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 Jimmy | Kiss me as if it was our last day on earth

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Moira Kovalainen
Moira Kovalainen

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MessageSujet: Jimmy | Kiss me as if it was our last day on earth   Jimmy | Kiss me as if it was our last day on earth Icon_minitimeMer 18 Mai 2016 - 1:59

Kiss me as if it was our last day on earth
Moira & Jimmy



J'avais l'impression que les choses étaient on ne peut plus claires entre Jimmy et moi, quant à ce qui risquait de se passer une fois chez lui. Et quelque part... Je me fichais bien de savoir que c'était irrationnel ou irréfléchi. Qu'est ce qu'on en avait à foutre, finalement ? Deux inconnus, deux fiers mutants décidant de s'envoyer en l'air en se foutant royalement du lendemain et des qu'en dira-t-on... Ça ne m'avait jamais dérangée, je ne voyais pas pourquoi je me mettrais soudain à penser autrement. La différence était ailleurs : il venait de m'épargner des années de regrets et d'effets secondaires désagréables. A l'occasion, je me promettais de lui offrir un chiot ou des fleurs. Alors j'esquissais un sourire mutin en l'imaginant se débattre avec des insectes et des brindilles plein les cheveux.

« T'as pas l'air d'être le genre de hippie à communier avec la nature... A moins que ça ne soit du vécu ? Tu t'es déjà retrouvé à te battre avec une armée de mille-patte et de scarabées ? » Demandais-je en grimaçant.

Quelle horreur... Comme la plupart des gens – à l'exception des entomologistes qui étaient définitivement les personnes les plus givrées de la planète – je ne connaissais pas grand monde qui soit fasciné par les insectes. Ils étaient souvent pas très jolis à regarder, ils grouillaient de partout et certains piquaient. Yeurk ! Merci bien, très peu pour moi ! Quant à nous faire attaquer par un daim sauvage, quand il disait, je haussais les épaules avec une moue peu convaincue.

« A mon avis, y a tellement de tarés qui chassent les mutants dans le coin que tous les animaux ont fichu le camp depuis longtemps... »

C'était tout de même terrible d'avoir le sentiment d'être une nouvelle race animale très prisée et dont les chasseurs se plaisaient en empaler les têtes au dessus des portes. C'était un foutoir sans nom, cette espèce de chasse aux sorcières des temps modernes. Ça n'avait aucun putain de sens et pourtant, certains y voyaient une mission, divine ou vengeresse, d'autre pensaient même que c'était le propre de l'humanité de se débarrasser ce qui les dépassaient... Conneries...

« Arrête... Minimise pas ton rôle... J'crois... J'crois que c'est pas moi qui voulais me vacciner. C'est compliqué à expliquer, mais... Je crois que j'ai voulu voir si ça changerait pas tout, si ça résoudrait pas tous les problèmes... J'crois qu'au final ça n'aurait rien changé, ou plutôt ça aurait aggravé les choses. C'est du d'essayer d'assumer ce que tu es quand tout au pousse au contraire... »

J'étais lucide en plus d'être franchement défaitiste. Mais je ne pouvais décemment pas parler d'Artur à Jimmy, pas alors que je le connaissais depuis... Une heure à tout casser. Il m'avait aidée, bien plus qu'il ne l'imaginait, à ouvrir les yeux, mais ce n'était pas une raison pour m'ouvrir à lui comme ça et tout lui confier. Bien trop de gens connaissaient mon histoire, et je connaissais la réaction de chacun dès que j'évoquais avec le plus de neutralité possible les actes de mon frère : « c'est qu'un petit con, tu ne devrais pas lui pardonner ni même lui adresser la parole », « dis-lui d'aller se faire foutre », ou encore le merveilleux « ton frère n'a pas plus de jugeote qu'une huître asthmatique des Galapagos » de Seth, qui savait toujours allier poésie et animaux fabuleux pour parler de mon petit frère. Je préférais autant passer ce sujet-là sous silence pour me concentrer sur ce que venait de dire Jimmy. Haussant un sourcil, je me tournais vers lui alors qu'il m'aidait galamment à enjamber un d'arbre.

« Les épiceries ? Attends tu te payes ma tête, là ! Wouaw... C'est... Heu... Inattendu... Ne le prends pas mal, mais tu n'es pas franchement le genre de type que j'imagine dans une épicerie, à faire comparer deux paquets de noix de cajou bio... Il te manque l'air chiant d'un hipster pour ça... »

Avec un sourire amusé, je reprenais la marche et ajoutais.

« Si tu es du genre gourmet, tu dois aimer cuisiner, non ? »

Inutile d'ajouter que c'était aussi mon cas, la question le sous-entendait parfaitement. Cuisiner, c'était comme la musique, ça avait été mon seul mode d'expression pendant les années difficiles qui avaient suivies la découverte de ma mutation. Quand j'étais énervée, j'ouvrais un bouquin de cuisine et me lançais dans la confection d'un Saint-Honoré ou d'un bavarois quelconque plutôt que de hurler sur l'objet de ma frustration. Ça faisait moins de casse et c'était bien plus gratifiant pour les papilles. Lorsque nous arrivâmes finalement à l'endroit où Jimmy avait garé sa voiture, nous avions quitté l'épineuse question de la vaccination pour la cuisine et des sujets un peu moins innocents mais autrement plus captivants. Je haussais un sourcil en découvrant une voiture qui, pour le coup, lui allait parfaitement. Le genre de belle bagnole un peu rétro, comme on n'en faisait plus depuis les années 60. Une belle caisse, c'était certain, qui devait joyeusement ronronner une fois le moteur allumé, mais qui devait aussi consommer comme pas permis. Sa remarque me fit sourire et je montais comme une princesse dans la voiture.

« Méfie-toi, je pourrais m'y habituer et te demander de m'appeler comme ça tout le temps... »

Ce n'est qu'une fois arrivés devant chez lui que je la bouclais, trop éberluée pour dire quoi que ce soit. Ce n'était pas un manoir ni une villa, mais c'était une magnifique maison très bien entretenue, avec une façade impeccablement blanche et un jardin d'où ne dépassait pas un seul brin d'herbe. Il y avait quelque chose de méticuleux et de presque maniaque là dedans. Une chose était certaine, ce n'était pas la baraque d'un type sans le sou. Je me tournais alors vers lui avec un regard suspicieux.

« James Archer, tu es décidément plein de surprises... Et je me demande bien dans quel milieu tu travailles pour avoir une aussi belle maison ! Héritage ? »

De la curiosité, rien de plus. Je n'étais pas du genre à lorgner sur l'argent des autres, j'en avais bien assez pour vivre correctement grâce à mon métier. Je me laissais guider jusqu'à l'intérieur de la maison, dont j'explorais l'entrée avec la curiosité d'une enfant. C'était classe, y avait pas à dire... Meublé et agencé avec goût. Non seulement Jimmy semblait être un type bien, mais en plus il savait recevoir ! M'engouffrant dans le séjour, je m'arrêtais devant une antique platine et l'imposante collection de vinyles qui encombraient une bibliothèque.

« Ah... Monsieur se la joue old school... A en juger par le répertoire, tu as l'air d'aimer le vieux rock... »

Un peu comme mon père... Je parcourais du regard les titres, y reconnaissant bon nombre de tubes que j'avais écouté en boucle étant gamine, et m'arrêtais sur un double 45 tours de Led Zeppelin. Je me tournais alors vers Jimmy avec un demi sourire.

« Je peux ? »

Que serait une soirée entre inconnus avec de quoi et manger s'il n'y avait pas de musique ?
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James Archer
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MessageSujet: Re: Jimmy | Kiss me as if it was our last day on earth   Jimmy | Kiss me as if it was our last day on earth Icon_minitimeMar 12 Juil 2016 - 1:42



– kiss me as if it was our last day on earth –
JIMMY ET MOIRA/ When the devil calls I'm gonna ride that train, Gonna lay my bullets down, Gonna send him back to his grave. When the devil calls you better hide 'Cause hell's coming down these bloody rails – BLUES SARACENO.


- Les mille-pattes et les scarabées, c’est que dalle comparé à la mer de fourmis qui vient te cavaler dessus comme si t’étais une foutue bûche.

A les entendre parler ainsi des désavantages de l’amour champêtre, il aurait été très difficile d’imaginer la conversation que Jimmy et Moira avaient tenu quelques instants plus tôt à peine, ou de se dire qu’ils ne se connaissaient absolument pas il y avait une vingtaine de minutes de cela. Et pourtant, c’était tout à fait le cas : ils étaient deux inconnus, deux mutants, lui l’ayant empêché elle de faire une énorme erreur en se vaccinant. Comme quoi, parfois le hasard faisait bien les choses : s’il était arrivé quelques secondes plus tard, s’il avait décidé de passer son chemin, si Moira n’avait pas fait de bruit, ils n’auraient pas parlé et elle aurait détruit tout ce qui faisait d’elle une mutante fière. Il n’y avait qu’à l’écouter parler une fois débarrassée de toutes ces pensées parasites qui lui polluaient le cerveau pour comprendre qu’elle aimait son pouvoir et qu’elle aimait ce qu’elle était, et que si elle en était arrivé à un point où elle était prête à s'amputer toute seule, c’était à cause de son entourage. Il ne savait pas exactement qui lui avait mis de telles idées en tête, mais il se promettait de lui expliquer sa façon de penser si d’ordinaire il venait à croiser sa route. Il était étonnant de voir à quel point le grand mutant était déjà impliqué dans la lutte de la jeune femme, mais il partait du principe qu’il ne servait à rien d’aider quelqu’un pour le laisser tomber et l’oublier immédiatement après. Lorsqu’un potentiel suicidé était convaincu de ne pas mettre fin à sa vie, il était ensuite aidé, suivi, soutenu jusqu’à ce que sa situation s’améliore ou au moins se stabilise. Sans se prendre pour un génie guérisseur pour autant, Jimmy faisant pourtant de son mieux pour aider les transmutants qui se battaient pour être reconnus et pas considérés comme des bêtes de foire ou du gros gibier à abattre pour le sport ou une soi-disant régulation qui ne profitait à personne sinon à une poignée de fanatiques terrorisés par le changement.

- Tu t’en serais voulu toute ta vie, y a qu’à t’entendre pour comprendre que tu l’aimes ta mutation. C’est comme si tu t’étais coupé la main gauche parce que le monde est fait pour les droitiers. C’est aux autres de s’adapter à toi, pas toi à eux.

La comparaison était peut-être un peu légère, mais elle n’était pas dénuée de sens ; il suffisait de voir à quel point le monde s’adaptait à la majorité en oubliant de faire le nécessaire pour les minorités pour le comprendre. Jimmy aurait pu en parler des heures durant sans jamais être à court d’arguments, tout comme il aurait été capable de démontrer par a plus b encore et encore que les mutants étaient désormais la race supérieure, ne laissant plus à l’humanité que le choix de se soumettre ou de se battre en vain contre ceux qui les remplaceraient bien assez tôt.
Mais ce sujet-là attendrait sûrement, pour plus tard dans la soirée ou bien un autre jour lorsque leurs routes se recroiseraient : Moira sembla soudain fort étonnée par un détail qu’il lui révéla à son sujet, et il ne put s’empêcher de pouffer de rire. En effet, il n’avait pas spécialement la tête d’un afficionado de la cuisine bio. Et pourtant, il était très regardant sur la qualité de ce qui se trouvait dans ses placards et son frigo – ce qui était d’autant plus surprenant quand on le voyait lors de ses road trips s’arrêter dans des dinner tout sauf portés sur la diététique.

- C’est parce que tu m’as pas vu avec mes lunettes, ça. Et on sous-estime la qualité des noix de cajou. Puis bon, les burgers bien gras, c’est marrant en road trip, je réserve ça pour les voyages. J’suis sûr que ça te fait ça aussi en cuisine.

A la manière dont elle avait formulé sa phrase, il ne pouvait pas l’imaginer autrement qu’en cuisinière acharnée derrière un plan de travail couvert de farine, de sucre et d’ustensiles divers et variés. Si jamais la situation s’y présentait, maintenant ou plus tard, il lui aurait volontiers demandé de lui démontrer ses talents derrière les fourneaux. Il se demandait bien ce qu’elle était capable de préparer et si elle était aussi habile à manier couteaux et fouets qu’elle l’était de sa mutation.
Arrivés à sa voiture, il lui ouvrit la portière côté passager en une révérence moqueuse sur laquelle elle rebondit volontiers. Il pouffa de rire et fit semblant d’y réfléchir.

- Ah, ça peut s’négocier.


Il referma derrière elle, puis s’installa au volant et partit tranquillement en direction des quartiers résidentiels de la zone nord. Villas, maisons, manoirs même : c’était la partie la plus aisée de la ville qui vivait là, et c’était là qu’il avait posé ses valises une poignée de semaines plus tôt. Visiblement, la jolie baraque typiquement américaine sur laquelle il avait jeté son dévolu sembla surprendre Moira, et sa remarque fit rire le mutant de bon cœur.

- Ouais, et j’suis actionnaire principal des boîtes d’import-export de mes parents. J’vais mettre mon grain de sel dans les conseils d’administrations. Les types m’adorent quand je fais ça.


Plus d’une fois on avait tenté de l’évincer de son post, et plus d’une fois il avait prouvé qu’il était très bien là où il était. Loin d’être idiot, il avait appris les ficelles du métier et laisser tourner les affaires toutes seules tant qu’il sentait qu’il n’avait pas besoin d’intervenir pour remettre les pendules à l’heure. Et s’il savait parfaitement qu’il n’était pas un spécialiste non plus, il savait aussi ce qu’il faisait, suffisamment en tout cas pour ne pas qu’on cherche à l’enfler ou que les administrations fassent n’importe quoi avec les entreprises de feux ses parents.
Une fois entrés chez lui, il prit le temps de se débarrasser de son blouson de cuir qu’il accrocha au porte-manteau à l’entrée. Il laissa Moira explorer tranquillement et sourit en haussant les épaules.

- Hey, on est cliché ou on l’est pas.

Il était très content d’être comme il l’était et il ne voyait aucun inconvénient à donner de lui une certaine image pour mieux la casser après. En le voyant de l’extérieur, il était très difficile de se douter ce qu’il faisait de ses soirées, ou de l’imaginer briser des crânes d’une simple pensée. Difficile aussi de concilier ce caractère violent avec les aspects nettement plus sympathiques de sa personnalité. Il était comme ça : un paradoxe sur pattes qui faisait sa vie sans que personne ne puisse lui dicter sa conduite. Il sourit et s’approcha pour mieux voir le vinyle qu’elle tenait en main.

- Je vois que Son Altesse a du goût. Vas-y, mets ce que tu veux. T’es allergique à un truc ou tu manges et tu bois de tout ?

Mieux valait demander avant de lui servir quelque chose qui risquerait de l’envoyer à l’hôpital. Il ne l’avait pas sauvée du vaccin pour l’achever juste derrière.
Se dirigeant vers un petit meuble plus loin, il l’ouvrit et révéla une petite collection de bouteilles d’alcool, tous de très bonne qualité, et de genres tout à fait variés. Se demandant un instant ce qu’il allait bien pouvoir lui servir, il finit par jeter son dévolu sur une bouteille de Bailey’s, attrapant deux verres qu’il remplit en quantité raisonnable – ni trop ni trop peu, juste ce qu’il fallait. Il posa la bouteille sur la table basse et retourna près de la grande rousse.

- Tiens, j’me disais que ça allait te rappeler ton pays.

Il sourit, gentiment moqueur, et lui tendit son verre avant de trinquer avec elle.

- A toi, ta mutation extraordinaire et ta répartie du feu de Dieu.

Il but tranquillement une gorgée, appréciant le goût de l’alcool sur sa langue et le long de sa gorge, se demandant s’ils boiraient beaucoup de verres au cours de la soirée ou s’ils passeraient à autre chose avant d’être un minimum imbibés.
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Moira Kovalainen
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MessageSujet: Re: Jimmy | Kiss me as if it was our last day on earth   Jimmy | Kiss me as if it was our last day on earth Icon_minitimeLun 29 Aoû 2016 - 19:03

Kiss me as if it was our last day on earth
Moira & Jimmy



Jimmy avait raison... J'aimais ma mutation autant que j'aimais le bleu de mes yeux ou le cuivré de mes cheveux. Et même si je n'avais pas aimé tout ça, ça faisait partie de moi, j'étais née ainsi, et rejeter ma mutation, ç'aurait été rejeter une partie du patrimoine génétique que mes parents m'avaient légué. C'aurait été refuser ce qu'ils m'avaient offert et... Et malgré tout mon amour pour Artur, je ne pouvais m'y résoudre. Alors oui, j'aimais cette mutation, j'aimais le fait de pouvoir faire vibrer mes cordes vocales comme je l'entendais, j'aimais... J'aimais rassurer Artur quand nous étions petits grâce à ça, j'aimais le sentir apaisé après... J'avais eu le sentiment de faire le bien, en usant ainsi de mon don. Je n'avais pas réellement conscience d'avoir abusé sur les autres de ma mutation lorsque l'adolescence était venue, je n'avais pas compris que c'était en partie ça que mon frère me reprochait. Bon sang... Ne pouvait-il pas voir en moi sa sœur, et non la porteuse d'un gêne défaillant, comme il se plaisait à le dire ? Je me contentais alors simplement de hocher la tête, songeuse. Je n'avais plus trop envie de parler de ça, tant le contact de la seringue dans ma main me faisait encore frissonner. Comment avais-je pu... Je me tournais vers Jimmy et me contentais d'un sourire plein de gratitude. C'est fou ce qu'Artur aurait été capable de me faire... Décidément plus sortable, Moira.

J'embrayais alors sur la potentielle nature de hipster de Jimmy, préférant un sujet plus léger à tout ce que je préférais laisser derrière moi. Nulle doute que cette journée me hanterait encore longtemps, aussi je préférais d'ors et déjà tirer un trait dessus.

« Disons qu'en cuisine, je suis une adepte de tout ce qui peut me faire oublier qu'un vit au pays de la malbouffe. J'ai beau vouer un culte aux burgers plein de cheddar, je préfère les spécialités marrantes qu'on cuisine chez moi ! Contrairement à ce qu'on pense, on ne fait pas que picoler en Finlande ni en Irlande ! »

Bon ok... Chez mon père, on avait plus tendance à siphonner de l'alcool bien fort et grignoter du poisson séché pour se tenir chaud mais ça, personne n'avait besoin de le savoir. Pour l'heure, j'avais surtout l'impression d'être une princesse à qui il ne manquait plus que la ridicule robe rose bonbon pour que le cliché soit parfait. Jimmy gagnait un bon point là dessus : c'était un parfait gentleman ! Et un gentleman pété de fric... Bon sang que cette baraque avait l'air grande ! Et il y vivait seul ? C'était presque du gâchis, étant donné la superficie. Je hochais la tête en l'écoutant, ayant soudain l'impression d'être entourée de gens à la tête ou héritiers d'une fortune colossale. Entre Marius dont les parents étaient milliardaires, Aspen dont le paternel pouvait rivaliser avec les Caesar et maintenant Jimmy, j'avais l'impression que ma pourtant brillante carrière de soliste me faisait passer pour la dernière des pouilleuse.

« Wouaw... Actionnaire majoritaire, rien que ça ! Et ça va, les types sont pas trop durs à gérer ? J'imagine qu'ils lorgnent un peu sur tes actions dès que tu pointes ton nez... Quel monde de requin... »

Typiquement un monde dans lequel je n'aurais pas aimé baigner. Je vivais pour la musique, pas pour brasser des billets et tirer dans les pattes du premier type déterminé à me piquer une liasse de petits coupures vertes. Au moins, ce que l'on pouvait reconnaître à Jimmy, c'était son goût pour la déco et les beaux meubles. Ca ne ressemblait pas à une maison de riche tapageuse avec des couleurs criardes et des meubles hyper contemporains à vous arracher la rétine... C'était sobre, élégant et bien fait. Décidément, ce type ne cessait de m'étonner. Et cette collection de vinyles qui aurait fait pâlir d'envie mon père... Tout un tas de groupes de rock bien old school, du plus connu au plus rare et rien qui ne soit postérieur à la fin des années 80. Je posais finalement un disque sur la platine, la mis en marche et posais doucement le saphir sur le bord. Un léger craquement se fit entendre et la musique s'éleva, dans un concert de guitares saturées que le vinyle étouffait légèrement. Ca c'était un truc qui m'avait toujours fait un peu rire... Les fanatiques du vinyle prétendaient toujours que c'était meilleur que le compact disque alors que... Non, justement. A part une bande passante plus large, rien ne valait son petit frère !

« J'suis allergique aux crevettes, mais à part ça, y a rien à déplorer... J'mange de tout, surtout quand c'est bien cuisiné ! » Ajoutais-je avec un clin d'oeil en battant la mesure.

Je chantonnais doucement en reconnaissant une chanson que j'avais maintes fois entendu chez mes parents étant gamine, et sursautais légèrement en entendant Jimmy poser une bouteille sur la table basse. Du Bailey's. Alors là, il marqua non pas un ni deux mais dix points. Et il avait plutôt intérêt à garder la bouteille loin de moi s'il ne voulait pas la voir se vider comme par enchantement.

« Alors toi, tu sais parler aux Irlandaises... », dis-je en prenant le verre qu'il me tendait pour trinquer.

A quand remontait la dernière fois où j'en avais bu ? Probablement à la dernière soirée passée avec Seth... Celle où le pauvre avait appris que surpriiiise ! Je n'étais pas si morte, finalement ! Encore un truc que je préférais finalement oublier. Je chassais la morosité, esquissais un sourire et, pour accompagner les mots de Jimmy, ma voix vibra comme elle l'avait fait une heure auparavant dans la forêt.

« Et à ton intervention, qui m'aurait évité de faire la plus grosse erreur de ma vie... »

Je portais le verre à mes lèvres, en avalant le liquide d'une traite, comme j'avais pris l'habitude de le faire. J'en appréciais autant le goût sucré que la chaleur de l'alcool qui vint me réchauffer la gorge.

« Tu es vraiment plein de surprises, James Archer... Tu donnes l'impression d'être quelqu'un... Et l'instant d'après voilà que tu démontes tout pièce par pièce. Alors quoi... Tu vas me dire que tu es marié avec trois jolis bambins ? »

Je posais mon verre sur la table basse et m'approchais, un sourire mutin aux lèvres.

« Mais si j'en juge par ce qui s'est passé tout à l'heure, je dirais que non. D'ailleurs, je ne sais même plus où nous en étions. »

Oh si je le savais. Et lui aussi. Et quitte à ce que les choses dégénèrent, autant le faire en ayant encore un minimum de sobriété. Les galipettes en ayant dépassé les deux grammes d'alcool dans le sang, ce n'était finalement pas si drôle car on en oubliait la moitié le lendemain.
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James Archer
James Archer

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MessageSujet: Re: Jimmy | Kiss me as if it was our last day on earth   Jimmy | Kiss me as if it was our last day on earth Icon_minitimeJeu 10 Nov 2016 - 19:06



– kiss me as if it was our last day on earth –
JIMMY ET MOIRA/ When the devil calls I'm gonna ride that train, Gonna lay my bullets down, Gonna send him back to his grave. When the devil calls you better hide 'Cause hell's coming down these bloody rails – BLUES SARACENO.


La soirée avait enfin pris un tournant bien moins dramatique et fataliste qu’une petite heure auparavant. Non mais que ça ait vraiment changé quoi que ce soit à la vie de Jimmy cela dit – quoique … Voir Moira se vacciner devant lui aurait probablement fini de le mettre en colère, surtout après qu’il l’ait vue user de sa mutation avec tant de maestria et, surtout, d’enthousiasme. Elle l’aimait, son don, ça se voyait à sa manière d’en parler et de s’en servir. Et dire qu’elle avait failli gâcher ça pour mieux se faire accepter de son frère. S’il l’aimait vraiment, il l’accepterait telle qu’elle était. Si le monde tournait rond, il la traiterait comme une déesse et non pas comme un monstre. Les humains devraient bien assez tôt se rendre à l’évidence : ils étaient dépassés, obsolètes – la version finie d’une espèce en constante évolution. Mais ça, c’était un sujet à garder pour plus tard. Peut-être qu’il en reparlerait avec la grande rousse, peut-être pas. En attendant, ils avaient dévié sur des sujets autrement moins graves mais tout aussi plaisants à discuter. Comme quoi, on pouvait être un tueur de chasseurs de sang froid, avoir un complexe de supériorité presque ridicule tant il était développé et être quelqu’un de tout à fait civil et ouvert d’esprit.
Dans une certaine mesure du moins.

Arrivés devant sa maison, le mutant ne put s’empêcher de pouffer de rire en voyant la réaction de la jeune femme. Il n’avait pas vraiment pensé à la prévenir qu’il ne vivait pas dans un deux-pièces. La chance d’avoir touché une grosse fortune en héritage et des affaires qu’il faisait toujours tourner, peu importe les bâtons qu’on essayait de lui mette dans les roues.

- Tu parles, ils vendraient père et mère si ça leur faisait gagner trois sous de plus. M’enfin, j’les vois pas souvent, seulement quand c’est nécessaire.

Et c’était déjà bien trop à son goût. Si les vieux croûtons qui menaient la barque étaient toujours là, c’est bien parce qu’il savait qu’ils ne le laisseraient pas en virer l’un d’entre eux et aussi, même si ça lui coûtait de l’avouer, parce qu’ils savaient ce qu’ils faisaient. Les bénéfices étaient là, les résultats aussi, mais l’éthique manquait un peu trop souvent à l’appel à son goût. Oui, lui, James Archer, le tueur en série de hunters, avait des notions d’éthique et de respectabilité. Si William s’en rendait compte un jour, il se moquerait de lui sans retenue. Mais ce jour n’était pas près d’arriver ; ou alors, son bras droit et meilleur ami avait déjà compris mais s’était bien gardé de faire le moindre commentaire. Grand bien en fasse à tous.
Une fois à l’intérieur et installés plus confortablement, l’homme à la batte s’assura que Moira prenait ses marques dans son élégante maison avant de vérifier qu’il pouvait lui cuisiner ou lui faire boire à peu près tout ce qu’il avait à disposition. Tout en servant les verres, il pouffa de rire.

- J’pourrai pas t’empoisonner au jambalaya, oups. Il doit me rester des faux-filets et des légumes pour accompagner.

Tout en réfléchissant à la façon dont il préparerait ce dîner tardif, il alla poser la bouteille de Bailey’s sur la table basse avant de tendre son verre à la jeune femme qui sembla particulièrement ravie de ce choix d’alcool. Le mutant sourit et arqua un sourcil.

- Paraît que je sais bien parler aux Françaises aussi. Ca doit être mon accent, j’sais pas.

Pourtant natif de la Nouvelle-Orléans, il n’avait jamais réussi à se débarrasser totalement de ses habitudes d’Américain lorsqu’il se mettait à parler la langue de Molière. C’était une petite frustration qui l’agaçait beaucoup mais, comme il l’avait remarqué, ça avait au moins le mérite de lui attirer une attention qui n’était pas forcément désagréable.
Il trinqua de bon cœur avec l’Irlandaise et bu une gorgée de cet alcool sucré qu’il n’appréciait pas autant qu’un bon bourbon ou qu’une bière de bonne qualité mais qui n’était pas désagréable à son palais pour autant. Si ça avait été le cas, il n’en aurait pas gardé une bouteille dans son secrétaire. Il sourit et haussa les épaules.

- T’es quelqu’un d’intelligent : t’aurais vraiment voulu le faire, t’aurais pas fait toute cette mise en scène, tu te serais piquée chez toi et t’aurais pas hésité.

Il y en avait d’autres, des mutants désespérés dont il avait croisé le chemin, et il n’avait pas toujours réussi à les sauver du monde et d’eux-mêmes. Chacun de ces échecs, il s’en souvenait parfaitement et s’en servait pour s’améliorer et pour aider les perdus et les persécutés qui croiseraient sa route. Il ne se voyait pas comme un sauveur ni comme un Messie de son espèce : simplement comme un défenseur des droits les plus basiques du moindre être vivant, ni plus ni moins. Enfin, c’était un peu moins simple que ça, mais à ses yeux, il n’était là que pour donner un petit coup de pouce quand le besoin s’en faisait sentir, rien de plus.
Souriant tranquillement, Jimmy écouta Moira – qui venait, de façon surprenante, de vider son verre d’une traite – et il rit de bon cœur en s’imaginant marié et père de famille.

- Changer les couches, c’est mon dada. Nan, j’suis seul et j’ai pas d’enfants pour dessiner sur les murs.

Il n’avait jamais été triste de vivre une vie aussi solitaire. Il avait ses hobbies, il avait son travail et surtout il avait sa cause à défendre. Le reste passait au second plan. Peut-être qu’il trouverait quelqu’un un jour, peut-être pas, et alors la lignée Archer s’éteindrait avec lui, mais c’était le cadet de ses soucis. On était tous égaux face à la mort, et le monde continuerait de tourner, dusse-t-il y laisser un héritier – ou une héritière – ou non.
En voyant la flamboyante rouquine se rapprocher, soudain plus malicieuse et sans doute déjà moins sage qu’un instant auparavant, le mutant sourit et haussa doucement les épaules.

- J’sais pas – tu sais, j’commence à vieillir, c’est bien de me rafraîchir la mémoire parfois.

Il savait parfaitement où ils en étaient resté et ce qu’ils s’étaient échangé dans ce sous-bois humide. Il savait aussi qu’ils n’allaient certainement pas en rester là.
Vidant son verre, il le posa sur la table à son tour et s’approcha lui aussi, se penchant de toute sa haute taille pour soutenir le regard de la jeune femme.

- Dis-moi, miss Kovalainen, où est-ce qu’on en était au juste ?

Il était bien moins malicieux d’un coup, beaucoup plus charmeur. Sa voix était plus calme et plus chantante, et ses yeux sombres vrillés dans les billes bleus de l’Irlandaise brillaient de curiosité et d’une certaine impatience. Après tout, quelle que soit l’issue de cette soirée, elle ne pourrait qu’être plaisante pour tous les deux. En attendant, il la laisserait faire le premier pas. Il était curieux de savoir si elle irait jusqu’au bout ou si elle changerait d’avis au dernier moment.
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