Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Dim 8 Mai 2016 - 21:26
cause here, everybody here's got somebody to lean on
ALL THAT I KNOW, THERE'S NOTHING HERE TO RUN FROM.
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and you can tell the world that you're tired. every time that i see your face i notice all the suffering. just turn to my embracei won't let you come to nothing. stand there and look into my eyes, and tell me that all we had were lies. show me that you don't care and i'll stay here if you prefer w/isolde saddler & cesare demaggio.
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Les discussions houleuses, compliquées, potentiellement dangereuses pour leurs illusions et leur couple, ils étaient bien connus pour les éviter. Parce que même dans l’insouciance, dans l’aisance de leurs sentiments rien qu’à eux deux, y’avait toujours un moment où les regrets finissaient par les rattraper : la dernière fois, c’n’était pas pour rien qu’ils s’étaient si âprement retenus de se sauter dessus, malgré leurs envies évidentes, et les sentiments qu’ils s’étaient révélés à l’hôpital, après la naissance de Clara. Ils s’étaient toujours aimés, s’aimaient, et n’avaient pas réussi à renoncer l’un à l’autre, malgré les épreuves, malgré les discordances et toutes les fois où ils n’s’étaient pas compris – leurs sentiments n’s’étaient jamais envolés, mais y’avait eu cette culpabilité pour faire languir leurs regards, et retenir leurs gestes quand ils s’étaient retrouvés dans son appartement, si intimement connectés, comme autrefois. Sans dispute, sans prise de tête. Et pourtant, malgré les moments heureux, passionnés, fous et impulsifs qu’ils avaient vécu là-bas, malgré le fait qu’ils se soient enfin pleinement retrouvés après de longs mois à s’perdre dans une tempête glaciale de leurs convictions, ils avaient eu cette pointe glacée de regrets dans leur cœur. Pas parce qu’ils n’avaient pas voulu faire ce qu’ils avaient fait, mais parce qu’ils avaient su que ça n’changeait rien à leurs conditions. A la dangerosité de leur couple, l’aspect à double-tranchant de leur amour, la prescience des menaces qui continuaient de peser sur leurs épaules. Alors qu’ils se mettent à avoir des discussions compliquées, au sujet de leurs doutes, de leurs vieilles rancœurs ou de ce qui demeurait être des incompréhensions entre eux, ou qu’ils vivent dans un genre de déni qui leur permettrait de parler des matières qu’ils avaient préférées au lycée, ou des musiques qu’ils se plaisaient le plus à écouter ; la fin était toujours la même. Ils devaient se séparer, comme ça, sous la protection illusoire du couvre-feu qui se levait tout juste, alors que l’aube pointait à peine pour les rappeler à leurs responsabilités, et aux conséquences de la moindre de leur imprudence. C’était vrai, donc, évidemment, qu’ils feraient mieux de profiter de leurs moments ensemble avec un genre d’insouciance, sans penser à tout ce qui se passait à l’extérieur des murs de l’appartement, dans lequel ils se retrouveraient : et quand est-c’que ce serait, la prochaine fois ? Est-c’qu’il faudrait qu’il y avait encore un mort, pour les rassembler ? Cesare n’pouvait s’empêcher de se poser la question, même s’il cherchait du côté de l’optimisme, de la foi quelconque en eux deux – s’ils s’étaient accordés sur le fait de ne pas se voir, parce que c’était plus sûr, c’était donnant-donnant. S’il voulait la revoir, il faudrait qu’il y ait une autre catastrophe, un autre danger pour les rassembler – et était-ce forcément une bonne logique pour mettre en place chacun des moments qu’ils passeraient ensemble ? Aux yeux de beaucoup, ça crierait surtout le désespoir, la relation entre parenthèses, suspendue à trop de et si et de un jour pour véritablement exister.
Et c’n’était pas qu’il n’y croyait pas, au fond, le problème. Il y croyait, parce que c’était bien la seule chose, la seule belle perspective d’avenir qu’il avait, pour les prochains mois, les prochaines années, malgré tout ce qu’il allait devoir traverser sous le joug de son père et parmi les hunters. Lui, il était un désespéré, alors évidemment que dès qu’il avait une part de bonheur, il voulait s’y accrocher fermement – trop fermement, peut-être, alors qu’Isolde méritait sans conteste mieux. Et combien de temps avaient-ils avant qu’elle n’s’en rende compte ? Pour combien de temps, allaient-ils se retrouvés suspendus à des retrouvailles comme ça, avant que ça n’les épuise littéralement ? Allait-elle gaspiller des mois, des années, et finir par le haïr rien que pour ça ? Mais elle l’avait choisi, lui, qu’elle disait ; Cesare lâcha un souffle, à mi-chemin entre le soulagement, et la culpabilité – deux sentiments dichotomiques qui faisaient un cocktail doux-amer en lui, quelque chose de si compliqué à comprendre, que ça lui en filerait presque la nausée. Y’avait cette part égoïste en lui, qui n’voulait pas être seule, qui n’voulait pas être vouée à crever pour un avenir qui ne se tournerait que vers la vengeance. Et y’avait ce côté, infiniment amoureux, infiniment altruiste pour elle, dévoué, qui voudrait qu’elle tourne la page, passe à autre chose, et puisse être en paix avec ce qu’elle décidait. Elle disait que c’était le cas, pour l’heure, mais pour combien d’temps ? C’était comme avec Aria, au fond, quand il avait été trop occupé à hésiter entre l’opportunité de lui offrir une sortie hors de la ville, et le besoin de la garder près de lui pour ne pas être seul. Il avait fait son choix, et il avait fait le choix égoïste. Le mauvais choix. « J’suis désolé. » qu’il lâcha à nouveau, pour la millième fois, probablement, depuis qu’il était entré dans cet appartement, à croire que c’était une litanie qu’il n’avait de cesse de sentir revenir au bord de ses lèvres – il avait, d’toute manière, bel et bien mille choses différentes pour lesquelles il pouvait se sentir désolé. « J’voulais-… j’aurais pas dû faire ça, comme ça. » y’avait probablement pas de bon moment pour amener de telles choses comme sujet de conversation, de toute manière. Mais fallait bien qu’ils s’accordent – au fond, devait-ce être parce qu’ils avaient passé une nuit ensemble, que leurs histoires devaient être entremêlées l’une à l’autre à nouveau ? C’aurait pu n’être qu’un sursaut de désir, la passion ranimée pour une nuit, rien de plus. « C’est-… juste que-, la dernière fois que… que j’ai cru pouvoir faire ça. Ça s’est… plutôt mal fini. » et peut-être qu’au fond, le problème dans chacune des décisions qu’il avait prises et qui avaient mal tourné, comme son couple avec Isolde, ou le fait de garder Aria en ville avec lui, ç’avait été parce qu’il avait pris ces décisions seul. Qu’il avait été dans le déni, seul, et à baisser sa garde – ça s’était irrémédiablement retourné contre lui, et il l’avait probablement bien mérité. Pour toutes ces erreurs, trop souvent les mêmes. « J’veux juste-… pas qu’y’ait plus de regrets à être ensemble qu’à n’pas l’être. » n’était-ce pas ce qu’elle avait ressenti, quand elle avait cru qu’il l’avait juste trahi, et qu’elle avait perdu sa meilleure amie, en plus d’être enceinte de lui sans crier gare ? Elle n’pouvait certainement pas prétendre que ça n’avait pas été le cas. « J’veux pas… qu’un jour, tu préfères vraiment qu’on se soit jamais connus. » elle avait dit qu’elle ne l’avait pas pensé, la dernière fois qu’elle l’avait dit – mais probablement que pendant longtemps, elle l’avait pensé aussi. Et lui aussi, il l’avait pensé, rien que parce qu’il n’savait que trop bien que la vie d’Isolde aurait été moins compliquée, et probablement bien plus agréable – encore une fois, avec toutes les preuves du monde, c’était difficile de prétendre le contraire. « J’suppose que la matinée est passée de… mauvaise à pire, à cause de moi. » admit-il quand même, dans un vague ricanement jaune, alors qu’il essayait de se reprendre, le regard ailleurs, ses deux mains retenant celles d’Isolde entre ses doigts, caressant ce contact réconfortant. Ils n’avaient jamais beaucoup de temps, le matin, et d’toute manière, ça semblait être toujours voué, à tourner à la catastrophe pleine de peines. Jusqu’à ce que ça devienne trop douloureux, sans doute.
Isolde Saddler
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Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Lun 9 Mai 2016 - 21:05
if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me
— cesare demaggio & isolde saddler —
I watched you sleepin' quietly in my bed, You don't know this now but There's somethings that need to be said And it's all that I can hear, It's more than I can bear. What if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me? What if I went and lost myself, Would you know where to find me? If I forgot who I am, Would you please remind me? Oh, cause without you things go hazy. — hazy.
Il était clair que sur l’échelle de la matinée idéale, celle-là était placée très, très, très loin de la première position et ce même si y avait Cesare avec elle. Des bonnes matinées, ils en avaient connus pourtant tous les deux ensemble, peut-être bien sans jamais s’attarder longtemps au lit, parce qu’ils travaillaient et que fallait bien aller bosser le matin, mais avant de se séparer, ils avaient eu beaucoup de matinées plus agréables que celle-ci. Ne serait-ce que parce qu’ils avaient pu un café ensemble avant de partir chacun de leur côté après s’être embrassé, le tout en ayant la certitude de se revoir très rapidement. Peut-être bien que ce n’était pas non plus ce qu’elle pouvait imaginer comme matinée parfaite, elle ne savait même pas ce qu’elle attendait de la matinée idéal en fait. Mais elle savait que celle-là, elle n’avait rien d’une matinée idéale, bien au contraire. Ça aurait presque pu être bien au moins, si y avait pas eu la mort d’Anthea, ni les doutes de Cesare et qu’ils s’étaient contenté de partager un petit-déjeuner ensemble. Et ça n’aurait été que bien, parce qu’inéluctablement, il aurait fallu passer par la case des au-revoir et ça, ça suffisait sans doute à plomber une matinée. C’était ce dont elle avait eu l’impression en tout cas, l’autre fois chez lui, la douche, elle aurait facilement pu en faire une matinée agréable, mais ce qui avait suivi, beaucoup moins. Est-ce qu’ils allaient encore devoir se dire avant de se quitter, qu’ils devraient éviter de se voir à l’avenir, pour finalement être de nouveau réunis peu de temps après à cause d’un nouveau problème ? Ce serait pas plus simple de simplement se dire qu’ils se reverraient tel jour, parce que de toute façon, ils étaient probablement incapables de vraiment éviter de se voir et qu’il se passait de la merde tous les quatre matins à Radcliff, ils seraient forcément réunis pour une raison ou pour une autre.
Dans le fond, peut-être bien qu’il fallait juste se dire, qu’ils se reverraient quand ils se reverraient, plutôt qu’ils arrêtent définitivement de se voir. Et y avait une grande partie d’elle qui avait cru que ça allait se terminer comme ça. Dans le fond, elle ne savait même pas si c’était réglé ou bien, si y avait encore des risques pour que ça se termine comme ça. Elle n’avait aucune idée d’où ils en étaient en cet instant. Parce que si les doutes de Cesare était encore présent, ils reviendraient à un moment où à un autre, et ce serait la même histoire, jusqu’au jour où vraiment, elle céderait peut-être et elle espérait vraiment qu’ils n’en arriveraient pas là, alors qu’ils s’aimaient et que ce serait débile de se séparer simplement parce qu’il pensait qu’elle méritait mieux, qu’elle finirait par le détester et qu’elle devrait déjà être en train de le détester. Ça faisait beaucoup d’elle dans l’équation pour mettre leur couple à mal, alors même que c’était lui, qui avait pris l’habitude de faire exploser des bombes entre eux – au sens figuré, comme au sens propre de toute évidence. A croire que c’était à elle de rompre alors que des deux, il semblait être le seul à en avoir le désir, assez incrusté quelque part en lui pour qu’il puisse s’imaginer qu’un futur avec une Isolde le détestant. « J’ai pas de regrets à être avec toi. Est-ce que tu en as ? » Peut-être bien que ça n’avait pas été le cas à une époque, mais maintenant de son point de vu, le seul regret qu’elle avait, c’était le fait qu’il n’ait pas préféré venir lui parler de ses problèmes, pour qu’ils trouvent une solution qui inclus pas de faire exploser le ce fichu entrepôt. Elle ne pourrait jamais se dire qu’elle aurait préféré ne jamais le connaitre. Ce n’était pas une option à présent qu’y avait Clara. « Préférer ne t’avoir jamais connu, ce serait préférer une vie sans Clara et ce tout petit bébé, c’est la chose que j’aime le plus au monde. » Et ce serait aussi l’une des raisons pour lesquelles elle avait l’impression qu’elle ne pouvait jamais complètement le détester, parce qu’il lui avait donné Clara et qu’y avait une partie de lui en elle et que le détester lui, ce serait détester cette partie de sa fille et ça c’était absolument impossible. « Si je te déteste pas c’est pas juste parce qu’y a Clara. J’ai su que je t’aimais encore, bien avant qu’elle arrive, quand on s’est embrassé à la fête foraine et je sais que c’est pas ce baiser qui m’a faite tombée amoureuse … » Ce baiser, il lui avait ouvert les yeux sur quelque chose qu’elle avait ignoré pendant des mois et des mois. Elle y avait repensé dans ce fichu labyrinthe alors qu’elle avait cru qu’elle allait y passer. Peut-être bien que si les choses aurait pu être différente s’il ne lui avait pas, à son tour balancer sa haine quelques heures après. « Si jamais y a une chance pour que tu te sentes un peu mieux, un peu plus en confiance avec ce qu’on est, alors, je crois que la matinée, elle sera juste mauvaise. » Qu’au moins, cette discussion n’ait pas servie à rien, sinon ouais, ce serait pire et encore, elle n’était pas finie cette matinée, ni même cette journée, ou toute cette semaine qui s’annonçait mauvaise, par principe, mais plus simple déjà si le Cesare qui quitterait cet appartement, avait un peu moins l’impression qu’ils n’allaient nulle part tous les deux.
Cesare DeMaggio
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Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Sam 14 Mai 2016 - 22:25
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Est-ce qu’aimer, être en couple, devait être quelque chose d’inclusif ? Quelque chose qui lui ferait du bien sans qu’il n’égare ses préoccupations plus loin ? Est-c’qu’être amoureux, permettait d’être égoïste ? Cesare n’avait pas envie de l’être avec Isolde. Il l’avait déjà assez été, cachant des choses à la mutante en s’vendant à lui-même de faux prétextes pour masquer l’évidence. Il lui avait caché ces choses, parce qu’il avait été trop égoïste : effrayé, et gouverné par le fait qu’il n’avait pas envie de la perdre. Avait-il parfois poussé le vice, à s’dire que de toute manière, il méritait bien un peu de paix ? Le chasseur n’se souvenait même pas de toutes les pensées qui avaient caressé son esprit quand il avait été si tranquille avec elle. Il n’savait plus maintenant, le DeMaggio, ce qui pouvait être montré du doigt comme la plus égoïstes des attitudes, et ce qui relevait de la dévotion, de l’amour. C’était compliqué. Ouais. Etait-il venu hier soir, altruiste, épris, inquiet pour la femme qu’il aimait ? Ou était-il venu égoïste, s’assurer qu’elle ne le blâmerait pas, et qu’il n’la perdrait pas à nouveau à cause d’une histoire qui tendait à s’répéter ? Il n’était pas un expert en amour, Cesare, mais il savait comment il voulait aimer Isolde. Il savait qu’il n’voulait pas lui faire du mal, pas plus qu’il n’en avait déjà fait ; il savait qu’il n’le supporterait pas, de voir son cœur se briser à nouveau en le dévisageant lui. Il savait, qu’sa vie à lui n’était faite que de ténèbres, et que ces ténèbres n’auraient de cesse de déborder sur l’existence de la Saddler aussi longtemps qu’ils seraient ensemble. Ou aussi longtemps qu’ils s’aimeraient. Et est-c’qu’y’avait un quelconque moyen d’effacer ces sentiments, maintenant qu’ils étaient là ? Dix mois plus tard, et des tonnes de disputes en mémoire, ça n’semblait pas avoir changé beaucoup de choses. Ils étaient toujours deux imbéciles, trop épris l’un de l’autre, prêts à défier le reste du monde, quand bien même il semblait plus qu’évident que l’reste du monde avait plus de pouvoir qu’eux, et était sans pitié envers ceux qui avaient la mauvaise idée d’s’aimer au beau milieu d’une guerre. Pourquoi avaient-ils fallu qu’ils naissent comme ça, qu’ils s’retrouvent comme ça, originellement ennemis, alliés, amoureux, perdus. Isolde méritait une existence comme ces vies simples qu’elle semblait âprement juger, mais envier depuis qu’ils se connaissaient – au fond, personne n’méritait d’être sacrifié au nom d’une cause plus grande, personne n’méritait de voir sa vie être déclarée moins importante qu’un plus grand but quelconque. C’était altruiste, qu’on disait, et les gens étaient faits pour admirer l’altruisme : mais y’avait sans doute pas d’attitude plus stupide que celle-ci, de se sacrifier pour un plus grand bien qui n’en avait rien à foutre.
La question d’Isolde le fit soupirer, juste comme ça, au creux de sa gorge, alors qu’il le retenait difficilement entre les lèvres qu’il avait closes- ses mâchoires serrées, qui se tendirent dans un spasme douloureux. Si seulement la question, c’n’était qu’eux deux ; si seulement y’avait que leur histoire à écrire, avec toute l’énergie du désespoir qu’il pouvait avoir. Mais l’monde, leur monde même, il n’s’arrêtait pas qu’à eux deux : comment en douter, alors même qu’ils essuyaient encore le sang invisible d’une Anthea qui n’était morte que depuis une poignée d’heures. Sa meilleure amie à elle. Tuée par son père à lui. Pour l’atteindre elle. Pour l’atteindre lui également. Combien d’cadavres allaient-ils devoir supporter comme ça ? Et comment n’pas regretter qu’ils existent, si ça devait se faire dans le sillage des morts ? « Jamais je préférerais n’pas t’avoir connue. » il s’en voulait, d’avoir choisi ses mots si précautionneusement, pour mieux enchainer. Il avait conscience, que sans Isolde, sans eux deux, y’aurait jamais eu Clara – y’aurait jamais eu Insurgency aussi, les explosions, les morts, le sang, les larmes. S’ils devaient faire deux colonnes, dans lesquelles ils devaient s’mettre à aligner toutes les bonnes choses qui étaient nées de l’influence de l’un et de l’autre sur la vie de l’un et de l’autre, et les choses négatives qui en avaient découlées, quelle colonne serait la plus longue ? Il n’savait plus – et c’n’était pas c’qu’aimer devrait être. Il voulait n’pas douter, il voulait être libre d’aimer Isolde aussi intensément que son cœur le murmurait, le criait, tambourinant contre ses côtes avec toute la force de l’univers. « Je sais-… juste pas c’qu’on va devenir, si ça continue comme ça. Si la prochaine fois que j’viens là, c’est parce que quelqu’un d’autre est mort. » déjà, la dernière fois qu’il s’était pointé jusqu’ici, ç’avait été parce que sa sœur à lui était morte, et qu’il avait cru que ç’avait été sa faute à elle, un plan orchestré par Insurgency, la mutante lui balançant des mensonges en pleine tête pour lui faire baisser sa garde. Et y’avait eu Anthea, ici aussi, à l’époque, pour être entre eux, et rajouter au fossé qui s’était si douloureusement creusé entre eux au fil des mois. La fête foraine, qui aurait pu tout changer pour le meilleur ; avait tout changé pour le pire. « J’sais pas quoi te dire, Isolde. » admit-il à la fin, au fond, c’n’était pas lui qui avait perdu quelqu’un, c’n’était pas lui qui devait regarder l’autre en y voyant les relents du meurtrier de son père, de sa meilleure amie, de tous les gens à qui il pouvait tenir, et dont les fantômes hantaient sa mémoire. « Si ça doit tenir qu’à moi, j’ai juste envie d’oublier tout ça, parce que ouais, j’t’aime, et j’te l’ai dit de toutes les manières possibles et imaginables. Ma vie, sans toi, elle vaut rien. » et peut-être remuait-il simplement le couteau dans la plaie, alourdissait-il quelque chose, peut-être était-ce de la manipulation ; Cesare n’savait même plus. Il soupira, ses épaules retombant. « T’as toujours ramené que des bonnes choses dans ma vie. Mon choix, il est facile-… toi, c’est pas pareil. » lui, il avait amené la mort ; les DeMaggio au sens plus large du terme avaient tous amené la mort dans l’existence de la Saddler. Juste parce qu’elle était une mutante. Juste parce qu’elle l’aimait lui. Juste parce que leurs chemins s’étaient croisés.
Isolde Saddler
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Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Dim 15 Mai 2016 - 0:06
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L’ambiance qui s’était installée dans la cuisine depuis plusieurs longues – trop longues, à croire que le temps avait soudainement décidé de ralentir – était lourde et oppressante. Y aurait bien eu une partie d’Isolde qui aurait voulu trouver une bonne excuse pour s’enfuir, au moins quelques minutes, partir n’importe où pour prendre l’air parce que là, ça semblait trop compliqué, trop dur, alors même que c’était loin d’être le bon moment mais qu’elle ne pouvait pas non plus couper court à cette conversation, il fallait qu’elle essaie de sauver ce qui restait à sauver, parce qu’elle n’avait vraiment pas envie qu’en plus de la mort d’Anthea, aujourd’hui elle ait à affronter une nouvelle rupture avec Cesare, son cœur à nouveau brisé et ses espoirs envolés loin, très loin d’elle. Elle aurait voulu qu’ils soient coupés et qu’ils ne reviennent jamais là-dessus, elle avait envie d’être lâche et de fuir les difficultés. Pourquoi est-ce que Clara ne se mettait pas à pleurer ? Elle aurait dû être réveillée maintenant. il faisait plein jour dehors, normalement à cette heure-là, elle était réveillée, alors pourquoi pas ce matin ? Est-ce qu’elle avait bien plus de courage que sa mère et qu’elle savait elle que prendre la fuite, ça n’allait pas régler le problème ? Ce n’était pas juste pourtant. Elle pleurait tout le temps, n’importe quand, mais pas ce matin. Pas alors qu’Isolde aurait voulu les entendre, ses pleurs, pour pouvoir se précipiter vers le berceau, presque en courant sans doute. Est-ce qu’elle ne pouvait pas y aller même si le bébé ne pleurait pas ? Juste histoire de s’assurer que tout allait bien, alors qu’elle savait bien que ce n’était pas habituel qu’elle dorme si longtemps. Elle devait avoir faim après tout la pauvre. Et puis, si elle ne mangeait pas maintenant, elle allait encore plus dérégler ses heures de repas et la nuit prochaine serait encore plus compliquées. Il fallait qu’elle se réveille.
Qu’importait le nombre de fois où ces pensées avaient pu passer à travers les pensées d’Isolde, aucun pleurs n’étaient venus troublés le moment. Elle avait bien relevé plusieurs fois les yeux vers les biberons posés près du lavabo en se disant qu’elle devrait peut-être s’en occuper quand même et pourtant, ses fesses étaient encore vissées sur cette chaise. Il fallait bien régler le problème. Est-ce qu’il pouvait l’être ? Elle ne savait plus vraiment alors que tout était en train de s’effondrer devant ses yeux. Elle savait au moins qu’elle ne lâcherait pas l’affaire et que s’il devait y en avoir un aujourd’hui qui ferait marche arrière, ce ne serait pas elle. Il la connaissait assez bien pour savoir qu’elle était têtue à souhait, alors qu’il ne compte pas sur elle pour mettre un terme à cette histoire ici et maintenant. Qu’importait ce qu’elle pouvait ressentir, les pincements à son cœur qui faisait un mal de chien. Non, elle ne lui avait pas demandé s’il préférait l’avoir connu ou pas, mais s’il avait des regrets quand à ce qu’ils étaient aujourd’hui. Elle n’aurait probablement pas de réponse à cette question. Est-ce que ça voulait dire qu’il en avait ? Fallait croire que oui. Alors c’était toujours la même question qui lui revenait encore et encore. Pourquoi est-ce qu’il était là ? Pourquoi est-ce qu’il se contentait pas de partir si cette histoire était regrettable en plus de ne mener nulle part ? Elle haussa les épaules, peut-être moins dynamique qu’avant, plus épuisée par ce combat qu’elle menait depuis quelques minutes déjà. « Peut-être que tu devrais essayer de venir parce que tu as envie, la prochaine fois et pas parce que tu le dois. » Et ouais, c’était peut-être impossible te blablabla. Dans ce cas qu’il ne se sente pas l’obligation de venir non plus, s’il n’en avait pas envie de toute façon, fallait pas se forcer parce qu’y aurait encore un autre malheur. Si c’était pour que ça se termine comme ça dans le fond, peut-être bien qu’il ferait mieux de rester chez son père. Qu’il vienne juste parce qu’il le voulait, peut-être bien que ça pourrait changer un peu sa vision des choses. Elle ne voulait pas être une obligation pour lui ou une pauvre âme à venir voir juste pour la réconforter. Il ne savait pas quoi dire, ça aussi elle pouvait l’ajouter aux phrases qu’elle avait déjà trop entendues depuis qu’elle s’était réveillée ce matin. « Je l’ai déjà fait mon choix. » Elle l’avait déjà fait et surtout, elle l’avait déjà dit quelques secondes plus tôt, elle l’avait déjà dit la veille, en lui disant qu’elle restait à ses côtés, qu’importait ce qu’il avait pu faire. Alors non, le choix ne lui revenait pas à elle, après tout, ce n’était pas là qui doutait de leur histoire.
Cesare DeMaggio
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Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Sam 28 Mai 2016 - 4:45
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Les choix. Les responsabilités. Le libre-arbitre. L’univers tout entier qui semblait décider pour lui. Cesare se paumait si souvent entre toutes ces idées, incapable de savoir de quoi sa vie était faite : n’était-ce pas un destin rondement mené, que le fait qu’Isolde et lui se soient rencontrés pile à l’époque où tout allait mal dans sa vie ? N’était-ce pas un coup de pouce d’il-ne-savait-qui, qui avait fait du fils DeMaggio, héritier d’une famille de hunters depuis des générations, un transmutant au moment d’entrer dans la vie d’Isolde Saddler ? Et comment interpréter tout ce qu’il avait appris la veille ? Le fait que sa vie était entremêlée à celle de la jeune femme depuis plus longtemps qu’il ne le croyait – qu’en fait, la rencontrer, la connaître, ça n’avait jamais été le résultat de son impulsion à lui, mais des ambitions de son père qui, depuis sept longues années maintenant, traquait sans relâche une pauvre fille juste parce qu’elle avait le défaut d’être transmutante. Son propre père à lui, qui avait tué celui d’Isolde. Bonnie, qui s’avérait être la dernière histoire d’amour que la mutante avait daigné connaître. Jusqu’à lui. Qui l’avait trahie elle aussi. N’y avait-il pas un putain de cercle vicieux, qui choisissait chaque part de leur destinée pour eux ? Et pourtant, le chasseur avait toujours été plutôt pragmatique- il avait très tôt abandonné toute croyance en Dieu, ne suivant sa mère aux messes hebdomadaires juste pour profiter de l’échappée, loin de la maison familiale et de son père. Il avait toujours su que tout ce qui avait importé, c’était la vie, et ce qu’il décidait de faire de la sienne : et pendant des décennies, Cesare s’était persuadé que la chasse, c’était son choix. Et maintenant quoi ? Quand il s’plongeait dans son esprit, c’n’était que pour découvrir un désert silencieux, un torrent d’incertitude qui coulait dans ses veines avec la force du sang battant à ses tempes. Il n’savait plus de quoi sa vie était faite. A quoi elle rimait. Vers quoi elle pourrait aller. Il n’était plus un hunter. Pas pleinement un transmutant pour autant. Il n’était plus un grand-frère chargé de protéger sa sœur. Il n’avait plus aucun but, autre que l’errance portée par la vie qui continuait de lui infliger de plus en plus de coups : et au fond, quand il commençait à chercher en lui, Cesare ne s’découvrait pas vraiment la volonté de combattre les événements. C’était trop pesant, c’était trop épuisant : il avait combattu ses parents pour Aria, il avait encaissé les attaques de tous ses détracteurs- sa propre sœur, la femme qu’il aimait, le reste du monde. Mais c’était trop. Même pour lui. Même alors qu’on lui avait inculqué la volonté, l’endurance, la rigueur – tout ce qu’il découvrait maintenant qu’il était sous la tutelle de son père à nouveau, c’était qu’il était juste guidé par des impulsions solitaires. Il voulait venger Aria, et il était prêt à tout pour ça : il avait déjà jeté Rayen sous le bus à sa place, et il était bien incapable de prédire qui serait la prochaine personne à subir les conséquences de cette vaste indécision qui le hantait. C’n’était pas pour rien, évidemment, que son histoire avec Isolde était tout autant remise en question : et il n’comprenait pas sa réaction, au fond – ne mettait-il pas en mots, simplement des paroles qu’Isolde s’était légitimement répétées pendant ces derniers mois ? Au moins, il les reconnaissait, il savait qu’elles existaient, et qu’elles avaient une raison d’être entre eux. Parce que quoi ? Sous prétexte que Clara était née, qu’elle s’était mise entre eux, qu’elle les liait en un petit être tout fragile et innocent, tout devait aller bien ? Tout était effacé ?
Les réponses d’Isolde le firent donc ostensiblement soupirer : il ne savait pas où cette conversation allait. Il n’savait pas si elle avait un sens. Il n’savait pas si tout ceci avait un sens. Il savait qu’ils avaient couché ensemble un soir après toute cette histoire, et que c’n’était pas pour autant que ça pouvait signifier le monde, le retour à leur romance, l’effacée de toutes leurs erreurs et de chacun de leurs actes. Ça n’voulait pas dire qu’ils pouvaient se reconstruire en un clin d’œil – la façon dont ils avaient manqué de se déchirer la veille au soir, autour de cette histoire de Moira Kovalainen, en était bien évidemment la preuve la plus concrète. Même Anthea, était un malaise complet, posé entre eux comme une empreinte gênante ; quelque chose qui résonnerait toujours comme une culpabilité douloureuse en lui, et aurait l’arôme du regret pour elle – pas uniquement à cause de ce qu’il s’était passé ce soir. Mais aussi à cause de ce qu’il s’était passé l’autre soir, devant cet entrepôt. « J’ai jamais dit que j’avais senti l’obligation de venir-… tu crois pas que ça aurait été plus facile pour moi d’faire comme si de rien n’était et de pas m’pointer ? » il ne put retenir l’amertume, l’hostilité dans sa voix, alors qu’il la dévisagea. Bien assez vite, il faiblit, cillant, détournant les yeux. « L’autre soir, à l’hôpital, tu m’as dit que si j’t’avais parlé, on aurait pu trouver une solution. C’est c’que j’fais, là maintenant, j’essaye de t’parler. Et pas parce que j’veux pas être avec toi et que j’essaye de t’convaincre qu’on doit pas être ensemble. » il n’arrivait pas à la retenir, la fermeté dans sa voix, l’agacement qui courait dans ses cordes vocales. Parce que si elle disait qu’elle avait affaire à un Cesare qui changeait tout le temps d’avis, c’était son cas à lui aussi : pendant combien de temps exactement, est-ce que ses actes, ses choix, sa vie s’étaient dressés entre eux comme une nette limite à leur histoire ? Et maintenant qu’elle avait décidé que ce ne l’était plus, il devait juste… aller avec l’idée ? « Être avec moi-… c’est mettre ta vie en danger, c’est mettre la vie des autres gens à qui tu tiens en danger. C’est-… c’est ce qui a fait exploser cet entrepôt avec tous tes amis dedans. Et encore, et encore, t’en parles à chaque fois et-… et je sais pas quand est-c’que ce sera quelque chose qui pourra apporter quoique ce soit de bon à notre histoire. » y’avait une évidente ironie dans cette phrase, puisqu’il était plutôt sûr que jamais ça n’aurait une bonne connotation pour eux deux. Alors quoi ? Est-c’qu’un jour ils allaient devoir raconter à Clara, comment son père avait tué plein de gens pour sauver sa mère ? Trop souvent, quand il pensait à Clara, à c’genre de situations, il avait juste envie de disparaître de leurs vies. Peut-être que c’était lâche. Peut-être que ce serait mieux, pourtant. « Et je peux pas venir juste parce que j’en ai envie- et quand j’suis pas avec toi, là, j’suis dehors en train de blesser, ou d’tuer des gens. Et que quand on parle de c’que j’aimais au lycée, y’a toute une part de ma vie que j’passe sous silence parce que j’sais que tu voudras jamais l’entendre, et que c’est mieux comme ça. » et s’il avait forcé son regard dans celui d’Isolde à nouveau, il s’en détourna bien vite lorsqu’il finit de parler, sa voix faiblissant autant que son orgueil : « J’peux pas-… j’pourrais pas supporter l’idée d’te blesser à nouveau. » il soupira, balayant les traits de son visage d’un main, avant de se redresser, allongeant ses jambes pour faire quelques pas. « Fallait juste que tu l’saches-… pas que tu t’attendes à des trucs qu’on pourra jamais avoir, on dirait-… même si on est ensemble. » parce que c’était des trucs qu’il n’avait jamais été voué à avoir, et à chaque fois qu’il avait touché quelque espoir du bout des doigts, ça lui avait toujours échappé. Il avait été bien avec Skylar, à l’époque où il apprenait la chasse – elle l’avait aidé à mieux digérer la chose. Et il l’avait perdue. Et puis y’avait eu Ellie pour l’aider à gérer le deuil de Skylar, y’avait eu Ellie pour lui faire apprécier la tendresse, la douceur, l’empathie, l’innocence- et puis finalement, avant qu’il n’prenne vraiment goût à la chose, elle avait trouvé mieux ailleurs. Et puis y’avait eu eux deux, l’évasion, le grandiose, le réconfort, la confiance ; tant de choses désormais teintées de regrets et de culpabilité. Même Aria- au fond, la chose qui n’avait jamais fluctué dans sa vie, c’était son talent à briser et à prendre des vies.
Isolde Saddler
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Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Sam 28 Mai 2016 - 16:45
if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me
— cesare demaggio & isolde saddler —
I watched you sleepin' quietly in my bed, You don't know this now but There's somethings that need to be said And it's all that I can hear, It's more than I can bear. What if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me? What if I went and lost myself, Would you know where to find me? If I forgot who I am, Would you please remind me? Oh, cause without you things go hazy. — hazy.
Isolde avait l’impression que cette journée à l’image de la veille ressemblait déjà à un cauchemar duquel elle avait vraiment envie de se réveiller. Elle était peut-être trop idéaliste à penser que les choses pourraient redevenir à la normale avec Cesare, sans que leur passé puisse venir poser problème. Mais là, c’était clair qu’elle ne pouvait pas envisager de perdre Cesare alors qu’ils venaient tout juste de se retrouver et que le présent était assez compliqué pour ne pas qu’elle ait envie de venir s’encombrer du passé. Elle avait l’impression que cette discussion ça ne faisait que briser ce qui restait de son cœur et elle n’avait pas besoin de ça aujourd’hui. Elle regrettait vraiment d’être sortie de ce lit, elle aurait mieux fait d’y rester toute la journée, avec la volonté qu’on lui foute la paix, qu’on la laisse essayer de faire son deuil, sans venir la pousser vers tout un tas de réflexion dont elle ne voulait pas. Ni aujourd’hui, ni jamais sans doute. Mais aujourd’hui c’était pire. Après tout, c’était dans la logique des choses, quand quelque chose n’allait pas dans son couple d’aller s’en plaindre auprès de sa meilleure amie. C’était peut-être qu’elle aurait fait si elle avait pu avoir Anthea à ses côtés, quand bien même Cesare ne faisait pas partie des personnes qu’elle avait particulièrement appréciées dans sa vie. Au fil des mots de Cesare, elle la sentait naitre en elle l’envie d’aller parler à sa meilleure amie, lui passer un coup de fil, puisque ça faisait un moment qu’elle n’était plus en ville. Pourtant, elle pourrait bien appeler autant qu’elle le voudrait, y aurait personne pour lui répondre. Alors y aurait bien Aldrich ou Léda pour venir écouter ce qu’elle avait à raconter sur sa vie amoureuse, mais ce n’était pas pareil. Ce ne serait jamais pareil, parce qu’une Anthea y en avait eu qu’une seule et en cet instant plus que jamais, y avait vraiment qu’à elle qu’elle avait envie de se confier, comme si tout en elle avait décidé de lui rappeler que c’était trop tard, qu’elle ne lui parlerait plus jamais à Anthea.
Elle avait l’impression qu’il n’en faudrait pas beaucoup, pour qu’elle n’ait plus jamais l’occasion non plus de parler avec Cesare. Ça faisait un moment qu’elle essayait de prendre sur elle et de ne pas laisser la tempête de sentiments en elle prendre le dessus mais plus les minutes passaient, plus elle avait l’impression d’avoir du mal à se maitrisait. Et si elle n’avait plus envie de venir frapper directement Cesare, elle avait envie de tout envoyer valser ce qu’il y avait autour d’elle. C’était dur de la retenir la Isolde qui avait envie de hurler, de s’énerver, simplement parce qu’elle avait besoin de l’évacuer cette frustration au fond de ses entrailles, la colère aussi et tous les sentiments qui menaçaient de la rendre folle en cet instant mais qui n’étaient pas tous nécessairement dirigé vers Cesare. Parce qu’y avait la partie un peu plus sage d’elle – celle qui ne l’emportait jamais dans ses conflits – qui faisait de son mieux pour écouter, entendre et comprendre Cesare. C’était vraiment dur à faire aujourd’hui, là, alors qu’elle sentait ses nerfs mis à vifs et qu’elle n’était vraiment pas douée quand il s’agissait de garder le contrôle. Dans les propos de Cesare, ça semblait quand même comme une obligation sa présence ici. Si ça avait été plus facile de pas le faire, alors c’était bien que d’une façon ou d’une autre, il s’en était senti le devoir, Si ça aurait été plus facile pour lui de pas venir, il aurait peut-être mieux fait de rester chez lui, parce qu’elle, elle n’avait rien demandé et si elle avait dû le faire ça aurait certainement pas été pour voir les choses se dégrader comme ça. Elle se contenta de lever les yeux au ciel, parce qu’il fallait mieux qu’elle se taise, elle savait très bien qu’énervée, elle allait dire des trucs qu’elle ne pensait pas vraiment, comme elle l’avait trop souvent fait ces derniers mois. Elle soupira à la suite de ses propos et elle sentait aussi qu’il commençait à s’agacer et c’était mauvais signe sans doute, mais qu’est-ce qu’il voulait qu’elle lui dise. Il se remettait à changer d’avis comme de chemise, voilà que maintenant voilà que maintenant il n’essayait plus de la convaincre qu’ils ne devaient pas être ensemble. Comme si ça n’avait pas été exactement ce qu’il essayait de faire les trente mille fois qu’il lui avait dit qu’elle devrait le détester ou ce genre de trucs qui avaient déjà commencé à la rendre folle depuis le début de cette conversation. « Je suis en danger parce que je suis née avec un gène qui de toute évidence ne plait pas à tout le monde. Et c’est ça qui a fait exploser cet entrepôt, parce qu’y a un hunter parmi tant d’autres qui a décidé de me pourrir la vie. Et ouais, c’est ton père et il t’a utilisé pour parvenir à ses fins. Ouais tu as tué ces gens et nan, ce sera jamais une bonne chose dans notre histoire ! Mais j’ai pas envie de passer le reste de ma vie coincée sur cette histoire, j’l’ai fait pendant des mois et ça m’a rien apporté de bien. » Juste une tonne de rage dont elle ne savait même plus quoi faire au bout du compte, la colère qui l’avait poussée à faire exploser des trucs en ville. « J’ai envie d’avancer maintenant, j’ai pas envie que ma vie elle soit juste focalisée sur des gens morts. Et t’aimer, c’est vraiment, vraiment, vraiment mieux que les gens qui sont morts. » Maintenant qu’Anthea en faisait partie de nouveau des gens qui étaient morts, elle avait besoin de se focaliser sur les choses mieux de sa vie et qu’il le veuille ou non, leur histoire, elle ne faisait partie à présent, et ça n’avait pas toujours été le cas, mais merde, elle avait bien le droit d’aller de l’avant. « Et je sais ce que tu fais, je suis pas complètement débile, j’ai compris ce que ça comprenait de retourner auprès de ta famille. Jle savais très bien, cette nuit à l’hôpital ou l’autre fois chez toi. » Et le fait été que ça ne l’avait pas arrêtée, l’autre fois, y avait pas de raison pour que ça l’arrête aujourd’hui. C’était peut-être une idée qu’elle n’aimait pas, mais elle avait accepté, tout comme elle acceptait cette histoire avec Moira et elle se fichait bien qu’on puisse lui dire qu’elle ne devrait pas, elle faisait ce qu’elle avait envie et elle emmerdait ceux n’étaient pas d’accord. « Et si tu as besoin de parler de tout, j’peux écouter. » Parce que là non plus, elle n’était pas débile, elle savait ce que ça voulait dire être un hunter, elle en avait croisé plus d’un dans sa vie et elle connaissait des tas de personnes qui lui avait raconter des horreurs au propos des hunters, alors ouais peut-être qu’elle paraissait bien naïve des fois avec Cesare et pourtant, elle en connaissait des tas des histoires sur les hunters et elle savait que Cesare il avait fait la même merde qu’eux, elle n’avait jamais cherché à le nier. Elle laissa échapper un soupire avant de se retourner vers la table, poussant l’assiette à laquelle elle n’avait quasiment pas touchée, pour pouvoir poser ses bras contre la table. Elle laissa échapper un léger rire, ironique au possible. « Ouais. Maintenant je sais. » Et elle n’avait pas l’intention de lui demander s’il pensait qu’un jour ce serait possible parce qu’elle avait bien compris que tout ce qu’il avait pu dire la fois dernière il n’en avait pas cru un seul mot, alors c’était pas la peine de remuer le couteau dans la plaie.
Cesare DeMaggio
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Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Jeu 30 Juin 2016 - 1:28
cause here, everybody here's got somebody to lean on
ALL THAT I KNOW, THERE'S NOTHING HERE TO RUN FROM.
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and you can tell the world that you're tired. every time that i see your face i notice all the suffering. just turn to my embracei won't let you come to nothing. stand there and look into my eyes, and tell me that all we had were lies. show me that you don't care and i'll stay here if you prefer w/isolde saddler & cesare demaggio.
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Cesare, il n’était pas un expert en amour – et Isolde, elle n’était pas une experte en patience, elle n’savait pas rester sur une chaise, écouter et simplement saisir ce qui se disait, surtout quand ce qui se disait n’lui plaisait manifestement pas. Ou peut-être était-ce une question de timing mal pesé et mal pensé, de c’moment qu’il saisissait presque impulsivement, sans réfléchir, pour jeter le doute sur leur histoire. Mais au fond, c’n’était même pas sur cette histoire qu’il s’posait des questions ; il n’questionnait pas l’honnêteté de c’qu’ils avaient, la force de leurs sentiments, l’endurance avec laquelle ils avaient tout enduré – épreuves, comme moments difficiles. Il n’était pas v’nu jusqu’à elle, la veille, avec l’ambition d’amener cette conversation à un moment ou un autre- même y’a quelques heures, il n’s’était pas endormi à ses côtés, en se disant que le lendemain matin, ils devraient parler de ça. C’était un doute récurrent, qui n’avait de cesse de lui dévorer les sangs – de venir et revenir de plus en plus souvent, maintenant qu’il s’enfonçait dans les méandres d’une vie qui lui rappelait un Cesare qui n’serait jamais tombé amoureux d’Isolde. D’un Cesare dont Isolde non plus, n’serait jamais tombée amoureuse. Et toute la chimie des sentiments, des impressions, des doutes et des évidences qui se jouaient en eux deux, ils semblaient incapables de la décrire fidèlement avec des mots – ils semblaient incapables de la saisir, à chaque fois qu’ils se parlaient. N’était-ce pas c’genre de quiproquo débile, qui avait fait tarder leur situation désastreuse pendant des mois et des mois, l’temps qu’ils se crachent des vérités meurtrières en plein visage ? Même si c’n’était pas le bon jour, le bon moment, même si ça n’plaisait pas à la blonde, cette conversation ils devaient l’avoir. Cesare, d’toute manière, il n’aurait pas pu passer la porte de cet appartement sans avoir ouvert la bouche sur les troubles qui voilaient ses souvenirs et ses pensées ; mais désormais, il n’savait pas s’il pourrait tracer son chemin, retourner à sa voiture et à sa vie pleine de mensonges, à la poursuite de sa vengeance, en abandonnant cette Isolde qui était juste en face de lui, dans un état d’esprit qu’il n’aurait pas pensé affronter en ouvrant la bouche pour la première fois c’matin. C’était compliqué, l’amour, et pourtant, le DeMaggio n’avait pas l’impression d’avoir exprimé des mots qui dépassaient l’honnêteté de c’qu’il ressentait, ou d’une réalité qui s’imposait si nettement à eux deux, qu’il aurait cru qu’elle l’avait vue venir tout autant que lui, cette importante discussion. L’hostilité de la blonde l’avait tantôt glacé, tantôt éloigné, puis ramené brusquement dans un élan rageur qui avait menacé d’déborder jusque dans sa voix – maintenant, le brun ne savait plus ce qu’il avait à dire, c’qu’il pouvait répondre. A chaque détour de ses déclarations, il se sentait s’enfoncer, à mi-chemin entre c’qu’il ne voulait pas dire, et ce qu’elle saisissait des paroles qu’elle choisissait d’entendre. Isolde, elle était têtue comme ça – comme pendant ces dix mois passés, où elle n’avait vu de lui que c’qu’elle avait eu envie de voir, et rien d’autre, sans chercher à gratter la surface des apparences et de sa rancœur.
Est-c’qu’ils iraient bien loin si, à chaque fois qu’ils appréhendaient de tels sujets, ils avaient juste l’impression d’parler à un mur ? Ca n’avait rien à voir avec les drames, là- rien à voir avec le reste de la ville ou tous leurs ennemis, rien à voir avec la menace de ses parents à lui ; ç’avait à voir avec eux deux, avec cette incapacité qu’ils avaient à communiquer clairement- un handicap qui pesait lourdement dans l’air désormais. Cesare en avait abandonné ses efforts, quittant sa position agenouillée juste devant elle pour arpenter quelques pas, s’éloignant ostensiblement de la jeune femme ; qu’est-c’qu’il pouvait faire, qu’est-c’qu’il pouvait dire pour inverser le procédé qu’il venait de créer ? Et paradoxalement, juste après ça, Isolde lui disait qu’il pouvait lui parler de tout c’qu’il voulait – qu’il pourrait toujours le faire ; alors pourquoi avait-il l’sentiment d’avoir commis le pire crime qui soit, en parlant pour cette fois-ci, et dire c’qu’il avait eu sur le cœur ? Que ce soit un sentiment légitime ou non, il l’avait eu, ce sentiment, pesant comme du plomb sur son âme ; il avait cru impossible que cette gêne puisse être encore plus oppressante sur lui- mais il s’était manifestement trompé. « Est-c’que, j’peux vraiment parler ? Est-c’que tu sais vraiment écouter ? Pendant dix mois tu m’avais sous l’nez plus souvent qu’n’importe qui, un fugitif qui vivait planqué, et tout c’que tu voyais, toi, c’était un genre de fils à papa qui était revenu du côté des hunters ! J’ai fait exploser une réserve de vaccins avec toi, j’ai sauvé des transmutants- bordel, j’me suis même retrouvé à un moment, menacé d’mort par ces mêmes transmutants parce que j’avais essayé d’sauver une d’entre eux. Mais tout c’que tu voyais, toi, c’était c’que tu voulais voir. Comme tout c’que t’entends là de c’que j’te dis, c’est c’que tu veux entendre. » et cette discussion tournait vraiment au vinaigre ; « C’est quoi l’histoire, hein ? J’peux parler d’trucs que quand tu veux les entendre, quand t’es disposée à écouter-… ce s’ra quand, là, dans dix mois de nouveau ?! » elle n’y allait pas avec le dos de la cuillère, avec ses roulements d’yeux et ses ricanements amers, il pouvait bien répondre de la même manière. « Tu as décidé d’avancer, tu n’veux pas parler d’tout ça – j’suis censé faire quoi, faire avec ?! J’suis censé aller enterrer le cadavre d’Anthea avec mon père et venir te voir et n’pas me sentir coupable ? » c’était plus une frustration qu’une quelconque colère qui s’exprimait en lui – une impuissance, une inconstance qui transpirait dans sa voix, tendue et erratique. « Ces choses-… c’est moi qui les ais faites. Ces trucs que j’te raconte, j’te les raconte pas parce que j’te dois d’te les raconter-… je veux t’en parler, parce que c’est toi et qu’y’a personne d’autre qui n’a jamais eu cette influence que t’as sur moi. Mais-… mais tu peux pas t’attendre à avoir des mots magiques qui font subitement disparaître tout c’que j’ressens, depuis avant même qu’on s’soit connus. Des trucs que t’étais bien contente que j’ressente quand j’rampais à tes pieds par culpabilité ! » il soupira, réalisant trop tard l’impulsivité de ses mots – il en détourna le regard, ses mâchoires s’enserrant douloureusement. Pour quelques secondes, le temps qu’il souffle à nouveau, remette de l’ordre dans sa tête. « Quand je parle de-… de ça, j’te dis pas c’que tu devrais ressentir. J’te dis pas que ça devrait être fini entre nous parce que tu devrais ressentir ça. C'est-... c'que j'mériterais. » et oui, ce serait mille fois plus simple de n'pas ressentir ça, de juste se laisser porter par les bons sentiments qu'ils retrouvaient, l'aisance d'eux deux, l'aisance avec laquelle Isolde se blottissait dans ses bras plutôt qu'elle ne le blâmait désormais. Ce serait si facile, d'retrouver ce qu'ils avaient, avec un brin de déni en plus pour déjà leur nuire. « Mon choix, pour toi, j’l’ai déjà fait y’a longtemps-… j’étais censé partir peu d’temps après qu’on s’soit rencontrer, profiter d’pas être sous la surveillance constante de mes parents pour disparaître. J’étais censé tous vous vendre aux hunters pour pouvoir filer en douce. J’ai lâché ma famille parce que j’ai compris que l’homme que j’devenais, avec toi, n’avait plus rien à voir avec ça. J’suis plus un chasseur, j’suis pas parti, j’suis resté et j’étais prêt à en affronter les conséquences, moi-même, personnellement. » il avait fini par s’dire que peu importait, s’il n’devait connaître Isolde que pour quelques mois, une année tout au plus avant d’en payer le prix de sa vie – il saisirait cette chance malgré tout, parce que c’était Isolde, qu’il l’aimait, et que des décennies de vie libre et loin de toute conséquence n’avaient pas valu d’la laisser derrière. « Je sais que t’as beaucoup plus de choses, beaucoup plus de gens à perdre en faisant un choix comme ça. » et elle en avait déjà perdus un certain nombre depuis qu’ils se connaissaient ; « Et maintenant j’découvre qu’en fait, nous deux, c’était même pas parce que vous étiez un groupe de transmutants parmi d’autres. C’était parce que mon père te visait toi-même, particulièrement. » il soupira. Il parlait trop, et il n’savait même plus par quoi il avait commencé – Radcliff était bien réveillée maintenant il semblait, mais c’était le cadet de ses soucis ; il avait oublié son téléphone, le monde autour, le soleil qui était encore monté dans le ciel. « Je veux être avec toi. Si c’était pas c’que j’avais voulu, j’aurai jamais continué d’revenir dans ta vie ces derniers mois-… j’serai pas resté à Radcliff. J’serai pas venu à l’hôpital après la naissance de Clara. » il n’regardait même plus Isolde depuis un long moment maintenant, il s’contentait de regarder dehors, d’voir son propre reflet dans la vitre à quelques centimètres de lui. « J’ai envie d’remplir ces promesses qu’on s’est faites-… et pas par obligation, et j’les ai pas faites sur le moment. J’veux que ça marche, mais-… » parce qu’y’avait toujours un mais – une conclusion qui le coupa dans sa phrase, le temps qu’il cherche dans sa tête et ses sentiments bouillonnant en lui. « A chaque fois qu’on gagne quelque chose sur les autres-… y’a toujours autre chose qui s’passe. Et j'suis juste-... frustré. Pas à cause de toi, pas à cause de nous. A cause de tout l'reste, qui reviendra forcément à un moment. » c’était toujours ce même désarroi évident – Aria, Anthea, ce groupe de transmutants, Moira Kovalainen, Kingsley Moren, ils étaient tous, à leur façon, des enclumes qui pesaient sur eux deux et combien d’temps allait passer avant que ça ne s’allège un tant soit peu, pour rendre les choses plus faciles ?
Isolde Saddler
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Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Ven 1 Juil 2016 - 0:33
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I watched you sleepin' quietly in my bed, You don't know this now but There's somethings that need to be said And it's all that I can hear, It's more than I can bear. What if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me? What if I went and lost myself, Would you know where to find me? If I forgot who I am, Would you please remind me? Oh, cause without you things go hazy. — hazy.
Anthea était morte et c’était assez pour une seule journée. Elle avait l’impression que c’était assez pour le restant de sa vie. Mais non, y en aurait d’autres des épreuves, c’était une évidence dans une ville comme Radcliff, pour une fille comme elle qui ne voulait pas laisser de côté son combat. Elle était une transmutante, fallait croire qu’elle était faite pour connaitre la merde à l’infini, parce qu’y aurait pas que le père de Cesare pour vouloir la tuer à cause de ce qu’elle était. Elle avait cette impression que de toute façon, avec ou sans Cesare dans sa vie, elle aurait très bien su s’attirer les hunters et se retrouver avec une tonne de problèmes. Elle n’avait pas l’impression que la présence de Cesare soit ce qui la mettait le plus en danger, elle était assez douée pour le faire elle-même à présent. C’était de sa faute à elle si elle s’était pris un coup de couteau l’autre soir, c’était de sa faute à elle si elle avait été blessée par son père la veille. Parce que ce n’était pas parce que c’était le père de Cesare qu’elle était allée le retrouver dans le but d’obtenir cette vengeance, qu’elle n’avait même pas eue finalement. C’était parce que c’était un hunter, qu’il avait tué sa meilleure amie, qu’elle avait été énervée. Cesare, il n’avait rien à voir là-dedans. Si elle avait dû mourir la veille, ça aurait été à cause de ses choix, pas de Cesare. Si son père avait décidé de s’en prendre à elle un beau jour, c’était à cause de ce qu’elle était, pas à cause de son fils. Elle ne le connaissait même pas Cesare à l’époque, quand bien même ils avaient fréquenté le même lycée. Elle se sentait bien avec lui, elle se sentait plus en sécurité quand il était dans les parages et hier, il avait réussi à apaiser son chagrin alors qu’elle avait bien cru que ce serait impossible.
Mais, ce matin, c’était différent. Ce matin, elle ne comprenait plus, elle avait l’impression que la situation lui échappait des mains et qu’elle n’avait aucun moyen de rattraper les choses, elle avait l’impression d’être complètement assommée par la peine alors que son cœur se tordait dans sa poitrine. Parce qu’elle avait perdu Anthea la veille et qu’elle ne savait plus ce que Cesare voulait. Et peut-être qu’elle n’y mettait pas de la bonne volonté, mais elle avait les nerfs à vifs et Isolde, elle était impulsive, impatiente, colérique, tant de choses qui faisaient que ce n’était juste pas le bon moment-là. Elle n’était pas bien de base et elle l’impression qu’il lui en rajoutait une couche. Qu’est-ce qu’elle devrait faire ? Elle ne savait même pas ce qu’il attendait d’elle. Mais si y avait bien un truc qu’il devrait savoir c’est que face aux reproches elle avait beaucoup de mal à se taire. « Pendant dix mois, à chaque fois que tu te pointais chez moi, c’était pour m’engueuler. Il t’en a fallu six pour m’expliquer pourquoi tu avais fait exploser cet entrepôt. C’que tu viens de dire, tu le disais pas à ce moment. Est-ce que j’étais censée deviner ? » Dès qu’il lui parlait, ça avait été pour lui dire à quel point elle faisait tout de travers, mais non, évidemment, c’était elle qui comprenait tout de travers et qui faisait pas d’efforts. Il pouvait parler lui, après la fête foraine, c’était lui qui était venu en l’accusant d’avoir tué sa sœur, de lui avoir menti et compagnie, niveau mauvaise interprétation, il avait fait fort ce soir-là. Mais il venait de perdre sa sœur, alors maintenant que ça s’était tassé, elle se disait qu’il avait été en colère, qu’il ne pensait pas vraiment qu’elle ait pu être responsable de cette explosion. Au moins avait-elle la décence de ne pas lui balancer ça en pleine tronche pour ne pas venir remuer le couteau dans la plaie. « Ouais, dans dix mois. Parce que j’t’ai jamais écouté, évidemment. » Elle en avait passé du temps à l’écouté, avant tout ça, elle avait eu l’impression d’être attentive, d’essayer de l’aider. Parce qu’elle en avait eu les capacités à l’époque, qu’elle n’avait pas été en colère, en deuil, blessée, ou avec l’impression d’avoir été manipulée et trahie. L’évocation de lui et son père en train d’enterrer Anthea ça avait dessiné des images dans sa tête dont elles se seraient bien passées. Elle avait demandé la veille, où est-ce qu’elle était maintenant et il avait pas voulu répondre. Y avait bien une partie d’elle qui avait deviné quand il lui avait donné ses bijoux et son portefeuille, mais sans les mots, ça avait été moins difficile. Elle détourna le regard fixant le mur qui ne tarda pas à devenir flou alors que les larmes revenaient. Finalement elle s’était retournée vers Cesare, malgré les larmes embuant sa vue. « Sérieusement ? Tu crois que j’étais contente ? » Peut-être qu’il se disait vraiment qu’elle avait tué sa sœur du coup, et peut-être qu’il l’imaginait avoir débouché une bouteille de champagne ce soir-là, pour se réjouir de ses malheurs. Au final, peut-être qu’elle devrait juste ce taire, puisqu’apparemment y avait rien qu’elle puisse dire ou faire pour l’aider. Elle aurait voulu s’y tenir à juste se taire, à la façon d’une gamine qui boude, mais c’était presque plus fort qu’elle de toute façon. « Alors je suis censée faire quoi moi ? Y a rien que je puisse dire ou faire qui puisse t’aider apparemment et qu’en plus, je sais pas écouter alors … » Et elle était rancunière en plus, mais ce n’était pas un secret non plus. « J’peux pas te donner ce que tu crois mériter. » Elle pouvait pas se mettre à le détester parce qu’il était persuadé que c’était ce qu’il méritait, il l’avait dit, y avait pas de mots magiques pour l’aider, alors à quoi elle servait elle dans cette histoire ? Elle avait l’impression d’être complètement impuissante et elle n’aimait pas ça, parce qu’elle aurait voulu l’aider Cesare, elle aurait voulu les trouver les mots magiques qui existaient pas. Pour lui. Tout ce qu’il racontait là, ça fait partie de tous ces trucs qu’il n’avait jamais dit, est-ce qu’elle aurait dû le deviner ça aussi ? Qu’il était resté ici pour elle ? Pas facile à deviner au milieu d’une explosion et des reproches qui s’étaient enchainés pendant des mois. Elle était fatiguée, par tout ça, par le deuil, par la douleur physique dans son corps, par les larmes qui coulaient contre ses joues. Au moins, ça la faisait se taire. Ça pouvait presque ressembler à une victoire pour lui. Y avait rien à dire de toute façon. Il voulait être avec elle, mais. Y aurait toujours un mais apparemment, alors pourquoi est-ce qu’il essayait ? Ça en valait sans doute pas la peine s’il savait qu’il allait droit dans le mur. Du revers de la main, elle tâcha d’essuyer ses larmes quand bien-même ça ne servait pas à grand-chose. « On fait quoi alors ? » S’il pensait qu’y aurait toujours un truc quoi qu’il arrive, s’l trouvait toujours un mais entre eux deux, alors qu’est-ce qu’il leur restait comme option. Elle avait déjà donné son avis elle, elle pensait qu’ils pouvaient essayer, elle voulait essayer, mais si c’était pas ce qu’ils voulaient autant qu’ils arrêtent là après tout.
Cesare DeMaggio
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Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Ven 1 Juil 2016 - 2:25
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and you can tell the world that you're tired. every time that i see your face i notice all the suffering. just turn to my embracei won't let you come to nothing. stand there and look into my eyes, and tell me that all we had were lies. show me that you don't care and i'll stay here if you prefer w/isolde saddler & cesare demaggio.
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Pendant combien d’temps est-c’qu’on l’avait élevé en lui faisant croire que le monde était une parfaite dichotomie ? Le noir composé des transmutants, ces êtres monstrueux et dangereux qui menaçaient l’humanité, le blanc, l’innocence et la fragilité qu’il se devait de conserver. Cesare n’avait jamais été un expert en humanité, en gens et en sociabilité, justement parce qu’il n’avait cessé d’penser comme ça, de décrire dans sa tête, et d’appréhender le monde autour de lui selon ces préceptes-là. Il avait commis des actes impardonnables et indescriptibles au nom de cette vision des choses – et il avait été tant persuadé d’avoir raison, que souvent, il n’s’était même pas rendu compte du monstre qu’il était lui-même devenu. Il avait été humain à l’époque, non pas un dégénéré – mais il avait pourtant tué plus de gens que beaucoup des transmutants auxquels il s’était confronté dans son existence ; ceux qui tentaient tant bien qu’mal d’avoir une vie normale, et rentraient un beau jour chez eux pour trouver un hunter dans leur baraque, et s’prendre une balle dans la tête comme s’ils avaient commis le pire crime de l’humanité. Le truc, c’était que les seuls crimes qu’Isolde l’avait vu commettre – cette nuit-là, à l’entrepôt – il avait fallu dix mois au moins pour qu’elle essaye d’les comprendre, qu’elle essaye d’voir plus loin que le sang qu’il avait fait couler, et les âmes innocentes qu’il avait arrachées à la vie. Il avait fallu plus de dix mois pour qu’elle lui pardonne, d’une certaine manière. Alors comment pourrait-il lui parler du reste ? Comment aurait-il pu, venir quelques semaines plus tard, frapper à la porte de la Saddler avec la ferme intention d’lui expliquer toute l’histoire ? L’histoire, elle était juste désastreuse – et au fond, souvent, il s’était dit que dans la vision d’un monde altruiste comme ce qu’Isolde voyait, la sauver elle, sauver sa sœur, ça n’compensait en rien le fait d’avoir pris toutes ces vies. Et le chantage de ses parents, l’ultimatum lancé par celui-ci, aurait plus eu l’air d’un prétexte que d’une réalité. Et d’toute manière, elle aurait eu trop de rage, trop de deuil, trop de rancœur en elle pour l’écouter. Combien d’prétextes Cesare s’était-il construits en lui-même, une frontière nette et presque définitive entre eux, pour n’jamais même essayer ? Peut-être que c’était la même chose ce matin ; il pensait à Anthea, à Kingsley Moren, à ses parents, à Radcliff, à Insurgency – transformant tout ceci en des obstacles qui s’posaient entre eux, plus que comme des adversaires qu’ils pourraient affronter ensemble. C’qu’ils s’étaient dits à l’hôpital, irrémédiablement, ç’avait été plus facile à dire qu’à faire ; et tout DeMaggio qu’il était, le brun était incapable de savoir par où commencer pour espérer entrevoir la lumière au bout du tunnel.
C’était ça l’problème- les ténèbres, elles étaient si lourdement posées sur lui, pressées sur son âme, qu’elles en étaient devenues cet environ obscur duquel il n’savait pas s’il pourrait sortir. Ce serait infiniment plus facile avec Isolde – c’était plus facile avec Isolde, pour toutes les fois où elle était avec lui. Mais pourquoi l’entrainer là-dedans ? Pourquoi risquer de lui ajouter de nouvelles peines, de nouveaux deuils, pour ça ? C’qu’il était lui ? Ouais, c’n’était pas à lui de décider pour elle ou pour eux deux, c’n’était pas à lui d’dire ce qu’elle devait penser – mais de sa vie à lui, Isolde n’connaissait que le millième d’expériences bonnes à raconter. Le reste… le reste, il le savait, n’ferait qu’agrandir une distance insidieuse entre eux. Peut-être jusqu’à un point de non-retour, qu’il serait incapable de supporter dans les yeux clairs de la blonde. C’était presque plus facile, d’voir l’amour qu’elle avait pour lui se transformer en rancœur puis en haine, plutôt que de l’voir tout simplement s’envoler, s’évaporer comme au milieu d’un désert aride, à mesure qu’elle en apprenait plus sur lui. « Ces dix mois ils ont commencé dans cette base militaire-… et t’avais déjà fait toutes tes conclusions à mon sujet, et tu le sais aussi bien qu’moi. » parce que c’était ça l’cœur du problème – il savait qu’irrémédiablement, en en apprenant plus sur lui, elle le détesterait, et qu’il assassinerait plus efficacement que jamais tout ce qu’il y avait eu de bon en eux. Parce que c’était déjà arrivé ; toutes ces fois où elle l’avait appelé monstrueux, toutes ces fois où il avait regardé dans ses iris pour y voir tout c’qu’y’avait de plus blessant au monde. Toutes ces fois où elle avait semblé juste souhaiter qu’il rencontre sa justice, aussi définitive devait-elle être. « Et j’étais censé faire quoi, moi ? Deviner qu’quand tu me regardais comme si j’étais l’type que tu détestais l’plus au monde, c’était à moitié parce que tu te forçais à m’détester parce qu’en fait tu m’aimais ? Faut croire qu’on a tous les deux mis du temps à s’exprimer concrètement. » et en attendant, pendant l’reste de ces mois, ils avaient semé des dommages entre eux deux, un peu partout ; ce dont ils avaient besoin, c’était d’se reconstruire. Pas d’se condamner automatiquement, ou d’poursuivre leur chemin en vivant dans le déni de tout ce qui était lourd et dérangeant et douloureux dans leur passé. « J’ai jamais dit que t’avais rien à dire, Isolde. Arrête de voir la vie comme si c’était tout ou rien- » qu’elle le croie ou non, qu’elle veuille l’accepter ou non, c’était exactement la même vision que celle qui motivait son père à lui, tous les jours, à haïr ses ennemis et à trahir n’importe qui, dès lors qu’ils sortaient un tant soit peu de cette ligne nette entre le tout et le rien. C’n’était pas comme ça qu’ça marchait – paradoxalement, c’était en rencontrant Isolde, en la laissant entrer dans sa vie, qu’il avait pleinement accepté ça, embrassé cette idée. Une perception des choses qu’elle n’était même pas capable d’avoir. « Juste parce que t’es pas capable d’effacer en une phrase des années d’erreurs, d’conneries, de lavage de cerveau et d’meurtre et d’culpabilité ; ça veut pas dire que c’que tu dis n’est pas important, ou que ça m’aide pas, ou que ça sert à rien. » sinon, franchement, pourquoi auraient-ils parlé si souvent quand ils avaient été ensemble au début, pas amoureux, juste deux âmes qui s’apprivoisaient et se changeaient distraitement ? Il soupira, quittant la distance qu’il avait créée entre eux, s’éloignant de la fenêtre pour revenir s’asseoir ; il repoussa l’assiette qui se trouvait là, pour se pencher vers la jeune femme. « J’ai fait des erreurs-… des erreurs qui ont blessé plein d’gens, toi parmi les autres… J’veux juste… pas les répéter. Et quand j’suis avec toi, parfois, dans les moments comme ça-… quand j’dois revenir vers toi, parce que fait incroyable, ta meilleure amie que j’avais tué, qui était revenue à la vie, a été d’nouveau tuée- par mon père… j’sais pas comment j’suis censé faire comme si de rien n’était. Peut-être que c’était pas moi, là, qu’ma faute, c’était juste d’avoir rien vu venir. Mais c’est toi-… et j’vais jamais arrêté d’ressentir d’la culpabilité, ou d’la peine, à t’voir souffrir à cause de quelque chose que j’aurais pu éviter. » si elle n’pouvait pas lui donner ce qu’il pensait mériter, il n’pouvait pas arrêter d’avoir mal quand elle avait mal – il n’pouvait pas la regarder pleurer, ruinée et dévorée par le chagrin sans que ça fasse quelque chose en lui. Sinon ça voudrait dire qu’il était d’retour à la case départ, d’retour à un Cesare qu’il n’voulait plus être. « On s’dispute pour rien, là maintenant… Mais la dernière fois qu’on était comme ça, en couple-… j’t’ai caché tout c’qui était important, sur moi, sur ma vie. Sur les menaces que j’savais qui planaient autour de nous. J’ai juste-… profiter d’chaque moment avec toi pour oublier tout ça, et croire que j’pourrai laisser tout ça derrière moi. » mais ils étaient à Radcliff, et à Radcliff, y’avait toujours tout un tas de merdes qui leur tombaient sur le coin de la tête. « Mais j’peux pas-… et pas que parce que mes parents quelque part, s’ils savaient qu’on s’voyait, ils ruineraient tout. Y’a aussi toutes les choses que j’ai faits- et que j’peux pas oublier comme ça… T’es la première personne de ma vie, avec qui en parler ça n’ressemble pas à-… quelque chose d’anormal. » comme quoi, dès qu’ils arrêtaient de tourner autour du pot, dès qu’ils s’exprimaient, ça devenait un amas de charabia. Cesare avait juste l’impression d’avoir déblatéré des répliques sans sens, qui tournaient en rond, partout dans l’air, mais n’trouvaient pas sens où que ce soit. Il était frustré, juste frustré- c’était bizarre, d’se réveiller avec tous ces remords, toutes ces hantises, toute cette réalité, près de vingt ans trop tard. « Je t’aime, Isolde-… c’est tout c’que j’sais. J’veux être avec toi-… et j’te l’ai dit, j’ferai tout pour t’protéger. Mais hier soir-… ça nous a juste prouvés que des fois c’est pas assez. C’est juste que-… j’ai essayé c’que j’ai pu, j’ai peut-être été trop sûr de moi-… avec mon père, et tout ça. Et j’ai pas réussi à t’protéger- pas complètement. J’suis désolé. » il tendit une main, pour atteindre une de celles d’Isolde, prenant une inspiration : « Y’a pas de ‘mais’ pour dire que c’est fini entre nous, dans c’que j’te dis. J’t’ai souvent demandé si tu m’faisais confiance, et j’ai… plus souvent l’impression d’pas te montrer que tu peux m’faire confiance- plutôt l’inverse, quand t’as meilleure amie meurt à cause d’un type avec qui j’passe presque toutes mes journées-… » y’avait pas d’ironie, rien d’autre qu’une verve mordante qu’il s’infligeait à lui-même, un rire jaune qui était alourdi par l’âme d’Anthea, les pleurs d’Isolde. « J’ai envie qu’on soit ensemble. Mais pas comme avant – pas dans le déni… pas en prétendant qu’ces dix mois, peu importe c’qu’y s’est passé, n’ont jamais existé… L’autre nuit, chez moi-… je sais que c’était pas juste parce qu’on en avait besoin, juste pour le sexe… mais c’était trop tôt… » était-il en train de s’enfoncer ? Il n’savait plus, franchement. « Si y’avait pas eu Clara pour nous interrompre, cette nuit-là au motel… la situation n’aurait jamais vraiment changé- » elle aurait empiré, s’disait-il volontiers quand il ressassait leur dispute à c’moment-là. « J’ai dit des choses horribles- j’ai fait des choses horribles… et on a pas b’soin de faire comme si ça n’avait jamais été l’cas- ou comme si c’était juste oublié en trois jours, pour être ensemble. » il avait observé leurs mains entremêlées plus qu’autre chose- ce n’est qu’après un long moment de contemplation, d’ailleurs, qu’il daigna relever ses yeux sombres vers elle, la dévisageant. Cette discussion était devenue tellement imprévisible qu’il n’savait plus à quoi s’attendre, maintenant – c’qu’il savait, c’était qu’ils n’pourraient rien construire sur un passé qui avait déjà été en train de s’effondrer partout autour d’eux à l’époque. Ils avaient frôlé la catastrophe, la nuit de la naissance de Clara – et Clara avait été leur seule salvation, le rappel à l’ordre, le rappel à leurs cœurs ; une belle alchimie, un genre de magie de l’amour – mais pour combien d’temps ces papillonnements de bonheur illusoire pouvaient durer ? Il savait, qu’ils avaient l’potentiel, l’envie, la volonté, le cœur pour se retrouver, eux deux pour ce qu’ils étaient, pour ce qu’ils apportaient à l’autre- et c’était c’qu’il voulait. Lui, il n’voulait pas commencer à ériger leur aujourd’hui en s’disant que peut-être dans un avenir quelconque, ils n’s’aimeraient plus. Il voulait qu’ils s’donnent toutes les chances possibles et imaginables de s’croire plus forts et plus infinis que jamais.
Isolde Saddler
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Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Ven 1 Juil 2016 - 19:33
if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me
— cesare demaggio & isolde saddler —
I watched you sleepin' quietly in my bed, You don't know this now but There's somethings that need to be said And it's all that I can hear, It's more than I can bear. What if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me? What if I went and lost myself, Would you know where to find me? If I forgot who I am, Would you please remind me? Oh, cause without you things go hazy. — hazy.
Isolde, elle était rancunière et susceptible, elle le savait très bien, ceux qui la connaissait avaient également eu l’occasion de rapidement s’en rendre compte. Alors, après l’explosion de l’entrepôt, Isolde avait campé sur ses positions. Elle avait cherché pourtant, elle avait passé des heures et des heures à essayer de trouver un moyen d’expliquer ce qui s’était se passer ce jour-là, sans en arriver à la conclusion que Cesare l’avait trahie, il s’était servi d’elle pour se faire une place dans ce groupe et dès qu’il en avait eue l’occasion, il avait tout fait exploser. Comme un hunter l’aurait fait. Parce qu’elle avait déjà connu cette déception, c’était ce qui s’était passé avec Bonnie à une époque où elle avait été encore bien naïve, elle avait cru avoir changé depuis, elle s’était promis qu’elle ne se ferait plus jamais avoir par quelqu’un dont elle serait tombée amoureuse et pourtant, avec Cesare, la seule chose qu’elle avait vu c’était ça, encore une fois, on s’était joué de ses sentiments pour mieux l’écraser après. Toute seule dans son coin, elle n’avait pas trouvé de bonne explication au geste de Cesare et ce n’était pas parce qu’il l’avait aidée à se débarrasser de quelques vaccins qu’elle avait pu donner du sens à tout ça. Elle ne savait même pas pourquoi il avait fait ça. De toute évidence, il n’avait pas été là pour ça. A part s’il la stalkait, il n’était pas censé savoir qu’elle était là-dedans. Il avait eu ses propres raisons d’être dans cette base militaire ce jour-là et quelques qu’elles soient il n’avait pas daigné les lui dire. Il n’avait rien dit non plus quelques semaines plus tard quand il était venu chez elle après la bombe de la mairie. Il avait critiqué ce qu’elle faisait, il avait dit qu’il l’arrêterait si elle continuait, mais au-delà de ça, il n’avait pas expliqué le pourquoi du comment de son geste. Il avait fallu attendre la fête foraine pour avoir des explications et ça avait fini avec lui la menaçant, alors ça avait été compliqué, pendant ces longs mois de comprendre ce qu’il lui voulait.
Isolde en plus, elle n’était pas franchement douée pour lire entre les lignes, c’était ce genre de fille terre-à-terre qui avait besoin qu’on lui dise les choses de façon claire et précise sans quoi rapidement ça n’avait pas de sens pour elle. Alors peut-être qu’il s’était attendu à ce qu’elle comprenne ce qu’il essayait de lui dire ; mais ça n’avait jamais été le cas. La base militaire, ça avait été la première fois qu’elle le recroisait depuis l’explosion, alors elle n’avait rien eu en main pour comprendre les raisons qui l’avaient poussés à faire exploser cet entrepôt. « Ouais, je les ai faite avec c’que j’avais sous la main. » Et ce qu’elle avait eu sous la main, c’était les corps d’une dizaine de personnes, dont celui d’Anthea, son cœur brisé et le souvenir de Bonnie qui avait fait exactement la même chose, des années plus tôt, au moment où elle avait perdu son père. « T’étais censé me dire ce qui s’était passé ce jour-là. Mais t’as attendu six mois, pendant lesquels moi je croyais juste servie de moi pour atteindre ce groupe. Tout ce que tu disais c’était genre ‘jsais pourquoi j’ai fait ça’ désolée, de pas avoir compris le sens de cette phrase, pourtant si claire. » Il avait dit quelque chose comme ça dans la base militaire, puis chez elle, comme si elle était censée comprendre avec ça, que ses parents avaient menacé sa sœur pour le pousser à faire ça, elle savait même pas qu’il avait une sœur à l’époque, alors ça aurait été difficile d’en arriver à cette conclusion. De toute façon, ça n’avait pas été à elle de s’exprimer clairement en première. C’était pas elle qui l’avait trahi en faisait exploser ses amis après tout. Elle ne savait même pas pourquoi ils étaient obligés de revenir là-dessus, De toute façon, elle avait l’impression que ce que tout ce qu’elle disait ça ne servait à rien, elle était peut-être pas capable de changer les choses en une phrase, mais elle avait aussi l’impression que du point de vu de Cesare, ça ne changerait jamais, alors, ça servait pas à grand-chose qu’elle gaspille sa salive. Une chose était sûre, à force d’entendre Anthea et morte ou tuée dans la même phrase, elle n’aurait pas l’occasion de passer par la phase de déni de son deuil. Parce que là, si elle n’avait pas compris qu’Anthea elle était morte, c’était clairement un problème. « Peut-être que tu pouvais juste pas l’éviter … » Elle l’avait déjà dit ça, elle ne savait même pas pourquoi elle s’embêter à le répéter de toute façon. « Tu savais pas … Je sais qu’t’aurais fait quelque chose si t’avais su … » Et ce n’était pas parce qu’il passait ses journées avec son père qu’il pouvait tout savoir. Son père ça avait bien l’air d’être ce genre de type qui savait très bien comment s’y prendre pour faire ce qu’il voulait dans le dos des autres, alors c’était pas de sa faute à Cesare s’il n’avait pas su. Y avait que son père à blâmer là-dedans et elle n’avait pas envie elle, de le regarder culpabiliser pour quelque chose qu’il n’aurait pas pu empêcher. « Tu crois que c’était une erreur l’autre soir ? » C’était pas comme ça qu’elle voyait ça elle mais bon, fallait croire qu’ils avaient des points de vue différents sur bien des choses. « Ouais, si y avait pas eu Clara. Et si tu m’avais parlé de ta famille plus tôt. Ou si on avait réussi à se comprendre plus tôt. Et si j’avais pas écouté mon père ce jour-là, que je m’étais pas enfuie en le laissant derrière moi, peut-être qu’il serait encore en vie aujourd’hui. » Et ça faisait huit ans pratiquement qu’elle se répétait ça, encore et encore. Huit ans qu’elle revoyait la scène avec une clarté déconcertante et qu’elle imaginait des tonnes de scénarios dans sa tête dans lesquels elle arrivait à lui sauver la vie. Mais qu’est-ce que ça changeait au final il était toujours mort. « J’oublie pas c’qui s’est passé ces derniers mois ou c’qu’te t’as pu faire avant qu’on se rencontre ou même ce que tu dois faire pour que ton père te fasse confiance. Mais on refera jamais l’histoire de toute évidence. » Sinon, elle aurait trouvé un moyen de sauver son père et Anthea et tous ceux qu’elle avait déjà perdus. « Mais, si t’as besoin de tout passer en revu alors on repassera tout en revu. » Elle n’avait pas l’impression d’en avoir besoin elle, elle n’avait pas forcément ça ressasser le passé, en sachant très bien que ça ne changerait rien. Mais s’il en avait besoin, elle l’avait dit, elle pouvait l’écouter. S’il voulait qu’elle sache tout ce qu’elle avait ignoré avant, alors elle l’écouterait.
Cesare DeMaggio
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Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Dim 3 Juil 2016 - 20:36
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and you can tell the world that you're tired. every time that i see your face i notice all the suffering. just turn to my embracei won't let you come to nothing. stand there and look into my eyes, and tell me that all we had were lies. show me that you don't care and i'll stay here if you prefer w/isolde saddler & cesare demaggio.
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Il en avait fait, dit, des choses qui, sur le moment, n’semblaient pas être les meilleurs choix qui soient – Cesare avait toujours fait avec c’qu’il avait : ce groupe de transmutants qu’il avait rejoint et dans lequel il avait rencontré Isolde, ça n’avait pas été un choix. Plus une opportunité qui s’était présentée à lui, une porte de sortie idéale pour lui permettre de filer en douce comme le lâche qu’il était devenu, incapable de pleinement affronter les conséquences de sa toute nouvelle nature de dégénéré. En les rejoignant, le DeMaggio n’avait pas eu l’intention de s’y mêler, de se lier à qui que ce soit, de devenir une part du groupe – il n’avait pas prévu d’accepter c’qu’il était devenu, et d’apprendre à voir les choses différemment, au point de revendiquer ce qu’il était devenu, plus par un hasard génétique que par un quelconque choix qui aurait dû littéralement changer sa vie, ou lui coûter celle-ci. Pourtant, toutes ces choses imprévues et auxquelles il aurait préféré échapper, étaient arrivées : n’aurait-ce pas été plus simple, de ressasser encore et encore les souvenirs de l’explosion de cet entrepôt plein de gens, s’il n’avait jamais eu la moindre affection, le moindre sentiment pour tous ceux qu’il avait sacrifiés dans le procédé ? Cesare, il était un pragmatique, il l’avait toujours été, et ç’avait presque été une notion de survie que de calculer et soupeser les circonstances, appréhendant la vie presque d’un point de vue mathématique, plus que sentimental. Pourtant, peut-être que parler de choses plus simples n’était pas à la portée d’tout le monde ; pas à la portée des gens passionnés qui agissaient avec leurs tripes, se dévouaient corps et âme à leurs proches et leurs causes, comme Isolde le faisait elle-même depuis des années maintenant. Fallait croire que sur ce point-là, tous les deux se retrouvaient diamétralement opposés, et incapables de se comprendre ; quand elle avait passé des mois à ressasser sa haine et sa rage, tout ce avec quoi Cesare avait pu répondre, ç’avait été de la froideur, de la distance, d’inlassables calculs dénués de conscience, pour se persuader qu’il avait fait le bon choix. Il n’aurait jamais eu assez d’temps devant lui pour faire les choses mieux, il n’aurait jamais pu sauver tout le monde, et paradoxalement, la mort qu’il avait offert à tous ces gens, avait été bien plus clémente que celle qu’ils auraient connue, si les parents DeMaggio s’en étaient occupés eux-mêmes. C’était froid, calculateur, ambitieux, détaché d’penser comme ça – des attitudes dont le brun avait bien souvent eu besoin, pour se remettre d’aplomb, après ses face-à-face avec la Saddler, tout simplement parce qu’elle, elle avait été une experte pour toujours ramener cette histoire entre eux deux. Alors est-c’que c’était vraiment fini ? Est-c’que, sous prétexte qu’ils se retrouvaient, se reconstruisaient maintenant, et mettaient tous les efforts du monde à faire les choses différemment, jamais plus cette histoire d’explosion d’entrepôt, d’amis morts à cause de lui, n’reviendrait à l’esprit de la jeune femme ? Qu’elle n’en parlerait plus jamais ? Que s’il devait faire un pas de travers dans une direction ou une autre, elle n’se servirait pas de ce passé commun, pour appuyer ses choix de le chasser de sa vie, plutôt que d’essayer, encore et encore, d’sauver ce qui n’pouvait pas l’être ? Il n’était pas un expert en amour, Cesare – mais tout humain qu’il était, avec ses bagages lourds, ses expériences désastreuses, ses hantises, ses remords, il savait que compartimenter la vie, c’n’était certainement pas la réponse idéale à quoique ce soit. Et il s’doutait bien qu’Isolde, avec son caractère, ses impulsions, sa passion, elle était bien incapable de simplement enterrer un passé tel que celui-ci pour simplement avancer.
C’n’était pas un manque de foi, c’n’était pas parce qu’il ne voulait pas ; c’était tellement évident, d’une certaine façon, que le jeune homme n’comprenait pas pourquoi Isolde n’arrivait pas à saisir ce qu’il disait. Là encore, ils en parlaient beaucoup, de cette fameuse nuit censée appartenir au passé, enterrée et laissée de côté pour avancer. Une simple nuit, de laquelle avaient découlé des mois et des mois d’ardentes disputes, de duels d’idées qui avaient si souvent menacé de les déchirer littéralement. C’était impossible, pour l’un ou pour l’autre, de se projeter de l’autre côté de l’histoire, pour voir et comprendre c’que l’autre avait ressenti et enduré pendant tout ce temps. Mais pourquoi n’se donnaient-ils jamais la peine d’essayer ? Pourquoi fallait-il qu’ils enterrent ça, prétendent que ça n’avait jamais existé quand ils étaient ensemble, pour que ça ne ressorte que plus efficacement que jamais, dès que l’atmosphère se tendait, et que le ton grimpait graduellement ? Mâchoires crispées, il soupira, Cesare, baissant les yeux aux paroles de la blonde – elle n’avait pas été censée deviner quoique ce soit venant de lui. Elle n’avait pas été censée attendre quoique ce soit de lui. C’n’était pas pour autant que chacun de ses jugements si hâtifs, l’aisance avec laquelle elle avait écrasé toute leur histoire pour la transformer dans son entièreté en un mensonge qu’il aurait orchestré comme le pire être humain que cette planète ait porté, avaient été faciles à avaler. Ses actes à lui, avaient laissé des cicatrices sanglantes sur leur histoire – ses paroles à elle, en avaient fait tout autant, en quoi était-ce si difficile à comprendre et à accepter ? « Non, j’étais pas censé te l’dire ce jour-là. J’étais juste censé avancer, parce que tout c’que j’étais, c’était le type pourchassé par ses parents, chargé de protéger sa sœur qu’il avait abandonné pendant près d’un an- une année entière pendant laquelle elle avait été torturée, transformée en cobaye et mutilée juste parce qu’elle était une transmutante. T’étais censée passer à autre chose, m’détester ou j’sais pas quoi- avancer, être mieux que moi ou n’importe quelle personne que j’ai un jour rencontrée. » le ton était sévère, chargé d’un jugement qu’il s’était réservé à lui-même pendant tout ce temps, bien plus qu’à elle. « Mais après-… après tu t’es mise à faire exploser la ville quand ça t’chantait, tu t’es mise à regrouper tous les transmutants les plus remontés et les plus violents pour faire un groupe qui réclamait la justice en mettant des gens innocents en danger. Et j’savais très bien que c’était à cause de moi, de c’que j’avais fait. Qu’c’était juste parce que j’avais fait comme j’avais pu et j’avais cru que cette rage que t’avais contre moi, tu pourrais juste l’utiliser pour m’détester moi, et aller d’l’avant, pas pour devenir une terroriste. » et finalement, avaient-ils vraiment avancé ? La discussion ici semblait aussi vaine que toutes celles qu’ils avaient eue avant tout ça. Cesare se sentait juste parler dans le vide, et pourtant, il n’y allait pas par quatre chemins, là ; il n’disait pas juste ‘je sais pourquoi j’l’ai fait’. Il lui disait qu’il l’aimait, qu’il voulait être avec elle et c’qu’elle retenait, c’était qu’il avait dit qu’ils étaient une erreur. La frustration le fit soupirer, passer ses mains sur son visage, pour masquer probablement le désarroi mélangé à la rage qui traversa son faciès pour une seconde, avant de s’envoler, remplacés par l’abattement. « Quand est-c’que j’ai parlé d’erreur, tu peux me l’dire ? » c’n’était pas lui qui avait dit qu’il préférait qu’ils n’se soient jamais connus, à une époque. C’n’était pas lui qui avait si définitivement tracé un trait sur leur histoire, transformant chacun de leurs moments ensemble d’autrefois, en un plan traitre qu’il aurait utilisé pour la manipuler ou il n’savait quoi d’autre. C’était même cette vérité qu’il trouvait cruelle pour tous les autres, toutes ces victimes qu’il avait amassés pour sauver Isolde – il n’regrettait pas, il n’regrettait rien, et il n’regretterait jamais. A part le fait de lui avoir fait du mal à elle, de l’avoir blessée elle. Mais là, ils n’allaient nulle part – nulle part ailleurs que dans le mauvais sens, alors à quoi bon ? Incapable de la regarder, maintenant, Cesare baissa simplement les yeux. « Arrête de comparer c’qui est pas du tout comparable. On était en train d’se hurler dessus quand t’as commencé à accoucher sur mes bras comme ça. Tu vas sérieusement m’faire croire que tu t’imaginais à un quelconque moment d’cette soirée-là, que ça allait s’améliorer ? C’est pas des ‘si’ c’était c’qui était en train de s’passer. Et cette même soirée-là, tu avais d’nouveau parler de cet entrepôt et de c’que j’avais fait. Et cette même soirée-là, j’te hurlais dessus que tu faisais exploser des gens. » et est-c’que le simple fait qu’il ait tenu sa main pendant les douleurs, qu’il l’ait rassurée et conduite à l’hôpital effaçait chacun de ses crimes, chacun de leurs mots, ces dix mois entiers, longs et éprouvants ?! Pourquoi lui faisait-elle confiance, subitement ? Juste parce qu’il l’avait prise dans sa voiture pour l’emmener aux urgences quand ç’aurait pu être pire ? Combien de fois lui avait-il dit qu’il l’aimait, dans leur histoire avant tout ça, des déclarations d’amour qu’elle avait aisément balayées dès que ç’avait été juste plus évident de croire qu’il n’était qu’un traitre. Mais peut-être que c’n’était juste pas le bon jour pour parler de ça. Peut-être que c’était trop ; tout autant qu’Anthea était un sujet sensible pour lui, c’en était un pour elle, évidemment. Combien de fois est-c’que cette problématique d’Anthea s’était posée entre eux ? Il soupira à nouveau, ses mains retombant à plat sur la table, comme s’il était juste seul avec lui-même, ses songes qui tournaient, tournaient dans sa tête, et n’trouveraient pas une quelconque paix aujourd’hui. Il n’la méritait pas, d’toute manière. « Peut-être qu’on-... que c’est pas le moment. On aura qu’à en reparler une autre fois. J’en sais rien. » parce que d’toute manière, Isolde elle n’entendait que c’qu’elle voulait entendre, et il n’avait pas envie de s’aventurer où que ce soit, dans quelque direction qui pourrait leur coûter plus encore que c’qu’ils avaient perdu. Le truc, c’était que lui, il n’se sentait juste pas avoir retrouvé ce qu’ils avaient eu autrefois, au passé qui, ouais, n’pouvait pas être réécrit, mais était loin d’être égalé désormais. Pourtant, il semblait si souvent que le passé tendait à s’répéter, c’était plus évident aujourd’hui que jamais.
Isolde Saddler
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Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Lun 4 Juil 2016 - 0:03
if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me
— cesare demaggio & isolde saddler —
I watched you sleepin' quietly in my bed, You don't know this now but There's somethings that need to be said And it's all that I can hear, It's more than I can bear. What if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me? What if I went and lost myself, Would you know where to find me? If I forgot who I am, Would you please remind me? Oh, cause without you things go hazy. — hazy.
Ces derniers mois, ils avaient été compliqués, parce qu’après l’explosion de l’entrepôt, elle avait eu l’impression d’être complètement seule, peu désireuse de s’attacher à qui que ce soit d’autres, parce qu’elle avait la certitude que ce serait toujours la même histoire, toujours les mêmes peines qui viendraient s’emparer d’elle et elle ne voulait plus connaitre tout ça. Ça avait été compliqué parce qu’elle s’était retrouvée enceinte, paniquée à l’idée d’avoir un bébé dont elle devrait s’occuper toute seule, sujette aux hormones bien plus qu’elle n’aurait pu l’imaginer. Et ce bébé dans son ventre, ça avait été une partie de Cesare et Cesare ça avait été celui qui avait causé cette explosion. Mais Cesare, ça avait aussi été la seule personne qui lui restait à un moment. Y avait juste lui et elle, parce que les autres ils étaient morts dans l’explosion. Y avait plus que lui pour faire face à sa colère, à son chagrin à tout ce qui pouvait se passer en elle et qu’elle ne savait pas comment gérer. Alors peut-être bien qu’elle n’avait pas fait les efforts nécessaires pour comprendre. Mais c’était lui qui avait créé cette situation, c’était lui qui avait fait explosé ce bâtiment, lui qui l’avait mise enceinte avant de détruire tout un pan de sa vie. Lui qu’elle avait voulu voir revenir avec une bonne explication, parce que ça aurait été plus simple, parce qu’elle aurait eu besoin de lui, mais qu’elle ne pouvait simplement pas l’accepter dans sa vie sans avoir d’explications sur ce qu’il avait fait. Elle avait été trop fière, trop rancunière, pour simplement lui dire qu’elle avait besoin de comprendre ce qui s’était passé cette nuit-là, parce que pour une fois dans sa vie, elle avait eu envie d’avoir tort. Elle avait eu envie qu’y ait une explication, qu’il ne l’ait pas simplement trahie, qu’il ne l’ait pas simplement manipulée et que tout ça, ce n’avait pas été juste une ruse de hunter pour atteindre son but.
Mais elle avait rien dit, elle avait rien demandé pendant tous ces mois, parce qu’elle était comme ça Isolde, trop rancunière pour faire le premier pas, trop susceptible pour accepter d’ignorer les paroles de Cesare et juste aller droit au but avec lui. Trop désireuse d’avoir le dernier mot pour ne pas se lancer dans ces disputes avec lui. Peut-être que si l’un comme l’autre, ils avaient bien voulu faire un effort, tout ça, ça aurait été beaucoup plus simple. C’était pas que de sa faute à lui sans doute. Mais ça avait toujours été plus simple de faire comme si c’était le cas. Techniquement, rien ne l’avait empêchée de lui dire clairement ce qu’elle avait sur le cœur, plutôt que de s’enfoncer dans sa colère. Elle avait été en colère contre le monde entier, pas juste lui. « J’ai perdu mon père, j’ai perdu mes amis et j’étais toute seule. Y avait plus rien qui allait. C’était pas juste toi, c’était le monde entier parce qu’y avait plus rien qui en valait la peine. » Tout ce qu’elle avait eu, elle l’avait perdu, tout ce qu’elle avait essayé, c’était parti en fumée. « J’ai cru que je pourrai faire quelque chose de bien, dans la police et puis finalement, la police c’est devenu n’importe quoi. Alors j’ai cru qu’au moins je pourrais aider les gens autrement leur montrer qu’on pouvait se soutenir et que c’était déjà ça … » Mais tous ceux qu’elle avait cru aider à un moment ils étaient morts et d’une certaine façon, elle les avait conduit à la mort. C’était encore plus vrai aujourd’hui qu’avant, parce que c’était elle qui avait été visée par le père de Cesare. « Et ça a continué même après l’entrepôt. Chaque nouvelle qui tombait c’était pire. Je me suis dit que j’avais essayé de faire les choses bien et que ça avait jamais mené à rien, ça a jamais rien changé. » Peut-être qu’elle en avait aidé des gens, hormis Cesare, mais ils étaient tous morts, alors au final, c’était un échec son histoire de groupe pour pousser les gens à s’entraider. « Ça marchait pas, ça marchera jamais, alors pourquoi faudrait toujours essayer de faire mieux que les autres si c’est pour toujours perdre ? J’ai pas fait exploser la mairie, ou le reste en me disant que c’était parce que tu l’avais fait avant moi. Je l’ai fait parce que je voulais montrer qu’on pouvait s’attaquer à eux, nous aussi, qu’y avait pas de raison pour qu’ils gagnent toujours … C’était pas juste toi, c’était absolument tout. » Et dans le tout, y avait forcément Cesare, mais y avait aussi tout le reste, tous ces trucs qui l’avait agacée, épuisée, à chaque fois qu’elle avait essayé quelque chose. Elle avait fini fatiguée par tout ce qui se passait autour d’elle et elle avait fini par craquer, parce qu’elle n’avait plus rien à perdre de toute façon, alors à quoi bon continuer d’essayer d’être gentille. Sa rage elle était née le jour où son père était mort, elle n’était pas née des actions de Cesare, elles l’avaient alimentée, mais il avait fallu encore quelques trucs de plus avant qu’elle n’explose vraiment. Et là dans l’immédiat ce qu’il disait sur sa sœur, ça pouvait presque lui donner l’impression qu’elle avait raison. Ils étaient cinglés, ils gagnaient toujours et elle avait cru que cette bombe ça pousserait les transmutants à agir, elle avait jamais cru que ce serait elle qui les réunirait, Insurgency, ça n’avait jamais fait partie de ses plans.
Peut-être qu’elle avait fait tout de travers avec tout ça, mais à force de trop essayer et de se prendre un mur dans la tronche à chaque fois, elle avait choisi une option plus violente. Et peut-être que c’était son problème, à bout de nerfs elle faisait n’importe quoi, elle comprenait peut-être n’importe quoi aussi. « T’as dit que ce qui c’était passé entre nous, c’était arrivé trop tôt. Alors, dit comme ça, ça ressemble à un truc qui aurait pas dû arriver … » Et c’était plus ou moins la définition d’une erreur. Peut-être qu’elle comprenait vraiment tout de travers ce matin ou que tout sonnait de façon à marteler un peu plus ce qui restait d’elle, comme si son cerveau avait décidé de tout mettre à sa sauce pour lui faire encore plus de mal, ou peut-être qu’il était juste trop déconnecté pour comprendre et qu’elle, elle était encore trop plongé dans sa rage pour interpréter les choses autrement que d’une façon qui était vouée à l’agacer un peu plus. Elle avait l’impression d’être soudainement passionné par la table, tout autant qu’elle avait envie de l’attraper de la balancer contre le mur, parce que depuis la veille cette table, elle était toujours – littéralement – entre eux deux, comme un symbole de la distance qui s’immisçait entre eux deux. « J’étais pas venue pour m’engueuler avec toi ce soir-là. J’étais vraiment venue pour essayer d’aider. » Elle y avait passé du tout sur ce dossier, enceinte jusqu’au cou elle avait passé des heures et des heures à bosser là-dessus et ça avait pas été pour que ça se termine avec eux deux en train de se gueuler dessus. « Mais quand je t’ai vu, ça a juste réveillé les souvenirs de la fête foraine. Et y a eu un moment ce soir-là, où j’ai cru que ça irait mieux entre nous et ça faisait des mois que j’espérai que tu viennes avec des explications qui m’aideraient à pas avoir juste l’impression qu’on m’avait encore manipulée et trahie et que j’étais la fille la plus conne du monde, qui tombait toujours amoureuse de la mauvaise personne, comme si j’avais pas le droit d’aimer quelqu’un qui m’aimerait aussi. J’y ai cru ce soir-là … j’ai cru tout un tas de choses. » Parce qu’il l’avait aidé à y croire, qu’elle était pas quelqu’un de mauvais, qu’elle pouvait faire mieux que tout ce qu’elle avait fait depuis l’explosion de la mairie et qu’il serait toujours là pour la protéger et au milieu de tout ça, y avait eu l’espoir qui était revenu et l’impression qu’elle aurait encore une chance de pas être complètement seule à l’avenir. Parce que Léda, Aldrich et même Anthea, c’était pas ceux qu’elle avait voulu à ses côtés. « Et puis après dans mon appartement … j’ai juste pensé que finalement c’était débile d’avoir cru tout ça parce que tu pensais que j’avais quelque chose à voir avec la mort de ta sœur, que je t’avais juste menti et que cette fois c’était définitivement fini. Et moi juste avant j’avais cru que peut-être que ça allait aller mieux et que je serais pas toute seule avec le bébé … » Et ce qu’il lui avait dit dans son appartement, ça lui avait prouvé le contraire et encore une fois elle s’était cru incroyablement débile. « Et maintenant, je me dis que c’était parce que t’avais perdu ta sœur et t’étais en colère et avec tout ce que j’avais pu dire, c’était peut-être justifié … » Ouais c’était peut-être un revers de médaille qui avait été mérité au final, mais ce soir-là, quand elle avait été en face de lui, c’était pas comme ça qu’elle avait vu les choses. « Puis après au motel, je me suis dit que si tu étais persuadé que j’t’avais menti, y avait pas de raison que je te fasse confiance, alors, j’ai pas réussi à juste aider, comme j’aurai voulu le faire. T’étais en colère et peut-être même pas contre moi, mais j’l’ai pris pour moi et je me suis énervée et je sais pas si on aurait pu s’entendre, mais je sais que j’étais pas venu pour ça. » Elle avait vraiment voulu l’aider, parce qu’elle savait bien ce que ça pouvait faire de perdre quelqu’un qu’on aime. Qu’Anthea soit revenue, ça l’avait pas empêchée de souffrir en voyant son corps tiré des décombres et son père lui, il n’était jamais revenu, alors elle savait ce que ça faisait. « Mais après quand les contractions ont commencées, t’étais là et peut-être que t’as l’impression que c’est pas grand-chose après tout ça, mais ça faisait des mois que j’avais peur d’être complètement toute seule. Je crois que j’ai jamais eu aussi peur de toute ma vie qu’à ce moment-là et t’étais là et j’avais toujours espéré que tu sois là … » Parce que c’était son bébé après tout. Elle y avait tellement pensé à chaque rendez-vous médical, toute seule dans la salle d’attente à regarder les autres couples, à se dire qu’elle aurait voulu qu’il soit là et elle avait passé du temps à se demander si malgré tout, même si elle était toute seule, faudrait pas quand même qu’elle donne son nom à Clara, parce qu’il était son père et qu’elle aurait voulu qu’il soit là. Au moins à ce moment-là et ça avait été le plus important. Et ça n’effaçait pas tout le reste, mais de son point de vu à elle, ça changeait déjà beaucoup de choses et s’il n’était pas venu à l’hôpital après pour la voir, s’il s’était contenté de fuir sa vie et Clara au passage, elle n’aurait pas eu d’autres choix que de s’y faire. Mais il était venu et ça aussi ça avait beaucoup compté pour elle. Elle ne savait pas trop ce qu’il attendait là, aujourd’hui, à la relancer sur tout ça, mais si ça avait été qu’elle lui dise clairement ce qu’elle avait ressenti au moins maintenant, c’était fait. Alors c’était trop tard pour se dire que c’était pas la peine d’en parler maintenant, même si elle luttait pour retenir ses larmes, parce que c’était compliqué, parce que c’était pas le bon moment. « J’veux pas que tu t’en ailles Cesare. Mais j’ai encore moins envie que tu partes sans qu’on ait au moins commencé à régler ça. » Et pour la première fois depuis qu’elle avait commencé à parler, parler et encore parlé, elle avait osé quitter la table du regard pour le regarder lui. Se quitter c’était difficile, mais se quitter avec une sale impression sur le cœur, ça l’était encore plus. Il l’avait dit, y avait pas de mot magique pour régler tout ça et c’était même plus ce qu’elle cherchait, dans le fond, c’était à peine si elle savait pourquoi elle était partie dans son discours, peut-être qu’elle en avait eu juste plus besoin qu’elle voulait bien l’admettre, de parler de tout ça.
Cesare DeMaggio
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Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Lun 4 Juil 2016 - 4:28
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Probablement que sur c’point-là, au moins, Cesare et Isolde, ils s’étaient bien trouvés ; incapables de communiquer correctement, incapables de dire les choses telles qu’elles étaient. C’était presque à croire qu’ils s’étaient amusés, d’tourner autour du pot pendant tant de temps, à se chercher, se chercher encore et encore sans jamais se trouver : au fond, ces disputes avaient été un bon prétexte pour continuer à se voir, sans pour autant avancer. Fallait dire, que Cesare il avait eu la trouille d’avancer, d’toute manière – toutes les explications qu’il avait avec sa sœur à la même époque, s’étaient toujours soldées sur de cruels échecs qui, il avait l’impression, n’faisaient que creuser plus profondément que jamais, le fossé le séparant de sa cadette. Il avait été lâche – ça, il n’avait aucun mal à l’admettre, tandis que tout c’qu’il faisait, quand il était face à Isolde, ç’avait été sauver les apparences, sauver sa propre ligne de pensées pour éloigner au moins pour le temps qu’il fallait, les remords qui le pourchassaient habituellement. Peut-être, ouais, peut-être que ç’aurait été mille fois plus simples de dire les choses telles qu’elles avaient été, d’parler d’Aria, d’demander l’aide d’Isolde : il avait hésité à un moment, alors qu’il avait envisagé de faire sortir sa sœur de la ville pour qu’elle puisse construire sa vie ailleurs, dans un endroit meilleur. Il avait penché vers l’option de demander de l’aide à la Saddler et à ce fameux groupe envers lequel il avait toujours alimenté tant de méfiance. Mais il ne l’avait pas fait – parce qu’il avait eu la trouille ; pour Isolde et lui spécifiquement, il avait eu la trouille aussi d’laisser partir sa sœur. Et il en avait payé les conséquences, inlassablement : Aria était morte aujourd’hui, et tous les efforts qu’il avait faits pour la sauver, maintenant qu’il les ressassait, il les jugeait sévèrement – égoïstes, extrêmes, impétueux, injustes ; il avait contrôlé la vie de sa sœur, dans l’espoir que ça la sauverait sans qu’il n’ait à raconter toute l’histoire désastreuse – sans qu’il n’ait à admettre à sa propre sœur, qu’il l’avait oubliée, laissée derrière parce qu’il avait été un dégénéré, qui s’était épris d’une dégénérée, et qui avait tourné le dos à tous les préceptes que leur famille leur avait inculqués. Des mois plus tard, il n’faisait pas les choses mieux avec Isolde ; il n’avait pas fait les choses mieux : ce matin, enfin, il avait l’ambition de changer un peu les choses – parce que même là, encore, ça n’avait pas fonctionné. Même là, Anthea était morte, et Isolde avait foncé droit dans la maison des DeMaggio sans même lui demander son aide, ou chercher à l’atteindre lui avant de chercher une vengeance impulsive et dangereuse. Certes, elle avait eu raison ; peut-être aurait-il essayé de la retenir, de la dissuader d’faire ce qu’elle avait fait – au moins n’aurait-elle pas toutes ces plaies sur la peau, ces marques qui resteraient pour des jours et des jours, empreintes cruelles de ce dont Rafael était capable. Et encore. Ces mêmes marques, il les avait vues sur Aria, il les avait lui-même endurées pendant longtemps, les stigmates des attaques musclées de son patriarche le façonnant en l’homme qu’il était aujourd’hui. Un type plus aisément distant, froid et insondable qu’humain, sentimental et apte à exprimer clairement tout ce qui bourdonnait dans sa tête.
Il fut surpris, alors, Cesare, quand Isolde ouvrit la bouche pour se mettre à parler – pour raconter tout ça, toutes ces choses du passé qu’elle avait jugé impossible à changer et donc peu dignes d’être ressassées, quelques instants plus tôt. Mais il l’écouta : au moins, il était plutôt bon pour ça, bien prompt à laisser les mots des autres glisser sous sa peau et jusque dans ses chairs, préférant le silence que ces confessions qu’il avait tant de mal à lâcher. Lui, ouais, il lui fallait des mois entiers pour s’armer de courage – s’il avait été du genre brave à c’niveau-là, rien de tout ceci n’se serait passé. Il aurait avoué sa nature de hunter à Isolde bien avant que les choses n’échappent totalement à son contrôle, et elle l’aurait peut-être chassé de sa vie, alors. Ou ils auraient trouvé une solution, ensemble. Certes, ils n’pouvaient plus changer le passé, mais peut-être bien qu’Isolde avait besoin d’ça, qu’il admette ses fautes, qu’il admette qu’il l’avait blessée, et que ce serait quelque chose qu’il regretterait pour toujours, même s’ils retrouvaient le bonheur d’antan et plus encore, même s’ils s’aimaient toujours, et que c’était facile alors d’avancer. Et malgré ses réticences d’antan, il semblait bien que plus elle parlait, plus Isolde s’émancipait – et d’son côté à lui, il n’pourrait jamais nier que ses mots l’apaisaient, et lui faisaient du bien. Combien de fois s’était-il dit que la responsabilité de tout ce qu’Isolde était devenue, reposait sur lui exclusivement ? Si facilement, il avait été porté par l’idée d’endurer aussi la responsabilité de la mort du père de la jeune femme, rien que parce qu’il portait le même nom que le meurtrier, ou qu’il ressemblait comme deux gouttes d’eau, presque, à Rafael. Ou parce qu’à cette même époque, où les actes sanglants du patriarche DeMaggio causaient tant de mal et de peine à Isolde, il avait été trop occupé à l’admirer, lui. C’était tordu, et trop difficile à admettre. Bien des choses, dans sa famille, avaient été tordues, d’toute manière ; même Aria, elle n’avait jamais été une sainte, ni la douce et innocente jeune fille qui avait eu besoin d’une protection constante, comme il avait fini par le croire, à une époque, pour se déculpabiliser. Il avait relevé les yeux vers Isolde presque sans même s’en rendre compte, comme ça, au milieu de son récit, et ce ne fut que quand il croisa ses yeux à elle, qu’il fut ramené à la réalité, inspirant profondément. « Ma sœur… elle est née, genre-… à peine deux ans avant qu’mon père commence à m’entrainer. Alors, il s’est jamais vraiment occupé d’elle. Et ma mère-… c’est ma mère. » et à vrai dire, si Isolde avait dû lui demander plus de précisions, il aurait été incapable de les donner – sa mère était une putain d’énigme, que Cesare avait été lassé d’essayer de décrypter après un temps. Il avait simplement laissé tomber, parsemant de la froideur partout dans leur relation. « Tout c’que j’sais, c’est qu’aussi loin que j’m’en souviens j’ai probablement… essayé de compenser leur connerie à eux plus qu’autre chose, vis-à-vis d’Aria. » les petits-amis d’Aria, ils n’avaient jamais craint de rencontrer le père plein de jugement et de sévérité – ils avaient toujours craint le grand-frère, qui défiait du regard n’importe quel type qui menaçait de briser le cœur de sa petite sœur. Même ses histoires à lui, elles étaient passées après Aria – sa vie à lui toute entière, elle était passée après Aria. Et après la cause : comme quoi, il n’avait jamais vraiment vécu par lui-même, ce qui expliquait pourquoi la plupart de ses expériences gravitaient autour de sa cadette (comme la guitare, ou sa musique préférée, ou les berceuses qu’il connaissait). « Mais… quand j’ai découvert que j’étais un transmutant. J’ai complètement chassé tout le monde de ma vie… J’ai tout ruiné, et j’me contentais juste… de fuir. » comme il l’avait fait, avec Isolde – sauf que ç’avait duré quatre ans, là, quatre longues années pendant lesquelles il avait laissé son lien avec Aria se déliter, sans aucune raison de son côté à elle. Comme quoi, le cas Isolde Saddler n’était pas un cas à part. « Et quand j’ai rejoint ce groupe – ton groupe... j'ai commencé à croire que j’pourrai tout recommencer, faire peau-neuve. Avec toi. » une responsabilité qui ne lui incombait pas à elle, avec tous les mensonges qu’il avait racontés, elle avait même ignoré l’existence d’Aria, jusqu’à trop récemment. « Je savais juste pas que depuis le temps, avec le dépistage, ma sœur s’était avérée être une transmutante, elle aussi. Alors… » alors il lui manquait tout un pan de l’histoire : pendant qu’il avait filé l’amour trop idéal et mensonger avec la Saddler, Aria, elle, avait vécu des tourments et des tortures dont des mois plus tard, elle n’avait toujours pas eu la force de lui parler. A lui, son frère, qui avait sacrifié des années et des années d’sa vie à la protéger, l’aider, la soutenir, l’aimer. « Tout c’que j’sais, c’est qu’un jour, mes parents sont venus me voir, moi, directement. Aria avait juste-… disparu de la surface de la terre, et c’était eux qui l’avaient. Eux et tout un groupe de chasseurs complètement timbrés. » dont Kingsley Moren avait fait partie, il n’en doutait pas. « Avec cette mutation que j’avais, j’étais devenu juste-… obnubilé par moi-même, et… » et quoi ? « avec toi. J’te mentais à toi, mais j’avais aussi complètement déserté ma sœur, ma famille, mes devoirs. J’ai fait-… c’que j’ai pu. Et j’ai sauvé ma sœur- … même quand tu m’détestais, quand tu m’as balancé c’que t’avais à me dire ce soir-là, tout ce à quoi j’ai pensé, c’était que j’avais sauvé ma sœur. Et elle était… j’en sais rien. Je sais pas c’qu’ils lui ont fait, pendant tout ce temps. » mais son imagination, elle tournait et tournait, même encore aujourd’hui ; « Tout c’que j’sais, c’était qu’elle se réveillait au moins une fois par nuit, en criant, en pleurant, sans jamais rien me dire. Et-… peut-être que c’était plus facile pour elle de m’détester moi que nos parents. » parce que lui, il en avait eu quelque chose à faire ; lui, il avait porté cette douleur avec lui au quotidien, là où Rafael et Isabela avaient toujours été profondément indifférents à leur sort à leurs sentiments. « Après la fête des Fondateurs, ou à la fête foraine. Toutes ces fois, elle avait juste-… disparu, sans rien me dire, on s’était accordés sur l’fait qu’on devait rester ensemble pour survivre, ou pour s’venger. A la fin, chaque moment que j’passais avec toi, dans ma tête, c’était devenu un moment où j’étais pas avec elle, à la chercher ou peu importe quoi… » et c’était n’importe quoi, un mélange de son cerveau juste pour survivre, garder un minimum de contenance alors qu’il avait juste tout perdu – une façon d’avoir de la rancœur injustifiée envers une idée plus que lui-même exclusivement, le seul responsable de tout ça. « Tout c’que j’sais… c’est qu’à la fête foraine, tu m’as suivi, tu m’as dit toutes ces choses. J’t’ai dit la vérité, tu m’avais promis que tu ferais rien. On s’est embrassés-… encore une fois, j’ai balayé Aria pour être avec toi, même si c’était pour deux minutes, et même si c’est débile de penser comme ça. A la fin d’la soirée, j’ai cherché ma sœur pendant des heures-… et tout c’que j’ai trouvé- » sa voix s’arrêta nette, pendant que ses souvenirs continuaient d’avancer, en ces images qui étaient bien trop claires dans sa tête. « Et je t’ai vue. Avec Anthea. Anthea qui était morte- censée être morte. Quelque chose que tu m’avais répété quelques heures plus tôt, à cette même fête foraine, juste après m’avoir promis que tu n’ferais rien. » et sûrement que la précipitation de ses songes, de ses conclusions, avait été arbitraire, injuste et cruelle – elle s’était faite d’elle-même, désespérément, alors qu’il avait eu besoin de quelqu’un à haïr, blâmer – et quand il était question d’Aria, ç’avait toujours été Isolde. Isolde qui avait occupé son cœur si vivement que c’en avait effacé ces responsabilités de toujours dans sa tête – Isolde qu’il avait tant aimé si vite, qu’il avait pensé à lui – pour une fois, au point d’en oublier sa sœur.
« J’étais pas juste-… triste et énervé. » ç’avait été un mix de sentiments abyssaux et glacés, destructeurs et démesurés. Un tsunami, à mi-chemin entre le désarroi et la rage. Des semaines plus tard, il avait encore été assez aveuglé par sa fureur pour tuer quelqu’un comme Moira Kovalainen, juste parce qu’elle avait été là, victime idéale sur laquelle déverser toute l’ampleur de sa haine. Y’avait eu Isolde aussi, et puis son père, et puis ce fameux Malcolm, le frère et la sœur Greenberg, d’autres gens dont les noms et les visages se mélangeaient dans sa tête, ceux qu’il avait traqués, acculés, attaqués, tués à la recherche désespérée de l’assassin de sa sœur à lui. « Quand t’étais venue au motel-… je savais déjà que c’était pas toi. Pas Insurgency-… j’ai pas eu besoin de preuves, juste de… temps. » parce que peu importaient les statistiques, il lui faisait confiance, à elle. « J’suis désolé. Avant-… j’avais cru, parfois, que j’étais tout seul pour gérer quelque chose. Mais y’a qu’après la mort de ma sœur que j’ai vraiment su c’que c’était, être tout seul et… j’avais plus rien, plus rien à perdre, plus rien à espérer. J’avais tout ruiné entre nous le soir de la fête foraine, en étant venu chez toi-… et avec c’que j’faisais, c’que j’devenais, j’me disais juste que c’était… tant mieux. Pour toi, et pour le bébé. » parce qu’irrémédiablement, hein, il avait juste suffi qu’elle passe une dizaine de minutes dans la même pièce que lui pour qu’elle soit en larmes, tordue de douleurs, avec un bébé qui naissait prématurément sur les bras. « J’arrivais à peine à faire avec les jours, quand ils venaient. Alors le reste… » l’avenir plus particulièrement. L’avenir sans Aria, l’avenir sans Isolde. « Mais quand tout a commencé, quand les contractions ont commencé-… quand j’suis avec toi, Isolde, y’a cet instinct qui domine tout le reste. » un instinct qui le faisait passer des hurlements à la sage-femme en un clin d’œil, dès que la situation l’exigeait. « Et parfois-… c’que j’dis dans ces moments-là, c’est complètement débile. » comme quand il parlait de wikipédia, ou de trucs du genre. « Parfois c’est sans réfléchir. » parce que c’était ce dont elle avait besoin, ce dont elle avait envie, et que ça l’emportait sur tout le reste de ses préoccupations ; « J’aurais pris soin de Clara-… s’il t’était arrivé quelque chose, cette nuit-là. Mais tout c’que j’voulais te dire, c’était que t’avais pas intérêt à mourir comme ça. Pas après tout c’qu’on a vécu-… parce que j’peux juste-… pas te perdre. » Isolde et lui, c’était si compliqué – organique, si réel et irréel à la fois – une part de lui-même, de ses fibres, de son être, ça dépendait trop souvent de ses humeurs, des hauts et des bas. Ça faisait si logiquement partie de lui, d’sa vie, de chaque souffle qu’il avalait. Et il revint enfin reprendre la main d’Isolde, capturant son regard sans faillir ; « Y’a rien à régler, Isolde. Rien à changer, rien à regretter. Y’a pas d’erreur, pas de trucs sur lesquels je doute entre nous. Y’a-… des conneries qu’on a fait… quelque chose qui ressemble à une longue dispute sans cesse entrecoupée parce qu’on se séparait avant de vraiment la finir, de s’dire les choses. » en étaient-ils arrivés au bout, là ? Il n’savait pas. « Pour c’que j’ai fait-… tous tes ressentiments, j’les méritais. Et même quand tu m’détestais, quand t’essayais de l’faire. Même quand tu croyais que t’étais toute seule-… y’a pas eu un jour où j’avais pas envie d’être avec toi. T’as pas idée à quel point j’suis-… égoïstement heureux que t’aies commencé à accoucher au milieu de ma chambre de motel. » qu’il ricana un peu bêtement, avant que ça ne s’envole, pour qu’il reprenne un air sérieux, sondant les yeux clairs de la jeune femme. « T’as toujours-… fait d’moi quelqu’un que j’penserais jamais être… J’t’ai jamais trahie, ou manipulée. Ou-… c’était pas dans mes intentions, plutôt. Tout c’que j’ai ressenti, avec toi, pour toi, ça a toujours été la chose la plus réelle de ma vie. » même les bas, après les hauts. Cette table, elle était définitivement de trop, qu’il pensa pour un instant, avant de trainer sa chaise pour se rapprocher d’elle, passant sa main libre sur sa joue ; Isolde et lui, ils étaient réels, comme ce toucher qu’il ancra sur sa peau, ce regard duquel il ne faillit pas. « Tout c’qu’on s’est promis, à l’hôpital c’est sûrement-… contre ma nature pessimiste, et tout. Mais j’veux qu’on ait cette vie, peu importe si c’est loin, ou difficile à imaginer pour l’instant. Y’a d’toute manière-… pas d’page à tourner après toi, ou sans toi, pour moi. » alors il n’aimait pas penser à ‘quand ils n’s’aimeraient plus, si ça devait arriver’ parce que c’était tout simplement inenvisageable, insoutenable, irréel. Bien plus irréel que leurs promesses, leur futur ensemble, leur bonheur.
Isolde Saddler
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Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Mar 5 Juil 2016 - 0:16
if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me
— cesare demaggio & isolde saddler —
I watched you sleepin' quietly in my bed, You don't know this now but There's somethings that need to be said And it's all that I can hear, It's more than I can bear. What if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me? What if I went and lost myself, Would you know where to find me? If I forgot who I am, Would you please remind me? Oh, cause without you things go hazy. — hazy.
Isolde, elle n’aimait pas spécialement ressasser le passé, ça lui donnait une impression d’impuissance, parce que ce qui avait été fait ne pouvait plus être changé, alors fallait rester avec ça sur les bras et les regrets qui pouvaient aller avec. Elle en avait beaucoup les derniers mois qui s’étaient écoulés. Elle ne s’était pas spécialement bien comportée avec Cesare, si avec le reste de son entourage. Même pas avec elle-même sans doute alors qu’elle pouvait facilement se dire à présent qu’elle était peut-être allée trop loin avec ses bombes et qu’elle pouvait encore trouver un moyen de faire les choses d’une façon mieux que ça, quand bien même jusqu’à présent, tout ce qu’elle avait essayé, ça avait échoué. Elle ne s’était même pas bien comportée avec Clara dans les débuts de sa grossesse. Elle avait détesté ce bébé qui grandissait au fond de ses entrailles, elle n’en avait même pas voulu, elle avait pensé tout un tas de choses horribles, qu’aujourd’hui, elle regrettait parce que Clara, c’était la plus belle chose qu’il lui était arrivé dans ce monde. C’était dur sans doute, quand on était énervé, blessé, avec cette impression d’être complètement au fond du trou, de faire les choses correctement. C’était bien ça le problème du passé, Isolde savait très bien qu’elle avait fait n’importe quoi à plusieurs reprises, qu’elle aurait voulu faire les choses autrement mais qu’elle n’avait jamais réussi. Elle savait que si elle avait parlé à Cesare plutôt que de le juger, les choses auraient été beaucoup plus simples, pour elle comme pour lui sans doute. Elle savait aussi très bien que s’il lui avait parlé dès le début, ils auraient pu s’en sortir mieux que ça. Mais c’était le passé et ils ne pouvaient pas y changer grand-chose à présent. Au moins pouvaient-ils parler maintenant, au défaut de ne pas avoir su le faire plus tôt, à un moment plus propice.
Finalement, parler, ça faisait plus de bien que ce qu’elle aurait pu croire Isolde. Elle bloquait sur tout ça, plus qu’elle ne le voudrait. Elle gueulait facilement, elle disait bien trop souvent tout haut ce qu’elle pensait, des réflexions qu’elle ferait mieux de garder pour elle, mais, quand il s’agissait de parler de ce qu’elle ressentait ou ce qu’elle avait pu ressentir à un moment, c’était une autre histoire, c’était beaucoup plus compliqué. Alors elle gardait pour elle, elle encaissait et peut-être que c’était ça qui donnait des situations comme ce matin, avec elle qui pétait un plomb pour un rien. Pour sa défense au moins, fallait avouer que c’était encore plus difficile ce matin que d’habitude. Depuis plusieurs longues minutes, elle se brusquait si facilement que ça avait sans doute de quoi agacer Cesare. Alors maintenant qu’elle avait parlé, elle écoutait, parce qu’elle en était capable, même s’il semblait qu’elle avait essayé de prouver le contraire quelques minutes plus tôt. Elle écoutait et ça correspondait exactement à ce qu’elle avait dit plus tôt. C’était ça, le comportement de ses parents avec sa sœur, ce qu’ils avaient pu lui faire, ce genre de choses qui s’étaient accumulées et qui l’avaient fait craquer au point de faire exploser un bâtiment puis de monter Insurgency. Parce que c’était dégueulasse, tout autant que ça l’était de pousser son propre fils à choisir entre sa sœur et une dizaine de personnes. Si y avait eue juste cette explosion, juste l’entrepôt, peut-être qu’elle aurait réussi à aller de l’avant, mais tout avait eu le don de l’agacer, au point qu’elle n’avait pas réussi à se calmer. « Je suis désolée, c’est pas juste ce qu’ils vous ont fait … » Elle était désolée quand bien même elle n’était pas responsable. Y aurait personne d’autre qu’elle qui serait désolé pour ce qui était arrivé à Cesare et à sa sœur de toute façon. « J’aurai voulu la trouver la bonne solution, pour arrêter les gens comme ça de faire des horreurs pareilles … » Elle avait essayait, elle avait vraiment essayé, mais qu’est-ce qu’elle pouvait faire, elle, Isolde Saddler, contre le reste du monde ? Pas grand-chose sans doute et ça avait quelque chose de frustrant. « J’ai jamais voulu te retenir ou qu’t’ai un choix à faire quelque part entre moi et ta sœur … » Il disait que c’était débile de sa part d’avoir pensé que le temps avec elle, c’était du temps où il n’était pas en train de s’occuper de sa part, peut-être que ça l’était pas tant que ça. C’était pas juste qu’il ait été amené à penser qu’il fallait qu’il choisisse entre elle et sa sœur, comme s’il ne pouvait pas être un frère et un petit ami en même temps. D’une façon ou d’une autre, c’était l’une des nombreuses idées affreuses que ses parents avaient réussi à mettre dans sa tête. Parce qu’ils s’en étaient pris à sa sœur quand il avait été avec elle. « Anthea elle t’aime pas beaucoup … » Il l’avait tuée techniquement et Anthea, il lui avait manquait une plus grosse partie de l’histoire à elle qu’à Isolde. « Jveux dire … elle t’aimait pas beaucoup. » Le passé semblait plus de mise quand il s’agissait d’Anthea, parce que c’était fini maintenant. Pour de bon, elle ne reviendrait pas. « Elle voulait juste me protéger et elle savait pas grand-chose de toutes les fois où on s’était rencontrés depuis tout ça. » Isolde elle ne s’était jamais étendu sur le sujet bien longtemps, elle avait tendance à insulter Cesare quand on parlait de lui et ça n’allait pas plus loin, comme si elle craignait qu’on puisse la juger si elle disait que finalement, malgré les disputes incessantes, y avait quelque chose en elle qui continuait de la pousser vers lui. « Alors elle disait toujours qu’il fallait que je reste loin de toi et que je pense qu’elle préférait que tu l’as crois morte, peut-être pour te faire payer de l’avoir tuée … » Et dans un sens, ça pouvait se comprendre, c’était pas juste ce qui lui était arrivé à Anthea, et revenir d’entre les morts, c’était pas facile non plus, elle avait eu ses raisons. « Je l’ai pas aidée à avoir un meilleur avis sur toi et j’lui avais promis que je te dirais rien à propos d’elle … » Et c’était sa meilleure amie, alors, elle avait tenue parole. Elle lui devait bien ça sans doute, alors qu’y avait un tas de trucs qu’elle lui disait pas. « C’était ma meilleure amie … Ça fait au moins un truc sur lequel je l’ai pas trahie. » Parce qu’à côté de ça, elle n’avait jamais vraiment écouté ses conseils, elle était toujours revenue vers Cesare, elle en avait toujours eue envie, quand bien même ça ne se passait jamais bien. Elle l’avait laissée tomber et maintenant elle était morte, juste parce qu’elle l’avait repoussée plutôt que d’essayer de la protéger.
Y avait pas qu’auprès de Cesare qu’elle n’avait pas assuré. Anthea, c’était une raison de plus d’avoir du mal avec le passé, d’autant plus qu’elle était morte à présent. Vraiment morte et que c’était tellement frais dans sa mémoire que c’était vraiment difficile à assumer. Anthea elle avait déjà était loin de Radcliff quand elle avait accouché Isolde, alors elle avait su qu’elle ne serait pas là pour l’aider et y avait une partie d’elle qui de toute façon, n’aurait accepté que Cesare à ses côtés, parce que c’était son bébé à lui et peut-être qu’au final, elle en avait attendu trop de lui, sans jamais faire d’effort en retour. « Je suis contente que tu l’aies cet instinct parce que moi … j’étais tellement pas prête que j’aurais clairement pas été capable de gérer toute seule. » Elle avait été prête pour bien des choses, tout ce qui venait après l’accouchement, il lui avait manqué une poussette mais ça n’avait pas non plus été la fin du monde. Pour l’accouchement en lui-même elle en avait tellement peur qu’elle avait presque effacé ce truc de son esprit, alors dans tout ce qu’elle avait pu lire sur les bébés, le chapitre concernant cette partie-là, elle l’avait zappé, elle n’avait pas pris même le temps d’aller lire un article sur wikipédia et comme les trois quarts des informations données par le médecin, elle avait fait la sourde oreille sur ça aussi. « Je suis désolée, j’ai vraiment flippé … Je sais même pas si j’avais le droit de te demander ça juste après t’avoir gueulé dessus. J’avais juste vraiment peur. » Et ça faisait un peu la fille qui revenait après neuf mois pendant lesquels elle n’avait rien dit pour finalement lui imposer un truc qu’il n’était peut-être pas prêt à assumer. Mais si elle avait dû mourir à ce moment-là, elle aurait voulu que la petite ait son père. Elle n’avait pas encore désigné Aldrich et Léda comme parrain et marraine, elle n’avait jamais signalé qui était le père alors y aurait eu des chances, si elle était morte pour que Clara finisse simplement à l’orphelinat et ça faisait partie sur le moment des pensées qui l’avait encore plus terrorisée. « Je voulais juste pas qu’elle soit toute seule, si jamais … » Si jamais elle mourrait en couche, comme sa mère avec elle. « Mais j’avais pas franchement envie de mourir non plus. » Elle ricana légèrement, comme si ça pouvait être drôle, mais mourir clairement ça n’avait jamais été dans le plan, mais ça avait été un risque, parce que c’était arrivé à sa mère, alors on ne savait jamais comment ça pouvait se passer. Elle était contente d’être toujours là, avec sa fille et toutes les deux, elles étaient en bonne santé, y avait pas de problème. « Au moins, on peut se dire qu’on a peu de chance, d’être aussi débiles cette fois … » Elle esquissa un léger sourire. C’était difficile de faire pire que pendant tous ces mois non ? Ils auraient dû y aller au bout des choses, ils auraient dû se parler clairement, se dire ce qu’ils avaient sur le cœur, plutôt que tout ce qu’ils avaient fait. « Je suis contente aussi d’avoir accouché à ce moment-là. Faut croire que la plus intelligente de nous trois, c’est Clara. » C’est presque comme si Clara elle s’était dit stop, qu’y en avait marre qu’ils se disputent encore et encore et qu’il était grand temps qu’elle intervienne. Le fait était qu’elle avait vraiment bien choisi son moment. Elle l’avait regardé se rapprocher d’elle, avec cette envie de sauter dans ses bras. « Je t’aime Cesare et j’veux toutes ces choses avec toi. Je suis désolée d’être complètement susceptible et agressive et de pas forcément bien te comprendre. J’essaie, je te promets que j’essaie. Mais depuis ce matin, y a des moments où j’ai l’impression d’être complètement dans le brouillard et que mon cerveau il fonctionne qu’à moitié … » Et que du coup elle comprenait tout de travers et elle s’énervait contre lui. « Je suis désolée de t’avoir frappé … » Vu l’état de son appartement, c’était pas difficile de se douter que dès que ça n’allait pas elle frappait et elle balançait tout et n’importe quoi et Cesare, il en avait fait les frais aussi.
Cesare DeMaggio
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Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark Jeu 11 Aoû 2016 - 4:08
cause here, everybody here's got somebody to lean on
ALL THAT I KNOW, THERE'S NOTHING HERE TO RUN FROM.
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and you can tell the world that you're tired. every time that i see your face i notice all the suffering. just turn to my embracei won't let you come to nothing. stand there and look into my eyes, and tell me that all we had were lies. show me that you don't care and i'll stay here if you prefer w/isolde saddler & cesare demaggio.
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Il en avait vu défiler, des transmutants, Cesare – des dégénérés de tout genre, avec des pouvoirs plus ou moins particuliers. Isolde, elle n’avait pas été la première femme à la force surhumaine qu’il avait croisée : somme toute, elle n’avait pas été exceptionnelle au premier abord, particulière, s’détachant de la masse d’ennemis qu’il avait eu l’habitude d’avoir. Il en avait vu plein, pourtant, de ces monstres qu’il avait eu l’habitude de dire, défiant les lois naturelles les plus élémentaires, pour vivre la vie comme ils l’entendaient. Il s’était haï comme il n’avait jamais haï personne, lors des débuts de sa mutation, oscillant entre le simple désir de crever là comme ça, et la crainte lâche de vraiment crever, là, comme ça, sans rien d’autre comme idée pour alléger ses peines, que la sauvegarde du sang humain pour la prospérité. Mais la génétique, elle était déjà en marche, et ça semblait surtout être une machine infernale qui s’était d’elle-même mise en route : probablement qu’aucun DeMaggio jamais, peu importait leur dévotion à la cause n’pourrait complètement éradiquer la race mutante de la surface de la terre. C’était impossible. Et c’était inutile. Et à chaque génération un peu plus, chaque représentant du patronyme avait perdu un peu plus de son humanité que les précédents : lobotomisés de père en fils, formés à devenir des tueurs de plus en plus jeunes, sans que ça n’pose de problème de conscience à qui que ce soit. Mais même aujourd’hui, s’il y avait une notion humaine, naturelle, et pourtant infiniment douloureuse que Cesare était prêt à accepter, c’était celle de la mort. Il en avait peur, maintenant, qu’il avait découvert quelque part sur le chemin : il avait surtout peur de crever bêtement, alors que son cœur, son âme, son esprit, son être tout entier, gravitaient vers des désirs qui dépassaient tout ce qu’il aurait cru un jour aspirer à devenir. Il avait eu la trouille de juste laisser Aria derrière, et puis de perdre Isolde d’une certaine façon – d’voir s’éteindre de son champ de vision peu à peu, une vie qu’il aurait pu avoir avec elle. Bien mieux que c’qu’il avait enduré pendant vingt-cinq ans ou presque : pourquoi traverser des trucs pareils, si c’était pour juste crever comme un malpropre, à cause d’un minuscule gène lové dans ses chairs ? Et pourtant, un transmutant capable de défier la mort, ça lui semblait être, encore aujourd’hui, la pire ignominie qui soit. Alors quoi ? Est-c’que la personne qui avait ramené Anthea à la vie, avait le don, la capacité de, selon ses caprices, ramener qui il voulait à la vie ? Et comment faisait-il ça ? D’un simple toucher ? Avec quelques gouttes de son sang ? En faisant un genre d’invocation curieuse et bizarre ? C’était des mots qu’il savait qu’il n’devait pas avoir – certainement pas ce matin – mais ça lui bouffait ses instincts de chasseur, alors qu’il écoutait Isolde parler. Il n’avait qu’à peine enregistré ce qu’elle lui avait dit pour expliquer le retour de sa meilleure amie à la vie, quand il était venu la voir après la fête foraine : tout c’qu’il avait su, à ce moment-là, c’était qu’il n’avait pas eu envie de l’écouter. Mais franchement, qu’est-c’qu’il ferait, si un beau matin, ce dégénéré-là frappait à sa porte, pour lui proposer de ramener Aria à la vie ? Il n’savait pas ; clairement. Parce que sa sœur, elle n’avait pas beaucoup vécu non plus – vingt-et-un ans tout juste, partagés entre la misère et la peur. Et les choses qu’il disait, c’n’était pas pour s’attirer la pitié de qui que ce soit – ça faisait bien longtemps qu’il avait arrêté de la chercher. Et récemment, qu’il s’disait que de toute manière, il n’la méritait pas. « T’as pas à t’excuser. Ou à vouloir avoir fait les choses autrement. C’est-… t’as rien fait, toi. » c’est tout ce qu’il put répondre, alors, aux paroles de la jeune femme, lui offrant un vague sourire, tout juste discret. C’était peut-être le pire, ça, d’se réveiller un beau jour et de s’dire que c’était sa famille qui lui avait infligé tout ça. Que ç’avait été la femme qui l’avait mis au monde, le type qui avait été censé le protéger coûte que coûte. Et que sa sœur avait été juste spectatrice de tout ce qu’il avait eu à traverser. Tout comme il avait été juste spectateur de tout ce qu’elle, elle avait eu à traverser. Probablement pas des problèmes qu’Isolde pouvait comprendre ; parce qu’elle avait eu des parents qui l’avaient aimée, et toujours des relations pour qui la loyauté, était plus importante que n’importe quoi d’autre. « J’me doute. » articula-t-il vaguement, détournant le regard en ressassant les paroles de la mutante, au sujet d’Anthea. Il n’savait pas quoi dire, au fond – c’n’était certainement pas à lui d’parler pour Anthea, même si ç’aurait pu permettre de la rassurer, ou d’alléger le poids de sa culpabilité. Une culpabilité qu’il ressentait tout autant ; peut-être bien qu’après tout, il faisait partie de ces histoires de trahison dont Isolde parlait. Et il n’pouvait pas y faire grand-chose : peut-être bien que l’humaine trouverait que leur simple conversation, ici et maintenant, ou le fait qu’il ait été celui qui l’ait réconfortée cette nuit, était une trahison en soit. Peut-être qu’Isolde le pensait, aussi. « J’attendais rien… j’veux dire-… quand je l’ai vue, j’t’en ai pas voulu parce que… tu m’l’avais pas dit, dans ce sens-là. » parce qu’au fond, il s’était douté que c’était aussi juste c’qu’il méritait, comme le reste. « C’est juste que-… après qu’on s’se soient vus, à chaque fois. Quand j’repensais à tout ça. C’était-… elle qui m’venait en tête. Parce que c’était toujours d’elle que tu parlais. Et en fait-… » il pinça les lèvres, incapable de finir sa phrase sans que ça ne paraisse être une accusation qu’il n’pouvait pas faire. Peut-être que la Saddler n’avait jamais délibérément remué le couteau dans la plaie juste pour remuer le couteau dans la plaie, par simple sadisme. Mais avait du recul, ç’avait c’que ç’avait été ; une peine supplémentaire, qui aurait pu être allégée d’une quelconque façon. Même s’il n’l’avait pas mérité. « J’en sais rien. Peut-être que c’était mieux comme ça pour elle. » c’est tout ce avec quoi il conclut, haussant vaguement les épaules. Il n’avait pas parlé d’Aria, lui non plus, après tout.
A la fin d’l’histoire, ils n’pouvaient clairement pas réécrire ce fameux passé ; et aucun des scénarii que le DeMaggio se construisait, dans un coin de sa tête, ne résultait en Anthea, survivant à l’attaque de Rafael, cette nuit funeste qu’ils laissaient tout juste derrière eux. Peut-être n’aurait-elle-même pas eu envie qu’il l’aide, alors… Il releva la tête vers Isolde, ravalant ces doutes tout particuliers auxquels il n’aurait jamais de réponse, d’toute façon – parce que la blonde n’pouvait pas y répondre pour sa meilleure amie, maintenant. Tout ce qu’ils pouvaient faire, c’était avancer, sûrement. Essayer, au moins. Même si la route semblait longue, et que c’était compliqué ce matin. « J’t’aurais pas laissée toute seule. » il garantit simplement, d’une voix claire comme de l’eau de roche, alors qu’il l’observait, espérant apaiser ses doutes passés, et ses doutes futurs tout à la fois. Peu importait c’qui se mettait sur leur route, ou les séparations qu’ils devaient encaisser une fois l’aube venue, il n’avait pas envie d’laisser tomber. Il n’en avait pas l’intention. Et au fond, même à l’époque où il n’avait eu que des remarques et des piques acerbes à se ramasser en pleine tête, il n’l’avait jamais laissée tomber. C’était un vrai cercle-vicieux du cœur, un point fixe de ses sentiments, duquel il n’arrivait plus à se défaire maintenant. Comme si tout son monde gravitait autour, désormais. « J’l’aurais pas laissée toute seule non plus. » même si, techniquement, si elle avait dû accoucher de son côté, sans qu’il ne soit là, il n’en aurait rien su pendant un moment. Mais ça n’changeait rien à la promesse- ou à ce qu’elle pouvait signifier pour l’avenir. Même s’il espérait, quand même, que ça n’laisse pas à Isolde croire qu’elle pouvait facilement s’laisser mourir, la conscience tranquille, parce que Clara serait sauve et protégée. Il avait besoin d’elle. Ils avaient besoin d’elle. « Mais j’préfère quand t’as pas envie de mourir. » qu’il lâcha donc, comme une évidence, se déridant un peu de ce sérieux qui pesait si lourdement dans l’atmosphère partout autour d’eux. « J’suis désolé aussi. » admit-il enfin, dans un sourire, l’attirant vers lui pour qu’elle revienne sur ses genoux, s’asseoir, lui permettant de l’enlacer, d’un bras dans le creux de son dos, sa main trouvant celle de la jeune femme pour caresser tendrement ses doigts. « Si on avait parlé de tout ça une autre fois… on aurait pas eu besoin d’en parler ce matin. Et tu m’aurais pas frappé. » il ricana doucement, levant les yeux au ciel. « Mais t’en fais pas, j’survivrai. » plaisanta-t-il, avant de poser son menton sur son épaule, appréciant simplement le moment. « Tu sais... quand tu m’as dit que ça irait mieux. Qu’un jour, ce serait moins douloureux de parler de ma sœur. J’attends encore ce jour… hein. » c’n’était pas un reproche, évidemment, juste une pensée qu’il laissa en suspens pour un moment, continuant de jouer avec ses doigts et ceux de la mutante. « Je sais qu’on peut y arriver. » ça comptait pour Aria, ça comptait pour Anthea. S’ils étaient encore vivants, s’ils continuaient, s’ils avaient encore tant de raisons de continuer, c’était bien qu’ils pouvaient atteindre la surface, et avancer. « T’as pas à-… je sais pas. Faire semblant, avec moi. Ou te retenir. Ou n’pas me parler, parce que-… je sais pas. » il savait clairement, que si le silence s’était si lourdement imposé entre eux ce matin, plus tôt, ç’avait été parce qu’Isolde avait retenu ses ressentiments, caché ses sentiments, pour une raison ou une autre, qui lui échappait même à lui, le non-expert des sentiments. « J’serai toujours plus inquiet pour toi si tu te mures dans un silence distant que si tu-… fais quelque chose. J’sais pas quoi. N’importe quoi. » si elle voulait juste se blottir contre lui, ou lui parler de tout et de rien, ou juste rester comme ça. Ou pleurer. Ou crier. Ou continuer à mettre son appartement à sac. Lui, il avait déjà fait toutes ces choses, probablement, devant elle. Et puisqu’ils venaient d’se dire que tout retenir n’était pas une solution, autant en prendre compte.
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Sujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark