Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Lun 21 Mar 2016 - 15:25
cause here, everybody here's got somebody to lean on
ALL THAT I KNOW, THERE'S NOTHING HERE TO RUN FROM.
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and you can tell the world that you're tired. every time that i see your face i notice all the suffering. just turn to my embracei won't let you come to nothing. stand there and look into my eyes, and tell me that all we had were lies. show me that you don't care and i'll stay here if you prefer w/isolde saddler & cesare demaggio.
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Ses doutes, il n’savait pas vraiment d’où ils venaient- d’une force de l’habitude, d’un remord particulièrement bien placé, de son éducation, d’sa propre culpabilité. Comment savoir ? Est-c’que son père ou sa mère se trainaient de telles pensées, eux aussi ? Probablement pas, au fond, alors c’n’était pas une éducation qu’on lui avait inculquée- le fait de se sacrifier au nom d’un sauvetage héroïque de l’humanité. Il savait de quand ça datait, quand ç’avait commencé à apparaître en lui- ç’avait été comme si son âme révélée par l’attachement qui l’avait accroché à Isolde, avait fait surgir une avalanche de ressentiments qui ne l’avaient que trop rarement atteint auparavant. La fuite en avant, les constants prétextes qu’il s’était répétés afin de chasser les remords- l’habituelle litanie, qu’on lui avait répétée depuis aussi loin qu’il s’en souvenait, au fond, tout ça, ça l’avait aidé pendant des années et des années. Aidé, dans une certaine mesure ; et aujourd’hui, y’avait tout un nombre d’idées desquelles il était difficile de faire le deuil : le sentiment d’n’être rien d’autre qu’un meurtrier était là, comme une balle de plomb fichée dans ses tripes, une douleur lancinante qui se rappelait à lui à chaque fois qu’il dévisageait quelqu’un dans la rue, sans pouvoir s’empêcher de s’demander si c’était un transmutant, ou un être humain. Soumis au jugement de la Saddler, et si craintif de celui-ci, Cesare gardait pour lui, la plupart du temps, la majorité des songes qui traversaient son esprit- pour la simple et bonne raison qu’ils faisaient partie de ces façons de pensées que la transmutante qu’elle était ne comprendrait jamais. Lui non plus, il n’les comprenait plus qu’à moitié désormais- mais ces songes étaient si profondément incrustés dans ses chairs qu’ils faisaient toujours partie de lui. Il n’pouvait pas s’en défaire, et c’était à s’demander si un jour il le pourrait pleinement : ça f’sait partie de son identité, comme ses cheveux noirs, ses yeux sombres, sa peau légèrement halée, et chacun des souvenirs qu’il gardait de sa vie passée. C’avait été comme ça qu’Aria avait vu le monde également, comme ça qu’il avait aimé sa sœur, appartenu à sa famille, et été Cesare DeMaggio. Ouais, y’avait plein de raisons pour lesquelles Isolde n’pouvait pas comprendre : elle, elle n’s’était pas retrouvée confrontée à la brusque réalité d’un monde qui avait fait d’elle une tueuse de masse ; elle, elle n’s’était pas retrouvée à un jour dévisager son père sans pouvoir ressentir autre chose que de l’incompréhension et de la haine. Elle, ses repères n’s’étaient jamais effondrés, ses croyances n’s’étaient jamais effritées- c’était c’qu’il admirait chez elle, c’qu’il avait admiré chez lui également- sauf qu’Isolde, elle, elle avait encore la chance d’avoir la possibilité d’croire au bien-fondé de toutes ses actions.
Les mots de la jeune femme, pourtant, trouvèrent un écho dans l’esprit de Cesare- bien souvent, il n’avait pas envie de laisser ses doutes le submerger lorsqu’il était avec elle. Bien souvent, il préférait l’évasion, la douceur et l’ivresse avec elle ; mais ce soir, fallait croire que c’était trop concret, trop compliqué, trop réel. Y’avait Anthea qui était morte, y’avait Clara qui était entrée dans sa vie- et les masques étaient tombés, l’échappée avait été de courte durée. Irrémédiablement, c’n’était pas dans ses intentions que de repousser Isolde hors de sa vie pour qu’elle demeure dans l’incompréhension- c’n’était pas comme ça qu’il voulait agir avec elle, il aurait au moins espéré pouvoir se reconstruire un peu, avant d’lui laisser l’opportunité de franchir ces frontières là pour découvrir les ruines de ce qu’il avait été. Il avait été l’type assez engagé pour tuer d’autres gens dans sa croisade, et il avait été persuadé, lui aussi, du bien-fondé de ses actions. « C’est ça l’truc… » il observa Isolde, sa main étant retombée de sa joue pour s’égarer de son côté à lui, alors même que plus il la dévisageait, moins il comprenait comment il avait pu en arriver là, à mériter tout ça. « ils ont- sûrement choisi leur vie, d’pas s’aimer, de pas-… » de n’pas s’attacher à Aria ou à lui, parce qu’au fond, ça n’aurait été qu’une manière de laisser des bons sentiments parasitaires les écarter de leurs réelles convictions. « et j’ai choisi ça aussi. J’veux dire-… j’allais certainement pas laisser mes parents me pousser à m’marier avec une inconnue sous prétexte que c’était bien pour la famille. Alors-… » il haussa les épaules, l’œil vague, tandis qu’il n’pouvait pas finir cette phrase- alors il avait choisi de n’pas aimer non plus, il avait choisi de vivre sa vie comme un solitaire, du genre celui qui repoussait maladroitement ses prémices d’histoire dès qu’elles commençaient à exister. C’était ce qu’il s’était passé avec Ellie, par exemple. Et la seule chose qui avait différencié Isolde de toutes les autres, ç’avait été le fait qu’il ait été seul, infiniment seul et désespéré, et qu’il ait choisi de s’jeter en plein là-dedans, presque plus pour voir ce que ça faisait qu’autre chose. « Tu m’rends heureux… » une vérité indéniable, qui fit naître un fin sourire au coin de ses lèvres, tandis que sa main trouvait celle d’Isolde sur sa joue, pour venir déposer un baiser sur ses doigts. Isolde le rendait heureux, Clara le rendait heureux, envers et contre tout, envers et contre le monde qui gravitait autour d’eux. Aux dépends de c’qu’il s’était toujours promis, aux dépends du serment qu’il avait fait avec lui-même, pour payer l’prix des vies qu’il avait arrachées. « Mais-… comment, comment j’peux faire ça, alors que- que… j’pense que tout c’que j’ai fait, ça a été d’ruiner le bonheur des autres gens ? » en leur prenant des êtres chers, par exemple- il l’avait fait à Isolde elle-même, lorsqu’elle s’était retrouvée acculée, plus seule que jamais après la mort de ses amis et d’Anthea tout à la fois. Il l’avait fait avec tous les autres, toutes les victimes collatérales de ses chasses : les parents qui se retrouvaient sans enfant, les enfants qui se retrouvaient sans parents. Les frères sans sœur, les sœurs sans frère. Les amoureux sans leur moitié. Il n’s’était jamais identifié à tous ceux-là, eux tous, les dégénérés et leurs familles- et il avait compensé ça en s’disant que sa vie serait altruiste, engagée pour les autres et non pas bonne à graviter autour de ses propres désirs. Aimer, nan, ça n’avait jamais été fait pour lui-, ça n’aurait jamais dû l’être, mais il s’était laissé prendre au jeu.
Isolde Saddler
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Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Lun 21 Mar 2016 - 17:59
if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me
— cesare demaggio & isolde saddler —
I watched you sleepin' quietly in my bed, You don't know this now but There's somethings that need to be said And it's all that I can hear, It's more than I can bear. What if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me? What if I went and lost myself, Would you know where to find me? If I forgot who I am, Would you please remind me? Oh, cause without you things go hazy. — hazy.
Isolde, elle était probablement mal placée pour comprendre ce que les hunters pouvaient vivre, dans le fond, ce n’était pas comme si être capable de compassion pour ces types-là faisait partie de ses priorités. Y avait des moments où elle essayait de comprendre leur logique, mais franchement, y avait rien à faire pour que ça puisse avoir du sens dans sa tête. Y avait des transmutants qui avaient tué des gens, certes, mais est-ce que ça voulait dire qu’il fallait tous les tuer pour protéger le monde ? Non, certainement pas. C’était un peu comme dire qu’un brun aux yeux bleus avait tué quelqu’un, alors fallait tuer tous les bruns aux yeux bleus parce qu’ils étaient dangereux. Ça n’avait absolument aucun sens et pourtant, ça semblait d’une logique implacable aux yeux des hunters. Peut-être qu’on pouvait craindre que les transmutants, avec leurs pouvoirs puissent être dangereux. Mais ils n’étaient pas plus dangereux qu’un type avec une arme à feu entre les mains. C’était pas le fait d’être un transmutant qui représentait une menace, c’était la façon dont ils décidaient d’utiliser leurs dons et franchement, y en avaient qui ne représentaient pas le moindre danger. Y avait plus d’innocents que de meurtriers parmi les transmutants. Alors que c’était clairement l’inverse parmi les chasseurs. Tout ce qu’elle voyait c’était que les chasseurs étaient des timbrés et peut-être qu’ils croyaient bien agir parce qu’un jour un transmutant avait tué l’un des leur, mais y avait une différence entre l’extermination de masse et la justice. C’était incompréhensible comme logique. Y avait une façon de penser qui leur était propre, quelque chose d’immonde sans doute, dans quoi Cesare avait dû baigner toute sa vie et qu’elle ne comprendrait jamais, malgré tout le mal qu’elle pouvait se donner.
Mais ce n’était pas pour autant qu’elle pouvait se contenter de lui dire de se démerder avec ses problèmes, qu’elle ne pouvait rien faire pour lui. Ça aurait été un conflit complexe venu de la tête de n’importe quel autre hunter, peut-être que ça aurait été comme ça. Parce que les autres franchement elle ne leur accordait clairement pas la même importance que celle qu’elle pouvait accorder à Cesare. Parce que lui elle l’aimait, à la façon d’une Juliette éprise de son Roméo, de cet amour entre deux camps opposés qui semblait ne pas avoir de sens. Mais ça en avait, parce que Cesare, il était différent. Cesare il essayait de faire les choses autrement, mieux et ça n’effaçait peut-être pas son passé, mais s’il fallait parler de mérite, alors, ça méritait qu’on lui laisse sa chance. Peut-être qu’il avait choisi de ne pas aimer non plus, mais fallait croire qu’il s’était bien raté, et c’était peut-être la preuve qu’il valait mieux que ses parents, parce qu’il avait aimé sa sœur là où eux de toute évidence, ils ne l’avaient jamais fait. C’était la preuve qu’il était plus humain qu’il ne voulait bien l’admettre. Il avait aimé sa sœur avant même de l’aimer elle, alors ce n’était pas elle qui avait tout changé dans sa vie, c’était lui qui avait décidé de faire les choses autrement. Un sourire passa sur ses lèvres alors qu’il lui disait qu’elle le rendait heureux. C’était un sentiment partagé, parce que depuis qu’il était revenu dans sa vie, même les moments les plus difficiles semblaient surmontables. Même la mort d’Anthea, elle pouvait envisager que ça finisse par passer. Et ouais, il avait fait du mal avant d’en arriver là, mais est-ce qu’il pouvait pas avoir le droit à la rédemption, juste parce qu’il était capable de l’admettre et qu’il ne voulait plus aller dans cette direction-là ? Si y en avait d’autres des comme lui, le monde serait beaucoup plus beau. « J’pourrais jamais trouver un sens à ce que tu as pu faire avant. Mais, t’as été manipulé depuis le jour où tu es né, et pourtant, t’as réussi à te défaire de ça. Perso, j’me sens bien capable d’accorder une seconde chance à n’importe quel hunter qui réussirait à faire pareil. » A l’exception d’un en particulier sans doute, et c’était peut-être injuste de penser comme ça, mais le meurtre de son père, c’était clairement le truc qu’elle ne pourrait jamais pardonner. « Ça doit demander beaucoup de force et de courage, pour qu’y en ait si peu qui y parviennent. Alors si t’as l’impression qu’il te fait vraiment une raison pour mériter d’être heureux, t’as au moins celle-là. » Et elle pouvait sans doute en trouver d’autres, plein d’autres sans que ça ne change rien pour Cesare, parce qu’elle, elle le pardonnait, maintenant c’était à lui trouver un moyen de faire pareil. « Tu devrais t’autoriser à être heureux parce que ça fais d’toi quelqu’un de meilleur. » C’était bien ce qu’il ressentait qui l’empêchait de retourner dans la rue pour tuer des transmutants, c’était pas juste elle. C’était pas juste parce qu’elle était là qu’y avait pas eu d’autres Moira Kovalainen. Moira c’était au contraire la preuve que dès qu’il était malheureux, il pétait les plombs, alors peut-être qu’il avait brisé le bonheur d’autres personnes mais s’il décidait de s’enfoncer dans le malheur pour ça, y avait des chances pour qu’y ait d’autres victimes.
Cesare DeMaggio
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Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Lun 21 Mar 2016 - 23:58
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Il n’savait pas c’qu’il perdait à n’pas se livrer- ce qu’il risquait à le faire ; Cesare avait pris l’habitude de rester muet sur ses impressions ou ses ressentis. D’une certaine façon, ravaler ses réelles intentions, ses réels projets, ses réels sentiments et ses réelles intuitions, c’était c’qu’il faisait depuis qu’il était retourné vivre chez ses parents. Et encore et encore, il s’répétait qu’il devait tenir bon, qu’il devait continuer, parce qu’y’avait une certaine idée de justice au bout de la ligne : et au fond, même s’il se trainait la mort de Moira Kovalainen comme un fardeau sur ses épaules, un remord de plus sur la liste interminable de tous ceux qui lui bouffaient la vie, buter quelqu’un comme Kingsley Moren, ce serait rendre un énorme service à la société plus qu’autre chose. Y’avait aucune prison, aucun système judiciaire possible et imaginable qui pourrait l’arrêter, le ralentir ou même le faire redescendre sur terre : au contraire, dans le cas de Moren, y’avait même plus de chance qu’il finisse tranquillement dans un hôpital psychiatrique plutôt qu’en taule pour les actes qu’il avait commis. On avait d’toute manière appris à Cesare à n’jamais se reposer sur la justice, l’autorité étatique de ce pays- encore et encore, elle n’avait fait que faillir à ses devoirs les plus élémentaires : à une époque, à ses yeux, ç’avait été en ignorant complètement la menace transmutante, puis en la découvrant pour lui donner des droits comme ça, sans réfléchir, sans évaluer le spectre de population qui la composait. Aujourd’hui, c’était en laissant Radcliff tomber en ruines entre les doigts de Lancaster, alors même que tout ce que faisait le maire, s’avérait être constituer un puits sans fond de danger, pour l’ensemble de la population, sans distinction aucune si ce n’est les vendus qui s’associaient à sa cause et à ses ambitions. Mais même quelqu’un comme son père, y’aurait aucun juge, aucun tribunal, aucun juré qui pourrait le mettre à genoux- il n’savait même pas comment ça se faisait, que les hunters aient pu se construire de véritables petits empires, soigneusement quantifiés et calculés partout autour d’eux : mais Cesare le savait, Cesare connaissait de nombreux détails du réseau qui entourait le nom de sa famille. Il n’était pas, certes, le patriarche, celui qui avait la mainmise sur l’ensemble de l’organisation- mais il en avait souvent eu un aperçu aussi équivoque pour savoir qu’Isolde, elle s’était ce soir dressée contre une véritable hydre qui la dévorerait si elle continuait dans cette direction. Certes, pouvoir utiliser de sa super-force pour casser la gueule de son père, en temps et en heure décidés par Rafael, ç’avait été facile, infiniment facile- mais derrière tout ça, derrière tout c’qu’elle n’avait jamais cherché à comprendre, y’avait tout un gouffre qui l’avalerait sans qu’il n’puisse faire quoique ce soit, lui.
Il n’avait rien pu faire pour Anthea, malgré ses efforts, malgré le fait qu’il côtoie trop souvent les ténèbres qui entouraient son père et avait envahi ses jours lorsqu’il avait été plus jeune. Il connaissait son père, par cœur et sans hésitation aucune- mais pourtant, il n’avait pas su pour Anthea, il n’avait pas eu l’idée d’y songer et ça s’était retourné contre eux. Encore une fois. Avec du recul, le chasseur était bien incapable d’savoir combien de fardeaux, combien de culpabilité et de remords il portait à bout de bras désormais ; mais il les sentait, peser encore et encore sur ses épaules lorsqu’il était seul, ou pire encore, lorsqu’il se laissait prendre par l’imprudence de jouir de moments heureux. Ici, avec la Saddler, avec Clara, il était heureux – il était heureux parce qu’il existait dans le cœur de quelqu’un, parce qu’Isolde l’acceptait, s’accrochait. Parce que rien n’pourrait jamais défaire le lien qui s’était tissé en un contact à peine, entre sa fille et lui. Mais combien d’fois avait-il regardé Isolde sans qu’elle ne le voit, à s’demander quand est-c’que tout ça s’arrêterait ? Quand est-ce qu’on lui arracherait tout ça, s’il n’avait pas le courage de s’en défaire lui-même ? Peut-être était-ce la destinée, ou peut-être était-ce juste un rappel des promesses qu’il s’était faites en échange de l’existence de mort et de chaos qu’il portait avec lui. Et malgré lui, malgré une part de lui-même, hantée par les remords et la culpabilité, les paroles d’Isolde lui arrachèrent un sourire. Un sourire discret, distrait, ténu, alors même que ses yeux sombres fuyaient le contact trop réconfortant de ceux de la jeune femme. Mais dans les fibres de son corps, à chaque pulsation de son cœur, c’était une machinerie incontrôlable qui s’était mise en route. « T’y crois vraiment, toi ? » c’est tout ce qu’il put lâcher, au moment de relever ses prunelles sur la transmutante, analysant son visage, dégustant la caresse de sa main sur sa joue. Il avait presque l’impression d’être un gamin, qui s’retrouvait brusquement confronté à une connerie dont il n’avait pas mesuré l’ampleur, la lourdeur ou les conséquences ; il n’savait pas, exactement, quand Cesare était mort au profit d’un fils au cerveau complètement lavé et vendu à une cause qu’on lui avait rabâchée. Mais Isolde l’avait ramené à la surface, il n’savait pas comment, il n’savait pas pourquoi- mais si ça en valait la peine, comment refuser cette chance d’enfin exister ? Il soupira enfin, distraitement avant de se pencher vers elle, ses lèvres à lui trouvant celles de la Saddler, en un baiser doux, reconnaissant, un merci qu’il n’pouvait pas prononcer comme ça. « Je t’aime. » vint-il lâcher contre ses lippes, une longue caresse du bout de ses doigts glissant jusque dans le cou de la jeune femme, tout le long de sa joue et jusqu’à son bras, comme si tout avait subitement une autre valeur, une autre saveur.
Isolde Saddler
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Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Mar 22 Mar 2016 - 10:04
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Isolde avait toujours vécu sa vie sans vraiment trop se poser de question, c’était peut-être un problème chez elle, une caractéristique dangereuse qui la poussait à délaissait la prudence au profit des idées impulsives qui germaient dans un coin de sa tête et elle prenait rarement du recul sur ses propres actions. Sans Cesare, elle ne le ferait peut-être jamais. La bombe qu’elle avait posé à la mairie, c’est lui qui était venu l’engueulée pour ça. Après Insurgency aussi et ce soir parce qu’elle était directement allée chez son père avec la ferme intention de le tuer, quand bien même elle avait été incapable d’aller jusqu’au bout, fallait croire qu’elle avait toujours besoin qu’on vienne lui rappeler qu’elle était un peu cinglée sur les bords. Parce qu’elle, elle ne posait pas de questions, elle agissait comme ça semblait lui convenir et tant pis pour le reste. Elle ne se demandait pas non plus ce qu’elle pourrait mériter ou ne pas mériter, sans quoi, elle arriverait sans doute rapidement à la conclusion que la mort d’Anthea, elle la méritait, parce qu’il fallait bien qu’elle en paie les conséquences à force de trop provoquée la bande de tarés de hunters de Radcliff. Elle estimerait aussi qu’elle méritait aussi Cesare, quoi qu’il puisse en penser. Elle le méritait au moins parce qu’elle avait connu suffisamment de merde dans sa vie pour avoir le droit de choisir celui qu’elle voulait aimer. Et c’était tombé sur Cesare, qu’importait son passé, qu’importait ses faux pas. C’était Cesare et personne d’autre et elle n’avait pas l’intention de lâcher l’affaire.
Elle était là, encore à ses côtés, quoi qu’il ait pu lui dire ce soir. Elle l’avait laissé s’occuper d’elle, s’occuper de Clara et elle était encore là, allongée à ses côtés, pratiquement collée à lui alors même qu’elle savait très bien qu’y avait probablement pas si longtemps que ça, il avait tué une fille sans raison valable. Le plus triste dans l’histoire, c’était presque de ce se dire qu’y avait des raisons valables quand il s’agissait de tuer du monde. Mais Cesare elle lui pardonnait tout et elle pensait qu’il pouvait s’accorder le bonheur qu’il avait su trouver, pas simplement parce qu’elle voulait qu’il rester avec elle et Clara, mais aussi pour lui. Parce qu’il y avait bien le droit, après avoir passé le reste de sa vie dans une misère qu’elle ne pouvait qu’à peine imaginer. « Ouais, j’y crois. » Dur comme fer qu’elle y croyait à tout ce qu’elle avait pu dire. Maintenant c’était à lui s’en faire de même, tout seul, s’il le voulait, parce que contrairement à son père, elle n’allait pas s’efforcer de lui implanter des idées en tête, quand bien même elles étaient beaucoup moins horribles que tout ce que son père avait voulu lui imposer. « Je t’aime aussi. » Qu’elle répondit avant de se rapprocher un peu plus de lui afin de pouvoir se mettre contre lui, à la recherche de la chaleur d’une étreinte, quand bien même il faisait déjà bien chaud dans la pièce, ça n’avait pas d’importance, loin de ses bras, elle pouvait facilement prétendre avoir froid.
Cesare DeMaggio
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Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Mer 23 Mar 2016 - 1:11
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C’était bien ça, l’problème avec Cesare aujourd’hui : il n’savait plus en quoi croire, en qui croire, qui pouvoir regarder droit dans les yeux avec le sentiment de connaître et d’pouvoir comprendre cette personne en un claquement de doigts. Un battement de cœur, une simple pulsation faisant courir une évidence à travers toutes ses tripes. Y’avait bien qu’Isolde, qui parvenait aujourd’hui à lui éveiller une telle impression, à paraître si logique et immuable dans un univers qui s’était effrité partout sous ses pieds. Et ça lui pesait depuis si longtemps : cinq longues années, depuis lesquelles la machine infernale était en route, arrachant un peu plus d’assurances à quelqu’un qui n’s’était que trop reposé depuis. Et au fond, à partir du moment où les remords et les doutes avaient commencé à s’faire un chemin jusqu’à lui, y’avait plus eu aucun moyen de faire marche-arrière et de recommencer. Il n’avait plus la possibilité de devenir celui qu’il avait été avant tout ça, celui qui n’se serait jamais retourné sur Moira Kovalainen, parce que s’il n’l’aurait pas tuée par vengeance, ç’aurait été parce qu’elle avait été une transmutante, et qu’inlassablement, ces dangers sur pattes ne méritaient pas mieux. Il n’aurait plus jamais la possibilité de redevenir le noble fils de son père, l’héritier qui éveillait la fierté en lui : il l’avait vu briller dans les yeux de Rafael à de nombreuses reprises déjà, le dégoût qu’il n’s’était jamais vu adresser d’aussi loin que remontaient ses souvenirs, peu importait ce qu’il avait fait. Et ouais, c’était Rafael DeMaggio, l’un des pires connards de la création- c’était pourtant son père, et y’avait dans ses tripes un éclat d’âme glacé, brisé et meurtris par cette idée-là. Il avait failli à bien des choses- si ce n’est sa responsabilité de DeMaggio, au moins ses promesses de frère, ses serments intérieurs de n’jamais laisser quoique ce soit arriver à sa sœur. Ou de n’jamais être celui qui blesserait Isolde, faillirait et entrainerait sa chute d’une quelconque manière. Ca ressemblait à un véritable cercle-vicieux, et sûrement que ç’aurait été plus simple d’bien des façons, que la transmutante lui claque la porte au nez : il n’aurait jamais eu à affronter de plein fouet tout ça, ses propres doutes, encore et encore. Pourquoi est-c’qu’Isolde n’voyait pas, quelque part, que ce serait bien mieux pour elle de vivre sans lui ? De n’rien attendre de lui, et d’éloigner sa vie de l’aura perfide du moindre DeMaggio ? Y’avait une part de Cesare, l’amour véritable, sans limite et totalement fou, qui pouvait aisément l’pousser à tout renoncer en elle rien que pour savoir qu’elle irait bien, que jamais plus Rafael n’aurait la moindre prise sur la vie de la Saddler. Mais cette part était bien trop compensée par un certain égoïsme, une dépendance, une exigence de la part du gamin qui s’était trop longtemps oublié lui-même aux dépends d’une cause plus grande et altruiste.
Il n’voulait pas perdre Isolde, et il n’voulait certainement plus perdre Clara : où était l’amour véritable ? La ligne semblait fine, entre la vraie dévotion et une forme maladive de possessivité ; était-il plus amoureux en y croyant, en s’y accrochant coûte que coûte- ou le serait-il s’il l’avait laissée partir y’a un moment déjà ? La question, trop souvent il se la posait, avec une foule d’autres auxquelles y’avait que la jeune femme pour offrir des éléments de réponse. Isolde n’serait certainement pas celle qui lui faciliterait la tâche, s’il devait choisir de la laisser partir- il suffirait qu’il dise un mot de travers, s’engageant dans cette direction-là pour s’en ramasser une dans la tête, ou se confronter à un refus on ne peut plus net. Parce qu’elle, au fond, il était clair qu’elle l’aimait plus quand elle prouvait qu’elle ne le lâcherait pas, qu’elle n’abandonnerait pas, et qu’elle n’arrêterait pas d’y croire : ils étaient comme une dichotomie, deux idées inverses entrecroisées l’une avec l’autre sans que ça n’fasse sens. Pourquoi est-c’qu’Isolde n’pouvait pas voir qu’un DeMaggio, elle aurait dû le fuir plus qu’autre chose ? Y’avait trop peu de culpabilité en Cesare, au moment où il offrit un fin sourire face aux croyances d’Isolde : il suffisait qu’elle ouvre la bouche, pour qu’il se berce de tant d’illusions- c’était ça le truc avec leur romance, leurs instants passés ensemble, ils étaient si doux, si enivrants, si délicieusement différents de toute la fange d’existence qu’il avait toujours connue, qu’ils le berçaient de l’impression de pouvoir tout atteindre, tout combattre, tout défier. Mais des transmutants, des innocents étaient morts. Aria était morte. Anthea était morte. Et même Moira Kovalainen était morte- à cause de l’existence et de la subsistance d’un DeMaggio sur cette planète : lui ou son père, c’était parfois si difficile de faire la distinction. Définitivement, le cœur avait sa propre raison, une raison impossible à pleinement comprendre, même pour Isolde, même pour lui, même malgré leurs promesses- et maintenant, il n’savait tout simplement pas quoi faire de tout ça. Qu’il vive, qu’il soit heureux pour n’pas perdre pied, pour n’pas retomber dans ses vieux travers et flirter avec ses démons. Ça semblait facile, là, maintenant, lové contre la Saddler, un de ses bras l’entourant en de douces caresses le long de son dos. « Essaye de t’rendormir… » répéta-t-il doucement, un toucher tendre glissant le long de la joue d’Isolde, ceux-là même dont ils étaient incapable de se passer, c’était bien ça l’problème, c’était bien ça ce qui lui tordait tant les entrailles. Isolde le rendait heureux- mais être heureux, c’était comme arracher une victoire qu’il n’méritait pas aux cadavres amoncelés à ses pieds. Qu’elle y croit elle, et il y croirait, là maintenant, mais tôt ou tard, y’avait pas à douter que la réalité reviendrait imposer ses propres lois.
Isolde Saddler
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Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Mer 23 Mar 2016 - 10:35
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I watched you sleepin' quietly in my bed, You don't know this now but There's somethings that need to be said And it's all that I can hear, It's more than I can bear. What if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me? What if I went and lost myself, Would you know where to find me? If I forgot who I am, Would you please remind me? Oh, cause without you things go hazy. — hazy.
Isolde n'avait pas de difficulté à penser que Cesare avait le droit au bonheur malgré ce qu'il avait fait. Elle ne pensait pas juste comme ça parce qu'elle voulait qu'il reste avec elle et qu'ils puissent être heureux ensemble. Elle pensait vraiment qu'il y avait le droit, parce qu'il avait décidé de choisir un chemin différent que celui qu'on lui avait imposé toute sa vie. Il n'avait probablement jamais été heureux dans cette famille de timbrés, privé d'un libre arbitre qui d'après elle était essentiel dans la vie. Ses parents l'avaient privé de trop de choses pendant trop longtemps alors maintenant qu'il n'était plus sous leur autorité, il avait bien le droit de vivre à présent. Et vivre sans avoir besoin de se poses mille et une questions sur ce qu'il pouvait mériter ou non. Qu'il en profite au lieu de se laisser avoir par les doutes, y avait jamais rien de bon qui ressortait de ça. Et puis quoi? Si un jour il décidait qu'il ne méritait pas ce qu'ils avaient, est-ce qu’il allait simplement partir en la laissant derrière lui? Elle n'avait pas franchement envie qu'un jour il puisse en arriver là. Après tout ce qu'ils avaient pu traverser et le temps qu'il leur avait fallu pour arrêter de se crier dessus, toutes les promesses qu'ils s'étaient faites, elle n'avait pas envie de le voir partir un jour parce qu'il aurait estimé qu'il ne méritait pas d'être heureux ou qu'elle méritait mieux ou une connerie de ce genre. Il était pas né de toute façon celui qui pourrait décider à sa place ce qu'elle pouvait mériter.
Elle, elle savait déjà qu'elle ne lâcherait pas prise. Elle le lui avait déjà dit ce soir après cette histoire qui était venue faire dérailler leur petite discussion. Elle le pensait vraiment et si un jour il décidait de la laisser tomber, il aurait intérêt de lui prouver que c'était parce qu'il ne voulait plus d'elle, qu'il ne l'aimait plus et pas juste parce qu'il pensait ne pas mériter ça. Parce que si on partait de ce principe, elle, elle ne méritait pas de se faire larguer pour ça. Alors, en plus de ne pas lâcher prise, il pouvait compter sur elle pour faire tout ce qui était en son pouvoir pour calmer ses doutes dès qu'ils viendraient lui tordre les entrailles. Malheureusement, pour ce qui était de les faire disparaître complètement, elle ne pouvait pas faire grand-chose. Y avait que lui pour les anéantir à jamais. Dormir avec cette idée en tête ça pouvait s'avérer compliqué. Mais ça irait, au moins pour le reste de la nuit. Il serait encore là quand elle se réveillerait, il l'avait promis, elle lui faisait confiance. « Toi aussi. » Qu'il ne se contente pas de ressasser ses pensées et ses doutes pour le reste de la nuit, ça n’avait rien de bon. Peut-être qu'elle avait besoin de repos après la journée et la soirée qu'elle avait eu. Mais clairement, il en avait besoin aussi. « Profite, d'ici deux heures elle aura encore quelque chose et vu comment tu gères, moi je sors plus de ce lit avant midi. » Sans doute qu'elle en sortirait avant en réalité. Mais fallait quand même admettre qu'il assurait avec Clara, alors elle avait bien le droit d'en profiter pour une fois. D’habitude elle était toute seule dans cet appartement, obligée de se lever à chaque cri de Clara, mais pas cette nuit alors autant en profiter. Cela dit, y avait plus de chance qu’elle reste vraiment au lit jusqu’à midi si jamais il ne sortait pas non plus du lit, lovée dans ses bras, l’envie de bouger de là, c’était clairement pas présente.
Cesare DeMaggio
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Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Mer 23 Mar 2016 - 17:25
cause here, everybody here's got somebody to lean on
ALL THAT I KNOW, THERE'S NOTHING HERE TO RUN FROM.
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and you can tell the world that you're tired. every time that i see your face i notice all the suffering. just turn to my embracei won't let you come to nothing. stand there and look into my eyes, and tell me that all we had were lies. show me that you don't care and i'll stay here if you prefer w/isolde saddler & cesare demaggio.
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Il savait depuis longtemps déjà, qu’il s’était perdu dans un labyrinthe de sentiments dès qu’il avait laissé Isolde entrer dans sa vie ; Cesare n’s’était qu’à peine senti perdre pieds, s’faire littéralement aspirer par l’affection et la tendresse qui avait coulé si naturellement entre eux. Dans leurs regards, dans leurs touchers, leurs attentions, les mots qu’ils s’étaient adressés- tant de choses étaient devenues évidentes avec la Saddler en quelques jours à peine. Il avait suffi de pas grand-chose pour qu’ils se rencontrent, s’apprivoisent, et deviennent ce qu’ils étaient aujourd’hui : et combien de difficultés avaient-ils déjà surmonté, pour pouvoir se retrouver en de telles circonstances ? C’était paradoxal, d’une certaine manière, que la mort d’Anthea les réunisse comme elle le faisait ce soir ; certes, ça faisait déjà plusieurs fois qu’ils se retrouvaient sans finir par s’disputer pour une raison ou une autre- mais ce soir, ça semblait encore plus particulier. Ce soir, ils avaient parlé à cœur ouvert, d’une façon qui n’les concernait qu’eux, et aucun plus grand plan, aucun projet secret, aucun dessein de vengeance, comme ç’avait été le cas l’autre soir à l’hôpital, quelques jours à peine après la naissance de Clara. Est-c’que sans Clara, ils auraient aussi réussi à franchir tous ces pas l’un vers l’autre, de l’incompréhension à ce mi-chemin dans lequel ils naviguaient aujourd’hui ? Y’avait encore du boulot, encore des progrès à accomplir, encore des plaies à soigner avec le temps- mais bien souvent en observant silencieusement la transmutante, le DeMaggio en arrivait à s’demander comment ils étaient passés d’ennemis qui s’engueulent, à eux, ici et maintenant. Ils n’avaient pas pu échapper à leurs sentiments bien longtemps- les deux idiots ; et peu avaient importé les mois qui avaient couru, les discussions qui s’étaient échauffées avec vigueur, ce moment semblait tout aussi légitime et délicat que ceux qu’ils avaient connus avant tout ça. Désormais, il avait bien du mal à regretter c’temps-là, alors même qu’il avait été assailli par les mêmes doutes, mais plus seul que jamais : là, il avait ouvert la bouche pour livrer à Isolde certains de ses questionnements, les obsessions lascives qui revenaient dans sa tête en une mélopée tortionnaire. Et peut-être bien qu’elle n’avait pas réussi à totalement les mâter, peut-être bien qu’en effet, il méritait d’être heureux après tout ce qu’il avait fait, et tout ce qu’il avait accompli pour changer. Trop souvent, il n’faisait que se bercer de l’instant présent, avant de le regretter et d’se faire assaillir par de nouvelles questions, ennemies à ses heures de bonheur. C’était comme ça, un véritable cercle vicieux, qui devenait pourtant moins difficile à endurer, lorsqu’il était comme ça, enlacé contre Isolde, à sentir la chaleur de sa présence à ses côtés.
Un privilège bien trop rare, alors que ses nuits s’faisaient la plupart du temps solitaires, partagées entre la traque, la mort, la trahison, la méfiance et la haine- ouais, d’une certaine manière, ça relevait de l’exploit de n’pas retomber dans ses vieux travers. De n’pas simplement agir comme avec Moira Kovalainen contre son père- lui tirer une balle dans la tête, juste parce que- parce qu’y’avait quand même derrière les souvenirs désastreux, les désirs d’autrefois et le lien du sang, de bonnes raisons pour le pousser à le faire. La mort d’Aria, la mort d’Anthea, protéger Isolde, protéger Clara, mettre un point définitif à une des plus grandes menaces qui planait sur sa vie à lui. La chasse, la cause, le fait que son propre père l’ait transformé en meurtrier : la liste semblait interminable, de si bonnes raisons pour condamner Rafael DeMaggio à rien d’autre qu’une mort misérable- alors pourquoi n’pas le faire ? Pourquoi exprimer plus de remords à l’idée d’abattre un type comme ça que Moira Kovalainen ? Cesare s’cachait derrière des raisons pragmatiques, l’existence du réseau de son père, de ses connaissances, de ses proches potentiellement tout aussi dangereux et revanchards que lui. Il s’cachait derrière son besoin de tuer Kingsley Moren, et l’impression qu’il avait besoin de son père pour arriver jusque-là : mais que se passerait-il, une fois que Kingsley Moren serait mort ? Une autre question lancinante, assommante à son esprit- tant d’éléments du réel qui n’avaient pas la moindre importance lorsqu’il était avec Isolde, alors même que sans elle, ceux-ci menaçaient littéralement de le noyer. Dans le doute, dans l’hésitation, dans la hargne, l’impatience. La part égoïste de Cesare, ouais, elle, elle n’avait aucun problème à s’dire qu’il méritait bien cette trêve, même ici et maintenant- il méritait bien ses espoirs et ces volontés lointaines d’en sortir ; il méritait d’un jour, pouvoir aspirer à quitter Radcliff et laisser tout ça derrière lui. D’une certaine façon, pourtant, tout c’qu’il voyait pour son avenir semblait drôlement compliquer ce qu’Isolde voyait pour le sien- peu importait, ils n’en étaient pas encore là… Pour l’heure, ils étaient encore deux imbéciles, ramassant des miettes de moments heureux, quelques heures dans le néant qui les séparait tous les autres jours. Qu’il essaye donc de dormir en effet, ça n’lui ferait pas de mal- et pas parce que Clara se réveillerait bien assez tôt, et que la transmutante serait prête à le laisser gérer sans bouger du lit. Cesare avait l’habitude de passer des nuits courtes, sporadiques et loin du réel sommeil- il portait la fatigue sur ses épaules avec tout le reste ; mais ce soir, dans le lit d’Isolde, en sécurité, peut-être bien qu’il pourrait lui aussi glaner quelques heures de repos. Dans la pénombre, il hocha donc la tête en guise de réponse à la Saddler, lui offrant un fin sourire et une caresse de son pouce, glissant sur sa joue avant de finir sur son nez : même des heures comme ça, dans le silence et sans avoir à garder ses sens en éveil, c’était reposant. « J’savais bien que t’hésiterais pas à en profiter… » remarqua-t-il dans un rictus amusé, sans pour autant s’encombrer d’une critique quelconque- elle pouvait bien dormir jusqu’à midi, si c’était ce dont elle avait besoin. Il serait là, quand bien même ça pouvait compliquer sa situation : pour l’instant, il n’voulait certainement pas penser à quand il devrait rentrer chez lui.
Isolde Saddler
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Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Mer 23 Mar 2016 - 21:21
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Cesare, il avait promis qu’il reviendrait vers elle et ils se l’étaient dit qu’un jour, ils pourraient avoir une vie normale, une vie comme les autres couples, ceux qui pouvaient vivre leur amour au grand jour et pas en se planquant, entre les quatre murs d’un de leurs appartements. Un jour, ils auraient tout ça et elle y croyait. Elle ne voulait pas penser que les doutes de Cesare puissent un jour l’emporter et qu’ils soient amenés à se séparer et à faire leur vie chacun de leur côté. Y avait Clara au milieu de tout ça. Elle était leur fille à tous les deux et elle avait besoin de ses deux parents. Peut-être qu’ils n’en avaient pas voulu de Clara, qu’elle n’avait jamais été prévue au programme et qu’elle était le fruit d’une nuit d’imprudence mais maintenant qu’elle était là, ils ne pouvaient pas revenir en arrière. Elle ne voulait certainement pas revenir en arrière tant elle pouvait affirmer que Clara, c’était la plus belle chose qui lui soit arrivée dans sa vie. Elle était là entre eux deux et elle, elle méritait bien d’avoir un père, quand bien même ce dernier n’était pas parfait – sa mère ne l’était pas plus de toute façon – et qu’il avait un passé compliqué. Tout ce qu’il avait là, c’était la chance d’avoir une seconde chance, alors ce serait idiot de tout foutre en l’air. Fallait la saisir cette seconde chance et surtout pas la laisser filer, parce qu’être heureux, après tout qu’il avait pu vivre jusqu’à présent, ça ne pouvait pas lui faire de mal.
Il pouvait être heureux, il en avait le droit et si fallait le dire comme ça alors il méritait d’être heureux. Elle en était persuadée elle. Encore plus là, sans doute, lovée dans ses bras, là où pour elle, il n’y avait plus aucun problème. Le monde n’était plus aussi compliqué et son cœur était beaucoup moins lourd, malgré tout ce qui avait pu se passer ce soir, malgré toutes les épreuves qui allaient s’imposer à elle dès que Cesare ne serait plus là. Elle ne voulait pas qu’il parte, elle était peut-être impatiente, mais elle avait envie que ce jour qu’ils s’étaient promis, il arrive vite. Ne serait-ce que pour que les doutes de Cesare n’aient pas le temps de prendre le pas sur le reste. Elle ne voulait pas qu’il ait l’occasion de se réveiller un beau matin, loin d’elle en se disant que cette histoire ce n’était pas possible. Elle lui faisait confiance, aveuglément sans doute, mais les doutes qu’il avait, ça ne pouvait que faire naitre quelques craintes en elle. Ça irait mieux rapidement, pour elle en tout cas. Parce que Cesare, elle ne pouvait pas douter de lui, elle ne voulait pas, elle avait déjà trop de choses en tête pour la tracasser pour ne pas en plus ajouter cette histoire. Un sourire se dessina sur des lèvres suite à la réplique du jeune homme. Evidemment qu’elle allait en profiter de sa présence, pour lui laisser Clara, le temps de se reposer, ce n’était que justice. Après tout, ils étaient été deux au moment de le concevoir ce bébé et il n’y avait qu’elle pour faire des nuits trop courtes pour s’en occuper. Alors cette nuit, pour une fois, fallait bien que ce soit à son tour. « Ce serait idiot de pas le faire nan ? » Carrément idiot de son point de vu. Elle n’allait pas tarder de nouveau à s’endormir, c’était certain, parce que là, tout contre lui, ce n’était pas difficile de trouver le sommeil, alors que les problèmes semblaient loin et qu’elle avait l’impression d’être parfaitement détendue, pour la première fois sans doute, depuis la dernière fois qu’elle s’était retrouvée dans les bras de Cesare.
Cesare DeMaggio
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Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Jeu 24 Mar 2016 - 3:19
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Il n’avait jamais voulu être cet homme-là : l’amoureux qui se posait mille questions, le parent qui prenait son enfant dans ses bras sans vraiment savoir quoi penser, quoi ressentir. Le cœur avait ses propres lois, et pour bien des raisons, Cesare avait décidé de n’jamais se laisser prendre par celles-ci. Peut-être bien que c’était en réalité la solution de facilité, que d’choisir de vivre une vie en solitaire, sans personne à qui rendre des comptes, et sans de lourds ressentiments pour venir plomber son quotidien. D’une certaine manière, il avait eu la vie bien plus facile quand Isolde n’en avait pas encore fait partie : il n’avait jamais vraiment hésité sur ses motivations, ses convictions et l’homme qu’il était- son cerveau avait dirigé ses instincts bien plus souvent que ses tripes, tant et si bien qu’il s’était souvent cru totalement maître du palpitant qui pulsait dans sa poitrine. C’avait été une connerie, manifestement, d’croire qu’il ne tomberait jamais amoureux tout simplement parce qu’à un certain âge, et au nom de la chasse et de la cause qu’on avait toujours incrustée dans son esprit, il avait décidé que ce serait le cas. Certes, il l’avait bien dit qu’il n’avait jamais eu l’intention de vivre la même vie que ses parents : irrémédiablement, les convictions du fils DeMaggio seraient entrées en brutale confrontation avec les ambitions de ses parents- alors même que lui aurait voulu n’jamais tomber amoureux, n’jamais se marier et ne jamais avoir d’enfants, Rafael et Isabela auraient un jour exigé de lui qu’il fasse au moins deux de ces choses. Parce que c’était comme ça que le lignage de leur famille se perpétuait- c’était comme ça que les DeMaggio survivaient face à l’hostilité du monde qui les entourait ; comme ça, que cette famille restait étroitement liée au monde de la chasse aux transmutants. Isolde, Clara- toutes les deux, elles n’avaient pas été au vaste programme de sa vie ; Cesare avait tout juste cherché une échappée, un abysse dans lequel se perdre totalement, s’noyer et presque disparaître, lorsqu’il avait rejoint ce groupe de transmutants dont elle avait fait partie. Au mieux, sans elle, il aurait profité des projets de ses parents pour disparaître et n’plus jamais prendre contact avec eux. Au pire, il les aurait tous tués sans distinction, espérant presque que ça lui achèterait la clémence de son père. Et maintenant, il était bien impossible pour lui de dire quelle option et quelle finalité aurait été préférable : mais dans tous les calculs qu’il avait entrepris, il n’avait même pas senti son cœur s’remettre à battre la vie, l’affection, la tendresse.
Même avec Aria il n’avait jamais été comme ça- certes, il avait été le frère qui n’avait jamais hésité à doucement la serrer dans ses bras pour la rassurer, ou la faire s’endormir dans un monde où elle n’avait rien à craindre. Mais l’affection n’avait pas coulé de source, elle avait toujours été chaotique, déchirée juste avant ou juste après par des scènes dramatiques- avec Isolde, chaque caresse, chaque baiser, chaque instant passé à s’enlacer, était d’une logique immuable, et d’une saveur qui n’se trouvait nulle part ailleurs. Il avait envie d’en profiter pour toujours- et c’était bien ça l’truc, c’est que même d’ici dix ans, vingt ans, trente ans et plus encore, il n’s’en serait toujours pas lassé. C’était Isolde, c’était Clara, les minces survivances à son humanité, et pourtant deux guerrières qui gagnaient chaque fois un peu plus de bataille dans la noirceur qui l’habitait encore. Ouais, demain son cœur se déliterait un peu, de devoir quitter Isolde et leur fille comme ça- il serait hanté par l’idée qu’il n’pourrait pas être au côté de la Saddler, alors même qu’elle essuyait les conséquences des actes de son propre père à lui et qu’elle affrontait trop de choses pour une personne toute seule. Elle aurait des amis, des connaissances, des oreilles attentives- déjà plus que c’qu’il pouvait avoir, lui- mais ce n’serait pas lui, alors même qu’il avait juste envie d’être là. Alors qu’elle dorme jusqu’à midi, ou plus encore ; il serait bien le dernier à s’en plaindre, ça lui permettrait de grignoter les heures, et d’croire qu’au moins, il avait pu servir à autre chose qu’à juste être un visiteur dans la nuit disparaissant avec l’ombre. « Ouais, ce s’rait idiot… » releva-t-il donc en guise de réponse, tandis que ses doigts ne cessaient leurs caresses onctueuses contre la tempe d’Isolde, à la naissance de ses cheveux blonds. Il la sentait, peu à peu, se détendre à nouveau tout contre lui, céder à l’appel lascif et irrésistible d’un sommeil bien mérité. C’n’était pas si compliqué, de s’endormir en de telles circonstances- apaisés, ensemble, à appartenir à cet avenir mielleux et idéal qu’ils s’étaient promis. C’était égoïste de presque en oublier Anthea, ce soir, mais Isolde devrait y repenser bien assez tôt le lendemain, alors elle avait bien droit à ces deux heures- ou jusqu’à midi, si elle le voulait vraiment.
Isolde Saddler
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Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Jeu 24 Mar 2016 - 13:04
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S’endormir dans les bras de l’être aimé, ça faisait partie des petits trucs simples des petits trucs simples de la vie. Ce genre de trucs qui étaient d’une banalité mortelle peut-être pour d’autres couples. Mais pas pour eux. Ça faisait des jours maintenant qu’Isolde n’avait pas pu s’endormir lovée dans les bras de Cesare. La fois dernière, ça n’avait été qu’un hasard, un jeu de circonstance qui avait fini par les réunir alors qu’il avait accouru au moment où il avait compris qu’elle était blessée. Et l’autre fois, ça avait été la première fois depuis des mois et des mois. Pour Isolde et Cesare, la banalité, ce n’était pas ça. Leur quotidien, ce n’était pas les étreintes chaleureuses et les mots doux murmurés avant de s’endormir, ni même les repas partagés ensemble, avant d’aller passer la soirée devant n’importe quel programme bidon diffusé à la télévision. Eux, leur quotidien, il était tellement plus compliqué que ça, tellement moins beau. Parce qu’ils l’avaient choisi en partie, lui en se lançant dans sa quête de vengeance, elle en cherchant à faire quelque chose pour que la vie dans cette maudite ville soit un peu moins compliquée. Mais aussi parce que des fois, le sort s’acharnait sur eux. Y avait le père de Cesare, lui qui semblait bien décidé à lui pourrir la vie à elle, sans raison apparente. Lui qui pouvait tuer Cesare à n’importe quel moment juste parce qu’il en avait décidé ainsi, le seul qui apparemment pouvait l’aider pour le moment. Y aurait toujours Rafael DeMaggio pour les séparer et ça, ils ne l’avaient clairement pas choisi. Peut-être qu’elle aurait dû le tuer ce soir, ils auraient gagné en liberté au moins. Mais elle en avait été incapable, elle en serait peut-être toujours incapable, alors fallait attendre, pour avoir le droit à un quotidien un peu plus normal.
Qu’est-ce qui se passerait s’il n’y avait plus Rafael pour leur pourrir la vie ? Y aurait quelqu’un d’autre sans doute, encore et encore. Puis les doutes, ceux qui subsistaient dans Cesare, et puis ses motivations à elle qui seraient probablement toujours un problème pour Cesare, puisqu’elle avait fini par le comprendre son point de vue sur Insurgency, il l’avait toujours dit clairement et ce n’était probablement pas demain la veille que ça allait changer. Le futur qu’ils s’étaient promis, il était incertain et il serait fait de doutes et de décisions à prendre. Mais ils pouvaient bien se donner la peine de lutter, contre les doutes, contre les envie de réduire la ville en cendre parce que ça semblait plus simple comme solution, contre la colère, la rage et tout ce qui pouvait s’acharner à les vouloir séparer. Une nuit dans les bras de Cesare, il n’en fallait pas plus pour la motiver elle. Puis y avait Clara, elle était aussi une bonne raison de se battre et de s’accrocher, envers et contre tout, elle était peut-être même la meilleure raison de le faire. Elle n’avait pas tardé à trouver de nouveau le sommeil, lovée dans les bras de Cesare, pour quelques heures ou plus. Ce qu’elle savait, c’est qu’au moment où elle avait rouvert les paupières, les premiers rayons de soleil passaient déjà à travers la fenêtre et l’appartement était calme. Le calme avant la tempête sans doute, parce que Clara, elle se réveillerait bien assez tôt. Le premier mouvement qu’elle esquissa lui rappela le combat contre Rafael la veille et elle aurait probablement dû écouter Cesare et prendre une aspirine. Elle laissa échapper un léger soupire avant de quitter le plus discrètement possible le lit, de toute façon avec Clara qui n’allait pas tarder à se réveiller et avec les courbatures, se rendormir allait être compliqué, tant pis elle serait levée avant midi. Elle attrapa un jogging qu’elle enfila avant de quitter la chambre pour rejoindre la cuisine, à la recherche de cette fameuse aspirine dont elle avait bien besoin là.
Dernière édition par Isolde Saddler le Jeu 24 Mar 2016 - 17:24, édité 1 fois
Cesare DeMaggio
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Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Jeu 24 Mar 2016 - 14:31
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Peut-être étaient-ils coupables de vouloir vivre un moment paisible, tranquille et sans crainte- Cesare n’voulait pas penser les choses comme ça, pourtant c’était probablement le message qui se cachait derrière chaque circonstance, chaque difficulté qui suivait leurs moments ensemble. Pourquoi s’accrochaient-ils, alors même que dans le fond, l’implication de l’autre dans leurs vies respectives n’semblait apporter que des difficultés et d’incessants questionnements ? Leurs cœurs avaient vraiment été capricieux pour le coup, au point d’assembler deux âmes que tout dans leur passé, leurs parcours et leur façon de penser, aurait dû opposer. Fallait croire qu’ils aimaient la misère qu’ils se trainaient, parce qu’ils la faisaient inlassablement durer : mais Cesare se savait incapable de laisser tomber ses projets à lui, sa vengeance peu importait les extrêmes où elle devrait aller- et il savait bien qu’Isolde n’était pas prête de laisser tomber Insurgency, ce groupe né des cendres de sa rage et de sa solitude. Sa vengeance à lui, et Insurgency, c’était un peu la même chose, l’expression des mêmes sentiments incandescents et impétueux. Il n’pourrait pas mener une vie simple, avec Isolde en sachant pertinemment qu’il n’aurait jamais cherché au moins à affronter l’homme qui avait tué sa sœur ; il n’pourrait pas tourner la page avant d’avoir regardé Kingsley Moren droit dans les yeux pour lui arracher la confession du meurtre qu’il avait commis. Ouais, probablement qu’ils n’étaient que deux masochistes, qui se plaisaient dans le cercle vicieux complet qu’était devenu leurs vies respectives- et leur histoire n’était que le point irrégulier dans tout ça, l’imprévu qui bouleversait trop souvent les choses. S’ils avaient pu être pragmatiques et logiques, penser les choses sans les ressentir, peut-être bien qu’ils se seraient su condamnés avant même de commencer quoique ce soit, et ils se seraient épargnés de bien nombreuses blessures ; mais Cesare s’était découvert un côté infiniment plus passionné et instinctif depuis qu’il avait rencontré Isolde. Peut-être était-ce une mauvaise chose, ou peut-être était-ce la façon la plus infinie de vivre- il oscillait, hésitait entre les deux. Il le fit encore, pendant de longues minutes en regardant Isolde dans la pénombre- sa respiration ralentissant peu à peu pour devenir régulière et douce, rythmée par le sommeil qui la gagnait peu à peu. Et dans le flot de ses doutes, le flot de ces questions tortionnaires, le chasseur avait laissé ses doigts choir jusqu’au flanc d’Isolde- non pas dans une démarche sensuelle ou enjôleuse, mais pour que ceux-ci trouvent la cicatrice qu’elle avait à la taille, celle-là même dont il s’était lui-même occupé. Est-c’qu’Isolde aurait été blessée de la même manière, s’il n’avait jamais fait partie de sa vie ? Irrémédiablement, s’ils n’s’étaient jamais entichés l’un de l’autre, Clara n’serait pas née – difficile de voir les choses ainsi – encore des et si qui n’refaisaient définitivement pas le monde.
Il s’était finalement endormi- il n’savait même pas comment, ou quand, ou à quel moment dans le trajet incessant de ses hésitations. Il s’était endormi, c’était la seule chose évidente ; Cesare en eut un long soupir, alors qu’il aurait bien voulu lambiner, probablement pour la première fois de toute sa vie. C’n’était pas bien compliqué, de se laisser aller à vouloir en profiter, lorsque de l’autre côté de ses murs, son quotidien était rythmé par la méfiance, et le fait de toujours devoir être sur le qui-vive. Inspecter le moindre des mots qui passaient ses lèvres, la moindre de ses attitudes, le moindre émoi traversant son visage- il n’avait pas compté les heures, ou inspecté le voile de la nuit ce soir. Et quelle heure était-il ? Le chasseur ne daigna pas vraiment évaluer la chose- tout ce qu’il vit, c’est qu’Isolde n’était plus là, et que c’était bien dommage, parce qu’à moins qu’il ait fini sourd, Clara n’avait pas pleuré, et la Saddler n’avait donc pas profité tant que ça. Il ne resta pas bien longtemps, à observer le silence et l’absence de la jeune femme- il retrouva son tee-shirt à quelques pas de là, ainsi que son pantalon abandonné la veille, enfilant ses vêtements avec l’atroce rappel de ce que les heures s’étant écoulées lui murmuraient. Il était bientôt temps de partir, et y’avait aucun prétexte qui pouvait repousser cette idée maintenant que le soleil commençait à s’élever sur la ligne d’horizon. Il l’avait su la veille, pourtant, et même au-delà de ça, le simple fait d’être resté toute la nuit avait défié ce que la prudence lui aurait indiqué de faire. Il traina donc des pieds pour quitter la chambre, sans oser s’arrêter devant la chambre de Clara pour voir si elle dormait encore- il n’allait pas la réveiller si tel était le cas de toute manière – non, au lieu de ça il laissa ses pas l’amener jusqu’à la cuisine, où était Isolde. « J’suppose qu’on peut dire que t’es une idiote finalement… » remarqua-t-il dans un vague sourire à l’adresse de la jeune femme, tandis que son premier instinct avait été d’aller vers la table du salon, où il avait déposé son téléphone pour l’inspecter. Toujours le silence radio, et son incapacité à déterminer si c’était une bonne ou une mauvaise chose.
Isolde Saddler
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Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Jeu 24 Mar 2016 - 18:26
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I watched you sleepin' quietly in my bed, You don't know this now but There's somethings that need to be said And it's all that I can hear, It's more than I can bear. What if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me? What if I went and lost myself, Would you know where to find me? If I forgot who I am, Would you please remind me? Oh, cause without you things go hazy. — hazy.
Rester au lit jusqu’à midi, ce n’était un truc qu’Isolde faisait souvent, c’était même très rare qu’elle reste aussi longtemps au lit. Peut-être des fois, quand elle avait été enceinte et trop épuisée, pour envisager de faire quoi que ce soit de plus constructif et encore, ça avait dû arriver deux fois à tout casser pendant les neufs derniers mois puisqu’elle avait poussé sur ses ressources le plus longtemps possible, alors même que le médecin lui avait répété encore et encore de se reposer. Elle n’avait jamais été bien douée pour ça et c’était limite si on avait pas dû lui interdire l’accès au commissariat pour qu’elle profite de son congé maternité. En même temps, se reposer au final, ça revenait juste à s’ennuyer chez elle, elle n’en voyait pas trop l’intérêt. Maintenant au moins y avait Clara alors y avait toujours un truc à faire. Y avait au moins, suffisamment de moments à être réveillée au beau milieu de la nuit pour être complètement épuisée la journée et avoir vraiment envie de se reposer et la présence de Cesare aurait pu lui permettre de rester encore au lit et de profiter du fait qu’il pouvait très bien s’occuper de Clara et même faire semblant de dormir, juste parce qu’il avait dit qu’il resterait jusqu’à ce qu’elle soit réveillée et qu’elle aurait bien pu faire en sorte de grappiller quelques heures à le savoir encore dans son appartement, tout proche d’elle. Mais non, elle n’avait pas tenu plus de trente seconde au fond du lit alors que ses muscles lui faisait mal, que son dos lui faisait mal, que sa main qui avait éclaté le verre la veille, lui faisait mal. Elle avait l’habitude pourtant d’avoir mal partout ces derniers temps. Mais puisque même les nombreuses douleurs de sa grossesse ne l’avait que très rarement poussée à rester au lit, ça n’avait rien d’étonnant qu’elle soit là aussi incapable d’y rester.
Qu’importaient les marques sur son corps et les douleurs qui en ressortaient, elle ne regrettait pas vraiment d’être allée cognée sur le père de Cesare la veille. Elle pouvait bien regretter les conséquences qui découlerait de ça et d’admettre que ça avait été vraiment trop irréfléchi comme décision, mais frapper Rafael la veille ça lui avait vraiment fait du bien. Ce n’était pas comme s’il ne le méritait pas. Il avait tué Anthea, il avait tué son père et la nuit avait beau être passée, ces nouvelles rendaient toujours son cœur aussi lourd et la crainte de voir Cesare partir plus oppressante. C’était l’été, le soleil se levait tôt, plus tôt encore que la levée du couvre-feu, alors malgré la lumière qui passait à travers les fenêtres de l’appartement, peut-être qu’ils avaient encore un peu de temps. Combien, elle ne savait pas et elle ne pouvait pas savoir. Regarder l’heure qu’il était, ce n’était pas envisageable. Elle avait fouillé dans ses placards jusqu’à arriver à la conclusion qu’y avait vraiment plus aucune boite de médicaments utiles là-dedans. Fallait vraiment qu’elle envisage de refaire ses stocks maintenant qu’elle n’était plus enceinte et qu’elle n’avait plus vraiment à faire attention à ce qu’elle prenait. La voix de Cesare dans son dos la fit sourire. « J’en ai bien peur ouais. » Pas seulement parce qu’elle n’était finalement pas restée au lit, mais parce qu’un beau jour elle s’était sentie obligée de se débarrasser de tous les médicaments déconseillés aux femmes enceintes, ce qui représentait la quasi-totalité des médicaments qu’elle avait pu posséder. En même temps, elle avait su qu’à un moment elle aurait fini par céder et avaler une boite d’aspirine pour faire passer les douleurs alors ça n pouvait pas être une mauvaise chose, pour Clara qu’elle se soit décidé se débarrasser de tout ça. Pas de médicaments, pas une goutte d’alcool, pas de cigarette – de toute façon elle ne fumait pas – elle avait quand même fait plus d’efforts pendant sa grossesse qu’on pourrait le penser, elle s’occupa rapidement de mettre la cafetière en route, parce que c’était impensable de commencer une journée sans un café. Avant de quitter la cuisine, elle avait pris le temps de remplir la gamelle du chien qui avait rejoint les lieux rapidement attiré par le bruit, elle lui accorda quelques caresses, puis elle rejoint le salon et Cesare au passage. « Tu veux quelque chose ? Un café ? J’peux faire des œufs brouillés, mes talents de cuisinière me permettent au moins savoir faire ça. » Ça au moins, elle était capable de les réussir, ça faisait partie des rares trucs qu’elle ne ratait pas à coup sûr quand elle se mettait en cuisine. Entre ça et les pâtes, Clara allait certainement avoir des repas très variés et très équilibrés quand il lui faudrait autre chose que du lait.
Cesare DeMaggio
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Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Jeu 24 Mar 2016 - 20:36
cause here, everybody here's got somebody to lean on
ALL THAT I KNOW, THERE'S NOTHING HERE TO RUN FROM.
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and you can tell the world that you're tired. every time that i see your face i notice all the suffering. just turn to my embracei won't let you come to nothing. stand there and look into my eyes, and tell me that all we had were lies. show me that you don't care and i'll stay here if you prefer w/isolde saddler & cesare demaggio.
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Se réveiller ici, en de telles circonstances, ç’avait un arôme tout particulier ; sa propre ambiance, sa propre douceur, sa propre atmosphère. Définitivement, il préférait envisager le reste de ses jours à connaître de telles matinées plutôt qu’à penser au moment où il devrait passer cette porte, peu importaient leurs envies, leurs besoins ou leurs sentiments. Ça relevait du miracle, qu’il n’ait pas eu le moindre signe de vie de la part de son père ; probablement parce que celui-ci s’était assommé aux antidouleurs pour gérer les multiples blessures qu’il gardait de son face à face avec Isolde : et ça, ça voulait dire quelque chose. Il en fallait beaucoup, pour pousser quelqu’un comme Rafael sur le banc de touche, et à voir la hargne qui s’éveillait tout le long du visage de son géniteur à chaque fois qu’Isolde était présentée comme un songe ou un nom amené dans la conversation, la transmutante avait trop souvent résisté au fier chasseur qu’il était. Pour elle aussi, ça relevait du miracle, honnêtement, et peut-être bien que le père d’Isolde était simplement mort pour s’être tenu sur la route qui séparait un DeMaggio de sa proie- ça ressemblait tout à fait à la façon de fonctionner et de penser des hommes comme son père, ou comme ce que Cesare avait été avant tout ça. Et comment est-c’que ça allait bien pouvoir se finir, cette histoire ? En plus de Clara, il y avait largement encore beaucoup de monde dans l’entourage de la Saddler, que Rafael pourrait utiliser à sa guise. Pas besoin qu’elle s’inquiète pour lui, Cesare était relativement protégé par la propre ambition de son père- c’n’était pourtant pas le cas de toutes les autres personnes qu’elle approchait, ou auxquelles elle tenait. Certes, c’n’étaient pas les options les plus plaisantes qu’il envisageait là, maintenant, son cerveau ramené à la brusque réalité par un simple écran de téléphone. Il n’avait même pas eu besoin de regarder l’heure, pour sentir la prescience du réel lui enserrer les tripes. De nuit, de jour, la menace était permanente désormais sur la vie d’Isolde, et ils avaient été stupides de croire que le couvert de la nuit, le couvre-feu ou les excuses de chasse pouvaient suffire de distraction. Ouais, jusque-là, leurs retrouvailles n’avaient toujours été que hasardeuses, portées par des malheurs et des moments imprévus, mais il allait probablement falloir qu’ils surveillent leurs arrières plutôt que d’plonger tête baissée pour trouver un énième prétexte pour se retrouver.
Les mots d’Isolde le tirèrent de sa rêverie trop palpable, et lorsqu’il releva les yeux vers elle, il força un léger sourire sur ses lèvres pour détendre l’atmosphère, et chasser un tant soit ce cercle vicieux et toxique de mêmes pensées. A chaque fois qu’ils se quittaient, ils culpabilisaient pour les moments passés ensemble, parce que ça faisait trop mal, parce que c’était trop compliqué de s’dire au revoir. Et blablabla. « J’peux le faire, si tu veux… » déclara-t-il, parce que déjà ses yeux avaient analysé trop de choses- et s’étaient accrochés trop ardemment aux blessures qu’elle affichait. Il n’voulait pas qu’elle les cache, qu’elle s’mette un énième gilet sur le dos pour qu’il ne les voit pas- mais il les voyait, et elle n’pouvait pas s’attendre à ce qu’il réagisse bien. C’n’était pas sa faute à elle, bien évidemment, et probablement que tout ça rendrait son retour encore plus difficile à gérer : comment n’pas sauter à la gorge de son père en un instinct pur et meurtrier ? Tous les jours, il se posait cette question. « parce que figure-toi, moi aussi je sais faire des œufs. Et du bacon, et des super trucs très sophistiqués de c’genre. » parce que bon, en vingt-six ans de vie, il avait quand même déjà dû se faire à manger : sauf que le truc, c’était qu’il n’s’était jamais donné la peine de s’préparer des lasagnes ou des trucs qui méritaient des awards d’originalité et de travail. Mais il ne tint pas bien longtemps, avant de prendre la main d’Isolde- celle encore bien emballée dans ses bandages, l’observant. « Est-c’que ça va, toi ? » lui, il n’avait clairement pas à se plaindre, hormis une nuit courte – ce dont il avait l’habitude – mais bien plus paisible que tout ce qu’il avait connu, il n’était pas couvert de marques et de blessures en tout genre.
Isolde Saddler
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Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Jeu 24 Mar 2016 - 21:21
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Isolde aurait voulu connaitre des matins comme ça tous les jours. S’endormir aux côtés de Cesare tous les soirs, pour se réveiller à ses côtés tous les matins, c’était tellement agréable, tellement simple et banal et pourtant tellement impossible pour eux. Elle n’avait pas la moindre idée de quand elle aurait l’occasion de le retrouver, une fois qu’il aurait passé la porte de cet appartement et l’idée était trop effrayante pour qu’elle ose encore y réfléchir. Ça avait été dur la fois de dernière, quand elle avait dû partir sans se retourner, elle avait fini par craquer devant Léda tant ça lui avait pesé et là, en plus, dès qu’il partirait, y aurait tout le reste qui reviendrait s’imposer à elle. La mort d’Anthea, celle de son père, les raisons obscures pour lesquelles Rafael DeMaggio avait décidé un beau jour de faire de sa vie un enfer, quand bien même pour un type comme lui, elle aurait dû n’être qu’une transmutante parmi tant d’autres. Quand elle allait se retrouver seule, il faudrait qu’elle affronte ça et peut-être qu’il valait mieux qu’elle le fasse toute seule plutôt que d’appeler n’importe qui à la rescousse. Et elle savait pourtant qu’il lui suffisait d’appeler Aldrich ou Léda pour qu’ils arrivent à la vitesse de l’éclair. Mais peut-être que ce serait une mauvaise idée. C’était le lien qui l’avait unie avec Anthea qui avait eu raison de sa meilleure amie, alors peut-être qu’elle ferait mieux de ne pas trop s’accrocher à ceux à qui elle tenait, au moins le temps que Rafael détourne un peu son regard d’elle. Mieux fallait repousser Aldrich et Léda, si ça pouvait éviter de les rajouter à la trop longue liste de personnes qui étaient déjà mortes à cause d’elle. Rester toute seule aujourd’hui, ce serait la meilleure chose à faire, qu’importait qu’elle n’en ait absolument pas envie. Au moins, y aurait Clara, elle, elle ne pouvait pas la laisser de côté.
Elle ne pourrait pas retenir Cesare, elle le savait bien et quand bien même elle aurait joué la fille endormie pour qu’il reste, ça aurait été le pousser à prendre un risque inutile et elle n’en avait pas envie. Elle l’avait déjà assez mis dans une situation compliquée, pas la peine d’en rajouter une couche. Elle pouvait au moins grappiller quelques minutes avec lui, le temps d’un petit-déjeuner. Sa réplique lui arracha un sourire avant qu’elle n’hausse les épaules. « Bha écoute, j’ai pour principe de ne jamais dire non quand quelqu’un me propose de se mettre en cuisine à ma place. » Ce qui était très rare en réalité, parce qu’elle vivait seule, alors bien souvent – quasiment tout le temps – y avait bien qu’elle pour se préparer à manger. Et, fort heureusement, les restaurants du coin, où elle commandait assez souvent. Elle laissa échapper un soupire suite à sa question, elle avait été la première à dire, quelques heures plus tôt, avant qu’ils ne s’endorment, que ça ne servait à rien de dire que ça allait, quand ça n’allait pas, alors ce serait mentir que de prétendre que tout allait bien. « Je suis sérieusement en train de me demander si j’ai pas une ou deux vertèbres qui ne sont plus à leur place et j'ai l'impression que la plupart de mes muscles ont envie de me dire d’aller m’faire foutre, mais ça va aller. » C’était sans parler de l’état émotionnel qui était miraculeusement relativement bon pour le moment mais qui menaçait de s’effondrer à chaque seconde qui passait. Mais ça aussi, ça irait, elle n’avait pas le choix. « T’inquiète pas. Ça ira. » Physiquement comme mentalement, ça irait. C’était pas le top pour le moment, sinon elle aurait dit que ça allait, mais non, ça irait. Plus tard, dans plusieurs jours pour le physique, plusieurs semaines, plusieurs mois pour le mental, elle n’en savait rien. Mais ça irait, ça, elle pouvait l’affirmer, parce qu’il le fallait bien.
Cesare DeMaggio
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Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Jeu 24 Mar 2016 - 21:48
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Cesare n’voulait jamais se bercer de trop d’espoirs- il avait déjà appris à ses dépens, que l’espoir était une putain d’machine infernale, qui finissait irrémédiablement par broyer le cœur et réduire la raison à néant. C’était l’espoir, trop fort et trop idéal, qui lui avait fait perdre de vie la menace de ses parents, tandis qu’il s’était laissé enivrer par la présence d’Isolde dans sa vie ; certes, s’faire des promesses par-dessus un petit bijou offert par la jeune femme en guise de symbolique, c’était alimenter l’espoir. Mais celui-ci, il comptait bien y tenir jusqu’à ce qu’ils puissent enfin respirer, n’prendrait plus jamais le pas sur le réel- celui-ci, n’le rendrait plus audacieux et fou, et imprudent comme il l’avait été. Ouais, il était délicieux, plaisant et merveilleux lorsque pour quelques heures durant, le DeMaggio se retrouvait avec Isolde – mais une fois cette porte passée, il laisserait à la réalité la possibilité de reprendre sa juste première place à son esprit. Il n’fallait pas qu’il baisse sa garde, certainement pas maintenant, alors que son père était à une période charnière de leurs retrouvailles- à mi-chemin entre la méfiance, et l’acceptation- un genre de test, qui s’était traduit par le cadavre d’Anthea. Est-ce que le silence de Rafael pour cette nuit, signifiait au moins que Cesare avait rempli cette épreuve-là avec succès ? Il n’voulait pas penser les choses ainsi, encore moins quand il était question de la meilleure amie d’Isolde- pourtant, c’était comme ça qu’on le forçait à réfléchir et à peser chacune de ses actions. Un quotidien bien lourd à porter, désormais il s’en rendait compte, alors même qu’il avait cru ses démons et ses doutes étouffants- il avait eu tort, le pire, ç’avait été la vie qu’il avait menée pendant vingt ans ou presque, celle qui gravitait autour de la chasse, et faisait de lui quelqu’un de méfiant et de distant par nature. Il se souvenait désormais, pourquoi ses parents et lui n’avaient jamais développé de lien tendre et proche. Il se souvenait pourquoi il avait tant aspiré à faire des chasses en dehors de Radcliff. Il se souvenait pourquoi il s’était senti étouffer dans la maison familiale, pourquoi les murs avaient toujours semblé s’écraser sur lui dès qu’il y pénétrait. Tout ce qui avait voilé son enfance de ténèbres, se rappelait à lui plus vivement que jamais maintenant qu’il était de retour sous le toit de ses géniteurs ; et il devait se laisser happer par ces sentiments-là, ces impressions-là, plutôt que par les délicats ressentis créés par la simple présence d’Isolde, ici et maintenant. Avec elle, il pouvait baisser sa garde, avec elle, il pouvait respirer à pleins poumons sans se sentir étouffer. Avec elle, il pouvait ne pas compter, ne pas analyser le moindre fait et geste. Et ç’avait été bon, malgré les épreuves, malgré la distance et la froideur que ses révélations avaient amenées entre eux- ç’avait été bon, reposant, réparateur cette nuit avec la Saddler : sûrement était-ce pour ça qu’y’avait toujours un prétexte pour les rassembler. Parce qu’ils allaient mieux, quoiqu’il se passe et quoiqu’ils fassent, dès qu’ils étaient ensemble.
« J’en sais rien, hein, t’avais aussi dit que ce serait idiot de n’pas profiter de la présence de quelqu’un d’autre pour dormir-… » un petit sourire, en guise d’ironie alors qu’il se penchait vers la table pour récupérer son arme, la passant à sa ceinture pour la faire disparaître sous son tee-shirt- « qui sait, si ça s’trouve le temps que j’me retourne tu seras en train de les faire, tes œufs, pour une raison ou une autre. » parce qu’au fond, c’était aussi ça Isolde, une certaine indépendance indécrottable- c’était bien ce à quoi il avait peur de se frotter, au moment de poser cette question si dérangeante et compliquée. Est-c’qu’elle allait bien ? Il n’s’attendait pas à ce qu’elle réponde oui – ce serait le prendre pour un sacré crétin, doublé d’un connard si elle le faisait – mais il n’s’attendait pas non plus à la voir s’effriter juste sous ses yeux comme la veille. Isolde, à tous les coups, elle calculait déjà avec précision les moments où elle aurait le droit de prendre de plein fouet la mort d’Anthea, et les diverses douleurs qui devaient traverser son corps. Tout ça, à cause de son père à lui. Alors Cesare soupira, pinçant les lèvres un instant alors que le sérieux revenait lourdement entre eux. « Ecoute-… » il n’voulait pas s’encombrer d’efforts à essayer de lui faire cracher le morceau, il n’avait pas envie de la voir pleurer- mais il n’pouvait s’empêcher de savoir que c’était sûrement ce qu’elle ferait dès qu’il partirait. Pour Anthea. Pour son père. Pour eux deux. « mon père, j’ai-… trouvé un moyen hier soir d’un peu le… détourner d’ton affaire. Et s’il faut- j’peux… j’peux l’occuper pour toute la journée. » c’n’était pas si compliqué, au fond, et Rafael devait déjà avoir de nombreuses choses à gérer vis-à-vis de son indigne nièce qui lui avait caché trop de choses. « Aujourd’hui-… tu fais c’que tu dois faire, et-… reste pas toute seule, okay ? » il n’avait certainement pas l’intention de partir d’ici en sachant qu’elle allait moisir dans cet appartement sans personne. « Appelle quelqu’un, ou voie quelqu’un. Et-… d’toute manière, ce s’rait mieux que tu leur dises clairement qu’y’a des chances qu’un sociopathe soit à leurs trousses. » juste parce qu’ils la connaissaient, la côtoyaient, et juste parce qu’ils l’aimaient et qu’elle les aimait en retour : si y’avait bien une chose que l’incident d’Anthea devrait apprendre à Isolde, c’était que juste évincer les gens, ça n’servait à rien. Ça n’faisait que les rendre encore plus vulnérables. « Tu-… pense pas à tout ça, aujourd’hui. » tout ça, ça n’voulait pas dire Anthea ou son deuil, bien évidemment- ça voulait dire les et si craintifs qui viendraient bien assez tôt, cette paranoïa qu’il avait au quotidien, l’impression que son père analysait et pouvait voir le moindre de ses faits et gestes et lire dans ses pensées. Probablement que Rafael lui-même se voyait comme ça, omniscient et tout puissant- mais il n’l’était pas, et ce serait bien ce qui aurait raison de lui.
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Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark