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 (stv|isolde), a bright light in a sea of dark

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Isolde Saddler
Isolde Saddler

ADMIN - master of evolution
MESSAGES : 46349
SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
MessageSujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark - Page 18 Icon_minitimeSam 23 Avr 2016 - 13:41

if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me
— cesare demaggio & isolde saddler —
I watched you sleepin' quietly in my bed, You don't know this now but There's somethings that need to be said And it's all that I can hear, It's more than I can bear. What if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me? What if I went and lost myself, Would you know where to find me? If I forgot who I am, Would you please remind me? Oh, cause without you things go hazy. — hazy.

La mort d’Anthea, ça avait toujours été le plus gros des problèmes qui s’étaient glissés entre Cesare et Isolde. Elle avait été sa meilleure amie, cette fille qu’elle connaissait depuis tellement d’années maintenant, depuis toujours presque. Elle faisait partie de plus de la moitié des souvenirs de sa vie. Elle avait tout connu, tout fait avec Anthea et quand elle lui avait été arrachée par les actions d’un homme en qui elle avait pourtant toute confiance, un homme qu’elle aimait, forcément, ça avait été la chose la plus douloureuse du monde. A l’image de Bonnie, des années plus tôt qui l’avait trahie, causant au passage la mort de son père. Elle avait eu cette impression que quoi qu’elle fasse, fallait toujours qu’elle tombe sur ceux qui la trahirait de la pire des façons possibles. Le pire dans le fond, c’était peut-être de ne pas vraiment savoir pourquoi est-ce qu’il avait fallu que les choses tournent comme ça. Pourquoi est-ce qu’il l’avait trahie ? Est-ce qu’il n’avait fait que lui mentir depuis le début ? Et sans réponse, elle n’avait pas eu d’autre choix que de s’imaginer le pire, encore et encore. Alors elle l’avait vu comme un monstre, comme le hunter qui était arrivé dans sa vie pour la manipuler et détruire tout ce qu’elle avait pu construire jusqu’à présent. Elle avait toujours eu besoin d’une explication, depuis le début, depuis l’explosion, mais ça avait été le truc qu’il avait mis beaucoup de temps à lui fournir. La nuit de la fête foraine, ça avait changé beaucoup de chose pour elle, quand bien même trop rapidement les choses avaient commencées à dégénérer. Mais, ça avait quand même changé beaucoup de choses cette nuit-là d’après elle et peut-être que c’était à ce moment-là qu’elle avait trouvé la force de lui pardonner et de se pardonner aussi à elle-même tout ce qu’elle pouvait ressentir pour lui, quand bien-même après la visite de Cesare, elle n’avait pas pu véritablement passer à autre chose, y avait eu comme un déclic en elle cette nuit-là.

Tout s’était concrétisé quand il était venu la voir à l’hôpital, parce qu’avant ça, ils avaient quand même trouvé le moyen de s’engueuler, question de fierté peut-être. Elle aurait mieux fait de ne pas mettre en avant le fait qu’il l’avait accusée à tort de la mort de sa sœur et simplement de lui dire qu’elle voulait l’aider – quand bien même il aurait quand même trouvé un moyen de balancer toutes ses recherches par terre comme il l’avait fait – mais, il s’était quand même pointé chez elle pour l’accuser d’avoir plus ou moins tué sa sœur, alors évidemment, qu’elle n’avait pas pu se retenir de lui répéter que ce n’était absolument pas le cas. Mais ça aussi c’était passé. Parce que maintenant, elle savait à peu près où elle en était et où elle voulait aller et elle s’y accrocher aux promesses de Cesare. Est-ce que c’était une erreur ? Est-ce qu’elle allait encore finir avec le cœur brisé parce qu’elle se serait laissée allée à aimer quelqu’un ? Maintenant, elle avait cette pression dans son cœur qui lui laissait cette impression. Parce qu’il disait qu’y avait des choses qu’ils n’auraient pas dû se dire à l’hôpital. Les promesses, les je t’aime et tout ce qui allait avec ? Elle, elle ne regrettait pas ça, pas plus qu’elle ne regrettait la nuit qu’ils avaient passé dans son appartement. Elle sentait les larmes remonter à ses paupières alors qu’elle se sentait obligée de lui tourner le dos à présent. Elle faisait face au plan de travail, qui était devenu beaucoup moins déprimant d’un coup que le regard de Cesare. « Alors pourquoi t’es là hein ? » Y avait pas de logique entre ce qu’il pouvait vouloir, ce qu’il avait et ce qu’il faisait. Ça avait toujours été un problème aussi ça, cette impression d’avoir toujours deux Cesare que tout opposait sans jamais vraiment savoir sur lequel elle allait tomber. « Pourquoi tu m’fais des promesses si t’y crois même pas ? » Est-ce qu’il lui avait dit qu’il reviendrait vers elle, en sachant très bien que ce ne serait jamais le cas ? Parce qu’il ne le méritait pas ? Ou simplement qu’il serait trop mort pour en avoir quelque chose à faire de ce qu’il avait bien pu lui raconter. Est-ce qu’il parlait dans le vent quand il évoquait ce putain de jour où ils pourraient être ensemble ou cet avenir dans lequel ils pourraient fêter leur quatre-vingt-dixième anniversaire ensemble. « Va falloir que tu fasses un choix Cesare. T’as pas le droit de faire des promesses auxquelles tu crois pas et m’laisser m’y accrocher toute seule. C’est pas juste. » Parce qu’elle, elle le voulait cet avenir avec lui et elle n’avait pas l’impression que c’était si impossible que ça du moment que c’était aussi ce qu’il voulait. Peut-être bien qu’il avait l’impression qu’il ne pourrait jamais avoir ce qu’il voulait, mais dans le fond, le seul obstacle à ça c’était lui et tout ce qu’il pouvait se refuser sous prétexte d’être persuadé qu’il ne le méritait pas. C’était à se demander ce qu’elle pouvait mériter elle dans cette histoire, à part le fait d’être toujours l’idiote qui s’accroche bêtement à des espoirs qui ne verront jamais le jour, parce que Cesare l’avait décidé ainsi.
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Cesare DeMaggio
Cesare DeMaggio

ADMIN - master of evolution
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MessageSujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark - Page 18 Icon_minitimeSam 23 Avr 2016 - 21:33


cause here, everybody here's got somebody to lean on
ALL THAT I KNOW, THERE'S NOTHING HERE TO RUN FROM.
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and you can tell the world that you're tired. every time that i see your face i notice all the suffering. just turn to my embrace i won't let you come to nothing. stand there and look into my eyes, and tell me that all we had were lies. show me that you don't care and i'll stay here if you prefer w/isolde saddler & cesare demaggio.
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Ils avaient tourné autour de cette idée pendant toute la veille, et peut-être était-ce avec l’espoir de s’faire jeter dehors sans avoir à amener de tels sujets, que Cesare avait parlé de Moira Kovalainen. Il n’savait plus maintenant, si ç’avait été le besoin d’en parler enfin qui l’avait poussé à le faire, ou simplement une impulsion masochiste pour tester le lien qui l’unissait à Isolde. Pourtant, y’avait déjà eu de nombreuses épreuves qui avaient testé leur volonté, leur endurance, la ferveur avec laquelle ils s’accrochaient l’un à l’autre. Hier soir, Isolde avait préféré se réfugier dans ses bras, plutôt que d’le blâmer pour ce qui était arrivé, ou croire qu’il avait été d’une quelconque façon responsable de la mort d’Anthea. Et avant tout cela, ils avaient été ces deux abrutis qui n’avaient eu de cesse de s’disputer, simplement pour mieux se retrouver à la première occasion : pourquoi avaient-ils alimenté ce cercle vicieux pervers, fait de disputes, de colère et de larmes, si ç’avait été juste pour prouver à l’autre qu’ils pouvaient gueuler fort et s’jeter la pierre encore et encore ? Le problème, c’était que les sentiments qui les avaient traversés dans ces moments-là, ceux qui avaient hanté chacune de leurs retrouvailles, chacune de leurs disputes, chacune de leurs larmes et d’leur culpabilité, eux-mêmes étaient incapables de les décrire en des mots fermes et définitifs. Il avait été déchiré sans cesse entre Isolde et Aria, lui, persuadé d’en trahir une quand il restait avec une autre. Persuadé de raccommoder son existence avec sa nature de chasseur, dès lors qu’il restait Cesare DeMaggio, prêt à tout pour protéger sa sœur. Persuadé de pouvoir trop aisément tourner le dos à sa petite sœur, dès lors que son regard s’accrochait aux prunelles de la Saddler, ou que les moments avec elle s’étendaient trop en longueur, la vérité, les confessions lui brûlant les lèvres tout autant que l’affection qu’il aurait voulu mille fois lui exprimer. Il avait été inquiet pour l’une tout autant que pour l’autre, quand bien même il avait toujours su que ç’avait été deux parties de sa vie qu’il n’aurait jamais pu complètement assembler : combien d’fois, avait-il imaginé sa situation comme, lui, seul, au milieu d’un champ de bataille où il avait blessé trop de gens, dont celles à qui il tenait le plus. Lui qui faisait un pas vers Aria, pour mieux délaisser Isolde. Lui qui faisait un pas vers Isolde, pour mieux délaisser Aria. Il aurait voulu pouvoir quitter la ville avec sa cadette, n’jamais se retourner dès lors qu’ils en avaient eu la possibilité, mû par l’ambition d’offrir cette vie nouvelle, revigorante, apaisante à une Aria traumatisée par ce qu’elle avait eu à vivre. Mais il n’avait jamais pu le faire, parce que quitter Radcliff, quitter Isolde, ça lui avait été insupportable ; qu’importait qu’il ait, plus tard, prétexté qu’il voulait rester pour s’battre, par sécurité, ou parce qu’il était concerné par le sort de la ville. Ça n’avait jamais été le cas ; la seule personne avec qui il s’était toujours battu, ou la seule personne dont le sort l’avait préoccupé au-delà de sa sœur, ç’avait été Isolde. Et d’quelles manières est-c’que ça pouvait ne pas le bouffer de l’intérieur ça ? Le fait de s’dire, encore et encore, que s’il n’avait pas été à Radcliff, s’il n’avait pas eu cette seule raison de le retenir, Aria n’serait pas morte ? Anthea ne l’serait peut-être pas non plus, parce que leurs parents auraient été si obnubilés par l’idée de les retrouver et d’leur faire payer leur affront, qu’Isolde serait irrémédiablement passée au second plan. Ou peut-être pas. Peut-être aurait-elle subi plus intensément encore le courroux des parents DeMaggio.

Ouais, dans une certaine mesure, il avait été placé face à une situation où il n’aurait jamais pu être gagnant, et où chacun de ses choix aurait eu une putain de conséquence désastreuse ; fallait croire que ç’avait été toute sa vie, ça, à Cesare, et il haïssait chacune des journées désolées qui composaient sa vie. Alors pourquoi t’es là hein ? – il eut un moment de flottement à cette question, l’œil hagard, peu décidé à regarder une Isolde qui s’était éloignée de lui, et qu’il blessait un peu plus à chacune des paroles qu’il n’pouvait s’empêcher d’avoir. C’étaient ses hantises qu’il livrait là, ses questionnements sempiternels, toutes les obsessions qu’il avait, voilant ses moments de bonheur si ardemment arrachés. Parce que chaque douceur avec elle se teintait de si et de promesses d’un avenir qui n’arriverait que trop vite : et ce n’serait pas eux deux, vivant tranquillement dans une maison jusqu’à quatre-vingt-dix ans. Ce serait eux, face à des épreuves comme la mort d’Aria, la mort d’Anthea, les ultimatums incessants de ses parents, le deuil, l’envie d’abandonner. Pourquoi est-c’qu’elle n’se posait pas toutes ces questions, encore et encore ? Est-c’que ça en valait la peine, hein ? Qu’est-c’qu’ils y gagneraient ? Une poignée d’hypothétiques années juste construites dans leurs têtes, alors que devant eux, s’traçait une autoroute d’existence miséreuse ? « J’suis désolé. » c’est tout ce qu’il put articuler après la litanie d’Isolde, la voix étranglée, le regard ailleurs- il se sentait incapable de se lever de cette chaise, oppressé par la réalité de ce qu’ils se disaient ; il avait raison. Elle avait raison. Et les deux idées étaient aussi incompatibles que la réalité dans laquelle ils vivaient, et le fantasme si aisé auquel ils voulaient croire. Il y avait cru aussi cette nuit-là, à la fête foraine, en voyant le regard que la mutante posait sur lui changer, à mesure que la vérité sortait enfin de ses lèvres comme une confession désespérée. Et Aria était morte. Il profita au moins d’être dans le dos de la jeune femme pour passer une main sur son visage, écrasant de sa paume les paupières définitivement lourdes et fatiguées desquelles il voulait chasser toute hésitation. « C’est juste que-… peut-être que tu d’vrais y réfléchir, Isolde- » parce qu’au fond, lui il y réfléchissait trop déjà ; « Ces promesses c’est juste-… juste impossible. » au moins avait-il promis d’y croire, de se bercer d’illusions qu’il aimait tant avoir avec elle ; celles si familières, qui rappelaient ce temps où il avait cru pouvoir oublier qu’il était un chasseur. « Tous les jours, à chaque fois que j’viendrai- et pour je sais pas combien de temps, à chaque fois j’devrai repartir. » il se releva finalement, prenant un peu d’air dans ses poumons, sans pour autant savoir si ça allait l’aider d’une quelconque manière. « Est-c’qu’y’a un choix à faire, hein ? J’suis censé faire quoi ? Parce que qu’tu veuilles le voir ou non, à chaque fois que j’passe cette porte, c’est pour retourner avec mes parents. Chasser et tuer des gens. » et peut-être pas Anthea, peut-être s’étaient-ils accordés pour qu’il évite les membres d’Insurgency. Peut-être qu’il n’tuerait pas quelqu’un d’autre dans les mêmes circonstances que Moira Kovalainen. Ca n’voulait pas dire qu’elle avait été sa dernière victime ; la liste, elle n’semblait pas vouloir s’arrêter, et loin d’Isolde, loin de son regard, d’son jugement, ça n’lui importait pas du tout. « Et j’suis l’type qui pourchasse sa vengeance comme un dératé, alors que j’sais pertinemment que j’la mérite pas : si tous les autres types à qui j’ai pris des sœurs, des frères, ou peu importe quoi, devaient faire comme moi, j’serais où moi ? » et peut-être qu’Anthea n’avait pas de frère ou de sœur revanchard, mais y’avait tout le reste. « Comment tu vas aller voir les parents d’Anthea, et leur dire que leur fille est morte, en sachant très bien que c’est l’type qui l’a tuée qui t’a consolée hier soir ? » être debout subitement, n’aidait plus à prendre de l’air dans ses poumons ; sa gorge serrée brisait sa voix, coupait toute arrivée d’oxygène, toute pensée logique au-delà des questionnements lascifs qui franchissaient si froidement les frontières du silence. « J’ai fait ces promesses parce que j’t’aime, Isolde- et qu’y’a aucune dispute, aucune séparation, et aucun d’mes actes dégueulasses qui pourront effacer ça. Et-… et p’tèt que j’y ai cru, cette nuit-là, sur le moment. Mais-… encore une fois, pendant qu’on était occupés à s’faire des plans comme ça, y’a quelqu’un qui est mort. » à cause d’eux, probablement ; à cause de c’qu’ils étaient, c’qu’ils s’accrochaient à être – ouais y paraissait qu’y’avait aussi une vieille rancune qui accrochait Rafael à Isolde, mais dans tout ça, eux deux était irrémédiablement l’élément voué à échouer.
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Isolde Saddler
Isolde Saddler

ADMIN - master of evolution
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SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
MessageSujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark - Page 18 Icon_minitimeDim 24 Avr 2016 - 0:17

if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me
— cesare demaggio & isolde saddler —
I watched you sleepin' quietly in my bed, You don't know this now but There's somethings that need to be said And it's all that I can hear, It's more than I can bear. What if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me? What if I went and lost myself, Would you know where to find me? If I forgot who I am, Would you please remind me? Oh, cause without you things go hazy. — hazy.

Comment est-ce qu’ils en étaient arrivés là déjà ? Y avait eu des belles promesses qui avaient permis à son cœur de se faire léger, de s’envoler vers des songes qui lui permettaient d’envisager une vie meilleure. Là elle avait l’impression qu’à chaque seconde qui passait, son cœur s’alourdissait encore un peu plus, allant vers cette chute qui le brisait encore plus qu’il ne l’était déjà. Elle avait perdu Anthea la veille, sa meilleure amie, cette partie essentielle de son existence. Qu’est-ce qu’il lui resterait si ce matin elle devait perdre Cesare ? C’était pas le désespoir qui la poussait à s’accrocher à Cesare, ce n’était pas parce qu’elle n’avait pas envie d’être toute seule pour affronter la mort d’Anthea qu’elle avait si facilement pu venir chercher le réconfort dans ses bras. Ce n’était pas parce qu’elle était rendue aveugle par l’amour qu’elle avait cette impression de pouvoir tout lui pardonner avec autant d’aisance. Ce n’était pas le cas sans doute, elle n’en savait rien. Peut-être bien qu’elle avait un certain niveau de tolérance qui lui permettait de pardonner encore et encore jusqu’à ce que la limite soit passée et qu’elle lui demande vraiment de partir et de ne jamais revenir. Elle ne pardonnait pas parce qu’elle s’en  sentait obligée, mais parce qu’elle en avait encore la force et la volonté. Elle ne voulait pas le perdre, elle ne voulait pas être celle qui abandonnerait. Mais elle ne pouvait pas y croire toute seule à cette histoire, ça ne les mènerait nulle part si y avait qu’elle pour s’accrocher aux promesses et aux rêves qu’ils pouvaient avoir. S’il voulait abandonner, qu’il le fasse clairement au lieu de la laisser s’accrocher comme elle le faisait. Elle pouvait attendre des mois, des jours, des années pour avoir une vie à ses côtés, mais elle ne pouvait pas attendre dans le vent, elle ne pouvait pas attendre si c’était pour que lui il abandonne en cours de route.

Et il était désolé, peut-être bien qu’elle aurait dû compter le nombre de fois où il avait prononcé cette phrase depuis la veille et demandé un dollar pour chacune de ces fois, sans doute qu’elle serait riche à présent. La réplique la poussa à lever les yeux au ciel. Elle ne lui demandait pas de s’excuser à l’infini, elle lui demandait de savoir ce qu’il voulait et de lui dire avec clarté et elle voulait qu’il le dise maintenant, avant qu’elle se perdre beaucoup trop dans ces promesses impossible. La réplique arracha les larmes qui étaient accrochée à ses paupières, les laissant s’écraser en silence contre ce plan de travail qu’elle continuait de fixer. Ça devenait de plus en plus dur de l’écouter alors que chacun de mots qu’il prononçait faisait des millions de fois plus mal que les coups qu’elle s’était pris la veille. « Evidemment qu’y a un choix à faire … » Le choix qu’elle avait déjà fait elle, en sachant très bien ce qu’il pouvait faire aux côtés de ses parents, parce qu’elle ne se voulait pas complètement la face. « On m’a toujours dit de toujours continuer à m’battre … » Ça avait presque été les derniers mots de son père, ça avait été ce que Cesare lui-même avait dit la veille quand elle s’était sentie au fond du trou. « Tu peux faire ça, au moins essayer … » Parce que concrètement, entre l’hôpital et aujourd’hui, c’était même pas un essai, c’était une poignée de semaine à peine, ça ne rimait à rien, abandonner maintenant, ce serait le faire sans s’être au moins donné la peine d’essayer. « Ou juste abandonner, partir et jamais revenir vers moi ou … » Clara. Le nom ne passa pas le seuil de ses lèvres, soudainement obligée de serrer les mâchoires avec forces pour ne pas que les larmes se transforment en de nombreux sanglots incontrôlables. C’était l’ascenseur émotionnel le plus douloureux du monde, alors que la veille en voyant Clara dans les bras de Cesare, elle avait était vraiment heureuse, accrochée à ses promesses et à l’idée qu’ils auraient quelque chose tous les trois. C’était presque comme si elle avait pu se dessiner dans ses songes un avenir où ils seraient une famille et les paroles de Cesare le faisaient peu à peu disparaitre de l’équation et c’était ces neuf mois de solitude et de crainte qui s’imposaient de nouveau à elle. Combien de fois elle s’était dit qu’elle n’y arriverait jamais toute seule à gérer ce bébé ? Et ça revenait dans ses tripes cette angoisse en cet instant. Elle n’y arriverait jamais toute seule. Elle n’avait pas envie d’être toute seule. Et ce n’était pas Aldrich et Léda qui pourraient changer ça, malgré tout ce qu’ils pouvaient faire pour elle. Parce qu’y aurait jamais personne pour remplacer Cesare s’il décidait qu’y avait pas d’autre issue pour eux que d’abandonner. Et ce n’était que quelques minutes plus tôt qu’elle lui avait dit, avec toute la sincérité qu’elle avait en elle, qu’il ne devait pas la laisser tomber, parce que jamais elle serait capable d’aimer quelqu’un comme elle l’aimait lui. Jamais elle ne pourrait aimer quelqu’un au point de continuer à s’accrocher comme elle le faisait, d’avoir la volonté de pardonner ses erreurs avec l’espoir que ça puisse apaiser son âme, de vouloir être heureuse avec lui et avec personne d’autre. Y avait qu’avec lui qu’elle voulait un avenir auquel elle n’avait jamais songé auparavant. Et il avait dit pourtant, qu’il la laisserait jamais tomber mais à quoi ça rimait s’il ne croyait pas en ses propres promesses. « Tu serais mort si tout le monde courrait après la vengeance. » Et malgré la douleur dans son cœur qui devenait encore plus intense à cette pensée, la phrase était sortie plus simplement qu’elle l’aurait cru. « Mais t’es vivant et ça veut peut-être dire que t’as une seconde chance et ce serait idiot de gâcher ça. » Avoir une seconde chance, essayé de faire les choses mieux, ça ne pouvait pas être une mauvaise chose, au contraire. « T’as pas tué Anthea. Ton père l’a tuée et il est encore en vie aussi. Lui, il la prendra jamais la seconde chance. Continue comme ça et un jour tu finiras par te regarder dans la glace et réaliser que tu lui ressemble plus que tu l’aurais voulu. Juste parce que t’façon ou d’une autre tu s’ras privé d’la même chose que lui. » L’amour, le bonheur, la famille. C’était clairement pas au centre de la vie de son père et peut-être que c’était pour ça que son cœur avait fini par crever dans sa poitrine et qu’il était devenu le monstre qu’il était aujourd’hui. Et avoir un cœur, c’était plus douloureux que de ne pas en avoir, parce que ça laissait aussi la place à la culpabilité, mais ça pouvait aussi ouvrir la porte à quelque chose de meilleur, si on se donnait la peine d’essayer de l’ouvrir. « Je t’aime et ça m’donne l’impression qu’y aura jamais rien d’impossible, tant qu’on est ensemble. » Quelques temps plus tôt dans la bouche de quelqu’un d’autre, ça lui aurait semblé débile au possible, mais ça lui semblait tellement vrai aujourd’hui. « C’est clairement pas c’que tu ressens … » Sans quoi il aurait la même volonté de croire en leurs promesses qu’elle. Mais fallait croire que lui tout ce qu’il voyait au milieu de tout ça c’était tellement plus sombre qu’elle. L’amour c’était l’étincelle qui lui permettait de croire que finalement le monde il était peut-être moins pourris qu’il en avait l’air, c’était pas son cas à lui. « Y a des gens qui meurent partout tout le temps. C’est pas de notre faute. C’est que le monde est pourri et on y changera jamais rien, ça dépend pas de nous. Mais, il est beaucoup moins pourris dans tes bras … » Elle avait espoir qu’y avait au moins des choses à faire  pour rendre les choses plus facile, aimer, ça en faisait partie. Mais y aurait jamais personne pour le sauver complètement. Peut-être bien que leur vision des choses étaient tellement différente qu’ils n’étaient jamais vraiment sortis de cette période où tout les avait complètement séparés. Encore une idée qui lui brisait le cœur et n’aidait pas à faire cesser les larmes contre ses joues. « Est-ce que ça veut dire que …  c’est fini ? » Eux deux, cette histoire qu’ils avaient voulu reconstruire en se basant sur des promesses en lesquels il avait peut-être cru au moment de les faire. Mais ça n’avait pas de s’arrêter là alors qu’il l’aimait et qu’elle l’aimait. Ça semblait complètement impossible comme fin à cette histoire. Elle aurait voulu qu’on l’achève en cet instant, crever une bonne fois pour toute pour plus avoir à ressentir cette putain de douleur au fond de son cœur.
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Cesare DeMaggio
Cesare DeMaggio

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MessageSujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark - Page 18 Icon_minitimeDim 24 Avr 2016 - 5:31


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S’excuser, c’était la litanie réflexe qui revenait aux lèvres de Cesare dès qu’il s’retrouvait confronté à ces situations-là – combien de fois avait-il prononcé ces simples mots, la gorge serrée, le cœur au bord de la bouche, parce qu’il n’pouvait pas s’en empêcher ? Face à Aria, face à Isolde- face à d’autres gens encore, le DeMaggio portait sa culpabilité comme un poids qui avait près d’vingt ans, et l’assommait chaque jour un peu plus : s’il un jour, dans l’au-delà, il devrait s’confronter à tous ceux qu’il avait blessés, tués d’une quelconque manière, il n’en aurait pas fini. Heureusement pour lui, le jeune homme avait arrêté de croire en une vie après la mort depuis bien longtemps déjà, sa foi flétrissant à mesure que la réalité s’imposait à lui, coup après coup, épreuve après épreuve, difficulté après difficulté. Y’avait eu tellement de choses, un mix de rage, de hargne, de rancœur, de solitude pour construire le type qu’il avait été pendant tellement de temps ; le seul regret qu’il pouvait y avoir dans tout ça, lui et Isolde, la libération, c’était qu’il avait fallu attendre vingt ans pour que ç’arrive. Vingt ans de dommages qui n’pourraient pas être effacés ; ça n’faisait rien, ça n’changerait rien qu’il pourchasse des espoirs, des promesses, une vie meilleure qu’il savait qu’il ne mériterait pas. Et si dans dix ans, alors qu’il s’était pris à aimer Isolde de tout son cœur, abandonnant la chasse, éduquant Clara au grand jour et vivant d’une vie simple, quelqu’un s’pointait à sa porte pour réclamer vengeance légitime pour un des multiples cadavres qu’il avait semé dans son sillage ? C’était bien arrivé dans sa famille à lui, des gens, des dégénérés, qui s’pointaient dans sa maison, ou même sur le chemin de Rafael, pour réclamer une justice qu’ils n’obtiendraient jamais : n’était-ce pas ce qu’Isolde avait fait, la veille même, sept ans plus tard, pour son père tout autant que pour Anthea ? Que se passerait-il, s’ils devaient un jour découvrir que la vie de leur fille était menacée par un taré que Cesare avait lui-même amené dans leurs vies ? C’était déjà l’cas, au fond, parce que le chasseur savait bien aujourd’hui que si qui que ce soit dans sa famille devait apprendre l’existence de Clara et le lien de parenté qui la liait à lui, les conséquences n’en seraient que désastreuses. Au mieux, elle finirait enlevée comme le fils de Gabriela. Au pire… il n’préférait pas y penser, quand bien même l’image s’était déjà construite une bonne centaine d’fois dans son imagination, alors qu’il dévisageait son père, sa mère, ou Rayen. Ils auraient tous pu aisément tuer Aria dès qu’ils l’auraient décidé – maintenant, il s’construisait dans sa tête des images d’eux, tuant sa fille sans s’encombrer du moindre état d’âme ; sans doute même que dans les prochains jours, ce serait plus réel que jamais, puisqu’il avait lui-même pris le bébé dans ses bras, l’enserrant contre lui avec tendresse, le cœur emporté par un amour qu’il n’aurait jamais cru pouvoir ressentir pour qui que ce soit.

Il savait qu’Isolde pleurait- il savait que cette conversation tombée si rudement faisait un mal de chien, elle n’avait pas besoin de se tourner vers lui pour qu’il le sente : l’air tendu, la craquelure dans sa voix, qui répondait à la sienne à lui. La vérité, c’était que dès qu’il se croyait capable d’prendre une décision, dès qu’il se sentait apte à n’pas perdre pieds sur sa vie, y’avait toujours une réalité quelque part, qui lui tirait le tapis sous les pieds, le déstabilisant chaque fois un peu plus. Combien de coups allaient-ils continuer à s’prendre, avant de totalement sombrer dans la folie ? Et au fond, quelles menaces Isolde avait-elle dans sa vie, hormis celles directes proférées par son propre père à lui ? Il n’suffirait de pas grand-chose, qu’il renonce, qu’ils renoncent- et il devait bien y avoir des dizaines de choses que le fils pourrait trouver pour détourner l’attention que Rafael avait si arbitrairement posée sur la Saddler. N’jamais revenir, l’option lui enserra le cœur au point qu’il dut lâcher un soupir bruyant et traitre, crispant ses mâchoires avec force pour le retenir avant qu’il ne s’étende trop longtemps. Et ravaler le moindre souffle d’air lui sembla plus dur que jamais ; il en était à nouveau tenté d’ouvrir la bouche pour expirer, ou murmurer ces mêmes paroles qu’il répétait trop souvent. Il était désolé ; pour elle, pour lui, pour eux deux. Pour Clara. Désolé de regretter si fortement les mots qu’il avait prononcés à l’hôpital, désolé d’avoir rempli le certificat de naissance de Clara, portant encore en lui l’indécrottable impression que ça n’finirait que par lui nuire. Désolé de regretter tout ce qui s’était passé- cette nuit-là, ensemble, dans son appartement à lui. Désolé de regretter d’être venu, alors même que ç’avait été si désespéré, si plein de dévotion la veille à peine. « J’ai- j’ai pas de seconde chance, Isolde… Y’a-… y’a aucun moyen d’revenir de c’que j’ai fait, ou d’m’en défaire complètement. » c’était ça le problème ; oh le défaut dans c’t’histoire, c’n’était certainement pas qu’il n’en voulait pas de cette deuxième chance, ni qu’il n’l’aimait pas assez pour y croire, ni qu’il préférait cette vie sans espoir. « J’suis toujours moi, et y’a rien qui changera ça. Maintenant, ou dans dix ans- » avec ou sans elle « j’serai toujours Cesare DeMaggio, le type qui - même à une époque - a tué des gens, et s’en est toujours sorti avec ça. » n’était-ce pas, encore une fois, quelque chose que la transmutante en elle avait dit ? N’avait-elle pas dit qu’y’avait pas de justice pour les gens comme eux ? Peut-être qu’elle était là, la justice, dans l’fait qu’il vivrait toujours avec la hantise de récolter c’qu’il avait semé, et qu’cette hantise ne l’mènerait jamais nulle part. « Tu sais que j’suis pas le seul à pas être logique… à dire des trucs qui ont pas d’sens. C’que j’te dis maintenant, c’est des choses que tu m’as dites toi-même. » et peut-être que ç’avait été à l’époque où elle avait voulu le détester, peut-être que ç’avait été le résultat de sa rage plus qu’autre chose. « Si comme tu dis, tu m’as écouté malgré tout… faut croire que l’inverse est vrai aussi. » il avait écouté ses paroles, et elles s’étaient gravées d’elles-mêmes, écrites au fer rouge dans sa tête ; parce qu’elle avait raison- peu importait qu’elle ne l’déteste plus, soi-disant- y’avait toujours des centaines de personnes là-dehors qui pensaient comme elle, et méritaient au moins ça. Cesare pourtant, ne put résister bien longtemps, brisant la distance qui le séparait de la jeune femme, attrapant doucement son bras pour qu’elle se tourne vers lui – il avait besoin de voir son regard, quand bien même c’était douloureux. S’il flancha pour une seconde, ses prunelles sombres fuyant, mais il chercha bien vite à se rattraper, venant essuyer ses larmes en quelques caresses égarées. Et il aurait voulu pouvoir le dire à nouveau, qu’il était désolé. « Je t’aime- et… et ouais, on peut tout faire, y’a rien d’impossible… » -mais ; il soupira, incapable de garder contenance, son visage se tassant, ses mains retombant dans le vide. « J’veux pas que tu sois toute seule-… j’ai jamais voulu ça pour toi. » -mais ; y’avait pas de réponse idéale, même eux deux ils n’en étaient pas une, ne l’avaient-ils pas déjà appris de la plus cruelle des façons ? « Qu’est-c’que j’suis censé faire, Isolde ? » y’avait du désespoir, du désarroi dans sa voix, un torrent d’hésitations qui fractura tout son être quand bien même il aurait voulu tenir bon. « Je-… j’sais pas si c’est fini. Mais- mais qu’est-c’qu’y va s’passer la prochaine fois ? » qu’est-ce qui allait encore leur tomber sur le coin de la gueule ? Et combien de temps allait passer avant que ce soit trop, que même face au deuil, Isolde soit seule même s’il était à ses côtés, parce que ce serait trop dur, trop épuisant. Trop de DeMaggio. « On est censés faire quoi-… attendre et voir si y’a pas une autre raison qui s’pointera pour qu’tu me détestes ? » n’était-ce pas ce qu’il avait déjà fait, quand il avait tout lâché pour la conviction débile qu’il pouvait être juste Cesare, le transmutant à qui la Saddler était venue en aide, sans tenir compte de celui qu’il était, d’son passé ou du patronyme qu’il avait si ardemment caché. Parce qu’au fond, peut-être qu’il avait toujours su que les deux n’étaient pas compatibles, et ne l’seraient jamais.
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MessageSujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark - Page 18 Icon_minitimeDim 24 Avr 2016 - 13:15

if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me
— cesare demaggio & isolde saddler —
I watched you sleepin' quietly in my bed, You don't know this now but There's somethings that need to be said And it's all that I can hear, It's more than I can bear. What if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me? What if I went and lost myself, Would you know where to find me? If I forgot who I am, Would you please remind me? Oh, cause without you things go hazy. — hazy.

Aimer Cesare, ça l’avait peut-être rendue niaise, au point de croire que tant qu’ils s’aimaient, y avait rien d’impossible, que le monde, ils finiraient par trouver un moyen de vivre avec, s’ils se donnaient les moyens d’y croire et de se battre pour y arriver. Peut-être que ça l’avait changée de tomber amoureuse. Elle dont l’avis avait toujours été bien tranché, elle les avait vraiment détestés les hunters, depuis le jour où on lui avait arraché son père. Elle leur vouait une haine qui n’avait fait que s’aggraver après cette explosion et ouais, sans doute que Cesare avait un rôle à jouer là-dedans qui faisait que dans une logique à laquelle elle ne pouvait plus croire aujourd’hui, elle aurait dû le détester comme elle détestait tous les autres. Parce que ça avait été son meilleur argument durant tous ces mois, la chose la plus facile à lui reprocher, encore et encore, d’être un chasseur, d’avoir choisi de tuer ceux qui pourtant étaient comme lui, des transmutants. Mais le monde il était plus compliqué que ça au final. Il n’était pas juste noir et blanc et si y avait plus moyen de croire que même les hunters qui pouvaient se rendre compte qu’ils faisaient fausse route et qu’ils pouvaient agir différemment, alors à quoi est-ce qu’elle pouvait croire ? Que le monde était juste complètement pourri et qu’y avait vraiment plus rien à sauver ? Qu’elle perdait son temps au quotidien, que ce soit dans la police ou au sein d’Insurgency, parce que de toute façon, personne n’était capable de changer et que rien ne pourrait améliorer les choses ? Qu’est-ce qu’elle pourrait lui dire à Clara quand elle grandirait, si elle-même elle commençait à perdre foi et à ne plus imaginer qu’on puisse quand même trouver le bonheur dans ce monde de fou, malgré les erreurs qu’on pouvait commettre ? Si elle pouvait aider Cesare, ça voulait dire que cette guerre entre les transmutants et les hunters c’était pas écrit quelque part et qu’y avait rien à faire pour changer les choses. S’il avait pu l’aimer malgré ce qu’elle était et qu’elle pouvait l’aimer malgré ce qu’il avait été, ça voulait dire que cette haine, elle n’était pas complètement inévitable et s’ils pouvaient construire quelque chose ensemble, ça voudrait dire qu’ils avaient trouvé un moyen d’échapper aux volontés d’un monde complètement pourri sans se laisser simplement porter par ce qu’on attendait d’eux, comme si c’était le destin qui devait tout choisir.

Y avait pas moyen de refaire le passé, ce que Cesare avait fait, c’était vrai, y aurait jamais rien pour l’effacer, mais elle ne pouvait pas croire que ça voulait dire qu’il ne méritait rien de mieux que de payer les conséquences de ses actes. Ce serait pas juste qu’un type comme lui ait à payer le prix d’actes dont il essayait de s’en sortir, alors que d’autres, n’en paieraient jamais prix, alors que jamais, ils n’auraient la volonté d’arrêter cette folie. Dans le fond, on pouvait bien le dire, sur l’échelle du mérite, y en avait qui méritaient beaucoup plus la misère, la vengeance des autres ou une quelconque punition que Cesare et pourtant fallait croire qu’y avait que lui qui était prêt à assumer les conséquences de son passé, ou qui pensait que ça suffisait à se refuser un avenir meilleur. Et ça faisait inéluctablement partie des trucs pas justes de ce monde. « J’étais en colère et je comprenais pas ce qui avait pu se passer et c’est différent maintenant … » Et y avait bien des choses dans ce qu’elle avait pu dire qu’elle regrettait à présent, dans ces mois où elle avait été guidée par la rage et l’incompréhension. « T’as fait des choses horribles, mais t’es pas le seul … Et c’est pas juste que toi tu ais à payer alors que tu regrettes et qu’y en a tellement d’autres qui en ont rien à faire et qui paieront jamais. » Son père par exemple alors même qu’il avait tué Anthea et son père et que ça avait plus l’air de lui faire plaisir que de l’attrister. Alors pourquoi est-ce qu’il faudrait que ce soit Cesare et pas les autres ? « Qu’est-ce que tu feras une fois que tu auras eu ta vengeance et que tu seras toujours persuadé que tu mérites pas une vie meilleure ? » Si elle n’était pas là au bout de la route, vers quoi est-ce qu’il se tournerait ? Vers quoi est-ce qu’il allait avancer s’il était persuadé que a vie ne pouvait pas être meilleure ? A quoi même ça servait de se venger dans le fond, si y avait rien derrière ? Qu’est-ce qu’il pouvait bien s’imaginer comme avenir s’il ne croyait pas que ce serait avec elle ? Est-ce qu’il attendrait juste qu’on vienne lui tirer une balle dans la tête par vengeance et on en parlerait plus ? C’était peut-être égoïste de penser comme ça, mais elle pensait suffisamment de temps à se soucier du reste du monde, pour avoir le droit de penser comme ça de temps en temps, quand le désespoir s’emparait d’elle, mais le fait était que peut-être qu’elle, elle ne méritait pas ça, de savoir que l’homme qu’elle aimait se contentait de ruiner sa vie parce qu’il était persuadé qu’il n’avait pas le croit à plus que ça. Et Clara, elle ne méritait certainement pas de n’avoir de son père qu’un nom sur un certificat de naissance. Et s’il l’aimait, qu’elle l’aimait et qu’y avait rien d’impossible, alors il était où le problème ? Elle détourna rapidement le regard alors qu’il s’était rapproché, ne trouvant pas la force de le regarder. Elle aurait eu envie de le repousser, de lui dire de ne pas l’approcher s’il ne savait pas si c’était fini. Parce qu’il faudrait bien qu’il sache à un moment, si lui il voulait que ce soit fini ou pas, parce qu’elle, elle ne le voulait pas et est-ce que ça en valait la peine qu’il continue comme ça s’il était juste persuadé qu’elle finirait un jour par le détester ? « Pourquoi t’es tellement persuadé que je finirais forcément par te détester ? » Pourquoi est-ce qu’il fallait toujours que ce soit la même chose qui ressorte de l’histoire, elle qui le détestait ? Est-ce que ça sonnait faux à chaque fois qu’elle lui disait qu’elle l’aimait ou bien est-ce qu’il faisait plus confiance en la pourriture de ce monde qu’à elle et à tout ce qu’elle pouvait raconter ? Elle, elle ne le détestait pas et jamais elle n’imaginait que ça puisse arriver.
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MessageSujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark - Page 18 Icon_minitimeDim 24 Avr 2016 - 21:20


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C’est pas le bon moment pour avoir ce genre de conversation- avait murmuré une petite voix dans sa tête pendant toutes les heures qu’il avait passées ici, à ressasser des doutes qu’il gardait silencieusement pour lui. Mais ça n’aurait jamais été le bon moment, probablement, pour amener si froidement et brusquement une part de réalité pour ternir leurs promesses trop idéales. Parce qu’au fond, que s’étaient-ils construits d’autre, si ce n’est toute une quantité d’espoirs démesurés qui deviendraient des déceptions âpres au creux de leur gorge ? Qu’est-ce qu’ils deviendraient, dans une poignée de semaines, quelques mois ou même pire encore, des années, si tout ce qu’ils avaient imaginé dans leurs esprits n’se réalisait pas ? Est-c’que Clara allait devoir grandir entre parenthèses, elle aussi, avec ces paroles dans sa tête- un jour peut-être que. Un jour peut-être que ses parents laisseraient de côté leurs obsessions débiles pour faire les choses proprement. Un jour peut-être qu’ils en auraient tout simplement marre, de perdre encore et encore des gens à qui ils tenaient. Un jour, peut-être que Radcliff, sa merde permanente, et ses habitants détestables, auraient fini par avoir raison de leurs bonnes volontés. Ou un jour, peut-être que Clara se retrouverait déposée sur le perron d’un orphelinat à des dizaines de kilomètres de là, parce que ses deux parents seraient morts, et qu’elle n’serait rien d’autre qu’une identité fantôme. Une gamine sans racine, et avec un héritage qu’il valait mieux qu’elle ne connaisse pas, au fond. Quelles belles histoires auraient-ils à raconter à leur fille ? Comment papa et maman s’étaient rencontrés avant que papa ne fasse exploser la moitié des amis de maman ? Comment maman était allée fracasser la tête de papy parce qu’elle avait découvert que ce même papy avait tué son père à elle ? Comment papa et maman avaient passé des années à survivre, accrochés à de maigres espoirs, jusqu’à c’que papa ait enfin les couilles de tuer ses propres parents pour avoir ce qu’il voulait ? N’était-ce pas là le seul avenir possible et imaginable qui se traçait devant eux ? M’enfin, l’avenir le moins dégueulasse- parce qu’ils pouvaient aussi souffrir encore et encore, pour finir par crever. Ou Clara pouvait mourir avant eux, prise dans les feux croisés de deux camps qui seraient toujours ennemis. Ouais, Cesare avait perdu de nombreuses de ses années de vie, et plus encore d’opportunités à être heureux en privilégiant la méfiance, les questionnements et les doutes incessants – mais il s’était aussi protégé de bien des douleurs, qui avaient déjà de part en part fracturé son être depuis qu’il s’était laissé aller à aimer avec Isolde.

Qu’est-c’que la vie des gens qui n’pensaient pas comme ça devait être simple, légère, défaite de la gravitation lourde et oppressante de cette planète et du monde exigeant qui gravitant tout autour d’eux. La romance pour la romance, avec pour seules préoccupations, des hauts et des bas que tous les couples pouvaient connaître : c’est vrai, y’avait pas tous les types qui pouvaient prétendre regarder la femme qu’ils aimaient en sachant que leur père venait juste de tuer des gens à qui elle tenait. C’était pas tous les pères qui regardaient leurs enfants, avec la crainte de voir ceux-ci tués par leurs propres parents. A quel point sa famille était-elle pourrie, pour qu’il en arrive à avoir de tels chemins de pensées, de telles obsessions lancinantes, de tels instincts de survie qui le paralysaient dans une envie de n’pas avancer ? N’pas s’attacher, c’était déjà trop tard : au fond, peut-être qu’il parlait déjà trop tard, parce qu’il aimait Isolde, parce qu’il aimait Clara et qu’il soit à leurs côtés ou non, les perdre le détruirait. Et même des jours, même des années passés loin d’elles n’pourrait rien changer à ça. Et y’avait plein de choses dans l’équation, plein de préoccupations si naturelles à lui qu’Isolde n’pourrait pas comprendre. Que personne ne comprenait, tout simplement parce que ouais, il semblait être le seul putain de hunter autant préoccupé et accablé par ce qu’il avait eu à faire. Parce qu’il avait eu la Saddler, lui dans sa vie, pour lui marteler des évidences auxquelles il n’avait pas voulu croire : combien d’gens pouvaient prétendre être si brusquement ramenés sur terre par des paroles tranchantes, pleines d’un jugement acerbe pour tout ce qu’il avait eu à faire ? Ouais, elle avait été en colère, ça n’avait pas rendu ses paroles moins légitimes. Qu’est-c’qu’il ferait une fois qu’il se serait débarrassé de Kingsley Moren ? L’instinct premier de Cesare fut de détourner le regard, complètement fuir ces confessions qu’il n’avait pas faites à Isolde, rien que parce que c’était trop compliqué, trop imprévisible : comme quoi, fallait croire qu’il n’avait pas tant changé sa manière de faire que ça. Il n’s’était pas attendu, au moment de choisir cette route-là de la vengeance, d’en sortir vivant ; parce que c’était c’qu’Isolde lui avait dit une nouvelle fois, et qu’il avait été prêt à l’accepter. Creuser deux tombes, et aller retrouver sa sœur dans l’action ultime de la venger – alors qu’sa vie n’avait rimé à rien à l’époque, qu’est-c’qu’il aurait pu attendre de plus, en effet ? Et il avait fait encore plus sa paix avec cette idée, dès lors qu’il avait confronté Rafael. Définitivement, il avait fait trop de promesses, et y’en avait aucune qu’il avait eu l’intention de tenir, probablement. S’il devait choisir, il choisirait celles qu’il avait faites à Isolde, bien évidemment, mais c’était les plus surréalistes de toutes. Parce qu’à quoi bon vouloir aspirer à mieux si ces espoirs étaient basés sur des actes comme le meurtre ou la vengeance ? Ça ressemblait à une putain d’ironie plus qu’autre chose. Et malgré tout ça, c’était toujours elle qu’il aimait, elle qu’il choisissait, elle qu’il chérissait – elle vers qui il était toujours obligé de revenir, de ses mains caressant tendrement ses joues comme si ça pouvait apaiser les blessures créées par ses propres mots. Ouais, c’était égoïste de provoquer un tel paradoxe en elle, alors Cesare avait laissé ses mains retomber le long de son corps, crispé de la tête aux pieds, confronté à une question dont la réponse lui paraissait aussi évidente que possible. « Parce que tout l’monde me déteste, Isolde. » et c’était dit avec une froideur qui empêchait tout pathos de glisser dans l’instant, ses mâchoires du chasseur se crispant instinctivement. « Tu veux savoir c’que c’est, la justice que récolte n’importe quel hunter ? Qu’il le remarque ou pas ? C’est ça- c’est… c’est l’fait que pour n’importe qui qui nous connaisse, on est des tueurs- et… » et pour les autres, ils n’étaient jamais grand-chose d’autre que des ombres passagères qui s’faisaient bien assez vite rappeler par leurs crimes et leur vie passée. « et pour mes parents, j’suis un dégénéré. Pour ma sœur j’étais-… celui qui l’a abandonnée. » et pour Isolde, il était celui qu’elle aimait, celui qui l’aimait, parce qu’il l’embrassait avec amour, caressait ses joues comme personne, dévoué, déterminé, désespéré. Mais elle était bien la seule à voir les choses comme ça, et c’était on n’peut plus évident qu’au milieu de tant d’évidences, des choses aussi fantaisistes que l’amour n’pouvaient pas durer. « Crois-moi, y’aura de nouveau des jours où tu l’regretteras, de m’aimer. » parce que même sa sœur l’avait regretté, jusqu’au dernier moment de sa vie probablement, et tout ça, c’était plus vaste qu’eux depuis plus longtemps qu’ils n’avaient voulu y croire.
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MessageSujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark - Page 18 Icon_minitimeLun 25 Avr 2016 - 0:42

if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me
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L’avenir, ça avait toujours été un truc particulièrement flou aux yeux d’Isolde, elle n’aimait pas particulièrement se projeter là-dedans pour la simple et bonne raison que, dans un sens, y avait vraiment aucun moyen de savoir comment il serait l’avenir. C’était beaucoup trop incertain comme truc, alors à quoi ça rimait de ce dire que c’était perdu d’avance sans même se donner la peine de tenter le coup. Elle n’avait pas envie d’abandonner maintenant elle. Elle pouvait concevoir qu’avec tout ce qu’il pouvait avoir fait dans sa vie, Cesare pouvait avoir des doutes et c’était sans doute l’une des choses qui faisait de lui le type bien dont elle avait parlé la veille. Mais il pouvait être mieux que ce qu’il avait été dans le passé, elle en était persuadée. C’était horrible ce qu’il avait pu faire, ce qu’on l’avait poussé à faire sans vraiment lui laisser le choix, parce que c’était l’héritage de famille ou une connerie du genre et ce n’était pas la solution de se dire que c’était juste pas de sa faute, parce qu’au fond de lui, il avait bien trop conscience de ce qu’il avait pu faire. Mais ça ne devait pas définir toute son existence, sinon à quoi bon d’avancer si la seule chose qu’il pensait pouvoir mériter c’était que quelqu’un vienne le tuer pour se venger des vies qu’il avait pu ôter ? Autant se tuer lui-même. Est-ce que ça n’avait pas été une partie du plan dans le fond ? La raison pour laquelle sa main était venue s’abattre contre sa joue cette nuit-là à l’hôpital quand il lui avait dit ce qu’il avait l’intention de faire ? Elle l’avait déjà senti quelques jours plus tôt, dans sa chambre au motel que l’issue logique dans tout ça, ce serait sa mort et ça s’était fait encore plus présent en elle à l’hôpital. C’était bien pour ça qu’elle lui avait fait promettre qu’il reviendrait vers elle après. Mais s’il n’y avait pas cru plus longtemps qu’au moment de prononcer ces mots, c’était qu’il n’avait probablement jamais eu l’intention de survivre. Est-ce qu’il l’avait eue, au moins la nuit suivante dans son appartement ? La question lui tordait les entrailles sans qu’elle n’ose la prononcer à haute voix.

Est-ce que c’était ça, le seul véritable plan qu’il avait pour l’avenir ? Se faire tuer parce qu’y avait rien d’autre qu’il méritait ? Elle, elle ne pouvait pas imaginer un monde sans Cesare dedans. Elle ne voulait pas le perdre et elle n’avait certainement pas envie de se retrouver à affronter un nouveau deuil. Pas celui de Cesare. Il l’avait dit, qu’il péterait un câble s’il devait lui arriver quelque chose à elle, l’inverse devait être tout aussi vrai. Elle avait déjà été bien loin pour Anthea, mais elle avait été rappelée à la réalité avant d’aller trop loin. Mais Cesare, ce serait la goutte d’eau qui ferait déborder le vase. Elle ne pouvait pas le perdre définitivement et elle ne pouvait pas le laisser renoncer à ce qu’ils avaient. Et c’était dur pourtant de trouver les mots justes entre toute la douleur qu’elle ressentait à chacun des battements trop rapides de son cœur et l’angoisse qui circulait dans ses veines en lui donnait l’impression qu’elle n’allait pas tarder à ne plus tenir debout. Elle osa enfin relever les yeux vers lui, rendus brillants par les larmes. « Moi je te déteste pas et peut-être bien que j’aurais jamais de raison de le faire. On peut pas savoir comment ça va se passer … » Il était celui qui imaginait que tout se passerait mal, elle était celle qui imaginait que tout irait toujours bien. Au final, peut-être qu’ils devraient se contenter de viser l’entre deux, parce que c’était ce que traversaient tous les couples, une longue route faite de hauts et de bas. « Peut-être bien qu’un jour je le regretterai. Ou peut-être que ce sera toi. » Parce que de son point de vue actuel, elle ne pouvait pas le détester, tout comme, lui, il devait penser que la détester c’était impossible. Alors y avait pas de raison, pourquoi ce serait elle qui finirait par le regretter cet amour qu’elle chérissait tant aujourd’hui. « Ou peut-être qu’aucun de nous regrettera. » Pourquoi cette possibilité-là elle devait être si impossible que ça ? Ils s’aimaient, alors ce serait plus logique de penser comme ça. « A part si tu as troqué le contrôle du métal par un don de divination pendant la nuit, tu peux pas savoir comment ça va se passer … » Et ce serait terrible dans le fond, de toujours savoir comment les choses allaient évoluer sans même avoir l’occasion d’être confronté à la surprise. Mais elle était certaine que Cesare, il avait toujours le même don qu’hier soir et donc aucun moyen de prédire l’avenir. « On devrait au moins essayer avant de dire que c’est perdu d’avance. » Y avait rien de perdu d’avance de toute façon, s’ils devaient échouer, ça pourrait être pour un tas de raisons, mais certainement pas parce que c’était écrit comme ça et qu’ils n’y pouvaient rien, ça elle ne pouvait pas l’accepter.

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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark - Page 18 Icon_minitimeLun 25 Avr 2016 - 5:18


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Il n’était pas bon avec les sentiments, il n’savait clairement pas comment les gérer, que faire avec, comme s’il s’retrouvait avec la chose la plus encombrante du monde sur les bras. C’était pourtant si évident, si facile des fois – souvent, même – lorsqu’y’avait Isolde dans les parages ; il voulait y croire, il voulait s’accrocher à tout c’qui était possible ou impossible à obtenir. Il voulait n’plus compter les efforts, les minutes, les jours qui passaient, les épreuves- y’avait une infinité de choses qu’ils auraient pu s’vouer, s’promettre, dès lors qu’ils se perdaient uniquement dans les prunelles l’un de l’autre. C’n’était certainement pas c’qu’elle méritait, Isolde, d’être confrontée à un cœur qui fluctuait sans cesse, des réalités qu’il amenait lui-même du bord de ses lèvres, parce qu’il était le réaliste, d’un pragmatisme si glacé que ç’avait parfois l’air d’être juste du pessimisme. Maintenant, Cesare n’savait pas de quoi ses désespoirs étaient faits – s’ils étaient faits d’une évidence que la Saddler fuyait, envers et contre tout, dans le deuil d’Anthea qui commençait tout juste pour elle. Ne s’accrochait-elle pas si ardemment à lui, simplement parce qu’elle pensait qu’elle n’aurait pas la force de s’en relever, s’il devait passer cette porte avec un point final ? Un c’est terminé, ferme, définitif, qu’il se savait incapable de prononcer ? C’était un cercle pervers, ouais, de pousser la mutante dans ses retranchements avec l’espoir qu’elle la prononce, elle ; qu’y’ait un désespoir quelconque, similaire au sien, qui lui ferait voir c’qu’il n’pouvait pas ignorer, trop souvent. Ses mots, ils étaient parfois durs, impétueux, comme des coups de marteau qu’il venait asséner à une Isolde déjà fragilisée, prête à se craqueler juste sous ses yeux : mais s’ils n’se remettaient pas un tant soit peu en question pour Anthea, quand est-c’qu’ils le feraient ? Ca semblait être le moment idéal, quand bien même y’en aurait jamais ; mais Anthea, ç’avait été leur problème à eux aussi, cette litanie culpabilisante qui était si souvent revenue, ce prénom qui avait brûlé leurs lèvres et tracé un peu plus la distance qui les avait séparés. Anthea, qu’il avait tuée. Anthea qui était revenue à la vie, et dont Isolde avait usé encore et encore pour tirailler de regrets un Cesare qui demeurait dans son mutisme. Anthea, qui avait été la source de sa rage, de sa hargne distillée à l’égard d’Isolde, après la fête foraine, alors qu’il n’avait plus rien.

Est-c’qu’ils avaient vraiment laissé cette phase derrière eux ? Est-c’qu’ils avaient vraiment trouvé un quelconque équilibre, dans leurs vies, leur union, leur partenariat au-delà de tous les sentiments qu’ils éprouvaient l’un pour l’autre ? Ou n’faisaient-ils que se voiler d’illusions, une trêve de courte durée avant que d’autres responsabilités, d’autres douleurs n’prennent la place des précédentes ? Il n’savait pas ce qu’il faisait – tout c’qu’il pouvait ressentir, c’étaient les peines qu’il imposait à Isolde, et débordaient par chaque pores de son être à mesure que les mots pesaient un peu plus sur elle ; le DeMaggio en regrettait ses paroles, tout autant qu’il regrettait de n’pas les avoir eues plus tôt. Quel paradoxe, et ça n’semblait être que la face visible de l’iceberg de problématiques qu’ils pouvaient être, tous les deux. Elle ne l’détestait pas, qu’elle disait- et pourtant, il en détourna le regard, incapable d’ancrer ces mots comme une évidence en lui ; mâchoires crispées, le chasseur se força au silence, peu désireux de livrer des impressions qui étaient encore trop fraiches dans sa tête. Elle le détestait. Et puis elle n’avait fait qu’essayé, en fait. Et finalement elle ne l’détestait pas. Et elle l’aimait. Et il l’aimait. Il en perdait la tête, et peut-être qu’ils finiraient tous les deux par en devenir fous : est-c’qu’Isolde elle-même réussissait à faire le tri entre sa raison et le cœur qui battait dans sa poitrine ? « J’suis censé faire quoi, Isolde ? » qu’il répéta, avec l’impression que c’était sa deuxième réplique récurrente, après les excuses. « On est censés faire quoi ? Juste s’accrocher chaque jour un peu plus avec l’idée que peut-être ça s’terminera différemment de la dernière fois ? Bah on dirait bien que ça s’engage pas dans cette direction. » il avait presque eu la voix plus agacée que concernée ; parce qu’au fond, il n’comprenait pas, il n’comprenait plus et il n’avait probablement jamais compris, sauf quand il avait été ce Cesare qui se cachait de ses origines et de tout ce qui faisait celui qu’il était. « J’vais pas recommencer à faire les mêmes erreurs. J’peux pas revivre ça. » et Isolde n’était pas une erreur, eux deux ils n’en étaient pas- mais ça, oublier le reste du monde et faire comme s’ils n’étaient que tous les deux ? Il l’avait déjà fait, et il avait foncé droit dans l’mur, parce que le reste du monde, il l’avait pas oublié. Que ce soit ses parents, sa sœur, quelque autre ennemi que ce soit. « Et tu devrais pas l’vouloir non plus. Aujourd’hui plus que jamais. » peut-être bien que c’était pour ça qu’il avait cédé au besoin de lâcher ces paroles ici et maintenant- ne voyait-elle pas tout le cercle vicieux qui s’retournait contre eux ? Les événements qui s’alignaient encore et encore de la même façon ? « J’veux plus t’blesser... » qu’il confia, le regard ailleurs, les mâchoires si étroitement serrées qu’il n’savait pas s’il avait bel et bien prononcé ces paroles : ouais, peut-être que ç’avait été Rafael la veille. Rafael, Cesare, la différence était trop maigre pour que lui, il parvienne à la voir ; l’empreinte de son père, elle était trop pesante, et elle revenait toujours s’mettre entre eux, d’une façon ou d’une autre.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark - Page 18 Icon_minitimeLun 25 Avr 2016 - 19:40

if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me
— cesare demaggio & isolde saddler —
I watched you sleepin' quietly in my bed, You don't know this now but There's somethings that need to be said And it's all that I can hear, It's more than I can bear. What if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me? What if I went and lost myself, Would you know where to find me? If I forgot who I am, Would you please remind me? Oh, cause without you things go hazy. — hazy.

Pourquoi est-ce qu’il était revenu dans cette chambre d’hôpital ? C’était la question qui tournait en boucle dans la tête d’Isolde à présent. S’il avait juste eu pour plan celui de finir par mourir, ça aurait été plus simple pour eux deux s’il n’était pas venu la voir ce jour-là. Ou peut-être bien qu’il s’était attendu à ce qu’elle lui crie encore dessus qu’elle le déteste, puisqu’il semblait être persuadé que c’était qu’elle finirait par faire un jour, comme si y avait pas d’autres options possibles. Peut-être bien que c’était ce qu’il avait voulu et que ça aurait rendu les choses plus simples pour lui, partir après sa vengeance en se disait qu’elle le détestait et que s’il devait mourir, ça ne l’affecterait pas plus que ça. Pourtant, elle était certaine de lui avoir dit, au milieu de leurs cris dans la chambre de motel, qu’elle ne voulait pas qu’il meurt. Elle ne l’avait jamais vraiment voulu dans le fond. Elle l’avait pensé, quand la rage avait été à son extrême, mais au final, jamais elle n’aurait pu se réjouir de sa mort. Tout ce qu’elle pouvait conclure de ces retrouvailles à l’hôpital, c’était que les promesses qu’il avait pu lui faire, elles s’étaient certainement envolées au moment où, il avait passé la porte pour retourner à sa vie. Alors est-ce qu’il s’était contenté de lui mentir en pleine face la fois d’après, dans leur appartement, prétendant qu’un jour, ils pourraient avoir ce qu’ils voulaient ? Est-ce qu’il l’avait pensé encore quelques minutes, au moins le temps qu’elle parte, avant d’envoyer valser ça aussi. Fallait croire que tout ce qu’ils racontaient depuis la veille c’était pareil, ça avait été voué à ne devenir que du vent pour lui à la minute où il aurait franchi cette maudite porte et à elle, ça lui brisait le cœur, bien plus que l’autre fois quand elle avait dû partir, bien plus que s’il était juste parti, si bien qu’elle se sentait regretter d’avoir cherché à le retenir.

Mais l’aimer, ça elle ne le regrettait pas. Elle se sentait mieux comme ça que pendant tous ces mois à lui hurler dessus. C’était comme un poids qui avait quitté son cœur, le libérant, lui offrant un nouveau souffle de vie dont elle avait vraiment eu besoin. Alors non, elle ne regrettait pas, elle ne le détestait pas et ce n’était pas en continuant de lui dire ce qu’elle devait faire ou ne pas faire que ça y changerait quelque chose. Ce qu’ils étaient censés faire de son point de vu à elle, c’était s’accrocher et pas se focaliser sur tout ce qui pourrait mal se passer, mais sur ce qu’ils pouvaient construire de meilleur et ils en étaient capable, même si le monde craignait qu’y avait plein de trucs pour vouloir les séparer, ils pouvaient être plus forts que ça. « Y a pas de raisons pour que ça se termine mal si on fait en sorte que ce soit pas le cas. » Ils pouvaient choisir de faire les choses autrement et y avait pas de destin, ni de dieu, ni rien du tout pour choisir à leur place. Elle soupira, levant les yeux au ciel, fatiguée de l’entendre cette phrase ‘tu devrais’, elle ne devrait rien du tout à la fin. Elle faisait ce qu’elle faisait, elle voulait ce qu’elle voulait et point final. « Arrête de m’dire ce que je devrais faire, comme si tu voulais que jme dise que ouais, j’fais fausse route et que jte dise de dégager de là, parce que je … » Elle s’arrêta dans sa phrase, parce que pour le coup, ça ne semblait pas être un si, mais bien ce qu’il voulait. Le regard qu’elle reposa sur lui, il le connaissait bien, si c’était l’Isolde énervée qu’il voulait, il venait de la trouver. « C’est exactement c’que t’es en train de faire, essayer de me prouver que je suis en train de faire une erreur, pour que je mette un terme à tout ça. C’est ça ? » Là, ouais, peut-être bien qu’elle avait envie de l’assassiner sur place. Elle ne résista pas longtemps à l’envie de lui coller sa main dans la joue, comme cette nuit à l’hôpital. Puis elle vint plaquer ses deux mains contre son torse pour le repousser avec force. « Va te faire foutre ! Ce sera pas moi qui laisserai tomber. » Elle avait déjà franchi de nouveau la distance qui les séparer, pour venir le frapper encore, de ses mains contre ses épaules, plus de désespoir qu’autre chose, elle n’y mettait pas la force qu’elle avait pu donner la veille avec son père. « Si on est juste une erreur à pas recommencer, si on est juste voués à rien du tout, ce sera pas parce que jte déteste mais parce que tu l’auras décidé. » Elle continuait de frapper, de moins en moins fort alors que c’était les larmes qui commençaient à l’emporter de nouveau. « Si tu veux qu’on rompe, faudra que ça vienne de toi, t’attends pas à c’que je le fasse. » C’était absolument hors de question. Si ça devait se terminer ce serait son choix à lui, parce qu’elle n’allait pas abandonner, encore moins à cause de ce qu’il estimait qu’elle devrait faire. Elle, elle savait ce qu’elle faisait, et ce qu’elle voulait.


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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark - Page 18 Icon_minitimeMar 26 Avr 2016 - 2:05


cause here, everybody here's got somebody to lean on
ALL THAT I KNOW, THERE'S NOTHING HERE TO RUN FROM.
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and you can tell the world that you're tired. every time that i see your face i notice all the suffering. just turn to my embrace i won't let you come to nothing. stand there and look into my eyes, and tell me that all we had were lies. show me that you don't care and i'll stay here if you prefer w/isolde saddler & cesare demaggio.
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Cesare n’savait pas ce qu’il faisait, et c’était un sentiment trop nouveau pour lui ; combien de fois sous l’impulsion d’Isolde, de sa présence dans sa vie, des idéaux qu’elle faisait glisser dans sa tête, avait-il cru pouvoir avoir un quelconque contrôle sur son existence ? Encore et encore, on lui avait prouvé tort : ses parents, sa sœur, eux deux, il en avait ramassés, des morceaux de relations passées, des miettes de ce qui avait été si évident fut un temps à son cœur. Peut-être que la Saddler n’pouvait pas comprendre, parce qu’elle n’avait jamais connu Aria, et la vilénie avec laquelle elle pouvait tourner et retourner sa rancœur comme la frontière infranchissable vers le pardon ; ou parce qu’elle considérait si volontiers ses parents comme des meurtriers fous furieux. Il n’l’aidait pas spécialement à voir les choses différemment, parce qu’il n’avait pas envie d’essayer – encore moins maintenant qu’il avait appris que son propre père était responsable de l’assassinat de celui de la mutante – et parce que c’était plus simple de ressasser la hargne qu’il éprouvait à leur égard, et qu’ils éprouvaient pour lui, plutôt que de tatillonner dans la mélancolie douloureuse d’un temps où ç’avait été différent. Pas meilleur, il le savait bien maintenant. Mais différent. Plus rassurant, plus logique, plus immuable ; ces temps où Cesare avait été un DeMaggio, et qu’il avait su c’que ça pouvait signifier, grâce à son père – si Isolde l’aimait, n’pouvait-elle pas reconnaître qu’il y avait alors des valeurs, des savoirs, des façons de fonctionner et de ressentir que ses parents lui avaient bien inculqué. Ouais, ses géniteurs étaient des tueurs, des êtres dégueulasses- mais au fond, ils n’étaient pas que ça ; c’était plus compliqué, c’était plus tortueux, et c’était ça qui rendait le brusque retournement de situation si amer aux lippes du jeune homme. Comment pouvait-il faire avec les regards haineux de ses parents ? Le souvenir que sa sœur et lui n’s’étaient jamais pleinement retrouvés, au moment où elle était morte au milieu d’une fête foraine où il n’avait pas été avec elle parce qu’il avait été avec Isolde ? Ses doutes, ils n’appartenaient qu’à lui, mais Cesare s’découvrait avec les mains et la tête pleines de ceux-ci ; toujours plus de remises en question, d’hésitations, de complications pour boucher chaque petit trou d’espoir qu’il libérait un tant soit peu, au prix de tellement d’efforts. Il leur avait fallu près d’un an, des catastrophes, des cadavres, et un bébé brusquement né juste entre eux deux au milieu de l’une de leurs disputes, pour qu’ils se retrouvent d’une quelconque manière : et déjà, la machinerie infernale de ce cercle vicieux de causes et conséquences s’était remis en branle. Ils n’avaient même pas pu reprendre leur souffle, aligner leurs pensées avec l’espoir que ‘peut-être que’… parce que pendant qu’ils y avaient pensé, pendant qu’ils avaient été occupés à ça, Anthea s’était faite tuer, et Cesare n’avait même pas remarquer que son père avait planifié une telle entreprise.

Alors pragmatiquement parlant, pourquoi s’voilaient-ils la face ? La question, le DeMaggio aurait voulu n’pas avoir à se la poser ; jamais. C’était bien pour ça que si sa tête avait pu avoir le moindre contrôle sur son cœur, il n’serait jamais tombé amoureux, n’aurait jamais accroché son âme à qui que ce soit. Même pas à Isolde. Certainement pas à Isolde. Parce qu’elle méritait irrémédiablement mieux que toute la quantité de misère qu’il avait amenée avec lui dans sa vie. Certes, maintenant ils pouvaient toujours discuté du fait que Rafael était entré dans la vie d’Isolde avant même qu’ils n’se connaissent eux deux, et que le patriarche DeMaggio avait décidé de ruiner la vie de la jeune femme avant même qu’ils ne s’aiment. Mais-… mais, y’avait des peines, des épreuves, qu’il avait lui-même imposés à Isolde, des estafilades qu’il – il le croyait facilement – verrait toujours quelque part, dans son regard, ou dans les moments qu’ils partageraient ensemble. A chaque fois que le nom d’Anthea traverserait la distance entre eux pour tendre l’air. A chaque fois qu’elle parlerait de son père. A chaque fois qu’ils devraient compter les heures qui leur permettaient de se retrouver. Même en regardant Clara, il s’demandait quand est-c’que ce serait son tour à elle, d’voir sa vie ruinée, menacée, mise en péril pour le lien qui les unissait tous les deux ; elle n’était pourtant qu’un bébé, et de telles choses n’auraient jamais dû être pensées- elles avaient pourtant toute leur place dans sa vie à lui. Alors fallait bien qu’il remette des choses en question, qu’il ramène, encore et encore les hésitations brûlantes et pressantes qu’il espérait voir en Isolde aussi – parce qu’il n’pouvait pas être fou au point d’être le seul à les voir. C’était désespéré, que d’ignorer le problème en espérant qu’il s’en aille. Son père, par exemple, il n’s’en irait pas de leurs vies, à moins qu’ils le fassent dégager eux-mêmes, et aujourd’hui encore, Cesare n’avait aucune idée d’comment faire ça. Il encaissa donc la gifle envoyée par Isolde, crispant les mâchoires pour retenir un grognement de protestation – il s’en prenait souvent des raclées, c’n’était pas pour autant qu’il était prêt à s’asseoir sur l’évidence ; qu’elle soit en colère, il pouvait tout prendre en pleine face, il pouvait tout encaisser. Combien d’fois l’avait-il dit ? Peut-être avait-il eu tort de dire ça si souvent. Avec la force qu’elle mit dans ses coups, il aurait pu ne pas bouger, rester sur ses appuis comme on lui avait appris, fort et déterminé ; mais Cesare n’était rien de tout ça maintenant- alors il recula, encore et encore, jusqu’à ce qu’elle arrête, attrapant ses poignets entre des doigts fermes plus pour l’aider à se maintenir debout que pour l’empêcher de continuer peu importe ce qu’elle faisait. « Je sais pas quoi faire. » qu’il admit, alors que c’était trop difficile de maintenir Isolde debout quand lui, il ne savait même pas comment il tenait encore sur ses jambes. Il la lâcha donc, fuyant son contact, fuyant son regard pour revenir s’asseoir, comme si le poids d’une évidence retombait sur ses épaules. « J’l’ai déjà fait ça- m’cacher, espérer, croire que ça pouvait s’passer comme ça. Espérer-… à chaque jour qui passait j’espérais que c’était fini- » alors même qu’il avait été à Radcliff, dans le groupe de mutants tout désigné par ses parents, à vaguement gagner du temps ; à quel point avait-il dû être stupide pour croire qu’il maîtrisait quoique ce soit ? « Des gens sont morts, Isolde. Et ouais, si ç’avait pas été eux, ç’aurait été ma sœur, ou toi, et peut-être vous deux. Et peut-être TOUT LE MONDE. » est-c’qu’y avait une quelconque façon de n’pas se noyer dans ce sentiment-là ? Cesare en eut le souffle coupé par l’impuissance qui revenait si souvent passer dans sa tête. « Je- je peux pas l’refaire, répéter les mêmes erreurs, revivre ça... » ça n’avait rien à voir avec elle- c’était peut-être même juste lui- il en passa une main sur son visage, longuement, épuisé, le dos vouté jusqu’à ce que ses coudes se retrouvent sur ses genoux. « Qu’est-c’que j’pourrai m’dire, si ça arrive encore une fois ? » là, il pouvait toujours s’dire qu’il n’savait pas que sa sœur avait été une mutante. Ou que ses parents étaient assez timbrés pour faire des choses comme ça. Ou qu’il n’avait pas su qu’ils avaient eu les résultats de son dépistage, tous les éléments à leur connaissance pour préparer leur plan mesquin. « Et si la prochaine fois, leur ultimatum, c’est Clara, hein ? C’est pas toi qui as eu c’choix à faire, donc ouais, peut-être que c’est pas à toi d’tout laisser tomber, et qu’c’est à moi d’affronter c’que j’ressens. Mais viens pas agir comme si c’était c’que j’voulais, comme si c’était juste une histoire de rompre parce que ce serait la chose la plus facile à faire-… » il s’interrompit dans la vague de paroles qui commençait à déferler d’entre ses lèvres, serrant à nouveau les dents ; il fallait qu’il calme l’ardeur avec laquelle le ton montait, les mots tordant sa gorge. « Ils ont jamais menacé de me tuer moi. C’était toi, ou ma sœur, ou tous les autres. T’as jamais eu à faire ce choix, t’as jamais connu cette situation- juste parce que t’as eu l’idée folle un jour de tomber amoureux d’quelqu’un. » le père d’Isolde l’avait idolâtrée pour ce qu’elle avait été, il était mort pour elle, il l’avait protégée, chérie, comme n’importe quel autre parent normalement constitué. Ça n’faisait pas partir la douleur, de dire ‘tes parents sont timbrés, c’est comme ça’, ça n’allégeait pas la trahison, ni la prescience de l’autrefois. « J’suis censé faire quoi ? Choisir de mettre ta vie en danger tous les jours, parce que j’pourrais gaffer, parce qu’on pourrait faire un truc fou- psychoter parce que tu m’fais un suçon dans le cou, ou parce qu’on dépasse de dix minutes l’horaire du couvre-feu ? » même envisager des moments à la dérobée avec Clara, sans pouvoir sortir des murs de cet appartement ou de la chambre de sa fille, la voir en pointillés, juste pour remarquer à quel point elle grandissait trop vite en son absence- c’était impossible. « Pourquoi tu choisirais ça plutôt que des trucs mille fois plus faciles avec n’importe qui. » et elle avait connues, des histoires, elle n’pouvait pas dire que c’était comme lui, une unique chance, une folie pure et dure, qui s’finirait irrémédiablement dans les cendres et les regrets.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark - Page 18 Icon_minitimeMar 26 Avr 2016 - 14:38

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Si Cesare n’était capable de voir que le pire dans leur relation, y avait quand même de quoi se demander pourquoi il restait avec elle. Qu’est-ce qui pouvait bien le retenir dans cet appartement, alors même qu’elle lui avait dit plusieurs fois maintenant que s’il voulait passer cette porte et mettre fin à tout ça il n’avait qu’à le faire, alors, si y avait vraiment rien de bon à tirer de tout ça, y avait aucune raison pour lui de rester à présent. Ils n’avaient clairement pas la même vision de la vie, parce qu’on ne la leur avait pas montré de la même façon. Son monde à elle, il était peut-être parsemé de moments douloureux qui resteraient à jamais gravés en elle. Elle n’avait jamais eu de mère, son père était mort alors qu’elle était encore adolescente et Anthea qui avait été son repère dans ce monde après la mort de son père, elle n’était plus là non plus à présent. C’était dur, ça faisait un mal de chien, mais on lui avait appris à garder espoir et fallait croire qu’on lui avait trop souvent dit qu’fallait pas rester accrocher à tout ce qui n’allait pas dans sa vie, parce qu’y aurait forcément d’autres trucs pour s’accrocher et que le futur il était pas forcément noir, qu’importait le passé. Fallait croire que la notion d’espoir, c’était pas forcément au centre de l’éducation chez les DeMaggio. Ou en tout cas, ce n’était pas un truc qui avait autant de valeur aux yeux de Cesare qu’aux siens à elle. Parce qu’elle, elle avait du mal à considérer qu’il puisse ne pas y en avoir dans cette histoire de l’espoir. Elle n’arrivait pas à voir les choses de la même façon que lui et peut-être qu’elle avait tort, elle n’en savait rien, mais au moins, elle pouvait toujours espérer que, malgré même ce qui pouvait s’être passé la veille, y avait encore de l’espoir dans sa vie et cet espoir, il en valait forcément plus la peine si c’était avec Cesare.

Elle ne pouvait pas laisser tomber, elle ne voulait pas être celle qui foutrait tout en l’air sous prétexte qu’y avait une grande différence entre le comportement de Cesare et tout ce qu’il pouvait raconter. Clairement lui, il pensait que c’était peine perdue, qu’y aurait toujours des problèmes et qu’elle le détesterait. Alors pourquoi il restait ? Ça faisait partie des questions qui n’avaient de cesse de tourner dans sa tête, encore et encore au point qu’elle avait l’impression que c’était en train de la rendre folle. Qu’est-ce qu’il attendait d’elle ? Qu’est-ce qu’il pouvait bien vouloir qu’elle dise si, de toute façon, ses paroles il trouvait toujours un moyen de les démonter, de la contredire comme si ça n’avait pas de sens ce qu’elle pouvait bien raconter. Et ça revenait toujours à la même chose, qu’est-ce qu’il voulait ? Fallait croire que même lui il n’en avait aucune idée. Elle aurait voulu que la claque qu’elle avait collée contre sa joue puisse lui remettre les idées en place, mais fallait croire qu’y avait rien à faire pour changer ça. Elle se sentait complètement impuissante, à tel point qu’elle ne chercha même pas à se défendre quand il attrapa ses poignets entre ses doigts. Il les relâcha finalement pour retourner s’asseoir et elle ne tarda pas à faire pareil, complètement à bout de force, elle n’aurait pas pu rester debout plus longtemps. Les yeux rivés sur la table elle écoutait ses paroles, sans même retrouver la force de répliquer. Y avait bien une partie d’elle qui avait envie de lui dire de rentrer chez lui, qu’elle ne pouvait plus écouter tout ça et qu’il n’aurait qu’à revenir quand il aurait trouvé ce qu’il attendait de cette relation ; si, ses réflexions le poussait à la conclusion qu’y avait autre chose d’autre à tirer que des malheurs au sein de cette relation. Le silence qui suivit ses paroles, elle avait eu l’impression qu’il était indéfiniment trop long, mais il reflétait bien ce qui était en train de s’imposer en elle. Son espoir, il l’avait martelé avec trop de force pour ce matin. Son espoir, il n’avait de sens que s’ils espéraient à deux, si lui il en était pas capable, qu’elle le fasse toute seule ça n’avait aucun sens. « La dernière fois, j’ai dit que ça aurait été mieux si on s’était jamais rencontrés, je le pensais pas … » Peut-être un petit peu sur le coup, alors qu’elle était agacée et qu’elle avait cette impression que ça ne menait nulle part cette énième dispute qu’ils se livraient. Puis, de nombreuses heures après, à l’hôpital, quand on lui avait mis sa fille entre les bras, ça c’était imposé à elle comme une évidence, sa rencontre avec Cesare, qu’importait les conséquences que ça avait pu avoir, elle ne pouvait pas la regretter. « Sans moi, t’aurais pas eu ce choix à faire. » Ouais, parce que sans elle, il aurait pas eue l’idée folle de tomber amoureux, fallait croire que ça avait une allure de problème dit comme ça. « Sans moi, t’aurais pas eu besoin de te demander ce que tu dois faire ou de flipper pour le temps qu’on passe ensemble. » Finalement si on y réfléchissait bien, elle était définitivement un problème dans sa vie, même pas celle qui lui avait offert la plus belle chose de son existence, comme lui il avait pu lui donner Clara ou lui donner la possibilité de l’aimer sans se poser de question. Parce qu’il n’avait pas Clara et que des questions, il en avait à revendre. « Sans moi, t’aurais même pas besoin de regretter de pas pouvoir être avec ta fille ou t’dire que sa vie serait forcément menacée ou brisée ou je sais pas quoi à cause de toi. » Elle laissa échapper un léger soupire avant de finalement relever les yeux vers lui. « Est-ce que tu penses que ça aurait été plus simple, si on s’étaient jamais rencontrés ? Est-ce que ta vie elle serait moins compliquée si j’étais pas dedans ? » Elle avait l’impression avec tout ce qu’il pouvait raconter, que ce serait le cas, que sa vie serait forcément plus simple si elle n’avait pas été dedans. Y avait pas eu de questions, pas eu d’ultimatum ou de secret à cause de ce qu’il pouvait ressentir pour elle, alors peut-être bien que si elle n’avait pas été égoïste au point de le vouloir le retenir auprès elle, elle aurait pu abandonner, lui rendre la vie plus simple, puisque maintenant elle avait l’impression d’être le problème central au cœur de son existence.
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MessageSujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark - Page 18 Icon_minitimeMar 26 Avr 2016 - 16:12


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and you can tell the world that you're tired. every time that i see your face i notice all the suffering. just turn to my embrace i won't let you come to nothing. stand there and look into my eyes, and tell me that all we had were lies. show me that you don't care and i'll stay here if you prefer w/isolde saddler & cesare demaggio.
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La réalité était douloureuse, les mots empreints de celle-ci l’étaient tout autant ; Cesare n’pouvait pas contredire ce fait, alors que chaque parole qu’il lâchait lui écorchait la gorge d’une vérité trop pesante. Il n’pouvait pas refaire les choses comme il les avait déjà faites ; n’était-ce pas ce qu’Isolde lui avait reproché ? Certes, la dernière fois, il l’avait fait en la laissant elle aussi dans le noir, choisissant pour et par lui-même d’espérer au nez et à la barbe de tout le monde, alors même que si souvent, ses instincts avaient murmuré des craintes qu’il avait eu tôt fait de ravaler. Il avait déjà perdu sa sœur, peu avaient importé les efforts entiers, l’énergie incommensurable qu’il avait déversés dans le moindre effort pour la protéger, recréer et consolider ce lien de confiance aveugle, d’alliance ultime qu’ils avaient toujours eu. Il n’en avait pas eu le temps, pas eu l’opportunité, alors que le chemin d’Aria avait croisé celui de Kingsley Moren et Artur Kovalainen ; que ferait-il, si la prochaine, ça devait être Isolde ? Une crainte qu’il était légitime d’avoir, au fond, parce qu’elle était leader d’un groupe rebelle, et qu’aux dernières nouvelles, la dernière fois qu’ils s’étaient vus, elle avait été chanceuse de s’prendre uniquement un coup de couteau. A de nombreuses échelles, dans de nombreux aspects de leur histoire, y’avait tant de raisons pour lesquelles sa vie à lui serait plus tranquille si Isolde n’en faisait pas partie. Parce qu’il pouvait au moins témoigner de ça : c’était carrément plus facile de naviguer dans la vie à s’foutant de tout, en s’accrochant à des devoirs limités par quelques gouttes de sang glissant dans ses veines. C’était carrément plus facile, de tuer sans état d’âme, de n’pas voir la moindre humanité dans les dégénérés dont les noms s’alignaient sur sa liste de chasse. Merde, même sans ça, ça devait être infiniment plus facile de vivre que pour soi, sans responsabilité, sans enfant, sans complication autre que celle qu’on s’apportait à soi-même : y’avait bien des gens qui décidaient de vivre comme ça, et Cesare avait voulu le faire pendant un temps – ça lui avait été majoritairement impossible parce qu’y’avait toujours eu sa sœur, et qu’Aria, ç’avait été une responsabilité écrite dans ses chairs, un réflexe immuable et imperturbable, que d’s’inquiéter pour elle, souffrir quand elle souffrait, être heureux quand elle souriait. S’il n’avait jamais connu Isolde, il aurait tout perdu en perdant sa cadette, et il n’en serait plus qu’un amas fumant de ruines – il aurait entrainé Radcliff dans sa chute, et toutes les zones que sa rage aurait pu atteindre, probablement. C’avait presque été ses plans, ses volontés capricieuses, avant qu’Isolde ne se pointe dans sa chambre de motel pour lui faire face.

Alors ouais, sa vie serait plus facile sans Isolde ; ç’aurait été un mélange d’égoïsme, de hargne et de bons plaisirs sans conséquence. Il serait sûrement redevenu ce tueur qui s’en foutait de sentir son âme s’éteindre peu à peu sous chaque cadavre qu’il laissait derrière lui. Et la vie aurait poursuivi son cours. Sans oser affronter le regard de la jeune femme jusque-là, Cesare poussa donc un soupir à sa question, cillant légèrement ; « Ouais- Isolde. Qu’est-c’que tu veux que j’te dise ? Ma vie serait plus facile si t’étais pas dedans… et la tienne aussi. » c’n’était pas une question de mettre en place les pensées de la jeune femme pour elle – c’était fonctionner pragmatiquement : y’aurait eu des effusions de rage et de tristesse qu’elle n’aurait jamais éprouvées s’il n’avait pas été là. Elle n’aurait pas eu Clara, et quand bien même ce bébé lui amenait tout le bonheur du monde, y’avait des doutes, des craintes, des douleurs qu’elle n’aurait jamais ressenti si elle n’avait pas été là. C’était ça, la frontière si fine, si compliquée, entre ce qui était facile, et ce qui était bon. Il ne put résister bien longtemps, incapable de rester sur des paroles comme ça – il n’en avait certainement pas l’envie, parce qu’il n’avait pas fini de parler. Il quitta sa chaise, venant s’accroupir devant elle, comme il l’avait fait cette nuit-là, et qu’elle avait eu peur qu’il s’mette à la demander en mariage au-dessus d’un plat de lasagnes- là au moins, elle pouvait au moins croire qu’il n’était pas schizophrène au point de passer de ‘c’est trop dur’ à ‘épouse-moi’ et douze secondes. « Mais je t’aime, Isolde. » et c’était tout aussi vrai que tout le pragmatisme qui disait que sa vie serait plus facile s’il était tout seul. « Y’a rien qui pourra changer ça, et rien qui m’fera regretter de m’être laissé aller à l’faire. J’aurais pu-… faire comme si de rien n’était, et simplement me casser dès que c’était devenu trop compliqué. » parce qu’évidemment, les sentiments s’étaient lentement développés, fleurissants au beau milieu du gigantesque rien qu’avait été sa vie avant elle ; il aurait pu disparaître, et ça n’l’aurait pas attristée particulièrement, parce qu’à cette époque, il n’s’était encore rien passé entre eux, et qu’il n’avait probablement été qu’un ami, ou quelque chose de c’genre. « Ma vie sans toi, j’vais pas mentir et dire que c’était moins facile. Mais c’était-… moins bien aussi. » c’était même pire que ça. « Ma vie, elle était vide avant que t’arrives. » et peut-être qu’il aurait dû la demander en mariage ici et maintenant, parce qu’il n’savait pas vraiment quelles vérités il pouvait encore livrer comme vœux d’amour éternel- à force, devant l’autel elle aura déjà tout entendu, encore et encore. « Ces questions, ces préoccupations- j’les avais déjà avant d’te rencontrer... je savais juste pas à quel point ça pouvait-… être douloureux, de rien contrôler. » n’était-ce pas ce qui avait mis fin à toutes ses histoires avant ça ? L’assurance qu’elles n’iraient nulle part parce qu’il n’pouvait pas se le permettre ? Et ses deux mains à lui vinrent enlacer une des siennes à elle, réchauffant ses doigts froids pour capturer son regard. « Jamais j’regretterai de t’avoir dans ma vie. J’voudrais juste-… que ce soit pareil pour toi, et que j’sache que j’t’ai toujours amené autant de bien que c’que tu m’as amené. » mais lui, sa vie, c’était celle qui était imbriquée avec l’influence de ses parents, c’était lui et ses doutes, lui et ses tares, ses actes passés. « Je sais pas c’qui va se passer si on continue et-… et- » et c’était le sentiment le plus oppressant du monde, qui lui coupait le souffle d’une inquiétude qui lui collait à la peau comme une maladie. « J’te promets, que j’ferai tout c’que j’peux pour que tout ça, Anthea, et tous les autres, ça s’reproduira pas… mais j’peux pas t’garantir qu’j’y arriverai. Et-… faut juste que tu l’saches. Si c’est c’que tu veux. » c’n’était pas à lui de prendre cette décision – peut-être était-ce pour ça qu’il avait si âprement poussé Isolde aux pieds du mur : lui, il n’avait pas de beaux-parents psychopathes qui voulaient le tuer. Fallait bien qu’elle sache, que sa vie serait plus facile sans lui ; sans pour autant que ça signifie qu’elle serait meilleure. Juste plus facile, et que ça pouvait toujours être un secours quelconque face aux chagrins qui les usaient un peu plus.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark - Page 18 Icon_minitimeMar 26 Avr 2016 - 20:01

if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me
— cesare demaggio & isolde saddler —
I watched you sleepin' quietly in my bed, You don't know this now but There's somethings that need to be said And it's all that I can hear, It's more than I can bear. What if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me? What if I went and lost myself, Would you know where to find me? If I forgot who I am, Would you please remind me? Oh, cause without you things go hazy. — hazy.

Isolde, elle aurait probablement connu moins de complications si jamais elle n’avait jamais rencontré Cesare. c’était peut-être idiot de le nier. Elle aurait probablement eu son père sur le dos de la même façon, puisqu’il avait décidé de la tuer bien avant qu’ils ne se rencontrent. Mais l’explosion de l’entrepôt, fallait croire que c’était juste arrivé pace que Cesare avait commis l’erreur irréparable de tomber amoureux d’elle. Alors ouais, si jamais ils ne s’étaient jamais rencontrés, y aurait au moins eu quelques personnes mortes en moins. Anthea, elle ne savait pas. Ce n’était pas à cause de Cesare qu’elle était morte, ce n’était pas non plus à cause d’insurgency, alors même si, peut-être que sans Cesare, y aurait pas d’Insurgency, mais y aurait toujours ce lien qui les avaient unies toutes les deux et qu’elles n’avaient certainement pas vécu en secret. Ce n’était pas Cesare qui avait informé son père du lien entre elle et sa meilleure amie, il l’avait certainement appris tout seul simplement en se renseignant un peu sur elle, alors dans le fond, elle, même sans Cesare, elle serait encore en vie. A une époque, elle aurait facilement pu dire qu’au moins sans lui, elle se serait éviter une grossesse à passer toute seule. Des mois de torture mon au final mettre au monde un bébé dont elle ne voulait même pas. Mais c’était déjà bien loin derrière elle ça, alors que maintenant, elle était bien contente d’avoir Clara dans sa vie. Mais s’il fallait parler en terme de simplicité, sans doute que ouais, sa vie serait également plus simple sans Clara, parce que mine de rien, un bébé, c’était quand même une charge de travail considérable et si elle n’avait certainement pas l’intention de reprocher ça à Cesare un jour, elle s’en occupait, la plupart du temps toute seule. Dans un sens de toute façon, la vie, elle devenait plus compliqué quand on commençait à la vouer à quelqu’un d’autre, à quelqu’un qu’on aimait comme elle aimait Cesare, ou à un bébé, quand bien même on l’aimait de tout son cœur comme elle pouvait aimer Clara. C’était peut-être plus simple, mais aussi, beaucoup plus triste, une vie passée seul pour éviter les complications.

Et la vie de Cesare, elle aurait suivi son cours de façon beaucoup plus simple également, si jamais il ne l’avait pas rencontrée. Ce n’était qu’à peine une question qu’elle lui posait au final, parce qu’il semblait que tout ce qu’elle avait pu sire avant ça confirmait que le fait qu’elle était entrée dans sa vie, ça avait compliqué bien des choses. Alors, sa réponse elle n’avait rien de vraiment surprenant dans le fond. Elle lui arracha cependant un soupire, peut-être justement parce que c’était vrai et qu’elle en avait conscience. Mais en même temps, c’était trop tard pour changer ça, ils s’étaient rencontrés et maintenant, fallait bien faire avec, elle voulait faire avec. Elle voulait rester avec lui, qu’importait les nouvelles difficultés qui pouvaient naitre de cette relation. Elle quitta la table des yeux, suivant vaguement Cesare du regard alors qu’il était venu s’accroupir en face d’elle. Il l’aimait, alors dans le fond, est-ce que c’était pas trop tard pour simplement laisser tomber ? S’il devait partir sans jamais revenir, ce serait douloureux, pour lui comme pour elle et quand bien même ils ne seraient plus ensemble, elle avait la sensation que ça la détruirait d’apprendre sa mort, parce qu’elle l’aimait et qu’elle n’avait pas l’impression que ça finirait par partir ce sentiment. Alors est-ce que le contraire ne serait pas vrai également ? Si elle devait mourir alors qu’il était à ses côtés, il penserait sans doute que c’est de sa faute et si elle mourrait alors qu’il n’était pas là, est-ce qu’il ne trouverait pas le moyen de se blâmer parce que justement il n’avait pas été là pour la protéger ? Ça avait l’air de quand même pas mal fonctionner comme ça dans la tête de Cesare. Elle laissa son regard sur sa main entre les siennes encore quelques secondes avant de relever enfin la tête vers lui. « C’est ça la vie Cesare, on sait jamais ce qui va se passer … » Et y avait un tas de trucs qu’on ne contrôlait pas, mais on pouvait encore choisir ce qu’on voulait et agir en conséquences. Tout n’était pas complètement incontrôlable. « Je voudrais juste que tu me promettes de plus me promettre de choses sans les penser … » Parce que c’était ce qu’il avait fait jusqu’à présent apparemment, alors qu’il arrête les promesses sans être certain de ce qu’il disait. « Tu portes pas le monde sur tes épaules. Anthea c’est pas de ta faute, tu pouvais pas savoir. C’est pas de ma faute non plus, j’étais persuadée de l’avoir mise en sécurité. » Tout ce qu’il fallait conclure, c’était sans doute qu’Anthea, elle n’avait pas eu de chance ou qu’elle-même, elle n’avait pas été assez prudente, malgré tout ce qu’Isolde avait pu lui dire. Et peut-être que la seule chose qui aurait pu la sauver, ça aurait été de l’enfermer quand le QG d’Insurgency, ce qu’elle n’aurait sans doute jamais accepté. Sa main libre, elle vint la placer contre son épaule. « Je sais bien que tes épaules elles sont larges et fortes. Mais tu peux pas continuer de t’en vouloir pour tout ce qui arrive, elles tiendront pas le coup et toi non plus. » Y avait des gens qui mourraient tout le temps et c’était pas parce qu’il avait été inattentif, ou parce qu’il avait volé du temps à la face du monde pour le passer avec elle. C’était parce que le monde était comme ça et ils n’y pouvaient pas grand-chose. « J’veux que tu restes avec moi. » C’était une évidence ça, c’était ce pourquoi elle bataillait depuis qu’il avait commencé à laisser filer ses doutes. « Mais je veux pas que tu restes juste parce que je suis là à te supplier. Parce que si tu le fais juste pour ça, c’est sûr qu’on ira pas loin. » S’il n’y croyait pas, y avait vraiment aucune raison pour que ça marche, alors si vraiment il ne restait que parce qu’elle le lui demandait, c’était inutile, fallait qu’il reste parce qu’il le voulait, parce qu’il s’en sentait la force malgré tout et surtout, parce qu’il était convaincu que ça pourrait le mener quelque part.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark - Page 18 Icon_minitimeMar 3 Mai 2016 - 21:28


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Dans sa vie, y’avait toujours eu une part d’histoire écrite par les responsabilités. Protéger sa sœur. La chasse. Difficile de distinguer le devoir du sentiment, alors même que les deux avaient toujours été étroitement liés dans son cœur et dans sa tête. Chasser, ç’avait été pour sa famille, un devoir immuable inscrit dans son sang, dans ses gênes, dans chaque regard attardé sur lui par son père ou sa mère. Aimer, ç’avait été pour Aria- et toujours, ç’avait gravité autour de devoirs tels que celui de la protéger, de faire survivre une part d’innocence en elle, malgré tout ce qu’ils étaient censés endurer, parce qu’ils étaient des DeMaggio. Aimer Isolde, ça n’avait ni été un devoir, ni une responsabilité imposée par quelqu’un d’autre, ni même une idée complètement construite ; ça s’était passé dans son cœur, craquelant et s’fissurant pour y laisser entrer un brin de lumière, un éclat de vie duquel il avait cru s’être protégé depuis longtemps. A coup d’amertume, de solitude, ou à chaque meurtre qu’il avait commis avec de moins en moins de retenue : il était enterré loin, désormais, le gamin de treize ans qui s’retrouvait face à son premier dégénéré, comme un fils emmené à la chasse se serait retrouvé avec un couteau en main pour apprendre à dépecer un animal. Il aurait facilement pu, après tout, sombrer dans la même folie que celle qu’il lisait dans les yeux de son père aujourd’hui, ou celle qui poussait un type comme Kingsley Moren à la célébrité. S’il était respecté par les hunters, Cesare avait toujours vu son mentor pour une courte durée comme ce qu’il avait toujours été ; un fanatique, un fou, un monstre qui se cachait derrière le prétexte d’un Dieu qui l’aurait envoyé pour nettoyer le monde. La fin justifie les moyens, avait-il fini par se dire, se contentant de fuir la présence de l’avocat le plus possible : mais au fond, peut-être que s’il avait agi plus tôt, Moren n’aurait jamais croisé la route d’Aria, et les choses auraient pu être infiniment différentes. Alors entre les responsabilités, la vie, ses choix, ses erreurs, c’était tout un mic-mac contradictoire qui lui torturait l’esprit et les entrailles, et influait sur sa vie à chaque tournant. Il n’pouvait pas prétendre avoir des espoirs, et pouvoir s’accrocher à ceux-ci alors même qu’il était venu si vide de toute résolution la veille ; il avait encaissé le chagrin d’Isolde, ravalé ses doutes à lui, pour lui laisser à elle, pleinement l’occasion d’exprimer tout ce qui la dévorait de l’intérieur. La peine, le deuil, la rage, des ressentis qu’il n’connaissait que trop bien, parce qu’ils faisaient encore si étroitement partie de lui ; mais Anthea était aussi raccrochée pour le DeMaggio, à des paroles trop pleines de vérités et de bons sens que la mutante avait elle-même eues. Elle n’pouvait pas les nier, et elle n’pouvait pas revenir dessus – ouais, elle avait été en colère à l’époque, et elle n’avait eu connaissance que de la moitié de l’histoire. Fondamentalement, pourtant, il n’pouvait oublier le fond de vérité qu’il avait si disgracieusement touché, lorsqu’il avait observé le cadavre de sa sœur, avec le vaste sentiment qu’il l’avait mérité, et que dans c’monde ou dans l’autre, y’aurait jamais personne pour croire qu’il avait l’droit de la réclamer, sa justice.

Non, fallait croire que la seule justice qui avait d’l’importance, c’était celle murmurée par le destin à travers chaque moment qui passait : Anthea, peut-être que c’était un signe pour eux. Ils avaient profité, ils avaient failli, et on leur montrait encore une fois qu’y’avait des lignes d’histoire écrites pour eux qui disaient que c’était trop compliqué, trop détruit déjà. Comment pouvaient-ils s’permettre de s’dire qu’ils pouvaient, qu’ils avaient l’droit de n’penser qu’à eux, quand, dès lors qu’ils le faisaient, y’avait toujours toute une avalanche de catastrophes qui suivait ? Sa vie à lui, elle avait été plus facile sans Isolde dedans, indéniablement, c’n’était pas pour autant qu’il la choisirait telle quelle, si on lui en laissait l’opportunité – il choisirait la complexité, les risques avec Isolde, mille fois plutôt que de redevenir celui qu’il avait été avant de la connaître. Mais, mais, ça, ç’avait été que si ça n’avait incombé qu’à eux, ou influencé qu’leurs vies à eux deux ; pourtant, y’avait Clara aussi. Et y’avait eu Anthea. Et y’avait eu Aria. Et combien d’autres personnes y avait-il encore ? A chaque fois qu’il songeait à ça, Cesare s’voyait totalement esseulé, sans personne à qui il tenait encore pour souffrir d’une mort quelconque, au-delà de la Saddler elle-même et de leur fille. Mais à chaque fois, ses ennemis, leurs ennemis parvenaient à faire preuve d’une créativité redoutable qui les assommait un peu plus. Qui se serait, ensuite ? L’avenir, ouais, il était incertain, mais pas dans l’sens où ils pourraient s’retrouver écrasés par une voiture en traversant bêtement la rue, ou dans l’fait qu’ils pourraient attraper une maladie quelconque qui ruinerait leurs vies. Les préoccupations des autres, c’était comme ces petites piques de normalité qu’ils poursuivraient volontiers. Non, lui, c’était son père qui voulait le tuer, son père qui voulait tuer Isolde, son père qui n’hésiterait pas à tuer leur fille, s’il en découvrait l’existence. Lui, c’était sa vie de chasseur, qui continuait encore et encore de déborder sur son présent, sur son avenir, quoiqu’il fasse, et même s’il essayait de changer. C’était treize ans trop tard, au moins, qu’il décidait d’changer, et on – le Bon Dieu, le Destin, quelque chose et quelqu’un - le lui répétait à chaque tournant d’son existence. Chez eux, pour l’meilleur et pour le pire, ça incluait surtout du pire ; d’ces épreuves que d’autres n’osaient même pas imaginer, tellement c’était fou, débile, et synonyme d’une inhumanité qu’on n’daignait soupçonner en ce monde. Les mots de la Saddler, le firent alors soupirer, comme s’il n’comprenait pas comment elle pouvait continuer à parler comme ça, après tout ce qui était déjà arrivé – lui, fallait croire qu’il n’manquait plus grand-chose avant qu’il ne perde foi en tout, en tous, et en n’importe quel avenir qui se profilait où que ce soit. Il ne l’voulait pas, pourtant, mais ses nerfs agissaient d’eux-mêmes, et lâchaient tout seuls – alors il faisait des promesses, dans l’espoir qu’un monde idéal construit dans leurs espoirs à eux pouvait s’réaliser un jour. Mais ça n’venait pas, ça n’venait jamais, et y’avait pas un brin d’air qu’il avalait qui lui f’sait croire que ça pouvait arriver d’aussi tôt. Elle avait au moins raison sur ça, il n’tenait plus qu’à peine, et s’approchait un peu plus du précipice d’un désespoir qui aurait raison de tout, probablement, s’il s’laissait tenter par l’idée de plonger dedans. Depuis qu’elle avait commencé à répliquer, le DeMaggio avait laissé son regard fuir, malgré leurs mains toujours enlacées ; et les mâchoires crispées, il l’observa, longuement, avant de pouvoir sentir l’air passer dans ses poumons pour lui permettre de répondre. « Et j’veux pas qu’tu restes avec moi, parce que tu m’aimes et que c’est comme ça, et que tu peux rien faire contre. » ça ressemblait plus à s’laisser porter par les circonstances, plutôt que vraiment choisir ; parce qu’au fond, si elle devait choisir, pourquoi elle choisirait ça, lui, eux deux, l’errance sempiternelle ? Ils n’iraient pas loin non plus, comme ça, et si ça n’le ruinait pas lui en premier, ça la ruinerait elle. « Ce sera pas assez, au bout d’un moment. » ça n’l’avait pas été, au fond, quand il avait fait ce qu’il avait fait pour Aria. Ça n’avait pas été assez, quand elle était venue le retrouver dans cette chambre de motel. Pendant des mois et des mois, ça n’avait pas été assez. Et Aria, et Anthea, et beaucoup trop de gens en étaient morts. D’eux deux, était nées cette explosion de l’entrepôt, ou celle de la mairie, peut-être celle de la fête foraine aussi. « T’as pas à vivre comme ça, parce que tu crois qu’y’a pas d’autre moyen de l’faire, ou parce que tu crois que nos sentiments partiront jamais, et que ça servira à rien. » après tout, pourquoi devaient-ils être des âmes sœurs, écrites par cette autorité qui se défoulait tant sur eux, plutôt que choisis, envers et contre tout ? Isolde restait la plus belle chose qui lui soit arrivée, la plus belle personne qu’il ait rencontré dans sa vie – l’inverse, pourtant, il doutait que ce soit vrai.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark - Page 18 Icon_minitimeVen 6 Mai 2016 - 19:50

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Rester avec Cesare, l’aimer, ce n’était pas qu’une histoire d’obligation. Elle n’était pas là juste parce qu’elle n’avait pas le choix ou une connerie du genre. Elle était là parce qu’elle le voulait. Ça aurait été facile, plus tôt, quand il l’avait dit ce qu’il avait fait, de simplement lui dire de s’en aller et de ne jamais revenir. Elle aurait pu choisir cette solution, si ça avait été vraiment ce qu’elle avait envie. Mais elle l’aimait et elle voulait rester avec lui. Ce n’était pas qu’elle se sentait obligée de ne faire à cause des sentiments qu’elle avait pour lui, si tel avait été le cas, ça n’aurait pas été de l’amour sans doute faisant battre son cœur avec force à chaque fois qu’elle le voyait, mais un truc beaucoup plus tordu que ça. Elle l’avait eu le choix, la veille ou même maintenant et elle l’avait fait. Elle était mieux quand elle était avec lui, elle se sentait plus heureuse, alors ça aurait été idiot de vouloir lâcher ça. Elle n’en avait pas l’envie elle. Et ni lui, ni elle, ne pouvaient dire comme ça allait tourner cette histoire. Ils avaient déjà connu des hauts et des bas et y en aurait d’autre, c’était certain, mais ça ne voulait pas dire que tout allait forcément mal se terminer. Et si un jour, ça ne marchait plus, pour une raison ou pour une autre, alors au moins ils auraient essayé, au moins, ils auraient été heureux pendant un certain temps et ce serait déjà ça. Elle n’avait pas envie d’abandonner parce que c’était compliqué et qu’y avait pas mal de choses qui pouvaient facilement venir encore plus compliquer les choses. Elle voulait se battre contre les complications, elle voulait voir où ça pouvait les mener. Alors, si y en avait un des deux qui devait lâcher aujourd’hui, ce ne serait pas elle.

Ils ne savaient pas de quoi serait fait demain, mais, d’après elle, ce serait toujours un jour plus facile à supporter s’ils étaient encore ensemble. Elle n’avait pas juste besoin de lui parce qu’elle était triste d’avoir perdu sa meilleure amie, elle avait besoin de lui parce qu’elle l’aimait et s’il l’aimait aussi, alors, il lui semblait qu’il n’y avait pas de raison de ne pas se donner une chance. Ils avaient peut-être des ennemis à tous les coins de rue, le père de Cesare en première position, mais abandonner maintenant, ce serait les laisser tout gagner. Et de toute façon, ils pouvaient les combattre les ennemis, parce qu’ils s’aimaient et qu’elle l’avait dit, ça donnait cette impression que rien n’était vraiment impossible. Ils pouvaient le faire. Elle y croyait encore elle et s’il n’y avait pas encore une petite part de Cesare qui y croyait également, alors il serait déjà parti, sans lui laisser le temps de répliquer. Si sa décision avait été prise, elle espérait qu’il aurait au moins eu la décence de le lui dire clairement et de quitter cet appartement, sans attendre qu’elle le foute dehors pour telle ou telle raison. « Je veux rester avec toi parce que je t’aime … » Ça c’était une évidence qu’elle n’avait pas à répéter sans doute, si elle ne l’aimait pas, c’était certain qu’ils ne seraient pas là à en débattre. « Mais, je sais que j’ai le choix et je l’ai fait. » Elle l’avait fait à l’hôpital quand il était venu la voir et dans le fond, elle l’avait fait dans le sens inverse à l’origine, parce qu’elle l’avait toujours aimé, même quand elle avait choisi de le rejeter. Elle avait choisi différemment à présent et peut-être bien qu’elle reviendrait là-dessus un jour, elle n’en savait rien, elle ne voulait pas l’imaginer. Mais c’était ça aussi avoir le choix sans doute, pouvoir revenir sur ses propres décisions. « Je t’ai choisi toi. » Et si lui il la choisissait elle, alors ils pourraient faire en sorte que ça marche, ils pourraient essayer. « Et peut-être bien qu’un jour nos sentiments ils partiront et qu’on partira chacun de notre côté, mais au moins, on aura essayé et on aura été heureux. C’est mieux que de vivre malheureux et avec des regrets en prime. » Et pour l’heure, elle le pensait quand elle disait qu’elle l’aimait lui, qu’elle voulait faire sa vie avec lui et qu’y aurait jamais personne qu’elle aimerait comme elle l’aimait lui. Pour l’heure, elle n’avait pas l’impression que la flamme qu’elle avait pour lui, elle finirait par s’éteindre, mais c’était sans doute ce qu’ils ressentaient, tous les autres couples, au moment de se dire oui devant témoins, pourtant y avait des divorces. Alors non, elle ne restait pas avec lui parce qu’elle l’aimait, qu’elle n’y pouvait rien et que les sentiments ils seraient toujours coincés là, comme elle dans cette relation. Elle restait avec lui parce que c’était ce qu’elle voulait, ce qu’elle avait choisi et elle ne pensait pas qu’y ait un destin quelque part qui puisse avoir décidé à l’avance de leur sort. C’était à eux de le construire.
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