Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Lun 22 Fév 2016 - 13:29
if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me
— cesare demaggio & isolde saddler —
I watched you sleepin' quietly in my bed, You don't know this now but There's somethings that need to be said And it's all that I can hear, It's more than I can bear. What if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me? What if I went and lost myself, Would you know where to find me? If I forgot who I am, Would you please remind me? Oh, cause without you things go hazy. — hazy.
Isolde avait toujours appris à être forte, à se battre jusqu’au bout, elle avait vite compris que c’était important dans ce monde, dès qu’elle avait eu cette impression d’être différentes des autres, avant même de se rende compte qu’elle pouvait être dotée d’une super-force. Son père, il lui avait toujours dit de ne pas écouter les autres, de ne jamais se laisser faire et surtout, de ne pas laisser gagner les hunters. C’était de là qu’était née toute sa volonté de faire bouger les choses et trop souvent sans doute, elle s’accrochait avec ardeur à ce but qu’elle s’était fixée, se battant encore et encore. Mais y avait un moment où c’était l’épuisement qui arrivait et là, elle avait l’impression d’en être arrivée là, ce n’était plus la force qui guidait ses mots, ses menaces qu’elle pouvait avoir à l’encontre du père de Cesare, c’était la rage qui bouillonnait dans ses veines, et elle lui arrachait ses dernières forces. Elle avait envie de se mettre dans son lit et dormir pendant assez temps qu’il faudrait pour laisser au monde l’occasion d’être moins cruel. L’éternité sans doute. Mais hantée par les événements de cette journée, elle savait que fermer l’œil lui était impossible. Elle avait trop mal au cœur, que rien ne semblait pouvoir apaiser, pas même tout l’amour qu’elle pouvait avoir pour sa fille, cette dévotion qu’elle aurait voulu sans failles et qui pourtant lui avait déjà fait défaut à deux reprises. Ce soir, alors qu’elle aurait pu être tuée, et cette nuit avec Cesare, le coup de couteau, si elle le l’avait pas esquivé au mieux, il aurait pu lui être fatal aussi.
Elle voulait continuer de défendre sa cause, de se battre, envers et contre tout, défendre ceux qu’elle aimait, défendre ceux qui le méritaient. Mais peut-être qu’un jour, elle devrait faire un choix, entre l’affection qu’elle avait pour sa fille et sa volonté de défendre les siens. Sans doute que Clara aurait dû passer avant tout le reste. Avant Insurgency, avant le combat. Avant Anthea. L’idée était déchirante, tout autant que tout le reste. Elle aurait bien dû lui devoir au moins ça, à Anthea, de la sauver, au risque de sa propre vie. Ça faisait deux fois qu’elle était morte pour elle, à cause d’elle. Les sentiments qui s’agitaient en elle, étaient devenus trop compliqués à supporter pour qu’elle puisse tenir encore debout, alors elle s’était effondré, en larmes, encore une fois depuis qu’elle était rentrée et l’étreinte de Cesare, c’était plus réconfortant que l’eau chaude de la douche où elle se serait laissée noyer, plus rassurante que la couette sous laquelle elle aurait voulu s’étouffer. Ce n’était pas ce câlin digne de l’idylle qu’ils avaient pu connaitre, ce n’était pas sensuel ou plein de séduction, mais y avait la tendresse dont elle avait besoin, pas pour sécher ses larmes, au contraire pour vraiment craquer, se laisser aller dans son chagrin, abandonnant ses dernières forces dans les bras de Cesare. Parce que lui, il ne la jugerait pas, il l’avait dit, alors y avait pas de raison pour qu’elle se retienne. Elle pouvait pleurer à s’en couper le souffle. Elle s’accrocha aux épaules de Cesare, s’agrippant à lui comme à la dernière lueur d’espoir sur son passage, qu’il ne la lâche pas, jamais, sans quoi elle était certaine de ne jamais réussir à se relever.
Dernière édition par Isolde Saddler le Lun 22 Fév 2016 - 17:53, édité 1 fois
Cesare DeMaggio
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Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Lun 22 Fév 2016 - 14:27
cause here, everybody here's got somebody to lean on
ALL THAT I KNOW, THERE'S NOTHING HERE TO RUN FROM.
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and you can tell the world that you're tired. every time that i see your face i notice all the suffering. just turn to my embracei won't let you come to nothing. stand there and look into my eyes, and tell me that all we had were lies. show me that you don't care and i'll stay here if you prefer w/isolde saddler & cesare demaggio.
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Cesare n’avait jamais été c’gamin, qui avait cherché les câlins de sa mère en guise de réconfort ; il n’avait jamais été celui qui avait cru que l’affection, l’adoration suffisaient à chasser tous les mots – on lui avait appris à faire de ses souffrances un métal immuable, quelque chose qui ressemblait plus à une maladie qu’à une force aujourd’hui. L’amour, il était finalement chanceux d’avoir su c’que c’était, dans sa vie – Aria lui avait apporté ça. Aria lui avait fait voir le monde au-delà de lui-même, et des attentes de ses parents. Aria, avait souvent été ce bébé qu’il serrait dans ses bras lorsque les jours étaient sombres. Et il avait découvert, que toute la tendresse d’une étreinte pouvait chasser les démons cauchemardesques qui avaient si souvent menacé d’engloutir sa petite sœur. Les martyrs imposés par leurs parents, ses doutes à elle, sa haine à elle, sa tristesse à elle – on n’avait jamais prévu de Cesare, qu’il devienne cet amoureux, épris de contacts charnels tendres et doux. Et pourtant, malgré le sang qu’il avait fait couler, malgré le monstre qui s’réveillait trop souvent dans ses tripes, ses embrassades savaient se montrer baignées d’une chaleur qu’il n’se sentait qu’à peine avoir, en d’autres circonstances – une petite flamme, alimentée par les battements précipités de son cœur contre son poitrail. La façon dont il se brisait, calquant ses peines sur celles qu’il lisait sur le visage des gens auxquels il vouait toute sa vénération. Aria, Isolde. Peut-être quelques autres personnes encore, une poignée d’humanité au milieu d’un océan d’indifférence. Peut-être était-ce ça, la définition d’une idylle – qu’elle soit incandescente et dangereuse comme la leur, ou celle d’un couple lambda ; il fallait accepter que la romance se calquait sur le réel, un monde dégueulasse plein de connards, plein d’épreuves, plein de souffrance. Peu importaient l’extase prodiguée par leurs baisers, la passion éveillée par la moindre caresse de leurs corps et de leurs âmes, il y avait toujours des moments où l’abîme menaçait de les aspirer. Et ni Cupidon, ni des vœux de mariage ou des espoirs de futur meilleur ne les protégeraient totalement : si c’n’était pas son père, ce serait autre chose. Un autre hunter. Un autre transmutant. Ou peut-être bien juste la vie, une maladie, des problèmes d’argent, des doutes incontrôlables. L’idylle, elle durait l’temps qu’elle durait, et après c’était comme un feu mourant, il fallait savoir l’alimenter, la préserver ; envers et contre tout. Y’avait rien dans la vie, qui n’s’obtenait pas sans un bon paquet d’épreuves avant – une réalité, à laquelle le DeMaggio avait été confronté bien brutalement. Une réalité qui faisait un mal de chien.
Qu’ils y mettent donc toute l’ardeur dont ils disposaient, c’était au fond, tout c’qu’ils pouvaient faire – ensemble, dévotion toute relâchée à la face du monde. Cesare et Isolde, déjà voués l’un à l’autre, peu importait s’ils se laissaient allés à être ambitieux, et à se proclamer avoir un avenir fait de bonheur, où rien ni personne ne les empêcherait de finir ensemble – y’avait rien, aucune loi physique, aucun instinct particulier, aucun brin de raison qui permettait au chasseur de renoncer à la transmutante. Il l’aurait fait, si ç’avait pu être le cas ; il l’aurait oubliée avant même que leur histoire ne naisse de quelque chose, un regard, un contact, ce quelque chose qui n’était pas fait pour lui. Mais toute logique l’avait abandonné en un claquement de doigts, au profit de quelque chose, ce sentiment auquel il n’renoncerait pas, peu importaient les épreuves. Plus maintenant. Ici et maintenant, Isolde n’avait pas besoin de mots, pas besoin de sérénades ou de longue déclaration, quand bien même elle était sortie de la partie la plus intime et la plus vraie du cœur de Cesare. Le silence prévalait, le silence les berçait – et le DeMaggio n’s’accrochait même pas à l’espoir d’essuyer les larmes d’Isolde alors qu’elles coulaient par torrent, un flot incessant, une mélopée indélicate qui lui crevait l’cœur, à lui aussi. Mais toute la ferveur qu’il mettait à vouloir réconforter son âme sœur, altruiste jusqu’au bout, ne suffit pas – le souffle coupé tout contre la jeune femme, Cesare finit par en fermer les yeux, paupières closes afin de ravaler les larmes douloureuses logées dans sa gorge à lui, juste au coin de son champ de vision. L’une d’elles s’échappa, glissant à la vitesse de l’éclair le long de sa joue, avant de se perdre dans la chevelure blonde d’Isolde – ils s’enlaçaient à s’en briser les os, s’en broyer les poumons et leurs cœurs qui battaient l’un contre l’autre, dans une danse désenchantée ; mais lâcher n’était pas une option.
Dernière édition par Cesare DeMaggio le Lun 22 Fév 2016 - 20:43, édité 2 fois
Isolde Saddler
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Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Lun 22 Fév 2016 - 17:50
[quote="Isolde Saddler"]
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Rien qu’une étreinte parfois, ça valait tous les mots du monde. Isolde le savait, elle l’avait toujours su. Combien de fois elle avait pu se réfugier dans les bras de son père pour apaiser ses chagrins ? Ceux d’Anthea. Léda. Cesare maintenant. Juste un câlin pour chasser tous les maux, ça lui avant toujours donné au moins cette impression que quelles que soient les épreuves à traverser, y aurait quelqu’un à ses côtés et ça représentaient plus que les paroles réconfortantes, parce que, sans doute qu’en cet instant, y avait aucun mot juste pour alléger son cœur, lui faire accepter qu’elle avait perdu sa meilleure amie, à jamais cette fois. Encore une fois, encore cette même douleur que seul le fait de revoir Anthea en vie avait su apaiser. Mais cette fois, elle ne reviendrait pas. Tout comme son père, tout comme les autres. Elle aurait voulu qu’il existe une recette miracle pour faire disparaitre la peine, un transmutant qui soit capable de la lui retirer, n’importe quoi pour la libérer de cette souffrance qui la dévorait. Elle pouvait au moins espérer qu’elle s’apaise, par l’étreinte de Cesare, par les regards d’admiration qu’elle poserait sur son bébé. Par le temps, tout simplement, ce temps qui semblait tout régir sur terre. Fallait attendre que ça aille mieux, fallait attendre que Cesare revienne pour qu’ils puissent avoir une chance de ressembler à un vrai couple. Fallait toujours attendre et le temps savait passer vite quand il aurait fallu qu’il passe lentement et il se faisait si long quand on voudrait qu’il se dépêche alors sans doute qu’elle avait encore de longs mois devant elle avant que la douleur se fasse moins violente.
A trop pleurer, y aurait bien un moment où elle n’aurait plus la moindre larme à verser, elle l’aurait souhaité, quand bien même ça semblait idiot. Le chagrin allait de pair avec les larmes et tant qu’il ne serait pas partie, sans doute que les larmes seraient toujours aussi difficile à combattre. Elle avait toujours envie de frapper n’importe quoi, passer ses nerfs avec hargne, si bien qu’une de ses mains vint s’écraser contre le torse de Cesare, dans ce qu’elle aurait voulu un véritable coup, mais qui ressemblait presque à une simple caresse complètement dénuée de force. Ça n’avait plus rien à voir avec la poigne avec laquelle elle avait plaqué Cesare contre le mur quand il était entré dans cet appartement. Elle avait laissé glisser sa main avant de s’agripper à son t-shirt. Elle releva la tête pour pouvoir voir le visage de Cesare, à travers ses yeux humides et y lire de la peine qui rendait l’épreuve encore plus douloureuse. Elle n’y connaissait pas grand-chose en amour, c’était trop souvent retrouvée dans des romances vaines, brisées par la trahison, mais fallait croire que c’était un sentiment qui liait deux personnes, des âmes-sœurs, bien au-delà de la simple relation charnelle. Ils partageaient tout. Leur frustration en se criant dessus, leur bonheur en défiant le monde pour passer quelques heures ensemble, leur douleur dans cette étreinte. Faisant taire un énième sanglot, elle vint déposer un baiser contre ses lèvres, pas sensuel, rien qui puisse relever de la séduction, juste un baiser, comme un besoin d’effleurer ses lèvres, de trouver un peu plus de chaleur dans le monde glacial qui s’imposait à elle. Elle déposa un autre bisou, contre sa joue avant de venir se blottir contre le lui, la tête en dessous de son menton, pour y trouver l’impression d’être protégée du reste du monde. « Nos vies, elles sont pas justes. » C’était la conclusion à laquelle ils étaient arrivés tous les deux depuis longtemps déjà. Le sort qui s’acharnait sur eux, un sort qui portait le nom de Rafael DeMaggio et qui semblait assez déterminer à leur pourrir la vie jusqu’au bout. A lui parce qu’il était son fils, à elle parce que … Elle n’en savait rien, sans doute qu’y avait même pas de raison, pour qu’un jour sept ans plus tôt, il s’en prenne à elle.
Cesare DeMaggio
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Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Lun 22 Fév 2016 - 20:43
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and you can tell the world that you're tired. every time that i see your face i notice all the suffering. just turn to my embracei won't let you come to nothing. stand there and look into my eyes, and tell me that all we had were lies. show me that you don't care and i'll stay here if you prefer w/isolde saddler & cesare demaggio.
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C’était éreintant, épuisant cette façon de vivre – toujours sur le qui-vive, à devoir ravaler ses sentiments les plus sincères, à n’jamais pleinement pouvoir se reposer. Et après vingt-six ans à vivre de la sorte, Cesare semblait incapable d’imaginer un temps paisible où il pourrait dormir sur ses deux oreilles, vouer tout son amour à Isolde, toute son affection au bébé qui dormait dans la pièce d’à côté, sans craindre de voir la vie lui imposer une nouvelle épreuve. Les épreuves, beaucoup disaient que c’était comme ça que la vie était faite – restait que pour des âmes sœurs, eux deux avaient plus l’impression d’être les victimes du Diable plutôt que désignés par Cupidon, ou quelque ange altruiste, doux et protecteur siégeant au Paradis. Pourraient-ils tourner la page ? Pourraient-ils un jour être un couple sans retenue aucune, épris jusqu’au bout, à s’préoccuper de mariage, d’chercher une maison, de voir leur fille grandir ? Peu importait c’que Radcliff devenait, le chasseur avait été un chasseur avant que Thaddeus Lancaster ne désigne les transmutants comme les ennemis numéros 1 – sa destinée à lui, elle n’reposait pas sur le siège politique d’un type parmi tant d’autres. Une évidence qui éclatait en plein visage d’Isolde, ici et maintenant ; c’n’était pas pour servir les ambitions du maire de la ville, que Rafael DeMaggio avait mis la main sur Anthea, pour la torturer et envoyer des morceaux de corps à la Saddler. Les DeMaggio, ils n’servaient personne à part eux-mêmes, cette loyauté, cette dévotion, ce culte inébranlable censé lier tous les membres d’cette famille ancestrale. Tous ceux qui partageaient ce sang, et avaient un jour senti le devoir de la chasse leur incomber. Et Cesare lui-même aurait pu finir par y perdre son cœur, au profit de passions bien différentes de celles qui éveillaient la tendresse et l’empathie. Il aurait pu devenir c’tueur comme son père, dévoré par une ambition et une hargne qui gouvernerait toute sa vie – il aurait fini par passer la bague au doigt d’une femme qu’il avait à peine connu, comme Rafael près de trente ans plus tôt. Il aurait éduqué ses enfants pour en faire des meurtriers – comme Rafael y’a pas si longtemps de ça. Aurait-il adopté la même attitude que son géniteur, vis-à-vis de la moindre fille qu’il aurait eue à cause d’un choix d’la nature ? Etait-il comme son père ? Trop souvent, dans le miroir, il reconnaissait les traits de son patriarche ; tout l’monde le disait, tout l’monde le répétait trop souvent – père et fils se ressemblaient, dans les traits de leurs visages, leurs yeux sombres, leurs cheveux de jais. Alors comment Isolde pourrait-elle un jour le regarder à nouveau, sans y voir l’empreinte de son père à lui ? Sans y voir Rafael lui-même ? Au fond d’lui, c’était une réponse que Cesare n’voulait pas affronter, une idée qui le répugnait tout autant que le sang invisible qui baignait ses mains.
Etaient-ces ses actes, ses choix qui le différenciaient de son père ? Encore aujourd’hui, trop souvent, le fils DeMaggio était alimenté et gouverné par le désir de tuer plus qu’autre chose – c’était son réflexe premier, sa réponse à tout, et il y mettait toujours toute son ardeur, à défaut d’se préoccuper de son âme et d’son humanité. Mais il se retrouvait là, à enlacer Isolde dans un câlin dont elle avait besoin, privilégiant le respect silencieux, la présence charnelle de la jeune femme lovée contre elle, au moindre instinct dans ses veines qui exigeait qu’il tue. Tue son père, comme si ça pouvait apporter justice à Isolde, ou à Anthea. Ou à Aria. Ouais, leurs vies étaient définitivement trop dures, parce qu’il faisait partie de ceux dont la ferveur n’les jetait pas tête la première dans les abîmes de l’Enfer juste sous leurs pieds – ils pensaient trop, ils ressentaient trop. Ils s’étaient trop entichés de bons sentiments, d’bonnes volontés, de belles croyances qui s’retournaient sans cesse contre eux. Comment pourrait-il répondre, aux actes de Kingsley Moren sans l’abattre froidement ? Il n’pouvait pas s’imaginer ‘être le meilleur homme’ dans cette histoire, et vivre un mois, une année, une décennie sans avoir fait payer à celui qui lui avait pris sa sœur. Y’avait pas de réponse idéale, y’avait pas d’idylle sans faille et la seule assurance qui demeurait, c’était que c’étaient toujours les plus humains qui souffraient. Ca f’sait partie des conditions sine qua non d’exister, la façon dont le Bon Dieu avait façonné ses pitoyables sujets. Et dans le chagrin, dans la misère, il était difficile d’envisager la salvation – un quelconque jour où leur romance ne sera que ça, une romance entre deux imbéciles totalement amoureux l’un de l’autre. Est-c’que le câlin dans lequel il avait enrobé la transmutante, suffisait à rendre le malheur moins acide ? Sans doute pas, tandis qu’il sentait les mains d’Isolde s’accrocher sur le néant, s’tenir à son tee-shirt comme si c’était la seule chose qui pouvait l’empêcher d’être happée par ce vide tout autour d’eux. Et elle aurait pu se mettre à frapper, frapper de toutes ses forces, qu’il aurait fait son possible pour n’pas lâcher – pas ici, pas maintenant. Jamais. Que cette torpeur qui l’affligeait tant, soit celle qu’ils partageraient à deux ; ils avaient bien dit, qu’ils n’pouvaient pas se perdre, qu’ils n’pourraient pas vivre l’un sans l’autre. Et qu’il fallait qu’ils fonctionnent comme ça – ensemble. Et le baiser d’Isolde, juste sur ses lèvres, le surprit totalement ; certes, le geste n’eut rien de sensuel ou d’enjôleur – ça ressemblait plus à l’acte démesuré d’une désespérée ; tant et si bien que le bisou en laissa une empreinte amère. Cesare en crispa les mâchoires, tout juste après qu’elle soit venue marquer sa joue d’une flamme invisible. Destructrice, et guère porteuse de cet extase qui n’avait pas sa place. Il resta silencieux, immobile, son regard fuyant pour ce qui lui sembla être une éternité. « Pourquoi tu m’détestes pas ? » lâcha-t-il enfin, comme sentence qu’il s’imposait à lui-même, les dents serrées à lui en filer un mal de crâne nauséeux. La culpabilité, il la sentait courir dans ses veines depuis trop longtemps déjà, et pour trop de choses ; pourquoi n’avait-elle pas continué de le détester pour ce qu’il avait fait cette nuit-là, à l’entrepôt en tuant tous leurs amis ? Pourquoi n’avait-elle pas ouvert la porte de son appartement ce soir, pour lui frapper dessus en lui hurlant qu’il aurait pu savoir, qu’il aurait dû savoir ? Peu importait qu’Isolde le dise ou pas, il sentait le poids cuisant de ses responsabilités lui faire ployer l’échine à lui aussi – il avait rejoint sa famille pour éviter c’genre de situations, et il avait été trop orgueilleux. Encore une fois. Assez orgueilleux pour s’dire qu’il gagnait du temps, jour après jour – qu’il gagnait tout simplement. Combien d’fois allait-il répéter la même erreur ?! Dans ses tripes, ce fut comme si un éclat de plomb venait de se loger en son intérieur, l’attirant vers le néant lui aussi ; pourquoi l’embrassait-elle ? Pourquoi se réfugiait-elle dans ses bras, quand il était l’synonyme idéal de toute sa misère ?
Isolde Saddler
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Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Lun 22 Fév 2016 - 22:51
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Elle avait déjà connu ça, cette impression que le sol était en train de s’effriter sous ses pieds et qu’elle avait désespérément besoin de quelque chose à quoi s’accrocher. Après la mort de son père, ça avait été Anthea, le pilier sur lequel elle s’était souvent raccrochée, à la recherche du moindre geste plein de tendresse pour venir réconforter son cœur blessé. Quand ça avait été au tour d’Anthea, ça avait été Insurgency son moyen de s’agripper, se vouant à une cause faite à l’image de sa rage. Et maintenant, alors qu’elle la perdait encore une fois, elle voulait s’accrocher à Cesare, s’agripper à lui avec toute la force dont elle disposait encore et le retenir à jamais contre elle. Encore un rêve qu’elle se verrait arracher tôt ou tard. C’était ce cercle vicieux dans lequel ils étaient coincés. De courts moments ensemble avant d’être séparés à nouveau. Et il ne serait probablement pas là demain, ni le jour suivant, parce que c’était comme ça. Ce serait comme ça jusqu’au jour où, peut-être ils pourraient arrêter cette torture et laisser leur romance les guider, comme les autres couples. Comme ceux pour qui les fleurs à mettre en décoration pour le mariage étaient une priorité bien plus grande que toutes celles qu’ils pouvaient s’imposer, cette guerre, la vengeance et toutes les merdes sans doute vers lesquels se tournait leur dévotion à eux. Un jour. C’était cette promesse qu’il avait faite, revenir vers elle et après ils verraient bien, après peut-être qu’ils pourraient être heureux, loin du monde qui n’avait de cesse de s’effondrer devant eux sans qu’ils ne puissent rien faire pour l’arrêter.
Pour l’instant, il était encore là, et le baiser qu’elle avait posé contre ses lèvres avait beau frôler le désespoir auquel elle était définitivement liée ce soir, il n’en était pas moins le témoin des sentiments qu’elle avait pour lui. Ceux qu’il avait été si facile d’exprimer l’autre nuit, de ces quelques mots, qui faisait naitre l’idylle et des passions auxquelles ils s’étaient laissés allés. Elle l’aimait et fallait peut-être que ce soit la volonté de Cupidon plutôt que la sienne pour qu’elle n’ait jamais cessé d’être amoureuse de lui, malgré tout ce qui avait pu se passer entre eux. Elle avait essayé de le détester, avec toute l’ardeur du monde, avec toute la volonté qu’elle avait en elle, mais elle n’y était jamais parvenue. C’était peut-être parce qu’il était l’âme sœur, désigné par ce petit ange bien étrange, qui liait les âmes d’une bien drôle de façon. Elle s’était éprise de Cesare pour ne jamais s’en défaire. Coincée dans cette histoire d’amour qui faisait d’eux des amants maudits. Elle ne le détestait pas. Elle ne le détesterait jamais. C’était lui qui avait été là pour lui rappeler qu’il n’était pas son père, qu’il n’était pas un chasseur alors même qu’elle s’acharnait à toujours le remettre dans ce même panier. « Parce que … Je t’aime et que ça partira jamais. J’ai essayé … J’ai vraiment essayé … » Pendant tous ces mois où elle n’avait eu que sa haine comme alliée, quand elle avait été persuadée que tout était de sa faute à lui, alors qu’en vérité il n’était qu’un pion de plus dans le jeu malsain de son père. » T’es pas ton père. C’est lui que je déteste. » Et détester Rafael DeMaggio en revanche, ça n’avait rien de compliqué, il avait détruit sa vie et celle de Cesare, il était responsable de leurs malheurs. « Qu’importe ce que t’as pu faire avant … C’est lui le responsable. Tout est de sa faute. » Lui qui avait entrainé son gamin à devenir un tueur, lui qui avait glissé des idées abominables dans son crâne, lui, qui l’avait poussé un jour à choisir entre un groupe d’innocent et elle. Cesare au milieu de tout ça il n’était qu’une victime de plus à mettre sur le compte de Rafael DeMaggio.
Cesare DeMaggio
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Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Mar 23 Fév 2016 - 0:07
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Il n’avait pas su, au moment de frapper à la porte de chez Isolde, à quel accueil s’attendre – Cesare avait été prêt à affronter n’importe lequel de ses états d’âme, n’importe lequel des traitements qu’il se sentait mériter. La haine, la hargne, la culpabilisation, la brûlante tristesse, le regret ; comment pourrait-il blâmer la Saddler de ressentir cet océan de sentiments qui le prenait lui-même ? Il n’savait pas, c’qu’il aurait pu faire pour Anthea – ce qu’il aurait pu faire différemment pour avoir sauvé l’humaine d’une mort certaine. C’n’était pas qu’il prenait son père pour un ange, aveuglé par une dévotion bien plus ancienne que n’importe quelle tendresse née et partagée en son cœur – Rafael DeMaggio, et sa famille en général, avaient toujours peu rechigné face aux victimes collatérales humaines qui pouvaient être faites selon les circonstances. C’n’était pas pour rien, que le patriarche avait cru bon fut un temps, d’endurcir son fils en lui faisant suivre les préceptes d’un type fou comme Kingsley Moren. Le même homme qui avait si froidement abattu Aria, à croire que le culte, le respect, tout ça n’était allé qu’à sens unique, et l’histoire s’perpétuait dans les cendres laissées par des flammes brûlantes. Mais Isolde l’avait dit, Anthea avait quitté la ville pour accomplir une mission en dehors de Radcliff : quand est-c’que, exactement, Rafael DeMaggio avait-il eu l’occasion de quitter les frontières de cette ville pour aller à la recherche de la meilleure amie d’Isolde ? Ca faisait trop de fois déjà, plongé dans l’ardeur de la tempête de ses doutes, que Cesare s’interrogeait sur c’qu’il aurait pu voir, c’qu’il aurait pu – dû – saisir comme indice quelconque : c’était bien pour ça, pour n’pas se faire baiser par les circonstances, que le fils prodigue avait décidé d’revenir à la maison, juste sous la coupe de ses géniteurs. Alors quoi ? Avait-il fait tout ça pour rien ? Maintenant que sa vengeance s’envolait comme l’air entre ses doigts, et qu’Isolde et lui demeuraient être le couple maudit et blessé par les circonstances, rien n’semblait avoir changé. Rien n’semblait les rapprocher de leurs promesses, de leurs espoirs, de l’idylle qu’ils n’avaient que trop pris la liberté d’envisager ; à s’éprendre d’une vision d’avenir idéal, c’était sûr qu’ils finiraient par s’en mordre les doigts. Définitivement, y’avait tout un tas de raisons acceptables pour justifier l’fait qu’ils aient fléchi, qu’ils se soient abattus au sol, écrasés comme deux misérables âmes sœurs, encore et encore trahis par la vie. C’aurait été plus simple, s’ils avaient été juste deux amants guidés par des passions capricieuses, pris dans une liaison typiquement charnelle, avec le sexe pour seule préoccupation, et leur cœur endormi à tout bon sentiment. La vie d’solitaires, Cesare n’savait que trop bien, désormais, que c’était l’option facile que n’importe qui choisirait – que lui il choisirait, plus pour les autres que pour lui-même.
Mais Isolde et lui étaient amoureux et on disait bien qu’l’amour rendait aveugle ; les mots de la jeune femme n’apaisèrent en rien les doutes du chasseur – elle aurait pu chanter des sérénades entières baignées de pardon, jurer devant les anges qu’elle ne le voyait pas comme un monstre, l’fils de son père – un DeMaggio ; il aurait été tristement incapable d’y croire également. Il n’s’était pourtant pas écarté, pas défait de cette étreinte dont elle avait tant besoin – peu importait l’nombre de câlin ou de bisous qu’il offrirait en offrande pour ses crimes, ça n’expierait pas tout ce qu’il avait fait ; et tout, tout n’pouvait pas être blâmé sur son père. Sinon, comment n’pas rendre coupable le père de son père pour avoir transformé Rafael DeMaggio en un tueur ? Il avait lui aussi, quitté la route toute tracée des hunters pendant un temps, avant que la réalité dégueulasse ne s’rappelle à lui… putain, même dans leurs trajets de vie, père et fils se ressemblaient à s’y méprendre. Une idée qui empoisonna encore plus efficacement, pernicieusement les chairs du brun, quand bien même il tenta de ravaler les fantômes de ses doutes et de ses propres démons. « J’suis désolé… » qu’il lâcha, l’émois enserrant sa gorge à nouveau ; il était désolé pour Anthea. Il était désolé d’être aussi persuadé qu’elle avait tort, qu’il était comme les siens, et qu’y’avait aucune raison valable pour excuser c’qu’il avait fait, ou ce qui sommeillait en lui. Isolde n’voyait de Cesare que sa vénération, sa dévotion et tous les petits gestes d’affection qu’il lui vouait si facilement – il lui avait déjà dit, qu’elle n’avait jamais affronté les ténèbres. Les vraies ténèbres, qui pouvaient se lover en une personne. En lui. « J’aurais voulu pouvoir faire quelque chose-… » quelque chose pour ne pas être lui, hanté par tous ces souvenirs qui hurlaient une vérité plus sombre, plus complexe que celle qu’Isolde voyait. Cette vérité qui l’empêchait d’envisager de prendre son bébé dans ses bras, sans craindre de la contaminer du mal insidieux qui déchirait la vie de tous les DeMaggio. Juste parce qu’ils étaient des DeMaggio – au fond, fallait croire que le cercle vicieux se répétait partout, tout le temps, dans n’importe quelles circonstances. Il aurait au moins voulu pouvoir sauver Anthea – réparer ses fautes d’autrefois, effacer ce crime-là de sa liste ; ou essayer, du moins. Il aurait voulu inverser toutes les tendances de c’monde grave et froid, pour remonter dans le temps et empêcher à Isolde se souffrir, là avachie au sol, avec lui – lui – pour seul réconfort.
Isolde Saddler
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Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Mar 23 Fév 2016 - 10:48
if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me
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I watched you sleepin' quietly in my bed, You don't know this now but There's somethings that need to be said And it's all that I can hear, It's more than I can bear. What if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me? What if I went and lost myself, Would you know where to find me? If I forgot who I am, Would you please remind me? Oh, cause without you things go hazy. — hazy.
Avec tout ce que représentait Anthea dans le cœur d’Isolde, vouloir la sauver avait été une évidence, s’accrocher à l’espoir qu’elle puisse être encore en vie, qu’elle avait encore une chance de s’en sortir et qu’elles trouveraient un moyen pour qu’elle soit vraiment en sécurité par la suite. Elle savait que les activités d’Anthea pour Insurgency avaient attiré l’attention des chasseurs, des monstres qui n’auraient pas hésité à la torturer de toutes les façons possibles et imaginables pour la faire parler. L’envoyer en dehors de Radcliff, ça avait été a solution la plus évidente, qu’elle s’en aille loin et ne revienne probablement jamais, ça ne posait aucun problème, tant qu’elle restait en vie. Mais ça n’avait pas été suffisant, y en avait un qui avait réussi à la retrouver et certainement pour tester sa dévotion envers Insurgency, juste pour l’atteindre elle, comme si tuer une humaine, ça n’avait aucune importance, tant que ça pouvait aider à la briser elle. C’était absurde et sans doute qu’y avait rien à faire pour qu’elle puisse comprendre la logique des hunters de toute façon, et encore moins, celle d’un type comme Rafael DeMaggio. Tout ce qu’elle voyait à l’heure actuelle, c’était qu’il était un monstre et qu’elle, elle avait failli à toutes les promesses qu’elle avait pu faire à Anthea, toutes celles qu’elle avait pu se faire à elle-même. Faire en sorte que jamais rien ne lui arrive, la protéger envers et contre tout. Elle avait échoué, deux fois de suite et toujours à cause du même gars.
C’était le père de Cesare, pas Cesare lui-même. Elle ne savait pas ce qu’elle avait pu lui faire au patriarche de la famille, peut-être que c’était juste parce qu’elle avait réussi à s’enfuir, la première qu’il avait voulu la tuer, peut-être que c’était juste qu’il n’aimait pas sa tête. Mais fallait croire qu’il avait vraiment quelque chose contre elle. Alors, le blâmer pour tout ce qu’il avait, pour tout ce que Cesare avait été poussé à faire dans sa vie, c’était facile. C’était peut-être parce que l’amour rendait aveugle ou une connerie du genre, mais d’une façon ou d’une autre, elle n’avait pas l’intention de s’attarder sur le passé de Cesare. Peut-être que l’affection qu’elle avait pour lui n’aurait jamais pu naitre si elle l’avait connu à cette époque. Sans doute qu’ils n’auraient jamais connu l’idylle si c’était ce Cesare-là qui avait croisé sa route. Ils ne se seraient pas entichés l’un de l’autre, au contraire, ils se seraient détestés, entretués sans doute. Mais Cesare, il était la preuve qu’on pouvait changer, la preuve que le monde pouvait changer. Ce n’était peut-être pas un hasard si Cupidon l’avait mis un jour sur sa route, l’ange avait peut-être eu besoin de lui prouver que garder espoir, c’était une bonne chose, même les esprits les plus contaminés par la haine des transmutants pouvaient, éventuellement, comprendre que ça n’avait pas de sens. S’il avait pu l’aimer malgré ce qu’elle était, alors d’autres pourraient peut-être le faire aussi, aimer, malgré une mutation qu’ils étaient censés haïr. « Ouais, moi aussi … » Sauver Anthea, comme si ça avait été possible. Est-ce qu’elle avait été seulement vivante au moment où DeMaggio l’avait ramenée à Radcliff ? Un soupire passa le seuil de ses lèvres. C’était trop tard maintenant, elle était morte et y avait plus rien à faire. « Où est-ce qu’elle est maintenant ? » Elle parlait de son corps évidemment. Elle n’avait jamais eu la moindre admiration pour Dieu et son paradis, ce n’était que des conneries auxquelles elle ne croyait pas, elle n’avait pas eu une éducation religieuse et n’avait probablement aucun respect pour ces conneries. S’il devait y avoir un Dieu quelque part, fallait croire que c’était juste un sacré connard, pour laisser sa création dans un pétrin pareil. Alors l’esprit d’Anthea, il n’existait plus, ni ici, ni nulle par ailleurs, c’était une chose dont elle était certaine.
Cesare DeMaggio
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Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Mar 23 Fév 2016 - 14:37
cause here, everybody here's got somebody to lean on
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and you can tell the world that you're tired. every time that i see your face i notice all the suffering. just turn to my embracei won't let you come to nothing. stand there and look into my eyes, and tell me that all we had were lies. show me that you don't care and i'll stay here if you prefer w/isolde saddler & cesare demaggio.
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Peu importaient leurs sentiments, leur affection honnête, la vie continuait de décider à leur place ; combien d’fois allaient-ils tenter de défier toutes les statistiques du monde, pour mieux s’prendre une gifle en pleine gueule ? Ils pouvaient y mettre toute leur énergie, s’éprendre un peu plus l’un de l’autre à chaque moment passé ensemble, dans la tristesse ou la passion, ils seraient toujours les esclaves d’une réalité qui exigeait trop d’eux. Ils pouvaient être des âmes sœurs dans le sens le plus ultime qui soit, désignés par Cupidon lui-même et adoré des anges, il n’en restait pas moins que la gravitation, les lois d’la terre et les lois de l’homme auraient toujours raison de leurs convictions l’un pour l’autre. Alors peut-être bien, que jamais ils ne seraient un couple ; parce qu’irrémédiablement, l’un d’eux mourrait avant l’autre, abandonnant l’un derrière, sans pouvoir se retourner. Parce qu’irrémédiablement, à un moment ou un autre, y’aurait quelque chose d’autre qui viendrait bouleverser leurs vies, et mettre à sac les petites parts d’idylle qu’ils auraient tant lutté à reconstruire. Combien d’fois, leurs cœurs pouvaient-ils se briser, avant que les morceaux ne se soient complètement envolés, et qu’il n’y ait plus rien à consolider ? L’amour, c’était cette impression à double-tranchant – si douce dans les moments d’extase, et pourtant, promise à détruire une âme dès que les circonstances tourneraient mal. Comment était-il censé survivre à la mort d’Isolde, un jour – peut-être dans deux jours, peut-être dans trente ans, ou plus encore – s’il s’laissait à être totalement, et sans concession, sans retenue aucune, amoureux d’elle ? Ils avaient déjà trop perdu, probablement – désespérés, à s’accrocher à une romance qu’ils idéalisaient, alors même qu’la vie était un putain de poignard, des jours et des jours plus insoutenables les uns que les autres. Et le bonheur, toujours contrebalancé par quelque chose d’autre. Et pourtant, même ça, les entichés qui avaient des préoccupations triviales de mariage, de bébé et d’avenir, devaient le subir tôt ou tard ; mais le réflexe du DeMaggio aurait été de totalement fermer son cœur à de telles possibilités. Etre blessé, ça finissait par épuiser – trop épuiser. Si seulement il avait pu balayer ses sentiments en un claquement de doigts. Si seulement Isolde avait pu continuer à le détester. Si seulement les flammes de trop d’incendies, l’odeur de trop de cadavres pesant sur leurs épaules, pouvaient complètement les détruire. Il n’pouvait pas s’résoudre à penser comme ça, pas dès qu’il se perdait dans les prunelles d’Isolde, ou lorsque les contacts charnels entre eux, innocents tout autant que sensuels lui rappelaient au combien il n’pourrait pas subsister sans ça. Mais sa raison, elle – la part la plus glaciale et logique de sa raison, lui murmurait sans cesse que ce serait mieux ; une putain de sérénade dégueulasse, qui tendait son corps tout entier dans une appréhension assassine.
Un jour, peut-être bien que les baisers, les caresses, un seul regard perdu dans les prunelles de l’autre ne suffirait plus – le moindre batifolage insouciant entre eux, devenait déjà une responsabilité qui pesait sur leurs épaules, et amenait trop de morts. Pourquoi devaient-ils être ça, les amants empoisonnés dont la liaison semblait toujours s’contrebalancer avec des malheurs ? Combien d’temps, avant qu’Isolde se réfugiant dans ses bras ne leur offre plus aucune tendresse – rien d’autre, que l’abysse glacé de leurs culpabilités respectives ? Peu importait toute la ferveur qu’ils avaient mis à éviter leurs problèmes, à oublier leurs responsabilités, la nuit dernière, lutter semblait trop difficile. A leur dernier baiser, ç’avait été Aria. Et aujourd’hui, ç’avait été Anthea – combien d’temps allaient-ils encore supporter de payer leur dévotion l’un pour l’autre avec les cadavres des gens qui leur étaient le plus proche ? Allait-on leur prendre leur fille, la prochaine fois ? L’épée de Damoclès planait déjà juste au-dessus d’eux, une menace pernicieuse qu’aucun d’eux deux ne voulait voir – pas maintenant, alors qu’Isolde avait tant besoin de réconfort. Pas maintenant, alors qu’ils n’savaient que trop bien qu’ils n’avaient que l’un et l’autre pour remonter la pente. Ils étaient désolés ; et pourtant, ça n’ramenait pas les morts. L’idée même, et la phrase d’Isolde pour en rajouter une couche, Cesare sentit comme ça – juste comme ça, la nausée revenir au bord de ses lèvres, la bile aride et amère de sa culpabilité, lui faire serrer les dents. Où était Anthea maintenant ? Y’avait pas de poésie ou de vieille croyance à vendre ; avec tout ce qu’ils avaient traversé, y’avait pas à douter qu’aucun des deux n’était croyant, et qu’ils ne voueraient jamais le moindre culte à une autorité invisible et omnisciente, qui leur imposait tant de douleurs. Il garda donc le silence, pour de longues secondes – Anthea était enterrée dans la forêt, comme un animal, condamnée à demeurer anonyme pour le restant de ses jours. Anthea serait, un jour, une disparue de l’humanité qu’on oublierait. « Je-… » et sa phrase s’arrêta là, comme si ses cordes vocales avaient fini paralysées par l’horreur. Muet, qu’il reste donc muet – et le chasseur savait, qu’y’avait un certain respect, un devoir qui lui exigeait de lâcher Isolde, s’écarter, fuir son contact comme elle aurait envie de fuir le sien d’ici peu. Mais il se révéla plus faible qu’il n’voulait bien croire l’être, n’ayant pas bougé, toujours agenouillé par terre, la transmutante blottie contre lui. Dans la poche de son pantalon, il plongea une de ses mains, pour en sortir un portefeuille – celui d’Anthea, autour duquel avait été enroulé un pendentif qu’elle avait porté. Il les avait pris pour qu’on n’puisse pas l’identifier trop facilement, avait-il dit dans une logique indiscutable à son père ; il les avait pris, peut-être bien parce qu’Isolde aurait eu envie de s’y raccrocher. Et sans rien dire, toujours, il déposa cette offrande-là dans une des mains de la jeune femme – sans oser, sans daigner la regarder. Sans avoir la force d’affronter la sentence qui devait si facilement se lire dans les yeux d’Isolde – parce que tous ses sentiments, s’lisaient toujours avec une aisance déconcertante, incandescents sur les traits de son visage.
Isolde Saddler
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Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Mar 23 Fév 2016 - 18:18
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Toute l'affection qu'elle avait pour Cesare ne suffisait pas à simplifier leur histoire. L'amour, on disait souvent que c'était le sentiment le plus fort du monde, celui qui pouvait tout combattre, celui qui permettait de soulever des montagnes. Mais les concernant eux, ça semblait pas suffisant. Elle aimait Cesare de tout son cœur, elle le savait bien. Elle l'aimait tellement qu'elle n'arrivait pas à lui en vouloir pour tout ce qu'il avait pu faire, qu'elle ne pouvait pas le détester, qu'importait ce qu'il pouvait vouloir. Elle aurait voulu que ce soit suffisant, pour envisager de construire quelque chose, un couple au moins. Peut-être pas de ceux qui envisagerait un beau mariage et plein de bébés – un ça lui suffisait bien à elle – mais au moins, avoir quelque chose de concret avec lui, plus qu'une liaison éphémère, faite de moment volés et qui devaient se terminer dans la douleur, avec cette idée qu'ils ne sauraient jamais quand est-ce qu'ils pourraient se revoir. Elle aurait voulu une vraie romance, celles qui font ressembler chaque jour à une idylle. Mais ils étaient peut-être de ceux qui n'avaient pas le droit à ça, parce qu'y avait le père de Cesare qui menacer de tout foutre en l'air avec une facilité déconcertante. Parce qu'y avait le monde tout autour d'eux qui ne tournait jamais assez droit pour eux. Est-ce qu'un jour vraiment ça pourrait changer tout ça ? Y avait vraiment des moments, où elle en doutait. Là, alors que tout était en train de s'écrouler autour d'elle, elle était persuadée que, qu'importaient ses sentiments pour Cesare, y aurait toujours quelque chose pour tout venir compliquer.
Aujourd'hui, c'était Anthea, elle était morte, tuée par le père de Cesare. Celui qu'elle était allée provoquer sans se soucier des conséquences que ça pourrait avoir, pour elle, pour lui ou pour eux. Sans doute que demain il y aurait encore autre chose pour leur mettre des bâtons dans les roues. Fallait croire qu'y aurait toujours quelque chose pour contredire les plans que Cupidon pouvait avoir pour eux. Pour l'instant, il était là avec elle et la tendresse de ses bras autour d'elle l'aidait à trouver un peu du réconfort dont elle avait besoin. Maintenant, elle voulait savoir où était Anthea, ce qu'il restait d'elle en tout cas. Un corps, rien de plus. Elle releva la tête vers lui alors qu'il commençait une phrase sans la continuer. Il quoi ? Elle n'osa pas poser la question, se contentant de le regarder alors qu'il fouillait dans ses poches. Son regard se posa rapidement sur ce qu'il en avait sorti. Un pendentif, un portefeuille. Est-ce que c'était vraiment tout ce qui restait de sa meilleure amie ? De cette fille avec qui elle avait tout partagé depuis sa plus tendre enfance ? Son regard à présent posé sur ces quelques objets qu'elle avait entre les mains, elle luttait difficilement contre l'envie de fondre de nouveaux en larmes. Elle n'était plus sûre de vouloir une réponse à sa question, elle aurait pu la reposer, pour avoir une vraie réponse, comme elle l'avait fait précédemment. Mais elle avait comme l'impression que la réponse viendrait la détruire encore un peu plus. « Qu'est-ce que je dois dire à sa famille ? » Elle travaillait dans la police, à Radcliff, alors des morts, elle en avait annoncé plus d'une au cours de sa vie, mais là, c'était différent, c'était Anthea. C'était des gens qu'elle connaissait très bien, c'était comme une partie de sa famille aussi. Elle ne savait pas quoi leur dire, alors qu'ils avaient cru la perdre une première fois, qu'ils avaient dû être aussi heureux qu'elle en la revoyant. Et maintenant, fallait qu'elle se rende chez des gens avec qui elle avait partagé des repas, des voyages, des fêtes et tellement d'autres trucs, pour leur dire que finalement, cette fois, elle était morte, cette fois, elle ne reviendrait pas et elle n'avait aucune idée de comment faire ça.
Cesare DeMaggio
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Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Mar 23 Fév 2016 - 20:48
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Y’avait rien d’étonnant, au fond, dans l’fait que ses parents n’aient jamais fait preuve du moindre amour tel que le reste du monde l’entendait. Rien d’étonnant à ce que la tendresse et l’affection n’aient jamais eu leur place au sein du foyer dans lequel il avait grandi. Les sentiments, il le savait maintenant, étaient cette chose capricieuse et imprévisible, qui réveillait une flamme dont il avait ignoré l’existence depuis le début de sa vie. C’n’était pas juste de l’adoration, façonnée par des préceptes inculqués en lui depuis son plus jeune âge, et serinés à longueur de journée ; la façon dont le cœur et tout l’intérieur du DeMaggio pliait comme si une main invisible exerçait une pression assassine sur lui, c’était un quelque chose qu’il n’avait que rarement expérimenté. Avec Aria, avec Isolde – pour sa petite sœur, il avait passé tellement de temps à vouloir rester le fils digne, qu’il avait toujours ravalé le moindre de ses états d’âme. Y’avait aucune logique, aucune loi du monde qui pouvait expliquer pourquoi Isolde avait réussi à le toucher, là où même sa propre sœur n’avait connu que l’ambiguïté – ces moments doux et plein d’ardeur, trop souvent contrebalancés par des jours de silence, et des semaines d’absence. Y’avait beaucoup d’choses qu’il était incapable de reprocher à Aria ; la façon dont elle avait toujours été indépendante, et sa rage à son égard à lui – la ferveur avec laquelle elle lui avait balancé tous les maux de l’univers sur les épaules, juste parce qu’elle le détestait trop. Elle l’avait détesté pour l’avoir abandonnée, pour avoir trop souvent failli à son rôle ; c’n’était pas faute de l’avoir aimée à vouloir en sacrifier son âme, son humanité, son corps, sa vie toute entière. Mais leurs câlins, leurs bisous avaient été aussi rares que naturels. Et Isolde, elle, elle avait réussi à faire du chasseur froid et fermé sur le monde, quelqu’un qui n’pouvait s’empêcher de compatir au moindre de ses chagrins – quelqu’un qui portait ses sentiments à lui, ses sentiments à elle, à bout de bras comme si c’était l’effort le plus légitime qui soit. Comme s’il avait toujours été comme ça, vertueux, et non pas un tueur sans retenue qui avait privé des dizaines de sœurs à des dizaines de frères, des dizaines de frères à des dizaines de sœurs – des dizaines de meilleurs amis à des gens comme Isolde. Et la Saddler elle-même l’avait dit ; personne n’viendrait le juger sur ça, personne n’pourrait le blâmer, mais la monstruosité restait lovée dans ses tripes, si prompte à ressurgir à la moindre attaque. Il avait tué la sœur d’Artur Kovalainen, juste parce qu’elle avait été la sœur d’Artur Kovalainen, et que ce pauvre imbécile lui avait pris la sienne, comme ça, au détour d’une fête foraine en ruines.
Combien de ses torts, Isolde ignorait-elle ? Ils pouvaient être les âmes sœurs les plus pures qui soient dans leur façon d’être amoureux, il n’en restait pas moins que si les anges devaient l’juger, ils le jetteraient tête la première dans les abysses d’un enfer brutal et bouillant. Peut-être bien, que l’amour rendait aveugle. Peut-être bien, que les gens pouvaient changer ; pouvait-il changer, lui ? Trop souvent, Cesare s’dévisageait dans un miroir avec l’impression d’y voir son père ; il avait enterré Anthea sans ciller, sans laisser quoique ce soit transparaître de ses émotions – son cœur, plus encore, avait battu au rythme d’un chant de guerre, une sérénade trop paisible pour trahir un quelconque état d’âme. Il n’avait pas pu la sauver, et il avait participé à la faire disparaître plus encore. Au fond, comment pouvait-il être sûr que c’qui lui déchirait les tripes, c’était de la vraie culpabilité, et non pas une tristesse engendrée par la tristesse d’Isolde – une façon d’vivre par procuration à travers la jeune femme, parce que Cupidon avait décidé d’faire d’eux des amants, unis. Qu’est-c’qu’elle dirait à sa famille ? Une question à laquelle aucun DeMaggio n’avait jamais été confronté ; et l’interrogation était infiniment légitime en Isolde, naturelle, comme si elle n’cherchait pas à fuir cette responsabilité-là. La responsabilité des vivants, des humains, de ceux qui se préoccupaient du reste du monde. C’était pour tout ça, qu’il s’était épris d’elle jusqu’à s’en cramer les ailes ; il avait du respect pour elle, une admiration sans égale, et chaque caresse d’elle, chaque baiser qu’ils partageaient lui donnaient l’illusion d’pouvoir être mieux. Mieux, peut-être pas l’meilleur homme qui ait un jour existé – certainement pas quelqu’un qu’elle méritait. Quelqu’un qui la méritait, elle. Isolde aurait dû aimer quelqu’un comme Anthea, pas un abysse de ténèbres, quelqu’un qui lui ferait voir le monde comme une idylle parfaite, et non pas comme un champ de bataille où ils n’pouvaient même pas être un couple ou partager leur adoration pour le bébé né de leur histoire. Peut-être bien, que quoiqu’ils fassent, Clara serait toujours la meilleure chose qui ressortirait d’eux – et quand bien même il n’avait même pas encore osé poser un œil sur sa fille, Cesare savait qu’elle valait tout l’or du monde. « J’en sais rien… » qu’il admit, ayant miraculeusement retrouvé sa voix – parce qu’il le devait, rien que pour livrer cette confession de culpabilité. Il n’en savait rien, parce que l’âme humaine n’lui avait que trop peu importé, pendant trop longtemps. « Je-j’sais que tu peux l’faire. » un vague sourire, en guise de lumière au milieu des ténèbres, alors que ses doigts venaient s’enserrer autour de la main vide d’Isolde – ses prunelles, au moins, redevinrent franches lorsqu’il posa les yeux sur elle à nouveau. « Tout ce dont j’peux me souvenir… de ma sœur, c’est… c’est quand j’ai trouvé son corps au milieu de tous les autres-… » il avait oublié la voix d’Aria, la chaleur de ses bras, la fragilité dans son regard. Il avait oublié c’que ça lui procurait, de faire rire Aria, de prendre la main de sa sœur dans la sienne pour essayer de la réconforter. Et un jour, peut-être bien qu’il en oublierait même le visage d’Aria. « J’aurais voulu pouvoir la sauver, Anthea… Mais l’plus important, maintenant, c’est pas d’savoir où elle est-… » car au fond, il n’savait même pas où était sa sœur, elle était une Jane Doe enterrée dans une fausse commune, une tombe sans nom. Et c’n’était de loin, pas l’idée la plus douloureuse à son cœur. « L’oublie pas. C’est l’plus important. » qu’elle n’oublie pas toutes les choses bien que sa meilleure amie lui avait amenées ; qu’elle n’oublie pas, qu’Anthea lui avait dit que la vengeance n’servait à rien, qu’elle valait mieux que ça. Qu’elle n’oublie pas les choses simples, insignifiantes du quotidien – au fond, c’était toujours c’qui manquait le plus.
Isolde Saddler
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Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Mar 23 Fév 2016 - 22:41
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— cesare demaggio & isolde saddler —
I watched you sleepin' quietly in my bed, You don't know this now but There's somethings that need to be said And it's all that I can hear, It's more than I can bear. What if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me? What if I went and lost myself, Would you know where to find me? If I forgot who I am, Would you please remind me? Oh, cause without you things go hazy. — hazy.
C’était difficile pour Isolde de se souvenir depuis combien de temps elle connaissait Anthea, ça semblait remonter à toujours. Elle ne se souvenait plus de leur rencontre, ni de comment les liens avaient pu se tisser entre elles deux. C’était un peu comme si elles s’étaient toujours connues. C’était avec elle qu’elle avait toujours tout partagé et elle faisait partie de quasiment tous ses souvenirs. Elle se souvenait des soirées qu’elles avaient pu passer, juste avec elle et son père, eux deux qui avaient été les personnes les plus importantes de sa vie. Y avait eu qu’un seul type pour lui arracher tout ça. Son père d’abord, qui s’était sacrifié par amour pour elle. Anthea qui était devenue la victime d’un conflit qu’elle ne comprenait même pas. Rafael DeMaggio lui avait arraché deux des personnes qu’elle aimait le plus au monde et elle craignait qu’il puisse continuer dans cette voie. Avec Clara, bien qu’elle soit sa petite-fille, vu l’affection qu’il avait eu pour ses enfants, clairement, tuer cette gamine dont il était le grand-père, sans doute que ça ne lui ferait ni chaud ni froid. Il pouvait encore tuer Cesare aussi. Son propre fils, celui qui faisait battre son cœur à elle, d’une façon souvent plus douloureuse qu’agréable. Il pouvait le tuer si facilement. Pas pour l’instant. Mais ce type était cinglé alors, peut-être que l’instant, il viendrait par venir. Peut-être qu’il lui prendrait Cesare, Clara et le reste de ses proches, sans jamais qu’elle ne comprenne pourquoi. Elle le détestait tellement, de toute son âme, de toutes les fibres de con corps. Mais pas Cesare. Jamais. Elle avait trop besoin de lui, de cette flamme en elle qu’il était le seul à savoir réveiller, qu’elle soit assez douce pour les conduire jusqu’à l’extase, ou qu’elle brûle avec trop de force pour les pousser à se hurler dessus.
Elle avait besoin de ses bras qui l’enlaçaient, d’un câlin aussi simple qui l’empêchait de chuter complètement. Elle avait besoin de ses baisers comme d’une drogue et de ses caresses contre sa peau qui s’était déjà pris trop de coups. Elle avait besoin de lui et peut-être qu’il avait besoin d’elle aussi. C’était ce qu’elle avait vu en lui la première fois qu’elle avait croisé son regard, ce pauvre type qui avait définitivement besoin qu’on vienne lui tendre la main et ça avait été son seul but à l’époque, au sein de ce groupe, aider les autres et qu’importait comment ça avait pu tourner, l’horreur dans laquelle ça avait pu se terminer, sa main, elle n’avait pas envie de la lâcher. C’était peut-être mieux alors de ne pas poser trop de questions, de ne pas insister là où ça pouvait faire trop mal. Elle l’avait déjà trop fait. Où qu’elle soit, de toute façon, Anthea était morte et y avait toujours une tombe à son nom dans le cimetière de Radcliff, alors ça suffirait sans doute. Par respect par sa famille, faudrait bien qu’elle leur dise, une seconde fois, qu’elle était morte. A cause d’elle encore. Elle était à l’origine de tous les problèmes d’Anthea, elle était responsable de sa mort, sans doute qu’ils auront toutes les raisons du monde de la détester. « J’suis plus vraiment sûre de c’que je suis capable de faire, là maintenant. » Pourtant, elle avait appris à ne jamais douter d’elle, elle avait souvent été trop sûre d’elle, ce soir encore, quand elle avait débarqué chez les DeMaggio. Oublier Anthea, ça semblait impossible, elle avait eu trop d’affection trop elle, elle avait connu trop de trucs à ses côtés, oublier Anthea, c’était oublier toute une partie de sa vie. « Ça devrait aller, j’ai une bonne mémoire quand il s’agit de me souvenir de tout ce qui me manque et qui fait mal. » Là dans l'immédiat, elle aurait voulu l'oublier, au moins quelques instant, histoire de se débarrasser de la douleur de l'avoir perdue. Quelques instants, loin des nombreux souvenirs qui lui faisaient un mal de chien. Elle avait beau parler de son père avec admiration, il lui manquait jour après jour et certains souvenirs lui faisait mal. Elle n’oublierait pas Anthea non plus, les moments ensemble, leur amitié inébranlable et leur romance éphémère, pas plus qu’elle n’était capable d’oublier les mots doux prononcés par Cesare, les je t’aime qui rythmaient leur histoire, les gestes de tendresse entre eux, l’idylle qui disparaissait trop vite. L’époque où ils avaient été un couple, loin des problèmes d’aujourd’hui, quand ça avait été plus simple, plus beau. Ces moments qui lui manquaient, ça faisait partie de ces souvenirs qui faisaient du mal, mais qu’elle n’oublierait jamais. « Elle me manque déjà, mon père me manque. Mes amis aussi. » Que des personnes qui étaient mortes parce que le patriarche DeMaggio en avait décidé ainsi. « Et tu me manques, toi aussi. » Se retrouver pendant quelques heures, ça aidait sans doute, mais la chute était à chaque fois plus douloureuse, le manque qui suivait toujours plus insupportable. Et encore une fois, cette douleur, elle la devait à son père.
Cesare DeMaggio
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Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Mer 24 Fév 2016 - 0:05
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and you can tell the world that you're tired. every time that i see your face i notice all the suffering. just turn to my embracei won't let you come to nothing. stand there and look into my eyes, and tell me that all we had were lies. show me that you don't care and i'll stay here if you prefer w/isolde saddler & cesare demaggio.
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Il leur serait si facile, de trouver mille raisons différentes de s’effondrer, et n’jamais se relever. Au fond, céder à l’amour, céder à l’égoïsme et vivre leur romance sans tenir compte du reste du monde, ç’aurait été la solution de facilité. Celle qu’ils méritaient, certes, mais également le moyen le plus aisé de traiter leurs problèmes, quels qu’ils soient : mais Isolde et Cesare, seraient-ils capables d’être un couple avec Rafael et Isabela DeMaggio toujours vivants, soufflant par-dessus leurs épaules comme une menace invisible ? L’idylle serait-elle idylle, s’ils se contentaient de claquer la porte et de laisser tous les autres s’battre pour eux-mêmes ? Certes, les motivations du chasseur étaient bien moins altruistes que celles d’Isolde – il n’cherchait pas à défendre de grandes causes lui. Au contraire, sa vengeance n’ferait qu’ajouter plus d’âmes sur ses épaules, plus de remords et de regrets à son palmarès déjà remarquable – c’était ça, l’fond du problème ; tuer était une telle habitude pour lui, que ça semblait être la solution, plus que le problème. Y’avait parfois, sous les yeux d’Isolde, avec elle – sujet à sa façon à elle de voir les choses, où Cesare saisissait l’ampleur du cercle vicieux dans lequel il s’était lui-même pris. Pourrait-il encore être amoureux d’une quelconque façon, aurait-il encore un cœur à vouer à quelqu’un, s’il mettait son plan à exécution et parvenait à foutre une balle dans la tête de son père ? La dernière opportunité manquée, il avait été si près de le faire : ç’aurait sauvé la vie d’Anthea, et d’autres gens encore – mais peut-être bien que ça l’aurait ruiné lui. C’n’était pas tuer, qui lui permettrait de revenir ici, au côté d’Isolde, lui promettre des années d’idylle, un mariage merveilleux et plus aucun nuage à l’horizon. C’n’était pas comme ça, qu’il pourrait un jour prendre son bébé dans ses bras sans avoir le sentiment d’empoisonner une âme innocente – papa a tué ton grand-père, ça ressemblait exactement à toutes les autres phrases ironiques et répugnantes qu’il se répétait en boucle pour justifier son impuissance. Cette peur viscérale à l’idée d’avoir participé à donner la vie à une petite fille – Clara, qui était si près de lui, là maintenant : et c’n’était pas que le malheur d’Isolde, qui faisait si facilement oublier à Cesare la présence du nourrisson dans la pièce voisine. C’étaient aussi tous ses instincts, une peur glaçante, une culpabilité qui n’disparaitrait certainement pas un jour, enterrée avec ses parents qu’il aurait lui-même abattus froidement. Tuer quelqu’un qui partageait son sang, c’était un truc que quelqu’un comme Rafael savait bien faire… mais ici, maintenant, dos au mur, avec toutes les menaces que matérialisait sa famille, quelle autre option avait-il ?
S’il y avait quelque part, une réponse idéale, que les anges la lui amènent, que la clairvoyance se fasse – car le cercle-vicieux d’sa propre vie, Cesare était bien placé pour savoir qu’il s’y perdait toujours avec ardeur. Et de nouvelles flammes auraient, un jour, raison d’une autre part trop humaine et trop fragile de lui : serait-ce son amour pour Isolde, ou les derniers relents de son humanité ? Au fond, dans bien trop de scénarios d’futur, tous deux étaient les âmes sœurs perdantes, les amants qui n’se retrouveraient jamais. Cesare le méritait, de n’jamais connaître le bonheur, de n’jamais pouvoir manifester son adoration pour sa fille, la prendre dans ses bras, l’enlacer et lui faire des bisous alors même que c’était un droit qu’il avait pris à de nombreuses personnes déjà. Mais Isolde – Isolde elle méritait mieux que ça- elle méritait tout l’bonheur que le monde pouvait engendrer ; elle aurait mérité que Cupidon la fasse s’éprendre de quelqu’un de bien, et non pas d’quelqu’un qui ne ferait que lui amener de la misère, et la pousser à embrasser sa part de ténèbres. Et il n’savait pas comment faire marche-arrière, comment inverser la tendance de ce que leurs cœurs leurs commandaient, avec tant de ferveur et de passion. Mais, lui, il n’avait clairement pas la force d’abandonner – clairement pas la force de penser à Isolde avant lui-même, la serrant contre lui dans ce câlin dont il avait tout autant besoin qu’elle. Peut-être bien que s’il l’avait faite passer avant lui, il aurait décidé de n’pas venir ; il serait resté silencieux et absent, la laissant seule à remuer une hargne qu’elle aurait fini par lui vouer. Celui qu’elle aimait, celui dont l’père avait tué sa meilleure amie, et qui n’était jamais venu à ses côtés. Elle s’en serait remise, sûrement, en écoutant toutes ces chansons et ces sérénades qui parlaient de belles histoires qui s’finissaient par une trahison amère ; ils n’auraient été qu’une parmi tant d’autres. Mais elle lui manquait trop – et il lui manquait. La déclaration d’Isolde enserra la gorge du jeune homme, éclairant ses prunelles d’une lueur incandescente, et glacée à la fois. Il n’avait pas l’droit, de sentir ses entrailles papillonner de cette sensation douce-amère à l’idée que leur distance créait le même vide en elle que ça n’le faisait en lui. La vénération qu’il lui vouait, quelque part, avait quelque chose d’égoïste qu’il répugnait totalement. Et pendant tout un temps, il ne répondit pas ; c’était trop tard maintenant pour trouver une mascarade et effacer toutes ces vérités qu’ils s’étaient dites. C’était trop tard, pour faire marche-arrière et le laisser le haïr, jusqu’au jour où elle se serait rendue compte qu’elle valait mieux que ça, mieux que lui et tous les gens comme lui. Il vint alors déposer sa main sur sa joue, pas dans une caresse suave et éphémère, mais comme pour façonner son visage de sa paume, son pouce dessinant les tracés de sa joue, doux, entiché de chaque grain de peau qu’il sentait sous son contact charnel. Elle lui manquait plus que tout ; et elle était paradoxalement la seule chose à laquelle il pensait, lorsqu’il se sentait sombrer. Elle le maintenait sur le bon cap, quand bien même ça lui arrachait le cœur, de trop songer à elle. Qu’est-c’qu’elle faisait, au quotidien ? Que pensait-elle à telle heure de la journée ? De c’point de vue-là, l’amour n’avait aucun charme, il était définitivement l’sentiment le plus égoïste qui soit. « Tu me manques aussi. » qu’il susurra, sans être enjôleur ou sensuel, juste suave, comme le passage d’un tissu soyeux, matérialisé par le baiser qu’il déposa sur le bout de ses lèvres. « Tu-… tu devrais t’reposer un peu. » il n’parlait pas de dormir, pour être mieux rattrapé par des cauchemars. Mais se lever du sol, déplier ses membres endoloris, essayer d’avaler quelque chose – survivre, tant bien que mal. C’n’était que maintenant, en analysant leurs mains liées dans les ténèbres, que Cesare remarqua que celles d’Isolde étaient couvertes de petites entailles, de traces évidentes de la hargne qu’elle avait exprimée ce soir, dans cet appartement. Le décor dévasté, les représentait plutôt bien.
Isolde Saddler
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Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Mer 24 Fév 2016 - 10:38
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La vie était cruelle sans doute, toujours à les briser, toujours à les séparer. L’un comme l'autre, fallait croire qu'ils n'étaient pas faits pour finir heureux. Leur histoire d'amour relevait plus de la tragédie que du conte de fées. Qu’importent les plans de Cupidon, y aurait toujours des événements pour venir les séparer. Les épreuves qu'ils traversaient n'avaient pas l'air de vouloir les conduire vers la romance parfaite le mariage. Probablement qu'ils n'auront jamais beaucoup d'enfants et ne seront jamais heurereux pour toujours. C'était la dure réalité de la vie, leurs vies. Isolde avait toutes les raisons du monde d'avoir l'impression d'être maudite en cet instant. Anthea était morte, puis elle était revenue. Maintenant elle était morte à nouveau. C'était comme si on lui avait redonné de l'espoir pour mieux le lui arracher après. C'était peut-être la même chose avec Cesare, les moments d’idylle passés ensemble c'était l'espoir que quelque chose pouvait être possible et dès lors qu'ils devaient se quitter c'était la réalité qui revenait, toujours plus dure, toujours plus blessante. Les promesses étaient douces et belles, assez pour qu'elle s’y accroche en ignorant la dureté de la chute et son cœur qui se brisait à répétition. Un jour peut-être qu'ils pourraient être amoureux sans se soucier du reste du monde, au moins elle pouvait vivre avec cet espoir-là, jusqu'au moment où sans doute elle finirait par se rendre compte que c'était vain, peut-être comme toutes les autres choses en lesquelles elle croyait. Parce qu'elle était maudite, c'était un fait dont elle était persuadée en cet instant.
Y avait trop de chose pour lui prouver qu’elle était maudite, condamnée à toujours être malheureuse malgré les sources de bonheur qui pouvaient se pointer dans sa vie, son bébé qui la rendait heureuse et directement après ça fallait qu'on la refasse descendre de son petit nuage en lui tuant sa meilleure amie. Ce serait quoi la prochaine étape? Elle ne pouvait pas s'empêcher d’y penser, comme s'il s'agissait d'une évidence à laquelle elle ne pouvait pas échapper. Elle avait ce sentiment ancré en elle, l'impression que ce n'était pas fini et sue la prochaine étape serait encore plus compliquée. Elle aimait Cesare. Et ça aurait dû être un truc formidable, ce genre d'extase qui rendait heureux, une histoire pleine d’une passion enivrante, mais au final c'était juste blessant, frustrant. Il lui manquait toujours, peut-être même quand il était là parce qu'elle savait trop bien comment ça se terminerait. Sa main contre sa joue était comme une caresse pleine de tendresse contre son épiderme, la chaleur de sa peau contre la sienne était rassurante, apaisante. Le baiser contre ses lèvres l’était tout autant. Elle lui manquait aussi. Quels imbéciles ils faisaient alors, ces deux âmes-sœurs, entichés l’un de l’autre au plus profond de leurs être, à toujours s’éloigner, comme s’ils avaient un penchant pour le tragique et la douleur. Ils n’avaient pas le choix, qu’ils se répétaient en boucle. Comme si ça pouvait tout justifier. Leurs dévotions respectives, celles qui passaient avant tout le reste c’était un choix après tout. « Sans doute, oui. » Faudrait-il déjà qu’elle arrive à se relever, qu’elle cherche la force de se remettre debout, ce qui étrangement semblait compliqué en cet instant. « J’crois pas que je puisse bouger. » Y avait mieux comme endroit que par terre, c’était certain, mais aux côtés de Cesare ce n’était pas si désagréable que ça. Sa présence rendait la peine un peu moins lourde à porter alors, elle ne voulait pas s’éloigner, ne serait-ce que d’un millimètre, alors en plus de ne pas avoir la force de se relever, elle n’en avait pas non plus la motivation.
Cesare DeMaggio
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Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Mer 24 Fév 2016 - 17:50
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Dans toutes les histoires de héros, il était souvent question de remplacer le deuil par de la bravoure ; d’utiliser l’amour des êtres perdus pour ne pas sombrer dans les abysses d’une rage destructrice. Probablement était-ce un bon indice, indiquant que le DeMaggio n’avait jamais eu l’âme d’un héros – il n’savait pas, comment il pourrait utiliser la mort d’Aria, toutes les pertes qu’il avait subis, toutes les épreuves arides parcourues, pour lutter avec ardeur. Lutter contre les ténèbres, lutter contre la hargne qui le bouffait de l’intérieur – la vengeance n’ramènerait pas Aria, et ne le ferait pas se sentir mieux ; des évidences qu’il avait sues avant même que Moira Kovalainen ne les lui balance en pleine tronche, dans le vain espoir de sauver son frère. Mais la vengeance, il le savait, lui apporterait ce vaste sentiment d’accomplissement dont il avait besoin : qu’il s’accomplisse dans les ténèbres, c’était un peu tout c’qu’il avait toujours fait. Et les rares fois où il privilégiait la prudence, l’affection ou les pulsations empressées de son cœur, Cesare s’voyait se fracasser avec force contre un mur glacé. La réalité, la fin de l’idylle, le contrebalancement d’une extase que les anges jugeaient si sévèrement. Pourquoi est-c’que Cupidon avait décidé de les pousser dans les bras l’un de l’autre, pour mieux mettre des épreuves sur leurs chemins ? Quels crimes avaient-ils commis, dans cette vie ou dans une autre, pour subir ça, encore et encore en un cercle vicieux éreintant ? Lui, il pouvait en trouver des dizaines, des raisons, des fautes pour expliquer qu’un Tout Puissant là-haut ait décidé de s’acharner sur lui. Mais Isolde… Isolde, c’n’était même pas le Bon Dieu qui la condamnait, mais Rafael DeMaggio lui-même – et la romance revêtait subitement une toute autre allure. Est-ce que Rafael aurait resserré son emprise meurtrière autour d’Isolde si Cesare n’s’était jamais épris d’elle ? Une part de raisonnement qui s’était jouée en le chasseur, dès qu’il avait compris le lien qui rattachait son père à la transmutante, lui murmurait que oui, il l’aurait fait quand même. Et Isolde serait déjà morte, enterrée six pieds sous terre, morte dans les flammes de l’entrepôt qui avaient tué tous ses amis. En étaient-ils là parce qu’ils avaient plongé tête la première dans leur histoire, entichés l’un de l’autre au point d’croire que leur vie pourrait prendre une tournure pleine de charme ? C’n’était pas parce qu’Isolde et lui avaient été amoureux, que le père de la jeune femme était mort – à l’époque, Cesare avait tout eu pour ignorer son existence, et il l’aurait sûrement haï plus qu’il ne haïssait ses parents aujourd’hui. Les circonstances, s’étaient écrites d’une certaine façon – et peut-être bien que leurs souffrances n’étaient pas juste dues au fait qu’ils aient été offerts au monde comme des âmes sœurs.
Et pourtant, cette vérité-là n’les aidait pas ; cette vérité-là n’rendait pas les choses plus faciles, au moment de s’enlacer – avec passion ou juste avec dévotion, leur vénération l’un pour l’autre, susurrée en des gestes plutôt qu’en des milliers de paroles inutiles. Isolde éveillait ce côté doux en lui, cette parcelle d’âme essentielle à lui ; probablement plus essentielle qu’une vengeance qu’il poursuivait à en perdre toute son énergie. Une tendresse, des parts d’adoration et d’humanité toute vouée aux autres, dont il aurait infiniment besoin, si un jour il voulait pouvoir prendre son bébé dans ses bras sans avoir l’impression d’empoisonner sa vie avec des ténèbres étouffantes. Mais là maintenant, peu importaient les secrets qui tombaient comme un couperet, le voile d’incompréhension qui s’éclaircissait, ils étaient toujours tous les deux, aussi loin de leur avenir tant rêvé qu’ils l’avaient été y’a quelques jours à peine. S’perdre, c’était leur destinée avant tout – une longue traversée du désert qui leur demanderait d’se relever, envers et contre tout. Si seulement. Si seulement ils s’en connaissaient la force, ici, agenouillés au sol. « C’est pas grave. » qu’il signifia, dans un sourire, empreint tout à la fois de cette tristesse viscérale et de la bienveillance qui survivait en lui, à chaque instant charnel avec elle. La caresse de sa main sur sa joue, elle les soignait tous les deux l’un autant que l’autre. « J’te laisse pas, moi. » pas maintenant, pas alors que leurs mains étaient si étroitement liées ; mais dans quelques heures ? Ils s’retrouvaient à, à nouveau, ne pas vouloir penser aux prochaines heures – à quand le soleil se lèverait, à quand la réalité reviendrait, d’une façon ou d’une autre. Il pouvait tout encaisser, comme il l’avait dit ; subir les conséquences de ses actes, affronter de plein fouet les interrogations et la méfiance de son père – ou pire encore ; au fond, y’avait plus grand-chose que Rafael DeMaggio pouvait lui prendre, et s’il avait une once d’intelligence en lui, il les utiliserait à bon escient. Peut-être bien, que prononcer cette phrase-là n’avait été que remuer le couteau dans la plaie et ramener ce jour-là où ils s’étaient laissés aller à profiter du moment où ils étaient là l’un pour l’autre. Se séparer, avait malgré tout été une épreuve ; ça n’avait fait que réveiller les plaies créées par leur promesse de n’pas se voir pendant un temps, de s’éviter afin de ne pas se mettre en danger. Alors, était-ce parce qu’ils luttaient tant bien que mal contre leurs sentiments, ou parce qu’ils leur cédaient sans retenue aucune, qu’ils subissaient tant de choses ? Cesare n’savait plus ; mais subir et simplement subir, commençait à épuiser sa foi en tout.
Isolde Saddler
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Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Mer 24 Fév 2016 - 19:25
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Y aurait peut-être un jour où ça irait mieux. Comme ils l’avaient dit, quelques jours plus tôt. Mais jusque-là, y aurait combien d’épreuves à traverser ? Combien d’Aria, combien d’Anthea ? Des vies fauchées autour d’eux, pour les briser plus qu’ils ne l’étaient déjà. L’amour était censé être ce sentiment qui permettait de supporter tous les coups, à l’heure actuelle, Isolde se sentait en doutait. Son cœur battait pour Cesare, ça ne faisait aucun doute, mais la douleur restait assommante, insurmontable à première vue. Pourtant qu’avait combien de personne qui avait cru bon de mettre en chansons, en poésie, maintes et maintes sérénades sur les bienfaits des romances ? Trop sans doute, comparé à ce qu’il en aurait fallu. Quand bien même la présence de Cesare à ses côtés pouvait éponger ces peines en cet instant précis, qu’est-ce que ce serait quand il serait parti ? Il partirait, c’était certain. Trop vite, elle se retrouverait toute seule avec Clara dans cet appartement et si le bébé décidait de rester miraculeusement aussi calme que ce soir, le silence allait rapidement être vite pesant. Etre amoureux, on disait que c’était la meilleure chose du monde et peut-être que ça l’était pour eux aussi. Quelques heures, de temps en temps. Avant qu’ils ne partent loin l’un de l’autre et que ça et que l’idylle se transforme en cauchemar. C’était à se demander comment ils faisaient, ceux qui entretenaient des relations à distance. Elle en serait certainement incapable. Encore qu’eux, ils pouvaient s’appeler, ils pouvaient parler et franchement, elle se voyait mal appeler Cesare pour lui raconter sa journée où le couvrir de message toute la journée.
Alors, ils n’étaient même pas comme ces couples qui entretenaient ce genre de relation. Elle ne savait pas vraiment ce qu’ils étaient. Des amants complètement paumés, lancés dans une relation à laquelle il était difficile de donner un nom. Ils étaient Cesare et Isolde, des âmes-sœurs peut-être. Ils étaient liés par quelque chose, c’était certain mais c’était une liaison qui n’avait pas de nom, tant tout entre eux deux était compliqué. Ils avaient tout d’un couple, la dévotion, l’affection, la tendresse, le sexe même, mais ils n’en étaient pas un pour autant. Sans doute que pour être un couple, il fallait aussi avoir des projets communs, des fiançailles, une maison, des enfants, un mariage et eux ils avaient bien l’enfant, mais à part ça tout ce qu’ils avaient, c’était une promesse. De revenir l’un vers l’autre, un jour. Y avait mieux sans doute, comme forme d’engagement. Alors, il était là, il ne la laissait pas, mais pour combien de temps ? La question, elle était là en elle et elle avait l’impression de trop bien connaitre la réponse. « Jusqu’à ce que le jour se lève hein ? » Y en avait, c’était jusqu’à ce que la mort les sépare, eux, c’était jusqu’au matin. C’était mieux que rien sans doute, mais ce n’était pas assez. Elle était peut-être trop exigeante parfois. Aujourd’hui, il lui semblait qu’elle avait bien le droit. Cesare qui partirait demain matin, ce serait encore quelque chose que Rafael DeMaggio viendrait lui arracher. Et elle resterait toujours avec cette question, pourquoi ne pas simplement la tuer ? C’était pas épuisant pour lui aussi de juste la briser ? Est-ce que ça n’irait pas plus vite de simplement lui arracher le cœur plutôt que de le fracasser, petit à petit ? Pour elle, c’était fatiguant, épuisant même. Elle en arrivait à bout de forces. Ça lui reviendrait sans doute, tôt ou tard, sa force, son envie de se battre, l’envie de vengeance avec, sans doute. Mais pour l’instant, y avait rien de tout ça, juste un cœur brisé et un corps complètement épuisé.
Dernière édition par Isolde Saddler le Mer 24 Fév 2016 - 22:28, édité 1 fois
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