Sujet: Re: (event) objectif: se changer les idées Mer 23 Mar 2016 - 22:19
Objectif: se changer des idées
Aspen & Moira & Marius
« T'es pas le dernier à gueuler, Marius, vous pourriez faire un concours ! Tu nous fais une démonstration de tango tout seul ? » En la voyant agiter son archet, je me souviens pourquoi est ce qu’il ne faut jamais nous laisser, Moira et moi, tout seuls dix minutes. Parce qu’on est capable de se lancer les défis les plus cons du monde et que si Aspen n’avait pas reçu un SMS, nous coupant dans notre discussion et si je n’avais pas remis le sujet des attentats de la journée sur le tapis, je serais effectivement en train de danser le tango tout seul, comme un pitre, juste pour le simple plaisir d’avoir relevé le défi et de faire rire la galerie. Sauf que… sauf. Je suis expéditif dans ma réponse concernant Martial, je n’ai pas, vraiment pas envie de m’étaler sur le sujet. En revanche, je sauf sur la première occasion qui se présente pour rechanger de sujet de conversation. La question de Moira passe à la trappe, je saute sur Aspen – en tout bien tout honneur – pour attraper son portable en ignorant les hurlements de protestation de ma cicatrice malmenée. - Rends moi ça tout de suite Caesar ou je te casse les quelques os qu’il te reste d’intacts ! Et notamment ceux des doigts pour t’empêcher d’écrire. Comme un bouffon, j’agite le téléphone qui est hors d’atteinte. Me casser des os ? Elle ? Je sais qu’elle crie fort et qu’elle frappe tout aussi douloureusement mais quand même, il ne faut pas chercher. Mon poignet en attelle me suffit, je ne vais tout de même pas courir le risque de voir mes doigts y passer eux aussi. En revanche, j’ai le temps de voir l’expéditeur des SMS et ma grimace est éloquente. En quelques mots je résume la situation à Moira, histoire qu’elle ne se sente pas totalement hors sujet. « Aaah je vois... C'est toi le preux chevalier en armure qui est venu sauver la princesse ! Oh bien sûr j'imagine que tu avais d'autres princesses qui attendaient à ce moment-là, c'est dur le travail d'un héros au cœur pur ! » J’éclate de rire sans tarder, tout en jouant avec le téléphone, provoquant et gamin au possible. - Ah, merci de ne pas croire un traitre mot sortant de sa bouche ! Non mais à la petite cuillère, je te jure… Je fais mine d’être offusqué par tant de méchanceté et de déni de la réalité. « Roooh, je suis français, laissez moi exagérer un chouillas quand même. Et puis, je suis un preux chevalier blond qui vole au secours des demoiselles en détresse ! » Je ne suis pas sérieux pour deux sous mais c’est tout calculé : au moins la discussion dérive loin des idées noires qu’on pourrait se faire, tous les trois.
Moira s’assure d’avoir tout compris, j’hoche vigoureusement la tête. Plus compliqué, je ne sais pas, mais c’est tout bien résumé, ça c’est sûr. En revanche, je suis en train de me demander en voyant Aspen finir son verre, si Moira a bien fait de s’embarquer dans cette conversation. Parce que bien sûr, je suis l’innocence incarnée dans cette affaire ! Pendant toute la réponse de ma deuxième rouquine préférée, ou troisième, je ne sais plus trop, trop de rousses dans ma vie, et de vraies rousses en plus je peux le certifier pour la plupart, j’appuie ses propos, je confirme, je m’agite : bref, je fais la traduction en direct en langage des signes, à grands mouvements de verres et de « de rien Aspen » et autres « C’est un connard, hein, c’est un vrai connard ! ». J’en profite aussi pour hésiter sur quoi répondre. J’aime bien l’idée de Moira, les photos compromettantes, tout ça… sauf que je n’ai pas le temps de les taper que des coups dans les côtes qui me font serrer les dents de douleur, me font lâcher prise et rendre les armes. - Bref, les mecs c’est tous des cons, sauf mon frère, mon père, et Marius parce que lui il a la décence de te prévenir en avance qu’il te décevra surement un jour. Ce qui fait que t’es pas déçue, du coup. Si j’ai commencé à articuler en silence des on le récupèrera plus tard absolument pas discret à destination de Moira, à grand renfort de mouvements tirés des films d’espionnage et de commando d’élite, je m’arrête en rentrant la tête dans les épaules lorsqu’Aspen m’ébouriffe mes cheveux savamment décoiffés ce matin. Et la fin de sa phrase me donne un coup de poing dans l’estomac. « Martial non plus, c’est pas un con » j’articule par réflexe.
Parce qu’en fait, des filles comme Aspen… je ne dois pas en avoir cinq dans mon entourage. Il y a Moira qui me connait mieux que personne, personne en dehors de Martial ; il y a… il y avait Astrid. Et il y a Aspen qui me comprend mieux que personne. Je suis gêné. Instantanément gêné. Ce qui fait que t’es pas déçue. Du coup. Je me lève, pour marcher, me dégourdir les jambes et aller me pointer à la fenêtre. Je me demande si Astrid est déçue. Mauvaise idée de penser à Astrid. Je me retourne, adossé à la fenêtre. « De toute manière, avec moi, impossible d’être déçue, je suis le meilleur amant de votre vie, les filles… » Je fais un petit clin d’œil à mon ex et à ma meilleure amie – et juste meilleure amie – autrement dit à deux filles qui vont me regarder en me traitant d’idiot. J’accentue d’ailleurs au passage mon petit accent français que je n’effacerai jamais, il parait que ça a son charme. Et finalement, ma petite connerie du jour ayant été dite, je m’assois par terre, sur le tapis, face aux deux et à proximité de la table basse. Je chope une fraise tagada. « Et sinon, en dehors de me menacer avec vos archets, vous savez faire quelques choses avec vos crincrins ou ça se passe comment ? Parce que c’est pas tout, mais on m’a promis un combat acharné, une lutte dans la boue et tout… c'est moi qui vais finir par être déçu... » Je leur offre cette moue de chien battu qui m'a toujours permis d'être pardonné par mes copines, mais qui n'a jamais fonctionné sur mon père et encore moins sur ma mère.
Sujet: Re: (event) objectif: se changer les idées Lun 4 Avr 2016 - 22:01
Objectif: se changer des idées
Marius & Moira & Aspen
Quelque part, et malgré l'inquiétude qui nous tenaillait tous les trois, nous étions chanceux. Contrairement à ceux qui avaient péris dans l'attentat de la mairie ou encore ceux qui y avaient été blessés, nous étions sains et saufs et bien installés chez Marius. De toute manière, autant j'ignorais ce qu'Aspen avait pu traverser, autant j'étais certaine d'une chose : Blondin et moi nous en avions assez bavé pour les deux décennies à venir, et à ce titre, nous avions bien le droit de souffler. Personnellement, je n'avais pas des masses envie de prendre la direction du cimetière une deuxième fois dans la même année. C'était vachement plus drôle de voir Marius et Aspen se battre pour récupérer le téléphone et être le premier à envoyer quelque chose à ce Noeh. En écoutant le récit d'Aspen je pouvais dire une chose : Ce Noeh ne manquait pas d'air et avait dû être raccourci d'une partie de son anatomie, pour avoir si peu d'honneur... Non mais vraiment... Se pointer chez la nana qu'il avait larguée des années plus tôt pour chouiner sur son épaule, en profiter le temps d'une nuit et aller voir ailleurs ? Mais quel petit con ! En voilà un qui aurait mérité quatre paire de baffes ! On me soufflait dans l'oreillette que je ne connaissait que la version d'Aspen et pas celle de son copain, ex, j'étais perdue, mais à vrai dire... Solidarité féminine, je n'avais pas envie de trouver d'excuse à un mec qui se permettait de faire du mal à sa copine comme ça.
« Ah ouaiiiis ! Mais en fait c'est un sacré con, ce Noeh ! J'veux dire... Il a p'tet de bons côtés, il fait peut-être très bien les pancakes ou le regard de chien battu, mais il a pas l'air de trop piger ce que c'est que l'honnêteté et la fidélité... Il a l'air bien paumé... »
Alors oui, quelque part elle n'avait pas tort, les mecs étaient tous des cons sauf une poignée, on le disait toutes... Il fut un temps, j'aurais pu en dire autant de mon père et de mon frère. L'un pour l'admiration que l'éprouvais pour lui, l'autre pour l'affection intarissable que je nourrissais à son égard. Sauf que mon père était un meurtrier, et Artur pire encore. Au final... Moui. Il n'y avait que Seth, Marius et son jumeau dans mon entourage. Ca ne faisait pas des masses, mais au moins je savais à peu près à quoi m'attendre avec eux.
« Moooo qu'il est mignon, il défend son jumeau ! Mais non Martial c'est pas un con, il est adorable et c'est un ange, normal c'est ton frère ! Ça te va comme version ? »
Marius me faisait toujours rire quand il prenait cette tête d'enfant penaud... Ça me donnait envie de lui tirer les joues, et cette façon qu'il avait de toujours défendre son frère avait quelque chose de vraiment attendrissant. J'aurais voulu avoir sa confiance pour Artur... Je haussais alors un sourcil.
« Heuuu... Le meilleur amant ? Navrée chéri, mais ça je ne peux pas dire, je n'ai jamais testé ! Je n'ai que ta parole, pas sûre que ça soit suffisant ! »
Je le gratifias d'un clin d'oeil amusé. S'il y avait bien une chose qui était claire entre nous depuis longtemps, c'était bien ça. Marius et moi étions du genre à cumuler les conquêtes, mais nous ne nous étions jamais tourné autour. Peut-être parce que définitivement je n'arrivais pas à me sortir de la tête sa bouille ronde de gamin de douze ans... Et ça me faisait toujours bien rire de l'entendre appuyer plus encore son accent français quand il disait une connerie... A croire que c'était sa marque de fabrique, et c'était assez amusant de voir que si Martial et Artur avaient tout fait pour se fondre dans la masse et adopter un accent américain parfait, Marius et moi préférions largement revendiquer nos origines... Ou juste emmerder les gens à qui nous parlions. Combien de fois m'avait-on demandé de répéter ce que je disais à cause de mon fichu accent irlandais...
Jouant machinalement avec les cordes de mon violon posé sur les genoux, j'avais presque oublie que je l'avais pris. Si Marius n'avait pas jugé bon de nous rappeler que bon... C'était bien gentil de la ramener mais qu'il voulait une petite démonstration, j'aurais presque pu oublier ça.
« Ca serait dommage de priver tes oreilles de mélomane d'un petit récital, tu ne crois pas ? Bon... A nous deux, Aspen ! »
Je me tournais vers la rouquine, posais mon violon entre mon épaule et mon menton, et commençais à l'accorder en vitesse.
« Ton répertoire c'est quoi ? Tu es plutôt baroque, romantique, klezmer ? Oh tiens attends... Marius voulait danser, on va lui donner c'qu'il veut ! »
T'as voulu danser, Blondin, tu vas danser... Et plutôt que de chercher à faire un battle de violons, je préférais encore jouer de concert avec Aspen. Un coup d'archet, puis deux, et je commençais à esquisser une petit Jig de chez moi.
« Tu vois mes doigts ? L'idée c'est que tu as une mélodie... », dis-je en épurant au possible la ligne mélodique, « Et après tu t'amuses ! »
Joignant le geste à la parole, je reprenais en ajoutant tous les ornements qui faisaient la magie de la musique irlandaise. Je rejouais en boucle le même air pour qu'Aspen puisse me suivre et m'accompagner, et me tournais vers Marius.
« Ça va, tu survis ? », dis-je en lui tirant la langue.
Sujet: Re: (event) objectif: se changer les idées Mar 5 Avr 2016 - 14:44
Marius & the Redheads
Marius & Moira & Aspen
C’était drôle, rien que le fait d’en parler un peu lui faisait du bien. Se répéter à voix haute que Noeh était un con, qu’elle devait tourner la page et ne plus jamais lui ouvrir la porte, c’était comme rendre ses bonnes résolutions plus réelles, avec témoins à charge. Et puis elle le savait, Marius serait toujours là pour la tanner si jamais elle retombait dans le panneau. Idem pour Elspeth et Isobel, qui en avaient entendu parler suffisamment pour avoir à présent une piètre opinion du jeune homme. Aspen elle, n’arrivait pas à se décider de si elle le détestait vraiment, ou si c’était sa propre naiveté sur la situation qu’elle méprisait. Dans le doute, il lui était plus facile de mettre tout ça dans le même sac, de secouer un peu et de jouer de mauvaise foi. Elle ferait surement moins la maline si elle avait Noeh et ses beaux yeux devant elle. Mais bon, il se contentait de lui envoyer des textos rageurs plutôt que de venir en personne, alors c’était très bien. Sa mutante était surement occupée ailleurs et il devait s’ennuyer, pour venir l’emmerder avec des considérations pareilles.
- Ouaip, comme vous dites… Et je sais très bien que Martial est parfait, ça me paraissait juste tellement évident qu’il était superflu de le dire, ça coule de source … Là, t’es content ?
Elle roula des yeux en entendant les rodomontades du jeune homme, qui avait tellement forcé sur son accent français que s’en devenait presque ridicule. Qu’on ne lui dise pas que l’accent français était sexy, elle avait entendu tellement d’horreur dans la bouche de marius qu’elle était à présent totalement vaccinée contre le romantisme de cette langue. Son regard étincela d’une lueur malicieuse avant qu’elle ne se penche au dessus du bras du canapé pour interpeler Moira :
- Ben justement, moi je peux t’en parler, de Marius l’amant ! Bon ça fait longtemps et ça m’a pas laissé un souvenir impérissable, mais tu savais que Marius avait une toute petite petite … AIE !
Le blondinet venait de lui balancer une fraise tagada dans la figure, avec toute sa force d’ancien handballeur. Si il visait aussi bien avec un bonbon, ça ne devait pas rire quand il vous canardait avec un vrai ballon. Aspen le fusilla vaguement du regard en gloussant, incapable de rester sérieuse, rattrapant le bonbon pour le gober :
- Une toute petite mèche plus blonde que les autres dans ses cheveux, ça vaaaaa ! Les hommes et leur susceptibilité hein …
Elle esquissa un nouveau sourire quand Moïra dégaina son archet, ne ratant pas une seconde pour sortir son propre instrument, qu’elle avait raccordé juste avant de venir. Elle s’en serait voulue d’avoir l’air du grosse débutante à accorder lentement son violon avant de se mettre à jouer, surtout en voyant Moïra le faire à une vitesse impressionnante. Elle se redressa à son tour, se postant en face de l’autre rousse, une risette barrant son joli minois :
- J’ai une formation en classique, mais j’ai toujours aimé les airs plus enjoués, un peu moins guindés.
Elle regarda les doigts de Moira glisser avec dextérité sur les cordes et elle repéra vite la logique de ses mouvements. Ce n’était pas forcément facile, mais elle devrait pouvoir se débrouiller pour rendre la pareille à Moira. Elle ferait le cœur derrière Moira, comme un écho pour soutenir sa mélodie principale.
- Compris ! Ouvre grands tes yeux et tes oreilles Marius, et profite !
Avec précaution elle posa son archet sur ses cordes, et attendit que la ritournelle de Moira revienne à son départ pour engager sa propre composition, enveloppant celle de Moira comme un petit oiseau virevoltant autour d’un grand rapace. Elle s’adaptait presque instantanément aux changements de rythme et de mélodies de la première violon, si bien que leurs archets s’agitaient presque de manière synchrone. Les notes devaient résonner dans tout l’appartement, tant et si bien que les voisins devaient eux aussi en profiter par la fenêtre ouverte. Tant pis, après tout ce n’était pas comme si c’était vilain à écouter, et il était encore tôt. Autant en profiter, et c’était ce qu’Aspen faisait, les paupières mi closes et un petit sourire aux lèvres ….
Sujet: Re: (event) objectif: se changer les idées Sam 9 Avr 2016 - 0:06
Objectif: se changer des idées
Aspen & Moira & Marius
Oh ! Mais c’est qu’il est content le Marius, il est content le concon, on parle enfin de lui et en plus, il a réussi à trouver un moyen de faire à nouveau dériver la discussion loin des explosions, loin des inquiétudes, loin du climat tendu… Oui, il faut le dire, je suis assez fier de moi parce qu’en soi, j’ai presque l’impression de commencer à gérer ma connerie pour faire le moins de dégâts collatéraux. Là, par exemple, comme seul dégât collatéral, je sens qu’il va y avoir les oreilles d’un Callahan qui ne vont pas s’arrêter de siffler pendant une demi-douzaine de semaines. Au bas mot. Et ça me va très, très bien. Moira résume d’ailleurs tout en quelques mots que je juge au sommet de la pertinence : « Ah ouaiiiis ! Mais en fait c'est un sacré con, ce Noeh ! » J’hoche la tête d’un air convaincu… avant de froncer les sourcils et de réagir par réflexe. Les garçons, tous des cons, ça je veux bien, mais il faut compter une et une seule exception : Martial. C’est un réflexe, faut le dire, que de défendre mon jumeau mais c’est un réflexe que je compte bien entretenir et renforcer et que j’assume complètement malgré leurs moqueries à toutes les deux. Mon regard, d’ailleurs, ne s’amuse pas vraiment de ce qu’elles peuvent dire. Je sais, c’est complètement démesuré comme réaction mais… mais voilà. Déjà, quand on insulte mes parents, je réagis une fois sur deux (l’autre fois c’est toujours pour enfoncer le clou, hein, ça va sans dire), mais avec Martial…
Je me réfugie sans tarder prêt de la fenêtre, tentant d’arrêter de bouder et aussi d’encaisser ce que vient de dire Aspen. C’est fou comme j’ai de la chance. De la chance de l’avoir rencontrée, qu’on se soit entendu, qu’elle me supporte encore, qu’elle me comprenne comme ça. Ce qui fait que t’es pas déçue. Il faut que je parle, et vite, pour pas qu’elle se rende compte de ce que ça provoque chez moi, cette constatation toute simple. Et forcément… et bien forcément, déjà que je ne réfléchis d’ordinaire pas des masses avant de parler, mais lorsque je parle juste pour éviter un silence, j’atteins les sommets de la connerie ou les bas fonds de l’intelligence, faites votre choix. Dans tous les cas, je force légèrement mon accent français, je leur lance un petit regard et sourire charmeur, totalement sûr de moi et… surtout totalement au courant que je vais me prendre au mieux des moqueries, au pire un vent, dans tous les cas, qu’elles vont gentiment me faire taire. D’ailleurs, ça ne se fait pas attendre… « Heuuu... Le meilleur amant ? Navrée chéri, mais ça je ne peux pas dire, je n'ai jamais testé ! Je n'ai que ta parole, pas sûre que ça soit suffisant ! » J’éclate de rire. J’ai beau savoir qu’il ne se passera jamais rien entre nous et savoir encore plus qu’il ne s’est jamais rien passé, ça m’amuse de remettre toujours le sujet sur le tapis, avec un clin d’œil plus qu’éloquent… « Oh, tu sais, ça, ça peut s’arranger, hein… » Je lui tire la langue, très mature, avant de regarder Aspen. Et toi, petite Aspen, toi qui connais si bien mes performances au lit même si ça commence un peu à dater, qu’est ce que tu en dis ? Je cherche à me faire frapper, je sais, mais bon… - Ben justement, moi je peux t’en parler, de Marius l’amant ! Bon ça fait longtemps et ça m’a pas laissé un souvenir impérissable, mais tu savais que Marius avait une toute petite petite … AIE ! « Héé ! Vile menteuse ! » Ma fraise tagada s’écrase pile là où je le voulais : au beau milieu de son front. Le mouvement à l’avantage de la faire taire dans sa diffamation, mais le désavantage de relancer ma douleur au côté. - Une toute petite mèche plus blonde que les autres dans ses cheveux, ça vaaaaa ! Les hommes et leur susceptibilité hein … Mais quelle… Je fais mine d’être totalement outré et vexé et en pleine crise de boudage, mais je suis aussi incapable qu’elle de garder mon sérieux, et rapidement, je la canarde de fraises tagadas pour mieux me venger, sans récidiver cette fois l’erreur d’y mettre de la force. « Espèce de fausse amie, traîtresse, dishonour on your cow ! » Une fraise tombe sur sa tête, dans son verre, et même sur Moira, tiens. « Ma mèche blonde est très vexée que tu divulgues aussi facilement son existence uuuultra secrète ! » Une fraise tagada dans ma bouche pour me faire taire. Et puis d’abord, au lieu de dire des âneries, elles ne pourraient pas agiter leur crincrin ? Parce qu’on m’a promis un combat dans la boue, une lutte violente et acharnée, non mais ! Et en toute honnêteté, pour les avoir entendues jouer toutes les deux un peu trop souvent, j’ai envie de voir ce qu’elles peuvent donner, l’une contre l’autre.
« Ca serait dommage de priver tes oreilles de mélomane d'un petit récital, tu ne crois pas ? Bon... A nous deux, Aspen ! » Mes oreilles de mélomane ? Je lève les yeux au ciel en m’asseyant le plus confortablement possible. Qu’est ce qui faut pas entendre, non mais… Je fais des grimaces totalement exagérées pendant qu’elles accordent leurs bestioles, en profitant pour faire main basse sur la boite de bonbon et envisageant le temps d’une conversation entre deux violonistes-je-me-la-pète-avec-des-noms-compliqués, d’aller me chercher un bouquin ou un ballon pour m’occuper. Parce que le romantisme, je connais pas des masses d’après Aspen, Klezmer, ça me fait vaguement penser à glaire, et le baroque, en dehors de mes vagues connaissances d’histoire qui ont survécu à mes vingt-sept ans… voilà… Mon prénom arrive à me reconcentrer mais déjà j’entends Moira commencer à aligner les notes dans un rythme entraînant. Je me lève prudemment, posant ma main sur le côté le plus discrètement possible. - Compris ! Ouvre grands tes yeux et tes oreilles Marius, et profite ! J’ai un sourire aux lèvres lorsque je les regarde jouer. Après la scène que je leur ai faite tout à l’heure, on pourrait légitimement croire que ça ne me plairait pas de les voir jouer comme ça, toutes les deux, alors que je ne sers plus à rien mais…
« Ça va, tu survis ? » Si je survis ? Si j’en profite ? « Je meurs, j’agonise, mes oreilles sont en sang et mes tympans sont de la charpie… » Je lui tire la langue en réponse. La joie simple de les voir sourire me permet d’étrangler ma jalousie et ce besoin constant d’être au centre de l’attention. Oh, perso, la musique c’est pas autant mon dada que les deux zigototes devant moi. Je perçois vaguement la rapidité des notes, j’entends du bruit mais je ne distingue pas les notes, pas la ligne mélodique, pas… je ne distingue pas grand-chose d’autre que du bruit. La musique, c’est le domaine de Martial. Et lorsque j’ai fait une scène à mon père pour faire de la batterie, c’était plutôt pour pouvoir l’emmerder et me faire encore plus remarquer, pas par passion subite pour l’ensemble. Je les contourne, les couvant du regard. Protecteur. Dans le dos d’Aspen, j’essaye de croiser le regard de Moira, juste pour lui faire un sourire, désigner mon ex d’un mouvement de menton, et articuler un silencieux merci à ma plus vieille amie. Merci d’être là, merci de changer les idées d’Aspen, merci de me supporter. Je pose ma main sur l’épaule d’Aspen, d’ailleurs, pour lui poser un bisou sur la joue, avec un sourire malicieux. « Profite », je lui chuchote avant de me réfugier dans ma chambre pour aller chercher un bouquin. Finalement. Un bouquin de logique, que j’ai reçu il y a une poignée de jour. Lorsque je reviens dans le salon, c’est pour m’allonger sur le canapé, poussant du bout des pieds Aspen juste pour l’emmerder avant de m’installer et de chercher mon marque-page dans le bouquin, un morceau de carton –d’une boite de capote, je crois, la seule chose que j’avais sous la main quand j’ai commencé à le lire – et de retrouver mon chapitre. J’ai le temps de lire la première phrase que… « Vous pensez que ça va se calmer, tout ça ? » Pas besoin de préciser quoi. Tout ça, vis-à-vis des mutants, vis-à-vis des attentats, vis-à-vis de nos familles. Ma main se faufile sous mon tee-shirt pour gratter machinalement mon pansement.
Sujet: Re: (event) objectif: se changer les idées Mer 20 Avr 2016 - 22:40
Objectif: se changer des idées
Marius & Moira & Aspen
Ahaha ouais ouais, Martial est parfait, Martial est beau, je l'ai vu de près et... Et oh mon dieu il ne fallait pas que Marius apprenne ça un jour sinon je risquais de faire un vol plané. Notre petit dérapage était resté secret, fort heureusement, mais ça me stressait toujours autant dès que Marius parlait de son frère... Fallait dire que j'étais depuis toujours une très mauvaise menteuse, et que mon dernier mensonge avait faillit me coûter la vie... Comment dire que depuis j'avais tendance à employer l'honnêteté radicale à chaque fois que j'ouvrais la bouche ? Fort heureusement, le sujet ne s'attarda pas plus longtemps là dessus pour dériver sur les... Talent de Marius au lit. Chose que je n'avais jamais expérimenté et qui bizarrement me mettait mal à l'aise rien que d'y penser. Même à cinquante ans, je restais persuadée que Marius serait toujours un gosse dans mon esprit... Avec des joues rondes qu'on aurait envie de tirer ! Mais les petites piques que lui lançaient Aspen me firent rire sans que je cherche à m'en cacher. Elle ne tarda pas à se prendre une fraise tagada dans l'oeil, que je ramassais pour la jeter à nouveau sur Marius.
« Dis donc, toi ! On ne frappe pas les femmes ! Et encore moins les jolies rouquines ! Fais gaffe ou j'te chatouille les orteils ! » Puis je me tournais vers Aspen avec un sourire malicieux. « Quel dommage, une petit mèche plus blonde que les autres, je serais curieuse de voir ça... »
Heureusement que Marius faisait semblant d'être susceptible... J'en connais qui se seraient sûrement vexés pour bien moins que ça ! Les moqueries laissèrent place à la musique, et je hochais la tête à la réponse d'Aspen. J'avais moi aussi reçu une formation très classique, avec la rigueur et la sévérité des grands conservatoires... A vrai dire, ce besoin constant de compétition et l'élitisme qui régnait dans ce milieu me donnait envie de vomir, mais je n'avais guère eu d'autre choix que de m'y plier. Aussi, jouer avec quelqu'un qui n'irait pas chercher le défi, la confrontation, mais simplement le plaisir de la musique, c'était reposant et agréable.
D'autant qu'Aspen me suivit sans accroc ni fausse note ! Peut-être pas une violoniste professionnelle, mais elle avait bien plus d'oreille que la plupart des musiciens bouchés que je croisais régulièrement... Ça faisait si longtemps que je n'avais pas joué loin de l'ambiance guindée des orchestres, loin des regards méprisants de ceux qui avaient préféré la carrière de musicien d'orchestre à celle de soliste, loin des balais dans le cul et des sourire coincés... C'était ça que j'aimais dans la musique : Le partage, la vivacité, la passion... Battant la mesure du pied, je ne regardais même plus mes doigts courir sur les cordes, préférant la connivence musicale que nous avions avec Aspen.
« Hè on forme un beau duo ! On devrait se trouver un nom de scène et ravir les oreilles de tout Radcliff, tiens ! »
Après tout pourquoi pas ? Ça mettrait sûrement un peu d'ambiance dans tout le bordel qu'était cette ville... Je croisais alors le regard de Maris qui s'était levé pour aller chercher je ne sais quoi, et gratifiais son merci d'un clin d'oeil et d'un sourire. Pas besoin de me remercier... Je n'avais pas besoin de me faire prier pour faire chanter le violon ! Lorsqu'il revint avec un bouquin pour se poser dans le canapé, j'entamais un air plus lent, plus tranquille... Semblable à une balade, histoire de changer de registre. A vrai dire, je pensais pouvoir affirmer que nous aurions pu jouer ainsi pendant des heures, si Marius n'avait pas posé la question délicate... Je regardais un instant Aspen et m'arrêtais de jouer. Posant mon violon sur ma cuisse, je fixais mon archet en silence quelques secondes.
« Je vais peut-être paraître défaitiste... Mais j'en doute... Tant qu'il y aura cette gueguerre stérile entre les mutants et les chasseurs, on sera pas tranquilles... Y a des torts des deux côtés, et c'est bien ça le problème... Honnêtement ça me fait peur. Je n'ai pas envie de me lever demain et qu'on m'appelle pour me dire que mon père, mon frère, toi, quelqu'un d'autre a été la victime inattendue de cette mascarade... »
Je savais que Marius était un mutant, et lui était au courant pour moi... Mais malgré toute la sympathie que j'éprouvais déjà à l'égard d'Aspen, je ne voulais pas courir le risque de lui dévoiler notre vraie nature. Si jamais elle était au courant pour Marius, je comptais sur ce dernier pour ne rien dire à mon sujet.
« Vous... Vous croyez que ça va changer avec le nouveau maire ? Je veux dire... Si l'incident d'aujourd'hui ne la fait pas fuir... Vous allez rester à Radcliff, si le blocus est levé ? »
En voilà une question qu'elle était bonne... A vrai dire, je me la posais depuis quelques temps déjà. Sans Artur, mon père, et des amis que je savais en potentiel danger du fait de leur nature de mutant, j'aurais fichu le camp dès que possible. Après tout, n'était à Radcliff que depuis quelques mois, je n'avais pas été dépistée, et j'avais l'avantage de faire un métier qui me forçait à beaucoup bouger... Tout plaquer et filer en vitesse ne m'aurait pas posé tant de problème que ça... Jamais encore je n'avais vu de ville aussi dangereuse que Radcliff... Comme quoi, venir s'enterrer dans le fin fond du Kentucky n'était pas synonyme de tranquillité !
Sujet: Re: (event) objectif: se changer les idées Jeu 21 Avr 2016 - 22:30
Marius & the Redheads
Marius & Moira & Aspen
Dans d’autres circonstances, Aspen était plutôt une compétitrice, mais pas dans la musique. Elle était une perfectionniste, mais elle ne se comparait jamais aux autres musiciens. Pour elle, ça n’avait pas de sens, chacun avait sa façon de faire de la musique, sa façon d’appréhender tel ou tel morceau. Et puis soyons honnête, elle n’arrivait probablement pas à la cheville de Moira qui devait s’entrainer des heures entières par jour, alors qu’elle-même ne jouait que de temps à autre, juste pour le plaisir et pour ne pas perdre la main. C’était parce qu’elle jouait sans prétention que cette petite fugue avec l’autre rousse lui parut on ne peut plus agréable. Elle écoutait autant Moira qu’elle jouait elle-même, appréciant la rapidité et la justesse de ses accords. Clairement, elle était loin de son niveau, mais c’était agréable de jouer en même temps qu’elle et d’essayer d’apporter un peu de déco sur l’air principal. Elles jouèrent comme ça quelques minutes, peut être bien une dizaine, avant que Rius ne vienne la déconcentrer d’un baiser léger sur la joue. C’était doux, affectueux, et ça lui fit du bien, son sourire s’étirant un peu plus alors que Moira achevait avec Maestria leur petite ballade.
- Il devrait bien avoir un ou deux galas de charité où on pourrait soutirer de l’argent à des vieilles dames avec deux ou trois morceaux, je pense qu’on tient un filon !
Qu’elle glousse avant de reposer son instrument avec soin dans son étui, alors que Marius venait la pousser du bout de ses orteils avant de s’installer confortablement. Elle se décala un peu pour lui laisser de la place, alors que son téléphone se mit à vibrer, encore. Noeh. Il était insupportable quand il faisait ça, enchainer les textos toutes les trente secondes jusqu’à ce qu’elle réponde. Cette fois ci, il irait se faire voir, elle n’avait pas envie de se prendre la tête alors qu’elle passait une bonne soirée. Elle attrapa une fraise pour croquer dedans, ne relevant la tête qu’en entendant la question du blondinet. Que cela allait se calmer… Il y avait peu de chance. Les chasseurs étaient absolument furieux que la pro mutante ait remporté les élections, certains la soupçonnaient même d’être une dégénérée elle-même. Et puis, elle était tellement jeune … Qu’elle ait une politique bien claire concernant les mutants, soit, pourquoi pas, mais qu’en serait il des politiques d’éducation, de finances publiques, d’urbanisme ? Isolde avait elle véritablement les épaules pour gérer tout ce qui ne toucherait pas à la sécurité et au vivre ensemble ? Elle attendait de voir, mais pour l’instant tout ce qu’elle savait c’était que cette volte face politique mettait les traqueurs sur les nerfs, le couteau coincé entre les dents. Si certains allaient se faire plus discrets, -elle par exemple, et pas que pour cette raison-, elle n’imaginait pas certains de ses confrères se calmer uniquement parce que la blondinette pouvait les mettre au trou. Loin s’en fallait.
- Je pense comme Moira. Il me parait … Compliqué d’imaginer une trêve alors que la nouvelle maire a clairement un parti pris … Je suppose qu’il nous aurait fallu un juste milieu entre le maire d’avant et la nouvelle … Tant qu’un des deux groupes essayera de s’imposer par rapport à l’autre, le second se défendra … C’est sans fin comme logique …
Enfin, si, il y avait bien une fin possible : l’éradication pure et simple d’un des camps. Simplement voilà, Radcliff n’était pas une île, et des gens de l’extérieur pourraient toujours chambouler un nouvel équilibre fragile. Elle soupira, avant de reprendre un fruit qu’elle couvrit de chantilly :
- Pour ma part, je prends des vacances dès demain. Je pars en Californie une semaine faire une cure de bronzette, de rollers et de surfeurs avec plus de tablettes de chocolat qu’un rayon de chez Milka. Ça ne pourra pas me faire de mal.
Qui sait, peut être qu’elle tomberait follement amoureuse d’un beau Brandon, Ingénieur chez google le matin et champion de surf l’après midi, qui l’emmènera sur sa planche dans le soleil couchant, et elle ne remettrait plus jamais les pieds à Radcliff. Si seulement. Elle se releva finalement pour s’étirer, avant de se tourner vers Marius :
- Les toilettes, c’est bien la deuxieme porte a droite ? Je me trompe à chaque fois …
Sur ces mots, elle partit à la recherche de la recherche de la fameuse salle de bain, alors que dans son sac, son portable continuait à vibrer rageusement sous la salve des messages que lui envoyait Noeh, apparemment peu au fait de la notion d’ Ex et de « fous moi la paix » .
Sujet: Re: (event) objectif: se changer les idées Sam 23 Avr 2016 - 13:25
Objectif: se changer des idées
Aspen & Moira & Marius
« Dis donc, toi ! On ne frappe pas les femmes ! Et encore moins les jolies rouquines ! Fais gaffe ou j'te chatouille les orteils ! Quel dommage, une petit mèche plus blonde que les autres, je serais curieuse de voir ça... » Dans un large sourire, je prends des munitions pour les bombarder, chacune leur tour, de fraises tagada. « Vous. N’êtes. Pas. Des. Femmes. Vous. Êtes. Des. Rousses. » diablement sexy, mais ça je ne le dis pas. Je leur tire la langue avant de faire un sort aux bonbons qui n’ont pas eu l’immense honneur de se transformer en ballon de hand improvisé. Avant de les laisser faire du bruit. Parce qu’il faut être honnête, sérieusement : la seule différence entre ça et ce qu’on entend dans une boîte de nuit, c’est la quantité de basse. Le reste… dans les deux cas, ça me donne envie de danser et dans les deux cas, je reste pas imperméable mais totalement indifférent. Je n’arrive juste pas à écouter. Juste à remercier Moira, embrasser Aspen sur la joue et chercher un bouquin dans ma chambre le temps qu’elles se lassent. Mes pieds poussent Aspen, je me réinstalle confortablement, dans la seule position possible qui me permette de ne pas avoir mal et de ne pas aggraver mon cas. Une page, un paragraphe, un mot et la question surgit sans crier gare, comme attirée dans le coin par le rythme plus lent que Moira vient de proposer. Je n’arrive pas à calmer mon cerveau et encore moins à faire taire mes angoisses. Mes doigts filent sous mon tee-shirt, effleurent le pansement. Est-ce que tout ça va se calmer, est-ce que j’ai une chance que mon père change d’avis, est-ce qu’à un moment ou à un autre, la vie de mon fils et de sa mère, de mes amis, ne vont plus être mis en danger ? Je garde les yeux fixés sur mon livre mais du coin de l’œil, je surveille Moira qui s’arrête de jouer et semble fascinée par son archet. « Je vais peut-être paraître défaitiste... Mais j'en doute... Tant qu'il y aura cette gueguerre stérile entre les mutants et les chasseurs, on sera pas tranquilles... Y a des torts des deux côtés, et c'est bien ça le problème... Honnêtement ça me fait peur. Je n'ai pas envie de me lever demain et qu'on m'appelle pour me dire que mon père, mon frère, toi, quelqu'un d'autre a été la victime inattendue de cette mascarade... » Je redresse la tête. Guerre stérile mais on est concerné directement tous les deux. Moi, j’ai bien mon avis sur la situation mais c’est le seul sujet sur lequel Moira et moi on est loin d’être d’accord. Ou alors on était loin d’être d’accord. Parce que les torts des deux côtés. Une douleur fantôme me crispe. « Vous... Vous croyez que ça va changer avec le nouveau maire ? Je veux dire... Si l'incident d'aujourd'hui ne la fait pas fuir... Vous allez rester à Radcliff, si le blocus est levé ? » Oulah… bien trop de questions, là, bien trop de choses à penser. Rester à Radcliff ? La maire ? J’hausse les épaules de manière éloquente. Personnellement, la politique, je n’en ai rien à carrer et c’est très bien comme ça, je ne compte pas changer de façon de penser. Martial dirait que je suis aveugle et immature, mais je n’ai pas envie de me pencher sur la question, c’est tout. Il s’y pense suffisamment pour deux, de toute manière. Martial. - Je pense comme Moira. Il me parait… compliqué d’imaginer une trêve alors que la nouvelle maire a clairement un parti pris… Je suppose qu’il nous aurait fallu un juste milieu entre le maire d’avant et la nouvelle … Tant qu’un des deux groupes essayera de s’imposer par rapport à l’autre, le second se défendra … C’est sans fin comme logique… Elle a pas tort, elle non plus. Je soupire, en écho avec Aspen. Calant mes mains liées derrière ma tête et regardant le plafond, mon livre toujours ouvert sur l’introduction rédigée par Cédric Villani posé sur mon torse. « Les gens sont putain de cons, quand même. » Il faut que je reste prudent dans tout ce que je raconte, j’ai peur de trop m’avancer puisque je ne connais pas l’avis d’Aspen sur la chose. « La maire, tout ce que je peux te dire c’est qu’elle est grave canon, mais après… si elle se casse… c’est juste qu’elle avait pas les couilles pour le poste, donc ce sera bien fait. Et si elle reste, au moins on sait qu’elle s’aplatira pas devant les groupes de pression. Le bizutage est affreusement con mais du coup, on va être vite fixé, non ? » Youhou, Marius qui essaye de faire une analyse politique de l’actualité… j’ai l’impression de baver des conneries. Pour changer. Un nouveau soupir. - Pour ma part, je prends des vacances dès demain. Je pars en Californie une semaine faire une cure de bronzette, de rollers et de surfeurs avec plus de tablettes de chocolat qu’un rayon de chez Milka. Ça ne pourra pas me faire de mal. Je saute sur l’occasion pour me changer les idées. Pourquoi est ce que c’est toujours moi qui aborde les sujets tendus et qui est le plus heureux lorsqu’il s’agit de dériver vers du plus léger ? Je dois être maso. Dans tous les cas, je plante mon index dans ses côtes. « Dis moi, Aspen, t’aurais pas un peu la dalle, toi, parfois ? » Je lance un coup d’œil complice à Moira. « Et tu m’emmènes même pas dans tes bagages ? Je vais être vexé… » Ou pas. « Tu fais bien de changer d’air, faut s’aérer parfois. Trop de cons dans le coin, c’est mauvais pour le teint. » Bien trop de cons englobe une population restreinte composée d’un seul élément appelé Noeh, mais inutile de le préciser.
- Les toilettes, c’est bien la deuxième porte à droite ? Je me trompe à chaque fois… J’ai un sourire taquin aux lèvres. Aspen… ma belle Aspen… tus ais que c’est risqué de t’absenter alors que ton portable continue de vibrer ? « Nope, la deuxième, c’est ma chambre, c’est la première la salle-de-bain. » Je guette son départ, sa disparition au coin de la pièce avant de faire un signe à Moira en me redressant difficilement. Trop de mouvements, en général à cette heure là, je suis consigné au lit pour soit jouer à la console, soit lire, soit dormir, mais surtout éviter de faire des abdos comme maintenant. « Moira, aide moi à trouver ce que je peux répondre à ce connard de Noeh, ça lui fera les pieds. » Murmure, mission commando, je sais qu’on ne fouille jamais dans le sac d’une fille, mais Aspen, c’est mon ex et c’est une rousse et j’estime que ce sont deux arguments imparables. Au moins, j’ai pas à le déverrouiller. « ‘Tard mais quel gros chieur ce mec. J’vois pas comment on peut se comporter comme ça avec Aspen… Il doit pas tenir à la vie, le couillon. Alors… » Je cherche ce que je peux lui dire. « Laisse ma copine tranquille, c’est trop soft… qu’est ce que je peux lui dire de plus ? » Je fais semblant de réfléchir. « Tiens, qu’est ce que tu penses de c’est gentil de faire vibrer son tel, mais pas besoin : je la masse déjà de manière très senssssuelle ? »
Sujet: Re: (event) objectif: se changer les idées Dim 24 Avr 2016 - 0:30
Objectif: se changer des idées
Marius & Moira & Aspen
C'est fou comme nous pouvions passer d'une ambiance détendue à des sujets bien plus sérieux. Il y avait eu les rires, les boutades, Marius qui nous avait bombardées de fraises tagada... Et comment ça nous n'étions pas des femmes ? J'attrapais quelques fraises qui avait chu à côté de moi et commençais à les renvoyer sur Marius, le ratant au passage une ou deux fois. C'était le handballeur de génie, pas moi !
« Tu vas voir ! Les deux rousses elles vont te mettre une raclée, t'es pas prêt de te relever ni de marcher droit ! Et c'est pas une image ! »
Je brandis mon archet comme une arme, menaçant de lui piquer le derrière avec s'il continuait à nous provoquer. Non mais franchement... Vous n'êtes pas des femmes, vous êtes des rousses... Alors celle-là, on ne me l'avait jamais faite ! Du grand Marius ! Et le pire... C'est que ça me faisait rire, parce que cette andouille avec ce foutu sourire de gosse content de sa connerie fiché sur le visage, parce que nous étions loin du tumulte de la mairie... Parce que même si nous étions brisés d'une certaine manière, nous arrivions encore à rire. Je ne connaissais Aspen que depuis une heure, mais quelque chose me disait qu'elle aussi gardait pour elle des blessures qu'elle n'avait pas envie d'étaler. Comment ne pas la comprendre, après tout... ?
Quelques notes et minutes d'improvisation plus tard, je hochais la tête à la proposition d'Aspen. C'était peut-être dit sur le ton de la rigolade, mais ça marchait vraiment ! Je me souvenais avoir arpenté quelques maisons de retraite pour vieux riches lorsque j'étais en France... Ah on avait l'air bien, avec Martial ! Tous gamins, tous mignons, à répéter gentiment nos petites sonates de Bach en espérant récolter quelques billets... Qui allaient directement dans les caisse du conservatoire. L'exploitation des musiciens, un vaste sujet.
Puis nous en arrivâmes à ce fameux sujet sensible, délicat... Sérieux. Je remarquais le regard que me jeta Marius lorsque je mentionnais les torts partagés mais ne relevais pas. Ce sujet était sensible entre nous, même si mon avis avait quelque peu évolué sur la question... A présent, j'avais tendance à simplement prendre la défense de l'humanité toute entière et à blâmer aussi bien les chasseurs que les mutants complètement fous. Cependant, je ne me voyais pas aborder le sujet sans que ma nature de mutante ne devienne évidente, ni celle de Marius. Et finalement, Aspen avait bien raison... Hochant la tête, je répliquais.
« C'est ça le souci... Au final, tant qu'on aura un maire qui prend ouvertement parti pour un camp, on aura affaire à des représailles de l'autre côté... C'est dingue de vivre dans un monde où les gens ne sont pas foutus de s'aimer et de s'envoyer en l'air gentiment ! »
Hippiiiiiiie, Moira, hippie ! Certes... Mais au moins, je prônais la non violence dans un monde foutrement mal fichu. Les gens sont putain de cons, Marius résumait si bien la situation... Je levais un pouce en signe d'adhésion.
« L'ennui si elle se barre... C'est que ça sera la porte ouverte à l'anarchie, ça sera encore pire... La loi du plus fort va régner et on se retrouvera à ne plus pouvoir sortir car chacun sera soupçonné d'être un chasseur, ou un mutant, ou un sympathisant d'un côté comme de l'autre. Sans compter les habituels adeptes du chaos qui se complaisent dans le bordel... »
Il m'arrivait parfois d'avoir des réflexions assez sensées mais franchement défaitistes sur le monde... A vrai dire, j'en avais vu trop en six ans pour ne pas avoir perdu mon optimisme dans la bataille. Ce qu'Aspen envisageait de faire avait quand même vachement plus de gueule ! Mettre les voiles pour partir s'évader au bord de la mer et chasser le beau mâle en short de bain...
« Ahlala... Tu ne peux pas comprendre, Rius, nous les femmes, nous avons besoin d'admirer la... Beauté du paysage, besoin d'évasion, de changer d'air, tout ça tout ça... »
Ajoutais-je en faisant un clin d'oeil à Aspen. Et à vrai dire, si j'avais pu, j'aurais bien fais la même chose... Quitter Radcliff un moment, éteindre le téléphone, les réseaux sociaux, simplement profiter de pouvoir se ressourcer ailleurs que dans cette ville de fous. Tandis qu'Aspen se levait pour aller aux toilettes, je croisais le regard malicieux de Marius et plissais les yeux. Oooh toi mon coco, t'as une idée bien pourrie derrière la tête... Je me penchais pour l'aider à se relever, grognant un :
« T'es con, Marius, arrête de bouger comme ça, tu risque de faire bouger ton pansement ou de rouvrir la plaie ! Tiens prends ma main... »
Je lui tendis une main et le tirais en avant pour l'aider à se relever, toujours aussi suspicieuse.
« Naaaan arrête, fais pas ça, Rius ! Tu vas aggraver les... Ah ok... En fait c'est un con... Mais heu... Il est torché ou c'est naturel ? »
Jetant un œil par dessus l'épaule de Marius, j'avais aperçu les messages, et le moins que l'on puisse dire, c'est que ce Noeh était un sacré couillon en plus de ne pas savoir ce qu'il voulait. J'avais rarement vu plus agressif comme manière de demander à quelqu'un comment il allait. Finalement, l'idée de Marius n'était peut-être pas si déplacée que ça !
« Ouais nan laisse ma copine c'est pas assez... Ouais nan elle a l'air vachement cool, pourquoi il lui cherche des poux, ce con ? »
Faisant marcher mes méninges pour pondre une belle connerie, je sifflais en entendant celle de Marius.
« Aaah pas mal ! Y a de l'idée, là ! Oh non je sais ! Envoie-lui « laisse ma copine, elle peut plus jouer convenablement au beer-pong » ou un truc du genre ! Ou alors un strip poker, histoire qu'il rumine sa connerie, tiens ! »
Mes yeux faisaient des allers et venus entre l'écran du téléphone où s'alignaient des sms d'une gentillesse inégalée et la porte de la salle de bain, toujours fermée.
« Grouille, elle va revenir ! »
Ça, c'était tout moi et Marius : Toujours les premiers pour faire une connerie, jamais les derniers pour l'admettre !
Sujet: Re: (event) objectif: se changer les idées Dim 24 Avr 2016 - 16:33
Marius & the Redheads
Marius & Moira & Aspen
Elle découvrit un sourire carnassier plein de dents blanches devant la réflexion de Marius sur son appétit, ne pouvant s’empêcher de lui répondre en exagérant un peu en lui attrapant le genou :
- T’as même pas idée mon grand, d’ailleurs t’as de la chance que Moira soit là, sinon j’aurais fini par t’alcooliser pour abuser de toi … Mais bon du coup j’attendrai demain pour abuser d’un jeune éphèbe pur, innocent et plein d’abdominaux bronzés… je devrais pouvoir tenir jusque là. * elle lacha le genou du jeune homme pour le décoiffer à nouveau d’un air moquer* hors de question que je te mette dans ma valise mon chou, c'est un coup à ce que tu mettes enceinte une hotesse de l'air à l'aller, et une au retour
Cette histoire de bébés allait devenir un running gag entre eux pendant des années, c’était sur. Enfin, c’était pas si méchant au final, et puis il était véritablement capable de draguer une hotesse en plein vol, elle en était certaine. Elle remercia Marius d’un clin d’œil avant de s’éclipser dans la salle de bain, fermant la porte derrière elle en soupirant lourdement. C’était évident que Moïra et Marius n’étaient pas chasseurs et que, de toute évidence, ils ne partageaient pas son point de vue sur les mutants. Enfin, son point de vue, son ancien point de vue, puisque depuis la découverte du don de Lorcan, ses certitudes avaient été largement ébranlées. Ce genre de conversation la mettait irrémédiablement mal à l’aise, alors cette pause pipi permettrait surement aux deux autres de changer de sujet et elle pourrait revenir sur un terrain moins miné. Assise sur les toilettes, elle posa la main sur sa poche de jean avant de se rendre compte qu’ah oui, elle n’a pas son portable sur elle, puisqu’elle l’a balancé rageusement dans son sac quelques minutes avant. C’était marrant ça tiens, ce réflexe de chercher son portable dans ces circonstances, qu’est ce qu’elle en aurait fait ? Checker ses mails ? Son facebook ? Renvoyer un texto à son frère ? Répondre enfin à ceux de Noeh ? Non, ça, aucune chance qu’elle le fasse, qu’il aille se faire … ah non, ça aussi, elle l’avait déjà dit. Reprends toi Aspen, qu’elle songe à nouveau en se lavant les mains, plantant son regard sombre dans celui de son reflet : on se respecte Aspen, on a dit qu’on oubliait le Callahan et qu’on lui laissait vivre sa vie comme il l’entendait, à savoir n’importe comment, alors on s’y tient. Son mantra répété plusieurs fois, elle se recoiffa avant de ressortir de la salle de bain sans un bruit, tendant l’oreille vers les murmures étouffés de Moira et Marius.
Quand elle réapparut dans le salon, Moira s’était assise à coté d’un Marius qui leva les yeux en sa direction avec un immense sourire qui ne lui dit rien qui vaille. Ce genre de sourire, il ne le servait que lorsqu’il avait fait une bétise. Une grosse bêtise. Du genre l’huile d’olive dans le shampoing, ou quand elle l’avait retrouvé une main dans le soutien gorge d’une fille alors qu’il s’affichait en couple avec une autre nana depuis quelques semaines. Le sourire qui veut dire « Oups ? » tout en étant très, très fier de sa connerie, de toute évidence. Elle croisa les bras d’un air méfiant, s’approchant de Marius en fronçant les sourcils.
- Toi, tu complotes … Tu as ton air coupable …
Elle jeta un coup d’œil à son verre, qui semblait pourtant ne pas avoir changé de place, et son regard glissa sur Moira, qui semblait à peine moins innocente que son compère, bien qu’elle ne soit pas autant à même de décrypter ses expressions :
- Seigneur, qu’est ce que vous avez fait, j’ai peur …
A peine avait elle fini sa phrase que son téléphone se mit à vibrer… .Sur la table. Pas dans son sac, sur la table. Il était pas sur la table avant, si ? Elle ne savait plus, et elle eut un doute terrible. Marius devait connaitre son code d’accès, puisque comme lui, elle avait mis sa date de naissance, comme n’importe qu’elle grosse nulle. Son visage se marqua d’une pure expression d’horreur :
Sujet: Re: (event) objectif: se changer les idées Dim 24 Avr 2016 - 23:51
Objectif: se changer des idées
Aspen & Moira & Marius
« Ahlala... Tu ne peux pas comprendre, Rius, nous les femmes, nous avons besoin d'admirer la... Beauté du paysage, besoin d'évasion, de changer d'air, tout ça tout ça... » J’éclate de rire. « La beauté du paysage, hein ? » Je lance un regard éloquent à Aspen. On ne me la fait pas, à moi. Surtout pas à moi. Même si vu ce qu’on dit Aspen et Moira à propos de la politique de la ville, des mutants et des hunters, de la nouvelle maire et bien… et bien ça ne me dérangerait vraiment pas d’aller moi aussi admirer la beauté d’un paysage à Cuba ou à Dubaï… Ou aller admirer autre chose qu’un paysage, hein, je ne suis pas difficile là-dessus. D’ailleurs… je ne suis pas difficile et forcément… - T’as même pas idée mon grand, d’ailleurs t’as de la chance que Moira soit là, sinon j’aurais fini par t’alcooliser pour abuser de toi … Mais bon du coup j’attendrai demain pour abuser d’un jeune éphèbe pur, innocent et plein d’abdominaux bronzés… je devrais pouvoir tenir jusque là. Hors de question que je te mette dans ma valise mon chou, c'est un coup à ce que tu mettes enceinte une hôtesse de l'air à l'aller, et une au retour Il faut croire que ça les éclate, le concept d’avoir mis deux filles enceintes à quelques mois d’écart,. Que deux accidents la même année, c’est juste hyper drôle. Heureusement, dans un sens, qu’on doit pouvoir trouver plus susceptible que moi parce que sinon… Et bah sinon, je risquerais quand même de mal le prendre, à force. Même si bon… m’offusquer pour ça… « Roooooh, ça va hein… et puis d’abord, une à l’aller et une au retour, c’est du déjà vu. Le mieux, c’est d’en faire deux à l’aller et deux au retour, en profitant de l’escale aussi pour avoir droit aux chambres prévues pour elle, tu vois le genre… » Je fais un clin d’œil. Je parle d’expérience en même temps.
Dès qu’Aspen disparaît dans le couloir, je me redresse dans un grognement avec un sourire aux lèvres. « T'es con, Marius, arrête de bouger comme ça, tu risque de faire bouger ton pansement ou de rouvrir la plaie ! Tiens prends ma main... » Un remerciement se mêle à mon grognement tandis que je me réinstalle sur le canapé et fouille dans le sac de ma rousse d’ex pour dénicher son portable. Bon bon bon… mot de passe, ce n’est pas compliqué, il ne faut pas être un Martial pour le deviner. La conversation en revanche… « Naaaan arrête, fais pas ça, Rius ! Tu vas aggraver les... Ah ok... En fait c'est un con... Mais heu... Il est torché ou c'est naturel ? » Je me tourne vers Moira pour lui lancer un regard complice. Putain, c’est fou ça, j’ai l’impression d’avoir à nouveau treize ans et de faire une expédition dans le bureau de mon père pour pourrir ses dossiers, au mieux, ou foutre dans les documents à destination du client des magazines pornos. « Je crois que sa connerie est naturelle. C’est flippant, hein, on dirait presque moi… » Je commence à réfléchir à ce que je pourrais lui répondre. Moira, ma chère et si merveilleuse amie, qu’est ce que tu en penses ? « Ouais nan laisse ma copine c'est pas assez... Ouais nan elle a l'air vachement cool, pourquoi il lui cherche des poux, ce con ? » « Parce qu’il est con. Et ouais, elle est extra, la Wol’. Bon… Idée, idée, idée… » Je claque des doigts comme pour faire tourner mes méninges plus rapidement. Une idée, le sifflement appréciateur de Moira me confirme qu’on tient une piste. « Aaah pas mal ! Y a de l'idée, là ! Oh non je sais ! Envoie-lui « laisse ma copine, elle peut plus jouer convenablement au beer-pong » ou un truc du genre ! Ou alors un strip poker, histoire qu'il rumine sa connerie, tiens ! » « Oh yeah ! Ca c’est brillant, Aspen ! Attends, faut bien formuler, histoire que l’ambiguïté soit présente mais… » Je finis par taper un prototype de message que je tends à Moira. « C’est bien, ça, non ? T’en penses quoi ? » Mon grand sourire est éloquent. Un sourire de gamin, totalement conscient de faire une connerie mais totalement fier de la faire, aussi. Mon sourire, en somme. « Grouille, elle va revenir ! » « Oh merde merde merde… » J’envoie le SMS, reviens au menu principal, verrouille le téléphone et le pose sur la table de justesse.
Hop, hop, hop, ni vu, ni connu, Aspen reviens tout juste dans la pièce et j’attrape nonchalamment, avec un grand sourire, la première chose qui tombe sous la main, une fraise, que je tends à Moira puisque je ne peux pas la manger. - Toi, tu complotes … Tu as ton air coupable… Je lève les yeux au ciel, incapable de retenir mon grand sourire. « Moi ? Nooooon… Hein Moira, je suis sage, sage comme une image… » Je ne suis absolument pas crédible mais… je n’ai rien à me reprocher, là, donc bon. Noeh est un con, je trouve qu’on a été très gentil avec lui. - Seigneur, qu’est ce que vous avez fait, j’ai peur… Je m’étouffe en attrapant mon verre, vide, et en le remplissant à nouv… Oh. Noeh a reçu mon petit mot d’amour. Du coin de l’œil, j’observe Aspen, je regarde Moira en me mordant la lèvre. - Oh non… Marius Caesar, T’as pas osé… Instantanément je lève les mains en l’air, en bon petit saint que je suis. « J’ai rien fait, c’est pas moi, c’est Moira ! » Bah quoi, c’est l’absolue vérité, c’est la vérité la plus pure et… « C’est pas ma faute, je suis cleptomane ! » Ca fait tellement longtemps que je n’ai pas ressorti cette excuse, rien que pour ça, je regrette encore moins mon SMS. Parce que oui, en plus, je suis vraiment cleptomane. Diagnostiqué, testé, confirmé… même si j’arrive à contrôler ça de plus en plus, j’ai bien trop de choses à penser actuellement, ça aide, je suis et je reste un foutu cleptomane. Et la plupart des choses qui débarquent dans mes poches, je n’ai aucun souvenir de les avoir pris. Donc ça peut passer. Presque. Sans mon large sourire de gosse fier de lui, ça pourrait totalement passer.
Sujet: Re: (event) objectif: se changer les idées Mer 27 Avr 2016 - 22:48
Objectif: se changer des idées
Marius & Moira & Aspen
Oui oui, la beauté du paysage, Marius... Je n'ai juste pas précisé de quel genre de paysage je parle, mais tu vois l'idée, hin ! Qu'il me faisait rire, ce grand idiot à bouclettes... Mais ce qui me faisait encore plus rire, c'était l'aisance avec laquelle Aspen arrivait à le charrier. A son niveau, ça relevait de l'art, avec une exécution parfaite et un rendu aux petits oignons ! D'autant que la petite pique concernant la double paternité de Marius était bien sentie ! Je me mordais alors l'intérieur de la joue pour ne pas rire, mais la réflexion de Marius m'acheva.
« Méfie-toi, Marius ! Trop de pensions alimentaires à payer, c'est difficile à gérer même quand on a un chouette compte en banque ! » Ironisais-je avec un clin d'oeil.
D'un autre côté, je savais qu'il était plus futé que ça. Y avait eu l'accident... Et puis y avait eu Astrid. Bon sang mais quel con ! Quel abruti congénital – oui j'insultais tout sa généalogie. Enfin pas Martial. Moins. Merde – il faisait ! Depuis que je connaissais Marius, je ne l'avait jamais connu posé avec une nana depuis plus de trois semaines. Et d'après ce que j'avais pu entendre, Astrid avait largement battu tous les records, alors pourquoi diable l'avait-il larguée, comme ça, à deux mois de son accouchement ? Y avait quelque chose dans la logique Mariusienne qui m'échappait. Quelque chose qui me laissait croire qu'il me manquait plusieurs pièces du puzzle pour comprendre... Des pièces du même ordre que sa blessure à l'abdomen, qui restait un mystère. Seulement j'étais plutôt sympa, comme pote ! Je ne posais pas de question, parce qu'il ne voulait pas en parler... Mais ça ne m'empêchait pas de crever de curiosité à ce sujet. En réalité, je me faisais surtout du souci... Et j'avais bien l'impression qu'il ne le voyait pas ou refusait de le voir, mais son attitude était en train de le détruire à petit feu. Couillon de tête de mule...
Seulement, il n'était pas la seule andouille présente dans cette pièce. A peine Aspen avait-elle quitté le salon que Marius se jetait sur son téléphone pour envoyer un message à ce Noeh, me demandant mon aide par la même occasion. Et en matière de connerie, je savais y faire ! Surtout quand il fallait pourrir un con qui envoyait des vacheries à son ex. J'avais presque envie d'écrire « si t'as à ce point envie de la serrer reconquérir, fais donc les choses en grand et sort le bon vin et le foie gras ! » Comment avait-elle fait pour sortir avec ça, franchement ? D'un autre côté, peut-être qu'elle lui avait mené la vie dure et... Naaaan... Solidarité féminine. Et entre rousses. Je pokais alors gentiment l'épaule de Marius
« Merci, mais moi c'est Moira ! Si tu commences à nous confondre, on est pas sortis ! »
Et avant qu'Aspen ne revienne, Marius avait reposé le téléphone sur la table... Pas dans le sac, mais ça nous étions deux à ne pas l'avoir remarqué. Et autant le frenchie savait bien mentir et avoir l'air d'un ange tombé sur ciel... Autant dès que je faisais une connerie, il y avait écrit « coupable » sur ma tronche.
« De quoi ? » Couinais-je. « Ah heu oui Marius est toujours sage ! Enfin toujours sauf quand il l'est pas... Je crois... Merde... »
Qu'est ce que vous avez fait... Et voilà ! J'avais l'air tellement coupable qu'on aurait presque pu ne soupçonner que moi et pas Marius, finalement ! Et finalement, quand il m'accusa, l'air de rien, je me tournais vers lui avec un « QUOI ? » outré. Comment ça c'est Moira ? Non mais pour qui il se prend, ce con ?
« Nan mais genre c'est moi, tiens ! Qui c'est qui a dit « tient on va rire, on va envoyer un message à l'autre con » ? » , bougonnais-je.
Cleptomane... J't'en foutrais moi des cleptomane ! J'avais du mal à rester sérieuse, parce qu'au fond il n'y avait pas mort d'homme ! Je préférais enfoncer mon doigt dans les côtes de Marius, le chatouillant tout en évitant soigneusement ce pansement que je n'avais que trop de fois changé ces derniers temps.
« T'es p'tet cleptomane mais ça tu l'as pas volé, Caesar ! Aller ! Avoue où je mets ma sentence à exécution et te chatouille jusqu'à c'que mort s'ensuive ! »
Je me tournais alors vers Aspen, lui faisant signe de me rejoindre et de m'aider, avec un petit air coupable sur le visage.
« Désolée... C'était trop tentant... Et puis c'est quand même un sacré con, ce type ! »
Sujet: Re: (event) objectif: se changer les idées Mer 27 Avr 2016 - 23:46
Objectif: se changer des idées
Marius & Moira & Aspen
Que ce grand gamin de Marius vienne fouiller dans son sac, ça ne l’étonnait, pour être tout à fait honnête, que très moyennement. Mais Moïra, alors là, elle se sentait presque trahie, alors que cette dernière tâchait de prendre l’air le plus innocent possible alors que ses yeux hurlaient sa culpabilité. Marius n’aimait pas Noeh, il ne l’avait jamais aimé malgré qu’ils ne se soient jamais rencontrés : Cependant à l’époque où ils étaient à Boston tous les deux, c’était une Aspen alcoolisée et mélancolique qui lui avait raconté les raisons de sa rupture avec le Callahan, dans les moindres détails. Depuis ce jour, il grimaçait à chaque fois qu’elle pouvait le mentionner dans une conversation, et ne manquait pas une occasion de lui souligner qu’il n’était pas digne de rester dans la vie de la jeune femme, et qu’il était grand temps qu’elle tourne la page. Parce que si Aspen n’était pas dupe sur la nature des sentiments de son meilleur ami envers Astrid, Marius était tout à fait lucide sur le mal de chien qu’avait la rousse de chasser le Callahan de son cœur, même après toutes ses années.
- Sérieux Rius, c’est juste trop pas le moment pour ce genre de connerie …
Vu la tension qui régnait entre Noeh et elle, elle n’avait pas plus envie que ça que Marius y mette son grain de sel, ni qui que ce soit d’ailleurs. Elle avait beau glousser en voyant Moira se jeter sur le jeune homme en rugissant d’outrage, elle ne pouvait pas s’empêcher d’appréhender concernant les bêtises qu’avaient pu rédiger Marius pour faire enrager le Callahan. Le temps que les deux trublions se mettent sur la figure, elle s’était emparée de son portable pour s’asseoir sur le fauteuil à coté d’eux, pianotant avec appréhension. Malheureusement et bien évidemment, Marius avait eu le temps d’effacer le fil de conversation avec Noeh, la mettant dans l’incapacité de rattraper le coup, sans contexte pour se justifier. La sentence ne tarda cependant pas à tarder, alors qu’un message du Callahan s’affichait sur son écran : « J'vois que tu t'éclates, c'est génial. J'espère que tu gagnes la partie au moins, sinon je vois pas à quoi tu sers. Mais promis, j't'emmerde plus, passe le bonsoir à ton connard de copain. » Aspen écarquilla des yeux ronds comme des billes, alors que l’air lui manquait. Il y avait beaucoup trop d’informations dans ce message et bien trop peu de contexte. Elle répondit quelque chose ressemblait plus ou moins à un enchainement de points d’interrogation et une question sur l’état d’ébriété du jeune homme, avant de se mettre à feuler comme un félin agacé:
- Marius Caesar….
Si ça n’avait pas été lui, il s’en serait pris une, et elle n’y serait pas allée avec la tendresse de Moïra, les fusillant d’un regard plus triste que véritablement furieux. C’était qu’elle perdait pieds, Aspen, en ce moment, alors ce genre de divertissements à ses dépens, elle s’en serait bien passée…
- C’est pas drôle … C’est peut être qu’un con, mais ce sont mes histoires … J’suis pas sure que tu le prendrais bien si j’envoyais des textos à Astrid dans ton dos avec ton numéro …
Bon, elle ne pouvait pas faire le parallèle avec Moïra, puisqu’elle ne savait pour l’instant absolument rien d’elle, mais le cœur y était. Elle déglutit en voyant son téléphone vibrer à nouveau – Noeh était fulgurant, quand il était motivé -, et son visage perdit ses quelques couleurs à mesure que les larmes montaient à ses yeux bien malgré elle. Ce n’était pas parce que le message de Noeh était méchant et injuste, non, juste elle avait un peu bu du coup elle était un peu émotive, et puis elle était fatiguée et inquiète pour Lorcan, voilà. C’était surement pas à cause de Noeh qu’elle pleurait, non non non, plus jamais il n’aurait une de ses larmes, promis juré qu’elle avait dit. Sans un regard pour ses deux compères, elle renvoya une réponse cinglante et rageuse au Callahan, comme un point final à leur conversation, et mit son téléphone en silencieux, carrément, avant de le poser sur la table basse, écran contre la table pour ne plus le voir s’allumer. Elle inspira un bout coup, vidant un nouveau verre cul sec, avant de lâcher d’une voix un peu éraillée.
- Voilà. Incident clos. Et il sert vraiment à rien. J’peux avoir un calin maintenant, histoire que vous vous fassiez un peu pardonner ?
Oui oui, tous les deux, pas de jaloux comme ça. Et si Noeh était en train de l’espionner par la fenêtre, il ne verrait pas que Marius l’enlacer comme ça. Non mais pourquoi elle pensait à ça en plus … Idiote …
Sujet: Re: (event) objectif: se changer les idées Ven 29 Avr 2016 - 0:12
Objectif: se changer des idées
Aspen & Moira & Marius
« De quoi ? » Couinais-je. « Ah heu oui Marius est toujours sage ! Enfin toujours sauf quand il l'est pas... Je crois... Merde... » Je ne tiens pas, j’éclate de rire. Franchement, sincèrement. J’éclate de rire devant l’incapacité de Moira à mentir qui ne fait pas le poids devant mon innocence affichée et mon foutage de gueule complètement assumé. J’éclate de rire, aussi, devant sa réaction face à mon accusation, sans m’apercevoir une seule seconde qu’Aspen, loin de se marrer elle aussi… et bien… et bien elle ne se marre pas. D’ailleurs, son - Sérieux Rius, c’est juste trop pas le moment pour ce genre de connerie …, je ne l’entends qu’à moitié. Parce que Moira riposte, se débat et accapare toute mon attention. « Nan mais genre c'est moi, tiens ! Qui c'est qui a dit « tiens, on va rire, on va envoyer un message à l'autre con » ? » Je me marre. Vraiment. « Et qui a parlé de beer-pong en première, hein ? T’es pas innocente ma p’tite dame, faut que tu te rentres ça dans le crâne… » Je lui lance un regard goguenard, sans pour autant parvenir à m’échapper lorsqu’elle enfonce son doigt dans mes côtes avant de me chatouiller. Je riposte aussitôt, clairement joueur, sans avoir envie de me prendre la tête sur autre chose. J’aime bien les diversions dans ce genre, ça m’évite de penser au reste. Ça nous évite de penser au reste et aux crétins. « T'es p'tet cleptomane mais ça tu l'as pas volé, Caesar ! Allez ! Avoue où je mets ma sentence à exécution et te chatouille jusqu'à c'que mort s'ensuive ! » « Arrêeeeete Moira ! Je me rends, promis je me rends ! » Je me demande brièvement quel âge on a, là, tous les deux, à se disputer comme des gosses, comme lorsqu’on avait douze et quinze ans et que je la poursuivais avec de la bombe à raser pour lui raser ses cheveux roux de sorcière.
« Désolée... C'était trop tentant... Et puis c'est quand même un sacré con, ce type ! » Les excuses de Moira me rappellent brutalement une chose: qu’Aspen est là. Et qu’Aspen est étrangement silencieuse. Ou presque. Elle fixe son téléphone. Et ça me suffit pour comprendre que… quelque chose ne va pas. - Marius Caesar…
Honnêtement, ce qu’il y a de bien avec les conneries, c’est qu’en général je n’ai pas besoin de réfléchir trop longtemps pour en trouver une nouvelle à faire ou à dire. Mais, toujours très honnêtement, elles ont un gros défaut : les conneries les plus faciles et les plus abordables sont souvent les moins drôles. Et là… là… A voir la réaction d’Aspen, j’aurais tendance à me dire que j’aurais peut être mieux fait de m’abstenir de celle là. Parce que je commence à me sentir mal. Vraiment très mal. Son regard n’a rien d’amusé, son attitude n’a rien d’hilare : tout est le contraire de… de quoi au juste ? Ce que j’aurais aimé voir sur sa tête ? Ce que j’attendais ? - C’est pas drôle … C’est peut être qu’un con, mais ce sont mes histoires … J’suis pas sure que tu le prendrais bien si j’envoyais des textos à Astrid dans ton dos avec ton numéro… Je pâlis brutalement à la seule mention de mon ex et je retiens de justesse, sur le bout des lèvres, un ne me parle pas d’Astrid acide qui aurait été clairement malvenu.
J’ai fait une putain de connerie. Autant pour l’amitié. Déjà que face à Seth je n’ai pas valu grand-chose il y a un mois, alors là, avec Aspen… j’ai merdé. Clairement. Et connaissant Moira, elle va se sentir mal. Très mal. A cause de moi. « Aspen je suis… » désolé ? Et ça va me servir à quoi, au juste, d’être désolé ? « un pauv’con. » Le téléphone vibre, attire nos regards comme un aimant. Si je n’étais pas moi, j’aurais envie de creuser un trou pour m’y cacher et de ne plus en sortir avant un bail. Seulement… et bien seulement, je suis un petit con qui assume si bien ses conneries qu’en général, il ne les regrette pas mais les tourne en dérision pour mieux faire passer la pilule. « Je ne pensais pas que… » La voix cinglante de mon père avorte ma phrase dans un et bien justement, c’est ça le problème : tu ne pensais pas, tu ne penses jamais. Je pince les lèvres, totalement démuni face aux conséquences de mon incapacité à réfléchir plus loin que mon impulsivité et mon sens du genre, et encore plus mal à l’aise face aux larmes d’Aspen.
Il ne faut pas s’étonner après ça qu’à son - Voilà. Incident clos. Et il sert vraiment à rien. J’peux avoir un câlin maintenant, histoire que vous vous fassiez un peu pardonner ?, je ne mette pas une seule fraction de seconde à réagir pour la prendre dans mes bras, sans tenir compte de mon pansement, sans tenir compte du caractère gamin de mon attitude, sans tenir compte que je tiens plus du gosse de six ans réprimandé par sa mère que de l’adulte de vingt-sept ans. « J’voulais… » Je commence à lui chuchoter, sans terminer. Bien faire ? Je voulais bien faire, sérieusement ? C’est dingue comme je suis bien moins éloquent pour justifier mes conneries que pour les dire ou les faire, tout de même… Je soupire en la relâchant et en me passant une main sur le visage. « Quelqu’un reveut du vin ? Une bière ? Une glace ? » Ne pas s’attarder, mettre l’affaire de côté et me faire clairement et durablement pardonner plus tard, c’est mon angle d’attaque, parce que je suis incapable de rester prostré plus longtemps dans ma honte. De toute manière, face aux reproches de mon père, il n’y avait pas une autre attitude à tenir donc je ne sais faire que ça. Avancer, faire semblant que j’ai mis l’affaire de côté et ressasser tout ça dans mon coin plus tard. « Moira, tu peux jouer le morceau que tu répétais tout à l’heure ? T’sais, le joli, là… ‘fin le pas trop moche avec des notes et des trucs chelous… »
Sujet: Re: (event) objectif: se changer les idées Lun 2 Mai 2016 - 10:27
Objectif: se changer des idées
Marius & Moira & Aspen
Y a toujours eu un revers de fortune pas cool à faire une bêtise. C'est drôle sur le moment, on se marre bien, ahahah... Et après il faut réparer l'erreur commise, se faire pardonner, supporter la culpabilité... Clairement, la plupart du temps je préférais faire ce genre de farces à des gens que je ne connaissais pas ou n'appréciais pas plus que ça, car au final la culpabilité n'était rien en comparaison de l'amusement que j'avais pu ressentir au moment de faire ma connerie. Sauf que là... Là je me sentais mal. Vraiment mal. Et je ne pouvais pas blâmer Marius de m'avoir entraînée là dedans, car je l'avais suivi sans vraiment broncher, sans chercher à le dissuader de faire ça plus de... Trois secondes, en fait. Le moment de rigolade, les chatouilles, tout ça c'était notre puérilité qui s'exprimait, et ça avait toujours été comme ça. Que ne nous ayons douze et quinze ans ou vingt-sept et trente, c'était pareil : Deux sales gosses cherchant le bon moment et la meilleure manière de foutre la merde. Alors oui, des années auparavant, c'était marrant de foutre ses vieux en rogne en mettant de la grenadine dans la carafe de vin, c'était tout aussi drôle de planquer des lego dans le mille-feuille... Parce que son père était un connard insensible et sa mère une vieille mégère aigrie. Mais Aspen... Elle n'était ni insensible, ni aigrie.
Elle était blessée, et ces larmes qui commençaient à perler à ses yeux me firent immédiatement regretter mon attitude. Je me tournais vers Marius en me mordant la lèvre, ne sachant quoi répondre à tout ça. C'était ses histoires, pas les nôtre, et en voulant la soutenir nous avions finalement envenimé les choses... Bravo, c'était réussi ! Et clairement, la menace déguisée ne me disais rien qui vaille. Marius n'aurait probablement pas apprécié que l'on mêle Astrid à tout ça, et j'étais bien contente de pouvoir me faire toute petite dans cette histoire. L'avantage du célibat... Ou du déni... Ou du « je sais pas trop comment on appelle ça »... Dans tous les cas, nous avions fait une grosse connerie, et je trouvais ça d'autant plus déplorable de ma part que je m'étais immiscée dans les affaires d'une personne que je connaissais à peine. Je posais alors une mains sur le bras de Marius et me tournais vers Aspen avec un air penaud.
« T'es pas un pauv' con, Marius... Ou alors on est deux pauv' cons, j'sais pas... Je suis vraiment désolée, Aspen, on aurait pas dû... Notre degré de connerie est inversement proportionnel à notre capacité de réflexion, faut croire... »
Finalement, le portable d'Aspen continua de vibrer, et à mesure qu'elle recevait ces sms, j'avais envie de prendre par les épaules le type qui les lui envoyait et de le secouer jusqu'à ce que ses trois neurones survivant se remettent en place... Qu'est ce qu'il cherchait, au fond ? C'était quoi le but de tout ce bordel ? Quand elle coupa le son de son téléphone et le posa sur la table, retourné, j'ajoutais par dessus le bouquin de maths de Marius.
« Voilà ! Comme ça on voit plus rien d'autre que la tronche de... De j'sais pas qui ! »
J'esquissais un sourire, avant que Marius ne me pousse pour prendre Aspen dans ses bras. Protestant, je me relevais et m'exilais dans la chambre comme une mal aimée... Du moins le temps de revenir trente secondes plus tard avec une peluche dans les mains. M'installant de l'autre côté d'Aspen, je tapotais les mains de Marius pour avoir droit à mon quart de câlin aussi. Serrant la jeune femme contre moi, je lui frottais doucement le bras avant de lui claquer un bisou sur la joue.
« Tiens... C'est une loutre en peluche... Y a rien de mieux pour garder le sourire quand ça va pas ! En plus regarde... » , dis-je en appuyant sur le ventre de l'animal,« Elle fait du bruit quand on lui appuie sur le ventre ! Bon après, va falloir lui trouver un nom... »
Je tendis la petite créature toute douce à Aspen, en signe de pardon, sans me soucier de la totale incongruité de la situation. Qu'on ose me dire qu'une peluche ou un chat n'était pas le meilleur remède contre le coup de blues. Me tournant alors vers Marius, je haussais un sourcil avec un sourire amusé.
« Tu sais, Marius, le propre de la musique, c'est d'être faite de sons... Et de notes... Du coup ta description pourrait correspondre à pas mal de choses, en fait... »
Je me levais à nouveau, retournais m'installer dans le fauteuil et attrapais mon violon. Qu'est ce que j'avais joué, déjà ? Ah oui... Réaccordant rapidement mon violon, je reprenais là où je m'étais arrêtée, me laissant simplement bercer par la musique. La journée avait été plus riche en événement que je ne l'aurais cru.
« Vous pensez qu'on va pouvoir bientôt mettre le nez dehors ? » Demandais-je en regardant à travers la baie vitrée la plus proche.
Malgré ce qu'il m'avait assuré, je serais bien allé voir Artur pour m'assurer qu'il avait toujours la tête vissée sur les épaules...
Sujet: Re: (event) objectif: se changer les idées Ven 6 Mai 2016 - 14:41
Marius & the Redheads
Marius & Moira & Aspen
Bien qu’elle n’avait pas franchement apprécié ce que Moira et Marius semblaient considérer comme une blague aussi marrante et innocente qu’elle ne l’était pas, Aspen aurait eu tout le mal du monde à leur en vouloir plus de cinq minutes. D’abord, parce que la bouille atterrée de Marius, qui venait de perdre vingt ans rien qu’à cause de la culpabilité dans ses yeux, lui donnait plus envie de lui faire un calin que de lui taper dessus. C’était tant mieux d’ailleurs, puisqu’il avait fondu sur elle comme un rapace sur sa proie pour l’enfermer dans ses grands bras, et lui offrir une étreinte si réconfortante et rassurante que seul un véritable ami pouvoir vous en dispenser des comme ça. Elle ne chercha même pas à le repousser – il fallait rester logique, quand même- , le serrant fort contre elle en respirant son odeur rassurante de crétin qui ne la laisserait jamais tomber, lui.
- Je sais Rius, je sais…
Elle n’avait pas besoin qu’il s’excuse, elle n’en était plus à ça près. C’était plus important pour elle de le savoir là, de l’avoir contre elle et de décider que l’incident était clos. Après tout, tout ceci ne faisait que confirmer ce dont elle essayait de se persuader depuis des semaines : Noeh ne lui apportait plus rien de bon dans sa vie, et il fallait qu’elle lache prise, sans quoi elle allait vraiment finir par devenir une de ses filles pitoyables qui passent à coté de leur vie pour un gars qui ne se décidera jamais à les choisir elles, en premier. Et il était proprement hors de question qu’elle devienne comme ça. Elle frotta délicatement ses yeux pour éviter de faire dégouliner son mascara en ôtant les larmes qui perlaient le long de ses cils, souriant malgré elle devant la peluche que venait de ramener Moira : une Loutre, mais qui avait l’idée d’avoir une loutre qui chante comme peluche ? Moira apparement, et cela lui confirma que ça devait véritablement être une chouette personne :
- Merci … Bon allez zou c’est bon, vous êtes pardonnés, je ne viendrai pas vous hanter dans votre sommeil si un jour je meurs violemment, alors on se redresse avant de m’écraser définitivement !
C’était qu’elle était pudique, Aspen, d’une certaine manière, et si elle aimait être au centre de l’attention, elle préférait pour autant éviter de se montrer aussi vulnérable en public, même si ce dernier est bienveillant. Elle se redressa un peu dans son fauteuil, agitant les petites pattes de la loutre en direction de Moira comme pour l’encourager à se remettre a jouer. Quand l’autre rousse reprit son archet entama un nouveau morceau, Aspen ferma les yeux pour ne se concentrer que sur la musique, tachant d’effacer méthodiquement toute pensée parasite de sa tête : Noeh, parasite. L’absence de nouvelles de la part de Lorcan et Alistair, parasite. Noeh … Non, elle l’avait déjà dit, va t’en, laisse moi profiter de la musique merci bien. Elle ne rouvrit une paupière que pour répondre à la question de Moira, sans se rendre compte qu’elle avait gardé sa main dans celle de Marius tout le long de la chanson :
- Techniquement, j’ai cru comprendre que le couvre feu est levé, donc on peut sortir à l’heure qu’on veut… Je sais juste pas si c’est très sur quoi … Mais si tu penses être assez sobre pour conduire ma voiture, j’te passe les clés si tu veux… Moi ce serait pas raisonnable.
Qu’elle rajoute en retenant un bâillement, posant sa tête sur l’épaule de Marius. Il devait se faire tard en réalité, et elle devrait se lever tot pour faire sa valise et partir pour l’aéroport le lendemain … Tant pis. Elle ne savait pas quand est ce qu’elle aurait l’occasion de profiter d’une soirée presque calme comme celle-ci à Radcliff, alors elle n’allait pas faire la précieuse. Avec ses 6 heures de vol, elle aurait de quoi pioncer dans l’avion. Après, elle pouvait tout à fait accompagner Moira là où elle souhaitait aller, si elle voulait … ça la rassurerait presque, aucun chasseur n’irait emmerder la violoniste, avec la Wol sur le siège passager …
- … Tu veux qu’on y aille ? On va vérifier ce que tu veux vérifier et tu me poses devant chez moi après ?