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Avi Ashcroft
Avi Ashcroft

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SUR TH DEPUIS : 12/10/2015
MessageSujet: Re: ☆ le ctrl+v.   ☆ le ctrl+v. - Page 22 Icon_minitimeMer 3 Aoû 2016 - 4:00

Citation :
Le café, au bout d’un moment, ça n’était même plus assez efficace pour chasser la fatigue. La faim non plus. Mais hormis pour ces rares moments où la réalité dominait le reste et l’oppressait jusqu’au creux de son estomac, ou aux recoins de son crâne, Avi parvenait encore à savoir quelles étaient ses responsabilités. Elles étaient ici et maintenant, centre de gravité de ses convictions et de ses croyances, tout à la fois. Non pas des croyances en un Dieu quelconque, qui viendrait lui déposer les réponses à toutes ses questions au creux de la main, dès lors qu’il aurait assez attendu, ou supplié le ciel. Non, c’était surtout en lui, que le scientifique avait espoir. Il pouvait le faire. Il le faisait toujours – réussir, c’était son truc, son talent ; le mot que tout le monde accrochait à l’homme-gamin aux cheveux mi-longs et aux tee-shirts extravagants qu’il était. C’était bien la seule chose qui pouvait lui rester, la réussite, alors qu’à son âge, il n’avait pas de boulot posé, pas de murmure de famille, rien de toutes ces choses auxquelles les gens qui approchaient la trentaine, aspiraient de plus en plus. Même s’ils avaient été conciliants, compréhensifs, patients, les parents Ashcroft aujourd’hui, se demandaient aussi ce que leur fils avait prévu de faire : était-il censé vivre au crochet de professeurs bons mécènes pour le restant de ses jours ? Il préparait quelque chose d’important, Avi ; il tenait à le faire coûte que coûte, à la sueur de son front et au prix de nombreuses heures de sommeil. Il y arriverait. Et à chaque fois, la volonté dans les yeux sombres du jeune homme suffisait à faire taire n’importe quelle personne qui voudrait protester. Beaucoup trop de gens dépendaient de ses recherches ; il n’pouvait pas se permettre de lambiner – pas pour Blake, pas pour Reyna, pas pour tous ces autres faciès désespérés, désemparés, qu’il voyait parfois défiler dans les couloirs de cette université, ou ailleurs, quand il travaillait directement dans les locaux d’Uprising. Certes, le récent changement de décor dans la politique de Radcliff semblait avoir brusquement bouleversé la donne, poussant les chasseurs sur la touche, tandis que les transmutants grignotaient à nouveau quelques droits. Mais pour combien de temps ? Déjà à la télévision, on annonçait qu’assez tôt, les transmutants seraient soumis à un genre de recensement, et qu’il serait indiqué sur leurs papiers d’identité s’ils étaient oui ou non, des dégénérés potentiellement dangereux. Qu’est-ce que ça voulait bien pouvoir dire ? Pour un esprit qui tournait sans cesse à mille à l’heure comme celui du brun, ç’avait ouvert mille portes possibles, toutes vers une destination tortueuse et dangereuse. Sanglante, parfois. Et si c’était là, le début d’un genre de regroupement de l’espèce mutante, simplement pour mieux l’éradiquer ? Quelle était la prochaine étape ? Un signe distinctif accroché au vêtement des transmutants ? Une ville spéciale, créée pour que les transmutants puissent vivre en paix ? Oui, l’histoire était faite de décisions faussement bien-pensantes, qui avaient amené quelques-unes des plus grandes tentatives d’extermination qui soient. Ici, sur ce même sol, quand les espagnols et les colons avaient débarqué, regroupant les natifs dans des colonies où la maladie, la famine et le désespoir avaient prédominé, jusqu’à la fin. Qu’ils en parlent donc aux rescapés de la seconde guerre mondiale, des camps de concentration et d’extermination. L’histoire, elle était toujours vouée à se répéter.

D’expérience, Avi se savait plus talentueux avec ses éprouvettes, le résultat des examens qu’il accomplissait, et les informations retenues dans les disques durs de ses ordinateurs. Il était, paradoxalement, plus doué à lire des lignes et des lignes d’archives d’un charabia qu’il était le seul à comprendre – pour en être l’auteur – plutôt qu’à sympathiser, sociabiliser avec qui que ce soit. Parfois, ça lui venait infiniment naturellement, pour ceux qui se laissaient prendre au jeu de son charme spontané et un brin bizarre. Mais bien évidemment, il y avait plus de gens qui n’s’laissaient pas prendre au jeu, que d’autre chose- il faisait avec, depuis le temps ; ça faisait si longtemps maintenant, qu’il savait que les personnes avec qui il pourrait avoir une conversation constructive se comptaient sur les doigts d’une main, ici, à Radcliff. Il n’aurait rien eu contre une conversation avec sa sœur, par contre ; et probablement était-ce pour ça que l’étudiant évitait soigneusement l’heure du déjeuner, sautant des repas plus souvent qu’il n’en prenait. Il avalait parfois un truc sur le pouce- mais à chaque fois, quand il s’arrêtait vraiment de penser, déposait les armes le temps de profiter d’un bon plat, il pensait au temps qui avait couru, depuis la dernière fois qu’il avait connu un tel moment avec Blake. Trop longtemps, pour eux deux. Trop longtemps pour lui, en tout cas, puisque son ainée, elle, elle semblait parfaitement – trop parfaitement – s’acclimater de cette distance qu’elle foutait elle-même, pesante dans l’air, entre eux deux. Il semblait que c’était y’a complètement une autre vie, entre un autre Avi et une autre Blake, que les choses avaient été évidentes. Il avait cru qu’elles le seraient toujours : après tout, ils avaient vécu et enduré le deuil de leurs parents ensemble, et au sein de la famille Ashcroft, ils étaient quand même ces rares orphelins chanceux qui partageaient leur sang, leurs gènes, leur héritage. Mais Blake était aux abonnés absents, et l’estomac du cadet criait famine. Tout c’qu’il savait, Avi, vis-à-vis de tout ça, c’était qu’endurer l’absence de sa sœur, endurer l’indécision et le doute, c’était plus facile sans rien lâcher, toujours avec ces papiers pleins de possibilités entre les mains. Il n’pouvait pas baisser les bras- il ne pouvait tout simplement pas. Et maintenant, entre son cœur meurtris et délaissé, et son esprit toujours à la recherche d’un petit indice, la corrélation s’était faite d’elle-même : peut-être bien que s’il trouvait un moyen d’aider Blake, les choses rentreraient dans l’ordre – au moins un peu – et il retrouverait sa sœur. Au moins un peu. Il n’demandait pas grand-chose, après tout : rien de plus qu’elle ne réponde à ses coups de téléphone, ou aux messages qu’il lui envoyait, ou aux invitations qu’il lançait, comme des bouteilles désespérées dans une houle qui les avalait. Et le temps passait- et au moins, le scientifique le sentait moins lourdement circuler, quand il s’épuisait la tête et les rétines sur des formules scientifiques qu’il révisait encore et encore. Y’en avait une longue, là, sur le tableau au fond de la pièce ; une chaine infinie d’acides-aminés et de protéines et de substances chimiques, biologiques, voire inconnues parfois, remplacées par de gigantesques point d’interrogation de couleur rouge. Ce vaccin, c’était un véritable casse-tête : tant et si bien que ça ressemblait presque à une anomalie génétique, un bug scientifique qui avait simplement eu les effets escomptés – ceux d’effacer les pouvoirs – et qu’importait du reste. Si cette chose venait des chasseurs, et des laboratoires Holgersen, ce n’était clairement pas impossible, qu’ils aient pensé les choses ainsi. C’n’était pas pour rien qu’aujourd’hui, l’endroit était le centre de tellement d’attentions, qu’il serait le prochain à s’effondrer sur lui-même, parce que des informations sordides sortiraient d’entre ses murs, mystérieusement.

Tous les rouages de son esprit en route, Avi venait de coincer son troisième stylo entre ses lèvres, alternant les couleurs de ceux-ci alors qu’il écrivait à toute vitesse, ce qui semblait être une séquence aussi facile que l’alphabet. Pour lui, du moins. Il mit de longues secondes, à relever une œillade vers qui avait ouvert la porte- la seule personne qui pourrait potentiellement l’intéresser, là, maintenant, n’était pas là. Et il le savait bien, puisque son tuteur, ce cher Andy, s’était cassé Einstein seul savait où, probablement dans son pays natal, comme ça, sans laisser le moindre mot. Tu parles de politesse. Peut-être bien que l’Ashcroft commençait à trop devenir comme son ancien professeur, calquant son attitude sur celle froide et distante dont avait toujours fait preuve Andreas : une culpabilité qui le fit bondir sur sa chaise, dès lors qu’il reconnut Reyna, à quelques pas de là. Elle avait besoin de son aide ; ça, il le savait bien, et c’était pour ça qu’il était là. Entre autres. « Tu tombes bien, je commençais justement à sécher. C’est pas faute d’avoir rassemblé le plus possibles d’échantillons sanguins de gens vaccinés. A croire que la prochaine étape, c’est leur demander de la moelle osseuse. » et là, il y aurait beaucoup moins de candidat. En tant que scientifique, il savait très bien que les découvertes, parfois, exigeaient de frôler la limite entre ce qu’il était décent de faire, et ce qui ne l’était pas. Mais Avi, il n’avait jamais tâtonné dans les domaines qui l’intéressaient à ce point-là. Au point de s’perdre, et de prendre le monde pour un assemblage de rats de laboratoire, tous assemblés dans une gigantesque cage à sa disposition. Si seulement il pouvait en penser de même, niveau relations sociales. Il avait parlé presque sans faire attention, et ce ne fut que la seconde réplique de la brune à quelques mètres de là, qui le ramena sur terre. Enfin, il la regarda. Et enfin, il ôta ses stylos de sa bouche, se redressant sur lui-même, pour faire glisser sa chaise à roulettes vers elle. « Qu’est-c’qu’il y a ? » et il aurait presque pu paraître gentiment patient et attentionné, mais il ne put s’empêcher d’ajouter, la pressant bien trop tôt : « Est-c’que tu te sens malade ? Des nausées ? Des problèmes ? Tu sens quelque chose de spécial ? » parce qu’à vrai dire, il ne savait pas très bien pourquoi elle était venu le voir, autrement. Elle devait savoir, depuis le temps, Reyna, qu’il était trop maladroit, trop asocial pour être l’oreille attentive idéale ; les questions, elles lui brûlaient les lèvres plus vite qu’on ne pouvait lui fournir de réponse. Ç’avait toujours été comme ça, et c’n’était pas tout le monde qui pouvait s’y faire- alors la plupart du temps, le brun se contentait d’éviter les gens. Certes, avec tout le temps qu’ils avaient passé ensemble, elle et lui, ils avaient parlé, et il s’était révélé être bien capable de retenir de nombreuses choses sur elle : Rey avait sa propre façon d’être mémorable. Elle endurait bien des choses, faisait front, brave- un peu comme Blake, aussi. Il savait qu’il voulait l’aider ; coûte que coûte. Mais il n’savait pas encore comment- en étaient preuve tout le décor autour d’eux. « Tu sais que… peu importe c’que tu dis. Je jugerai pas. Et ça peut toujours m’aider. » finit-il quand même par lâcher, d’une voix plus neutre, plus apaisée, comme s’il faisait enfin l’effort de dominer sa curiosité maladive au profit de quelque chose de plus… humain. Qu’elle ne doute pas qu’il veuille l’aider, et qu’il faisait tout ce qui était en son pouvoir pour que ça aille le plus vite possible ; mais fallait croire qu’y’avait même des choses qu’Avi Ashcroft ne pouvait pas résoudre d’un claquement de doigts, malheureusement.
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Isolde Saddler
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SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
MessageSujet: Re: ☆ le ctrl+v.   ☆ le ctrl+v. - Page 22 Icon_minitimeMer 3 Aoû 2016 - 12:26

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MessageSujet: Re: ☆ le ctrl+v.   ☆ le ctrl+v. - Page 22 Icon_minitimeMer 3 Aoû 2016 - 13:17

Citation :
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Isolde Saddler
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SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
MessageSujet: Re: ☆ le ctrl+v.   ☆ le ctrl+v. - Page 22 Icon_minitimeMer 3 Aoû 2016 - 14:39

Citation :
Partir à Paris, ça avait été une excellente décision. Isolde, elle ne se serait pas vue rester à Radcliff bien longtemps après ce qui s’était passé. Pendant toutes ces heures enfermée avec ce type, elle avait voulu s’enfuir, partir loin, très loin de cette ville, qu’on lui foute définitivement la paix, parce que tout ça, ça lui avait semblé bien au-dessus de ses forces. Quand elle s’était réveillée à l’hôpital, cette impression était restée gravée en elle. Elle était ce genre de fille qui se croyait forte et sans limites mais on lui avait bien prouvé le contraire et de toute évidence, elle avait atteint ses limites, cette fois-là. Elle ne savait pas trop si ça avait été une accumulation de trucs qui duraient depuis des mois, entre les histoires avec Cesare, sa grossesse, Isurgency, son accouchement, son rôle de mère, la mort d’Anthea, la campagne, les explosions, son nouvel emploi en tant que maire de la ville et ça qui avait été le truc de trop, lui révélant à quel point elle était épuisée ou si c’était juste cet événement précis qui avait tout fait basculé dans sa tête, mais quand elle s’était réveillée dans cette chambre d’hôpital, elle avait vraiment eu l’impression d’être complètement au bout du rouleau. Ça n’avait pas été juste l’effet de la morphine dans ses veines, mais plus une impression générale d’être à deux doigts de péter un câble si jamais elle devait continuer comme ça. Alors partir un peu de Radcliff, ça n’avait été qu’à peine une option et si ça n’avait pas été Paris, ça aurait été n’importe quel coin des États-Unis ou d’ailleurs, dans le fond, ça n’avait pas eu d’importance, tout ce qu’elle avait voulu c’était s’éloigner de tout ça, un peu ou définitivement, ça elle ne l’avait pas su au moment de partir et ça avait été au centre de ses songes pendant trop longtemps.

Déjà à Radcliff, elle s’était demandé si elle aurait la force de continuer et sa peur de devoir un jour subir une autre journée comme celle-là l’avait poussée à penser que non, elle ne pourrait jamais continuer. Mais avec le recul, la distance, elle pouvait au moins se dire que ce n’était pas le genre de truc qui arrivait tous les jours et que de se laisser emporter par ce genre de peur, c’était complètement absurde. Alors, elle ne savait pas trop comment les choses allaient se passer quand ils rentreraient à Radcliff, mais elle se disait que ça se passerait mieux, il le fallait sans doute, parce que clairement, sans cette idée en tête, y avait aucun moyen pour qu’elle remette les pieds là-bas et sans doute que si elle devait se planter elle n’y resterait pas bien longtemps à Radcliff, parce qu’elle avait des limites, maintenant elle en était certaines et elles étaient facilement atteignables. Au moins ici et maintenant, elle n’avait plus aucune peur, plus aucun doute, plus rien de négatif dans sa tête pour venir ruiner le moment. Elle était vraiment bien là, à savourer chacune des attentions de Cesare, elle était même mieux que bien, elle ne trouverait probablement jamais de mot pour décrire tout ce qu’elle pouvait ressentir dans ce genre de moments avec Cesare. Y avait tout ce plaisir qui se déversait en torrent dans ses veines, poussé par les battements accélérés de son cœur contre sa poitrine. Elle n’avait de cesse de frissonner, de gémir, plus fort, de façon totalement incontrôlée alors qu’elle avait de toute façon l’impression qu’elle n’avait plus aucun contrôle sur son propre corps, enivrée de plaisir, elle n’arrivait même plus à garder les paupières ouvertes, comme si c’était devenu un effort insurmontable. Chaque mouvement semblait trop dur à réaliser de toute façon, la seule chose qu’elle pouvait faire, c’était serrer ses poings, autour du drap, autour de l’épaule de Cesare et elle serait plus fort alors que le plaisir se faisait de plus en plus puissant en elle, explosant dans ses veines pour vraiment la faire crier, sans aucune retenue, sans aucune pensée pour Clara qui pouvait dormir à côté ou pour n’importe qui d’autre dans ce monde, parce qu’ici et maintenant de toute façon, le monde il s’arrêtait à Cesare et elle.
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Cesare DeMaggio
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SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
MessageSujet: Re: ☆ le ctrl+v.   ☆ le ctrl+v. - Page 22 Icon_minitimeJeu 4 Aoû 2016 - 3:25

Citation :
L’amertume avait probablement fait de Cesare un allergique à l’amour. D’une certaine manière, il avait été bien content de n’pas être voué à devenir un amoureux transi, qui regrettait chaque séparation d’avec sa dulcinée, le cœur crevé et l’âme alourdie par le regret ; comme si ça pouvait être la pire chose du monde. La douleur la plus atroce qui soit, rendant n’importe quelle étape de sa vie, totalement désuète et insignifiante. Il avait ri, sûrement, de ces couples-là, qui vivaient dans leur propre petit univers, et subissaient un malheur à leur propre échelle- des doutes, des questions et des épreuves qu’il n’avait jamais pu comprendre. Lui, il avait été le type qui levait les yeux au ciel devant les films d’amour, persuadé que ça n’pouvait pas être réaliste, pas crédible, qu’c’était ridicule et que ça n’avait aucun intérêt. Lui, il avait passé trop d’temps à vivre sa vie en solo, pour croire que ça ait un sens quelconque, de donner chaque fibre de son être comme ça, à quelqu’un d’autre, en l’élan d’affection le plus naturel qui soit. Son amour pour Aria, il avait toujours été évident, écrit dans son sang, écrit dans ses chairs – mais jamais il n’s’était vu croiser une nana dans la rue, un jour, la dévisager et s’dire que c’était la bonne, celle qui passerait le restant de ses jours à ses côtés. C’était n’importe quoi, aurait-il pu dire, encore et encore, à une autre époque. Et le réalisme sévère du DeMaggio se retrouvait bien mis à mal, depuis qu’il avait rencontré Isolde : voilà deux ans ou presque, maintenant, que la blonde au beau sourire qui avait fait ses premiers pas dans son monde à lui, avait insidieusement enclenché ce qui avait d’abord ressemblé à du doute. Comme s’il avait été un type qui avait vécu dans le noir, et découvrait pour la première fois, ce à quoi la lumière pouvait ressembler : facilement, ouais, le chasseur pouvait apparenter la Saddler à un genre de lumière, une chaleur qui avait transpiré par chaque pores de son être, jusqu’aux profondeurs si claires de ses yeux- bêtement, il s’était laissé prendre au jeu, et sa vie, sa vision des choses, son amertume, tout avait changé tout seul, sans qu’il n’ait le contrôle sur quoique ce soit. Et maintenant, Cesare n’prêtait même plus attention à un quelconque réalisme qui soit : quand il la regardait, quand il était avec elle, intimement lié à elle par chaque relent de son âme, il était prêt à jurer qu’il passerait le restant de sa vie avec elle. Après tout, il avait passé dix mois sans elle, dix mois à préférer s’disputer encore et encore avec elle, plutôt qu’à tourner la page, ou envisager de trouver quoique ce soit de similaire avec quelqu’un d’autre. Il ne l’trouverait pas, il le savait ; il n’y aurait toujours eu qu’ Isolde pour faire ce pas décisif vers lui, et toujours il n’y aura qu’Isolde pour l’atteindre comme personne d’autre ne le faisait.

Il avait été un chasseur, pourtant, jusque-là ; un meurtrier, quelqu’un pour qui seule la loi de ‘tuer ou être tué’ avait un sens immuable. Tout dans son quotidien, jusque-là, avait été déterminé comme une différence entre vie et mort, ou mort et vie. Irrémédiablement, l’amour était devenu si dispensable, tellement loin de tout ce qui se profilait pour lui, que ç’avait été aisé à sous-estimer. Et maintenant quoi ? Maintenant, il se retrouvait à appréhender les prochaines minutes. C’n’était pas une question de vie ou de mort, là, pourtant. Au contraire, choisir de partir ce matin dès le soleil levé, plutôt que s’attarder, aurait été le choix le plus judicieux de ce point de vue-là. Mais fallait croire qu’il s’était totalement laissé prendre au jeu. Le jeu des sentiments, du cœur, du bonheur qui avait ses propres lois ; c’en était facile d’oublier tout le reste, de simplement déguster chaque petit sursaut d’humanité qui caressait sa peau. Chaque contact avec Isolde. Chaque frisson d’aise qui s’étendait tout le long de son échine. Les prochaines semaines, elles seraient difficiles, ouais, et sans la Saddler comme une idée quotidienne et rassurante à ses songes, elles seraient chaotiques, et plus sombres ; c’n’était rien malgré tout, comparé au chemin d’existence qu’il avait connu avant de la rencontrer. Isolde, elle avait changé sa vie plus que les mots n’pourraient l’exprimer- et la gratitude, Cesare n’savait pas vraiment comment la démontrer ; il avait bien échoué là-dedans pendant un temps. Quand il avait tué des gens pour elle, soi-disant pour la sauver, soi-disant parce qu’il n’avait pas d’autre solution. Ouais, c’était compliqué – le maître mot de leur romance – mais à chaque tournant de son destin, il choisirait encore et encore le compliqué avec elle, que l’aisé sans elle. Une évidence. Il espérait qu’elle le savait, qu’elle le saurait toujours, quoiqu’il se passe dans leur avenir. Il espérait qu’elle s’en souviendrait, quand elle prendrait des risques plus ou moins considérés pour sa cause, quand elle étalerait ses quêtes sur des semaines entières, des mois complets ; c’était elle, et ce serait toujours elle. Advienne que pourra. Et même s’ils allaient se séparer bien trop tôt tout à l’heure, y’avait une évidence entre eux qui faisait que ça passerait vite, au moins d’une certaine manière. Et au pire des cas, rien que cette nuit, ils s’étaient créés tout un lot de souvenirs réconfortants, amusants, simples. Erotiques. Surtout érotiques, en effet, c’était le premier truc qui venait à l’esprit ; la sensation si délicieuse, qui diffusait la chaleur continue d’un incendie qui ne mourait jamais, dans les veines du brun. Si ce n’était pour le désir tendu qui roulait dans ses chairs comme des vagues de plus en plus puissants à chaque seconde, Cesare aurait pu passer des heures entières – toute une vie – à goûter aux plaisirs d’Isolde, à sentir ses frissons, lécher tout son être juste sous le contact de sa langue, de sa bouche, de son souffle. Clairement, sur cette planète, le café n’devait plus exister de toute notion humaine, tant Cesare n’y pensait plus du tout : il préférait maintenant le tout nouveau rituel qu’ils venaient de se créer pour le matin, c’était bien mieux qu’un petit-déjeuner aux saveurs facilement teintées d’amertume. Tout ce qui capturait ses sens, c’étaient les sensations créées par son corps et le corps de la blonde en harmonie, la tension grandissant dans l’un comme dans l’autre, juste au bord du précipice de leurs êtres, prête à exploser : de sa bouche, le bout de sa langue glissant contre les contours de son plaisir, le chasseur vint chercher la jouissance d’Isolde, la sentant crisper ses muscles avec force- une tempête grondant tout contre sa bouche à lui.
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MessageSujet: Re: ☆ le ctrl+v.   ☆ le ctrl+v. - Page 22 Icon_minitimeJeu 4 Aoû 2016 - 3:48

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MessageSujet: Re: ☆ le ctrl+v.   ☆ le ctrl+v. - Page 22 Icon_minitimeJeu 4 Aoû 2016 - 5:23

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MessageSujet: Re: ☆ le ctrl+v.   ☆ le ctrl+v. - Page 22 Icon_minitimeJeu 4 Aoû 2016 - 10:46

04/08/2016
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: ☆ le ctrl+v.   ☆ le ctrl+v. - Page 22 Icon_minitimeJeu 4 Aoû 2016 - 12:24

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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: ☆ le ctrl+v.   ☆ le ctrl+v. - Page 22 Icon_minitimeVen 5 Aoû 2016 - 0:55

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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: ☆ le ctrl+v.   ☆ le ctrl+v. - Page 22 Icon_minitimeVen 5 Aoû 2016 - 0:59

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MessageSujet: Re: ☆ le ctrl+v.   ☆ le ctrl+v. - Page 22 Icon_minitimeVen 5 Aoû 2016 - 4:51

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Flirter avec les ténèbres, danser aux abords d’un précipice de morale qui l’avait si souvent avalé et dévoré ; Cesare n’savait plus vraiment dans quoi il se lançait, à mesure que le face à face s’allongeait. S’engageait-il pour des mois, des années de vie de ce genre, sans jamais exister autre part que dans le mensonge qu’il tissait face à son père ? Il s’escrimait à n’pas penser au reste- à ce qui s’étendait potentiellement au-delà des murs de la maison dans laquelle il avait grandi : il n’voulait pas penser à Isolde, à Clara, à Skylar, à toutes les chances qu’il aurait pu avoir, d’obtenir sa vengeance d’une autre façon, entrainant quelqu’un d’autre dans sa chute. Mais dans le panel de toutes les possibilités qui s’offraient à lui, salir le patronyme qui l’avait enchainé à des devoirs sanglants, et pourrir la réputation de son père, était irrémédiablement l’option de facilité : c’était toujours mieux que d’entrainer Isolde dans sa vengeance, ou de forcer Skylar à se détourner de ses propres objectifs, à la poursuite du tueur de sa sœur, pour obtenir vengeance pour un cadavre qui pourrissait déjà six pieds sous terre. Une réalité dont le brun n’avait que trop conscience ; depuis des mois et des mois, depuis la fête foraine, c’était la seule chose qui occupait sa tête – le seul instinct qui grondait dans ses entrailles en un torrent tortionnaire. Aria était morte, et sa mémoire s’effaçait à chaque jour de plus en plus des esprits, tandis que Kingsley Moren, Artur Kovalainen, et tous leurs semblables continuaient de pulluler dans un Radcliff gangréné jusqu’à la moelle. Il n’était pas hypocrite, Cesare, dans sa façon de haïr tous les chasseurs qui gravitaient ici ou là : cette haine, il l’éprouvait contre lui-même également, s’refusant la moindre chance de chercher quoique ce soit d’autre que la misérable destinée qui l’amenait à la poursuite d’une énième victime. Un autre cadavre qui entacherait un peu plus son âme : mais curieusement, quand il y réfléchissait, le DeMaggio voulait bien volontiers croire que la mort de Moren pèserait moins sur sa conscience que toutes celles qui revenaient désormais à son esprit, trop souvent, quand il abaissait les frontières qui le séparaient habituellement de sa raison. Y’avait aucune formule magique qui puisse exister en c’monde pour lui permettre de faire marche-arrière ; tous les morts qu’il avait empilés pendant près de dix ans, Cesare, il devait simplement vivre avec : la seule chose positive qu’il pouvait s’dire, c’était qu’avec tous les ennemis qu’il avait, tous les adversaires tapis dans l’ombre qui n’attendaient qu’une seule occasion de lui sauter à la gorge, son espérance de vie n’était pas assez longue pour qu’il en soit encore à se torturer d’ici quelques temps. Et peut-être bien qu’c’était une notion qui échappait complètement à Rafael, là, maintenant : ouais, ça faisait partie des instincts élémentaires d’un chasseur, que de vouloir survivre à n’importe laquelle des missions qu’ils s’imposaient. Encore et encore, au moment de planter une lame dans la gorge d’un dégénéré, au moment de presser la gâchette pour abattre une énième personne, Cesare s’était dit que c’était pour survivre. Pour persister et subsister dans un monde qui s’avérait de plus en plus hostile au genre humain. Mais face à Artur Kovalainen, face à Kingsley Moren, y’avait une part de lui qui avait accepté le potentiel tournant macabre de sa destinée : y avait-il une quelconque meilleure façon d’mourir, qu’en vengeance la sœur qu’il n’avait que trop failli ? En obtenant une justice pour l’Aria que trop de gens avaient torturée, maltraitée, blessée, simplement parce qu’il avait le dos tourné ? Cesare, il savait quel genre de désespoir l’avait amené ici, face à son patriarche. Il savait quel genre de destinée il venait d’enclencher, au moment d’observer Rafael droit dans ses yeux noirs, dès qu’ils s’étaient vus pour la première fois depuis des mois. Et il savait à quoi il se vouait, s’il devait tendre la main pour accepter de connecter son avenir aux volontés de son père.

Il n’avait pourtant pas fait tout ce trajet, ni accompli tous ces efforts, ramenant un dégénéré aux ressources quasi-infinies comme cerise sur le gâteau, simplement pour s’faire remonter les bretelles comme un chasseur amateur. Ça faisait longtemps, déjà, que le fils avait dépassé ce stade, pour être son propre agent, capable de prendre ses propres décisions, et d’savoir ce qu’il faisait. Alors pour quelques secondes, juste le temps que son père regarde ailleurs, occupé à vanter sa propre intelligence et à parler pour n’rien dire, le jeune homme leva les yeux au ciel, ravalant l’explicite soupir d’agacement qui menaça si vivement de passer la bordure de ses lèvres. S’il avait voulu s’faire assommer le cerveau par des blablas de c’genre, il serait venu agoniser face à Rafael, lorsqu’Andreas Kovalainen l’avait frappé avec ses éclairs- mais il ne l’avait pas fait. Il était allé à l’hôpital, avec la ferme intention de survivre : curieusement, c’n’était pas simplement pour se retrouver à s’faire ressasser ses potentielles erreurs par quelqu’un qui n’avait même pas été capable d’acquérir le nom d’Artur Kovalainen en soi. Un simple fait, infiniment curieux, d’ailleurs, puisque Cesare n’avait pas eu à faire grand-chose pour tirer les vers du nez de Rayen, et ainsi pouvoir reprendre sa chasse à l’homme : comme quoi, si le brun avait longtemps cru que ç’avait simplement été sa cousine et son père qui s’étaient joué de lui, l’envoyant à droite et à gauche assassiner des gens qui n’avaient rien à voir avec cette histoire, peut-être que ç’avait juste été Rayen. Ironique, clairement- surtout alors que Rafael avait la langue bien pendue maintenant, et était toujours le même expert pour donner des leçons. « J’en ai franchement rien à foutre de savoir pourquoi c’est Artur Kovalainen qui a tué ma sœur. S’il a agi comme un pion sans cervelle ou si c’était son choix. » qu’il répondit simplement, marque évidente d’une froideur réflexe qui coulait dans ses veines, et effaçait sa conscience, sa prudence ou sa retenue, dès qu’il égarait son esprit en direction de l’idiot qui lui avait fait face, quelques jours plus tôt. C’était ce minable, qui avait tué sa sœur. Et irrémédiablement, ç’avait mis la machine de l’imagination redoutable du DeMaggio en route : qu’est-ce qu’ils avaient dû choisir, comme techniques dégueulasses, Moren et son poulain, pour réussir à venir à bout d’Aria ? C’n’était pas comme si elle avait été entrainée depuis presque aussi longtemps que Cesare lui-même. Le simple fait que les deux chasseurs aient eu besoin du couvert d’une fête foraine en flammes, détruite par de constantes explosions et des pans de bâtiments s’effondrant, en disait déjà assez long. A la fin de l’histoire, Artur Kovalainen avait été cloué à une table comme un insecte, pendant que sa sœur agonisait par terre, et c’était tout ce qui importait. Probablement. Imperceptiblement, le spasme qui courut tout le long du visage du brun, jusque dans ses mâchoires qui se crispèrent douloureusement, aurait pu trahir le jeune chasseur, si seulement Rafael n’était pas trop occupé à blablater pour ne rien dire. « J’suis pas venu pleurnicher. C’est toi qui savais même pas comment s’appelait le poulain de Moren- et jusqu’à preuve du contraire, c’est toi qui sais depuis des semaines que c’est Kingsley qui a tué ta fille, et qui n’fais rien contre lui. » est-c’qu’ils devaient parler de ça ? Probablement pas. Parce que Rafael n’était pas un habitué de l’impertinence, mais que celle-ci, dans un ton mordant, ne semblait pas vouloir déserter Cesare. Pas quand il était question d’Aria. Irrémédiablement, un Cesare sans Aria, c’était si nouveau et probablement si imprévu, que ça ouvrait tout un champ de possibilités que le patriarche n’avait jamais vues. Qu’il n’avait jamais voulu voir, d’ailleurs. « J’en fais mon affaire. J’préfère buter la tête pensante en premier. Crois-moi, sans Kingsley pour faire le cerveau, faut croire que Kovalainen est aussi débile que sa sœur. Qu’est-c’que t’en as à foutre, de l’ordre dans lequel je l’fais ? C’est pas comme si tu t’sentais concerné. » et au pire, peut-être que c’était mieux de crever pour la prospérité, pour Aria, qu’en faisant un des sales jobs sur lesquels l’enverrait son père à un moment ou un autre.

Qu’ils s’accordent sur ça ; une collaboration, aussi loin que s’étendait les gains de l’un et de l’autre. C’en était presque curieux, et ironique, que Rafael semble tant investi dans ce qui réussirait mieux à son rejeton pour obtenir sa vengeance : peu importait l’ordre, Kingsley Moren et Artur Kovalainen paieraient tous les deux, et c’était la seule chose qui importait. Le truc, c’était que contrairement à son tuteur, fallait croire que Kovalainen avait encore quelques petites choses, quelques relents d’âme qui le faisaient pleurnicher comme un abruti quand on s’attaquait aux gens à qui il tenait. Et Cesare, on lui avait appris à être un chasseur, avec l’instinct d’un tueur. Une nature dans laquelle il se fondait parfaitement, dès que la haine remontait en lui comme la plus irascible et impétueuse émotion guidant son esprit. Il pouvait mentir, cacher des parts de vérité, refouler les palpitations impétueuses de son cœur lorsqu’il fut mention d’Isolde- mais s’il y avait bien un truc qu’il n’pouvait pas nier, Cesare, c’était l’abattement qui prenait place dans chaque part de son âme, à l’idée d’avoir à nouveau sa destinée un tant soit peu attachée à la volonté de ses parents. C’était totalement indépendant d’Isolde et lui, totalement indépendant de c’qu’ils s’étaient dits, s’étaient promis quelques jours plus tôt à peine- l’espoir qui survivait, quelque part en lui, rien qu’pour lui donner la volonté d’être là ici et maintenant. C’était vis-à-vis d’Aria ; qu’est-c’qu’elle dirait, sa sœur, si elle savait que c’était vers eux, leurs géniteurs, qu’il s’tournait, soi-disant pour faciliter sa voie pour obtenir vengeance pour elle ? Y’avait pas à douter que sa petite sœur le haïrait et le trouverait idiot pour c’qu’il faisait ce soir ; mais il n’avait pas le choix. Une conviction qu’il s’était répétée si souvent, qu’elle était devenue évidente pour lui. Et c’était vrai : s’il voulait que les choses soient faites le plus vite possible, de la meilleure façon qui soit, sans entrainer à sa suite des gens qui n’avaient rien à voir avec cette histoire, c’était d’eux dont il avait besoin. Son père, sa mère- les chasseurs et toutes les informations dont ils disposaient. Et peut-être que ça prendrait du temps, peut-être que ce serait dangereux : moins que s’il devait faire tout ça tout seul. Inéluctablement, le brun ne pouvait s’empêcher d’penser, qu’au moins, ça lui permettrait de remplir ses promesses plus vite. Peut-être. S’il survivait. Alors au-delà des apparences, déjà, l’engagement de Cesare dépassait largement le ‘qu’il en soit ainsi’ ou le simple accord tacite écrit sur une feuille qui n’aurait pas la moindre valeur ; lèvres pincées, il lâcha un souffle par ses narines, détournant brièvement le regard vers le néant, avant d’observer à nouveau l’homme qui lui faisait face. « T’as ma parole. Aussi longtemps que l’affaire avancera, que j’aurai l’impression d’me rapprocher de mon but-… j’ferai c’que tu veux. » et l’avenir était si obscur, si imprévisible au-delà de cette volonté de fer à obtenir sa vengeance, que Cesare n’savait même pas si c’était la vérité la plus honnête qui soit qu’il lâchait là, ou un parfait mensonge. S’il respecterait chacun des mots qu’il articulait si distinctement, ou s’il deviendrait le fils traitre qu’on l’avait si souvent accusé d’être, pour les derniers mois. Au fond, avait-il une quelconque rédemption à obtenir vis-à-vis de ses parents ? Son cas devait être déjà réglé pour eux depuis belle lurette : le simple fait d’être vivant, il le devait à une nécessité plus qu’à un désir de leur part. Point barre. Il s’en foutait bien, Cesare, de c’que ses parents pouvaient penser de lui – de son côté à lui, ils étaient tout autant responsables de la mort d’Aria que les deux enflures qui l’avaient coincée dans un bâtiment délabré pour la charcuter, et s’disaient avoir accompli une justice quelconque. Et s’il devait être un indice évident d’un accord tacite, au moins moral à un certain degré, qui s’était créé entre le père et le fils, c’était l’aisance avec laquelle la langue de Rafael se déliait déjà – Cesare en fut presque surpris, alors que la conversation s’allongeait, s’allongeait facilement. Comme aux époques lointaines désormais, où ils se lançaient dans de longs briefing avant une chasse, parce qu’ils avaient toujours eu une façon bien particulière de préparer chacune de leurs interventions : à l’époque, ils n’avaient pas bénéficié de la protection d’un maire comme Lancaster- ils avaient été des terroristes, des tueurs, qui auraient fini en prison au moindre faux pas. Réfléchir chaque action avait été important. Et ce soir avait presque des saveurs d’antan, à ceci près que ça n’éveillait pas la moindre nostalgie en Cesare- rien d’autre qu’un profond dégoût, facilement dominé par son cerveau qui tournait à cent à l’heure pour engranger les informations, et ignorer les railleries. Comment avait-il l’intention de s’y prendre- bonne question. En lui sautant dessus et en l’étranglant, rien qu’avec la force de ses doigts : inlassablement, c’était la seule pulsion que ses tripes et son inconscient ensemble avaient réussi à construire, quand il pensait à ça. Quand le mix de sentiments qui le ravageait de l’intérieur, prenait le pas sur tout le reste. Plutôt que de répondre ça, Cesare garda le silence, défiant, distant- après tout, son père venait déjà de lui claquer la porte au nez sur de potentielles informations ; la méfiance était toujours de mise. Malheureusement, quelque chose lui disait toujours, au jeune DeMaggio, qu’ils auraient tout le temps de s’apprivoiser à nouveau, d’ici à ce qu’il réussisse à mettre la main sur Moren. « J’ai pas encore mis de petite croix sur mon calendrier pour le jour où je tuerai Kingsley. » qu’il admit alors, d’un ton moqueusement faux. « Comme on dirait bien qu’y’a une partie des recherches que j’vais devoir faire moi-même alors que tu les as déjà, j’suppose que ça va prendre un moment. » le sarcasme était si évident, que même quelqu’un de froid et socialement inapte comme Rafael pouvait le deviner. « J’m’arrangerai pour te donner un préavis d’une semaine, au moins. » et encore une fois, ç’avait plus du jeune homme défiant que du bon soldat : on n’pouvait pas avoir tout ce qu’on voulait d’un coup, une cruelle leçon que Rafael venait tout juste d’apprendre à Cesare, et que celui-ci lui renvoyait bien assez tôt. Malheureusement, ça n’pouvait pas tout concerner : il en aurait presque espéré que Wilkins crève d’une hémorragie d’ici à ce qu’ils aient fini de parler. Mais non, il était encore en vie, et conscient, malgré la sueur qui recouvrait la plupart de son visage désormais. S’il s’en attendrit, en culpabilisa, ce ne fut que pour une fraction de seconde, qui s’envola bien assez vite, alors que d’une foulée, il rejoignait le mutant. « Et qu’est-c’que tu veux savoir, au juste ? » lança-t-il à l’adresse de son père, lui envoyant un rapide regard, comme un marchand qui disposerait de tout un étalage de possibilités : c’était probablement le cas, avec un cerveau comme celui qu’ils avaient devant lui. En levant une main, Cesare ôta le bâillon qui avait entravé la bouche du captif, pour l’empêcher de parler et de geindre- celui-ci avait d’ailleurs à peine formulé une énième supplication, un balbutiement pitoyable, que le DeMaggio empoigna le manche de son couteau, tordant et faisant pivoter la lame dans les chairs de sa main, charcutant celles-ci sans le moindre égard. Ni pour l’agonie de sa victime, ni pour le fameux parquet de sa maison d’enfance.
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