Sujet: Re: (event) objectif: se changer les idées Jeu 12 Mai 2016 - 0:00
Objectif: se changer des idées
Aspen & Moira & Marius
« T'es pas un pauv' con, Marius... Ou alors on est deux pauv' cons, j'sais pas... Je suis vraiment désolée, Aspen, on aurait pas dû... Notre degré de connerie est inversement proportionnel à notre capacité de réflexion, faut croire... » Je secoue la tête en respirant difficilement. Oh, si, je suis un pauvre con. On n’aurait pas dû ? Je n’aurais pas dû, surtout. Je me sens mal. Décevoir une amie, rendre triste une amie, faire pleurer une amie, c’est pire que de se faire tirer dessus. Et je parle d’expérience. Parce que je me sens mal, plus que jamais. Autant d’avoir entraîné Moira dans mes conneries et que les avoir faites voire pensées. A quel moment exactement est-ce que j’ai pu me dire que me mêler de la vie sentimentale d’Aspen était une bonne idée ? Dès que Noeh a envoyé le premier SMS, il faut croire. Et en toute honnêteté, malgré ma culpabilité et mes remords, je persiste à penser que c’est un pauvre connard et qu’il est loin, très loin de mériter Aspen. Et que si j’ai réussi à le faire chier, et bien tant pis pour lui. Si seulement ça n’avait pas blessé Aspen, aussi… Dès qu’elle réclame un câlin, je me précipite pour lui en faire un, pour trouver un moyen facile de m’excuser, de me faire pardonner. Juste pour obtempérer. Juste parce que je ne sais pas quoi faire d’autre, parce qu’il n’y a rien à faire d’autre. En dehors de ne pas recommencer, ce qui, chez moi… voilà. Je voulais. - Je sais Rius, je sais… Je lui fais un petit sourire, cette petite moue de chien battu qui est la mienne lorsque je suis perdu. Et coupable. Et… Et Moira revient, pour m’arracher un autre sourire, un vrai cette fois. Un franc. Un éclat de rire, même, que je noie dans une question somme toute légitime en laisser mes deux meilleures amies se réconcilier à leur tour, si on peut appeler ça réconciliation. Y a-t-il eu dispute ? Pas vraiment…. Juste de la déception. Ce qui est pire que tout le reste, il ne faut pas se leurrer… je récupère la bouteille de vin blanc qui touche dramatiquement le fond, jette un regard noir à Cédric Villani qui, du haut de son intervention derrière mon bouquin, me contemple à la place du portable d’Aspen.
Ce qui me fait penser que… comme vient de le dire Aspen, c’est bon, c’est passé, c’est pardonné. Du moins de son côté parce qu’il faut bien dire que du mien, la mention d’Astrid a fait l’effet d’une douche froid plutôt violente. Un sourire, je regarde Moira pour trouver de quoi changer de sujet. Et relancer la conversation. Et nous changer les idées, encore. Parce qu’au final, depuis qu’Aspen est arrivée, c’est bien ça l’objectif de cette soirée : c’est de changer les idées. Pas de les obscurcir par nos conneries. Et mes doigts lovés dans ceux d’Aspen, ma main qui n’a pas lâché la sienne, qui n’a pas cherché à s’échapper… c’est un changement d’idée aussi : je m’empresse de la faire s’enfuir pour me la passer dans les cheveux. Et m’asseoir sur le canapé en réclamant à Moira un morceau de violon, ô chose unique parmi les raretés. En soit, le crincrin, je m’en fiche mais… « Tu sais, Marius, le propre de la musique, c'est d'être faite de sons... Et de notes... Du coup ta description pourrait correspondre à pas mal de choses, en fait... » Je lui tire la langue en attrapant Aspen par la taille pour mieux la faire s’asseoir sur mes genoux dans un geste purement possessif. Et amical, hein, pas de mauvaise interprétation. Mon menton se pose sur son épaule pendant que Moira aligne les notes. Ce qui est fabuleux, c’est qu’elle a reconnu le morceau dont je parlais. Comme si, finalement, les semaines de colocation commençaient à payer. Comme si… comme si, finalement, Aspen n’avait pas tort il y a plus d’un ou deux mois lorsqu’elle me disait que je pouvais être capable de faire une coloc avec quelqu’un. Même si je ne pensais pas la faire avec Astrid, à l’époque. « Vous pensez qu'on va pouvoir bientôt mettre le nez dehors ? » J’hausse les épaules de manière éloquente. Personnellement, mettre les pieds dehors, maintenant… Ah ah ah, ce n’est pas que ça ne me tente pas mais… je commence à fatiguer. Comme tous les soirs à vingt heures. Mon père et sa connerie m’ont transformé en grand-père, ça craint. Comme une vengeance pour l’avoir transformé lui en grand-père, et plutôt définitivement. - Techniquement, j’ai cru comprendre que le couvre feu est levé, donc on peut sortir à l’heure qu’on veut… Je sais juste pas si c’est très sur quoi … Mais si tu penses être assez sobre pour conduire ma voiture, j’te passe les clés si tu veux… Moi ce serait pas raisonnable. Je fronce les sourcils en détachant mes bras de la taille d’Aspen pour mieux m’avachir sur le dossier du canapé. - … Tu veux qu’on y aille ? On va vérifier ce que tu veux vérifier et tu me poses devant chez moi après ? Je lance un regard à Moira en jouant avec les cheveux d’Aspen. « Tu veux aller voir Artur, c’est ça ? » Il y a immanquablement une mise en garde dans ma voix. Ce n’est pas une bonne idée pour elle de sortir aller voir son petit frère. Parce qu’il est con, de un, parce qu’il est con, de deux. Et parce que bon… hein… on parle d’Artur là. « Laisse-le avec son rencard, tiens. » Je me passe une main dans la nuque. « Si vous voulez, sinon, je peux vous amener, hein ! Genre votre chauffeur, tout ça… » Mais bien sûr, Marius… J’ai les yeux qui piquent de sommeil et je sais très bien que conduire dans mon état… j’ai beau être particulièrement efficace au volant d’une bagnole, cascadeur oblige, je ne suis pas un surhomme. Contrairement à ce que mes gènes pourraient laisser croire.
Sujet: Re: (event) objectif: se changer les idées Dim 15 Mai 2016 - 3:28
Objectif: se changer des idées
Marius & Moira & Aspen
Voir le visage d'Aspen se détendre un peu me suffit à sourire. Je m'en voulais toujours pour la connerie que nous avions fait avec Marius, mais ça me rassurait de voir qu'elle ne nous en voulait pas... Pas trop... Je l'espérais.
« Hey ! Comment ça tu si tu meurs violemment ? Tu vas pas mourir, hin ? J'veux pas qu'un fantôme vienne me grignoter les orteils pendant la nuit ! »
Je fis mine d'avoir l'air terrifiée au moment où je retournais m'asseoir dans le fauteuil sur lequel j'avais posé mon violon. Un petit réaccordage plus tard et voilà que je me retrouvais à jouer ce morceau qui avait tant plu à Marius. Un nouveau maire à Radcliff... Ca voulait sûrement dire plus de liberté ! Mais de nouveaux attentats, ça sonnait davantage comme plus de danger aussi. Est ce que c'était vraiment préférable, quand on avait déjà tendance à se mettre dans la merde jusqu'au cou ? Pas sûr...
« Déjà le couvre-feu qui saute, c'est une bonne chose ! Ca commençait à devenir fatiguant de ne pas pouvoir sortir picoler jusqu'à pas d'heure... Hum... J'ai vu que deux verres et j'arrive encore à jouer sans confondre les cordes, je pense que ça ira. Toi, le Caesar, tu restes ici ! T'es encore convalescent ! »
Je lui fis les gros yeux en le menaçant avec mon archet avant de reposer mon violon dans son étui. Bien sûr que Marius avait raison, que j'aurais dû laisser Artur se débrouiller... Mais je n'étais pas rassurée à l'idée de le savoir proche des attentats, et plus que curieuse de savoir qui était ce type pour qui il s'inquiétait comme si sa vie en dépendait. Et Ellie, dans tout ça ? Cette fille lui faisait plus de bien qu'il ne pouvait l'imaginer, mais de son côté, il lui faisait du mal en alignant les mensonges... Au final, je n'arrivais pas à savoir si c'était une bonne ou une mauvaise chose qu'ils soient ensemble.
« Je lui ficherai la paix quand je serai sûre qu'il va bien... Aller hop ! On décolle, et après je te dépose chez toi, Aspen ! J'appellerai un taxi pour rentrer, notre princesse à bouclettes nationale n'a pas encore eu sa soupe du soir... »
Avec un clin d'oeil à Marius, j'attrapais ma veste et mon sac à main, vérifiais que j'avais bien mon permis histoire d'être en règle, et attendais qu'Aspen soit prête elle aussi pour mettre les voiles. Au moins... Il fallait avouer que dans toute cette histoire, nous nous en tirions bien, avec une bouteille de vin et des fraises. Quelque part, contrairement à quelques malheureux, nous avions eu de la chance.
Sujet: Re: (event) objectif: se changer les idées Mer 18 Mai 2016 - 21:56
Marius & the Redheads
Marius & Moira & Aspen
Aspen pouffa devant les mariusades de son ami, levant les yeux au ciel quand il proposa de leur servir de chauffeur : il était plus en vrac qu’un jeu de mikado et il voulait conduire ? Heureusement, elle n’eut même pas à hausser le ton que Moira le faisait déjà pour elle. Elle était vraiment bien hein, cette fille. Aspen attrapa à son tour sac et veste en jean, mais aussi la barquette de fraises au passage, c’était pas comme si Marius allait la terminer, de toute façon. Avant de partir, elle s’assit sur les genoux du garçon, seul moyen – elle le savait d’expérience-, de capter totalement son attention, attrapant son menton pour planter ses yeux dans les siens :
- Toi, tu bouges pas d’ici, tu continues à être mignon et à pas faire de bétises. A mon retour, on ira faire de la rando ou de l’escalade ou un sport dangereux ensemble, okay ? D’ici là, on obéit à la jolie dame rousse à coté et surtout, par pitié, on ne s’attire PAS d’ennui.
Sur ses mots, elle claqua une bise à la française à Marius, c’est-à-dire pile entre la joue et la commissure de ses lèvres – ne la regardez pas comme ça, c’était lui qui lui avait appris- puis se redressa pour lancer les clefs de voiture à Moira avec une certaine dextérité, pour quelqu’un qui avait beaucoup bu. Elle attrapa ses escarpins rangés sagement à coté du canapé, puis attrapa le bras de Moira avec un air déterminé :
- Allez en route, mauvaise troupe ! si t’as besoin de lui chauffer les oreilles à ton frangin, j’ai bac + 25 en harcèlement de frère jumeau, alors je serais une alliée de taille !
Finalement, elles ne trouveraient pas Artur ce soir là, et c’était tant mieux. Si ça avait été le cas, Aspen aurait reconnu le Kovalainen au premier coup d’œil, et aurait fait le lien avec Moira et sa famille à … Problèmes. Mais ce soir là n’était pas encore celui des révélations pour la Wol qui après plusieurs rondes en ville, se fit déposer chez elle par une Moira elle aussi pressée de rentrer. Une fois dans son appart, Aspen s’effondra dans son lit à peine deshabillée, zappant même l’étape pijama : ce fut tout juste si elle pensa à mettre le réveil pour avoir le temps de faire sa valise demain. Elle avait décidément bien besoin de cette semaine de vacances …