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 (event) smile like you mean it

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Lorcan Wolstenholme
Lorcan Wolstenholme

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MessageSujet: (event) smile like you mean it   (event) smile like you mean it Icon_minitimeSam 11 Avr 2015 - 15:54

smile like you mean it
Callahans & Wolstenholmes Twins
« Alors Lorcan ! Ca fait un bout de temps qu’on ne te voit plus à la maison ! Ton père nous répète que tes études te prennent du temps, mais dis-moi, il n’y aurait pas une fille là-dessous ? » Haha. Lorcan n’avait pas eu le temps d’esquiver le couple qui s’était dirigé droit vers lui, et il poussa un énorme soupir – intérieur. Il se mit à ricaner comme il le put, et essaya d’expliquer qu’effectivement, ses études lui prenaient beaucoup de temps, mais qu’aucune fille ne se cachait sous quoi que ce soit. Sa tentative tomba dans l’oreille d’un sourd, et l’ami de son père lui fit un clin d’œil salace tandis que sa femme lui donnait une petite tape sur le bras en gloussant. Pendant une seconde, Lorcan fut tenté de leur expliquer avec le plus grand sérieux que c’était eux, la raison de sa disparition, qu’il n’avait plus aucune envie d’aller manger chez les gens de leur espèce parce que quand ce n’étaient pas les blagues de mauvais goût de ce genre qui fusaient lors de leurs repas, c’étaient les techniques de chasse au dégénéré … Et merci bien mais il n’appréciait plus ni les unes ni les autres. Mais Lorcan était un garçon bien élevé qui tenait à la vie, alors il se débarrassa tant bien que mal du couple en improvisant une excuse bidon, et se dépêcha de disparaître dans la foule. Une nouvelle fois, il se demanda ce qu’il fichait ici, et quelle idée il avait bien pu avoir d’accepter de venir. La fête des fondateurs, très bien, il adorait ça depuis des années et il n’en avait pas manqué une seule, mais à chaque fois il avait profité des animations et de la soirée en toute insouciance … Cette année, il était à cran, et le fait que seuls des hunters viennent lui adresser la parole en lui demandant pourquoi ils ne le voyaient plus aux entraînements, ça ne l’aidait pas beaucoup à se détendre. Ne pas venir aurait sans doute été étrange aux yeux de beaucoup de monde, mais venir était une véritable torture … D’autant qu’il était complètement seul. Il ne savait pas où se cachait Aspen – l’idée qu’elle l’évite à son tour lui tordait l’estomac depuis qu’il était arrivé et qu’elle n’avait pas répondu à son appel –et il n’avait pas encore trouvé Salomé. Bref, plus le temps passait et plus il envisageait de s’éclipser … Il essaya de faire preuve d’encore un peu de patience, et il fit un détour par la buvette où il se paya une bière qu’il descendit bien trop rapidement. Il en acheta une seconde et s’appuya en soupirant contre une haie. Il regrettait le temps où il venait ici avec Aspen, Salomé et Noeh, et qu’ils faisaient la fête jusqu’à ce que le soleil se lève …

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Noeh Callahan
Noeh Callahan

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MessageSujet: Re: (event) smile like you mean it   (event) smile like you mean it Icon_minitimeSam 11 Avr 2015 - 16:51

« T'as fini ? » Le regard agacé de Noeh se plongea dans celui de sa mère, affairée à attacher ensemble les derniers boutons de ce costume ridicule qu'il n'avait pas eu le choix de porter ou non. Les discussions avaient été longues entre les jumeaux et les parents Callahan à ce sujet, et malheureusement le point final avait été mis par la mère de famille, appuyé de son mari. Ce dernier se trouvait d'ailleurs derrière eux et le sourire amusé qu'il avait aux lèvres mettait l'étudiant dans tout sauf de bonnes dispositions pour se rendre à cette soirée. Avant, Noeh aurait adoré s'y rendre. Après tout, il s'agissait de la fête des fondateurs, c'était un moment convivial et « amusant » où chacun avait la possibilité de se plonger dans une autre époque que celle-ci, tout ce qui pouvait lui plaire en somme. Mais non, dorénavant, il fuyait ce genre d'événements. C'était complètement idiot de le forcer à se trimballer dans ces fringues alors qu'il était déjà affublé d'une béquille qui ne passait apparemment jamais inaperçue. Sa mère acquiesça et s'écarta pour le laisser passer. Arrivé près de son paternel, il secoua la tête. « C'est ridicule... », souffla-t-il. Jusqu'à ce que sa mère ne crit son prénom derrière, le forçant à se diriger sans plus rechigner vers le salon où l'attendait Salomé. Elle non plus n'avait pas un air enthousiaste placardé sur le visage. Pourtant, sa robe semblait un peu plus agréable à regarder que cette veste difforme qu'il avait sur le dos. « Ça te va bien », lui dit-il avec un clin d'oeil, sans pour autant réussir à sourire. C'était toujours aussi compliqué pour lui. Surtout en sachant que durant cette soirée les regards allaient se poser sur lui, sur eux, qu'on allait possiblement lui adresser mille et une questions s'il ne repoussait pas ses assaillants et qu'il allait croiser des personnes qu'il préférait éviter désormais. Les jumeaux n'eurent plus d'autres choix que de prendre la route de la fête. Se retrouver au milieu de cette foule enjouée, buvant et bavardant de façon bruyante sur fond d'une mélodie qu'il ne parvenait même pas à définir, le rendait nerveux, voire agressif. C'était plus fort que lui, c'était cette barrière défensive qu'il s'efforçait d'arborer en permanence pour avoir la paix. Marchant dans les pas de sa jumelle, Noeh se rendit vite compte que cette dernière avait aperçu Lorcan au loin et qu'il ne louperait pas à passer la soirée en sa compagnie. Secouant la tête, l'étudiant observa les deux échanger les premiers mots de la soirée, avant qu'il ne daigne lâcher un : « Salut » des plus distants, pour ne pas dire froids. Aspen n'était pas dans les parages, ce qui le rassurait. Si la demoiselle venait à s'inviter dans l'équation, Noeh ne donnait pas cher de son comportement, ni de son cœur déjà bien affecté par cette effervescence (due aux costumes d'époque que tout le monde était plus ou moins contraint de porter ?) autour des trois descendants de chasseurs.
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Salomé Callahan
Salomé Callahan

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MessageSujet: Re: (event) smile like you mean it   (event) smile like you mean it Icon_minitimeSam 11 Avr 2015 - 20:55

smile like you mean it.
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Des grognements fusaient entre ses lèvres toutes les deux minutes, tandis que sa mère resserrait les liens de sa robe le long de sa colonne vertébrale. Elle n'aurait jamais pu vivre à cette époque. Comment est-ce-ce les femmes avaient pu accepter la torture du corset durant cette période ? Un regard nostalgique jeté à son jean et son T-shirt roulés en boule sur une chaise, et déjà Salomé sentait son souffle s'écraser dans sa poitrine comprimée par le tissu. Agitant sa main avec frénésie pour signifier à sa génitrice qu'elle allait terminer agonisante sur le parquet si elle s'avisait de recommencer, la brune finit par obtenir gain de cause en sentant sa mère s'éloigner de son dos. La crinoline enfilée autour de ses hanches lui donnait franchement l'air ridicule, et la mutante s'empressa de passer la robe que lui avait choisi ses parents - à l'image de tout le reste de son costume : ancienne et très peu discrète - ceci relevant presque de la contorsion tant il était difficile d'en trouver les emmanchures. Elle soupçonnait là un léger sadisme de la part de son père, qui ne manquerait sans doute pas de sourire en la voyant ainsi attifée, un air renfrogné sur les traits. La belle mit cinq bonnes minutes avant de se retrouver finalement vêtue, jurant de manière odieuse en se débattant avec ce costume. Avant de se laisser mollement tomber sur le canapé pour être cependant rapidement contrariée par le volume  de ses jupes.  Son seul léger réconfort était d'entendre son jumeau râler en parfait écho de ses propres caprices, ce qui n'était plus arrivé depuis trop longtemps. Un rire monta à ses lèvres tandis que les paroles de Noeh parvenaient à ses oreilles à travers le couloir, et elle repoussa avec légèreté une mèche de ses cheveux, bouclés pour l'occasion, la coinçant derrière son oreille en attendant de voir son frère la rejoindre. Lorsqu'il lui apparut, son expression presque aussi maussade que la sienne figée sur le visage, la brune le détailla des pieds à la tête avec un sourire naissant au coin des lèvres. Sa remarque lui arracha un rictus.  « C'est gentil. Si je deviens violette, c'est qu'il faudra m'emmener à l'hôpital. » Tentant d'un geste de main de tirer sur le tissu irrémédiablement plaqué à sa peau, un soupir exaspéré s'arracha à elle tandis qu'elle s'approchait de lui en manquant de renverser trois meubles au passage. Un coup d'oeil agacé à son arrière train rendu proéminent par les anneaux glissés sous sa robe, lui ôtant toute notion de distance, et la voilà qui reportait son regard sur son frère. « T'es pas mal non plus, tu sais. Au moins tu ne risques pas de donner des coups de cul à tout le monde pendant toute la soirée. » Déjà, la voix des parents Callahans les hélaient, de peur sans doute qu'ils ne partent se réfugier dans un recoin caché du manoir pour ne plus en sortir. « Espérons que ça passe vite. » Espoir vain, sans doute. Rien ne pouvait décemment passer vite lorsque l'on portait des tissus aussi désagréables que ceux ci sur le dos. C'était la raison qu'elle maintenait à l'esprit, pour ne pas paraître trop angoissée. Ses vêtements la démangeaient, et cela devait être le cas de Noeh. Nul lien entre leur malaise et une potentielle béquille ou télépathie.

Son regard blasé tomba finalement sur un visage connu, après une quinzaine de minutes à se perdre dans la foule et à se faire aborder par des connaissances de la famille. Qui s'adressaient à eux d'une manière si mielleuse que Salomé avait envie de leur jeter le contenu de son verre à leur figure. Entourant le bras libre de Noeh du sien, pour ne pas prendre le risque de le perdre, la brune avait ainsi aperçu Lorcan. Attirant son frère dans son sillage, un certain soulagement dessiné sur le visage en repérant cet ami également devenu son allié, la brune arriva finalement à sa hauteur.  Le saluant d'une bise sur la joue avant de remarquer qu'il n'était pas costumé, elle arqua un sourcil avant de désigner ses vêtements de ville. « Et sinon, comment ça se fait qu'on subit la torture du costume, et toi non ? Moi qui pensais que ton père aurait été inclus dans cette affreuse machination. » Elle plaisantait. Pour la première fois depuis des jours. Peut être était-ce de se retrouver accompagnée de Noeh, ou d'imaginer cette soirée en compagnie des jumeaux Wolstenholme. Ou peut être également de ne pas avoir reçu la visite des pensées d'autrui depuis une journée entière. Terminant son verre tout en jetant un oeil aux alentours, la brune reporta son attention sur les deux garçons. « Aspen n'est pas venue avec toi ? »

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Lorcan Wolstenholme
Lorcan Wolstenholme

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MessageSujet: Re: (event) smile like you mean it   (event) smile like you mean it Icon_minitimeDim 12 Avr 2015 - 22:28

smile like you mean it
Callahans & Wolstenholmes Twins
Tout à ses ruminations, Lorcan ne reconnu pas, au premier abord, les deux personnes qui s’avancèrent vers lui. Affublés de costumes comme la plupart des gens autour de lui, ils ne se démarquaient pas dans la foule, contrairement à lui qui avait obstinément refusé de porter des vêtements d’époque. Mais il finit par reconnaître Noeh et Salomé, et il éclata de rire. A voir leurs mines renfrognées, ils n’étaient pas vraiment ravis de ce qu’ils portaient, et Lorcan pouvait aisément les comprendre … « Magnifiques, vraiment magnifiques ! S’il y avait un concours du meilleur couple costumé je voterais pour vous. » Il les accueillit avec une humeur soudain remontée en flèche, même si la présence de Noeh le mettait toujours un peu mal à l’aise. Ils ne s’étaient pour ainsi dire pas reparlé depuis le repas chez lui et Lorcan se sentait toujours très coupable de l’éviter de cette façon. Mais il était très fort pour faire semblant, ces derniers temps, alors il se comporta comme s’ils étaient dans les meilleurs termes du monde. Il ne savait pas encore trop comment son ami allait réagir, son salut étant des plus sobres. Ce fut Salomé qui entama la discussion, déclenchant un nouveau rire chez Lorcan. « Pour une fois, on dirait que votre paternel a comploté sans le mien, dieu soit loué. » Ricana-t-il. « Je me porte bien mieux quand mon père n’essaye pas de m’inclure dans quoi que ce soit. Mais vous êtes beaux hein, ne regrettez rien. » Ajouta-t-il  sur un ton innocent. Il ne savait pas trop si Noeh était au courant qu’il avait cessé de suivre l’entraînement hunter, ils n’en avaient pas parlé la dernière fois, mais à nouveau, il fit comme si c’était le cas. Il avait beaucoup de mal à savoir comment se comporter, autrement. Quand Salomé évoqua Aspen, Lorcan se rembrunit légèrement. « Non … Elle ne m’a pas dit si elle venait, mais j’imagine qu’on va finir par la trouver, elle ne peut pas résister à ce genre de fête. Elle a du se trouver une robe depuis des semaines … » Ajouta-t-il l’air de rien en glissant un regard narquois à Salomé. Enfin, du moins il espérait qu’Aspen se soit fait une joie de cette fête, parce qu’elle avait toujours adoré venir et qu’il ne se le pardonnerait pas si elle restait cloîtrée chez elle à cause de lui.

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Noeh Callahan
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MessageSujet: Re: (event) smile like you mean it   (event) smile like you mean it Icon_minitimeLun 13 Avr 2015 - 0:23

Noeh ne comprenait franchement pas comment Lorcan pouvait afficher un sourire aussi large. Cette soirée faisait remonter chez le jumeau Callahan toutes ces angoisses qui lui pourrissaient la vie depuis qu'il était sorti de l'hôpital, le tout dans un combo impressionnant. Il se sentait épié, écouté et détaillé, remarqué même. Alors c'était sûr que Wolstenholmes, il n'avait rien à craindre en se trimballant dans ses vêtements du dimanche. Agacé, l'étudiant se décida à se débrouiller pour se servir un verre de la première boisson qui lui tomberait sous la main. Il n'avait pas envie de se prendre la tête, pas ce soir, pas alors que la musique qui envahissait tout l'espace vital de cette salle de réception s'en chargeait déjà. S'éloignant un instant de sa sœur et de son ancien camarade d'entraînement, Noeh prit soin d'éviter de sortir sa main droite de sa cachette (c'est-à-dire sous sa veste épaisse qui allait finir par lui faire rougir la peau du visage tant elle lui donnait chaud) et s'affaira à caler tout de même son coude droit sur sa béquille, juste le temps d'un instant. De ce fait, libre à lui de s'enfiler un premier verre d'alcool sans avoir besoin de quémander l'aide de quiconque. Et surtout pas celle de sa jumelle ou de Lorcan. Finissant d'une traite le liquide à la fois glacé et brûlant, l'ancien pianiste reporta son attention sur ses interlocuteurs. « On a l'air de deux pauvres imbéciles, oui. » Ne pouvait-il pas s'empêcher de briser l'ambiance (qui éprouvait d'elle-même le plus grand mal à s'installer) ? Non. La morosité constante qui régnait dans son esprit parvenait une nouvelle fois à faire des siennes, même lorsqu'il était supposé « s'amuser » à ce genre de réception où les deux paires de jumeaux s'adoraient à rire et partager de bons moments autrefois. Puis, sans même laisser le temps à Noeh de se préparer, la conversation dériva sur l'absence d'Aspen ainsi que sa possible future présence. Sans même s'en rendre compte, l'étudiant se poussa à rehausser quelque peu son torse qui prenait un malin plaisir à s'affaisser en permanence sur sa béquille. Une manière comme une autre d'essayer de passer inaperçu. Rien que l'idée de l'apercevoir dans une robe semblable à celle de sa sœur le plaçait dans un état... étrange. Il ne savait pas exactement s'il s'avérait émoustiller ou embêter par avance pour elle. L'alcool fort qui avait passé ses lèvres un peu plus tôt devait en avoir une sacrée dose dans le ventre pour lui procurer de telles pensées et pour lui faire avoir de tels doutes. Dans tous les cas, une chose était sûre, Noeh espérait de tout son cœur, de tout son être et de toute son âme que la jumelle de Lorcan aurait privilégié une autre occupation pour sa soirée que celle-ci. « J'espère que ta sœur a été plus intelligente que nous et a prévu de faire quelque chose de bien mieux. C'est sincèrement tout ce que je lui souhaite. » Puis, le stress commençant à se distiller dans ses veines, Noeh se pencha à nouveau vers le buffet le plus proche et se mit à observer du coin de l'oeil ce qui pourrait l'aider à faire passer le temps un tantinet plus vite. Son antre lui manquait déjà.

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Salomé Callahan
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MessageSujet: Re: (event) smile like you mean it   (event) smile like you mean it Icon_minitimeJeu 23 Avr 2015 - 17:46

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Les rires de Lorcan adoucissaient la rancune que Salomé pouvait éprouver à l'égard de leurs parents le temps de quelques instants. Se laissant aller à sourire de bon coeur sans manquer de froncer légèrement les sourcils aux premières paroles de Lorcan. « Chuuut, ne dis pas ça trop fort, tu pourrais leur donner des idées de dernière minute. » Là, elle ne plaisantait qu'à moitié.  Effectivement, un groupe de septuagénaires, ayant visiblement mis du coeur à l'ouvrage en sélectionnant leurs costumes, ne cessaient de s'exprimer en semblant entrer dans leurs personnages de fondateurs, à quelques pas de leur position. Salomé les désigna d'un discret signe du menton en tendant l'oreille pour les écouter vaguement, un rictus se dessinant au coin de ses lèvres. « Surtout à ceux-là. J'suis sûre qu'ils seraient tout émoustillés avec un concours pareil. » C'était légèrement mesquin, et visiblement l'un d'entre eux saisit cette dernière phrase et pivota légèrement dans sa direction. Se détournant le plus innocemment du monde, la brune manqua de s'étrangler avec les dernières gouttes contenues dans son verre à la remarque de Noeh. En voilà un qui n'était pas émoustillé du tout. « Au moins, on est dans le thème de la soirée. »  Une soirée qu'elle trouvait à cet instant précis imbécile, à l'instar de leurs costumes, partageant sans doute l'avis de son jumeau sans pour autant comprendre son ton mordant. Un regard posé dans celui de son frère, un ton à demi plaisantin et pourtant, ses iris s'assombrirent légèrement. Était-ce contre Lorcan, ou contre tout le monde en général ? La mutante finit par se détourner quelques secondes en notant l'expression qu'arborait Noeh, faisant mine de détailler la foule à la recherche d'un visage connu. La Callahan ne parvenant pas à haïr cette soirée, dans le fond. Parce qu'ils étaient là, tous les deux. Lui et elle. Lui qu'elle ne pensait jamais revoir sur ses pieds, à une soirée pareille. Mais laisser ses esquisses de bonne humeur affluer au grand jour aurait le don de l'agacer, sans doute. Elle se contint donc, profitant de ces moments de calme, loin de ses accès télépathiques. Cherchant désespérément du regard la chevelure flamboyante de la Wolstenholme qui saurait sans doute amener dans son sillage son énergie habituelle, la réponse de Lorcan la laissa un instant pensive. Elle avait espéré qu'il soit au fait de sa venue, qu'il ait pu renouer un contact suffisant pour connaître ce détail, détail d'une importance cruciale lorsque l'on s'appelait Aspen et que l'on aimait réellement ce genre de soirées. La brune n'avait pas osé le lui demander, feignant l'indisponibilité liée à l'université la majeure partie du temps. Elle qui pourtant ne manquait jamais les essayages de la rouquine lors de la préparation de cette soirée. A nouveau, une agréable réplique de Noeh vint glacer l'ambiance, soldée par son éloignement en direction du buffet. Son verre désormais vide entre ses mains pesait cependant bien trop lourd, et la brune mourrait d'envie de retourner le remplir immédiatement. « J'espère qu'elle viendra. » Quelques petits mots sortis bêtement, les seuls capables de franchir le seuil de ses lèvres. Un coup d'oeil jeté à son frère et déjà un frisson vrillait son échine. « Le prend pas contre toi. » Replantant ses prunelles dans celles de Lorcan, la brune ne s'étendit pas plus sur le sujet des humeurs de son frère. Cependant, Lorcan n'y était sans doute pas encore habitué, et quelque chose la poussait à justifier le comportement de son jumeau. Parce que c'était sans doute plus facile à accepter, en lui prêtant mentalement toutes les excuses au monde. « J'crois que j'vais avoir besoin d'un verre supplémentaire. »



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Lorcan Wolstenholme
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MessageSujet: Re: (event) smile like you mean it   (event) smile like you mean it Icon_minitimeDim 26 Avr 2015 - 23:50

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Callahans & Wolstenholmes Twins
L’ambiance détendue que Lorcan et Salomé essayaient tant bien que mal d’entretenir se désintégra lamentablement quand Noeh fit part de sa mauvaise humeur. Lorcan sentit le malaise s’accentuer au milieu d’eux trois, incapable de savoir comment réagir. Pourtant, il avait été pendant très longtemps un de ses amis les plus proches, et il ne se souvenait pas de s’être laissé ébranler ainsi par ses mots une seule fois … Avant sa tentative de suicide tout du moins. Mais il ne servait à rien de ruminer le passé, ils avaient tous les trois beaucoup trop changé pour espérer voir les choses revenir à la normale. Pourtant, Lorcan aurait espéré pouvoir passer un moment avec eux sans que rien de bizarre ou de désagréable ne se passe, est-ce que c’était trop demander ? Juste une soirée avec des amis comme ils avaient l’habitude de le faire, bon sang, ce n’était pas si compliqué ! Mais si Salomé semblait avoir été du même avis que lui, ce n’était pas le cas de Noeh. Lorcan lui en voulait un peu, et il s’en voulait de lui en vouloir. C’était mal barré, cette histoire de fête des fondateurs … Il jeta un regard un peu sceptique à Salomé quand elle tenta de le rassurer sur Noeh, et haussa les épaules. « On va dire que c’est juste le costume qui le met dans cet état. » Maugréa-t-il, bien conscient d’être pourtant un peu injuste envers Noeh. Mais costume ou pas, ils allaient passer un moment d’enfer si personne ne prenait les choses en main, et Lorcan se sentait de moins en moins qualifié à ce poste. Si au moins Aspen avait été là … Elle n’aurait pas accepté qu’ils ruinent la fête des fondateurs, elle les aurait sans doute menés manu militari jusqu’à une piste de danse, Noeh le premier malgré sa béquille. « Moi aussi, j’ai besoin de boire un truc. » Il entraîna Salomé vers la buvette la plus proche, où Noeh s’était déjà dirigé, et il commanda un verre d’une boisson un peu plus forte que la bière qu’il s’était déjà payée quelques minutes plus tôt. Il ne pourrait pas tourner à la bière toute la soirée, pas dans cette ambiance. Mais il n’eut pas le temps de porter le verre à ses lèvres qu’un fracas épouvantable retentit, faisant trembler le sol sous ses pieds. Il se retourna, paniqué, pour voir une fumée épaisse et de la poussière s’élever à une centaine de mètres d’eux, recouvrant l’hôtel de ville. Abasourdi, il eut à peine le temps de se demander ce qui venait de se passer : une voix retentit dès que le vacarme s’arrêta, et il se glaça en comprenant qu’il venait d’y avoir un attentat mutant. Il entendit à peine les mots que la femme prononçait dans les hauts parleurs, encore sous le choc, tandis que la fumée commençait à tout recouvrir et que des cris de terreur s’élevaient parmi la foule. Des mutants. Des mutants venaient de faire sauter l’hôtel de ville lors de la plus grande fête de la ville … « Saloperies de dégénérés. » Siffla-t-il entre ses dents. « Il faut aller aider ces gens. » Autour d’eux, c’était la panique, des gens criaient, des gens pleuraient, certains partaient au courant dans l’autre sens, et Lorcan essaya de trouver Salomé et Noeh, même pas certain qu’ils acceptent de venir avec lui jusqu’à l’hôtel de ville, mais il fallait qu’ils aillent voir s’il y avait des victimes. Ils avaient été formés pour être des tueurs de mutants, pour empêcher que ce genre d’attentat ne prenne vie, mais c’était trop tard à présent … Et peut-être qu’ils pouvaient aider. Lorcan avait l’impression qu’on venait de le mettre KO, il avait du mal à penser clairement tant il était écœuré. Mais il voulait aider, de ça il en était sûr.



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Noeh Callahan
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MessageSujet: Re: (event) smile like you mean it   (event) smile like you mean it Icon_minitimeMer 29 Avr 2015 - 1:39

La musique continuait à hurler en fond. Agacé, le regard de Noeh se posa dans celui du serveur qui se trouvait derrière le buffet. « Mélangez-moi des trucs. Forts de préférence. » Poussant une sorte de grognement lorsque l'homme répondit que c'était une mauvaise idée, le jumeau Callahan sortit comme il put de sa poche un billet qu'il jeta sur la table, pour faire comprendre à son interlocuteur qu'il n'en avait rien à carrer de son avis. Ou de l'avis de personne, d'ailleurs. Une fois son verre devant les yeux, l'étudiant se débrouilla à nouveau pour appuyer son coude contre sa béquille et avaler le liquide à la fois brûlant et revigorant. S'étant mis en tête de terminer le tout en une seule fois, Noeh fut malheureusement interrompu par un bruit assourdissant ainsi qu'une voix potentiellement menaçante, qui ne lui fit ni chaud ni froid. L'oeil blasé, l'ancien pianiste arqua un sourcil alors que la remarque de Lorcan parvenait jusqu'à ses tympans malgré la panique ambiante qui commençait à grandir. S'il n'avait pas eu une béquille dans la main gauche et une main droite en piètre état de fonctionnement, il l'aurait frappé sans attendre une seconde de plus. Secouant la tête, il lui répondit d'abord en faisant mine d'observer ce qui se passait autour d'eux, la voix teintée d'un enthousiasme fou qu'on ne lui avait jamais entendu, et ce même avant son accident. « Mais bien sûr qu'on va aller aider ces gens, on est en super forme pour ça ! » Ses doigts recroquevillés se mouvèrent dans un geste enjoué. Puis, baissant les yeux sur sa béquille, avant de lever sa main droit dans les airs, ses traits traduirent une mine désolée. « Enfin, j'veux dire que vous, vous l'êtes, pas moi. » Haussant les épaules, Noeh poussa un soupir affligé. Qu'avait-il mérité pour vivre une soirée aussi merdique, pour ne sincèrement pas dire pire ? Si ses parents avaient été dans le coin, ils auraient pris dans la figure tout ce qui allait suivre. Néanmoins, pour le coup, aucun des deux ne se trouvait dans les parages et ce que venait de proposer Lorcan, avec son petit ton naïf, ne présageait rien de bon quant à la réaction du cadet Callahan. Il était frustré Noeh, honnêtement emmerdé de ne pas pouvoir aller aider ces inconnus au loin, mais l'alcool dans ses veines et sa condition physique venaient de privilégier un état d'esprit tout autre que celui de l'aide à autrui : la provocation. Pure et dure. Simple et efficace. Digne du Callahan qu'il était encore supposé être. « J'crois que j'aurais un peu de mal à aider qui que ce soit à tenir debout vu que moi-même j'y arrive pas ! », termina-t-il d'illustrer. Après tout, peut-être que Salomé et Lorcan avaient oublié, ou qu'ils préféraient se séparer de lui pour aller secourir ceux qui le méritaient vraiment. Les autres. Pas lui. Pas la pauvre dernière roue du carrosse. Se tournant totalement vers ses deux acolytes de soirée, le regard du jumeau Callahan était tout sauf avenant. Et il le devint encore moins lorsque toute son attention se concentra sur Lorcan. Le fameux Lorcan, le super Lorcan, celui qui n'avait pas été assez stupide pour se laisser avoir par un foutu mutant, celui qui avait encore pleine maîtrise de son corps, celui qui aurait toujours un lien avec Aspen. Celui qu'il avait envie de cogner de toutes ses forces, là, maintenant. Que ce soit par les poings ou par les mots. « Ce que tu peux être c*n quand tu t'y mets, Wolstenholme, ça n'a jamais été aussi frappant », lâcha-t-il franchement, tranchant l'air de son ton sec et détestable. Ses prunelles dévièrent un instant sur Salomé. Elle devinait, sa sœur, sa jumelle de cœur, sa moitié, qu'il n'avait pas tout à fait terminé. Noeh le comprit dans ces yeux qui s'écarquillèrent légèrement, dans ce bref mouvement négatif de la tête. Faut pas continuer, Noeh, fait pas l'idiot. Mais ça faisait tellement longtemps qu'il attendait ce moment que, même s'il s'était trouvé actuellement proche de l'hôtel de ville et qu'une poutre lui était tombé sur le coin de la figure, il aurait poursuivi, avec cet exact même petit sourire en coin qui venait de s'incruster sur ses lèvres. « Pour le coup vous n'êtes pas jumeaux pour rien avec Aspen. » C'était pas bien de toucher aux liens du sang, comme ça, c'était pas beau du tout. Mais Noeh était tellement satisfait de ce qu'il décelait dans le regard de Lorcan qu'il ne regretterait sûrement jamais ce moment.

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Salomé Callahan
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MessageSujet: Re: (event) smile like you mean it   (event) smile like you mean it Icon_minitimeLun 4 Mai 2015 - 17:04

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Les traits de Salomé se crispèrent un peu plus encore en notant l'air peu convaincu de Lorcan quant à l'origine de la mauvaise humeur de Noeh, et ce fut avec un certain soulagement qu'elle se vit attirée vers les stocks d'alcool. Son verre empli de son bien-aimé whisky fila vers ses lèvres tandis qu'un regard songeur se posait sur son jumeau. Sa réflexion fut de courte durée, et ce fut dans un sursaut que la brune pivota dans la direction de la détonation, ses doigts machinalement crispés sur le plastique de son gobelet et les sourcils arqués. Son regard se perdit un instant, hagard, tandis qu'une voix féminine s'élevait de l'hôtel de ville en flammes. Sa cage thoracique prête à exploser sous les assauts de son rythme cardiaque frénétique, la fille Callahan posa machinalement deux doigts sur sa tempe, la panique se disséminant rapidement dans son esprit tandis qu'à ses oreilles résonnait encore l'éclat assourdissant de l'explosion. Incapable de se focaliser sur les paroles cinglantes qui se répandaient dans la ville, ses mâchoires se crispèrent en redoutant la tant attendue migraine. Si aucune douleur ne s'était insinuée dans son crâne depuis près de deux jours, la jeune femme était persuadée qu'un tel vacarme et une si soudaine agitation ne manqueraient pas d'ouvrir en grand les portes de son esprit aux pensées d'autrui. Après tout, il ne manquait plus qu'une petite crise pour que la soirée soit véritablement ambiancée. La colère dans les mots de Lorcan la ramena à peine à la réalité, trop occupée à mobiliser toute sa concentration, comme si elle avait un quelconque pouvoir sur cette merde, de toute manière. Elle acquiesça mollement, espérant qu'aucun ne ferait attention à elle, avant de se crisper davantage lorsque Lorcan déclara qu'ils devaient aller les aider. Il avait raison, bien entendu, et si cela s'était produit un an plus tôt, sans doute aurait-elle été la première à détaler dans la direction de l'incendie, prête à rattraper le monstre à l'origine de l'attentat. Mais pas ce soir. Pas maintenant. Surtout pas lorsqu'un bourdonnement imperceptible emplissait ses oreilles, sans qu'elle ne sache s'il s'agissait là de prémices de sa mutation ou de simples effets résiduels suite à l'explosion. Un regard jeté aux alentours lui indiqua la présence à quelques mètres de diverses familles de hunters, des amis de ses parents, des parents de Lorcan. Sa tachycardie s'accentua un peu plus encore tandis que ses dents se resserraient sur sa joue, tentant de regagner un semblant de calme, au moins en apparence. Par chance - étrangement - Noeh choisit ce moment précis pour répondre à Lorcan, tout en amabilité, à l'image de ses paroles précédentes. Si la brune aurait sans doute dû s'en montrer outrée, l'idée de ne pas se précipiter en plein coeur de l'agitation ne lui était pas déplaisante. Sentant sa poitrine se serrer aux mots de son jumeau, la brune reporta un regard déboussolé sur lui. Non, Noeh, c'est pas la forme. C'est plus la forme depuis que t'es parti. Et le voilà qui continuait, ses mots se découpant avec clarté dans le brouhaha, tandis que sa soeur osait à peine observer les réactions que pouvait avoir Lorcan. La détresse de son frère était  communicative, et la brune, incapable de dompter son sang-froid plus longtemps, se laissa doucement aller à l'absorber, s'imprégnant du mal-être de son jumeau comme cela avait toujours été le cas depuis ces vingt-cinq années. Hors, ce n'était pas le moment. Du tout. Plissant les yeux en sentant une barre comprimer son arcade sourcilière, Salomé ferma les yeux l'espace de trois secondes. Trois secondes au cours desquelles elle entendit une phrase mordante prononcée par son frère. Si mordante à l'encontre de Lorcan que lorsque ses paupières se soulevèrent, elle ne sut guère si son jumeau venait véritablement de la prononcer. Nul accès télépathique cependant, le visage de Noeh reflétait parfaitement la hargne insufflée dans ces mots, et la brune pâlit dans l'instant, ouvrant la bouche comme pour intercepter ce qui s'en suivrait.. Mais trop tard. La bombe était lâchée. Se faisant violence pour remettre un pied dans la réalité, sa paume se posa sur l'épaule de Noeh, un peu trop brusquement sans doute, tandis qu'elle regagnait son équilibre vacillant. « J'sais vraiment pas qui est le plus con, là, tu vois ? » Ses iris s'étaient déjà assombris, tant le fruit de son angoisse que de la tension bourrée de testostérone qui ne cessait de s'élever autour d'elle. « Arrête cinq minutes Noeh putain, j'vais vraiment m'énerver. » Vraiment, le terme était faible. Ses doigts tremblaient déjà sur le tissu du costume de son frère serré fermement dans sa paume, point d'attache de son esprit fragilisé, et tout un tas d'émotions extrêmes traversaient son regard dérouté. Elle n'avait qu'une seule envie : se tirer d'ici, n'importe où, mais loin de ces chasseurs qui les entouraient. Un regard qui en disait long posé sur Lorcan, appréhendant la réaction qu'il pourrait avoir à l'égard de son frère, Salomé se mit soudainement à prier intérieurement pour qu'aucune effusion de sang ne s'ensuive. Littéralement. Car la course de ses yeux se termina sur les mains du mutant, inquiète quand au contrôle qu'il aurait de son don si Noeh le chatouillait un peu trop.



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Lorcan Wolstenholme
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MessageSujet: Re: (event) smile like you mean it   (event) smile like you mean it Icon_minitimeLun 4 Mai 2015 - 21:30

smile like you mean it
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C’était une véritable cohue autour d’eux, des gens qui criaient, des gens qui pleuraient, et ce nuage de poussière qui charriait une odeur de brûlé laissant présager le pire … C’était un mutant qui avait causé ça, confirmant une nouvelle fois toutes les leçons que son père avait pu inculquer à Lorcan. S’il avait essayé de ne pas y penser pour accepter tant bien que mal sa propre mutation, Lorcan ne pouvait s’empêcher de les entendre à nouveau résonner dans sa tête. Il en était malade, et il avait besoin de faire quelque chose pour arrêter d’y penser. Il fallait aider s’il le pouvait, au moins prêter main forte aux pompiers, n’importe quoi, mais il fallait qu’il fasse quelque chose ! Tout plutôt que de penser qu’il était exactement comme ceux qui avaient fait exploser le bâtiment, une saleté de monstre parfaitement inutile et nuisible à la société. Mais il avait eu le malheur de parler à haute voix, de rester en arrière pour attendre les jumeaux Callahan au lieu de partir bille en tête comme il aurait du le faire. Et il eut le temps d’entendre Noeh se plaindre une nouvelle fois … Lorcan le dévisagea, stupéfait. Il n’avait vraiment pas envie de l’entendre jouer la victime, pas maintenant. Est-ce qu’il réalisait que des gens venaient sans doute de se faire tuer ? S’il voulait rester en arrière, très bien ! Est-ce qu’il avait vraiment envie qu’ils s’assoient tous les trois dans un coin d’herbe juste parce que lui ne pouvait pas les aider ? Et ce sous-entendu que Salomé et lui avaient la vie rêvée tandis que Noeh, pauvre petit malheureux, se trainait tout le malheur du monde … Une bouffée de colère traversa Lorcan et il serra les poings, mais il se garda bien de faire le moindre commentaire. Ce n’était franchement pas le moment d’entrer dans le jeu de Noeh, il y aurait d’autres occasions plus adéquates pour faire le compte des misères qui planaient sur leurs têtes. Mais Noeh ne s’en tint pas là, et l’insulte qui fusa soudain tinta aux oreilles de Lorcan de façon désagréable. Autant pour l’excuse que Salomé avait tenté de lui trouver tout à l’heure : difficile de ne pas le prendre pour lui, cette fois. Il serra la mâchoire, fusillant Noeh du regard, mais le pire était évidemment encore à venir. Le sourire narquois de Noeh aurait du faire sonner une alarme chez lui, tout comme le regard que Salomé dardait sur son frère avec intensité. Et pourtant il n’avait toujours pas tourné les talons, à croire qu’il attendait la suite avec impatience. Comme si Noeh valait encore la peine qu’il reste ici, qu’il l’écoute … Insulter sa sœur ? Lorcan en fut tellement surpris qu’il ne réagit pas immédiatement, laissant à Salomé le temps de répondre. Le mutant ne comprit pas vraiment la mise en garde qu’elle fit à son jumeau, le sang battant à ses tempes avec force. Il n’y avait pas que le sien, d’ailleurs … Il sentait le cœur de Noeh battre dans sa poitrine, il avait presque l’impression de voir chaque afflux de sang envoyé dans ses artères, battant en mesure avec le dernier mot qu’il avait prononcé. Aspen. Aspen. Lorcan ne voyait plus que ça, ce rythme lancinant qui faisait affluer sa colère et qui battait chaque seconde un peu plus fort, le visage de sa sœur se superposant à la scène. Il tourna légèrement la tête vers Salomé et croisa son regard. Excuse-moi. Il ne savait pas si elle entendrait ça, mais vu son expression il y avait fort à parier qu’elle aussi était sur le point d’exploser. Pas tant la forme que ça, malgré ce que Noeh semblait croire. Ayant prononcé son excuse, la conscience plus tranquille, Lorcan se tourna à nouveau vers Noeh. Et lui envoya son poing dans la figure. Quelque chose craqua, sans doute son nez, et il eut l’immense satisfaction de le voir s’étaler au sol comme l’infirme qu’il voulait rester. « Oups, je t’ai encore pris pour quelqu’un de normal. Faut m’excuser, je crois qu’il va falloir que tu me répètes encore une fois que t’es handicapé et que tu mérites mieux que ça. » Il se pencha vers lui et l’attrapa par le col en dentelle de son jabot – c’était ridicule mais ça faisait une prise assez pratique. « Je vois vraiment pas pourquoi Salomé fais encore l’effort de te sortir de ton antre si ça t’emmerde tant que ça d’avoir une vie. Retourne ruminer ton malheur si c’est ça qui te plaît, mais ne nous en veut pas d’avoir essayé de te considérer comme si t’étais normal. » Il le relâcha, le laissant retomber au sol. « Y’a des gens qui sont morts là-bas, je pensais que t’en oublierais une seconde tes ptits problèmes personnels. » Lâcha finalement Lorcan, tout en se retenant de demander quel était son problème avec Aspen. Il ne voyait pas pourquoi sa sœur avait été amenée ainsi dans le sujet, mais si ça n’était pas assez clair pour Noeh qu’il valait mieux éviter de recommencer … Qu’il tente à nouveau, et il serait bien reçu. Lorcan n’était pas certain de contrôler suffisamment ses pouvoirs pour s’empêcher une seconde fois de les laisser déferler sur son ancien ami.



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Noeh Callahan
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MessageSujet: Re: (event) smile like you mean it   (event) smile like you mean it Icon_minitimeMer 6 Mai 2015 - 3:37

Noeh savait que ce qu'il venait de faire n'était pas « convenable ». Comme aurait-il réagi, lui, si on s'en était pris à lui avant de s'intéresser subtilement à sa jumelle ? Mal, très mal. Pourtant, l'étudiant n'avait pas hésité longtemps avant de franchir la limite invisible du raisonnable. Tel le vilain petit canard boiteux des Callahan qu'il était depuis l'accident, il s'autorisait à dépasser une barrière plus que logique dans le seul but de voir Lorcan sortir de ses gonds. C'était puéril. C'était risible. Cependant il s'agaçait, Noeh, de voir cet ami d'enfance qui n'avait eu aucun problème avec personne, et qui n'en avait aucun avec son corps. Il vivait, Wolstenholme, cette vie que le jumeau Callahan lui enviait plus que de raison. Alors, pour le coup, il s'était montré tout sauf pusillanime, tandis que le regard de sa sœur s'accrochait un instant au sien pour le laisser filer tout aussi vite. Elle avait essayé, pourtant, de redevenir un instant cette étoile filante qui était supposée le guider vers le droit chemin quelle que soit la situation, comme avant, en déposant sa main contre son épaule, en établissant le contact avec cette voix qui laissait transparaître une certaine nervosité quant à la situation, mais sa jolie étoile s'était bien trop vite envolée pour rappeler suffisamment Noeh à l'ordre. « T'es sûre ? Moi je le vois », ajouta-t-il tout en gardant ses iris émeraudes rivées sur Lorcan. Et le coup partit de lui-même. L'ancien pianiste sentit son nez craquer sous l'assaut, alors que le peu d'équilibre qui maintenait son corps debout venait d'être bouleversé, au point de le faire s'écrouler au sol, comme il s'y attendait en balançant de telles choses à la figure du fils de hunter, qui s'apparentaient pour sûr à tout, sauf à de misérables blagues carambar. Un rire s'évada des lèvres de Noeh. Les gouttes de sang commencèrent à rouler sur sa peau, traçant un chemin sinueux sur sa joue alors qu'il laissait retomber lourdement l'arrière de son crâne au sol, après que Lorcan ait décidé de le soulever par le col de ce costume qui aurait pu lui faire gagner le premier prix d'un concours canin s'il avait voulu dégoûter sa mère pour de bon. Son air provocateur se dirigea une nouvelle fois vers son « ennemi » de la soirée, un sourire mauvais courbant ses traits. « J'suis égoïste parce que je ne peux pas aider les autres ? Comme c'est comique. Tu veux quoi ? Que je leur refile ma béquille et que je me casse la gueule pour leur faire un croche-pied dans le même temps ? », quémanda-t-il en arquant un sourcil. Sa main droite recourbée vint cueillir le liquide chaud qui s'écoulait de son nez. Nouveau rire. « En attendant, t'es toujours pas parti... » Constatation plus que véridique. Qu'est-ce qu'il fichait encore là s'il avait tant besoin de sauver le monde ? Quel sigisbée en carton. Noeh avait presque envie de lui souffler dessus pour que, lui aussi, il soit condamné à s'écrouler au sol. Sans prévenir, l'étudiant en Histoire se saisit brusquement de sa béquille, se mouvant au sol tel un accordéon mal accordé, et s'arrangea pour donner un grand coup dans le premier tibia de Lorcan à sa portée. Le jumeau Callahan n'avait rien de mieux pour se défendre, il fallait donc faire avec les moyens du bord dans une telle situation de faiblesse. « T'appelles ça une vie ?! », cria-t-il à l'intention du jumeau d'Aspen. « Ça t'a blessé ? Ça t'a surpris ?! », poursuivit-il toujours de son ton mauvais. Le seul qui semblait convenir à son état d'esprit depuis son réveil à l'hôpital il y avait de cela presque deux mois, voire plus. «  C'est ce qui me passe dans la jambe chaque fois que je pose le pied par terre, tu m'en voudras donc pas si ça me prend assez la tête pour me priver du délice de penser aux autres ! », hurla-t-il, son regard passant de ce visage qui l'agaçait tant à celui de sa jumelle qui semblait l'appeler à l'apaisement. Pourtant, s'il avait eu une arbalète dans les mains, il aurait pu illustrer encore mieux la douleur qu'il endurait au quotidien. Alors oui, Noeh était un sacré égoïste pour le coup, un espèce de gros crétin qui n'arriverait jamais à la cheville des princes charmants ou autres Edward Cullen de pacotille venant en aide aux pauvres blessés de l'hôtel de ville, mais ce n'était pas l'envie qui l'en manquait au fond, tout au fond de lui. Laissant l'air pénétrer frénétiquement dans son organisme, Noeh préféra laisser sa béquille reposer au sol avant qu'une nouvelle mauvaise idée ne lui passe par la tête. Serrant les dents un instant, son nez commençant  il secoua la tête. « Et, tant que t'y es, tu m'expliques ce que c'est, pour toi, être normal, si moi je ne le suis pas ? C'est être comme eux peut-être, c'est ça Lorcan ?! », éluda-t-il en ne se retenant pas pour éclater franchement d'un nouveau rire cinglant, sans doute aggravé par le taux d'alcool qui s'était pour de bon réparti dans l'ensemble de son être. Et par eux, les trois adultes supposément matures et réfléchis qu'ils étaient tous trois savaient parfaitement que Noeh évoquait le sujet des mutants comme celui qui avait ruiné son existence. « Mais on dirait que quelqu'un a viré de bord ! » Son visage se tourna un instant vers Salomé. « Qu'est-ce que vont en penser papa et maman, je vous le demande ! », s'exclama-t-il, cette phrase s'adressant aussi bien aux parents des jumeaux Wolstenholme qu'aux siens dans un second degré de lecture plus que perceptible, bien que concernant ces derniers, Noeh ne percevait au creux de ses pensées que leurs regards sur son état, et rien d'autre.

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Salomé Callahan
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MessageSujet: Re: (event) smile like you mean it   (event) smile like you mean it Icon_minitimeVen 8 Mai 2015 - 1:03

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Comment en étaient-ils arrivés là, au juste ? Une main toujours harponnée au biceps de son frère, le visage de la brunette pâlissait à vue d'oeil, lui donnant de furieux airs de zombie attifé d'un balai à chiotte dans le cul, à en juger par son échine qui s'était raidie et la crispation de chacun de ses muscles, allant jusqu'à pétrifier ses mâchoires dans une mine contrite à la Edward Cullen. Les seuls points de repère lui permettant encore de tenir sur ses pieds étaient le contact instauré avec Noeh, et le regard de Lorcan qu'elle s'évertuait à soutenir. Parce qu'elle avait beau être énervée, Salomé, elle ne souffrirait pas de voir son ami perdre le contrôle et ne laisser derrière lui qu'une carcasse aux allures de truite exsangue. Elle ne savait pas, la Callahan, s'il serait susceptible de s'attaquer à ce sang-là, ce même sang qui coulait dans ses propres veines et qu'elle chérissait bien plus que sa propre existence. L'aura d'une migraine piquetait son champ visuel d'étoiles filantes, miroitant sous la lumière faiblarde de la ville, qui s'assombrissait autour d'elle de seconde en seconde. Et dans le silence brutalement rétabli dans sa boîte crânienne, deux mots fusèrent, déchirant de l'intérieur cet esprit déjà perdu. Ses yeux s'étaient écarquillés instantanément, tant le fruit de la douleur que de l'effarement l'ayant subitement saisie. Aveuglée, impuissante, la serveuse n'eut le temps que d'élever son bras dans la direction de Lorcan, dans le but de l'intercepter, sans doute, à peine capable cependant de l'atteindre de sa main. De ses doigts incertains s'évadait déjà la veste de son frère, brutalement propulsé au sol. Un flux de pensées se mélangeait, se bousculait dans ses neurones, lui coupant le souffle alors qu'elle chancelait dans la direction des deux hommes, désormais au sol. Sa rétine fixa au passage la vision d'une des passantes, vêtue telle une gourgandine et qui parvenait encore à fantasmer sur le mirliflore l'accompagnant alors que l'affolement alentour atteignait son comble, telles qu'en témoignaient les images dignes d'un film pornographiques qui firent brutalement irruption dans la tête de la télépathe. Là se trouvaient les songes les plus envahissant au milieu du chaos qu'était sa lucidité, entre les cris mentaux de désarroi qui venaient s'exploser contre ses tempes, et le bordel mélangé des mots résonnant comme appartenant à Lorcan à Noeh. Chaque parole formulée lacérait son cerveau sans qu'elle ne discerne plus la réalité du surnaturel. La violence des propos du fils Wolstenholme la paralysait, ressentant leur impétuosité avant même qu'il n'ouvre la bouche pour les prononcer. Le prénom d'Aspen ne cessait d'aller et venir au milieu du brouhaha, intense et rythmant la colère de Lorcan. Pétrifiée, incapable d'affronter cette situation vécue à la limite du psychiquement supportable, ses iris brutalement tombés sur Noeh la sortir de sa transe digne d'un modèle de conchyliologie. Là, au milieu de ces traits si fins, roulant sous ses pommettes et dégringolant sur ses joues, le sang se répandait, et la dangerosité de cette simple blessure s'imposa à la mutante dans un accès d'adrénaline. Ses pupilles cessèrent de se dilater au rythme de ces infractions mentales, et la première image qu'elle capta fut celle de la béquille de Noeh venant frapper Lorcan sur le tranchant de l'os. « Arrête. » Un souffle passa le seuil de ses lèvres, sa voix cassée dans sa gorge asséchée ne lui permettant pas d'élever le ton. Les larmes dansaient impertinemment le long de ses cils, ses pieds semblaient ancrés au bitume sans lui laisser le loisir de s'approcher sans s'étaler avec la grâce d'un calamar géant échoué sur une plage. C'était pas seulement de le voir là, criant de vulnérabilité, ni même d'écouter Lorcan cracher sa revanche impétueuse sur lui, eux qui pourtant n'avaient jamais levé la main l'un sur l'autre jusqu'à ce soir. Pas non plus la perspective de voir ces filets vermeils se mettre à s'élever, à se contorsionner sous l'influence de l'hémokinésiste. Ni même cette céphalée qui la laissait à deux doigts de l'évanouissement. Mais ces mots. Cette vérité hurlante qui s'extirpait de cet être aimé, et qui, incapable de n'être prononcée qu'à haute voix, se diffusait en privé, dans une atmosphère feutrée appartenant à l'encéphale de Salomé. Avec cette impression de se retrouver subitement seule, face à lui, dans sa tête malgré elle. Et de tout recevoir en pleine gueule, comme une gifle, puis deux, et trois. Alors oui, à cet instant précis, elle aurait aimé que tout cesse, que le néant s'empare de son cortex pour ne plus rien entendre. Et tout continuait. Et tout ce que pouvait faire Salomé, tout ce que son corps paraissait résolu à lui accorder n'étaient que ce mot, douce litanie répétée en silence à chaque nouvel assaut de sa moitié. Arrête. Le visage de Noeh tourné vers elle. Arrête. Et ces phrases, ces phrases qui lui faisaient peur, qui la mettaient hors d'elle. Et brusquement, plus aucune pensée, plus rien, juste ce cri qui grondait au fond de ses tripes et ne demandait qu'à déflagrer hors de cette cage thoracique devenue trop étroite.  « ARRÊTE !!! » Un ou deux regards qui se tournèrent vaguement sous l'exclamation féroce de la demoiselle aux poings serrés, ayant tout l'air d'être à deux doigts de vomir son repas de la journée - à savoir, trois carambars, et un quart de sabayon aux framboises, parce que non, elle ne mangeait pas plus que ça, Salomé, ça faisait des mois qu'elle mangeait pratiquement rien, à part du liquide, parce que l'alcool, ça allait, ça se vidait facilement et après tout semblait plus facile. Des semaines qu'elle fermait sa gueule, incapable de dire quoi que ce soit à celui auquel elle disait pourtant tout et n'importe quoi, parce que c'était injuste de sa part de lui faire la moindre remarque, lui qui s'était battu pour rester en vie. Se penchant brutalement en terminant sa course à genoux, déchirant à moitié le tissu de sa robe le long de ses mollets, une main griffant le gravier et la seconde se plaquant cette fois fermement au torse de Lorcan pour éviter tout débordement supplémentaire, c'était à son tour, de s'exprimer. « Vous commencez sérieusement à me les briser, tous les deux. » Une œillade noire dardée sur l'un, puis l'autre, parce qu'elle les avait entendu tous les deux, et que tout lui avait déplu, la brune se fit violence pour affronter à nouveau  le regard de son jumeau. « Parce que tu  penses que c'est facile pour les autres, mon Noeh ? » Sa voix semblait douce, vidée, elle n'avait pourtant aucun doute sur le ressenti qu'aurait son frère quant au véritable ton donné par ses yeux. D'un geste qui se voulait machinal mais qui prendrait sûrement son sens aux yeux de Lorcan, elle essuya de la dentelle de sa manche le sang disséminé sur le visage de son frère. « Parce que vous pensez que c'est normal, de vous battre comme des gamins, maintenant. » Chaque syllabe se découpait un peu plus hargneusement que la précédente. « J'ai juste envie de vous en coller une, à tous les deux. » Fronçant les sourcils sur son plus beau regard fracassant, la brune pesait ses mots, en témoignaient ses articulations blanchies dans le peu  de maîtrise qu'elle tentait encore de s'imposer. Et puis, une dernière pensée interceptée au vol, toujours cette morue aux idées emplies de lubrifiant et autre sucettes au citron qui s'imposa dans son esprit tandis qu'elle passait à côté d'eux. « Mais vous allez foutre le camp bon dieu ?! Salope ! » S'égosilla à la cantonade la télépathe sans manquer d'asséner une claque au mollet de la coupable. Avant de finir par littéralement vomir sur le pantalon de son frère. Non, la télépathie ne serait définitivement jamais sexy.



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MessageSujet: Re: (event) smile like you mean it   (event) smile like you mean it Icon_minitimeSam 9 Mai 2015 - 15:58

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C’était la première fois que Lorcan frappait Noeh pour de vrai, en-dehors des entraînements de lutte ou de boxe qu’ils avaient pu avoir quand ils étaient plus jeunes, et Lorcan ne regrettait pas une seule seconde son geste. S’ils avaient pu être amis, il y avait pourtant des limites à ne pas franchir et insinuer des choses sur Aspen venait en toute première place sur la liste. Et il valait mieux laisser ses poings s’exprimer plutôt que cette mutation qu’il sentait pulser en lui avec insistance. Le sang qui coulait du nez tuméfié de Noeh n’était qu’un rappel de plus qu’il n’avait pas un bien grand contrôle sur ses pouvoirs, mais il n’avait pas besoin d’une telle vision pour avoir déjà l’impression qu’il ne tarderait pas à perdre pied. Il n’avait pas besoin de voir quoi que ce soit, il le sentait au plus profond de lui. Il entendait le sang qui coulait dans les veines de Noeh comme il sentait le sien ou celui de Salomé. Et il avait du mal à détacher son attention de ce bruit entêtant, mais essayer de garder la tête suffisamment froide pour vomir des reproches à la tête de Noeh, ça l’aidait plutôt pas mal. Il avait besoin de penser à autre chose et c’était un prétexte comme un autre, même s’il regretterait ses paroles bien assez tôt. Mais comme Noeh semblait chaud pour le pugilat, il n’allait pas se gêner. Il n’avait aucune envie de l’épargner, plus maintenant. Et il n’avait plus non plus envie de partir, il n’était plus en état de le faire. Même si cela semblait faire très plaisir à Noeh de le voir rester en arrière, Lorcan savait que s’il s’approchait d’autres blessés, il ne tarderait pas à les achever en les noyant dans leur propre sang, ou d’autres joyeusetés dans le genre dont ses pouvoirs avaient le secret. Franchement, faire face à la verve de Noeh, ce n’était rien à côté. Il dut pourtant serrer les dents et se répéter qu’il était mieux ici quand son ancien ami lui envoya un coup de béquille dans le tibia, geignant une nouvelle fois sur la douleur qu’il ressentait à chaque pas. « Tu veux quoi, que je te plaigne ? Que je pleure un bon coup sur ton sort ? Ca te ferait du bien ? » Cracha Lorcan sans tenir compte de l’avertissement de Salomé, emporté par sa colère. Mais il finit tout de même par tourner la tête vers elle, sans doute alerté par la faiblesse de son ton. Elle était d’une pâleur cadavérique, sans doute en proie à la souffrance de ses pouvoirs, mais il ne pouvait rien faire pour elle, si ce n’est la fixer avec détresse. Il fallait qu’elle se contienne, et Noeh devait arrêter de déverser ses conneries s’ils voulaient pouvoir s’éloigner d’ici … S’ils y parvenaient sans encombre … Mais même cela leur fut refusé, car Noeh continuait aveuglément, s’enfonçant dans son égoïsme sans rien voir du supplice où sa propre sœur était plongée. Les phrases qu’il prononça alors firent l’effet d’un retour de coup de poing à Lorcan, qui avait passé bien trop de mois à côtoyer la paranoïa pour ne pas voir là des menaces pas tant voilées. C’était l’affirmation que Noeh connaissait la vérité, qu’il n’était pas dupe. Quelqu’un a viré de bord. Il ne s’agissait pas là d’un sous-entendu sur sa vie sexuelle, ce qui aurait été bien plus facile à accepter. Lorcan préférait annoncer à son père qu’il aimait les hommes plutôt que d’avouer qu’il portait le gène mutant, pourtant c’était bien de ce dernier point dont il était question. Un point que Noeh menaçait de révéler au plus vite, visiblement. Ce que papa allait en penser, Lorcan le savait. Parfaitement bien. Il allait penser que son fils méritait la même purification que sa mère, une balle dans la tête en guise de traitement. C’était ce qui l’attendait si Noeh ne fermait pas sa gueule, autant dire que Lorcan n’avait plus aucune envie de rire. Le cri de Salomé brisa le silence qui flottait entre eux, comme une fusée de détresse en plein naufrage, mais cette fois Lorcan ne détourna pas son regard de Noeh. Il ne parvenait plus à bouger. Il entendait à peine la cohue qui continuait de régner autour de leur petite bulle. Il voyait Noeh en train de parler à son père, il voyait ce dernier tourner son arme vers lui, il voyait le sourire narquois de Noeh, il voyait la déflagration, il voyait le sang. Encore et toujours ce sang qui recouvrait sa vision d’un voile rougeâtre, lui donnant la nausée. Quand la main de Salomé vint se plaquer sur son torse – avait-elle vu ? l’avait-elle fait exprès ? – il parvint à sortir de ses visions macabres pour reprendre pied dans la réalité, mais la tension dans ses muscles ne s’effaça pas. Il tremblait de tous ses membres, Lorcan, et il n’était pas loin de s’effondrer comme elle venait de le faire. Mais elle, elle continuait de toutes ses forces d’essayer de désamorcer la bombe qui gisait entre eux, avec ses pauvres mots sans énergie qui sonnaient creux aux oreilles de Lorcan. A ses yeux, ils étaient passés au-delà de la bagarre de gamins, ne le voyait-elle pas ? Ce n’était plus une question d’égo, ce n’était plus non plus une dispute sur celui qui avait la plus belle vie ces derniers temps. C’était Noeh qui menaçait Lorcan, et qui la menaçait elle aussi par la même occasion. Il la vit essuyer le sang sur le visage de son jumeau et il eut presque envie de rire tant ce geste lui sembla dérisoire. Tu crois que ça va arranger les choses ? C’est trop tard pour ça. Du sang, il y en a partout. Partout autour d’eux, en eux, le sang qui jaillissait, qui battait, qui obsédait Lorcan comme ça n’était pas arrivé depuis des semaines. Alors non, ça n’allait rien arranger d’essuyer le visage de Noeh, au contraire. Ce geste si simple venait de rappeler à Lorcan qu’il luttait contre ses pouvoirs, et il n’y avait rien de pire que de penser à ça pour que l’effort devienne insurmontable. Et il n’avait pas besoin de ça, pas maintenant, alors que Salomé se mit soudain à invectiver une passante sans raison apparente. Non, ce n’était pas le moment d’attirer l’attention sur eux. Elle venait de prendre cette femme à parti, sans doute parce qu’elle avait trop entendu ses pensées, mais si elle était une hunter ? Si le gars avec elle était un hunter ? Pour n’importe qui d’autre qu’eux deux, son comportement était insensé, voire même soupçonneux. Dans ce chaos, n’importe quoi devenait une menace potentielle. Lorcan mit un genou à terre et attrapa Salomé par le bras rudement, sans aucune considération pour sa faiblesse criante et le fait qu’elle venait de rendre son déjeuner sur son frère. Il ne parvenait plus à réfléchir posément, il ne voyait que d’immenses panneaux danger qui s’élevaient tout autour de lui, et la pression dans sa tête qui ne cessait d’augmenter en même temps que la terreur que des hunters leur tombe dessus. « Colle-moi en une alors ! Tu me fais chier toi aussi, à toujours prendre sa défense alors qu’il n’a même pas envie que tu sois là ! C’est qu’un p*tain d’égoïste, quand est-ce que tu t’en rendras compte ? » Les mots sortaient et il ne contrôlait plus rien. Frappe-moi, frappe, allez ! Si elle ne frappait pas, il allait exploser. Pour de bon. Noeh, Salomé, les gens autour, ou lui-même, il ne savait pas qui serait touché mais ça ne passerait pas inaperçu. « Il mérite pas que tu t’occupes de lui comme ça, et tu mérites pas de bousiller ta vie pour un infirme qui fais pas le moindre effort. » Ses pupilles s’écarquillèrent en voyant du sang couler lentement d’une des narines de Salomé. FRAPPE MOI BON SANG ! Il lâcha le bras de Salomé et détourna très vite les yeux en voyant le bleu qui y était apparu, et préféra retourner sa concentration sur Noeh. « Le premier à avoir viré de bord de toute façon, c’était bien toi, non ? T’as fricoté avec un mutant et t’essayes de nous le reprocher ? » Il avait le souffle court, les poings désespérément serrés. Que fallait-il encore qu’il dise pour qu’un des deux Callahan réagisse, bordel ?



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Noeh Callahan
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MessageSujet: Re: (event) smile like you mean it   (event) smile like you mean it Icon_minitimeJeu 14 Mai 2015 - 18:44

Noeh sentit qu'il était peut-être aller trop loin lorsque la voix de sa jumelle le freina dans cet élan nouveau qui s'était éveillé en lui. Un désir d'emmerder le monde pour certains, de leur faire voir la vérité en face pour lui, de leur rappeler qu'il y avait des choses qu'il mourrait d'envie de faire tout comme eux, mais dont il avait perdu toutes les capacités physiques, et peut-être même morales. Cette force de caractère que le cadet Callahan possédait avant son accident s'était muée en un état d'esprit bien plus destructeur et rentre-dedans, quelque chose dont il se servait pour se protéger de toutes ces choses qui lui pesaient dorénavant sur le cœur au quotidien et dont il était incapable de se débarrasser, même pour passer un peu de temps avec sa jumelle et l'un de ses plus proches amis. Possiblement même Aspen si elle était venue jusqu'ici. Les iris émeraudes de Noeh continuèrent de fixer Salomé alors que cette dernière finissait à genoux près de lui. Les mots se retrouvaient désormais bloqués au creux de sa gorge, toute son attention absorbée comme rarement par ce qu'elle lui répondait. Le « mon » qu'elle laissa échapper juste avant son prénom lui fit serrer les dents. Il n'avait plus l'habitude, l'ancien pianiste, d'entendre ce ton doux, provenant d'un membre de sa famille. Matthias n'était pas dans ce genre d'échange, surtout avec lui, ses parents préféraient l'éviter plutôt que de se remémorer le souvenir de leur enfant normal qu'il était avant l'accident et Salomé n'osait plus se comporter trop souvent de la sorte avec lui, sachant que ses réactions étaient imprévisibles. Pourtant, ce simple petit mot le renvoya quelques années en arrière, tandis qu'ils étaient encore tous plus ou moins proches, et que sa faiblesse n'avait pas tout envoyé balader. Son regard concerné continua de détailler alors que sa jumelle se penchait vers lui pour essayer le sang qui roulait sur sa peau. Jusqu'à ce qu'il recule instinctivement, cette dernière choisissant d'hurler sur une femme passant près d'eux. Écarquillant légèrement les yeux, le sang du fils de hunter se mit à battre avec plus de force à ses tempes. Il ne comprenait pas ce qu'il venait de se passer, mais supposait sans mal que la pression du moment commençait à peser sur les frêles épaules de sa sœur. La culpabilité le gagna quelque peu, même si freinée par l'agacement qui filtrait toujours dans ses veines et son esprit. Et, surtout, totalement effacée lorsque Salomé décida de venir déverser ce qu'elle avait bien pu avaler durant la journée sur son fichu costume. Lâchant un grognement, Noeh pencha la tête en arrière, refusant d'en voir plus. Quelqu'un l'avait sûrement maudit au loin, il ne voyait pas d'autre explication. Malheureusement, le jeune homme n'eut pas plus le temps de se remettre de cette offrande nauséabonde offerte par sa jumelle, Lorcan reprenant de plus belle un discours qui ne manqua pas de le remettre lui-même bien vite dans la danse. « J’en vois un autre qui fait pas d’efforts pour ramener la sienne, de sœur… », souffla Noeh, l'arrière de son crâne toujours posé contre le sol, n'ayant même pas la décence de balancer ses piques  puis de regarder son interlocuteur dans les yeux, juste pour savourer l'effet de ses dires sur la personne. Et pour le coup, il n'avait pas tort : elle était où, Aspen, depuis quelques temps, si c'était partout sauf aux côtés de son jumeau ? Depuis qu'ils étaient gamins, Noeh les avait rarement aperçus trop longtemps séparés l'un de l'autre, mais dernièrement il avait compris que l'un d'eux avait décidé de mettre de la distance dans l'équation qu'ils formaient, sans plus de justification. Non pas que les ragots soient son truc, mais le jumeau Callahan parvenait à saisir l'essentiel de ce qui se passait en dehors de cette chambre où il restait coincé la plupart du temps, surtout lorsque cela concernait Aspen. Même s'il ne l'avouerait pas. D'ailleurs, Noeh n'eut pas le temps de plus y penser que le sujet passionnant qu'il représentait ce soir revenait sur le tapis. Secouant la tête, il offrit l'un de ses airs les plus nerveux à Lorcan en serrant son poing gauche de toutes ses forces. « Il ne s’est rien passé avec elle ! Je me suis éloigné avant de finir par passer à nouveau par une fenêtre ou pire de finir comme elle, avec une espèce de mutation monstrueuse dans les veines ! » Les potins semblaient aller aussi vite jusqu'à lui que l'inverse. Il ne s'était rien passé avec Pietra. Elle l'avait trahi, point final, il n'y avait rien à dire de plus. Il... Il ne servait à rien de ressasser ce passé-. L'envie de lui crier à la figure qu'il n'y avait pas qu'avec les mutants qu'il avait fricoté manquant passer ses lèvres, mais il se retint. La rousse le tuerait de ses propres mains s'il osait une telle chose, encore plus en son absence. Observant que Lorcan était prêt à en prendre les coups de sa jumelle, et qu'il les réclamait même, l'étudiant préféra se concentrer de toutes ses forces sur ce détail plutôt que sur le reste. « Et arrête de la provoquer, parce que moi ça me les démange sérieux de te refaire autre chose que la jambe ! », cria-t-il à son attention, tandis que sa respiration redevenait saccadée au possible, emportée par l'adrénaline de l'instant. « J’aurais dû rester à la maison, j'aurais jamais dû sortir... », qu'il cracha dans sa barbe, se relevant en position assise comme il le pouvait. Enfin, Noeh releva son regard vers sa jumelle, ayant entraperçu dans l'emportement qu'elle aussi était blessée, ses pensées mettant de suite en cause Lorcan qui l'avait empoignée nonchalamment par le bras plus tôt. « Salomé ? », quémanda-t-il d'une voix à la fois préoccupée et nerveuse, cherchant à percevoir si elle allait « bien ».

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Salomé Callahan
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MessageSujet: Re: (event) smile like you mean it   (event) smile like you mean it Icon_minitimeJeu 14 Mai 2015 - 22:09

smile like you mean it.
twins, event.
La phrase lancée au beau milieu du brouhaha attira sembla-t'il l'attention de la demoiselle en question, qui posa un regard interloqué sur la brune dont provenait l'insulte... avant de la voir retourner son estomac sur l'homme allongé à ses côtés, au visage à demi-ensanglanté. Sans aucun doute la raison pour laquelle aucune remarque ou protestation ne parvint aux oreilles de Salomé, alors que la jeune femme s'empressait de s'éloigner de ceux qu'elle identifiait comme des ivrognes potentiellement dangereux. Très bien. C'était très bien. Essuyant ses lèvres du revers de sa manche, toujours en toute élégance, elle marqua un léger temps d'absence, constatant un léger soulagement de la douleur qui enserrait ses tempes. Cela la ramenait des mois en arrière.  Lorsque saisie pour la première fois d'une migraine d'une telle violence, elle avait fini par vomir en plein coeur de la forêt, avant d'entendre les paroles d'Adriel résonner dans son cerveau. C'était là, qu'elle avait véritablement compris. Et elle s'était retrouvée dans un tel état de violence intérieure, de souffrance mentale, qu'elle en avait massacré le corps du mutant à grands coups de lame disséminés sur son thorax, sur ses traits, jusqu'à ce qu'Adriel ne soit plus Adriel, mais un simple bouillon de chaire mélangée. Ce soir, c'était la première fois que la brune vivait une crise d'une telle intensité, depuis cette nuit-là. Inutile de préciser qu'enserrer son bras si férocement n'était sûrement pas la meilleure idée qu'avait pu avoir Lorcan, à cet instant précis. Salomé tourna brusquement la tête dans la direction du mutant, les dents serrées et le regard tempétueux, un vague coup d'oeil pour réaliser que oui, c'était bien lui qui la tenait de la sorte, avant de reforger son attention dans ses iris, prête à laisser sa raison s'envoler et à mettre ses paroles à exécution. La pique lancée par Noeh fila près des oreilles de Salomé, qui fronça les sourcils, un ton ironique craché avec ses paroles à la gueule de Lorcan : « Au moins j'essaye, j'essaye et toi, t'essayes Lorcan ? Parce qu'Aspen n'est pas là, il me semble, mais lui oui, peu importe qu'il n'en ait que peu d'envie. » Se rangeant ouvertement aux côtés de Noeh, pour d'autres raisons cependant que celle de le blesser. Qu'avait-il donc à subitement lui reprocher de passer du temps avec Noeh ? Pensait-il que c'était facile pour elle, d'aller le trouver sans cesse, la peur au ventre de s'introduire dans sa tête, d'entendre ses songes ou de faire une crise devant lui sans qu'elle ne puisse se contrôler ? Elle se mettait en danger, mais malgré tout, elle ne s'éloignerait pas de son jumeau. Pouvait-il en dire autant, vraiment ? Ou était-ce là en partie la raison de son reproche. Le fait de les voir, et de se trouver seul. Son esprit s'envenimait à mesure que la pression exercée par Lorcan sur son bras gagnait en dureté. Et avec elle croissait la colère de Salomé, portée par sa mutation, par sa douleur. Les pensées de Lorcan fendirent de nouveau son esprit, manquant de lui retourner le ventre une deuxième fois. Et ses pupilles achevèrent de s'agrandir, ne laissant de ses iris que quelques millimètres olivâtres alors que son esprit s'ouvrait de force, entièrement. Elle avait envie de lui hurler de se taire, d'arrêter de gueuler dans sa tête parce que ça allait la tuer, lui exploser les vaisseaux et la laisser là, agonisant dans une putain de rupture d'anévrisme. Et puis, tandis qu'un air ouvertement narquois s'étendait sur son visage, nouvel assaut dans sa tête, tout droit venu de son frère cette fois ci. Mêlant ses paroles à un nom qu'elle entendit traverser son esprit, la brune se pétrifia sur place. Pietra. Il parlait de Pietra. Il connaissait Pietra. Il se défendait de quoi que ce soit qui aurait pu se produire avec Pietra. Pietra, la mutante dotée de la même malédiction qu'Adriel. Parce que c'était une putain de mutation de merde, qui avait failli tuer son frère. Pourquoi son frère aurait-il parlé à Pietra ? Elle manqua de défouler ses nerfs sur lui, subitement. De lui demander pourquoi, pourquoi Pietra. Mais se retint, in extremis. Parce qu'alors, il lui faudrait expliquer qu'elle n'était qu'une personne de plus qu'il pouvait ajouter à la liste des saloperies de dégénérés capable d'entrer dans sa tête. Sa propre soeur. Elle se perdait. « De quoi tu parles, putain ? » Sa voix s'était cassée en cours de route alors que son regard se brouillait de larmes, se tournant vers son frère toujours allongé au sol. Tout se brouillait. Infirme, ce putain de mot dégueulasse balancé par Lorcan pour qualifier son frère. Sa main sur son bras, la douleur. Les paroles de Noeh, incompréhensible. Les hèlements de Lorcan. FRAPPE MOI BON SANG ! « TA GUEULE ! » Elle avait hurlé, pour la seconde fois de la soirée, ce qui pourrait sembler répondre aux dernières paroles provocantes de Lorcan mais qui s'adressait à ses pensées, celles qu'il lui adressait directement, comme si c'était devenu marrant visiblement de l'achever à coup de beuglantes poussées en silence.

Ses cheveux lui griffèrent le visage alors qu'elle faisait brutalement volte face. Il avait lâché son bras, l'hématome cheminant sur son épiderme sous cette pression déplacée. Les trois amis, ces trois amis de ce qui semblait appartenir à une autre époque serraient les poings, pour se contenir, chacun un peu plus que les autres, leurs nerfs tendus au beau milieu de cette nuit incompréhensible. L'air se troublait autour d'elle comme par un soir d'orage. Elle n'entendait plus rien. Frappe moi, qu'il lui disait. Elle le fixa, une fraction de seconde, et tout lui échappa. A sa manière, Lorcan la blessait, en s'attaquant de la sorte à Noeh. Il n'avait pas le droit. Personne n'avait le droit de s'en prendre à lui. Elle s'en était assurée. A lui parler, comme ça, par pensées, elle se retrouvait de plus belle projetée dans cette nuit de printemps, au pied d'un grand arbre, Adriel s'adressant à elle de cette même manière. Tu es comme moi. Dégénérée. Elle l'entendait encore, en écho à la voix de Lorcan. Et à peine fut elle retournée vers lui, qu'elle bondissait. L'entraînant sous son poids, sous le choc, sous cette impulsion non préméditée. Plaquant brutalement ses omoplates au bitume en y cognant ses épaules, la brune ne répondait plus de rien. Et ce fut son poing, qui partit le premier s'enfoncer dans l'angle de sa mâchoire. Sans doute que si on la stoppait pas, elle lui en assénerait un deuxième. Un troisième. S'emparant brusquement du col de Lorcan pour l'attirer vers elle, la télépathe laissa toute sa rage imprégner son visage, avant de s'adresser à lui dans un chuchotement audible de lui seul. « Dégage. Dégage de mon crâne. » Et à elle d'enfoncer ses phalanges entre ses côtes. Entendant à peine son prénom dans la bouche de son frère. N'entendant que le sang bourdonner à ses oreilles.



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