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 Misguided Ghosts ζ ft Martial Caesar

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MessageSujet: Misguided Ghosts ζ ft Martial Caesar   Misguided Ghosts ζ ft Martial Caesar Icon_minitimeLun 30 Mar 2015 - 22:57

Elle n’avait pas tenu plus de quelques jours dans l’appartement de son beau-frère. Ce dernier avait beau ne pas avoir suivi l’entrainement intensif pour devenir un hunter comme Martial, elle ne se sentait ni ici ni là-bas en sécurité. Depuis son enlèvement, elle avait même peur de sa propre ombre. A chaque passant dans la rue, face au facteur ou devant la voisine de palier, elle se demandait en qui elle pouvait faire confiance dans cette ville. Elle dormait dans le canapé du français avec une bâte de baseball à la main. Il y avait bien eu quelqu’un qui l’avait dénoncé à ces connards de hunter. Pourtant, elle ne faisait aucun mal. Son pouvoir était des plus inoffensifs, et ils lui avaient fait subir bien plus d’atrocités. Et dire qu’ils se défendaient de protéger la population, c’était bien trop ironique pour en rire. Lexie vivait la vie de madame Tout-le-Monde, elle s’en efforçait néanmoins et c’est comme ça qu’elle avait trouvé le bonheur. Peut-être que Dieu lui avait trop donné, peut-être qu’on ne pouvait pas être éternellement heureux, c’était peut-être son destin. Le karma. "Karma is a Bitch". Elle n’avait aucune idée de ce qui s’était passé pendant son absence. Elle s’imaginait peut-être que le temps s’était arrêté et qu’elle pouvait réapparaitre comme ça, comme une fleur, fanée, pourrie. Et c’est ainsi que Marius lui avait apprit qu’on l’avait fait passé pour morte, purement et simplement. Ça avait été facile en fait par les temps qui courraient, une mutante assassinée rien de plus banal à Radcliff. Ils y avaient tous crus incrédules et c’était passé comme une lettre à la poste alors qu’elle était en train de crouler sous les folles expérimentations de scientifiques en mal de prix Nobel. Un rat de laboratoire. Un vulgaire cobaye. Et aujourd’hui, tout avait changé. Son ADN même avait subit des ébranlements irréversibles. Son corps de femme avait été bafoué. Ses rêves envolés.

Y’avait-il eu un enterrement ? Une crémation ? Une célébration ? Qui avait pleuré ? Qui était venu déposer une rose ou bien soutenir son fiancé dans la douleur ? Elle s’était posée mille-et-une questions de ce genre, plus morbides les unes que les autres et toutes la rongeaient profondément. Ce n’était pas le genre d’expérience qu’elle s’était imaginée vivre un jour : mourir. Au moment même où elle aurait du donner la vie. Ça n’avait aucun sens.

La pluie tombait à torrent dans les rues, l’automne dans toute sa splendeur. Avec ce vent qui fouettait son visage, lui rappelant qu’elle était vivante. C’était à peine si on voyait la différence entre ses larmes salées et les gouttes d’eau pluvieuses qui dégoulinaient le long de ses joues rosées. Au fur et à mesure qu’elle se dirigeait vers la demeure de Martial, elle avait une boule dans la gorge. Elle se sentait incapable de lui parler et pourtant elle rêvait de se blottir contre ses bras rassurants. Les cheveux trempés et les yeux embués, elle frappa alors quelques coups à la porte. Les secondes qui suivirent lui semblèrent interminables, son cœur allait faire exploser sa cage thoracique d’une minute à l’autre. Elle se mordillait la lèvre inférieure, pendant que ses doigts trifouillaient un vieux mouchoir humide dans ses poches. Elle avait beau avoir répété son discours un millier de fois dans sa tête, elle avait déjà tout oublié. Peut-être n’aurait-elle dû jamais revenir mais cette idée s’envola quand la porte s’ouvrit à la volée. Elle, idiote sur le perron, aurait voulu tenter un sourire. Mais elle resta stoïque, ses lèvres s’entrouvrirent mais aucun son ne sortit de sa bouche. Elle balbutia, incompréhensible. « Bonjour » dit-elle finalement pleine d’espoir. Elle tenta d’esquisser un sourire timide qui se finit en un pincement de lèvres adorable. Son cœur battait la chamade comme jamais. Ses deux pupilles fixant intensément son amoureux. "Embrasse-moi, idiot." pensa-t-elle avant de s’effondrer en larmes.
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MessageSujet: Re: Misguided Ghosts ζ ft Martial Caesar   Misguided Ghosts ζ ft Martial Caesar Icon_minitimeSam 4 Avr 2015 - 22:44

Le deuil. Personne n’y échappe, personne ne peut l’ignorer. Il fait mal, il est douloureux. Envers et contre tout, il montre une chose à laquelle personne ne peut échapper ; l’amour. Être en deuil, c’est avoir, au fond de soi, un jour aimé. Un frère, une sœur, une mère, un père, une amante. C’est s’être soucié d’autrui, lui avoir donné une importance, une place dans notre cœur ô combien importante. Le vivre fait chuter, de tous les niveaux. Tout s’effondre autour de vous, tout se casse, se brise, détruit, par un simple geste, une pensée. Il n’y a plus rien de tangible ou même de vivace, c’est comme si tout pourrissait de l’intérieur, à n’en plus savoir ce qui pouvait encore vivre.
Le deuil. Rien n’y échappe. Pas même son propre quotidien, qui se remplit de gris, de terne. Qui pourrit aussi comme tout le reste. Si mes yeux voyaient exactement les mêmes choses, les mêmes objets, les couleurs apparaissaient vieillies par le temps, abimées et fanées. Que restait-il de l’optimisme habituel ? Du baiser de sa fiancée au réveil, de son parfum sur les draps, de son sourire avant de quitter l’appartement ? Plus rien qu’un doux souvenir, qu’une trace écrite sur la passé. C’est arrivé, ça n’arrivera plus. C’est terminé, et ne reviendra pas. Fini. Il n’y aurait plus de lendemains comme ceux d’autrefois. Il ne me suffit pas, le souvenir, l’image, l’avant. Il ne me suffit plus. Alors j’ai voulu cesser d’y penser, j’ai voulu oublier, comblant cette tristesse, cette douleur, par du vide. Il n’y avait rien d’autres pour combler, alors j’ai laissé un trou béant dans mon cœur, impossible reprendre. Personne ne s’intéresse an néant, c’est plutôt ce que l’on évite, que l’on fuit. Rien ne s’y trouve, rien n’est bon à prendre. Après les regrets, ne restait plus rien de bien beau à voir. J’étais répugnant, repoussant. Je n’avais rien à apporter de bon, rien pour esquisser un sourire sur les traits des autres. Parce qu’elle avait bâti autour de moi une forteresse puissance, forte comme un roc, sur lequel j’avais un pilier. Elle était mon soleil, ma bulle d’oxygène, la raison qui me faisait sourire comme un benêt en sortant du boulot. Et je l’ai perdue. On me l’a arrachée avec force, on me l’a prise sans consentement.

Les mois ont passé. Les couleurs ternes sont restées. Les mois, les saisons sont passées. Mon frère n’imagine pas à quel point il a été d’un soutien fort pour moi. Ou plutôt, je crois qu’il sait, je n’ai pas eu besoin de le lui dire, ou d’en parler. Appelons-le notre superpouvoir de jumeaux ; les mots ne sont pas utiles pour exprimer un ressenti. Parfois, il suffit de peu pour montrer à une personne qu’on l’aime. Un rien suffit à changer la donne d’une journée morose, un petit geste, une petite attention. Il suffit de peu pour vous transformer. Que ferions-nous sans nos proches, notre famille, que ferions-nous seuls ? Rien d’autre qu’errer dans un désert, solitaires, anéantis par cette solitude.
Lorsque la sonnette retentit dans l’appartement du troisième étage, j’en sursautais presque d’interrogation. Personne n’était attendu à cette heure, personne ne me rendait visite. Je supposais Marius, capable de venir boire une bière. Attends sous cette trompe d’eau ? Il en demeurait capable le bougre. Je n’aurais pas pris la peine de sortir sous cette averse, une chance que je n’ai pas été surpris en rentrant. La sonnette retentit et je me questionnais sur la personne derrière le perron, dont le code de l’interphone lui était forcément connu pour avoir franchi le hall d’entrée.
J’ouvris.

Cette sensation contraire, celle qui vous prend de haut vous coupe le souffle, la connaissez-vous ? Cette pointe de regret face à ce qui se déroule sous vos yeux, ce moment où l’on aimerait revenir deux minutes en arrière pour ne pas ouvrir la porte. Pour ne pas affronter ce qu’il y a derrière, pour fuir ce qui pourrait décevoir, énerver, rassurer. Quand le deuil frappe, l’on aimerait revenir en arrière. Quand le deuil frappe, on finit par accepter que c’est fini pour passer à autre chose, pour avancer dans sa vie. Quand le deuil frappe, on perd quelque chose, que l’on doit combler par autre chose, et tout est mis en œuvre pour trouver, et retirer ce mal-être qui ronge.
Comment réagiriez-vous si vous vous retrouviez avec un fantôme sur votre perron ? Face à la personne dont vous avez aidé à organiser les funérailles, que vous avez pleuré, dont vous avez chéri les souvenirs, seules preuves de son passage dans votre vie. Seriez-vous heureux, rassuré, content ? Ou au contraire seriez-vous en colère, énervé, et rancunier ?
Je ne savais pas, pour ma part.
Ce que je pensais, c’était à cette réalité impossible, cet anachronisme vivant. On ne peut faire renaître le magnétophone à son apogée à l’ère du numérique comme on ne peut revoir sa fiancée de chair et d’os sur son perron alors qu’elle est morte depuis presqu’un an.

Je ne savais pas quoi dire, je n’avais pas les mots. Sa voix semblait réelle, résonnant à mes tympans. Nouvelle, changée, pas une intonation de ses souvenirs. Elle semblait différente, changée. Physiquement, mentalement. En un mot, je reconnaissais ma fiancée tout en la considérant pour une inconnue. Elle ne pouvait pas être réelle, je ne pouvais y croire. L’imaginer, encore moins. L’idéaliser n’était pas utile, elle était postée devant moi.
Sans un mot, sans une parole je l’ai laissée entrer. Sans un geste, sans le moindre mouvement.
Je n’osais même pas la toucher. Je ne pouvais pas. Et si elle disparaissait à mon contact ? Et si la pensée redevenait poussière ?
Je l’ai laissée s’installer, tout en l’observant, la dévisageant. Incapable de faire le point sur mes émotions, incapable de lire à travers son visage le message qu’elle m’adressait. A supposer qu’il y en ait un, à supposer que je ne sois pas en train de rêver. Rien n’empêchait que c’en soit un. Pourtant, tout concordait ; il pleuvait, elle était trempée. L’odeur de nicotine entre mes lèvres m’assura également que je ne dormais.
Durant de longues minutes, je n’ai pas dit un mot, pas un son. Le choc. Je tentais de calmer le battement de cœur, bien trop rapide. Je tentais de me détendre, de faire le vide, de garder mon sang-froid. Je n’en avais pas le courage. Alors j’ai suivi la rationalité. Le réalisme. Si elle était réelle, alors il y avait une raison à ce qu’elle ne soit pas décédée.

« Ton corps… Tu étais morte, Lexie. »

J’ai parlé au passé, j’ai conjugué mon verbe dans le temps, dans l’avant. Parce que je voulais croire qu’elle était encore en vie. Mais il fallait qu’elle m’explique. Pas un récit de trois heures, pas de grandes phrases, une grande épopée. Quelques mots, simplement pour me convaincre que ce n’était pas un rêve. Que j’étais encore les deux pieds dans le réel, le vivant.
Que je n’étais pas moi-même mort.
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MessageSujet: Re: Misguided Ghosts ζ ft Martial Caesar   Misguided Ghosts ζ ft Martial Caesar Icon_minitimeSam 25 Avr 2015 - 13:39

Ses yeux étaient embués de larmes à tel point qu’elle voyait flou. Tout n’était que brouillard aussi bien sa vision que son esprit. Des milliers de sentiments bataillaient dans son petit corps frêle qu’elle était incapable de les différencier et de mettre de mots dessus. Elle était soulagée. Rongée de culpabilité. Heureuse. Mortifiée. En sécurité. Apeurée. Sauter dans ses bras ou bien s’enfuir. Appuyer sur le bouton stop. Avance rapide. Retour en arrière. Effacer. Recommencer. Noir. Blanc. Tout et son contraire. Plus rien n’avait de sens. Elle était là, devant lui, en chair et en os mais la surprise qu’elle lisait dans son regard, son incompréhension et cette douce folie, en un seul regard elle se sentit comme un fantôme. A cet instant très précis, elle réalisa qu’elle était morte. A six pieds sous terre. Jusqu’ici ça n’avait été que de vulgaires mots dont elle n’avait pas réellement comprit la signification. Marius avait beau lui avoir répété sans cesse que son jumeau était dévasté par sa faute, il fallait le voir pour le croire. Son amour pour Martial avait été une évidence depuis des années. On ne le réalise pas toujours dans un sourire, mais dans ses pupilles ternes, elle aperçu l’homme rongé par la perte de son âme sœur. Cela lui déchira le cœur encore un peu plus.

Son silence, c’était presque pire que tout. Elle n’osait même pas bougé, à peine respirer, de peur que la scène n’éclate. Que tout dégénère. L’inquiétude la rongeait et elle aurait passé la nuit sur le pallier si il avait fallu, elle aurait attendu des jours entiers d’avoir un geste ou un mot de la part du français. Mais il n’avait pas répondu à son bonjour bafouillant. Elle était désolée, tellement désolée s’il savait. D’avoir disparu. Et d’être là aujourd’hui. Jouant au yoyo avec son cœur de bonhomme.

Devant ses sanglots, le jeune hunter s’écarta de la porte. Une invitation silencieuse et douloureuse. Elle reconnaissait les lieux mais ce n’était plus chez elle. Le parfum même de la pièce était différent. Elle tremblait. Elle le sentait la suivre et n’osa pas se retourner pour affronter son regard qu’elle devinait sur ses courbes. Elle s’arrêta un moment pour regarder autour d’elle. Fermant les yeux un instant le temps que ses larmes se tarissent. Elle renifla puis respira un grand coup, se retournant vers l’homme qu’elle aimait plus que tout. « Dis-moi quelque chose Martial, je t’en supplie. » dit-elle d’un trait pour briser ce silence inconfortable. Il s’appliqua à lui répondre après de longues minutes. Son cœur ratant un tour quand elle entendit le son de sa voix pour la première fois depuis des mois. Sa voix était peut-être un peu plus grave, sérieuse. Elle ne pu bien discerner si c’était une once de remontrance ou de regret. La brunette n’avait jamais imaginé que son retour serait aussi difficile. Un peu naïve sans doute. « Non. C’était un mensonge. » dit-elle dans un murmure qui se voulait presque honteux. Elle baissa la tête comme pour s’excuser. Être victime et pourtant se sentir coupable, il n’y avait que dans les films de faits divers qu’on voyait ça. Maintenant, elle comprenait cette dualité odieuse. « J’ai… Ils… » Diable, elle cherchait ses mots. Comment lui expliquer la situation sans débuter sa phrase par « ton père est un pauvre connard » ? Elle soupira en baissant les yeux vers ses chaussures toutes mouillées. « J’ai été enlevée. » lâcha-t-elle bêtement avec un haussement d’épaule. Puis elle continua dans sa lancée de peur qu’une fois interrompue, les sanglots ne reprennent. « On m’a gardée prisonnière dans un endroit affreux. C’était horrible. Jamais je n’aurais dû en sortir. Ils m’auraient sans doute tué finalement mais je me suis échappée par je ne sais qu’elle miracle. On t’a dit que j’étais morte car c’était sans aucun doute ce qu’ils avaient prévu pour moi. Mais, ils t’ont menti Martial. » Elle releva alors le menton pour attraper son regard ténébreux. Ses cheveux courts étaient en bataille et mouillés. Elle n’avait plus rien de la femme épanouie d’autrefois. En un seul regard, on pouvait dire à quel point son âme était déchirée.

Lexie attrapa la main de son amoureux avec une douceur qui lui était propre. Des frissons lui parcouru le corps à ce contact. Elle était vivante. « Je suis là maintenant. » affirma-t-elle pleine d’espoir en caressant les cheveux de son homme. Mais elle n’avait annoncé que la partie découverte de l’iceberg. Le pire restait à venir. Son rapt : les raisons, les responsables et les conséquences. Titre parfait pour la une des journaux locaux. Mortel pour son couple.
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MessageSujet: Re: Misguided Ghosts ζ ft Martial Caesar   Misguided Ghosts ζ ft Martial Caesar Icon_minitimeDim 26 Avr 2015 - 11:34

Je ne savais pas quoi dire ou quoi faire. L’instant d’avant, elle était morte. Décédée. J’avais mis du temps pour m’en remettre, du temps, la rage et la colère incalculable ne pouvant tout simplement se calmer, se tarir. Je sentais simplement cette douleur lancinante dans mon corps se profiler comme un serpent malin, pour davantage me détruire que me reconstruire. Pour le faire partir, cela n’avait pas été simple ; oublier le passé, pour réécrire le présent et préparer le futur. L’imaginer réellement sans Lexie, se dire qu’elle ne se reviendrait jamais. Se bâtir une forteresse suffisamment solide pour pouvoir atténuer le chagrin et passer à autre chose. Si j’avais été détruit par sa perte, ça oui. Incapable de le nier, incapable de taire toute l’émotion remontant. La nouvelle avait simplement brisé mon cœur en deux gros morceaux épais. Une partie de ma vie venait simplement de s’éteindre, celle-là même s’éveillant sur le perron, avec autant de douleur. J’avais appris à vivre avec un morceau de cœur manquant, et le voilà qui me rappelait son existence. J’avais cessé d’exister, de croire au miracle, et voilà qu’elle se trouvait sur le perron, simplement… en vie ? Oui, simplement en vie, et là. Présence impossible. Je rêvais, j’étais fou. J’en oubliais les signaux qui me rappelaient la réalité. En plein délire, je nageais en plein délire. Si Lexie était angoissée à mon regard plutôt froid et encore choqué par l’évènement, je ne pouvais agir autrement, me montrer chaleureux et avenant. Bien entendu, je l’aurais prise dans mes bras, me serais jetée sur elle pour vérifier qu’elle était bien vivante, en vie. Pétrifié, je n’osais même pas la toucher de peur qu’elle ne disparaisse, comme un esprit venu me crier la vérité, celle que je ne souhaitais pas entendre. Un accident, ça n’avait été qu’un stupide accident.

Elle ouvrit la bouche, me pressant de parler, dire quelque chose. Si je mesurais la portée de chacun de mes mots, sa réponse ne tarda nullement à se manifester. Mensonge. Ce que tu dis est faux, erroné. Ce que je crois n’est qu’un mirage habilement ficelé pour m’empêcher de m’impliquer dans l’histoire. Je digère à peine les mots. Mensonge. Et la vérité éclate. Enlèvement. Prisonnière. Affreux, horrible, tué, échappé, miracle, morte. Menti. Je retiens des mots, tous aussi durs et froids que la glace. Je les retiens, les soupèse. N’arrive pas y croire. Je ne sais pas, je ne peux pas. Tout ce deuil, tout cette douleur pour au final rien ? Non, pas rien. Mais cela fait mal. C’est douloureux. Je suis paralysé par la nouvelle, paralysé de la voir là, parler face à moi, se comporter avec moi comme avant. Le passé ne peut revenir, notre histoire ne peut reprendre à son point d’arrêt. Dans deux mondes nous avons évolué et changé. Bouleversé chacun à notre manière, d’une certaine façon. Je devrais lui demander de tout me dire, je devrais m’inquiéter, hurler, m’énerver. Je devrais. Je n’y parviens pas. Tout semblait tellement inconcevable, improbable. Impossible. C’était impossible, je délirais. Je ne savais pas quoi dire, ou quoi faire. Je ne savais pas comment m’exprimer et le lui faire comprendre. Alors j’écoutais stoïque, ce qu’elle disait, sans pour autant m’offusquer ou montrer quoi que ce soit. Parce que je ne savais pas quoi dire, quoi faire, comment réagir. Quand les morts reviennent à la vie, personne ne s’attend à avoir une réaction. Cette situation n’est pas censée arriver, ni être concevable.

Elle a pris ma main. J’ai senti le contact, celui du passé remontant à l’assaut. Je me souvenais parfaitement de cette sensation, comme un souvenir que j’avais cru disparu. Parce qu’il avait fallu oublier le contact physique, le laisser s’envoler et se mouvoir en souvenirs. Alors je ne savais pas comment réagir, et pourtant, elle attendait de moi que je fasse quelque chose. J’aurais pu agir de n’importe quelle manière, en l’embrassant, lui souriant, me jetant dans ses bras, ou simplement m’offusquant de ses propos, cherchant à connaitre la vérité. Seulement… Je n’y parvenais pas. Du temps, pour me remettre et accepter la nouvelle. Du temps pour me dire que je ne rêvais pas. Pour me remettre du choc, de la tension créée.
Je me suis levé, rompant le contact. Cigarette aux lèvres, ma douce, je l’allumais pour gentiment laisser la nicotine pénétrer mes poumons et calmer les nerfs. Malgré mon calme apparent, j’étais comme une cocotte minute prête à exploser. Un rien pouvait provoquer l’étincelle, l’allumer et tout déferler sur son passage. Un rien. Pour éviter la catastrophe, une seule chose à faire : passer à autre chose, me remettre de mes émotions et accepter la douloureuse vérité. Mais pas encore, pas maintenant. Accoudé à la fenêtre, je cherchais la fuite, plutôt que d’accepter ma fiancée en vie. Les morceaux ne se recollaient pas ainsi, et c’est probablement ces sentiments indescriptibles que j’étais incapable d’expliquer qui m’effrayaient davantage que sa simple présence.

« Depuis combien de temps… es-tu libre ? Est-ce que tu es traquée, cherchée ? »

Mon ton restait neutre et froid. Difficile de faire ressurgir les sentiments si longtemps compressés dans une boîte et mis à l’abandon. Notre histoire était morcelée, le nous détruit. On ne pouvait le faire revenir d’un claquement de doigts. Ce serait pourtant tellement facile, tellement aisé. Je m’inquiétais pourtant. Enormément même. De la savoir en bonne santé, de la savoir prête à affronter le monde à nouveau. Est-ce qu’on la recherchait, est ce qu’on voulait encore sa mort ? Elle savait tout comme moi que je pourrais me débarrasser des imposteurs. Sans la moindre entourloupe. Qui qu’ils soient d’ailleurs. Mon côté hunter remontait bien plus fort et puissant que je ne l’aurais cru. Celui de l’ombre, celui qui se dissimulait habilement derrière un visage fermé. Une colère froide et fermé.
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