- I found God, I found him in a lover, When his hair falls in his face And his hands so cold they shake. I found the Devil, I found him in a lover And his lips like tangerines And his color coded speak. Now we're lost somewhere in outer space, In a hotel room where demons play. They run around beneath our feet We roll around beneath these sheets. I've got a lover, A love like religion, I'm such a fool for sacrifice. It's coming down, down, coming down./ PARRISH KANE & BIANCA CASTLE ★
Dehors, la pluie répondait aux prières des terres brulées par cette canicule estivale. Les éclairs zébraient le ciel assombrit, grondant dans tout le restaurant au plus grand bonheur de Bianca. La belle avait toujours aimé les orages ; ça lui rappelait la maison, sa Louisianne natale. Il y avait quelque chose d’apaisant dans le chaos d’un tempête d’été, quelque chose qui l’avait toujours rassuré. Gamine, la blonde se réfugiait sous l’imposante vérandas du manoir Castle et passait des heures observer les éclairs. Aujourd’hui pourtant, la Castle n’avait pas le temps. Un coup de fil de Veera quelques heures plus tôt l’avait dérangé dans sa journée de repos ; la belle lui avait demandé de couvrir pour elle, un service que Bianca n’avait pas pu refuser. Elle n’avait rien prévu de sa journée, si ce n’était passer un peu de temps avec Oscar, et rendre ainsi service à sa nouvelle amie lui faisait plaisir. La brune lui avait souvent rendu la pareille, surtout lors de l’arrivée mouvementée de la jeune maman. Veera avait été tellement gentille avec elle, tellement serviable. Une chose étrangère pour Bianca qui s’était bien trop souvent isolée du reste du monde ; pour la première fois depuis des années, elle pouvait compter sur une amie, une vraie. Une idée qui lui réchauffait le coeur, ne se rendant pas encore bien compte de la chance qu’elle avait d’être tombée sur la jeune femme, et sur sa petite fille. Mara avait été d’une grande pour Oscar, l’aidant à se socialiser comme une petit garçon normale. La jeune Castle aurait pu passer des heures à regarder les deux bambins jouer, à s’attendrir devant la relation entre son fils et la fillette. Elle aurait pu passer des heures à regarder son fils faire quoi que ce soit, de toute manière, ayant encore du mal à croire qu’elle l’avait récupérer à ses côtés. un sentiment surréel après plus de deux ans et demi de séparation, après qu’elle se soit tant battue -figurativement et littéralement- pour le retrouver. Souvent la nuit, quand elle se réveillait en sursaut après un énième cauchemar, elle ne pouvait s’empêcher de l’attirer dans ses bras, pour s’assurer qu’il soit réellement là, et qu’il ne s’agisse pas d’une illusion qui s’envole au réveil. Lorsqu’elle se réveillait le matin avant lui, elle restait là, allongée à côté de lui à le regarder dormir. Son fils, sa moitié … Le garçon avait repris tout le poids qu’il avait perdu, et les rouge avait envahit à nouveau ses joues redevenues rondes. Il souriait, il riait, il se réhabituait à la vie normale à une vitesse folle, qui étonnait la belle Castle. Heureusement, pensait-elle en le voyant courir avec les autres enfants lorsqu’elle l’amenait au terrain de jeu. Il était fort son Oscar, taillé dans un bois aussi robuste qu’elle. Elle se réjouissait que son bout de chou tienne d’elle pour ces choses là ; après tout, les chiens ne faisaient pas des chats.
La nuit commençait doucement à tomber sur Radcliff, et l’orage s’éloignait doucement, laissant seulement le bruit de la pluie contre la vitrine du dinner. Bianca se muait dans le restaurant comme si elle avait fait toute sa vie, ayant rapidement trouver ses marques dans cette nouvelle. Son appartement, sa colocataire, son travail, ses amis … Elle avait l’impression d’être arrivée dans la ville il y a des années, alors que cela faisait seulement quelques mois. Une bouffée d’air frai dans cette vie qui ne lui laissait aucun répit. La soirée était calme, un soir de semaine habituel. Quelques réguliers étaient assis à leur place habituelles, des visages à présent familiers que la belle saluait avec enthousiasme. L’orage avait pourtant dissuadé les clients à pousser la porte du restaurant, préférant surement rester chez eux par ce temps capricieux. Bianca s’activait entre les tables du dinner, débarrassant et nettoyant ce que les clients avaient laissé derrière eux. Ce soir, elle avait délaissé ses cuisines pour endosser le rôle de serveuse, le poste de la jeune Buchanan. Cela ne la gênait pas de passer de l’autre côté du comptoir, elle aimait le contact avec les gens -et il ne fallait pas se le cacher, elle aimait aussi les pourboires parfois généreux. Pliée au dessus d’une table, torchon à la main, la jeune Castle nettoyait la banquette quand elle entendit la cloche de la porte sonner, annonçant un nouveau client. Trop occupée, elle ne se retourna pas pour lui souhaiter le saluer, se contentant simplement de hausser la voix. « Bienvenue chez Lucy ! Je suis à vous dans un instant. » La belle s’empara des assiettes sales, se dépêchant d’un pas pressé vers le comptoir. Elle attrapa quelques menus, et une carafe d’eau fraîche avant de se diriger vers la table du nouveau client. Pourtant, quand elle releva le regard vers le nouvel arrivant quelques mètres plus loin, son coeur manqua un bond. Bianca se stoppa net. Sans s’en rendre compte, la carafe qu’elle tenait dans la main lui échappa, finissant sa chute sur le sol dans un vacarme assourdissant alors que le plastique rebondit plusieurs fois sur le sol. Elle ne jura pas pourtant, et n’y fit pas attention ; la blonde fixait l’homme en face d’elle, les yeux ronds. Parrish. que faisait-il ici ? Comment avait-il retrouvé sa trace ? Soudain, son estomac se noua ; est-ce que Oscar allait bien ? Elle l’avait laissé avec Poppy à l’appartement, si le chasseur était ici, son fils devait être à l’abris. Ou bien le Kane n’était pas venu seul ? Dans son esprit, le chaos. Son instinct la poussait à fuir, mais pourtant, elle était incapable de bouger. Au fond, elle ne voulait pas le fuir. Au fond, la vu de son visage lui réchauffait le coeur. Mais ça, elle n’avait pas le droit, elle ne devait pas. Bianca suivit son coeur pourtant, se dirigeant vers le chasseur d’un pas vif en laissant la flaque d’eau où elle était. La jeune Castle s’arrêta à quelques centimètres de la table où il s’était assis, plongeant un regard assassin dans ses yeux noisettes. « Qu’est-ce que tu fous là ? » Pas un bonjour, pas un signe de politesse. Le chasseur n’avait pas le droit de la surprendre ainsi, et d'espérer un sourire.
Lundi, c’était fermé, mardi midi, mercredi soir, jeudi et vendredi, toute la journée, samedi, repos et dimanche le midi et le soir … Parrish avait appris par cœur les horaires de travail de Bianca, l’heure à laquelle elle arrivait pour mettre son uniforme bien moins flatteur de ses vêtements habituels, l’heure où elle rentrait, pâle de fatigue, pour retrouver son appartement dans un des quartiers modestes de la ville, avec sa colocataire et son … Son enfant. Après de mois de recherche obsessionnelle, Parrish en était au stade de l’observation compulsive, de la récolte d’informations perpétuelle : il savait bien que ce n’était pas sain comme comportement, que si elle s’en rendait compte et qu’elle portait plainte, elle obtiendrait probablement une interdiction de s’approcher d’elle, mais il s’en foutait un peu. Après tout il ne faisait rien de mal, pour l’instant, il se contentait de l’observer de loin, et il était suffisamment discret pour qu’elle ne l’ait jamais remarqué quand il la suivait dans les rues de Radcliff, quand elle allait au travail, quand elle rentrait, quand elle était avec … Oscar, qu’elle l’amenait à l’école. Il se faisait du mal à l’observer vivre comme ça sans lui, avec la certitude croissante qu’elle se débrouillait très bien sans sa présence dans sa vie, le confortant dans l’idée que c’était ce qu’elle avait prévu depuis le tout début. Ça le mettait en colère, tout autant que ça lui brisait le cœur, et pourtant, il était incapable de s’arrêter : il lui fallait Bianca, il lui fallait la voir sourire, au moins une fois dans la journée, avant de partir au travail ou à la chasse. Une fois son sourire capturé, il pouvait se l’approprier, tordre la réalité pour s’imaginer que cette attention lui était destinée à lui, rien qu’à lui, parce qu’il était sa principale raison de sourire, et cela suffisait pour qu’il soit capable de fonctionner correctement toute la journée.
Il s’était décidé à venir dans le petit diner pour la soirée dans l’espoir de récolter de nouvelles infos sur Bianca auprès des serveuses : certaines n’étaient pas bien farouches, et malgré son physique peu avantageux, il arrivait avec quelques compliments à peine détournés à les faire s’asseoir à sa table à la fin du service pour raconter tout et n’importe quoi, jusqu’à ce qu’il les amène subtilement à parler de la seule chose qui l’intéressait : Elle. Si elle s’entendait bien avec les autres employés, avec les clients, si elle se faisait raccompagner parfois le soir, et par qui. Une jeune femme aussi jolie devant bien avoir des admirateurs parmi les clients, non ? Alors les serveuses riaient, s’entortillaient les cheveux autour de l’index en gloussant, et Parrish prenait son mal en patience jusqu’à avoir une réponse. Parfois il arrivait à ses fins, parfois il rentrait bredouille, mais le ventre plein. C’était déjà ça. Ce soir là , il entra dans le restaurant la tête baissée sous la capuche de son sweet pour se protéger de la pluie battante à l’extérieur, et se dirigea directement vers le fond du restaurant, dans un des angles, à sa place de prédilection. Vieux réflexe militaire, d’ici il avait vue sur la totalité du restaurant, et rien ne pouvait lui échapper. Il n’avait pas entendu la serveuse de dos lui dire de s’installer, comme d’habitude : avec le bruit ambiant et la musique, il avait beaucoup de mal à distinguer les voix, surtout quand les gens se tenaient loin de lui. Il n’en avait pas pris ombrage, et s’était installé sagement sur la vieille banquette, avant d’attendre que la serveuse vienne prendre sa commande. Laquelle serait ce ce soir ? Veera ? Lydie ? Cynthia ? Il ne savait pas et s’en fichait un peu, quoi que, en général Veera était plus bavarde que les autres…
Il releva la tête en entendant bien, cette fois ci, le bruit du broc d’eau qui rebondissait contre le carrelage, et chercha l’origine de l’accident du regard : il ne vit que le regard abasourdi de Bianca, et aussitôt son cœur se serra dans sa poitrine, alors que sa respiration se coupait. Il en était pourtant persuadé, elle ne travaillait pas aujourd’hui normalement. Il n’était pas sensé la croiser ainsi, si rapidement. Il était trop tôt, bien trop tôt. Pourquoi faire, au fait ? Aucune idée, mais il était trop tôt, il en était sur. Il ne bougea pas d’une oreille en la voyant arriver comme une furie jusqu’à sa table devant les yeux éberlués des quelques autres clients, alors qu’il gardait ses mains biens plaquées contre la table, relevant à peine la tête pour maintenir son regard dans le sien : ce qu’il foutait ici ? ça paraissait évident, non ?
- … Je viens manger. J’ai faim.
C’était bel et bien une partie de la vérité, celle qu’il pouvait mentionner ouvertement. De quoi aurait il eu l’air s’il lui avait dit de but en blanc qu’il était venu interroger ses collègues dans l’espoir de trouver un moyen de la récupérer, hein ? Machinalement, il fit tourner l’anneau d’or qu’il avait encore à l’annulaire, avant de détourner son regard en direction du sol détrempé :
- Il faudrait demander à quelqu’un de passer la serpillière, avant que qui que ce soit tombe.
Il avait la gorge nouée, la voix un peu rauque, probablement parce qu’il ne parlait pas beaucoup pendant la journée, et que ses cordes vocales devaient rouiller de n’être que si peu utilisées. Ses yeux en revanche, il les usait allégrement sur le visage de Bianca, qu’il n’avait pas vu d’aussi près depuis bien longtemps. Il ne savait pas trop quoi faire, s’il devait commander comme d’habitude, l’inviter à s’asseoir à coté d’elle, sortir son arme et lui collait une balle dans le front. Oui, non, la dernière option n’était pas vraiment envisageable. Mais quand bien même, il ne savait pas comment se comporter pour qu’elle ne s’envole pas comme un moineau effrayé :
- Je ne t’ai jamais vu ici le samedi soir.
Sous entendu qu’il l’avait vu les autres soirs, ou qu’il ne venait que le samedi ? Elle interprèterait bien ce qu’elle voulait …
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Sujet: Re: - it's coming down, w/ parrish. Mar 29 Mar 2016 - 6:38
I found the Devil, I found him in a lover
- I found God, I found him in a lover, When his hair falls in his face And his hands so cold they shake. I found the Devil, I found him in a lover And his lips like tangerines And his color coded speak. Now we're lost somewhere in outer space, In a hotel room where demons play. They run around beneath our feet We roll around beneath these sheets. I've got a lover, A love like religion, I'm such a fool for sacrifice. It's coming down, down, coming down./ PARRISH KANE & BIANCA CASTLE ★
La belle s’était vite acclimatée à la vie à Radcliff, elle n’avait pas mis longtemps à trouver sa routine quotidienne. Certes, ce n’était pas la ville la plus paisible du pays, mais pourtant elle s’y sentait bien. La Castle avait tellement attendu pour retrouver ce train de vie normal, qu’elle se serait sentit bien n’importe tout cependant, se contentant pleinement de la présence de son fils ; si Oscar était là, rien d’autre n’importait. Parfois pourtant, Bianca repensait à sa vie d’avant, sa vie à Atlanta. A sa vie avec Parrish. Ca ne lui manquait pas, non, jamais. Ca avait été trop dur pour que tout cela lui manque. De se réveiller le matin, et d’enfiler son masque, de jouer cette comédie qui avait duré plus de deux ans et demi. De prétendre, de sourire, de s’entraîner. De faire semblant. La blonde s’était docilement prêté au jeu, prête à tout pour retrouver son fils ; pour lui, elle aurait subit bien pire. Non, cette vie ne lui manquait définitivement pas. C’était ce qu’elle tâchait de se convaincre, chaque fois que son esprit vagabondait dans ces souvenirs passés. Cette vie, non, mais lui, oui. Même si la jeune femme refusait de l’admettre, le chasseur lui manquait terriblement. Elle ne s’était jamais réellement rendu compte à quel point elle s’était attachée à Parrish, ayant au fil du temps perdu la capacité à différencier ses réels sentiments de ceux qu’elle inventait pour sa couverture. Bianca n’était même plus sure qu’il y ait eu une différence lors des derniers mois, ne se souvenant plus de la dernière fois où elle avait dû prétendre à ses côtés. Certains matins, la belle était déçu de ne pas le sentir à ses côtés, assoupis de l’autre côté du lit ; puis elle apercevait Oscar, et tous ses doutes s’envolaient. La belle se voilait complètement la face, essayant d’oublier les sentiments qui avaient éclos au creux de son coeur ; elle se convainquait qu’elle n’avait jamais rien ressentis pour Parrish, pourtant, le mensonge lui paraissait trop gros. Elle n’y croyait pas. Au fond de sa poche, la bague de fiançailles la suivait partout, preuve que malgré tout ses efforts elle n’arrivait pas réellement à se détacher du chasseur. Avec le temps pourtant, et la distance nouvelle, elle avait bon espoir de pouvoir tourner la page. Le plus rapidement serait le mieux, souhaitant tout oublier de cette période qui l’avait brisé. Elle espérait ne plus jamais recroiser son chemin, croisant les doigts pour reprendre une vie normale loin de tout le chaos de ces deux années. Pourtant, le destin en avait décidé autrement.
Lorsqu’elle reconnu les traits sanguin de son visage, son coeur manqua un bon. C’était lui. En chair, en os, assis sur la banquette de son restaurant. C’était lui, pas une illusion sadique de son esprit, pas un de ses rêves où elle retrouvait le confort de ses bras. Parrish. Comment avait-il réussit à retrouver la blonde ? Elle avait été soigneuse pourtant durant sa fuite, tâchant de laisser le moins d’indice possible sur son nouveau refuge. Du revers de la main, le chasseur venait de balayer tous les espoirs qu’elle avait fondé à Radcliff, effaçant ce futur tranquille qu’elle avait projeté dans cette ville. Son coeur battait si fort contre sa poitrine, elle entendait son pouls résonner dans ses tempes. Partagée entre la peur, la colère, elle sentait autre, tout au fond de son coeur terrifiée. Elle était heureuse. Ca la dégoutait elle-même, de ressentir tout cela alors que le chasseur venait à nouveau la mettre en danger, elle et son fils. Pourtant, elle ne pouvait s’empêcher de se réjouir face à ce visage qu’elle ne pensait plus jamais voir. Elle voulait le toucher, caresser tendrement ses cicatrices qui marquait sa peau, comme elle le faisait quand ils étaient ensemble ; elle voulait l’embrasser, et retrouver ses bras. Mais Bianca se ressaisit. Elle ne pouvait pas, elle ne devait pas. Il n’était plus Parrish, son fiancé ; il était le chasseur qui allait compromettre le futur de son fils. « … Je viens manger. J’ai faim. » souffla le chasseur, pour toute réponse à la désagréable question de la belle. Bianca roula les yeux au ciel. Etait-elle censé croire qu’il s’agissait d’une simple coïncidence ? Que le chasseur se trouvait pas hasard à Radcliff, loin d’Atlanta, dans l’exact dinner où elle travaillait ? Le monde était petit, mais pas à ce point là. « De tous les restau de la ville, fallait qu’tu tombes sur le mien, hein ? J’suis censée croire à une coïncidence, c’est ça ? » siffla-t-elle entre ses dents, sèchement. Ca lui faisait mal, de lui parler comme ça, mais c’était surement plus simple. Elle voulait lui faire comprendre qu’il n’était pas le bienvenu. « Il faudrait demander à quelqu’un de passer la serpillière, avant que qui que ce soit tombe. » Elle détestait ça, cette manière qu’il avait de dénigrer leurs retrouvailles, d’agir comme si il ne s’était rien passé. Comme si elle ne l’avait pas laissé derrière, le coeur brisé. Bianca s’assit sur la banquette en face de Parrish, posant violemment les menus qu’elle portait encore entre les mains. Elle se rapprocha du chasseur par dessus la table, ne voulant pas créer de scène dans le restaurant. « J’suis sure que quelqu’un s’en occupera. » souffla-t-elle, un peu moins fort mais tout aussi agressivement. Pas elle, sous-entendit-elle. Elle plongea son regard dans celui du chasseur, se perdant dans ces yeux qu’elle connaissait par coeur. Ses yeux qu’elle avait pensé ne plus jamais revoir. Ca lui faisait tellement mal, qu’il soit là. Tellement mal, qu’il revienne dans sa vie alors qu’elle s’était tant appliquée à l’oublier. Il avait pas le droit de lui faire ça ; mais c’était présomptueux de sa part de prétendre à quoi que ce soit du Kane, après ce qu’elle lui avait fait. « Je ne t’ai jamais vu ici le samedi soir. » La belle se figea, ne répondant pas tout de suite. Que voulait-il dire ? Que ce n’était pas la première fois qu’il venait ici ? Qu’il avait déjà essayer de la croiser ? Depuis combien de temps l’observait-il, pour connaitre ainsi son lieu de travail ? Un frisson traversa l’échine de la belle ; elle avait peur. Pour elle, pour son fils. Peur de Parrish, chose dont elle ne se serait jamais cru capable. « Qu’est ce que tu fous à Radcliff Parrish ? Comment tu m’as retrouvé ? »
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Sujet: Re: - it's coming down, w/ parrish. Mar 29 Mar 2016 - 23:21
Saturday night fever
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Ça lui faisait bizarre, à Parrish, de voir Bianca de si près. Il l’avait vu de l’autre coté d’une rue, de l’autre coté d’une fenêtre, mais jamais de suffisamment près pour pouvoir la fixer aussi intensément qu’à ce moment là. Ca devait avoir quelque chose de vaguement dérangeant, tant son regard devait briller alors qu’il la dévorait des yeux, le regard brillant d’une flamme dont on ne pouvait déterminer si elle était de rage ou d’adoration. Il ne l’avait pas vu de si près depuis six mois, et il avait déjà l’impression qu’elle avait changé, un peu. Certaines rondeurs de son visage s’étaient creusés, comme pour indiquer la fin définitive de l’enfance de la jeune femme, un passage fulgurant vers l’âge adulte. Il avait l’impression que son visage était plus pâle aussi, probablement à cause de ses cernes. Elle ne devait pas dormir, c’était sur, et ça ne lui plaisait pas beaucoup, au golem qui tenait bien fort ses mains l’une contre l’autre pour ne pas bouger d’un iota. Pourquoi est ce qu’elle ne dormait pas assez ? Etait elle traquée, encore, enfin, par quelqu’un d’autre que lui ? Quelqu’un qui en voulait à … à l’Autre, là ? Si c’était le cas, il tuerait l’inopportun, si ça pouvait lui permettre de mieux dormir la nuit. Pauvre Parish, il était loin de s’imaginer qu’il était la figure de cauchemars de la jeune femme, celui dont l’apparition fantasmée nouait le ventre de celle qui avait été sa douce et tendre pendant des années, et qui à présent le fixait d’un air furieux, s’asseyant en face de lui en lui crachant ses questions à la figure. Et il répondait, toujours de sa voix grave et légèrement vacillante, cillant parfois pour toute réponse.
- Tu crois à ce que tu veux.
De toutes façons, c’est pas comme si son avis et ses justifications avaient jamais compter à ses yeux, songea t’il amèrement, alors que son regard dur passait de celui de Bianca à sa bouche, puis à ses mains. Un serrement, encore : alors qu’il faisait toujours machinalement tourner l’anneau autour de son propre annulaire, il n’en voyait aucun autour de celui de Bianca. Elle avait du, selon toute vraisemblance, le vendre au premier prêteur sur gage croisé sur la route pour servir de caution pour son appartement, ou pour acheter des médicaments quand le mioche avait eu de la fièvre. Parce que ça comptait plus d’avoir trois dolipranes pour Lui que de garder une bague pour laquelle il avait économisé des mois entiers de sa modeste retraite militaire. Il resta un moment à fixer les mains de Bianca qui s’agitait, l’air absent, avant de relever la tête en direction de son visage de Bianca, s’humectant les lèvres avant de lacher :
- C’est pas si dur de trouver quelqu’un, quand on cherche bien, qu’on a du temps et un peu de thunes. Pis t’as utilisé ta carte de crédit, une fois ou deux. Tu n’as pas changé de nom de famille, ni même de prénom, même pas celui de ton gamin. Et Atlanta est à à peine six heures de route d’ici. Si c’est l’idée que tu te fais d’une cavale, je pense que t’as pas lu assez de romans policiers dans ta vie. Ou alors que tu pensais vraiment que j’étais un con doublé d’un empoté.
Bon, à défaut, il aurait eu l’occasion de dire ce qu’il avait sur le cœur, au moins un peu. Il ne lui dirait pas ouvertement, mais elle n’avait pas été si difficile à retrouver, en tout cas pas pour quelqu’un qui à l’habitude de la chasse à l’homme. Et puis, il n’avait pour ainsi dire fait que ça pendant des mois, alors à moins qu’elle ne décide de disparaitre au fin fond de la jungle d’amazonie ou dans le bush australien, il y avait bien peu de chance qu’il ne lui mette pas la main dessus, à un moment ou à un autre. D’ailleurs, il avait eu l’impression qu’elle avait fait si peu d’efforts pour s’éloigner réellement d’Atlanta et de lui que, d’une certaine manière, c’était peut être un acte manqué, ces trucs dont parlent les psys à la télé quand les gens disent vouloir un truc, et au final pensent le contraire. Peut être bien que Bianca voulait qu’il la retrouve en fait, l’idée l’avait séduit et réconforté, un temps. Mais à voir l’expression farouche sur le visage de cette dernière, il n’avait apparemment pas trop d’illusion à se faire. Alors il répondit à la dernière question de la jolie serveuse sans détour :
- Ce que je fais ici ? Ce que j’ai toujours fait. Je chasse. Il y a un sacré vivier dans le coin, de quoi s’occuper l’esprit et les mains pendant des mois sans se lasser. *un pause* et toi, t’fais quoi là ?
Qu’elle ne lui dise pas que ce bled grouillant de dégénérés et de chasseurs encore plus tarés que leurs proies lui plaisait, il n’en croirait pas un traitre mot. Comme si il pouvait croire quoi que ce soit qui sorte de sa jolie bouche, de toute façon.
- I found God, I found him in a lover, When his hair falls in his face And his hands so cold they shake. I found the Devil, I found him in a lover And his lips like tangerines And his color coded speak. Now we're lost somewhere in outer space, In a hotel room where demons play. They run around beneath our feet We roll around beneath these sheets. I've got a lover, A love like religion, I'm such a fool for sacrifice. It's coming down, down, coming down./ PARRISH KANE & BIANCA CASTLE ★
Ca lui faisait mal de le voir ici, ça lui rappelait tout ce pourquoi elle avait fuit. Ca lui rappelait les chasseurs, les entraînements, et tout ce qu’elle avait dû faire pour assurer sa couverture. Tous ces actes barbares, qu’elle aurait préféré oublier. Bien sur, tout ce qu’elle avait fait, c’était pour son fils ; et si c’était à refaire, elle recommencerait sans ciller. Mais ça n’empêchait pas que les remords, même s’ils étaient justifiés, étaient toujours là. Dans le fond de son esprit, tapis malgré tous les efforts qu’elle faisait pour oublier. D’avoir Parrish en face d’elle, ça ravivait toute cette vie passée, ça rouvrait un chapitre terminé. Ca lui rappelait aussi tout ce qu’elle avait laissé, un peu à contrecoeur. Toute cette vie qu’elle aurait pu avoir, si elle n’était pas partie. Cette vie avec lui. Et ça, ça lui faisait surement plus mal que le reste, de ce dire qu’elle avait laissé derrière un futur qui aurait pu être heureux. C’était ridicule de se dire ça ; comment aurait-il pu être heureux avec toute cette barbarie, toute cette violence ? Au fond d’elle pourtant, Bianca n’avait toujours abandonné l’idée, celle de sauver son chasseur de ce milieu malsain. De retrouver au fond de lui une part d’humanité, de lui réapprendre la douceur et la tempérance. Elle voulait y croire, increvable optimiste qu’elle était. Mais elle n’avait jamais réellement eu de plan. Ou plutôt elle n’en avait jamais eu qu’un réellement : récupérer son fils. Et tomber amoureuse de l’homme qui assurait sa couverture n’avait jamais fait partie de son plan, essayer de le rendre plus docile non plus. Les deux n’auraient jamais pu coïncider, pas avec le timing qu’elle avait rencontré. Bianca n’avait jamais pu parler de son avec Parrish ; elle y avait pensé, mais avait vite supprimé l’idée de son cerveau. C’était trop dangereux, ça remettait en question tout ce qu’elle avait construit pendant deux ans. Certes, l’idée qu’il comprenne ce qu’elle avait fait, qu’il l’accepte et fuit avec elle était belle. Mais c’était trop beau justement, c’était utopiste. Il y avait eu peu de chance qu’il comprenne, encore moins qu’il accepte de l’accompagner dans sa croisade. Alors elle s’était tue. Elle avait essayer de ne pas trop tomber pour les beaux yeux du chasseur, en vain. Tant pis pour elle, et tant pis pour eux ; il n’y avait que Oscar qui comptait au final. C’était lui sa moitié, son bout de chou. Son coeur finirait par guérir, elle l’espérait. Et la plaie béante que son départ avait laissé dans la poitrine de la belle commençait tout juste à se refermer avant qu’il arrive et qu’il la réouvre brusquement. De le voir ici, ça lui faisait l’effet d’un couteau dans la poitrine. Bianca ravala tous ces sentiments contradictoires pourtant. Elle ne devait rien laisser paraitre, le chasseur ne devait pas se rendre compte du chaos dans son esprit. La belle essayait d’être aussi méchante que possible, mécanisme de défense, crachant son animosité pour masquer sa déroute. Elle ne voulait pas qu’il se fasse d’idées, pas qu’il rende les choses plus compliquées qu’elles ne l’étaient déjà.
A contrecoeur, la Castle pris place en face du chasseur. Il lui devait une explication, elle l’exigeait. Il avait beau lui faire croire ce qu’elle voulait, elle n’arriverait pas à croire que c’était un simple coup du destin si il était rendu dans son dinner, par hasard, à des centaines de kilomètres d’Atlanta. Le regard de la jeune femme s’attarda sur les mains de son ancien fiancé ; il jouait avec l’anneau doré qu’il portait toujours au doigt. Le coeur de Bianca se pinça, pensant à sa propre bague, soigneusement rangée dans la poche de son jean. Elle aurait voulu la serrer dans sa main, pour retrouver un peu de courage ; mais elle se retint. « C’est pas si dur de trouver quelqu’un, quand on cherche bien, qu’on a du temps et un peu de thunes. Pis t’as utilisé ta carte de crédit, une fois ou deux. Tu n’as pas changé de nom de famille, ni même de prénom, même pas celui de ton gamin. Et Atlanta est à à peine six heures de route d’ici. Si c’est l’idée que tu te fais d’une cavale, je pense que t’as pas lu assez de romans policiers dans ta vie. Ou alors que tu pensais vraiment que j’étais un con doublé d’un empoté. » souffla le chasseur, de cette voix qui avait tellement manqué à la blonde. Elle se souvenait des heures qu’ils passaient passés ensemble, à se raconter des histoires ; des heures où elle se retrouvait bercé par le son de sa voix. Pourtant, les mots qui sortirent de sa bouche n’avaient rien de rassurant, au contraire. Ca lui fit froid dans le dos, de se dire que malgré tous ses efforts, le chasseur avait à peine eut du mal à la retrouver. Elle avait jamais fait ça avant, la belle, elle était novice dans la matière. Elle jura silencieusement, s’en voulant de ne pas s’être plus renseignée sur le sujet, de ne pas avoir mieux masqué ses traces. Bianca ne répondit pas, se contentant de fixer Parrish avec un regard empli d’intensité, et d’un peu de peur aussi. « Ce que je fais ici ? Ce que j’ai toujours fait. Je chasse. Il y a un sacré vivier dans le coin, de quoi s’occuper l’esprit et les mains pendant des mois sans se lasser. » Ca lui fait mal au coeur, de l’entendre dire ça. Bien sur, elle connaissait bien ce Parrish chasseur et sans pitié ; elle avait été son ombre pendant plus de deux ans, son apprentie. Mais à force d’idéaliser le géant, elle en avait presque oublié ce qu’il faisait réellement. Sa réponse ne la satisfaisait pas, bien ; elle n’y croyait pas un mot. Mais que pouvait-elle y faire, elle ne pouvait pas lui faire cracher ce qu’elle voulait entendre. « Et toi, t’fais quoi là ? » Son regard c’était attardé sur les traits carnassiers du Kane, un peu trop longtemps surement. Sa dernière question la sortie de ses idées, et elle détourna bien vite le regard. Elle détestait cette tension nouvelle entre eux, le naturel de leur relation lui manquait ; pourtant, elle n’était pas là pour renouer avec le chasseur. Elle devait le faire partir, au plus vite. « J’habite là. » souffla-t-elle sèchement. « J’me suis trouvé un job, un appartement. Oscar est retourné à l’école, là où il peut avoir une vie normale. Là où il est pas retenu en cage, toute la journée. » La dernière phrase siffla entre ses dents, acerbe. Elle ne lui reprochait pas à lui, particulièrement ; mais à tous ceux comme lui, tout ceux qui avaient fait ça à son fils. « J’reconstruis ma vie ici, j’essaie de retrouver un peu de tranquillité. Et si t’es là pour tout gâcher, j’te conseille de retourner à Atlanta. » Ca lui faisait mal, d’être si méchante avec lui, Bianca ne voulait pas ça. Mais c’était la manière la plus simple pour qu’il quitte sa vie pour de bon.
Si la confrontation était douloureuse pour Bianca, cette dernière relevait de la torture pour Parrish, tant ses pensées et émotions se percutaient les unes les autres comme deux armées dans le champ de bataille de son esprit : Il avait vraiment, vraiment l’impression que la jeune blonde se foutait royalement de sa gueule, avec son petit air hautain qu’il ne lui connaissait pas, son port de tête raide et ses répliques acerbes. Elle était … Méchante, il n’y avait pas d’autres termes à employer. Pourtant, pour l’instant, il était encore tout à fait poli et courtois, mais si elle continuait à persiffler plus qu’elle ne parlait, il risquait de devenir nettement plus désagréable. Ce n’était pas comme si elle ignorait qu’il détestait qu’on le prenne de haut. Elle aurait été n’importe qui d’autres, n’importe qui, elle aurait déjà son énorme main plaquée contre sa gorge, et serait déjà en train de le supplier de s’excuser pour sa maladresse alors qu’il imprimerait la trace de ses doigts contre sa peau pâle. Mais comme elle était elle, il se contentait de la fusiller du regard, alors que sa jambe commençait à s’agiter sous la table, signe évident de son agacement croissant. Il imprimait soigneusement chacun de ses mots dans son crâne, alors que ses mains se resserraient l’une contre l’autre comme une carapace. Les mains de Bianca étaient là, juste à coté, et il ne pouvait même pas les prendre dans les siennes, et ça l’énervait, ça aussi. C’était assez perturbant pour lui qui avait l’habitude de vivre de manière tellement manichéenne de subir cette lutte intérieure entre sa rage à l’encontre de la jeune femme, et son soulagement de savoir qu’elle allait bien. D’ordinaire, il n’y avait que deux catégories de personnes dans la tête de Parrish, catégories totalement imperméables l’une de l’autre : les bons et les mauvais. Il se considérait comme faisant partie des bons, les mauvais étant les criminels, les repris de justice, ceux qui battaient leurs femmes et leurs enfants, les voleurs, et bien sur les mutants. Sauf qu’aujourd’hui, Bianca n’entrait dans aucune de ces catégories, et ça l’emmerdait profondément. Il balaya la salle dans un grognement, alors que la demoiselle lui annonçait avoir trouvé un travail – Serveuse, comme si elle n’était pas capable de tellement, tellement plus -. Attention, il n’avait rien contre les serveuses, mais… Mais elle était maline, elle aurait pu trouver un boulot moins harassant, qui lui laisserait plus de temps pour son… Bref. Et puis, l’appartement … Il savait qu’elle était en colocation, avec une autre jeune femme, et qu’elle n’avait probablement pas toute la place et l’espace dont ils jouissaient dans l’appartement qu’ils avaient à Atlanta. Après leurs fiançailles, Parrish s’était imaginé acheter une vieille maison, et la retaper entièrement, pour la faire coller au plus près de ce qu’était la maison parfaite pour Bianca. Il était bricoleur, et même si cela aurait pu prendre du temps, il aurait fini par lui offrir tout ce dont elle avait jamais rêvé. Enfin, c’était ce qu’il pensait à ce moment là…
- J’en ai rien à foutre de ce qu’il peut faire de ses journées.
Oscar. Oscar, cette minuscule et misérable petite personne qui lui avait arraché Bianca. Il était la seule et unique raison pour laquelle tout avait foiré entre lui et Bianca. Il était la cause de ses déboires, de sa douleur, de sa détresse. C’était pour lui que Bianca avait fui, L’avait fui, et elle osait le mentionner devant lui, comme ça, avec autant de légèreté ? Savait elle seulement que dans ses ires meurtrières, il visualisait parfois le visage humide de morves et de larmes de ce satané gamin, et qu’il resserrait son emprise sur le pauvre gars qui avait eu le malheur de le bousculer ou de simplement se trouver là au mauvais endroit, au mauvais moment ? Il pensait avoir dépassé ce stade là, de détester le gamin, mais c’était tellement plus facile de le hair que de détester Bianca … Il se pencha un peu en avant contre la table, baissant légèrement son énorme carcasse vers celle si frêle de Bianca, étirant ses lèvres fines dans un sourire torve :
- Ah ouais, tu me conseilles ça ? Et si je décide de pas le prendre en compte, ton conseil, t’vas faire quoi ?
Oui, parce que ses anciens leviers de négociation, la flatterie, les mots doux, les cajoleries, on ne l’y reprendrait plus. Il allait chercher l’affection et la douceur des caresses féminines chez des compagnes de passage, et ça lui suffisait largement. Pas besoin même de se souvenir de leur nom le lendemain, quand il enfilait son tshirt et disparaissait comme un fantôme en ne laissant que son odeur sur l’oreiller. Il ne mentait pas sur la marchandise, il ne promettait rien : il savait à présent qu’il n’y avait rien de pire au monde que les fausses excuses. Il se recula à nouveau contre la banquette, plissant un peu plus les yeux avant de lâcher d’un air crane :
- C’est bon, tu as fini, j’peux manger ? Ou faut que j’aille montrer patte blanche à une autre serveuse et au cuistot aussi pour avoir une omelette ?
Oui, lui aussi il savait être odieux quand il le voulait. Enfin, il fallait dire qu’elle lui facilitait la tache, à dire et faire exactement ce qu’il redoutait : qu’elle avait sa vie ici, sans lui, maintenant, et qu’elle se débrouillait très bien sans lui, merci au revoir. D’ailleurs, il se félicitait presque de ne pas avoir déjà renverser la table en hurlant de frustration. Y’avait du progrès.
- I found God, I found him in a lover, When his hair falls in his face And his hands so cold they shake. I found the Devil, I found him in a lover And his lips like tangerines And his color coded speak. Now we're lost somewhere in outer space, In a hotel room where demons play. They run around beneath our feet We roll around beneath these sheets. I've got a lover, A love like religion, I'm such a fool for sacrifice. It's coming down, down, coming down./ PARRISH KANE & BIANCA CASTLE ★
C’était tout un cocktail d’émotion qui faisait rage dans l’esprit embrumé de la belle. Bianca ne savait quoi penser de la présence de Parrish dans son dinner, totalement désemparé face à ce visage si familier, et pourtant totalement étranger. Devait-elle avoir peur ? Devait-elle craindre le chasseur, craindre pour sa vie et celle d’Oscar ? Après tout, c’était plus que légitime de la part de Kane de chercher à se venger après ce qu’elle lui avait fait. La Castle elle-même le reconnaissait, sentant la culpabilité la ronger chaque fois qu’elle y repensait. Si ça avait été dur pour elle -qui avait conscience depuis le début de la comédie qu’elle montait-, elle ne préférait pas imaginer ce qu’avait dû ressentir Parrish lorsqu’il avait enfin découvert la vérité. Sa trahison. Elle s’en voulait bien, elle aurait aimé faire en sorte de ne pas utiliser le brun comme elle l’avait fait ; mais ça avait été le plus simple, et le plus efficace aussi. Ca aurait été un plan parfait, si elle n’était pas tombée sous son charme. Et si bien sur le chasseur n’avait pas cherché à les retrouver. Mais Parrish était bien là, devant elle, ses grands yeux plongés dans les siens. Il n’avait pas l’air énervé, il n’avait pas cette lumière de folie qui s’allumait dans son regard lorsqu’il chassait. Peut-être était-ce un bon signe, ou peut-être attendait-il simplement le bon moment pour lui faire regretter sa trahison. Bianca ne savait pas à quoi s’attendre, ignorant si elle devait bel et bien avoir peur de son ancien fiancé. Elle le connaissait, elle avait chassé avec lui ; elle l’avait vu, dans ces moments où la rage s’emparait de lui. Elle avait sentit son coeur se serré en découvrant l’homme qu’elle aimait dans un tel état. La blonde avait toutes les raisons de craindre son amant, et pourtant … pourtant quelque chose au fond d’elle la poussait à croire que peut-être il l’épargnerait. C’était surement du désespoir, ou un coup de son increvable optimisme. Elle voulait y croire plus qu’elle n’y croyait. Pourtant, si Parrish avait décidé de s’en prendre à elle et à son fils, pourquoi l’avait-il confronter dans un tel endroit ? En public, en début de soirée, avec tous les autres clients autour d’elle ? Elle voulait y croire, plus que tout au monde. Elle se persuadait que malgré ce qu’elle lui avait fait subir, il la laisserait filer. Parfois, elle se surprenait même à rêver qu’il acceptait toute cette situation ; qu’il acceptait sa trahison, qu’il acceptait Oscar. Qu’il acceptait cette vie, et qu’il la partageait avec elle. C’était un rêve, rien de plus. Un rêve idiot. Mais au fond, c’est ce qu’elle aurait voulu, un compromis entre sa vie d’avant et sa vie avec Oscar. Deux vies complètements impossibles à faire coopérer malheureusement. C’est ce que confirma le chasseur lorsque ses mots tranchèrent l’air tendu de la salle, acerbes. « J’en ai rien à foutre de ce qu’il peut faire de ses journées. » Bianca aurait voulu faire voler sa main au visage de Parrish, le frapper du plus fort qu’elle pouvait pour lui faire regretter ces mots ; comment pouvait-il dire ça, après tout ce que son fils avait vécu. Pourtant, elle retient, se contentait de le fusiller du regard, les poings serrés. Elle lui avait déjà fait subir assez, elle n’était pas en position de le blesser encore plus. De plus, le provoquer n’était surement pas la meilleure idée, puisqu’elle n’était pas encore sure de ses intentions. « Va te faire foutre, Parrish. » se contenta-t-elle de répondre, sèchement, ne sachant pas réellement ce que pouvait penser son ex-fiancé. Elle l’avait toujours cru doué avec les enfants ; comment pouvait-il dire de telles choses alors qu’un gamin avait été retenu prisonnier comme l’avait été Oscar. Certes, tout ce qu’avait fait Bianca était pour lui, mais était-ce une raison pour se montrer si odieux face à une situation si lugubre ? La belle ne reconnaissait plus l’homme qu’elle avait aimé. Elle en venait finalement à se demander si il avait réellement existé, ou si elle avait simplement idéalisé le monstre qui se tenait en face d’elle.
« Ah ouais, tu me conseilles ça ? Et si je décide de pas le prendre en compte, ton conseil, t’vas faire quoi ? » Bianca fut prise au dépourvu. Qu’allait-elle faire ? C’était une question à laquelle elle n’avait pris le temps de penser, et à laquelle elle n’avait surement pas de réponse. Contre Parrish, la belle n’avait aucune chance. Il y avait toujours la police, mais de qui se moquait-elle ? Ils avaient été totalement inutile pour retrouver Oscar, et il ne serait pas plus efficace pour la protéger à présent. Ses menaces étaient entièrement infondées, il fallait bien qu’elle se rende à l’évidence. Provoquer Parrish n’était définitivement pas une bonne solution, elle devait se retenir avec les insultes et les avertissements. La belle cherchait ses mots et les secondes filèrent ; face à son manque de répartie, sa crédibilité en avait pris un coup. Son regard fuyait celui du chasseur, se perdant dans le dinner calme qui les entourait. « C’est bon, tu as fini, j’peux manger ? Ou faut que j’aille montrer patte blanche à une autre serveuse et au cuistot aussi pour avoir une omelette ? » Bianca tâcha de se ressaisir. Parrish avait toutes les raisons de s’impatienter et d’être désagréable ; c’était son job après tout, elle aurait dû prendre sa commande depuis longtemps, et s’occuper des tables autour d’eux. Mais ses collègues comprendraient surement, elle ne voulait pas jouer à ça ce soir. Elle voulait simplement qu’il disparaisse à nouveau de sa vie, aussi vite qu’il était revenu. « Ecoute, à quoi tu t’attendais sérieusement ? Que j'te saute dans les bras, que je t’accueille avec un grand sourire ? » Elle marqua une pause, souriant nerveusement. La belle évitait de le regarder dans les yeux, ça lui faisait trop mal de dire ce qu’elle avait sur le coeur. « Si je suis partie, c’est pour une bonne raison Parrish, pas par plaisir. Je … Si j’avais pu, j’serais pas partie. Mais j’avais pas réellement le choix, pas vrai ? » Elle attendait une réponse, espérant qu’il confirme ses doutes. Qu’il la dissuade de rêver de cette vie où les deux parts de sa vie pouvait co-exister.
A défaut, sa réplique sarcastique aura au moins eu le mérite de couper le sifflet de la jeune femme quelques minutes, et c’était toujours ça de pris. Plus encore, son silence en disait long sur la solitude relative de cette dernière : elle n’avait surement pas encore eu le temps de se lier aux congrégations mutantes du coin, sans quoi elle n’aurait pas hésité à lui balancer qu’elle avait deux ou trois amis «dégénérés » prêts à lui péter la gueule si il s’approchait de trop. Bien. Et puis, qu’elle aille se faire foutre elle-même : qu’il sache, c’était pas lui le fautif dans ce merdier, elle ne pouvait s’en prendre qu’à elle-même si il était incapable de penser à ce merdeux sans avoir envie de lui arracher la tête, fallait pas non plus tout inverser. De base, il adorait les enfants, il les estimait probablement bien plus que la plupart des adultes : les enfants ne mentaient pas, ils disaient toujours le fond de leur pensée et leur naturel était une bouffée d’air frais pour le colosse. Au final, peut-être qu’il ne détestait pas Oscar pour ce qu’il était. Il le détestait pour tout ce qu’il avait fait faire à sa mère pour le récupérer. Manipulations et mensonges inclus. Parrish secoua la tête alors que la jeune femme lui demandait à quoi il s’attendait, détournant le regard en serrant les dents :
- Je m’attendais à rien, puisque j’avais pas prévu de te voir, vu que normalement tu travaillais pas ce soir …
Bien sur que non, il ne s’attendant pas à des effusions de joie de sa part, il n’était pas stupide. D’ailleurs, il n’était même pas vraiment prêt à la revoir, à lui reparler en étant sur de garder la tête froide en ayant une conversation raisonnable et intelligente, c’est pour ça qu’il lui tournait autour dans l’ombre depuis des mois, sans jamais réussir vraiment à l’approcher. Ce n’était pas de son plein gré qu’il était venu pendant son shift, oh que non. D’ailleurs il se voyait bien partir, la maintenant tout de suite, mais son cul était vissé sur la banquette et ne semblait pas décidé à se bouger. Bianca en face de lui non plus d’ailleurs, alors qu’il crevait littéralement de devoir être si près d’elle sans pouvoir la toucher. Il serra les dents un peu plus en voyant son pauvre sourire triste, puis les poings en entendant la pire excuse qu’on lui ait jamais servie. Il était même pas sur que ce soit une excuse, d’ailleurs, tellement c’était mauvais. Elle n’était pas partie par plaisir ? Elle ne serait pas partie si elle avait PU ? Parrish la darda de son regard brulant, une moue circonspecte sur les lèvres. Pourquoi s’acharnait-elle à mentir comme ça ? Pourquoi ne faisait elle que confirmer qu’elle n’était qu’une menteuse pathologique qui essayait de s’en sortir avec des affabulations plus grosses qu’elle ?
- Je ne sais pas, Bianca, de quel choix parles-tu ? De celui de me mentir pendant plus de 4 ans dans le seul but de me fuir après ? Du choix d’accepter une bague qui représentait tout ce que j’étais prêt à faire pour toi, pour mieux disparaitre ensuite ? Le choix de me cacher sept années de ta vie parce que tu me pensais trop monstrueux pour comprendre ? Précise ta pensée, c’est pas très clair…
Si il était aussi dur, c’était parce que le choix, à l’époque, elle l’avait eu. Elle aurait pu être honnête avec lui, lui dire toute la vérité sur son histoire, sur son passé, s’ouvrir à lui et lui faire confiance. Avoir confiance en lui, en son amour, en sa bonne volonté de devenir une personne meilleure à ses coté. Peut être bien qu’il aurait compris, qu’il aurait pris son parti. Peut être bien qu’il se serait chargé lui-même de sortir le gamin de sa cage, ni vu, ni connu. Sauf que voilà, ça, ils ne le sauraient jamais. Parce qu’ elle n’avait pas fait ce choix là. Elle avait préféré lui mentir, le manipuler et le faire tourner en bourrique, avant de le jeter comme un mouchoir sale une fois qu’elle ne lui trouvait plus d’utilité. Et ça, c’était sacrément dégueulasse, quand on y réfléchissait bien. Lui ne lui avait jamais rien caché, jusqu’à son appartenance aux chasseurs, qui aurait pu faire fuir la plupart des gens. Il avait pris le risque de la perdre en lui disant la vérité, parce qu’il voulait construire une relation sur une base saine. Sauf que la base était pourrie, dès le départ, sans qu’il le sache, et ça le rendait malade.
- Ça change pas le fait que j’étais là pour manger, et que j’ai faim. Si ma vue t’insupporte tant que ça, j’suis sur qu’une de tes collègues aura assez de sang froid pour prendre ma commande habituelle pendant que tu vas vérifier que j’ai pas demander à un copain d’aller faire un tour dans ton appartement. Et avant que tu me demandes si je l’ai fait, la réponse est non. Celui qui fait les choses part derrière de nous deux, c’est pas moi.
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Sujet: Re: - it's coming down, w/ parrish. Jeu 5 Mai 2016 - 2:56
I found the Devil, I found him in a lover
- I found God, I found him in a lover, When his hair falls in his face And his hands so cold they shake. I found the Devil, I found him in a lover And his lips like tangerines And his color coded speak. Now we're lost somewhere in outer space, In a hotel room where demons play. They run around beneath our feet We roll around beneath these sheets. I've got a lover, A love like religion, I'm such a fool for sacrifice. It's coming down, down, coming down./ PARRISH KANE & BIANCA CASTLE ★
Peut-être que la belle n’avait pas pris assez de précautions. Peut-être qu’elle ne s’était pas assez appliquée dans sa fuite, qu’elle aurait pu faire plus pour couvrir ses arrières. Après tout, elle avait passé deux ans aux côtés des chasseurs, elle savait de quoi ils étaient capable ; elle avait eu ce vain espoir pourtant que personne ne la pourchasse, qu’après tout ce qu’on lui avait pris, on lui fiche enfin la paix. Parrish avant n’importe qui d’autre. Le Kane aurait dû comprendre, il aurait dû accepter en voyant à quel point la vie de la belle avait détruite. Il aurait dû la laisser lui filer entre les doigts, l’oublier comme elle l’avait fait. Comme elle essayait de faire, du moins. C’était naïf, de penser qu’un être aussi monstrueux puisse faire preuve de temps de compassion ; c’était naïf, mais c’était ce dont Bianca essayait de se convaincre depuis qu’elle avait rencontré l’homme assis en face d’elle. Elle surestimait surement cet homme bienveillant, surement imaginaire, qui dormait sous l’épaisse carapace de Parrish. Pourtant, dans son increvable optimisme, elle avait trouvé la force d’y croire jusqu’au bout. Erreur. En le voyant en face d’elle, regard vide et visage impassible, elle réalisait enfin qu’elle s’était voilée la face. Que l’homme qu’elle avait aimé n’existait pas, et que Parrish ne serait jamais plus que cette machine à tuer. Ca lui faisait mal, de réaliser une telle chose, mais elle espérait que cela lui donne la force d’avancer. De l’oublier. Du moins, elle tâcherait de le faire si le chasseur les laissait filer en vie, elle et son fils. Rien n’était moins sur. A ce moment, la belle regrettait de ne pas avoir mieux assuré ses arrières, même à Radcliff. Elle avait déjà quelques amis ici, mais elle ne connaissait personne susceptible de tenir tête à Parrish pour la défendre ; elle ne souhaitait à personne de devoir se confronter à un tel colosse. Personne ne pourrait la protéger si jamais le chasseur souhaitait bel et bien se venger, elle s’en rendit vite compte quand ses menaces tombèrent à l’eau. La jeune Castle n’avait plus qu’à croiser les doigts, et espérer avoir eu raison, en pensant que Kane était capable d’empathie. Dans tous les cas, elle ne comprenait toujours pas la raison de sa présence, et ça la rendait folle : pourquoi ici, pourquoi maintenant ? Si il voulait s’en prendre à elle, n’aurait-il pas mieux fallut qu’il choisisse un lieu plus privé ? La belle ne voulait pourtant pas trop y penser, trop apeurée à l’idée que le regard impitoyable du chasseur s’abatte sur elle de la même manière qu’il s’abattait sur ses victimes. Le coeur battant fort dans sa poitrine, elle exigea des explications. Parrish devait bien se douter qu’elle ne serait pas ravie de le revoir. « Je m’attendais à rien, puisque j’avais pas prévu de te voir, vu que normalement tu travaillais pas ce soir … » Un frisson lui traversa l’échine ; ce n’était pas la première fois qu’il venait ici. La belle ne croyait pas à la coïncidence, c’était trop gros, trop improbable. Si Parrish était au courant d’une telle chose, c’était qu’il gardait un oeil sur elle depuis plus longtemps qu’elle ne le pensait. Une idée qui ne la rassura pas, au contraire. C’était malgré tout un avantage, surement, de le croiser de la sorte ; il avait réellement l’air pris au dépourvu de la croiser ce soir. Peut-être que s’ils arrivaient à mettre les choses à plat, le chasseur accepterait de les laisser tranquille, de repartir sans faire de scène. Une pensée utopiste, mais elle était prête à tout pour qu’il comprenne. Même à lui ouvrir son coeur.
« Je ne sais pas, Bianca, de quel choix parles-tu ? De celui de me mentir pendant plus de 4 ans dans le seul but de me fuir après ? Du choix d’accepter une bague qui représentait tout ce que j’étais prêt à faire pour toi, pour mieux disparaitre ensuite ? Le choix de me cacher sept années de ta vie parce que tu me pensais trop monstrueux pour comprendre ? Précise ta pensée, c’est pas très clair… » Son coeur se serra, et la belle détourna le regard, clignant les paupières pour chasser les larmes qui menaçaient de couler. De l’entendre dire tout ça, ça lui faisait l’effet d’un coup de poing dans la figure. Ca la mettait au pied du mur, étalant toutes ces atrocités qu’elle avait dû commettre. Elle ne regrettait pas son choix, le choix de sauver son fils ; pourtant, elle ne pouvait s’empêcher de se sentir coupable. La belle resta forte pourtant, ravalant les larmes et replongeant ses yeux encore brillant dans ceux du chasseur. Elle aurait voulu prendre sa main, elle aurait voulu le réconforter. Mais elle ne pouvait pas se permettre une telle faiblesse, même si Parrish lui permettait. Tout ce qui lui restait à faire, c’était s’excuser, même si ça lui faisait mal. « Je … » murmura-t-elle, la gorge nouée, incapable de trouver les mots justes. Mais le chasseur continua, ne lui laissant pas le temps de se justifier. « Ça change pas le fait que j’étais là pour manger, et que j’ai faim. Si ma vue t’insupporte tant que ça, j’suis sur qu’une de tes collègues aura assez de sang froid pour prendre ma commande habituelle pendant que tu vas vérifier que j’ai pas demander à un copain d’aller faire un tour dans ton appartement. » Instinctivement, ses sourcils se froncèrent et son coeur s’emballa. Sans réfléchir, sa main empoigna discrètement le couteau sur la table ; à quoi bon pourtant, la belle savait qu’elle ne faisait pas le poids face à Parrish. Ses doigts se relâchèrent alors qu’il continua. « Et avant que tu me demandes si je l’ai fait, la réponse est non. Celui qui fait les choses part derrière de nous deux, c’est pas moi. » Elle ne le croyait pas, pas vraiment. A la première occasion, elle appellerait Poppy et lui ordonnerait d’amener Oscar en sécurité chez Malachi. Mais en attendant, Bianca lui souffla enfin ce qu'elle avait sur le coeur. « J’sais pas quoi te dire Parrish. J’suis désolée, vraiment. Je … je sais qu’ça suffit pas, que c’est que des mots en l’air. J’sais que je pourrais surement jamais rien faire pour réparer ce que je t’ai fait. Mais pour c’que ça vaut, je suis désolée. » Des mots maladroits, qu’elle n’avait jamais pensé dire un jour. Des mots qui lui faisait mal, des mots inévitables. La belle savait que ça ne suffirait, mais c’était déjà ça. Ca lui enlevait un poids de la poitrine. « Mais j’peux pas te laisser venir foutre en l’air ce que j’ai reconstruit depuis que j’ai retrouvé Oscar. Essaie de comprendre Par’, s’il te plait. Si j’t’amène à manger, promet moi que tu essaieras. Que tu finiras ton assiette, que tu partiras et que t’nous foutra à la paix, à moi et à mon fils. » La belle marqua une pause, le regard brillant, suppliant. « Qu’est ce que tu veux ? » souffla-t-elle finalement en faisant glisser un menu vers lui.
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Sujet: Re: - it's coming down, w/ parrish. Dim 8 Mai 2016 - 22:02
Saturday night fever
|► Dire que l’ancien soldat des forces terrestres était sur la défensive était un euphémisme, et pas qu’un peu. Il avait une liste de plusieurs pages de réclamations et autres questions à poser à Bianca, mais tout se bousculait tellement dans sa tête maintenant qu’il l’avait devant lui qu’il regrettait de l’avoir laissé dans sa table de nuit, cette fichue liste. S’il n’avait jamais déboulé dans sa petite vie bien rangé à Radcliff comme un chiot dans un jeu de quilles volontairement, c’était bien qu’il avait une raison : il voulait être maitre de ses paroles et de ses gestes quand il confronterait la jeune femme. Or là, maintenant tout de suite, il ne l’était pas encore. Pas tout à fait. Et c’était foutrement frustrant. Il faisait des progrès, sa psy, Gabriella Rivera, le lui avait confirmé, juste après qu’il eut réussi à s’arrêter de frapper un type dans un bar avant de le tuer. Bon, il lui avait défoncé la mâchoire et l’arcade sourcilière, mais le gars avait manqué de respect à la jeune femme. Ça valait, largement, un tabassage en règle selon Parrish. L’ancien Parrish violent et incontrôlable. Aujourd’hui, après des semaines de gestion de ses problèmes de colère et de rage intériorisée, le colosse arrivait presque à rester calme. Presque, parce que ses dents étaient tellement serrées actuellement qu’elles menaçaient de se briser les unes contre les autres, alors que Bianca détournait le regard d’un air honteux. Il ne savait pas si c’était de la comédie ou si ce qu’il venait de lui asséner l’avait véritablement destabilisé. Etait ce seulement important ? Tout ce qu’il voyait, c’était le résultat de tout cela : un énorme, gigantesque, dégueulasse gachis.
Quand Bianca se saisit du ridicule couteau à bout rond, cela réussit presque à décrocher un sourire au chasseur. A part lui étaler du beurre sur la figure, elle n’allait pas lui faire grand-chose avec ça. C’était presque mignon de la voir faire ça, il avait l’impression d’être un grand méchant loup devant un agneau qui tente de rugir. Sauf qu’avant, il n’était ni méchant, ni un loup. Juste grand. Et c’était sa trahison qui l’avait ramené à cette facette la plus obscure de lui-même. Aussi, il ne put s’empêcher de ricaner sarcastiquement à ses plates excuses, dans un raclement de gorge si peu rassurant qu’un ou deux clients lui lancèrent un coup d’œil en coin, vaguement inquiets.
« J’sais pas quoi te dire Parrish. J’suis désolée, vraiment. Je … je sais qu’ça suffit pas, que c’est que des mots en l’air. J’sais que je pourrais surement jamais rien faire pour réparer ce que je t’ai fait. Mais pour c’que ça vaut, je suis désolée. »
- Ça va beaucoup mieux maintenant que je l’ai entendu, je vais pouvoir retrouver ma vie d’avant, je suis tellement soulagé.
Ses pupilles s’étaient rétractées pour n’être que deux minuscules têtes d’épingle dans ses iris sombres. Son ton s’était fait froid, glacial même, alors que son énorme paluche serrait un peu plus le verre qu’il tenait depuis le début de la conversation, et qu’il se retenait depuis bien cinq minutes de lui lancer à la figure pour qu’elle arrête de dire toutes ses putains de conneries de mensonges de merde. Et le pire, le pire, c’est qu’elle continuait dans sa lancée, comme inconsciente de tout le self control donc il faisait preuve depuis qu’elle avait débarqué. Peut être parce qu’avant qu’elle ne s’enfuit, il avait toujours taché de se montrer sous son meilleur jour devant la belle. Pas de vociférations, pas de coups, pas d’intimidations. Elle ne se rendait pas compte qu’elle tirait un peu plus sur la corde, qui ne tarderait pas à casser.
« Mais j’peux pas te laisser venir foutre en l’air ce que j’ai reconstruit depuis que j’ai retrouvé Oscar. Essaie de comprendre Par’, s’il te plait. Si j’t’amène à manger, promet moi que tu essaieras. Que tu finiras ton assiette, que tu partiras et que t’nous foutra à la paix, à moi et à mon fils. Qu’est ce que tu veux ? »
Un bruit de verre cassé fit sursauter une autre serveuse qui manqua de trébucher et de faire tomber son milk shake sur un homme qui lisait son journal quelques tables plus loin. Parrish lui, continuait de fixer Bianca de son regard incandescent alors que le sang commençait à couler le long de sa main pour échouer sur la table où étaient éparpillés des débris de verre. Les débris de celui qu’il venait de faire exploser par la simple force de sa poigne, sans sourciller, sans même faire attention à éclats qui s’étaient enfoncés dans sa chair par la même occasion. Il cilla une fois, deux, comme s’il revenait lentement à la réalité, malgré ses mâchoires toujours plus serrées qu’un piège à loup.
- … Je crois bien que je n’ai plus faim. Je crois aussi que tu n’as plus aucun droit de me demander de promettre quoi que ce soit.
Il avait détaché chaque syllabe comme pour les enfoncer bien profondément dans les oreilles et le cerveau de la jeune femme. Elle n’avait plus aucun levier de pression sur lui, plus aucun. Tant pis pour elle. Tant pis pour lui. Lentement il se leva enfin, dominant Bianca de toute sa carcasse brisée, et se pencha un peu vers elle pour attraper le torchon qu’elle avait sur l’épaule. Ses doigts calleux frôlèrent l’uniforme de la jeune femme avant qu’il ne froisse le torchon à carreaux pour éponger le sang et ôter les bouts de verre de sa paume sans même une mimique de douleur. S’il avait mal, ce n’était surement pas à la main, mais quelque part au fond d’un organe situé entre ses poumons crasseux de nicotine.
- Il vaut p’t’êt’ mieux que je m’en aille avant que tu ne me donnes Vraiment envie de tuer quelqu’un, Bianca.
Bien malgré lui, sa voix s’était troublée en prononçant son prénom, une dernière fois, alors qu’il enfilait sa veste de cuir élimé, celle dans laquelle elle se blotissait, avant, quand elle avait froid. Il avait du la passer une demi douzaine de fois à la machine pour qu’il n’y ait plus son parfum dessus. Ça le mettait dans des états pas possibles. Il lui lança un dernier regard lourd, puis tourna les talons pour se diriger vers la sortie, où l’attendait sa moto. Il allait rentrer chez lui, fumer un énorme cigare et s’endormir sur une bouteille de whisky. Oui, voilà, c’était le plus raisonnable à faire. Il avait promis à Penny et Gaby qu’il serait plus raisonnable, il devait faire des efforts. Et c’était foutrement pas facile …
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Sujet: Re: - it's coming down, w/ parrish. Dim 22 Mai 2016 - 0:13
I found the Devil, I found him in a lover
- I found God, I found him in a lover, When his hair falls in his face And his hands so cold they shake. I found the Devil, I found him in a lover And his lips like tangerines And his color coded speak. Now we're lost somewhere in outer space, In a hotel room where demons play. They run around beneath our feet We roll around beneath these sheets. I've got a lover, A love like religion, I'm such a fool for sacrifice. It's coming down, down, coming down./ PARRISH KANE & BIANCA CASTLE ★
Lors de ces deux années ensemble, la belle avait souvent penser à lui parler d’Oscar. Plus elle apprenait à le connaitre, plus elle s’ouvrait à lui, plus l’envie de partager son passé se faisait forte. Son vrai passé, pas celui qu’elle avait inventé lorsqu’il lui avait posé la question. Envie de lui partager le conflit avec ses parents suite à sa grossesse, la naissance de son fils, tout ce qu’elle avait fait par la suite pour lui offrir une vie meilleure. Elle voulait lui dire à quel point elle aimait Oscar, à quel point il comptait pour elle. Le laisser entrer dans son monde, avec le mince espoir qu’il décide de rester là avec elle. Mais c’était dangereux. Après tout, Parrish était avant tout un chasseur, et pas l’un des plus tendre. Il chassait les mutants comme son fils, il travaillait même main dans la main avec ceux qui lui avaient enlevé Oscar ; comment pouvait-elle lui faire confiance ? Comment pouvait-elle prédire qu’il comprendrait ? L’idée qu’il abandonne tout ce en quoi il croyait pour ses beaux yeux lui paraissait surréelle, bien trop belle pour être vraie. Il y avait une chance certes, mais elle était tellement mince. Comment aurait-elle pu foutre en l’air deux ans d’efforts, d’entraînements et de confiance pour une chance si mince ? Car même si Bianca aimait réellement Parrish, jamais elle ne l’aimerait comme elle aimait son fils. Oscar passerait toujours avec n’importe qui, n’importe quoi. Alors aujourd’hui, elle ne regrettait pas son choix. Elle ne le regrettait pas, mais elle restait avec ce stupide regret de ce qui aurait hypothétiquement pu arriver, si elle avait tout avoué. Encore aujourd’hui, elle n’en était pas sure. Mais face à ce Parrish brisé, elle doutait plus que jamais ; ce qu’il disait sur son fils, la manière dont il en parlait … Non, jamais il n’aurait pu comprendre. C’était de toute manière trop douloureux d’envisager une telle chose maintenant qu’elle avait tout gâché.
La belle ne pouvait pas revenir dans le passé, de toute manière. Elle était bloquée là, avec les choix qu’elle avait fait, et le chasseur en colère assis en face d’elle. Que pouvait-elle faire, à part vivre avec les conséquences de ses décisions ? S’excuser, c’était tout ce qui lui restait. Bianca était pourtant fière, beaucoup trop, elle n’avait pas l’habitude des excuses. Encore moins d’accepter ses erreurs. Mais avait-elle réellement le choix ? Que pouvait-elle faire d’autre que s’excuser, face à cet homme dont elle s’était servie égoïstement ? Difficilement, maladroitement, la Castle lui ouvrit son coeur. Ca n’avait rien de naturel, pour la belle qui avait construit une épaisse barricade autour de ce dernier, qui repoussait quiconque tentait de s’en approcher. Alors elle fit de son mieux, des mots qui sonnait faux malgré tous les bons sentiments qu’elle y mettait. Ca lui faisait mal, d’avouer ainsi ce qu’elle ressentait. Et ça faisait encore plus mal, d’entendre le rire moqueur de Parrish s’élever dans le dinner. La belle lui lança un regard noir, regrettant immédiatement de s’être livrée ainsi. « Ça va beaucoup mieux maintenant que je l’ai entendu, je vais pouvoir retrouver ma vie d’avant, je suis tellement soulagé. » Vexée, la belle croisa ses bras contre sa poitrine. Elle faisait de son mieux pour y mettre du sien ; ne pouvait-il pas voir qu’elle tâchait de rattraper ses erreurs ? Peut-être pas de la meilleure manière certes, mais elle avait été prise au dépourvu. Pourtant la belle continua, espérant naïvement pouvoir trouver un terrain d’entente avec le chasseur. C’était bête, d’espérer ainsi, c’était bête de vouloir réparer le mal qui avait déjà été fait. Elle aurait mieux fait de fuir à nouveau. De quitter le dinner, de récupérer Oscar et de reconstruire sa vie ailleurs ; cette fois-ci, en masquant mieux ses traces. Mais elle ne pourrait pas passer sa vie à fuir Parrish. Si il y avait un mince espoir qu’il les laisse tranquille, elle et Oscar, alors elle devait tenter. Même si cela signifiait ravaler sa fierté. Pourtant, elle sursauta en entendant le verre se briser entre les doigts du chasseurs ; elle s’était vivement reculée, le regard empli de peur. Autour d’eux, le monde s’était stoppé, le petit dinner était plongé dans un silence tendu. Tous les regards étaient tournés vers eux, vers la serveuse tremblante et le chasseur menaçant, la main ensanglantée. « … Je crois bien que je n’ai plus faim. Je crois aussi que tu n’as plus aucun droit de me demander de promettre quoi que ce soit. » La belle baissa ses yeux brillant, retenant les larmes de peurs, les larmes de déception. Elle s’autoriserait à pleurer, mais pas devant lui. Ca faisait mal pourtant, chacun de ses mots, ses mots qui ancraient la dure réalité dans le cerveau de la belle. Ca lui faisait l’effet d’une claque en pleine figure. Confuse, elle regarda le géant se lever, la surplombant complètement, menaçant, alors qu’il venait lui barrer la route hors de la banquette. La Castle était terrifiée, complètement apeurée à l’idée que l’homme qu’elle aimait devienne l’homme qu’elle avait connu chasse ; elle le défia du regard pourtant, lorsqu’il s’approcha pour récupérer la serviette sur son épaule. Malgré la peur, elle plongea ses yeux dans les siens, ses yeux noirs, assassins. Même si la belle ne leva pas la voix, son regard en disait long. « Il vaut p’t’êt’ mieux que je m’en aille avant que tu ne me donnes vraiment envie de tuer quelqu’un, Bianca. » Bianca. La belle sentit un frisson lui parcourir l’échine en entendant son prénom franchir la barrière de ses lèvres. Elle avait tellement naïve, de croire que l’homme qui la menaçait aurait pu être plus que le monstre qu’il était vraiment. Naïve, de trouver de la douceur dans ce corps de brute. De la bonté dans ses yeux mauvais. Au delà de la peur, elle était en colère ; contre lui, contre elle, contre ce foutu monde qui ne lui laissait pas un instant de repos. Le chasseur fit volte-face, et la belle sauta sur ses pieds, suivant Parrish alors qu’il s’apprêtait à sortir du dinner. « Parrish ! » souffla-t-elle, la rage tâchant sa voix usuellement si douce. Bianca se saisit du poignet du chasseur pour le retenir, un contact qui lui brula la peau, un contact autrefois si familier. Il ne pouvait pas partir, pas comme ça. Pas sans qu’elle sache si elle était en sécurité, ou si elle devait fuir à nouveau. Pas sans s’expliquer. Le Kane se dégagea pourtant de l’emprise, continuant son chemin vers la sortie, laissant la belle immobile face à la porte qui se ferme derrière lui. La blonde ne bougea pas, fixant la sortie le coeur lourd. Elle sentit ses collègues accourir, alors que Dolly passa une main rassurante dans son dos. « Tu vas bien ? » s’inquiéta-t-elle vivement. Bianca ne répondit pas, se contentant de fondre dans ses bras et de laisser aller ses larmes.