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 (cesare) • you're all that i'm breathing.

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Isolde Saddler
Isolde Saddler

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SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
MessageSujet: (cesare) • you're all that i'm breathing.   (cesare) • you're all that i'm breathing. Icon_minitimeMar 18 Oct 2016 - 2:00

Even when it's dark, we're gonna shine.
••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
I don't care what's behind us, No one dares to reminds us. I walked alone And there you found me. I was so cold But you surrounded Every single broken part me.Forgot who I could be All alone What I needed, What I needed was you, was you.
cesare demaggio et isolde saddler


Aldrich était mort. L’idée avait encore du mal à se frayer un chemin jusqu’au cerveau d’Isolde, alors qu’avec cette nouvelle, y avait mille et une questions qui s’imposaient d’elles-mêmes. La première étant, pourquoi est-ce qu’il avait fait un truc pareil ? Elle ne comprenait pas Isolde et pourtant, il lui semblait bien que ça avait toujours été elle, la pro des plans foireux et complètement suicidaires. Pourtant, même elle, elle n’aurait jamais fait un truc pareil. Mais évidemment,  que rapidement, sa réflexion la poussait à se dire qu’il avait fait ça pour elle. Pour la protéger, pour éviter que les gens continuent de chercher un véritable coupable pour les bombes dont elle était en grande partie responsable, parce qu’à un moment dans sa vie, ça lui avait semblé être la meilleure chose à faire, tant elle avait été énervée contre le reste du monde. Insurgency et la plupart des actions qui y étaient liées, c’était elle. Evidemment, que si la vérité avait explosée, elle aurait tout perdu, depuis sa crédibilité, jusqu’à Cesare et Clara, parce qu’au mieux, elle aurait fini en prison, au pire, elle aurait fini six pieds sous terre, à la place d’Aldrich. C’était le contraire dans le fond ; c’était lui qui allait finir six pieds sous terre à sa place à elle, parce qu’il avait pris la responsabilité de ses erreurs, de ses actions, de tout ce qu’elle avait pu croire complètement juste un jour. Ça en faisait encore un maintenant, qui était mort pour elle ou à cause d’elle, au bout d’un moment, la différence semblait ne plus avoir beaucoup d’importance. Qu’est-ce qui avait pu se passer dans la tête de son père, neuf ans plus tôt pour se dire que ce serait mieux comme ça ? Y avait la même idée qui était passée dans celle d’Aldrich aujourd’hui et sans doute que si un jour Clara était en danger, elle arriverait à la comprendre cette putain d’idée complètement débile. Mais pour l’heure, elle n’en pouvait plus, d’être celle qui restait, encore et encore, alors que les autres, ils avaient la bonne idée de mourir, pour ses beaux yeux.

Elle n’avait rien demandé à personne elle, elle aurait trouvé une solution, si jamais on lui avait laissé le temps de le faire. Elle ne se serait pas jetée dans la gueule du loup, bien évidemment, mais elle aurait pu trouver quelque chose. Ils, auraient pu trouver quelque chose. Ils étaient censés être une équipe. Aldrich et elle ; Insurgency. Maintenant, elle ne savait plus trop, alors qu’Aldrich avait tout fait dans son dos et que la plupart des membres d’Insurgency semblaient bien décidés à la blâmer pour tout ce qui venait de se passer. Comme si elle avait eu le choix elle, dans cette histoire, de laisser Aldrich porter le chapeau. Si on lui avait laissé le choix, elle l’aurait empêché de faire, bien entendu et ce même s’il avait fallu qu’elle l’assomme et l’enferme dans son sous-sol jusqu’à trouver une solution qui ne finisse pas avec quelqu’un obligé de mourir. Il avait été tué par les hunters, ça ne faisait aucun doute. Peut-être bien que c’était Rafael DeMaggio qui était venu en personne s’en occuper, au point où elle en était, elle n’en serait pas du tout surprise. Il avait tué son père, il avait tué Anthea, manqué de peu de tuer Cesare, alors pourquoi pas Aldrich hein ? Elle s’en fichait dans le fond, de qui avait fait ça. C’était plus son job à elle de courir après les tueurs et Insurgency allait rapidement crier à la vengeance. Mais la vengeance, ça ne mènerait personne nulle part. Elle ne savait pas combien de temps elle allait pouvoir gérer Insurgency maintenant qu’Aldrich n’était plus là. Y avait encore du monde sur qui elle pouvait comptait, mais plus elle s’éloignait du groupe pour gérer ce qu’elle avait à gérer à la mairie et dans sa vie privée, plus elle avait l’impression d’être en train de perdre le contrôle sur le groupe et y avait cette sensation désagréable au fond de ses tripes, qu’à un moment où à un autre, elle regretterait amèrement d’avoir un jour monté ce groupe. Ça faisait bien un an maintenant et déjà, les choses lui échappaient. Elle avait eu plus d’ambitions qu’elle n’était capable d’en gérer et Insurgency devenait peu à peu une erreur de plus qu’elle allait pouvoir ajouter à son palmarès. Décidément, peut-être  bien qu’elle aurait dû tout plaquer et refaire sa vie tranquillement avec Cesare et Clara dans un coin de la France, parce que toutes ses tentatives d’aider Radcliff, c’était juste un enchainement de conneries qui finirait par aggraver les choses. Elle en était fatiguée, épuisée même, pas sûre de pouvoir en supporter davantage, mais faudrait bien, parce que c’était Radcliff. Elle se battait au quotidien pour que cette phrase n’ait plus lieu d’être, mais fallait croire que c’était d’une inutilité frustrante. Pour ce soir, dans tous les cas, elle laissait tomber et on pouvait bien dire que c’était lâche de laisser Aldrich payer pour elle, que ça l’était encore plus de se barrer sans rien faire pour le venger, tant pis, elle serait lâche pour la soirée et pour les jours à venir si ça pouvait leur faire plaisir. Elle en était arrivée à ce point-là, quand  elle était montée dans le taxi pour rentrer chez elle, trop lassée pour se battre contre quoi que ce soit. Trop fatiguée même pour expliquer au chauffeur de taxi pourquoi elle pleurait comme une madeleine sur sa banquette arrière, tant pis pour les regards inquiets qu’il lançait régulièrement dans sa direction. Elle en fut soulagée quand elle arriva devant sa maison, là où elle avait envie de rester enfermée pour les jours à venir, ou pour le reste de sa vie, histoire qu’on lui foute la paix. Sans doute que ça finirait pas la quitter, cette lassitude qui s’était complètement emparée d’elle ; parce qu’elle trouvait toujours une bonne raison de continuer à se battre. Juste pas ce soir. C’était la certitude qu’elle avait en claquant la porte du taxi derrière elle.  Elle hésita pourtant quelques secondes avant de rentrer, comme si y avait une partie d’elle qui n’avait pas envie de ramener tous les sentiments pourris qu’elle portait en elle ce soir, dans cette maison, qui représentait l’endroit où elle était le plus heureuse au monde. Elle la poussa quand même cette porte, dans un léger soupire. « C’est moi. » Qu’elle répliqua en claquant la porte derrière elle. « Tu m’diras, ça va pas être le pape. » Elle était plus pour elle qu’autre chose cette réplique-là, suivie d’un long soupire. T’façon, ça n’avait jamais été histoire de préciser à Cesare que c’était elle, il avait dû s’en douter en entendant la porte. C’était plus une volonté de l’appeler, sans avoir besoin de lui dire clairement de lâcher tout ce qu’il pourrait être en train de faire pour venir vers elle, quand bien même c’était tout ce qu’elle voulait. Elle se débarrassa de ses chaussures, tant pis si elle devait traîner dans le passage, c’était quasiment toujours le cas quand elle rentrait de toute façon, avant d’abandonner son manteau sur le porte-manteau, ça ferait déjà un truc de moins qui traînerait, contrairement à son sac et au reste de ses affaires qui allaient probablement rester dans l’entrée parce qu’en se retournant pour voir Cesare, elle avait vite oublié tout ce qu’elle laissait derrière elle pour juste venir dans ses bras. Le reste, ça pourrait toujours attendre, mais ça non, depuis qu’elle était arrivée au boulot pour constater qu’y avait rien qui allait, elle n’avait eu qu’une envie : rentrer chez elle pour retrouver Cesare et venir se lover dans ses bras. Cette envie n’avait fait que accroître tout le long de la journée, alors maintenant, elle ne voulait plus le lâcher, plus jamais.
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Cesare DeMaggio
Cesare DeMaggio

ADMIN - master of evolution
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MessageSujet: Re: (cesare) • you're all that i'm breathing.   (cesare) • you're all that i'm breathing. Icon_minitimeMar 18 Oct 2016 - 22:36


- YOU KNOW THERE'S NO NEED TO HIDE -
you know we are just the same
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because i am me, the universe and you
isolde & cesare
☆ ☆ ☆

La journée était passée vite, et pourtant, les dernières poignées d’heures avaient semblé être plus longues qu’une semaine entière. Depuis un moment, il faisait noir dehors, et les ténèbres léchant les fenêtres de la maison forçaient Cesare à s’répéter ces mêmes phrases qui tournaient en boucle dans sa tête : ce serait imprudent de juste prendre un sac, embarquer Clara sous son bras pour sortir dans le froid, direction l’autre bout de la ville, pour essayer d’y trouver Isolde. Elle était où, Isolde ? Probablement au QG d’Insurgency, ou quelque part vers cette zone-là : sur l’écran de télévision qu’il avait laissée allumer, il avait entendu tant d’informations différentes passer, qu’il n’savait plus quoi en faire, maintenant. Ici, y’avait Clara, qu’il devait garder sauve ; et c’était bien le seul instinct, l’unique sens du devoir, qui le poussait à être si patient, en apparences. Y paraissait que les bébés sentaient le stress, peu importait leur âge ; y paraissait aussi tout un tas de conneries, d’après les livres qu’il avait eu la mauvaise idée de feuilleter, parfois, dans les pires moments d’ennui qu’il avait essuyés pendant sa convalescence. Persuadé qu’il trouverait toutes les réponses à sa paternité dans un livre, il avait plus souvent soupiré, juré et balancé le livre à côté de lui que retenu quoique ce soit qui était écrit dans ces machins. Même ses parents à lui, seraient plus à même d’écrire un livre adapté sur ce que c’était qu’être parent, que ces experts de la petite enfance, ou il n’savait quoi. Techniquement, Clara mangeait clairement plus que les doses indiquées dans ces mêmes bouquins, elle n’faisait pas la moitié de certaines choses, alors même qu’elle en faisait d’autres qui n’étaient même pas indiquées. Elle n’dormait pas un nombre précis d’heures l’après-midi, et elle ne chiait pas une certaine quantité de merde régulière à chaque nouvelle journée. Oh, et puis, elle n’était pas une grosse fan du passage du lait à chaque repas, à tout ce qui était de plus en plus solide. Son interaction la plus prononcée avec la nourriture qu’on essayait de lui donner, jusque-là, c’était ces moments où elle foutait ses mains en plein dedans. Et ces toutes petites choses du quotidien, ces doses sporadiques d’imprévus, partagés entre l’amusement et un brin d’agacement, n’avaient été qu’une dose de frustration supplémentaire à Cesare. Et pourtant, lui, il avait cru que la pire épreuve de sa journée allait consister à s’rendre dans un garage miteux pour essayer de sympathiser avec un hunter en soi-disant reconversion, avec qui Isolde avait fait amie-ami du jour au lendemain.

Toutes ces préoccupations-là, aussi importantes avaient-elles semblé être sur le moment, étaient désormais des futilités qui s’étaient complètement envolées de l’esprit du DeMaggio : alors que la soirée s’était poursuivie sans qu’Isolde ne rentre, Cesare avait dû palier à l’absence de la jeune femme avec Clara – puisqu’il paraissait que les enfants étaient capables de tout capter, même lorsqu’ils n’étaient que des bébés incapables de tenir assis par eux-mêmes – tout en repoussant ses propres inquiétudes. Etre avec Clara, au fond, fut plus salvateur qu’il n’s’y était attendu, alors que parfois, il avait presque réussi à oublier le son de la télévision, en essayant de jouer avec la petite, ou en la prenant dans ses bras. Ouais, à vaste échelle comme ça, le temps passait vite – presque trop vite, comme il le constatait avec Clara, qui avait déjà bien grandi. Depuis la première fois qu’il l’avait tenue dans ses bras. Ou même depuis qu’ils avaient commencé tous les trois, à avoir cette vie calme. Peut-être bien que ce serait fini, d’ailleurs ; le temps était passé vite, et probablement que le brun n’avait même pas pris l’opportunité de déguster le tout comme il l’aurait fallu. Et ce soir, beaucoup d’choses pourraient bien insidieusement s’remettre en question. Tout autant qu’il essayait de n’pas trop cogiter là-dessus, ses prunelles sombres étaient inlassablement ramenées sur l’écran de télévision, alors que des noms trop familiers résonnaient à ses oreilles ; et qu’est-c’qu’il pouvait faire ? Rien d’autre qu’essayer de sourire, quand Clara jouait avec les jouets qu’il avait ramenés sur le canapé. Evidemment, que l’équilibre de leur vie n’était bon qu’à être menacé, tant qu’ils resteraient à Radcliff ; cette pensée, elle revenait trop souvent s’imposer dans le quotidien qu’ils essayaient de se construire. C’en devenait pesant, pressant. Mais au moins, Clara était sauve, là, et il pouvait bien s’raccrocher à ça. Aussi, quand de la lumière à l’extérieur et le bruit d’un moteur vinrent interrompre le début de soirée qui s’était installé, Cesare se retrouva aussitôt sur ses jambes. S’il n’voulait pas être parano, et même grandement optimiste, il pouvait bien croire que c’était Isolde qui arrivait. Mais la vie lui avait enseigné tout un tas d’leçons bien plus cruelles que ça ; aussi, en prenant Clara dans ses bras, il alla la mettre dans son parc, toutes ses pensées déjà focalisées sur les secondes qui s’écoulaient, les bruits à saisir de l’extérieur. En quelques pas, dans un tiroir, il trouva une arme, celle qu’Isolde avait déjà utilisée sur certains intrus qui s’étaient aventurés jusque-là. Et à peine eut-il placé celle-ci à sa ceinture que la porte s’ouvrit ; sur Isolde, qu’il reconnut avant qu’elle n’ait ouvert la bouche. Mais le soulagement eut tout juste le temps de glisser dans ses chairs, dénouer ses entrailles, avant qu’il ne voit le visage de la jeune femme. Il en serra les dents, indécis quant à savoir quoi dire ou quoi faire ; alors si tout ce dont elle avait besoin, c’était se réfugier dans ses bras, il n’allait certainement pas se faire prier. En la serrant contre lui, alors, le brun caressa doucement son dos, son visage humant son parfum au creux de son cou, sans qu’il n’put réprimer un vague sourire, au moins rassuré, au moins apaisé. « Ca va aller. » il dit doucement, poursuivant ses caresses, la gardant toujours contre lui ; il n’avait pas la force de conviction d’y mettre des formes guillerettes et pleines de détermination, dans ses paroles. Mais peut-être aussi qu’il s’disait ça à lui-même ; maintenant, il pouvait au moins se dire que pour eux, ça irait ; « T’es à la maison. » et tous les trois, ils étaient là ; saufs et ensemble - et aussi souvent que ça semblait être trop en demander, ils pouvaient au moins se contenter de ça, quand c'était rassurant.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (cesare) • you're all that i'm breathing.   (cesare) • you're all that i'm breathing. Icon_minitimeMer 19 Oct 2016 - 3:10

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Cette journée avait été éprouvante. Depuis le matin, les choses avaient tournées beaucoup trop vite, elle avait l’impression de ne même pas avoir eu cinq minutes pour souffler. Elle ne savait même plus si elle avait pris le temps de manger ce midi, tellement les choses s’étaient enchainées à une vitesse tellement impressionnante, qu’y avait encore plein de trucs qui étaient flous dans sa mémoire. Ce n’était qu’un détail sans doute, le fait de ne pas avoir pris le temps de manger le midi, mais c’était bien la preuve qu’elle avait juste passé sa journée à courir partout et à gérer mille et une crise. Elle aurait juste voulu pouvoir se mettre au lit s’endormir en se disant simplement que demain serait un autre jour et que tout irait mieux. Mais ce ne serait qu’un mensonge, parce que demain aurait beau être un autre jour, c’était inévitable, tout n’irait pas mieux. Parce que tout ce qui venait de se passer aujourd’hui, ça avait mené à la mort d’Aldrich et demain, il ne serait plus là, ni les jours suivants. Ça avait été pareil avec Anthea. Qu’importait la force avec laquelle elle avait voulu que les choses soient différentes quand elle se réveillerait le matin, rien n’avait changé. Anthea était morte, cette fois elle n’était pas revenue. Ça fait cinq mois maintenant et elle n’était pas venue frapper à sa porte cette fois pour lui dire qu’elle avait été miraculeusement ramenée à la vie par un transmutant qui passait par là. Ce serait pareil avec Aldrich, il n’allait pas revenir, tout comme son père ou sa mère n’étaient jamais revenus et tout ce qu’elle pouvait faire elle, s’était s’adapter à la situation, l’accepter et aller de l’avant. Elle le ferait, c’était certain, parce qu’elle ne pouvait pas se laisser abattre, qu’elle n’en avait pas l’envie et qu’elle savait qu’elle avait encore largement de quoi se battre dans sa vie. Cesare et Clara, ça semblait être suffisant à sa volonté de continuer à avancer. Mais ça n’empêchait pas à la douleur de venir se frayer un chemin jusqu’à son cœur et clairement, ça faisait un mal de chien.

Elle n’aurait bientôt plus assez de ses dix doigts pour les compter, les deuils qu’elle avait essuyés dans sa vie. Son père, Anthea, Johan, Lyudmila, Anthea encore, Aldrich maintenant. Elle n’avait pas envie de savoir qui serait le prochain, mais c’était toujours dans les pires moments qu’elle ne pouvait pas s’empêcher de penser qu’y aurait forcément un prochain, parce que c’était toujours comme ça dans sa vie. Peut-être bien que même si elle partait à l’autre bout du monde pour faire sa vie dans un endroit un peu plus tranquille, ça ne changerait pas, elle continuerait de s’attacher à des gens qui finiraient par mourir bien avant elle. Ce n’était pas juste. La vie, n’était pas juste avec elle. Ça faisait des jours et des jours qu’elle était sur son petit nuage Isolde, à penser à son anniversaire, à la demande en mariage de Cesare, à commencer à se faire des plans, elle avait été complètement et parfaitement heureuse et maintenant, elle se prenait une grosse baffe dans la tronche. Elle avait bien envie de crier, de hurler à qui voulait bien l’entendre qu’elle voulait juste qu’on lui foute la paix une bonne fois pour toute parce qu’elle en avait raz-le-cul de tout ce bordel et qu’elle aimerait juste pouvoir profiter de tout ce qui était bien dans sa vie sans qu’on vienne la lui pourrir. C’était pas juste. Même de la part d’Aldrich, qui de toute évidence avait été une victime dans cette histoire, c’était pas juste. Parce qu’il avait su que ça se finirait comme ça. Il aurait dû lui laisser une chance de régler les choses autrement. Il aurait dû lui faire un peu plus confiance et pas monter ce plan débile dans son dos. C’était injuste aussi que les trois quarts des membres d’Insurgency viennent s’en prendre à elle après tout ça. Au moins, une fois rentrée chez elle, y avait bien une partie d’elle qui se sentait un peu mieux et dans les bras de Cesare, elle avait l’impression d’être dans un cocon, chaleureux et réconfortant, enfin à un endroit où plus personne ne pouvait venir la faire chier. « Il … Il est mort. Ils l’ont tués. » Elle ne savait pas vraiment ce qu’ils savaient, ce qu’il ignorait, ce que les journalistes avaient pu raconter à la télé, elle n’avait pas franchement pris le temps de s’intéresser à ça. « Aldrich, il … » Elle resserra son étreinte autour des épaules de Cesare alors qu’elle avait ce besoin de s’accrocher à quelque chose et y avait Cesare juste là, et elle savait que lui au moins, il ne la laisserait pas tomber. « J’savais pas qu’il avait l’intention de faire tout ça moi. J’ai jamais demandé ça. » Evidemment qu’elle n’avait rien demandé, qu’elle n’avait rien su, parce qu’elle ne l’aurait jamais laissé agir sinon. » C’était stupide et je suis tellement en colère et je suis triste aussi et j’ai aucune idée de comment gérer ça. » Ce qu’elle ressentait, c’était similaire à ce qu’elle avait ressenti pour Anthea, mais au moins, sa colère, elle avait pu l’évacuer en en face de Rafael, là, elle avait personne sur qui se défouler parce qu’Aldrich, il avait agi tout seul, il avait décidé tout seul, c’était lui le seul responsable de cette situation, parce que pour une raison qu’elle ignorait, il ne l’avait pas crue capable de gérer la situation. Mais elle aurait pu gérer cette histoire, c’était tout ce avec quoi il la laissait qu’elle ne savait pas comment gérer. « Je sais pas c’que j’dois faire Cesare. » Elle ne savait pas si elle devait s’énerver, se mettre à pleurer ou autre chose encore. Elle ne savait pas ce qu’elle allait faire d’Insurgency, de Radcliff. Elle ne savait même pas si elle avait faim, froid, chaud, elle avait juste l’impression qu’y avait trop de trucs dans sa tête et partout en elle et qu’elle n’arrivait plus à faire le tri, et ça lui donnait l’impression de plus pouvoir respirer, d’être en train de se noyer. « J’ai besoin de toi. » C’était bien la seule chose qu’elle savait avec certitude ça et elle ne savait pas ce qu’elle avait besoin qu’il fasse en particulier, ce qu’elle pouvait bien attendre de lui en ce moment précis, mais elle avait besoin de lui, qu’il soit là avec elle et qu’il ne la laisse jamais tomber, parce que ça irait. Il l’avait dit, elle le croyait, mais si un jour elle devait le perdre lui, clairement, y aurait plus rien qui irait.
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Cesare DeMaggio
Cesare DeMaggio

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MessageSujet: Re: (cesare) • you're all that i'm breathing.   (cesare) • you're all that i'm breathing. Icon_minitimeJeu 20 Oct 2016 - 4:41


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Serrer Isolde dans ses bras, ça semblait bien être la seule impression à même de le raccrocher à la réalité. Elle était rentrée. Et c’était bien l’unique songe sur lequel il voulait s’concentrer, là maintenant ; au moins pour quelques secondes. Comme si ça pouvait suffire à tout effacer, l’fait de se retrouver. Comme si les choses n’avaient pas changé. Mais qu’est-ce qui avait changé, au fond ? Lui, il n’savait pas ; il avait été là toute la soirée, à essayer de s’occuper le plus normalement possible de Clara, sans pouvoir se concentrer plus de deux minutes sur la même tâche. Et finalement, il s’était avéré qu’avec toute l’impuissance pulsant dans ses veines, le DeMaggio avait plus facilement laissé de côté tout ce qu’il pouvait entendre de la télévision, pour se concentrer sur ce qui était là, et ce qu’il pouvait plus ou moins influencer. En espérant que Clara n’se retrouve pas orpheline en une fraction de seconde, ou qu’Isolde ne finisse pas en prison pour une raison ou une autre. Maintenant que ses pensées avaient un tant soit peu l’opportunité de s’apaiser, Cesare était bien incapable d’dire d’où il l’avait saisi, le calme relatif qui l’avait retenu ici. Peut-être avait-ce été le message d’Isolde. Ou peut-être avait-ce été l’fait que d’toute manière, il n’aurait pas pu savoir où elle était, ni comment la trouver. Quoique ; techniquement, ça, ç’aurait dû le rendre complètement fou, comme si des réminiscences d’un passé encore trop frais revenaient les pourchasser. Et pourtant, ils croyaient bien avoir guéri d’tout ça ; à Paris, pendant leurs vacances, ou même après, dans le bonheur si simple qu’ils se construisaient jour après jour, en vivant on n’peut plus normalement. Et quoiqu’il soit advenu jusque-là, Cesare, il n’avait pas envie d’prétendre qu’il n’aimait pas cette nouvelle vie, ou qu’il n’arrivait pas à s’y adapter ; mais avoir Isolde entre ses bras, sauve et son parfum chatouillant ses narines à lui, était le sentiment le plus rassurant et vivace qu’il ait pu connaître, aujourd’hui. Si seulement les choses pouvaient être simples, d’sorte à ce qu’ils n’aient pas des obstacles à traverser, au point que l’fait de se retrouver soir après soir ensemble, n’soit pas un exploit qui les ferait enfin souffler. Il semblait bien qu’ils n’auraient jamais beaucoup de temps pour juste profiter du bonheur qu’ils avaient tant lutté à trouver – c’n’était pas juste, à un certain degré. Il le savait bien, lui aussi.

Mais, et peut-être était-ce égoïste, pour l’heure, au moins pour quelques secondes ou quelques minutes, le brun voulait juste s’contenter de l’avoir là, Isolde ; d’savoir qu’elle allait bien, au moins à l’extérieur. Elle était vivante, et elle n’semblait pas être rentrée pourchassée par une horde d’ennemis, ou en danger particulier. Le reste-… le reste, ils pouvaient bien attendre de reprendre leur respiration, avant d’y penser. La nouvelle de la mort d’Aldrich, venant d’entre les lèvres d’Isolde, alourdit encore l’impact de c’qu’il avait entendu à la télévision un peu plus tôt. C’était une chose, d’avoir une chance au déni, quand c’était un type inconnu en voix-off qui l’annonçait sur un écran de télé – maintenant, y’avait plus vraiment d’place pour la possibilité que tout ça soit faux, ou exagéré, ou juste… n’importe quoi. Insidieusement, le jeune homme resserra un peu plus son étreinte autour d’Isolde, lovant son visage au creux de son cou, juste le temps de avaler une inspiration qui, il l’espérait, remettrait un p’tit peu en place les méninges dans son crâne. Cette fois, ça semblait être comme quand il était la voir à son appartement, après la mort d’Anthea ; il savait qu’il devait être là, qu’il voulait être là. Mais il n’savait pas pourquoi ; ni comment faire, comment bien faire. « Je sais. » c’est tout ce qu’il articula alors, tout contre son épaule à elle, alors qu’il avait repris quelques caresses dans le dos de la blonde ; il savait qu’Aldrich était mort, c’n’était pas une surprise, juste-… un choc, de ces chocs qui laissaient des ondes de sentiments indescriptibles et compliqués à vraiment cerner. S’étaient-ils réconciliés tous les deux, Aldrich et lui, avant tout ça ? Cesare était bien incapable de l’dire ; ils n’avaient jamais eu d’ces conversations à cœur ouvert, un peu compliquées, qu’Isolde et lui avaient eu à de nombreux détours de leur reconstruction, tous les deux. Mais Aldrich avait probablement fini par ravaler son hostilité rancunière. Et Cesare-… Cesare, lui, y’avait probablement plein d’opportunités d’faire mieux qu’il avait manqués. Aldrich, il faisait partie d’la longue liste des gens qui auraient mérité d’vivre plus longtemps que d’autres ; comme Rafael, évidemment. L’premier exemple criant qui venait à l’esprit de Cesare quand il y pensait – Aldrich, ç’avait probablement l’premier type à l’instinct paternel à mettre de l’énergie pour lui apprendre des choses d’manière altruiste, sans un plan derrière pour servir ses propres intérêts, ou une quelconque cause. Et maintenant, tout ce qui aurait pu être mieux fait, mieux géré, mieux réparé, était juste gâché et perdu. Et tout ça pourquoi ? Et comment ? Il aurait pu avoir envie d’poser ces questions, au moins un peu plus avant, mais le DeMaggio savait tout aussi bien qu’c’était inutile. « J’suis là, okay ? » il dit, se détachant tout juste d’Isolde pour encadrer son visage de ses deux mains, et doucement essuyer ses larmes fraiches ou légèrement séchées avec ses pouces. « J’vais nulle part. » cette fois au moins ; ça lui avait brisé l’cœur, de devoir laisser Isolde derrière après la mort d’Anthea, pour des raisons d’sécurité, des précautions qui n’avaient jamais eu la moindre importance. Cette fois, peut-être bien qu’il pourrait être plus efficace qu’la dernière fois ; sans ses doutes pour le plomber, et sans un chronomètre dans un coin d’sa tête. « Y’a rien que tu dois faire. Okay ? » c’était trop tard maintenant ; et peut-être que pour certaines choses, c’était une mauvaise nouvelle. Mais elle pouvait aussi, laisser tout ça sur le pas de la porte, et essayer de penser pour elle-même, là maintenant. Qu’elle s’en foute d’Insurgency, des autres, de la mairie, des responsabilités ; elle avait perdu Aldrich. Et ça d’vait bien passer avant le reste. « T’es à la maison. Avec moi-… » et il n’avait pas d’réponse plus loin que ça ; qu’est-ce que ça pouvait vouloir dire ? Qu’elle pouvait faire ce qu’elle voulait ? Ouais, probablement, si elle voulait continuer à pleurer, dans ses bras, comme ça, il continuerait de la serrer contre elle. Si elle voulait juste manger une gaufre au chocolat avec plein de chantilly, cette fois-ci, ils auraient plein de possibilités.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (cesare) • you're all that i'm breathing.   (cesare) • you're all that i'm breathing. Icon_minitimeJeu 20 Oct 2016 - 14:10

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Elle était épuisée Isolde, de la façon dont les choses avaient de s’enchainer beaucoup trop rapidement ces derniers temps. Cette année toute entière, elle avait été éprouvante. Elle avait presque hâte qu’elle se termine cette fichue année. Peut-être que la prochaine serait meilleure. Y avait Cesare, y avait Clara, elle ne les avait pas vraiment eu, au début de cette fichue année. Cesare et elle, ils étaient retrouvés en février, à la fête de l’hiver pour s’engueuler, s’embrasser et s’engueuler de nouveau quelques heures plus tard et Clara, elle avait été là sans vraiment être là, ce bébé au fond de ses entrailles qui arrondissait considérablement son ventre et la faisait peiner un peu plus chaque jour. Au moins, maintenant ils étaient tous les deux et elle savait que ça rendait les choses plus faciles. Si Cesare n’avait pas été là après la mort d’Anthea, ça aurait été pire sans doute et la pauvre Clara n’aurait eu personne pour s’occuper d’elle. Ce soir aussi, elle savait que c’était plus simple parce qu’ils étaient là tous les deux. Elle s’était dépêchée de rentrer après tout ça, avec la volonté de se retrouver dans cette maison, avec son fiancé et leur fille en sachant très bien qu’elle se sentirait mieux au moment où elle serait avec eux. Quand elle avait passé la porte, elle s’était sentie un peu mieux, un peu plus soulagée et quand bien même ça ne réglait pas tout, qu’elle était toujours triste en colère et paumée, ça allait mieux maintenant, que quelques minutes plus tôt quand elle avait été dans ce taxi, avec ce type qui n’avait pas trop su quoi faire de cette pauvre fille qui pleurait à chaude larmes à l’arrière de sa voiture. Elle avait hésité à demander à Cesare de venir la chercher, elle savait qu’il serait venu si elle l’avait appelé. Mais il s’occupait de Clara et Clara, elle était forcément plus importante qu’elle.

Au moins, elle était rentrée en un seul morceau, elle allait à peu près bien et techniquement, tout était réglé. Y aurait plus personne pour se poser des questions sur Insurgency ou sur la personne qui avait fait exploser la mairie un an plus tôt pendant la fête des fondateurs, parce qu’Aldrich avait déclaré que c’était lui. C’était sans doute bien passé, comme s’il avait plus la tête du poseur de bombe qu’elle, après tout on imaginait plus facilement le vieux gars ancien transmutant, faire tout ça, plutôt que la petite blonde qu’elle était. Dans une certaine mesure, elle était sauvée elle. Elle ne savait pas si c’était une bonne ou une mauvaise chose, parce que pour l’heure tout ce qu’elle voyait, c’était qu’Aldrich, il avait fait exactement la même chose que son père, il s’était sacrifié pour sa survie à elle et ce n’était pas juste. Ça n’avait rien d’apaisant, rien de satisfaisant. Il était mort et peut-être qu’ils avaient raison, ceux qui disaient que c’était de sa faute à elle, parce qu’elle n’avait pas assumé ses actes et qu’elle l’avait laissé porter le chapeau à sa place. Mais en même temps, elle n’avait pas su qu’il avait cette idée en tête, alors elle ne savait pas du tout quoi penser. Elle aurait juste voulu arrêter de penser à tout ça ce soir. Au moins, y avait Cesare. « T’as pas le droit de partir de toute façon. Jamais. » Elle avait beau avoir esquissé un semblait de sourire, elle le pensait vraiment. Qu’il ne l’abandonne pas lui aussi, parce qu’elle ne s’en remettrait probablement jamais. « Okay. » Qu’elle répondit simplement à sa réplique comme si ça réglait tout. De toute façon elle n’avait pas le courage de réfléchir ce soir. « J’sais pas si j’aurai envie de la quitter à nouveau cette maison. » La maison, lui Clara, la tranquillité qu’elle ressentait quand elle était là avec eux deux, tout ce qui faisait que c’était mieux ici que dehors, pour l’instant elle avait vraiment l’impression qu’elle serait incapable de s’en passé à nouveau, ne serait-ce que pendant quelques minutes. « Toi, comment elle était ta journée ? » Qu’il lui raconte n’importe quoi, même la quantité de purée qu’il avait réussi à faire avaler à Clara, parce que ce serait forcément mieux de penser à tout ça qu’à tout ce qui venait de se passer, à l’extérieur des quatre murs de cette maison.  
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (cesare) • you're all that i'm breathing.   (cesare) • you're all that i'm breathing. Icon_minitimeVen 21 Oct 2016 - 3:26


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☆ ☆ ☆

Cette soirée – le début de celle-ci, du moins – avait été éprouvante. Pleinement éprouvante. Ç’avait été c’genre de début de soirée qu’il aurait presque pu vouloir oublier, maintenant qu’il avait déposé les armes. Ou presque déposé les armes. Plus que jamais, il en avait l’envie, l’ambition – mais tous les deux, Isolde et lui, ils restaient à Radcliff, toujours à proximité des événements qui se passaient ici, entre les transmutants et les hunters. Le danger était toujours là, à quelques kilomètres des murs saufs de cette maison, et Cesare, il avait peut-être fait une erreur, à croire que les choses pouvaient être aisées comme ça. Quoique, hein ? Qu’aurait-il fait pour changer les choses, ce soir ? Aurait-il pu faire quoique ce soit pour aider Aldrich d’une façon ou d’une autre ? Isolde, elle avait eu pieds et poings liés, et elle n’avait rien vu venir. Alors lui, quoi ? Il n’avait jamais fait partie d’Insurgency, il n’avait jamais approuvé l’idée en elle-même. Ç’avait fait partie de ces nombreux sujets de débats houleux qu’Isolde et lui avaient eu, à l’époque où ils n’avaient eu de cesse de s’disputer. Et tant bien que mal, il avait fait avec jusque-là, et tous les deux, ils avaient connu quelques remous sur la route de leur histoire : ça n’avait été il y a pas si longtemps que ça hein, que les choses s’étaient dangereusement tendues entre eux deux, après qu’Isolde soit rentrée de sa soi-disant journée sauve à la mairie, en annonçant qu’elle était allée enquêter sur un hunter par elle-même, sans prévenir personne. Tout ça, parce que soi-disant, ce hunter avait tué d’autres hunters. Probablement que Rafael l’avait fait aussi, déjà, sous couvert de sauver sa peau à lui : est-c’que ça faisait du patriarche DeMaggio quelqu’un à même de se reconvertir d’une quelconque façon, quelqu’un qu’on pouvait aller voir pour l’interroger comme ça, sur ses activités, sans personne pour assurer ses arrières ? Oui, définitivement, ce soir-là, les choses avaient été bien tendues. A cause d’Insurgency, à cause des liens qui continuaient de connecter Isolde à cette organisation – elle en était la créatrice, après tout. Et lui-… lui, il essayait d’faire avec. Mais être sans cesse rappelé à l’ordre par les missions suicidaires de la jeune femme, d’une certaine manière, il n’pouvait pas promettre que ça n’épuiserait pas bien assez vite son capital patience à lui. Au fond, c’était un exploit qu’il n’pouvait même pas expliquer, l’fait que les choses se passent si facilement, dans sa vie, ces derniers temps, dès que le monde arrêtait d’exiger son tribut de sacrifices, d’épreuves, de mises en danger. Ouais, clairement, il était aisé d’croire que s’ils étaient encore plus loin de Radcliff, tous les trois, avec leur début d’famille, ils pourraient avoir quelque-chose de paisible et viable. Son père n’avait pas encore débarqué de nulle part, avec un plan tout travaillé pour achever l’travail. Et Isolde et lui, ils étaient heureux. Quand les disputes n’revenaient pas brûler leurs lèvres, à coups de vieilles mauvaises habitudes et d’idées qu’on pouvait aisément juger dangereuses, inconsidérées et même stupides. Ils étaient vraiment, et simplement et indéniablement heureux. Presque contre toute attente, alors qu’ils avaient passé près d’un an à osciller de doute en doute – à faire un pas en avant, et dix pas en arrière.

Et Clara-… Clara, comment aurait-il pu pressentir qu’il arriverait à être un père si facilement ? Ouais, la vie allait bien. Les choses allaient bien. Elles étaient allées bien, jusqu’à ce soir du moins. C’n’était pas Rafael pourtant, peut-être même pas les hunters traquant un transmutant qui les avaient ramenés à la réalité ; ç’avait été comme ça. Sans préavis, sans signe à saisir avant : et irrémédiablement, Isolde et lui, ils n’avaient rien pu faire, rien pu changer. Il détestait, au fond, Cesare, le degré avec lequel il pouvait prétendre avoir raison : il l’avait dit, à Isolde, que tout c’qu’elle faisait était dangereux, pour elle. Il n’aurait juste jamais cru, à l’époque, qu’on viendrait demander la tête du responsable de tout ça, un an plus tard, sans crier gare, comme on rendait justice à Radcliff, sans procès ni choses faites dans les règles de l’art. Indéniablement, ce soir, le DeMaggio n’avait certainement pas envie d’dire ‘j’te l’avais bien dit’ – ça n’avait jamais été dans ses habitudes, déjà. Et-… et l’fait d’avoir raison était juste dégueulasse de toute manière. Pouvait-il vraiment croire que les choses se finissent comme ça ? Que tous leurs ennemis allaient abandonner leur recherche de justice parce qu’ils avaient abattu le coupable idéal ? Cesare, il n’pouvait s’empêcher d’avoir ce sentiment que sa famille était au bord de la sellette à nouveau. Et pour quoi ? Parce qu’Isolde avait créé Insurgency, et posé des bombes ? C’était d’sa faute aussi, à un certain degré ; il le savait, pour l’avoir entendu, pour s’l’être répété à chaque fois qu’il était allé voir la jeune femme chez elle – tout ça, c’était aussi parce qu’il avait posé cette bombe dans cet entrepôt, réduisant en cendres le premier groupe de mutants auquel Isolde avait appartenu. Sûrement que si elle n’avait jamais rencontré Cesare DeMaggio, Isolde Saddler n’serait jamais devenue la terroriste qui avait fait exploser la mairie à la fête des Fondateurs. Et ils n’en seraient pas là. Maintenant, ils n’pouvaient que faire avec. Et il espérait bien, Cesare, qu’il serait à la hauteur, pour ce soir. Il avait été là après la mort d’Anthea – bien sûr qu’il était là ce soir aussi, et qu’il n’partirait pas, sous aucun prétexte. « Est-c’que c’est le moment où tu m’attaches au lit, ça ? » il n’put retenir, tentant un vague sourire, qui avait du mal à aller jusqu’au ricanement. « Y’a rien au monde qui m’fera bouger d’ici. » et s’il devait le dire encore et encore, il le ferait, sans se lasser, et sans arrêter d’y penser. Ils avaient tant lutté pour en être là où ils étaient : tout c’que Cesare pouvait encore haïr dans leur histoire, c’était la précarité de celle-ci, en apparences, à cause de tout ce qui pouvait se passer d’imprévu et dangereux dehors. Mais-… mais au-delà de ça, c’qu’ils avaient si durement obtenu et construit, Isolde et lui, ce qui le rendait si heureux et si humainement accompli, il n’avait pas l’intention d’y renoncer. « Je t’aime, Isolde. » qu’il lui murmura doucement, dans un baiser au coin de sa tempe. « Hm, j’crois que ça va, on a des réserves pour quelques temps, et une bonne liste de restaurants de trucs tout prêts à faire livrer. » si elle n’voulait plus jamais sortir, autant en sourire au moins un peu : quelques fractions de seconde pour détendre l’atmosphère, parce qu’évidemment que la réalité bien lourde, elle n’irait jamais loin, elle. Ils avaient au moins pour ce soir, de quoi faire des gaufres au chocolat avec de la chantilly. Et il aurait presque préféré essayer de cuisiner des gaufres que de parler de sa journée : pas qu’elle ait particulièrement été nulle ou quoi, mais il avait bien cru que parler de l’activité principale de sa journée aurait été en fait le point sérieux de leur soirée. Il eut un soupir, alors, le temps de trier ses pensées : quoiqu’il en soit, parler de sa rencontre avec Altaïr Downer qui avait plus eu l’air d’un bras de fer insidieux dans lequel il lui avait fait comprendre qu’on retrouverait son cadavre découpé en morceaux dans un fossé s’il devait s’avérer être un faux repenti, pouvait bien attendre quelques heures, au moins. C’n’était vraiment pas un sujet plus agréable à aborder que tout ce qui plombait déjà l’ambiance, là maintenant. De quoi allait-il bien pouvoir parler, alors, pour changer un peu les pensées d’Isolde ? « Ce que j’ai appris aujourd’hui, c’est que j’en suis réduit à être vraiment content qu’un médecin ait daigné m’donner son feu vert pour trouver un job. » il en était là, avec un brin de sarcasme, alors qu’elle devait bien savoir qu’il avait été si patient pour elle bien plus que pour lui : c’était fou comme elle avait été extrêmement soigneuse et exigeante sur sa convalescence, pendant qu’elle allait voir des hunters après son boulot. L’ironie allait dans les deux sens, évidemment ; si ça n’avait tenu qu’à lui, il aurait quitté l’hôpital juste après son réveil, et ça n’aurait pas été beaucoup plus raisonné que certaines des attitudes d’Isolde. Peut-être fallait-il qu’ils acceptent l’idée d’fonctionner comme ça, après tout. « Et que rien n’vaut de rentrer à la maison, pour retrouver des demoiselles tout à fait charmantes, après une looongue journée. » il ajouta, avec une nouvelle tentative de sourire, avant de s’écarter d’Isolde, tout juste pour aller jusqu’au parc où Clara était encore, attrapant la petite dans ses bras, pour revenir vers la blonde, glissant son bras libre au creux de son dos. « On est tous à la maison. » de sa main, il vint glisser une caresse tendre sur la joue d’Isolde. « Et je crois définitivement que Clara n’a pas hérité de tes gènes pour la nourriture. Elle a l’air aussi chiante et exigeante que moi. » elle lui avait dit, Isolde, d’lui parler de sa journée – c’était à ça que se limitaient ses journées d’homme lambda ; y’avait eu un Cesare, à une époque de sa vie, qui avait éprouvé une âpre véhémence pour les gens comme ça. Et pourtant, pourtant, il aimait ce que ça pouvait faire, les bienfaits d’un quotidien simple, où il pouvait enfin croire en ses chances d’avoir une part de bonheur, quoiqu’il arrive.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (cesare) • you're all that i'm breathing.   (cesare) • you're all that i'm breathing. Icon_minitimeVen 21 Oct 2016 - 23:49

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Elle l'avait toujours plus ou moins su Isolde, qu’y aurait bien un jour où faudrait qu'elle paie pour ce qu'elle avait fait, un an plus tôt, pendant la fête des fondateurs ou avec Insurgency depuis que le groupe existait. Mais sans doute qu'au fil des mois qui s'étaient écoulés sans que tout ça n'ait vraiment de répercussions sur sa vie ça avait fini par être plus simple de laisser ça dans un coin de sa tête et de plus ou moins tout oublier. C'était revenu aujourd'hui sans qu'elle soit prête à affronter les choses parce qu'elle avait arrêté d'y penser depuis longtemps maintenant. Elle n’avait pas assez réfléchi à tout ça et ça lui était retombé dans le coin du nez au moment où elle s’y attendait le moins. Aldrich, il avait certainement pensé à la protéger en agissant comme il l’avait fait, parce qu’il faisait partie de ces personnes qui tenaient vraiment à elle et peut-être qu’y en avait pas beaucoup des comme ça. Elle n’allait pas s’en plaindre, elle s’en fichait bien qu’y ait pas grand monde de prêt à mourir pour elle, tout le monde devrait avoir qu’elle n’attendait ça de personne, alors même qu’encore aujourd’hui, elle avait du mal à accepter le fait que son père avait donné sa vie pour sauver la sienne. Elle n’en demandait pas tant, ni à ses amis, ni aux membres d’Insurgency. Tout ce qu’elle pensait être en droit de réclamer, ça aurait été un peu de respect, un minimum de considération qu’elle n’avait pas de toute évidence ou qu’elle avait perdu en s’éloignant petit à petit du groupe pour se concentrer sur ce qu’elle faisait à la mairie. Elle n’aimait pas particulièrement être jugée pour des raisons qu’elle estimait injuste, elle avait beaucoup de mal à accepter les critiques, même les plus justifiées, alors quand il lui semblait en plus que c’était incorrect, ça avait tendance à l’agacer encore plus. Et y avait bien toute une partie d’elle, qui trouvait ça injuste de lui balancer en pleine tronche qu’elle avait laissé Aldrich assumait ses erreurs à sa place.

Elle n’avait pas eu le choix. Elle pouvait bien penser qu’il était mort à cause d’elle ou pour elle, mais certainement pas qu’elle l’avait laissé faire pour se décharger de ses responsabilités, parce que ce n’était absolument pas ce qui s’était passé. Aldrich il le savait très bien – ou il l’avait su – qu’elle ne l’aurait jamais laissé faire un truc pareil, ce n’était pas pour rien, de toute évidence, qu’il avait jugé bon d’agir sans lui en toucher un mot. Alors non, elle n’avait rien approuvé du tout, alors y avait eu des paroles à son encontre qu’elle avait du mal à accepter. Elle n’avait peut-être pas fait ce qu’il fallait pour bien gérer la situation, elle n’avait pas assez anticipé les représailles, mais, ce qui s’était passé aujourd’hui, ça avait complètement dépassé sa volonté. Pour ce soir, elle n’avait pas la force de les affronter les reproches, ni même d’essayer de s’en défendre. Elle verrait bien plus tard, peut-être, si elle retrouvait la motivation nécessaire pour remettre les pieds dans ce fichu QG. Elle était vraiment mieux ici, à la maison, avec Cesare et Clara de toute façon. « J’crois que ce serait pas très intéressant de faire ça ce soir. » Parce qu’avec cette histoire de l’attacher au lit, y avait quand même tout un tas de sous-entendus sexuels, elle n’allait pas l’attacher juste pour l’attacher après tout et ce soir elle n’était vraiment pas d’humeur pour tout ça. « Tant mieux, ça m’évitera d’avoir à te séquestrer dans la cave. » Elle lui adressa un léger sourire, parce que c’était de l’humour, bien évidemment. Il restait là, elle restait là et personne ne viendrait les faire chier ce soir, sinon elle pourrait facilement péter un câble. L’entendre lui dire qu’il l’aimait, ça l’apaisait, elle n’en doutait pas, mais, il s’agissait de quelques mots qu’elle aimait entendre et qui lui faisaient du bien. « Je t’aime aussi. » Elle aimait les dire aussi, les répéter à l’infini, parce qu’ils étaient vrais et qu’ils le seraient toujours. « Cool, on peut passer en mode ermites et survivre, c’est parfait ça. » Pour l’heure, elle ne voulait vraiment pas en sortir de cette baraque, plus tard, sans doute, mais là, vraiment, elle avait du mal à s’imaginer en sortir pour retourner bosser demain, alors peut-être bien qu’elle n’irait pas et qu’au moins, demain non plus, personne pourrait la faire chier. « Dommage, j’aimais bien le Cesare père au foyer moi. » Elle l’aimerait toujours quoi qu’il fasse de sa vie, mais fallait quand même avouer que père au foyer ça lui donnait un côté mignon, qu’elle avait su apprécier tous les soirs en rentrant à la maison. Mais elle savait bien qu’il en avait marre et elle le comprenait. « Ça s’est bien passé au garage ? » Elle ne lui demandait pas s’il avait apprécié Altaïr, elle avait du mal à imaginer qu’il puisse facilement lui faire confiance, elle savait qu’il était du genre très méfiant Cesare, mais bon, y en avait plein des gens qui n’aimaient pas particulièrement leur boss, alors la question elle ne portait pas sur Altaïr, mais le garage lui-même, ce qu’il pouvait en penser et s’il voulait travailler là-dedans, parce que c’était important ça par contre, qu’il ait un boulot qui lui plaise un minimum. Même si ce qui serait toujours mieux que le job lui-même, c’était ce qu’il y avait quand on rentrait le soir à la maison, Isolde le savait bien. La vision de Cesare avait Clara dans les bras, ça lui arracha un nouveau sourire alors qu’elle venait déposer un bisou contre la joue de sa fille. « Ouais, c’est le meilleur moment de la journée. » Tous les jours, c’était le meilleur moment de la journée, encore plus aujourd’hui sans doute. Ils étaient tous les trois à la maison et ils étaient très bien comme ça. « C’est vraiment pas juste, va falloir qu’elle s’mette à tenir des trucs de moi, sinon jvais me sentir vexée. » Elle était brune, les yeux marrons, elle était difficile comme Cesare, ça n’allait pas du tout. « Elle aimera la nourriture. Elle verra bien un jour à quel point manger c’est cool. » Chez Isolde, ça faisait partie des activités qu’elle préférait et il le savait bien maintenant Cesare, il vivait avec elle après tout, alors il était aux premières loge pour la voire grignoter à tout va quelle que soit l’heure et peut-être bien qu’elle ferait bien d’aller voire tout de suite dans le frigo si y avait pas un truc réconfortant à se mettre sous la dent, si seulement elle arrivait à bouger, mais elle était trop bien là, pour la première fois de la journée, alors qu’elle était enfin avec Cesare et Clara. « Elle a déjà mangé ce soir ? » Elle ne savait même pas quelle heure il était, la journée avait été tellement compliquée qu’elle n’avait pas fait gaffe à l’heure qui tournait, elle n’avait qu’à peine eu le temps de s’y intéresser de toute façon.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (cesare) • you're all that i'm breathing.   (cesare) • you're all that i'm breathing. Icon_minitimeSam 22 Oct 2016 - 4:20


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Les petites choses du quotidien, Cesare avait eu tout le loisir de découvrir à quel point elles pouvaient être reposantes. Apparemment insignifiantes, tant elles étaient infimes parfois, et propres à tout plein de vies, partout dans le monde. Combien d’gens se réveillaient tous les jours, à côté de l’être aimé, en n’pensant qu’aux quelques tracas qu’une vie normale imposait ? On lui avait appris, à Cesare, à interpréter ces existences-là comme celles des milliards de fourmis qui restaient les bras croisés, aveugles aux évidences que les siens avaient dépistées et combattu bien longtemps avant sa naissance ; le poids de l’héritage, la responsabilité noble qui courait avec le sang dans ses veines. Mais Cesare, il n’pouvait pas s’empêcher, maintenant qu’il avait toutes ces choses simples, d’les attendre, de les vouloir et d’les désirer, ces petites choses : avec Clara, avec Isolde, y’avait tout à coup rien d’autre qui n’pouvait avoir de sens ou d’importance. Certainement pas une cause comme la chasse. Il s’était découvert déjà avant, hein, un certain talent auprès d’Isolde, à oublier les emmerdes, ses responsabilités de hunter, son passif de DeMaggio, ses parents, la mort de sa sœur – le deuil et la culpabilité qui auraient pu le plomber complètement ; comme si sous ses yeux à elle, il avait été une autre personne, le seul Cesare qu’elle avait été à même d’éveiller et d’voir, sans critiquer, sans le réduire à moins que rien, sans essayer de l’utiliser. Il savait, alors, au moins dans un petit coin d’sa tête, que revenir à la maison aiderait un peu la jeune femme. Ici, y’avait pas d’arme à porter, pas d’armure avec laquelle s’habiller pour endurer les épreuves et sauvegarder les apparences. Ici, y’avait qu’eux trois ; leur famille pour laquelle ils avaient tant lutté. Le bonheur qu’elle méritait, quoiqu’il arrive – la simplicité à laquelle ils avaient droit, pour aucune autre raison que l’fait qu’ils étaient humains eux aussi, malgré ce qu’ils croyaient ou avaient cru être leurs bonnes causes : pendant combien d’temps avait-on fait croire qu’il n’pouvait pas être humain, pour ne pas être faible et se détourner des bienfaits de la chasse ? Désormais, il savait que c’t’humanité, parfois si douloureuse, parfois si impulsive, et si souvent si bonne, il n’voulait plus y renoncer. Une impression renforcée chaque soir, quand il embrassait un coin de la joue de sa fille avant d’aller la coucher, quand il déposait un baiser sur les lèvres d’Isolde, ou la serrait contre lui. Ici, y’avait personne pour juger Isolde, personne qui n’la blâmerait pour ce qu’elle avait fait, et même, l’échappée idéale pour qu’elle laisse à son cœur et son esprit une trêve.

Ils avaient tant essuyé déjà, pour en arriver jusque-là – parfois, fallait qu’ils se souviennent qu’ils avaient droit à une poignée d’minutes, ou même quelques heures pour juste oublier les autres, et n’être qu’eux. S’ils avaient une responsabilité à l’égard de Clara, ils n’avaient de responsabilité à l’égard d’personne d’autre ; qu’ils fassent leurs vies, qu’ils fassent mieux, les autres, s’ils pouvaient y prétendre, avec leurs critiques acerbes. Aldrich, il avait su ça, et à une époque, il avait aidé : Cesare le savait – il aurait eu envie que les choses s’arrangent entre eux deux plus tôt, pour Isolde et pour Clara – irrémédiablement, il aurait aidé encore, et il aurait fait partie d’la vie de Clara, d’la vie d’Isolde, pour aussi longtemps que ç’aurait été possible. S’ils avaient eu la moindre chance de faire les choses mieux. Mais Cesare, lui, il savait que rien d’tout ça n’était de la faute d’Isolde : comment aurait-elle pu décider de laisser Aldrich se sacrifier à sa place ? C’était même absurde que qui que ce soit, s’donne la liberté d’penser comme ça ; c’était comme confirmer l’indélicate amertume qu’il avait toujours ressentie à l’égard des rangs d’Insurgency – tous ces gens pour qui la blonde avait tant donné, pour lesquels elle avait tant éprouvé, sans même qu’ils n’s’encombrent de l’envie, ou d’la responsabilité de la connaître un tant soit peu. Non, le brun, en tant qu’seule personne entre lui et toutes cette bande de cons à bien vouloir s’donner la peine d’aimer Isolde pour ce qu’elle était, il voulait bien croire qu’elle aurait même commis l’acte fou et inconsidéré de se livrer elle-même à ses ennemis, avant de laisser qui que ce soit porter le chapeau à sa place. Maintenant, aucun d’eux n’pouvait plus changer quoique ce soit à ce qui était arrivé. Cesare et Isolde, ils avaient accepté encore et encore cette idée, avec le temps. Ils avaient avancé, et ils avanceraient encore après ce soir. Tant bien que mal. Même malgré leurs regrets, ou tout ce qu’ils auraient pu vouloir différemment. « Wow, parce que m’attacher au lit serait pas très intéressant ce soir, j’finirais à la cave si j’devais vouloir partir ? » il ironisa, doucement moqueur : quand même, c’était un extrême qu’il n’était vraiment pas prêt d’approuver. « Je préfère que tu m’attaches au lit même si on fait rien. C’est toujours plus confortable que la cave. » releva-t-il, fronçant légèrement les sourcils, quand même conscient qu’il faisait trainer cette petite moquerie trop en longueur : évidemment qu’il n’avait pas parlé du lit et tout ça en promesse de quelque-chose d’érotique, ce soir – elle en avait elle-même parlé juste après la mort d’Anthea, donc bon, c’était surtout l’idée de le garder avec elle, qui demeurait dans ces paroles-là. M’enfin, la cave avait quand même un aspect lugubre fort déplaisant, quel que soit le contexte, et le brun voulait bien croire qu’il était important qu’Isolde le sache. Heureusement, ils arrivaient encore à être un brin sérieux, même si les sourires qu’il arrivait à arracher aisément à Isolde, aidaient Cesare à se sentir rassuré à chaque seconde qui passait : il voulait pouvoir la consoler, et l’apaiser, et juste lui permettre de laisser un peu de ses troubles sur le pas de la porte. Et peut-être que oui, d’ici quelques heures, ils auraient complètement disparu, histoire qu’ils ne la poursuivent plus, même quand elle devrait irrémédiablement quitter cette maison : ils ne pourraient pas vivre en ermite très longtemps, non plus. « Ah ouais, tu m’aimais bien en père au foyer ? » ricana-t-il doucement, haussant les sourcils ; « J’pense qu’on sait tous les deux, que j’serai insidieusement devenu fou si j’avais dû vivre comme ça plus longtemps. » et elle devait bien le comprendre ; elle aussi, elle aimait Clara, elle aimait leur vie ensemble, mais y’avait un côté actif dans la vie à l’extérieur dont elle avait besoin, il était pareil, même si l’activité de son existence, ç’avait toujours été la chasse, jusque-là. D’ailleurs, il ne manqua pas de lâcher un soupir sans équivoque à sa question, haussant les épaules : « J’en sais rien. Au moins, j’peux dire que j’connais le domaine et-… que j’m’en sors bien. » il avait développé pas mal de ses talents là-dedans avec Aldrich, d’ailleurs ; un songe qu’il ne laissa pas grimper plus avant en lui, avant de passer une main dans sa nuque. « Le truc que j’me dis c’est que-… ce serait probablement, le job avec lequel j’laisserai le plus de… pratique derrière. » et il n’savait pas vraiment si cette phrase avait un sens ; elle en avait un pour lui. Il était un hunter surentrainé, ouais, mais l’entrainement avait été cette chose qu’il avait alimenté et affiné chaque jour, pendant des années. Et tout autant qu’il voulait laisser cette vie derrière lui, évidemment, il n’voulait pas-… risquer d’se retrouver rouillé. Parce que, parce qu’irrémédiablement, y’avait encore dans leurs vies à tous les deux, des nuits comme ce soir, ou des nuits comme quand elle avait été enlevée. Ils n’étaient qu’à mi-chemin de laisser l’autrefois derrière pour construire autre chose ; et Cesare, il n’pouvait pas blâmer Isolde pour ça, puisqu’il savait bien que le problème Rafael n’était pas réglé, et que son père, il les retrouverait où qu’ils aillent, peu importait l’temps que ça prendrait. C’était eux deux, qui faisaient qu’ils en étaient encore trop liés à cette vie dangereuse, qui pouvait, trop souvent, du jour au lendemain, complètement déteindre sur la vie de Clara. « Moi j’trouve qu’elle a beaucoup d’choses de toi. » il releva dans un sourire réconfortant, à la réplique d’Isolde ; « Elle adore la musique ; et ça, ça n’vient pas de moi. » il aimait la musique, mais il savait bien que c’était parce qu’Isolde lui avait souvent chanté sa fameuse chanson des Beatles, avec sa guitare, sa voix, que Clara était ainsi éveillée aux sons. « Peut-être c’est juste qu’elle aimait pas les mélanges bizarres des pots. Genre riz, carottes et poisson, tout dans un truc. » il doutait même qu’Isolde elle-même, elle aurait réussi à trouver le truc ragoutant : « J’ai essayé, d’la faire manger. Mais-… c’était compliqué, et j’voulais pas perdre ma patience. » pas ce soir, entre son inquiétude et une Clara qui geignait, mi-dégoûtée par sa nourriture, mi-épuisée par sa toute nouvelle journée à la crèche : sans doute qu’elle aussi, elle avait préféré le rythme Cesare père au foyer que le fait d’être toute la journée avec plein d’autres mômes de son âge. Alors elle aussi, une fois à la maison, elle se laissait aller, un peu capricieuse, un peu fatiguée et stressée.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (cesare) • you're all that i'm breathing.   (cesare) • you're all that i'm breathing. Icon_minitimeSam 22 Oct 2016 - 13:43

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Rentrer à la maison, ça faisait du bien quand même. C’était comme ça tous les jours de la semaine, quand elle quittait la mairie pour retrouver Cesare et Clara, mais, les autres jours de la semaine, ils étaient – heureusement – moins compliqués que la journée qui venait de s’écouler. Tout avait été plutôt calme ces derniers temps, depuis que Cesare était à la maison et qu’ils avaient réussi à acquérir une vie normale, plus ou moins simple selon les jours. Peut-être qu’elle aurait dû le voir venir, le moment compliqué et douloureux alors que ces derniers temps, elle avait juste était trop tranquille et trop heureuse dans sa vie. Y avait toujours des moments où Cesare et elle, ils se retrouvaient à s’engueuler un peu, parce que c’était marqué dans leurs gènes, ce sale caractère et c’était par inquiétude, pas pour des raisons débiles qui pourraient leur prendre la tête sans que ça ait beaucoup de sens. Elle avait quand même l’impression que la vie en ce moment, elle ressemblait à ce qu’ils avaient espéré avoir quelques mois plus tôt quand ils avaient enfin réussi à se retrouver après les mille épreuves qu’ils avaient dû traverser. La maison, c’était l’endroit de la ville qu’elle préférait, sans l’ombre d’un doute, c’était là où elle était le mieux, entourée des deux personnes qu’elle aimait le plus au monde et complètement en sécurité. Alors elle n’attendait que ça depuis des heures maintenant, de rentrer à la maison. Elle l’aurait fait plus tôt, si on ne l’avait pas appelée à droite, à gauche, tout au long de la journée. Y avait eu un moment, après l’annonce de la mort d’Aldrich, après les réflexions qui avaient suivies, où y avait rien qu’on aurait pu lui dire qui l’aurait empêchée de rentrer chez elle. Elle avait eu besoin de rentrer dans cette baraque pour y retrouver sa famille et pouvoir enfin souffler après une longue et éprouvante journée.

Elle aurait presque pu croire, après que Cesare s’était fait poignarder, après qu’il soit rentré à la maison et que tout ait semblé devenir idéal et parfait, que des jours difficile comme ça, elle n’en connaitrait plus jamais. Ça avait été facile de penser comme ça, quelques semaines plus tôt, à son anniversaire, quand ils s’étaient retrouvés fiancés. La chute n’en était que plus difficile dans le fond, alors qu’elle avait trop naïvement cru que tout allait bien ces derniers temps, que tout était parfait et qu’elle était complètement comblée de bonheur. Mais ça irait mieux, parce qu’au moins, elle savait qu’elle avait de quoi tenir le coup. Avec Cesare, avec Clara, ça irait. « Bha ouais, j’aurai peur que juste attaché au lit, tu arrives à t’échapper. » Elle haussa légèrement les épaules, après tout, il pourrait facilement se détacher, alors qu’enfermer dans la cave, ce serait forcément plus difficile ; si vraiment elle prévoyait de le séquestrer, ce qui heureusement était loin d’être le cas. « Le mieux c’est t’aies pas envie de partir, jamais. » Comme ça, elle n’aurait pas besoin de se demander ce qui était mieux entre l’enfermer au fond de la cave ou l’attacher au lit. Ils étaient bien tous les deux après tout, alors y avait aucune raison d’avoir envie de partir non ? Si elle devait l’attacher au lit un jour, de toute façon, ce ne serait vraiment pas dans l’optique de le retenir auprès d’elle parce qu’il aurait envie de se barrer. C’était avec en tête, un tas d’idées qui habituellement étaient plutôt tentantes dans le genre fantasme, mais trop épuisantes ce soir, malheureusement. « Ouais, père au foyer, c’est mignon. » Ça lui avait au moins permis de savoir qu’il était là, avec Clara et qu’elle pouvait les retrouver tous les deux assez facilement à n’importe quel moment de la journée. Et puis, elle aimait les voir tous les deux ensemble. « Ouais, c’est tout à fait compréhensible. » Elle était bien placée pour le savoir, elle qui n’aimait pas rester enfermée trop longtemps à ne pas faire grand-chose de ses journées. Ils se ressemblaient bien quand même tous les deux, ils étaient du genre actifs, pas de ceux qui passaient des heures à glander devant la télé, bien au contraire. « C’est pas forcément une mauvaise chose de laisser un peu de pratique derrière. Non ? » C’était ce qu’elle faisait elle, depuis qu’elle était maire et ça ne l’empêchait pas de savoir encore se servir d’une arme et se défendre quand c’était nécessaire, parce qu’elle avait appris, à ses dépens, qu’fallait pas non plus tout laisser derrière. Y avait des trucs de toute façon qui ne s’oubliaient pas, elle en était certaine. Elle savait, que même s’il finissait garagiste, Cesare, il saurait toujours comment agir pour se protéger et pour les protéger, Clara et elle. Elle avait confiance en lui et il avait bien le droit, après tout de faire quelque chose qui lui permette de se détacher un peu de sa vie d’autrefois pour en construire une autre, une plus normale, avec elle et Clara. Il était en bonne voie pour ça, de toute évidence, alors que ces derniers temps, il passait plus de temps à s’occuper de Clara qu’elle. « C’est vrai, faut dire que je l’ai pas mal habituée à la musique avant même qu’elle naisse. » Parce que dans tous les trucs qu’elle avait lu sur les bébés, la grossesse, y avait des choses qu’elle avait volontairement jeté et d’autres, qu’elle avait gardé et on disait que la musique, c’était bien pour les bébés quand ils étaient encore dans le ventre, qu’y avait des recherches qui disaient que ça aidait le développement cérébral, alors Clara, elle avait été habituée à la musique depuis un bout de temps. Elle espérait Isolde, qu’elle aimerait toujours en grandissant, elle serait contente, si sa fille s’mettait à apprendre d’un instrument. Elle aimerait que la petite ait un penchant pour l’art, le dessin et tout ça, mais ils avaient le temps de voir pour tout ça, pour l’instant, fallait déjà lui apprendre à manger, avant d’envisager de lui mettre un crayon dans les mains. « Ouais, dit comme ça, ça donne pas envie. » Faudrait peut-être se contenter des trucs plus simples pour l’instant, genre les compotes de fruits, ça c’était normal et c’était bon, tout le monde aimait la compote non ? En plus, c’était pas difficile à faire soi-même, maintenant qu’elle cuisinait un peu Isolde, elle pouvait au moins prétendre pouvoir faire une compote maison. « Peut-être qu’on devrait se contenter d’un biberon ce soir, ce sera plus simple pour tout le monde. » Après tout la nourriture solide, c’était qu’un complément qui venait s’ajouter au lait, ils pouvaient bien abandonner pour un soir. Ce serait mieux pour Clara qui n’aurait pas à expérimenter des trucs qu’elle devait trouver bizarres sans doute et eux deux, ils seraient plus détendus et vu la journée qui venait de s’écouler, être plus détendus, c’était forcément une bonne chose.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (cesare) • you're all that i'm breathing.   (cesare) • you're all that i'm breathing. Icon_minitimeDim 23 Oct 2016 - 1:03


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Y’avait pas plus cruel message aux yeux de Cesare, que celui que la vie lui imposait depuis un moment déjà : celui qu’il avait essayé d’combattre à une époque, et avec lequel il était bien obligé d’essayer d’faire tant bien que mal, comme le lui murmurait l’expérience si durement acquise. Parfois, on ne peut pas contrôler ce qui arrive, ni être ‘utile’ d’une quelconque façon pour influencer le sort. Parfois, on s’retrouvait juste spectateurs ou victimes, à faire tant bien que mal pour réparer les dommages, ou gérer les circonstances. Parfois, on n’pouvait qu’être coincé entre quatre murs oppressants d’une maison, avec d’autres responsabilités, empêchant alors la possibilité d’juste accourir au gré de ses caprices, pour complètement inverser le sort. Ç’avait été la brutale leçon qu’il avait dû apprendre avec la mort d’Aria. Ou avec sa mutation. Il avait presque cru s’y être fait, quand il avait lâché prise grâce à Isolde, dans les temps après leur première rencontre. Il avait cru qu’il pouvait juste faire sa vie en conséquence, s’adapter comme la vie le lui exigeait, et sauvegarder des parts de lui-même. Il avait cru qu’il avait au moins un peu accepté la fatalité d’sa vie. Mais non, il s’était avéré que pour tout un tas d’choses, il n’avait rien vu venir, et il n’avait pas pu rembobiner dans le passé pour faire les choses différemment, ou avoir quelque contrôle que ce soit sur les événements qui se dénouaient autour de lui. Alors que techniquement, ç’avait été sa vie, ses choix, son monde, son présent. Quoiqu’il en soit, peut-être même dans les vies lambda de tous les autres, y’avait aussi des moments où la vie rappelait toujours sa toute puissance sur les événements, et les humains faibles qui n’pouvaient que faire avec. Et faire avec, parfois, c’était plus ou moins gérer les sursauts de ses entrailles, tout en devant gérer un bébé plus ou moins capricieux ; c’était inspecter son téléphone toutes les deux minutes, en devant encaisser l’idée que toutes les réponses n’s’y afficheraient jamais d’une seconde à l’autre. C’était savoir que l’être aimé était autre part, plus près du danger, et qu’y’avait aucune magie qui n’pouvait l’amener à ses côtés. Il n’avait pas été dehors, ce soir, il n’avait même pas pu prendre son flingue pour aller tirer sur quelqu’un et régler tous les problèmes, comme ç’avait si souvent été son impression, dans sa vie d’avant. Alors irrémédiablement, retrouver Isolde, lovée dans ses bras, sauve et vivante, c’était un soulagement à nul pareil, qu’il n’pouvait s’empêcher d’éprouver, et remettait bien des choses en perspective. Ouais, Aldrich était mort. Ouais, ils n’avaient rien pu faire, rien vu venir. Mais Cesare s’octroyait enfin l’droit d’être ne serait-ce qu’un peu égoïste, à sentir une joie incontrôlable glisser dans ses veines, à savoir que ça signifiait qu’Isolde était là, que Clara était là. Ils avaient bien le droit de déguster ça, pour quelques secondes, sans que ça ne fasse d’eux d’horribles êtres humains, non ?

Il y avait bien des gens là-dehors qui passaient toute leur vie à n’exister que dans le déni, que pour le déni, et l’évasion qu’il pouvait offrir. Cesare et Isolde, ils avaient – malheureusement – toujours une conscience bien réelle de tout ce qui se passait dehors, de la tournure que les événements pouvaient prendre. Ils avaient été, et étaient encore, des acteurs actifs de l’avenir de cette ville, de leurs vies, de leurs libertés : si souvent, au DeMaggio, ça lui donnait surtout l’impression d’avoir l’droit de tout lâcher, d’emmerder le reste du monde pour tracer son chemin, loin des tracas, des dangers, et des morts. Ç’aurait été si facile ; et encore ce soir, évidemment, y’avait un coin de sa tête qui n’pouvait s’empêcher de répéter ça. Alors quelques secondes à juste déguster la présence de l’autre, la saveur de leur étreinte, l’arôme du parfum de l’autre, l’assurance stable courant dans tout son corps, c’était essentiel. Il n’pouvait s’empêcher, lui, d’croire que c’était aussi ce dont Isolde avait besoin, quelques sourires, pour subsister au coin de ses lèvres, pour raviver la flamme quoiqu’il arrive. Le soir même de la mort d’Anthea aussi, il avait réussi à la faire sourire, distraitement, timidement, après les larmes et le désarroi. Ce soir, il n’serait pas différent, et Cesare n’pouvait certainement pas se permettre d’imaginer les choses différemment. « Tu sais très bien que j’t’ai promis de faire l’effort de te laisser faire si jamais le besoin te vient d’m’attacher au lit. De toute manière, la cave, c’est un gros tue-l’amour, au moins sur dix ans, que tu le saches. » clairement, être enfermé dans une cave n’avait aucun degré d’érotisme dans l’idée, et si elle devait vraiment un jour s’mettre à l’enfermer dans une cave pour aller à l’encontre de ce qu’il pouvait devoir faire ou une décision qu’il aurait prise, il lui en voudrait. Vraiment. Après tout, elle aussi, avait pris tout un tas de décisions qu’il avait mille fois vues d’un mauvais œil. Mais il n’lui avait jamais pris son libre-arbitre, sous quelque forme que ce soit : qu’ils aient au moins ce consensus-là, ils étaient en couple, ça n’voulait pas dire qu’ils étaient le prisonnier de l’autre. Une discussion sérieuse qui, il le savait, n’avait pas sa place entre eux deux ; l’idée autrefois amusante, faite pour au moins les faire ricaner malgré le fait qu’il devrait partir – après la mort d’Anthea – prenait un tournant bien particulier, là. Il n’avait pas envie de partir, il était heureux, là ; de telles évidences qui couraient en lui et baignaient son quotidien d’une simplicité qui faisait de lui un tout autre homme. L’évidence était si omniprésente, qu’il espérait bien qu’Isolde n’ait pas le moindre doute, quant à sa loyauté – il serait toujours là, quoiqu’il en soit. Il aimait, tout ce qui lui avait permis de laisser sa vie de hunter derrière ; il aimait plus que tout, l’fait de pouvoir regarder Isolde et de ne voir dans ses yeux, aucune emprunte critique vis-à-vis de ce qu’il avait pu être, dans son propre passé. Il aimait, le fait de laisser tout ce qui avait été si mal dans sa vie, ce qui l’avait tant ruiné ; il aimait, l’fait de pouvoir se reconstruire avec elle. Pourquoi, quelle folie allait devoir le prendre, pour qu’il ait envie de renoncer à tout ça ? Non, évidemment que non, ça n’arriverait jamais. « Ouais-… c’est sûr que laisser la pratique derrière, ça peut-… » ça pouvait quoi ? Aider ? Le problème, c’était qu’il n’y croyait pas. Ça l’aiderait lui, indéniablement ; mais peut-être bien qu’alors qu’ils étaient si près de Radcliff encore, au cœur de cette vie-là, il était préférable qu’il ne lâche pas complètement les armes. Il haussa les épaules, indécis : « J’en sais rien. » c’était bien ça le truc, des pensées qu’il n’arrivait même pas à formuler pour lui-même. C’n’était pas une question de vouloir encore, bien plus des responsabilités qui lui incombaient – vis-à-vis de Clara, d’Isolde, de lui-même aussi. En l’état actuel de leur vie, ça lui semblait follement démesuré, d’commencer une vie en faisant comme si tous les problèmes étaient réglés. Et ce soir leur avait remis les pendules à l’heure. Brutalement. Largement, quoiqu’il en soit, Cesare il préférait parler de Clara – ça faisait partie des secondes – ou minutes – d’évasion auxquelles ils avaient bien droit : Clara avait apaisé ses frustrations quand il avait été en convalescence forcée, et ce soir encore, elle avait été l’ancre indispensable à laquelle il s’était raccroché pour n’pas péter un câble, et faire quelque-chose d’imprudent. Alors-… parler du repas de Clara, c’était mieux que d’parler de ses orientations professionnelles à lui – limitées, et pourtant si problématiques déjà. « Partons sur un biberon, alors. Et j’suis sûr qu’elle avait aussi vraiment envie que maman soit là pour le lui donner. » il ricana, dans un léger sourire à l’égard d’Isolde, avant de s’orienter vers elle de sorte à ce que Clara, passe de ses bras à lui, à ceux de la blonde. Lui, il en profita pour partir vers la cuisine – après tout, il allait bien falloir que la petite mange quelque-chose d’autre que trois cuillères de pot, loin de remplir son estomac.  
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (cesare) • you're all that i'm breathing.   (cesare) • you're all that i'm breathing. Icon_minitimeDim 23 Oct 2016 - 13:26

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Elle n’aimait pas ça Isolde, l’impression d’être totalement impuissante face à une situation et malheureusement, ça lui arrivait plus souvent qu’elle l’aurait voulu. Y avait des fois où elle ne pouvait rien faire d’autre que d’accepter les événements et les décisions des autres. Elle ne pouvait pas faire grand-chose pour cette loi que le président voulait faire passer ; elle pouvait essayer de dire non, mais elle était réaliste, alors elle savait que tôt ou tard, ce ne serait pas suffisant et que cette loi elle passerait qu’elle le veuille ou non. Elle n’avait rien pu faire pour son père non plus, ni pour Anthea, ni pour Aldrich ou pour tous ceux qu’elle avait vu mourir au cours de sa vie. Y avait des fois comme ça, où y avait juste rien à faire et c’était vraiment frustrant. Elle avait ressenti cette frustration tout au long de cette journée Isolde, maintenant que c’était fini que le problème était réglé, ça n’avait rien de beaucoup plus apaisant. Parce que la solution d’Aldrich, peut-être bien qu’elle avait été efficace, mais elle lui avait couté la vie et le truc auquel il n’avait pas pensé, c’était à ce que les autres ressentiraient une fois que son plan foireux aurait été mis à exécution. Ou peut-être qu’il avait eu assez foi en les hunters pourris de cette ville pour penser qu’il le laisserait survivre à tout ça. Elle ne savait pas ce qui lui était passé par la tête et elle ne saurait jamais. Mais y avait bien un truc qu’elle savait Isolde, c’était qu’il avait une fille et que si elle, elle s’était pointé avec un plan aussi pourri que celui-là, il aurait fait partie des premières personnes à lui dire de pas le faire, de penser à sa fille, de pas la laisser tomber. Elle le connaissait assez bien pour savoir ça, mais de toute évidence, lui, il n’avait pas eu l’intention de suivre ses propres conseils et maintenant, il était mort bêtement, alors qu’y aurait eu un million de façons différentes de régler cette affaire.

Elle lui en voulait à Aldrich et elle était affreusement triste de l’avoir perdu. Elle avait cette impression qu’il y avait deux émotions en elle qui entraient en conflit et qu’elle ne savait pas vers laquelle se laisser le plus aller. Elle avait pleuré dans le taxi pour rentrer jusqu’à la maison, parce qu’elle avait été complètement abattue, mais maintenant qu’elle était là, elle ne savait plus. Elle n’avait pas envie de pleurer pour le moment, elle n’avait pas non plus envie de s’énerver, elle était juste trop fatiguée pour tout ça et peut-être que ce n’était pas une mauvaise chose. Ça lui éviterait de gueuler injustement sur Cesare et de casser tous les objets qui pourraient lui passer sous la main. C’était mieux du coup, qu’elle soit juste là, à parler de trucs débiles comme enfermer Cesare dans la cave, ce qu’elle ne ferait de toute évidence jamais, à moins qu’elle devienne psychopathe du jour au lendemain. « Je garde quand même l’idée de t’attacher pour un autre jour. » Un jour meilleur où elle aurait plein d’idées et d’envies derrière la tête, mais ce n’était vraiment pas le cas ce soir. Ce soir, elle avait juste envie de s’endormir tranquillement, paisiblement dans les bras de Cesare en oubliant tous ses problèmes. « J’vois vraiment pas pourquoi, ça doit être tellement bien la cave, avec les araignées tout ça … » Il le savait bien qu’elle détestait les araignées et qu’elle était la première à être réticente à l’idée d’aller dans cette fameuse cave. Elle n’avait de toute façon aucune raison d’enfermer Cesare où que ce soit et à quoi bon le faire de toute façon ? Il n’avait pas l’intention de partir et elle était forcément mieux à ses côtés. Ils étaient bien tous les trois, dans cette maison, à vivre plus ou moins normalement, à essayer d’avoir cette vie qu’ils recherchaient depuis longtemps. « J’crois que tu devrais faire ce qui te tente le plus, pas ce que tu penses devoir faire. » Parce que, qu’importait qu’il soit garagiste ou agent de police, il avait été entrainé à être hunter pendant vingt ans, ses instincts, ses capacités, elles n’allaient pas disparaitre du jour au lendemain, il saurait toujours se battre, se défendre mais il avait bien le droit de prendre du recul vis-à-vis de tout ça. De toute façon, ils étaient deux maintenant et l’union faisait la force, alors il n’avait pas à s’en faire, il pouvait laisser la pratique derrière lui. « J’suis avec toi, peu importe c’que tu décides. » Elle le soutiendrait, quelle que soit la carrière vers laquelle il décidait de se tourner, quelles que soient les raisons qui guideraient ses choix, elle était avec lui. Peut-être qu’elle le soutiendrait un peu moins s’il lui disait qu’il avait l’intention d’ouvrir son restaurant alors qu’il n’y connaissait rien dans le domaine. Mais bon au moins, Cesare, il savait se montrer réaliste, alors y avait aucune chance pour qu’il envisage un projet pareil. Elle attrapa Clara dans ses bras, la serrer contre elle, ça lui faisait du bien, c’était tout autant réconfortant que de se retrouver lovée dans les bras de Cesare. Elle rejoignit le canapé pour s’y installer, toujours avec Clara dans ses bras, l’avantage du biberon en plus, c’était qu’elle pouvait le manger là, sans poser de problème, c’était différent avec les purées, mieux valait qu’elle soit dans sa chaise haute pour celles-là, histoire de limiter les dégâts. Raison de plus pour ne pas s’encombrer de ça ce soir, Isolde elle savait trop bien qu’elle n’aurait pas tenu le coup de toute façon, en face d’une Clara décidée à faire tout et n’importe quoi avec son plat, sauf le manger bien entendu. Le biberon, ce serait vraiment très bien.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (cesare) • you're all that i'm breathing.   (cesare) • you're all that i'm breathing. Icon_minitimeLun 24 Oct 2016 - 3:02


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☆ ☆ ☆

Depuis des heures maintenant, Cesare n’arrivait plus vraiment à aligner ses pensées. Il avait perdu le fil, relâchant volontiers la pression, dès le moment où il avait retrouvé Clara, ce soir. Il avait cru à cet instant-là, que sa journée était en grande partie finie de là – que tout ce qu’il aurait à faire, c’était s’occuper de Clara, jusqu’à ce que ce soit au tour d’Isolde de rentrer à la maison. Ç’aurait pu être si simple : depuis des semaines, ça se passait comme ça. Naturellement. Normalement. Simplement. Et ç’avait été parfait, absolument parfait. Y’en avait qui disaient volontiers que le quotidien comme ça, ça pouvait vite devenir répétitif et ennuyeux : lui, il n’voyait certainement pas les choses comme ça. Peut-être était-ce parce qu’ils avaient tant enduré, tant essuyé pour en arriver là. Peut-être était-ce parce qu’ils avaient bataillé contre tous les autres et les circonstances tout à la fois. Ils avaient bien l’droit, de juste profiter ; et Cesare, au fond, après près de vingt ans à n’être qu’un hunter, un tueur éduqué depuis son plus jeune âge, il était juste heureux, d’pouvoir encore avoir en lui, de quoi s’connecter avec des moments simples, insignifiants et si quotidiens à d’autres. A une époque, il aurait bien pu croire que ça lui avait complètement échappé, et que même s’il en voulait, cette vie-là n’pourrait plus être pour lu ; un genre de déformation professionnelle qu’il n’aurait certainement pas souhaitée, mais qui se serait écrite d’elle-même dans sa tête, juste pour rendre son quotidien de hunter moins pesant. Le fait qu’il s’adapte si aisément à la vie heureuse, quelque peu isolée et ignorante qu’il menait avec Isolde, avait d’quoi le surprendre un peu plus chaque jour – à chaque fois qu’il se réveillait le matin, qu’il regardait la jeune femme à côté de lui, et qu’il savait en son for intérieur que rien n’lui manquait, qu’il n’pouvait rien exiger d’autre, et qu’il était juste parfaitement content de tout ce qu’ils avaient accompli, tant bien que mal. Et les épreuves les avaient enrichis ; pour le coup, il aurait bien voulu qu’il n’y en ait plus tant que ça, des épreuves – mais évidemment que c’était trop demander. Mais même si ce soir la situation avait largement dégénéré, ils auraient à nouveau la chance de connaître des jours normaux. Parce qu’ils allaient continuer ; à y croire, à en vouloir, et à vivre. Ils étaient ensemble, ils étaient en sécurité – parfois, ils l’avaient découvert, c’était tout ce qui pouvait importer, pour créer une petite vie parfaite.

Mais bien sûr que quelques semaines après leurs fiançailles, il aurait bien eu envie que le bonheur d’Isolde dure plus longtemps – leur bonheur vis-à-vis de ça, dure plus longtemps. Mais alors que ses jours avaient été faciles, entre la maison et Clara, ç’avait été plus évident de voir qu’Isolde, elle, elle avait été sur son petit nuage. Grâce à cette demande totalement ridicule et spontanée, qu’il avait faite de la manière la moins classe possible – quoique, il discutait encore cet argument, il savait qu’il aurait pu trouver pire. Elle avait été heureuse, quoiqu’il se passe dans sa journée de travail, peu avaient importé les emmerdeurs ou ceux qui avaient essayé d’lui mettre des bâtons dans les roues. Il avait vu, pleinement et sans l’ombre d’un doute, l’impact du bonheur qu’il pouvait diffuser chez la jeune femme ; juste parce qu’ils étaient ensemble, et que c’était le sentiment le plus indéniable qu’ils avaient. Alors bien sûr qu’il serait fou s’il devait décider de partir ce soir ou même n’importe quel autre soir, pour quelque raison que ce soit ; si partir lui avait traversé l’esprit, ç’aurait été en rassemblant quelques affaires vite fait, en emballant Clara dans une veste pour aller faire le tour de la ville à la recherche d’Isolde. Rien d’autre. Alors ouais, d’tout son cœur, Cesare il osait croire qu’eux deux, ils n’passeraient jamais par la case tue-l’amour que pouvait être la cave : « Ouais, c’est sûr, la cave, ce rêve. » il ricana, levant les yeux au ciel : il savait très bien qu’en dehors de l’aspect complètement abusif du fait d’enfermer quelqu’un dans une cave, elle haïssait plein de choses dans cette pièce-là. Les araignées, avant toute chose. « C’est tellement bien que d’toute façon, tu resteras pour me tenir compagnie, hein ? » bien sûr. Il était même persuadé que si ça devait être pour une folle nuit, Isolde refuserait catégoriquement de faire quoique ce soit dans la cave. Et puis, ils avaient un grand lit, plein d’endroits très confortables, pourquoi devraient-ils finir fous un jour au point d’faire l’amour dans la cave ? Non, cette histoire de cave, elle n’avait sa place nulle part, clairement. Cave ou lit, ce ne serait pas pour ce soir, de toute manière ; il savait très bien qu’elle n’en avait pas envie – et lui non plus, au fond, ça n’avait pas été avec toutes les idées érotiques connectées à cette promesse, qu’il avait commencé à ricaner sur ça. Aldrich, il avait été son ami aussi, un mentor, parfois un père bien plus que Rafael n’l’avait été – tout ça, en l’espace de quelques mois, avant qu’il ne ruine tout entre eux, de la même façon qu’il avait tout ruiné entre Isolde et lui à cette même époque. Le truc, c’était qu’il avait pu se racheter vis-à-vis d’Isolde – elle avait compris, ils s’étaient guéris l’un l’autre. Mais, ça n’était jamais arrivé avec Aldrich. Comme ça n’était jamais arrivé avec Aria. Et pour toutes ces raisons, il avait bien du mal à croire qu’il puisse juste tourner la page d’sa vie, et se mettre à avoir un job tout à fait normal, comme s’il n’avait jamais été un hunter, et comme s’il n’avait pas encore dans son entourage, des gens capables de venir le tuer, ou pire, d’venir lui prendre tous les gens à qui il pouvait tenir. « Je sais. » il répondit donc, dans un sourire à la blonde. Il savait qu’elle le soutenait et qu’elle le soutiendrait quoiqu’il en soit. « T’en fais pas. » il y réfléchissait, et il avait encore du temps pour cela. Mais pour ce soir, c’était un peu comme elle et la mairie – ce soir, il voulait bien n’pas y penser. Ils pourraient en parler, peut-être. Plus tard. Au moins quand Clara serait couchée. Alors faire un biberon pour la petite, c’était clairement plus simple – et dire qu’à une époque pas si lointaine, il avait eu besoin de régulièrement vérifier les instructions au dos de la boite pour ce faire. Maintenant, ça allait mieux – être père au foyer, ça l’avait rendu professionnel dans le domaine. Quelques minutes plus tard, alors, il revint vers le salon, avec Isolde et Clara, s’asseyant sur le canapé à côté d’elles. « Et voilà. » il sourit, tendant le biberon à Isolde. Ouais, il savait ce dont il avait besoin, là maintenant ; c’n’était pas parler de son job, ou de l’avenir – c’était juste être là, profiter du présent avec sa famille, celle si durement acquise, celle pour laquelle il s’était tant battu. Bien souvent, tous les jours même, il suffisait d’un regard vers elles pour savoir pourquoi sa vie, ou tout c’qu’il avait accompli jusque-là pour avoir sa propre existence, avaient un sens.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (cesare) • you're all that i'm breathing.   (cesare) • you're all that i'm breathing. Icon_minitimeLun 24 Oct 2016 - 12:33

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Aldrich, il avait été ce type à qui Isolde s’était rapidement attachée, accrochée même. Sur bien des points, il ressemblait à son père, celui qu’elle avait perdu, des années plus tôt. Il avait eu ce côté protecteur qui lui avait donné l’impression qu’elle était en sécurité avec lui ; il avait aussi très bien su lui faire la morale quand elle faisait un truc qui ne lui plaisait pas. Il avait été à l’écoute aussi, attentif et bienveillant. Il avait tout eu d’un père pour elle et elle en avait eu besoin, de cette figure paternelle qu’il avait pu représenter. Parce qu’elle avait été cette pauvre fille qui avait perdu son père quand elle avait eu à peine dix-huit ans. Elle était cette fille qui avait toujours été très proche de son père, parce qu’elle n’avait eu qu’elle, alors ça n’avait pas été difficile de voir en Aldrich tout ce qui avait pu lui manquer chez son père. Elle avait été idiote peut-être de faire de lui un genre de père de remplacement parce qu’elle en avait besoin pour retrouver un certain équilibre dans sa vie. Au fond, Aldrich, il n’était pas son père et y avait personne au monde qui aurait pu un jour remplacé l’homme qui l’avait élevée et aimée pendant presque dix-huit ans de sa vie. Mais cette relation qu’elle avait eu avec Aldrich, elle avait été importante pour elle, comme pour lui sans doute, alors qu’avec sa fille, c’était compliqué, peut-être que ça l’avait aidé lui aussi, de jouer les pères avec une Isolde qui lui laissait bien volontiers cette place dans sa vie. C’était sans doute pour ça qu’il avait si facilement mis son plan débile à exécution comme si ça n’avait pas d’importance, comme s’il pouvait mourir sans que ce soit grave. Parce que c’était probablement ce que son père il avait pensé aussi, que ce serait mieux que ce soit lui plutôt qu’elle. C’était débile comme idée et pour l’un comme pour l’autre, elle avait du mal à ne pas leur en vouloir.

Y aurait toujours une part d’elle qui en voudrait à son père pour son choix, même si elle passait plus de temps à regretter sa présence à ses côtés qu’à le blâmer pour le choix qu’il avait pu faire. C’était sans doute pareil pour Aldrich, elle lui en voulait, mais en même temps, elle ne voulait pas passer le reste de sa vie à lui reprocher les choix qu’il avait pu faire. Il était mort et peut-être qu’au fond, ça ne servait pas à grand-chose d’en vouloir aux morts. Elle ne savait pas trop Isolde et trop réfléchir ça ne l’aidait pas. Elle n’avait pas besoin de ce genre de pensées, certainement pas ce soir. Ce qu’elle avait besoin, c’était de retrouver tout ce qui la rendait heureuse au quotidien pour pouvoir se détendre et penser à autre chose. Elle avait besoin de Cesare et de Clara. Plaisanter avec Cesare sur cette fameuse cave, au moins, ça l’empêcher de trop penser au reste, alors même si c’était un peu débile et improbable – jamais il ne finirait à la cave – ça semblait ce soir être un sujet qu’elle prenait très à cœur. « La meilleure pièce de la maison, sans l’ombre d’un doute. » Tellement que si elle pouvait éviter d’y aller elle, à la cave, elle ne s’en plaignait pas. L’avantage d’avoir Cesare avec elle, c’était qu’elle pourrait toujours l’envoyer à sa place, ne serait-ce qu’avec le fameux argument des araignées qu’elle détestait tant. « Bha oui, évidemment, je serais trop jalouse que tu puisses profiter de cet endroit merveilleux sans moi. » Quitte à être un jour enfermée dans une cave, ce serait mieux que ce soit avec Cesare. Enfin, non, le mieux, ce serait juste de ne jamais finir enfermée dans une cave. Elle appréciait trop la liberté pour ça Isolde. Elle n’aimait pas être trop longtemps enfermée quelque part de toute façon, alors, même son envie de rester pour toujours dans cette baraque elle finirait par disparaitre avec le temps. Elle comprenait donc facilement que Cesare ait besoin d’en sortir de cette maison, qu’il ait besoin de se trouver un job qui ne soit pas père au foyer et quoi qu’il arrive, elle le soutiendrait dans les choix de carrière qu’il ferait. « Okay. » Elle lui adressa un sourire avant de passer la main contre sa joue et de le laisser s’éloigner vers la cuisine pendant qu’elle rejoignait le canapé en compagnie de Clara. Il ne tarda pas à revenir, le biberon dans les mains. « Merci. » Qu’elle répliqua en attrapant le biberon qu’il lui tendait et Clara, elle ne se fit pas prier pour prendre la tétine dans sa bouche, comme quoi le biberon c’était vraiment plus efficace que les petits pots. Dans un léger soupire, Isolde laissa sa tête tomber contre l’épaule de Cesare, sans lâcher du regard Clara qui dégustait le contenu de son biberon. « Si ça se trouve, elle est en train de se dire que maman, gère avec ses biberons, alors que papa, il l’emmerde avec ses pots dégueu. » Elle laissa échapper un léger rire moqueur. Dans le fond, si y avait quelque chose que Clara devait se dire, c’était que papa en ce moment, il s’occupait beaucoup plus d’elle que maman, parce qu’il était tout le temps avec elle, à la maison, alors qu’Isolde, elle passait ses journées à bosser à la mairie, à donner de son temps à des gens qui le méritaient peut-être pas, comme il avait pu le dire Cesare. Y avait peut-être plus de chance pour que Clara soit reconnaissante un jour de ce qu’elle pouvait faire pour elle, que les gens d’Insurgency pour tous les sacrifices qu’elle faisait pour leurs beaux yeux. Et dire qu’elle les avait tous qualifiés d’amis à une époque. Elle remarquait bien aujourd’hui que c’était loin d’être le cas. Ses amis à Insurgency, c’était Caleb, et Winona et c’est tout. Aldrich et Léda aussi, mais Léda était partie et Aldrich était mort alors ça réduisant grandement le nombre de ses amis, comme celui de ses alliés dans le fond.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (cesare) • you're all that i'm breathing.   (cesare) • you're all that i'm breathing. Icon_minitimeMer 26 Oct 2016 - 21:06


- YOU KNOW THERE'S NO NEED TO HIDE -
you know we are just the same
i can feel everything you do
hear everything you say
even when you're miles away
because i am me, the universe and you
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☆ ☆ ☆

Pour toutes ces fois où il avait espéré qu’Aldrich serait là quand lui, il devrait partir, Cesare savait bien quel genre de lien Isolde avait entretenu avec lui. Il y avait eu le lendemain de la mort d’Anthea, par exemple. Ou même à l’hôpital, après l’accouchement d’Isolde, avec Clara. Et Aldrich et lui, ils avaient partagé les mêmes douleurs, les mêmes doutes et les mêmes craintes, lorsqu’Isolde avait disparu, enlevée par un hunter. Pour ce soir, alors, le DeMaggio était bien incapable de prédire jusqu’où iraient les dommages créés par cette soirée, et les événements qui s’étaient alignés, là-bas, si loin de sa portée. Et pour le coup, Aldrich n’était plus là : Aldrich était même le cœur du problème, en quelques sortes. Qui y avait-il pour Isolde, autre que lui ? D’toute manière, il n’voulait échanger sa place avec personne. Mais peut-être bien qu’Isolde et lui, eux deux, ils avaient aussi peu d’amis, l’un que l’autre : c’n’était pas pour rien, hein, qu’ils s’disaient avoir vu grand quand ils parlaient de vingt invités pour leur mariage – si en plus leurs proches s’mettaient à tomber comme des mouches avant le jour-J, c’était encore une autre histoire. Pour ce soir, il serait là pour elle, quoiqu’il advienne, quoiqu’elle veuille ; et tous les autres jours aussi, quand elle rentrerait du travail après une longue journée. Parce qu’il n’allait plus nulle part, sous aucun prétexte, alors il n’avait plus besoin, au moins, de qui que ce soit pour prendre la relève alors qu’il devait retourner à sa vie à lui, si loin d’elle. C’était du passé, tout ça ; et il semblait presque qu’ils avaient toujours trop peu d’temps pour se faire à leurs nouvelles vies, avant que tout n’soit chamboulé de nouveau : le rythme endiablé de Radcliff et des responsabilités qu’elle exigeait. Mais que se passerait-il, quand elle devrait effectivement quitter cette maison, pour retourner travailler, affronter le monde, la mairie et tous ces imbéciles à Insurgency ? Peut-être un peu égoïstement, ou peut-être parce qu’il aimait Isolde à ce point, mais il aurait bien eu envie de pouvoir toujours être près d’Isolde, comme ça, juste à côté d’elle, veillant par-dessus son épaule, à c’que personne ne lui dise un mot blessant ou de travers. Pour aussi longtemps qu’elle en aurait besoin. Ou envie. Un peu comme quand ils parlaient de lui, cassant la gueule des cons qui auraient l’audace de la draguer. Sauf que là, il casserait la gueule de tous ceux qui auraient la mauvaise idée de la juger, ou de la blâmer pour ce qui était arrivé. Alors qu’elle avait tant sacrifié, tant perdu, et qu’elle avait fait tant d’choix compliqués qui en auraient fait reculer plus d’un, déjà.

Evidemment que c’n’était pas sa faute – certainement pas le fruit de sa volonté, non plus. Il savait ce que ça faisait, lui, de n’pas du tout contrôler quelque-chose qui aurait dû se passer différemment. Et Cesare, s’il devait être honnête, il n’se croyait pas capable de consoler qui que ce soit, face à une situation pareille. Il essayait, il essayerait. Et malheureusement, pour ce soir et tous les temps à venir, à ce stade des événements, c’était tout ce à quoi il pouvait prétendre. Il s’plaisait déjà dans sa capacité à la faire sourire, ça semblait être à point-venu, selon les instants ; il aurait pu juste se laisser faucher l’herbe sous le pied, quand elle avait dit qu’elle n’avait pas la tête à ça. Lui non plus, après tout, ça n’empêchait qu’en parler, au moins, ça ravivait tous ces rictus provocateurs et amusés qu’ils se lançaient si souvent ; « Si c’est la meilleure pièce de la maison, peut-être que c’est là qu’on devrait t’installer un genre de bureau, pour tes heures supplémentaires. » c’était loin d’être un reproche, plutôt la seule idée qu’il avait eue pour rétorquer. Autre que le donjon sexy, qui serait aussi hors-sujet que la proposition de s’attacher au lit pour passer une nuit torride. Alors que hein, c’était elle qui parlait de l’enfermer dans une pièce lugubre, sombre et humide juste pour qu’il ne puisse pas partir, parce qu’elle avait envie qu’il soit là, à ses côtés. Et pourtant, il n’avait pas peur des araignées, lui. Heureusement pour elle, et pour leur couple, somme toute, s’il était là, s’ils avaient tant surmonté, tant fait d’efforts, tant progressé, c’était parce qu’il – ils – en avait eu envie, et parce que c’était sa dévotion, son amour qui parlaient avant n’importe quelle obligation. Dans les bons ou les mauvais moments, les épreuves ou l’aspect paisible d’un quotidien prévisible, qu’elle sourit ou qu’elle pleure, il voulait être là pour elle ; n’était-ce pas ça aussi, dans un certain genre, la promesse du mariage vers lequel ils avançaient doucement ? Parce qu’aussi spontanée et imprévue sa proposition avait-elle été, au-dessus de la table du petit-déjeuner à l’anniversaire d’Isolde, il n’y avait pas une part de lui, réaliste et critique, qui l’avait rattrapé pour tout remettre en question. Jamais, dirait-il volontiers. Il était là pour elle, et elle était là pour lui ; il le savait. Ils se parlaient quand ils en ressentaient l’envie, le besoin, la pulsion brûlant au bord de leurs lèvres ; ils n’étaient pas juste un couple qui vivait de sexe, de désir, d’un amusement qui ne gravitait qu’autour d’envies sexuelles. Evidemment. Ce qu’il savait, pour l’heure, Cesare, c’était qu’il voulait prendre son temps pour profiter de ce qu’il avait si ardemment désiré depuis le début de la journée, et plus encore dans la soirée : Isolde était rentrée, Clara était là, avec eux, et c’était ces petits moments, un peu parsemés tous les jours, qui donnaient un sens à tout ce qu’ils avaient traversé, et tout ce qu’ils continuaient d’essuyer tant bien que mal, en restant fermement debout avec leurs espoirs. Il rit à la réplique d’Isolde, haussant les sourcils d’un air probablement un peu choqué – parce que ce qu’elle venait de dire, il n’aurait jamais cru que ça pouvait être vrai à c’point. « Non, moi j’pense qu’elle se dit surtout qu’elle est contente que maman soit à la maison. » et clairement, lui, même s’il avait vingt-sept ans et non pas six mois, il n’pouvait pas prétendre ne pas penser la même chose. « Et tu sais pas, peut-être que j’l’ai volontairement raté, ce biberon. » il ricana. Sans doute qu’après tant de pratique, il était physiquement impossible qu’il rate un biberon, désormais. Mais bon, il fallait bien qu’il l’embête, Isolde, parce que Clara, elle devrait bien sûrement préférer son repas donné par maman, en effet, que cette mixture que lui, il avait voulu lui faire avaler.
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MessageSujet: Re: (cesare) • you're all that i'm breathing.   (cesare) • you're all that i'm breathing. Icon_minitimeJeu 27 Oct 2016 - 17:35

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Y avait des moments où Isolde se demandait si la vie c’était un genre de truc tout tracé, si y avait pas quelqu’un quelque part, qui décidait des choses sans que personne n’ait vraiment le choix. Elle n’était pas croyante et bien souvent, elle s’était dit qu’elle était la seule personne à avoir la main mise sur son propre destin, qu’y avait qu’elle qui décidait et que personne n’était là, supérieur à tout le monde, en train de prendre des décisions pour la vie des gens. Pourtant, y avait des moments comme ce soir, où elle se disait que ça devait résoudre bien des problèmes des fois, de croire en un destin décidé par quelqu’un d’autre. Au moins, il suffisait de se dire que c’était comme ça, qu’y avait rien qui aurait pu changer les choses. Elle aurait voulu, être vraiment capable de penser comme mais ce n’était pas le cas. Déjà, dans un coin de sa tête y avait des idées qui commençaient à naitre, toutes les solutions qu’elle aurait pu essayer pour résoudre le problème si jamais Aldrich n’avait pas pris les devants comme il l’avait fait, dans un plan qui l’avait conduit à la mort. Elle savait bien Isolde, que pour les prochains jours, les prochaines semaines, ou même les prochains mois voire les prochaines années, elle continuerait d’y réfléchir, quand bien-même c’était trop tard. Elle le savait parce qu’elle continuait de réfléchir à ce qui était arrivé à Anthea et elle avait des idées parfois de trucs qui auraient pu lui sauver la vie. C’était pareil avec son père et pourtant, ça faisait neuf ans maintenant qu’il était mort. Elle ne savait pas si ça passait vraiment un jour ça, le fait de se dire que tout aurait pu être différent si on avait agi autrement. Ça restait, même quand on arrivait à la conclusion que changer le passé, même si c’était possible, ce serait pas une bonne idée.

Elle avait perdu son père, elle avait perdu Anthea et elle le vivait mal, c’était un fait, mais si elle avait eu le pouvoir de changer les choses, elle aurait eu trop peur de ce qu’elle pourrait perdre d’autre pour récupérer son père et sa meilleure amie. Elle avait gagné Cesare, elle avait gagné Clara. Y avait rien qui puisse vouloir la pousser à perdre ça. Alors y avait peut-être un moment où elle se ferait une raison et que définitivement, elle arrêterait de se dire qu’elle aurait pu le sauver son père, qu’elle aurait pu sauver Anthea et qu’aujourd’hui, elle aurait pu sauver Aldrich. D’ici des années, peut-être que ce serait partie et qu’avec s’en irait la culpabilité de ne rien avoir fait. Parce qu’elle se sentait coupable et pas parce qu’y avait du monde à Insurgency qui lui disait que c’était sa faute parce qu’elle n’avait rien assumé, elle se sentait coupable, parce qu’elle savait qu’Aldrich, il avait fait ça pour elle. Pour le moment en tout cas, c’était presque facile de laisser ça derrière elle pour plaisanter avec Cesare. Après tout, ça faisait du bien de rigoler un peu, après la journée d’enfer qu’elle avait passé. « Ouais, mais après je risque d’y passer vraiment tout mon temps et tu serais triste de pas me voir assez. » Parce qu’évidemment, si c’était un bureau secondaire, elle irait pour bosser et du coup elle bosserait encore plus juste parce qu’elle aimerait son super bureau au fin fond de la cave. Ce serait bête quand même de faire ça, alors qu’elle faisait de plus en plus d’efforts pour rapporter le moins de boulot possible à la maison. Ça lui faisait du bien au final, mais c’était se défaire d’une habitude qu’elle avait depuis des années maintenant. Ils étaient bien, les soirs qu’elle passait à la maison maintenant qu’elle avait Cesare et Clara, tous les trois ils formaient une petite famille heureuse. Elle était heureuse avec lui, avec eux et ce soir elle avait vraiment besoin de ce bonheur pour venir compenser toute la peine qu’elle ressentait pour tout ce qui s’était passé au cours de la journée. Elle était apaisée au moins là, avec Clara qui tétait tranquillement son biberon au creux de ses bras. Elle ne savait pas, peut-être qu’à un moment au cours de la soirée, ce serait de nouveau l’enfer ou peut-être qu’elle se réveillerait au beau milieu avec une envie incontrôlable de pleurer ; elle savait au moins qu’elle pourrait toujours trouver le réconfort auprès de Cesare. Mais pour le moment, elle avait l’impression que ça allait. « Peut-être bien ouais. Maman est contente d’être là en tout cas. » Elle laissa échapper un léger soupire, qui semblait bien montrer que sa journée avait été longue, épuisante et qu’en effet, elle était contente d’être enfin rentrée à la maison. « Nan, je sais que tu oserai pas faire ça. » C’était sa fille après tout qui devait manger le biberon, alors elle savait bien qu’il ne ferait jamais exprès de le raté. A part si ça devenait un délire de parents, de rater les biberons pour la dégouter et qu’elle se mette à apprécier les petits pots, mais heureusement pour eux et pour Clara, ils n’étaient pas ce genre de parents. Ils avaient le temps pour l’habituer à manger autre chose que le biberon et ça viendrait petit à petit. Mine de rien être parent, ça renforçait sans aucun doute leur patience, un progrès pour lui comme pour elle sans doute.
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