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 Nighttime birds [ft. Owen]

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MessageSujet: Nighttime birds [ft. Owen]   Nighttime birds [ft. Owen] Icon_minitimeVen 25 Mar 2016 - 5:56

Nighttime birds

"Theodora & Owen"


Une nouvelle soirée, une nouvelle nuit à rester dehors jusqu’à ce que sonne une heure totalement indécente. Theo n’avait jamais été réellement grande amatrice de ces rassemblements, de ces hommes et ces femmes qui se vautraient dans le luxe et aimaient afficher leurs richesses, comme s’ils se lançaient dans un concours pour montrer qui en aurait le plus, pour montrer qu’ils avaient mieux réussi que les autres, que le bas peuple qu’ils méprisaient tant et à qui pourtant ils devaient généralement tout ce qu’ils possédaient. Si l’on faisait exception des riches héritiers et des businessmen dont la stratégie touchait au génie, les participants à ces soirées et ces galas étaient là grâce à la force de toute une machinerie qu’ils regardaient trop souvent de haut. Ils auraient dû réfléchir pourtant à la façon dont ils traitaient leurs employés : l’Histoire était parsemée de grèves et de soulèvements qui avaient marqué les mémoires, et si ces grands patrons si fiers avaient deux sous de jugeote, ils feraient tout leur possible pour ne pas reproduire les erreurs de leurs prédécesseurs. Mais visiblement, c’était beaucoup leur en demander de s’occuper de quelqu’un qui n’était pas de la même classe sociale qu’eux. La jeune femme les observait, se tenant un peu à l’écart, son long fumeur à la main, ses yeux bleus scrutant le paysage qui se tenait devant elle. Sans doute que s’ils avaient su qu’ils s’adressaient à une ancienne escort-girl, issue d’une famille particulièrement banale et moyenne qui plus est, elle n’aurait pas eu autant de salutations et de sourires, ni autant d’invitations à rejoindre des conversations déjà en cours. Heureusement pour elle, sa capacité d’adaptation lui permettait de se mêler à la foule et aux discussions des uns et des autres sans trop de problèmes. Il suffisait d’être attentif, de savoir prêter attention aux détails et de tendre une oreille intéressée lorsque le besoin s’en faisait sentir. Elle avait eu besoin d’apprendre à feindre l’attention lorsqu’elle avait décidé de choisir ce métier qu’elle avait quitté presque deux ans plus tôt ; elle avait dû apprendre à être attentive, à ouvrir l’œil et à repérer les petits détails qui pouvaient lui servir. Elle avait appris à manipuler, séduire et charmer, et ces talents-là s’étaient décuplés lorsqu’elle avait rencontré James et que leur relation avait commencé à changer. Lorsqu’il avait cessé de la voir comme un objet jetable qu’il aurait pu remplacer où et quand bon lui semblait, lorsqu’il avait commencé à la former pour qu’elle puisse prendre sa succession si jamais il devait lui arriver malheur, elle avait découvert de nouvelles astuces, de nouveaux moyens de persuasion qu’il lui arrivait encore d’utiliser aujourd’hui, lorsqu’elle avait besoin de quelque chose de précis et que les mots étaient l’arme qu’elle maniait le mieux.
Ce soir, ce dont elle avait besoin, c’était des informations. Elle voulait savoir exactement ce qu’il s’était passé à la mairie, s’il y aurait d’autres évènements de ce genre et s’il y avait moyen d’en être informé à l’avance. Hors de question qu’elle se retrouve à nouveau en plein cœur d’une explosion, ou qu’elle risque de perdre Eddie dans la bataille. Elle savait Moira à l’abri, alors elle ne s’en préoccupait pas vraiment, mais si elle pouvait s’assurer que ces deux personnes seraient en sécurité et qu’elle pourrait les prévenir en cas de problème, alors elle ferait ce qu’il faudrait pour obtenir les détails qu’elle souhaitait.
Son regard finit par accrocher une silhouette qui se déplaçait en bordure de la salle. Le propriétaire de la silhouette en question était plutôt grand, possédait une carrure respectable et n’avait absolument pas l’air habitué à porter un costume. Il suffisait de voir l’une de ses épaulettes mal mise et sa cravate qu’il avait dû nouer les yeux fermés pour le comprendre. Il restait relativement loin des grands groupes qui discutaient çà et là sans pour autant les quitter des yeux, comme s’il cherchait quelqu’un ou quelque chose. Il semblait être le genre d’homme à pouvoir se rendre discret comme une ombre s’il le fallait ; cependant, avec une tenue mal ajustée comme la sienne, ça ne passerait certainement pas dans une salle bondée de gens prompts à se juger les uns les autres. Déjà quelques têtes s’étaient tournées vers lui, et Theo était assez sûre que si elle se faufilait entre les bavards, elle n’aurait aucun mal à entendre quelques chuchotements outrés. Haussa un sourcil, une pointe d’intérêt pour l’inconnu s’éveillant finalement, elle attendit qu’il se soit fixé près d’une table contre un mur et se dirigea tranquillement dans sa direction. Loin d’être pressée, elle répondit volontiers lorsqu’on lui adressa la parole, tournant la conversation de telle sorte à ce qu’elle se termine rapidement, mais poliment, et finalement combla la distance qui la séparait de cette table. Sans le regarder tout de suite, elle fixa la foule une fois encore et dit le plus naturellement du monde :

- On ne peut pas dire que vous ayez l’air dans votre élément.

Elle tourna finalement la tête vers lui et le détailla rapidement, commençant par le bas pour finalement remonter et vriller son regard clair dans le sien avant de lui adresser un fin sourire tout à fait charmant. Il avait l’air plus bourru qu’elle ne l’avait cru, ce qui le faisait détonner encore plus dans le paysage. Ce furent ces petits détails qui l’incitèrent à ne pas repartir, et elle attendrait de voir sa réaction pour savoir jusqu’à quel point elle allait pouvoir s’amuser. Après tout, on trompait l’ennui comme on pouvait, et il avait l’air d’une distraction tout à fait charmante.


Dernière édition par Theodora Atkins le Mer 30 Mar 2016 - 0:06, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Nighttime birds [ft. Owen]   Nighttime birds [ft. Owen] Icon_minitimeSam 26 Mar 2016 - 18:52


-theodora & owen-
Nighttime birds
Devant le miroir du couloir, Owen pestait tout son compte, cigarette allumée coincée au coin des lèvres. Il était en train d’insulter copieusement son chef et tous les connards qui s’étaient défilés un à un. Il était la parfaite victime pour un coup monté à vivre seul et célibataire convaincu. Personne ne l’attendait à la maison, on pouvait donc aisément le coller à la surveillance des trous du cul en col blanc pour toute la soirée. Il était question de tenter d’obtenir des informations en tout genre pour avancer sur l’enquête du poseur de bombes. Il avait été agent infiltré à la DEA, pas baby-sitter pour richards. On pouvait le coller dans un gang, un cartel, la mafia, il y serait toujours plus à l’aise que dans une salle pleine à craquer de riches empafés avec un balais dans le cul. Si on l’empêchait de fumer, il démissionnait.
Il finit par parvenir à nouer sa cravate et s’assura de bien placer son col pour qu’on ne puisse pas apercevoir sa petite particularité. D’habitude, il s’assurer que rien ne se voit en couvrant le tout d’un pansement mais, au milieu des sacs à pognons, on était capable de lui demander ce qu’il avait foutu. Déjà au poste, il avait dû justifier ça et ses explications bancales étaient à peine passées.  Personne n’avait trop tenté de creusé étant donné que ce qu’il était n’était un secret pour personne si tant est qu’on se soit posé des questions à son sujet. Il remit ses cheveux en place comme il put et embarqua son flingue qu’il mit sous sa veste. D’un geste agacé, il écrasa sa cigarette dans le cendrier et ferma la porte derrière lui.

Histoire d’avoir la paix, Owen était entré par une entrée de service, là où on ne lui demanderait pas de montrer patte blanche, là où il pouvait afficher sa carte de flic sans qu’on l’emmerde. C’est n tout cas comme ça que les choses auraient dû se passer mais, la sécurité était franchement bancale, ce qu’il ne s’expliquait pas, surtout après le drame de l’hôtel de ville. Est-ce que ces gens croyaient franchement que leur compte en banque les protégeait des balles ? Il leva les yeux au ciel en grognant et se faufila à l’intérieur. Il était aussi à l’aise dans cet endroit que s’il avait mis le pied dans un panier de crabes. La rue était son élément, pas les soirées dans les hautes sphères.
Tout en restant attentif pour ne rien loupé, il finit par se diriger vers une table bien placée et en retrait avant d’allumer une cigarette. Il n’avait plus qu’à espérer qu’il ne tomberait pas à court, faute de quoi, il allait avoir un problème. Cela dit, un paquet neuf devrait largement suffire. Il fumait beaucoup mais, pas à ce point. Le briquet juste devant s cigarette pour l’allumer, il tourna son regard vers la personne qui l’avait instantanément grillé ou presque.

- « On peut pas dire non plus que vous soyez du genre à vous embarrasser. Et non. Ce cirque, c’est pas mon fort. »

Parce que c’était un cirque pour lui. Ou un zoo. Il hésitait. Un tas de cons tous plus friqués les uns que les autres, dégoulinant de pognon et le chiant au petit matin en se levant, ça relevait plus de l’amusement curieux qu’autre chose. Owen détestait ce genre de personnes pour en avoir croisé un sacré paquet parfois bien plus pourris que les gens qu’ils surveillaient. Le fric payait tout ou à peu près pourvu qu’on y mette les formes. Ça l’énervait. Certains l’avaient prétendu jaloux mais, il n’aurait pas voulu d’autan d’argent tant il n’aurait même pas su quoi en foutre. Il vivait bien, dans un confort relatif mais, c’était assez pour le flic célibataire qu’il était. Tant qu’il avait un endroit où faire à manger, se laver et dormir, ça lui allait.

- « J’peux faire quelque chose pour vous ? »

Un peu bourru, pas très accueillant, il n’était pas hostile pour autant. Il était juste comme ça. La véritable hostilité chez lui, c’était autre chose et ça se traduisait souvent par une irrépressible envie de faire tomber quelques dents. Il n’avait pas particulièrement envie de cogner sur tout ce qui bouge mais, il passait clairement trop de temps au goût de ses supérieurs à cogner dans un sac dans le gymnase du commissariat. Passer d’agent de la DEA à flic dans un bled paumé, la transition était dure et il tranchait même avec ses propres collègues. Plus sauvages et agressifs que ses confrères.
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MessageSujet: Re: Nighttime birds [ft. Owen]   Nighttime birds [ft. Owen] Icon_minitimeMer 30 Mar 2016 - 4:42

Nighttime birds

"Theodora & Owen"


Parmi toutes les cartes qu’elle avait dû se mettre dans la manche lorsqu’elle avait commencé à travailler dans la voie qu’elle avait choisie, Theo avait dû apprendre à devenir observatrice. Dans un domaine tel que le sien, on ne pouvait pas prétendre à l’indépendance et à une certaine stabilité, aussi bien professionnelle que financière, si l’on n’était pas capable d’interpréter la multitude de signaux plus ou moins conscients que tout le monde envoyait sans cesse. Qu’il s’agisse d’une posture ouverte ou bien défensive, d’un sourire discret, d’un coup d’œil, d’un tic nerveux, ou bien qu’il s’agisse d’une tournure de phrase un peu tendancieuse, d’un lapsus ou d’un choix de mots bien particulier, il y avait mille et une petites façons de se trahir aux yeux et aux oreilles de quelqu’un qui avait pris l’habitude de détailler absolument tout ce qui lui passait sous le nez. Theo avait échappé à quelques mésaventures qui lui auraient probablement coûté cher grâce à ce talent, tout comme elle avait réussi à signer quelques contrats qui étaient venu gonfler son compte en banque de manière scandaleuse. Pour peu qu’elle ait déjà été en contact avec un comportement archétypal, ou bien qu’elle soit sur ses gardes – ce qui était plus ou moins toujours le cas – elle n’avait généralement pas trop de mal à faire la part des choses. Le seul pour lequel ça n’avait pas marché, c’était James, et c’était bien le seul qui avait réussi à la mener en bateau jusqu’à ce qu’il soit trop tard pour faire machine arrière. Le reste, c’était du passé, une terreur sans nom et une dévotion à nulle autre pareille, jusqu’à ce que le vent tourne et qu’elle recommence à agir comme une personne normale à ses côtés. Enfin, la normalité était une chose très relative avec elle, et le moins qu’on puisse dire, c’était que la norme, elle n’y rentrait pas. Elle en jouait, énormément même, et elle s’amusait volontiers à en franchir les limites, mais l’ancienne escort-girl refusait de retomber dans la masse de gens lambda dont elle s’était sortie bien des années plus tôt. Et si pour ça elle devait se retrouver entraînée dans des soirées où faux sourires et faux semblants étaient de mise, alors soit. Après tout, ça ne lui coûtait rien à part du temps, et du temps elle en avait bien assez devant elle – peut-être même se disait-elle qu’elle en avait trop, mais cette pensée venait la hanter de temps à autres seulement. En attendant, elle se contentait de glaner des informations aux convives l’air de rien, d’apprendre qui était qui et qui faisait quoi et, surtout, de savoir où elle aurait pu appuyer en cas de besoin. Si la jeune femme n’était pas aussi manipulatrice que feu son compagnon, elle avait gardé un certain nombre de traces de cette drôle d’éducation qu’il avait voulu lui faire bien des années plus tôt ; faire du chantage ne l’aurait pas dérangée le moins du monde, surtout maintenant qu’elle savait comment s’assurer que s’il devait lui arriver malheur, l’instigateur de sa chute tomberait tête la première avec elle. Si elle devait disparaître autrement que de sa propre main, elle s’assurerait qu’elle ne partirait pas silencieusement et qu’elle emporterait le plus de gens possible avec elle, par pure rancune.
Mais pour le moment, elle n’en était pas là, et elle avait d’autres choses en tête que ses plans au cas où elle devait se faire faucher en chemin. Et plutôt que de continuer à s’ennuyer toute seule dans son coin, elle préférait s’intéresser à ce grand homme qui venait de se présenter à une réception particulièrement huppée alors qu’il n’était même pas capable de mettre son costume correctement. Theo haussa un sourcil et sourit. Il n’avait pas que l’air bourru, il avait le comportement qui accompagnait sa mine bougonne. Pour couronner le tout, l’environnement semblait l’agacer prodigieusement. Parfait, elle allait follement s’amuser. Tirant sur son fumeur, l’anglaise souffla un filet de fumée blanche qui se mit à flotter vers le plafond.

- L’embarras est une chose parfaitement surfaite.

Elle se tourna vers lui, ses yeux bleus se vrillant dans les siens tandis qu’elle lui servait un sourire particulièrement charmant. Il n’y avait rien d’aguicheur là-dedans, seulement une bonne dose de séduction – dans tous les sens du terme. Cela dit, vu le caractère du personnage, ça ne servirait sans doute pas à grand’ chose. Elle le saurait bien assez tôt. En guise de première réponse à sa question, elle se contenta de le détailler de haut en bas avec attention. Tout avait l’air en ordre dans sa tenue à l’exception des petits défauts de parcours qu’elle avait déjà remarqué. Tendant la main, elle remit son épaulette en place.

- Pour moi, non, mais vous pourriez vous faire une faveur à vous-même et apprendre à nouer une cravate.

Profitant de la présence d’un cendrier sur la table, elle y abandonna son fumeur un moment, juste le temps d’attraper la cravate de l’inconnu et de la défaire rapidement avant de la lui remettre en place. Elle avait vu et exécuté ce geste suffisamment de fois pour savoir le faire pratiquement les yeux fermés. Une fois que ce fut fait, elle sourit et tapota gentiment l’épaule de l’homme.

- C’est bien mieux comme ça.

Récupérant son fumeur, elle en vida une partie des cendres et tira une nouvelle bouffée avant de jeter un coup d’œil à la salle. Il ne faisait aucun doute que certains des invités avaient dû la voir faire et probablement juger ce drôle de duo, et en toute honnêteté, elle s’en fichait royalement ; si on lui posait des questions, elle aurait toujours d’excellentes excuses, et sa maniaquerie vestimentaire serait sans doute la plus pertinente d’entre toutes. Après tout, elle n’aurait pas été elle si elle n’avait pas été particulièrement exigeante sur son dressing et celui des autres.

- Vous serez bien plus discret ici si vous donnez l’impression de savoir bien vous habiller.

A nouveau Theo se tourna vers lui et sourit, plus malicieusement cette fois, une étincelle amusée brillant au fond de ses prunelles claires qui rendait son regard si étrangement inquisiteur.
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MessageSujet: Re: Nighttime birds [ft. Owen]   Nighttime birds [ft. Owen] Icon_minitimeSam 2 Avr 2016 - 17:12

-theodora & owen-
Nighttime birds
Se fondre dans la masse, Owen savait faire, sauf qu’il n’était pas dans sa masse habituelle. Son terrain d’expertise, c’était les junkies, les dealers, les prêteurs sur gages, les petits et les gros truands, pas les fouilles merde en col blanc. Il se demandait encore ce qu’avait eu en tête son supérieur en l’envoyant dans cette foutue fosse pleine de coqs et de paons. Cette réception, fête, quoi que ce soit, c’était une putain de basse cours et il n’avait rien à foutre là. Le plus frustrant, c’était de ne pas savoir exactement ce qu’il faisait là, qui il devait surveiller. On lui avait dit de garder un œil sur les hautes sphères de Radcliff, de faire attention à leurs conversations mais, rien de plus. Owen doutait franchement que les Crésus de cette ville discute ouvertement de leurs petites ou grosses associations de malfaiteurs, encore plus avec ce qui était arrivé. S’ils avaient des choses à se reprocher -ce qui était sûrement le cas-, il n’allait pas l’apprendre comme ça. Et puis bordel, c’était pas son secteur d’expertise ça. Lui, c’était la drogue, les vendettas, les tueurs à gage, les gangs et les mafias. De toute façon, il pouvait bien pester et s’énerver contre ses supérieur, ça ne changeait rien, il était là, point barre.
Être approché, il n’envisagea même pas ça possible une seule seconde. Pourtant, quelqu’un -une femme- trouva le moyen de le rejoindre pour lui faire... la conversation, sur il ne savait quel sujet. Ou plutôt si, sur l’incongruité de sa présence en ces liens. L’air profondément blasé, il haussa un sourcil en lui demandant ce qu’il pouvait faire pour elle, par politesse. Il n’avait pas tout à fait intérêt à se faire foutre dehors.

- « Si vous le dites. »

C’était pas le genre de choses qui l’affectait très souvent l’embarras, ça n’arrivait même jamais. Pour être embarrassé, encore fallait-il vouloir avoir une image quelconque aux yeux des autres et ça, ça n’était pas son cas. En attendant, ça ne lui disait pas ce qu’elle lui voulait, concrètement. Et elle finit par le lui dire, il haussa un sourcil et soupira d’agacement. Une histoire de cravate mal nouée.

- « Vous vous foutez de moi ? Qu’est-ce que ça peut vous foutre que ma cravate soit mal... mise, nouée, on s’en fout. »

Sans gêne aucune, elle dénoua pourtant sa cravate après avoir posé son machin dans le cendrier. Il se crispa lorsqu’elle passa les doigts sous son col pour le remettre en même temps que la cravate. Bordel de merde. Heureusement, elle ne toucha pas la peau de son cou. Si tant est que s’en était une, de peau. Enfin soit. C’était excessivement énervant. Finalement, il aurait dû recouvrir cette zone d’un pansement. Luttant de toutes ses forces pour ne pas remonter son col, il darda sur elle un regard noir.

- « Vous faites ça souvent, renouer des cravates ? Vous avez personne à... j’en sais rien moi, à qui parler ? Quelqu’un plus reconnaissant pour votre œil acéré qu’moi par exemple ? »

Owen ne se donnait même pas la peine d’être aimable ou même reconnaissant, ça n’était jamais qu’une cravate à la con. Sans déconner, qu’est-ce que ça pouvait foutre exactement que le nœud soit foiré ou le tissu mal placé. Il avait du prendre la cravate sur sa tenue de cérémonie, c’était dire à quel point il en portait souvent. Il leva les yeux au ciel et tira sur sa cigarette avant de se mettre à être véritablement désagréable.

- « Super. J’suis ravi d’avoir une cravate renouée proprement. Maintenant que vous avez arrangé le mal sapé du coin, pourquoi vous iriez pas rejoindre la faune et la flore hum ? Vous aviez l’air particulièrement à l’aise parmi eux, je ne vous retiens pas. »

Pendant combien de temps exactement allait-elle encore l’emmerder au juste ? Il l’avait vue évoluer parmi les personnes présentes et elle était dans son élément, distribuant sourire et sans doute compliments en tout genre. Difficile de ne pas la remarquer même en se crevant un œil cela dit. Alors que diable pouvait-elle bien lui vouloir ? Il récupéra sa cigarette et tira dessus, sa consommation ne s’était pas arrangée mais, aucun médecin ne lui avait jamais dit de lever le pied alors... Et puis avec sa chance, son saloperie de gêne mutant allait interférer un jour où l’autre. Pour le peu qu’il en savait, c’était largement possible.
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MessageSujet: Re: Nighttime birds [ft. Owen]   Nighttime birds [ft. Owen] Icon_minitimeSam 2 Avr 2016 - 21:51

Nighttime birds

"Theodora & Owen"


Si Theo se rendait à toutes ces réceptions, toutes ces soirées, tous ces galas, ce n’était pas par plaisir de s’afficher, ni parce qu’elle appréciait la foule qui participait à ces évènements – à dire vrai, c’était tout le contraire ; elle ne les aimait pas, ces hommes et ces femmes bien habillés, déployant leurs richesses comme les paons déploient leurs plumes pour se pavaner devant leurs pairs. Elle les trouvait vains, matérialistes et superficiels. Il suffisait de gratter un peu pour découvrir que sous la façade clinquante qu’ils aimaient afficher, il n’y avait rien. C’était beaucoup de promesses et tout autant de paroles en l’air, de l’argent à ne plus savoir qu’en faire et une image de marque à entretenir coûte que coûte, pour maintenir les apparences, pour se sauver la face, car dans un monde comme celui-là, où le paraître était le maître d’orchestre de toutes ces existences bien ordonnées, il ne faisait pas bon ne pas rentrer dans le moule duquel on s’attendait à voir sortir tous les membres des hautes sphères de la société ; et il fallait vraiment être d’une richesse écœurante ou d’un génie inégalé pour se permettre d’en sortir en ne se faisant taxer que d’excentrique. Dans un monde comme celui-là, on montait parfois très haut, et la chute n’en était que plus douloureuse encore. C’était une lutte perpétuelle pour le pouvoir, pour la gloire et pour tous les plaisirs que pouvait apporter une vie de roi, une lutte à mort où il suffisait d’un seul faux pas pour tout perdre. C’était une vie dangereuse, quelque part, et Theo adorait ça. A voir la jeune femme évoluer dans ce milieu avec autant d’aisance qu’un poisson dans l’eau, il aurait été bien difficile de croire qu’elle venait pourtant d’une famille tout ce qu’il y a de plus normal, avec des revenus moyens, locataires d’une maison moyenne dans une banlieue moyenne de Londres. La norme, voilà bien une chose à laquelle elle ne s’était jamais habituée. Elle était toujours en quête de quelque chose qui la fasse se sentir au-dessus de la morne masse des gens qui se pressaient tous les jours dans leurs voitures et les transports en commun pour aller s’enfermer dans des bureaux grisâtres effectuer un travail qui ne leur plaisait pas pour continuer à vivre une petite existence normale de laquelle ils ne cherchaient pas à se défaire. La jeune femme n’aimait pas l’apathie ni la défaite, et elle jugeait très durement tous ceux qui se laissaient balloter par le destin plutôt que de prendre le leur en main. Et si elle n’oubliait pas d’où elle venait, ce n’était pas par humilité, mais surtout pour ne pas chuter tête la première dans cette plèbe dont elle s’était extrait toute seule. Pour autant, elle ne voulait pas non plus devenir comme ces braves personnes parmi lesquelles elle se fondait sans aucun problème ; elle était bien plus intelligente qu’elle n’en donnait l’air, et elle n’avait que mépris pour ceux qui ne la voyaient que comme une jolie plante sans rien dans le crâne.
Alors, que l’inconnu grognon sur lequel elle avait jeté son dévolu n’ait pas les invités de la soirée en haute estime ne lui faisait ni chaud ni froid. A dire vrai, elle était plutôt contente de l’apprendre : au moins, elle n’aurait pas à faire autant semblant que d’habitude. Et elle qui n’était pas du genre réservée ne se gêna pas pour remettre sa cravate en place, comme s’il n’avait pas été un parfait étranger. Ce ne serait certainement pas ça qui l’impressionnerait, pas plus que le regard noir qu’il darda sur elle et qui lui arracha un sourire. Il pouvait la foudroyer mentalement tout ce qu’il voulait, ça ne la ferait pas fuir le moins du monde. Au contraire, ça la pousserait sans aucun doute à rester là et à s’amuser encore un peu.

- Je vous en prie, ce fut un plaisir. Et quel intérêt de rhabiller quelqu’un qui sait déjà mettre un costume ?

Elle lui sourit, charmante comme toujours, avant de récupérer son fumeur et d’en tirer une nouvelle bouffée après s’être débarrassée de l’excédent de cendres. Promenant ses yeux clairs sur la foule présente, elle haussa légèrement un sourcil à la remarque de l’homme à ses côtés. Retourner se mêler à ces gens … ç’aurait probablement été le mieux à faire. Après tout, tant qu’elle pouvait glaner des informations, elle n’allait pas se gêner pour papillonner d’une conversation à une autre. Seulement, maintenant qu’elle se trouvait à l’écart, son naturel commençait à reprendre le dessus. La fumée blanche qu’elle souffla vint voler autour de son visage tandis qu’elle déclara très naturellement :

- En réalité, je les méprise probablement autant que vous.

Autant ou plus, elle n’en était pas sûre, mais l’ancienne escort pariait volontiers sur sa capacité incroyable à médire sur les autres. Et ces gens devant elle n’auraient pas droit à autre chose qu’à son dédain le plus sincère. Elle en avait pourtant rencontré quelques-uns de biens, des hommes ou femmes riches et bien portants qui avaient un certain intérêt en tant qu’êtres humains, mais en l’occurrence, il n’y en avait aucun de présent dans la salle. Son expression s’était durcie et l’éclat dans ses prunelles bleues était bien plus froid lorsqu’elle se tourna à nouveau vers l’inconnu.

- Mais ce n’est pas le genre d’avis que je peux partager avec beaucoup de monde ici. Etonnant, n’est-ce pas ?

Elle sourit à nouveau avant de se remettre à étudier les grappes d’invités qui passaient plus loin. Non, décidément, elle ne les aimait pas. Et elle ne serait pas mécontente de rentrer chez elle, de retrouver son appartement, ses livres et peut-être même son colocataire s’il n’était pas absent pour la soirée. Mais pour le moment, elle avait quelqu’un d’autre avec qui converser, même si elle s’attendait à ce qu’il coupe court à la discussion d’un instant à l’autre.

- Que faites-vous ici ? Visiblement, ce n’est pas un univers que vous appréciez. Pourquoi venir vous y mêler de votre plein gré ?
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MessageSujet: Re: Nighttime birds [ft. Owen]   Nighttime birds [ft. Owen] Icon_minitimeMer 6 Avr 2016 - 23:04

-theodora & owen-
Nighttime birds
Se fondre dans la masse, Owen savait faire, sauf qu’il n’était pas dans sa masse habituelle. Tout ça était trop clean pour lui, même les riches enculés qu’il avait infiltré n’avaient pas un balais aussi profondément enfoncé dans le cul. Comment diable pouvait-on ne pas se faire chier au milieu d’un tel ballet de connards et de connasses en costume trois pièce et robe hors de prix ? Il enrageait d’être là, tout simplement. Il n’était pas de ce monde et n’avait aucune foutue envie de le prétendre. Il pouvait mentir comme un arracheur de dents sous couvertures, être le dealer, le truand, le tueur à gage le plus convainquant qui soit mais, pas un putain de pingouin. Sans compter que les cravates lui donnaient l’impression d’étouffer et qu’à son goût, les chemises, même foncées, n’étaient pas assez opaques. Il avait déjà risqué sa peau rien qu’en étant un flic mutant déclaré alors ça suffisait bien comme ça. Pas besoin d’exposer ses tares génétiques avec.
Crispé et pas particulièrement heureux de se faire rhabiller, il ne toisa pas moins son agaçante squatteuse de table. Sérieusement, pour qui se prenait-elle ? Et puis même s’il faisait tache. Qu’est-ce que ça pouvait bien foutre ? La plupart des peignes-culs présents ne se priveraient quand même pas de parler, persuadés de leur bon droit. Ils étaient peut-être riches mais c’était assez dingue les erreurs qu’ils pouvaient faire parce qu’ils se croyaient intouchables ou supérieurs. Y en avait sans doute des attentifs, des intelligents mais, ceux-là, c’était pas son business, que la crim’ des cols blancs s’en occupe.

- « De ne pas rhabiller un type qui s’en cogne. Par exemple. »

Après tout, il disait ça comme ça. Quoi que pas vraiment. Il s’en foutait réellement. Ça n’était pas comme s’il comptait remettre une cravate de si tôt ou même la recroiser elle. Combien y avait-il de chance qu’il puisse la recroiser d’ailleurs ? Aucune. Il n’était pas de ces flics admirablement aimables, il n’avait pas été formé ni taillé pour jouer les diplomates de proximité, loin de là même. Son sourire était certes resplendissant mais, s’il devait frétiller à chaque fois qu’une belle femme l’abordait avec un charmant décolleté, il n’aurait jamais clos une seule affaire. Il y avait ça de bien avec Owen c’était qu’il traitait tous les êtres humains de la même façon, ça remettait les choses en perspective et on ne pouvait pas le cataloguer misogyne. Sa sympathie était équivalente quelle que soit la personne, à l’exception de sa sœur et encore... pas toujours.

- « Ravi pour vous. »

Que voulait-elle qu’il lui dise ? « Oh, parfait, vomissons notre haine ensemble ? » Il passait. Pour ça, il avait déjà Marvin et ça suffisait largement. Ils trouvaient son compte dans ce qu’il avait. Les relations sociales, c’était bien trop chiant à long terme, il s’en passait.

- « Vraiment désolé. » Il n’avait pas l’air sincère et ne s’en donnait pas la peine. « C’est là que j’dois vous demander ce que vous fichez là c’est ça ? »

Autant se renseigner après tout. Elle n’avait pas l’air de vouloir le lâcher, c’était franchement pénible. Il ne se donnait même pas un genre bordel. C’était pas un piège pour attirer les femmes, c’était même pas un stratagème. Il la voulait vraiment la paix ! Il écrasa sa cigarette dans le cendrier et croisa les bras sur la table, s’y appuyant.

- « Pour la sécurité. J’ai pas besoin d’être présentable, juste efficace et ainsi épargner à nos chers ronds de cuir de se faire tirer dessus, sauter, ce genre de choses. Ça m’étonnerait que vous soyez là pour ça. C’est quoi votre excuse, le masochisme ? »

Toujours de l’amabilité. Au moins s’était-il vaguement intéressé à elle cette fois. Parce que oui, même s’il était là pour écouter plus que pour la sécurité, il était aussi là pour ça. Il y avait déjà eu largement assez de morts à Radcliff et c’était à se demander comment il était possible qu’il y ait encore des gens vivants ici. La population avait baissé dans le coin, sans parler de ceux qui s’étaient tirés dès qu’ils l’avaient pu. Le pire, c’était que des gens aussi péter que lui emménageaient encore. Y avait de quoi se poser des questions sur la santé mentale des gens.
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MessageSujet: Re: Nighttime birds [ft. Owen]   Nighttime birds [ft. Owen] Icon_minitimeMer 27 Avr 2016 - 0:33

Nighttime birds

"Theodora & Owen"


Tout au long de sa vie, Theo avait connu son lot de personnes plus ou moins insupportables. Elle avait vu des méchants, des ronchons, des agacés, des colériques, des dépressifs, des agressifs, des collants, des geignards, bref : qu’il s’agisse de ses clients, de ceux d’Eddie ou bien simplement des hommes et des femmes qu’elle avait pu fréquenter lorsqu’elle était encore escort-girl, elle avait eu droit à tous les profils possibles et imaginables, les arrogants et les pédants étant les plus courants de ceux qu’elle avait croisé. Pourtant, un râleur avéré comme l’homme qu’elle venait de rhabiller, elle ne se souvenait pas en avoir vu un – dans un contexte pareil à tout le moins – et ça l’amusait follement. Elle avait ce côté taquin qui pouvait en énerver plus d’un et user les patiences les plus fragiles, mais ça ne la rendait que plus insistante encore. Elle qui cherchait toujours un moyen de s’occuper durant ces soirées où elle se rendait pour entretenir aussi bien ses relations que sa clientèle, puis pour continuer à glaner le plus d’informations possible, elle en trouvait rarement un qui arrive à la distraire plus de quelques minutes. Lorsqu’Eddie n’était pas là pour l’accompagner – et depuis son retour, il le faisait rarement – il fallait bien qu’elle passe le temps et sa frustration comme elle le pouvait lorsqu’elle n’avait rien de mieux à faire que de tendre l’oreille et d’attendre. Alors cet homme grincheux qui semblait particulièrement fâché qu’elle soit venue le rhabiller tombait à point nommé. S’il pensait la chasser avec sa mauvaise humeur, il se mettait le doigt dans l’œil. Elle avait tenu tête à plus imposant et plus ouvertement mauvais que lui, et il avait l’air d’être trop brut de décoffrage pour être hypocrite et cacher elle ne savait quelle nature un peu sombre. Tant mieux : ça la changerait de tous les beaux parleurs qui valsaient joyeusement d’un bout à l’autre de la pièce, à la recherche de nouveaux potins ou d’informations juteuses dont ils auraient pu tirer profit tout en faisant chuter leurs rivaux. Quelqu’un d’honnête, aussi désagréable soit-il, ça ne lui ferait pas de mal. Il n’y avait vraiment qu’avec Eddie qu’elle était sûre de la sincérité des mots qu’elle recevait, et encore, il y avait toujours une bonne dose de sarcasmes entre eux. Cela dit, elle ne comptait pas mettre son ironie au placard de sitôt, et certainement pas avec cet inconnu qui semblait si prompt à râler et bougonner comme si sa vie en dépendait.
Tirant sur son fumeur, son regard clair balaya la foule une nouvelle fois, comme si ses yeux d’un bleu électrique pouvaient dissuader les curieux de s’approcher trop près. Ca ne marcherait pas forcément pour tous, mais elle savait qu’elle pouvait avoir l’air suffisamment impressionnante lorsqu’elle le voulait pour que les moins téméraires lui fichent la paix. Pour le moment, pas d’importun à l’horizon. Elle espérait que ça durerait. Soufflant la fumée qui s’éleva en un nuage pâle au-dessus de sa tête, elle pouffa légèrement de rire.

- Je serais absolument ravie de vous raconter cette histoire d’un air dramatique, mais je serais triste de vous lasser au bout de deux syllabes à peine.

Elle n’avait pas vraiment de raison d’être là autre que sa curiosité et son besoin presque maladif de toujours avoir de quoi avoir un coup d’avance sur les autres, mauvaise habitude héritée de son ancien compagnon. Mais n’est pas James Brook qui veut, et elle n’avait pas envie de se changer en ce qu’il avait été. Si elle se renseignait, c’était pour sa propre sécurité et, depuis quelques mois, celle de son meilleur ami. Et quand on savait où chercher et comment chercher, ce n’était pas bien dur d’obtenir ce que l’on voulait. Elle sourit à nouveau en entendant l’homme à ses côtés parler avec toujours autant d’amabilité.

- Non, le masochisme n’a jamais vraiment été ma tasse de thé, dit-elle avant de rester silencieuse un instant. Et si vous cherchez vraiment à ce que personne ici ne se fasse faire sauter la cervelle, je vous conseille de surveiller ce charmant homme à la cravate bleue.

Du bout de son fumeur, elle désigna discrètement une silhouette râblée qui leur faisait dos à l’autre bout de la salle, riant en compagnie de trois autres personnes.

- Cela dit, son compère aux cheveux gris est également à surveiller – toujours pour la sécurité de ces « ronds de cuir » que vous semblez tant aimer, bien entendu.

Theo se tourna vers lui et lui sourit, toujours aussi aimable, mais le côté presque séducteur de son sourire avait fait place à quelque chose de plus malicieux. Elle était loin d’être une imbécile à la tête vide tout juste bonne à caqueter au bras d’un homme plus influent qu’elle, et elle ne se laissait certainement pas marcher sur les pieds. Ce qu’elle apprenait sur les gens, elle savait tout à fait comment le retourner contre eux, et elle n’aurait absolument aucun scrupule à offrir ces informations de bon cœur au grand râleur incapable de nouer sa cravate.
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MessageSujet: Re: Nighttime birds [ft. Owen]   Nighttime birds [ft. Owen] Icon_minitimeDim 8 Mai 2016 - 17:23

-theodora & owen-
Nighttime birds
Asocial, Owen ne l’était pas vraiment. Il avait un caractère difficile, c’est vrai mais, le véritable problème était dû à ses années en infiltration. Avoir conscience que les gens avec qui on liait serait arrêté, condamné ou ne connaissait pas réellement la personne en face d’eux était une nécessité. Ça rendait compliqué toute approche, y compris maintenant que son travail n’était plus du tout le même bien qu’il continuait à jouer un rôle d’une certaine manière. En revanche, son caractère lui, était on ne peut plus authentique et en ça, il ne jouait pas. Être ici l’agaçait réellement, côtoyer ces gens encore plus. Mais, puisqu’on lui avait demandé de surveiller, et bien il surveillait et faisait son travail. On lui avait demander de ne pas trop faire tache, pas de se fondre dans la masse. S’il y mettait tant de mauvaise volonté, c’était essentiellement parce que la hiérarchie devait forcément avoir conscience qu’il risquait sa vie bien plus que les autres dans le contexte actuel, le mot transmutant étant presque gravé sur son front.
Il aurait adoré que son attitude si affable fasse fuir la dame mais, visiblement, elle ne le lâcherait pas. Un putain de chien accroché à son os. Voilà l’image qui lui venait en tête. Qu’est-ce qui pouvait bien l’inciter à rester à côté de lui ? Ce n’était pas comme s’il comptait adapter son comportement pour lui plaire, c’était pas son genre. C’était même tout le contraire, il risquait d’être encore plus lui-même que d’habitude si elle persistait à s’attarder. Au moins, elle était lucide, oui, il aurait été lassé par son histoire et aurait même très probablement décroché très rapidement. Les affaires des autres, ça n’était pas son problème si ça n’avait aucun rapport avec son travail.

Levant les yeux au ciel, il soupira. Elle allait l’emmerder longtemps la donzelle ? Il n’était pas du genre à voir les femmes comme des être inférieurs, loin de là. Ça n’était pas comme s’il les détestait, en fait, il détestait tout le monde. C’était un principe de base. Avec lui, il y avait égalité en la matière, c’était toute la race humaine, transmutante ou non qu’il ne pouvait pas supporter. Pourtant, par réflexe, il observa l’homme dont elle parlait, détaillant son attitude, son port de veste. Il en fit autant avec les hommes près de lui. Il ne répondit rien, pas tout de suite. Il n’était plus le flic emmerdé par la surveillance en cet instant, il était vraiment à ce qu’il faisait. L’habitude de prendre les plus infimes informations pour vraies jusqu’à preuve du contraire et il eut rapidement la conviction qu’en effet, ils étaient peut-être bien dangereux. D’autant plus quand leur regard se croisèrent.

- « Vous restez là. »

Il aurait été plus simple de l’utiliser pour les approcher mais, il était hors de question de mettre une civile en danger. De plus, il ne pouvait pas lui faire confiance, c’était trop risqué. Quand il se déplaça, monsieur la cravate bleue haussa un sourcil. Pendant un long moment, Owen resta à leur table. Discutant, un masque de neutralité plaqué sur le visage, il finit par obtenir ce qu’il était venu chercher. Les armes, deux pistolets et un couteau. Comment avaient-ils fait pour rentrer avec, il l’ignorait. Il avait dû menacer de poursuite, lutter pour ne pas leur écraser la tête sur la table. Ils savaient ce qu’il était et lui savait ce qu’ils étaient. Fort heureusement, avec la nouvelle politique, il lui était plus facile de faire pression, de faire son boulot. Ses menaces avaient été très claires et pas uniquement légales. L’intérêt d’être un ancien flic sous couverture, c’était d’avoir gardé des contacts, des indics. Il avait les coudées franches dans certains cas et ne se privait pas. Il disparut un moment à la vue de tous, confiant sa charge à un autre flic dans la salle. Lui ne pouvait pas s’éloigner de là, l’autre si. Il reprit sa place, et pendant quelques secondes, gardant son regard rivé sur eux jusqu’à ce que ce soit eux qui détournent les yeux. C’était idiot mais, c’était sa façon de leur faire réaliser qu’ici, même s’ils étaient dans leur monde, il avait le dessus.

- « Je déteste les riches mais plus encore les gens de leur espèce. Et vous, de quelle espèce êtes-vous ? »

C’était une affirmation, un fait. Il haïssait tout particulièrement ceux qui agissaient de cette façon, en traître. Ce groupe n’était pas seulement du genre à haïr les mutants, ils haïssaient probablement tout ce qui ne leur ressemblait pas et n’entrait pas dans les cases qui leur convenait. Des haineux, pur et simple. Quant à la question qu’il venait de poser, il était évident qu’il ne parlait pas de transmutance ou d’humanité mais bien de sa façon d’être.
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MessageSujet: Re: Nighttime birds [ft. Owen]   Nighttime birds [ft. Owen] Icon_minitimeJeu 19 Mai 2016 - 1:00

Nighttime birds

"Theodora & Owen"


On ne pouvait pas vraiment dire que Theodora était quelqu’un de facile à vivre. A dire vrai, elle avait un caractère bien à elle qui avait tendance à en surprendre plus d’un. Elle n’était pas pleine de froideur comme le laissait parfois entendre son regard clair comme un ciel d’été, mais elle n’était pas du genre à être ouvertement sympathique pour autant. Méfiante de nature, elle ne laissait les autres approcher que lorsqu’elle y voyait un intérêt quelconque – que ce soit ses anciens clients ou bien pour obtenir des informations, il lui arrivait bien souvent de se mêler aux autres et de laisser traîner ses oreilles çà et là. Elle jouait très bien la comédie, savait se faire passer pour ce qu’elle n’était pas, et s’il fallait se faire passer pour moins maline qu’elle ne l’était réellement, elle le faisait de bon cœur. Après tout, la jeune femme avait eu à jouer des rôles bien plus désagréables que celui de la simple d’esprit superficielle à qui l’on se confiait sans y penser, sans se dire qu’elle pourrait faire quoi que ce soit des données qu’elle récoltait l’air de rien. Cette tendance presque maladive à vouloir savoir le plus de choses possible existait avant mais s’était développé presque à l’excès après qu’elle ait été avec James. Et lorsque ce dernier était mort, savoir se tenir au courant était devenu une question de survie. Après tout, ils étaient nombreux, ceux qui avaient voulu se partager les miettes de l’empire de géant qui s’était effondré avec James Brook. Et si l’éliminer elle signifiait obtenir une plus grosse part du butin, alors autant ne pas se gêner. Si elle n’avait jamais eu à se salir les mains, elle avait échappé de peu à la mort une paire de fois ; c’était aussi ça qui avait motivé son envie de changement d’air, son désir de fuir cette Londres qui l’avait vue vivre et grandir. Elle avait fait ses affaires, avait effacé toute trace de sa présence et s’en était allée vers d’autres cieux – ceux de Radcliff à dire vrai. Cette petite cité perdue du Kentucky la changeait grandement de la capitale anglaise, mais au moins elle savait qu’elle aurait un semblant de paix là-bas. Elle y avait retrouvé son meilleur ami, l’homme de qui elle s’était volontiers faite l’ombre et qui le lui rendait bien, et elle avait retrouvé certaines de ses habitudes, les bonnes comme les mauvaises. Et puisque pour l’instant elle n’avait toujours pas retrouvé une activité professionnelle quelconque, elle vivait sur la fortune qui dormait sur son compte en banque et participait aux grandes soirées mondaines de la petite bourgeoisie et des élites de la ville, toujours dans le même but : obtenir des informations.
Et des informations sur les convives de ce soir, elle en avait à revendre. Comme aucun d’entre eux n’était cher à son cœur, voire qu’elle les trouvait tous plus insupportables et méprisables les uns que les autres, elle ne s’était pas gênée pour divulguer quelques détails au policier en civil qu’elle était venue joyeusement houspiller, trompant l’ennui comme elle le pouvait. Restant assise à sa place, un léger sourire amusé aux lèvres, elle le regarda faire du coin de l’œil jusqu’à ce qu’on vienne lui adresser la parole. Elle répondit bien volontiers, masquant son agacement grandissant derrière une façade sympathique et un joli sourire, puis ralluma son fumeur dès qu’elle fut de nouveau seul. Sa victime de la soirée ne tarda pas à revenir s’installer à côté d’elle. Tirant sur le fin tube de jade, elle sourit de plus belle et haussa les sourcils.

- Je suis de ma propre espèce, et c’est déjà bien assez de travail comme ça.

Elle sourit et se tourna vers lui, le détaillant tranquillement. Il n’y avait rien d’inquisiteur dans son regard, rien d’insistant ; seulement, elle avait l’habitude d’observer les gens, de les regarder sous toutes les coutures et de remarquer les postures, les attitudes et les expressions. Elle se demandait ce qui pouvait bien passer par la tête de cet homme à ce moment, à quel point il était énervé ou bien s’il était curieux, s’il avait réellement envie de continuer la conversation ou s’il n’était revenu que parce qu’au moins, calé à cette table, personne ne venait l’approcher de trop – personne à part elle, bien évidemment.

- Et vous, de quelle espèce êtes-vous ?


Quitte à poser des questions qui fâchent, autant lui rendre la pareille, et si elle pouvait le forcer à lâcher des phrases de plus de trois mots, elle en serait tout à fait ravie. Dans le cas contraire, elle s’occuperait de rester suffisamment longtemps en sa compagnie pour au moins apprendre son nom.
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