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 (stv|isolde), a bright light in a sea of dark

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Isolde Saddler
Isolde Saddler

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SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
MessageSujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark - Page 6 Icon_minitimeVen 4 Mar 2016 - 10:25

if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me
— cesare demaggio & isolde saddler —
I watched you sleepin' quietly in my bed, You don't know this now but There's somethings that need to be said And it's all that I can hear, It's more than I can bear. What if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me? What if I went and lost myself, Would you know where to find me? If I forgot who I am, Would you please remind me? Oh, cause without you things go hazy. — hazy.

Pourquoi est-ce qu'elle tait si attachée à Cesare ? C'était une question qu'elle s'était souvent posée, notamment après l'explosion qui les avait séparés pendant de nombreux mois. Elle se l'était posée cette question, comme celle que Cesare lui avait posée quelques temps plus tôt, deux fois, au cours de cette soirée. Pourquoi elle ne le détestait pas ? Ça revenait au même que de se demander pourquoi elle l'aimait au final. Et elle lui avait donné ses raison, alors fallait bien que ce soit à son tour à lui à présent, de répondre à la question. C'était le but de cette discussion après tout, répondre aux questions de l'autre, communiquer comme ils ne l'avaient jamais vraiment fait auparavant. Ils ne l'avaient jamais assez fait ça, discuter en toute simplicité , de tout, de rien, des bases de leur romance, des sujets plus difficiles peut-être au bout d'un moment. Puisqu'il voulait qu'elle sache tout, faudrait peut-être que ça arrive au bout d'un moment. Pour l'instant, c'était simple, agréable. Une bulle d''idylle qui les entourait et même les sujets les plus compliqués ne pourraient sans doute pas briser ça. Parce qu'ils n'y avait que leur amour mutuel pour rythmer cet instant et c'était très bien comme ça. Aussi bien que la nuit d'extase qu'ils avaient pu partager, ce n'était pas le même genre de passion, mais c'était tout aussi bien et comme cette nuit là, elle aurait aimé que ça dure encore longtemps, plus que le temps d'une simple nuit, elle voulait que ça dure au petit matin et plus longtemps encore.

Elle voulait que ça dure toujours cette histoire entre eux deux, que ça les pousse à se lancer dans des fiançailles, suivies d'un beau mariage. Elle voulait que ça dure pour toujours, qu'ils construise quelque chose ensemble, qu'ils puissent envisager même d'avoir d'autres bébés et une vie tranquille, être heureux. Alors, ça semblait important de se demander, pourquoi elle ? Elle n'avait pas l'impression d'être particulièrement exceptionnelle comme fille. Elle était chiante, difficilement supportable et y en avait plus d'un qui aurait rapidement laissé tomber à la place de Cesare, alors pourquoi pas lui hein ? Qu'est-ce qui faisait qu'il était encore là, à ses côtés, envers et contre tout ? Il avait commencé à parler, partant probablement plus loin qu'elle n'aurait pu l'imaginer. Mais elle l'avait écouté en en silence, sa main toujours dans la sienne et pas prête de la lâcher. « Bha, si j'avais bu un peu plus de vin sans doute que tu m'aurais perdue depuis longtemps. » Elle plaisantait, bien entendu, elle avait suivit tout son discours sans le moindre soucis et de toute façon, elle supportait assez bien l'alcool pour avoir probablement besoin de plus qu'un petit peu de vin en plus pour plus rien comprendre à ce qu'on lui racontait. « Est-ce que j't''ai aidé ? Jveux dire, tu m'avais l'air bien paumé à l'époque …. » Ses propos en étaient la preuve, mais elle l'avait su au moment où elle l'avait rencontré ça. « Est-ce que tu sais vraiment où tu vas maintenant ? » Au delà de son histoire avec elle, des promesses qu'ils avaient pu se faire, est-ce qu'il s'était vraiment retrouvé et cette mutation qu'il avait et qui lui avait fait se poser tant de questions, est-ce qu'il l'avait vraiment acceptée à présent ? « Je suis sûre que je peux en trouver autant, des bonnes raisons, t'en fais pas. » Elle lui adressa un sourire avant de hausser les épaules. Elle lui en avait déjà donné plusieurs plus tôt dans la soirée, mais elle pouvait sans doute en trouver d'autres encore, quand bien même ce n'était pas une question à laquelle elle avait su trouver une réponses pendant tout ce temps, si elle se donnait le temps d'y réfléchir, maintenant, alors que les choses allaient mieux entre eux, elle pouvait en trouver plein, des bonnes raisons pour justifier pourquoi lui.
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Cesare DeMaggio
Cesare DeMaggio

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MessageSujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark - Page 6 Icon_minitimeVen 4 Mar 2016 - 12:21


cause here, everybody here's got somebody to lean on
ALL THAT I KNOW, THERE'S NOTHING HERE TO RUN FROM.
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and you can tell the world that you're tired. every time that i see your face i notice all the suffering. just turn to my embrace i won't let you come to nothing. stand there and look into my eyes, and tell me that all we had were lies. show me that you don't care and i'll stay here if you prefer w/isolde saddler & cesare demaggio.
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Les crises du cœur, les faiblesses de l’âme, poussées à l’extrême par une affection démesurée : y avait-il dans c’monde des sentimentalistes qui vivaient ça au quotidien ? Pour Cesare, le sentiment était neuf et inattendu. Certes, il avait toujours eu Aria, sa petite sœur qui avait baigné son être d’un amour complexe et délicat, mais- mais c’n’était pas pareil ; et heureusement, que l’amour filial n’était pas le même que celui qui faisait les romances et poussait des imbéciles à chanter des sérénades au bas d’un balcon. Et le DeMaggio avait tant cru que la tendresse de sa sœur serait la seule qui importerait à sa vie, pour toujours, qu’il s’y était accroché avec une ferveur incommensurable. Il n’avait pourtant jamais été abusif, ou un sale type qui contrôlait le moindre de ses faits et gestes- d’bien des façons, il avait eu bien trop peur de perdre Aria pour la fâcher d’une quelconque manière. Elle avait eu son caractère, et il avait souvent dû marcher sur des œufs, utilisé mille précautions pour atteindre son cœur à travers la jalousie et les difficultés. Aria l’avait souvent détesté pour partir pendant des mois, et elle n’avait eu de cesse de lutter avec l’ardeur de son envie quand elle l’avait vu être préféré par leur père. Lui, il aimait à s’dire encore aujourd’hui qu’il n’avait jamais failli, qu’il n’avait jamais rien fait pour manquer à son devoir si important et naturel : depuis le moment où il l’avait prise dans un premier câlin, jusqu’au jour où une bande de connards la lui avaient arrachée. Mais peut-être que c’n’était pas vrai, peut-être que la façon dont il avait été épris de sa sœur n’avait fait que le rendre aveugle, à trop de circonstances qui avaient fini par les détruire. Aujourd’hui, alors que seul le silence ingrat pouvait répondre à ses doutes, Cesare n’savait plus. Tout c’qu’il pouvait savoir, c’est qu’y’avait eu Isolde aussi – heureusement – et qu’il avait manqué de la perdre elle aussi ; encore une fois, peu avait importé la flamme de conviction brûlant en lui avec son amour pour elle. Maintenant, il n’y avait plus qu’Isolde, Isolde et leur bébé, Isolde et leurs souvenirs d’idylle sans vague qui brillaient dans leurs yeux. Isolde, ses peines, ses difficultés, son sale caractère, sa dévotion pour ses proches, leur futur fait de promesses disproportionnée. Oui, il s’était probablement perdu dans l’océan de ses sentiments lorsqu’il avait commencé à ouvrir la bouche pour répondre à sa question ; et la réplique de la jeune femme ne put que lui arracher un souffle, un léger rire doux- il avait trop bien conscience d’être un amateur dans ces histoires de romance, d’âmes sœurs, de belles déclarations et de mots d’amour. Il n’était pas prêt de l’appeler ‘mon ange’ ou ‘chérie’ ni même d’savoir quoi faire pour lui sortir le grand-jeu lorsque la Saint Valentin pointerait le bout de son nez. Cupidon les avait tous les deux affublés d’un rôle qui leur semblait bien compliqué à endosser- mais ils faisaient des efforts, et ça semblait toujours naturel.

Cet instant-là était le plus naturel qui soit, loin du batifolage, loin de l’extase fiévreuse qu’ils avaient pu connaître quelques jours plus tôt- mais naturel d’une façon qui dépassait le charnel et les baisers ; y’avait bien plus d’aspects dans une liaison quelle qu’elle soit que le sexe de toute manière et ça, ils en avaient au moins toujours eu conscience. Mais l’ambiance, les regards, les caresses de leurs mains- et peut-être bien les quelques gorgées de vin, le chagrin pesant, la douceur ambiante, tout ça avait participé à l’enivrer, et à rendre ses mots maladroits. Lui qui n’était pas le plus loquace des types en règle générale. Alors à sa question, il préféra être honnête, quand bien même ici aussi, la vérité s’avérait compliquée, et s’étaler en des déclarations trop longues pour l’heure qu’il était. Il haussa les épaules, donc, ses yeux noirs détaillant le verre à moitié vide devant lui ; « J’en sais rien… » qu’il reconnut, pris dans une litanie qui s’répétait- il n’savait pas si elle l’avait aidé. Une part de lui savait, une part de lui voyait ça comme une évidence- mais mieux valait n’pas se voiler la face, Cesare avait toujours ses démons, Cesare était toujours habité d’un monstre qui n’était pas prêt d’être délogé. « Je-… je sais où j’veux aller. » avec elle plus qu’avec lui-même : peut-être était-ce un problème, peut-être que c’était quelque chose qu’elle n’voulait pas, une responsabilité trop grande pour elle- qu’il compte si âprement sur sa présence à elle dans sa vie, pour y voir une quelconque porte de sortie. Mais c’était l’cas ; avant Isolde il n’avait rien été d’autre que le soldat de ses parents, le fils DeMaggio, hunter comme ses parents. Isolde avait fait naître Cesare, bien plus facilement qu’Aria avait pu le faire- « J’sais pas si j’y suis encore… » c’n’était pas pour rien qu’il avait si peu de mal à embrasser la part sombre de lui-même, d’envisager de tuer les tueurs de sa sœur parce que c’était c’qu’il savait faire de mieux. C’n’était pas pour rien, que trop souvent, il avait l’impression de ressembler à son père. « Mais-mais, tu m’as aidé, oui. J’veux dire, même si c’est un long chemin, c’truc compliqué-… ça serait jamais arrivé sans toi. » si y’avait pas eu Isolde, il n’pouvait pas envisager qu’il aurait pu y avoir quelqu’un d’autre : c’était ça le concept des amoureux non ? Une façon dont quelque chose s’activait entre eux, une chimie qui n’arrivait avec personne d’autre. « Peut-être que-… j’ai pas vraiment surmonté l’idée qu’la vie a été assez ironique pour faire de moi un putain de transmutant au milieu d’une famille de tarés. Mais-… mais tu m’as aidé, à voir c’qui était plus important. » il n’était pas vacciné, et il n’savait pas s’il le ferait, même si le vaccin n’était pas un véritable poison. Il n’savait pas non plus si c’était parce qu’il était capable de vivre avec, ou si c’était plus un instinct de survie, une arme qu’il avait affutée avec le temps et lui avait déjà de nombreuses fois sauvé la vie. C’qu’il savait, c’est que ce n’était pas pour faire plaisir à Isolde ou pour le bien de leur couple qu’il n’l’avait pas fait. C’était presque parce que-… ça n’lui avait pas semblé primordial. Mais il n’serait jamais comme elle, à préférer mourir que perdre sa mutation ; peut-être d’ici vingt, cinquante ans d’une longue guérison. Mais pas maintenant. « J’sais que-ça en vaut la peine… » la vie, sortir d’un cercle vicieux de haine- aimer, « et personne d’autre a pu me l’faire voir avant toi. » alors oui qu’elle l’avait aidé, elle l’avait aidé comme il n’aurait jamais cru mériter d’être aidé ; et il lui avait déjà dit, en de longues longues diatribes à l’hôpital, ou dans ses gestes, dans ses baisers, dans ses hurlements, dans son désespoir, tout autant que ses espoirs, probablement.
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Isolde Saddler
Isolde Saddler

ADMIN - master of evolution
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SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
MessageSujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark - Page 6 Icon_minitimeSam 5 Mar 2016 - 11:21

if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me
— cesare demaggio & isolde saddler —
I watched you sleepin' quietly in my bed, You don't know this now but There's somethings that need to be said And it's all that I can hear, It's more than I can bear. What if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me? What if I went and lost myself, Would you know where to find me? If I forgot who I am, Would you please remind me? Oh, cause without you things go hazy. — hazy.

A l’époque où elle avait rencontré Cesare, Isolde n’avait vraiment eu que la vocation d’aider les transmutants qui pouvaient en avoir besoin et quand bien même ça pouvait parfois ça avait demandé de défendre quelqu’un aux dépends de la vie d’un hunter, ça n’avait pas été son but premier que de lancer la révolution qu’Insurgency pouvait représenter. Ça avait été plus simple, moins violent, mais il avait fallu que ça se termine de la pire des façons possibles. Ils étaient tous morts, ceux qu’elle avait voulu sauver, ils étaient morts, malgré tout ce qu’elle avait voulu faire pour eux, les hunters avaient encore gagné. Insurgency, ça avait été la réponse logique à tout ça. C’était trop simple de les laisser tuer une dizaine de personnes qui n’avaient rien demander à personne sans répliquer. Elle avait été énervée, folle d’une rage qui sommeillait encore en elle, la même qui l’avait poussée à se rendre chez les DeMaggio pour faire comprendre au père de Cesare ce qu’elle pensait de lui. Celle qui reviendrait s’emparer de chaque parcelle de son corps dès que Cesare quitterait cet appartement. Parce que c’était bien sa présence qui lui permettait d’oublier un peu la mort d’Anthea pour se concentrer sur Cesare et uniquement sur Cesare. Lui, elle pouvait affirmer qu’il l’avait aidée et qu’il continuait de l’aider, mais est-ce qu’elle avait réussi à en faire de même avec lui ? Elle l’espérait, parce qu’elle l’aimait et que ça semblait logique de vouloir s’aider l’un et l’autre quand on s’aimait, mais aussi parce que si elle avait réussi à l’aider lui, peut-être que ce n’était déjà pas si mal, à défaut de pas avoir pu sauver les autres, peut-être que lui, elle pouvait le sauver.

Elle ne le lâcherait pas en tout cas. Si y avait encore du chemin à faire, alors ils pourraient le faire ensemble, parce qu’elle n’avait pas l’intention de le laisser tomber. Puis si y avait des moments de doutes pour s’emparer de nouveaux de lui, alors elle serait là pour le ramener de nouveau. D’un baiser ou simplement en attrapant sa main, parce que ça marchait avec elle, y avait pas de raison pour que ça ne marche pas avec lui. Il lui en fallait pas plus à elle, pour se sentir mieux, pourtant ils ne faisaient que parler, main dans la main et ça aurait pu sembler ne pas être grand-chose, mais c’était déjà énorme et ça lui maintenait la tête hors de l’eau, alors même qu’avant qu’il n’arrive elle avait été prête à se laisser sombrer. « C’est une bonne chose alors. » Si elle avait pu l’aider, même pas totalement, c’était déjà un bon début, mais elle continuerait de l’aider, il pouvait en être certain. « Et je te laisserai jamais tomber alors, tu le verras, le bout du chemin. » Même s’il était long et difficile à traverser, y aurait un jour où il en verrait le bout. Un jour où ils en verraient le bout, tous les deux. « Déjà, commence par proscrire l’expression ‘putain de transmutant’ de ton vocabulaire. » C’était certain que ça n’aidait pas de voir les choses comme ça et puis elle, ça aurait presque pu lui foutre des frissons, sans doute que si ça n’avait pas été Cesare, ces quelques mots lui aurait valu un regard des plus sombres. « Sinon, je te casse les os de la main avec ma force de putain de transmutante. Et je suis vraiment sérieuse. » Ou pas, à en juger le sourire sur ses lèvres, elle ne l’était absolument pas. Elle n’allait pas lui péter les os de la main, elle préférait encore se perdre en caresses que d’en arriver là. « Si y a bien une chose dont je suis sûre c’est que c’est pas le fait d’être un transmutant ou pas, qui fait de quelqu’un un sale type. » Elle n’en avait jamais douté de ça, c’était à la base de beaucoup de choses dans sa vie à elle, de beaucoup de décision qu’elle avait pu prendre. « J’pense aussi qu’on peut naitre au mauvais endroit et suivre les mauvaises personnes ou même de faire des choses terribles parce qu’on pense que c’est juste, l’important c’est d’être capable de se rendre compte qu’on fait fausse route et je crois pas que tu serais là aujourd’hui si c’était pas le cas. » Et si seulement tous les hunters pouvaient s’en rendre compte, le monde n’en serait que plus beau. Mais de toute évidence, ils n’avaient pas tous la force de Cesare. Le courage de se défaire d’une façon de penser, ancrée au plus profond d’eux. Sans doute que ça pouvait être ajouté aux raisons pour lesquelles, elle, elle l’avait choisi lui et pas un autre. Parce qu’il avait ce courage dont trop peu de personnes étaient capable de faire preuve. « Tu ne dois ça qu’à toi, parce que tu serais jamais revenu vers-moi si tu avais pas été conscient de ça. Tu serais sans doute même pas venu dans ce groupe. » C’était lui et lui seul qui avait trouvé la force de se détacher de cette famille et d’agir différemment, alors au final, à elle, il ne lui devait pas grand-chose.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark - Page 6 Icon_minitimeSam 5 Mar 2016 - 19:13


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La vie d’un DeMaggio avait toujours été construite pour être claire et bien définie : les hunters de la famille naissaient pour subir un entrainement intensif pendant des années, avant de pouvoir eux-mêmes porter sur leurs épaules un héritage duquel dépendrait chacun de leurs choix. Et il n’savait pas d’à quand ça remontait dans sa famille- qui était le premier DeMaggio à avoir choisi d’embrasser cette destinée-là : tout c’que Cesare avait su, ç’avait été que son père l’avait choisie cette vie. Comme son oncle, et son grand-père encore avant. Et après vingt années d’une existence limpide et prévisible à souhait, le fils s’était subitement retrouvé confronter à une ambigüité qu’il n’aurait jamais cru avoir à affronter : la pire qui soit, probablement, l’ultime trahison au nom qu’il portait et au sang qui battait dans ses veines. Et pourtant, cette même malédiction n’avait été apportée par rien d’autre que les gènes que ses parents lui avaient ‘offert’ lors de sa conception : alors quoi ? Où est-c’qu’il avait commencé, le cercle vicieux qui avait commencé la fin d’la vie de Cesare DeMaggio ? Etait-ce à cause de ses parents, à cause de lui, à cause de la nature tout simplement ? Combien d’fois s’était-il posé ces questions très précises pendant les cinq longues années qui avaient constitué son silence et sa solitude ? Combien d’fois avait-il culpabilisé jusqu’à espérer s’en donner la mort, sans pour autant s’y résoudre ? Un DeMaggio n’abandonnait jamais, un DeMaggio n’commettait pas l’acte lâche et faible de se suicider. Mais un DeMaggio n’devait pas être un transmutant non plus. Alors quoi ? Alors quoi ?! Et encore, et encore, ces songes-là, le combat de ses convictions et de ses devoirs, tout ça était devenu une litanie assommante qu’il s’était répétée en boucle- un brouhaha, qui n’avait cessé qu’avec du temps, qu’avec Isolde, et que dans les circonstances qu’avaient été leurs rencontres. Ouais, ç’avait été tout un lot de circonstances atténuantes, tout un flot de petits hasards qui avaient fini par faire une grosse différence. Mais Cesare restait celui qui portait les estafilades de son passé. Celui qui portait en sa mémoire, les apports de sa famille et les convictions transmises de génération en génération. Il restait celui qui avait déversé toute son énergie pendant les vingt-cinq premières années de sa vie, à satisfaire son père. Il restait celui qui, même après l’avoir rencontrée, même après l’avoir aimé, n’avait pas totalement été capable de choisir Isolde. Pas avant que les choses n’aillent trop loin- qu’il atteigne c’point de non-retour où trop de gens avaient perdu trop de choses. Et la Saddler pouvait-elle connaître, comprendre, appréhender quoique ce soit de l’abysse de regrets et de remords qui vivait au fond de ses entrailles à lui ? Probablement pas- c’était c’qui les différenciait. C’qui différenciait les DeMaggio des Saddler. Ce qui différenciait le Cesare qu’il était, d’celui qu’il voulait être un jour, peut-être, lorsque leurs promesses deviendraient réalité. Mais au fond, il n’savait même pas comment soigner ce mal qui le rongeait de l’intérieur : il n’savait pas, et il n’pouvait pas réparer vingt-cinq années à n’semer rien d’autre que la mort et le sang.

Alors peu importait le sourire d’Isolde, ses paroles rassurantes, l’instant ou l’affection qui avait plané dans l’air depuis qu’ils avaient commencé à parler, Cesare ne put s’empêcher de détacher sa main de celle de la jeune femme. Pas parce qu’il avait peur qu’elle lui brise les os de celle-ci à cause de quelques mots déplacés- parce qu’il le fallait, parce qu’il avait c’besoin incompréhensible et incontrôlable d’avaler une bouffée d’air. Une bouffée d’air dans l’monde réel, celui si dégueulasse et ingrat qu’ils détestaient si âprement lorsqu’ils étaient tous les deux. Il n’avait pas rejoint le groupe d’Isolde à la recherche d’un sauvetage- il les avait rejoints pour les espionner, et les tuer une fois que ce serait fait. Peut-être qu’être resté si longtemps, avait été le signe qu’il avait changé, un choix qu’il avait fait lui-même sans pleinement l’assumer, prétextant même à son patriarche – et à lui-même – qu’y’avait sûrement d’autres choses à savoir. Mais pendant tant d’temps, tellement d’temps et encore aujourd’hui, tout en Cesare repoussait son appartenance aux transmutants. Il appartenait à Isolde, il aimait Isolde à s’en consumer, mais il demeurait dans ce vide à mille kilomètres de celui qu’elle croyait qu’il était, faut croire. Les deux mains de Cesare vinrent entourer le verre de vin sur dans lequel il avait perdu ses prunelles sombres, trop conscient du malaise qui lui tordait les entrailles. « J’suis désolé… pour c’que j’ai fait. » et peut-être bien qu’il l’avait déjà dit ; il n’savait plus, dans le bourdonnement qui se pressait contre ses tempes- il avait eu besoin de le dire, là maintenant, tandis qu’ils commençaient un voyage initiatique dans un passé qui leur était douloureux à tous les deux. Et d’toute manière, il pouvait bien s’excuser à l’infini rien que pour ça ; il en avait commis d’autres choses encore, sans plus avoir l’opportunité de faire quoique ce soit pour se racheter. « Mais j’pense pas-… être la personne que tu vois en moi. » qu’il ne put s’empêcher d’admettre, rattrapé par une culpabilité qui lui enserra la gorge, et rendit sa respiration erratique. Il n’serait jamais comme elle, altruiste ou héroïque ; il n’ferait jamais passer le reste du monde avant elle, avant lui, ou avant cette poignée d’êtres auxquels il tenait. Il était égoïste, il était comme un animal qui préservait sa meute aux dépends de tous les autres. Isolde n’était que du bon côté de la barrière, parce que l’cœur en avait décidé ainsi, parce qu’elle avait été la bonne personne- mais Cesare, lui, il n’serait jamais quelqu’un de bien.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark - Page 6 Icon_minitimeSam 5 Mar 2016 - 20:26

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Cesare avait dit qu’il ne voulait plus qu’elle ait l’impression qu’il lui cachait des choses ou qu’y ait des choses qu’elle ne savait pas sur lui. Elle se doutait bien que ces choses en question, dans l’esprit de Cesare, quand il les avait évoquées, ça n’avait pas été le fait qu’il aimait les mathématiques au lycée, qu’il avait été lycéen au même endroit qu’elle et que pourtant il ne s’était jamais croisés ou bien qu’il chanterait sur du Bob Dylan di jamais un jour il devait faire un karaoké. Ces choses-là, même si elle était contente de les connaitre, elle savait bien que ce n’était pas celles dont il avait voulu parler quelques instants plutôt. Pourtant c’était agréable cette discussion, loin du monde et de ses complications. Ils étaient dans cette petite bulle qui n’appartenait qu’à eux, que rien ni personne ne semblait pouvoir briser en cet instant. Personne à part eux sans doute. Elle n’était pas sûre d’en avoir envie et à bien y réfléchir, elle pouvait trouver encore plein de questions sans intérêt à lui poser, juste pour faire durer l’instant. Elle aurait pu sans doute, lui demander sa couleur préférée ou son plat préféré, comme si ça pouvait vraiment avoir une importance. Elle aurait dû, peut-être le faire, au lieu de se lancer dans cette question qui avait changé le cours de la conversation. Et elle aurait pu encore une fois, se contenter d’effacer le sujet d’un revers de la main pour retrouver à la discussion simple mais agréable qu’ils avaient pu avoir. Elle aurait pu, juste parce que ça l’aidait à se sentir mieux, parce que ça l’aidait à s’éloigner d’une réalité qu’elle n’avait pas envie d’affronter, la sienne à lui, qui était faite de moments qu’elle pouvait imaginer, admettre et accepter, mais qu’elle n’avait pas forcément envie d’entendre.

Mais s’il fallait passer par là, alors elle était prête à aller dans cette direction-là. S’il avait besoin d’aller par-là, alors elle était là pour le suivre, parce que c’était ce qu’il fallait faire quand on était amoureux. Elle retira lentement sa main de la table, alors qu’il avait rompu le contact entre leurs doigts. Elle esquissa un léger sourire, sans doute moins franc que tous les précédents, un peu plus nerveux. « Je sais. » Il lui avait déjà dit qu’il était désolé pour ce qu’il avait fait et s’ils étaient là ce soir en face à face c’était bien parce qu’elle l’avait pardonné. Consciente que ses erreurs étaient plus sur les épaules de son père que sur les siennes. Et ce serait probablement pareil pour tout le reste. Elle voulait s’en convaincre. Elle attrapa son verre de vin, pour en vider rapidement le contenu, fallait croire qu’elle aurait besoin de ça pour la suite. « Alors, dis-moi qui tu es vraiment, si c’est ce que tu veux. » C’était là où ils étaient censés en venir depuis le début de la conversation, alors autant se lancer dans le vif du sujet, s’il fallait que ce soit inévitable alors très bien. Y avait des chances pour que ça brise un peu la magie du moment qu’ils venaient de se créer, complètement peut-être, parce que c’était ramener cette réalité qu’ils cherchaient à fuir, droit sur eux. Mais ça irait, parce qu’elle l’aimait et qu’elle avait beau ne pas connaitre les détails de son passé, elle savait très bien – trop bien – ce que ça voulait dire d’être hunter. Elle en avait vu plus d’un au cours de sa vie et son père était celui qui avait détruit tellement de chose dans sa vie, le monstre qui l’avait si souvent brisée, alors sans doute qu’un passé dirigé par un homme pareil, ça n’avait rien de beau, rien d’agréable, rien de magique. Mais, ça irait quand même, elle était confiante. Il le fallait.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark - Page 6 Icon_minitimeSam 5 Mar 2016 - 22:18


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and you can tell the world that you're tired. every time that i see your face i notice all the suffering. just turn to my embrace i won't let you come to nothing. stand there and look into my eyes, and tell me that all we had were lies. show me that you don't care and i'll stay here if you prefer w/isolde saddler & cesare demaggio.
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Y’avait personne d’autre plus que Cesare, qui pouvait souhaiter que la réalité n’soit pas la réalité. Que la vie puisse changer en un clin d’œil, un claquement de doigt ou un choix qui sortait de l’ordinaire. Il aurait voulu qu’un acte héroïque puisse changer tous les actes répugnants et meurtriers qu’il avait accomplis jusqu’alors : mais son âme était rongée par des maux qui dépassaient l’amour, l’affection, la tendresse ou la douleur. Peut-être était-ce bien d’Isolde dont il avait besoin pour avancer, elle, au quotidien, elle et ses paroles rassurantes, elle et ses preuves d’amour au jour le jour ; mais il n’pouvait s’empêcher de porter en lui l’impression dégueulasse qu’il continuait à lui mentir. Parce qu’Isolde était peut-être un peu aveugle, ou parce qu’elle n’pouvait que se construire des théories sans s’dire clairement que l’homme qu’elle aimait, avait été celui qui avait fait ça. Certes, c’était facile de dire que c’était de la faute des parents DeMaggio, ceux qui l’avaient formaté comme ça, et lui avaient inculqué à l’esprit que c’était le meilleur moyen de combattre une menace bien plus grande. Les mutants, la menace ultime d’un monde qu’ils détruiraient tôt ou tard. Les meurtriers monstrueux, qui avaient tué son grand-père, son oncle- ces créatures difformes qui pouvaient devenir des démons sans aucune humanité dès qu’ils cédaient à cette part de ténèbres en eux. Et pourtant, Cesare avait l’impression d’être celui dévasté et dévoré par les ténèbres : pas parce qu’il s’était découvert une mutation lui aussi, pas parce qu’il avait ce gène déficient en lui. Mais parce qu’il avait été un hunter pendant tant de temps qu’encore aujourd’hui, ça trouvait un écho logique dans sa tête. Tuer, c’était sa réponse. Tuer, c’était sa justice. Et peu importait qui se tenait sur ce chemin-là. Et si tout ceci n’avait été la faute que de Rafael DeMaggio, pourquoi est-ce que ça n’avait pas disparu le jour où le fils avait été capable de s’rendre compte que son père était une enflure ? Où était la vérité, où était la petite illusion pour s’donner bonne conscience : en son for intérieur, maintenant plus que jamais, Cesare n’parvenait plus à se voir, se savoir différent d’son père ou du chasseur qu’il avait appris à être. Peut-être n’était-ce que l’influence néfaste de son père, pesant plus ardemment sur ses épaules qui lui faisait penser ça – ou peut-être était-ce la vérité, la preuve inquiétante qu’il n’avait certainement pas fini son chemin vers quelque autre espoir que ce soit.

Alors il avait repris sa main, et il avait perdu ses yeux dans quelque chose qu’il était bien plus facile de dévisager qu’Isolde elle-même : c’était à croire qu’il faisait la conversation au verre de vin devant lui, alors même qu’il n’avait que trop bien conscience de la présence de la mutante, à quelques pas de là. Et son cœur tambourinait contre son poitrail à toute allure, emporté par une inquiétude qu’il aurait voulu pouvoir mettre en mots : il aurait voulu pouvoir supplier Isolde de n’pas le haïr, de n’pas arrêter de l’aimer, de n’pas l’abandonner malgré ce qu’il dirait- mais il n’en avait pas l’droit. Il n’pouvait pas lui demander ça, alors même qu’il se haïssait profondément pour ces réalités trop ancrées à ses chairs. Alors pour combien d’temps resta-t-il muet ? Ce qui lui pesait au point d’l’étouffer, c’était autre chose- autre chose loin de l’influence de son père, autre chose qu’il n’pouvait pas et n’pourrait jamais blâmer sur son père. C’avait été lui, et personne d’autre. « Kingsley Moren-… » qu’il commença, ses traits se durcissant imperceptiblement avant de fondre à nouveau dès que les mots eurent assez flotté dans l’air : « Il a pas-... » si, si il avait tué Aria, il avait participé à le faire du moins. « Il était pas tout seul, quand il a tué ma sœur. Y’avait quelqu’un d’autre avec lui, un apprenti-… » et peut-être bien que dans le schéma d’Isolde, Artur Kovalainen était comme lui, et Kingsley Moren comme Rafael DeMaggio, l’affreux bourreau qui retournait les têtes ; c’était pourtant toujours plus compliqué, beaucoup plus compliqué. « Son nom, c’est Artur Kovalainen-… et ça a pas vraiment d’importance en fait. » de c’type, il avait juste eu besoin de savoir le nom avant de juger quoi faire ; il n’avait pas cherché plus loin, il n’lui cherchait pas de circonstance atténuante ou de porte de sortie- il était coupable, tout comme il s’devait lui d’être coupable de tous les cadavres qu’il avait semés. Peu importaient les Kingsley Moren et les Rafael DeMaggio- n’était-ce pas ce qu’elle avait elle-même dit à une époque ? Si seulement c’n’était que ça, si seulement c’n’était qu’une question d’éthique, de qui est coupable et de qui n’l’est pas. « Il-… il a- avait une sœur. » et déjà dans sa gorge, y’avait un nœud qui s’était fait, et gonflait à mesure qu’il cherchait de l’air, tentant de garder une quelconque contenance : « Je-… je l’ai tuée. J’l’ai tuée, parce que je l’pouvais. Et que-… et que c’était juste un moyen, de m’faire m’sentir bien. » ses épaules se tassèrent pour une seconde à peine, comme s’il avait lâché une des confidences les plus insupportables de sa vie, alors même que ça n’faisait que quelques jours à peine. Il avait juste pris tellement de plaisir à le faire, tellement de plaisir à imposer cette peine et cette impuissance à la personne qui lui avait fait vivre ça- dans l’équation, Moira Kovalainen n’avait juste pas eu la moindre importance. Son bourreau avait évalué sa vie, et il avait jugé qu’elle n’valait rien- pas plus que sa vengeance, pas lui que sa rage ou un sentiment d’accomplissement qui n’avait duré qu’un instant minable. Tout ce que Cesare put faire, fut d’avaler un peu d’air, tant bien que mal, ignorant le monde le temps de passer ses deux mains sur son visage- les accrocher à ses yeux, comme s’il cherchait à ignorer le monde ; pourtant, il n’méritait pas vraiment d’échappatoire, ou d’évasion quelconque, ou de trêve quelle qu’elle soit. « C’est pas-… c’est pas mon père qui m’a fait faire ça. Ça, ça vient de moi et d’personne d’autre et- » et Moira Kovalainen lui avait même dit, ça n’avait même pas été d’la justice ou d’la vengeance, ça n’avait ni ramené Aria ni fait quoique ce soit. Et il n’avait même pas daigné achever le responsable de ses malheurs, il n’avait fait que payer à quelqu’un qui ne l’méritait pas, un tribut que lui-même aurait dû payer depuis longtemps déjà. Il n’méritait pas d’parler de tout et de rien avec Isolde, d’lui parler de ses chansons préférées ou d’son talent pour les mathématiques comme si c’était des choses qui le définissaient ; ça ne le définissait en rien, en comparaison de tous les cadavres qui pesaient sur son âme- l’domaine dans lequel il était expert toute catégorie, ruiner des vies selon son gré. « Je-… je sais pas si y’a une part d’moi qui veut changer, ou si j’peux l’faire- à- à chaque fois y’a cette chose en moi qui m’fait agir-. » cette chose, lui-même, son âme ou son inhumanité, Cesare n’savait pas, il n’savait plus- les douleurs qu’il ressentait là maintenant, elles lui semblaient infiniment humaines, infiniment sensibles. Mais il suffisait d’un rien, pour que tout ça soit annihilé sur place et oublié ; « P’tètre qu’y’a dix ans, c’était d’la faute de mon père et-et- et ce serait si facile d’tout blâmer sur lui mais-... mais j’suis un tueur. Et pas un tueur d’gens qui veulent me tuer, ou d’gens dangereux, ou d’gens qui m’menacent-… » et sa voix s’arrêta là, nette, comme si la détresse venait de lui couper les cordes vocales. Comme si la honte le rattrapait enfin ; pourquoi est-c’qu’elle ne l’détestait pas, hein ? La question lui brûla à nouveau la gorge, comme s’il attendait qu’elle lui réponde enfin qu’elle le détestait, mais- « J’suis désolé- » fut tout ce qui eut la décence de s’exprimer ; il était désolé pas que pour Isolde, pour tous les autres, symbolisés dans sa tête par Moira Kovalainen. Il était désolé de n’pas valoir mieux, et d’être le monstre. Il était désolé de n’ressentir rien, ici et maintenant, rien d’autre qu’une détresse pour lui-même, parce qu’il se savait irrécupérable – et lorsque celle-ci se manifesta, humide au coin de ses paupières, il l’essuya d’un revers de main ; une fois, deux fois, trois fois- il l’avait su pourtant, dès qu’il avait rencontré Isolde, dès qu’il l’avait aimée, que quoi qu’il fasse, il finirait toujours submergé par le flot de ses regrets.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark - Page 6 Icon_minitimeSam 5 Mar 2016 - 23:47

if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me
— cesare demaggio & isolde saddler —
I watched you sleepin' quietly in my bed, You don't know this now but There's somethings that need to be said And it's all that I can hear, It's more than I can bear. What if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me? What if I went and lost myself, Would you know where to find me? If I forgot who I am, Would you please remind me? Oh, cause without you things go hazy. — hazy.

Les moments doux, agréables, magiques, si loin de la réalité, c’était important d’en profiter, important de les savourer avant que tout ne s’effondre. Elle aurait voulu que ça puisse durer toujours, qu’il n’y ait que ça dans sa vie, tous ces moments qui pouvaient si aisément lui réchauffer le cœur et faire taire les maux ancrés en elle. Elle aurait voulu ne vivre que de ça, fuir éternellement cette réalité qui était définitivement trop cruelle, toujours plus horrible, toujours plus dévastatrice. Mais le monde était ce qu’il était et elle ne pouvait pas se contenter de ne choisir que les choses qui pouvaient l’arranger. Le monde, fallait le prendre dans sa totalité, quand bien même c’était loin d’être agréable. La réalité, c’était toujours plus de cadavres, toujours plus de problèmes tant de chose qu’elle aurait aimé ne plus jamais avoir à affronter. Rester là, avec Cesare à se voiler la face et à ne vivre qu’à travers l’amour qu’elle éprouvait pour Cesare. L’amour qu’elle savait réel, qu’elle sentait de déverser dans ses veines quand elle était en sa présence. Elle l’aimait, c’était une chose dont elle était sûre et elle savait aussi qu’elle ne pourrait jamais le détester. Elle avait tellement essayé, pendant des semaines, des mois et plutôt qu’une haine profonde, elle n’avait eu que des regrets et de la rancœur, tout ça, balayé en en un rien de temps quelques semaines plus tôt quand il était venu à l’hôpital à la naissance de Clara. Depuis, ça semblait tellement simple d’oublier le passé et de ne penser plus qu’à l’avenir, de se faire des promesses et de rêver ensemble de ce que pourraient être leur vie un jour. Elle pensait pouvoir tout oublier, parce que c’était Cesare er qu’elle l’aimait.

Mais peut-être que dans les faits, c’était plus compliqué que ça. C’était le rêve et son cœur tambourinant contre sa poitrine avec force dès qu’elle voyait Cesare qui la laissait penser que tout pouvait être pardonnable. Et si cette fois ça ne l’était pas hein ? Elle écoutait les paroles de Cesare et elle ne savait plus. Elle ne savait plus quoi penser, ni quoi faire et elle l’aimait, ça se serait toujours vrai, elle était incapable de se défaire de ce sentiment qui pulsait dans ses veines. Mais ses paroles, elle était plus violente qu’une baffe en plein visage, plus douloureuse que chacun des coups que son père avait pu lui porter. Les plaies, les ecchymoses, elle s’en remettrait bien vite. Plus rapidement que ça sans doute. A moins qu’elle puisse oublier encore une fois, qu’elle puisse pardonner parce qu’elle l’aimait, parce qu’elle savait qu’elle avait besoin de lui et qu’elle se voulait suffisamment égoïste pour se foutre éperdument du sort de cette Moira Kovalainen. Kovalainen. Il avait fallu un certain temps avant que le nom fasse écho dans ses pensées. « Kova … » Elle avait l’impression que l’oxygène lui manquait à tel point qu’elle se sentait incapable de terminer ne serait-ce que le nom. Elle ne connaissait ni d’Artur, ni de Moira, mais elle connaissait Andreas. Il avait beau être un emmerdeur de première parfois, il restait un allié, un membre d’Insurgency. Qui c’était cette Moira pour lui ? Elle doutait qu’elle qu’il y ait dans cette ville des Kovalainen qui ne soit pas liés par le sang. Même sans Andreas, ça n’avait pas de sens de tuer la sœur de quelqu’un juste pour se sentir mieux, juste pour prouver à celui qui avait tué sa sœur la douleur que ça pouvait représenter. Elle aurait voulu être capable de lui hurler dessus, de lui dire de quitter cet appartement et de surtout ne jamais revenir, ni pour elle, ni pour Clara. Ça aurait été logique sans doute comme réaction, mais elle en était incapable, parce qu’elle ne voulait pas qu’il parte. Elle ne savait pas ce qu’elle voulait. Il devait bien y avoir quelque chose à faire, un moyen de réparer ça. Quelque chose n’importe quoi. Ça s’agitait trop vite dans sa tête et pourtant elle était incapable de prononcer le moindre mot. Sa main qui enserrait encore son verre vide serra fort trop fort, si bien que l’objet explosa dans sa paume, sans pour autant qu’elle ne lâche continuant de broyer le verre sous ses doigts jusqu’à serrer le poing en ignorant les éclats glissés sous sa peau et le sang qui coulait des plaies. « Tu … Oh mon dieu. » Elle aurait voulu porté sa main à sa bouche mais stoppa son geste comme si elle réalisait seulement que cette dernière était pleine de sang. Elle se leva d’un bond, manquant de peu de faire tomber sa chaise à la renverse pour rejoindre l’évier et passer sa main sous l’eau. « Est-ce que ça a marché ? Est-ce que tu te sens mieux maintenant ? » Il fallait qu’il dise non. Vivre avec des regrets et de la culpabilité, ce n’était pas forcément la meilleure chose au monde, mais c’était aussi le principe de l’empathie et en cet instant, ça semblait important. Elle voulait qu’il le regrette son geste, qu’il sache à quel point c’était horrible et parfaitement injustifié, que ce n’était certainement pas rendre justice ou se venger, c’était de la folie et n’importe qui pouvait être guidé par la folie à un moment de sa vie, mais ça ne justifiait probablement pas le meurtre. Y avait rien qui justifiait ça. Mais qu’il soit poussé à la folie par le chagrin et qu’il finisse par le regretter, c’était mieux que le simple meurtre de sang froid avec lequel on peut continuer à vivre sans se poser de questions, comme si ce n’était rien.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark - Page 6 Icon_minitimeDim 6 Mar 2016 - 0:36


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Les circonstances aidaient. Les circonstances faisaient que Cesare avait peu de temps pour penser à Moira Kovalainen, ou à son frère : encore et encore, il s’concentrait sur Kingsley Moren, l’objectif qui était devenu une véritable obsession. C’était le seul moyen qu’il avait pour garder la tête hors de l’eau : mais dans ses cauchemars, ses songes éveillés hantés par des fantômes, la voix de la rousse s’était mêlée au brouhaha causé par tous les autres. Y’avait des moments de trêve, des détails dans la ville, le passage éclair d’une chevelure rousse- tant de choses qui lui rappelaient ce qu’il avait fait. Ironique, compte-tenu du fait que ça n’avait pas été la première fois, que ça n’avait pas été la seule innocente, victime collatérale de son passage ; mais ç’avait été la dernière, et c’était celle qui s’était imprimée sur son âme tout juste vivante. Par quelle magie, pourquoi ? Il n’savait pas ; Cesare aurait largement préféré pouvoir fuir ces démons hideux et n’jamais plus les affronter- il aurait bien voulu, être comme le Cesare d’autrefois, et s’en contre-foutre, envoyer ça sur le dos de son père et passer à autre chose. Mais maintenant y’avait Clara, y’avait Isolde qui avait enfin arrêté de lui hurler dessus et de le haïr, y’avait plus d’Aria. Tant de choses avaient changé, tant de choses avaient été bouleversées. Il n’savait que trop bien, que ces paroles-là représentaient un tournant décisif dans leur relation : pouvaient-ils vraiment tout surmonter ? Ouais, peut-être qu’Anthea ça n’avait pas été lui ce soir ; mais ç’avait été lui l’autre soir. Et le meurtre de Moira Kovalainen faisait tristement écho aux péchés qu’il avait déjà commis juste sous le nez de la Saddler. Sa vie était faite de cercles vicieux, d’instincts qui le possédaient de toute part, en un torrent d’émotions qu’il venait tôt ou tard à regretter. Il avait regretté aussi, en une parcelle de son être, ce qu’il avait dû faire à tous ces gens, rien que pour sauver Aria et Isolde. Mais jamais- jamais il n’aurait pu être l’altruiste qui opterait pour sauver des dizaines de vies, aussi innocentes étaient-elles, en sacrifiant les deux seules personnes qui avaient tenu pour lui. C’était comme ça, et c’était probablement la vision du monde la plus répugnante qui soit : les héros, eux, ils étaient toujours ceux qui essayaient d’faire le bien en toutes circonstances, ceux qui évaluaient les et si et trouvaient un autre moyen. Il n’était clairement pas un héros : et son père le savait, sa mère le savait. Isolde venait de l’apprendre un peu plus, les brisures de leurs cœurs respectifs, concrétisées par le bri de verre qui lui fit relever la tête.

Et les réflexes de Cesare l’auraient poussé à se lever prestement, pour attirer l’attention d’Isolde et l’aider- mais il resta là, paralysé dans sa chaise, le regard s’accrochant à la main de la jeune femme, le verre brisé, des détails qui lui permettaient d’échapper à la sévérité de son regard, ou l’électricité qui pesait soudainement dans l’air. Après tant de silence, c’était comme ça que la transmutante daignait afficher sa réponse. Cesare encaissa, il ne dit mot, ne bougea pas, et n’essaya certainement pas de se soustraire à ce qui pouvait potentiellement venir : qu’elle le frappe, qu’elle lui hurle dessus, qu’elle le haïsse, qu’elle- qu’elle… qu’elle lui inflige enfin c’qu’il méritait. Sa vie de merde, il la méritait. Ses difficultés, ses peines, sa solitude, il méritait tout ça, tout autant. Et Isolde se leva enfin, réalisant ce qui lui était arrivé, manifestement ; encore une fois, lui il n’bougea pas- pas parce qu’il n’en avait pas envie, pas parce qu’il n’avait pas l’inquiétude pulsant à travers ses veines ; peut-être était-ce juste égoïste, afin qu’elle ne le repousse pas. Ou peut-être était-ce parce qu’il n’avait que trop bien conscience qu’elle pouvait vouloir qu’il n’la touche pas, plus jamais. Et n’l’aide pas. Plus jamais. Qu’est-c’qu’il devait faire, alors hein ? Il avait l’impression qu’il pourrait rester cloué à cette chaise pour le restant de ses jours, aussi longs pouvaient-ils être. Il aurait pu, inutilement, essayer de ramasser les morceaux de verre qui jonchaient la table et représentaient bien le moment : la façon dont il avait brisé une idylle qui avait flotté dans l’air en une odeur doucereuse, y’a quelques instants plus tôt. La façon dont il avait dû briser le cœur d’Isolde, ses croyances en lui, ses croyances en eux. Ses espoirs, sa foi, peu importait c’qu’elle avait pu placer en lui, c’était envolé maintenant. Le silence fut à nouveau lourd et assourdissant, mais la jeune femme le brisa à nouveau ; et dans l’eau qui coulait à grands flots, le bruit de celle-ci à travers toute la pièce, Cesare s’autorisa à garder le silence. Le temps d’chercher une réponse évidente, le temps de creuser, creuser à travers toutes les couches de ressentis qui le faisaient pourrir de l’intérieur. Il n’avait pas regretté, sur le moment, emporté par l’adrénaline, emporté par la rage, son énergie matérialisée par l’éclair blanc qui l’avait frappé. Il n’avait pas pu regretter, au moment d’penser à Aria, au moment de dévisager son meurtrier et de lire cette détresse qu’il connaissait si bien sur son visage à lui. Savoir qu’il avait rabaissé plus bas que terre, le type qui avait lentement mais sûrement tué sa propre sœur quelques mois plus tôt : y avait-il un sentiment qui puisse exister, pour lui faire regretter ça ? C’avait été Aria, et Artur Kovalainen aurait dû mieux savoir- il aurait dû savoir que le frère aurait préféré crever de la plus pitoyable, lente et douloureuse façon, plutôt que d’accepter d’perdre sa sœur. Il aurait dû savoir. Mais Aria était toujours six pieds sous terre, et Aria n’reviendrait jamais. Et Aria était morte en le haïssant, trahie jusqu’au bout. Et Aria n’était même pas vengée. Et lui, lui, il avait pactisé avec cette part encore plus sombre de lui, embrassé ses démons ; il avait plongé dans le vide. Il était devenu un vide, qui absorbait les circonstances qui s’jouaient partout autour de lui. Et n’s’éclairait, que quand il y avait Isolde dans les parages. Et Moira Kovalainen était morte, et même si Cesare n’la connaissait pas au point d’dire que le monde était infiniment moins beau à cause de son absence, ça n’changeait rien aux faits. Ça n’changeait rien au fait que la vie, avait une valeur que les morts n’avaient plus, probablement. « Non. » c’est tout ce qu’il put admettre, un étau autour de tout son poitrail, ses poumons vidés d’air ; Cesare essuya à nouveau ses dernières traces de larmes du plat de ses mains, avant de se tourner vers Isolde. « Maintenant-… t’es blessée… » à cause de lui, et probablement plus encore que juste sa main- blessée dans son intérieur, son cœur et son âme, d’ces plaies qui ne se refermeraient pas comme ça, raccommodées par des bons sentiments. « E-… est-c’que j’peux t’aider ? » et s’il avait écouté ses instincts, ceux-là, toujours les mêmes, Cesare l’aurait supplié d’au moins ça, le laisser aider, le laisser faire quelque chose. Mais c’était à elle de choisir, pas à lui d’essayer de passer des frontières à son cœur auxquelles il n’avait pas droit là maintenant.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark - Page 6 Icon_minitimeDim 6 Mar 2016 - 1:58

if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me
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Elle se sentait faible, comme si elle avait été sur le point de s’effondrer. L’ascenseur émotionnel était trop dur à supporter aujourd’hui. Entre la panique quand elle avait reçu ce doigt, la colère quand elle était arrivée chez DeMaggio pour apprendre qu’Anthea était morte. Puis y avait eu toute la peine du monde qui s’était emparée d’elle, effacée par l’admiration de voir Cesare avec Clara, puis ce petit moment complètement hors du temps qu’il l’avait fait ce sentir tellement bien. Et maintenant elle ne trouvait même pas comment définir ce qu’elle ressentait, partagée entre l’envie de hurler à plein poumon parce que c’était inacceptable ce qu’il avait fait et celle de simplement s’en foutre, parce que ça aurait été tellement plus simple. C’était une lutte violente qui se jouait en elle y avait rien qui semblait prendre le pas pour vaincre les autres états d’âme, c’était juste un mélange incompréhensibles de sentiments duquel elle ne savait pas quoi tirer. Elle voulait remonter le temps, le couper avant qu’il ne lui raconte cette histoire. Ne jamais savoir parce qu’elle n’aurait pas eu à s’en soucier si jamais elle n’avait pas su. Et si quelqu’un d’autre avait fini par lui apprendre cette histoire ? Qu’est-ce qu’elle en aurait pensé ? Sans doute qu’il avait eu un sacré culot pour la regarder dans les yeux et lui faire des belles déclaration d’amour en oubliant de lui préciser qu’il avait tué une fille innocente pour des raisons complètement abjectes. Qu’on ne vienne pas lui parler de vengeance en cet instant, parce que c’était tout sauf ça.

La vengeance, ce n’était pas la solution, c’était elle qui l’avait dit, elle qui l’avait pensé et elle qui s’était sentie hypocrite quelques instants plus tôt alors qu’elle avait clairement voulu se venger de Rafael DeMaggio. Mais la vengeance, ça restait mieux que ça. Qu’est-ce que c’était ça d’abord ? Elle ne trouvait pas de mot juste pour définir cette action, pour donner un sens à tout ça. Le regard fixé sur l’eau qui coulait dans l’évier elle était complètement perdue, agrippée au bord de ce dernier de sa main encore valide, comme pour ne pas tomber. Elle était à bout de force, complètement épuisée, peut-être qu’elle aurait pu aller se coucher finalement et s’endormir comme une masse parce que c’était trop pour elle ça. Peut-être qu’elle aurait pu se réveiller et s’apercevoir que tout ça n’avait été qu’un mauvais rêve. Si seulement. Mais y avait pas de si qui tenaient, ni maintenant ni jamais. Y avait rien pour refaire leur histoire et passer des heures à se raconter des trucs sans importance pour alléger leurs cœurs ce n’était que le meilleur moyen de se berner d’illusions et ce n’était pas désagréable dans le fond, mais en cet instant elle avait l’impression que c’était incroyablement idiot. Au moins, avoir tuée cette fille, ça ne l’aidait pas à aller mieux. C’était déjà un bon début. Un petit point positif qu’elle tirait de cet enfer et fallait bien qu’elle se raccroche à ces petits points. Nerveusement elle avait fermé le robinet avant d’attraper un torchon à mettre contre sa main. Y avait encore du sang et des bouts de verres sous la peau mais elle aurait bien le temps de s’en occuper plus tard. « Non. Non tu peux pas m’aider. Pas maintenant. » Elle soupira, restant face au lavabo encore quelques secondes sans rien dire. « Pourquoi tu m’as dit ça ? » La franchise, c’était probablement important quand on essayait de construire quelque chose, comme ils le faisaient, comme ils se l’étaient promis. « Est-ce que tu attends vraiment de moi que j’te dise que j’te déteste ? » Il avait insisté sur le sujet ce soir, et elle avait comme l’impression qu’il en rajoutait une couche, elle osa enfin se retourner pour faire face à Cesare. « Ça marche pas. » Elle ne le détestait pas. Elle le sentait dans son cœur, cette couleur qui le tordait en cet instant, c’était pas la haine, c’était l’amour, ce fichu sentiment qui pouvait faire planer, comme souffrir. « La seule personne que j’déteste c’est moi. Parce que je devrais t’insulter, te frapper, te dire de partir et de surtout ne jamais reposer ne serait-ce qu’un regard sur moi ou sur ma fille. » Mais c’était pas ça qu’elle ressentait. « Mais j’peux pas te dire ça, parce que c’est pas ce que c’est pas ce que je ressens. » Elle sentait les larmes qui remontaient à ses yeux, sans doute qu’elle avait battu un record du nombre de pleurs en une soirée là. « J’suis déçue Cesare. Tu as tué quelqu’un pour des raisons complètement stupides, et je suis déçue. » De la déception, un peu de tristesse sans doute et de la colère, mais plus contre elle-même que contre lui, ce qui n'avait aucun sens logique ; fallait croire que l'amour ignorait vraiment la raison. « J’m’en fiche de cette fille. C’est ça que je ressens pour l’instant, et c'est affreux. » Et c’était tout aussi inacceptable que le fait de l’avoir tuée pour faire souffrir celui qui lui avait pris sa sœur.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark - Page 6 Icon_minitimeDim 6 Mar 2016 - 3:35


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Et y’aurait pu y avoir un procédé dans sa tête pour balayer ses convictions, les faire s’envoler et le pousser à continuer à parler de choses insignifiantes. Il aurait suffi d’un rien, pour que cette histoire soit volontiers oubliée sous un tas de détails insignifiants, d’histoires stupides et de leur batifolage vocal jusqu’au bout de la nuit. Ils en auraient eu besoin, de toute manière- se lier dans la douceur, dans l’insignifiance, dans quelques petits aspects de la vie qui n’avaient aucune valeur ou aucune influence meurtrière, c’était ce que faisait n’importe quel couple. N’importe quels amis également. C’était bien comme ça que marchaient les premiers rencards, non ? Les deux partis finissaient par parler de tout et de rien, peut-être jusqu’au bout de la nuit, peut-être jusqu’au moment décisif d’un baiser ou des au revoir. Et pourtant, tant de choses auraient semblé si fausses s’il n’avait pas ouvert la bouche pour émettre le nom de Moira Kovalainen. Pas parce qu’elle était Moira Kovalainen, qu’elle avait eu une empreinte particulière sur le monde ou parce qu’elle était exceptionnelle : d’bien des manières, elle avait été comme tout le monde, mutante, mais elle avait prévu de faire des gâteaux pour son frère ce jour-là, et de poursuivre sa vie comme les autres dès le lendemain. Y’avait rien eu de différent dans le personnage victime de cette tragédie- c’était justement ce qui en faisait une tragédie : si elle avait dû être aussi cruelle que son frère, une tueuse en série sous la bannière des hunters, peut-être bien qu’il aurait pu se cacher sous des dizaines de prétextes. Mais Moira Kovalainen n’avait pas été une tueuse- pas même lorsqu’ils s’étaient rencontrés et avaient collaboré contre les Greenberg au beau milieu du néant de la forêt de Radcliff. Jamais, ils n’auraient pu devenir amis, mais ils avaient poursuivi leurs vies sans être des ennemis jurés, et l’monde avait été voué à continuer d’tourner. Et Moira n’avait été qu’un petit grain de sel au milieu d’un désert- juste une fille parmi un océan d’êtres humains ; y paraissait même qu’ils pullulaient trop et étaient trop nombreux pour la planète Terre. C’n’était pas pour autant qu’il parvenait à oublier. C’n’était pas pour autant qu’y’avait de bon prétexte, ou d’bonne raison qu’il pouvait même s’dire à lui-même pour alléger ses remords pour une fraction de seconde. Faire souffrir, ç’avait pourtant été son dénominateur commun à chaque détour d’sa vie dans celle de quelqu’un d’autre : tous les mutants qu’il avait chassés, Aria, ses parents. Isolde. C’n’était pas pour rien qu’il était celui qu’il était. C’n’était pas pour rien, qu’il avait si prestement laissé Clara dans les bras d’Isolde et quitté la chambre sans se retourner.

Il aurait pu nier, il aurait pu s’dire que le temps finirait par effacer Moira Kovalainen d’sa mémoire tout autant que des mémoires du monde, parce qu’elle n’avait jamais été grand-chose de particulier. Il aurait pu s’dire qu’il pouvait continuer de regarder Isolde dans les yeux sans avoir à lui faire partager un si lourd fardeau. Et pourtant, il n’pouvait pas regretter d’avoir ouvert la bouche. Et Isolde demandait pourquoi, et Isolde était incapable de le regarder ou d’accepter son aide : chaque sentence qui flottait imperceptiblement dans l’air, il les acceptait, gorge serrée, doigts crispés, le cœur tambourinant à toute allure contre sa cage thoracique. Il lui avait dit parce que c’était elle, et parce qu’il avait eu tellement l’impression d’être un menteur, un arnaqueur juste sous son nez à sourire, lui caresser la main, prendre leur fille dans les bras alors même que-… « J’en sais rien. » c’est tout ce qu’il put répondre à Isolde ; voulait-il qu’il la déteste ?, non il n’voulait pas, il n’voulait pas la perdre encore une fois, il n’voulait pas être seul à nouveau, plus seul encore que lorsqu’ils avaient été séparés la dernière fois. Il n’voulait pas frôler ce gouffre de perdition encore et encore jusqu’à se jeter en plein dedans. Il n’voulait pas. Mais dans sa tête, la voix de Moira Kovalainen et de tous les autres lui murmuraient que c’était c’qu’il méritait. Ca et rien d’autre. Y’avait tellement de raisons pragmatiques et logiques à tout ça : comment pouvaient-ils parler de mariage, même dans un délire amusant, alors même qu’il lui cachait c’genre de choses ? Comment pouvait-il lui toucher la main, lui caresser le visage avec les doigts d’un meurtrier ? Comment pouvait-il lui susurrer des mots d’amour, l’enlacer dans ses bras, ou aimer Clara en étant cette même personne qu’il avait toujours été ? Celle qui avait tué, y’a quelques jours à peine ?! Certes, Isolde les avait devinées, elle s’en était doutée- mais il était clair plus que jamais, que les deviner et les entendre, étaient deux notions totalement différentes. Mais alors que la transmutante parlait, Cesare ne put qu’avoir un soupir, se remettant face à la table pour y déposer ses deux coudes, lourdement, épuisé, ses mains glissant sur son visage, jusque dans ses cheveux et le long de sa nuque. Et toutes les paroles qu’Isolde prononçait, c’était celles que ses fantômes lui répétaient- désormais, avec sa voix à elle, elles étaient plus palpables que jamais. « Je-… » et il allait encore s’excuser, mais ça r’semblait plus à une litanie pathétique maintenant, alors il se retint, observant ses mains. Il aurait voulu pouvoir avoir l’orgueil de s’défendre vivement, lui rétorquer qu’elle en avait blessées des personnes innocentes dans ses explosions inconsidérées, mais que ç’avait été tant noyé dans un amas de flammes et de fumée, qu’elle n’avait juste jamais affronté le visage de ses victimes. Mais Cesare n’avait aucun orgueil, aucune fierté, aucune arrogance qui survivait dans le flot de sa culpabilité toute méritée. « Je sais- Isolde, je sais. » et malgré lui, les mots furent amers, mordants- pas contre elle, contre lui ; lui pour ce qu’il était et pas parce qu’il portait le nom DeMaggio ou l’empreinte de son père sur sa vie. « Je sais que j’mérite rien, que j’te mérite pas toi, que j’mérite pas d’toucher ou d’voir no-… ta fille. Je sais !- » et probablement que c’était pour ça qu’elle devait savoir ; parce qu’il n’pouvait pas, il n’pourrait jamais le faire l’esprit tranquille- ça semblait impossible et insurmontable pour lui comme ça lui semblait impossible et insurmontable à elle. « T’as pas b’soin de le dire… » c’était bien ce qui l’avait poussé à parler, plus qu’une histoire de couple, d’confiance mutuelle, des détails propres à tout le monde où il fallait pouvoir tout s’confier entre amoureux selon les lois d’untel magazine ou d’un autre. « Et j’préférerais qu’tu me détestes, et qu’tu me hurles dessus- plutôt que tu t’mettes à t’détester toi-même, pour j’sais pas quoi... » parce qu’elle l’aimait encore, alors qu’il était un monstre- n’était-ce pas ce qu’elle se disait ? N’était-ce pas pire que de le détester lui, que de s’détester elle-même parce qu’elle l’aimait ? Il n’savait pas, il n’savait plus. Jamais il n’pourrait se détester pour l’aimer, ça semblait impossible, inconcevable. « Mais-… j’pouvais pas, n’pas te l’dire… J’pouvais pas-… » pour lui, pour elle, pour eux deux, pour Clara. Il eut une inspiration, après c’qu’il pensait être une apnée d’une éternité- à nouveau, une main glissant sur son visage ; « T’es pas responsable de c’que j’fais, c’est moi- je l’ai fait. Ou- ou, ou de c’que tu peux ressentir maintenant. Je-… » et encore, encore il aurait voulu s’excuser ; s’excuser d’encore une fois éveiller des sentiments si ambigus et coupables en elle. Comme la dernière fois. « Peut-être que-… j’devais juste rendre ça plus facile pour nous deux et juste partir. » partir d’ici, cette pièce, cet appartement, cette ville- c’n’était pas un moyen d’éveiller la pitié, juste la réalité- ce s’rait plus simple pour eux deux ; il n’aurait peut-être jamais dû la retrouver dans cette base militaire, ou nulle part ailleurs après ça. Lui, il avait toujours été l’coupable, coupable de ses actes, coupables de ses choix- probablement était-ce pire d’se sentir coupable de ses sentiments. Ce s’rait la moindre des choses, de s’excuser d’la forcer à tant s’accrocher à lui, d’éveiller ces sentiments dont elle n’voulait certainement plus. Qu’il disparaisse, qu’elle l’oublie, qu’elle soit avec quelqu’un qui n’la ferait jamais culpabiliser de ressentir de l’amour.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark - Page 6 Icon_minitimeDim 6 Mar 2016 - 11:05

if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me
— cesare demaggio & isolde saddler —
I watched you sleepin' quietly in my bed, You don't know this now but There's somethings that need to be said And it's all that I can hear, It's more than I can bear. What if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me? What if I went and lost myself, Would you know where to find me? If I forgot who I am, Would you please remind me? Oh, cause without you things go hazy. — hazy.

Elle aimait Cesare et en cet instant, y avait rien de plus douloureux pour s’emparer de son cœur, pas même la mort d’Anthea, ou le fait d’avoir appris que Rafael DeMaggio avait assassiné son père de ses mains. C’était l’amour, si doux auparavant, si réconfortant qui à présent devenait si lourd à porter. Elle ne voulait pas de ça, elle voulait retrouver les petits moments insignifiants, les discussions sans intérêt, tout le plaisir de leurs corps serrés l’un contre l’autre comme la nuit dernière. Tous ces moments qui suffisaient à la rendre heureuse, parce que c’était vraiment plus simple, tellement plus agréable. Mais elle n’avait pas l’impression que c’était possible physiquement d’aller se jeter sur lui et de lui arracher un baiser dans l’espoir de le pousser jusqu’à son lit ou simplement de lui attraper la main pour lui demander de lui chanter une chanson comme si ça pouvait avoir un semblant d’importance. Elle ne pouvait pas faire ça, pourtant elle en aurait eu l’envie au fond d’elle, faire n’importe quoi qui puisse repousser cette histoire, comme elle avait volontiers repoussé la mort d’Anthea pour se sentir mieux, tout le long de cette soirée. Mais il avait tué cette fille. Ce n’était pas son père, ce n’était pas un quelconque chasseur, ce n’était même pas pour des bonnes raisons, c’était juste complètement insensé et elle ne pouvait pas ne pas lui en vouloir, c’était impossible, mais elle ne pouvait pas non plus considérer l’idée de le laisser tomber pour ce qu’il avait fait. Elle ne pouvait pas accorder à cette fille le respect qu’elle méritait, elle ne pouvait pas se focaliser sur elle plus que sur Cesare. Y avait déjà assez des vivants pour venir briser ses rêves et ses espoirs, alors elle ne pouvait pas laisser cette chance aux morts.

Alors elle ne savait pas quoi faire. Elle savait ce qu’il aurait été logique de faire, lui dire qu’il avait raison, qu’il ne méritait rien d’elle ou de Clara et que s’il préférait qu’elle le déteste et bien c’était chose faite. Mais non, elle était incapable de penser comme ça. Parce que peut-être qu’elle, elle ne méritait pas qu’on s’acharne à lui briser son cœur, encore et encore sans qu’elle ne puisse rien y faire. Elle l’aimait et c’était un sentiment dont elle ne pouvait pas se débarrasser, un sentiment qui resterait ancré dans chacune de ses cellules jusqu’à sa mort et elle ne voulait pas juste vivre avec le regret d’avoir perdu celui qu’elle aimait à cause d’une fille qu’elle ne connaissait même pas. Il avait tué Anthea. Il avait tué sa meilleure amie et sans doute qu’elle le lui avait pardonné avant même que cette dernière ne revienne à la vie, incapable de lui en vouloir autant qu’elle le devrait. Si elle avait pu pardonner pour Anthea, elle devait bien pouvoir trouver le moyen de pardonner pour cette inconnue, ce serait injuste sinon. Pour sa meilleure amie, comme pour Cesare. Elle ne l’entendait qu’à peine parler, perdue dans son propre débat intérieur, celui qui l’empêchait de parler ou d’esquisser le moindre le geste. Ce ne fut que lorsqu’il parla de quitter l’appartement qu’elle releva la tête vers lui, se rapprochant de la table pour laisser sa main valide s’abattre sur cette dernière, au risque que le vacarme ne réveille Clara, elle n’y pensait même plus à cette possibilité en cet instant. « Tu ne quitteras pas cet appartement tant qu’on aura pas régler ça. » Elle ne le laisserait pas sortir de là et même si le jour devait se lever et qu’elle n’avait pas encore réussi à démêler la situation et si fallait qu’elle l’attache sur cette chaise pour qu’il y reste, elle avait la sensation qu’elle en serait capable. « Bouge pas. » c’était un ordre et ça sonnait tel quel dans sa voix, elle quitta la pièce le temps d’aller chercher de quoi s’occuper de sa main dans la salle de bain et il avait intérêt d’être encore dans cette fichue cuisine quand elle reviendrait. Elle s’attarda probablement dans la pièce plus longtemps que prévu, essayant de retrouver un minimum de calme, mais elle aurait pu passer le reste de la nuit dans cette salle de bain que ça n’aurait pas changé grand-chose. Alors, elle refit le chemin jusqu’à la cuisine, pour se reposer sur sa chaise. « Je sais pas quoi te dire. J’ai beau chercher, je sais pas. » Elle y réfléchissait pourtant, cette histoire elle tournait dans sa tête au point qu’elle n’allait pas tarder à s’en coller une migraine. Sa pince à épiler dans la main, elle s’appliquait à essayer de retirer les bouts de verre enfoncés dans sa paume, bien qu’elle ne faisait au final que triturer nerveusement les plaies. « J’te laisserai pas tomber Cesare, parce que je peux pas, j’ai pas envie. » Elle avait déjà perdu trop de personnes qu’elle aimait et l’idée de le perdre lui aussi ça la terrorisait. « Dis-moi qu’y aurait eu plus de Moira Kovalainen sur ta route si j’avais pas été là. » Qu’elle sache au moins qu’elle avait pu lui éviter de tuer du monde à tour de bras pour des raisons complètement débiles. Qu’elle sache que si elle restait ce n’était pas pour l’entendre lui dire qu’il avait tué quelqu’un d’autre dans trois jours. Parce qu’y aurait forcément un moment où elle ne supporterait plus de le voir sortir des cadavres du placard et ce moment, il ne devait pas être bien loin.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark - Page 6 Icon_minitimeDim 6 Mar 2016 - 13:50


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Fuir n’avait jamais été une option pour un DeMaggio- pour un chasseur, tout court. Cesare avait rarement passé sa vie à fuir, à éviter les problèmes ou à faire marche-arrière au beau milieu d’une difficulté. Encore maintenant, c’n’était pas mû par le désir de fuir cette conversation, qu’il avait émis l’idée de quitter cet appartement : Isolde avait manifestement besoin d’temps, d’espace, de silence- et lui… lui il en avait besoin tout autant. Peut-être était-ce un truc de couple aussi, le fait que des fois, peu importait l’amour, les deux partis avaient besoin de s’éloigner l’un de l’autre pour mieux se retrouver. Pourraient-ils se retrouver, cependant, après tout ça ? La question était juste au bord de ses lèvres, la supplication baignant dans sa voix comme s’il avait été un gamin pris en train de faire une bêtise ; mais c’était comme le reste. Il n’pouvait pas demander à Isolde de trier ses sentiments, de balayer ce qu’elle ressentait rien que pour le soulager lui. Et même si elle n’daignait pas faire ça, il n’avait certainement pas la capacité d’affronter les réponses honnêtes qu’elle lui donnerait, et qu’il ne devinait que trop bien dans la distance invisible qui s’était creusée entre eux. Et la main de la mutante s’écrasant sur la table, peu importait la force qu’elle y mit, ne le fit pas tressauter : il connaissait bien les sursauts sanguins de ce genre, pour les avoir maintes fois subis dans sa vie- et pour s’être fait totalement prendre par ceux-ci au moment de rencontrer Artur Kovalainen. La hargne pourtant, n’excusait rien ; pas même le souvenir d’Aria ne pouvait excuser quoique ce soit : Aria était morte, et pousser Moira Kovalainen dans une tombe prématurée n’avait en rien soulagé ce fait, ou rendu son charme à une réalité qui se mourait. Elle voulait qu’il reste, alors il ne protesta pas, et se contenta d’attendre alors qu’elle avait disparu dans l’appartement ; combien de temps attendit-il, au juste ? Cesare ne sut quantifier le temps qui passa- tout ce qu’il sut, c’est que ça lui sembla être une éternité, pendant laquelle son cœur se tapa un véritable sprint contre son poitrail. Et l’arôme doux-amer du vin et des moments délicats, s’était transformé en une acide bile qui lui brûlait la gorge, avec les regrets, et la hargne, et la détresse, et l’amertume.

Et Isolde revint, bien trop tôt ou bien trop tard, il fut incapable de le dire encore une fois ; le silence avait été le repère de ses hésitations, la noirceur avait vu ses masques tomber et maintenant il se retrouvait à nouveau à faire face à celle dont le jugement importait plus que tous ceux de cette misérable ville. Mais elle ne savait pas quoi dire, et lui non plus : tout ce qu’il savait en son for intérieur, c’était qu’il n’avait pas pu le lui cacher plus longtemps- qu’il n’avait pas pu encaisser ses paroles pleines d’espoir alors même qu’il n’en avait que trop rarement pour lui. Il ne l’méritait pas, il n’mériterait pas la vie délicate et belle qu’ils n’avaient de cesse de se promettre. Il n’avait pas mérité non plus, c’moment de douceur et de bonheur avec Clara. Y’avait certainement pas besoin d’Isolde pour qu’il le sache, qu’il se le répète déjà à l’infini : ses fantômes, ses doutes, ça faisait partie de l’humanité que la transmutante avait éveillée en lui, quand tout avait commencé. Etait-ce juste le résultat de la fin de son lavage de cerveau ? Ou juste l’amour ? Ou juste lui ? Tout ce qu’il savait, c’était qu’il était persécuté par des visages, des voix d’autrefois- et que ça, il le méritait. Alors depuis des mois, seul, il encaissait, il engrangeait, il faisait avec. Et il avait cru que ce serait suffisant, il avait cru que le châtiment était celui que le bon dieu lui imposait pour tout ce qu’il avait fait : mais Aria était morte, peu avaient importé ses efforts, Aria était morte sans qu’il n’ait pu y faire quoique ce soit. A sa question, la relance de la partie, Cesare ne put que soupirer, détournant son regard du carnage qu’elle était en train de faire à sa main- si elle continuait, elle allait se blesser encore plus sérieusement, et ça l’inquiétait plus que son cas à lui. Mais il fallait qu’ils continuent, il fallait qu’ils poursuivent cette marche disgracieuse vers une vérité trop difficile à encaisser : « Y’a-… y’a jamais eu d’autre Moira Kovalainen. » c’était l’évidence qui la rendait si différente de tous les autres fantômes, si palpable, si proche de sa mémoire ; il avait un été un hunter, oui, mais il avait toujours chassé – tué – en étant persuadé d’faire les choses bien. Moira-… Moira ç’avait été une tuerie juste pour tuer, et ça, peu importait son passé, peu importait d’où il venait ou quelles enflures avaient été ses parents, il n’l’avait jamais fait. « C’était-… c’était pas c’que j’voulais faire, c’était pas mon plan. » il n’cherchait même pas à consoler Isolde ou à remonter dans son estime, c’était pour lui, pour lui qu’il remettait toutes les pièces du puzzle dans l’ordre. « Mais-… mais quand j’l’ai vu, j’ai-... » il avait complètement pété les plombs, et il avait suffi qu’Artur Kovalainen ouvre la bouche pour que tout déraille, pour qu’il n’contrôle plus rien, dominé par ses souvenirs, dominé par une hargne qui remontait à si loin. C’avait été la même qui l’avait animé jusqu’au bout lorsqu’il avait affronté son père- la même qui avait demandé à c’que sa propre mère lui tire une balle dans le dos pour qu’il s’arrête et ne tue pas Rafael. « Tout c’que j’sais-… c’est qu’j’étais pas là, quand ces deux types ont pris l’temps de martyriser ma sœur-... » et tout c’qu’il revoyait d’Aria, c’n’était ni son sourire, ni des bons souvenirs, ni même leurs disputes- c’était son cadavre, un fantôme qui s’ajoutait à tous les autres, peu avait importé sa dévotion, sa foi, sa volonté. « et que rien de c’que j’ferai pourra la ramener-… et tout c’que je-je… ressens c’est du vide, qui est dev’nu un genre de rage dès que j’ai vu ce connard-… » et à mesure que les réminiscences étaient venues voiler ses paupières, Cesare l’avait sentie surgir à nouveau, cette hargne qui jeta un frisson électrique tout le long de son corps. Certes, ça n’excusait rien, ça n’expliquerait jamais pourquoi ç’avait été Moira et pas Artur. « Et ça fait des mois, et des mois que j’vis avec ça sans pouvoir l’contrôler-… et tout c’que ça m’a prouvé, c’t’histoire, c’est que même face aux responsables d’tout ça, j’suis incapable de faire les choses bien. » parce que tuer Moira, tuer Artur, ç’aurait été différent dans certains aspects- ça n’lui aurait certainement pas fait plus de bien de tuer le frère, parce qu’il savait déjà trop bien ce que tuer prenait comme parcelle d’âme- mais ça lui aurait certainement fait moins de mal que la meurtrissure qui s’était emparée de lui, dès que la réalité avait repris sa place.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark - Page 6 Icon_minitimeDim 6 Mar 2016 - 15:27

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Elle aurait pu rester des heures durant dans la salle de bain à tenter de dénouer tout ce qui était en train de se jouer en elle, essayer de comprendre ce qu’elle ressentait et pouvoir revenir vers Cesare avec toute l’assurance su monde. Mais peut-être que même des heures, ça n’aurait pas été assez. C’était peut-être des jours dont elle avait besoin. Elle n’en savait rien. C’était vraiment trop compliqué, trop fatiguant et elle n’avait même pas envie de comprendre, elle avait juste la volonté de s’avouer vaincue, de baisser les bras et de simplement envoyer cette Moira aux oubliettes pour reprendre sa vie à elle, loin de ce genre d’histoires. Elle n’en voulait pas de ces histoires, elle n’avait pas envie d’en vouloir à Cesare, pas envie de le voir partir définitivement. Y avait encore toutes les promesses qu’ils s’étaient faite qui faisait battre son cœur et quand bien même c’était douloureux en cet instant, elle ne pouvait pas s’en défaire. Il était le seul avec qui elle s’était imaginé un avenir, une vie et tout ce qui pouvait aller avec. Il était le seul qu’elle voulait à ses côtés pour le restant de ses jours et il était probablement le seul à qui elle pouvait pardonner les pires erreurs. Une fois, deux fois. Et au-delà, elle n’avait pas franchement envie de savoir. Y aurait pas de troisième fois. Elle ne pouvait pas imaginer qu’il puisse y avoir une troisième fois. C’était probablement déjà trop et elle, ce qu’elle voyait de l’avenir avec lui, c’était un truc beau et sans nuage, certainement pas un truc plein de sang et meurtre à tout va, quand bien même elle savait qu’avec cette fichue guerre, ça ne s’arrêtait jamais. Mais cette fille s’était différent, c’était pas juste une victime des conséquences, c’était plus que ça.

Elle l’avait quittée sa salle de bain, pour finalement venir rejoindre la table de la cuisine, s’acharnant contre sa main, alors que la douleur physique semblait plus supportable que celle qui lui déchirait le cœur. Retirer ces fichus bouts de verre de sa paume, c’était un travail qui demandait probablement plus de minutie qu’elle était capable d’en avoir, mais tant pis, elle s’acharnait. Y en avait pas eu d’autres, des victimes comme cette fille, au-delà de la chasse, au-delà de la vengeance, une victime d’une folie pure et dure. Heureusement sans doute que ça n’avait pas été le plan, que ça n’avait pas été calculé, parce que s’il avait eu le courage de la regarder dans les yeux en sachant qu’il allait tuer cette fille, elle ne savait pas si elle aurait été capable de le supporter. Ça s’était passé quand d’abord, avant toutes les promesses ? Avant la nuit qu’ils avaient passée ensemble ? C’était encore une question à laquelle elle voulait une réponse tout autant qu’elle n’en voulait pas. Elle laissa échapper un soupire, arrêtant finalement de fixer sa main et le carnage qu’elle était en train de faire, pour reposer les yeux sur Cesare. « Non. Y a rien qui ramènera ta sœur. C’est ce que je dis, la vengeance, ça sert à rien. » Et Rafael DeMaggio pourrait mourir des pires souffrances du monde, son père à elle il serait encore mort et enterré, tout comme Anthea. « Et peut-être que ça fait du bien sur le coup, sentir qu’cette fois t’as l’pouvoir et qu’ils méritent de connaitre la même peine que toi. » Ceux qui avaient tué sa sœur le méritaient, tout autant que Rafael. Mais qu’est-ce que ça allait changer ? Tout au mieux, tant que ce n’était que les tueurs qu’on détruisait, ça rendrait le monde un peu moins pourris. « Y a que le temps qui peut guérir ce genre de peine et faire taire la rage. » Les semaines, les mois, les années même. Elle serait bien incapable de dire combien de temps s’était écoulée avant qu’elle elle soit capable d’oublier ceux qui avaient tué son père et de passer à autre chose. Rafael et cette fille. Eux deux qu’elle détestait plus que tout au monde et dont la mort ne ramènerait pas son père. « Mais tu peux pas tuer des innocents juste pour t’sentir mieux, ça marche pas. Pas plus que de faire exploser des trucs parce que t’es en colère contre le monde entier. » C’était ce qu’elle avait fait elle, quand la rage était devenue incontrôlable, quand la folie s’était emparée d’elle et qu’elle avait cru qu’il fallait qu’elle fasse quelque chose. La rage, elle avait toujours été là après l’explosion, la folie aussi sans doute. « Peut-être que je t’en demande beaucoup, mais faut que tu m’promettes que ça se reproduira plus jamais. » Elle n’avait de cesse de lui en demander des promesses, mais elle avait besoin de savoir qu’il ne recommencerait pas. Jamais. « Si jamais quelqu’un me tue, j’veux pas que tu t’retrouves à aller la petite-amie de quelqu’un qui aurait rien fait de mal. Et si … » Elle marqua un temps d’arrêt parce qu’y avait des choses qu’il était difficile à prononcer. « Si quelqu’un fait du mal à Clara, laisse ses enfants tranquilles. » Et elle pouvait s’imaginer à vouloir tuer les enfants de la personne qui voudrait faire du mal à sa fille, c’était pas si difficile à concevoir, cette pulsion qui avait pu pousser Cesare à en arriver à faire un truc pareil. « Cette fille, elle avait un père. » C’était certain, c’était les lois de la nature et peut-être même que ça pouvait être Andreas. Si ce père commençait à vouloir employer le même type de vengeance que Cesare hein ? Œil pour œil, dent pour dent comme on disait. « C’est le problème avec la vengeance. C’est un cercle sans fin. » Alors, ce n’était pas seulement deux tombes qu’il fallait creuser quand on se lançait la dedans, mais fallait peut-être en creuser autant qu’on avait de proches.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark - Page 6 Icon_minitimeDim 6 Mar 2016 - 16:17


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and you can tell the world that you're tired. every time that i see your face i notice all the suffering. just turn to my embrace i won't let you come to nothing. stand there and look into my eyes, and tell me that all we had were lies. show me that you don't care and i'll stay here if you prefer w/isolde saddler & cesare demaggio.
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Tuer ou être tué, ç’avait été son credo de vie, la litanie qui avait rythmé chacun de ses jours pendant les dix dernières années au moins : trop jeune déjà, Cesare avait eu conscience de toutes les menaces, du monde, de tous les dangers qui pouvaient planer ici et là- il avait eu conscience de la monstruosité d’une frange de la race humaine, à un âge où d’autres écoutaient encore des histoires sorties de dessins animés. Les transmutants, ou juste les assassins sans état d’âme ; au fond, l’identité d’cette menace sanglante à même de menacer tout c’qu’il y avait de bon et rassurant dans le monde, c’n’était pas ce qui était important. Ce qui était important, c’était qu’il avait été trop jeune, trop influencé, trop influençable, trop seul dans sa vie pour voir les choses différemment. Et dans ce sens-là, Aria n’avait même pas été une compagnie valable, puisqu’elle avait eu la même vision du monde que lui, et avait été soumise aux mêmes héritages que lui. Il en allait de même pour Skylar, pendant tout l’temps où ils s’étaient connus- toujours, toujours elle avait été la fille de hunters qui vendait leurs prétextes dès qu’elle en avait eu l’occasion. En apparences, du moins. Où qu’il tourne son attention, Cesare avait toujours été celui entouré de tueurs et de chasseurs- c’était ce qui avait rendu Isolde si différente, comme il l’avait dit quelques poignées de minutes plus tôt : Isolde lui avait offert une nouvelle perspective, Isolde lui avait ouvert le monde comme personne ne l’avait jamais fait auparavant. Et peut-être bien qu’d’un point de vue de la psychologie humaine, tout ce qu’il avait eu à vivre, tous ses héritages, tous les préceptes inculqués par son père, ajoutés à la guerre, le deuil, la solitude, y’avait des circonstances atténuantes, des explications sur pourquoi il finissait, à vingt-six ans, par peu à peu péter un câble et céder à cette mort de la raison au profit d’instincts incandescents. C’n’était pourtant pas ce qu’il voulait devenir, c’n’était pas ce qu’il voulait faire- et ces préoccupations-là étaient loin d’Isolde, loin d’eux deux et des promesses qu’il perdrait si elle le repoussait. Il avait ouvert la bouche pour parler de Moira Kovalainen en connaissance de cause, en sachant très bien qu’il pourrait la perdre définitivement sur cette confession : mais il l’avait fait quand même, parce qu’il en avait eu besoin, parce qu’elle en aurait eu besoin tôt ou tard, et parce qu’il était prêt à affronter les conséquences de ses actes, quelles qu’elles soient. N’était-ce pas le premier pas vers la rédemption, que reconnaître l’ampleur de ses actes ? Il n’savait pas- Cesare n’connaissait rien en la rédemption ; tout ce qu’il savait, c’était que ç’avait fini par être trop lourd à porter.

Alors il encaissait, parce que ça faisait partie des conséquences d’avoir ouvert la bouche pour avouer ses erreurs- il écoutait, et imprimait dans son esprit chacune des paroles d’Isolde, chacune des tensions palpables qui planaient dans l’air, et semblaient s’être matérialisées de son intérieur. Il n’pouvait pas nier, de toute manière, qu’un nœud s’était défait en lui dès le moment où il avait mis en mots ce passé trop récent- peut-être qu’Isolde aurait préféré ne pas le savoir, encore moins ce soir, mais il l’avait trop longtemps regardé dans les yeux, lui susurrant des mots d’amour en l’espoir que ça puisse effacer le sang sur ses mains- s’ils voulaient faire partie du réel tout autant que de l’extase, c’était ici et maintenant que tout se jouait. Au moins, la transmutante avait arrêté de triturer ses mains, ce qui arracha un discret soupir au chasseur- elle l’avait repoussé, elle n’voulait pas qu’il l’aide, alors la moindre des choses serait au moins de n’pas le pousser au supplice en se torturant les chairs juste sous son nez. Peut-être était-ce de la hargne mal placée, qui était ravivée par son cœur douloureux qui s’écrasait de peine pour Isolde : en définitive, elle n’avait fait qu’aggraver les dégâts créés par les bouts de verre, et il n’pouvait être que silencieux. « Quand-… quand c’est arrivé, cette nuit, à l’entrepôt. Quand j’ai récupéré ma sœur, j’voulais que tout change-… même si j’t’avais perdu, même si j’avais fait la pire chose qui soit-… » ça semblait presque trop vieux comme souvenir, mais c’était juste là, encore un événement douloureux à éveiller entre eux deux : il faisait pourtant partie de leur histoire. « J’ai… j’ai jamais rejoint les chasseurs, ou essayé d’les satisfaire pour m’rattraper. J’me cachais, et tout c’qui importait, c’était que ma sœur reste vivante-… et que jamais, jamais plus elle ait à se battre pour sa vie. » et il avait tout envisagé : combien d’disputes avaient-ils eues parce qu’Aria voulait se battre, parce qu’elle voulait se venger et qu’il voulait qu’elle soit mieux que ça, et qu’elle ait une meilleure vie ? « Mais-… mais quand j’l’ai retrouvée, morte-… » son visage se tassa, rattrapé par ces images qu’il n’oublierait jamais ; la hargne, la tristesse incommensurable, l’impuissance, le vide abyssal. « tout c’que j’ai pu m’dire, c’est que j’avais fait tout ça pour rien. Qu’j’avais essayé d’être meilleur et qu’ç’avait rien amené- qu’ça avait même fini par tuer Aria. » parce que s’ils avaient contre-attaqué, à eux deux ils auraient réussi à faire tomber leurs parents. Et Aria serait vivante. Et Anthea serait vivante. Mais il n’avait fait que s’planquer, s’chercher une bonne conscience qui n’semblait pas s’adapter à sa vie. « Je sais-… je sais que ça excuse rien. Mais j’pouvais pas-, j’pouvais plus échouer encore. » et il ne le supporterait pas, avec Isolde, avec Aria- avec n’importe qui. « Je sais qu’elle a un père. J’l’ai rencontré et il a l’air plutôt décidé à avoir ma peau. Et si ça doit s’finir comme ça, qu’il en soit ainsi- peut-être qu’au moins, lui il a la capacité d’faire la part des choses. » il n’était pas celui qui pouvait réclamer vengeance, il n’était pas celui qui pouvait l’enlever à qui que ce soit ; il le savait, et il fallait bien qu’elle le sache aussi, Isolde- toujours, qu’il vive ou qu’il meurt, il porterait les stigmates de son passé.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark - Page 6 Icon_minitimeDim 6 Mar 2016 - 17:13

if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me
— cesare demaggio & isolde saddler —
I watched you sleepin' quietly in my bed, You don't know this now but There's somethings that need to be said And it's all that I can hear, It's more than I can bear. What if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me? What if I went and lost myself, Would you know where to find me? If I forgot who I am, Would you please remind me? Oh, cause without you things go hazy. — hazy.

Elle l’avait dit, elle ne le laisserait pas partir tant qu’ils n’auraient pas trouvé une solution au problème. Dans le fond, c’était à se demander si y avait vraiment une solution au problème. Il avait tué quelqu’un et y avait rien qui pourrait jamais effacer ça. Elle pouvait bien le pardonner, c’était dans cette direction qu’elle allait de toute façon, sans quoi, y aurait déjà eu la moitié de la cuisine de démolie et Cesare, elle l’aurait elle-même mit dehors à coups de pieds dans le cul. Mais elle lui avait dit de rester, elle lui avait dit qu’elle voulait trouver une solution, alors elle allait continuer de chercher. Lui pardonner, c’était une chose, mais faudrait avancer avec ça après et ce serait probablement le plus difficile. Mais elle tenait à lui et en toutes les choses qu’ils avaient pu se promettre, alors elle voulait lui donner une chance. Encore une autre chance, avec la certitude au fond de son esprit, que ce serait la dernière, quand bien même, devant les faits accomplis, y aurait des chances pour que ce soit différent. Parce qu’il était Cesare et que ça effaçait toute la logique dont elle était dotée. Y avait des gens qui étaient prêts à cacher des cadavres, par amitié, par amour, fallait croire qu’elle était ce genre de personne. Elle était pitoyable, elle qui pourtant se disait très accrochée à la notion de justice. Mais quoi ? Faudrait qu’elle ressorte une paire de menottes et son badge pour aller le foutre en prison maintenant qu’elle savait ça ? Même ça, elle ne pourrait pas. Parce qu’il restait à Radcliff un million de personne qui méritait plus leur place en prison que Cesare et qui n’iraient jamais. Parce qu’elle n’avait pas envie d’être séparée de lui. Parce qu’elle l’aimait.

Alors, elle ferait tout ce qui était en son pouvoir pour pardonner et passer outre cette histoire. Si fallait cacher le cadavre, elle essaierait de le faire. Mais elle ne voulait pas se retrouvée avec des macchabées dans chaque placard de sa vie. Alors fallait que ça s’arrête. Et ce qu’il racontait, ça ne répondait pas à sa demande. Elle laissa échapper un léger soupire. « Être meilleur, ça aide pas à sauver les autres. » Elle n’était pas une grande psychopathe en puissance et quand bien même elle s’y prenait mal, elle essayait de faire les choses de la meilleure façon possible et Anthea était morte. Etre meilleur, c’était probablement être certain de finir par perdre du monde. « Mais ça aide à te sauver toi-même. » Et ce n’était pas rien. C’était important aussi de savoir faire les bonnes choses pour ne pas se perdre soi-même et concrètement, tuer cette fille, ça ne pouvait pas être bon pour Cesare et ses ténèbres qu’il portait en lui. « Mais être meilleur, ça veut pas non plus dire ne rien faire. C’est essayer de trouver la bonne solution. » Et tuer cette fille, ce n’était pas la bonne solution. « J’peux comprendre la vengeance et c’est pas moi qui vais pleurer pour quelques hunters en moins sur cette planète. Mais on tue pas des innocents comme ça, c’est pas juste. » Et ça servait à rien de le dire, c’était logique après tout, elle ne lui apprenait probablement rien là. « En arriver là, ça ressemble à un échec pour moi. » Il avait dit qu’il ne pouvait pas échouer, pourtant, y avait clairement pas de réussite là-dedans. Elle laissa échapper un soupire avant d’attraper son portable pour aller taper le nom d’Andreas sur google. Le mec était professeur en génétique, devait bien y avait sa tronche sur le site de l’université de la ville. Photo trouvée elle poussa le portable en direction de Cesare. « Est-ce que son père, c’est ce type ? » Des Kovalainen devaient quand même pas y en avoir mille en ville et lui elle le connaissait et il lui semblait assez vieux pour avoir des gosses, bien qu’elle n’ait jamais franchement posé la question, c’était pas comme si se perdre dans une discussion personnelle avec ce type pouvait la tenter un tant soit peu. Mais elle avait besoin de savoir si oui ou non, il était le père de la fille qu’il avait tuée.
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(stv|isolde), a bright light in a sea of dark

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