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 (stv|isolde), a bright light in a sea of dark

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Cesare DeMaggio
Cesare DeMaggio

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SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
MessageSujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark - Page 11 Icon_minitimeJeu 17 Mar 2016 - 0:36


cause here, everybody here's got somebody to lean on
ALL THAT I KNOW, THERE'S NOTHING HERE TO RUN FROM.
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and you can tell the world that you're tired. every time that i see your face i notice all the suffering. just turn to my embrace i won't let you come to nothing. stand there and look into my eyes, and tell me that all we had were lies. show me that you don't care and i'll stay here if you prefer w/isolde saddler & cesare demaggio.
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Isolde, et un coin de monde tranquille- il ne lui en fallait pas beaucoup, pour que son quotidien s’améliore de manière drastique. C’était ça aussi, de trainer une vie de merde depuis trop longtemps, on finissait par se contenter de pas grand-chose : le simple fait de la retrouver, le simple fait d’être avec elle, ç’avait ce côté positif et apaisant presque culpabilisant. Après tout, ne s’étaient-ils pas retrouvés à cause de la mort d’Anthea ? Et qu’est-ce qu’Anthea penserait, de les voir jouer aux tourtereaux, à s’enlacer, à se tenir par la main, à se blottir l’un contre l’autre sur le canapé ? Au fond, même si y’avait eu un transmutant qui l’avait ramenée à la vie, Cesare avait été responsable de la mort d’Anthea- ou quelque chose du genre : c’était bien ce qu’Isolde avait dit à de nombreuses reprises, une assurance qui ne l’avait jamais quitté du jour même où il avait fait ce choix crucial. La vie d’Isolde contre celle de sa meilleure amie, et de dizaines d’autres personnes ; il pouvait difficilement dire qu’il ne referait pas le même choix- regretter, c’était une autre histoire. Ouais, peut-être bien qu’Isolde avait eu raison cette nuit-là à l’hôpital : si il lui avait demandé son aide, peut-être qu’ils auraient pu faire les choses différemment, et que personne n’aurait eu à mourir. Mais c’n’était pas vraiment comme si ses parents lui avaient donné un avertissement avant de débarquer, le couteau sous la gorge de sa sœur et la menace planant juste au-dessus de sa tête à lui. Il avait fait un choix, et Anthea en avait payé le prix fort : alors ouais, nécessairement, y’avait quelque chose de tristement ironique dans le fait que Cesare et Isolde soient là, à s’enlacer alors même qu’Anthea était à peine enterrée six pieds sous terre. Cette fois au moins, c’n’était pas de sa faute à lui, quand bien même l’habitude le poussait déjà à construire d’autres et si dans sa tête, histoire de se culpabiliser un peu- que ses tripes se tournent et se retournent dans son estomac ; au fond, il n’méritait pas grand-chose d’autre, que la responsabilité de porter une tonne de culpabilité avec lui pour le restant de ses jours, et à travers la mort. N’était-ce pas ce dont parlaient les paroles bibliques qu’un curé lui avait sans cesse rabâchées aux oreilles, lorsqu’il avait eu l’habitude, enfant, d’aller à la messe avec sa mère et sa sœur tous les dimanches ? Ouais, au fond, la simple existence de Cesare DeMaggio – de Cesare et Isolde ensemble – avait coûté la vie à de bien nombreuses personnes.

Et que pouvait-il faire pour inverser tout ça ? Jamais le chasseur ne trouvait la moindre réponse : ni pour tous les autres, ni pour Anthea, ni pour Aria, ni pour Moira Kovalainen. Y’avait toujours l’option si évidente, que même son père la lui avait déjà murmurée à l’oreille- s’tirer une balle dans la tête ce ne serait pas si compliqué que ça, juste un acte de lâche et ensuite le repos éternel. Mais plus par habitude, par épuisement incessant à vivre- Cesare n’y pensait pas, Cesare n’voulait pas y penser. Et évidemment, avoir des espoirs coupables au bout du tunnel, ça aidait à chercher la lumière, ça aidait à n’pas totalement sombrer dans les abysses. Isolde, elle qui n’avait jamais mené sa vie à lui, n’avait jamais été comme lui et ne le serait jamais, elle n’pouvait pas comprendre la signification que tout ça avait pour lui. Elle dans sa vie. Eux deux ensemble. Et elle qui continuait de combattre, vents et marées, les désastreuses vérités qui reposaient dans l’âme de son amant. L’aimait-elle toujours ? Elle avait dit que oui, mais trop souvent le doute, la question bordaient les lèvres du chasseur- cette fois-ci encore, elles étaient là, et Isolde y répondit sans même qu’il n’ait à livrer quoique ce soit. Elle se hissa sur la pointe de ses pieds, tout contre lui, venant lui offrir un baiser qu’il ne méritait certainement pas. Y avait-il qui que ce soit qui puisse mériter un baiser dans ce monde de toute manière ? Et pourtant, c’était surtout ceux qu’on n’méritait pas qui diffusaient ce baume de douceur et de quiétude sur l’âme- imperceptiblement, les traits du visage du jeune homme se détendirent, au moment où il dévisagea la Saddler après qu’elle se soit écartée. Il en eut un vague sourire, et même l’affront de répondre. « Alors tu embrasses dès le premier rendez-vous toi ? Si seulement j’avais su plus tôt… » il n’pouvait certainement pas se plaindre, il n’était pas en reste niveau baisers avec Isolde. Mais fallait avouer qu’il l’aurait vue plus farouche, plus sélective, plus difficile à atteindre- ou peut-être était-ce juste parce que c’était lui, qu’elle avait senti qu’il en avait besoin. Qu’ils en avaient besoin. « Et tu embrasses avant de donner ton numéro de téléphone, alors ? » plus une petite provocation qu’une réelle question, tandis que pour finir, Cesare abandonnait aussi ses chaussures ici, pour suivre Isolde vers la chambre. « Et comment on fait pour avoir un deuxième rendez-vous, si j’ai pas ton numéro ? » évidemment que lui, il avait son numéro- m’enfin, il aimait la provoquer et l’embêter comme elle le faisait si bien elle aussi. Cesare s’assit au bord du lit, analysant Isolde d’un œil critique, comme s’il attendait vraiment des réponses à ses questions- de très importantes questions.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark - Page 11 Icon_minitimeJeu 17 Mar 2016 - 10:20

if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me
— cesare demaggio & isolde saddler —
I watched you sleepin' quietly in my bed, You don't know this now but There's somethings that need to be said And it's all that I can hear, It's more than I can bear. What if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me? What if I went and lost myself, Would you know where to find me? If I forgot who I am, Would you please remind me? Oh, cause without you things go hazy. — hazy.

La soirée avait été assez étrange dans le fond. Compliquée et belle à la fois, douloureuse mais douce aussi. Mieux sans doute que si elle avait dû la passer toute seule au fond de son lit à pleurer sur la vie misérable qu’elle avait et les malheurs qui semblaient bien décidé à lui coller à la peau. Peut-être que ça aurait été mieux qui Moira Kovalainen n’était pas venue se glisser dans le truc, si seulement elle avait été encore en vie. Mais c’était venu et puis se dire que ça aurait été mieux sans ça, c’était aussi efficace que de se dire que s’ils avaient fait des choix différents, ils auraient pu faire les choses d’une bien meilleure façon. Ce qui était fait était fait. C’était bien ce qui rendait la vengeance complètement inutile dans le fond, parce que les gens qui étaient morts, ils ne reviendraient pas. Rien de ce qu’elle aurait pu faire ce soir lui aurait rendu Anthea ou son père et Cesare, ce n’était pas en tuant l’assassin de sa sœur, ou sa sœur, qu’il ramènerait Aria. Le passé, c’était ce truc sur lequel ils n’avaient plus la moindre emprise. Mais ce n’était pas le cas du futur, lui ils pouvaient décider de son déroulement, agir, pour qu’il se réalise comme ils le voulaient. Elle savait ce qu’elle voulait elle. Cesare et une vie à peu près normale à ses côtés. Le premier pas pour accéder à ça, c’était de lui accorder son pardon pour ce qu’il avait pu faire à cette fille. Rester dans ses bras quand bien même ses mains avaient déjà fait couler trop de sang, ignorer les autres et ne penser qu’à eux deux pour une fois. Elle avait bien le droit de faire ça après tout.

Tant pis pour ce qu’il avait fait, tant pis pour le monde qui continuait à graviter avec cruauté autour d’elle, ça ne la ferait jamais reculer. Elle voulait rester avec lui et c’était le genre de décision qu’elle ne laisserait personne prendre à sa place. Alors elle était venue l’embrasser, pas vraiment parce que c’était ce que c’était ce qu’on faisait parfois après un premier rencard, mais surtout parce qu’elle en avait envie. Qu’importait tout le reste, elle voulait l’embrasser, ce soir et tous les jours qui suivraient. Un sourire sur les lèvres, elle haussa les épaules. « Bha, ça dépend de la personne que j’ai en face de moi, va pas croire que je suis une fille facile. » Elle avait pu l’être des fois sans doute, pour des histoires qu’elle n’imaginait pas dépasser les quelques heures, mais au-delà de ça, elle était tellement compliqué que ses véritables relations amoureuses pouvaient facilement se compter sur les doigts d’une main et si fallait compter celles avec des hommes, Cesare se retrouvait être le seul. Sa réplique lui avait arraché un léger rire, parce qu’il l’avait son numéro de téléphone de toute façon. Sa guitare entre les mains, Cesare avec elle, elle avait rejoint la chambre. « Hep le chien, bouge de là. » Il n’en fallait pas plus pour que le gros chien, avachi sur le lit se lève pour quitter la chambre en vitesse. Pendant sa grossesse, elle s’était souvent dit que si éduquer un enfant c’était comme éduquer un chien, elle n’aurait pas trop de soucis à se faire. Elle avait géré avec le chien. Mais bon, ça devait être complètement différent. Elle rangea sa guitare à sa place avant de se tourner vers Cesare. « J’en sais rien. Peut-être que j’te filerai mon numéro plus tard dans la soirée, si tu le mérites. » Elle haussa les épaules. C’était pas logique de toute façon, parce que de toute façon, pour qu’y ait un premier rencard, le plus souvent, fallait déjà avoir échangé les numéros de toute façon. M’enfin, puisqu’ils s’amusaient avec leurs délires, autant continuer là-dessus.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark - Page 11 Icon_minitimeJeu 17 Mar 2016 - 14:47


cause here, everybody here's got somebody to lean on
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Y’avait des choix, qu’Isolde n’aurait pas dû avoir à assumer contre vents et marées. Des sentiments, qu’il aurait préféré qu’elle ne se sente pas coupable, en une part d’elle-même, de ressentir. Et pourtant, c’était probablement le cas : combien de fois avait-elle dû justifier auprès de quelqu’un, le désir qu’elle avait eu de garder Clara, l’enfant qu’elle avait eu avec un meurtrier ? Le chasseur ne savait pas, il ne daignait pas demander, pas s’pencher sur l’ardeur avec laquelle Isolde avait probablement dû se défendre. Auprès de gens comme Anthea, ou comme Aldrich : peu importait qu’ils ne soient pas du genre à la juger, mais plutôt à la soutenir- c’n’était pas pour autant qu’ils approuvaient, sûrement, de l’influence du DeMaggio sur la vie de la jeune femme. Alors combien de fois, Isolde avait-elle dû s’expliquer sur ce qu’elle ressentait ? Combien de fois avait-elle dû se battre avec elle-même, cœur contre raison, pour rester avec lui coûte que coûte ? C’était bien ce qu’elle avait fait, un peu plus tôt, seule dans la cuisine, non ? Rien que pour ça, Cesare aurait bien voulu pouvoir être un autre homme, quelqu’un qu’elle méritait amplement, quelqu’un qui ne lui apportait que de l’assurance, et aucun doute possible et imaginable. Guère un chasseur, qui avait été assez fou pour s’éprendre d’elle juste parce qu’elle avait été douce et baignée d’empathie pour lui. Elle méritait d’aimer sans concession, d’aimer sans hésitation, et d’aimer sans avoir à culpabiliser ou à se justifier auprès de qui que ce soit – elle-même ou le reste du monde, qu’est-ce que ça changeait ? Et peut-être que s’il l’avait assez aimée pour être complètement altruiste, Cesare aurait déjà abandonné cette histoire d’amour trop blessante pour elle. Il se serait contenté de rester le meurtrier à ses yeux, celui qu’elle devait balayer de sa vie, plutôt que celui qu’elle devait porter à bout de bras, tant bien que mal, parce qu’il était si prompt à sombrer dans les abysses. Et alors qu’ils rêvaient et aspiraient à leur avenir meilleur, y’avait une part d’eux-mêmes qui condamnaient leur combat à être plus long qu’ils ne le voudraient : Cesare n’pourrait jamais pleinement apprécier une vie de quiétude et d’insouciance, alors que trop de démons se pressaient encore sur son échine. Et Isolde, elle, elle était trop têtue et trop tenace pour jeter les armes ; n’était-ce pas pour ça qu’il était toujours là ? Qu’elle acceptait si volontiers qu’il reste ?

Y’avait quelque chose d’intimidant, et de réconfortant à la fois, dans le fait de se retrouver dans sa chambre à coucher- certes, c’était un endroit comme les autres, un endroit qui ressemblait à Isolde et était baigné de son aura. Mais c’était aussi l’abdication claire et nette de leurs différences, de leurs différends et de tout ce qui avait menacé de les détruire ce soir. La mort d’Anthea, les actions de son père, ses actions à lui. Ici et maintenant, ils avaient combattu vents et marées et en ressortaient vainqueurs : plus forts qu’avant ? Ou juste plus désespérément amoureux et accrochés l’un à l’autre ? Cesare n’savait plus, il se contentait d’apprécier la moindre tendresse de la part d’Isolde, comme si c’était la dernière, comme si à tout moment elle pouvait réaliser l’ampleur de sa bêtise, et le repousser pour toujours. Elle lui donnerait son numéro plus tard, s’il le méritait- cette simple phrase suffit à lui faire lâcher un ricanement perplexe, critique et amer envers lui-même : si franchement, ils avaient dû connaître leur premier rencard dans un tel contexte, il n’serait sûrement jamais reparti avec le numéro de la fille. Et d’toute manière, Cesare n’y connaissait rien, en rencards et en cette logique si évidente qui liait les couples qui se rencontraient comme ça- largement, il préférait son histoire à lui, leur histoire à Isolde et lui, plutôt que celles des autres, qui s’rencontraient dans un bar, échangeaient, et s’revoyaient encore et encore jusqu’à devenir quelque chose. Au fond, ouais, peut-être que Clara aurait son passé parsemé d’épreuves et d’un héritage pourri, mais à eux deux, ils avaient des belles histoires bien idéalisées à raconter- la façon dont ils s’étaient rencontrés, apprivoisés, cherchés, trouvés. La façon dont la Saddler avait révélé une évidence qui avait toujours dormi en Cesare ; la façon dont elle avait changé sa vie. « J’espère que tu invites pas tous tes premiers rencards dans ton lit, aussi-… On sait jamais, les premiers rencards peuvent toujours réserver des surprises. » non c’n’était pas un moyen de dire qu’elle était une Marie-couche-toi-là, puisqu’évidemment, il n’attendait rien ici et maintenant. Isolde avait perdu Anthea, et lui aussi portait le deuil, la culpabilité, l’atroce sentiment qui tordait les entrailles : ça devait être pire pour elle, en plus de tout le flot d’informations désagréables qui avait suivi l’avalanche de chagrin. Y’avait qu’à voir l’état de son appartement, pour savoir qu’Isolde avait juste besoin de douceur- et incroyable mais vrai, lui, il était capable de lui en offrir.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark - Page 11 Icon_minitimeJeu 17 Mar 2016 - 16:51

if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me
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I watched you sleepin' quietly in my bed, You don't know this now but There's somethings that need to be said And it's all that I can hear, It's more than I can bear. What if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me? What if I went and lost myself, Would you know where to find me? If I forgot who I am, Would you please remind me? Oh, cause without you things go hazy. — hazy.
Si ça avait vraiment dû être un premier rencard, ça aurait été le premier rencard le plus bizarre de l’histoire des rencards. Heureusement, ils se connaissaient déjà assez bien l’un et l’autre pour que les échanges aient pu avoir un sens, même les pires ils en avaient eu. Ce qu’il lui avait dit, ce n’était pas le genre de truc qu’on disait à une personne qu’on venait de rencontrer. C’était un secret, un truc difficilement avouer qu’on ne pouvait confier qu’à quelqu’un à qui on pouvait avoir confiance, quelqu’un qui pourrait aider. Peut-être que si y avait une bonne chose à tirer de cette histoire, c’est qu’elle avait été cette personne pour Cesare et c’était horrible comme truc à apprendre, mais le fait qu’il ait eu besoin de le lui dire plutôt que de lui cacher, ça prouvait la force de ses sentiments pour elle. Il n’aurait pas fallu grand-chose pour qu’il la perde définitivement après ces quelques mots. Elle savait bien que sa réaction à elle, ce n’était pas celle que tout le monde aurait eu à sa place et pourtant, ça ne lui avait pas traversé l’esprit une seule seconde, de simplement le mettre à la porte et lui dire qu’elle ne voulait plus jamais le voir. Il avait pris un risque, là où d’autres ce serait contenté de mentir et peut-être que c’était en soit, une bonne raison pour lui pardonner ce qu’il avait fait, lui offrir une chance de rédemption et rester à ses côtés. Elle l’aimait. Elle voulait passer sa vie avec lui alors, s’il était prêt à lui révéler ses secrets les plus sombres, ça pouvait être un bon signe. Y avait toujours un truc positif à tirer du pire, tant qu’on se donnait la peine de creuser.

Alors se retrouver dans sa chambre après tout ça, ça aurait pu être le truc le plus bizarre au monde, pour elle ça ne l’était pas. Elle voulait s’allonger dans ce lit, rester dans les bras de Cesare et chasser les problèmes pour les quelques heures qu’ils avaient encore devant eux. Et si pour le reste du monde, ce n’était ni bien, ni logique et bien tant pis. Elle faisait bien ce qu’elle voulait de sa vie. Et même si elle avait eu envie d’inviter tous ses premiers rencards dans son lit, ça aurait été un choix que personne n’aurait eu le droit de juger. Mais ça n’avait jamais été le cas. « J’ai pas eu beaucoup de premiers rencards de toute façon. » Les rencards, c’était ce qu’étaient censé laisser une chance à un début d’histoire et les histoires, entre Bonnie et Cesare, elle avait eu tendance à les fuir comme la peste. Alors, elle avait eu des aventures, des conquêtes, mais des rencards, pas tellement que ça durant les sept dernières années, même avant d’ailleurs. « Est-ce qu’on peut parler de nos anciens rencards et de nos ex dès le premier rencard ? » Ça commençait à partir dans ce sens-là, et elle s’en fichait bien, elle pouvait en parler sans gêne, après tout, c’était des histoires qui appartenaient au passé, alors qu’est-ce que ça pouvait faire ? C’était souvent un problème dans les couples, un sujet compliqué les ex, ils en avaient des pires eux, de toute évidence. « Mets-toi à l’aise, tu vas pas t’mettre au lit tout habillé. » Il faisait bien ce qu’il voulait après tout, mais bon, il faisait chaud, c’était l’été et habillé dans un lit, c’était jamais très confortable. Elle, elle se débarrassa de son gilet et de son pantalon, histoire de se retrouver simplement avec une culotte et un débardeur, il l’avait déjà vue avec moins de fringues que ça de toute façon. Elle abandonna ses fringues dans un coin de la pièce avant de rejoindre le lit pour se glisser sous les draps.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark - Page 11 Icon_minitimeJeu 17 Mar 2016 - 23:07


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Heureusement pour eux deux, ils n’étaient pas des grands adeptes de la séduction, des premiers rencards, et de tout ce qui touchait la drague en générale : se seraient-ils apprivoisés, trouvés et aimés de la sorte si ç’avait été le cas ? Cesare n’avait jamais été le jeune homme le plus adapté en société ; il était, certes, celui qui pouvait se fondre dans la masse pour passer inaperçu, mais certainement pas celui qui accrochait le regard et l’attirait tout particulièrement. On lui avait appris à être plus discret, observateur et juge qu’autre chose- s’mêler au reste du monde, ça n’avait jamais fait partie de ses prérogatives, alors évidemment, il n’était jamais devenu un séducteur aux talents affutés, et cet aspect-là de sa personnalité ne s’était certainement pas réveillé avec Isolde. Encore heureux, parce que ça ne semblait pas non plus être ce qu’elle recherchait chez un homme de toute manière ; au fond, il ne savait pas grand-chose des hommes qu’elle avait côtoyés avant lui. En avait-elle côtoyé ? Cesare n’avait pas une curiosité particulière à l’égard des histoires passées d’Isolde- elles appartenaient au passé, certes, et pourtant, entre Anthea et Bonnie, elles avaient une telle empreinte sur son présent, qu’il préférait presque ne pas y songer. Mais dans ses peines de cœur, ses chagrins d’amour, la Saddler n’avait jamais mentionné un type avant lui, et il était bien impossible pour le jeune homme de savoir que penser de tout ça. Etait-ce parce qu’il était le seul, l’unique ? Etait-ce parce qu’il était une passade au milieu d’une vie faite d’attirance pour les femmes ? Parce qu’en plus de s’enticher d’une transmutante, il avait fallu que ce soit pour une femme qui visait les deux bords, qu’il se soit épris- y’avait une certaine ironie dans l’air, particulièrement pour quelqu’un comme Cesare, qui s’était déjà senti avoir les bras bien chargés avec ses propres démons et son propre passé à lui. Certes, lui il n’pouvait pas dire que c’était ses histoires d’autrefois, son cœur brisé de petit-ami abandonné qui lui pesaient le plus. Il n’avait pas été particulièrement attristé, lorsque Ellie lui avait avoué avoir des sentiments pour un autre- ç’avait semblé être la fin logique à leur histoire, et en vérité, la meilleure chose que la jeune femme pouvait mériter. C’était un peu comme avec Isolde- parce qu’au fond, il avait toujours su qu’il n’pourrait jamais amener à Ellie, quelque chose d’aussi bien que ce qu’elle lui offrait à lui- une douceur nécessaire, une quiétude qu’il n’serait jamais capable de lui donner en retour si elle savait ce qu’il était, derrière les apparences et la solitude glacée qui enveloppait son âme.

De bien des manières, toutes les deux s’étaient éprises du DeMaggio pour les mêmes raisons- ses allures blessées, les éclats infiniment humains qui se cachaient au fond de ses prunelles si noires et de sa grande difficulté à se lier à qui que ce soit. Sauf qu’à Ellie, il n’lui avait rien offert de particulier, trop occupé à rechercher ses propres origines à lui, à puiser au plus profond de ses tripes pour appartenir- appartenir à l’héritage des DeMaggio, avant d’être l’homme de qui que ce soit d’autre. La configuration avait été différente avec Isolde, bien évidemment, mais c’était à se demander c’qu’y’aurait pu se passer si ça n’avait pas été le cas. Où est-c’qu’ils en seraient, s’ils n’avaient jamais été un transmutant, s’il avait privilégié ses origines de chasseur à ce que lui dictaient ses tripes et son cœur- chaque fibre de son existence ? Et sept ans plus tard, Cesare était toujours incapable de dire ce qu’Ellie avait signifié pour lui, ce qu’elle lui avait apporté, ou quels sentiments il avait mis dans leur histoire- alors définitivement, c’n’était pas une mauvaise chose, que la transmutante et lui décident que c’n’était certainement pas le bon moment pour parler de leurs anciens rencards. Pourtant, Ellie ça n’avait pas juste été un rencard, bien évidemment, mais à défaut d’en avoir connu un quelconque, il n’pouvait que parler de ses véritables histoires, celles qui s’étaient faites si naturellement qu’il avait encore du mal à évaluer et expliquer comment elles étaient entrées dans sa vie. « J’suppose qu’il vaut mieux pas. » signifia-t-il dans un vague sourire ; au fond, si Isolde devait s’mettre à parler de ses ex, elle mentionnerait à nouveau Anthea. Ou Bonnie. Et il n’avait pas vraiment envie de ça- peut-être juste par jalousie, ou peut-être parce que les deux avaient déjà assez influencé la conversation, la soirée. Leurs vies. Il n’arrivait pas encore à s’faire à l’idée que l’autre garce de Bonnie ait pu avoir quoique ce soit à voir avec Isolde, de toute manière. Alors il soupira, quittant le bord du lit pour enlever son pantalon, et son tee-shirt- sans connotation enjôleuse quelle qu’elle soit, mais fallait bien avouer que les nuits étaient chaudes, et qu’il avait toujours eu l’habitude de dormir comme ça. Pour avoir à de nombreuses fois partagé son lit- dans tous les mois qu’avaient duré leurs romances éparses et complexes, Isolde devait le savoir. « Ca va aller ? Tu vas arriver à dormir, tu penses ? » Cesare s’était glissé dans le lit, sans pour autant totalement se couvrir, à croire qu’il n’était ni le fils d’un type aux origines mexicaines, ni le fils d’une femme qui débarquait directement du Honduras- il avait un mal fou à apprécier la chaleur suffocante des étés bien avancés. Et il n’parlait pas de la chaleur, ni de la tentation enjôleuse de dormir avec lui ; il parlait d’Isolde, de la mauvaise soirée qu’ils avaient passée en générale- mauvaise du moins dans certains aspects. Elle disait que s’il était là, ça allait mieux, alors est-c’que ça irait vraiment ? Est-c’qu’il arriverait à conjurer le chagrin de la Saddler, à balayer ses soucis ? Doucement, il prit sa main dans la sienne à lui, caressant doucement, affectueusement ses doigts- si elle voulait, elle pouvait se laisser bercer par ça.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark - Page 11 Icon_minitimeVen 18 Mar 2016 - 10:04

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I watched you sleepin' quietly in my bed, You don't know this now but There's somethings that need to be said And it's all that I can hear, It's more than I can bear. What if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me? What if I went and lost myself, Would you know where to find me? If I forgot who I am, Would you please remind me? Oh, cause without you things go hazy. — hazy.

Les heures qui avaient filées, avaient fini par la ramener dans sa chambre, là où elle avait envisagé de s'échouer pour la soirée, pour la nuit et probablement aussi longtemps qu'on lui en aurait laissé l'opportunité. Rester enfouie sous sa couette, ça avait probablement été le programme le plus pathétique qu'elle avait pu trouver, mais vu les circonstances, ça avait aussi été la seule chose qu'elle pouvait faire. Si Cesare n'était pas venu elle ne savait pas si elle aurait trouvé la force de sortir de là. Même pour s'occuper de Clara, faire l'effort de quitter son lit, ça aurait été la chose la plus compliquée au monde. La présence de Cesare ce soir, avait au moins donner à Isolde le courage de sortir de là et, quand bien même y avait eu des moments particulièrement difficiles, y avait aussi eu des passages agréables, apaisants, grâce à lui au moins, elle n'avait pas juste passer la soirée à pleurer au fond de son lit. Peut-être qu'elle avait eu l'occasion de pleurer ailleurs, dans ses bras, dans la cuisine après ce qu'il avait pu lui raconter. Tout n'avait pas été facile dans cette soirée, mais ça aurait été encore plus compliqué s'il n'avait pas été là. Depuis cette nuit à l'hôpital, elle avait l'impression que tout était toujours plus compliqué quand il n'était pas là. Malgré toutes les choses qui n'allaient pas ce soir, la mort d'Anthea, la façon dont son père semblait s'acharner à lui pourrir la vie, cette fille que Cesare avait pu tuer, Isolde, elle préférait se souvenir de cette soirée comme leur premier rencard, quand bien même dans le fond ce n'était pas ça du tout. Mais c'était le bon souvenir de la soirée, alors fallait mieux s'accrocher à ça qu'au reste.

Y avait un tas de trucs dont ils auraient pu parler ce soir. Des tas de questions dignes des premiers rendez-vous qu'ils ne s'étaient pas encore posés. Des petits détails de leurs vies respectives qu'ils n'avaient pas encore échangés. Les ex, ça en faisait partie, c'était le genre de trucs dont tous les couples finissaient par parler un jour sans doute. Peut-être que ce soir, ce n'était pas du tout le bon moment. Parce qu'elle avait déjà parlé de Bonnie, cette fille qui l'avait trahie, cette fille à cause de qui Rafael DeMaggio avait tué son père. Puis Anthea, elle était morte ce morte ce soir, elle aussi tuée par Rafael, alors c'était pas le moment idéal pour s'attarder sur ses ex, parce que ses relations, elles s'étaient mal terminées. Y avait quelque chose d'agréable dans le fait de se retrouver dans le même lit que Cesare, pas comme ce soir là, chez lui, où ils s'étaient retrouvés dans le lit dans des conditions complètement différentes et pourtant tout aussi agréables. Est-ce que ça l'aiderait à dormir, elle n'en savait rien. Au moins, elle arrivait à se détendre, c'était un bon début. Mais si elle dormait, le temps allait continuer de passer et rapidement, Cesare devrait partir. « Si je dors, tu seras encore là quand je me réveillerai ? » Si elle s'endormait, elle ne savait pas quand est-ce qu'elle se réveillerait, elle avait l'impression d'être épuisée alors, elle avait bien l'impression que si elle s'endormait et que Clara ne se décidait pas à pleurer trop rapidement, elle ne se réveillerait pas avant que le couvre-feu soit levé. Mais elle voulait être réveillée quand il partirait et puisqu'elle ne savait pas s'il oserait la réveiller avant de partir, alors peut-être qu'il fallait mieux qu'elle reste simplement éveillée.


Dernière édition par Isolde Saddler le Ven 18 Mar 2016 - 16:29, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark - Page 11 Icon_minitimeVen 18 Mar 2016 - 16:09


cause here, everybody here's got somebody to lean on
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and you can tell the world that you're tired. every time that i see your face i notice all the suffering. just turn to my embrace i won't let you come to nothing. stand there and look into my eyes, and tell me that all we had were lies. show me that you don't care and i'll stay here if you prefer w/isolde saddler & cesare demaggio.
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Il n’avait pourtant jamais été particulièrement affectueux, certainement pas du genre démonstratif- son amour s’était toujours traduit par des actes imprudents et inconsidérés, des œillades qui s’attardaient trop longtemps, discrètement, à graver dans sa mémoire des souvenirs aussi rares que précis. Il n’en avait miraculeusement, pas été frigide pour autant, du genre à se figer dès que sa sœur venait se blottir dans ses bras, ou aussitôt qu’on avait l’idée d’attarder un baiser au creux d’une de ses joues- mais Cesare et l’affection, ç’avait toujours été quelque chose de compliqué. D’inné, quand ça concernait Aria par exemple ; mais de beaucoup plus tortueux dès que ça s’écartait du cadre stable et bien défini des liens du sang. Avec Ellie par exemple, s’ils devaient en arriver à parler de leurs histoires d’autrefois, il n’avait pas été du genre à lui faire de grandes déclarations d’amour, ni celui à être toujours là pour elle- il avait, à vrai dire, était beaucoup plus absent et distant que présent d’une quelconque manière. Trop dévoué à sa cause, trop dévoué à sa sœur ; trop dévoué à sa famille tout simplement. Et Ellie n’aurait jamais pu y appartenir- il n’aurait même pas voulu qu’elle le fasse, alors que de par son caractère, de par sa douceur, elle avait l’opportunité de vivre mille fois mieux à s’entichant de n’importe qui d’autre. De son meilleur ami, par exemple, puisque c’était ce petit problème qui avait mis fin à leur histoire quelle qu’elle ait été. Y’avait tellement de choses, tellement de petits détails qui rendaient Isolde infiniment différente de toutes les autres- Cesare s’était-il déjà retrouvé dans un lit, à simplement caresser la main d’une autre femme, sans arrière-pensée et sans rien d’autre pour guider ses gestes que la douceur de l’acte lui-même ? Probablement pas, et pourtant, ils l’avaient déjà fait, Isolde et lui, aux prémices de leur relation- avant tout ça. Etait-ce le fait d’être bien plus vieux, et de n’avoir connu pas de réelle histoire stable avec qui que ce soit depuis la jeune Freak ? Peut-être bien- au fond, Cesare s’était acclimaté de son rôle de cavalier solitaire, et la question n’avait jamais franchi les frontières de son cerveau : pourquoi est-c’que ça devrait se faire ? Bien trop souvent, le DeMaggio avait craint que ses parents n’en viennent à lui présente pas si subtilement que ça une jeune fille de bonne famille de hunters avec un message subliminal à la clé. Dans cet objectif-là, on n’aurait jamais demandé de lui à ce qu’il soit amoureux, épris ou même entiché d’une quelconque manière ; on aurait juste voulu que le nom DeMaggio perdure, avec l’héritage si précieux de la famille. C’était on n’peut plus archaïque, et sûrement avait-ce été une des principales raisons pour lesquelles le chasseur avait toujours été un cœur de glace envers le monde extérieur.

Et s’il avait dû finir dans un mariage arrangé pour l’honneur de sa famille, est-c’qu’il aurait fini par devenir comme son père ? Est-ce que son couple aurait fini par ressembler à ses deux parents ? Certes, ils n’étaient pas si désastreux que ça- à écouter Gabriela, ses histoires de famille à elle étaient plus désastreuses que les siennes à lui. Au moins, Rafael n’avait jamais daigné lever la main sur son épouse, bien conscient probablement, que s’il devait le faire, il serait retrouvé bizarrement empoisonné quelques jours plus tard. Sa mère comme son père, tous les deux, ils avaient un certain orgueil- une arrogance qui les avait probablement faits rester vivants et bien fiers, malgré leur misère ambiante. Désormais pour Cesare, la question ne s’posait même plus : est-ce que ses parents chercheraient à le marier de force avant ses trente ans tant qu’il prétendait être sous leur coupe ? Difficile à dire, ça n’devait pas se trouver partout, les familles de chasseurs prêtes à risquer d’engendrer des progénitures transmutantes- à moins qu’ils ne le cachent, mais toute cette histoire deviendrait alors désespérément compliquée. Que ses parents tentent quoique ce soit ou non, le fils ne se laisserait plus faire, il n’accepterait plus, n’embrasserait plus toutes les exigences excentriques de ses géniteurs sous prétexte de perpétuer la lignée. S’ils voulaient perpétuer la lignée, ils n’avaient eu qu’à sauver Aria- un argument qu’il n’manquerait pas de lâcher, avec toute l’amertume et la rancœur du monde, si ça devait en arriver là. Maintenant dans sa vie à lui, d’toute manière, y’avait Isolde et il n’y aurait toujours plus qu’Isolde- impossible pour lui d’envisager qui que ce soit d’autre ou quelque autre issue que ce soit. Isolde était celle qui comptait, Isolde était celle qui faisait vivre son cœur plus que survivre. Alors il attendrait, alors il espérerait, et il resterait jusqu’au petit matin si ça pouvait la rassurer, l’aider, l’apaiser. Doucement, il hissa donc sa main libre pour caresser tendrement son visage, si naturel en cela alors même que tout était si chaotique pour lui normalement. Du bout de ses doigts, il dégagea les quelques mèches de cheveux de la jeune femme derrière son oreille, un maigre sourire répondant à sa demande. « J’serai là. » et le promis qui menaça de passer ses lèvres, emporté par le suave du moment, il le retint, comme s’il se sentait subitement devoir être précautionneux dans les mots qu’il choisissait, et encore plus les promesses qu’il faisait. Mais il avait l’intention de rester, il avait l’intention de n’pas faillir à cette si simple demande, pour sûr.
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MessageSujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark - Page 11 Icon_minitimeVen 18 Mar 2016 - 17:11

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Dormir, se reposer un peu, ça ne pouvait pas lui faire du mal vu l’état dans lequel elle était, elle était épuisée, aussi bien physiquement, parce qu’elle avait affronté Rafael DeMaggio quelques heures plus tôt et que ça n’avait pas été une partie de plaisir, il avait beau être dans un moins bon état qu’elle, ça ne changeait rien au fait qu’elle s’était pris des coups, qu’elle avait mal partout et qu’elle avait de quoi être fatiguée. Elle l’était aussi émotionnellement parlant. La mort d’Anthea était difficile à accepter, impossible même pour l’instant et puisqu’il avait fallu qu’elle apprenne de la bouche de Rafael qu’il ne l’avait pas seulement tuée elle, mais qu’il s’était lui aussi qui avait tué son père, ça faisait trop pour elle en si peu de temps. Ça avait complètement enfoncé le clou, cette histoire avec Moira Kovalainen, alors, elle avait des raisons d’être complètement à bout de nerf, épuisée et elle méritait bien de se poser et de dormir pour quelques heures, fermer les yeux et ne plus penser à rien, si seulement c’était possible. Elle avait peur que ça ne le soit pas, que les songes viennent l’envahir dès que le silence viendrait s’installer dans la pièce et elle n’avait pas envie de réfléchir à tout ça. Elle ne voulait pas avoir à se demander comment est-ce qu’elle allait bien pouvoir annoncer la nouvelle à la famille d’Anthea ou ce qu’il faudrait qu’elle dise à Andreas à propos de sa fille. Elle n’avait pas envie d’imaginer Rafael en train de tirer une balle dans la tête de son père. Se retrouver confrontée à ses pensées, elle le savait ça n’allait pas être franchement agréable.

Face au silence, elle ne savait pas si la présence de Cesare allait suffire pour simplement l’empêcher de réfléchir à tout ce qui pouvait s’être passé ce soir. Toutes ces choses qu’elle aurait voulu pouvoir complètement oublier, au moins pour quelques heures. Si seulement elle avait eu dans ses connaissances quelqu’un capable de manipuler la mémoire, elle serait allée lui demander un coup de main, ne serait-ce que pour avoir un peu de repos. Ça aurait probablement été trop simple, de simplement se débarrasser des souvenirs dont on ne voulait pas, alors même qu’ils constituaient quand même des éléments importants d’une vie. Elle n’oublierait pas tout ça et dans le fond, c’était certainement mieux. Elle aurait juste besoin de temps pour réussir à tout gérer. De temps et de Cesare, parce qu’elle était quand même beaucoup mieux à côté de lui que lorsqu’elle s’était retrouver toute seule sous sa couette. « Merci. » Savoir qu’au moins, si elle s’endormait, il serait encore là quand elle se réveillerait, ça avait quelque chose de rassurant. Elle n’avait pas envie de simplement se réveiller et de constater qu’il n’était plus là. Elle voulait pouvoir lui dire au revoir, l’éteindre et l’embrasser une dernière fois jusqu’à, ce que quelque chose encore, ne vienne les réunir. Elle se tourna, pour se mettre sur le côté, dos à Cesare, gardant sa main dans la sienne, pour qu’il passe son bras autour de sa taille. « De toute façon, si tu pars avant que je sois réveillée, tu auras jamais mon numéro et du coup, on pourra jamais se revoir. » Ce n’était pas comme s’ils avaient eu besoin d’avoir le numéro l’un de l’autre pour se voir en général ces derniers temps. La dernière fois, elle l’avait appelé. Mais pas ce soir, si les autres fois où ils s’étaient souvent plus croisés par hasard que par réelle volonté, alors quand bien même il n’aurait pas son numéro – ce qu’il n’était pas le cas – y aurait forcément quelque chose, à un moment, pour les réunir.

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MessageSujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark - Page 11 Icon_minitimeVen 18 Mar 2016 - 18:10


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Il n’avait jamais vraiment appréhendé la vie sur son côté émotionnel, la charge qu’elle prenait dès que le cœur était malade tout autant que le corps- c’était pourtant son plus grand mal, à Cesare, que de vivre avec une moitié d’âme. Le reste avait déjà été dévasté, déchiré et sacrifié au nom d’une cause qui était censée largement le dépasser : c’n’était pas pour rien, qu’on ne l’avait jamais poussé à être humain- parce qu’y’avait une putain de dichotomie, dans le fait d’être un hunter, et de s’vouloir humain d’une quelconque manière. Il n’avait que trop rarement pris en compte la culpabilité qui lui tordait les entrailles, ce que ça faisait, de laisser un cadavre et rien d’autre que le silence de la mort dans son sillage. Il n’avait jamais songé, à c’que ça pouvait faire de lui comme genre d’homme, de délivrer si facilement l’agonie sans même sourciller : est-ce qu’il serait devenu un père comme son propre père ? Celui qui n’hésiterait pas à pointer une arme glacée en direction de ses enfants trop jeunes sous prétexte de leur apprendre à se protéger ? Celui qui les regarderait, le jour de leur naissance, en évaluant les chances qu’ils avaient de devenir de bons éléments pour l’héritage familial ? Y’avait toujours eu en Cesare, un murmure d’orgueil, une parcelle d’amour pour Aria, qui avait espéré qu’il n’deviendrait jamais comme ça- qu’il n’serait au moins, jamais aussi injuste à l’égard de ses enfants comme Rafael l’avait été avec eux. C’aurait été si facile, pour Cesare et Aria de se détester pour de nombreuses raisons- elle qui avait la possibilité d’avoir n’importe quelle vie, tout simplement parce qu’elle était délaissée. Et lui, lui qui était le prince couronné, là où elle galérait à avoir la moindre once de reconnaissance. Mais après vingt-six ans de tout ça, de marche-arrière et d’allers-retours entre humanité et inhumanité, le DeMaggio s’rendait compte d’au combien il était brisé ; un amas de lambeaux qui tentaient tant bien que mal de continuer d’être, alors même que les frontières du gouffre de la mort s’approchaient de plus en plus. Est-c’qu’il crèverait, de tant chercher sa vengeance ? Peut-être bien. L’important, c’était sûrement qu’il ne veuille pas le faire, et n’accepte pas ce sort si aisément- il voulait continuer, il voulait tenir bon, parce qu’il était allé voir Isolde dans cette chambre d’hôpital quelques semaines plus tôt afin de l’informer de ses projets. Parce qu’il lui avait fait cette promesse. Et qu’inconsciemment, tout ensemble, ça criait l’abruti qui voulait vivre.

Mais c’était bien beau d’vouloir vivre- mais qu’est-ce qu’il resterait de lui à la fin de cette histoire ? Cesare se savait déjà avoir perdu une parcelle de lui-même par-dessus le cadavre de Moira Kovalainen, alors que la part inhumaine de lui s’était sustentée de son agonie à elle, de la détresse dans le regard d’Artur Kovalainen, et la cuisante défaite qu’il lui avait imposée. Qui était-il, d’toute manière, pour réclamer vengeance pour une vie parmi tant d’autres, alors qu’il avait été le chef d’orchestre dans la destinée funeste de bien d’autres ? Y’avait un côté décalé, terriblement malsain dans cette histoire- et pourtant, ça, c’était son côté infiniment humain qui l’exigeait. Il voulait que son âme survive, il voulait que son humanité subsiste au bout du tunnel long et tortueux de sa misère- c’n’était qu’avec Isolde, que si elle, elle y croyait, que ça pouvait arriver. Ces confessions, il les lui avait faites à de nombreuses reprises, sans savoir si elle avait pleinement évalué leur impact : parce que c’était la vérité, toute nue et sans détour. S’il devait s’découvrir humain simplement pour mieux en souffrir, il en perdrait la raison, il en perdrait pieds et deviendrait probablement un inhumain pire que son propre père. Aria n’avait été qu’un avant-goût de la misère- perdre Isolde, ce serait la fin de sa chute, peu importait si ça devait ruiner les espoirs que la Saddler avait pu placer en lui. Six pieds sous terre, elle n’pourrait plus rien vouloir de lui de toute manière. Et si c’était son propre père à lui, qui arrachait la vie d’Isolde ? C’était passé près ce soir, trop près- une pensée, une rancœur, une pointe glacée de colère qui ne le quittait pas. Certainement pas maintenant qu’il était si près d’Isolde, qu’elle avait abandonné son gilet et son pantalon, au profit de quelques parts de corps dénudées sous l’été chaud. Dans la pénombre de la chambre, encore, le chasseur tentait d’ignorer les estafilades et les marques qui marbraient sa peau ; mais probablement que si elle devait s’endormir avant lui, il pourrait passer des heures entière à ressasser sa hargne rien qu’en regardant les marques qu’affichait son épiderme. Lui, il les connaissait bien ces coups- leur ampleur et leur puissance, il s’y était fait, il s’y était habitué depuis longtemps déjà ; et c’n’était que maintenant qu’il se rendait compte d’au combien ils pouvaient être blessants. Mais il n’voulait pas pousser la jeune femme à se cacher à nouveau, à culpabiliser ou à il ne savait quoi- alors il fut tout particulièrement précautionneux, au moment de s’approcher dans son dos pour passer un bras autour de sa taille, leurs mains encore accrochées l’une à l’autre. Pour répondre à son remerciement, il déposa un baiser, tendre et délicat juste au coin de sa mâchoire, à la naissance de sa joue. « Ah- maintenant je sais pourquoi j’dois surtout pas partir avant que tu t’sois réveillée alors… » qu’il répondit à sa petite phrase, un sourire invisible à Isolde éclairant son visage ; qu’elle se repose, sereinement pour le temps qu’elle le pouvait- et même si elle était trop épuisée pour contrôler quoique ce soit, si elle devait comater jusqu’à 14h le lendemain parce qu’elle avait connu trop de désastres en une seule soirée, il serait toujours là. Parce qu’il n’pouvait pas laisser Clara, évidemment- et parce qu’il l’avait dit. Et il le voulait. Peu importait le numéro de téléphone qu’il avait déjà, et qu’il connaissait par cœur.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark - Page 11 Icon_minitimeVen 18 Mar 2016 - 18:43

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On disait souvent que demain, serait un autre jour et ça laissait cette impression que les problèmes de la veille, seraient facilement oubliés le lendemain. Y avait rien de plus faux que ce genre de phrases. La seul différence qu’elle verrait entre maintenant et le jour suivant, ce serait l’absence de Cesare à ses côté et la douleur de son absence qui viendrait s’ajouter à toutes celles qu’elle avait dû affronter ce soir et qui, malheureusement, ne seraient pas oublier le lendemain, uniquement parce qu’il s’agirait d’un autre jour. Quand le soleil se lèverait, Anthea serait toujours morte, tout comme son père ou cette Moira. Et qu’importait la peine qu’elle pourrait ressentir, les douleurs de son cœur, le monde, il n’allait pas s’arrêter de tourner pour elle. Rapidement, il faudrait qu’elle reprenne ses responsabilités, celles qu’elle avait en dehors de cet appartement. Celles qu’elle avait auprès de la famille de sa meilleure amie, mais aussi celles qu’elle avait au sein d’Insurgency. Elle ne pouvait pas simplement s’enfermer dans son appartement et attendre que ça se passe. Mieux valait éviter pour le mobilier qu’elle se décide à agir comme ça. On les voyait trop, aux quatre coins de l’appartement, les traces de la tempête qui l’avait dévastée plus tôt dans la journée. Y avait fort à parier que si elle devait restée enfermée là-dedans pendant trop longtemps, elle continuerait à s’acharner contre tout ce qui lui passerait sous la main. Que le monde continue de tourner, elle ne savait plus si c’était une bonne ou une mauvaise chose au final. Là, elle avait l’impression qu’il allait beaucoup trop vite pour elle, mais au moins, ça avait le mérite de la garder focalisé sur autre chose, Insurgency et les buts qu’elle avait pu se fixer. Ce serait probablement ça sur quoi elle se concentrait les prochains jours, histoire d’oublier un peu le reste.

Puis, quand elle se retrouverait au fond de son lit, complètement seule, peut-être qu’elle pourrait au moins tâcher de se souvenir de ce soir, des bras de Cesare enveloppant son corps, et cette sensation que ça pouvait créer en elle. Elle était mieux dès qu’il était là, même si ce soir, y avait eu des moments plus difficiles à accepter que d’autres. Si elle avait pu retrouver cette présence tous les soirs en rentrant chez elle, les épreuves à venir auraient forcément été beaucoup moins compliquées. Un jour. Dans un futur plus ou moins proche, c’était ce qu’ils avaient dit. Un sourire étira ses lèvres à la suite de son baiser et il resta imprimé sur son visage suite à sa réplique. « Bha oui, ce serait quand même dommage qu’on ne puisse jamais avoir de deuxième rencard. » Ils allaient probablement délirer encore longtemps là-dessus, ils en avaient bien le droit après tout, puisque dès qu’ils se quittaient l’un l’autre, la vie devenait trop sombre pour qu’il y ait de la place pour les blagues. « Même là, j’ai pas le droit à ma berceuse en espagnol ? » Tout à l’heure, il avait bien dit qu’il ne la lui chanterait pas pour ne pas qu’elle s’endorme, or là, il avait l’air de l’encourager à dormir, alors c’était le bon moment. Au pire, ils pouvaient juste parler, ça lui irait, elle ne voulait juste pas se retrouvée confrontée au silence.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark - Page 11 Icon_minitimeVen 18 Mar 2016 - 20:29


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Il n’pourrait jamais dire que le moment n’était pas doux, agréable et reposant – malgré les horreurs qui les avaient amenés à se retrouver ce soir, ou les difficultés qui suivraient demain. Ils devraient bien reprendre leurs vies respectives, à un moment donné évidemment, mais glaner quelques heures d’oubli dans un tel instant solaire avec Isolde, c’était comme rendre le reste du monde désuet et inintéressant. Certes, sûrement que dès qu’il aurait passé la porte de cet appartement, tout ce qui lui semblait là maintenant, lointain et sans important revêtirait une toute autre allure. A l’aube. Plus tard. Ça ressemblait presque à un mantra qu’ils se répétaient pour échapper à la catastrophe que ça pouvait représenter, le fait de se séparer en de telles circonstances : comment pourrait-il faire dès demain, pour laisser la Saddler gérer seule le deuil de sa meilleure amie ? Comment pourrait-il retourner auprès de son père sans avoir envie d’achever le travail déjà bien entamé par la transmutante ? Comment pourrait-il fermer les yeux, là maintenant, sans être hanté par les dernières images qu’il gardait en tête d’Anthea elle-même ? Et pourquoi est-ce que ça le préoccupait autant ? Il s’était déjà débarrassé de cadavres encombrants, n’les jugeant guère différemment que comme des épines dans le pied, de potentielles menaces qui pouvaient mettre en péril la sécurité et l’équilibre de sa famille. Ca le préoccupait autant, parce que c’était différent, là. Anthea était humaine, une jeune femme qui méritait plus que largement un enterrement digne de ce nom- et ses parents, eux, ils méritaient un cadavre à enterrer, une tombe sur laquelle se recueillir s’ils le décidaient. Alors quoi ? Devait-il dire à Isolde où se trouvait le corps de sa meilleure amie ? Devait-il aller le déterrer, dans la démarche la plus morbide qui soit, pour la livrer à la morgue afin que les choses soient bien faites ? Au fond, c’était sûrement mieux qu’Isolde n’ait de cette idée cauchemardesque, que la vision d’un doigt qui lui avait été livré par la poste- ça ne donnait qu’un avant-goût de tout ce qu’Anthea avait dû traverser, rien que pour blesser Isolde- guère plus. Rafael n’savait pas qu’Isolde était la leadeuse d’Insurgency, il n’savait pas qu’elle continuait activement de lutter contre les hunters, et qu’Anthea avait été susceptible de détenir des informations précieuses : non, le martyr d’Anthea avait été aussi inutile qu’inhumain, et c’était probablement mieux, pour Isolde et pour ses proches, de n’jamais avoir de cadavre à dévisager pour le savoir. Lui, il n’savait plus maintenant- il n’savait plus s’il aurait préféré demeurer dans l’inconscience, le fait de ne pas savoir ou s’il préférait avoir été celui qui avait découvert le corps sans vie de sa sœur au milieu des décombres. Aria aussi, avait connu des derniers moments de vie faits de douleur, de solitude et de sang- et ce simple savoir le poursuivait de jour en jour.

Alors c’n’était pas que pour Isolde, que les moments passés dans les bras l’un de l’autre pouvaient s’avérer reposants, à même de chasser tous les nuages et tous les questionnements amenés par les doutes. Cesare oubliait volontiers la forêt ici et maintenant, la chair de poule qui avait recouvert tout son dos dès qu’il avait reconnu le corps que son père et lui avaient trainé à travers celle-ci. Cesare oubliait l’aujourd’hui, la veille et le lendemain –il en allait à être égoïste au point d’oublier Moira Kovalainen, sa culpabilité si mordante au quotidien. Demain, tout ça reviendrait bien assez vite, et il devrait faire avec tant bien que mal, bien trop conscient de n’pas avoir le droit ou le luxe de s’reposer sur Isolde pour tout ça. Ni vis-à-vis d’Anthea, ni vis-à-vis de Moira, alors même que la Saddler avait encore bien du mal à savoir comment gérer tout ça, probablement. Qu’ils s’octroient leurs petits moments d’indifférence et d’insouciance, l’univers s’rappellerait bien assez tôt à eux- à croire que les difficultés, au fond, ça les aidait aussi à déculpabiliser au moment de s’oublier. Combien d’emmerdes allaient-ils devoir connaître, avant que leur vie devienne autre chose que celles de deux pantins, voués à exister et gesticuler selon les caprices des autres, les sursauts d’une destinée trop exigeante ? C’était à croire que quand ils étaient ensemble, c’étaient les seuls moments où ils daignaient être eux-mêmes. Alors évidemment qu’il voudrait d’ce deuxième rencard. Et d’un troisième, et d’un millième ; une infinité de jours à arrêter de compter les blessures, mais plutôt à panser ses plaies avec la Saddler. En comparaison du malheur, des difficultés, des démons à l’extérieur, le naturel n’était franchement pas si déplaisant que ça. Il en fit même sourire Cesare, avant qu’un ricanement ne réponde à la provocation d’Isolde- il avait déjà été si peu enclin à lui offrir cette fameuse chanson qu’elle attendait tant. Fallait croire qu’elle abusait de son pouvoir sur lui, et c’n’était vraiment pas surprenant. « Je déteste vraiment ça, quand t’utilises ma bonne volonté contre moi-même… » il s’était retrouvé à faire plein de choses qu’il n’aurait jamais faites, ce soir, la bouche en cœur juste parce que c’était Isolde. Ou parce que c’était soi-disant leur premier rencard, ou parce qu’elle l’avait mérité en lui livrant un de ses secrets les plus honteux. « Okay- » dans un soupir semi-conciliant, Cesare s’était légèrement redressé sous les couvertures, s’appuyant sur son coude pour venir de sa main libre, caresser le sommet du front d’Isolde, juste à la frontière entre celui-ci et ses cheveux. « Mais si tu t’endors pas, ça voudra dire que c’est une berceuse pourrie- et je la chanterai plus jamais. Même pas pour Clara. » lui aussi il pouvait faire du chantage affectif, ou des blagues qui y ressemblaient drôlement. Il lui fallut de longues secondes, d’ailleurs, pour se souvenir de celle-ci, du rythme, de la voix de sa mère qui ne ressemblait définitivement pas à la sienne, s’il n’voulait pas avoir l’air totalement ridicule. Arrorró mi niño, arrorró mi sol, arrorró pedazo, de mi corazón. – et même dans les berceuses niaises, faites pour les enfants, y’avait une part de vérité, une part de déclaration d’amour qui allait de pair avec ses caresses ; c’était presque tant mieux qu’elle ne comprenne pas. Este niño lindo ya quiere dormir; háganle la cuna de rosa y jazmín. – il luttait pour ne pas abandonner ou complètement casser le mythe en lâchant le ricanement gêné qui montait régulièrement tout le long de sa gorge- il s’était souvenu de quelque chose de bien plus harmonieux, venant de sa mère.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark - Page 11 Icon_minitimeVen 18 Mar 2016 - 21:53

if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me
— cesare demaggio & isolde saddler —
I watched you sleepin' quietly in my bed, You don't know this now but There's somethings that need to be said And it's all that I can hear, It's more than I can bear. What if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me? What if I went and lost myself, Would you know where to find me? If I forgot who I am, Would you please remind me? Oh, cause without you things go hazy. — hazy.

Les heures qui les séparaient de l’inéluctable était de moins en moins nombreuses. L’aube viendrait bien assez tôt et sans doute que si elle devait tomber de sommeil maintenant, elle finirait par être réveillée bien avant que le soleil soit haut dans le ciel. Parce qu’y avait Clara et qu’il y avait fort à parier que d’ici deux, trois, peut-être quatre heures si elle avait de la chance, la petite fille soit réveillée et ait besoin d’un peu d’attention. C’était toujours comme ça et encore, fallait croire que la présence de son père dans cet appartement l’avait rendue plus mignonne que d’habitude. Elle avait été plus calme que d’habitude, ce qui n’était pas une mauvaise chose. Mais c’était sans doute le calme avant la tempête. Elle finirait par lui mener de nouveau la vie dure bien assez tôt, c’était certain. Au moins, elle lui rendait aussi la vie plus belle. Cesare ne serait pas là bien longtemps demain, mais y aurait Clara. Leur fille. Celle qui pouvait sans doute symboliser bien mieux que n’importe quel collier, n’importe quel pendentif ou même n’importe quelle alliance, les promesses qu’ils avaient pu se faire. Clara c’était leur fille, leur bébé à eux deux, une erreur dans leur parcours, mais elle restait le fruit d’une histoire d’amour. De leur histoire d’amour, celle qu’ils voulaient continuer, celle qu’ils voulaient vivre au grand jour. Un jour. Clara c’était aussi le symbole de leur amour. Cette gamine, elle représentait déjà beaucoup pour elle et dans le fond, c’était un peu un petit morceau de Cesare qui perdurerait à ses côtés quand bien même, lui il ne serait pas là. Il faudrait qu’elle s’en sorte demain et les jours suivant. Pour Clara, pour Cesare et pour tout ce qu’ils pouvaient apporter dans sa vie. Tout ce qui était beau, agréable, loin des malheurs qu’elle avait dû combattre ce soir.

Ça irait de toute façon. Peut-être pas demain ou à la fin de la semaine, mais ça irait. C’était ce qu’elle avait dit à Cesare concernant Aria, alors elle aurait été idiote d’en douter. Dans les bras de Cesare, il était difficile d’en douter de toute façon. Elle était apaisée là, soulagée. Pour l’instant, les problèmes ils lui semblaient bien loin. Un léger rire passa ses lèvres suite à la réplique de Cesare. Elle pouvait être fière d’elle. Finalement, ça faisait même deux chansons pour une soirée, alors qu’elle avait cru qu’il n’oserait jamais pousser la chansonnette. Elle l’écoutait chanter sans comprendre le moindre mot de ce qu’il racontait. Elle ne parlait pas espagnol alors il n’avait même pas à s’inquiéter pour son accent, elle n’était de toute évidence pas la personne la mieux placer pour juger. Les yeux fermés, dans les bras de Cesare à l’écouter chanter, s’endormir ça n’avait pas l’air d’être complètement impossible. Si elle avait été un bébé ou un jeune enfant sans doute que ça aurait marché, mais à vingt-cinq ans, les berceuses ça marchait déjà moins bien. Quoi que, elle ne devait pas être bien loin du sommeil. « C’est joli. » La mélodie l’était en tout cas, parce que les paroles, elle ne pouvait pas juger, il aurait bien pu l’insulter que ça aurait été la même chose. « Tu pourras la chanter à Clara. Elle est plus réceptive aux berceuses que moi. » Mais son débit de parole était complètement ralenti, tout comme sa respiration alors si elle ne dormait pas encore elle n’en était pas loin. « C’est bien, j’ai eu le droit à ma berceuse sans utiliser mon deuxième défi. » Elle y tenait à son deuxième défi, parce qu’y aurait bien un jour où elle trouverait quoi lui faire faire avec. Plus tard, parce que là clairement, elle n’était pas en mesure de réfléchir à quoi que ce soit, trop à mi-chemin entre l’état d’éveil et l’endormissement.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark - Page 11 Icon_minitimeSam 19 Mar 2016 - 0:56


cause here, everybody here's got somebody to lean on
ALL THAT I KNOW, THERE'S NOTHING HERE TO RUN FROM.
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and you can tell the world that you're tired. every time that i see your face i notice all the suffering. just turn to my embrace i won't let you come to nothing. stand there and look into my eyes, and tell me that all we had were lies. show me that you don't care and i'll stay here if you prefer w/isolde saddler & cesare demaggio.
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La chanson en elle-même avait un arôme vieilli, des relents de nostalgie que Cesare aurait préféré ne pas ressentir ; des paroles dont il se souvenait, il n’avait pas l’impression de saisir la moindre sincérité dans ses souvenirs. Est-ce que ses parents les avaient vraiment considérés, un jour, comme une partie de leurs cœurs ? C’était difficile d’y croire, alors même que la femme qui avait chanté cette berceuse à Aria avait, vingt-et-un ans plus tard, participé à mettre en place sa misère. Certes, peut-être que c’n’était ni Isabela, ni Rafael qui avaient tenu le couteau qui avait tué leur fille, mais la différence était on n’peut plus minime aux yeux de Cesare : si Kingsley Moren s’était senti le droit de s’attaquer à Aria, c’était bien parce que ses parents n’avaient jamais ressenti le besoin de partager leurs inquiétudes à l’égard de leurs précieux enfants avec qui que ce soit. Fallait croire qu’après des mois et des mois – presque un an – à la maintenir captive, à la torturer et à expérimenter sur elle sans jamais réussir à lui enlever cette mutation gênante, ils avaient fini par conclure qu’elle était elle-même devenue gênante, et qu’il valait mieux alerter la moitié des sadiques de la ville pour s’en débarrasser. Ça n’avait pas été de la pitié, ou un acte de bonté, c’que Moren avait fait- certainement pas ; une évidence qui aurait sauté aux yeux de n’importe quelle personne qui aurait voulu le corps d’Aria, ou le rapport du médecin légiste- Aria n’était pas morte rapidement, et sans sentir la moindre douleur. Même d’un point de vue froidement pragmatique, y’avait aucun argument à défendre, aucune bonne intention en laquelle croire- rien, rien d’autre que le néant, dans lequel la rage de Cesare s’émancipait comme un véritable trou noir, aspirant toute la lumière qui avait pu un jour subsister dans sa vie. Il savait bien que c’n’était pas ce qu’Isolde voulait, que c’n’était pas celui qu’il devait devenir s’il espérait encore avoir une chance à connaître une vie normale après tant de chaos : mais les sentiments qui se créaient d’eux-mêmes dans les relents de son âme, le DeMaggio n’pouvait certainement pas les contrôler. C’qu’il pouvait toujours faire, c’était se retenir de sauter à la gorge de son père pour y enfoncer ses ongles, avec la ferme intention de lui arracher la carotide à mains nues, peu importait si c’était humainement possible ou non. C’qu’il pouvait faire, c’était utiliser sa tactique, ses plans histoire de faire les choses bien pour une fois, et n’pas causer sa propre ruine : qu’elle soit mentale, matérielle ou physique. Il n’suffirait pas de grand-chose, pour que le paria fils DeMaggio devienne une cible de choix pour la plupart des alliés de ses parents : et ça, que Lancaster reste au pouvoir ou soit un beau jour destitué de ses fonctions, ça n’changerait jamais.

Quand ça n’le concernait que lui, ou qu’eux deux Isolde et lui, ses parents étaient la menace- ses parents, ainsi que tout le réseau de connexions qui se cachait sous le simple nom DeMaggio. La Constitution de c’pays avait raison, d’une certaine manière- les hunters étaient des terroristes, ou des éléments qui y ressemblaient à s’y méprendre : attaquer Rafael DeMaggio, ce n’serait que couper la tête d’une hydre, pour en voir deux autres apparaître. Et ainsi de suite. Et ainsi de suite. C’était cruel, vis-à-vis d’Anthea, vis-à-vis d’Aria, ou même vis-à-vis du père d’Isolde, de voir les choses ainsi- mais dans leur misère, ils étaient encore chanceux : y’avait au moins un instinct sadique qui résidait en Rafael, et les protégeait d’une quelconque manière. A croire qu’il voulait faire durer le plaisir, bien les trainer dans la boue avant d’en finir- son petit manège finirait tôt ou tard par se retourner contre lui, une évidence qu’il était trop orgueilleux pour voir. Mais ici et maintenant, Isolde et Cesare étaient cette unité qu’rien n’pourrait briser, aucune volonté, aucune menace, aucun faux pas. Alors au moins, la berceuse murmurée pour Isolde revêtait une autre allure- un éclat sincère qui n’avait sûrement jamais existé auparavant lorsqu’Isabela l’avait chantée pour son fils, ou pour sa fille. Il n’savait pas, il n’saurait jamais- et il était tellement épuisé par l’ambiguïté de sa mère, qu’il n’voulait même plus savoir. Elle l’avait perdu, quoiqu’il en soit, le jour où elle avait accepté le sort d’Aria. A mesure qu’il avait senti Isolde se détendre contre lui, Cesare avait ralenti ses caresses, elles étaient devenues quelques effleurements, perdus dans le néant de la nuit qui les englobait désormais. Lui aussi, fallait croire que la berceuse avait un certain effet sur son esprit. Il sourit malgré tout à ses paroles, bien trop conscient à la voir dans la pénombre, qu’Isolde sombrait peu à peu dans un sommeil bienvenu. Il ne bougea pas, pendant de longues secondes, pris d’admiration- pour elle et pour l’instant, incroyablement silencieux, incroyablement paisible pour une ville comme Radcliff. Pour une vie comme la sienne à lui. Et enfin, il vint se lover contre elle, oubliant la lourdeur de ses tripes et la chaleur alentours, au profit de la simple présence d’Isolde- reposante, réparatrice. Pour sûr, il serait toujours là quand elle se réveillerait, parce qu’il se sentait sombrer lui aussi dans des rêveries idéales.
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MessageSujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark - Page 11 Icon_minitimeSam 19 Mar 2016 - 11:49

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Y avait eu une époque lointaine, vraiment lointaine, où ça avait été son père qui lui avait chanté quelques chansons pour qu’elle parvienne à trouver le sommeil. Vingt ans plus tôt, quand elle n’avait été qu’une gamine, quand sa vie avait été beaucoup plus simple et que les craintes qui la maintenait éveillée la nuit n’appartenait pas au réel. Les monstres sous le lit, son père avait toujours su les chasser avec facilité et souvent, il lui avait répété qu’ils n’existaient pas les monstres. Ça avait semblé tellement vrai à l’époque, quelques paroles prononcé par un père qui avait toujours été prêt à tout pour la protéger d’un monde qui déjà, vingt ans auparavant, commençait petit à petit à s’assombrir. Mais il s’était trompé. Les monstres existaient, le père de Cesare en était un et peut-être que son père à elle, il avait trop cru en ses propres paroles et que ça avait fini par le conduire à sa perte. Peut-être qu’il n’avait pas cru qu’il se prendrait une balle dans la tête, parce que lui, il était humain. Y avait une partie d’Isolde, qui ne pouvait pas s’empêcher de penser comme ça. Qu’il avait été sûr qu’il s’en sortirait, qu’il ne faisait que lui gagner un peu de temps. Mais son père avait été loin d’être stupide, alors dans le fond, y avait pas à douter qu’il savait très bien qu’il ne survivrait pas. Maintenant qu’elle avait Clara dans sa vie, c’était peut-être un peu moins difficile à comprendre. Ce qu’il avait fait pour elle, sans doute qu’elle pourrait le faire pour Clara. Qu’est-ce qu’ils lui raconteraient, Cesare et elle à Clara ? Ils savaient tous les deux que les monstres existaient, alors ce serait lui mentir volontairement que de lui dire de ne pas avoir peur des monstres. Ils pourraient bien lui chanter toutes les berceuses du monde pour l’apaiser et l’aider à trouver le sommeil, essayer de lui ôter ses craintes ça ne ferait que la nourrir de faux espoirs.

C’était ce qu’elle ressentait Isolde, quand elle repensait aux dix-huit premières années de sa vie. Son père lui avait peut-être dit bien assez tôt qu’il fallait se méfier des autres, qu’y avait des gens qui n’acceptaient pas les gens comme elle, qu’il fallait qu’elle reste prudente. Mais il avait aussi toujours promis qu’il ne laisserait jamais personne lui faire du mal. Une promesse qu’il n’avait pas tenue, il avait laissé Rafael lui faire du mal, sept ans plus tôt, puis encore aujourd’hui. Il ne pouvait plus la protéger de quoi que ce soit maintenant qu’il était mort. Avec lui, elle avait toujours cru que tout irait toujours bien et qu’elle aurait une vie normale, une vie simple mais belle et finalement, elle se retrouvait trop souvent plongée en plein chaos. La chute avait été dure sept ans plus tôt quand il était mort. Elle n’avait pas franchement envie d’imposer ça à Clara et pourtant, elle ne pouvait pas s’empêcher de croire qu’elle ne laisserait jamais rien ni personne blesser sa fille, elle ne pouvait s’empêcher de promettre qu’elle serait toujours là pour elle et qu’elle aurait une vie parfaite, loin des problèmes de ce monde. Elle ne pouvait pas s’empêcher de croire que même sa vie à elle un jour, elle serait semblable à tout ce que son père lui avait promis et y avait des soirs comme ça où ça semblait tout aussi impossible que possible. Elle avait douté de tout en apprenant la mort d’Anthea, mais dans les bras de Cesare, emportée par le sommeil alors qu’il lui chantait sa berceuse de espagnol, y avait plus rien qui semblait impossible. « Je t’aime. » Ça avait été les dernières paroles qu’elle avait été capable de prononcer avant de complètement s’enfoncer dans le sommeil. C’était ce qu’elle aurait voulu pouvoir lui murmurer à l’oreille chaque soir avant de s’endormir, pour le restant de sa vie. Parce qu’elle l’aimait. Elle l’aimait vraiment, malgré toutes les choses qu’il avait pu faire, malgré la volonté que le monde semblait avoir de les séparer. Elle l’aimait et ça, y aurait plus jamais rien ni personne pour l’en faire douter.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark - Page 11 Icon_minitimeSam 19 Mar 2016 - 18:03


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Il n’savait que trop bien qu’il n’avait jamais amené que du bonheur dans la vie d’Isolde- sans Clara pour les avoir réveillés et rassemblés dans cette chambre de motel l’autre jour, qu’est-ce qu’il se serait passé ? Jusqu’où seraient-ils allés dans leur hargne et leur dispute ? Cesare s’était su, à cette époque, prêt à tous les excès pour remonter la trace du tueur de sa sœur. Il s’était su prêt à cramer cette ville jusqu’aux cendres rien que pour que l’assaillant d’Aria sorte des ténèbres ; il s’était su, prêt à s’jeter à la gorge de trois parfaits inconnus bourrés pour leur casser la tête sous prétexte qu’ils avaient emmerdé une pauvre fille dans un bar. Il s’était su prêt à vouloir rejeter totalement la Saddler de sa vie- parce que c’était Isolde, parce que c’était la chance à une vie meilleure, à être un être meilleur qu’il n’avait eu aucune envie de devenir si ça n’en valait pas la peine. Il s’était su prêt à chasser la lumière, chasser l’espoir et la volonté d’être autre chose qu’un tueur – alors jusqu’où il aurait été prêt à aller pour complètement chasser la transmutante de son existence, ruiner leurs dernières chances, et la persuader de n’plus jamais se retourner sur lui ? Définitivement, rien que pour avoir été capable d’avoir de telles pensées, Cesare se savait capable du meilleur comme du pire lorsqu’il était question de son implication dans la vie de la jeune femme : peu importait ce qu’elle prétendait, et ce qu’elle prétendrait d’ici quelques semaines, quelques mois ou des années infinies- sa vie n’avait pas été complètement plus belle parce qu’il était entré dans celle-ci. Au contraire, sûrement. Cesare avait touché les ténèbres en Isolde de la même manière qu’elle avait touché la lumière en lui- et fallait bien croire qu’ils s’étaient tous les deux apporté quelque chose. Etait-ce une bonne chose ? Dans un coin culpabilisé de son cœur, Cesare n’serait jamais capable de voir Insurgency comme autre chose que la matérialisation de sa propre erreur, et des torts qu’il avait eu à causer à la Saddler pour la pousser en de tels extrêmes. Comment quelque chose de bien pourrait surgir de telles intentions ? Tout DeMaggio qu’il était, le chasseur savait déjà que rien n’pouvait ressortir de la hargne, de la haine et des abysses de la colère.

Ce soir, il pouvait au moins prétendre y croire un p’tit peu, au fait qu’il puisse lui apporter quelque chose de bien aussi- il n’avait pas d’mal à s’imaginer, Isolde s’effondrer plus ardemment encore suite à la mort d’Anthea s’il n’avait pas été là. Elle, elle n’avait pas été là quand Aria était morte, sauf pour encaisser les hurlements qu’il lui avait balancés en pleine tronche, le tout en quelques minutes à peine avant de partir ; et il l’avait subie, la lente et pernicieuse descente aux enfers si familière. Il n’aurait pas pu, tout simplement pas pu, rester à regarder par-dessus son épaule, seul ce soir, en s’imaginant Isolde vivre la même chose que lui. Et même si, concrètement, ils n’pourraient jamais dire ce qui se serait passé différemment s’il n’était jamais entré dans sa vie, au moins ce soir il pouvait savoir que s’il n’avait pas été là, ç’aurait été pire. Pour Isolde, pour Clara. Pour lui. Il avait donc doucement répondu à sa déclaration, d’un je t’aime murmuré pas très loin de son oreille, tout contre sa peau doucement réconfortante.

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Il ne sut combien de temps il avait dormi, au moment où quelque chose l’attira hors du gouffre de la nuit reposante- il était toujours contre Isolde, et aucun rêve ou aucun cauchemar n’était venu le poursuivre jusqu’ici. Mais quelque chose l’avait réveillé ; il écouta donc le silence pendant de longues secondes, avant que ses impressions ne soient confirmées. A l’autre bout du couloir, Clara s’était réveillée, et ses pleurs commençaient tout juste à lézarder les murs- fallait croire que n’jamais complètement se reposer, dormir en restant sur le qui-vive pouvait s’avérer utile, parfois. Doucement, silencieusement, le DeMaggio resta de longs instants à hésiter ; Isolde dormait encore, elle, probablement happée par un sommeil dont elle avait trop besoin pour en sortir d’elle-même, dès les premiers balbutiements du bébé et Cesare n’avait franchement pas envie de la réveiller pour l’envoyer s’occuper de Clara. Venant d’elle, qui avait cru que s’endormir déjà une première fois cette nuit serait impossible ; la voir, la sentir respirer si lentement, si paisiblement. Mais lui, c’n’était pas parce qu’il avait réussi à calmer la petite une première fois en laissant Isolde faire la moitié du job qu’il pourrait gérer quoique ce soit ; alors il attendit, ouais, hésita, comme ces mecs qui se réveillaient en premier quand le bébé pleurait, et espéraient secrètement que madame se réveillerait d’elle-même. Il n’hésita pas bien longtemps, pourtant, avant de doucement dégager sa main de celle de la jeune femme, soulevant silencieusement les draps pour trouver son tee-shirt, l’enfilant en quittant la chambre. Il avait affronté des transmutants, des chasseurs, des ennemis tous plus divers les uns que les autres- il arriverait bien à gérer un bébé minuscule et inoffensif.
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