelques minutes à peine ? Leur histoire semblait criblée de ça, de regrets, entrecoupés de moments si heureux qu’ils faisaient toujours survivre c’qu’ils ressentaient l’un pour l’autre. Beaucoup d’gens, après tout, auraient pu les juger complètement fous d’s’aimer encore, de s’accrocher encore avec tant de force à une histoire qui avait tant écrabouillé leurs cœurs dans des douleurs bien difficiles à encaisser. Anthea, manifestement, avait fait partie d’cette frange de la population à penser ça ; des groupes d’individus que Cesare aurait bien eu envie d’envoyer chier, si seulement il avait eu en lui la moindre conviction qu’ils avaient tort. Après tout, ne s’était-il pas levé ce matin, ne s’était-il pas endormi la veille, n’était-il pas venu jusqu’à cet appartement, avec la conviction qu’Isolde, elle serait forcément mieux dans sa vie, sans lui ? Qu’elle aurait toujours été plus heureuse, si elle n’l’avait jamais rencontré ? L’inverse, pourtant, il n’pouvait certainement pas dire qu’il était vrai ; sa vie avait été misérable avant d’connaître la jeune femme, déjà, et il était bien impossible qu’il dise qu’elle l’avait rendu encore plus triste. C’n’était pas possible, au fond, qu’il ressasse encore et encore son jadis avec la blonde, en en retirant que des mauvaises impressions. Non, l’fait d’aimer Isolde, le fait d’l’avoir laissée entrer dans sa vie, tout ça, ça faisait partie des bons côtés de son histoire à lui : et il voulait bien croire, qu’il l’aimerait assez pour la laisser partir. Pourtant, il semblait bien souvent que les circonstances lui prouvaient le contraire : c’était lui qui l’avait aidée à la base militaire, lui qui était allé la retrouver après la fête des Fondateurs, lui qui avait établi le contact, quand ils avaient été à la fête foraine. Même lui qui était venu jusqu’à elle, hier soir, alors même que ç’avait été Anthea qu’il avait enterré dans cette forêt, au milieu de nulle part. Anthea, la fameuse et si problématique meilleure amie d’Isolde ; le nom qui s’était encore et encore, si souvent, posé entre eux deux, pour tendre l’air d’une électricité culpabilisante. ‘Et si’ elle lui en avait parlé, plus tôt, Isolde. Probablement qu’il n’serait jamais venu lui reprocher ses cachoteries aussi ouvertement et violemment s’il n’avait pas perdu Aria dans la foulée. Si les deux mauvaises nouvelles n’avaient pas été si rassemblées, dans sa tête et dans son cœur. Mais ç’avait été à c’moment-là, quand il avait touché le fond du fond, juste au-dessus du cadavre de sa petite-sœur, quand il aurait eu l’plus besoin de croire en Isolde, qu’elle était au moins encore là pour lui, que le plus vaste mensonge de ces derniers mois lui avait explosé en pleine gueule. Non, il n’pouvait certainement pas dire qu’il aurait compris, l’esprit ouvert et disposé à la discussion, s’il avait appris la survie d’Anthea dans d’autres circonstances ; pas parce qu’elle lui aurait échappé et qu’il aurait été enragé d’avoir un mort de moins sur la conscience. Mais-… mais parce que c’était Isolde. Et combien d’mensonges avaient déjà endommagé leur histoire ? Et à cette même fête foraine, où il avait tout livré, tout dit, cœur à vif ; partagé entre l’inquiétude d’avoir perdu sa sœur dans la foule et dans l’inconnu, et le désarroi qu’il avait toujours ressenti face à une Isolde dont le jugement était aussi légitime que blessant. Et puis elle l’avait embrassé, toujours avec ce mensonge au bord des lèvres. Et le carnage s’était enchainé de là. Et ils en étaient là aujourd’hui : il avait perdu sa sœur, dont il avait caché l’existence pour la protéger. Et elle avait perdu Anthea, qu’elle avait cru protéger tout autant. « C’est pas important. » il balaya alors les excuses d’Isolde, le regard ailleurs, les mâchoires crispées. Quoiqu’ils aient essayé, ç’avait été vain, et trop tard, et visiblement plus destructeur qu’autre chose. Ils n’avaient sauvé personne, ils n’avaient protégé personne. Et finalement, ils avaient c’point commun qui consistait en ça : quel que soit le secret qu’ils avaient si ardemment essayé de préserver, Rafael avait été le premier à le découvrir, et il avait gagné.

Maintenant, il n’y avait plus d’Aria, plus d’Anthea, et qu’avaient-ils encore à perdre ? C’était en ça qu’elle consistait, non, la punition d’son père ? Peu à peu les destituer de tout ce à quoi et ceux à qui ils pouvaient tenir ? Il y arrivait, progressivement, et quand il y songeait désormais, au plus de temps il passait auprès de son patriarche, au plus il finissait par s’dire qu’il n’restait que ce triangle. Isolde, Clara et lui. Et à qui allait-il s’attaquer en premier ? Qui serait sa cible privilégiée ? Tout c’qu’il pouvait savoir, Cesare, c’était qu’il n’pouvait pas en supporter beaucoup plus ; qu’il n’pouvait certainement pas un jour s’retrouver à rouler dans la voiture avec son père pendant de longues minutes, sans vraiment savoir c’qu’y se passait, pour se retrouver à enterrer le corps d’Isolde dans la forêt, pas très loin de celui d’Anthea. Il en perdrait la raison, si elle devait mourir ; plus encore à cause de lui, plus encore parce qu’elle était entrée dans sa vie, parce qu’il était tombé amoureux d’elle, parce qu’il avait été impliqué avec elle. N’était-ce pas pour ça qu’Aria avait été la victime de choix de ses parents ? La petite-sœur, tant dévalorisée par leur père, qui remplissait son utilité première, celle de faire plier le genou au fils potentiellement récalcitrant ? En plus, elle avait été une dégénérée aux yeux de leurs géniteurs – définitivement, pas une vie qui pesait quoique ce soit dans la balance de leur chantage. Et Isolde, elle n’valait pas grand-chose de plus pour eux. Et Clara non plus, sans doute : si l’excuse qu’Aria soit le petit bébé que Rafael et Isabela avaient vu grandir sous leur protection n’avait pas suffi à la protéger, qu’est-ce qui pourrait préserver Clara, désormais ? Avec tout ça en tête, même s’il en eut un vague sourire, Cesare savait bien que pour leur fille, mieux valait qu’Isolde ne meurt pas. A cause d’un accouchement, ou d’un excès de zèle vis-à-vis de sa cause : c’était bien pour ces raisons égoïstes, d’amour, de faiblesse, de désarroi, de déraison, que Cesare haïssait tant Insurgency, et chaque personne dans ce groupe qui restait les bras croisés, pendant qu’Isolde prenait tant de risques, sous prétexte qu’elle était indépendante, et la chef de file du mouvement. Ouais, peut-être qu’un jour, l’histoire lui prouverait qu’il avait tort d’penser comme ça ; mais il en doutait. S’il pouvait choisir, il voudrait rester comme ça pour toujours, avec Isolde sur ses genoux, lovée contre lui, la sensation de son dos, au bas duquel il glissait quelques caresses. Il en oublierait presque les plaies de la jeune femme, qu’il avait si explicitement sous le nez dans de telles circonstances : il savait bien qu’écouter tous les instincts rageurs qui s’éveillaient en lui à chaque fois qu’il dévisageait une entaille, un bleu, une marque, serait l’acte le plus fou et imprudent qui soit. Mais il savait aussi que ce serait un supplice insoutenable, une fois qu’il retournerait chez lui. Probablement, alors que s’il retournait chez ses parents et qu’il n’cassait pas la gueule à son père pour finir le boulot, ce serait alors la preuve qu’il avait une volonté de fer, bien plus forte que tout c’qu’on pouvait lui balancer dans la gueule, comme tentations et provocations pour le briser. Et pourtant, combien d’fois avait-il frôlé la fin ? Il n’était probablement pas le meilleur conseiller qui soit, au niveau de la gestion du deuil, mais il s’en octroyait quand même le droit. « T’es pas toute seule, Isolde. » il garantit, l’observant, ses mains se resserrant doucement autour des siennes ; « Même pas quand j’suis pas là… » et des fois, il en arrivait même à arriver à point nommé, ou à déclencher les circonstances – il aurait dû, aller dans cette salle d’accouchement avec Isolde quoiqu’elle en dise. Il aurait dû pouvoir gérer, pouvoir encaisser ; il haïssait cette part de lâcheté qui l’avait rendu inutile et pourtant incapable de partir : il n’s’était préservé, au fond, de l’attente, de l’idée, de la difficulté d’devoir partir à la fin. « Mais là, maintenant… j’suis là. » là pour venir déposer une caresse sur sa joue, la regarder, la serrer contre lui. « J’sais que tu peux l’faire… qu’tu peux continuer, pour Clara et pour toi. Mais-… mais j’pense qu’y’a une marge de manœuvre, entre foutre son appartement sans-dessus-dessous, et n’rien dire, ou essayer de n’rien ressentir. » il essayait de l’trouver lui-même ce juste milieu ; elle était entrée dans sa chambre de motel, après tout : alors Isolde devait bien savoir qu’il n’donnait pas ce conseil en connaissance de cause, comme un endeuillé qui aurait appris à faire les choses bien – il cherchait, lui aussi. Et il s’en retrouvait à espérer qu’y’ait une meilleure réponse, que la vie qu’il avait menée depuis la mort de sa sœur. « Dis-moi c’que tu veux. Dis-moi c’dont t’as besoin, maintenant. » demanda-t-il donc, presque suppliant ; il n’pouvait pas se permettre de se mettre volontairement sur le banc de touche, le banc des simples spectateurs, alors qu’Isolde souffrait, là maintenant. Il voulait l’aider, comme elle avait voulu l’aider en venant le retrouver dans sa chambre de motel. Et peut-être que ça n’avait pas été construit, ou perçu d’la meilleure façon qui soit – mais à la fin, ç’avait été Isolde, ç’avait été Clara, ç’avait été c’moment-là, de brusque confrontation et de douceur à la fois, qui l’avait ramené à la surface. Il savait, qu’Isolde était l’espoir dans sa vie ; l’unique, le seul élan d’humanité sans lequel il n’pourrait pas avoir envie d’continuer.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark - Page 20 Icon_minitimeLun 17 Oct 2016 - 19:22

if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me
— cesare demaggio & isolde saddler —
I watched you sleepin' quietly in my bed, You don't know this now but There's somethings that need to be said And it's all that I can hear, It's more than I can bear. What if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me? What if I went and lost myself, Would you know where to find me? If I forgot who I am, Would you please remind me? Oh, cause without you things go hazy. — hazy.

Ils avaient une histoire particulière, Cesare et Isolde, une histoire compliquée et tracée de façon complètement décousue. Ils n’étaient pas de ceux qui avaient une belle ligne bien tracée et logique. Clara, elle pouvait facilement être la preuve de tout ça. Elle était née sans qu’aucun d’eux n’envisage d’avoir un enfant. Mais elle pouvait prouver aussi que parfois les choses les plus belles, elles pouvaient venir des imprévus les plus dérangeant. Ça avait été une nouvelle affreuse dans la vie d’Isolde quand elle avait appris qu’elle était enceinte. Ça avait été ce moment où elle avait eu envie d’étrangler Cesare, parce qu’en plus de l’avoir trahie, il l’avait laissée avec ça à devoir gérer toute seule. Toute seule, elle l’avait été quasiment complètement alors que tous ses amis étaient morts dans cette explosion et qu’elle ne savait même plus à qui elle pouvait faire confiance tellement ce qu’elle avait vécu avec Cesare était difficile. Elle avait été complètement perdue, elle avait détesté ce bébé et tout ce qu’il pouvait représenter et elle avait facilement prétendu qu’il s’agissait de la pire chose qui puisse lui arriver. Pourtant maintenant, c’était tout l’inverse. Depuis qu’elle avait serré ce petit bout de bébé dans ses bras pour la première fois, elle savait que Clara, c’était en réalité la plus belle chose qui lui soit arrivée dans sa vie. Elle était ce brin d’espoir, cette vie qui venait prendre place à travers toutes les morts qui semblaient résumer son quotidien. Elle était aussi la preuve que Cesare et elle, ils étaient capable de faire mieux que de s’engueuler à tout va, pour un oui ou pour un non. Ils valaient mieux que ça et peut-être qu’il leur avait fallu Clara à tous les deux pour le voir ça, mais maintenant, c’était une chose qu’elle savait avec certitude et de la même façon que Cesare, il avait été la seule personne qui lui restait après l’explosion de l’entrepôt, idée qu’elle avait détesté à l’époque, il était encore le seul à ses côtés aujourd’hui. Elle ne supporterait pas de le perdre lui aussi, ni aujourd’hui, ni jamais. Mais aujourd’hui, ça aurait été encore plus dur sans doute et son cerveau avait été incapable de voir quelque chose de bon dans les propos du jeune homme quelques minutes plus tôt alors qu’elle avait l’impression que vraiment rien n’allait aujourd’hui. Le monde était bien noir pour l’heure, malgré la lumière du soleil d’été qui passait à travers les fenêtres.

Leur histoire avait été compliquée et le quotidien l’était encore, mais ce serait plus simple ensemble, elle voulait y croire à ça. Ce serait peut-être plus simple aussi s’ils trouvaient un moyen d’abandonner leurs regrets, toutes les choses qu’ils avaient dites ou faites, toutes les choses qu’ils s’étaient cachés, pour une raison ou pour une autre depuis le jour où ils s’étaient rencontrés. Parce que revenir à l’infini là-dessus, ça n’allait pas beaucoup les aider à avancer. Ce qui était fait était fait de toute façon. Alors elle était désolée d’avoir mal fait à l’époque, d’avoir cru qu’au moins, ce serait mieux pour Anthea. Est-ce que ça aurait vraiment changé quelque chose pour son amie ? Elle n’en savait rien. Peut-être qu’elle se serait mis à la détester et qu’elle aurait quitté le pays au lieu de rester dans les environs et peut-être que du coup elle serait encore en vie aujourd’hui. Mais les choses ne s’étaient pas passées comme ça, Cesare lui en avait voulu pour avoir gardé le silence sur la résurrection miracle d’Anthea et aujourd’hui, c’était à peine si ça avait encore de l’importance parce qu’elle était de retour six pieds sous terre et qu’elle avait du mal à croire que ce miracle se produirait deux fois de suite. Anthea n’avait jamais voulu donner l’identité de son sauver de toute façon. Comme quoi, y avait pas eu qu’Isolde qui avait des secrets pour son amie. C’était trop tard pour lui en vouloir de toute façon. Maintenant, elle était morte et dans le fond, Isolde elle ne savait même pas ce qui lui restait à faire de tout ça. Dans les bras de Cesare, elle aurait juste voulu y rester pendant des heures et des heures avec l’espoir qu’au bout d’un moment, la peine disparaisse. Mais malgré ce qu’il pouvait dire, quand il serait parti, il serait plus là. D’un point de vue purement physique, c’était indiscutable ça. Alors elle finirait bien par se retrouver toute seule à gérer son deuil tout en devant s’occuper d’un bébé de quelques semaines. Alors, ne rien ressentir, ça aurait quand même facilité pas mal de choses dans sa vie, au moins, ça lui aurait épargné de ressentir toute cette peine sous laquelle elle avait l’impression qu’elle allait finir complètement écrasée. « Ce serait plus simple pourtant, de rien ressentir. » Mais c’était la preuve qu’elle était humaine, c’était ce genre de sentiments, aussi douloureux soient-ils qui faisaient qu’elle était différente des types comme Rafael DeMaggio qui eux, ne ressentaient rien, à tel point que tuer ça ne leur faisait plus rien. « J’en sais rien, je suis juste complètement perdue pour le moment. » Elle avait vraiment l’impression d’être perdue dans un épais brouillard dont elle ne savait pas comment s’en sortir. « Elle aurait su elle. Elle savait tout le temps ce qu’il fallait faire quand ça allait pas. » Elle avait été là quand son père était mort, elle avait été là pour la calmer et l’empêcher de faire n’importe quoi et quand elle n’avait pas été là, Isolde, elle s’était mis à faire exploser la ville. « Les câlins, ça aide. » Lui, il aidait, alors s’il pouvait juste la serrer encore dans ses bras ce serait déjà ça. « J’voudrais bien une gaufre aussi, avec trois tonnes de chocolat et de chantilly. » Mais ça allait être difficile de trouver ça dans son appartement. Peut-être un pot de glace sinon, ça au moins elle était sûre d’en avoir, puisque ça avait été leur repas de la veille. En tout cas, elle avait bien envie de jeter son dévolu sur la nourriture, c’était pas mal réconfortant ça aussi après tout ; même si à choisir, elle préférait quand même un câlin de Cesare, si bien qu’elle passa ses mais dans son dos savant devenir poser son visage au creux de son cou. Au moins, elle était bien comme ça, c’était déjà ça et autant en profiter tant qu’il était dans cet appartement, avec elle.
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Cesare DeMaggio
Cesare DeMaggio

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SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
MessageSujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark - Page 20 Icon_minitimeDim 1 Jan 2017 - 19:38


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Il n’y connaissait pas grand-chose, en espoir, Cesare. Sa vie s’était majoritairement construite sans, guidée par le devoir, la responsabilité – un genre d’appel sacré qui avait motivé chaque jour qui s’était déroulé, sous ses pieds, autour de lui, sans qu’il n’ait la moindre prise sur sa destinée. Et pourtant, il avait cru pendant des années et des années, que tout c’qu’il faisait, tout ce qu’il ambitionnait, avait été le résultat de ses tripes à lui- qu’c’était synonyme de l’homme qu’il était. Un tueur. Un chasseur. Un DeMaggio. Dans sa famille, on n’vivait pas au jour le jour avec l’espoir d’obtenir une récompense à un quelconque moment ; il avait arrêté d’attendre la moindre félicitation, ou quelque élan de fierté explicite de la part de son père. Alors de la vie elle-même, le brun n’avait jamais attendu à ce qu’on vienne frapper à sa porte pour le remercier pour c’qu’il avait fait : à vrai dire, si aujourd’hui quelqu’un devrait frapper à sa porte, ce serait probablement pour lui passer des menottes aux poignets et l’enfermer en prison, parmi les meurtriers les plus fous de c’monde. Parce qu’il n’était pas différent de ça, au fond. Et parce que quoiqu’il devienne aujourd’hui, y’avait sans doute encore quelque-chose de tordu en lui ; ces pensées parasitaires qu’on avait si profondément incrustées dans son crâne : celles qui avaient transformé l’existence d’autres êtres humains, en une simple liste de chasse, quelque peu non-exhaustive, de laquelle il aurait pu se targuer, comme s’il avait juste traqué du gibier. Il n’pouvait pas réécrire l’autrefois ; et Cesare n’avait même pas espoir qu’un genre de miracle arrive un jour sur son chemin pour rendre ces souvenirs moins lourds, moins oppressants et étouffants. Il fallait qu’il vive avec, d’une certaine façon – qu’il fasse avec ; qu’il écoute le nom d’Anthea, les souvenirs des débuts de leur histoire, à Isolde et lui, il fallait qu’il affronte le regard de son père, dévisage les murs anciens de sa maison, les souvenirs revenant dans son crâne, et vive avec. Peut-être était-ce là, la punition qui l’attendait pour ce qu’il avait fait : qu’il prenne Clara dans ses bras, pour mieux penser à tous les gens qu’il avait privés de ce bonheur-là, si simple, si stupide, si désuet. D’toute manière, s’il devait creuser, c’n’était pas pour lui en particulier qu’il craignait d’finir en prison, à payer pour le reste de sa vie – ou à payer de sa vie – tout le sang qu’il avait sur ses mains, les âmes qui pesaient sur sa conscience ; il ne pouvait juste pas, disparaître comme ça, demeurer impuissant alors que la vie d’Isolde était encore directement menacée par Rafael, par tant d’autres gens. Il n’avait que rarement obtenu c’qu’il voulait, Cesare ; alors peut-être que pour ça aussi, certains y verraient un genre de justice ironique : qu’il perde tout ce à quoi et ceux à qui il pouvait un tant soit peu tenir – peut-être était-ce juste ce qui l’attendait, à chaque détour, chaque tournant de son futur. Il n’avait pas non plus espoir d’avoir un jour la prétention d’prétendre qu’il était quelqu’un de bien ; il était l’genre de type qui se retrouvait à devoir enterrer des cadavres dans les bois. De gré ou de force, cette vie-là était celle qui revenait toujours jusqu’à lui ; dix mois plus tôt, ç’avait été à cet entrepôt rempli de gens, pour sauver la vie d’Aria. Maintenant, c’était Anthea – probablement pour sauver la vie d’Isolde.

Lui, il n’pouvait que penser qu’il aurait été incroyablement stupide, d’avoir encore des espoirs pour sa vie ; un genre d’assurance que le monde lui devait quelque-chose. Tout ce qu’il était capable de garder dans son cœur ou dans sa tête, c’était qu’y’avait au moins un acte qu’il avait commis dans son passé, qui faisait qu’il méritait ce qui lui arrivait : toutes les horreurs, toutes les peines, toutes les douleurs. Il aurait voulu pouvoir tout encaisser lui-même, être un genre d’éponge qui prendrait les peines des autres, plutôt que de les entrainer comme des dommages collatéraux. Isolde avait perdu sa meilleure amie, son père, à cause de sa famille à lui. Et c’était elle qui avait souffert pour tout ça, quand bien même beaucoup auraient pu juger que chaque élément venant peser sur la balance de la culpabilité du brun, n’était que mérité. Il mériterait qu’elle le lâche, qu’elle n’veuille plus de lui dans sa vie, Isolde ; qu’elle le déteste, par association avec son père, parce qu’ils s’ressemblaient tellement, avaient presque le même sang battant dans leurs veines. Il méritait de n’vivre qu’avec les sentiments noirs et destructeurs qui ruinaient sa vie : la rage, la tristesse, l’impuissance – après tout, si on devait demander à des juges et jurés d’choisir son avenir, personne ne s’dirait qu’il méritait d’avoir des jours heureux, au côté de sa fille, et de la femme qu’il aimait. N’rien ressentir de tout ça, de la lourdeur du monde, des chagrins inaltérables, de la culpabilité, ce n’serait pas si mal, alors : il était bien placé pour le savoir. Bien placé pour en avoir eu envie, plus d’une fois. Bien placé pour savoir que c’n’était pas possible. « Je sais. » il murmura doucement, alors, comme d’une voix apaisante, assurant à Isolde qu’elle était comprise, dans sa façon de penser, au bord du gouffre. Mais qu’est-ce qui arriverait à Clara, alors, s’ils n’devaient plus rien ressentir ? Aurait-il pris sa fille dans ses bras, la veille, pour la première fois de toute sa vie, la regardant enfin pour la première fois depuis sa naissance, sans même que ça n’ait le moindre impact sur lui ? C’était impensable, plus maintenant, alors qu’il avait découvert au combien le monde pouvait sembler dérisoire, quand tout ce qui avait de l’importance était juste là. Entre ces quatre murs, avec Clara, avec Isolde. « J’aime. Aider avec des câlins. » admit-il avec un sourire contrit, comme si c’était une vérité indéniable, mais de celles qu’il n’savait pas si c’était le bon moment d’en parler. Il préférait aider comme ça, en la serrant contre lui, en sentant son parfum au creux de ses narines, sa présence tout contre son cœur, qu’en lui cuisinant des œufs et du bacon pour le matin, parce qu’il n’savait pas faire mieux. Encore moins des gaufres, d’ailleurs. Il pourrait rester comme ça tous les jours. Si seulement. Peut-être alors, que c’était mieux de n’pas parler, ne pas penser, tout arrêter des préoccupations habituelles, alors qu’il remontait sa main le long du dos d’Isolde, glissant ses doigts dans les cheveux de la jeune femme, pour les caresser, trouver sa nuque, l’enlacer contre lui comme s’il n’avait que ça à faire, pour le reste de son existence.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark - Page 20 Icon_minitimeMer 11 Jan 2017 - 15:20

if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me
— cesare demaggio & isolde saddler —
I watched you sleepin' quietly in my bed, You don't know this now but There's somethings that need to be said And it's all that I can hear, It's more than I can bear. What if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me? What if I went and lost myself, Would you know where to find me? If I forgot who I am, Would you please remind me? Oh, cause without you things go hazy. — hazy.

Elles avaient toujours pensé, Isolde et Anthea, qu’elles ne se quitteraient jamais. Elles s’étaient rencontrées à l’époque où elles n’avaient été que des gamines et depuis lors, elles étaient restées ensemble, soudées à jamais. Jamais, Isolde n’avait envisagé que sa meilleure amie puisse disparaitre comme ça, qu’on puisse la lui arracher comme Rafael l’avait fait. Pourtant elle aurait dû s’en douter, alors qu’Anthea avait décidé de la suivre envers et contre tout dans tous les plans risqués qu’elle pouvait avoir. Mais elle l’avait déjà perdue une fois, évidemment qu’après le miracle qui avait ramené sa meilleure amie à la vie, Isolde elle n’avait pas pensé une seule seconde qu’elle puisse mourir une seconde fois. Ça avait été dur déjà, cette séparation qu’elles avaient eu, quand elle avait poussé la brune à quitter la ville pour qu’elle soit plus en sécurité. Elle s’était senti affreusement seule à ce moment-là, avec cette grossesse à assumer sans savoir comment s’en sortir. Maintenant, ce serait pire encore, alors que chaque petit truc pourrait bien facilement lui rappeler Anthea. Combien de souvenirs avait-elle, avec sa meilleure amie, rien qu’entre les quatre murs de cet appartement ? Beaucoup trop pour que ça ne revienne pas à son esprit à chaque fois qu’elle levait les yeux, ici et là. Elle avait presque envie d’attraper ses affaires, Clara et le chien et de partir, elle ne savait même pas trop où. Mais si c’était pour oublier un tant soit peu Anthea, elle devrait quitter Radcliff, parce que toute cette ville, lui rappelait sa meilleure amie. Elle irait où de toute façon ? Elle ne connaissait du monde que la ville de Radcliff et Radcliff, c’était la maison, jamais elle n’avait eu l’intention de la quitter. Elle savait bien que de toute façon, tout ce qui lui restait à faire à présent, c’était accepter la cruelle réalité qui s’imposait à elle et continuer d’avancer ; comme elle l’avait fait, des années plus tôt, quand elle avait perdu son père.

Elle n’avait pas franchement le choix, de presque faire comme si de rien n’était. Elle avait un bébé dont il fallait bien qu’elle s’occupe et tout un groupe de transmutant à gérer, alors elle ne pouvait pas prendre la fuite, ni-même rester enfermer pendant des jours et des jours à déprimer. Dans le fond, elle pouvait au moins se dire que se remettre au boulot ça lui occuperait l’esprit, assez pour qu’elle ne pense pas trop à toute cette histoire. A Anthea qui venait de mourir ou à ce qu’elle avait pu apprendre concernant la mort de son père. Ça faisait peut-être trop d’un coup tout ça, mais Rafael DeMaggio n’avait de toute façon, aucun intérêt à la ménager. Non, il préférait lui pourrir la vie, comme si ça pouvait être plus amusant comme ça plutôt que de la tuer directement. Le simple fait que Cesare et elle, ils avaient des allures de tragédie, qu’ils allaient encore devoir se séparer, d’ici quelques minutes, sans doute, ça semblait être une preuve de plus que le patriarche DeMaggio pourrissait chaque petit détail de son existence. Elle aurait tellement aimé qu’il paie pour tout ça, qu’il meurt, pour enfin lui foutre la paix, pour pouvoir avoir Cesare à ses côtés. Pourtant, elle ne l’avait pas tué quand elle en avait eu l’occasion et sans doute qu’elle ne le ferait jamais. Alors, elle allait se les garder un moment, tous ces sentiments qu’elle aurait aimé pouvoir faire disparaitre. La rage, la tristesse, la frustration et tout ce qui allait avec ça semblait être incrusté dans son âme pour l’instant. Pour les minutes qu’ils leur restaient, au moins elle avait Cesare et ses câlins ils aidaient vraiment. « Ça tombe bien, ils sont parfaits, tes câlins. » Si parfaits qu’elle aurait voulu qu’ils durent pour toujours, elle n’avait pas envie qu’il parte, pourtant, c’était difficile de ne pas penser à cette réalité, qui allait, tôt ou tard, leur tomber dessus. « J’ai l’impression d’être complètement épuisée. » Ce n’était sans doute pas qu’une impression dans le fond, elle avait bien dormi dans les bras de Cesare, mais pas assez pour lutter contre l’épuisement provoqué par tout ce qu’elle pouvait ressentir. « Je ferais peut-être mieux d’aller me recoucher un peu, avant que Clara se réveille. » Commencer la journée par une sieste, c’était pas courant, surtout pour elle, mais là clairement, elle n’avait pas la force de faire autre chose que de dormir. Aldrich viendrait, il lui avait dit, mais pas avant qu’il ait terminé de bosser, alors elle pouvait bien dormir un peu avant qu’il ne soit là. « Tu peux rester encore un peu avec moi ? Le temps que je me rendorme, ou qu’elle se réveille ? » Parce que si elle n’arrivait pas à s’endormir, y avait fort à parier que Clara se mettrait à pleurer suffisamment tôt pour que Cesare puisse repartir assez vite vers ses responsabilités et elle, elle pourrait dire adieux à son repos, parce qu’elle n’allait pas laisser le bébé dans son coin, le temps de piquer un somme.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark - Page 20 Icon_minitimeDim 22 Jan 2017 - 3:52


cause here, everybody here's got somebody to lean on
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and you can tell the world that you're tired. every time that i see your face i notice all the suffering. just turn to my embrace i won't let you come to nothing. stand there and look into my eyes, and tell me that all we had were lies. show me that you don't care and i'll stay here if you prefer w/isolde saddler & cesare demaggio.
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Cesare n’était pas l’expert du deuil, celui qui savait dire les mots juste, les mots qui avaient du sens. Il n’les avait jamais entendus lui-même, pour apaiser son âme et ses chagrins ; alors même par mimétisme, il n’pouvait pas avoir au bord des lèvres, la déclaration poignante pour défaire Isolde de toutes ses peines. Il n’pouvait pas prétendre faire mieux que ça, être mieux qu’Isolde elle-même, alors que le récit de la mort de Moira Kovalainen était encore frais dans leurs esprits. Non, la leçon cruelle qu’elle avait appris la veille au soir, Isolde, ç’avait été que l’homme qu’elle aimait était encore plus incapable qu’elle de gérer la perte d’un être cher : et que tout ça, ç’avait ajouté du sang d’innocents sur ses mains, quand elle, elle n’avait même pas été capable d’ôter la vie de la plus grosse ordure de sa vie. L’homme qui n’avait de cesse de lui ruiner l’existence – Rafael avait pris son père à Isolde, sa meilleure amie, l’idéale confiance qu’elle avait eu en Cesare, des mois et des mois de bonheur, où elle avait été seule en fait, à affronter une grossesse terrifiante. Il n’savait pas ce qu’il regrettait le plus dans tout ça, Cesare ; peut-être serait-ce égoïste, de choisir de réécrire ces dix mois avec Isolde, plutôt que de faire revivre toutes ses victimes, si un génie devait sortir d’une lampe magique pour exaucer ses vœux. Pourtant, maintenant qu’il avait pris Clara dans ses bras, maintenant qu’il serrait Isolde contre lui, et qu’il avait l’infinie, et peut-être stupide et arrogante sensation que cela seul lui suffisait, à elle, il voulait juste être là. Malgré ce qui était arrivé, accepté, envers et contre tout ; il n’aurait certainement jamais cru que quelqu’un puisse dévisager les faciès les plus meurtriers et monstrueux de son être, et toujours vouloir se fondre en lui, à la recherche d’affection, de tendresse, de réconfort. Il n’savait pas c’que ça faisait d’Isolde – une folle rendue aveugle par l’amour, une désespérée, ou un genre de sainte qu’il ne méritait pas dans sa vie. Il l’avait même sous-estimée, la veille encore, hésitant à venir comme s’il avait craint qu’elle le déteste, qu’elle le chasse de son appartement, de sa vie, et de la vie de leur fille. Il l’aurait mérité, s’répétait-il comme un disque rayé. Mais il était toujours là pour Isolde, toujours là sans compter le temps, oubliant le téléphone qui avait sonné, les minutes qui étaient passées depuis cela, et qui pourraient augmenter les soupçons de ses géniteurs. Quelque part, mentir, continuer de prétendre était un acte qu’il n’se savait pas capable d’accomplir avant un moment ; peut-être qu’en quittant l’appartement, il ne rentrerait pas chez ses parents, mais disparaîtrait pour le reste de la journée, aussi. Plus que jamais aujourd’hui, la vengeance quelle qu’elle soit, même contre un type aussi dégueulasse et dangereux que Kingsley Moren, lui paraissait complètement désuète.

Ses câlins étaient parfaits, au moins, qu’elle disait ; un compliment qu’il n’aurait jamais cru recevoir, et semblait vraiment déplacé, en parlant de quelqu’un comme lui. Cesare avait été élevé dans la violence, et pendant longtemps, il était devenu la violence, les sentiments comme l’amour, l’affection, n’survivant qu’à travers l’existence de sa petite sœur. La perdre, il aurait toujours cru que ce serait sentir cette part de son âme mourir, s’effriter et disparaître au profit d’encore plus de violence ; mais la violence fondait comme neige au soleil dès qu’il était avec Isolde. Et ici et maintenant, seule l’affection, la douceur semblaient avoir de sens, de but, d’existence ; et aucun mot que Cesare n’pourrait lâcher ne rendrait justice à l’évidence de ces sentiments-là. La situation, elle était merdique, pourrie, dégueulasse, triste, à même de pousser n’importe qui au bord du gouffre. C’était comme ça et pas autrement. Mais qu’est-c’que ça voulait dire, sur Isolde, sur eux deux, qu’en leurs cœurs, là maintenant, ils trouvent la force d’être juste là, sans que rien d’autre ne compte ? La rage, la violence, il savait que c’était facile, lui. Voir Isolde souffrir et n’rien faire d’autre que la serrer dans ses bras, avec l’assurance que ce n’serait jamais totalement réconfortant, était le devoir le plus dur qu’il n’ait jamais eu à accomplir. Il aurait voulu pouvoir être un mutant – une condition qu’il embrasserait sans état d’âme, pour le coup, un dégénéré capable de remonter le temps, maîtrisant parfaitement son pouvoir. Mais il était juste ça, impuissant. « Repose-toi… ouais. » dit-il simplement, comme si ça pouvait servir à quelque-chose d’assentir à son choix, un vague sourire passant sur sa bouche, avant qu’il ne cède, venant déposer un tendre baiser, une caresse de ses lippes en guise de réconfort, tout contre le coin de ses lèvres à elle. En se levant avec Isolde, pour quitter la cuisine, Cesare abandonna délibérément son téléphone, l’oubliant volontiers pour ne pas lâcher la main de la jeune femme. C’était un acte complètement antithétique pour eux deux, le fait de retourner vers la chambre tout de suite, alors qu’il avait encore l’impression d’en être à peine sorti. Mais il ne lâcha pas la main d’Isolde, pas même pour une fraction de seconde ; ils s’allongèrent, près l’un de l’autre, l’un en face de l’autre, le brun ne résistant pas au désir de laisser la pulpe de ses doigts caresser les mèches dorées des cheveux de la mutante, glissant celles-ci derrière son oreille. C’était aussi fou, fou pour eux deux, de connaître un moment si paisible en plein dans une tempête emplie de chagrin, causée par le deuil. Mais à perdre ses yeux noirs dans ceux si bleus d’Isolde, à doucement caresser sa tempe, cette zone où ses cheveux rencontraient son front, Cesare sentait la paix la plus infinie qu’il n’aurait jamais cru connaître.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark - Page 20 Icon_minitimeDim 22 Jan 2017 - 18:03

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Isolde, elle était une fille plutôt énergique, elle pouvait tenir le coup en faisant que des petites nuits ou sans dormir. Il lui était arrivé de faire des nuits blanches à cause du boulot ou plus récemment de Clara et de pourtant, repartir le lendemain pour une journée complète sans trop se plaindre et en avalant des tonnes de café. Pourtant aujourd’hui, elle avait l’impression d’être complètement épuisée, comme si ça fait quelque chose genre quatre jours, qu’elle n’avait pas fermé l’œil. Fallait dire que depuis la veille, les choses s’étaient enchainées bien vite. Entre Anthea, son tête-à-tête avec Rafael, les blessures qu’elle avait, les moments tendus avec Cesare, leur dispute quelques moments plus tôt. Ça faisait beaucoup sur une période de même pas vingt-quatre heures, alors maintenant, elle avait juste envie de fermer les yeux, de dormir pendant des heures, des jours même, pour que tout s’arrête et qu’elle ne soit plus obligée de supporter les battement douloureux contre sa poitrine, la peine qui s’emparait d’elle à chaque fois qu’elle se disait qu’elle ne reverrait plus jamais sa meilleure amie, ni son père, parce que le même type, avait décidé de lui ôter ces deux personnes qui avaient été, pendant la plus grande partie de sa vie, les deux personnes les plus importantes de son univers. Maintenant, elle avait Cesare, elle avait Clara et la certitude qu’avec eux deux, elle ne serait jamais complètement seule. Mais y avait personne qui pouvait remplacer son père, sa meilleure amie, tout comme, elle le savait, sa présence dans la vie de Cesare n’effacerait jamais le chagrin qu’il pouvait ressentir sans sa sœur. Fallait juste accepter les choses et faire en sorte de ne pas se laisser détruire par la peine. Elle pouvait le faire, il pouvait le faire aussi. Ensemble, ça ne semblait pas si insurmontable que ça, d’après Isolde. Mais ensemble, c’était encore une notion compliquée pour eux deux, alors qu’ils ne savaient pas quand ils se reverraient une fois Cesare parti.

Elle avait l’impression que Rafael l’emportait sur toute la ligne au final, parce qu’il avait détruit une grande partie de sa vie et que même sans en avoir conscience, sa simple existence continuait d’ajouter des peines à sa vie. Le tuer aurait pu régler un tas de chose pour elle, si jamais elle en avait eu la force, le courage. Mais ce n’était pas elle. Elle valait mieux que ça, apparemment. Et valoir mieux que ça, ça signifiait sans doute être capable de se taire et de faire avec les choses les plus douloureuses. Elle ferait avec tout ça alors, mais elle s’en sortirait certainement mieux au fond de son lit. Alors, même si au moment où Cesare l’embrassa, elle avait envie de revenir sur ses propos et de juste rester là à l’embrasser, elle s’était levée de cette chaise avec lui, pour aller avec lui jusque dans la chambre, sa main fermement ancrée dans la sienne alors que la fatigue lui donnait l’impression que le monde n’était pas très stable et que les douleurs dans son corps menaçait de la faire chuter à chaque pas qu’elle faisait. Au moins une fois sur le lit, ça semblait aller un peu mieux. Elle avait l’impression que sans Cesare elle se serait effondrée sur le sol de la cuisine au bout de deux pas. A regarder Cesare comme ça, elle se sentait apaisée, l’esprit un peu plus tranquille, tout aurait été plus simple sans doute, s’il avait pu rester avec elle plus longtemps que ça. C’était tout ce qu’elle aurait voulu Isolde, pouvoir rester avec lui pour toujours, sans qu’ils n’aient à affronter plus de problèmes qu’ils n’étaient capables d’en gérer. Sa main contre son flanc elle y égarait quelques lentes caresses. « J’aimerai pouvoir rester éveillée, juste pour grappiller les minutes avec toi. » En profiter encore un peu, aussi longtemps que possible, parce que la séparation après, elle serait, sans aucun doute longue et douloureuse. « Je pense vraiment pas en être capable. » Elle laissa échapper un petit rire nerveux, alors qu’elle s’efforçait tant bien que mal de garder les paupières ouvertes. « Désolée … » Elle était désolée d’être celle qui allait s’endormir comme une masse beaucoup trop tôt, désolée aussi de devoir le laisser partir comme ça et désolée pour tout le mal qu’il pourrait ressentir en quittant cet appartement. Désolée que la vie soit si cruelle avec eux, si y avait eu quelque chose qu’elle puisse faire pour qu’il puisse rester avec elle, elle le ferait sans hésiter, lui aussi, probablement, malheureusement pour eux, y avait aucune chance pour que les choses soient aussi simples que ça.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark - Page 20 Icon_minitimeDim 22 Jan 2017 - 23:41


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Il n’savait plus où était la victoire, où était l’échec dans l’existence qu’il menait. Les moments heureux semblaient trop courts, et quoiqu’il advienne, peu importait le temps que ça prendrait, la roue tournait toujours, tout droit vers l’enfer à nouveau. Il le connaissait, le pessimisme, Cesare ; c’était celui qui l’habitait quand il s’disait qu’il n’avait pas grand-chose à perdre, à retourner dans la maison de ses parents, juste sous leurs attentions scrutatrices et assassines. C’qu’il se disait, aussi, quand seule la vengeance avait un sens. Combien de fois avait-il perdu sa voie, sa foi, son envie, la surface des choses ? Il n’pouvait certainement pas blâmer ceux qui finissaient comme lui ; dans ses veines, battait le sang des DeMaggio, celui qui avait ramené son propre père dans le monde de la chasse, lorsqu’il avait été question de prendre sa vengeance à lui. Tel père, tel fils, disait-on ; bien souvent, selon les jours, en ces remords secrets qu’il n’gardait que pour lui, Cesare craignait de s’laisser bouffer par la machine infernale de ses entrailles, ou de sa génétique. Il n’voulait pas redevenir un chasseur, il n’voulait pas se perdre à nouveau dans cette vie qu’il avait fuie – pas alors même qu’il pouvait tant avoir, tant trouver comme salvation, auprès d’Isolde. Peut-être que si Rafael avait eu une Isolde à ce moment-là de sa vie, lui aussi, il n’serait jamais redevenu un hunter conditionné et déterminé. Ou peut-être était-ce un procédé quasi-chimique, un ordre dans les fibres de son corps que le brun n’faisait qu’inutilement repoussé. Il n’avait pourtant pas rien ressenti la veille au soir, en découvrant le visage blessé et inanimé d’Anthea. Il n’avait certainement pas rien ressenti, face au chagrin, à la rage et au désarroi d’Isolde : il n’savait plus qui il était, Cesare, pourtant. Mieux que ses parents, dirait-il. Pourtant, il avait tué Moira Kovalainen sans l’ombre d’un doute, sans le moindre remord le rattrapant, au moment décisif, à voir sa victime à ses pieds, l’impuissance de tous ceux qui n’avaient été que spectateurs. Il n’savait pas, alors, c’qu’il pouvait devenir avec tout ça – ni vraiment mutant, ni vraiment chasseur, DeMaggio, et pourtant animé de quelque-chose que tous les autres chez les siens n’semblaient pas avoir. Y avait-il une prédisposition au meurtre ? A la folie ? A répondre à l’appel du cercle vicieux du sang qui appelait le sang ? Après tout, tout à l’heure, c’était bien pour poursuivre cette même vengeance immuable que Cesare quitterait Isolde.

En fin d’compte, il n’était peut-être pas mieux que ses géniteurs, pas mieux que tous ceux qu’il avait jugés âprement, ceux contre lesquels il voulait défendre Isolde, la protéger, la consoler, même. Si ça devait prendre du temps, au fond, il s’en fichait ; au moment de peser les responsabilités qu’il s’était incombées à lui-même, et celles qui étaient nées du fond de ses tripes, il n’savait plus où il en était. Il serait sauf, beaucoup plus sauf que n’importe quoi, de passer cette porte, de partir à l’heure et de laisser le plus de temps possible passer avant de revoir Isolde. Pour sa sécurité, pour la sécurité de Clara, aussi ; celle dont il avait rappelé l’existence à la blonde quelques heures plus tôt, alors qu’elle revenait tout juste à la réalité. La méfiance de son père elle allait être, dans les prochains jours, plus affutée que jamais, le poussant à analyser, décortiquer comme un chirurgien chaque indice qui pourrait passer devant son visage. Alors Cesare, il devait rentrer ; pour n’pas que l’histoire se répète, d’une façon aussi imprévisible et violente que ç’avait été le cas quelques mois plus tôt – Isolde et lui, ils n’pourraient jamais survivre à une autre explosion, un autre carnage. Mais ça voulait dire la laisser derrière lui, l’abandonner, pour trop longtemps ; seule avec Clara, seule avec d’autres gens qui la soutiendraient, mais ne seraient pas lui. Seule. Rester jusqu’à c’qu’elle s’endorme, alors, malgré c’qu’il avait pu dire au moment d’être rappelé à l’ordre par son téléphone qui sonnait, les premiers signes de l’extérieur et de la ville de Radcliff qui se réveillait, était une option pour laquelle il n’voulait pas compter le temps. Ni les efforts. Il allait falloir qu’il fasse attention, à n’pas s’endormir à côté d’elle – ce serait si facile, si reposant, si logique, même. Et il n’pouvait déjà plus s’arrêter de caresser ses cheveux, laisser descendre ses doigts vers son visage, sa joue, comme si la mémoire pouvait marcher comme ça, et capturer le moment rien qu’avec les sensations qu’il avait, sous sa peau. Ils auraient pu ne pas parler aussi, ne pas s’excuser, ne pas chercher à faire durer le temps qui passait ; il sourit, alors, tendrement, presque plus pour lui-même lorsqu’elle ouvrit la bouche. « Les minutes sont les mêmes quoiqu’il arrive. » il dit, d’une façon presque pragmatique, loin d’un romantisme mielleux qui pourrait n’appartenir qu’à eux, n’exister que pour elle. Pourtant, c’qu’il voulait dire, aussi, c’était que peu importait le temps que ça prendrait, il resterait là ; à la sentir s’apaiser sous ses attentions, à voir ses paupières devenir de plus en plus lourdes ; sa respiration, cette mélodie comme une berceuse réconfortante. Et évidemment qu’Isolde s’excusa, avant qu’il ne le fasse lui, parce que c’était leur façon de faire à tous les deux – s’blâmer pour tout ce qui arrivait, avant de reconnaître les vrais responsables de leur situation. Encore aujourd’hui, Cesare n’savait pas qui c’était ; était-ce lui, pour choisir de chercher Kingsley Moren pour lui faire payer ce qu’il avait fait ? Etait-ce Kingsley Moren ? Etait-ce ses parents, qui avaient poussé Aria à la solitude ? Etait-ce Lancaster ? Les racines du problème pouvaient remonter loin, trop loin. Il savait que c’n’était pas à Isolde d’avoir ces mots. Il savait qu’ils ne les entendraient jamais du responsable, qui qu’il soit. « Ca va aller. » répondit-il donc, « Je t’aime. » Cesare ajouta, dans les derniers moments de conscience d’Isolde, parce qu’il fallait bien profiter – parce que quoiqu’il arrive, il n’pouvait pas la laisser s’endormir, avec l’assurance de partir quelques temps après, sans lui reparler, sans qu’elle ne le sache. Encore, et encore. Quelle que soit la distance les séparant, le temps qui passerait ; Cesare en arrêta ses caresses un moment, ancrant sa main sur la joue de la blonde. Partir allait être compliqué ; compliqué comme à chaque fois, probablement.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark - Page 20 Icon_minitimeLun 23 Jan 2017 - 14:22

if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me
— cesare demaggio & isolde saddler —
I watched you sleepin' quietly in my bed, You don't know this now but There's somethings that need to be said And it's all that I can hear, It's more than I can bear. What if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me? What if I went and lost myself, Would you know where to find me? If I forgot who I am, Would you please remind me? Oh, cause without you things go hazy. — hazy.

Elle avait déjà essuyé des tragédies dans sa vie Isolde, elle avait perdu du monde, une liste de nom, trop bien ancrés dans sa mémoire, depuis sa mère, quand bien même elle n’avait jamais eu l’occasion de la connaitre, jusqu’à Anthea, aujourd’hui. Son père, il avait voulu qu’elle vive, qu’elle surmonte les épreuves, qu’elle soit forte et peut-être qu’il n’avait juste pas envisagé, au moment de son sacrifice, à quel point ça pourrait être dur, pour elle, de tenir le coup sans lui. Et maintenant, ce n’était plus que lui, ça avait été des amis, au sein d’un petit groupe, et puis Anthea une première fois, du monde à Insurgency, Anthea une seconde fois et y avait un moment où elle avait l’impression d’être juste épuisée d’être encore là, à devoir continuer, parce que c’était ce qu’on attendait d’elle, alors qu’elle voyait trop de personnes mourir et qu’au-delà de tout ça, du deuil, du chagrin, des peines les plus douloureuses, il semblait bien que la vie, elle n’était pas décidée à lui faire de cadeaux. Non, elle n’avait même pas le droit d’être heureuse, avec l’homme qu’elle aimait, autant qu’elle le voudrait, elle ne pouvait pas juste laisser tomber et se reposer sur lui le temps de panser ses plaies, parce qu’inéluctablement, Cesare, il allait partir et elle ne savait pas quand est-ce qu’elle le reverrait. Il semblait bien que c’était une vraie torture, aujourd’hui, encore plus que la fois précédente, alors qu’elle avait l’impression que sans lui, elle ne tiendrait jamais le coup, qu’elle n’en aurait même pas la volonté. Mais on ne lui laisser pas franchement le choix, Cesare allait partir et elle devrait bien tenir bon, parce qu’y avait Clara et qu’elle ne pouvait pas laisser tomber sa fille pour s’octroyer le droit de juste lâcher prise pendant un temps plus ou moins long, comme beaucoup de personnes le faisait, dans des moments pareils.

Ce n’était sans doute pas une faiblesse, ni quelque chose qu’on pouvait reprocher à quelqu’un, d’avoir besoin de tout lâcher un moment pour se donner la chance de mieux s’en remettre. Ça ne pouvait qu’aider sans doute, mais Isolde, faudrait bien qu’elle fasse autrement. Comme quand son père était mort, peut-être qu’en se trouvant un but à atteindre, elle aurait un peu plus la force de se battre. Elle y réfléchirait sans doute bien vite, prise par le besoin, la nécessité même, d’occuper son temps pour ne pas penser aux malheurs de sa vie. Elle trouverait, après tout, elle trouvait toujours. Pour l’instant, elle voulait juste dormir, peut-être qu’elle avait au moins le droit à ça, un peu de repos avant de devoir reprendre bien rapidement sa vie en mains, et faire comme si tout allait bien, quand bien même c’était loin d’être le cas. Il avait raison alors Cesare, tant qu’elle était avec lui, elle pouvait se laisser aller, c’était sans doute le seul moment qu’elle aurait pour ça. « On en profite quand même moins si je dors. » Elle laissa échapper un léger rire, entre l’ironie et cette fatigue qui gagnait vraiment. C’était ironique, parce qu’ils ne devraient pas avoir besoin de se dire que dormir était du gâchis de temps passé ensemble, mais c’était le cas, d’après elle. Mais là pour le coup, elle était vraiment trop épuisée pour lutter. Elle voulait juste fermer les yeux, dormir pour oublier tout ce qui n’allait pas. Elle se réveillerait avec des regrets, c’était certain, mais ça ne semblait pas franchement important. Elle lui adressa un léger sourire, peu désireuse de confirmer que ça allait aller, pour le coup, elle n’en savait trop rien et elle avait juste l’impression que le monde allait de nouveau s’effondrer quand Cesare ne serait plus là. Elle aurait voulu être assez égoïste pour le supplier de rester avec elle, plutôt que de repartir à la recherche de sa vengeance, elle aurait voulu pouvoir lui dire qu’elle lâcherait tout, elle aussi et qu’ils n’auraient qu’à partir loin de tout ça. Mais elle ne pouvait pas, et il le saurait lui, que si ces mots passaient ses lèvres, ce serait juste le désespoir qui parlerait pour elle, parce qu’elle avait trop de conviction trop bien ancrées en elle pour juste tout abandonner. Peut-être que ça suffisait à justifier qu’elle n’ait pas le droit de lâcher prise, même pour quelques jours, où elle se reposerait simplement sur le soutient de l’homme qu’elle aimait. « Je t’aime aussi. » Qu’elle se contenta de répondre alors, fermant finalement les paupières, alors que son poing se serrait autour du t-shirt de Cesare, comme dans une tentative inconsciente de le retenir. Un échec, de toute façon, car, emportée peu à peu par le sommeil, ses muscles se relâchaient et sa prise devenait parfaitement dénuée de force, de toute évidence, ce serait pas ça qui l’empêcherait de partir, malheureusement.
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Cesare DeMaggio
Cesare DeMaggio

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MessageSujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark - Page 20 Icon_minitimeLun 23 Jan 2017 - 15:15


cause here, everybody here's got somebody to lean on
ALL THAT I KNOW, THERE'S NOTHING HERE TO RUN FROM.
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and you can tell the world that you're tired. every time that i see your face i notice all the suffering. just turn to my embrace i won't let you come to nothing. stand there and look into my eyes, and tell me that all we had were lies. show me that you don't care and i'll stay here if you prefer w/isolde saddler & cesare demaggio.
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C’était comme si, force d’expérience, Isolde et Cesare avaient appris à vivre avec un chronomètre dans la tête, à chaque fois qu’ils étaient ensemble. Comme s’ils sentaient le poids d’une épée de Damoclès, tout gouverner dans leurs vies et leurs actions ; une réalité trop évidente, trop destructrice, à laquelle ils pensaient souvent, malgré tout. C’était toujours mieux que rien, qu’ils se disaient souvent, sans vraiment formuler les mots à haute voix, probablement parce qu’ils paraîtraient tristement désespérés ; mais être là pour Isolde ce soir, avoir pris ce courage, n’pas avoir résisté à cette volonté, c’était clairement mieux que rien. Et tant pis pour les conséquences, dirait-il ; tant pis si ça devait le pousser à passer des semaines à essayer de regagner le peu de confiance que Rafael avait fini par avoir en lui – il n’aurait décemment pas pu, pas pu laisser les dernières heures passer sans savoir où était Isolde, comment elle allait, ou même qu’il y avait quelqu’un avec elle. Peut-être que ç’aurait dû être n’importe qui sauf lui ; si l’univers devait être fait de lois et de morale, il devait bien y avoir des âmes dans le cosmos pour le juger d’avoir été celui serrant la blonde dans ses bras ce soir. Quelques mois plus tôt, après tout, il avait été celui ayant le sang d’Anthea sur les mains ; et même maintenant, même pour aujourd’hui, pour cet énième drame surgissant dans la vie de la Saddler, son nom n’était jamais très loin. Mais c’était mieux que rien, non ? Mieux qu’Isolde, laissée toute seule, abandonnée face à son deuil, parce que Cesare aurait écouté ses propres remords avant de penser au chagrin de la jeune femme ? Si elle avait été avec quelqu’un d’autre, peut-être n’aurait-elle pas ouvert la porte ; mais pour la veille au soir, et toute cette matinée, personne d’autre que lui n’avait été là pour elle. Et encore maintenant, alors que les minutes s’égrenaient, Aldrich n’semblait pas être prêt à venir – pas maintenant, pas comme ça, pas tout de suite ; évidemment, parce qu’Isolde n’avait pas explicitement dit par message qu’elle avait besoin de quelqu’un. C’n’était pas son genre, à Isolde ; probablement était-ce pour ça, que si souvent ce matin, le silence avait chargé l’air.

Dans sa tête à lui, le temps qu’il passait avec Isolde, quoiqu’ils fassent, quoiqu’ils se disent, quoiqu’ils n’se disent pas, était cette survivance précieuse de lumière, d’espoir – ce havre de paix juste à lui, qui donnait un sens à toutes les victoires qu’il arrachait tant bien que mal à ses adversaires. Pouvoir revenir vers elle, ça le motivait à mentir à ceux en qui il avait eu une confiance aveugle quelques années plus tôt ; combien d’fois déjà, l’avait-ce poussé à faire des choses innommables, honteuses presque, pour sauver sa peau, ou sauvegarder le secret qui entourait leur relation ? Il s’en fichait bien, qu’elle dorme ; c’était toujours mieux que quand ils se disputaient, au fond – et la voir céder au sommeil, lentement mais sûrement, les traits de son visage se détendant, s’affaissant sous la lumière dorée du soleil, était un spectacle qu’il ne manquerait pour rien au monde. S’ils avaient dû compter leurs heures ensemble selon la productivité de leur tête à tête, il serait parti la veille au soir juste après qu’elle se soit endormie, alors, parce que là aussi, ils avaient perdu des heures entières. Rien n’était perdu avec Isolde ; chaque souvenir, chaque image chéris dans un coin de son crâne, dans chaque pulsation de son cœur, même au plus profond des ténèbres. Il attendit, alors, patiemment - oubliant les secondes, les minutes, n’comptant qu’à peine les caresses qu’il se remit à égarer, remontant la courbe de la joue d’Isolde, massant doucement sa tempe, jouant avec les mèches de ses cheveux. Il fallait qu’il fasse un peu de ça aussi, pour ne pas s’endormir, pour se sauvegarder de la bataille qui se faisait dans sa tête ; encore une minute, pour être sûr qu’elle dorme assez profondément pour n’pas être réveillée quand il se déplacerait, se disait-il souvent. Ajoutées les unes aux autres, il ne sut vraiment combien de temps ces encore une minute devinrent – le soleil était définitivement moins timide dans le ciel, s’élevant sur la voute céleste à toute vitesse en plein été, quand il laissa retomber sa main, enfin. Doucement, il vint ramener vers elle, celle d’Isolde, qui avait été accrochée à son tee-shirt ; et dans le silence offert par la respiration paisible de la jeune femme, il observa leurs mains, leurs doigts entremêlés avant qu’il ne laisse la paume de la blonde retomber. Elle était vite tombée dans un sommeil qui serait réparateur, il l’espérait. Il se leva enfin, habitué à être furtif et silencieux, quittant la pièce sans se retourner, de peur que le corps solitaire d’Isolde ne réveille ses remords, son affection, sa dévotion. Il hésita aussi devant la porte de Clara – ils s’étaient accordés tous les deux, sur le fait qu’il devrait au moins faire un tour par la chambre pour voir sa fille, au moment de partir. Il n’en fit rien pourtant, lâche probablement, fuyard quand il était seul comme ça. Il récupéra ses affaires, aux quatre coins de la pièce, rangea à peu près la table qu’ils avaient installée pour leur petit-déjeuner : de toute manière, des œufs et du bacon, c’n’était plus mangeable une fois froid. Et il se força à s’arrêter, conscient que s’il cédait à chaque petite action qui titillait ses instincts, ce n’serait que pour grappiller du temps, il n’saurait pourquoi. A portée de main, il trouva un bout de papier, ou une serviette, il ne sut vraiment quoi – de quoi griffonner quelques mots, tout c’qu’il trouvait à dire si ça pouvait permettre d’apaiser Isolde ; qu’il l’aimait. Encore et toujours, quoiqu’il advienne – au moins, elle pourrait en faire ce qu’elle voulait, de ce bout de papier ; se le trimballer aux quatre coins de l’appartement et de sa vie, pour se souvenir de ce fait immuable à chaque moment de son quotidien. Elle pourrait aussi le balancer à la poubelle, si elle n’en avait pas besoin, si elle préférait attendre qu’il les lui dise à nouveau, lui-même.
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