Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Mer 24 Fév 2016 - 21:18
cause here, everybody here's got somebody to lean on
ALL THAT I KNOW, THERE'S NOTHING HERE TO RUN FROM.
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and you can tell the world that you're tired. every time that i see your face i notice all the suffering. just turn to my embracei won't let you come to nothing. stand there and look into my eyes, and tell me that all we had were lies. show me that you don't care and i'll stay here if you prefer w/isolde saddler & cesare demaggio.
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Tous les deux étaient pris dans le même cercle vicieux de pensée ; là, maintenant, mains enlacées, corps blottis l’un contre l’autre, ce simple moment de tendresse allégeait leurs cœurs, sans pour autant pouvoir chasser les songes qu’ils partageaient. Il faisait nuit, pour l’instant, mais dès que le jour poindrait, les choses étaient promises à redevenir plus compliquées. Pour eux deux, les âmes sœurs alliés dans chacune de leurs douleurs, chacun de leurs beaux moments, et chacun de leurs espoirs. C’était ça, l’amour après tout ; l’ardeur de leur dévotion l’un pour l’autre n’pourrait jamais changer le monde, mais elle pouvait au moins leur permettre de l’affronter en restant ceux qu’ils étaient. Ou cette meilleure version d’eux-mêmes ; celle qu’ils étaient lorsqu’ils étaient unis, bien au-delà d’une simple vénération ou de l’affection qu’ils se vouaient. Sûrement que s’ils se donnaient la chance de l’être, leur couple serait aussi un assemblage de redoutables ennemis, deux esprits lancés dans des mêmes volontés, et à même de mettre en déroute de nombreux ennemis. Mais les malheurs d’Isolde poussaient surtout Cesare à vouloir l’éloigner, la repousser de ce qu’était sa vie à lui – Rafael DeMaggio serait toujours un tueur, un meurtrier et un monstre ; mais le fils qu’il avait passé vingt années à façonner n’était pas meilleur que lui. Et c’était l’fait d’être amoureuse, éprise de l’amantdoux qui se présentait à elle, qui assombrissait le jugement de la Saddler. Un jour, peut-être bien qu’elle se retrouverait opposée au vrai monstre qui sommeillait dans celui à qui elle avait tant voué ; son cœur, son âme, son futur, sa confiance. Tant de choses que le chasseur ne méritait pas – il le savait, sans pour autant être apte à y renoncer : ça voulait probablement déjà en dire beaucoup sur lui, sa façon d’fonctionner, l’égoïsme qui se mêlait à ses sentiments. Dans cette histoire, personne n’était le diable, et personne n’était l’ange irréprochable ; et voir le monde d’une telle façon, ce serait s’fourvoyer jusqu’au bout. Les transmutants n’étaient pas tous coupables – mais pas tous innocents. Et dehors à Radcliff, peu importaient leurs efforts, y’en avait qui n’méritaient pas d’être sauvés. Alors peut-être que c’était tant mieux, que pour eux deux, que leurs espoirs n’soient encore que des promesses d’éventualité, des peut-être et des si ; Cesare n’était pas fait pour l’idylle, Cesare n’était pas fait pour le mariage, la vie tout simplement. Et toutes les promesses qu’il faisait à Isolde, étaient une façon d’lutter, une façon d’croire que l’monde pourrait changer pour lui – mais la réalité clairvoyante, qu’il envisageait trop souvent, lui disait qu’il n’faisait que se voiler la face. Mourir avec son père, tomber avec sa famille et définitivement effacer le nom DeMaggio des mémoires, c’était probablement la meilleure chose qu’il pourrait faire.
Ces songes-là, il n’s’autorisait pas à les avoir avec Isolde ; pas ici, pas maintenant. Pas alors qu’elle avait besoin de la flamme chaude créée par sa présence. Pas alors que leurs câlins, les baisers suaves qu’ils s’échangeaient, étaient la seule chose qui lui permettait de ne pas sombrer. Elle n’méritait pas les abysses, elle n’méritait pas le chagrin ou la misère – c’était sa part à lui, sa responsabilité à lui, sa façon d’vivre à lui – une évidence, encore plus soulignée par l’identité de l’éternel bourreau de la Saddler. C’avait toujours été un DeMaggio ; lui, Cesare, ou Rafael. Peut-être bien qu’un jour, ce serait Isabela elle-même, ou Rayen. Des destinées qui semblaient mêlées depuis plus longtemps que leur romance, mais ça n’apaisait en rien la cuisante culpabilité qui le rongeait de l’intérieur. Qu’il serre Isolde dans ses bras, et lui fasse ces promesses qui faisaient survivre l’espoir dans ses yeux clairs – c’était tout ce qui importait pour l’heure. Ça, et la ferveur avec laquelle il pouvait y croire, lorsqu’il était question de le jurer à elle, de le dire en la regardant elle – oh, ç’aurait été sa vie rêvée, d’pouvoir se jeter dans des projets de fiançailles, de vouer chaque moment à l’être aimé, et à leur bébé. Alors oui, l’illusion durerait, jusqu’au lever du soleil ; et l’extase prendrait fin, la passion de leurs vœux mourrait un peu plus à chaque minute passée loin l’un de l’autre. Les yeux de Cesare trouvèrent le sol à nouveau, lorsqu’elle prononça cette phrase – ils n’pouvaient pas fuir qui ils étaient, c’qu’une destinée pernicieuse avait fait d’eux. Au fond, Cupidon n’écrivait pas le destin. Cesare était là, Cesare serait toujours là, d’son cœur, d’ses pensées, de toute l’énergie invisible et immuable qu’il pouvait vouer à une cause. Il serait là, toujours pour Isolde, vivant ou mort. Mais physiquement, y’avait toute une armée de problèmes, une armée de songes et de responsabilités qui les éloignaient. Ils n’voulaient juste pas les voir. Désolé – aurait été l’mot qui aurait pu sortir d’entre ses lèvres sèches pour répondre à cette simple phrase ; mais aucune volonté ne se manifesta pour pousser le DeMaggio à ouvrir la bouche. Il savait bien, qu’il passerait sa vie à s’excuser de c’qu’il avait été, c’qu’il avait fait, et c’que ça incluait pour les autres. S’éprendre de lui avait été une erreur, une erreur qu’il n’faisait qu’alimenter par sa présence. ‘J’peux partir, si tu veux’ et comme la bile amère, cette phrase monta tout le long de sa gorge sans manquer de la brûler – mais avant que Cesare n’ait eu l’temps de la lâcher, de vaincre toutes ses hésitations pour laisser couler cet assentiment, les pleurs d’un bébé, à l’autre bout du couloir, le sortirent de sa torpeur. Et le ramenèrent à la réalité, brutalement, brusquement, pour l’y enchainer sans aucune retenue et sans merci.
Isolde Saddler
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Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Mer 24 Fév 2016 - 22:24
if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me
— cesare demaggio & isolde saddler —
I watched you sleepin' quietly in my bed, You don't know this now but There's somethings that need to be said And it's all that I can hear, It's more than I can bear. What if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me? What if I went and lost myself, Would you know where to find me? If I forgot who I am, Would you please remind me? Oh, cause without you things go hazy. — hazy.
Le matin, ce serait encore une sentence à laquelle Isolde n’était pas prête. Elle avait déjà traversé ça une fois, avec la certitude que ce ne serait pas la seule fois et que toutes les suivantes seraient d’autant plus difficiles. Cette fois elle en était certaine, quand il partirait, elle retomberait rapidement au fond du trou. La mort d’Anthea pesait trop en elle et la présence de Cesare, sans faire disparaitre la peine, la rendait au moins un peu plus supportable. Alors demain serait un jour vraiment difficile à surmonter. Y avait bien du monde vers qui elle pouvait se tourner, elle savait bien que Léda ou Aldrich viendraient en courant si elle le leur demandait, mais aucun d’eux n’était Cesare. Il était le seul à pouvoir faire naitre une flamme en elle, douce et rassurante. Y avait personne d’autre que Cesare qui pouvait l’éteindre et lui donner cette impression d’être soudainement éloignée du reste du monde. C’était ça, l’amour sans doute, ce sentiment qu’elle n’éprouvait que pour lui, celui qui faisait qu’il lui manquait dès qu’il s’éloignait, celui qui faisait qu’elle avait besoin de le retrouver, qu’importait la douleur qui viendrait après. Elle aimait aussi Aldrich et Léda, mais pas de la même façon, plus comme un père et une sœur. Cesare lui, c’était unique ce qu’elle ressentait pour lui. Unique parce que c’était l’idylle amoureux, celui qu’on ne pouvait ressentir que pour une personne, mais aussi parce qu’il fallait bien croire que c’était son âme-sœur. Le seul dont elle s’était entichée comme ça, alors qu’elle n’avait connu que des béguins passagers, des histoire rapidement écourtées. Il était le seul avec qui elle se permettait d’avoir des rêves, dessinés à partir de promesses qui lui permettait d’accepter la douleur dans son cœur.
Mieux valait ne pas y penser à demain. Le temps qui passait était toujours aussi cruel et terrifiant. Se retrouver seule pour affronter le deuil d’Anthea, sa famille à qui elle devrait annoncer la terrible nouvelle et les jours qui viendraient, avec le manque, la culpabilité et la peine. C’était ça pour l’instant l’avenir qu’elle voyait, ce vers quoi chaque seconde qui passait semblait l’emmener. C’était un avenir dont elle ne voulait pas. Une réalité qu’elle aurait tellement aimé pouvoir fuir. Mais Anthea était morte, Cesare allait partir. C’était comme ça, elle n’y pouvait rien. C’était gravé quelque part et elle n’avait pas la force de lutter contre ça. La romance qu’ils avaient n’était qu’un mouvement continue entre les retrouvailles et les séparations et malgré la douleur qui finissait par s’imposer, elle pensait que c’était toujours mieux que rien du tout. Il ne répondit rien, mais ce n’était pas grave, parce qu’elle n’avait pas besoin qu’il dise quoi que ce soit, la réponse, elle la connaissait déjà. Alors, qu’il vienne déposer des baisers contre ses lèvres, des caresses contre sa peau et l’enlace avec tendresse jusqu’au matin, et tant pis pour la suite. Demain serait un autre jour et là, maintenant, elle avait besoin de son affection, c’était la seule chose dont elle avait besoin. Mais fallait croire que ce dont elle avait besoin, ce n’était pas important. Les pleurs du bébé virent briser le silence dans la pièce. Elle soupira. « Maintenant, faut que je me lève, j’ai plus choix. » Elle prit son courage à deux mains pour se remettre debout s’appuyant aux les épaules de Cesare, pour garder l’équilibre. Elle déposa le portefeuille et le pendentif d’Anthea sur la table du salon. Elle regarda sa montre pour vérifier l’heure, mine de rien, elle commençait à savoir à peu près ce qu’elle voulait en fonction de l’heure, ce qui se résumait souvent à manger. « Elle doit avoir faim, elle est un peu comme moi, faut lui donner à manger toutes les deux heures, sinon elle s’énerve. » Sur ce point-là, elle avait de qui tenir. Peut-être qu’elle l’avait trop habituée à manger toute la journée quand elle avait été dans son ventre. En parlant de manger, elle ça faisait un moment qu’elle n’avait rien avalé, pourtant, fallait qu’elle soit vraiment dans un sale état pour sauter un repas ou plus motivée par le sexe que par les lasagnes de Cesare. « Je reviens. » Elle s’éloigna d’abord dans la cuisine, pendant que le bébé continuait à pleurer, habituellement, elle l’aurait prise avec elle avant de venir faire le biberon, mais là, par respect pour Cesare, elle préférait ne pas traverser l’appartement avec le bébé dans les bras. Juste le biberon, ça devrait mieux passer. Une fois prêt, elle retraversa la pièce pour rejoindre la chambre de sa fille.
Cesare DeMaggio
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Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Jeu 25 Fév 2016 - 0:41
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Etait-ce de la lâcheté, de la bravoure que de se réfugier dans l’amour pour fuir le reste du monde ? Etait-ce la dévotion pure et dure, ou un besoin tout aussi ardent que celui d’Isolde, qui l’avait amené jusqu’ici ? Cesare savait se montrer altruiste ; toute sa vie, il avait privilégié de nombreuses causes à la sienne – le culte de la chasse avait gouverné ses jours depuis aussi longtemps qu’il pouvait s’en souvenir. A ça, s’était contrebalancée la vénération qu’il avait toujours vouée à sa sœur, la tendresse et l’affection qu’il lui avait offertes, à travers vents et marées. Mais peu importait l’admiration et l’ardeur qu’il avait mises pour accomplir ces deux tâches – vivre à l’héritage de ses parents, et aimer sa sœur, il avait froidement failli aux deux. Combien de temps avait-il, avant que la ferveur de ses sentiments pour Isolde ne soit récompensée par rien d’autre qu’un énième échec ? La réalité était faite comme ça, pernicieuse et assassine, une petite voix murmurant une destinée bien définie à l’oreille du DeMaggio – trop souvent, il essayait de n’pas l’écouter, d’ignorer les preuves cinglantes que les circonstances lui envoyaient dans la gueule. Mais pour combien d’temps ? Ca semblait être le deuxième credo de leur romance ça, après les ‘et si’, y’avait les ‘pour combien d’temps ?’ : tant de choses qu’ils remettaient en question, tant de responsabilités et de torts qui annihilaient l’idylle au profit d’une route chaotique et baignée d’ombre. Ses parents n’avaient jamais été amoureux et probablement pour une bonne raison ; aux yeux de son père, le cœur était sûrement le gouvernail le plus instable qui soit, là où la raison ne faiblissait que rarement, et s’raccrochait à une indéniable part du réel. Le mariage de Rafael et Isabela DeMaggio n’avait toujours été que ça : pragmatique, un choix stratégique, une alliance indéfectible, plus forte que d’autres béguins créés par les romances oscillantes. Ses parents, ils étaient comme deux armées, qui s’étaient alliées autour d’un ennemi commun, et n’baissaient jamais les armes. C’était ce qui les rendait si puissants, si inébranlables – c’n’était pas les afflictions de leurs âmes qui les guidaient, mais les convictions lovées dans leur cerveau depuis si longtemps. Quarante ans, voire plus encore ; c’était à peine croyable pour le fils déchu, de les voir flancher juste sous ses yeux, depuis qu’il était revenu dans la maison familiale. Sa mère n’était plus la femme qu’il avait connue ; et son père était plus impatient, plus arrogant et impétueux que jamais. Combien d’mathématiques diverses et variées avait-il déjà accomplies ? Il avait cru pouvoir maîtrisé la situation, mais il fallait croire qu’en plus du reste, Rafael était devenu un ennemi imprévisible ; et ça, c’était un indéniable danger.
Isolde et Cesare, ils n’seraient jamais comme ses parents – c’était sûrement ce qui l’avait fait tomber si facilement de son piédestal, épris dans un coup de foudre par la nature si légitime et évidente de leur relation et ce, dès ses balbutiements. C’était à croire que les deux couples représentaient deux faciès de c’qu’on pourrait appeler des âmes sœurs – ses parents, âmes sœurs guerrières d’une guerre incessante. Et eux deux, amants emportés par la passion de leurs entrailles, les afflictions de leur palpitant plus que tout le reste. Pour Isolde, Cesare avait déjà balancé son identité de hunter, épousé sa nature de transmutant. Pour Isolde, Cesare quantifiait sa propre vie comme insignifiante – pour Isolde, il était prêt à tout encaisser, à tout affronter, à tout surmonter. Tant qu’elle serait là, quelque part, la vie vaudrait la peine qu’il s’batte, qu’il s’relève, qu’il poursuive sa route. Combien d’ardeur allait-il déverser dans ces volontés altruistes, avant de tout y perdre ? Mais elle était là l’évidence – à part elle, il avait déjà tout perdu. Il n’avait jamais eu grand-chose : les possessions matérielles ne lui avaient jamais importé, et ses amitiés étaient aussi rares qu’exceptionnelles, et réparties à travers le pays, si discrètes, que même Rafael DeMaggio n’pourrait pas les trouver. Y’avait qu’Isolde qui brillait dans ses yeux ; qu’Isolde qui soufflait de l’oxygène indispensable à la flamme de son humanité. Mais peu importait tout ça, Cesare n’avait pas les armes concrètes pour effacer la peine de la jeune femme, supprimer les afflictions de son âme pour rendre tout merveilleux et idéal chez elle – les promesses qu’ils s’étaient faites, elles étaient encore trop loin pour effacer tous leurs maux. Et lorsqu’elle quitta son étreinte, brisa le câlin indispensable à eux deux pour se relever, Cesare se permit enfin de flancher – les traits de son visage s’affaissèrent, tandis qu’il tentait tant bien que mal de n’pas se faire submerger par les pleurs du bébé dans l’autre pièce. Les pleurs de Clara. Les pleurs de sa fille. Leur fille. Et aucun deuil, aucune culpabilité, aucun remord, aucune rage n’était pire que c’qu’il ressentait, là, maintenant, cloué au sol et enchainé à un réel insupportable – pour combien de minutes, resta-t-il immobile, silencieux, inaltérable ? Il entendit Isolde s’éloigner, par-dessus son épaule, avant d’enfin daigner se relever, les jambes endolories par les minutes qu’il avait passées, à genoux par terre. Mais les minutes étaient passées, et passèrent à nouveau, sans que les pleurs de Clara ne cessent – il n’savait pas si c’était habituel. Et il ne sut pas si c’était la curiosité, le devoir, la crainte – l’envie qui le poussa à faire les quelques pas dans le couloir, remontant les mètres pour s’arrêter contre le montant de la porte, s’appuyant à celui-ci, le regard fuyant, l’œil accroché à n’importe quoi – et pourtant le cœur accroché à une responsabilité qu’il n’avait fait qu’appréhender. En bien, en mal – une danse de ses sens qui n’cesserait jamais, peu importait le monde : « Est-c’que ça va ? » qu’il demanda, sans savoir si c’était la question à poser ; Isolde venait de perdre Anthea, Isolde n’s’était pas remise de ça maintenant, et ne le ferait probablement jamais – comment pouvait-elle affronter les pleurs de sa fille en restant calme et clairvoyante ? C’était aussi peu dans sa nature à elle, que d’être père dans sa nature à lui.
Isolde Saddler
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Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Jeu 25 Fév 2016 - 10:16
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Isolde n’avait jamais été faite pour être mère sans doute, ça avait été à des années lumières de ses préoccupations quand elle avait rencontré Cesare. Elle avait été cette fille indépendante, qui s’était engagée dans un couple et qui avait déclaré sa flamme au jeune homme à plusieurs reprises, mais jamais elle n’avait vraiment envisagé que ça puisse aller plus loin que ça. Elle l’aimait, certes, mais il n’avait jamais été question pour elle de fiançailles et de beau mariage, c’était typiquement le genre de trucs qui la dégoutait. Elle n’avait pas non plus envisagé d’avoir de bébés, ni avec Cesare, ni avec personne d’autre. Elle ne s’imaginait pas passer des heures à pouponner un enfant, ni supporter les cris insupportable auxquels elle avait réduit les bambins à une époque. Un bébé, ça pleure, ça cri, alors c’est chiant. Ça avait été la philosophie d’Isolde pendant un moment. Mais Cesare il avait réussi à changer bien des choses dans sa vie. Elle avait eu Clara grâce à lui. Et tout ce qu’elle avait pu penser des enfants avant la naissance de sa fille, tout ça, ça s’était envolé, avoir Clara était l’une, si ce n’est le seule et unique, des meilleures choses qui lui soit arrivé dans sa vie. Elle était peut-être une erreur sur leur parcours, un moment d’inattention dans leur romance, mais elle restait le fruit de leur amour et rien que ça, sans doute que ça représentait beaucoup à ses yeux. S’ils avaient eu un enfant ensemble, pourquoi est-ce qu’un jour il n’aurait pas le droit à tout le reste ? Toutes ces choses qui l’avaient tant dégoutées et qui pourtant avec Cesare ressemblaient facilement à l’image qu’elle pouvait se faire d’une idylle parfaite.
Ils n’en étaient clairement pas là. Les sentiments qu’ils avaient l’un pour l’autre étaient assez sincères, assez fort pour pouvoir parler d’âmes-sœurs, ou de mettre Cupidon en cause dans leur rencontre, mais tout dans leur liaison restait compliqué à souhait. Il était là pour le moment, mais il partirait dès le jour se lèverait et Dieu seul savait quand est-ce qu’ils se reverraient après ça. Ça lui brisait son cœur à elle et sans doute que c’était triste pour Clara, mais tant pis. Elle savait qu’elle avait assez de dévotion et d’affection pour cette gamine pour eux deux. Elle pouvait s’en occuper toute seule et elle s’efforçait de le faire, même si elle avait toujours Léda pour lui filer un coup de main. Elle avait vraiment beaucoup d’admiration pour son amie, la façon dont elle avait de gérer les enfants comme si c’était naturel et simple comme bonjour. Elle, elle avait encore du mal, c’était tout nouveau pour elle, frais de quelques semaines dans sa vie et elles n’étaient pas de celles qui avaient la fibre maternelle dans le sang, mais ça venait, elle apprenait et toute l’adoration qu’elle avait pour sa fille ça aidait beaucoup. Ça pouvait parfois lui faire oublier qu’elle manquait cruellement de sommeil, qu’elle n’avait plus beaucoup le temps pour s’occuper d’elle-même. Y avait des soirs comme ce soir, où le petite fille était bien décidé à jouer avec les nerfs de sa mère, n’arrêtant pas de pleurer, refusant de manger et continuant de pleurer alors qu’y avait à peu près rien qui puisse la pousser à pleurer comme ça, à part l’envie d’emmerder le monde sans doute et ce soir, ce n’était pas le bon soir. Elle luttait pour ne pas lui crier dessus à elle aussi, parce qu’elle l’aimait plus que tout au monde, mais ce soir, c’était vraiment dur. La voix de Cesare dans son dos la fit presque sursauter, elle ne s’y attendait pas, elle ne s’attendait pas à ce qu’il s’approche de autant de cette chambre. « Ouais, ouais. Tout va bien. » Elle avait répondu plus sèchement qu’elle ne l’aurait voulu, sans doute pas de la faute de Cesare, mais plus du bébé qui continuait de pleurer dans ses bras. « S’il te plais Clara, avale moi ce putain de biberon et rendort toi. » Probablement que le premier mot que Clara serait capable de prononcerait, même avant maman, ce serait putain, merde ou fait chier. Puisqu’il s’agissait des mots qu’elle répétait le plus au cours d’une journée et bébé ou pas, elle avait du mal à se retenir. « Si t’arrêtes pas de pleurer, maman va te balancer par la fenêtre. » Certainement pas, mais bon, peut-être que les menaces pouvaient finir par marcher après tout, mais au lieu de se calmer, elle se mit à pleurer de plus belle. « C’était une blague, je ferais jamais ça voyons, je t’en supplie, arrête de pleurer. » Et ça ressemblait vraiment à une supplication dans sa voix. Si elle n’arrêtait pas de pleurer, c’était certain qu’elle allait s’y remettre elle aussi. Ce n’était vraiment pas la soirée idéale pour jouer avec ses nerfs.
Dernière édition par Isolde Saddler le Lun 29 Fév 2016 - 10:58, édité 1 fois
Cesare DeMaggio
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Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Jeu 25 Fév 2016 - 13:10
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Bien plus souvent qu’il n’y paraissait, Cesare n’savait pas ce qu’il faisait – il n’savait pas comment son cœur fonctionnait, ou à quel point ses sentiments pouvaient tout gouverner en lui. Il était tombé amoureux d’Isolde en ce qui lui avait semblé être une infinité d’indécision, et quelques secondes tout à la fois – peut-être était-ce comme ça que se jouait le coup de foudre pour n’importe quelles âmes sœurs dans les romances auxquelles il n’avait jamais prêté attention. Mais le DeMaggio sentait sa vie, ses réflexes et ses instincts lui échapper, avec une ferveur inaltérable, dès qu’il était question de la Saddler. C’était ce qui lui faisait privilégier la dévotion à la prudence – des promesses d’amour à envisager une mort certaine, et l’embrasser sans concession. Et quelle était sa vraie nature, au fond ? Celle qui s’imaginait pouvoir vivre une idylle avec une transmutante, envers et contre tout ? Celle qui prétextait que la distance dans leur couple était liée à ses parents et à rien d’autre ? Ou celle qui retournait toujours vers ses parents, comme soumis à une forme de vénération qui faisait toujours de lui un DeMaggio ? D’bien des façons, il était toujours un hunter – dans le sens le plus réprimandable du terme ; il était toujours un tueur, et le serait pour le restant de ses jours ; aucune ardeur à aimer, aucune admiration pour la blonde ou le reste du monde, n’ramènerait vivants ceux qu’il avait lui-même enterrés six pieds sous terre. Une parcelle de lui l’avait toujours su, mais ç’avait été les mots tranchants et impétueux d’Isolde qui lui avaient fait comprendre ça. Alors les pas qu’il avait franchis vers la porte de la chambre de Clara, ne signifiaient peut-être rien ; Cesare serait-il toujours séparé de son bébé, par le voile d’horreur qui rythmait trop souvent son existence ? Il aurait voulu pouvoir n’être que ça, qu’affection et passion, appréciateur du moment présent, baigné de quiétude idiote. Mais Cesare n’était pas un romantique dans l’âme, Cesare avait si souvent appris à enterrer ses ressentiments, qu’il était encore aujourd’hui totalement incapable de les comprendre et de les mettre en mots : quel fut celui qui le prit, ravagea ses entrailles et pesa comme une enclume sur son poitrail, dès qu’il fut arrivé à l’entrée de la chambre, inapte à en passer le seuil ?
Toute l’inquiétude, tous les songes qui l’avaient amené ici, n’contrebalançaient en rien l’horreur commise par sa famille, l’horreur qu’il avait amené jusqu’Isolde, et tendait toujours l’air. Peut-être que Clara le sentait, qu’elle la vivait elle aussi, la tension malheureuse qui planait dans l’air, électrique, comme si un moindre souffle de travers pouvait faire naître une flamme dévastatrice. La voix sèche d’Isolde, bien que légitime probablement, fit glisser une caresse d’inconfort et de culpabilité tout le long de l’échine du DeMaggio – il avait passé tant de temps à fuir tout ça, qu’il n’avait que trop rarement songé à tout ce qu’elle devait endosser seule. Y’avait pourtant un dicton immuable, aussi vieux que la nature elle-même, qui disait bien qu’ils devaient être deux pour faire un bébé ; peu importait si le mariage n’était pas à l’ordre du jour, y’avait une part de responsabilité qui l’appelait, le happait et entrainait un torrent de sentiments assourdissants dans ses veines. Y’en avait certains, qui lui susurraient de fuir cette pièce, fuir cette situation et laisser la Saddler se débrouiller – elle devait savoir faire maintenant. Y’en avait d’autres, qui lui murmuraient de l’aider, qu’il lui devait bien ça. Elle avait franchi les pas jusqu’ici, avec le deuil d’Anthea avilissant sur ses épaules – comment pouvait-il imaginer qu’elle puisse tout affronter, ici et maintenant ? Cupidon, en plus de décider arbitrairement de l’amour, n’donnait pas toutes les réponses – et Cesare se retrouvait paumé, soumis au souhait des anges pendant une bonne poignée de secondes. Mais il les franchit, les quelques pas pour aller vers Isolde, son cœur tambourinant avec la promesse de se briser contre son poitrail avec chaque minute qui passait – mais il tenait bon, jusqu’à arriver au côté de la jeune femme, agrippant son épaule dans un geste doux. « Dis-moi c’que j’peux faire. » et à ses tympans, les pleurs du bébé n’avaient rien d’une sérénade ; ils n’étaient pas comme pour tous les parents, agaçants et criards – ils étaient, à ses oreilles, emplis de détresse et de reproches, ceux-là qui l’appelaient, ceux-là qui réclamaient qu’il ait au moins la dignité de lever les yeux vers sa fille, quitte à dire qu’il pouvait tout encaisser, au moins le faire concrètement.
Isolde Saddler
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Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Jeu 25 Fév 2016 - 14:10
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— cesare demaggio & isolde saddler —
I watched you sleepin' quietly in my bed, You don't know this now but There's somethings that need to be said And it's all that I can hear, It's more than I can bear. What if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me? What if I went and lost myself, Would you know where to find me? If I forgot who I am, Would you please remind me? Oh, cause without you things go hazy. — hazy.
Isolde était clairement ce genre de personne, toujours persuadée qu’elle pouvait tout gérer toute seule. Elle n’avait besoin de personne. C’était ce qu’elle avait souvent cru sans doute. Ça sonnait faux maintenant. Parce qu’elle avait cette impression d’avoir toujours besoin de Cesare comme d’un besoin vital dont elle ne pouvait pas se passer. L’amour qui semblait plus important encore que l’oxygène qu’elle respirait. Elle avait besoin d’Insurgency pour aller plus loin, parce que toute seule contre le reste du monde, elle ne servait à rien, qu’importaient sa dévotion et l’ardeur qu’elle mettait sans son combat. Elle avait besoin de Léda, d’Aldrich et ceux qu’elle aimait et qu’ils l’aimaient assez en retour pour ne pas la laisser tomber. Et là, plus que jamais, elle avait probablement besoin d’Anthea. Qu’elle débarque de nulle part pour lui dire que tout ça n’était qu’un cauchemar et qu’elle allait bien. Elle avait besoin de sa meilleure amie et de tous les gestes faits de tendresses dont elle avait toujours su faire preuve envers elle et qui savait su calmer chacun de ses états d’âme. Mais Anthea ne reviendrait pas. Jamais. Elle était morte pour de bon cette fois et personne n’en avait rien à faire sans doute qu’Isolde puisse avoir besoin d’elle, parce que ça ne changerait rien. Au moins y avait Cesare et sans doute qu’elle ne serait bien incapable de dire qu’elle n’avait pas besoin de lui, qu’elle pouvait gérer toute seule. Ce serait faux. Y avait plus rien qu’elle avait l’impression de pouvoir gérer toute seule. Ni sa vie en générale, ni Insurgency, ni même Clara, quand bien même ça faisait plusieurs semaines qu’elle gérait.
Elle, elle ne savait pas quoi faire. Y avait eu d’autres moments, ces dernières semaines où elle avait été trop fatiguée pour savoir quoi faire, mais elle avait toujours trouvé un truc, comme si au fond d’elle, elle avait la capacité innée de comprendre son bébé et qui suffisait qu’elle se concentre assez pour que ça marche. Là, ça ne venait pas. Comme si le chagrin avait même emporté ça. Elle pouvait bien lui faire un câlin ou la couvrir de bisous, elle avait l’impression que rien n’y faisait. Avec tout ce qui pouvait lier une mère et son enfant, peut-être que Clara pouvait ressentir la détresse de sa mère et que ça la faisait paniquer elle aussi. La solution, c’était peut-être de se calmer elle, avant de réussir à calmer Clara. Elle aurait pu croire que la simple présence de sa fille l’aurait calmée naturellement, parce qu’elle l’aimait, parce qu’elle avait pour elle tellement d’admiration et d’affection que ça aurait dû suffire. Mais ses pleurs, ses cris incessants, ils ne faisaient que la stresser d’avantage et la pousser à se poser mille et une questions. Est-ce que c’était mauvais signe ? Elle est-ce allait mal ? Est-ce qu’elle était malade ? Son cerveau tournait trop vite, entre ça et la perte d’Anthea, alors elle avait vraiment l’impression qu’elle était à deux doigts de péter un câble. Cupidon était peut-être de son côté, pour lui avoir envoyé Cesare en cet instant, la main qu’il posa sur son épaule lui arracha un soupire, comme si ça lui permettait évacuer le stress pour réussir à se concentrer de nouveau. « J’en sais rien … Je … » Peut-être qu’elle était un peu plus calme mais elle n’avait pas de réponse à cette question, alors elle se contentait de serrer le bébé contre elle. « D’habitude je sais … » Mais pas ce soir. Y avait pas grand-chose qu’elle savait ce soir de toute façon. « Est-ce que tu … tu voudrais pas la prendre, juste quelques minutes … » Elle avait besoin d’aller prendre l’air là, avant d’étouffer complètement et elle sentait encore les larmes revenir aux coins de ses yeux. Elle aurait voulu ne pas avoir à lui demander ça. Elle s’en voulait, mais l’idée de la reposer dans le berceau juste trente seconde le temps d’essayer de se calmer, ça lui faisait tout aussi mal au cœur que de laisser Cesare avec elle, sachant très bien que ça lui ferait du mal à lui. Y avait pas de bonne solution sans doute en cet instant, rien qui lui venait en tous cas.
Dernière édition par Isolde Saddler le Lun 29 Fév 2016 - 11:01, édité 2 fois
Cesare DeMaggio
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Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Jeu 25 Fév 2016 - 15:04
cause here, everybody here's got somebody to lean on
ALL THAT I KNOW, THERE'S NOTHING HERE TO RUN FROM.
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and you can tell the world that you're tired. every time that i see your face i notice all the suffering. just turn to my embracei won't let you come to nothing. stand there and look into my eyes, and tell me that all we had were lies. show me that you don't care and i'll stay here if you prefer w/isolde saddler & cesare demaggio.
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Dans la rage et la vengeance, les sentiments incandescents qui gouvernaient l’esprit, Cesare avait l’impression de tout connaître, d’avoir tout affronté, et d’avoir tout enduré. Mais l’amour, l’aisance de l’affection et le bien-être procuré par un simple geste de tendresse demeuraient être des parcelles d’humanité auxquelles il était encore un simple amateur – un idiot, qui n’savait que rarement comment affronter les tempêtes qui se jouaient dans son cœur, tout ce qui mettait à l’épreuve tout ce qu’il avait cru savoir sur le reste du monde. Définitivement, s’laisser aller à nager dans la dévotion et l’attachement, ça lui donnait plus souvent l’impression de se noyer que de contrôler quoique ce soit. Quand il dévisageait Isolde, il se sentait sombrer dans ses prunelles, emporté par une idylle qui lui crevait le cœur et contrebalançait avec ce qu’il avait toujours cru être. Un meurtrier, un hunter, un fils façonné à l’image du culte idéal de ses parents. Y’avait tant de choses, qu’il aurait cru n’jamais connaître, et sur lesquelles il avait trop peu attardé son attention, qu’il avait connus grâce à Isolde. Comme ça, si aisément à l’encontre de tout ce qu’il avait été, que ça n’pouvait être qu’un caprice des anges, une flèche de Cupidon liant leurs destinées l’une à l’autre – peut-être bien que même, celui-ci s’était planté, et avait désigné les mauvaises âmes sœurs. Parce qu’il n’se voyait pas apporter quelque romancedouce et délicieuse à la jeune femme ; il n’se voyait pas, vivre dans un mariage sans nuage avec elle. Il n’se voyait pas, être la personne qui la méritait, celle qui lui apporterait du bonheur plus que de la misère. DeMaggio, c’était maintenant synonyme de l’homme qui a tué son père, l’homme qui avait tué sa meilleure amie – l’amoureux qui avait tué leurs amis. Y’avait leur bébé, envers et contre tout, défiant toutes les statistiques du monde, né non pas au milieu d’un couple qui avait choisi de franchir cette étape primordiale, mais dans un accident de parcours. Ça n’changeait rien à l’admiration toute naturelle qui pulsait dans l’air, la vénération qu’il se sentait voué à éprouver pour sa fille – mais Clara, s’ils avaient eu le choix à cette époque, n’aurait jamais existé. Pas alors que Radcliff partait en ruines, à l’image de leur vie et de la passion décousue qui les avait poussés à tant se consumer. Qu’y avait-il de bien, dans le patronyme DeMaggio qu’elle portait, que Clara pourrait prendre avec elle pour affronter les œillades haineuses, les estafilades laissées par son héritage ? Un jour, elle ouvrirait les yeux sur le monde, consciente du poison qu’était la famille de son père, le nom d’son père, son père lui-même. Oui, pour savoir c’que ça faisait, s’il avait eu le choix, Cesare aurait décidé d’faire en sorte que Clara n’existe jamais ; qu’elle ne porte jamais le fardeau qui le faisait faiblir de jour en jour, lui-même.
Mais c’était trop tard maintenant – c’était comme quand ils s’étaient laissés aller à s’éprendre l’un de l’autre, emportés par l’extase ; y’avait aucune chimie possible, aucune loi acceptable en ce monde, qui pourrait effacer Clara désormais. Elle était là, plus vulnérable que jamais, à quelques pas d’un Cesare qui sentait son cœur sombrer, sombrer plus profondément dans ses chairs à chaque seconde qui s’écoulait. Qu’était-il censé faire ? Il aurait probablement préféré qu’Isolde lui dise que le biberon était trop froid, et qu’il fallait le réchauffer. Ou qu’elle lui dise qu’elle avait besoin d’espace, de temps, de quelques minutes paisibles à enserrer sa fille dans un câlin qui chasserait tous ses démons. Les plaies, créées par Rafael DeMaggio lui-même. Mais la demande d’Isolde, tomba comme un couperet à l’arrière de la nuque du chasseur – le laissant hagard, à perdre son regard et sa conscience dans une infime seconde, le moment où leurs prunelles se trouvèrent. Il n’était pas fait pour être père. Alors pourquoi y avait-il cette flamme en lui qui persistait, et gonflait d’une appréhension, aussi effrayante que délicat – paisible, paradoxalement. C’n’était pas pour autant qu’il fut capable de se lancer dans de vastes déclarations – tout ce qu’il put faire, c’est hocher la tête, le malaise lové dans sa gorge et pourtant moins destructeur que la rage, la culpabilité, et tous ces ressentiments noirs qui le hantaient si souvent. Et le geste lui sembla naturel, comme tout le reste – avec des relents de vingt ans plus tôt ; c’était y’a vingt ans, ouais, et quelques mois de plus encore. Une éternité. Y’a vingt ans, il s’était un jour penché par-dessus le berceau de sa sœur, parce qu’elle n’avait pas arrêté de pleurer, pendant une éternité – il avait juste voulu qu’elle se taise, cette petite fille avec laquelle il n’avait jamais eu la moindre relation avant ça. Mais tout ce qu’il avait pu faire, ç’avait été de l’enlacer dans ses bras, et sentir l’amour le submerger de part en part. Déplacé, absurde pour le chasseur qu’il était voué à devenir. Il avait cru que tout ça, avait disparu avec Aria, enterré six pieds sous terre comme les souvenirs qu’il repoussait encore et encore de sa mémoire – mais Clara. Elle portait bien son nom, lumineuse, resplendissante – une chaleur, qui se répartit à la vitesse de l’éclair dans tout son corps. Ça en effaça la perdition, l’amertume, les cauchemars et les ténèbres – ça le rendit hagard, muet, assommé – conquis, plus qu’il n’l’avait été par la rage qui aurait dû lui être si innée. Et le reste du monde, avait soudain disparu.
Isolde Saddler
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Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Jeu 25 Fév 2016 - 17:02
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Clara était probablement la plus belle chose qui soit arrivée dans sa vie. Elle avait été inattendue aussi, regrettée à des moments de sa grossesse et y avait eu un moment, où elle avait vraiment cru qu’elle ne laisserait jamais ce bébé pointer le bout de son nez. Au bord du désespoir, seuls alors que ces amis avait été tués par son amant. La trahison encore ancré dans le cœur, comme une marque au fer rouge contre sa peau. Elle avait pensé que ce serait mieux pour tout le monde si elle avortait. Enervée contre le monde entier et tout particulièrement contre le père de l’enfant qu’elle portait ; celui qui avait mis à mal l'idylle dans laquelle elle baignait, elle n’avait pas cru, au début d’être capable d’éprouver le moindre sentiment pour cet enfant. Clara aurait dû représenter ce qu’il y avait de plus horrible dans le monde. La haine, la rancœur, l’échec mais certainement pas l’amour. Elle l’avait vraiment détesté à un moment, ce bébé au fond de ses entrailles. Pourtant, elle avait été incapable de s’en débarrasser et aujourd’hui, l’idée qu’elle ait pu ressentir ça pour son enfant à une époque la dégoutait. Quelle mère pitoyable elle faisait, elle qui à un moment avait voulu s’en débarrasser, dans une volonté d’effacer définitivement l’empreinte de Cesare sur sa vie. Elle ne regrettait pas aujourd’hui, de ne jamais avoir eu la force d’aller jusqu’au bout, de s’être finalement attachée Clara, avant même qu’elle ne pointe le bout de son nez. Cette petite aurait sans doute une vie compliquée, ici à Radcliff, alors que rien n’allait convenablement. Mais elle était là maintenant et elle ne serait pas une chose de plus qu’on pourrait lui arracher, il en était hors de question.
Sa vie à elle, elle importait déjà bien peu en comparaison à celle de Clara. Elle était prête à tous les sacrifices pour elle. Elle avait même été à deux doigts de laisser quelqu’un mourir, simplement pour être aux côtés de sa fille. Sa dévotion pour Clara n’avait pas de limite sans doute, si ce n’était celle imposée par la folie. Celle qui l’avait poussée à se pointer chez les DeMaggio en se fichant bien de son sort, simplement parce qu’elle avait été guidée par la rage et par l’espoir de pouvoir encore sauver Anthea. Une erreur qu’elle aurait pu regretter, ou que Clara aurait pu regretter si elle était morte ce soir. Elle l’aimait de tout son cœur, mais là, elle ne supportait plus ses cris, elle voulait juste qu’elle se taise, qu’elle avale ce biberon et arrête de pleurer. Elle sentait ses nerfs la titiller dangereusement alors qu’aucun câlin et aucun bisou n’y faisait rien. Finalement, quand Cesare attrapa le bébé à son tour, elle eue comme une impression de soulagement, comme si elle venait de se débarrasser d’un poids et elle n’aimait pas l’idée de ressentir un truc pareil, mais y avait rien qui qui fonctionnait normalement à l’intérieur d’elle en cet instant. « Merci … » Qu’elle prononça à mi-voix avant d’attraper le biberon et de quitter la chambre. Faudrait qu’elle le réchauffe avant de revenir. Mais elle l’abandonna quelques secondes sur la table du salon avant d’ouvrir la baie-vitrée pour se glisser sur le balcon. Et l’air frais qui s’engouffra dans ses poumons lui donna l’impression de respirer de nouveau. Elle resta quelques minutes là, les poings enserrant avec force le métal de barrière autour d’elle. Trop de force, si bien qu’elle la relâcha en sentant le métal qui commençait à plier. Mieux valait que ce soit la barrière du balcon qui prenne, plutôt que Clara, de toute évidence. Ses quelques larmes de nouveau séchées, elle retourna à l’intérieur de l’appartement, où le silence semblait s’être installé de nouveau. Elle soupira, soulagée de ne plus entendre les pleurs de sa fille résonner partout dans la pièce. Rattrapant le biberon elle retourna dans la cuisine pour faire réchauffer de nouveau le biberon, se débarrassant au passage de son pull, parce que maintenant, elle avait l’impression d’avoir trop chaud comme si son corps n’arrivait pas à s’ajuster à la bonne température. Maintenant qu’elle était juste en débardeur, on pouvait deviner les ecchymoses et autres égratignures qui marquaient sa peau témoins d’un combat qui n’avait pas été en sens unique. Qu’importaient la force des coups de Rafael DeMaggio, elle avait toujours frappé plus fort de toute façon, elle frapperait probablement toujours plus fort. Son biberon de nouveau à la bonne température, elle retourna dans la chambre. « Désolée … » Elle n’aurait peut-être pas dû l’abandonner comme ça. « Elle est plus mignonne quand elle est calme. » Autrement, elle avait un peu l’air d’un démon sorti tout droit de l’enfer, déterminé à pousser, quiconque s’approcherait d’elle, à la folie. La voir dans un moment de colère ça semblait contredire toute l’admiration qu’Isolde pouvait avoir quand elle parlait d’elle. « Tu veux … » Elle leva le biberon pour le lui montrer, parce qu’elle n’allait pas lui arracher sa fille des bras, alors s’il le voulait, elle pouvait lui donner ce biberon pour qu’il s’en occupe. « Sinon, je peux … » Terminer ses phrases en cet instant, c’était assez compliqué, mais bon l’idée était là et il devait bien avoir compris ce qu’elle disait. Il pouvait prendre le biberon et s’en occuper ou bien lui rendre Clara et elle le ferait, à lui de voir.
Cesare DeMaggio
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Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Jeu 25 Fév 2016 - 20:24
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Il n’aurait jamais pu soupçonner, qu’un tel océan de sentiments puisse le submerger de la sorte ; il n’était pas froid, glacé et noir comme les abysses – il était chaud, doux – irrémédiablement, il engageait à se replonger dedans, à la moindre occasion. L’amour avait beau être à double-tranchant, Clara lui rappelait ce temps idéal, c’t’idylle sans faille qu’ils avaient connue, Isolde et lui, avant que ses parents ne débarquent brusquement dans l’équation. Il lui avait peut-être caché celui qu’il avait été, pendant un temps – mais Cesare s’était fondu dans ce mensonge, ces cachoteries ; avide de devenir quelqu’un d’autre que le DeMaggio qu’il avait toujours été. Avide, par affection, de tout laisser tomber derrière lui, et suivre Isolde peu importait où elle allait. Peut-être avait-ce été égoïste de sa part, de décider à un certain stade de leur romance que le mensonge n’en était même plus un : juste une vie, un jadis duquel il voulait fuir plus que n’importe quoi d’autre – sa dévotion toute offerte à une cause bien plus noble que celle des hunters, choisie par ses parents depuis si longtemps. Il n’avait jamais voulu vivre comme ses géniteurs, pris dans un mariage de circonstances, la bague au doigt de sa future épouse n’signifiant aucune admiration. Rien d’autre, que le sens du devoir qui se serait imposé à eux deux. Certes, chasser, ç’avait été son ambition pendant longtemps : sauver l’monde, aider l’humanité, contrer les menaces qu’on lui avait si profondément incrustées dans l’esprit – mais jamais il n’s’était senti vouloir vouer un culte à ce monde-là au point de renoncer à tout. Et si être amoureux, être en couple avec quelqu’un qu’il aurait choisi n’aurait pas été une option, il aurait opté pour le célibat, avant n’importe quelles fiançailles forcées. Mais son oncle, lui, il avait eu droit de fonder une famille avec une humaine sans histoire – somme toute, l’option n’lui avait jamais été totalement inaccessible. Juste-… complexe. Maintenant, toutes ces préoccupations n’étaient plus à l’ordre du jour ; Cesare n’avait jamais été l’amant guidé par la soif de sexe, le charme simplement physique d’une femme qu’il croiserait par hasard. Maintenant, y’avait plus qu’Isolde ; pour tellement plus de raisons que l’attraction charnelle, le désir, les moments enjôleurs et sensuels qu’ils avaient partagés. Ils avaient été plus que ça, avant même de se jeter entre des draps ; la passion, née en une flamme bleue avant même qu’ils n’échangent le moindre baiser. Eux deux, ils s’étaient faits pernicieusement, doucement, naturellement – et même Cupidon revenant sur son choix, n’semblait plus pouvoir les briser.
Et Clara, elle représentait tous ces sentiments matérialisés en un petit être innocent ; le bébé qui pleurait à pleins poumons, avait déjà empli le cœur du DeMaggio d’un incendie à nul pareil, une telle extase qu’il n’en avait même pas remarqué que la Saddler était partie, le laissant seul, livré à un nourrisson qui n’connaissait sûrement rien de lui. Cesare avait été celui qui avait amené sa maman à l’hôpital, celui qui était dans toutes les lois du monde – son père, l’âme sœur voué sans concession à Isolde ; et à elle. Ici, maintenant, il se révélait plus égoïste qu’il ne l’avait jamais été, oubliant Rafael DeMaggio, Isabela DeMaggio, la prescience de leur menace. Anthea. La culpabilité – le passé glacé, l’avenir indécis ; son âme toute entière, venait de s’éprendre d’un ange. Et il se retrouvait déjà, à vouer un culte à chaque seconde qui s’écoulait – comment un être aussi innocent, pur et faible pouvait venir de lui ? Des gens comme lui ? De c’monde pourri ? Etait-ce juste de la science ? De la magie ? Une transmutation quelconque ? Et l’univers tout entier, avait subitement plus de charme qu’il n’en avait jamais eu ; l’amour, l’amour trouvant tout son sens là où il n’avait trop souvent été fait que de blessures. Il avait envie de l’exprimer sans détour – à nouveau, ne plus laisser les spectres de sa vie dicter son avenir – le cœur, au bord des lèvres, au bord des yeux, tandis qu’il ne trouvait rien à dire, aucune déclaration à faire, aucune phrase suave à murmurer pour apaiser le bébé. Aucune sérénade à lui déclamer ; il n’y avait que celle de son palpitant, la danse effrénée qui le faisait tambouriner avec force contre son poitrail, qui parvenait à exprimer la succession d’explosions, d’avalanches, d’ouragans et de quiétude qui le déchiraient de l’intérieur. « Tout va bien. » qu’il avait lâché, presque sans s’en rendre compte, sans reconnaître sa propre voix, enrouée ; elle attira pourtant l’attention du bébé, qui hoqueta tandis que d’une caresse, il venait essuyer la rivière de larmes qui baignait ses joues roses et rondes. Tout va bien, il se prit à le répéter, le murmurer, le souffler pour lui et pour elle, les petits doigts de Clara s’enroulant autour de son pouce. Il ne le remarqua que lorsqu’elle le serra un peu plus fort, tout comme il n’avait pas remarqué, qu’il avait reculé jusqu’aux abords d’une chaise dans un coin de la pièce, où il s’était laissé tomber. Tout c’qu’il voyait, tout c’qu’il ressentait, c’était la prescience de ces grands yeux bleus, portés vers lui, cillant à chaque mot qu’il prononçait. Isolde revint, au beau milieu du rêve, et Cesare mit de longues secondes avant de relever ses yeux sombres vers elle ; peu importait le temps qu’il mettait, il était trop observateur pour ne pas remarquer les plaies qui marbraient sa peau. Il n’aurait jamais dû ressentir une telle rage, alors qu’il enserrait encore Clara contre lui ; mais elle fut plus forte que lui, Cesare agrippant le bras d’Isolde, en essayant de se faire doux, compréhensif, retenu. Et il aurait peut-être dû juste exploser, s’dire que c’en était trop, péter ce plomb qui tenait tant bien que mal malgré tout ce qui se passait : de combien de temps eut-il besoin pour prendre sur lui ? « Je-... » il-… il perdait en plus de ses mots, ses propres pensées – il était désolé, persécuté par la honte, rattrapé par la hargne – le sanglot fut immanquable, coincé dans sa gorge sans qu’il n’puisse respirer, embrumant sa vue et faisant trembler sa voix. Il en baissa la tête, à la recherche du réconfort incompréhensible qui se diffusait de ce simple bébé ; « Je-… j’peux m’en occuper. Tu devrais-… voir si y’a quelque chose à faire, contre ça. » y’avait rien à faire, au fond, que laisser l’temps opérer. Des jours et des jours, où les ecchymoses persisteraient – les traces du crime affichées sans détour. Combien d’fois les avait-il lui-même subis, les éclats de rage de son père ? Mais les voir sur Isolde, l’imaginer subir ça ; c’était pire que toutes les peines physiques, pire que tout.
Isolde Saddler
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Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Jeu 25 Fév 2016 - 22:39
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Prendre l’air, ça lui avait fait plus de bien qu’elle n’aurait pu l’imaginer, ça n’avait rien changé à la peine qui lui tordait les entrailles. Mais quelques minutes dehors, loin des pleurs de Clara, ça lui avait au moins permis de retrouver un peu ses esprits. Pour combien de temps ? C’était sans doute une question qui méritait d’être posée. Elle oscillait entre des moments où ça allait à peu près et d’autres où le monde s’effondrait sous elle. Ça risquait de durer un long moment sans doute, le temps d’un deuil qu’elle n’était pas sûre d’être prête à faire. Anthea ce n’était pas n’importe qui. Sa meilleure amie, son premier béguin, celle qui l’avait suivie partout, même dans les pires galères, même dans ses plans les plus fous, ceux qui l’avaient tuée à deux reprises. La dévotion qu’Anthea avait eue pour elle avait été complètement folle. Elle n’aurait jamais dû croire en elle comme elle l’avait fait. Mais sa meilleure amie avait probablement eue autant d’admiration pour elle qu’Isolde en avait eue pour cette dernière. Mais c’était Anthea qui en était morte de cette affection sans limite. Elle était morte et l’idée restait intégrer dans sa tête et sans son cœur, comme pour la torturer un peu plus à chaque seconde. Cette douleur, peut-être qu’elle la méritait, après tout c’était de sa faute si elle était morte. Parce qu’elle avait eu le malheur d’être proche d’elle et que Rafael DeMaggio semblait bien déterminer à lui arracher tous ceux qu’elle aimait. Cet homme ne méritait pas d’avoir un fils comme Cesare. Il ne méritait rien du tout, à part sans doute, cette raclée qu’elle lui avait collée.
Clara était calmée elle aussi. Au moins, ça faisait deux hystériques de moins dans cet appartement. Mais Clara, elle recommencerait aussi tôt ou tard à piquer une colère sans raison apparente. C’était un bébé, alors peut-être qu’y avait des moments où fallait pas chercher à comprendre. La vision de Cesare avec Clara dans les bras, ça avait eu aussi un effet sur la douleur qu’elle ressentait. Elle aurait presque pu rester dans un coin de la chambre silencieuse, à regarder la scène avec adoration. Mais le biberon, c’était plus important que l’amour qu’elle sentait pulser en elle en observant cette scène. C’était une scène idéale pourtant, qui s’approchait de l’idylle. Cesare avec Clara, Clara avec son père, Cesare avec sa fille. Elle n’avait pensé que ça se réaliserait ailleurs que dans ses rêves. Parce qu’ils n’étaient pas ce genre de couple parfaits qui géraient un bébé ensemble ou qui se perdait dans de longues conversations sur leur mariage à préparer ; eux, ils parlaient des morts laissés dans leur sillages, des responsabilités et quand les choses allaient un peu mieux, d’un plat de lasagnes qui ne ressemblait à rien. Elle le fixa un moment sourcils froncés alors qu’il avait attrapé son bras, avec l’envie de lui dire que c’était le biberon qu’il fallait prendre pas son bras, elle les avait presque oublié elle, les marques sur son corps, parce qu’elles ne pouvaient de toute façon pas faire plus mal que tout ce qu’elle pouvait ressentir. « Je vais bien. » Physiquement parlant en tout cas. Elle déposa le biberon à côté de Cesare avant d’attraper un gilet qui trainait sur un meuble, à force de tout laisser trainer n’importe où au moins, elle avait quasiment tout à portée de main. « J’ai connu pire. » Physiquement, encore une fois. Elle travaillait dans la police, elle était à la tête d’un groupe de mutants désireux d’arrêter les hunters, alors des coups, elle s’en était déjà pris pas mal. Le gilet sur les épaules, ça cachait de nouveau les marques, y avait rien d’autres qu’elle puisse faire de toute façon. Elle se rapprocha de la chaise sur laquelle il était installé, passant derrière, pour venir poser les mains sur ses épaules. « T’inquiète pas pour ça. » Elle se remettrait plus facilement des quelques bleus, des quelques plaies sur son corps que de la fissure de son cœur. Elle se pencha pour venir déposer un baiser contre sa joue. Elle garda sa joue toute proche de la sienne avant de tendre le bras pour attraper la toute petite main de sa fille. Entre la sienne. « J’m’en sens, vraiment bien, pour le moment. » Même moralement en fait. C’était bizarre comme sensation. Elle pensant encore à Anthea, à sa mort, au père de Cesare, mais la vision de Clara et Cesare ensemble, c’était probablement le truc le plus apaisant au monde. Elle se sentait vraiment calme, loin de la rage et de la frustration, loin de la panique et l’agacement. Ça faisait du bien, elle aurait aimé que ça dur, parce que le sentiment était beaucoup plus agréable que tous les autres par lesquels elle était passée, depuis qu’elle avait reçu le doigt de sa meilleure amie.
Cesare DeMaggio
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Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Ven 26 Fév 2016 - 3:52
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L’amour rendait muet, l’amour rendait hagard – l’extase semblable à un genre d’ivresse, qui glissait dans chaque parcelle du corps, jusqu’au bout des doigts. Et contre la pulpe des siens, Cesare était incapable de savoir si l’empressement de son cœur le rendait glacé, ou chaud – réceptif, ou incroyablement distant de la réalité qui se dessinait juste sous ses yeux. Combien de fois sa dévotion avait-elle été mise à rude épreuve, testée de toutes les manières possibles et imaginables, par les hauts, les bas, les complications, le réel tout seul ? Ici, elle semblait inaltérable et éternelle, intouchable et inatteignable ; aussi longtemps qu’il vivrait, et peut-être bien plus encore, une trace de lui après son passage sur cette vaste planète. Il n’s’imaginait pas gagner sa place parmi les anges une fois que sa vie ici-bas serait terminée – depuis longtemps déjà, le DeMaggio avait arrêté de croire en la rédemption après la mort, le Paradis d’où descendaient les attentions d’un Tout Puissant qui n’avait cure de la race humaine. Le culte religieux de sa mère, avait rencontré ses limites dans l’horreur qu’avait été sa vie par la suite ; y’avait aucun sens à croire en Dieu et en la perfection de sa création, si on était un tueur. Mais là, maintenant, c’n’était pas un crime d’aimer sans concession, ce quelque chose qu’il n’pouvait comprendre ; les sentiments lovés en lui, il n’les avait jamais ressentis, jamais éprouvés. Pour qui que ce soit, pas même pour Isolde. Isolde et lui, c’était un autre genre de romance, une affection qu’il voulait garder précieuse et unique pour le restant de ses jours – mais quelque chose qui se confrontait inlassablement à la dureté de la vie, là où chaque contact charnel avec Clara ne faisait que plonger dans une terre fertile, les racines d’une vénération qui ne tarirait jamais. Le monde pouvait mourir là maintenant, l’humanité s’entretuer, la course de l’univers s’inverser de part en part – aucune loi naturelle ou surnaturelle ne pourrait effacer l’ivresse qui coulait dans ses veines à chaque pulsation de son cœur. C’n’était même plus une flamme de survivance qui l’animait, là, maintenant – c’était l’monde entier qui prenait un tout nouveau sens, une toute autre allure. Et la vie revêtait ce charme qu’il ne lui avait jamais connue ; cette importance, à laquelle il avait envie de se raccrocher coûte que coûte, jusqu’à sa dernière énergie. Egoïste, avide d’un second moment, Cesare n’avait plus envie d’envisager la mort, d’accepter sa destinée, de faire avec ; et dans le mélange d’émotions, l’avalanche qui l’avait totalement happé, la rage était peut-être légitime, au moment où son regard croisa celui d’Isolde et les marques trop évidentes de son face à face avec Rafael. Son père était un hunter ; une évidence qui se lisait sur chacune des estafilades perdues sur le corps d’Isolde : et aucune caresse, aucun baiser, aucune passion ne pourrait les effacer – elles étaient là, trop évidentes entre eux. Qu’Isolde s’enroule dans son gilet n’y changerait rien ; déjà, elles s’étaient incrustées au voile des paupières du jeune homme. Et que le retiendrait-il, d’aller étrangler son père dès qu’il retournerait dans la maison familiale ? Il n’savait pas, au fond – pas encore, pas alors que la hargne était cette pique d’orgueil en lui, à laquelle il répondait toujours viscéralement.
Et peut-être que s’il l’avait écoutée, et lui avait répondu dès le début, Anthea n’serait pas morte ce soir ; jamais elle n’aurait eu à subir les conséquences désastreuses d’une destinée perfide qui avait choisi trop de choses pour eux. Peut-être pas la mélodie de leurs âmes, la sérénade de leurs cœurs ; mais trop de choses, déjà. Elle disait qu’elle allait bien – et pourtant, malgré tout le respect qu’il vouait à la Saddler, la naïveté qui pouvait l’emporter lorsqu’on était amoureux, Cesare n’se voilait pas la face ; rien n’allait chez Isolde, et c’n’était pas une petite bouffée d’air frais qui allait régler tous ses problèmes. Ce n’serait pas non plus Insurgency, peu importait c’qu’elle croyait – se battre, c’était important ; mais plus clairvoyant que jamais, le DeMaggio savait, maintenant, qu’y’avait des sacrifices qui ne valaient pas la peine d’être commis. Pas maintenant – plus maintenant. Clara comptait sur eux, leur bébé, leur propre enfant, la petite fille qui n’avait rien demandé – avait besoin d’eux. Humains, entiers, loin des ténèbres. Peu importait qu’ils n’en arrivent jamais au mariage, qu’ils ne soient jamais un couple idéal – ils devaient au moins rester ça. Vivants. Et accrochés à leurs dernières parcelles de raison. Alors l’onctuosité des mains de la transmutante sur ses épaules, le douxbisou qu’elle glissa sur sa joue, il s’y accrocha avec ferveur, un sourire enchanté, étirant ses lèvres timidement, sincèrement. « Okay... » qu’il consentit malgré tout, fermant les yeux pour quelques secondes, peu prompt à effacer la tendresse suave de ce moment, au profit de l’ardeur d’une dispute qui ne mènerait nulle part. Pas ce soir, pas au milieu de tout ça. Il leva donc la main, le bout de ses doigts trouvant le coin de la joue de la jeune femme, remontant jusqu’à sa tempe, ses cheveux dans une flatterie mielleuse, avant que les geignements de Clara ne le rappellent à l’ordre. Il attrapa le biberon, à quelques centimètres de là, le nourrisson s’y accrochant comme si ça faisait une éternité qu’il criait famine, et que personne ne daignait l’écouter. Et ce n’était qu’enfin, maintenant, l’esprit vide de toute pensée parasite, le cœur emporté dans une danse paisible, une croisière à travers un océan de bien-être, que Cesare comprit ce qu’elle avait voulu dire, Isolde. Il était bien, lui aussi ; mieux qu’il n’se serait jamais cru avoir le droit d’être.
Isolde Saddler
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Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Ven 26 Fév 2016 - 10:32
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I watched you sleepin' quietly in my bed, You don't know this now but There's somethings that need to be said And it's all that I can hear, It's more than I can bear. What if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me? What if I went and lost myself, Would you know where to find me? If I forgot who I am, Would you please remind me? Oh, cause without you things go hazy. — hazy.
Les sentiments qu’elle pouvait avoir pour Cesare étaient rassurants en cet instant. Elle en avait besoin en cet instant alors, que la mort d’Anthea venait de créer un trou béant dans sa poitrine et elle ne savait pas franchement comment le reboucher. L’amour, à première vue, ça semblait être une bonne solution pour panser les plaies, mais fallait croire qu’y en avait qui résistaient même à ça. Ça aidait, c’était certain, cette romance avec Cesare, elle avait beau être compliquée à souhait, elle aidait quand même. Assez pour qu’elle ait, au moins pour le moment, l’impression d’avoir réussi à sortir la tête de l’eau. Si Cesare n’était pas venu frapper à sa porte, sans doute que les choses auraient été encore plus compliquées, jamais elle n’aurait trouvé le courage de venir s’occuper de son bébé, si elle était restée toute seule. Clara aurait peut-être passé des heures et des heures à pleurer sans que sa mère ne soit capable de comprendre ce qui n’allait pas. C’était à se demander si en entendant les pleurs de sa fille, elle aurait trouvé le courage de se lever de son lit pour aller s’en occuper, peut-être qu’elle aurait vraiment poussé une crise de nerfs sur sa pauvre fille qui pourtant n’avait rien fait de mal. C’était un bébé, elle pleurait c’était normal. Et elle n’y était pour rien, elle si Anthea avait été assassinée. C’était juste une gamine innocente qui aurait facilement pu se retrouver à payer pour les erreurs commise par sa mère. Et si elle avait été tuée par Rafael DeMaggio ce soir, qu’est-ce qu’il serait arrivé à Clara ? Elle savait qu’y aurait du monde pour s’en occuper, mais si ce n’était pas elle, sans doute que ce serait pas pareil.
Gérer Clara, c’était devenu d’un coup beaucoup plus dur, impossible même, quand bien même elle le faisait très bien - ou au moins aussi bien que possible – depuis des semaines. Ce soir pourtant, malgré toute l’admiration qu’elle pouvait avoir pour sa fille et le culte qu’elle avait tendance à lui vouer, le simple fait de rester dans la même pièce qu’elle à l’écouter pleurer ça avait été insurmontable. Sans doute que ça n’avait rien d’étonnant qu’elle n’arrive en rien à gérer son stress ce soir et qu’elle jonglait entre différentes émotions en des temps records. Maintenant qu’elle avait pris cinq minutes pour se calmer et que Clara avait enfin cesse de pleurer, elle avait pu entrer de nouveau dans la chambre, plus détendue, voir même vraiment tranquille face à la vision de Cesare avec Clara. Isolde avait toujours pensé que Clara avait besoin de son père, de sa présence, de son affection, parce que ça lui semblait essentiel, à elle qui n’avait grandi qu’avec son père et qu’il avait toujours été un héros à ses yeux. Elle s’était efforcée d’accepter et de comprendre le point de vue de Cesare sur la question. Ce n’était pas difficile dans le fond, vu le père qu’il avait eu lui. Elle pouvait facilement deviner que Cesare n’avait pas été un gamin couvert de câlins et de bisous ou de n’importe quel autre geste de tendresse. Sans doute que le seul moment où il avait obtenu un semblant de respect et de fierté de la part de son père, ça avait été quand il avait tué son premier transmutant. Alors qu’elle, elle était limite fière de sa fille à chaque fois qu’elle bougeait un doigt. La caresse de Cesare contre sa joue lui arracha un léger soupir de soulagement. Le geste était doux, agréable et il semblait qu’il n’avait pas l’intention d’insister sur les marques de lutte contre son corps ce qui l’arrangeait vraiment. « Attends, bouge pas. » De toute façon il n’avait pas vraiment le choix, maintenant que la petite avait commencé à manger. Elle déposa un nouveau baiser, contre la tempe du jeune homme, avant de quitter la chambre une nouvelle fois. Elle revint peu de temps après avec son téléphone portable, pour prendre rapidement une photo, histoire d’enregistrer le moment. Y aurait personne pour fouiller dans son portable de toute façon, alors elle pouvait bien se permettre de prendre une photo.
Dernière édition par Isolde Saddler le Dim 28 Fév 2016 - 11:21, édité 1 fois
Cesare DeMaggio
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Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Ven 26 Fév 2016 - 21:24
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Et son cœur semblait s’être envolé dans une extase sans pareille, chaque pulsation de celui-ci, gouvernée par la moindre seconde qui s’écoulait ; là, avec Clara lovée contre lui, ses petits doigts toujours étroitement serrés autour de son index. Pouvait-il y avoir de réalité plus douce que celle-ci ? Chaque moment passé avec Isolde ressemblait à l’idylle, ces charmes qui débordaient que la réalité quand deux âmes sœurs se retrouvait en couple. Mais subitement, le DeMaggio se retrouvait à comprendre pourquoi certains, après ou avant le mariage, au cours de leur vie d’amoureux, décidaient de commencer à fonder une famille. Le bébé n’était, somme toute, pas l’achèvement d’une vie, mais ce souffle de lumière, faisant briller plus ardemment la flamme d’eux deux où que ce soit. Au beau milieu de la nuit, au beau milieu de l’errance, des hésitations, des complications : il se sentait pouvoir venir ici à chaque fois qu’il doutait, déposer un bisou sur le front de sa fille, et sentir toutes ses inquiétudes, tous ses doutes et toutes ses hantises s’envoler. De plus en plus, à chaque geste de tendresse qu’il n’pouvait s’empêcher de faire glisser sur la peau si douce du nourrisson, Cesare perdait pieds ; il n’comprenait plus comment avait été faite sa famille – leur dévotion gravitant autour d’une cause plutôt que d’eux tous : mais lui, là maintenant, après quelques secondes à peine, savait déjà qu’il renoncerait à tout, si ça pouvait lui permettre de rester pour l’éternité, cloué à cette chaise, dans cette pièce, à se sustenter du moindre petit bout de bonheur qui flotterait dans l’air. Tant de choses délicates, fragiles et suaves qu’il ne méritait pas ; peu importait toute l’admiration qu’il mettait dans l’instant, l’application avec laquelle il agissait, onctueux et patient, il restait celui avec trop de démons dans son sillage. Trop de réflexes ténébreux pour s’laisser aller à être un père – juste un père, avec toute l’affection du monde. Elle était là pourtant, répondant à toute la noirceur de son âme, avec une ardeur renouvelée par les œillades bleu océan de Clara ; Cesare aurait voulu juste pouvoir se perdre dans une vénération sans fin, déposer des baisers aimants sur les mains de sa fille, son front encore si petit – les touffes de cheveux au sommet de son crâne. Oh non, il n’s’était jamais entiché de personne aussi vite.
Il en avait perdu tout contact avec la réalité, toute conscience du monde qui tournait autour de lui – des menaces qui dormaient dans le silence de la nuit. Et peut-être bien, que par simple respect pour Isolde, pour son propre cœur à lui, il aurait dû n’jamais approcher ce nourrisson, ne jamais ressentir tant de choses infimes et merveilleuses, mais il n’pouvait plus se maîtriser maintenant. Le piège de l’amour s’était à nouveau refermé sur lui. Fallait croire qu’il avait un penchant pour les complications - les romances qui rendaient sa vie si compliquée, ou les sentiments qu’il n’pouvait maîtriser. Cesare, depuis trop longtemps, s’laissait gouverner par ses passions et celle-ci était la plus délicate et dangereuse de toutes. Il leva tout juste les yeux, lorsque le bruit du téléphone de la Saddler attira son attention, un vague sourire, trop paisible pour les vies qu’ils menaient tous les deux, étirant ses lèvres tandis que la blonde revenait les rejoindre. « Tu devrais la garder précieusement, celle-là… » il parlait de la photo, ou de leur fille – ou de la ferveur infaillible qui envahissait n’importe quel être humain dans ces moments d’innocence-là. Peu importaient les épreuves, les luttes – Isolde devait garder précieusement en son cœur, ce que ça faisait, d’enserrer sa fille et de sentir plus rien n’avoir la moindre importance. Et il suffit qu’Isolde revint vers eux, pour qu’il se sente entier, comme s’il n’manquait plus rien à sa vie, et que le chagrin, la perte et la rage n’avaient jamais fait partie de lui. « Je-… j’sais pas comment tu fais... » qu’il reconnut, la gorge enserrée dans l’étau de ses sentiments, tandis qu’il détaillant sans ciller, sans faillir, la moindre des réactions du bébé dans ses bras. Comment elle faisait pour quitter cet appartement, comment elle faisait pour laisser Clara derrière – comment elle faisait, pour croire qu’il y avait encore des causes qui valaient la peine d’abandonner cet enfant, même pour une poignée de minutes à peine. C’n’était pas un reproche, rien d’autre que le témoin sans pareil de l’adoration qui le clouait là, à cette chaise, avec l’envie que plus jamais la terre ne se remette à tourner.
Isolde Saddler
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Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Ven 26 Fév 2016 - 23:23
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Ce n’était pas difficile en posant les yeux sur Clara de tomber en adoration totale. Cette petite fille était parfaite. C’était probablement ce que pensaient tous les parents – à l’exception des parents de Cesare – de leurs enfants. Isolde, elle avait toujours cette admiration dans le regard dès qu’elle posait les yeux sur sa fille, c’était comme ça depuis la première fois qu’elle l’avait tenue dans ses bras à la maternité. C’était le plus beau bébé du monde et y avait personne qui pourrait lui prouver qu’elle avait tort. Elle représentait ce qu’il y avait de plus beau dans ce monde de brute. Un petit être tout à fait innocent, un petit brin d’espoir, là où il semblait qu’il n’y avait rien à espérer vis-à-vis de cette guerre qui continuait de se jouer en dehors de cet appartement. Clara, c’était ce moyen de croire qu’il pouvait encore y avoir des choses bien, malgré toutes les horreurs qui n’avaient de cesse d’arriver. Malgré la mort de son père, celle d’Anthea, les histoires trop complexes de son couple avec Cesare. Au moins, il y avait Clara. Quand bien même, les nerfs déjà bien à vif, Isolde avait du mal à supporter ses colères, mais ça ne changeait rien au fait qu’elle l’aimait de tout son cœur. Elle était sa fille et bien qu’elle n’ait jamais prévu d’avoir d’enfant dans sa vie, elle pouvait déjà assurer que c’était le plus belle chose qui ne lui soit jamais arrivée. Elle était parfaite et elle méritait toute la tendresse du monde et non cette guerre qui dévastait tout sur son passage.
La scène qui se jouait devant les yeux d’Isolde était tout aussi parfaite. Semblable à une idylle, un rêve dans lequel ils pourraient être tous les trois sans que ça ne pose problème. Une utopie dans laquelle ils pourraient peut-être envisager de se marier et plus tard, d’offrir à Clara un petit frère ou une petite sœur. Une illusion qui tendait à se terminer à chaque seconde qui passait. Il partirait à l’aube, en les laissant toutes les deux. Alors ça semblait important d’immortaliser le moment, rien qu’une petite photo pour graver l’instant, pouvoir s’y replonger dès que ça n’irait pas, réveiller l’espoir que cette scène lui laissait entrevoir. « T’en fais pas pour ça. » Elle allait la garder précieusement cette photo. Elle aurait même pu envisager de la faire encadrer si elle n’avait pas garder en tête que n’importe qui, y compris Rafael DeMaggio s’il en avait l’envie, pouvait un jour passer la porte de cet appartement et tomber sur un cadre photo qu’il était préférable qu’il ne voit pas. Ni lui, ni n’importe qui d’autre sans doute. Alors ça resterait, dans un coin de son portable, là où y avait qu’elle qui pouvait la voir et se plonger dans ce moment qui de toute façon, n’appartenait qu’à eux trois. « Comment je fais quoi ? La lâcher pour reprendre un peu ma vie ? » Pas besoin d’être devin sans doute pour voir que Cesare, il avait plus envie de la lâcher cette petite. « J’ai dormi sur cette chaise pendant des jours … Elle avait été avec moi pendant neuf mois, alors j’arrivais pas à m’éloigner … » Parce qu’elle n’avait pas voulu quitter cette pièce et elle était restée collée à sa fille, lui offrant des câlins et des bisous à longueur de journée. « Puis un jour, j’ai pris mon courage à deux mains, je l’ai confiée à une amie, juste le temps d’aller bosser, parce que j’suis cette fille bizarre qui aime bosser. » Vraiment bizarre, mais fallait avouer qu’à ne rien faire, elle s’ennuyait vite et ça aurait pu la pousser à chercher n’importe quel moyen de s’occuper, même les trucs les plus bizarres, comme le tricot ou la cuisine, des trucs qui n’étaient juste pas elle du coup. « Mais ça s’est un peu mal passé, couvre-feu, coup de couteau et du coup j’ai passé la nuit avec quelqu’un d’autre, pour la première fois depuis vraiment longtemps. » Depuis la dernière fois qu’elle avait passé la nuit avec lui, parce qu’y avait eu personne entre temps, pas même pour un batifolage sans intérêt, une nuit de sexe sans conséquence. Y avait toujours eu que Cesare, malgré les disputes et la rage dont elle avait pu faire preuve. « Ça a été une superbe nuit et quand je suis allée la chercher elle allait bien, alors j’ai réalisé qu’elle avait pas besoin que je sois toujours collée à elle et aussi qu’on dormait vraiment mieux dans un lit que sur une chaise. » Et encore mieux dans les bras d’un amant, plutôt que seule dans un lit. « J’sais qu’y a déjà du monde qui l’aime. Moins que moi, mais, la confier à quelqu’un d’autre, c’est l’occasion de lui laisser l’opportunité d’avoir quelqu’un d’autre dans sa vie. » Pas grand monde quand même. Aldrich et Léda, c’était déjà bien. « Elle mérite bien d’avoir une famille, même si ce sera ni du côté DeMaggio, ni du côté Saddler. » Parce que chez les DeMaggio, ils n’étaient – à part Cesare – que des connards qu’elle ne voulait pas voir près de sa fille. Quant au côté Saddler, elle en était l’unique représentante encore en vie. « Et clairement, ils ont toujours très enthousiastes à l’idée de garder Clara. » D’un geste de la tête, elle désigna un point de la pièce, dans laquelle y avait encore une tonne de cadeaux qu’elle n’avait pas eu le courage de déballer. C’était qu’elle allait se faire des ampoules aux mains à force d’ouvrir tout ce qu’Aldrich et Léda laissait pour Clara. Bientôt, y en aurait un des deux qui lui offrirait une voiture partis comme ils étaient partis. « C’est comme ça que je fais. » Avec la certitude que de toute façon, quoi qu’il arrive, Clara, elle aurait du monde autour d’elle. Et puis de toute façon, elle ne s’éloignait jamais vraiment longtemps. Les heures passées avec Cesare, ça avait été le plus long moment loin de Clara.
Dernière édition par Isolde Saddler le Dim 28 Fév 2016 - 11:18, édité 1 fois
Cesare DeMaggio
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Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Sam 27 Fév 2016 - 16:55
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A l’adoration, ne pouvait que se mêler une pointe de culpabilité et de regret – peu importait la tendresse et la vénération silencieuses dans lesquelles il se noyait, Cesare n’savait que trop bien, que ses responsabilités le rappelleraient à l’ordre. Celles qu’il avait choisies, celles qui faisaient toujours partie de lui comme un gène immuable et inchangeable. Peut-être était-ce tant que ses parents vivraient, qu’il serait soumis à ce devoir, ce culte éternel des siens ; ou peut-être que le mal allait encore plus loin que ça, bon à effacer l’extase et réduire l’idylle à quelque chose qui ne serait jamais. Peut-être qu’après ses parents, il trouverait quelqu’un d’autre à combattre, un autre ennemi à affronter, une autre cause à pourchasser ; et au fond, le cœur du problème, c’n’était peut-être rien d’autre que les remords, accablants et épuisants, porteurs des arômes trop frais des flammes qui avaient dévasté leur romance. Qu’Isolde lui pardonne, ça semblait presque injuste ; il demeurait des dizaines de personnes sans voix et incapables de s’exprimer sur le sujet – d’ceux qui n’étaient probablement pas des anges siégeant au côté du bon dieu, mais juste des cadavres en train de pourrir sous terre. Cesare les avait tués – pour sa sœur, pour Isolde, certes, peut-être des nobles causes ; mais la misère d’une existence longue et solitaire, était peut-être un moyen pour lui d’marquer un quelconque respect pour les morts qu’il avait laissés sur son sillage. Quel était son droit, de laisser l’affection et l’amour gouverner sa vie, vingt ans trop tard ? Quel était son droit, d’enserrer son bébé dans ses bras, alors même qu’il avait probablement fait des orphelins, des parents sans enfant, des amoureux sans âme sœur et beaucoup plus de victimes collatérales qu’il n’l’avait jamais imaginé ? Comment pourrait-il un jour, songer à un mariage avec Isolde, devant le bon dieu qui lui enverrait volontiers la foudre en guise de punition ? Le peu de charme qu’avait sa vie, il n’se sentait pas le mériter – et peut-être aurait-ce été le moindre tribut à payer, que de passer la bague au doigt d’une femme qu’il n’aimait pas, et d’porter sur ses épaules une existence miséreuse.
Vingt ans plus tard, il n’pouvait plus inverser la tendance, il n’pouvait pas ramener les morts à la vie ; et il n’daignait pas feindre les oublier, avoir tourné la page sur l’histoire dégueulasse et sanglante qui constituait sa vie. Y’avait aucune ferveur, aucune ardeur, aucune foi à déverser pour réparer ses erreurs : elles étaient éternelles, gravées dans le marbre de trop nombreuses pierres tombales. Alors ouais, au fond, savoir comment Isolde faisait pour lâcher Clara et s’éloigner d’elle pour faire autre chose – c’n’était pas pareil ; qu’il s’enivre de la moindre caresse, se laisser bercer par chaque contact charnel qu’il aurait avec sa fille. Parce que c’était tout ce à quoi il avait droit – s’laisser prendre par l’admiration et sentir son cœur se fracasser dans ce déferlement d’amour auquel il n’avait pas droit. Il avait trop longtemps, offert sa dévotion aux ténèbres pour aujourd’hui prétendre s’laisser emporter par ses sentiments, épris d’une vie simple, avec Isolde et avec Clara. Alors peu importait comme Isolde faisait – ce n’serait pas aussi dur et inévitable que pour lui ; ce n’serait pas, avec l’assurance que ça n’se répéterait plus jamais, et que le temps n’pourrait jamais panser les plaies. La Saddler eut beau parler d’une voix douce, baignée de passion et d’une ivresse enjôleuse, la culpabilité trouva son chemin tout naturel chez le DeMaggio. Oui, leur nuit avait été belle, parfaite sous tout rapport, écrite à jamais dans sa mémoire ; mais elle s’était achevée, et la réalité avait repris ses droits. Et il ne sut même pas pourquoi il pensa si subitement à Moira Kovalainen ; peut-être bien qu’il n’avait pas provoqué la mort d’Anthea, ni même pu faire quoique ce soit contre ça – mais il avait tué Moira, il s’était enivré de son agonie, juste parce qu’il avait su que ç’avait fait souffrir à sa juste mesure, le frère qui la perdait. Comme lui, il avait perdu Aria. Et dans sa gorge serrée, l’arôme ferreux du sang remonta comme un rappel pernicieux ; Cesare en leva brusquement les yeux vers Isolde, après tant de temps à avoir été muet. « Tu devrais la prendre. » il ne lui en laissa même pas le choix, le regard déjà fuyard, le palpitant emporté dans une danse désespérée – il avait besoin de prendre l’air lui aussi ; et s’il s’était écouté, il aurait probablement passé la porte de l’appartement sans s’retourner, sans se laisser submerger par le sentiment d’avoir laissé une part de lui dans cette nurserie. Mais il ne put faire que quelques pas à peine, comme un ivrogne qui eut besoin du support d’un mur pour rester debout, et n’pas sombrer.
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Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark