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 Mayday, mayday, I need an extraction plan (pv Owen)

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Marvin Smedry
Marvin Smedry

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MessageSujet: Mayday, mayday, I need an extraction plan (pv Owen)   Mayday, mayday, I need an extraction plan (pv Owen) Icon_minitimeDim 24 Avr 2016 - 12:32

Mayday, mayday, I need an extraction plan
Owen & Marvin



Le pire, ce doit être le matin. Lorsqu’elle prend un malin plaisir à me faire comprendre que tout ce qu’elle demande, c’est que l’on retrouve notre routine d’avant. Lorsqu’elle s’imagine qu’en étant présent tous les jours, je vais pouvoir faire comme si nous étions amoureux, comme je tentais vaguement de le faire les quelques mois de permission que je m’octroyais. Lorsqu’elle arrive à me faire me demander si je ne suis pas le coupable, dans l’histoire, si je ne devrais pas vraiment essayer de lui donner ce qu’elle veut. Mais je ne l’aime pas. Plus. Depuis des années. Et je suis bien trop honnête pour lui mentir là-dessus, je suis bien trop honnête pour entrer dans son jeu. Le pire, ce doit être la matin lorsqu’elle se colle contre moi, lorsqu’elle me murmure à l’oreille à quel point elle est désolée que les choses aient tourné ainsi entre nous. Lorsqu’elle déverse son fiel dans mes oreilles pour mieux me pourrir la journée. Que Josh est malheureux de nous voir divorcer. Lorsque, comme je ne peux pas fuir, elle en profite pour tenter de masser mes épaules et que je lutte pour ne pas la frapper. Parce que c’est ce qu’elle attend, aussi. Que je cède, que je fasse preuve de violence pour qu’elle puisse avancer l’argument de l’agressivité face à Blackwood. Sur tous les tableaux, Helen gagne.

Et ce matin n’y fait pas exception. Le matelas se creuse, à côté de moi. Ses doigts effleurent mon front, dégage mes yeux. « Ne me touche pas, Helen. » Le mouvement s’arrête, les doigts s’attardent et j’enserre le tout petit poignet sans aucune douceur. Tout petit poignet. J’ouvre grand les yeux. « Papa, tu me fais mal ! » Je le relâche instantanément, me redressant avec précipitation dans le lit. La chambre d’ami m’héberge depuis notre retour, « Josh ? Mais… où est ta mère ? » Il semble déçu par ma réaction, il me regarde avec de grands yeux. Ce qui est normal : il est incapable de comprendre son père, cet inconnu aux gestes brusques qui se dispute avec sa mère et qui ne le connait pas. Je sais ce que mon fils espère. Je sais qu’il n’attend qu’une chose : qu’Helen et moi formions un couple aimant qu’il pourrait présenter à ses amis avec fierté. C’est mon papa, c’est ma maman et ils s’aiment. Sauf que les choses sont plus compliquées que ça, trop compliquées pour un gosse de six ans qui n’a rien demandé à personne. J’ouvre les bras pour qu’il vienne s’y réfugier et me faire un câlin. « Viens là, bonhomme. » Il cale sa tête sur mon épaule, se pelotonne contre mon torse. Et commence à gigoter. Babiller. M’épuiser, aussi, dans un sens : parce que je sais qu’il ne cessera pas de parler si je ne lui dis pas stop. Et j’ai beau faire, j’ai du mal à m’intéresser vraiment à ses déboires sentimentaux de gamin de six ans et à ses découvertes de la veille. Il a trouvé un escargot, c’est passionnant. Il sait lire les livres en entier maintenant, et il n’a pas envie de faire ses devoirs de vacances, encore plus passionnant. Et… un vibreur, j’attrape mon téléphone. Je suis supposé arriver à la mairie, ou plutôt au gymnase qui nous sert de mairie, dans une demi-heure. Je suis en retard. Très en retard.

Mais où donc est partie Helen, encore ? « Josh, c’est génial tout ça, mais tu vas devoir me laisser me préparer. » Il ouvre grands les yeux, je peux presque voir le fil de sa réflexion. « Tu joueras avec moi cet aprèm ? » Cet après-midi ? Oui, très certainement. Handicapé moteur, handicapé récent, j’ai des horaires aménagés pour le moment. Et avec les blessés de début juillet, la mairie est en sous-effectif complet ce qui les pousse à se montrer complaisants avec moi. Josh m’arrache la promesse de jouer avec lui, dépose un bisou sur ma barbe mal rasée et s’échappe dans sa chambre en hurlant, boule d’énergie si semblable à moi à son âge que ça me déstabilise.

C’est une heure plus tard que j’arrive à la mairie, mon fauteuil se coinçant dans la porte, grimpant la rampe prévue à cet effet. Pas coiffé, pas rasé, pas motivé comme toujours. Je me passe une main devant le visage en voyant les six personnes qui doivent attendre depuis trente minutes, quelque chose dans le genre. Les pauvres. Ils n’auraient pas dû se pointer ce matin, c’est moi qui gère les dossiers… quelle bande d’inconscients… Je m’installe à mon bureau et en quelques minutes l’affaire est pliée : je n’en peux déjà plus. De ce travail, de cet immobilisme, des heures qui n’avancent pas, qui piétinent sur une poignée de minutes. Des gens qui se plaignent, de mon désintérêt total pour leurs vies. La joue écrasée sur mon poing, je gribouille sur une feuille de brouille des dessins pendant que le mec face à moi me raconte sa vie et ses déboires. Déjà qu’entendre Helen disserter sur la saison des radis c’était la joie la plus intense lorsque j’étais en opération, mais au moins j’avais la possibilité de couper le réseau et de prétexter par la suite une panne d’électricité. Là… là je suis condamné à le regarder dans les yeux et à répondre machinalement que je n’en ai rien à foutre et qu’il me faut toutes les pièces du dossier pour l’accepter. Et qu’il peut revenir cet après-midi s’il tient à ce point à foutre son gosse en crèche. Je ne cache pas mon ennui. De toute manière, il est tellement omniprésent que même en le voulant, je n’y arriverais pas. Le mec râle, je ne cède pas, avec un petit sourire aux lèvres. Ton emmerdement est mon plus grand bonheur, darling, c’est bien dommage pour toi. Surtout que l’heure avance trop lentement et trop vite et que je n’ai aucune idée de ce que je vais bien pouvoir faire avec Josh cet après-midi, si Helen n’a pas pointé le bout de son nez d’ici là. J’ai réussi à le refourguer aux voisins ce matin, mais puisqu’il m’a fait promettre de m’occuper de lui… Je finis par céder et mes doigts attrapent mon portable pour envoyer un message à Owen, l’un de mes rares alliés en ville. Help, help, mayday, mayday, j’espère que ce sera suffisamment clair pour qu’il rapplique au plus vite parce que de un, j’ai besoin de son avis éclairé et de deux, s’il peut m’occuper pour éviter d’avoir à gérer d’autres dossiers pour le reste de la matinée… il sera mon héros.

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MessageSujet: Re: Mayday, mayday, I need an extraction plan (pv Owen)   Mayday, mayday, I need an extraction plan (pv Owen) Icon_minitimeLun 25 Avr 2016 - 1:11

-marvin & owen-
Mayday, mayday, I need an extraction plan
Patrouille de routine... Rien que pour le terme employé, Owen avait envie de se fracasser le crâne contre un mur. En entendant cette phrase, il ne faisait qu’entrevoir l’ennuie monstrueux de la tâche. Il avait été un flic de terrain dès le début, un homme incapable de rester le cul vissé sur une chaise ou un siège quel qu’il soit. Les patrouilles, c’était même pas dans ses attributions bordel ! Si le but était de le rendre dingue, c’était bien parti pour. Sauf que voilà, pour sa sécurité, on évitait de le coller sur des affaires de hunters. C’était de la provocation, soit disant. Merde après tout, si son existence était une provocation, autant s’en servir. Commettre à la faute, c’était peut-être pas réglo mais, ça passait devant un juge et plutôt deux fois qu’une. Quoi qu’ici... y avait de quoi se poser des questions. Cette ville suintait la merde par chacune de ses briques ou presque. C’était bien pour Scarlett qu’il était là, parce que New York lui manquait atrocement autant qu’elle lui évoquait de mauvais souvenirs. On ne lui avait même pas assigné d’équipier tant les hautes instances ne savaient même pas à qui se fier. Faire son boulot dans ces conditions, ça relevait de l’autodestruction. C’était ce que son psy aurait dit en tout cas, non pas qu’il se soit pointé à une séance depuis qu’il était là. Si c’était pour s’entendre dire qu’il était mal dans sa peau et que son agressivité relevait d’un manque de confiance en la race humaine, il était déjà au courant. Dire que l’administration payait pour qu’il puisse entendre des conneries pareilles... c’était beau comme utilisation de l’argent du contribuable. Et en parlant d’argent mal employé, il reçut un message de l’argent dépensé de la pire des manières pour un fonctionnaire, Marvin. Il adorait le gars, attention. Mais dans le genre professionnel, on avait vu mieux. Le type pourrissait à un emploi loin de lui convenir et ça se ressentait autant que son animosité à lui se ressentait quand on lui demandait de coller un procès pour stationnement interdit. Limite, coller des contribuables en dégrisement, c’était pour leur bien et ceux des autres mais, des procès ? C’était lui demander de cautionner du racket. Appeler la dépanneuse parce qu’un abruti s’était garé devant une bouche d’incendie, normal. Mais ça ?
Il sauta donc sur l’occasion et justifia son trajet comme étant un moyen de s’assurer que tout se passait bien au gymnase, que les esprits ne s’échauffaient pas trop. C’était un peu le boum des réclamations -sans mauvais jeu de mots- depuis que l’hôtel de ville avait explosé. Entre les plaintes déposées au poste et la tonne de papiers à remplir auprès des administrations pour des choses aussi diverses que variées, y avait de quoi devenir cinglé. Surtout Marvin qui devait être en train de disjoncter sévère si quelqu’un l’avait encore pris pour un psy au rabais. L’un comme l’autre n’était pas taillé pour entendre les histoires personnelles des pauvres gens de Radcliff. Bordel de merde, ils avaient leurs propres saloperies à gérer. Y avait qu’à voir la bonne femme que se coltinait le pauvre gars pour comprendre tout l’intérêt du célibat. Owen ne comprenait d’ailleurs pas comment il était possible que Marvin ne se soit pas déjà enfuit. Ok, y avait le gamin mais quand même. En attendant, il n’allait certainement pas le faire attendre cent-sept ans. Lui aussi s’emmerdait prodigieusement et c’étai peu dire.

Après une bonne dizaine de minutes, presque quinze, il arriva finalement au gymnase. Sans se donner la peine de montrer son badge, il passa devant tout le monde avant qu’on ne l’apostrophe pour lui signaler qu’il y avait une file d’attente et que c’était pas pour rien. À sa grande habitude, il répondit de travers et passa derrière le bureau pour saluer son ami devant l’air abasourdi de la personne qui semblait avoir pris racine. Ça expliquait le renfort et la deuxième file.

- « Bah alors Marvin ? On t’a encore confondu avec le bureau des pleurs ou quelqu’un a oublié de se ramener avec un dossier complet et a pas compris que sans toute la paperasse c’est peine perdue ? »

Il ne visait personne bien sûr, à peine... Vexer le concitoyen ? Owen n’en avait strictement rien à cirer. C’était pourtant pas compliqué de comprendre un truc aussi basique que venir avec tous les papiers. C’était pareil au poste quand quelqu’un venait signaler un problème sans ses papiers d’identité. Comme s’ils allaient s’amuser à deviner si la personne était bien celle qu’elle prétendait être, sans déconner.
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Marvin Smedry
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MessageSujet: Re: Mayday, mayday, I need an extraction plan (pv Owen)   Mayday, mayday, I need an extraction plan (pv Owen) Icon_minitimeLun 25 Avr 2016 - 22:45

Mayday, mayday, I need an extraction plan
Owen & Marvin



Mayday, mayday… j’ai le regard vide, un désintérêt complet clairement affiché sur mon visage. Je n’en ai rien à faire que ce soit son quatrième moufflet, s’il ne fait pas l’effort de m’apporter un dossier complet, je ne vois pas pourquoi moi, je ferais le moindre effort. Surtout que je n’ai pas envie de travailler aujourd’hui, je n’ai pas envie d’écouter ses arguments d’imbécile, je n’ai envie que d’une seule chose : de faire du mauvais esprit. Et dans ce domaine, je suis très, très doué quand je m’y mets. Un soupir, je répète mécaniquement la même chose depuis dix minutes. S’il ne veut pas flancher et bien qu’il sache que je ne compte pas flancher non plus de mon côté. Je n’ai que ça à faire jusqu’à quatorze heures, en même temps puisque je suis condamné à rester là, de ce côté-ci du guichet, avec mes dossiers, mon téléphone, mes tampons et mes stylos, avec mon portable qui envoie des appels au secours à Owen. Un soupir, éloquent, je penche la tête sur le côté et commence à mâchouiller le capuchon de mon bic. Motivation, motivation, en théorie avec ce que j’ai pu mettre de côté pendant ma douzaine d’années dans l’armée, avec cette pension que je touche en tant qu’invalide de guerre, je ne devrais même pas avoir à me traîner à la mairie. Mais Helen s’est faite plaisir pendant toutes ces années, et elle m’a dégoté ce boulot pour qu’elle-même n’ait pas à trouver un boulot. Pour que j’ai des arguments face au juge si je veux pouvoir m’occuper de Josh, pour que… « Bon, écoutez, je veux bien vous faire une fleur… » Oh, le moulin à paroles qui commençait à hurler au scandale se calme instantanément. C’est mignon. Il me prend vraiment au sérieux… tant de naïveté, ça m’émeut. « Si vous me ramenez votre dossier complet je l’accepterai. En attendant, vous pouvez toujours le bouffer, votre marmot, si vous ne savez pas quoi en faire mais ce n’est pas en restant planter là que vous allez scanner votre livret de famille sauf si vous comptez me le sortir de votre cul. » Je termine avec un grand sourire bien imbécile pour lui faire comprendre que ce n’est pas en m’énervant qu’il pourra aller plus vite. Et même si je ne mets aucune bonne volonté dans mon travail, pour une fois je suis dans mon droit. Et je ne vais pas m’en priver. Je cligne des yeux, continuant de le fixer jusqu’à ce qu’il daigne faire volteface. Je faisais des batailles de regard avec les talibans quand tu étais encore en train d’apprendre à mettre une capote, mec. Tu crois vraiment pouvoir me battre à ce petit jeu là, sérieusement ?

Ca fait bien cinq minutes qu’on se fixe en chien de faïence et ça titille mon intérêt, cette connerie. Au moins, ça change de la routine, ça change de… Une silhouette s’immisce dans mon champ de vision, je lutte pour ne pas céder à la tentation mais dès qu’elle remonte la file pour passer derrière le guichet, je suis bien obligé de faire tourner mon fauteuil dans sa direction. « Owen ! Mon sauveur ! » « Bah alors Marvin ? On t’a encore confondu avec le bureau des pleurs ou quelqu’un a oublié de se ramener avec un dossier complet et a pas compris que sans toute la paperasse c’est peine perdue ? » Je tape dans mes mains dans un éclat de rire. Ce qu’il y a de bien, avec mon sauveur ci-présent, c’est qu’on n’a l’un comme l’autre aucun filtre sur nos lèvres. Et ma main qui désigne le pauvre malheureux qui veut toujours placer son gosse en crèche le prouve encore une fois. Je regarde Owen avec un petit sourire goguenard aux lèvres. « Tu vois ce crétin, ça fait vingt minutes qu’il me fait chier parce qu’apparemment ça fait la cinquième fois qu’il revient et qu’il manque un papier. Le problème, c’est que j’ai plus de prospectus pour l’inscription à l’école primaire, histoire qu’il y retourne, du coup il arrive pas à comprendre que je peux rien faire pour lui. » J’abuse un chouillas mais l’idée est là. Un soupir, un énième soupir, je fouille dans mon tiroir pour en sortir le petit panneau indiquant que le bureau est fermé. Je sais, j’abuse, ça fait moins d’une heure que je suis là et la file s’allonge mais… mais… « Bon, je suis épuisé, on va se faire un café ? » Je lance un regard au mec qui, de toute évidence, croit à une blague. « Je reviens dans une demi-heure, si d’ici là vous avez appris à scanner quelque chose, on pourra revoir pour votre dossier. Sinon, la porte est par là bas. Merci bien. » Je lui offre à nouveau mon plus grand sourire avant de le rayer de ma vie. « Owen, patrouille de routine j’imagine, ça veut dire que tu as bien une demi-heure, non ? Faut que je me trouve un autre job, je vais finir par faire un massacre. » Je roule dans le hall sans un regard pour ceux qui hésitent visiblement entre compatir et me trucider sur la place publique. Pauvres cons, ils n’ont pas encore compris qu’ils ont perdu leur matinée.

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MessageSujet: Re: Mayday, mayday, I need an extraction plan (pv Owen)   Mayday, mayday, I need an extraction plan (pv Owen) Icon_minitimeMar 26 Avr 2016 - 9:47

-marvin & owen-
Mayday, mayday, I need an extraction plan
Connaissant Marvin, le gars qu’il avait en face de lui était là depuis en bail en croyant qu’il avait affaire à un employé administratif de base. Crétin. Déjà, s’il comptait sur la bonne volonté de son ami, il était mal parti. Dans le genre pète-couilles, l’ex-pilote avait de la ressource, le seul à la hauteur de sa capacité monumental à faire chier le monde, à sa connaissance, c’était lui. En matière de mauvaise foi, ces deux là battaient des records. Le regarde assassin du mec devant le bureau ne l’émeut pas pour un balle. Qu’il tente donc ça avec quelqu’un qui s’était pas retrouvé avec un flingue sur la gueule trop de fois au point d’en avoir perdu le compte. Son regard de terreur, il pouvait le faire longtemps, Owen aurait le temps de prendre un café, de bouffer et de piquer un roupillon avant de se décider à lui coller un pain dans la gueule pour la forme. Ou alors, il se fatiguerait avant.
Explication faite de la signification du regard par Marvin, Owen haussa un sourcil, toujours pas impressionné. Le gars dorlotait ses gamins qu’il était en train de tenter de passe faire butter par un collègue pas ravi de bosser avec un mutant. Connard. Non seulement il faisait chier le monde à monopoliser l’attention mais en plus, il était trop con pour réaliser la portée de son erreur. Sa mère avait épousé son cousin ou quoi pour que ses neurones grillent de cette façon ?

- « Te fatigue pas, il sait probablement pas lire. C’pourtant pas compliqué les mots dossier complet. Vous voyez pas que vous emmerdez les gens derrière vous qui attendent et peut-être même avec un dossier digne de ce nom, eux ? »

Ok, le but des flics, c’était normalement d’apaiser les tensions, pas de les attiser. Seulement voilà, Owen étant Owen, c’était un concept scabreux, sans compter qu’effectivement, des gens attendaient et certains commençaient franchement à s’énerver. Sans blague, même lui se serait foutu en rage, il lui en aurait peut-être même déjà coller une. La patiente, ok mais, pas avec un con devant.

- « Petit déj ? Juste un café, ce serait gâcher. »

Le mec est fâcher ? Tant pis pour lui. Ça fait visiblement un moment qu’il fait chier le monde, y a qu’à voir le regard furax de l’autre employé pour comprendre que même lui, ça lui court largement sur le système cette histoire. Tant qu’à être sur place, autant faire son travail n’est-ce pas ?

- « Bon ! » Il haussa la voix, usant d’un ton sec et clair. « Nous savons qu’il y a eu beaucoup de complications suite à l’attentat. Nous savons que c’est pénible. C’est exactement la même chose pour tout le monde ! Si votre dossier n’est pas complet, ce n’est pas la peine de rester dans cette file ou même dans l’autre ! Rentrez chez vous, complétez le et revenez. Les employés ne céderont ni à vos menaces, ni à vos histoires, ni à vos regards de chiens battus ! Non seulement ça va vous énerver mais ça va aussi les énerver et énerver ceux qui attendent. Merci de cotre compréhension ! » Il se focalisa sur l’emmerdeur de service et le regarda bien droit dans les yeux. « Rentrez chez vous, faites votre dossier et revenez quand ce sera fait. Après quatorze heures. »

Bref, en dehors des heures de boulot de Marvin. Mieux valait ne pas jouer avec les nerfs de l’un et de l’autre. C’aurait été moche de devoir coffrer son ami parce qu’il avait décidé que ce type manquait de tellement de bon sens que c’était rendre service à l’évolution de l’humanité que de le buter. Quand il vit plusieurs personnes dégager de la file, il grogna et poussa un juron. Putain que les gens étaient cons. Pour les autres, ils changèrent de file. Si c’était pas beau tant d’ordre... Les dealers et les traficants, ça lui manquait finalement. Ça au moins, il connaissait bien, c’était facile à gérer pour lui. Le citoyen de base, c’était pas son rayon et le tact non plus. Ses supérieurs finiraient peut-être par comprendre que le coller en patrouille de routine, c’était pas le plan du siècle, surtout que personne voulait bosser avec le pseudo-corrompu de service et mutant avec ça. C’était un peu se balader avec une cible sur la gueule.

- « Patrouille de routine. Tu parles d’une connerie. Foutre un mec comme moi là-dessus... »

Il ne pouvait pas gueuler sur les toits qu’il était un ancien agent d’infiltration ou même qu’il avait bosser pour la DEA, c’aurait été dangereux et particulièrement débile. Marvin ne le savait que parce que son dossier avait échouer sur son bureau à cause d’une erreur qui n’en était sûrement pas une. Tous les moyens étaient bon pour faire descendre un dégénéré, même le mettre en danger. Marvin avait été assez aimable pour renvoyer le dossier à qui de droit. Sous Lancaster, l’administration avait été un sacré bordel. Ça devait être l’enfer de nettoyer tout ça.

- « Une demi-heure au bas mot ouais. Essaie de pas dégommer tout le monde pendant que j’suis en service. Ça m’ferait chier de d’voir te foutre en tôle. »

D’une démarche habituée par la prothèse ne laissant aucune possibilité de se douter de son propre handicap, il remonta le hall à côté de Marvin. Il aurait presque pu compatir avec ces gens... presque, si seulement il ne s’était pas coltiner les dépôts de plainte la vieille. Dommage pour eux, il allait prendre le temps de déjeuner.
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Marvin Smedry
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MessageSujet: Re: Mayday, mayday, I need an extraction plan (pv Owen)   Mayday, mayday, I need an extraction plan (pv Owen) Icon_minitimeSam 30 Avr 2016 - 22:37

Mayday, mayday, I need an extraction plan
Owen & Marvin



J’imagine que si un membre de mon ancienne unité débarquait à cet instant dans le gymnase-mairie, il ne me reconnaitrait pas. Parce que j’ai toujours accompli mon boulot sans rechigner, j’ai toujours été extrêmement concentré, professionnel, plein de bonne volonté et travailleur. Le Marvin flemmard, paresseux, fatiguant et volontairement chiant dans son travail, il est nouveau. Tout nouveau. Et je n’ai pas envie de le rejeter. Je n’ai pas envie de faire d’effort là-dessus. Qu’est ce qu’on peut trouver de bien passionnant à écouter des cons toute la journée, à remplir de la paperasse, pianoter sur un ordinateur avec un regard aussi intelligent que celui d’un poulet décapité, hein ? Moi je me le demande encore, alors que ça ne fait pas trois semaines que j’ai commencé à bosser ici. « Te fatigue pas, il sait probablement pas lire. C’pourtant pas compliqué les mots dossier complet. Vous voyez pas que vous emmerdez les gens derrière vous qui attendent et peut-être même avec un dossier digne de ce nom, eux ? » Je ricane dans ma barbe, sans la moindre empathie pour le pauvre bougre qui ne se trouve plus face à un seul con mais face à deux imbéciles. Heureusement qu’il y a Owen dans le coin, franchement, parce qu’au moins ça me fait un allié à Radcliff. Une ville qui est supposée être la mienne depuis dix ans mais que je ne connais absolument pas. Mains calées dans la nuque, je savourerais bien le spectacle quelques minutes de plus mais je me dis qu’il ne faut pas non plus abuser des bonnes choses. Et qu’il est largement l’heure, pour moi, de m’octroyer une pause bien méritée. Après tout, en quarante-cinq minutes, je n’ai encore frappé personne donc je suis nerveusement épuisé et ce serait mauvais pour le reste de la matinée que je me refuse le café que j’ai gagné par temps d’héroïsme… Une demi-heure de pause, que j’annonce, mais puisqu’Owen vient de renchérir avec un beau « Petit déj ? Juste un café, ce serait gâcher. », je me demande si je ne devrais pas augmenter un petit peu mes prévisions. Mains sur les roues du fauteuil, je me débrouille pour me dégager et repasser côté citoyen du bureau, face à une foule de gens au regard peu amène. Bien bien bien, c’est dommage pour eux mais ils ne sont plus mon affaire, je ne suis actuellement plus le gentil monsieur qui va les prendre en charge. Et d’ailleurs, Owen s’occupe très bien de tout ça, met de jolis mots sur ma connerie et ma non-motivation comme pour m’excuser.

J’ai déjà entamé mon déplacement vers la machine à café diligemment posée dans un coin du  gymnase quand la dernière phrase d’Owen me fait me retourner. « Rentrez chez vous, faites votre dossier et revenez quand ce sera fait. Après quatorze heures. » Un sourire moqueur, un petit ricanement. Il est bien brave, le flic qui essaye de me sauver les miches en justifiant ma paresse et ma mauvaise volonté. Et il doit sûrement avoir pitié du pauvre bougre auquel il ne manquait qu’un seul papier. J’attends qu’il me rejoigne avant de foncer dans le tas, sans même prendre la peine de dire les traditionnels pardooon, mercii qui sont supposés aider les gens à se décaler lorsqu’un handicapé essaye de passer. Je suis trop de mauvaise humeur aujourd’hui pour faire le moindre effort : que tout le monde l’intègre vite.

« Patrouille de routine. Tu parles d’une connerie. Foutre un mec comme moi là-dessus... » J’hoche la tête, bien compréhensif. Foutre un flic comme Owen sur une patrouille de routine, c’est comme foutre un membre des SAS sur le passage piéton pour qu’il aide à la circulation. C’est totalement ridicule, usant et il ne faut pas s’étonner s’il démissionne après ça ou s’il explose les scores d’agressivité à l’entraînement. Quoique… du coup, c’est peut être pour ça que je me suis retrouvé une fois au milieu d’un carrefour de Sydney. Peut être. A moins qu’à l’époque, ce fusse simplement une sanction et un manque de membres de l’ordre. « Y’a plus de justice, que veux tu… » Je commente. DEA, Forces spéciales, on se comprend bien là-dessus parce qu’on a signé pour le même genre de milieu et qu’on a subi, chacun pour des raisons différentes, une dégringolade douloureuse. « Une demi-heure au bas mot ouais. Essaie de pas dégommer tout le monde pendant que j’suis en service. Ça m’ferait chier de d’voir te foutre en tôle. » J’hausse les épaules. « Qu’est ce que tu veux que je leur fasse, le cul vissé à ce truc ? Faudrait que je me lève pour leur foutre un pain pour que tu aies à me coffrer. » Ma voix est amère, sans que je ne puisse la contrôler. A dire vrai… autant aujourd’hui je n’ai strictement aucune sensation dans tout le bas du corps, autant aujourd’hui j’en avais suffisamment pour faire ça, justement : me lever et foutre un pain. J’imagine qu’il faudrait que je sois heureux d’avoir une paralysie aussi aléatoire puisqu’elle ne m’handicape pas définitivement, mais je trouve ça encore plus pervers de pouvoir un jour marcher et courir, et le lendemain être contraint à ramper. Mes doigts pianotent sur le bord du fauteuil, je lève la tête en direction de mon seul ami en ville. « Ou alors, faudrait qu’il s’approche suffisamment pour que je lui foutre un coup de boule, et que je l’empoigne… » Je fais semblant de réfléchir, alors que dans ma tête, tout est déjà très clair. « Faudrait que j’essaye, tiens… ce serait cool, un peu de travail à corps, étranglement, tout ça… c’est fout comme ça me manque en fait, les entraînements réguliers… » Je lance un peu mon fauteuil pour me permettre de souffler sur mes doigts, douloureux d’être continuellement crispés sur mes roues. « J’ai bien Helen comme punching-ball, mais bon, il parait que ça ferait tâche sur le dossier de divorce… » Et pourtant, c’est pas l’envie qui manque. « D’ailleurs, il faut que je m’occupe de Josh cet aprèm… je sais pas ce qu’on va pouvoir faire. Des idées ? »

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