Comment êtes-vous entré parmi les hunters ?
Par son père. Faisant partie de ces familles traditionnelles chasseuses au courant de l’espèce transmutante depuis quatre générations, Martial, l’aîné obéissant, a été choisi par le paternel pour reprendre le flambeau, son frère Marius aurait pu être dans la partie, cependant, il n’a jamais été considéré comme suffisamment mature pour être tenu dans le secret familial. Martial a donc tout bonnement appris avec son père en toute discrétion, subissant l’influence extrémiste de la figure paternelle. Formation tous les après-midis au fond du jardin, à l’abri des regards indiscrets, et ce que jusqu’à ce qu’il soit apte à accomplir son devoir de chasseur. Il n’y eut pas de facilités pour le fils à papa, bien au contraire. Dur, impitoyable, l’entraînement fut sans appel. Prêt à sacrifier pour la race humaine, prêt à tout pour parvenir à ses fins, quels que soient les moyens employés.

Avez-vous déjà effectué votre devoir de chasseur ?
Vous voulez savoir s’il a déjà tué ? Evidemment. Ce fut d’ailleurs la première tâche qu’on lui assigne : contrôler ses compétences à l’arme à feu. Il n‘aurait pu se considérer chasseur s’il n’avait pas prouvé de quoi il était capable. Le savoir, c’est le respect des autres. Des actions terroristes contre les mutants, il a même dû en organiser une, devant coordonner chaque personne dans la mission pour prouver à tous qu’il était compétent et apte à acquérir des responsabilités. Depuis quelques années maintenant, Martial opère régulièrement dans les missions des chasseurs sous l’œil lointain mais attentif du paternel qui veille à l’épanouissement de sa progéniture.

Que pensez-vous de l’émergence du groupe de rebelles nommé Uprising ?
Rien de bien méchant. Un groupe comme d’autres, attisé par la peur et la crainte. Celle-là même qui les rend si vulnérables, Martial restant persuadée qu’elle atténue la concentration et l’organisation. Il le les craint pas, au contraire, les trouve presqu’adorables à tenter de se défendre, eux, les anomalies, les contrenatures. Les chasseurs leur accordent la rédemption mais qu’ils essaient de fuir, ils ne pourront leur échapper.
Depuis que Martial est au courant que son frère est un mutant comme eux, son avis est devenu un peu plus modéré, et il commence à comprendre les motivations d’Uprising, ainsi que les erreurs commises. Ce n’est pourtant qu’un semblant de compréhension… il reste encore beaucoup à faire pour changer les idées ancrées dans son esprit par le paternel extrémiste. Difficile de faire bouger les choses du jour au lendemain… néanmoins, ses convictions semblent moins brutes que par le passé.

Que pensez-vous des actions de Thaddeus Lancaster à la tête du Comté ?
Il est la voix des chasseurs, celui qui adhère à leur cause et les comprend. Il est celui qui va permettre un grand changement pour les humains. Enfin, l’on va pouvoir se débarrasser de mutants, car Lancaster est du côté des humains. Pourtant, Marius a éveillé chez Martial une autre vision des choses : par amour pour son frère et par crainte de le perdre, il a commencé, inconsciemment, par remettre en cause tout ce qu’on lui a appris depuis des années. Et si finalement Lancaster était fou, aveuglé par sa haine comme son père ? Et si finalement il avait lui aussi été idiot d’écouter, de se plier pour plaire à son paternel, probablement par crainte d’être rejeté ?

PAYS : Allemagne DISPONIBILITÉ : 7j/7 VOTRE AVIS SUR TH : Sympa =) COMMENT AVEZ VOUS CONNU LE FORUM : par mon frère jumeau 8) PERSONNAGE : inventé VOYEZ VOUS DES CHOSES A AMÉLIORER ? : Nope UN DERNIER MOT ? : Hey 8)

Si vous pensez que chaque être est maître de son propre destin et de ses agissements, tentez de convaincre le père Caesar du libre-arbitre de ses fils. Si l’un sembla passer en travers des mailles du filet, l’autre tente désespérément de trouver l’échappatoire à travers le barbelé du mur de briques dressé devant lui. Martial n’a pas trouvé la porte de sortie rêvée que Marius n’a pas longtemps à briser la faille. Fils renégat, bon à rien désespérant son père, Martial fut le préféré, le chouchouté, celui désigné pour que la fierté familiale se transmette à la génération suivante. Maintenant, l’on n’attend de lui qu’une seule chose : fonder une famille avec une femme digne de ce nom… différente de la précédente, en somme.
N’est-ce pas un abus de langage que de désigner l’aîné et le cadet de deux frères à quelques minutes d’intervalles ? Les minutes les séparant n’en sont pourtant pas décisives, le jour demeurait le même, rien ne le déterminait, exception faite pour les parents et l’entourage, targuant l’un d’être le plus sage, soi-disant. Avant même de savoir ce qu’ils étaient, voilà qu’on les catégorisait dans des boîtes emmurées dont il n’y avait pas la moindre échappatoire. Marius et lui ont donc grandi dans l’attente de leurs chers parents de se courber suffisamment dans le moule prévu pour eux dans l’avenir les attendant. S’ils avaient le choix, que nenni, seul Marius put en sortir, Martial engrainé dans les rouages d’un père extrémiste dont la haine aveuglait son regard et emmurait ses propos dans une incohérence grotesque.

Il se tut, bien trop souvent, bien trop fortement face à un père de plus en plus aveuglé par la peur de la différence. Trop proche de son frère, prêt à tout pour le protéger et réciproquement d’ailleurs, ils furent trop jeunes séparés vers des aspirations diamétralement opposées. L’enfant insolent qu’était son frère fut bien trop souvent couvert par Martial qui prenait les punitions à sa place, histoire de rééquilibrer un peu les bêtises de l’un par rapport à l’autre. L’un n’allant pas sans l’autre, ils furent séparés de force, l’un partant en internat, bien loin de la demeure familiale, tandis que l’autre restât, dans les grâces du père que ce dernier tourna petit à petit vers la machine à tuer qu’il deviendrait.
Obéissant et suffisamment calme pour ne pas s’emporter, Martial souffrit bien trop longtemps d’un manque d’assurance et d’une faculté à refuser catégoriquement ce qui ne lui plaisait pas. Laissant une brèche suffisamment étroite pour l’atteindre, le paternel n’eut aucun mal à la former, forgeant son fils chéri en Hunter, le sommant de conserver le secret familial entre ses mains, sans en faire mention même à son frère sous peine de sévères conséquences. Consentant, le jumeau écouta, dans cette spirale infernale où on lui demandait catégoriquement de se dépasser, jusqu’à n’en plus pouvoir. La fierté familiale, de grands mots pour de si frêles épaules. Si Marius n’avait pas été présent pour parfois apporter une opinion radicalement différente aux idéaux auxquels Martial croyait de plus en plus, il serait certainement l’un des meilleurs tueurs de mutants de sa génération. L’entraînement, lourd et difficile, ne fut d’aucun répit, et c’est en tissant une illusion sur les bleus et autres douleurs musculaires quotidiennes, que son frère ne se doutât jamais de quoi que ce soit durant des années. Il ignore toute la vérité encore aujourd’hui d’ailleurs.

Les enfants vécurent aisés, bien trop d’ailleurs, et ils comprirent bien rapidement que l’argent n’apportait pas le bonheur. Soudés comme fer, leurs caractères ne vinrent jamais ternir cette solide amitié entre eux. Frères de sang, amis, confidents, cela suffisait à éclairer les sombres et froides journées, les punitions, les difficultés quotidiennes et les punitions. Si le chemin de Martial semblait balisé par son père, ce fut pour mieux ouvrir la liberté à Marius, qu’il envia d’ailleurs pour ne pas parvenir à assurer ses envies. Il regrette encore aujourd’hui de ne pas avoir affirmé avec force sa volonté de devenir violoniste ; difficile à dix-sept ans de tenir tête à un père jouant la carte du chantage affectif pour parvenir à ses fins. Pour plaire, et dans ce souci d’obtenir une goutte de liberté, Martial apprit à mentir, duper, tromper pour avoir ce sentiment d’être complet. Quand il la trouva, celle qui deviendrait sa future fiancée, l’avis de ses parents n’eut pas la moindre importance : amoureux, il suivait son cœur, se moquant de ce qu’on lui dirait. Le paternel n’ajouta aucune objection à cette idylle, au grand étonnement de Martial qui ne s’en plaignit pas au contraire.

Diplôme en poche, le jeune homme pouvait se targuer d’être avocat, fierté de tous ses collègues, et pourtant, il ne se montra pas des plus orgueilleux. La réflexion se propageait en lui, rongeant les idéaux placés en son esprit. Son frère lui avait appris l’existence de sa mutation, et autant dire que ce détail le travaillait. Comment se placer contre l’autorité du père qui forgeait de grands espoirs en lui ? On lui avait demandé de tuer les anormaux, de mener à bien les missions incombés, et il l’avait fait sans jamais faillir, sans jamais se poser la moindre question sur les conséquences de ses actes. Le décès de sa fiancée ternit davantage le tableau macabre tissé. Au fond, qui était-il, si ce n’était qu’un pantin de bois dirigé par une figure à laquelle il avait cru s’émanciper ? L’illusion s’effritait pour lui montrer sous le nez le chemin qu’il avait pensé tracer de son plein chef, dicté par ses propres actes et décisions ; il n’en était rien. Sa vie n’était qu’un tissu de mensonges suffisamment ficelés pour qu’il y croie. Ne restait que l’amour de son frère, car cela, personne ne pourrait lui faire croire que ce n’était qu’un rêve.