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 (fst, isolde) loving her was like breathing.

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Isolde Saddler
Isolde Saddler

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SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
MessageSujet: Re: (fst, isolde) loving her was like breathing.   (fst, isolde) loving her was like breathing. - Page 2 Icon_minitimeJeu 5 Mai 2016 - 12:36

Yesterday was hard on all of us
— cesare demaggio & isolde saddler —
Where do we go from here? Where do we go? And is it real or just something we think we know? Where are we going now? Where do we go? Cause if it's the same as yesterday, you know I'm out, just so you know, Because, because our paths they cross, Yesterday was hard on all of us, on all of us. — Yesterday Was Hard On All Of Us.

Elle pouvait être dotée de toute la force du monde, fallait croire qu’à un moment, ce n’était plus suffisant. Là, elle se sentait plus faible que jamais, incapable d’aller plus loin dans les objectifs qu’elle avait pu se fixer, incapable pour autant de laisser tout tomber d’un coup. Elle avait toujours fait confiance à sa force pour la tirer des situations difficile et ça aurait été facile sans doute, si elle avait pu briser ses liens, puis la nuque de ce type sans se poser de question, mais fallait croire qu’en bon hunter qu’il était, il avait su comment s’y prendre pour la maitriser, quand bien même officiellement, elle avait passé le test du bracelet de détection sans soucis, il n’avait peut-être pas voulu lui laisser le bénéfice du doute. Même avec la force qu’elle avait, quand les muscles étaient crispés de douleur, ça devenait rapidement difficile d’agir. Elle avait essayé pourtant, elle avait lutté pour se libérer, mais ça ne s’était soldé que par des nouveaux coups l’affaiblissant toujours un peu plus. Elle restait gravée en elle cette impression de faiblesse qu’elle avait ressentie à ce moment-là. Ça avait été pire encore que lorsqu’elle avait été vaccinée au NH24, dans ces moments où elle s’était sentie incapable de s’en sortir avec un objet un peu lourd à soulever. Pendant tout le temps où elle avait été vaccinée au moins, elle n’avait pas été souvent menacée. Y avait eu Kingsley, mais tout s’était passé bien vite dès lors que Cesare était arrivé, alors ça n’avait pas été pareil. Y avait rien de comparable à tout ce qu’elle avait pu ressentir pendant ces trop nombreuses heures passées en tête à tête avec ce fou furieux, tout ce qu’elle continuait de ressentir en cet instant, alors même qu’elle était en sécurité à présent.

Elle se savait plus en sécurité que nulle part avec Cesare, parce que tant qu’il était à ses côtés, il ne laisserait rien lui arriver et c’était quand même à se demander si c’était une bonne chose ou pas. Il aurait pu le tuer ce type et loin d’elle l’envie de trouver quoi que ce soit à défendre chez cette ordure, mais elle avait tendance à penser qu’y avait d’autres moyens de faire. Elle l’avait voulu mort des millions de fois au cours de cette journée interminable et il s’en était fallu de peu pour qu’elle n’en ait rien à faire que ce type crève. Mais c’était mieux pour tout le monde s’il respirait encore. Pour Cesare, parce qu’il n’avait pas besoin d’une mort en plus sur les épaules, pour elle, parce qu’elle allait pouvoir s’en servir pour montrer qu’elle ne plaisantait pas quand elle disait qu’elle ne laisserait pas les crimes impunis dans cette ville. S’il devait mourir plus tard parce que le procès ce serait terminé avec une condamnation à mort et pas très bien, au moins ça aurait été fait en bonne et due forme. Savoir ça, pour le moment, ça ne l’aidait pas beaucoup à se sentir mieux, moins haineuse envers ce type et tous les autres hunters, moins détruite par tout ce qu’elle avait pu subir. Y aurait peut-être bien que le temps pour soigner ça, et Cesare sans doute. Le regard rivé vers lui, elle se hâta de porter sa main libre contre ses yeux où les larmes avaient commencées à se nicher, pour les sécher rapidement. « Je t’aime … » Parce qu’il était là à la soutenir et que ses mots rendaient indéniablement les battements de son cœur moins douloureux. Ce n’était qu’une raison parmi tant d’autres, pour lesquelles elle pouvait l’aimer. « Tu l’as déjà fait plein de fois … » Il l’avait sauvée quand il avait fait exploser cet entrepôt, il l’avait sauvée sans doute en restant à ses côtés quand Clara été née, puis en se précipitant vers elle quand elle avait été blessée, le soir où Anthea était morte aussi, puis quand les bombes avaient explosées et que Kingsley avait voulu la tuer. Aujourd’hui encore, il était venu pour elle. Il la sauverait tout le temps, c’était ce qu’il avait dit un jour et elle ne pouvait qu’y croire. Elle ne put s’empêcher de sourire quand il parla de famille. Eux deux et Clara, c’était une famille et ça lui faisait chaud au cœur d’entendre ça, parce qu’elle avait toujours eu tendance à le penser de toute façon, qu’elles étaient plus sa famille que ceux qu’il rejoignait sans cesse, parce qu’elles deux au moins, elles l’aimaient. Elle rangea le bordel de son sac qu’elle avait vidé sur le lit tout en se décalant pour laisser un peu de place à Cesare. « Tu vas te faire mal au dos … » Qu’elle ne put s’empêcher de remarquer, comme s’il avait l’air d’en avoir quelque chose à faire. Elle n’allait pas le repousser pour autant, au contraire, elle se mit sur le côté, ça lui laisserait un peu de place en plus, avant de venir poser sa joue contre son épaule et sa main sur son torse. « Je sais pas non plus. J’ai jamais beaucoup voyagé … » Une fois en Australie quand elle était petite, souvent à la Nouvelle-Orléans avec son père, pour aller chez Léda, puis à Miami l’été où il était mort, au-delà de ça, elle avait été dans les villes autour de Radcliff, mais jamais beaucoup plus loin. « T’as dit que tu étais né au Nouveau-Mexique, à quoi ça ressemble le Nouveau-Mexique ? » Il faisait chaud, elle avait bien retenu ça d’après ce qu’il avait pu dire, mais au-delà de ça, elle ne savait pas grand-chose sur le Nouveau-Mexique à part peut-être qu’apparemment, c’était le coin préféré des extra-terrestres.
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Cesare DeMaggio
Cesare DeMaggio

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MessageSujet: Re: (fst, isolde) loving her was like breathing.   (fst, isolde) loving her was like breathing. - Page 2 Icon_minitimeJeu 5 Mai 2016 - 17:49


THE LIGHT SHINES IN THE DARKNESS
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On lui avait toujours appris à n’pas lâcher, à n’jamais baisser les bras, à affronter de front toutes les difficultés qui se présentaient sur sa route. Combien de choses, Cesare avait-il dû endurer, encaisser, trop jeune pour se rendre compte que sa vie s’effritait un peu plus à mesure qu’il se transformait en un soldat qui résistait, résistait aux attaques ? Avant même cette année, ou sa mutation, ou son histoire avec Isolde, le DeMaggio avait eu l’habitude de s’ramasser des coups, et de toujours se relever, que ce soit d’un point de vue métaphorique, ou on ne peut plus réel. C’n’était pas pour rien qu’on lui avait appris à recoudre les plaies qui entaillaient son corps, vaguement, juste histoire de survivre, sans pour autant que ce n’soit beau ou que ça lui donne une quelconque humanité. Chaque estafilade, chaque cicatrice était le témoignage d’une histoire bien particulière, et s’il avait déjà parlé de certaines d’entre elles avec Isolde, ç’avait toujours été les moins douloureuses, les moins compliquées à expliquer. Il savait comment faire pour subsister, survivre et continuer à avancer, presque au point de ravaler ses propres envies encore et encore, les mâter afin de faire passer un plus grand but en premier ; un peu comme les soldats, qui choisissaient toujours la guerre à n’importe quelle autre vie qu’ils auraient pu avoir, sans avoir besoin de sacrifier leurs vies pour des causes vaines. Les guerres continuaient de s’éveiller dans chaque coin du monde, jour après jour, année après année. C’était paradoxal, au fond, qu’il se soit tourné vers une femme comme Isolde pour penser à son avenir à lui, les chances qu’ils pouvaient avoir de vivre une vie normale, alors même que ça n’avait pas été non plus ce à quoi la Saddler avait aspiré lorsqu’ils s’étaient connus. Elle aussi, elle avait voué sa vie à un combat plus vaste qu’elle, dépensant son énergie sans compter, gaspillant ses années pour un monde qui n’en avait cure. C’était aussi ce que Cesare avait ressenti, une impression plus pesante que jamais, plus oppressante que jamais, quand il avait appris la mort de sa mère – un sentiment qu’il avait trainé jusqu’au QG du groupe d’Isolde, dans ce bureau où ils s’étaient retrouvés après des semaines à ne pas se voir. Il l’avait déjà eu, si souvent, réminiscent, et tortionnaire, ce sentiment qu’il perdait son temps, qu’il vouait sa vie à des choses, des personnes, une humanité qui n’en aurait cure de ce qu’il ferait, ou de pour quoi il mourrait. S’il devait choisir, maintenant, il voulait pouvoir vieillir pour des années encore, voir Clara grandir, s’émanciper, devenir une jeune femme – il se demandait si elle ressemblerait à Aria, ou si elle ressemblerait à Isolde ; au fond, toutes les deux elles avaient eu des caractères similaires, et ce serait assez difficile à appréhender, tout ça, d’ici les fameuses quinze années à venir dont ils parlaient si souvent, Isolde et lui. C’n’était plus des paroles en l’air qu’il avait ; presque contre son gré, presque alors qu’il essayait d’s’en empêcher, ces délires étaient devenus des parts d’avenir dont il avait envie, chaque jour un peu plus. Et à chaque tournant de sa vie, il était de plus en plus tenté par l’option de tout arrêter. Y’avait que dans les moments difficiles, comme celui-ci, que Cesare sentait cette impression le prendre aux tripes, et se faire normale, légitime à lui ; pourquoi devaient-ils continuer ainsi ? Pour qui ? Pour quoi ? Dans quel but ?

Et il n’savait pas, si c’était la première fois qu’Isolde se posait ces mêmes questions que lui, ou si elle les avait déjà eues à quelques moments – si ç’avait été le cas, elle n’en avait jamais parlé, et n’en avait même rien laissé paraître tandis que lui, les doutes, il les avait souvent affichés en plein sur son visage. En la regardant elle, il avait toujours cru que ce serait eux deux qui serait sacrifié au nom de la cause, et ça l’avait trop effrayé pour qu’il daigne dire quoique ce soit. Maintenant, il n’savait plus. Il n’savait pas. Parce qu’au fond, peut-être bien que la Saddler s’relèverait de ses doutes, de ses craintes, de ses hantises, et aurait besoin ou envie de revenir sur le devant de la scène pour se battre pour sa cause : qu’est-c’qu’elle ferait, si elle devait savoir que lui, il était au bout du rouleau, incapable d’en saisir la volonté, au fond de ses entrailles ? Peut-être qu’une pause, plus ou moins longue, c’était tout ce dont ils avaient besoin. Mais la violence, elle lui collait trop à la peau à lui ; le sang aussi, la mort aussi, ses chairs douloureuses en témoignaient encore ce soir – y’avait plus grand-chose qui lui restait, à lui, pour prétendre qu’il n’perdait pas les pédales un peu plus à chaque épreuve. Ils s’aimaient, et c’était la seule chose qui avait du sens, la seule pensée qui pouvait le faire sourire maintenant, d’un air tendre. Et la fatigue sourde qui continuait de persister suite au stress et aux inquiétudes vivaces qu’il avait éprouvés pour le reste de la journée, elle n’s’envolait pas, malgré tout ; il avait souvent éprouvé ce sentiment, ce calme plat et destructeur qui suivait une grosse montée d’adrénaline. Mais pour cette fois, Cesare avait l’impression qu’il dormirait bien pour des jours entiers. Partir, alors, ça n’semblait pas être une si mauvaise option que ça. Partir avec Clara, pour pouvoir passer des jours entiers avec elle, à la regarder grandir lentement, évoluer, apprendre des choses à chaque heure qui passait : si la transmutante ne le remarquait pas, lui, par à-coups, comme ça, il n’voyait que trop bien au combien elle pouvait changer, insidieusement. Il savait qu’avec Isolde, qu’avec Clara, il devenait de plus en plus facilement un Cesare qu’elles étaient les seules privilégiées à connaître – quelqu’un d’humain, qui appréciait de côtoyer l’humanité, plutôt qu’un type brisé qui s’laissait bouffer par celle-ci. Comment pouvait-il résister, à l’envie de pouvoir s’émanciper encore plus dans cette liberté si durement acquise ? Mais pourtant, que se passerait-il, s’ils décidaient de revenir dans la réalité désastreuse de Radcliff, une lourde chute dans le réel, juste après avoir de si près touché un idéal ? L’avenir était incertain – toujours, et le DeMaggio essayait tant bien que mal de se laisser porter par celui-ci. « Il m’en faut plus, pour m’faire mal au dos. » avait-il remarqué, moqueur, aux paroles de la jeune femme ; peut-être qu’elle avait raison, pourtant, mais Cesare balayait volontiers toute peine, au moment de laisser Isolde venir se blottir contre lui. Et si elle disait qu’elle n’avait pas beaucoup voyagé, c’était probablement toujours plus que lui – ses parents ne leur avaient jamais payés un voyage en famille pour se détendre, quand bien même ils n’avaient jamais manqué de fonds. Sa question le fit sourire, inattendue, presque – ça faisait bien vingt ans, maintenant, qu’il n’était plus allé au Nouveau-Mexique, et s’il y avait ses racines, un attachement idéalisé par la tranquillité qu’il avait pu connaître dans cette ville-là, il n’y appartenait pas beaucoup plus qu’à Radcliff. « Ehm, le Nouveau-Mexique c’est… chaud et sec. Y’a-… des déserts, y’a même le plus grand désert de sable blanc, là-bas. Y’a beaucoup de montagnes… je sais pas trop si Clara aimerait. » qu’il releva, haussant les sourcils ; déjà qu’Isolde s’inquiétait de l’influence du climat sur leur fille ici, c’était encore plus compliqué dans ces zones-là. « Remarque, c’est pas loin de Las Vegas. » pas loin, à l’échelle des Etats-Unis, quand même, en tenant compte des heures de voiture, dans le désert, des longues étendues de route avec rien autour. L’idée le fit rire, incapable de savoir pourquoi il parlait de Las Vegas, c’n’était pas comme s’il avait beaucoup d’argent à aller jouer aux casinos de toute manière. « Et l’Australie, c’est comment ? » puisqu’elle, elle était originaire de là-bas ; certes, elle était née à Radcliff, mais bon. « J’ai dit que j’voulais t’emmener très, très loin, alors hein. Si tu pouvais aller n’importe où. » ils avaient après tout, tout un continent, ils pouvaient toujours rouler jusqu’au Mexique, ou jusqu’au Panama, ou même vers le Nord, jusqu’en Alaska. Peu importait, il voulait juste goûter à la fantaisie, c’genre de choses qu’Isolde et lui avaient trop souvent repoussé dans leurs vies.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (fst, isolde) loving her was like breathing.   (fst, isolde) loving her was like breathing. - Page 2 Icon_minitimeJeu 5 Mai 2016 - 23:31

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Elle n’allait pas s’en tirer indemne de cette histoire, c’était certain. Elle était déjà mal en point, physiquement comme moralement. Elle avait cette impression d’être complètement au bout du rouleau et plus désespérée qu’elle ne l’avait jamais été. Pourtant, elle en avait connu des moments difficiles au cours de sa vie. Elle avait perdu son père, sa meilleure amies, bien des amis, mais ces pertes, elles n’avaient souvent fait que renforcer ses convictions, alors que là, elle avait juste l’impression d’être en train de baisser les bras. Elle avait déjà eu des doutes dans sa vie, des moments où elle s’était sérieusement demandé ce qu’elle était en train de faire de sa vie, mais elle finissait toujours par se souvenir qu’elle faisait tout ça pour aider les autres et ça allait mieux. Mais cette fois, elle avait l’impression qu’y avait rien qui pourrait complètement la remotiver. Elle se sentait complètement vidée de l’énergie qui l’avait toujours poussée à avancer vers les objectifs qu’elle avait pu se fixer. Elle n’était vraiment pas sûre qu’elle pourrait s’en remettre complètement, elle avait du mal à y croire en tout cas pour le moment et si jamais elle retrouvait le courage de continuer son combat, elle aurait de quoi se souvenir de ce jour sur chaque parcelle de sa beau, là où les cicatrices des blessures qu’elle avait récoltées, resteraient gravées. Sans doute qu’à présent, Cesare aurait bien du mal à trouver des parcelles de sa peau dépourvues de cicatrices à présent et pourtant, il l’avait dit, c’était celles qu’il préférait. Elle ne savait même pas comment elle pourrait se regarder dans la glace sans penser à tout ça, elle avait du mal à se dire qu’elle pourrait les accepter un jour toutes ces marques sur son corps. A l’heure actuelle, y avait vraiment beaucoup de choses qu’elle avait l’impression de ne plus être en mesure d’accepter.

Peut-être bien que partir avec Cesare, pendant quelques temps, ça l’aiderait, ça les aiderait tous les deux à réfléchir à tête reposée à comment gérer la suite des événements. Elle savait qu’elle en avait vraiment besoin pour savoir où elle en était. Ça ne faisait de mal à personne de toute façon, de faire une pause avec les responsabilités. Depuis combien de temps est-ce qu’elle ne l’avait pas fait, elle ? Des années sans doute, elle n’était pas franchement capable de se souvenir à quand remontait la dernière fois qu’elle avait pris des vraies vacances. Tant pis, qu’elle ait été élue maire récemment, elle avait quand même bien le droit de prendre un peu de repos, surtout avec ce qui venait de lui arriver. Maintenant qu’elle était lovée contre Cesare, y avait sans doute plus rien pour la faire changer d’avis de toute façon. « J’espère. Viens pas me réclamer un massage après. » Il pouvait bien le réclamer en réalité le massage et il l’aurait sans souci, quand elle serait un peu plus en forme sans doute. Pour l’instant ce serait compliqué, encore plus puisqu’elle restait d’être coincée à l’hôpital encore quelques jours. Elle écouta les paroles de Cesare, un sourire sur les lèvres. « Il a l’air de faire vraiment chaud là-bas. » Elle n’avait rien contre la chaleur, mais celle du Kentucky semblait quand même plus vivable que celle du Nouveau-Mexique. « Mais ça à l’air d’être un bel endroit. » Plus beau que Radcliff sans doute. « Hmm, Vegas. J’adorerai aller à Vegas. » Au moins une fois dans sa vie, ça pourrait être sympa comme endroit. Les casinos, tout ça, ça devait être plutôt cool. « Mais pas avec un bébé. » Y avait quand même mieux comme endroit ou partir avec leur fille de trois mois qu’une ville pareille. C’était une ville qu’elle aurait bien aimé voir, mais elle n’y emmènerait certainement pas Clara. « L’Australie, c’est sympa, à part pour leurs araignées monstrueuses. » Elle lui en avait parlé des araignées Australienne, pour justifier sa peur débile des araignées. Elle était persuadée que ça lui venait de là, elle sa peut des araignées, parce qu’elle n’avait été qu’une gamine quand elle avait vu l’une de ces machines, aussi grosse que la main de son père ; peut-être même plus encore, le temps passant, l’araignée en question, avait tendance à devenir de plus en plus horrible. « Il fait chaud aussi, mais de ce que je me souviens, c’est vraiment beau. Et puis j’ai de la famille là-bas … » Une famille qu’elle n’avait pas vu depuis des années, avec laquelle elle faisait de son mieux pour rester en contact, mais ce n’était pas toujours facile avec la distance. Cela dit, si elle devait se pointer là-bas, elle était sûre que ses grands-parents seraient heureux de rencontrer leur arrière-petite-fille. « Mais l’Australie, ça fait quand même très très très loin. Tu t’imagines passer 20 heures dans un avion, avec Clara ? » Ça faisait vraiment long vingt heures quand même, alors c’était peut-être ambitieux de viser l’Australie, même si elle devait admettre qu’elle aimerait bien y retourner, ne serait-ce que pour revoir cette fameuse famille dont elle était si loin.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (fst, isolde) loving her was like breathing.   (fst, isolde) loving her was like breathing. - Page 2 Icon_minitimeSam 7 Mai 2016 - 4:21


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Il n’savait pas ce qu’il pouvait demander d’Isolde, c’qu’il pouvait exiger, c’qu’il pouvait espérer. Aussi simples les choses pouvaient-elles être, dès qu’ils n’étaient que tous les deux, dès lors qu’ils s’ouvraient au monde, les choses devenaient compliquées. Compliquées, comme risquées. Compliquées, comme dangereuses. Imprévisibles, mortelles, hostiles, et l’avenir qui se traçait tout droit devant eux n’semblait pas vouloir leur laisser la moindre chance de souffler. Le DeMaggio n’savait plus quoi faire, alors, tandis que ses prunelles fuyaient si souvent une réalité mordante et assassine ; combien de temps avaient-ils espéré, Isolde et lui ? Les choses n’s’amélioraient pas, dès lors qu’ils passaient les frontières réconfortantes et protectrices de la maison de la jeune femme, ou du coin de monde où ils avaient élu domicile, à l’abri des regards. Etait-ce de sa faute à lui ? D’sa faute à elle ? De leur faute ou de la faute du reste du monde ? Pourquoi devaient-ils continuer à s’blâmer, au fond, sur le fait que tout Radcliff était en guerre, remplie de fous furieux, d’inconscients qui kidnappaient les gens pour les torturer ? Si Isolde avait dû mourir ce soir, ces gens seraient toujours là, dehors ; et s’ils devaient disparaître demain, les hunters seraient toujours là également. Les transmutants dégénérés, extrémistes et dangereux aussi ; une chose que Cesare avait toujours su – on le lui avait fait comprendre alors qu’il avait été bien jeune. L’essence des DeMaggio, c’était le sacrifice, être une petite pièce dans un gigantesque rouage qui n’ferait pas la moindre différence pendant des années et des années. Des générations d’anonymats, sacrifiées au nom d’une cause plus grande et apparemment altruiste ; c’était comme ça que Cesare avait été éduqué. Eduqué à n’être personne, et à n’pas vouloir laisser d’empreinte sur le monde autre que celle qu’on exigeait de lui pour la cause, la chasse, et l’héritage de sa famille. Pour combien de temps avait-il existé comme ça ? Pour combien d’temps, avait-il eu peur, presque, d’être autre chose ? Même avec Isolde ; combien de fois la transmutante s’était-elle frottée à un Cesare rattrapé par le doute ? Il n’pouvait s’empêcher de douter à nouveau ce soir, alors même que leur avenir dépendait encore trop d’un monde qui n’voulait manifestement ni de leur tranquillité, ni de leur bonheur. Clara avait failli perdre sa mère ce soir. Et Cesare était bien incapable de savoir ce qu’il aurait fait, si les choses avaient dû tourner de la sorte ; il en aurait fini fou, et sans la voix d’Isolde, sans elle-même pour le retenir, il aurait fini par exploser le crâne de l’autre à force de le frapper avec toute la puissance de ses poings surentrainés. Et y’aurait eu aucune raison, aucune bonne raison pour lui d’en revenir, de se raccrocher à une humanité qui n’faisait que le torturer de l’intérieur, et le briser à chaque tournant – ressentir si rudement le deuil, c’était trop dur pour lui, trop dur pour ses nerfs, trop dur pour l’type qu’il avait été censé être, et Isolde, pour sûr, ç’aurait été une fois de trop. Pour lui, pour Radcliff, pour c’monde désolé qu’il aurait eu envie de réduire à néant. Il la comprenait, la rage qui motivait son père depuis ce qu’il avait vécu des années plus tôt. Il la comprenait, la rage qui motivait certains transmutants à poursuivre leur vengeance. L’envie de céder à la facilité d’un pouvoir quasi-divin, pulsant dans les veines.

Alors après tout ça, comment pouvait-il prétendre que tout pouvait bien aller ? Comment aurait-il pu faire face à une Isolde encore motivée, ravaler ses inquiétudes et son mal être, ses sentiments et sa rage. Il n’aurait pas pu, probablement, et l’histoire de Cesare et Isolde aurait à nouveau rencontré un tournant définitif, probablement désastreux pour leurs cœurs ; alors égoïstement – et presque d’manière altruiste tout autant – le DeMaggio était soulagé, d’entendre les mots d’Isolde. Soulagé de savoir qu’elle avait besoin de temps, qu’elle savait qu’elle le méritait, qu’elle y avait droit, et que oui, elle mourrait si elle continuerait comme ça. Peut-être même pas à cause de Rafael DeMaggio, mais à cause de n’importe qui, n’importe quel ennemi qu’elle se serait désignée en prenant encore une décision démesurée, presque sans réfléchir. C’était trop tard pour remuer le couteau dans la plaie, trop tard pour rappeler la responsabilité de ses choix à la Saddler, mais Cesare avait comme l’impression que la boucle de ses doutes et d’ses craintes était bouclée ; il était juste, content, au fond, que les choses n’aient pas tourné d’manière aussi funeste qu’il se l’était construit, dans ses pires songes. Il s’efforçait au moins de lâcher quelques sourires, timides, distraits, réservés à ces moments où il se plongeait dans les yeux d’Isolde, ces instants où il bénissait tout ce qui pouvait exister, pour le fait qu’elle soit encore vivante. Il n’avait pas perdu espoir, n’avait rien voulu lâcher, mais la crainte avait été là, si destructrice, que ça l’aurait ruiné si toute cette situation avait dû durer plus longtemps que quelques heures. « De toute manière, j’devrais le demander à quelqu’un d’autre mon massage, c’est pas comme si je pouvais demander à quelqu’un dans son lit d’hôpital. » au moins ricana-t-il légèrement à cette idée, un brin moqueur, quand bien même il était évident qu’il n’avait envie de demander à personne d’autre. Et s’il fallait qu’ils passent par ce lit d’hôpital, ces conditions précaires, ces doutes, ces pauses parce qu’ils étaient encore vivants, alors qu’il en soit ainsi, ce n’serait pas lui qui s’en plaindrait. Vivants, c’était toujours mieux que six pieds sous terre. « Allez, j’ai dit : si tu pouvais aller n’importe où, j’t’ai pas dit de penser aux heures d’avion. » il en leva les yeux au ciel, mimant l’agacement, malgré le sourire qui pointait à la commissure de ses lèvres. Il en haussa même les épaules ; « En Australie, par exemple, on pourrait faire plein de choses tranquillement en étant sûrs et certains que personne, personne de Radcliff ne le saura. » ça semblait bien être la chose à laquelle ils renonçaient trop souvent, rattrapés par de trop nombreux doutes, des hantises qui leur collaient à la peau, et qui n’auraient plus matière à exister, si seulement ils pouvaient laisser cette maudite ville, cette maudite vie, derrière eux.
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Isolde Saddler
Isolde Saddler

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MessageSujet: Re: (fst, isolde) loving her was like breathing.   (fst, isolde) loving her was like breathing. - Page 2 Icon_minitimeSam 7 Mai 2016 - 16:36

Yesterday was hard on all of us
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Isolde n’était pas franchement en mesure de réfléchir à tout ce qui venait de se passer. Elle n’était pas franchement très bien réveillée et n’avait de toute façon pas envie de se replonger dans les souvenirs de ces quelques heures qui avaient été un véritable enfer pour elle, comme pour Cesare sans doute. Elle y avait pensé à Cesare durant cette journée, elle savait très bien que si elle devait mourir il péterait un câble. Il le lui avait dit clairement de toute façon et vu ce qu’il avait fait dans le but de venger sa sœur, elle avait peu de raison d’en douter. Elle avait promis de l’aider à s’en sortir, de ne pas le laisser sombrer, alors ça pouvait toujours ajouter une autre bonne raison pour ne pas se faire tuer bêtement. Y avait Clara aussi. Elle ne voulait pas l’abandonner. Quand bien même elle, elle avait grandi sans sa mère et que ça n’avait pas posé plus de problèmes que ça dans sa vie, elle préférait encore être là pour Clara. Elle voulait la voir grandir, être là pour elle à chaque étape de sa vie et dans le fond, ça c’était bien plus important à ses yeux que de se sacrifier pour sauver une ville qui semblait de toute façon déjà complètement perdue. Elle n’avait jamais vu les choses comme ça avant aujourd’hui. Radcliff, c’était la ville de son enfance, la ville dans laquelle elle avait toujours vécu et là où elle avait les plus beaux souvenirs de sa vie, alors, elle avait toujours trouvé ça normal de se battre pour sa ville. Mais au final, plus les épreuves se multipliaient plus elle avait l’impression que les mauvais souvenirs s’enchainaient, entre les bombes et la torture, franchement elle avait l’impression de simplement voir ses souvenirs s’entacher. Peut-être bien qu’elle ferait mieux de partir d’ici tant qu’il lui restait encore des bons souvenirs.

Partir au moins quelques temps ça ne pouvait définitivement pas être une mauvaise chose. Elle n’avait probablement jamais eu autant envie de partir qu’en ce moment. Elle avait besoin de se reposer, les médecins allaient certainement le lui dire et pour une fois elle avait bien l’intention de le faire. Elle ne savait plus où elle en était, mais elle savait au moins que si elle devait continuer ce qu’elle faisait, elle s’y prendrait autrement, quitte à ne se balader qu’entourer de mecs mesurant pas loin de deux mètres et taillés comme des armoires à glace pour la protéger si quelqu’un devait encore avoir l’idée de s’en prendre à elle. Peut-être bien qu’elle avait tendance à penser qu’elle pouvait très bien s’en sortir toute seule, qu’elle n’avait surtout pas besoin d’hommes pour la protéger, elle pouvait bien revoir son avis là-dessus à présent. Elle savait se défendre, en principe, mais là, elle avait été prise par surprise et de toute évidence, elle n’avait pas fait assez attention, alors si pouvait y avoir quelques types à côté d’elle pour faire attention à sa place, ça ne serait pas une mauvaise chose. Si elle devait revenir à Radcliff pour continuer ce qu’elle avait commencé, pas question de remettre encore sa vie en danger. « Mouais, je suis sûre que ce sera un massage tout pourris si c’est quelqu’un d’autre qui s’en occupe. » Peut-être pas si on parlait d’un masseur professionnel, mais bon. Elle préférait quand même ne pas laisser n’importe qui passer ses mains dans son dos, ou n’importe où ailleurs. Elle avait beau être un peu dans les vapes, il fallait croire que ça n’avait aucune incidence sur sa jalousie. « Ok, ok. Je pense pas à l’avion. » Même si d’après elle c’était compliqué de prévoir un voyage sans prendre ça en compte, surtout avec un bébé de trois mois. M’enfin, y en avait d’autres surement qui le faisait, partir avec un bébé. « L’Australie, ça sonne vraiment bien vu comme ça. » Loin de Radcliff, loin de ses habitants, ils pourraient être libres de faire ce qu’ils voulaient, sans avoir à se cacher comme ils étaient obligés de le faire dans cette ville maudite. « Mes grands-parents, ils vivent à Sydney, à chaque fois qu’ils m’envoient des photos ou des cartes, j’me demande pourquoi c’est ma mère qui s’est installée ici et pas mon père qui est parti vivre là-bas. » Sydney, ça vendait plus du rêve que Radcliff c’était certain et puis c’était une grande ville, peut-être bien qu’y avait moins d’araignées géantes par là-bas que dans les petites villes un peu plus éloignées où elle était allée quand elle était gamine. Quoi que, peut-être bien qu’ils étaient pas fichus d’avoir des araignées normales où que ce soit par là-bas.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (fst, isolde) loving her was like breathing.   (fst, isolde) loving her was like breathing. - Page 2 Icon_minitimeDim 8 Mai 2016 - 20:04


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A chaque nouvel événement, chaque tournant d’une semaine à une autre, leurs plans étaient toujours remis en question ; il s’en souvenait bien, des paroles d’Isolde, comme quoi l’avenir était imprévisible et compliqué, c’n’était pas pour autant que c’en était agréable, que de se sentir un peu plus perdre la moindre prise qu’il avait pu avoir sur sa vie, à une époque. Au moins, à n’rien ressentir, n’rien laisser couler, être craint et avoir sa propre réputation parmi les hunters, Cesare n’avait jamais eu pour habitude de subir de telles choses : la peur, le deuil, le désespoir, des blessures morales qui semblaient venir avec le simple fait d’aimer, d’être humain, et d’accrocher son âme à celle de quelqu’un d’autre. Y’avait peut-être eu que Cesare le chasseur, à même de pouvoir protéger sa petite sœur – Cesare, prêt à prendre les armes, à accomplir tous les extrêmes possibles et imaginables pour protéger la poignée de gens à qui il tenait. Parce qu’au fond, plus il changeait, plus il s’éloignait de cette mentalité, et plus il avait l’impression de perdre dans l’équation. C’n’était probablement pas le genre d’impression qu’Isolde voulait le voir se trainer, mais c’était bel et bien c’qui avait tourné dans sa tête pour les dernières heures qui avaient passé – ce qui l’avait motivé, galvanisé, au moment de franchir la distance qui le séparait du type qui s’en était pris à la Saddler, pour commencer à le frapper. Encore et encore, et il n’aurait eu aucun mal, éprouvé aucune douleur de l’âme s’il l’avait tué rien que par la force de ses coups, la volonté qu’il avait eue à ruiner la vie de ceux qui osaient s’en prendre à la sienne. La sienne qui dépendait de trop d’choses, trop de gens, trop d’humanité répandue à travers des espoirs qui s’étouffaient un peu plus à Radcliff ; même maintenant qu’Isolde était maire, leurs histoires d’avenir meilleur ne s’étaient pas rapprochées, et n’étaient pas plus concrètes. Ils continuaient d’se cacher, comme des criminels, dans le dos des autres- et à chaque fois, se rajoutaient de nouvelles réalités pour les séparer un peu plus – de nouvelles responsabilités pour le garder du côté des hunters, à glaner des informations, tandis qu’elle, elle vouait trop de temps et d’énergie à une ville qui demeurait miséreuse au-delà des apparences. Certes, ça n’voulait pas dire que ce qu’ils faisaient n’servait à rien, et ça n’voulait pas dire qu’il regrettait avec amertume tout ce qu’ils avaient décidé de saisir comme opportunités, pour eux deux ou pour les causes qu’ils avaient décidé de défendre : mais c’était frustrant, et ce soir, c’était plus frustrant que jamais. Ça lui avait retourné les tripes, retourné l’cerveau, et dans le chaos qui s’était créé en lui, toute son âme avait menacé de s’effondrer en mille morceaux, s’il n’y avait pas eu une Isolde au bout à laquelle se raccrocher. C’était presque trop, trop atroce, trop demander, que de dépendre comme ça de quelqu’un ; et peu importait la façon dont il essayait, l’ardeur avec laquelle il espérait pouvoir trouver quelque chose qui en valait la peine, il n’y avait toujours que la Saddler pour garder et éveiller son humanité.

Le reste du monde, il pouvait crever, partir en flammes, s’détruire lui-même ; fallait croire que même au contact d’Isolde, même en l’aimant elle, même en luttant à ses côtés, il n’parvenait pas à devenir aussi altruiste qu’elle, si prompt à sacrifier toute sa substance pour quoique ce soit d’autre qu’elle. Et au fond, il savait déjà comment les choses tourneraient – il savait bien que même s’ils prenaient des vacances à l’autre bout du monde, s’trouvaient un coin de paradis, les instincts d’Isolde finiraient par se réveiller, tôt ou tard. Mieux valait tôt que tard, probablement, parce qu’ils seraient accompagnés d’une culpabilité qu’elle ne devrait pas avoir ; la culpabilité d’avoir pris du temps pour elle, alors qu’au fond, c’n’était même pas un crime. C’était même indispensable ; elle pouvait aimer cette ville autant qu’elle voulait, s’battre autant qu’elle voulait, derrière les apparences de la mutante à la force surhumaine, il restait l’humaine qui avait été trop brisée par les choses. Et tout autant qu’il n’pourrait pas la retenir loin de cette vie, cette cause qu’elle s’était choisie, Cesare n’avait pas l’intention de la laisser retourner au front, alors même qu’elle avait besoin de cette trêve. Qu’elle avait besoin, de s’retrouver avec elle-même, avec Clara, avec le silence, une quiétude qui lui permettrait de remettre ses idées en place. Ils en avaient besoin, même si ça n’devait être que pour pouvoir revenir, l’esprit en ordre pour reprendre ces mêmes luttes sans fin. Ils étaient si éreintés, au fond, qu’un mal de dos c’n’était certainement pas la peine qu’il craignait le plus ; il avait encore dans son cœur, une estafilade emplie de regrets, de peurs réminiscentes, qui était bien plus douloureuse que n’importe quelle peine physique. « J’pense aussi. » qu’il répondit, au sujet du massage, haussant vaguement les épaules – il n’se ferait pas faire de massage, alors, parce que de toute manière, le mal de dos lui permettrait presque d’se savoir encore vivant, encore sain d’esprit, et ça n’pouvait pas être une mauvaise chose. « J’suis trop habitué à tes massages pour en vouloir d’autres, maintenant. » tenta-t-il au moins, dans un vague sourire, parce que de toute manière, il était plus inquiet pour tout ce qui se cachait en-dessous des surfaces affichées par les apparences. Sa peine, ses douleurs, elles étaient invisibles, connectées à trop de choses qui les constituaient tous les deux, pour que ce soit facile d’en parler – il était divisé, entre la culpabilité de n’pas avoir été plus rapide pour la retrouver, d’presque ne pas avoir pu remarquer qu’elle avait disparu avant qu’on ne le lui dise, et une rancœur incontrôlable, qu’il éprouvait pour cette loi altruiste en Isolde ou dans l’fonctionnement du destin, qui disait qu’il fallait que ça tombe sur eux. Toujours eux. « Sydney, Australie. J’ai noté, j’ai noté. » ils avaient bien le droit de parler de vacances, et même de le faire de la manière la moins pragmatique qui soit, en n’pensant pas aux détails qui auraient tôt fait de les préoccuper dès qu’ils gratteraient plus loin que la surface. Osait-il seulement y croire, à ces vacances ? Tant que ce n’était pas concret, il n’pouvait s’empêcher de s’dire que c’était surtout l’Isolde traumatisée, assommée par les médicaments qui parlait. Et peut-être que demain, déjà, elle aurait changé d’avis. Et lui, il n’savait pas ce qu’il ferait, alors. Parce que lui, il parlait en pleine connaissance de cause, sans morphine dans les veines ; et il voulait partir. Au moins pour un temps, ouais, quand bien même il savait déjà que revenir, ce serait aussi pour Isolde, plus que pour lui. « Et d’autres destinations ? Genre-… rêvons un peu, d’autres endroits où tu veux aller, n’importe où, sans penser à l’avion. » et il remuait le couteau dans la plaie, plongeant un peu plus loin dans les et si qui n’existeraient peut-être jamais. C’était leur truc ça, tandis qu’ils continuaient de toujours s’laisser avoir par la réalité, de toute façon.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (fst, isolde) loving her was like breathing.   (fst, isolde) loving her was like breathing. - Page 2 Icon_minitimeDim 8 Mai 2016 - 22:54

Yesterday was hard on all of us
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Partir loin d’ici, ça semblait être la solution la plus évidente au problème à l’heure actuelle. Isolde, elle ne se considérait pas comme une trouillarde, bien au contraire, elle avait toujours eu tendance à se penser forte et indépendante. Ce genre de fille qui n’avait besoin de personne et qui n’avait pas peur du danger. Mais elle avait l’impression qu’elle avait juste été trop sûre d’elle pendant toutes ces années et qu’aujourd’hui, elle en payait le prix. Elle avait ignoré ses propres faiblesses pendant trop longtemps et maintenant, elle ne voyait plus que ça. Isolde, la fille qui s’était faite capturée par le premier type qui passait dans la rue et qui avait envie de la voir lâcher prise. Isolde, celle qui avait été si proche de tout laisser tomber, parce que la douleur avait été trop insupportable, la peur de mourir tout autant. Et maintenant, quand bien même elle ne voyait pas grand-chose depuis la fenêtre de sa chambre d’hôpital, elle se sentait craindre le monde extérieur. Les rues de Radcliff étaient hostiles depuis un moment maintenant, mais il semblait qu’elles l’étaient encore plus aujourd’hui. Est-ce que ce serait pareil si elle partait à l’autre bout du monde ? Est-ce qu’elle aurait tout aussi peur de mettre le pied dehors si elle partait loin d’ici ou est-ce que ça irait mieux ? C’était l’une des nombreuses questions qu’elle se posait. Elle n’avait pas envie d’être une pauvre fille apeurée, elle n’avait pas envie d’avoir besoin qu’on la rassure ou qu’on la protège. Elle ne voulait tout simplement pas être cette fille faible qu’elle s’était vue devenir à la merci de ce type. Merde, elle était celle qui avait tenu tête aux hunters, elle avait fait exploser des bombes comme si ce n’était rien ; elle était allée en personne voir le type qui voulait la tuer depuis sept ans et elle en était sortie en meilleure état que lui. Elle s’était mise sur le devant de la scène en devenant maire de la ville et jamais elle n’avait eu peur, jamais elle ne s’était laissée abattre.

Mais c’était une histoire qui appartenait au passé maintenant. Parce qu’elle se laissait abattre plus qu’elle ne l’aurait voulu et sans doute que sa la drogue qui coulait dans ses veines, sans la fatigue qui l’assommait, elle se serait juste mise en boule dans le lit pour pleurer, comme une gamine. Pourtant, là avec Cesare, elle les retenait ses larmes, plus facilement qu’elle avait retenu ses doutes. Ça, ne venait pas de la morphine dans ses veines ou de la fatigue qui ralentissait son cerveau ça. Non les doutes ils étaient là à présent, bien ancrés dans chacune de ses cellules et dessinés sur sa peau, sur chacune des plaies qu’elle portait sur elle à présent. Ses doutes, ils seraient toujours là demain et après et elle ne savait combien de temps. Elle avait toujours voulu éliminer ou au moins apaiser ceux de Cesare, mais c’était beaucoup plus dur d’imaginer que ce soit possible, maintenant que les doutes qu’elle devait combattre, c’était les siens. Peut-être bien qu’un peu d’humour sur les messages, ça ne lui faisait pas de mal. « Tant mieux. J’ai pas envie que quelqu’un d’autre te fasse des massages. » Et si elle devait en réclamer un elle, de massage, ce serait à Cesare et à personne d’autre. Mais c’était à éviter pour le moment. Parce qu’elle avait trop de blessure partout et elle avait juste envie de cacher son corps sous un gros pull pour que personne, même pas Cesare ne puisse voir les blessures qu’elle portait. Partir à Sydney en Australie, ça semblait le bon plan comme ça et pourtant elle n’était pas sûre qu’aller à la plage en maillot de bain, ce serait possible. Elle laissa le silence s’installer quelques secondes réfléchissant aux autres endroits où elle voudrait bien aller. « L’Italie aussi ça doit être beau. Venise, c’est très romantique il parait. » Y avait des villes comme ça qu’on disait plus romantiques que d’autres et Venise devait bien être la première du top, elle, elle ne savait pas si c’était plus romantique qu’ailleurs, mais en tout cas, ça avait l’air jolie. « Paris aussi ou Vienne. » C’était aussi des villes qu’on disait particulièrement romantiques ces deux-là et puis, elles étaient aussi pas mal réputées d’un point de vue artistique, y avait forcément de jolis trucs à voir par là-bas. « En plus, Paris, c’est en France, ils ont une bonne réputation pour les pâtisseries ceux-là. » Son amour pour la nourriture la poussait forcément à avoir envie de gouter les pâtisseries françaises qui avaient si bonne réputation. « Oh, Tokyo. Ils mangent des trucs bizarres au japon, ça peut être sympa. » Y avait bien d’autre choses au japon qui rendait le coin intéressant. Mais d’après elle, ça devait être une expérience culinaire assez spéciale le japon. « A ce rythme-là, va falloir qu’on fasse le tour du monde je crois. » Ce serait pas forcément déplaisant, mais ça prendrait plus de quelques jours. Mais merde, ils avaient respectivement vingt-sept et vingt-cinq ans et ils n’avaient jamais vraiment pris le temps de voyager, alors ils pouvaient bien le prendre le temps. Maintenant qu’elle y pensait, y avait un tas de trucs qu’elle n’avait jamais fait dans sa vie et qu’elle aurait dû faire, avant d’être mère, avant d’être à la tête d’une ville, avant de vouer sa vie à un combat qui finirait par la tuer. A bien y réfléchir, elle pouvait le dire, qu’elle avait fait vraiment n’importe quoi de sa vie et qu’fallait bien que ça s’arrête à un moment.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (fst, isolde) loving her was like breathing.   (fst, isolde) loving her was like breathing. - Page 2 Icon_minitimeMar 10 Mai 2016 - 1:54


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Dans tous les doutes qu’il avait toujours eus, Cesare n’s’était jamais imaginé, pourtant, les choses de manière aussi concrète. Il n’avait jamais essayé d’se projeter, à penser aux heures d’impuissance, passées sans savoir, le cœur tambourinant contre la poitrine, et l’esprit incapable de se poser. Il n’avait jamais pensé à quand il se retrouverait à l’hôpital, au chevet d’une Isolde profondément endormie, assommée par la morphine et les antidouleurs, les seules choses qui pourraient l’aider, parce qu’il n’avait pas été assez rapide. Ils étaient toujours vivants, et ça devait bien signifier quelque chose. Combien de fois s’étaient-ils dit ça ? Combien de fois avaient-ils essayé de penser comme ça ? Est-c’qu’il avait eu tort, de laisser à la Saddler, l’opportunité d’apaiser ses craintes et ses hésitations ? S’il l’avait quittée, pourtant, il n’aurait pas été là pour apprendre qu’elle avait disparu – ni Aldrich, ni Léda n’auraient connu quoique ce soit de l’histoire qu’il avait eu avec la jeune femme, et ils ne l’auraient jamais prévenu, pour lui demander de l’aide également. Peut-être qu’ils auraient mis beaucoup plus de temps, des jours entiers ou pire encore, pour retrouver Isolde, et les choses auraient été pires encore. Ou peut-être qu’Isolde n’aurait jamais décidé de l’écouter, elle n’se serait jamais lancée dans une campagne politique contre Lancaster, et n’aurait jamais été placée ainsi sous le feu des projecteurs, cible de toutes les attaques possibles et imaginables. L’avenir était incertain, et à chaque tournant d’leur existence, ils en avaient la preuve, toujours plus violente, toujours plus vivace, toujours plus douloureuse. Et c’était ça l’problème, Cesare n’savait pas combien de fois il pourrait encore supporter ça, encaisser les épreuves, encaisser les peines et les peurs ; il n’avait pas l’habitude d’ressentir tout ça, et c’était plus épuisant que des heures passées à chasser, à traquer, à tuer n’importe quel ennemi. C’était plus épuisant que d’toujours se méfier des siens, son père et sa cousine, s’doutant qu’à tout moment, ils pouvaient se retourner contre lui en quelques gestes et décisions efficaces à souhait. Aimer Isolde, c’était la chose la plus humaine, la plus vivante, et la plus douloureuse qui soit – fallait toujours qu’y’ait un paradoxe, probablement ; au moins pour leurs vies, parce qu’il semblait bien que d’autres couples n’connaissaient pas leurs problèmes, et n’avaient pas à s’poser mille questions dès lors qu’ils faisaient quoique ce soit. Depuis la levée de la quarantaine, y’en avait probablement eu des dizaines, de couples, qui avaient quitté Radcliff, laissant tout derrière eux pour aller prendre des vacances, plus ou moins définitives. Alors pourquoi pas eux ?

Il ne s’faisait pas d’illusion, le DeMaggio ; c’n’était pas dans ses habitudes, et au moins, ça lui évitait toujours de lourdement retomber dans le monde réel. Une cruelle leçon que ses propres parents lui avaient inculqué, le jour où toute la vérité était sortie – sur sa trahison à lui, son amour pour Isolde, mais aussi tout ce qui était arrivé à Aria pendant qu’il vivait d’amour et d’eau fraiche. Et s’ils devaient quitter la ville tous les deux, est-c’qu’ils reviendraient quelques jours ou semaines plus tard, pour découvrir qu’une nouvelle catastrophe avait précipité Radcliff dans le néant, arrachant de nouvelles vies qui leur étaient chères ? Cesare avait la prétention d’dire que s’il était avec Isolde, avec Clara, il n’craignait plus de perdre personne. Et pourtant, y’avait déjà des noms auxquels il pensait, et ça lui serrait le cœur dans une douleur lancinante ; il n’avait pas envie d’rester, pourtant, et dans bien des vies, ça n’aurait pas dû être un mal ou une préoccupation quelconque. Mais qui sait combien d’temps ils avaient, d’toute manière, avant que les responsabilités ne rattrapent la transmutante – est-c’qu’ils allaient aller bien loin, avant qu’elle ne se souvienne des devoirs, des pensées altruistes qui la rattachaient à tout Radcliff, Insurgency, et sa décision de devenir maire ? Etait-il égoïste, pour ne pas les lui rappeler là maintenant ? Cesare n’savait pas ; il savait surtout ce qu’il lisait sur le visage d’Isolde, ce qu’il sentait battre dans son cœur meurtris à lui. Ils avaient besoin d’une pause, et peut-être bien, qu’ils devraient s’contenter d’une pause d’une nuit, à n’pas y penser, à n’pas laisser leurs obligations dicter quoique ce soit. Pour l’heure, abandonner le temps de prendre des vacances, ici ou ailleurs, était trop de l’ordre du fantasme pour qu’il ose y croire. Il était trouillard comme ça, probablement. « J’aime tes idées. » qu’il répondit enfin, un vague sourire éclairant son visage, alors qu’il essayait de garder contenance, à mi-chemin entre les persécutions subies par son cœur dans son poitrail, et les murmures d’assurance pessimiste que lui lançait sa tête. Il avait trop l’habitude des déceptions, trop l’habitude du réel ; tout c’qu’il voulait, pour l’heure, c’était apaiser l’esprit d’Isolde, et peut-être que le sien suivrait. Peut-être. « J’aurais rien contre faire le tour du monde avec toi. » admit-il d’ailleurs, honnête, trop idéaliste probablement ; parce que ça, ça leur prendrait plus que quelques jours ou quelques semaines, et irrémédiablement, c’était encore plus voué à n’jamais exister que la moindre concrétisation de leurs désirs de vacances. Il n’savait pas c’qu’il devait faire ; clairement, si Isolde était brisée à ce point, dévorée par le doute à c’point, il n’pourrait pas la laisser vivre, survivre, subsister à peine de cette manière. Et il n’savait pas comment faire, alors même que c’était probablement comme ça que lui il vivait aussi, au-delà de leurs désirs, de leurs moments, de leur bonheur trop parsemé au milieu du chaos. Peut-être était-il brisé pour ça, parce qu’il était parsemé, en pointillés, trop fragile. Finalement, c’était le DeMaggio lui-même, qui n’avait pas laissé beaucoup d’opportunités à son esprit pour s’égarer ; il était ramené à la réalité, le regard teinté de regrets, de craintes égoïstes, d’appréhension- le sourire qui tordit ses lèvres, était gagné par tous ces sentiments, lorsqu’il égara une main délicate pour dégager les cheveux blonds d’Isolde derrière une de ses oreilles, un geste d’affection, qu’il était si heureux, de pouvoir continuer à faire. « J’veux plus jamais revivre ça. » il avait lâché ces mots presque sans s’en rendre compte ; il savait, qu’d’une certaine façon, son martyr n’avait rien eu à voir avec tout ce que la Saddler avait dû connaître pendant tout ce temps. Mais fallait bien qu’il le dise, qu’il lâche ces mots trop plein de vérités – même s’ils n’partaient pas en vacances, même s’ils étaient voués à oublier leurs envies égoïstes pour toujours les mêmes impulsions altruistes, il fallait qu’elle sache ça. Parce qu’ici ou ailleurs, dans cette vie ou dans une autre, ça, ça n’changerait jamais.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (fst, isolde) loving her was like breathing.   (fst, isolde) loving her was like breathing. - Page 2 Icon_minitimeMar 10 Mai 2016 - 12:48

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Isolde était complètement épuisée et pourtant, elle avait peur de fermer les yeux, craignant que le cauchemar qu’elle avait vécu durant cette journée ne se redessine juste devant ses paupières. Elle n’avait jamais eu aussi peur des mauvais rêves de toute sa vie. Après tout, tant que ce n’était que des songes, y avait rien à craindre. Mais là ça avait été vrai, trop réel et sans la morphine, elle serait encore trop capable de s’en rendre compte, sur chaque parcelle blessée de son épiderme. Elle savait que ça avait été vrai, quand bien même elle aurait voulu pouvoir effacer tout ça de son cerveau comme un traumatisme refoulé auquel elle ne penserait plus jamais, à moins qu’on vienne fouiller dans son esprit. Mais c’était impossible, c’était là dans sa mémoire, trop présent, annihilant chaque souvenir plus agréable auquel elle essayait en vain de s’accrocher. Elle avait la certitude que même dans son sommeil y aurait que ça, les mauvais souvenirs et la douleur qui viendrait à la charge, le son de ses propres cris et toute l’angoisse, toute la peur, toute la peine et la colère qui avaient pu naître en elle pendant toutes ces heures. Dormir ça aurait pu sembler apaisant alors qu’elle se sentait complètement épuisée et que les drogues dans ses veines n’aidaient surement pas à la maintenir éveiller et pourtant à l’heure actuelle, ça semblait être sa plus grande crainte. Pourtant, elle aurait voulu qu’en fermant les paupières, elle soit capable de ne voir que les plages de rêve qu’on pouvait trouver en Australie, les rues de la ville de Sydney ou tout ce qu’elle pouvait connaitre ou imaginer des villes telles que Paris, Venise, Vienne ou Tokyo. Mais elle savait bien que ce ne serait pas ça, les premières choses à venir se dessiner dans ses songes si elle se laissait aller à fermer les paupières.

Alors, la meilleure chose à faire ce serait d’aller les voir pour de vrai, toutes ces choses qui pouvaient caractériser ces villes, le romantisme, le côté artistique qui jouait quand même un rôle important dans le choix des villes qu’elle avait pu citer, ou même la nourriture qu’on pouvait gouter par là-bas, elle voulait que ce ne soit pas que des songes inaccessible, elle voulait que ce soit vrai. Elle voulait la quitter cette ville, avec ou sans morphine dans le sang, elle savait que c’était ce qu’elle voulait, parce qu’elle savait que ce n’était en restant ici qu’elle arriverait à lutter contre ses craintes ou à réfléchir posément à tout ce qui venait de se passer et tout ce qui allait se passer dans le futur. C’était pas la morphine qui était venue créer les doutes dans sa tête, c’était tout ce qui avait pu se passer au cours de cette journée qui l’avait fait et ça n’allait pas partir de sitôt. Elle laissa échapper un léger rire à sa réplique. « Ça a l’air plutôt sympa, le tour du monde. » Vraiment cher aussi, probablement plus qu’ils ne pouvaient se le permettre, mais puisqu’il ne fallait pas parler d’avion, autant ne pas parler d’argent non plus. Faire le tour du monde, ça avait fait partie des choses qu’elle aurait voulu faire, quand elle était plus jeune, plus insouciante et que son père était encore en vie. Sa mort, ça l’avait poussé à grandir, à devenir plus réaliste et à laisser de côté les rêves qu’elle avait pu avoir dans sa jeunesse. Sa vie elle l’avait consacrée aux autres, en oubliant complètement tout ce qu’elle avait pu vouloir pour elle à une époque et fallait croire qu’il avait fallu qu’elle se fasse torturer pour qu’elle s’en rende compte de ça. L’Isolde d’il y a une dizaine d’années, c’était clair qu’elle n’avait pas imaginé sa vie comme ça. Au moins, dans le lot des trucs imprévus, y avait Clara et Cesare et ça c’était peut-être mieux que tous les rêves qu’elle avait pu avoir quand elle avait été plus jeune. A l’époque elle avait voulu être travailler dans le dessin et elle se retrouvait maire de la ville à se faire torturer par le premier type pas content. Sérieusement, qu’est-ce qu’elle avait foutu de sa vie ? Difficile de ne pas se poser cette question à présent. Les paroles de Cesare rendaient cette idée encore plus présente en elle. Parce qu’elle non plus elle ne voulait pas avoir à revivre ça et y avait toute une partie d’elle qui voulait le supplier de ne plus jamais s’écarter d’elle, parce qu’il était le seul avec qui elle avait l’impression que rien ne pouvait jamais lui arriver, quand bien même lui, il avait tendance à se sentir coupable pour les malheurs de son existence. « Je suis vraiment désolée … » Elle n’avait jamais voulu lui imposer ça, tout comme elle n’avait jamais voulu avoir à connaitre ça. C’était à lui, en grande partie qu’elle avait pensé durant tout ce temps. Comme une pensée douce à laquelle s’accrocher et tenir bon, parfois comme la pensée la plus douloureuse qui soit, lui donnant envie de tout laisser tomber, si seulement ça pouvait la ramener à lui, indemne. Elle avait su au fond d’elle qu’il devait bien souffrir autant qu’elle, parce que c’était ce qu’elle aurait ressenti si les rôles avaient été inversés et jamais elle n’avait voulu qu’il souffre à cause d’elle.
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Cesare DeMaggio
Cesare DeMaggio

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MessageSujet: Re: (fst, isolde) loving her was like breathing.   (fst, isolde) loving her was like breathing. - Page 2 Icon_minitimeMar 10 Mai 2016 - 19:48


THE LIGHT SHINES IN THE DARKNESS
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Sa vie n’avait jamais été de tout repos, à Cesare. S’il n’avait jamais pris de vacances, il n’avait jamais trop eu l’opportunité de souffler non plus. Il connaissait le stress, c’que ça faisait d’exister constamment sur le fil du rasoir. C’n’était pas pour rien, que pour lui, l’imprévu rimait avec hostilité, danger, et qu’il peinait si ardemment à trouver la moindre pensée positive connectée à l’avenir. Y’avait bien qu’avec Isolde, qu’il pouvait s’mettre à imaginer, presque trop nettement, dans sa tête, un futur où l’agréable, l’heureux effacerait peu à peu tout ce qu’il avait enduré. Ce qu’ils avaient enduré. L’adrénaline était une drôle de chose : à la mémoire de Cesare, se bousculaient désormais des souvenirs trop nets, et trop flous à la fois. Il se souvenait du coup de fil, de la curiosité instinctive qui avait creusé son chemin alors qu’il ne reconnaissait pas le numéro sur l’écran, alors même que bien peu de gens pouvaient prétendre avoir ce numéro : il les comptait sur les doigts d’une main, ses alliés, et dès lors que c’était un numéro, plutôt que l’un de leurs noms qui apparaissait, c’était généralement mauvais signe. Mauvais signe, une assurance qui avait fait basculer l’instant dans le chaos, le désordre, alors que toutes les pièces se mettaient en place. Le reste n’était qu’un amas de doutes, de moments à ressasser et ravaler des sursauts de rage qui auraient pu l’emporter à retourner toute la ville, à aller sauter à la gorge de tous les hunters qu’il connaissait, et dont les noms avaient défilé dans sa tête alors qu’il cherchait qui aurait été le plus à même de faire quelque chose comme ça. Quelque chose de stupide, au fond, puisque même Rafael avait été forcé de prendre un peu de recul vis-à-vis de sa petite vendetta contre Isolde, maintenant qu’elle était maire de la ville, visage public de Radcliff, et trop exposée pour qu’il puisse agir sans préparer son coup longtemps à l’avance. Il savait, pourtant, Cesare, il devinait, que son géniteur avait dans sa tête, des dizaines de plans qui se préparaient et s’entremêlaient les uns aux autres : certains contre lui, probablement, d’autres contre Isolde elle-même. Mais c’n’était pas son père qui avait enlevé Isolde ce soir ; il aurait été prêt à le jurer bien assez vite, puisqu’il s’doutait déjà que le patriarche DeMaggio n’avait pas encore l’intention de directement s’en prendre à elle – il n’avait fait que commencer à la tourmenter, et c’était aussi une des raisons pour lesquelles Cesare restait si avidement accroché à sa place d’espion, de faux hunter et de fils indigne parmi les siens ; il avait besoin d’savoir, besoin d’être aux avant-postes, si les choses devaient se précipiter vis-à-vis de la mutante. L’erreur qu’il avait commise, et qui avait coûté la vie à Anthea, il n’avait pas l’intention d’la laisser se répéter, certainement pas quand il était question d’Isolde.

Et pourtant. Peut-être avait-il été trop concentré sur son père, trop préoccupé par ce que les siens pourraient faire contre lui, contre cette famille qu’il s’érigeait si difficilement, à l’abri des regards. C’était pesant, de vivre cachés, épuisant, de devoir regarder par-dessus son épaule constamment ; mais là, ils venaient d’être brusquement rappelés à l’ordre. C’était pour ça qu’ils le faisaient – et peut-être que la survie de leur fille, le fait qu’Isolde ait été attaquée seule sans Clara, relevait du fait qu’ils aient pu en oublier l’existence, l’ignorer, ou ignorer la façon dont cette simple vie pouvait changer la donne. Il n’en aurait été qu’encore plus fou, plus dévasté, plus déchiré entre la hargne, l’appréhension et le chagrin, si Clara avait disparu avec sa mère ; au moins, elle avait été là, et ç’avait été un brin de soulagement glacé qui l’avait parfois aidé, un petit peu, alors que dans sa tête, ça s’était trop ardemment bousculé. C’en était devenu difficile, de parler de choses insouciantes cette fois-ci ; y’aurait pas d’embrassade possible pour alléger leurs entrailles, et défaire le nœud qui enserrait leurs tripes. Y’aurait pas quelque chose qui les ferait rire, et leur ferait oublier le monde ; Cesare regrettait déjà, un peu, d’avoir ramené le sujet, d’avoir effacé le petit éclat d’insouciance né dans les yeux d’Isolde avec les rêves qu’il avait parsemés dans sa tête. Mais il fallait bien qu’ils n’oublient pas, parce que l’monde, il n’les oubliait jamais vraiment, et il n’leur laissait toujours que trop peu de temps de repos. « T’as pas à être désolée. » qu’il admit, toujours ses doigts égarés en quelques caresses. Ces mots, il aurait dû les avoir la première fois qu’elle avait prononcé ces paroles – ils avaient été là, dans sa tête, au bord de sa bouche, mais sa voix avait flanché, et même là, il n’savait pas pour combien de temps il allait pouvoir garder ses pensées ordonnées. « C’est pas ta faute. C’est pas la mienne non plus. » et objectivement, ça devait être la première fois, en vingt-sept ans, qu’il avait de tels propos. Mais c’n’était pas sa faute à lui non plus ; tout c’que ça pouvait faire, peut-être, c’était leur prouver plus encore ce que l’incident avec Kingsley Moren avait déjà montré. S’éloigner, c’n’était peut-être pas la réponse idéale ; y’avait toujours d’autres ennemis, d’autres dangers dans cette ville, qui pouvaient s’avérer tout aussi dangereux et mortels que Rafael DeMaggio. C’était la guerre, après tout, et Cesare l’avait trop longtemps livrée contre les siens uniquement pour s’rendre compte qu’elle s’étendait plus loin : n’était-ce pas ça aussi, qui avait coûté la vie à Aria ? « J’aurais dû savoir. J’aurais dû… être là. » reconnut-il pourtant, avant de pouvoir s’en empêcher, du regret dans la voix, dans le regard, dans ses gestes. « J’veux plus continuer comme ça. » il s’répétait, dans une litanie, et peut-être surtout pour la laisser glisser, couler en lui et s’faire son chemin ; parce que c’était vrai. Il ne pouvait plus, et il ne voulait plus vivre ça, se sentir comme ça, endurer ça. Qu’ils s’en aillent à l’autre bout du monde, ou qu’ils reviennent ici tôt ou tard, ça n’changeait rien à c’que ça avait ébranlé en lui, c’que ça avait modifié, et les évidences que ç’avait éveillé. Il aurait renoncé à se venger de Kingsley Moren, si ç’avait pu signifier sauver la vie d’Isolde, ou être à ses côtés. Il renoncerait à bien des choses, juste pour la savoir sauve, juste pour faire assez partie de sa vie, pour savoir quand les choses tourneraient mal – parce qu’elle ne rentrait pas le soir, parce qu’elle ne donnait pas de nouvelle, parce que quelque chose clochait. Ils s’aimaient, et ils n’faisaient pourtant pas assez partie de la vie l’un de l’autre pour pleinement le vivre, pour pleinement se protéger l’un l’autre et s’assurer leur avenir dont ils rêvaient – quelque part, y’avait quelque chose d’illogique.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (fst, isolde) loving her was like breathing.   (fst, isolde) loving her was like breathing. - Page 2 Icon_minitimeMer 11 Mai 2016 - 0:38

Yesterday was hard on all of us
— cesare demaggio & isolde saddler —
Where do we go from here? Where do we go? And is it real or just something we think we know? Where are we going now? Where do we go? Cause if it's the same as yesterday, you know I'm out, just so you know, Because, because our paths they cross, Yesterday was hard on all of us, on all of us. — Yesterday Was Hard On All Of Us.

Techniquement, elle n’avait rien fait qu’il puisse justifier qu’on s’en prenne à elle comme on l’avait fait. Elle avait commis des erreurs qu’elle essayer peu à peu d’arranger, elle avait fondé un groupe de transmutant en colère, dans le but de résister aux hunters, de se lancer dans une guerre au beau milieu de ces rues et ça avait été une erreur. Elle essayait de faire les choses autrement, elle essayait de le faire mieux et fallait croire que ce n’était pas encore ça. Peut-être bien qu’elle avait été utile depuis qu’elle était maire de cette ville, au moins un peu. Elle n’en savait rien, elle ne savait plus grand-chose à l’heure actuelle. Mais qu’importait le bien qu’elle pouvait faire autour d’elle, y en avait à qui ça ne plaisait pas – elle l’avait toujours su ça – et qui étaient bien décidés à l’arrêter. S’il fallait qu’elle passe des journées comme ça pour chaque bonne action qu’elle faisait, alors, elle préférait ne plus rien faire non plus, parce que ça faisait partie des trop nombreuses choses injustes de sa vie. S’il fallait qu’ils se relancent dans un débat sur le mérite, elle pouvait dire avec certitude, que ce qui venait de lui arriver, elle ne le méritait absolument pas. Comme quoi le mérite, c’était juste une grosse connerie. Elle ne pensait pas mériter toutes les merveilles du monde, elle n’avait même pas l’impression de mériter qu’on vienne la remercier pour ce qu’elle essayer de faire. Elle ne savait pas ce qu’elle pouvait mériter, mais clairement, elle ne méritait pas de se faire torture. Comme quoi, Cesare, il ne méritait pas d’être malheureux pour le restant de ses jours, parce qu’il avait mal agit pour le restant de sa vie. Parce que de toute façon, y en avait personne qui en avait rien à foutre de la balance entre les bonnes actions et les mauvaises actions. Parce qu’y aurait toujours des types pire que Cesare pour ne jamais rien payer et des personnes comme elle à se faire torturer pour rien du tout.

Ce n’était pas juste ce qui lui était arrivé et ce n’était certainement pas de sa faute. Mais à part elle, qui est-ce qui pouvait s’excuser auprès de Cesare pour ce qu’il avait pu endurer ces dernières heures ? Elle n’aimait pas l’idée que ça ait pu lui faire du mal à lui aussi. Elle voulait qu’il soit heureux et qu’il puisse voir la vie sous un meilleur angle, moins sombre, qu’il soit moins pessimiste, qu’il s’accroche aux espoirs qu’elle essayait de lui transmettre et elle savait clairement que cette journée, ça avait fait tout l’inverse en lui et peut-être bien qu’il doutait encore plus qu’avant, de leur avenir ensemble, de leur histoire, d’elle et de tout ce qu’elle faisait. Elle avait l’impression que ça au moins, c’était de sa faute, parce qu’elle voulait lui montrer quelque chose et tout ce qu’elle faisait, ça ne faisait que prouver l’inverse. « Si. Je suis désolée parce que j’arrête pas de te dire de t’accrocher et je veux juste que tu sois heureux et qu’tu puisses voir les bons aspects de la vie et j’ai complètement raté. » C’était comme si chaque moment de bonheur était encrassé par des moments comme ceux-là, parce que tant qu’ils allaient bien et qu’ils étaient heureux, y avait pas d’inquiétudes, y avait pas de peur à revenir mais dès que ça n’allait pas, y avait plus que ça qui restait. « J’veux pas que tu sois blessé et je sais que tu l’es maintenant. » Et y avait une partie d’elle qui ne pouvait pas s’empêcher de penser que ça s’était de sa faute, parce que c’était arrivé à elle. « Tu pouvais pas savoir. J’aurais dû être plus prudente. » Mais elle, elle avait peut-être plus de mal à voir le danger à tous les coins de rues, parce que ce n’était pas sa façon de voir le monde et sans doute qu’elle avait tort dans sa façon de concevoir le monde. Dans le fond, mieux valait que Cesare la voit comme il avait l’habitude de le faire la vie, parce que sa vision à elle, elle était considérablement erronée. « Comment alors ? » Parce qu’ils ne pouvaient pas continuer comme ça, il l’avait déjà dit, elle l’avait dit aussi, quand bien même elle ne parlait pas d’eux deux, mais de tout le reste. Eux deux, elle ne savait pas comment ils pouvaient faire d’autre. De toute façon, quand bien même ils arrêteraient de vivre leur histoire comme des clandestins, à ne se voir que de temps en temps et rester loin de l’autre à la vue du reste du monde, ils ne pourraient pas coller H24 ensemble. Même si leur histoire avait été normale, il n’aurait pas pu savoir, il n’aurait pas pu empêcher ça, à moins de rester coller à elle à longueur de journée. La seule chose qui aurait pu empêcher ça, c’était elle. Si elle avait été plus prudente, plus concentrée ou si elle n’avait pas eu l’idée folle de faire tout ce qu’elle faisait. Alors qu’est-ce qu’il fallait changer ? Elle et son comportement ? Ou elle et ses idées ? Est-ce qu’il voulait qu’elle soit plus prudente, qu’elle fasse plus attention, qu’elle se protège mieux que ça ou bien qu’elle laisse tout tomber ? Elle, elle ne savait pas. Elle ne savait plus ce qu’il fallait faire, ce qu’elle savait, c’était qu’elle ne pouvait pas vivre un truc pareil encore une fois, elle voulait plus souffrir comme ça et surtout, elle ne voulait pas finir par en mourir.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (fst, isolde) loving her was like breathing.   (fst, isolde) loving her was like breathing. - Page 2 Icon_minitimeMer 11 Mai 2016 - 23:38


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Quitter Radcliff, partir, même pour un temps, n’importe où sauf ici ; ça semblait si banal comme choix, et pourtant ils affrontaient ça comme le monde. Ils n’osaient peut-être qu’à peine y croire, l’un comme l’autre, comme si quelque part dans le voile de leurs songes, il y avait la peur viscérale que quelque chose s’mettrait à nouveau sur leur chemin pour les priver de ça. Ils en avaient besoin pourtant, et s’il devait être question de mérite, au fond, ils le méritaient bien. Clara le méritait, Isolde le méritait. Lui, c’était probablement une autre histoire, mais ici et maintenant, y’avait aucun monde, aucune hypothèse qu’il envisageait où il laissait la Saddler loin de lui plus d’une minute. C’était peut-être totalement irréaliste, et débile, et abusif, mais alors que les heures avaient filé trop lentement, sans faire descendre ne serait-ce que d’un iota la pression qui s’était amassée en lui, il avait bien droit de penser comme ça, les entrailles serrées, le cœur encore écorché par sa course effrénée. Il n’avait jamais ressenti d’inquiétude pareille – pas même lorsqu’il avait passé des heures entières à chercher Aria dans les décombres de la fête foraine. A cette époque, l’impression avait été différente, et peut-être était-ce aussi pour ça, parce qu’au bout d’un moment, il avait été plus las, plus enclin à imaginer sa petite sœur de retour dans leur chambre de motel, s’voyant déjà lui hurler dessus à pleins poumons pour toute l’inquiétude qu’elle l’avait laissé avoir, sans décrocher son téléphone ni daigner donner la moindre nouvelle. Il avait eu de la rage à l’égard de sa cadette, qui s’était mêlée à une exaspération qu’il s’était bien souvent blâmé d’avoir, ensuite, alors même que ç’avait été lui qui avait failli à ses devoirs les plus élémentaires. Lui qui avait été absent, lui qui n’avait pas répondu à l’appel de sa sœur, quel qu’il soit, au moment crucial où elle aurait eu le plus besoin de son frère ainé dans sa vie. Le sort d’Isolde, il l’avait plus ou moins su aujourd’hui, une épée de Damoclès suspendue juste au-dessus de sa tête, léchant son crâne dès qu’il faisait un mouvement, ou dès qu’il sortait de la torpeur assassine qui menaçait de le submerger. Il avait attendu fébrilement, parfois, saisissant des grains de secondes à fixer son téléphone en l’imaginant sonner comme ça, d’une seconde à l’autre, pour qu’une voix au bout du fil lui annonce que quelqu’un, quelque part, avait retrouvé le corps sans vie d’Isolde Saddler. Ou qu’elle était morte à l’hôpital, comme ça, jetant l’éponge, sans qu’aucune de ses actions, aucune de ses perditions et torpeurs de l’âme, n’aient pu servir à quoique ce soit. Ne pas savoir, ou trop en savoir ; imaginer, c’était toujours le pire – imaginer quels martyrs avait connus sa sœur dans ses derniers moments. Imaginer ce qui avait pu passer par la tête de la femme qu’il aimait, pendant toutes ces heures durant lesquelles il n’avait pas été capable de la retrouver. Il était un hunter, bordel, capable de penser comme eux, capable de vivre comme eux – capable de vivre parmi eux, alors pourquoi est-c’que toutes ces ressources n’avaient pas pu lui servir, au moment où il en avait eu le plus besoin ?

A rage, ce soir, incandescente, destructrice, elle était dirigée vers plein d’trucs – chaque chose sur laquelle il posait son regard, dardant le monde d’un œil critique et acerbe ; il aurait voulu pouvoir réduire cette ville à néant, rien que pour expulser une portion de tout ce qui était entassé en lui. Il s’était retenu, pour il n’savait quelle raison : pragmatiquement parlant, est-c’que ça n’lui aurait pas fait gagner du temps ? Est-c’que ça n’aurait pas gravé son nom un peu plus, dans l’histoire sanglante des destins funestes qu’il avait écrits lui-même ? S’il devait marquer les esprits, au moins que ce soit en insufflant un genre de peur, qui découragerait n’importe qui d’recommencer à faire quoique ce soit d’ce genre à une personne à qui il tenait. Fallait croire qu’il n’avait jamais assez impressionné Kingsley Moren pour qu’il y réfléchisse à deux fois. Mais maintenant, Moren s’faisait bouffer par les asticots quelque part, sa peau avait commencé à s’assécher, et les vers de terre étaient ses colocataires. Alors quoi ? P’tèt bien que Moren avait eu tort, quand même, à la fin. Mais tout ce qu’il était, tout ce qu’il avait toujours été, lui, Cesare DeMaggio, ça n’avait jamais été c’qu’Isolde avait été. Quand il avait été désespoir, elle avait été espoir. Quand il avait été désillusion, pragmatisme, elle avait été volonté, et il n’savait pas c’qu’ils deviendraient, si elle devait perdre cette part d’elle. Et là, il avait l’impression d’parler à son propre reflet. Le miroir de ses doutes, le miroir des sempiternelles hésitations qu’il avait posées entre eux. Il n’avait pas envie qu’elle le fasse, pas à cause de ça, pas à cause de Rafael DeMaggio ou de n’importe qui d’autre. Isolde, elle était trop unique, trop indispensable pour laisser sa lumière s’mourir sous l’étreinte assassine des ténèbres ; mais ici et maintenant, Cesare n’avait pas la volonté, ni l’envie, d’la repousser sur ce chemin de Croix qu’elle franchissait en solitaire depuis trop longtemps. Peut-être était ça, l’problème ; ils avaient beau s’aimer, beau être des partenaires, amoureux, avaient-ils vraiment été ensemble ? Il l’avait dit, il n’savait pas combien d’fois, peut-être trop d’fois, qu’il n’pourrait jamais supporter, accepter les sacrifices qu’elle était prête à faire pour sa cause. Et combien d’fois l’avait-il délaissée, au-delà de leurs moments heureux, papillonnant d’un bonheur aussi court qu’illusoire, condamné dès l’aube ? Peut-être bien qu’ils n’avaient jamais vraiment été un couple, parce qu’Isolde, c’était aussi, quelque part, Insurgency. C’était aussi, quelque part, les choix qu’elle avait faits contre Lancaster. Et si elle devait être exposée, peut-être bien que l’meilleur moyen d’toujours être avec elle, d’toujours la protéger, et de tenir toutes ses promesses, c’était d’rester avec elle sous la lumière des projecteurs. Ensemble- ça n’voulait pas dire ensemble quand c’était facile, ou idéal, ou jusqu’au matin. Les mots lui manquèrent, au chasseur, pendant un moment, avant qu’il ne lâche un soupir. « Les trucs qu’on a vécus… ils sont passés, et rien n’pourra les changer. Et rien n’pourra changer les bons aspects en autre chose. » Clara était restée à ses côtés, une petite flamme de foi – il l’avait ignorée, délaissée, dévoré par ses propres doutes et ses propres démons. Mais il aurait été mille fois plus fou, mille fois plus désemparé si elle n’avait pas été là, au moins sauve. « C’est pas ta faute. » qu’il répéta une deuxième fois, sans l’ombre d’un doute, sans un son dans sa voix ne faiblissant ; il savait qu’elle avait raison, au moins sur ça, quoiqu’ils fassent, le commun des mortels n’avait pas à être plus prudent, à vivre avec la crainte de s’faire bondir dessus au détour d’une rue pour une raison ou une autre. C’genre de chose, ça arrivait trop souvent pourtant ; et pas que aux mutants, ça, c’était son point d’vue à lui. « C’est pas ta faute. » il l’asséna encore une fois, comme si ça pouvait aider ; c’était écrit partout sur son corps, dans chaque marque si douloureuse à observer, Isolde était la victime, Isolde était celle qu’on avait essayé de briser. Encore. Plus jamais. Comment est-c’qu’ils pourraient continuer ? Continuer à l’autre bout du monde, c’était évidemment l’option qu’il préférerait presque, lâche, fuyard, indépendant – égoïste. Mais fondamentalement, c’n’était pas Isolde, c’n’était pas eux, et un vide resterait toujours, une plaie béante dans leurs entrailles. Alors ils reviendraient, tôt ou tard, après des jours ou des semaines, ou des années s’ils devaient être complètement fous. « J’veux plus continuer en laissant passer les causes- n’importe lesquelles, avant toi. Ou avant Clara. » combien d’fois se l’étaient-ils dit ? Qu’ils n’voulaient pas laisser leur fille orpheline, que c’n’était pas lui construire un monde meilleur que d’la faire grandir dans une ville où ils vivaient en pointillés parce qu’y’avait quelque chose, ailleurs, qui appelait leurs responsabilités. « J’dis pas-… j’dis pas de tout laisser tomber. Pas si tu veux pas. Si tu décides… de continuer, un jour. Mais j’veux être avec toi, pour l’faire. Ensemble- » parce qu’au fond, Insurgency, ou peu importait quoi d’autre, ç’avait de la valeur, ç’avait quelque chose d’immuable si ç’avait une part d’Isolde. « Et pas parce qu’un jour, on aura un avenir ensemble, potentiellement, après tout ça. Mais parce qu’on aura cette vie, ici et maintenant, à laquelle s’raccrocher. » tous les deux, tous les trois. Un havre de paix vers lequel retourner jour après jour, parce qu’ils avaient déjà assez repoussé leurs chances, ils avaient déjà assez perdu leur temps. Ils s’étaient déjà trop oubliés, et l’espoir, c’était beau, ça pouvait être bien, mais ça n’avait rien à voir avec les vrais moments, ceux qui avaient été trop rares jusque-là.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (fst, isolde) loving her was like breathing.   (fst, isolde) loving her was like breathing. - Page 2 Icon_minitimeJeu 12 Mai 2016 - 0:51

Yesterday was hard on all of us
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Elle avait cru que les moments qui avaient suivi la mort de son père serait les pires de sa vie. Ceux qu’elle avait passé à regarder sa vie se briser, ses rêves s’envoler et la colère s’emparer de son être. Elle en avait passé des jours pendant lesquels elle avait eu l’impression d’être victime de la pire des tortures alors qu’elle avait eu l’impression qu’y avait plus rien qui en valait la peine dans ce monde, l’impression d’être toujours toute seule, quand bien même elle aurait été dans une pièce pleine de personne. Puis, ça avait été pareil une fois, avec Anthea, quand elle avait vu son corps sans vie être sorti des décombres et que le même cauchemar s’était répété à elle, en plus de l’impression d’avoir été trahie de la pire des façons possibles par celui qu’elle aimait et cette fois encore, elle avait eu l’impression que ça avait été de la torture. Puis ça avait été la même chose une seconde fois pour Anthea. Avant qu’elle ne se concentre sur la mairie y concentrant toute son énergie et ses pensées pour balayer le reste. Ça avait été de la torture que d’aller frapper à la porte de ses parents de cette maison qu’elle connaissait si bien située quasiment en face de celle dans laquelle elle avait grandi, pour aller annoncer à sa famille qu’une nouvelle fois, ils avaient perdu leur fille. De la torture encore et encore et tellement de pires moments de sa vie qu’elle ne savait plus lequel avait été vraiment le pire. Et elle avait toujours pensé que ce serait pire que n’importe quelle douleur physique qu’on pourrait lui infliger, alors qu’on lui tire une balle dans la jambe, qu’on effleure son abdomen d’un coup de couteau ou qu’on lui en plante un dans l’épaule, ça n’avait pas d’importance. Elle avait eu tort sans doute, alors que les dernières heures qui venaient de s’écouler étaient aussi les pires de sa vie. Y avait pas eu que les douleurs, y avait eu les pensées au fond de son crâne. Cesare, Clara en premiers, les autres aussi. Son père qui avait donné sa vie pour elle, pour rien du tout si elle devait mourir là, sans avoir eu une sa vie avec Cesare, sans avoir vu sa fille grandir.

Elle ne voulait pas mourir, elle l’avait dit et elle le pensait vraiment. Elle n’avait fait que se mentir à elle-même toutes les fois où elle avait prétendu être prête à mourir pour sa cause, pour sauver quelqu’un, n’importe qui. Clara, Cesare, sûrement. Mais elle ne pouvait pas donner sa vie pour n’importe quelle personne de cette ville. Elle pouvait donner son temps, sa patience, ses efforts alors qu’elle faisait de son mieux pour prouver aux gens qu’ils avaient bien fait de voter pour elle, qu’elle ne leur avait pas menti, qu’elle rendrait cette ville meilleure. Mais sa vie, elle y tenait. Son bonheur aussi et là, elle avait l’impression de l’avoir perdu. Fallait bien qu’elle parte un peu, pour le retrouver. Partir avec Cesare, pour que lui aussi, il puisse essayer d’oublier, que lui aussi il puisse être heureux parce qu’elle ne voulait surtout pas être celle qui lui causerait des tourments et elle avait déjà l’impression de l’avoir trop été depuis qu’ils s’étaient retrouvés. Un coup de couteau, un duel avec son père, la façon dont elle avait provoqué Lancaster et les autres chasseurs de la ville. Les attentats, Kingsley Moren et maintenant ça. Ce n’était pas juste pour elle et ce n’était pas juste pour lui. « Tu crois qu’y en aura d’autres, des bons aspects ? » Elle y croyait elle. Dès qu’il s’agissait de Cesare, elle croyait à tout. S’ils devaient partir n’importe où, Sydney, Venise, Paris, Vienne, Tokyo, ou dans la ville d’à côté, elle savait que ce serait des bons aspects. Mais lui ? Elle ne voulait surtout pas qu’il perde l’espoir qu’elle essayait de lui donner. L’entendre répéter que c’était pas de sa faute, ça eu sans doute raison des dernières volontés qu’elle avait, elle vint étouffer ses sanglots contre son épaules. Elle n’avait pas pleuré en face de ce type, c’était son orgueil qui avait pris la plupart des coups et qui avait tenu longtemps, trop longtemps peut-être. Fallait bien qu’elle lâche prise au bout d’un moment. Malgré les larmes qui perlaient contre ses joues, elle resta attentive à ses paroles. Avec l’impression de pas savoir où ça mener, comme si c’était plus irréaliste que l’idée de partir en vacances avec lui. Ça en avait calmé ses sanglots. Elle en releva la tête vers lui, essuyant vaguement ses joues et ses yeux du revers de la main avant d’aller poser cette main contre sa joue à lui, plongeant son regard dans le sien. « Est-ce que ça veut dire qu’il faut que je te laisse plus qu’un placard dans ma maison ? » Et ça pouvait être leur, s’ils décidaient de faire autrement, d’être ensemble, vraiment ensemble, de saisir la vie dont ils rêvaient, maintenant. Là maintenant, ça semblait trop impossible, trop irréaliste, alors que ce matin encore, ça avait été le truc qu’ils ne pouvaient pas se permettre et pourtant, elle le voulait, elle le voulait de son cœur, qu’ils soient ensemble tous les trois, toujours et pas seulement quelques heures de temps en temps. Le plus souvent possible, à l’abri des regards. Elle voulait être avec lui tout le temps et l’aimait sans craindre l’avis des autres ou leur regard. Elle voulait qu’ils soient ensemble, eux deux ; eux trois, comme une famille, contre le reste du monde.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (fst, isolde) loving her was like breathing.   (fst, isolde) loving her was like breathing. - Page 2 Icon_minitimeJeu 12 Mai 2016 - 2:14


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Ils n’savaient pas ce qu’ils faisaient. La plupart du temps. Deux mois plus tôt, aujourd’hui, ou même à l’avenir, il semblait bien que ça n’avait jamais été le cas, et que ça n’le serait jamais. A chaque fois qu’ils tentaient tant bien qu’mal de s’adapter, Radcliff changeait juste sous leurs pieds, le monde se dérobait, et à nouveau, les épreuves s’amoncelaient. Ils avaient tout juste eu le temps de s’adapter à cette nouvelle dynamique qui s’était créée entre eux, à la fête foraine, avant que des explosions dévastatrices ne ruinent tout, tuent sa sœur, et détruisent le peu de renom qu’avait pu gagner le groupe fondé par Isolde. Leur couple, explosant en mille morceaux au même moment. Ils avaient tout juste eu le temps de s’retrouver encore une fois, d’vivre la naissance de leur fille, d’ingérer l’information, avant que Cesare n’parte à la poursuite de sa vengeance : dans c’qu’il voulait croire être une décision soigneusement réfléchie, mais s’était surtout avérée être une pulsion alimentée par la rage, l’impuissance et la solitude. Là encore, ils avaient tâtonné pendant longtemps, à la recherche de leurs marques, d’leurs limites, de ce qu’ils pouvaient et n’pouvaient pas faire : encore une fois, l’univers hostile leur avait prouvé qu’ils avaient eu tort. Alors qu’est-c’qu’il essayait d’faire, le monde ? Cesare n’savait plus maintenant, si les lois physiques essayaient de les pousser dans les bras l’un de l’autre, ou tout l’inverse – fallait croire pourtant que dès lors qu’ils se quittaient, s’éloignaient un tant soit peu, les choses dégénéraient toujours. Et tout ça pour quoi ? Pour qu’il aille poursuivre dans les couloirs de chez les hunters, des informations à peu près viables pour s’attaquer à des gros poissons ? Comme Lancaster, qui n’avait pas fait parler de lui depuis les explosions de la mairie – où était-il celui-là ? Comme son propre père à lui, qu’aucune prison, aucun procès n’pourrait sans doute retenir de s’en prendre à eux ? Comme les Callahan, les Lecter, combien de grands noms de familles de chasseurs, infiniment renommées, trop connues dans le coin, avaient-ils en tête ? Les noms étaient là, les patronymes planant comme des menaces incessantes – et pourtant, ils avaient les pieds et les poings liés. Et les attaques continuaient de venir, même pas de Lancaster, même pas de Rafael ou de Rayen, même pas des Callahan ou des Lecter. D’un péquenaud, un connard qui avait voulu s’faire son petit nom, sa célébrité parmi les rangs des tueurs qui pullulaient à Radcliff – et voilà où ils en étaient.

Alors non, au fond, pourquoi est-c’que ça devrait être leur faute ? A vingt-sept ans, fallait croire que Cesare avait accompagné certains de ses chemins de pensée, d’une clairvoyance qu’il s’essayait de plus en plus à avoir ; ils avaient pris toutes les précautions possibles et imaginables, et encore aujourd’hui, après des mois, tant d’imprudences, ni son père ni sa cousine n’soupçonnaient ce qui se passait juste dans leur dos. La traitrise du fils, encore et toujours, Cesare le mouton noir qui n’avait jamais eu l’intention de rentrer dans les rangs, qu’ils l’y acceptent ou non. C’n’était pas leur faute, c’était la faute du reste du monde – et ça l’avait toujours été ; ils avaient agi en connaissance de cause, selon les circonstances. Cesare avait pris de mauvaises décisions, et avait amené la mort de personnes dont les âmes pesaient sur ses épaules à lui, en une culpabilité incandescente qu’il méritait. Mais ici, maintenant, eux deux, c’n’était pas leur faute, à aucun des deux ; c’était la faute de c’monde qui changeait toujours, leur était tout le temps hostile, quoiqu’ils fassent. Ils pourraient être les deux imbéciles les plus altruistes de la terre, avoir abandonné leur histoire au profit de leurs causes plus grandes. Ils pourraient faire grandir Clara pendant vingt ans dans cet univers pourri, et faire d’elle quelqu’un comme eux, trop prompte à sacrifier son propre bien-être pour des buts plus grands ; le monde n’serait pas plus reconnaissant de leur sacrifice. Et le monde n’en aurait jamais conscience. Ce soir, si Isolde avait dû mourir, ç’aurait été Isolde, la maire de Radcliff qui avait fait quelques changements, mais dont la mémoire serait vite étouffée par un Thaddeus Lancaster – ou pire encore – qui serait apparu sur le devant de la scène. Et peut-être même qu’Insurgency aurait continué de tourner, oubliant sa fondatrice avec cette ingratitude qu’il sentait planer dans l’air, alors qu’à part Aldrich, à part Léda, personne n’était venu, personne n’s’était inquiétée de son sort. Tout l’monde s’en foutait, et pourquoi est-c’qu’ils continuaient ? Ils en avaient, des souvenirs infiniment heureux ensemble- tant de sourires, tant de rires si aisés, tant d’oubli, tant de passion, de douceur ; Cesare n’aurait plus jamais cru pouvoir connaître ça quand elle avait découvert sa nature de hunter. Il avait cru que plus aucun bonheur n’pourrait alimenter son cœur mort quand il avait découvert le cadavre de sa sœur. Et encore et toujours, Isolde avait changé son monde – ses désespoirs, en espoirs. « Y’aura toujours des bons aspects temps qu’on est vivants. » il lui avait dit, déjà, dans un certain sens, dans une certaine limite, quand Anthea était morte. Ce soir-là, il lui avait dit d’continuer d’se battre, surtout pour elle, surtout pour ses volontés, ses droits. Parce que ce soir-là, il avait perdu foi en leur couple, perdu foi en le mérite qu’il avait d’être dans sa vie – DeMaggio, avec l’empreinte sanglante imbibée de l’hémoglobine d’Anthea, et de tous les autres. Maintenant il voulait voir les choses comme ça pour eux deux, et qu’elle les voit comme ça aussi – s’ils devaient arrêter de s’battre, où était leur crime ? D’autres gens prendraient leur place, probablement, et eux, ils avaient déjà assez donné de la sueur de leur front. Et s’ils devaient continuer, il n’avait pas l’intention que ce soit seuls, semi-alliés, cachés dans l’ombre, sous-estimés, à toujours surveiller leurs faits et gestes, leur morale, leurs défenses et leurs attaques. Revenir à Radcliff, après leur exil si désiré, ce serait revenir en pleine guerre, et il n’avait pas l’intention de la laisser traverser ça seule encore un jour de plus. Il n’voulait plus, juste ramasser les morceaux, juste reconsolider son cœur : n’était-ce pas ce qu’ils s’étaient dits, à l’hôpital, après la naissance de Clara ? S’ils avaient fait les choses ensemble. S’ils avaient fait les choses ensemble, c’était le thème récurrent de leur histoire. Alors sa question le fit sourire, tendrement, son visage caressé par une mélancolie, une appréhension - « Si tu l’veux aussi, toi... » c’est tout ce qu’il put admettre, en quelques mots doucement articulés entre leurs lèvres si proches, alors qu’elle avait tout juste relevé la tête vers lui, leurs regards se consolant l’un l’autre. Tendrement, Cesare vint finir d’essuyer les restes de larmes sur les joues d’Isolde, du bout des doigts, comme du satin. « C’est à toi d’voir, si tu trouves qu’on avance trop vite, hein. » qu’il ricana, levant les yeux au ciel ; ils avaient déjà une fille, tout un paquet d’antécédents, des complications, des chiens, plein de souvenirs – ils faisaient tout à l’envers, définitivement.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (fst, isolde) loving her was like breathing.   (fst, isolde) loving her was like breathing. - Page 2 Icon_minitimeJeu 12 Mai 2016 - 14:09

Yesterday was hard on all of us
— cesare demaggio & isolde saddler —
Where do we go from here? Where do we go? And is it real or just something we think we know? Where are we going now? Where do we go? Cause if it's the same as yesterday, you know I'm out, just so you know, Because, because our paths they cross, Yesterday was hard on all of us, on all of us. — Yesterday Was Hard On All Of Us.

Le sort avait peut-être l’habitude de s’en prendre toujours à ceux qui le méritait le moins dans le fond. Peut-être bien parce que c’était plus simple de les abattre eux. Son père, il avait clairement moins mérité de mourir que celui de Cesare et pourtant, il avait fallu que ce jour-là, huit ans ce soit Rafael qui achève son père et pas le contraire et entre Anthea et Rafael, ça avait été pareil, des deux, clairement, c’était encore et toujours le même qui aurait mérité une bonne balle dans la tête. Il aurait mérité qu’elle lui brise la nuque, une bonne fois pour toute quand elle s’était pointée dans le manoir de la famille DeMaggio et pourtant, il faisait partie de toutes ces ordures qui avaient ôté de nombreuses vies innocentes, sans jamais en payer le prix. Au moins, en maigre soulagement à toute cette affaire, elle pourrait au moins, faire du type qui venait de lui faire connaitre l’enfer, un exemple. Y avait pas besoin qu’il meurt sous les poings enragés de Cesare, pour qu’il paie pour ce qu’il avait fait. Heureusement sans doute qu’il était encore en vie. Elle voulait le finir derrière les barreaux, dans le couloir de la mort s’il le fallait, qu’importait. Et elle voulait qu’ils comprennent, les autres, qu’y avait personne qui plaisantaient quand ils parlaient de rétablir un semblant de justice dans cette fichue ville. Peut-être bien que ça pourrait les calmer un peu. Egoïstement – ou parce qu’elle avait bien assez donné à présent – elle espérait au moins qu’ils comprennent que venir s’en prendre directement à elle, ça ne leur permettrait pas de refaire plonger cette ville dans les bas-fonds dans lesquels Lancaster avait décidé de la trainer. Peut-être bien qu’il serait le prochain, Lancaster, qu’elle enverrait croupir en prison pour cette fille qu’il avait tué sur la place public, pour avoir demandé à des hunters de cramer une maison avec des innocents dedans, pour les soixante-trois personnes mortes dans les explosions et pour tous les meurtres, un peu plus discrets qu’il avait à sa charge. Peut-être bien que l’envoyer lui croupir en prison, ce serait un meilleur exemple que ce pauvre type que personne ne connaissait vraiment, un hunter parmi les autres qui n’avait, même pas réussi son coup.

Fallait que ça change en tout cas, la façon dont les choses fonctionnaient dans cette ville ou peut-être dans le reste du monde. Parce qu’y avait pas que Radcliff qui craignait, cette ville ce n’était qu’un exemple parmi tant d’autres de ce qui se passait dans le reste du monde, peu à peu, les hunters gagnaient du terrain et y avait probablement des transmutants, un peu partout dans le monde qui leur donnaient raison en faisant tout et n’importe quoi avec leurs pouvoirs. Elle n’était pas complètement débile ou naïve, elle en avait bien conscience de ça, et ça ne changeait pas grand-chose à son point de vu ou à tout ce qu’elle avait pu raconter pendant les élections. La justice, elle devait s’appliquer à tout le monde. Au moins à ceux qui n’étaient pas fichus d’arrêter les folies avant qu’il ne soit trop tard. Elle était quand même bien capable de trouver des exceptions, ne serait-ce qu’en Cesare. En elle aussi peut-être, puisque pour bien des raisons, elle mériterait aussi la prison. Pour les bombes, pour ces types dans la baraque des DeMaggio qu’elle avait tué juste parce qu’ils étaient entre elle et sa cible ; y avait clairement pas eu de légitime défense là, c’était elle qui avait attaqué. Elle mériterait de payer aussi, pour les crimes d’Insurgency, parce qu’y en avait des hunters qui étaient tombés sous les attaques des membres de ce groupes, encore sans que ce ne soit qu’une histoire de défense, mais bien la volonté de tuer avant d’être tué et c’était elle qui l’avait fondé ce groupe. Peut-être bien que la justice qu’elle essayait de ramener à Radcliff, elle fonctionnait un peu comme ça l’arrangeait, mais ça restait plus juste que tout ce que Lancaster avait pu faire avant elle. Y avait pas à dire, ce type, fallait vraiment qu’il paie pour ce qu’il avait fait. Parce que peut-être que Cesare avait raison, c’était pas de leur faute, ni à lui, ni à elle peut-être. S’il était encore capable de considérer qu’y aurait encore des bons aspects, malgré tout ce qui avait pu se passer, c’était déjà une bonne chose sans doute et si lui il avait de l’espoir, alors, elle ne pouvait qu’en avoir aussi. Leurs moments ensemble ce serait toujours des bons aspects. Leurs vacances, ce serait de bons aspects. Leur vie ensemble, ce serait un bon aspect et si en plus ça pouvait arriver maintenant plutôt qu’elle ne savait quand, alors c’était forcément encore mieux. Malgré ses joues encore humides, ses yeux qui brillaient encore à cause des larmes, elle lui adressa un large sourire. « Bien sûr que je le veux. » Ça aurait presque pu ressembler à la conclusion suite à des vœux de mariage dit comme ça, mais malgré toutes les fois où le sujet c’était glissé entre eux pour les mettre mal à l’aise, ce n’était pas à ça qu’elle pensait pour le moment. Elle voulait qu’il vive avec elle, alors elle pouvait bien lui dégager plus qu’un placard dans cette baraque. Sa réplique lui arracha un léger rire. « Fallait penser à ça avant de venir me coller un bébé dans le ventre. » Sous-entendu que c’était de sa faute à lui si elle avait été enceinte et que ça leur avait fait griller les trois quarts des étapes d’une vie de couple normale ; vu la façon dont ils organisaient leur vie, ils auraient très bien pu se marier, justement, avant même de s’installer ensemble, maintenant qu’ils avaient le bébé de toute façon, à quoi bon essayer de faire les choses dans l’ordre ? Les bébés comme ça, par accident, c’était toujours de la faute du mec de toute façon, par principe. Parce que pour un mec, concevoir un bébé, c’était une partie de plaisir – littéralement – alors que pour une fille, c’était une histoire de neuf mois de galère auxquels on pouvait ajouter un accouchement de plusieurs heures, particulièrement douloureux. Maintenant au moins, elle pouvait toujours considérer qu’y avait pire comme douleur cela-dit.
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(fst, isolde) loving her was like breathing.

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