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 (fst, isolde) loving her was like breathing.

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Cesare DeMaggio
Cesare DeMaggio

ADMIN - master of evolution
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SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
MessageSujet: Re: (fst, isolde) loving her was like breathing.   (fst, isolde) loving her was like breathing. - Page 3 Icon_minitimeJeu 12 Mai 2016 - 21:02


THE LIGHT SHINES IN THE DARKNESS
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and no matter how far away you are
you can always feel them
☆☆☆


La vie, il n’aurait jamais cru qu’elle l’épuiserait comme ça – si vite : dans le combat entre ses volontés et l’existence, Cesare avait toujours été promos à tenir bon. Toujours. Coûte que coûte, et même au prix de son âme et de son humanité. DeMaggio, ça voulait dire volonté, ambition, hostilité – même dans les moments désespérés, on avait attendu de lui qu’il continue. Qu’il recouse les plaies sanglantes qui barraient ses chairs, qu’il encaisse les coups, contre les attaques, dévisage ses adversaires prunelles contre prunelles. Il était un DeMaggio, après tout. Lui revenaient à l’esprit, les paroles de son père, parfois, quand il se sentait marqué par la noirceur de son héritage : s’il tenait tant que ça à débarrasser le monde de l’empreinte meurtrière des siens, pourquoi est-c’qu’il ne mettait pas fin à sa propre vie ? Il était un tueur, un DeMaggio, un hunter tout à la fois – et même un dégénéré, coupable de tous les crimes selon les points de vue. Une vaine tentative de manipulation sur le moment – pourtant, une attaque qui était devenue toute une litanie dans sa tête. A une époque, du moins, quand il s’était senti incapable de venger sa sœur, pourchassant une ombre sans nom. Et quand il avait cru que plus jamais il n’aurait Isolde avec lui. Est-c’qu’ils étaient loin, désormais, ces temps désespérés, ou étaient-ils juste au tournant de l’avenir vers lequel ils s’engageaient à chaque décision qu’ils prenaient ? C’était ça, le doute qui demeurait en Cesare, la crainte sourde qui continuait de serrer ses tripes à chaque fois que les jours couraient, sans que lui et Isolde ne se voient. Il n’pourrait jamais expliquer ce qu’elle avait trouvé à pardonner chez lui, ce qu’elle voyait quand elle le regardait, et qu’elle sentait encore son cœur bondir dans sa poitrine, plutôt que de laisser celui-ci devenir une pierre lourde de sens. L’optimisme, ça n’avait jamais été son trait de caractère principal, certainement pas la chose à laquelle on penserait en premier, en observant Cesare DeMaggio de l’extérieur – au contraire, la Saddler était cette chanceuse qui avait droit à ses visages humains, ses visages ranimés par la lumière, la chaleur réconfortante qu’elle diffusait, rien qu’en étant là. Elle, elle le voyait sourire, l’esprit allégé, incapable de s’rendre compte au combien c’était trop rare, trop exceptionnel, et synonyme d’une perdition qui n’pourrait peut-être jamais leur être favorable. Pouvait-il vivre sa vie, en laissant tomber le côté hunter qui le définissait ? C’côté-là de son identité, l’avait au moins toujours protégé de bien des blessures : parfois, il semblait que sa vie avait commencé à dérailler dès l’instant où il avait laissé les doutes glisser dans sa tête. Ç’avait commencé par lui, s’découvrant du jour au lendemain transmutant, l’ennemi qu’il avait toujours combattu. Ç’avait continué par l’avalanche de catastrophes qui avaient lapidé, déchiré, esquinté les derniers mois qu’il avait en mémoire. N’avait-ce pas fait partie de cette logique-là, ces punitions précises apposées à son être par le Destin ou l’Bon Dieu, le fait qu’Isolde le dévisage avec toute la haine du monde et qu’il voit si intensément la façon dont il lui avait brisé le cœur cette nuit-là ? Il n’pourrait jamais oublier ce regard, cette attitude. Il espérait n’jamais le revoir, n’jamais revivre des moments comme ça.

Pourtant, Radcliff était l’univers hostile duquel ils cherchaient si souvent à fuir ; entre des draps, des étreintes insouciantes et languissantes, ou dans des soirées pendant lesquelles ils prétendaient être des gens normaux. Cesare qui parlait des matières qu’il avait préférées au lycée, et Isolde qui peignait sa vie parfois sans parler de l’influence de la mort de son père dessus. Vivaient-ils dans le déni ? Peut-être, plus souvent qu’ils n’étaient prêts à l’admettre. Et combien d’fois la réalité allait-elle devoir leur envoyer un coup d’poing dans l’estomac, avant qu’ils ne réalisent qu’ils n’pouvaient pas vivre que dans le déni ? C’était ce qu’ils avaient attendu, espéré avec leurs promesses d’un avenir trop lointain et meilleur ; c’était ce qu’ils avaient cru pouvoir toucher du doigt, parfois. Pourtant, leur déni avait toujours été ça – du déni, qui était condamné à être aussi éphémère qu’un papillon : parce que qu’est-ce qu’ils auraient fait, si la dernière fois, ils étaient restés cloitrés dans la maison d’Isolde, pendant des jours et des jours, vivant presque en autarcie, retranchés sur eux-mêmes, vivant d’amour et d’eau fraiche, pendant que Radcliff continuait d’tomber en ruines ? La réalité, c’n’était pas le déni – et ils s’étaient trop souvent fustigé d’avoir essayé d’être heureux, parce que ç’avait toujours reposé sur le fait d’ignorer le reste du monde, et de n’être qu’eux. Pourquoi n’pouvaient-ils pas être heureux dans la réalité aussi ? N’l’étaient-ils pas au moins un peu, là, maintenant ? Le DeMaggio avait pourtant senti ses entrailles fondre comme une neige tendre, dès lors qu’il avait vu les premiers sourires glisser sur les lippes de la blonde. N’était-ce pas, au moins, un petit peu de bonheur ? Cesare, il n’voulait plus exister à Isolde au détriment de la réalité – il n’voulait plus qu’ils existent, tous les deux, uniquement à la dérobée, entre le crépuscule et l’aube, comme des amants cachés qui commettaient le pire crime de l’humanité. Au fond, pourquoi est-c’qu’ils n’pouvaient pas avoir les deux ? Si c’n’était pas une question de mérite, si c’était une question d’choix, d’être heureux, d’vivre heureux ; et peut-être que la prochaine fois, Isolde n’craignerait pas la mort avec l’impression de ne pas avoir vécu. Il espérait, d’toute manière, qu’y’ait pas de prochaine fois – pas tant qu’il serait dans sa vie, pas tant qu’il serait capable d’une quelconque manière de l’empêcher. Et le large sourire de la mutante se transmit jusqu’à lui, « J’pense pas que t’auras beaucoup plus à dégager qu’un coin de placard, cela dit. » le truc le plus encombrant avec lequel il pourrait se pointer, ce serait probablement le chien qu’elle lui avait offert à son anniversaire, et qui était une bestiole aussi nerveuse que joueuse, que chiante, parfois. De plus en plus souvent, Cesare avait dû multiplier les visites dans son appartement, rien que pour tenir compagnie à l’animal, afin qu’il ne démolisse pas tout – des moments qu’ils avaient tous les deux apprécié, une échappée indéniablement plaisante pour le DeMaggio, loin de cette foutue baraque où il avait grandi, et qui était de plus en plus remplie d’hostilité. Et ils avançaient vraiment n’importe comment, Isolde et lui, à leur propre façon – l’idée, c’était qu’ils avancent, n’est-ce pas ? La phrase qu’elle lâcha le poussa à rire, ouvertement, ironiquement. « Si tu commences à parler comme ça, on fait ceinture jusqu’à c’que t’aies envie que j’te colle un autre bébé dans le ventre. Rien qu’par précaution, histoire que cette phrase n’sorte plus jamais d’ta bouche. » et d’après les paroles qu’elle avait déjà eues, ce n’serait pas demain la veille. Ils avaient tenu dix mois comme ça, et on disait bien qu’il fallait être deux pour faire un bébé – la pilule, ça existait aussi hein.
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Isolde Saddler
Isolde Saddler

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MessageSujet: Re: (fst, isolde) loving her was like breathing.   (fst, isolde) loving her was like breathing. - Page 3 Icon_minitimeJeu 12 Mai 2016 - 22:03

Yesterday was hard on all of us
— cesare demaggio & isolde saddler —
Where do we go from here? Where do we go? And is it real or just something we think we know? Where are we going now? Where do we go? Cause if it's the same as yesterday, you know I'm out, just so you know, Because, because our paths they cross, Yesterday was hard on all of us, on all of us. — Yesterday Was Hard On All Of Us.

Ça faisait des mois à présent qu’ils s’étaient retrouvés Cesare et elle. Des mois qu’ils en parlaient de leur vie idéale, sans jamais savoir quand est-ce qu’ils pourraient en profiter. Elle la voulait pourtant sa vie avec lui, elle la voulait quand bien même pour ça, y avait toujours eu un tas d’épreuve à traverser. Alors c’était resté dans sa tête comme ça, l’idée qu’un jour, ils pourraient être ensemble, sans avoir besoin de se cacher aux yeux du reste du monde. Un jour, ça pouvait toujours être bientôt, comme ça pouvait être très loin dans l’avenir. Elle ne savait pas et elle n’y réfléchissait pas beaucoup. Quand bien même, elle se surprenait souvent à fermer les paupières et à se laisser bercer par son imagination, lui montrant ce que ça pourrait être, l’avenir avec Cesare. Quand, c’était une variable qu’elle ne prenait jamais en compte. Elle avait fini par se dire qu’ils verraient bien et elle s’était plus ou moins habituée à la situation. Elle était heureuse quand il était là, elle avait un pincement au cœur quand Clara dormait et qu’elle se retrouvait toute seule dans sa maison qui lui paraissait d’un coup vraiment trop grande. Il lui manquait dès qu’il était pas là et le laisser partir, ça lui faisait toujours mal au cœur, mais ça allait, parce qu’ils savaient toujours qu’ils se reverraient rapidement. C’était devenu ça son quotidien, leur quotidien et comme c’était mieux que de rester loin de lui pendant des semaines, elle s’était habituée à ce que ce soit comme ça, tout en continuant de rêver du jour où ça serait plus que ça. Ces dernières heures qui s’étaient écoulées, elle avait été loin d’imaginer que le fameux jour, il pourrait être plus proche d’eux qu’elle n’avait pu l’imaginer. Elle avait surtout eu tendance à croire, qu’elle ne le verrait jamais, ce jour tant espéré, parce qu’elle serait morte.

Morte pour quoi en plus ? Tant que tout allait presque bien, qu’elle se contentait de se prendre une balle dans la jambe ou un coup de couteau, la réponse restait assez évidente. Maintenant qu’elle avait essuyé des bombes, une tentative d’assassinat et des heures de torture, sa cause, elle perdait un peu de sa valeur. Ça avait été beau sans doute dans l’idée de base, venir en aide aux transmutants qui en avait besoin. Puis ça s’était transformer en rage, quand elle avait créé Insurgency avec la volonté de répondre aux attaques des hunters et de voir les transmutants attaquer les premiers pour éviter le pire. Maintenant, elle ne savait plus où elle en était. Elle était à la tête d’une ville qui tombait en ruines et dans laquelle, y avait vraiment plus aucune limite pour en venir à bout de ses adversaires. Alors pourquoi est-ce qu’elle se battait ? C’était une question à laquelle elle avait l’impression en cet instant de ne plus avoir de réponse. Peut-être bien que ça reviendrait à un moment ou à un autre, mais pas pour le moment. Pour l’heure, elle n’avait pas envie de se battre, juste de prendre sa chance et de réaliser son rêve d’avoir sa vie, son avenir aux côtés de Cesare. Alors s’il voulait venir vivre avec elle, elle lui dégagerait tout ce dont il aurait besoin, quand bien même ça ne devait pas être grand-chose. Si ça devait devenir sa maison à lui aussi, alors fallait bien qu’il y laisse sa trace aussi. « Je suis sûre que tu as besoin d’un peu de place ailleurs que dans le placard. Genre dans la salle de bain, monsieur l’pas barbu. » Ils en avaient parlé de cette fameuse barbe qu’elle ne verrait jamais sur ses joues, alors mine de rien, il devait bien passer un peu de temps dans la salle de bain pour s’occuper de ça. « Puis, tu dois bien avoir quelques trucs personnels. C’est pas possible de vivre juste avec quelques fringues et un bébé chien. » Vu comme ça, ça faisait plutôt clochard quand même. Il devait quand même avoir plus que ça, des bouquins, un ordinateur, ce genre de trucs. Elle ne put s’empêcher de rigoler encore suite à sa réplique. Il était probablement le seul à pouvoir la faire rigoler comme ça, alors qu’elle venait de pleurer et qu’elle était quand même pas loin du désespoir en cet instant. « Tu tiendrais pas longtemps je suis sûre. » Suffisait de voir la façon dont ils avaient de se sauter dessus quand ils se retrouvaient pour en arriver à cette conclusion. « J’ai quelques arguments, moi aussi qui pourraient te convaincre. » Elle savait qu’elle pouvait le faire craquer, même s’il décidait qu’il ne se passerait plus rien entre eux avant qu’elle veuille un autre bébé. Ce serait dommage de vivre ensemble sans jamais se toucher après tout. « Puis si tu résistes quand même, tant pis, j’te demanderais un autre bébé, parce que moi je sais que je ne tiendrai pas. » Elle le savait bien elle qu’elle ne tiendrait pas longtemps et dans le fond, un autre bébé – plus tard, dans très longtemps – parce qu’ils auraient envie d’en avoir un et pas parce qu’ils étaient deux gros nuls qui ne pensaient à rien, ça pouvait être bien.
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Cesare DeMaggio
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SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
MessageSujet: Re: (fst, isolde) loving her was like breathing.   (fst, isolde) loving her was like breathing. - Page 3 Icon_minitimeVen 13 Mai 2016 - 23:25


THE LIGHT SHINES IN THE DARKNESS
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Sourire, pour ce soir, ç’avait semblé lui faire trop mal au visage, aux lèvres, et à tout le reste du corps et de l’âme. Jusque-là, du moins. Isolde endormie à côté de lui, Cesare avait surtout été l’impassible mur de glace qui se réfugiait dans un mutisme patibulaire, ignorant presque le reste du monde, alors même qu’à l’intérieur, tout le chaos qui se jouait en lui échappait à la vue de tous les autres. Les dernières heures avaient été trop longues, trop éprouvantes, trop familières – le DeMaggio avait oscillé entre tous ces sentiments sans jamais trouver la moindre stabilité où que ce soit ; pourtant, y’aurait eu de quoi positiver. Ils avaient retrouvé Isolde vivante, et avaient même réussi à arrêter celui qui s’était attaqué à elle : peu importaient les mauvais souvenirs que la jeune femme garderait de tout ça, au moins elle ne vivrait jamais en devant regarder constamment par-dessus son épaule, de peur que son bourreau revienne pour elle. Pas temps qu’il serait vivant, lui, Cesare, à ses côtés. Et si l’imbécile devait être assez fou pour tenter un truc pareil, cette fois-ci, aucune intervention, aucune supplication de la part de la mutante n’pourrait l’empêcher de terminer le job et d’envoyer ce connard six pieds sous terre. C’était ce qu’il faisait de mieux, après tout, donc pourquoi continuer à le nier ? Tout autant qu’il essayait, Cesare s’retrouvait incapable de pleinement ravaler sa nature – le côté meurtrier, sanglant qu’on n’avait eu de cesse d’éveiller et d’aiguiser en lui : et comment était-il censé changer, au fond, alors même qu’à chaque fois qu’il retournait auprès des siens, c’étaient ces exactes gestes, ces mêmes actions dégueulasses et condamnables, qu’il répétait à l’infini ? Tout ça pour survivre, tout ça pour se fondre dans la masse, s’prétextant que c’était nécessaire et que les bonnes motivations qui se cachaient derrière ses actes pourraient au moins aider à rendre les fantômes de ses actes moins pressants devant ses prunelles. Il avait tort. Cesare portait plus lourdement que jamais les conséquences de ses actes, et les mémoires de tous ceux qu’il avait déjà tués, torturés, affrontés ; des choses desquelles Isolde et lui n’parlaient pas, quand ils se retrouvaient ensemble, à essayer de chasser le reste du monde de leurs esprits. Tout comme Isolde n’avait pas parlé de ses problèmes à elle, de sa culpabilité à elle, de ses préoccupations à elle : elle devait bien en avoir un certain nombre, mais fallait quand même croire qu’ils n’avaient jamais pleinement été ensemble dans cette histoire s’ils n’avaient jamais partagé, aussi, leurs fardeaux. Des fardeaux qui n’avaient pas nécessairement quoique ce soit à voir avec eux deux, leur couple, leurs sentiments ; la vie n’s’arrêtait pas à eux deux, même quand ils s’retrouvaient, et peut-être avait-ce été ça, leur erreur fatale pour les dernières heures qui venaient de s’écouler. Est-ce qu’Isolde savait seulement, qu’il était la plupart du temps poursuivi par des cauchemars tortionnaires, lovés au creux de ses paupières, dès qu’il fermait les yeux ? Le truc, c’était qu’avec elle, il n’les avait pas, alors évidemment que ce n’serait pas un sujet qu’il amènerait de lui-même. Il n’avait pas envie d’parler, de la façon dont il voyait encore et encore, le visage mort de sa sœur dans ses rêves. Il n’avait pas envie d’parler, du nombre de scénarios et de ‘et si’ qu’il se construisait dans son inconscient, depuis des mois, et empêchait sa hargne de pleinement disparaître : même six pieds sous terre, Kingsley Moren gouvernait toujours des parts de ses tripes et de son âme – Cesare continuait d’le détester, alors même qu’il avait déjà obtenu sa vengeance.

La misère sourde qu’ils s’trainaient, Cesare et Isolde n’avaient que trop stagné dedans : si sourire ce soir lui avait semblé impossible jusque-là, ça lui avait aussi semblé être quelque chose de bien difficile à faire, dans la torpeur des jours qu’il avait endurés sans connaître la Saddler. Combien de temps, au juste, avait-elle mis, combien d’efforts avait-elle déversés, pour réussir à peu à peu briser la carapace de glace qui avait paralysé le cœur du chasseur au creux de sa poitrine ? Mais elle y était arrivé, à la fin, et Cesare avait épuisé les muscles de son visage plus souvent qu’il ne l’aurait cru, à être heureux comme il n’l’avait jamais été, pas même avec Aria, quand il avait été en compagnie de la mutante. Le chasseur, qui avait trouvé son Salut avec la transmutante ; l’ironie devait difficilement glisser dans la gorge des DeMaggio, sans conteste, et si Cesare devait être assez fou pour concrétiser les paroles qu’il prononçait avec Isolde dans cette chambre d’hôpital, Rafael aurait encore plus de mal à encaisser tout ce qui lui tomberait dessus. Evidemment, pourtant, le fils n’était pas assez fou pour s’imaginer plier bagages, faire des cartons et embarquer dans sa voiture juste sous le nez de son géniteur – il allait falloir qu’ils réfléchissent à ça, qu’ils fassent ça discrètement, progressivement, quasi-invisibles, et pourtant au nez et à la barbe de tous. La logistique, pour ce soir, c’était comme l’avion – il n’fallait pas y penser. D’toute manière, la simple idée de partager sa vie quotidienne avec Isolde était plus effrayante et attrayante que n’importe quelle perspective – c’n’était là, plus seulement une question de dévouer son temps, son énergie à la jeune femme et à leur histoire, c’était l’idée de vivre l’un avec l’autre, l’un par-dessus l’autre chaque jour de la semaine, du mois et de l’année. Avec leurs bonnes et leurs mauvaises habitudes, leurs manies, les trucs qu’ils n’avaient peut-être jamais osé s’avouer. « Dit comme ça, on dirait qu’tu t’attends à c’que j’me lève à 5h du matin rien que pour m’occuper de ma barbe. » il en haussa les sourcils – franchement, à part une conversation qu’ils avaient eue une fois, Isolde n’pouvait pas dire qu’il était particulièrement emmerdant sur ce point-là ; certes, il se raserait tous les jours, ça n’lui prenait pas des heures pour autant. En réalité, d’autres choses lui prenaient plus de temps, et faisaient partie de sa routine indispensable. « J’admets, il m’faudra une étagère dans la salle de bain. Et le chien a probablement plus de trucs que moi. » parce que bon, encore une fois, c’n’était pas comme s’il allait pouvoir débarquer avec toutes ses affaires sans attirer l’attention ; y’avait plein de choses qu’il allait devoir laisser derrière lui, sans pour autant qu’il en soit attristé. C’était ça, d’pas être matérialiste. Quelque chose lui disait, d’toute façon, qu’y’avait d’autres aspects de leur cohabitation qui seraient potentiellement plus compliqués à gérer que l’espace dans la grande maison achetée par Isolde, ses affaires à elle et son petit peu d’affaires à lui. Et même ici et maintenant, ils n’semblaient même pas capables de trouver le moindre terrain d’entente : le rire d’Isolde réussit au moins à réveiller un soulagement réconfortant en lui, alors qu’il souriait à son tour. « Arrête avec le truc des arguments, tu sais bien que j’suis faible. » il eut un grognement, en levant les yeux au ciel ; il avait déjà bien compris qu’il n’avait fait aucun progrès à ce niveau-là, et c’n’était certainement pas pour déplaire à Isolde. « Faut croire que j’vais aussi avoir besoin d’une place dans un tiroir alors. Pour y ranger des préservatifs, juste au cas où. » et même s’il plaisantait avec son rictus moqueur et sa façon de se mordiller la lèvre, peut-être bien que ça viendrait à se concrétiser ; ils avaient eu Clara assez bêtement, à vrai dire, tant et si bien qu’il n’se souvenait même pas d’une fois particulière où ç’aurait pu arriver. Non, ils avaient toujours agi bêtement, dès lors que ç’avait commencé à devenir sérieux et régulier entre eux, ils avaient relativement vite laissé tomber la moindre précaution. Voilà où ça les menait. « Parce que si tu dois me demander un autre enfant juste parce que tu tiens pas, on va se retrouver avec trente-six gamins. » et c’n’était pas que la perspective n’était pas tentante – quoique, hein, trente-six, ça faisait beaucoup et ça serait largement plus pesant pour Isolde que pour lui, alors il n’avait pas vraiment de nombre d’enfants à vouloir ou à choisir. L’idée, c’était qu’au-delà de leurs conversations moqueuses, Isolde elle n’résistait pas beaucoup plus que lui, et qu’ils étaient tous les deux aussi imbéciles l’un que l’autre – parce que Clara, ils l’avaient bel et bien faite à deux.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (fst, isolde) loving her was like breathing.   (fst, isolde) loving her was like breathing. - Page 3 Icon_minitimeSam 14 Mai 2016 - 12:55

Yesterday was hard on all of us
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La vie à deux, c’était quelque chose qu’Isolde n’avait encore jamais expérimenté, à part peut-être à l’université quand elle avait dû partager sa chambre avec une autre fille qui s’était avérée être Anthea, alors c’était forcément différent, vu le temps qu’elles avaient déjà passées ensemble, elles avaient déjà connus toutes les habitudes de l’autre, assez pour ne plus remarquer les petits trucs chiants qu’on devait forcément trouver chez une personne avec qui on vivait. Isolde et Cesare, ils n’étaient jamais restés ensemble plus d’une soirée, une nuit et la matinée qui allait avec. Alors, c’était difficile de savoir comment ça pourrait se passer s’ils devaient vivre tous les deux sous le même toit de façon continue. Peut-être bien qu’ils arriveraient à s’en trouver, des défauts que pour l’heure, ils n’étaient pas capables de voir quand ils étaient trop occupés à profiter de chacune des secondes qu’ils avaient la chance de passer ensemble. Au moins, maintenant qu’ils avaient tous es deux un chien, il semblait qu’ils étaient compatibles d’après certain, alors ça ne devrait pas poser tant de problèmes que ça. Dans le fond, Isolde, elle n’y avait jamais réfléchi à tout ça. Elle aimait tellement être avec Cesare que ça ne semblait pas poser de problème d’être tout le temps avec lui. Ce n’était pas comme si vivre ensemble, ça voulait dire vivre toujours collé l’un à l’autre, s’ils avaient besoin d’un peu d’espace vital, elle espérait qu’ils soient assez grands pour se le dire et s’ils devaient se trouver des défauts, peut-être bien que la meilleure chose à faire, ce serait d’en parler. Elle savait déjà qu’il était organisé – quand bien-même la fois où elle l’avait retrouvé dans sa chambre au motel, on aurait pu penser qu’un ouragan était passé par là – alors qu’elle, elle en laissait trainer partout, alors peut-être bien qu’elle savait au moins par où commencer pour être un peu plus supportable aux yeux de Cesare.

Elle savait en tout cas que maintenant plus que jamais, elle avait envie de le savoir à ses côtés. Elle avait cette peur ancrée dans ses tripes de se retrouver toute seule à nouveau. Peut-être bien que ça lui passerait avec le temps, elle l’espérait, mais elle n’avait pas envie de se retrouver dans sa maison toute seule à sursauter au moindre bruit comme une pauvre fille complètement paranoïaque. Elle se sentait toujours mieux quand y avait Cesare à ses côtés, même là dans cette chambre d’hôpital, le calvaire semblait moins difficile à supporter que si elle avait dû être toute seule dans l’obscurité de la pièce. Elle avait envie de rester avec lui, le savoir à ses côtés parce qu’elle avait besoin de la sécurité que lui seul était capable de lui apporter. Alors, dans le fond, elle était prête à tout accepter du moment qu’il était avec lui, même s’il devait passer quinze plombes dans la salle de bain pour s’assurer qu’y aurait jamais aucune trace de barbe contre ses joues. « J’en sais rien moi, j’ai jamais eu de barbe à m’occuper hein. » Heureusement sans doute, ce serait inquiétant sinon. Au fond, y avait quand même des chances pour que ce soit moins long pour lui de se raser la barbe que pour elle de s’épiler de partout, parce que c’était toujours pareil, les filles devaient être impeccables alors que les mecs, ils faisaient la barbe et ça suffisait bien. « Tu auras une étagère dans la salle de bain et tout c’que tu veux d’autre. » Elle pouvait bien lui laisser toute la place dont il pourrait avoir besoin dans cette maison s’il devait venir vivre avec elle. Elle s’engageait même à débarrasser les quelques cartons qui restaient encore à déballer, dès qu’elle sortirait de cet hôpital, histoire qu’y ait vraiment plus de place. « Ouais je sais, raison de plus pour les utiliser mes arguments. » Et puis il pouvait parler lui, il faisait la même chose. A croire qu’ils savaient tous les deux comment faire craquer l’autre en une poignée de secondes. Dans le fond, ils n’avaient pas besoin d’arguments en particulier de toute façon, pour se tomber dans les bras l’un de l’autre, en oubliant tout le reste. « On devrait pouvoir trouver ça aussi. Mais je suis pas franchement sûre qu’on se souvienne de cette boite sur le moment … » Elle était même sûre qu’ils oublieraient, parce qu’elle en avait déjà chez elle et que jamais ils n’avaient eu l’idée d’aller jusque dans la salle de bain en chercher, comme si le chemin était beaucoup trop long. Tant pis, faudrait faire confiance à la pilule et à sa capacité à y penser pour pas se retrouver avec trente-six gamins sur les bras. « Oh mon dieu, non. Ça ferait genre une grossesse par an jusqu’à mes soixante ans, l’enfer quoi. » Même sans faire attention, c’était impossible d’arriver à trente-six gamins alors qu’elle avait déjà presque vingt-six ans et que la ménopause était censée arriver plus vers cinquante ans que vers soixante. Enfin, même sans ça, Clara c’était largement suffisant pour le moment. Pour ce qui était de plus tard, y aurait bien que l’avenir pour leur dire s’ils en auraient d’autres ou pas, parce que pour l’heure, c’était vraiment pas prévu au programme, mais Clara déjà, elle n’avait pas été prévue et elle ne regrettait absolument pas qu’elle soit là. 
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (fst, isolde) loving her was like breathing.   (fst, isolde) loving her was like breathing. - Page 3 Icon_minitimeDim 15 Mai 2016 - 21:18


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Faire le repas, faire le ménage, faire la vaisselle, faire la lessive- y’avait plein de choses de la vie quotidienne auxquelles Cesare n’avait jamais particulièrement pensé. S’il avait déjà fait comprendre à Isolde qu’il était plus que capable de se faire tourner une machine pour laver ses vêtements, puisqu’il faisait ça pour ses affaires depuis un moment déjà, le reste, ça s’avérait plus compliqué. On n’l’avait pas éduqué à gâcher ses minutes et ses heures à faire de la cuisine, à nettoyer les vitres ou à passer l’aspirateur ; ç’avait toujours été quelqu’un d’autre qui avait fait ça, et compte-tenu de l’argent de ses parents, ce n’était pas bien compliqué d’imaginer l’ambiance dans laquelle il avait grandi, vis-à-vis de tout ça. Et encore, c’était sans compter sur l’univers incroyablement misogyne dans lequel il avait grandi ; quelque chose dont il ne se targuerait pas juste sous le nez de la Saddler, bien trop conscient que ça pouvait bien facilement être un sujet qui les amènerait dans une longue discussion, et pousserait un peu plus la jeune femme à haïr le père avec lequel il avait grandi. C’était un détail, d’toute manière, une façon de penser qu’il n’avait jamais partagée, notamment parce qu’il avait été trop occupé à veiller sur sa sœur, et à compenser le manque d’affection dont elle avait été victime de la part de leur géniteur : tout au plus, Cesare avait été comme les femmes de la maison, profondément répugné par l’attitude de Rafael à l’égard de celles qu’il jugeait si sévèrement. Ou au moins, peu enclin à suivre ce chemin. Tout ça pour dire, qu’Isolde pouvait toujours se targuer de ne pas être tombée sur un DeMaggio macho et sexiste, ce qui était comme trouver une aiguille bien particulière au beau milieu d’une botte d’aiguille – les racines fières de sa famille, elles couraient toujours à travers les hommes, et c’était un truc qu’il avait si souvent entendu, qu’à chaque fois, son être avait souffert en pensant à Aria. Ça lui arrivait parfois d’faire de même, en pensant à Clara – que même si Isolde et lui avaient été le couple parfait, adulé par ses parents, le simple fait que Clara soit une fille aurait suffi à rendre la vie de la blonde impossible, comme si s’était de sa faute, ou quelque chose du genre. Ils fonctionnaient comme ça, ses attardés de parents. Avaient fonctionné comme ça, lui rappelait toujours sa mémoire, dès lors qu’il se prenait à égarer ses songes jusqu’à ses géniteurs, leur couple, leur mariage, qui aujourd’hui n’était plus : des deux, il fallait qu’il n’reste que le pire, galvanisé par l’omniprésence de Rayen dans la maison familiale, et les protestations qui grandissaient dans les rangs des hunters. Son père, il détestait Isolde, vraiment et viscéralement ; quand bien même ç’aurait pu amuser une part rebelle en les tripes de Cesare, il était toujours rappelé à la réalité : et pourtant, miraculeusement, il semblait que Rafael n’avait aucune connaissance de l’existence de Clara. Non pas qu’il ignorait le lien de parenté qui liait la petite à Cesare et à leur famille – non, il semblait surtout, que Rafael n’avait jamais capté qu’Isolde Saddler s’était un jour baladée avec un ventre proéminent à travers tout Radcliff. Tant mieux.

Et comment est-ce que les choses tourneraient, si Cesare devait se révéler au grand jour, à son père, encore amoureux d’Isolde, le traitre qui était venu se lover juste derrière les défenses des hunters, espionnant pour le compte de leurs ennemis ? C’était même pire que l’simple fait de faire partie des dégénérés, et de donner des informations au compte-goutte pour gagner du temps et cacher sa propre tare à ses parents. Les conséquences, elles en seraient forcément plus douloureuses et désastreuses ; c’était bien pour ça, qu’il avait tant craint, tant freiné lorsqu’Isolde et lui avaient commencé à… être à nouveau, ce quelque chose, ce couple, cette romance qui essayait de survivre dans les cendres de leur passé. Il avait été tellement concentré sur son père, tellement accroché sur sa peur vis-à-vis de celui-ci – il savait qu’il l’éprouvait à raison, et que leurs prudences n’avaient pas été de trop ; elles n’avaient, au contraire, pas été assez. Ou pas réfléchies correctement. Parce que s’il avait été présent, ici ou ailleurs, il aurait su qu’Isolde était en retard, qu’elle n’donnait pas signe de vie, et que quelque chose pouvait avoir mal tourné ; il n’comptait pas la fliquer, sous prétexte qu’ils étaient ensemble sous le même toit – et il espérait bien qu’elle ne l’ferait pas elle-même de son côté – mais y’avait quelque chose de sauf, de rassurant, d’indispensable à la paix de son esprit, dans l’idée d’être avec elle. D’être là, autrement que l’amant qui partait dès le matin, et vivait en pointillés avec elle, accroché à des moments où ils cherchaient si ardemment le bonheur, qu’ils n’prenaient pas le temps de parler des choses qui fâchaient, ou du quotidien tout bête. Alors Isolde n’savait même pas combien de temps il mettait pour s’occuper de sa barbe le matin – la bonne chose, dans le fait de ne jamais la laisser pousser et de s’en occuper quotidiennement, c’était qu’au moins, ça allait relativement vite. « T’as pas d’barbe, toi ? » c’est tout ce qu’il trouva à répondre aux paroles d’Isolde, fronçant légèrement les sourcils, avant de hausser les épaules. « C’est comme n’importe quelle part de ton anatomie. Quand tu le fais régulièrement, y’a pas grand-chose à faire. Par contre, si un jour tu me caches mon rasoir et que j’ai la barbe qui pousse pendant genre- trois semaines… bah là j’mettrai plein de temps dans la salle de bain. » sans compter qu’il en mettrait encore plus, rien qu’en bonnes mesures, histoire de répondre à la provocation de base ; c’était elle qui avait parlé de vouloir voir à quoi il ressemblait avec une barbe, et il la connaissait assez têtue pour faire ce genre de magouilles. Elle était prévenue, hein. Il espérait bien, quand même, que ses affaires resteraient sur sa fameuse étagère ; c’en rendait presque l’idée d’une cohabitation avec Isolde… intéressante, il s’retrouvait soudainement à avoir hâte de pouvoir concrétiser ça. Se réveiller tous les matins avec elle, ne plus compter les heures, voir Clara tous les jours – ça semblait presque trop tant et si bien qu’il s’demandait surtout ce qui allait se mettre en travers de leur chemin avant qu’ils n’aient le temps de s’retourner. Encore. Ils n’en étaient pas encore, franchement, à avoir le temps de s’poser des questions sur d’éventuels futurs autres enfants, encore moins trente-six, et ce, même s’il fallait qu’ils fassent ceinture parce qu’ils étaient tristement incapables d’être prudents. C’était toujours difficile de penser à des trucs pragmatiques comme ça, alors Isolde contre lui, il n’y pouvait rien ; « On est vraiment pas sérieux. » qu’il releva avec toute l’ironie du monde, un rictus étirant la commissure de ses lèvres, alors qu’il observait la jeune femme d’une œillade intense, et moqueuse. Ils n’étaient pas sérieux d’parler de trucs comme ça, ici et maintenant ; ils n’étaient pas sérieux non plus, à tout le temps oublier les règles élémentaires de la contraception : m’enfin, comment regretter le fait d’avoir Clara avec eux, maintenant ? Il ne put retenir un rire bien évident, à l’idée de voir Isolde enceinte, chaque année, pendant les années à venir ; « Tu finirais par me détester, j’suis sûr. » il en leva les yeux au ciel, avant de hausser les sourcils, charmeur - « Et ça demanderait de moi que j’sois… très prolifique. » au moins, même pour les DeMaggio, ça appartenait à un autre temps, la polygamie, et cette façon dont certains empereurs ou grands noms de l’histoire ancienne avaient quelque chose comme trente enfants parce qu’ils avaient sept femmes ou quelque chose du genre. Et même s’ils devaient vivre ensemble, une vie ennuyeuse et banale, ils n’en arriveraient jamais là.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (fst, isolde) loving her was like breathing.   (fst, isolde) loving her was like breathing. - Page 3 Icon_minitimeLun 16 Mai 2016 - 0:06

Yesterday was hard on all of us
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Isolde voulait vivre avec Cesare, ça faisait un moment qu’elle avait cette idée en tête, cette envie de construire quelque chose de concret avec Cesare et avec Clara. Elle y avait souvent pensé, sans savoir quand est-ce que ce serait possible et si ça pourrait poser problème à un moment. Elle n’en savait rien et elle n’en saurait rien avait d’avoir tenté l’expérience. Qu’importait ce qu’ils pouvaient dire, ce ne serait pas demain de toute évidence, parce qu’elle n’allait pas rentrer chez elle avant quelques jours au moins et puis y avait plein de choses qu’il fallait voir, au-delà des étagères à remplir. Plein de choses auxquelles elle ne pouvait de toute façon pas penser à l’heure actuelle alors que la morphine dans son organisme l’empêcher de réfléchir sérieusement. Y avait des trucs pourtant qu’elle savait n’être absolument pas liés à la drogue qui circulait dans ses veines. Il pourrait toujours lui redemander dès qu’on lui aurait coupé la morphine, sans doute trop rapidement, dès le lendemain, elle donnerait toujours les mêmes réponses. Elle voulait vivre avec lui et elle voulait se prendre quelques vacances loin d’ici avec lui. Elle avait sans doute quelques trucs importants à régler à la mairie, ne serait-ce que trouver un moyen de gueuler bien fort qu’elle en avait raz-le-bol des abrutis de cette ville et qu’ils avaient plutôt intérêt d’arrêter de la prendre pour une conne, s’ils ne voulaient pas se retrouver avec leur pote le tortionnaire, derrière les barreaux. Après ça, qui au final ne devrait pas lui prendre plus de quelques minutes au cours d’une journée, elle avait bien l’intention de se poser des congés, et si y avait quelqu’un à qui ça ne plaisait pas, cette personne pourrait toujours aller gentiment se faire voir. De toute façon, ses collègues devraient bien comprendre qu’avec ce qui venait de lui arriver, elle avait besoin de ses vacances.

Peut-être que ce serait plus simple d’organiser des vacances plutôt que Cesare venant s’installer chez elle. La morphine, quand bien même elle faisait des miracles, elle ne suffisait pas à effacer la famille de Cesare de son esprit. Elle avait cru que si un jour elle devait se retrouver à se faire torturer par un malade, ce serait par Rafael. D’une façon ou d’une autre, il l’avait déjà fait, en lui arrachant son père et sa meilleure amie. La menace n’était pourtant pas venue de là où elle s’y attendait le plus. Cesare lui-même sans doute, il avait pu penser que ça viendrait de là, et ça semblait presque être une bonne raison en soi, pour rester auprès de son père. Maintenant au moins, ils savaient tous les deux que ce n’était pas ça qui les protégeaient. Ni elle, ni lui, puisqu’elle avait du mal à imaginer que Rafael ne pourrait pas trouver, à un moment ou à un autre, une bonne raison de s’en prendre à son fils. Ce type était un grand fou de toute façon. Elle n’avait pas franchement envie de penser à lui en cet instant, ni à aucune autre des ordures qui peuplaient la ville de Radcliff. Elle préférait largement parler de trucs très intéressants, comme les poils, avec Cesare. Ils trouvaient toujours le moyen de parler de tout et de n’importe quoi. Elle leva les yeux suite à sa question. Ouais, elle n’avait pas de barbe et c’était quand même pas mal rassurant. « Ouais, c’est sûr … Au pire, si je te cache ton rasoir, tu auras toujours l’occasion d’en racheter un sans attendre trois semaines, c’est pas comme si fallait prendre un crédit pour acheter ça. » Et puis elle ne lui cacherait pas son rasoir, fallait qu’il arrête de croire qu’elle serait assez fourbe pour mettre en place des plans pour le voir avec de la barbe. Elle savait se comporter comme une véritable emmerdeuse, mais pas à ce point. Il n’avait pas plus de soucis à se faire pour son rasoir que pour les trente-six bébés qu’ils n’auraient jamais, quand bien même ils n’étaient pas franchement les personnes les plus à cheval sur la contraception. « Non, mais tant pis, au moins on profite de la vie. » Et pas qu’un peu sur ce plan-là. Même s’ils devaient vivre ensemble, elle n’était pas sûre qu’ils arrivent beaucoup à se calmer. En tout cas, elle n’aurait pas trente-six bébés, c’était certain. « Au pire, je crois que je vais prendre rendez-vous chez le gyneco, pour passer à l’étape au-dessus la pilule niveau contraception, ça m’évitera d’avoir trente-six bébé et de te détester un jour. » Y avait des méthodes contraceptives plus efficaces qui pouvaient leur permettre d’oublier le préservatif ou la pilule sans se faire de soucis, alors peut-être qu’ils devraient se pencher là-dessus avant d’envisager d’avoir trente-six bébés. « Ouais … En même temps, techniquement, un homme, il peut faire autant de bébé qu’il veut en un jour … alors qu’une femme, elle peut en avoir un seulement tous les neuf mois environ … » Cette réflexion, elle lui venait définitivement de la morphine, alors que d’un coup, ça lui semblait être un questionnement digne d’intérêt quand bien même tout le monde s’en fichait en vrai. « Ce serait bizarre de faire plein de bébés en un jour, en plus faudrait trouver les bonnes femmes, parce qu’une femme, ça peut pas procréer tous les jours du mois … » C’était peut-être le moment où fallait vraiment qu’elle arrête de réfléchir, parce qu’elle partait un peu trop loin dans une réflexion sans intérêt particulier, alors que son cerveau commençait de plus en plus à partir à la dérive, elle savait pas trop si c’était juste la fatigue qui commençait à se faire vraiment ressentir ou un nouveau jet de morphine dans ses veines, mais dans tous les cas, ça ne la réussissait pas et ça se sentait dans la logique de ses propos, mais aussi dans son rythme de parole qui commençait à ralentir. Ses paupières étaient lourdes, mais elle luttait encore pour les garder ouvertes toujours trop effrayé par ce qu'elle pourrait voir une fois endormie.


Dernière édition par Isolde Saddler le Mar 17 Mai 2016 - 21:06, édité 1 fois
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (fst, isolde) loving her was like breathing.   (fst, isolde) loving her was like breathing. - Page 3 Icon_minitimeMar 17 Mai 2016 - 20:46


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Il ne savait pas pour combien de temps il avait veillé au chevet d’Isolde, Cesare. Il l’avait juste fait, et même l’existence d’une notion d’heure avait disparu de sa tête. Quelle heure était-il, alors qu’ils parlaient projets – vacances, s’installer ensemble, tout ça ? Si elle devait le lui demander là, maintenant, le DeMaggio ne pourrait pas lui donner de réponse satisfaisante. Et il se fichait bien d’l’heure qu’il était de toute manière. Avec Isolde, c’était comme si le monde se remettait en marche, lentement mais sûrement, alors même qu’il n’s’était jamais arrêté : il le savait, parce qu’il avait entendu des voix dans le couloir, des bruits de pas, la vie de l’autre côté de la porte qu’il n’avait pas daigné passer une seule fois depuis qu’il s’était installé dans cette chambre. Même pas pour respirer un peu d’air frais. Ni pour se trouver un café pour rester éveillé. Ni pour simplement se dégourdir les jambes. Même pas pour pisser. Le monde, il s’était complètement arrêté pour lui, et c’était bien la seule chose qui importait : comme ça, immobile et suspendue à un fil capricieux, la réalité du chasseur avait menacé de s’effondrer dans le néant pendant tout le temps où la Saddler avait demeuré inconsciente. Et maintenant que sa tête s’remettait en route, y’avait tout un tas de trucs qui pointaient dans son crâne et dont il allait bien devoir s’occuper : il avait probablement d’la paperasse à remplir, pour être le numéro d’urgence à contacter en cas de problème pour la jeune femme. Au-delà de ça, il n’savait même pas où était son téléphone portable – s’il était censé l’avoir sur lui, ou s’il l’avait laissé à un endroit. L’avait-il oublié dans un coin des couloirs où il avait tourné, comme un lion en cage, avant qu’on lui donne des nouvelles d’Isolde ? L’avait-il balancé à la tronche du hunter avant de lui éclater le visage ? Ou l’avait-il laissé derrière lui au moment d’aller retrouver la mutante, où qu’elle soit ? Il était habituellement quelqu’un de plutôt attentif, organisé, précis ; mais maintenant, y’avait tout un brouhaha dans sa tête qui le déconnectait de ces réflexes : au moment d’observer Isolde pour la première fois, dès que le nom de leur fille avait pointé dans l’air, Cesare avait eu besoin de longues secondes pour se recomposer, et reconstituer ses souvenirs. A croire qu’on aurait pu la lui prendre, comme ça, juste sous son nez, sans qu’il ne remarque rien. Alors Léda avait sûrement bien fait d’envoyer un message directement à Isolde, parce que le DeMaggio, lui, il avait trop souvent menacé d’perdre les pédales : et c’n’était pas dans ses habitudes, alors ça l’avait en fin d’compte, épuisé et torturé plus qu’il ne l’aurait cru. Il avait beau ne squatter qu’un quart du lit, une jambe dans le vide et plutôt mal positionné, Cesare sentait déjà un engourdissement courir dans tous ses muscles, les détendre peu à peu, dans ce calme qui suivait ce shot d’adrénaline qui avait couru dans ses veines.

Il n’pourrait certainement pas parler d’autre chose que de son rasoir, alors, et il haussa les sourcils aux paroles de la jeune femme – ouais, il pourrait aussi aller en acheter un, si elle avait l’idée excentrique et audacieuse de lui planquer ses affaires rien que pour l’emmerder. Mais encore une fois, la concrétisation de cette promesse appartenait à un autre monde, qui leur semblait infiniment lointain ici et maintenant : c’n’était pas une mauvaise chose, pour une fois, parce que Cesare avait bien du mal à s’imaginer faire des cartons, ou même à choisir ce qu’il prendrait avec lui pour aller chez Isolde, et ainsi de suite. Quelles affaires avait-il déjà peu à peu abandonné là-bas, au fil de ses visites ? Ils en étaient devenus complètement imprudents et inconsidérés, à force de se voir de plus en plus souvent – heureusement qu’Isolde avait déménagé, hein. Ils profitaient d’la vie, c’était l’moins qu’on puisse dire, à toujours grappiller plus de minutes ou d’heures quand ils étaient ensemble, à s’envoyer des messages comme des adolescents imbéciles, à sourire niaisement, toute conscience envolée, dès qu’ils se voyaient. Cesare eut un sourire aux paroles de la mutante, équivoque et bien explicite – ils profitaient de la vie aussi de ce point de vue-là, indéniablement- c’n’était pas pour rien qu’ils faisaient partie de ces idiots qui se retrouvaient avec un bébé sur les bras et trois points de suspension pour répondre aux questions si évidentes pour les couples bien préparés à recevoir un enfant. Ils s’en sortaient pas mal, quand même ; et peut-être bien que ce serait encore mieux d’ici quelques semaines, s’ils devaient vraiment s’installer ensemble. Subitement, imaginer les prochains anniversaires, les prochaines fêtes, était moins chaotique qu’à l’époque de son anniversaire à lui. Ou d’il y a une poignée d’heures, où leurs destins avaient été suspendus à trop de risques, trop de douleur, trop de doutes. « J’aime l’idée que tu doives passer au niveau supérieur de contraception si on s’installe ensemble, ça en dit long. » il n’avait pas pu retenir cette ironie, ricanant avec amusement ; et pourtant, il n’pouvait certainement pas jouer les offusqués et dire que jamaiiiis les choses n’tourneraient comme ça. Ça voulait surtout dire qu’il retiendrait Isolde, otage de leur lit, plus souvent encore que maintenant, heureusement pour elle, en tant que maire de la ville, elle pouvait parfois avoir des horaires flexibles. Les aspects techniques des choses, ils savaient déjà bien qu’ils n’s’en préoccupaient pas beaucoup, si bien que le DeMaggio dû hausser les sourcils d’un air faussement vexé aux paroles de la blonde : « C’est pas parce que t’as la chance d’avoir un partenaire capable de répondre à toutes tes exigences à ce niveau-là que c’est le cas de tout le monde… » oui, il sous-entendait bien que c’était Isolde l’insatiable de leur couple- même si, hein, ils s’équilibraient plutôt bien dans leur appétit de la présence de l’autre, quand ils étaient ensemble. Heureusement, ce soir ils semblaient trop lessivés pour dépasser le stade de la provocation verbale, Cesare se contentant d’égarer une caresse du bout des doigts sur la joue de la jeune femme, le long de la courbe de sa mâchoire : « J’crois que j’aurai jamais trente-six enfants, d’toute manière. La seule femme avec qui j’veux en avoir n’peut en avoir qu’un tous les neuf mois environ. » une façon bien niaise de parler de procréer et de biologie ; mais il fallait excuser le fait que son cerveau finissait par s’engourdir peu à peu, trop apaisé, trop porté par le soulagement ; la réalité, elle était encore loin d’eux. Doucement, Cesare vint hisser sa main dans les cheveux d’or d’Isolde, ayant senti qu’elle s’était lentement mais sûrement détendue, relâchée contre lui. Il caressa ses mèches douces, réconforté et réconfortant. « Tu devrais dormir un peu… » et de toute manière, il semblait bien qu’elle s’endormirait, qu’elle le veuille ou non – l’important, c’était qu’il ne bougerait pas, quoiqu’elle fasse.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (fst, isolde) loving her was like breathing.   (fst, isolde) loving her was like breathing. - Page 3 Icon_minitimeMar 17 Mai 2016 - 22:11

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Dormir, se reposer, ça semblait être tout ce dont elle avait besoin en ce moment. Pas seulement ce soir au fond de ce lit ou pendant tout le temps qu’elle passerait hospitalisée, pour son bien, mais de façon générale, dans sa vie, elle avait besoin de repos. Elle n’en avait que trop rarement pris, pensant qu’elle n’en avait absolument pas besoin, comme si être Isolde Saddler, pouvait lui permettre de passer outre les besoins humains. C’était une erreur que d’avoir pu un jour penser comme ça. Elle avait beau se vouloir forte, ce genre de fille qui n’avait besoin de rien ni de personne, surtout pas de repos, pour s’en sortir, dans les faits, c’était loin d’être le cas. Elle restait une humaine qui n’échappait pas aux lois de la nature et cette épreuve qu’elle avait été obligée de traverser aujourd’hui, c’était la goutte d’eau qui faisait déborder le vase. Elle en avait trop enduré pendant trop longtemps, en gardant en tête l’idée qu’il fallait toujours continuer, ne jamais baisser les bras qu’importaient les difficultés, mais au final, savoir lâcher du lest de temps en temps, ça ne pouvait pas être une si mauvaise chose que ça. Alors, partir d’ici quelques temps, prendre un moment pour elle en oubliant les responsabilités qu’elle avait pu se confier à elle-même, ça ne pouvait que lui faire de bien. Sans doute que, s’endormir, là maintenant au fond de ce lit, ça ne pourrait être qu’une bonne chose également. Abandonner les dernières forces qui lui restaient encore pour se reposer, c’était quelque chose dont elle aurait bien besoin. Elle avait déjà beaucoup trop résisté au cours de cette journée, maintenant, fallait qu’elle lâche prise. Pourtant, elle avait encore peur d’être en pleine hallucination. Si elle s’endormait maintenant, est-ce qu’elle allait se réveiller dans ce même lit ou est-ce qu’elle se retrouverait de nouveau là-bas, au beau milieu de l’enfer ? C’était une crainte qu’elle avait bien du mal à combattre.

Pourtant ça aidait de parler à Cesare. D’envisager des vacances avec lui, de rêver à quelque chose qui serait des millions de fois plus agréable que tout ce qu’elle avait pu subir aujourd’hui. Elle aimait parler d’un Cesare qui viendrait vivre avec elle, qu’elle verrait tout le temps et à qui elle pourrait dire au revoir sans se demander quand est-ce qu’elle le reverrait. Les délires aussi, ça lui permettait d’oublier un peu les mauvais souvenirs qui hantaient son esprit. Elle n’irait pas lui cacher son rasoir, il n’avait pas de souci à se faire. S’il n’en voulait pas de barbe, alors qu’il reste sans barbe de toute façon. Elle l’aimait comme ça et sa curiosité, elle pourrait s’en défaire. Elle aimait aussi faire des plans avec lui, au-delà de celui qu’il s’installe avec elle et Clara. Parler de contraception à long terme, c’était aussi prévoir l’avenir sans doute. Ce n’était pas si compliqué que ça de bien prévoir son coup quand elle savait quand Cesare venait la voir, penser à la pilule ce jour-là, c’était comme penser à s’épiler, le truc inévitable quoi. Mais s’ils devaient vivre ensemble au quotidien, ça devait aussi faire partie des trucs à prendre en compte, au-delà de l’espace dont il pourrait avoir besoin. « On pourra faire c’qu’on veut l’esprit tranquille comme ça. » Le risque zéro n’existait pas apparemment, mais quand même, les méthodes contraceptives étaient relativement efficaces et si par hasard elle devait tomber enceinte malgré tout, ils ne pourraient pas dire cette fois que c’était par manque de prudence. Elle ne put retenir un léger ricanement suite à sa réplique. « Ouais, je suis vraiment très exigeante hein ? Ça doit être un vrai calvaire pour toi des fois de répondre à toutes mes exigences. » Puisqu’elle était si exigeante que ça, fallait bien le plaindre le pauvre Cesare, obligé de mettre toute sa volonté et tout son courage à la combler. Comme si ça pouvait vraiment le déranger. « Je suis sûre que tant que ça reste un chiffre raisonnable, elle fera de son mieux pour porter les enfants que tu veux. » Le chiffre raisonnable à l’heure actuelle c’était un seul et le quota était déjà dépassé, mais bon, peut-être qu’à l’avenir, ce serait modifiable, deux peut-être. Après tout, elle aurait bien aimé avoir un frère ou une sœur elle, plus grand de préférence, mais peut-être bien que Clara elle, elle aimerait bien avoir un petit frère ou une petite sœur, mais ce ne serait que dans un futur dans lequel elle pourrait exprimer un tel besoin, soit, pas dans l’immédiat et peut-être que c’était la morphine qui lui faisait à elle envisager une telle possibilité. Cette morphine qui petit à petit la poussait lentement mais sûrement à s’endormir, quand bien même elle n’avait pas envie de fermer les yeux. « Si je dors, j’ai peur de me réveiller quelque part où j’aurais pas du tout envie d’être …. » C’était ce qui s’était plus ou moins passé plus tôt. Elle avait perdu connaissance pour se retrouver au dernier endroit au monde où elle avait eue envie d’être. « Ou de faire des cauchemars ou qu’ça ce soit juste un rêve et que ça recommence … » Elle avait peur et c’était pas souvent voire quasi-jamais, qu’elle l’admettait. Y avait que Cesare pour la voir vraiment effrayée, pas juste pour une araignée ou une connerie de ce genre, mais vraiment effrayée, il l’avait déjà vue comme ça quand elle avait été en train d’accoucher et il l’avait bien vu sans doute. Au fond, y avait que devant lui où elle arrivait à ravaler son orgueil, dommage sans doute qu’elle ne l’ait pas fait de mois plus tôt.
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MessageSujet: Re: (fst, isolde) loving her was like breathing.   (fst, isolde) loving her was like breathing. - Page 3 Icon_minitimeMar 17 Mai 2016 - 23:16


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Des cauchemars dans sa vie, Cesare n’avait jamais cru pouvoir en faire ; c’était comme s’il s’était passé un procédé chimique, qui allait avec l’endoctrinement qu’il avait subi, la façon dont il avait grandi, mais pendant des années et des années, le DeMaggio n’avait jamais été pourchassé dans ses nuits, par la réalité des faits qu’il accomplissait. Ça n’avait été qu’à partir du moment où il s’était découvert être un transmutant, que les choses étaient devenues plus compliquées ; il avait bien souvent vu dans ses cauchemars, tous les siens se retourner contre lui, sa sœur l’achevant comme ils avaient toujours achevé tous les dégénérés qu’ils avaient croisé dans leur vie. Tout ce qu’il avait vu, tout ce qu’il avait fait, appuyés par le fait égoïste qu’il était désormais l’ennemi, et qu’il pourrait être le prochain s’il ne surveillait pas ses arrières. Et puis fallait croire que dès que ça commençait, les cauchemars, ça n’s’arrêtait plus : ils se multipliaient, et s’mettaient à pulluler intensément dans la tête, polluant les sens et le moindre espoir – il avait commencé à ne plus être la seule victime des songes qui le poursuivaient jusque dans la nuit, et ça s’était précipité avec l’explosion de l’entrepôt, ces visages en particuliers, trop familiers. Celui d’Anthea – combien de fois avait-il vu le visage d’Anthea, entendu la voix d’Isolde ? Bien souvent, quand il n’avait dormi qu’une poignée d’heures par nuit à cette époque, Cesare avait béni sa capacité à rester éveillé pendant de longs moments, rien que parce que ça lui permettait d’échapper à ces remords créés par son propre esprit. Un véritable harcèlement, qui était monté crescendo – aujourd’hui encore, c’était chaotique, compliqué : il faisait des cauchemars sur tout ça, où l’odeur de cramé se mêlait à celle du sang, où il voyait le cadavre d’Aria encore et encore, où il dévisageait ceux qu’il avait tués, couteau sanglant à la main. Il avait aussi ces cauchemars dont il avait bien trop peur de parler, parce qu’ils pourraient toujours s’réaliser : Clara, Isolde, mortes, et toute l’impuissance du monde tombant lourdement sur lui, lui coupant le souffle jusqu’à ce qu’il se réveille brusquement, les sens en éveil, les muscles tendus, l’âme torturée. Le truc, c’était que ç’arrivait rarement avec Isolde, tout simplement parce qu’elle avait cette effet chimique sur lui, elle aussi- il n’pouvait pas expliquer pourquoi, comment, mais elle chassait ses démons, et quand il la savait avec lui, contre lui, il n’avait pas peur de la perdre. Irrémédiablement, ça allait mieux quand il savait ça, et qu’il pouvait fermer ses paupières sur le visage d’Isolde, le nez baigné de son odeur et l’âme égaillée par sa présence. Parfois, peut-être bien que les nuits passées à parler, et à faire l’amour comme les plus insatiables des amants, étaient des nuits de fuite, où il chassait aisément le sommeil au profit de sensations vivantes, vivifiantes et humaines, rien que pour rappeler à sa mémoire et à son âme qu’il était ça, aussi.

Et peut-être que s’il finissait bel et bien par vivre avec Isolde, dans une même maison à s’endormir nuit après nuit avec elle, les cauchemars s’estomperaient. Ou peut-être qu’ils contourneraient les charmes de la blonde, et trouveraient à nouveau un moyen de venir jusqu’à lui – fallait croire que le risque était à double-tranchant, mais ce n’serait pas ça qui pousserait le chasseur à abandonner ces plans complètement rocambolesques. Il aimait trop Isolde pour ça, il l’aimait trop pour craindre l’avenir, craindre le reste du monde ; c’était c’qu’il avait décidé ce soir, c’était c’qu’il avait décidé pendant les heures qui avaient circulé si lentement, pendant qu’elle n’avait pas été là, et qu’il avait si souvent cru la perdre. Combien d’fois son cœur s’était-il emporté, serré, fondant comme neige au soleil, dès qu’un téléphone sonnait, un bruit le faisait sursauter, ou un souffle d’air passait à proximité de lui ? Il n’voulait plus la quitter, pour sûr ; ce soir, il n’avait pas envie de s’éloigner d’un millimètre, mais fallait quand même espérer qu’ils ne continueraient pas comme ça, traumatisés pour des jours entiers, des semaines à venir, trop longtemps. Isolde était trop indépendante pour vivre comme ça, et le reste du monde s’avérait toujours trop agressif à l’égard des gens comme ça. L’esprit tranquille- ça semblait bien être une notion particulière, lointaine, uniquement réservée à ces instants torrides et plein d’affection probablement, alors même que pour le reste, y’avait toujours une part de prudence pour les séparer. C’était paradoxal, alors, qu’ils en soient imprudents au moment de s’aimer, au point d’en oublier les règles les plus élémentaires de la contraception – il pouvait toujours dire que d’un point de vue simplement pragmatique et égoïste, ça l’emmerderait pas mal de devoir se mettre à enfiler des préservatifs après tant de temps à le faire sans. Une réplique qu’il garda pour lui, bien heureusement ; « Ouais, t’es bien insatiable dans ton genre- vraiment difficile à contenter. » qu’il préféra répondre, dans un sourire mi-conquis, mi-moqueur ; c’n’était certainement pas une réplique plus gentleman que celle qu’il avait gardée pour lui, en tout cas, malgré l’évident sarcasme dans cette phrase. « Pauvre de moi. » il en avait levé les yeux au ciel, histoire de bien appuyer ses paroles- pourtant, il s’en contentait parfaitement bien, encore plus si elle utilisait une bonne méthode de contraception qui enlèverait ce petit truc potentiellement gênant de leur tête. Franchement, il n’s’était jamais attendu à avoir des enfants, alors même si la Saddler devait être assez raisonnable pour bien vouloir accepter qu’ils en aient un certain nombre, Clara lui suffisait largement. Et il l’aimerait sans concession, sans retenue- elle en aurait de la chance, au fond, d’être la seule chérie à ce point. Entre rêve et cauchemar, ils oscillaient en équilibre entre les deux ; le sourire qu’il avait eu, s’effaça peu à peu aux paroles d’Isolde, alors qu’il continuait ses caresses tendres et patientes. « Je sais c’que tu veux dire. » répondit-il, enfin, après un long silence et un raclement de gorge relativement gênant – il n’voulait pas parler de ses propres hantises à Isolde, mais fallait avouer que même ce soir, il avait refusé de se poser, de fermer les yeux plus d’une poignée de secondes, avec la crainte que quelqu’un rentrerait, et que la jeune femme aurait disparu dès qu’il rouvrirait les yeux. Alors Cesare avait fait descendre ses caresses, ses doigts touchant comme du velours le long de son bras, avant de venir s’emmêler aux phalanges d’Isolde. « Mais j’suis là… et t’iras nulle part. » une promesse qu’il confirma, appuya, en pressant doucement la main de la mutante avec la sienne. « J’te jure que c’est réel, Isolde- et que plus personne te prendra à moi. » et si dans un autre contexte ça pouvait presque paraître possessif, la douceur dans sa voix, la douleur lancinante qui enserrait sa gorge, tout ça dénonçait surtout les inquiétudes qui revenaient par flot, juste au bord des lèvres du DeMaggio – des cauchemars bien réels, et il n’avait pas eu besoin de fermer les yeux pour les sentir enserrer ses tripes ou s’précipiter dans sa tête, quelques heures plus tôt. Il savait c’que c’était, avoir des cauchemars, alors elle pouvait compter sur lui.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (fst, isolde) loving her was like breathing.   (fst, isolde) loving her was like breathing. - Page 3 Icon_minitimeMer 18 Mai 2016 - 17:27

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Les cauchemars c'était pas dans les habitudes d’Isolde. Elle ne dormait pas beaucoup en général, encore moins depuis qu'elle avait Clara pour la réveiller régulièrement. Mais elle n'avait jamais été vraiment sujette aux cauchemars, elle en avait eu après la mort d’Anthea, son corps brûlé revenant trop souvent en mémoire. Mais au-delà de ça ses rêves étaient plus souvent dénués de toute logique que particulièrement effrayants. Pourtant ce soir, malgré la morphine dans ses veines, elle avait l'impression que fermer les yeux ça allait la replonger en plein milieu des dernières heures qu'elle avait pu vivre et elle n'en avait pas la moindre envie. Elle ne voulait pas y repenser, elle aurait voulu être capable de laisser tout ça derrière elle et d'avancer, mais ça semblait plus compliqué à faire que ça pouvait en avoir l'air. Elle a avait déjà du mal à ne pas y penser et elle savait déjà qu'elle n'aurait que ça en tête dès qu'elle se regarderait dans le miroir et remarqueraient les trop nombreuses cicatrices sur son corps. Les prochains jours, les prochaines semaines, elle savait déjà que ça allait être compliqué, elle espérait que ses craintes ne durent pas pendant plusieurs mois d’affilés. Fallait qu’elle s’en remette et c’était certain que ce serait plus facile à faire loin de Radcliff. Pour l’heure cette ville était synonyme de trop de problèmes, trop de malheurs, quand bien même y avait aussi eu des bonnes choses dans ces rues, là, elle ne voyait que les mauvais aspects, les types complètement malades qui s’en prenaient à tout le monde et n’importe qui. Les bombes – dont elle était en partie responsable – les morts encore et toujours. Ouais, Radcliff, c’était définitivement pas le bon endroit pour prendre du recul et se laisser le temps de guérir, à moins d’avoir un bon psy et encore, dans cette ville, elle avait bien l’impression que même le bon psy, il devait avoir besoin d’un bon psy.

Cela dit, si on lui proposait une bonne consultation au service de psychiatrie de l’hôpital pour l’aider à aller mieux après tout ça, y avait de fortes chances pour qu’elle refuse catégoriquement. Elle n’avait pas l’impression d’être non plus en train de virer dépressive ou quoi que ce soit d’autre. Ça allait aller. Y avait sans doute que de l’aide de Cesare qu’elle pouvait estimer avoir besoin en cet instant. L’idée de partir d’ici avec lui, celle qu’il soit toujours à ses côtés, ça avait déjà quelque chose de rassurant qui pouvait au moins un peu l’apaiser. Ce serait plus simple s’il était avec elle, c’était certain. Déjà, là avec lui, elle avait l’impression de se sentir un peu plus à l’aise, alors même qu’elle savait bien que s’il n’avait pas été là, elle serait complètement paniquée. Mais là, elle pouvait sourire, rire et plaisanter avec lui, c’était bon signe. « Mon pauvre petit va … » Qu’elle répondit ironiquement à sa réplique, alors qu’il se faisait passer pour le pauvre homme qui se faisait sexuellement exploité par sa petite amie. « Au pire si t’as pas envie, faut le dire, faut pas te forcer. » Comme s’il se forçait juste pour la satisfaire. Y en avait pas un qui valait mieux que l’autre de toute façon entre eux deux. Ils passaient leur temps à se provoquer et se sautaient dessus à la vitesse de l’éclair. D’habitude en tout cas. Ce soir c’était différent, même s’ils avaient été chez elle – ou chez eux – elle n’en aurait pas franchement eu l’envie. Ils l’avaient déjà fait quand elle avait été blessée, mais ça n’avait été qu’une seule plaie, récoltée parce qu’elle avait sauvé la vie d’une fille. C’était beaucoup moins grave que toutes les plaies qu’elle avait là et qui n’étaient arrivée que parce qu’elle était tombée entre les mains d’un fou. Ce soir, même dormir ça semblait compliqué. Elle avait peur de tout un tas de chose et fermer les paupières ne semblait pas être une option. La réponse de Cesare lui provoqua un pincement au cœur. S’il savait ce qu’elle voulait dire, c’était sans doute qu’il avait l’habitude, des craintes, des cauchemars de tout ce qui pouvait arriver dès qu’on fermait l’œil. Elle n’avait jamais demandé, dès qu’elle avait été avec lui, il avait l’air de bien dormir. Elle ne savait pas si elle avait envie d’en parler maintenant, de ce qui pouvait le hanter, pas plus qu’elle ne se sentait capable de parler avec précision de ce qui avait pu se passer pour elle aujourd’hui. « Okay … » Qu’elle répondit simplement à ses propos, parce qu’elle lui faisait confiance, alors s’il disait que c’était réel et qu’elle serait toujours là en se réveillant, c’était que c’était vrai.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (fst, isolde) loving her was like breathing.   (fst, isolde) loving her was like breathing. - Page 3 Icon_minitimeMer 18 Mai 2016 - 22:09


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Compartimenter ses pensées et ses émotions, Cesare avait fini par s’dire que c’était quelque chose d’humainement impossible : comment un être humain, pouvait-il, simplement en inspirant, en expirant quelques coups, fermer sa tête et son cœur à des ressentiments qui l’avaient pourchassé quelques secondes plus tôt ? Certes, ça semblait beaucoup plus réalisable, quand il s’agissait de quelqu’un dans son travail qui, une fois sa journée terminée, oubliait tout ce qui faisait son job pour rentrer chez lui et se détendre. Mais compartimenter ses émotions, était-ce possible avec la vie qu’ils menaient, tous les deux ? Parce que dès que le DeMaggio baissait sa garde, et s’mettait à espérer un tant soit peu, y’avait toujours quelque chose qui s’foutait en plein milieu de sa route et ravivait de vieilles plaies qui avaient signé, suinté pendant trop longtemps. Ses regrets, ses remords, sa haine, tout ça, c’était toujours en lui, et il n’pouvait pas passer plus d’une poignée de jours avant que quelque chose ou quelqu’un n’ravive ça en lui. La flemme de sa volonté vengeresse, sa rage, son impuissance face à tout ce qui se passait ; oh, il s’était bien senti impuissant pendant toute cette journée, et ç’avait résulté dans un Cesare, écrasant furieusement ses poings contre le type qui lui avait fait ressentir ça pendant trop longtemps. Et heureusement, c’type n’avait ni été son père, ni quelqu’un qui visait Isolde à cause de lui, à cause de leur implication ensemble, ou à cause de quoique ce soit qui pourrait le concerner lui – c’était presque égoïste de penser comme ça, mais le chasseur n’avait pu s’empêcher de ressentir un quelconque soulagement à cette idée. Au moins, il pouvait toujours s’dire qu’en restant au chevet d’Isolde, dans cette chambre, sans tenir compte de qui pourrait les voir ou qui pourrait apprendre pour eux, il avait plus de chance de la protéger que d’mettre sa vie encore plus en péril. C’était déjà ça. Mais qu’aurait-il fait, si ç’avait été son père ? Franchement, dans la colère qu’il ressentait en un flot étouffant et continu à l’égard de Rafael, Cesare avait presque envie d’s’en foutre d’Isolde et des plans politiques qu’elle pourrait avoir derrière la catastrophe qui venait de tomber sur eux : et si Cesare se sentait incapable de tuer son père d’une froide balle dans la tête après des semaines à s’être joué de lui, juste sous son nez, ce s’rait différent, dans les circonstances qu’ils avaient connus, ce soir. Aucune voix n’aurait pu le ramener à la surface, aucune des actions d’Isolde n’aurait pu le sortir de cette torpeur qui le prenait de plus en plus vivement, à chaque fois qu’il pensait à son patriarche, à leur famille, et à l’emprise de celle-ci sur sa vie à lui, ou sur celle d’une simple mutante. Pourquoi est-c’qu’il avait fallu que les choses tournent comme ça ? C’était si pervers, cette façon dont les DeMaggio à plus grande échelle, avaient leurs vies entremêlées à Isolde, et ça n’faisait qu’encourager les pulsions de plus en plus meurtrières de Cesare, quand il entendait son géniteur ou sa cousine amener la Saddler dans la conversation.

C’était plus facile, avec Isolde en tout cas, de compartimenter ce qu’il ressentait- ou plutôt, de repousser ça pour un petit moment, surtout ce soir. Ce soir, avec les larmes qu’il avait vues, avec les sensations qui n’avaient fait que trop souffrir ses chairs, avec les blessures si évidentes sur la peau de la jeune femme, Cesare avait juste envie de la rassurer, d’être là. Oublier était impossible pourtant, à chaque fois qu’il regardait l’Isolde qu’on lui avait rendue, brisée, désespérée, hantée. Il lui fallait toute la volonté du monde pour n’pas céder à cet océan glacé d’émotions qui le déchiraient – la rage, qu’il n’éprouvait pas à l’égard de la mutante mais qui aurait bien besoin de sortir à un moment, il n’savait pas comment, ni quand, ni contre qui. La tristesse, qui coula sur lui bien plus efficacement qu’il ne l’aurait cru, lorsqu’Isolde commença à parler de ses craintes, ses cauchemars, ses hantises – fermer les yeux, même ici et même maintenant, avec lui, ça lui faisait peur et il n’pourrait jamais trouver le moindre mot pour l’apaiser. Parce qu’il avait les mêmes peurs qu’elle, et qu’y’avait rien dans c’Radcliff pourri qu’ils pourraient espérer sans que ce n’soit qu’un vaste mensonge, et qu’ils se l’disent dans un coin de leur tête, juste persuadés d’être persécutés à chaque tournant. Et déjà, ça semblait bien difficile d’imaginer qu’ils avaient pu parler de choses joyeuses comme partir en vacances ensemble, ou s’installer ensemble chez elle ; alors qu’il serrait doucement la jeune femme contre lui, Cesare laissa son visage se tasser, l’expression neutre de ses ressentis doux-amers couler sur son visage, pour refroidir son regard et durcir ses traits. Il aurait bien aimé, pour le coup, ravoir l’autre chasseur sous la main pour lui balancer une autre salve de coups ; et il savait, que c’était ce qui lui causait préjudice si souvent. Mais fallait croire que c’était une pulsion qu’il n’pouvait pas combattre – même là, même maintenant : de la même manière qu’Isolde ressentait toujours ses appréhensions, Cesare, lui, il n’sentait pas le nœud dans ses tripes se défaire, ni ses hantises s’envoler, ni son sang battre moins fort juste sous sa peau. Personne ne reviendrait la prendre- et si quelqu’un était assez fou pour l’faire à nouveau, il en mourrait, parce qu’ici et maintenant, le chasseur était prêt à s’jurer de prendre toutes les mesures nécessaires pour que ça ne se reproduise plus. Il n’avait jamais été un héros après tout, n’avait jamais prétendu en être un, et n’avait jamais aspiré à en être un : et s’il devait étrangler à mains nues tous les connards qui auraient des envies de grandeur maintenant qu’Isolde Saddler était blessée et traumatisée à l’hôpital, une cible facile, une proie fragile, il le ferait. « Tout va bien aller. » qu’il se força à lâcher, tant bien que mal, pour elle et pour lui tout autant ; et son autre main continuait ses caresses dans ses cheveux, pendant que les deux leurs, enlacées, s’enserraient tendrement. Et même si c’n’était pas une question de survie, Cesare n’aurait pas eu envie de bouger de là non plus ; il avait juste envie de la sentir se détendre, peu à peu, s’endormir lentement mais sûrement. Et il serait toujours quand elle se réveillerait, même s’il devait attendre des heures et des heures, même si lui, il n’pourrait pas s’endormir ; il n’savait pas s’il pourrait le faire, tant il avait déjà bien lutté et tant son cerveau n’pouvait pas trouver un quelconque havre de paix. Mais il n’était pas question de lui, de toute manière.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (fst, isolde) loving her was like breathing.   (fst, isolde) loving her was like breathing. - Page 3 Icon_minitimeVen 20 Mai 2016 - 18:15

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Dormir, ce serait au moins un bon moyen de mettre un terme à cette journée. Fallait qu’elle se termine, parce qu’elle avait été insupportable. Elle n’avait pas nécessairement mal commencée. Quand elle s’était levée le matin, elle avait plutôt eu l’impression que la journée n’allait pas beaucoup changer de la précédente, ou de celle d’encore avant. Peut-être que ça avait été son erreur dans cette histoire, de s’habituer bien trop rapidement à la tranquillité qui s’était installée à Radcliff. Elle aurait dû savoir que ce n’était qu’une illusion, une impression que tôt ou tard, les chasseurs viendraient mettre à mal. Elle avait toujours été prudente comme fille et pourtant là depuis quelques jours, elle avait beaucoup trop baissée sa garde. Ça faisait du bien pourtant, de pouvoir affronter les journées sans avoir peur de tout et n’importe quoi, ça avait été agréable de pouvoir le faire ces derniers jours, mais maintenant, elle pouvait ajouter cette insouciance temporaire à la liste de ses trop nombreuses erreurs. Tout ce qui s’était passé aujourd’hui, au moins, ça pourrait lui rappeler à l’avenir de ne plus jamais se montrer imprudente comme elle l’avait trop fait récemment. Elle ne risquait pas d’oublier la leçon, quand bien même elle aurait voulu pouvoir en être capable. Effacer cette journée de son esprit et se défaire des douleurs qui marquaient encore son corps, des craintes qui hantaient son esprit, des doutes contre lesquels elle ne pouvait plus lutter. Elle aurait aimé que tout ça disparaisse quand elle se réveillerait le lendemain matin, mais ça semblait complètement impossible. Pourtant, demain était un autre jour, c’était bien ce qu’on disait. Pour elle, il semblait presque que ça ne changerait pas grand-chose. Quoi que, au moins au lieu d’être entre les mains d’in malade mental, elle serait coincée dans un lit d’hôpital, à se remettre, trop lentement des coups qu’elle avait encaissé toute la journée.

Au moins, elle serait en sécurité. Elle l’était déjà là, dans les bras de Cesare et elle le savait, quand bien même ça ne suffisait pas à faire complètement disparaitre chacune de ses craintes. Elles étaient gravées en elle avec trop de profondeur pour le moment. Elle aurait besoin de temps pour s’en remettre, plus de temps qu’on ne lui en laisserait sans doute. Alors, l’idée de quitter cette ville, même sur une courte durée, c’était vraiment réconfortant. Loin d’ici, elle aurait au moins le temps de se reposer sans être rattrapée par ses responsabilités. Peut-être que loin d’ici, elle aurait beaucoup moins de mal à fermer les yeux sans se sentir obligée d’imaginer le pire. C’était ce qu’elle craignait là, malgré la présence et les mots rassurants de Cesare. Elle pouvait le croire quand il disait que tout ça c’était bien réel et que personne ne viendrait pour elle. Elle avait peur des images qui viendraient s’imposer à elle quand elle fermerait les paupières. Elle aurait voulu que la morphine suffise pour lui accorder un sommeil sans rêve, pour faire taire les songes qui s’imposaient à elle, mais ce n’était pas le cas. Elle avait déjà du mal à penser à autre chose, maintenant que l’ambiance était redevenue sérieuse, alors elle avait l’impression que ce serait pire au moment où elle fermerait les paupières. Pourtant, il disait que tout irait bien et elle n’avait pas de mal à le croire en principe, mais là, c’était ses propres songes qu’elle craignait, rien dont il pouvait la protéger. Elle pouvait le croire quand il disait que personne ne viendrait lui faire du mal, parce qu’elle savait qu’il était là et qu’il ne laisserait rien lui arriver, mais les images qui hantaient son esprit, à moins que quelqu’un rentre dans sa tête pour les effacer, elle était toute seule pour s’en occuper et elle ne savait pas comment faire. « Est-ce que tu peux me parler ? » Qu’il parle, qu’il dise n’importe quoi, un long truc scientifique auquel elle ne comprendrait rien, un article d’un magasine qui trainerait dans le coin ou simplement qu’il lui parle de ce qu’il avait pu manger le midi, qu’importait, si elle fermait les yeux, elle voulait pouvoir se concentrer sur sa voix, histoire de ne pas avoir à se concentrer sur ses pensées.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (fst, isolde) loving her was like breathing.   (fst, isolde) loving her was like breathing. - Page 3 Icon_minitimeSam 21 Mai 2016 - 19:56


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Trouver le sommeil était avec Isolde une chose si facile, qu’il s’en retrouvait parfois surpris, lorsque les insomnies le pourchassaient. Quand les lourds silences nocturnes, les distraites et discrètes appréhensions pointaient, accompagnées de cauchemars ou d’heures entières à pourchasser Morphée sans qu’il ne daigne se pointer, Cesare avait maintenant appris à faire avec. Et il n’savait pas ce qui faisait, qu’avec la Saddler, les choses étaient différentes – là aussi, plus faciles que quand il était seul ; tout était plus facile avec elle, tout autant que ça pouvait devenir plus difficile, dès lors que la moindre difficulté s’incrustait sur leur chemin tortueux. Quel drôle de paradoxe, que le fait d’aimer quelqu’un et d’avoir tant besoin de cette personne – le DeMaggio avait arrêté de se voiler la face depuis bien longtemps, à chercher n’importe quel autre prétexte que celui de son cœur, tambourinant paisiblement contre son poitrail dès lors que l’arôme du parfum de la jeune femme frôlait ses narines, sa peau caressant la sienne, sa respiration calme fredonnant à ses oreilles. C’était dangereux d’aimer ; on le lui avait répété avant même qu’il n’sache c’que c’était vraiment, aimer- et ses propres parents avaient passé le plus clair de sa vie à le traiter comme ils l’avaient fait, justement pour ne pas laisser les marques d’affection et d’amour l’affaiblir d’une quelconque façon. C’n’était pas pour rien, donc, qu’il soit c’type qui se retranchait plus aisément dans la violence que dans la poursuite d’un espoir auquel il était difficile de croire, dans les heures les plus sombres : celles où les ténèbres l’entouraient, l’embrassaient, le happaient impétueusement, lui coupant la respiration au cœur de la nuit où personne n’voyait rien. Il n’avait pas envie d’en parler- et la remarque qu’il avait laissée couler un peu plus tôt avait été une traitresse qu’il espérait que la mutante aurait oubliée bien assez tôt. A cause de la morphine, à cause de la fatigue, à cause de l’état pâteux dans lequel elle devait se trouver. Maintenant, avec Isolde tout contre lui, Cesare se sentait se rapprocher de l’aura délicate du sommeil ; pourtant, son cerveau continuait de tourner au niveau de ses instincts, qui continuaient de scruter les alentours comme si une menace allait sortir d’un coin de la pièce, alors même qu’il avait largement eu le temps d’inspecter l’espace restreint de la chambre. Il n’y avait rien d’autre qu’eux deux et cette machine infernale dans cette pièce ; les bip bip qui continuaient de retenir sur le même ton glaçant : au moins, ça voulait dire que le cœur de la Saddler allait bien, qu’il était même plutôt paisible, malgré le sursaut qu’il avait vivement eu lorsqu’elle avait ouvert les yeux.

Et maintenant ? Et maintenant… Cesare gardait la main d’Isolde dans la sienne, tandis que l’autre, celle passée autour de ses épaules alors qu’elle était venue se blottir contre lui, venait de trouver un chemin jusqu’à la peau de son avant-bras, au niveau de son coude, dans une zone qui semblait épargnée par les dommages. Et pour l’apaiser, pour s’apaiser tout autant, le chasseur avait commencé quelques caresses dans cette petite zone de peau douce et chaude, de son pouce dégustant sa présence. Au moins, à force de l’avoir contre lui, comme ça, le DeMaggio avait cessé de craindre que tout ceci n’était qu’une mascarade, qu’un court état de stase en attendant l’attaque prochaine ; Isolde était là, avec lui, il était là, avec elle et il n’laisserait plus rien lui arriver. Il aimait, donc, le fait qu’elle lui fasse confiance – le fait qu’il puisse la sentir, avec ses muscles à peu près détendus, lovée dans ses bras ; il aimait, le fait d’être là pour elle. Et il voulait être là pour elle, à chaque tournant d’sa vie, chaque difficulté ou chaque vrai moment heureux ; il voulait être là, avec elle, toutes les nuits quand elle s’endormirait, tous les matins quand elle se réveillerait. Ils trouveraient quelque chose, ouais… même si pour cela, il devait se mettre la moitié des hunters à dos et réveiller la hargne de son père- c’était, du moins, comme ça qu’il voyait les choses, là maintenant. Mais avec eux, comme toujours, y’avait de grandes choses pour qu’au matin, tout ait changé. Il s’égarait dans ses songes, déchiré entre pessimisme et un optimisme qu’il n’se connaissait pas, lorsque la voix de la mutante le ramena sur terre. Elle voulait qu’il lui parle ; en même temps que son cerveau, ses gestes caressants et tendres se stoppèrent un instant, le temps qu’il rassemble ses pensées. De quoi pouvait-elle bien vouloir qu’il lui parle ? Probablement d’un truc qui l’aiderait à s’endormir. Deux options s’offraient à lui, donc, et pourtant, ce soir, Cesare savait qu’il n’avait envie de parler que d’une chose. « Je t’aime, Isolde. » et contre ses côtes, son cœur sembla se tordre, d’une douleur extatique- un peu comme s’il se décrochait pour faire une chute vertigineuse : au fond, c’n’était pas si douloureux que ça, comme s’il venait de faire un saut dans le vide plus qu’autre chose. « J’sais que j’te l’ai déjà dit, mille fois au moins. Mais-… c’est toujours dans des moments comme ça, faut croire, que j’le réalise le plus. » il avait repris ses caresses contre le bras de la jeune femme, pour s’apaiser, trier ses pensées, calmer le nœud qui tombait dans sa gorge. « J’ai-… j’ai vraiment tout essayé pour pas perdre les pédales aujourd’hui. N’pas savoir où t’étais- c’était… comme une douleur permanente. » il soupira enfin, décidant d’abandonner cette partie-là de ses pensées, pour tenter un vague sourire ; « C’est pas grave-… si un jour, t’as pas besoin d’moi dans ta vie pour être heureuse. Ou- ou si un jour, quelque chose arrive et que ça nous sépare de nouveau… » c’n’était qu’à moitié grave, du moins, comme le manifestaient ses mâchoires qui se serraient. « Juste-… ne meurs pas. » il n’savait pas s’il parlait dans le vide, ou si elle écoutait, et Cesare ne daigna pas, n’osa pas bouger pour voir si elle avait toujours les yeux ouverts ou si elle s’était simplement laissée porter par le son de sa voix sans tenir compte de ce qu’il disait. « Et la prochaine fois qu’tu feras quelque chose de stupide, j’serai là. » finit-il par ironiser, forçant un sourire sur ses lèvres ; s’il fallait que ça consiste en lui, l’accompagnant attaquer son père parce qu’il aurait encore tué quelqu’un qui était proche à Isolde, qu’il en soit ainsi. Rien n’pouvait être pire que revivre la journée qu’il avait eue.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (fst, isolde) loving her was like breathing.   (fst, isolde) loving her was like breathing. - Page 3 Icon_minitimeSam 21 Mai 2016 - 21:31

Yesterday was hard on all of us
— cesare demaggio & isolde saddler —
Where do we go from here? Where do we go? And is it real or just something we think we know? Where are we going now? Where do we go? Cause if it's the same as yesterday, you know I'm out, just so you know, Because, because our paths they cross, Yesterday was hard on all of us, on all of us. — Yesterday Was Hard On All Of Us.

Demain serait un autre jour. Un meilleur jour de préférence. Il le fallait pour qu’Isolde puisse tenir le coup. Cette journée qui s’était écoulée avait été beaucoup trop terrible. Entre ça et la mort d’Anthea, elle avait l’impression que son été était déjà bien mouvementé. C’était pourtant censé être une belle période de l’année, mais là, elle n’était même pas sûre de pouvoir encore se réjouir des rayons du soleil tapant sur la ville de Radcliff. Ailleurs peut-être, mais à Radcliff, ça semblait déjà trop dur de se réjouir de quoi que ce soit. Elle ne savait même pas si elle pourrait de nouveau marcher dans les rues de cette ville sans craindre encore qu’on ne s’en prenne à elle. Elle ne savait plus comment appréhender Radcliff et y avait déjà plein de trucs qui lui faisaient peur. Tout lui faisait peur dans le fond, au-delà de l’éteinte de Cesare. Dans ses bras, elle se sentait en sécurité, apaisée de toute l’horreur qu’elle avait pu connaitre aujourd’hui. Mais dès qu’elle se retrouverait seule, dans cette chambre d’hôpital ou ailleurs, elle n’était pas sûre de pouvoir gérer sans paniquer. Elle espérait vraiment que ce soit possible qu’il vienne vivre avec elle, parce qu’elle en avait envie, bien entendu, mais aussi parce qu’elle avait peur rien qu’à l’idée de se retrouver toute seule dans cette baraque. Ça avait quelque chose de pitoyable, ce n’était tellement pas elle. Elle avait l’habitude d’être indépendante, forte et fière et là, elle avait peur d’un rien elle se sentait avoir besoin d’aide et avait l’impression d’être une pauvre fille complètement faible. Elle n’aimait pas cette impression, pourtant, elle avait du mal à voir les choses autrement pour le moment. Elle espérait qu’avec le temps ça aille mieux. Ça irait mieux. Peut-être bien qu’en se le répétant assez, ça finirait par marcher.

Pour le moment, si elle voulait vraiment aller mieux, sans doute que la meilleure chose à faire, ce serait de fermer les yeux et d’essayer de dormir, combattre ses craintes, prendre son courage à deux mains et finalement se laisser sombrer dans le sommeil. Il ne pouvait rien lui arriver là, dans les bras de Cesare alors, elle pouvait être rassurée, elle savait bien qu’il ne laisserait jamais rien lui arriver. Elle avait confiance en lui, en cet instant, elle avait clairement plus confiance en lui quand elle-même. C’était bien ça le problème, elle n’avait plus confiance en son cerveau et en la facilité dont il pourrait continuer la torture en continuant de lui imposer les images de cette journée. Alors, elle voulait écouter Cesare parler. Se concentrer sur sa voix pour oublier le reste, ne penser qu’à Cesare, parce que c’était rassurant ça au moins. Pourtant, malgré ses paroles, elle n’osa pas encore fermer les yeux, écoutant trop attentivement ce qu’il avait à dire. Elle était probablement restée silencieuse assez longtemps pour qu’il pense qu’elle s’était vraiment endormie. Pourtant ce n’était pas le cas, elle avait écouté tout ce qu’il avait dit. « Je t’aime aussi. » Qu’elle avait fini par répondre, quand bien même c’était une évidence, qu’elle l’avait déjà dit et redit elle aussi, mais ça faisait toujours du bien de le dire, elle ne le dirait jamais assez. Elle était contente de pouvoir les dire, alors elle avait envie de les répéter encore et encore jusqu’à en perdre la voix. « Et je vais pas mourir. » Elle ne pouvait pas vraiment le promettre, parce qu’elle ne pouvait pas prédire comment serait l’avenir, mais il pouvait être au moins certain qu’elle ferait toujours tout ce qui est en son pouvoir pour ne pas mourir. Elle se battrait, comme elle s’était battue aujourd’hui, si ça devait être nécessaire, mais elle n’allait pas mourir, pas tout de suite, pas avant les quatre-vingt-dix ans dont ils avaient parlé, parce qu’elle n’en avait vraiment pas la moindre envie. « Et puis, la prochaine fois, empêche moi de faire un truc stupide s’il te plait. » Ouais ce serait mieux que d’être à ses côtés à la soutenir dans sa connerie. Même s’il devait l’attacher quelque part pour l’arrêter, qu’il l’arrête, parce qu’elle, de toute évidence, elle ne connaissait pas ses limites. Elle laissa échapper un léger soupire, avant de fermer enfin les yeux, ne résistant plus à la lourdeur de ses paupières, ni au sommeil qui l’emportait.
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MessageSujet: Re: (fst, isolde) loving her was like breathing.   (fst, isolde) loving her was like breathing. - Page 3 Icon_minitime

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(fst, isolde) loving her was like breathing.

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