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 here in my head - Catherine&Salomé

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Salomé Callahan
Salomé Callahan

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SUR TH DEPUIS : 29/04/2014
MessageSujet: here in my head - Catherine&Salomé   here in my head - Catherine&Salomé Icon_minitimeDim 11 Mai 2014 - 22:40


here in my head
" Catherine & Salomé "

C'était avec une certaine appréhension que Salomé jeta un regard à l'horloge qui trônait dans son salon, ce soir là. L'heure de se rendre au bar approchait à vue d'oeil, et son estomac se serrait à mesure que les minutes s'écoulaient. Ses yeux verts glissèrent vers l'une des nombreuses bouteilles qui occupaient son mini-bar, et elle la contempla quelques secondes. Aurait-elle assez de courage pour se jeter dans l'arène sans prendre un remontant avant ? Avec rage, elle vint saisir son visage de ses deux mains, restant un instant immobile. Ce n'était pas elle. Détournant le regard des multitudes d'alcool qui semblaient tout faire pour l'attirer vers elles, la brune prit la direction de sa salle de bain, retirant rapidement ses vêtements avant de s'engouffrer sous la douche. L'eau était bouillante, mais elle n'en avait que faire. Se concentrer sur la douleur était moins désagréable que de gérer tout ce qu'elle avait en tête. De longues minutes s'écoulèrent avant qu'elle ne se décide à en sortir, passant un T-shirt noir assez cintré ainsi qu'un jean slim de la même couleur. Distraitement, elle enfila ses bottines, rangea deux trois bricoles dans son sac, et tourna quelques secondes dans son appartement. Puis, prenant son courage à deux mains, elle finit par prendre la direction du bar. La jeune Callahan avait toujours été très ponctuelle, et elle ne dérogeait pas à la règle en cette fin d'après midi de printemps. Poussant la porte du bar tout en posant son regard sur Catherine, elle lui adressa son plus joli sourire, avant de saluer Braam d'un hochement de tête un peu plus professionnel. Faire bonne figure, et tout se passerait bien. Voilà ce qu'elle se répétait mentalement, se laissant presque convaincre. Filant déposer ses effets personnels dans son casier, elle s'empara de son court tablier qu'elle noua autour de sa taille, le laissant tomber sur ses cuisses, avant d'y fourrer bloc note et stylo.

Les clients du début de soirée commençaient à affluer lorsqu'elle émergea de l'arrière du bar, croisant au passage Kylan à qui elle asséna un coup de hanche en biais en guise de salut. Peut être que tout allait réellement bien se dérouler finalement. La brune fila rapidement claquer une bise sur la joue de la jolie Catherine, son petit rituel journalier, avant de partir en quête des premières commandes de ses clients. Chaque serveur avait ses petites habitudes depuis le temps, et chacun vaquait à ses occupations en totale autonomie, échangeant parfois de brefs regards à l'adresse des autres lorsqu'ils avaient affaire à des clients véritablement ravagés. La première heure s'était écoulée sans encombre, lorsque l'un des clients fit tomber un verre au sol, venant se briser en mille morceaux. Les éclats se répandirent avec fracas, alors que quelqu'un s'empressait d'aller chercher de quoi nettoyer. La vibration sourde du son continuait de résonner dans les oreilles de Salomé, qui sentit petit à petit la douleur faire son chemin au creux de ses temps. Ses sourcils en aile d'oiseau vinrent s'arquer au dessus de ses yeux, ne comprenant que trop bien ce qui était en train de se passer. Et tout à coup, les vannes s'ouvrirent, la laissant là, impuissante.

ϟ....C’est bon, on a compris qu’elle aime pas son boulot… Si elle croit que j’ai accepté son rendez-vous pour qu’elle me raconte sa vie, elle a rien compris cette conne… Vas-y, vas-y, raconte ta vie, dans une heure je te prends dans la voiture...ϟ ϟ....Qu'est ce qu'il a, à mater la serveuse ?! Regarde son cul encore une fois ducon, et je te plante ma fourchette dans l'oeil....ϟ ϟ....Les frites son dégueulasses, c'est vraiment plus ce que c'était, j'parie que c'est une saloperie de transmutant qui fait la cuisine.... ϟ ϟ... J'sais pas comment j'vais lui dire..... S'il l'apprend il va me larguer... Un gosse à mon âge....ϟ ϟ .... Qu'est ce qu'elle a à rester planter là, elle est pas payée à rien foutre, si elle se grouille pas de m'apporter ma bière je lui éclate les dents sur le bar.... ϟ

Salomé sentit des larmes de douleur venir lui piquer le coin des yeux, et tourna les talons sans demander son reste à personne, prenant rapidement la direction des cuisines, pour rejoindre l'arrière du bar. Fouillant nerveusement dans ses poches, en faisant tomber ses clés et son briquet dans la précipitation, elle se baissa pour les ramasser tout en plaquant une main sur son front. Terrassée par les pensées des clients, elle ouvrit la porte vitrée avec difficulté, avant de s'extirper à l'extérieur. La brise fraîche du soir vint caresser son visage, tandis qu'elle tamponnait ses yeux humectés à l'aide d'un mouchoir oublié dans une poche. Le peu de mascara qui lui restait vint teinter le tissu de noir, et elle finit par prendre place sur l'un des bancs à proximité, in extremis avant qu'un nouveau vertige ne la saisisse. Sortant machinalement une cigarette de son paquet, elle l'alluma avant de tirer une bouffée avec tant d'ardeur que sa poitrine la brûla un instant. Ses mains rendues tremblantes par l'énervement venait lisser son tablier sur ses cuisses, tic qui traduisait à lui seul l'état d'inquiétude dans lequel elle se trouvait. Elle avait toujours été l'exemple même de la maîtrise de soi, ne s'emportant que rarement, blessant par les mots tout en gardant son calme, gardant son sang froid. On lui avait toujours appris à ne pas exposer ses émotions à la face du monde, sous peine de se voir réduite à néant en quelques minutes. Bel exemple, Salom'. Elle secoua la tête ironiquement. Lorsque les pensées des autres ne venaient pas la torturer, les siennes faisaient parfaitement l'affaire. Cela faisait quelques temps désormais que sa mutation s'était exprimée, somnolent en elle depuis vingt-quatre années. Sûrement son génome avait il jugé sympathique de la laisser grandir en tant que hunter, avant de lui balancer ce détail dans les dents. Ses mains se crispèrent, le vent venant jouer avec ses mèches brunes, tandis qu'elle contemplait les environs, sentant l'étau de sa migraine se desserrer peu à peu. Un grincement vint attirer son attention, tandis que la porte s'ouvrait à nouveau, et elle tourna son regard vers la personne qui apparut dans l'encadrement de la porte.

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MessageSujet: Re: here in my head - Catherine&Salomé   here in my head - Catherine&Salomé Icon_minitimeMer 14 Mai 2014 - 3:58


It’s hard letting go, I’m finally at peace but it feels wrong.
Aujourd’hui allait être une bonne journée. C’était sûrement la meilleure attitude à avoir lorsqu’on est serveuse dans un bar. Si tu étais un peu plus pessimiste, tu n’aurais pas tenu deux mois. Ton grand optimisme, bien que parfois un peu naïf, te permettait de passer au travers de tes journées et, surtout, de croire que demain sera meilleur. Tu travaillais de soir, et si normalement tu aurais grogné d’être obligée de rester réveillée toute la nuit à servir des clients malodorants et malpolis, ce soir tu t’es dirigée au travail avec un petit sourire au coin des lèvres. Tu adorais tes collègues, et c’est ce qui te permettait de passer au travers de toutes les répliques louches que tu entendais à chaque fois, de supporter les regards un peu trop insistants de certains clients sur ton décolleté qui n’a pourtant rien d’extravagant sans te fâcher. Par contre, les mains un peu trop baladeuses, c’était trop loin, et tu n’y allais pas par trente-six chemins pour expliquer clairement que tu n’acceptais pas cela dans ton établissement. Bon, ton établissement, c’était vite dit, mais cela avait toujours plus d’impact sur les clients, alors pourquoi te gêner ? Et puis, tu savais que tu travaillais en même temps que Braam, ce soir, et même si tu ne devrais pas, cela te rendait particulièrement heureuse.

Tu es arrivée pile à l’heure, comme à ton habitude. Tu étais toujours très ponctuelle et tu étais convaincue que, même si serveuse n’était pas le travail le plus valorisant ou le plus payant du monde, tant qu’à le faire, tu devrais bien le faire. Tu pouvais toujours te rattacher à ce genre de petits détails lorsque tu te sentais perdre pied. Tu avais une petite routine avant de te mettre à travailler – aller mettre ton petit tablier, t’assurer que ton stylo fonctionnait toujours et que ton bloc-notes était bien en place, replacer quelques tables avant l’arrivée de la majorité des clients pour garder un établissement propre et esthétique à la fois. Tu allais saluer tes collègues, faisant un petit signe de la main à Kylan qui avait déjà commencé à travailler. Tu jetais de fréquents coups d’œil vers le bar où Braam s’était installé, tu n’y pouvais rien. Parfois, son regard croisait le tien seulement une fraction de seconde et tu t’imaginais que tu l’avais rêvé. Peut-être qu’un jour, tu arriverais à le cerner. Tu n’arrêterais pas d’essayer en tout cas, à son plus grand malheur.

Tu reçois l’habituel bisou de Salomé, ta petite protégée préférée. Elle avait beaucoup appris depuis la première fois qu’elle est entrée dans ce bar, et tu étais très fière d’elle. Elle virevoltait parmi les tables, assurant un client que sa bière arriverait dans un instant, expliquant avec calme à un autre que s’il voulait manger de la pizza, il n’avait qu’à aller de l’autre côté de la rue. Tout ça sans frapper personne, c’était honorable. Près d’une heure après le début de votre quart de travail, tu regardes un client échapper son verre par terre – d’où tu étais, cela te semblait plutôt volontaire – et c’est toi qui es allée chercher le balai pour nettoyer tout cela et empêcher que quelqu’un se blesse en pilant sur du verre. Tu as assuré le monsieur en question que ce n’était pas grave du tout, mais que non, pas question qu’il ait une bière gratuite. Ce n’était pas ton problème s’il était trop con pour tenir un verre. Tu as levé les yeux pour trouver ceux de Salomé qui n’était pas bien loin de toi, persuadée qu’elle avait entendu la conversation. Sauf qu’au lieu de trouver son regard rieur et son roulement d’yeux habituels, elle avait l’air en souffrance, plutôt perdue, se dirigeant d’un pas rapide vers les cuisines. La suivant du regard, tu plantes ton balai dans les mains de Kylan qui passait par là. « Est-ce que tu peux finir de ramasser ? Je vais aller la voir, » indiques-tu en pointant la crinière de cheveux sombres qui venait juste de disparaître dans les cuisines.

Tu ne lui laisses même pas le temps de répondre, et tu commences à te diriger vers les cuisines avant de te retourner finalement vers lui, tout en marchant de reculons pour arriver à destination plus rapidement. « Et si le type te demande une bière gratuite, tu dis non ! » En passant à côté du bar, tu croises le regard de Braam qui te regarde en haussant un sourcil. Tu hausses les épaules et tu disparais à ton tour à la recherche de la jeune femme. Tu la trouves finalement dehors, sur un banc, et tu t’assois à côté d’elle. Tu restes silencieuse quelques instants, profitant de l’air frais de la nuit, la laissant reprendre ses esprits. « Dure soirée ? » fais-tu finalement avec douceur.
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Salomé Callahan
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MessageSujet: Re: here in my head - Catherine&Salomé   here in my head - Catherine&Salomé Icon_minitimeMer 14 Mai 2014 - 20:55


here in my head
" Catherine & Salomé "

Son regard se posa sur la jolie tête brune qui émergeait à l'extérieur, et Salom' expédia son mégot d'une pichenette, avec autant de pudeur qu'une adolescente prise sur le fait par ses parents. Un instant, elle se sentit ridicule, et eut presque envie de rire. C'était Catherine, pas son père. Mais la belle se rappelait encore trop bien de ce soir là, huit ans auparavant. Prise sur le fait en train de malmener son tabac sous le papier qu'elle s'employait à rouler, expédiant les particules tout autour d'elle, en faisant tomber la moitié, sous les conseils et le regard attentif de Noeh. Leur père était entré sans frapper à la porte, comme à son habitude, cela avait toujours horripilé Salomé, d'ailleurs. Elle avait eu l'air un peu paumée, sur le moment, son ébauche de clope à la main, les yeux encore plissés par la concentration. Ironique comme l'homme qui lui avait appris depuis petite à tuer pouvait s'emporter en découvrant qu'elle s'était mise à fumer. Leur père avait toujours été un paradoxe à lui tout seul. N'empêche que majeure et vaccinée, Salom ne pouvait s'empêcher de sursauter dès que quelqu'un la prenait en plein méfait, se remémorant avec une clarté déconcertante la soufflante qu'elle s'était pris ce soir là. Nerveusement, elle remit un peu d'ordre dans ses cheveux, sans quitter Cath des yeux. La jeune Callahan avait toujours adoré Catherine. C'était une femme simple, douce, rassurante, qui d'un regard avait toujours eu le don de l'apaiser. Mais n'allez pas vous y méprendre, depuis ces trois années Salomé savait pertinemment quelle force se camouflait au fond de la jeune femme. C'était avec elle qu'elle avait eu la chance de faire ses premières armes au bar, lorsque fraîchement débarquée Catherine lui avait été attribuée comme formatrice. Lui enseignant les rudiments d'un métier qui lui avait paru simple, au premier abord. Salomé n'avait pas été la dernière adolescente à marmonner après un serveur en retard ou un plat raté, mais tout avait changé depuis qu'elle avait commencé à y travailler. Gérer les clients, ne pas s'emmêler les pinceaux dans les différentes commandes, ignorer les remarques déplacées, afficher un sourire en toute circonstance. Encaisser la fatigue sans ne jamais rien montrer. Représenter l'image du bar, sous le regard du patron, sans manquer de satisfaire jusqu'au client le plus chiant de fin de soirée. Suite à son éducation, Salomé n'avait pas appréhendé le moins du monde la confrontation aux alcooliques notoires de Radcliff. Tout ceci n'était que des détails, rien d'important. Catherine l'avait d'ailleurs rapidement briefée sur les clients habituels, si bien que la télépathe avait eu le recul suffisant dès le départ, pour ne pas se laisser surprendre. Elles avaient toujours constitué une équipe du tonnerre toutes les deux. Les deux serveuses du bar du Quartier Sud. Catherine menant la barque, accompagnée de sa jeune collègue, et la Sam qui avait l'impression d'appartenir à quelque chose d'important. Comme si toutes deux étaient en quelques sortes les justicières brunettes de ces lieux, imposant le respect tout en séduisant de leurs grands yeux le moindre client. Virevoltant avec aisance entre les quatre murs du bar, complices comme deux soeurs.

C'est sur cette pensée qu'un sourire vint se dessiner sur le visage de la jeune femme. Un peu triste, un peu fatiguée. Le silence de Catherine, ses mots jamais trop lourds, juste assez dosés, c'était tout ce qui lui fallait pour le moment. Elle qui aimait sa solitude ne repousserait pourtant jamais son amie. « Je ne te le fais pas dire. » Salomé ne jouerait pas, pas ce soir. Prétendre que tout allait bien, donner l'image d'une femme forte, celle là même que ses collègues et amis avaient côtoyé depuis toujours. Cette façade ne prenait plus à cette heure ci. Et elle ne commettrait pas l'erreur de mentir à Catherine. C'était la dernière personne au monde à laquelle elle avait envie de raconter des conneries. Elle l'estimait beaucoup trop pour ça. « Braam n'a rien dit ? » Personne n'aurait manqué de remarquer son départ subit, et si elle était prête à encaisser les vannes de Kylan, elle se souciait beaucoup de l'avis du barman. Et la brune savait parfaitement que Catherine était toujours bien renseignée en ce qui concernait le charmant barman. C'était quelque chose que Salom avait toujours trouvé attendrissant, spectatrice de leurs échanges, un peu comme si elle avait suivi un feuilleton. « Il me faut juste une minute, tout ira mieux ensuite. » Vraiment, Salom ? Est-ce que quoi que ce soit serait susceptible d'aller mieux dans une minute ? Certainement pas. Sur ces mots, elle donna un petit mouvement d'épaule dans celle de Catherine, avec un sourire en coin, se voulant rassurante. Salomé prit une longue inspiration, la fraîcheur du soir venant la ressourcer, et la recentrer sur elle même. Le silence était total dans son esprit, et pas une seule pensée de Catherine ne s'y était aventurée depuis ces quelques minutes. D'ailleurs, Salom ne savait pas même pas vraiment qui étaient les intrus dans l'histoire. Elle dans la tête des autres, ou eux dans la sienne ? Il fallait vraiment qu'elle arrête de réfléchir. « Désolée, en tout cas. J'ai vraiment la tête en vrac en ce moment. D'ailleurs, ça va toi ? » Il était vrai que depuis les derniers événements concernant la famille Callahan, Salom n'avait pas vraiment pris le temps de discuter avec la belle Mayhem. Maintenant qu'elle y pensait, elle ne s'était pas posée en sa compagnie depuis plusieurs semaines, et semblait seulement émerger de sa torpeur en cet instant précis.

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MessageSujet: Re: here in my head - Catherine&Salomé   here in my head - Catherine&Salomé Icon_minitimeLun 19 Mai 2014 - 7:35


It’s hard letting go, I’m finally at peace but it feels wrong.
Tu étais restée silencieuse, tentant de décider qu’elle était la meilleure attitude à prendre. Comme tu ne savais pas ce qui s’était passé, tu ne pouvais pas poser de questions spécifiques, du genre tes migraines ne s’améliorent pas ? Tu étais en terrain inconnu, ici. Tu y étais donc allée avec une question simple, neutre, mais qui démontrait ta compréhension. Depuis la première fois où elle avait mis les pieds dans votre bar, tu avais toujours eu un certain instinct de protection envers elle. Tu jetais toujours des regards sombres à quiconque la malmenait – toi seule avait le droit de la secouer un peu – tout en t’assurant qu’elle savait que tu étais toujours là pour elle. En trois ans, vous en aviez vécu, des choses. Vous aviez géré des crises et vous aviez eu de nombreux fous rires. Les uns comme les autres vous avaient rapprochées, pour que vous deveniez finalement un duo inséparable à qui rien n’échappait. À vous deux, vous connaissiez ce bar dans les moindres détails. Vous compreniez comment il fonctionnait, vous connaissiez vos clients habituels par cœur, vous connaissiez les limites de vos collègues. Votre connaissance intrinsèque des lieux vous permettait de vivre dans un environnement la plupart du temps harmonieux, et, avec vous deux en train de virevolter au milieu des tables, aucun débordement n’était toléré. Non seulement vous imposiez le respect parmi vos clients, mais vous étiez respectées autant en tant que personnes qu’en tant que serveuses.

C’est dans cette optique que tu avais lâché ton tablier pour aller à la rescousse de son amie. Quoiqu’il se passe dans sa tête, Salomé n’était pas du genre à abandonner pour rien. Si elle pensait qu’elle avait besoin d’un peu de temps à l’air frais pour reprendre ses esprits, tu la croyais et tu justifierais tout le temps qu’elle prendrait à l’extérieur au patron si besoin. Tu t’étais toujours portée garante d’elle et tu continuerais de le faire. Non seulement c’était une bonne serveuse, mais c’était quelqu’un de bien que tu avais appris à connaître avec les années, et que tu avais appris à apprécier et à respecter énormément. « Je ne te le fais pas dire. » Tu souris en te replaçant sur le banc, ayant l’impression que tu y serais pendant un moment. « Mauvaise semaine, même. Mais bon, ça arrive, ce n’est pas plus grave que cela, » dis-tu, toujours avec douceur. Quoiqu’il lui soit arrivé dans le bar, tu ne tenais pas à déclencher la même chose, et tu utilisais par conséquent un ton très doux sans aucune trace d’agressivité. De toute façon, tes relations avec tes collègues, surtout avec elle, t’importaient beaucoup plus que le rendement d’une soirée dans le bar. Peut-être que d’autres ne seraient pas d’accord avec toi, mais tu pensais que les relations humaines passaient avant tout, surtout lorsque quelqu’un était en détresse. Parce que même si tu voulais rassurer Salomé et te rassurer toi-même, tu savais qu’il y avait quelque chose qui clochait, même si elle ne voulait pas nécessairement l’avouer.

« Braam n’a rien dit ? » Tu ne peux pas t’empêcher d’éclater de rire, toujours en tentant de garder un ton de voix raisonnable. C’était une inquiétude tellement ridicule et légitime à la fois que ça en était hilarant, et tout à fait contradictoire. « Bon, tout d’abord, Braam ne dit jamais rien, et je pense que tant que le bar roule encore, ça ne lui fera pas grand-chose. Lui et les états d’âme… Tu laisses ta phrase en suspens. Elle comprendra, de toute manière. Tu retrouves finalement ton sérieux. Mais si tu veux tout savoir, il a haussé les sourcils. J’irai lui expliquer tout à l’heure, ne t’inquiète pas pour lui. » Il serait curieux, peut-être, tout au plus. Le plus probable est qu’il s’en fiche un tantinet, d’ailleurs. Tu ne le vois pas vraiment s’intéresser aux drames féminins. Quoiqu’il en soit, tu irais quand même lui expliquer l’absence de Salomé si explication tu as à la fin de votre discussion, parce que tu ne veux pas qu’il pense qu’elle a voulu prendre une pause sans raison valable. Juste l’idée qu’il puisse s’en soucier te faisait sourire. Braam, le type qui l’avait empêchée de se faire frapper par un type qu’elle avait osé insulter à cause de son discours péjoratif sur les mutants et qui avait dit qu’il n’avait pas fait cela pour elle, mais pour rentrer chez lui, se soucier des sentiments de quelqu’un ? La bonne blague. « Il me faut juste une minute, tout ira mieux ensuite. » Tu avais des gros doutes sur la question, mais tu te laisses prendre au jeu en répondant gentiment au coup d’épaule de Salomé, tentant d’effacer toute trace d’inquiétude sur ton visage. Tu prendrais le temps qu’il faudrait, voilà ce que tu pensais réellement.

« Désolée, en tout cas. J'ai vraiment la tête en vrac en ce moment. D'ailleurs, ça va toi ? » Tu lui mets un bras autour des épaules pour la réconforter. « Ne t’inquiète pas, ma belle, ça arrive aux meilleurs d’entre nous. Retirant ton bras, tu te remets à ta position initiale, lui jetant un coup d’œil de biais avec un petit sourire amusé. Je sais bien que c’est toi qui étudie la psychologie, mais ne pense pas que je ne vois pas que tu essaies subtilement de détourner le sujet de ta personne pour l’amener vers moi. Mais oui, ma vie va très bien, et la tienne ? » fais-tu en ne te départant pas de ton sourire amusé. Il valait quand même mieux rire de ces situations-là qu’en pleurer.
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MessageSujet: Re: here in my head - Catherine&Salomé   here in my head - Catherine&Salomé Icon_minitimeDim 1 Juin 2014 - 21:54


here in my head
" Catherine & Salomé "

Ses mots concernant Braam ainsi que son rire communicatif ne pouvaient qu’entraîner Sam avec elle. Il était vrai que la question était plutôt comique, lorsque l’on connaissait un tant soit peu le barman. « Je ne sais pas, il faut dire que tu le connais mieux que moi… »  Taquine, elle s’empressa d’afficher une gueule d’ange, à laquelle Catherine n’aurait su résister. Avant de se remettre à rire un instant. La serveuse avait vraiment le don de la mettre à l’aise, et de lui changer les idées. Sam ne se sentait jamais si légère qu’en sa compagnie. Salomé acquiesça d’un hochement de tête en guise de remerciement lorsque Catherine se proposa d’aller expliquer au barman les raisons de son départ subit. « Ce n’est pas à toi de le faire ma Cath, j’irai le voir tout à l’heure. » Têtue, comme tous les Callahan. Elle avait toujours appris à régler ses problèmes toute seule, et ne laisserait pas Catherine aller justifier son absence auprès de lui. Tout simplement parce que Sam devait prendre ses propres responsabilités en main, et ne pas se laisser aller sous prétexte que sa vie partait de travers. « Enfin, si ses oreilles commencent à fumer, je ne manquerai pas de t’appeler au secours pour que tu viennes le dérider un peu. » Et la voilà qui recommençait de plus belle, souriant de toutes ses dents. Elle aimait bien la charrier de temps en temps, parce qu’elle était certaine qu’aucun de ces deux-là n’étaient indifférent à l’autre. Ils ne le savaient peut être simplement pas encore.

Sa dernière remarque ne manqua pas d’amuser la télépathe, qui haussa les sourcils dans un air des plus innocents. « Je ne vois pas de quoi tu parles… » Mais son visage disait tout le contraire. Et puis, elle lui demanda si sa vie allait bien. Or la réponse était non, et ce pour chacun de ses aspects. Salomé se contenta d’un haussement d’épaule. Elle n’aimait pas y penser. Parce qu’une fois qu’elle y réfléchissait, elle se retrouvait toujours dans la même impasse, et broyait du noir des heures durant. « J’ai connu des jours meilleurs. » Et quels jours meilleurs ! Elle ne savait simplement pas à l’époque de quelle chance elle était pourvue. Il n’y avait que lorsque ce que l’on pensait acquis nous filait entre les doigts, que l’on réalisait à quel point tout était si important. Même si Catherine n’avait pas conscience de la situation, elle était certainement l’un de ses derniers repères aujourd’hui. Son jumeau en unité psychiatrique, son aîné à éviter sous peine de recevoir une balle entre les deux yeux, sa mère qu’elle n’estimait plus, et les appels de son père qu’elle filtrait au maximum. Lorcan qui  ne donnait plus signe de vie depuis plusieurs mois. Non, décidément, il ne restait plus que Catherine en ce moment. Salomé l’observa un instant, hésitante. C’était peut-être la seule personne dans cette ville à laquelle elle n’aurait pas eu peur d’avouer sa véritable nature. Cath avait toujours aimé les transmutants, et Sam se rappelait d’ailleurs de l’anecdote qu’elle lui avait rapporté il y a quelques temps, au cours de laquelle elle avait pris leur défense en s’imposant contre des clients du bar. Un sourire apparut soudainement à cette pensée, si bien que Salomé reprit la parole pour l’expliquer. « Je repensais à ce fameux soir. Lorsqu’à la fin de ton service, tu t’es pris le bec avec ces types, parce qu’ils parlaient mal des dégé… des mutants. » Salomé se pinça les lèvres en se reprenant. Forcément, lorsque l’on baignait dans une famille de chasseurs, difficile de se débarrasser des mauvaises habitudes en public. Un mince sourire se dessina sur sa bouche. « Tu dois vraiment les aimer, pour te battre pour eux comme ça, pas vrai ? » Mais pourquoi diable s’aventurait-elle sur ce terrain dangereux ? Sam n’avait jamais su parler des dégénérés avec tolérance, la seule chose qu’on lui avait inculquée depuis gamine était leur nuisance, leur anormalité. Elle avait été élevée pour les tuer, conditionnée à l’image de son père. Elle ne pourrait jamais avouer cela à Catherine. Tout d’abord par loyauté envers les Callahan, qui restaient sa famille même si elle les évitait. Et ensuite parce qu’elle doutait de la réaction de son amie par rapport à une telle révélation. Et lui confier le secret de sa mutation allait de pair avec la raison pour laquelle cela la mettait en danger. C’était un tout, qu’elle ne pouvait dissocier.
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