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 (stv|isolde), a bright light in a sea of dark

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Cesare DeMaggio
Cesare DeMaggio

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MessageSujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark - Page 15 Icon_minitimeLun 28 Mar 2016 - 3:50


cause here, everybody here's got somebody to lean on
ALL THAT I KNOW, THERE'S NOTHING HERE TO RUN FROM.
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and you can tell the world that you're tired. every time that i see your face i notice all the suffering. just turn to my embrace i won't let you come to nothing. stand there and look into my eyes, and tell me that all we had were lies. show me that you don't care and i'll stay here if you prefer w/isolde saddler & cesare demaggio.
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C’était une chose naturelle chez lui, que d’s’inquiéter ; les rares sentiments humains qu’il avait pu ressentir, avaient majoritairement gravité autour de cette idée : il s’était inquiété pour sa sœur, encore et encore à de nombreuses reprises et pour de nombreuses raisons. Il s’était inquiété pour Isolde. Eux deux, leur histoire englobée de mensonge alors qu’il n’osait pas lui dire la vérité, des mois plus tôt. Il était inquiet pour elle au quotidien, parce qu’il n’contrôlait rien et que s’imposait à lui la conscience qu’il était plutôt un raté pour ce qui était des promesses qu’il s’était faites- protéger Aria, protéger Isolde, il avait à moitié échoué déjà, alors combien d’temps allait-il falloir attendre avant qu’il se plante à nouveau ? Il s’inquiétait pour Clara, dans un instinct paternel tout naturel – trop naturel – il en était arrivé à s’inquiéter pour ce ventre rebondi avant même d’pouvoir pleinement le reconnaître : il n’avait pas eu besoin d’aller à tous les rendez-vous d’Isolde chez le médecin, de voir les écographies du bébé ou entendre son cœur battre à travers le sonagramme pour sentir son cœur ployer à mesure que les jours l’avaient rapproché de l’inévitable. Il s’inquiétait pour trop de gens, parce que le deuil était également le deuxième sentiment que l’amour avait éveillé en lui : tous les gens qu’il avait aimés, Cesare avait dû affronter l’idée d’les perdre à un moment donné. C’avait commencé avec Skylar, puis y’avait eu Ellie, et puis Isolde, et puis Aria : combien d’temps avant qu’il ne perde la Saddler à nouveau ? Ou que Skylar disparaisse dans la nature sans crier gare, s’faisant une nouvelle fois passer pour morte pour bien faire les choses ? D’l’inquiétude, naissait une putain de rancœur qui pourrissait bien souvent des chairs, et l’avait poussé à bien des extrêmes : pour lui, les choses étaient trop claires – s’il devait perdre quelqu’un d’autre, Isolde, leur fille, Skylar ou qui que ce soit qui ait eu une place particulière dans sa vie, il en perdrait la boule, il en deviendrait fou – et rien ni personne, il n’y croyait pas du moins, n’pourrait le ramener à la surface.

Pour n’importe qui, même pour un chasseur, c’était une impression trop lourde à porter, qui s’inscrivait dans un cercle vicieux de constantes attentions qui l’éloignaient de sa propre prudence : ses propres pensées étaient plus souvent focalisées sur les autres – quels qu’ils soient – que sur lui-même. Quel paradoxe, pour quelqu’un qui se targuait de n’pas du tout être altruiste ; il n’l’était pas, mais il se détestait largement plus que tous les gens qu’il aimait ou avait aimés dans sa vie- une logique indéniable pour lui, quelque chose qui n’changerait probablement jamais. Alors il en oubliait ses fameux œufs au moment de s’inquiéter pour Isolde, bien évidemment- il s’inquiéterait toujours pour elle, même si elle n’se serait qu’enfoncer une écharde dans le doigt ; c’était sûrement stupide, et un traitement qu’une femme comme la Saddler n’appréciait pas particulièrement, mais c’était comme ça. Comme elle, quand elle s’inquiétait parce qu’il repartait vers ses parents, alors même qu’il lui garantissait encore et encore que sa vie n’était pas en danger- pas à cause d’eux du moins. Lèvres scellées dans l’expression d’une perplexité mêlée à un mécontentement incontrôlable, Cesare lâcha un soupir sans équivoque aux paroles de la transmutante. « Tu peux pas t’attendre à c’que j’m’inquiète pas-… j’serai pas venu si c’était pas l’cas. Et c’est pas rien… » à nouveau il s’était interrompu, pinçant les lèvres parce qu’il n’avait pas envie d’insister, quand bien même il avait simplement envie de s’occuper d’Isolde, plutôt que de repousser ce qui arriverait irrémédiablement juste pour se déculpabiliser. Ou faire comme si de rien n’était afin de pouvoir passer cette porte plus facilement. « Heureusement en plein mois de juillet faut plus qu’une minute pour qu’un plat refroidisse. » sans compter que c’n’était que des œufs, rien de plus phénoménal : alors froid ou chaud, ça n’devait vraiment pas faire une différence. Mais il attrapa sa fourchette pour bonne mesure, afin de commencer à manger – et c’était des œufs en effet, qui n’payaient pas de mine et n’avaient pas d’effet particulier, hormis celui de gagner un peu de temps.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark - Page 15 Icon_minitimeLun 28 Mar 2016 - 12:50

if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me
— cesare demaggio & isolde saddler —
I watched you sleepin' quietly in my bed, You don't know this now but There's somethings that need to be said And it's all that I can hear, It's more than I can bear. What if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me? What if I went and lost myself, Would you know where to find me? If I forgot who I am, Would you please remind me? Oh, cause without you things go hazy. — hazy.

Isolde c’était un peu le genre de filles qui se faisait difficilement du souci pour elle-même. Si elle n’avait pas appelé Cesare l’autre soir et qu’il ne s’était pas pointé à la vitesse de la lumière, elle aurait probablement fait une catastrophe avec cette blessure, tout comme elle l’avait fait la veille avec les morceaux de verre dans sa main. Elle n’avait pas beaucoup pris soin d’elle pendant sa grossesse, à tel point qu’elle avait réussi à se faire tirer dans la jambe. Il lui avait probablement fallut trop de temps pour accepter de rester sur la touche, mais Clara allait bien, alors elle n’avait – d’après elle – rien à se reprocher. C’était peut-être l’avantage d’ailleurs, d’être restée toute seule pendant sa grossesse, y avait eu personne pour juger son comportement. Enfin, personne en droit légitime de lui dire de se calmer. Parce qu’y avait bien eu Absalon, Anthea quand elle était revenue à la vie, Léda et Aldrich pour lui dire de faire un peu plus attention à elle, mais elle avait toujours estimé qu’ils n’avaient rien à lui dire. Absalon, il l’avait mise sur la touche au commissariat et à Insurgency, au bout d’un moment, elle avait passé plus de temps à courir dans les couloirs après Anthea qui n’avait eu de cesse de lui voler ses dossiers pour la pousser à se reposer. Mais au moins, l’avantage de ne pas être restée aux côtés de Cesare pendant sa grossesse, s’il fallait en trouver un, c’était celui-là, le fait d’avoir pu faire ce qu’elle voulait, sans avoir un mec sur son dos pour lui dire quoi faire et ne pas faire. S’inquiéter pour un oui et pour un non. Peut-être qu’il l’avait fait dans son coin, mais bon, à l’époque s’il avait ne serait-ce que fait une réflexion à ce propos, il se serait pris une claque dans la tronche.

Elle, elle s’inquiétait plus facilement pour les autres que pour elle-même. Alors elle avait moins de mal à se faire du souci pour Cesare qui allait rentrer chez lui et essayer d’occuper son père pour qu’il ne fasse plus attention à elle, au moins pour le reste de la journée. Elle n’aimait pas l’idée, pas plus que Cesare n’avait l’air d’apprécier le fait qu’elle lui disait de se concentrer sur son petit-déjeuner plutôt que sur les blessures qui marquaient son corps. Elle avait l’impression de pouvoir très bien les gérer celle-là, qu’y avait pas de soucis à se faire, mais sans doute que si les rôles avaient été inversés elle aurait eu la même réaction que Cesare. « Okay. Finis ton petit-déj et tu pourras regarder c’que tu veux. » Hors contexte, on aurait pu penser à une mère qui parlait à son gamin, qui préférait aller regarder la télévision plutôt que d’avaler son petit-déjeuner, fallait croire qu’elle était déjà préparée à affronter les crises d’une Clara un peu plus grande. Plus qu’elle ne l’était à gérer celle d’en ce moment d’ailleurs. Elle attrapa elle-même sa fourchette pour commencer à manger les œufs préparés par Cesare et ouais, ça avait déjà commencé à refroidir, quand bien même ils étaient eu mois de juillet et qu’il faisait déjà chaud. La température ambiante restait moins haute que celle dans la poêle, encore heureux. « Il fait quand même pas encore assez chaud pour pas que ça refroidisse. » Elle aurait pu ne rien dire, parce que là c’était juste histoire de le contredire, mais bon, qu’il mange ses œufs et ils verraient après pour les blessures. Elle les avait depuis la veille et elle n’était pas morte alors bon, ça pouvait bien attendre encore cinq à dix minutes.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark - Page 15 Icon_minitimeLun 28 Mar 2016 - 16:52


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Heureusement qu’il s’y était fait, quelque part, à l’idée que le temps pouvait passer incroyablement vite dans les moments qu’il aurait voulu voir durer éternellement ; là où les journées semblaient de plus en plus longues à mesure qu’il les passait en compagnie de ses parents, scruté par sa cousine ou à devoir surveiller le moindre de ses mots, les heures passées avec Isolde s’envolaient à une vitesse ahurissante. Et y’avait eu lui un pessimisme amer qui répétait que même s’ils n’avaient pas fini par s’endormir, le temps serait passé trop vite également. Peut-être, que s’il n’avait pas parlé de Moira Kovalainen, les choses n’se seraient pas engagées sur cette voie-là, et ils auraient été encore à parler de tout et de rien, de petits détails de leur vie passée et présente comme si c’était les choses les plus importantes à savoir l’un sur l’autre. Mais comment aurait-il pu lui cacher tout ça ? Ouais, y’avait de meilleures circonstances que celles qui entouraient la nuit de la mort de sa meilleure amie – fallait croire qu’il avait enfoncé le clou presque sans vraiment y penser ; y’aurait jamais eu de moment idéal, de paroles parfaites pour expliquer ce qu’il avait fait. Y’aurait jamais eu de choses logiques à dire pour justifier ses actes et les faire comprendre à Isolde de toute manière – lui-même, avec du recul, il avait l’sentiment de ne plus pouvoir ressentir une telle quantité de rage et de hargne. Pourtant, ces ressentis étaient toujours profondément lovés en lui, des monstres qui réclamaient leur dû chaque jour un peu plus- ces traits de son caractère que ses propres parents avaient utilisé et exacerbé au gré de son éducation : on avait basé les motivations des DeMaggio sur la vengeance, la justice toute naturelle qu’ils réclamaient pour le meurtre des leurs – combien d’fois son père lui avait-il parlé de la mort de son grand-père et de son oncle ? Combien d’fois avait-il ressassé cette histoire au moment de tirer une balle dans la tête du premier transmutant qu’il croisait ? Des justifications qu’Isolde n’comprendrait jamais, alors même que d’bien des façons elle avait à de nombreuses reprises frôlé le même chemin : c’n’était pas parce qu’elle, elle avait voulu agir pour offrir de la justice à des gens qu’elle jugeait biens que ses actes avaient été bons pour autant. Faire exploser l’hôtel de ville au beau milieu d’une fête publique- probablement que la Saddler n’se donnait pas la peine de réaliser ce qui aurait pu se passer, ce qu’il s’était passé pour les gens là-bas : quelque part, c’était rassurant, ça voulait probablement dire que dans un coin de sa tête, le déni compensait la culpabilité.

C’était ça, la dure leçon que la vie lui apprenait à lui, celle qu’elle apprendrait à Isolde et aux autres aussi à un moment donné – y’avait aucun argument, aucun message particulier, aucune intention quelle qu’elle soit, qui justifiaient de s’entacher les mains du sang d’innocents, de victimes collatérales posées sur le chemin et vers lesquelles on n’attardait aucune intention. Moira Kovalainen, les transmutants qu’il avait tués, les gens de qui elle avait mis la vie en danger à la Fête des Fondateurs. Anthea. Aria. Il n’savait pas vraiment quoi faire avec cette information par rapport à Kingsley Moren cependant – ni lui, ni Artur Kovalainen n’étaient des innocents, ils étaient des hunters, qui continuaient de tuer impunément pendant que Rafael gagnait du temps, et Cesare courait après les chimères d’une vengeance qui mettait trop de temps à arriver. Lui, il n’prétendait pas vouloir détruire les chasseurs dans leur entièreté, tous les tuer parce que deux salopards s’étaient attaqués à sa sœur : quelque part, dans les coulisses, y’avait des gamins comme lui, qui étaient transformés trop jeunes en machine à tuer. Y’avait des gamins comme Aria, qui s’retrouvaient dans le viseur de leurs parents pour être ce qu’ils étaient. Y’avait des gens comme Bonnie, dont les hunters abusaient sans retenue aucune – il n’arrivait pas à croire qu’il en arrivait à ressentir une quelconque pitié ou compassion pour cette fille ; elle n’l’avait certainement jamais mérité dans sa façon d’interagir avec lui. Au fond dans tout ça, les blessures extérieures, les petites coupures et les traces de coup laissées à la vue de tous, c’étaient de ces rares choses qu’il pouvait maîtriser d’une quelconque façon – il savait comment s’en occuper, comment les soigner, à défaut d’savoir comment compartimenter ses impressions, et soigner ses maux à lui, lovés dans ses tripes et son esprit. Alors ouais, toujours il se préoccuperait des blessures physiques d’Isolde- des traces qui s’affichaient juste sous ses yeux à des endroits qu’il savait stratégiques, douloureux, en cas de combat : c’était son père qui lui avait appris à se battre, alors presque contre son gré, Cesare pouvait deviner chaque intention, chaque pensée, chaque instinct sadique et pervers qui se cachait derrière le moindre bleu, la moindre estafilade. La savoir abdiquer ne l’apaisait qu’à moitié, alors qu’il lâchait un soupir, arquant un sourcil. « Arrête, on dirait un parent rabat-joie qui décide de tout. » il espérait quand même qu’Isolde ne se comporterait pas comme ça, bossy à sa façon, s’ils devaient finir par se retrouver comme ça tous les jours, dans une histoire de couple bien réglée- il avait assez donné avec l’autorité inutile et barbante avec son père, pas besoin que leur relation à eux se transforme en ça. Il n’manqua pas de relever une œillade acerbe et critique, lorsqu’elle se sentit le besoin d’ajouter quelque chose au sujet des œufs – il aurait pu enchainer en répondant qu’elle n’avait qu’à les passer au micro-ondes si des œufs chauds en plein été ne lui suffisaient pas, mais il se retint, roula vaguement des yeux avant de continuer à manger. « J’parie que puisque tu sais tout, tu peux aussi passer tes mains dans ton dos pour voir de quoi il est question. » certes, il était plus sardonique et moqueur que sérieux, mais bon, ça faisait partie des choses qui faisaient tant défaut à Isolde- peu importait comment elle se sentait, ou si elle ne voulait pas en parler, ou craquer, ou n’importe quoi d’autre, elle n’pouvait pas le mettre sur le banc de touche en espérant qu’il accepte l’idée.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark - Page 15 Icon_minitimeLun 28 Mar 2016 - 17:41

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Les blessures physiques, Isolde était certaine qu’elle y survivrait sans souci. Les coups que Rafael avait portés sur con corps, ils seraient toujours plus supportables que ceux avec lesquels il avait brisé son cœur, alors qu’en une soirée il avait fallu qu’elle réalise qu’il avait tué Anthea, mais aussi son père. Pour les blessures physiques, si jamais elle avait l’impression de ne pas pouvoir s’en sortir, elle aurait toujours pu aller voir un médecin qui aurait bien trouvé quelque chose à faire pour apaiser la douleur, mais pour ce qui était de ce qu’elle ressentait au fond d’elle, de toute la peine qu’elle cherchait à nier depuis un long moment maintenant, y avait pas grand-chose à faire. Elle n’avait pas franchement l’impression que d’aller voir un psy pour l’aider à passer les grandes étapes du deuil, ça pourrait bien servir à quelque chose, de toute façon, elle ne savait même pas ce qu’elle pourrait ou non raconter à un psy, y avait trop de secrets dans sa vie, trop de trucs qu’elle ne pouvait raconter à personne – à part à Cesare sans doute – pour qu’une thérapie puisse marcher. Alors, ce n’était pas bien grave, la douleur dans son dos, celle dans ses muscles et celle dans la paume de sa main. Ce n’était pas grand-chose, juste un truc qui serait vite oublié. Comme toutes les autres, une balle dans la jambe, un coup de couteau, c’était un peu son quotidien, alors ça irait très bien de ce côté-là. Et puis le moral, ça finirait aussi par aller, elle l’avait répété suffisamment de fois quelques minutes plus tôt pour se mettre à en douter maintenant. Elle finirait par s’en remettre de tout ça, comme elle l’avait toujours fait, avant même de rencontrer Cesare, alors qu’il arrête de s’inquiéter, parce que ça irait.

Et peut-être que c’était trop lui demander de ne pas s’inquiéter alors qu’il semblait que c’était un sentiment naturel qui venait dès qu’on commençait à s’attacher à quelqu’un. Elle le savait parce qu’elle le ressentait pour lui, pour Clara, pour Léda, pour Aldrich et pour tous ceux avec qui elle était amie. Elle ne pouvait pas l’empêcher de s’inquiéter, alors dans le fond, si ça pouvait le rassurer un peu d’aller regarder ses blessures, elle pouvait bien le laisser faire, même si elle avait l’impression de devenir cette pauvre fille sans défense dont il fallait s’occuper. Une idée qui ne lui plaisait pas beaucoup. Quand elle avait besoin d’aide, elle le disait, elle l’avait fait la veille quand elle avait abdiqué pour sa main, consciente que toute seule, elle n’arriverait à rien. Elle l’avait fait quand elle l’avait laissé recoudre sa plaie. Mais là, elle n’avait pas l’impression que c’était nécessaire. Mais si ça pouvait lui faire plaisir à lui, elle pouvait bien céder. Peut-être qu’elle ne l’avait pas fait de la meilleure façon possible, mais elle l’avait fait, alors, d’après elle, il aurait dû s’estimer heureux. « Ouais, c’est ça. Tais-toi ou tu files au lit sans dessert. » A l’heure qu’il était, la menace du lit, elle n’était clairement pas adaptée, mais ce n’était qu’une façon d’enfoncer le clou en plaisantant, de toute façon il était bien assez grand pour faire de qu’il voulait, elle avait tendance à penser qu’elle n’aurait jamais aucune autorité sur lui et elle n’en avait pas envie de toute façon. « Évidemment. Je suis contorsionniste à mes heures perdues et en plus j’ai un diplôme en médecine, alors bon … » Et elle n’était, bien entendu ni contorsionniste, ni diplômée de médecine, sinon elle serait sûrement médecin et pas policière et bien évidemment, Cesare le savait très bien. Ce n’était qu’une vague moquerie. De toute façon, elle lui avait déjà dit qu’il pourrait regarder si ça lui faisait plaisir alors ce n’était pas la peine d’insister d’avantage.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark - Page 15 Icon_minitimeLun 28 Mar 2016 - 18:30


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Y’avait un paradoxe assez désagréable, entre une Isolde qui n’avait de cesse de le repousser, et celle qui luttait inlassablement pour qu’il l’aide, soi-disant pour le protéger, parce qu’elle s’inquiétait de ce que son père pouvait faire. S’il avait dit que tout irait bien, pourquoi doutait-elle ? Si elle avait dit qu’elle irait mieux, pourquoi doutait-il ? Fallait croire que c’était un réflexe incontrôlable chez eux, et qu’ils étaient tous les deux de parfaits hypocrites pour blâmer l’autre et s’agacer des inquiétudes qu’ils n’faisaient que partager. Fallait croire que ça finirait par avoir raison d’eux, tous ces risques qu’ils prenaient – le fait était que tous les deux, ils avaient déjà trop perdu à cause de leurs ennemis, de leurs propres batailles et de leurs erreurs pour n’pas pouvoir s’en faire. Volontiers, il délaisserait ces fameux œufs fraichement cuisinés au profit de moments honnêtes, loin des apparences que la jeune femme s’escrimait à maintenir : est-c’qu’elle le faisait parce que c’était lui ? Parce qu’il allait bientôt partir ? Ou parce qu’elle avait subitement réalisé qu’au fond, le fils DeMaggio n’était pas la bonne personne à qui s’confier sur la mort d’Anthea des mains de Rafael ? Le doute, ce serait toujours quelque chose qui survivrait en lui – peu importaient les paroles qu’Isolde avait prononcées la veille dans le lit, juste avant qu’ils ne s’endorment lorsqu’il lui avait confié certaines parts de ses hésitations et hantises ; encore et encore, revenaient ces doutes meurtriers pour assombrir son visage. L’animosité, elle dépassait leurs mots et les apparences moqueuses de ceux-ci : y’avait, quelque part des couples qui n’hésitaient pas à tout partager, à s’révéler leurs faiblesses, leurs choix, leurs doutes, toutes les complications qu’ils vivaient au quotidien – fallait croire que eux, ils n’en étaient pas encore là. Fallait forcément qu’il se passe un truc tragique, comme une attaque de hunter, la mort de quelqu’un pour qu’ils s’ouvrent enfin l’un à l’autre – ça n’allait pas aller très loin comme ça, à moins qu’ils continuent encore et encore à perdre tous les gens auxquels ils tenaient jusqu’à n’se retrouver plus que tous les deux. Et ouais, peut-être que le chasseur était la dernière personne à pouvoir pousser Isolde dans ses retranchements, de toute manière.

« Ouais, j’en doute pas. » répondit-il avec un brin d’ironie dans la voix aux déclarations d’Isolde- il n’serait même pas surpris de la voir s’mettre subitement à étudier la médecine essayer de devenir contorsionniste rien que pour prouver qu’elle n’avait besoin de l’aide de personne. Alors autant ne pas insister. Si elle n’voulait pas parler de quoique ce soit en rapport avec ça dans les dernières minutes qu’ils partageraient, ils n’avaient franchement pas envie d’remuer le couteau dans la plaie ou de glisser lentement mais sûrement vers une dispute – leur infini réflexe. Alors il ne dit mot, concentrant toute son attention sur ces fameux œufs si importants, et le café qui accompagnait le tout- définitivement, encore aujourd’hui, la seule chose bien dans l’fait de se lever le matin. C’avait sûrement été promis à arriver, de toute manière- Isolde subissait le retour de flammes de la veille, et il se trouvait juste là, un spectateur qui voulait être actif, mais s’retrouvait irrémédiablement rappelé à son impuissance – et y’avait aucun moyen pour qu’il puisse apprécier la situation d’une quelconque façon. Alors son téléphone sonnant dans sa poche pour lui indiquer qu’il avait reçu un message, ce fut presque une libération – au moins, il savait à quoi s’attendre, avec son père, avec sa mère, avec sa famille en générale, et il n’se sentait pas le besoin, l’attention d’marcher sur des œufs – il n’fut pas surpris du message qu’il avait reçu : évidemment qu’on lui demandait où il était, il avait disparu peu de temps après être revenu du cœur de la forêt avec son père, sans dire un mot, et maintenant en s’levant à une heure bien matinale, ses géniteurs devaient découvrir que le fils tant suspicieux n’avait pas daigné rentrer. Définitivement, cette fois-là, l’excuse de la nuit torride avec la première venue ne marcherait pas- il en soupira, se rabattant sur le café pour en avaler une longue gorgée, chassant l’amertume avec une autre amertume, et aussi bien désireux de réveiller ses neurones pour construire un bon prétexte valable avec les minutes qui lui restaient.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark - Page 15 Icon_minitimeLun 28 Mar 2016 - 19:12

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I watched you sleepin' quietly in my bed, You don't know this now but There's somethings that need to be said And it's all that I can hear, It's more than I can bear. What if I fall and hurt myself, Would you know how to fix me? What if I went and lost myself, Would you know where to find me? If I forgot who I am, Would you please remind me? Oh, cause without you things go hazy. — hazy.

S’engueuler avec Cesare ce matin, ça fait partie des choses dont elle n’avait vraiment pas envie. Elle aurait voulu pouvoir passer une matinée, quelques heures ou quelques minutes loin des problèmes qui lui tombaient sur le coin du nez et profiter de ces quelques instants avec Cesare pour passer un bon moment. Bien commencer la journée, parce qu’elle savait d’avance qu’elle allait mal se terminer, alors elle avait envie de repousser l’échéance au maximum, mais fallait croire qu’elle s’y prenait mal. Elle ne voulait pas repousser Cesare, ou qu’il pense qu’elle ne voulait pas de son aide, elle voulait juste laisser tout ça de côté encore quelques instants, jusqu’à ce qu’il passe le seuil de la porte et que la dure réalité ne leur retombe sur le coin du nez à tous les deux. Ça avait peut-être quelque chose d’égoïste dans le fond, d’essayer de nier tout ça, là où lui sans doute qu’il voulait juste partir en étant vraiment sûr que ça allait, au-delà de tous les mots qu’elle pouvait prononcer. Elle allait bien pour le moment, elle irait mieux plus tard, mais entre les deux, y avait fort à parier que ça n’irait pas du tout. Mais elle n’avait pas envie d’y penser elle à tout ça, alors ce n’était pas Cesare qu’elle repoussait, au contraire, lui, elle aurait voulu pouvoir le retenir auprès d’elle à jamais. C’était tout le reste qu’elle repoussait. Un deuil qu’elle n’avait pas envie d’affronter, des peines et des douleurs qu’elle ne savait pas encore comment gérer. Et elle aurait pu, juste demander son aide à Cesare, qu’il regarde les plaie qui lui barrait le corps, qu’il écoute tout ce qu’elle avait sur le cœur et tente d’en réparer les morceaux pour le peu de temps qui leur restait. Mais justement, il leur restait pas beaucoup de temps, alors elle ne voulait pas le passer à pleurer, à se lamenter ; elle avait toute la journée pour ça.

Et sa réplique lui fit baisser les yeux vers la table. Elle aurait pu trouver mille truc à répondre, juste pour ne pas lui laisser le dernier mot, parce que ça faisait partie de ces trucs qu’elle ne supportait pas, parce qu’elle avait toujours un truc à rappliquer et qu’elle était toujours du genre à enfoncer le clou, qu’importait les conséquences. Parce qu’elle était bornée et souvent très chiante. Mais pas ce matin, pas avec lui. Alors elle avait simplement baissé la tête vers son assiette, se concentrant sur le petit-déjeuner qui lui faisait face, quand bien même l’appétit semblait s’être envolé d’un coup, ce qui était très rare chez elle. Le portable qui sonna dans la poche de Cesare lui arracha un léger sursaut, alors qu’elle sentait que c’était mauvais signe, et alors qu’elle relevait les yeux vers lui, elle sentait son cœur qui commençait à battre avec force contre sa poitrine. Elle ne voulait pas qu’il parte et ce fut dur de ne pas simplement lui dire ça, le supplier de ne pas partir, de rester avec elle, c’était tout ce qu’elle voulait, mais aussi tout ce qu’elle ne pouvait pas exiger. « Tout va bien ? » Les mots étaient passés difficilement, d'une voix qui commençait déjà à se briser. Alors, elle ne tarda pas à rebaisser les yeux vers son assiette, parce que fixer ses œufs ça lui donnait quand même moins envie de pleurer que de fixer Cesare. Elle fut obligée de se racler la gorge avant de reprendre, consciente que sinon, y aurait aucun son qui sortirait de sa gorge. « Est-ce que ça veut dire qu’il faut que tu partes ? » Et dans sa tête elle était déjà en train de prier qu’il réponde que non, quand bien même elle le savait tout au fond d’elle, il fallait qu’il parte. Il n’avait pas le choix et puisqu’il semblait que ce matin, l’inquiétude qu’ils avaient l’un pour l’autre c’était devenu un problème, elle aurait dû accepter qu’il s’en aille, se faire à l’idée, parce que plus il restait ici, plus il risquait d’avoir des problèmes avec son père et elle n’avait pas franchement envie que ça arrive, encore moins à cause d’elle.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark - Page 15 Icon_minitimeLun 28 Mar 2016 - 20:26


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and you can tell the world that you're tired. every time that i see your face i notice all the suffering. just turn to my embrace i won't let you come to nothing. stand there and look into my eyes, and tell me that all we had were lies. show me that you don't care and i'll stay here if you prefer w/isolde saddler & cesare demaggio.
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Le téléphone qui avait sonné, comme ça, pour mettre fin au silence, ça n’avait pas été une surprise. Et il n’savait pas s’il en était soulagé d’une quelconque façon – la tension gênante entre la Saddler et lui, ç’avait été quelque chose qu’il n’avait pas vraiment été préparé à affronter ; il n’était pas désespéré, pourtant, au point d’être bien content de recevoir un message de l’autre bout de la ville pour lui indiquer que le monde réel attendait qu’il redescende sur terre. Alors ouais, même avec une Isolde distante, imprévisible et hantée par le deuil, il aurait préféré n’pas avoir à y penser, n’pas avoir à dévisager ce message apparu sur son écran comme si c’était la frontière entre le réel et l’illusion qui se fissurait un peu plus. Il l’avait su, pourtant, dès le premier instant où il avait ouvert les yeux, que désormais chaque minute qui défilait été une minute de moins dans le temps qu’il gagnait avant d’avoir à retrouver les siens. Et peut-être que toute cette appréhension qui planait dans l’air, c’était à cause de lui ; parce qu’il n’avait eu de cesse de parler d’au combien sa vie avait toujours été compliquée, dégueulasse et pleine de mauvais souvenirs auprès de ses parents. C’était la vérité, bien évidemment, mais sans doute pas celle que la transmutante avait besoin de se répéter là maintenant. Combien de temps resta-t-il donc à fixer le texto sur son téléphone ? Il n’avait pas pris la peine d’y répondre, au moment où il renfonça l’objet dans sa poche, comme si ça pouvait lui permettre de l’oublier. Il n’avait pas fini son petit-déjeuner, d’toute manière, et pas avalé son café jusqu’au bout- définitivement, on pouvait au moins lui laisser ça. L’inquiétude, la tension d’Isolde, il les saisit pourtant, rien que dans sa voix- et il était bien incapable de savoir quoi répondre à ça. Tout allait bien oui, c’n’était certainement pas un problème de cet ordre-là qui le ramenait au monde de Radcliff, des hunters et des DeMaggio- si seulement il avait pu allumer son téléphone pour découvrir que son père avait fait un AVC à cause d’un choc provoqué par Isolde lors de leur combat, il s’en serait mieux porté. Mais ça n’avait pas été le cas- il soupira donc, serrant les mâchoires faute de pouvoir trouver de réplique idéale à balancer à Isolde pour maintenir les illusions.

Y’avait plus vraiment d’illusion à maintenir, de toute manière. Isolde allait devoir commencer à se préparer mentalement à être toute seule- et lui, lui, il allait devoir faire avec l’idée de n’pas pouvoir voir sa fille avant de partir. Et de laisser la Saddler derrière, seule, tout en sachant pertinemment que ça n’irait pas bien – pas aujourd’hui en tout cas. Peu importait c’qu’elle disait. « Ouais, j’ai… peut-être encore quelques minutes. » marmonna-t-il, se raclant la gorge faute de mieux. Qu’est-ce qu’il pouvait faire de ces dernières minutes ? En fin de compte, les œufs et le café ne l’intéressaient plus tant que ça, avec le temps qu’il lui restait. Alors il fut le premier à abdiquer, écartant un peu sa chaise pour venir prendre la main d’Isolde- doucement, il la tira, l’entraina à se lever pour qu’elle vienne vers lui, et s’asseye sur ses genoux. Pas juste parce qu’il s’inquiétait, pas juste parce qu’elle en avait besoin- parce qu’il en avait besoin tout autant ; une demande silencieuse, un commun-accord qui plana probablement dans l’air, sans qu’ils n’aient rien à dire, alors qu’il l’enlaçait doucement dans ses bras. Là, sur le moment, ça lui semblait encore plus dur de penser à partir ; mais il savait que peu à peu, ça commencerait à faire du bien, à apaiser quelques-uns de leurs maux, ces blessures encore vives qui les meurtrissaient tout autant l’un que l’autre. Peu importait, que les œufs finissent froids et que le café n’le réveille pas à la fin de tout ça, y’avait rien de mieux qu’Isolde, aucun meilleur remède qu’elle, sa présence, son odeur- du café, des œufs, il en avait aussi chez lui, ou ailleurs à Radcliff. Y’avait qu’une Isolde, et là maintenant, il n’savait pas quand il la reverrait.
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MessageSujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark - Page 15 Icon_minitimeLun 28 Mar 2016 - 21:24

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Elle ne voulait pas qu’il parte. C’était une idée qui s’était imposée à elle de nombreuses fois depuis qu’il avait mis les pieds dans cet appartement et qui n’avait eu de cesse de se répéter dans son esprit depuis qu’elle avait ouvert les yeux quelques minutes plus tôt. Elle ne voulait pas qu’il parte et se le répéter en boucle dans sa tête, ça n’aidait pas. Mais ce n’était tellement pas juste, ses parents, ils ne méritaient pas qu’il revienne vers eux et peut-être bien qu’elle ne méritait rien du tout non plus, mais si fallait comparer les raisons pour lesquels eux, ils avaient besoin de Cesare et celles pour lesquelles, elle, elle avait besoin de lui, elle avait l’impression de gagner haut la main. Ne serait-ce parce qu’elle n’était pas une tarée psychopathe qui s’amusait à envoyer des morceaux humains aux gens. Elle n’avait pas envie de passer la journée avec Aldrich, quand bien même il arriverait à se libérer pour lui venir en aide, quand bien même elle l’aimait et qu’en d’autres circonstances, elle était toujours ravie de passer du temps avec lui. Là, aujourd’hui, y avait qu’avec Cesare qu’elle avait envie de rester. Qu’il passe la journée à analyser chacune de ses blessures si ça pouvait lui faire plaisir, le tout en l’assommant de discours chiants sur comment traiter telle ou telle plaie, ça lui conviendrait complètement. Il pouvait même passer la journée à lui crier dessus ou juste à la regarder dans les yeux sans dire le moindre mot, ça n’avait pas d’importance, elle voulait juste qu’il reste. Peut-être bien qu’elle y retournerait dans le lit, à rien faire, si seulement ça pouvait être dans ses bras, toute la journée, sans s’inquiéter du temps qui passait. Elle aurait tellement voulu que ce soit possible et elle se sentait comme une gamine capricieuse, qui en demandait toujours plus, mais est-ce qu’elle n’en avait pas le droit aujourd’hui ? Sans doute pas.

Quelques minutes, ce n’était pas assez. Quelques minutes, ce ne serait jamais assez. Dans quoi est-ce qu’ils s’étaient lancé tous les deux ? Ils étaient complètement fous pour s’être laissé tomber dans ce piège, à toujours devoir se quitter, quand bien même ils n’en avaient pas envie. Elle ne regrettait pas les moments passés avec lui pourtant, juste les moments à devoir s’en éloigner. Parce que ce n’était vraiment pas juste et qu’y avait rien à faire contre ça et ça la rendait cinglée. Elle aurait dû le tuer hier son père, au moins, peut-être qu’ils n’en seraient pas là à présent. Elle ne se fit pas prier pour quitter sa chaise et venir sur ses genoux, les quelques minutes qu’ils avaient encore, elle voulait les passer dans ses bras. Maintenant qu’elle l’enlaçait, elle ne voulait plus le lâcher. Elle aurait voulu pouvoir le séquestrer dans son appartement, au pire ils pourraient toujours prétendre qu’elle l’avait kidnappé pour se venger de ce que son père avait fait à Anthea nan ? Non, sans doute que ça ne passerait absolument pas et que ce serait Cesare qui en paierait les conséquences. Fallait qu’elle soit raisonnable et qu’elle le laisse partir, quand bien même c’était la chose la plus dure au monde. « Tu devrais aller voir Clara avant de partir … » Tant pis si elle dormait encore, de toute façon, elle allait se réveiller bientôt, peut-être même qu’elle viendrait pleurer pile quand Cesare aurait passé la porte, juste pour rendre les choses encore plus compliquées. « Si elle t’aime autant que je t’aime, et je sais que c’est le cas, elle voudra te dire au revoir … » Et Clara, elle était peut-être pas en âge de vouloir quoi que ce soit, Isolde, elle ne savait même pas ce qui pouvait bien se passer dans la tête de ce bébé, dans la tête des bébés en général. Mais Cesare, s’il le voulait, il pouvait bien lui dire au revoir, parce qu’il était plus question de ce que lui il voulait plutôt que qu’elle voulait elle. De toute façon, elle finirait bien par se rendormir et ce, bien avant que Cesare ne puisse la revoir, alors elle pouvait bien sacrifier quelques minutes de sommeil, si ça pouvait faire plaisir à son père.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark - Page 15 Icon_minitimeLun 28 Mar 2016 - 23:30


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Le moment de partir, ils avaient toujours l’impression que ça n’arriverait pas aussi vite- mais lorsqu’il était enfin là et qu’ils n’pouvaient rien faire d’autre que se retourner sur les heures qu’ils avaient partagées, ils s’rendaient compte que c’était passé à une vitesse ahurissante. Cesare avait arrêté de quantifier ou de qualifier- il n’avait particulièrement rien calculé, de son arrivée à ce matin ; s’il avait dû écouter sa raison, il aurait particulièrement évité d’aller voir Isolde la veille. Parce que son père était probablement sur le qui-vive, encore enragé par la visite de la Saddler et l’esprit plein de doute : ceux-là même que Cesare connaissait déjà par cœur – il avait suffi qu’il apprenne pour Anthea pour qu’en découle tout ce qu’il imaginait sur la méfiance que son père lui vouait. Et comment faire pour redorer son blason vis-à-vis de Rafael ? Leur deal, après tout, c’était qu’il devait faire c’que son père lui demandait, sans poser de question et sans ciller ; il le faisait, précautionneux et calculateur, un brin manipulateur quand bien même il n’savait que trop bien que c’n’était pas son domaine de prédilection. Rafael, pourtant, était bien trop aveuglé par l’arrogance et l’impression de pouvoir pour remarquer quoique ce soit – certes, c’était dangereux, certes, la situation pouvait devenue bien compliquée d’une seconde à l’autre, au moindre faux pas, mais Cesare savait déjà qu’il n’finirait pas assassiné dans son sommeil pour empoisonné avec sa bouffe ; au contraire, il pouvait au moins être sûr de ça. Ses parents étaient trop fiers, trop combatifs et ambitieux pour s’en prendre à lui de la sorte – ils étaient plus du genre à soigneusement peser leur jeu, compter leurs cartes et évaluer chacun de leurs mouvements : c’était pour ça qu’il craignait encore et encore, pour ça qu’il partait dès le lever du couvre-feu le matin de chez Isolde- parce que c’était si on les découvrait ensemble, si on découvrait l’existence de Clara et leur filiation, que les choses pouvaient devenir vraiment dangereuses. Lui, au fond, sa vie n’valait pas grand-chose en soit – et s’il devait argumenter d’une façon plus positive, il restait malgré tout un chasseur avec vingt ans d’entrainement dans les pattes, et une transmutation pour bonus ; il pouvait s’en sortir, clairement.

Ce message sur son téléphone, le laissait donc beaucoup plus las qu’appréhensif – il avait su dès qu’il s’était laissé aller à entrer chez Isolde, qu’y’aurait un moment où il devrait repartir ; mais se faire rappeler ce simple fait par un message de la part de ses géniteurs, c’était comme si Artur Kovalainen frappait à cette porte pour lui rappeler que sa sœur était morte. Son ultime rempart contre tout ça, c’était Isolde, l’Isolde qu’il enlaça sans retenue aucune, son menton venant s’échouer sur son épaule avec douceur – il n’était même pas question de juste la réconforter elle : le fait de se séparer, ça le blessait lui tout autant qu’elle. Ici et maintenant, ils étaient clairement sur un pied d’égalité face à la misère – et l’un comme l’autre, tout ce à quoi ils pouvaient se raccrocher, c’était leurs promesses, leurs espoirs, leurs volontés. Le fait qu’y’aurait un autre jour, où ils se reverraient peut-être ; ou peut-être bien que cette fois ils écouteraient la raison, les arguments qu’ils s’étaient venus près d’un mois plus tôt, sur le fait qu’ils devraient être prudents, et n’plus se voir. Il n’voulait pas ça, tout autant qu’il n’voulait pas partir ce matin ; au moins c’était une évidence, qui flottait dans leur voix, dans leurs gestes, dans la tendresse ultime qu’ils s’échangeaient – peu importait la petite tension qui avait menacé de tendre l’air une minute plus tôt, elle était oubliée maintenant. Lorsque la transmutante ouvrit la bouche pour parler de Clara, le cœur du DeMaggio manqua un battement, sans qu’il n’puisse rien maîtriser aux sentiments électriques qui le traversèrent de part en part – dans combien de temps reverrait-il sa fille ? Quel putain de cercle vicieux, il venait tout juste de la ‘rencontrer’ et voilà qu’il se prenait à évaluer à quoi elle ressemblerait la prochaine fois qu’il la verrait. « Ouais, j’ferai ça. » parce qu’il n’pouvait clairement pas fuir les sentiments qui bouillonnaient en lui désormais vis-à-vis de sa fille. Mais il ne bougea pas encore, et n’en émit même pas l’idée, au moment de laisser un soupir passer ses lèvres, et glisser sur l’épaule de la jeune femme, avant qu’il n’y dépose un baiser du bout de ses lippes. « Mais pour le moment, j’suis avec toi. » et ils n’étaient pas obligés de parler, pas obligés de compter, d’appréhender ou de faire quoique ce soit – il voulait juste être là ; c’était fou, la façon dont les plus petites choses devenaient subitement importantes, dans les ultimes minutes qui les rassemblaient.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark - Page 15 Icon_minitimeMar 29 Mar 2016 - 0:43

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Elle se souvenait encore trop bien d’à quel point ça avait été difficile de quitter l’appartement de Cesare quelques jours plus tôt et le voir s’éloigner, ce serait tout aussi compliqué. Pire même, alors qu’elle sentait tous les problèmes qu’elle cherchait à fuir qui commençait peu à peu à se faire de plus en plus présents dans son esprit. Le départ de Cesare, c’était ce qui précipitait tout le reste, toutes les choses dont elle ne voulait pas. Parce qu’elle ne voulait pas qu’elle parte, elle ne voulait pas affronter la perte d’Anthea, repenser à celle de son père, réfléchir à cette histoire avec Moira Kovalainen, à Andreas par la même occasion, le tout en gérant le reste de sa vie et en s’occupant de Clara. Tout ça d’un coup, ça faisait beaucoup trop. Une montagne qu’elle n’avait pas envie d’essayer de gravir. Elle aurait voulu pouvoir continuer à tout nier en bloc pendant un moment encore. Après tout, c’était pas la première étape du deuil, le déni ? Peut-être qu’elle les faisait pas dans l’ordre dans le fond, parce qu’elle c’était clairement dans la colère qu’elle s’était allée en première, au moment où elle s’était retrouvée en face de Rafael DeMaggio. C’était le genre de sentiment qui ne passerait pas. Là encore elle le ressentait, pas seulement pour Anthea, pas seulement pour son père, mais pour Cesare ; à cause de ce message qui avait fait sonné son portable et qui allait le ramené vers ce type. Elle ne voulait pas qu’il retourne vers ce type. Elle ne l’avait jamais porté dans son cœur c’était certain, mais là, elle le détestait vraiment et devoir se priver de Cesare pour le laisser repartir vers lui, c’était tellement frustrant qu’elle pourrait en devenir folle.

Sur ses genoux, dans ses bras, elle aurait voulu pouvoir tout oublier de nouveau, mais c’était impossible. Elle avait beau être là, enlacée contre lui, encore si proche de lui, les secondes qui passaient étaient pesantes, les ramenant vers l’inéluctable. Le moment de la séparation, celle qu’ils pouvaient nier tant qu’il restait beaucoup de temps, mais dès que ça devenait imminent, ce n’était plus possible alors elle ne pouvait plus balayer tout ça. Ni la peine qui affaiblissait son cœur, ni la haine qui bouillonnait dans ses veines. Elle l’attendrait, le fameux jour, où elle n’aurait plus besoin de traverser ça, elle n’allait pas abandonner. Mais elle continuait de penser que ce n’était pas juste. Ni pour elle, ni pour Cesare, ni pour Clara. Elle avait besoin de son père et lui, il aurait dû avoir le droit de passer du temps avec sa fille, plus que quelques minutes, une fois tous les quinze jours et encore, elle ne savait pas quand est-ce qu’ils se reverraient. Pour l’instant, il était encore là, il était avec elle. Elle laissa échapper un léger soupire avant de se redresser légèrement pour pouvoir le regarder dans les yeux, ses deux mains contre ses joues. « Je t’aime. » Elle termina sa phrase en venant déposer un baiser contre ses lèvres, du genre de ceux qui évoquaient plus le désespoir que la passion. Parce qu’elle l’était désespérée en cet instant, avec la volonté d’arrêter le temps, pour que les minutes puisse devenir des heures, voir des jours et qu’ils puissent rester ensemble aussi longtemps qu’ils le voudraient et c’était désespérant, parce que complètement impossible.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark - Page 15 Icon_minitimeMar 29 Mar 2016 - 21:27


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Il était un habitué des contraintes, des obligations qui se posaient sur sa vie pour tout gouverner – son quotidien et chacun de ses choix avaient été faits de ça pendant un moment ; Cesare, oscillant entre ce que son cœur murmurait, et ce que ses devoirs exigeaient de lui. Y’avait pas à douter, qu’à huit ans il aurait préféré faire n’importe quoi d’autre que peu à peu commencer à s’transformer en machine à tuer. Y’avait pas à douter, qu’il préférerait aujourd’hui largement rester dans cet appartement, avec personne d’autre qu’Isolde et Clara, et rien d’autre que leurs moments ensemble. Mais le DeMaggio était un habitué des contraintes, alors il savait comment faire pour ravaler sa propre hargne, ses propres regrets et le duel qui se jouait entre sa tête et son cœur, pour avancer. Avancer- d’ici quelques minutes, il n'aurait pas le choix de toute manière ; c’était la meilleure chose qu’ils avaient à faire, encore pour l’heure. Pour eux deux, la sécurité d’Isolde, et celle de Clara. Certes, sa nature de transmutante faisait que du jour au lendemain, elle pouvait voir des hunters frapper à sa porte pour réclamer sa tête, l’attaquer sans aucune raison, et mourir pour rien comme elle le disait si bien – mais elle était encore plus en danger car entichée d’un DeMaggio, de Cesare le traitre de sa famille, jusque dans les plus infimes gènes qui le constituaient. Elle était encore plus en danger parce que Rafael avait décidé d’focaliser une putain d’obsession sur elle, une rancœur qui trainait et trainait depuis sept longues années désormais : et le chasseur avait étendu toute son expertise à son paroxysme pour faire de son mieux. Il avait manifestement utilisé Bonnie. Il avait même utilisé son propre fils. Mais Isolde était toujours vivante, on ne peut plus vivante, malgré les estafilades qui marbraient sa peau, et celles qui assassinaient silencieusement son cœur. Y’avait aucun moyen de n’pas admirer l’endurance et la volonté de la jeune femme – c’était tout ce qu’il aimait chez elle, tout ce dont il avait besoin au quotidien pour continuer d’y croire. Croire en ses chances à lui, leurs chances à eux deux : tout aussi têtus qu’ils étaient l’un que l’autre, ils arriveraient bien à défier l’reste du monde pour finir ensemble. C’était obligé.

Alors quand elle murmura ces deux mots d’amour, les lèvres du jeune homme s’étirèrent en un sourire mielleux et excessivement romantique – dieu seul savait quand est-c’qu’il les entendrait à nouveau, ils avaient d’toute manière été si rares dans sa vie. C’était un miracle qu’il puisse lui répondre, avec toutes ses convictions et toute la force des pulsations qui secouaient son cœur. Et le baiser qu’elle déposa à ses lippes fut un miel de plus, pour diffuser le plus ultime des bien-être simples et doux ; leur tendresse, elle valait tous les autres moments, elle guérissait toutes les plaies et effaçait toutes les difficultés qu’ils avaient pu affronter. Certes, il passerait tôt ou tard cette porte, et Isolde serait ramenée à sa peine, et il serait ramené à sa peine à lui ; c’n’était pas parce qu’Aria n’était pas morte la veille, qu’il n’trainait pas encore le deuil de sa sœur comme une peine lancinante et mordante. Ouais, c’n’était pas pour rien que dans toutes les fibres de son corps, et ses entrailles papillonnant allègrement, Cesare avait envie de rester avec elle. « Je t’aime aussi. » qu’il répondit, encore et encore dans une mélopée qu’ils s’échangeaient à chaque instant où ils se regardaient droit dans les yeux. Il échoua une caresse le long de sa joue, sans pouvoir se retenir. « Plus que j’aie jamais aimé personne. » c’était probablement la confession la plus niaiseuse qui soit- et il étouffa toute forme de moquerie dans une énième embrassade, ses lèvres déposant une douceur infime sur la bouche de la Saddler. Au fond, il n’savait pas pourquoi il avait dit ça, pourquoi il en avait eu le besoin, l’instinct, l’envie – il s’était perdu dans les yeux bleus d’Isolde, il s’était perdu dans les pulsations tempétueuses de son cœur, et c’était venu comme ça, comme l’ultime phrase, l’ultime petite chose qu’elle avait besoin de savoir.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark - Page 15 Icon_minitimeMar 29 Mar 2016 - 23:31

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L’histoire qu’elle avait avec Cesare, elle était compliquée, tellement compliquée, qu’y en auraient certainement plein qui n’y comprendraient rien. Même elle des fois, elle s’était demandée comment elle avait pu en arriver là. Comment est-ce qu’elle faisait pour l’écouter encore, se dire que peut-être que Cesare avait raison, quand bien même il avait tout détruit en faisant exploser cet entrepôt. Elle en avait passé du temps à se poser des questions sur leur relation, alors qu’ils passaient le plus clair de leur temps à s’engueuler et qu’elle avait été prête à crier à qui voulait bien l’écouter qu’il était la pire ordure de la planète. Pourtant malgré ça, elle n’avait pas pu s’empêcher de retourner vers lui, comme une cinglée qui n’attendait que ça, qu’il lui crie dessus. Y avait pas à dire, ça avait été malsain comme relation pendant tous ces mois. Mais dans le fond, maintenant avec du recul, c’était peut-être beaucoup plus simple à comprendre. Ils étaient été idiots, rancuniers et plein de rage, pas forcément l’un contre l’autre, mais ça avait fini par se répercuter sur eux. Alors, il leur avait fallu du temps pour voir la vérité en face. Il leur avait fallu Clara sans doute, pour leur rappeler leurs sentiments, ceux contre lesquels, elle, elle savait très bien qu’elle avait passé des mois et des mois à lutter. C’était peut-être tordu comme relation, mais le plus important à retenir, c’était qu’ils s’aimaient, qu’importaient les disputes ou le fait qu’ils ne passent pas tout leur temps accroché l’un à l’autre. Ils s’aimaient et c’était pas prêt de changer ça, alors là, ils allaient devoir se séparer et ce serait la chose la plus compliquée et la moins logique au monde, mais au moins, ils sauraient qu’ils pouvaient continuer de croire en leur histoire, sans se soucier de ce que d’autres pourraient en penser, parce qu’ils l’auraient, leur jour où enfin tout irait mieux.

Elle l’aimait et elle pouvait bien le répéter à l’infini, parce que c’était vraiment ce qu’elle ressentait et qu’y aurait jamais rien ni personne pour lui retirait ça. Certainement pas Rafael DeMaggio et de toute évidence, même pas les histoires les plus sombres de Cesare, parce que le fait qu’il ait pu tuer une innocente juste pour faire connaitre au meurtrier de sa sœur la douleur qu’il pouvait connaitre. Au moins, elle, elle n’en arriverait jamais là, c’était certain ; c’était Rafael qui avait détruit sa vie et lui, y avait fort à parier qu’à part sa propre personne, il n’aimait personne au monde. Et c’était bien dommage pour lui, un échec dans sa vie dont il ne se rendait même pas compte, parce qu’y avait pas à dire, y avait rien au monde qui valait mieux que l’amour, c’était ce qu’elle ressentait Isolde en cet instant, alors que Cesare lui disait qu’il l’aimait aussi et qu’il n’avait jamais aimé personne d’autre comme il l’aimait elle. C’était peut-être niais comme phrase, mais tant pis, elle ravivait les battements de son cœur meurtris lui arrachant un sourire. Dès que leurs lèvres se rencontraient le monde semblait définitivement moins monstrueux. « Pareil pour moi. » Ouais c’était sûr ça, Bonnie, Anthea, ça n’avait pas été pareil, ça n’avait pas eu la même force, pas la même passion, dans le fond, ce n’était qu’à peine comparable. « Et t’as pas intérêt de m’laisser tomber un jour, parce que je sais que j’aimerai jamais personne d’autre, comme je t’aime toi. » Si fallait se lancer dans les phrase mielleuse, autant aller jusqu’au bout. Elle, elle ne le lâcherait pas, elle l’avait déjà répété plusieurs fois dans la soirée. Lui il pouvait facilement se laisser emporter par les doutes, elle l’avait bien vu au cours de cette soirée, alors qu’il ne la lâche pas, parce qu’elle ne s’en remettrait pas. Et ils étaient bien ensemble et qu’il avait le droit à tout ça, elle voulait bien y croire pour eux deux.


Dernière édition par Isolde Saddler le Mer 30 Mar 2016 - 11:01, édité 1 fois
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark - Page 15 Icon_minitimeMer 30 Mar 2016 - 3:50


cause here, everybody here's got somebody to lean on
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and you can tell the world that you're tired. every time that i see your face i notice all the suffering. just turn to my embrace i won't let you come to nothing. stand there and look into my eyes, and tell me that all we had were lies. show me that you don't care and i'll stay here if you prefer w/isolde saddler & cesare demaggio.
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Fallait qu’ils soient fous, pour continuer d’être amoureux l’un de l’autre comme si rien n’s’était passé – ou plus encore. Fallait être fous, pour être amoureux d’toute manière ; Cesare l’avait appris à ses dépens, trop souvent pour l’peu de gens qu’il avait laissé entrer dans son cœur- aimer, c’était ouvrir grand la porte aux blessures, à la peine et à la trahison. C’était déjà plus qu’il n’se sentait apte à supporter, quotidiennement déchiré par des blessures qu’il n’aurait jamais cru connaître ; lui qui avait toujours cru avoir le contrôle sur sa vie, fallait bien avouer qu’il en avait perdu une bonne quantité dès que son cœur s’était épris d’Isolde. Il ne l’regrettait pas, ne l’regretterait jamais- mais peut-être bien que si y’avait eu une part de raison qui aurait pu choisir pour lui, il aurait préféré n’jamais connaître ça, n’jamais perdre les pédales à ce point pour se perdre si loin de tout ce qu’il avait connu jusqu’alors. A son cœur, l’inconnu faisait pulser des sensations nouvelles, enivrantes, doucereuses- mais à tout le reste, Isolde et lui, ils s’étaient tout autant blessés qu’ils s’étaient aimés. Est-c’qu’ils auraient pu aimer quelqu’un d’autre autant, sans avoir à subir les mauvais côté de leur relation ? Il n’savait pas- les choses étaient faites au point que ce soit eux qui se soient trouvés, personne d’autre ; et déjà, le monde avait totalement cessé d’exister dès qu’ils étaient ensemble. Cesare n’se préoccupait pas des jugements des autres, quand bien même il s’doutait déjà qu’Isolde avait dû dépeindre de lui un portrait bien peu flatteur lorsqu’il était question de le mentionner depuis quelques mois – leur réconciliation, elle était arrivée presque sans arriver. Quand avait-ce été ? Quand elle avait commencé à avoir les premières contractions, et qu’il avait tant bien que mal essayé de garder son calme pour la conduire à l’hôpital ? Ou cette fameuse poignée de jours plus tard, lorsqu’il était allée la retrouver dans cette chambre à la maternité pour lui expliquer tant de choses demeurées sous silence ? Avait-ce été un procédé progressif, réparti sur des mois et des mois, ou autre chose ?

Il n’savait pas, définitivement- c’était un peu comme la même ivresse, le même flou que celui qui entourait le début de leur histoire ; c’était arrivé, comme une nuée de sentiments qui s’étaient alignés logiquement pour tout détruire sur leur passage. La raison, la méfiance, l’intelligence qu’ils avaient pu mettre dans leur rancœur, la colère – tous les deux, ils en avaient dit des choses qu’ils regrettaient : est-c’qu’un jour ils allaient parler de ça ? Peut-être bien quand ils se retrouveraient définitivement, quand ils n’auraient pas à compter les minutes ou les heures avant de se perdre à nouveau. C’n’était après tout, que leur deuxième rencontre après tout ça – et le sujet était trop épineux, trop douloureux, trop frais. Un jour, ouais, ils en parleraient, quand ils pourraient lécher leurs plaies et les panser pour de bon, plutôt que de toujours craindre le lendemain ou le moment où ils se sépareraient – il était fatigué de tout ça, lui, fatigué de ces vingt ans de lutte à n’pas exister. Mais il tenait bon, et peut-être était-ce par orgueil, pour venger Aria ; peut-être était-ce juste parce qu’il savait trop bien qu’il devait faire ça pour supprimer les obstacles qui se tenaient encore sur la route de son histoire avec Isolde. Parce que s’il n’allait pas à Kingsley Moren selon ses propres termes, Kingsley Moren viendrait à lui, un jour ou l’autre, peut-être au milieu d’une énième explosion, peut-être alors qu’il était juste dans la rue ; peut-être même qu’il viendrait après lui en s’en prenant à Isolde avant. Ou à Clara. Tant de soucis et d’inquiétudes que Cesare voyait comme des détails, des choses qui se révéleraient être insignifiantes maintenant que Isolde savait qui était l’ennemi : elle connaissait son nom, il lui avait dit que le chasseur était dangereux – et probablement qu’elle était bien placée pour évaluer la folie de certains hunters. Quant au reste, il n’voulait pas l’inquiéter plus, il n’voulait pas quantifier la menace. Il arrêterait Kingsley Moren, avant qu’il ne lui arrache qui que ce soit d’autre. « Dis-moi sérieusement comment j’serais assez fou pour te laisser tomber. » lâcha-t-il à nouveau en guise de réponse, toujours ce sourire niaiseux pour courber la commissure de ses lèvres ; c’était elle qui avait le plus de chance de le larguer, s’il continuait ses conneries, s’il poursuivait sa route sur le chemin ténébreux qu’avait été toute sa vie. S’il la trahissait à nouveau. Tant de possibilités que ça l’effrayait au quotidien. « J’te laisserai pas tomber- et j’pourrai jamais aimer personne d’autre… » ils se perdaient définitivement dans des confessions romantico-dégoulinantes, de celles qu’ils avaient probablement craint d’atteindre à un moment donné ; pour lui, pourtant, c’était vrai – ces sentiments, il n’les ressentirait que pour elle, une unique chance à l’humanité, une ultime possibilité d’y croire.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark - Page 15 Icon_minitimeMer 30 Mar 2016 - 11:02

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L’amour, c’était peut-être le sentiment le plus étrange de la planète, celui qu’il ne fallait même pas cherché à comprendre tant il pouvait être complexe. Est-ce qu’y avait vraiment quelque chose qu’il était nécessaire de comprendre quand on aimait quelqu’un de toute façon ? Physiquement comme mentalement, quand on tait amoureux, il devait bien se passer un tas de trucs que les scientifiques n’avaient de cesse de lister, parce qu’ils avaient que ça à faire de leurs vies et que leurs vies devaient être sacrément chiante, parce que l’amour, c’était un mystère qui avait du bon d’après Isolde. Ne pas chercher à comprendre le pourquoi du comment, ou à mettre un nom sur toutes les choses qui pouvaient se produire quand on se retrouvait avec l’autre, ça rajoutait sans doute à la passion. Elle, elle ne voulait pas vraiment comprendre pourquoi c’était Cesare et pas un autre et peut-être qu’elle réfléchissait beaucoup au sens de leur histoire, parce qu’elle était compliquée, et parsemée d’horreur, de morts et de chagrins, mais au fond d’elle-même, elle savait que c’était Cesare qu’elle aimait et que c’était lui qu’elle aimerait pour le restant de sa vie, alors ça semblait suffisant. Quand bien-même, elle pouvait en nommer des raisons, elle l’avait déjà fait dans la soirée, mais tout ce qu’elle pouvait dire, tout ce qu’elle pouvait raconter, elle avait l’impression que ça ne suffirait jamais à définir ce qu’elle ressentait, parce qu’y avait peut-être pas de mot précis pour exprimer ça. C’était le genre de trucs qui se communiquait plus facilement à chaque regard, à chaque caresse, à chaque baiser, sans que jamais les mots n’aient besoin de passer le seuil de ses lèvres.

Et c’était le genre de sentiment tellement parfait, que ça valait bien la peine de s’y accrocher, d’attendre des jours et des jours, peut-être même des semaines, des mois ou des années, pour pouvoir retrouver Cesare et rester avec lui une bonne fois pour toute. Elle l’attendrait, parce qu’y avait que lui qu’elle voulait dans sa vie, et c’était peut-être complètement fou, illogique ou légèrement masochiste, ça n’avait pas d’importance. Elle attendrait qu’il ait trouvé ce qu’il cherchait, même si c’était une vengeance qui semblait facilement le rendre complètement fou. S’il pensait qu’il fallait ça pour qu’ils puissent être ensemble jusqu’à la fin de leur vie, alors qu’il reparte chez son père, chercher ce dont il avait besoin pour atteindre son but. Elle n’aimait pas l’idée, elle la détestait même et y avait toute une partie d’elle en cet instant qui était prête à se mettre à genoux devant lui juste pour le supplier de rester, et qu’y avait un vrai conflit qui se jouait en elle, entre cette partie d’elle-même et celle qui lui dictait d’être raisonnable et de le laisser partir, parce qu’ils n’avaient pas le choix et que de toute façon, ils finiraient par se retrouver. Elle lui adressa un sourire, y avait plein de personnes dans cette ville qui lui dirait qu’il était fou de rester avec elle. Parce qu’elle n’était pas forcément un cadeau, mais elle préférait qu’il penser que ce serait fou de la laisser tomber, elle préférait qu’il dise qu’il ne la laisserait jamais tomber, qu’il n’aimait qu’elle et qu’il n’aimerait toujours qu’elle, parce qu’elle ressentait la même chose pour lui. Elle se redressa légèrement avant de passer à califourchon sur lui, pas dans une volonté de se montrer sensuelle, juste de lui faire vraiment face. Quoi que dans un sens, la partie d’elle-même qui voulait le retenir, elle se laisserait bien aller plus dans la séduction que dans le romantisme, en espérant que ça puisse le maintenir auprès d’elle plus, que quelques minutes. Sa main collée contre sa joue, elle le lâchait plus son regard des yeux. « Parfait. Du coup on devrait rester ensemble, genre tu sais, jusqu’à ce que la mort nous sépare. » Rester ensemble, pas forcément physiquement, parce que ça leur était impossible pour le moment, mais ensemble comme un couple, ensemble pour toujours ; jusqu’à ce que la mort les sépare et y avait pas besoin de mariage pour se le dire ça. Y avait pas besoin de mariage pour se prouver qu’ils s’aimaient de toute façon. Elle déposa un nouveau baiser sur ses lèvres avant de lui adresser un sourire. « Quand on aura plus de quatre-vingt-dix ans et que tu pourras m’chanter du Whitney Houston sans avoir honte. » C’était peut-être ambitieux de leur part de penser survivre aussi longtemps que ça, mais dans le fond, tant que c’était d’eux deux qu’il était question, y avait rien qui lui semblait trop ambitieux, trop irréaliste, alors peut-être qu’ils y arriveraient.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (stv|isolde), a bright light in a sea of dark   (stv|isolde), a bright light in a sea of dark - Page 15 Icon_minitimeMer 30 Mar 2016 - 22:18


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Les serments, les promesses, les vœux qu’il s’était fait à lui-même sans que personne n’lui demande rien, ç’avait rythmé la vie de Cesare, tout ça – il avait pris sur lui, trop jeune déjà, de toujours veiller sur sa sœur ; le minuscule petit bébé innocent qui avait été froidement jeté dans le monde réel que si jeune déjà, le fils DeMaggio avait su impétueux et intransigeant. Il s’était fait la promesse de n’jamais rien laisser la blesser et il avait lamentablement failli dans cette volonté-là. Il avait également promis à Isolde qu’il n’ferait jamais plus rien pour la blesser- que si elle devrait souffrir, ce n’serait plus jamais à cause de lui, des actes qu’il aurait commis ou des choix qu’il avait faits ; encore un échec, visiblement, puisque la veille au soir elle n’avait enduré que trop de souffrances, plus ou moins directement à cause de lui. Y’avait mille et un prétextes qu’il pouvait se répéter pour se blâmer dans une certaine mesure : pourquoi n’avait-il pas été plus attentif ? Comment avait-il fait pour ignorer la captivité d’Anthea, de la même manière qu’il n’avait rien vu de celle qui avait enchainé Aria à une condition miséreuse pendant qu’il batifolait avec une transmutante ? Etait-ce ça le problème, même s’ils n’voulaient jamais le voir Isolde et lui ? Il avait, après tout, été trop occupé à embrasser la Saddler entre les allées de la fête foraine pour chercher sa sœur. Combien de fois avait-il pensé à Isolde, à ces moments-là, les ressassant dans sa tête jusqu’à ce qu’ils s’attachent à cette idée-là ? Et s’il n’avait pas dit la vérité à Isolde, si elle n’était pas venue l’embrasser, s’il ne l’avait pas laissée faire ? S’il n’lui avait jamais adressé la parole à la fête de l’hiver, et s’était contenté de passer son chemin ? Ils s’l’étaient dits lorsqu’ils s’étaient vus dans cette chambre d’hôpital ; ils pourraient littéralement refaire le monde avec tout un paquet de ‘si’ soigneusement choisis. Mais ces nombreux ‘si’ avaient complètement fait dérailler la vie du DeMaggio : s’il avait été un meilleur frère, un meilleur amant, un homme plus apte à faire confiance aux autres – Cesare avant d’être un DeMaggio. S’il n’avait pas fui sa famille sans prendre le temps de prévenir sa sœur. S’il lui avait fait confiance pour le soutenir plutôt que de s’méfier d’elle et craindre sa réaction si elle devait découvrir qu’il était un transmutant. S’il avait fait confiance à Isolde, en l’un deux qui s’était créé, au point d’enfin livrer tous les secrets qu’il avait gardés sur son origine, son passif, sa famille. Ouais, la vie était constituée des choix qu’on faisait, et des conséquences qui découlaient de ceux-ci : mais plus le temps passait, moins Cesare avait l’sentiment d’en avoir fait beaucoup, des choix. Il avait plus été victime de sa propre vie, des fluctuations de son âme – ces craintes, cet amour, ces culpabilités qui n’avaient eu de cesse d’enserrer son cœur sans qu’il ne puisse faire quoique ce soit contre des lois physiques qui le dépassaient de loin. Est-c’qu’il aimait Isolde parce qu’il l’avait choisi, ou parce qu’un Cupidon invisible les avait désignés d’une flèche comme des âmes sœurs ? Au fond, ça revenait à s’demander si y’avait une chose telle que la destinée – ou le libre-arbitre.

Et lui, il s’était pris un magistral coup de pied au cul pour être poussé dans la première idée – on lui avait si souvent arraché toute possibilité de libre-arbitre, que Cesare portait en lui l’impression de n’pas savoir c’que c’était. De n’pas savoir qu’il avait choisi Isolde, corps et âme ; qu’il aurait pu, mille fois l’abandonner, mais qu’il ne l’avait jamais fait. Qu’il aurait pu, aussitôt s’était-il mis à ressentir des choses, la trahir, lui tirer une balle dans la tête et ravaler cette humanité : parce qu’à l’extérieur, tous les DeMaggio semblaient être tristement démunis d’âme. Il aurait pu, emprunter l’chemin de la facilité – celui-là même qui l’effrayait tant aujourd’hui, qu’il n’pouvait qu’à peine serrer sa fille dans ses bras, ou déguster les moments simples de bonheur. Y’avait eu mille détours qui auraient permis à Cesare de lâcher l’affaire, d’abandonner Isolde, d’abandonner eux deux ; mais il avait choisi l’endurance, la volonté, l’fait de s’accrocher – certainement pas par orgueil, vu la façon dont elle avait tout piétiné en lui dans sa rage d’autrefois. Il avait eu mille portes de sortie, et il était passé devant chacune d’elles sans jamais envisager la fuite. Isolde, c’était son choix, sa volonté, son ambition – ses désirs, ses espoirs, sa vie. Elle avait éveillé ça en lui, et il n’voyait personne d’autre avec qui de tels sentiments pouvaient survivre : il appartenait avec Isolde, chaque fibre de son cœur en était persuadé, et chaque décision insidieuse qu’il prenait le prouvait. D’une certaine façon. Peut-être qu’ils étaient fous, malsains, trop ambitieux, trop idéalistes – ou juste l’archétype des âmes sœurs prêtes à tout faire et défaire pour l’un et pour l’autre. Y’avait aucune façon de définir ce qu’ils étaient – ils s’étaient trop blessés, trop reconstruits, trop manqués, trop intensément aimé pour que ça puisse être résumé en une loi humaine quelle qu’elle soit. Alors jusqu’à ce que la mort les sépare, ç’avait été une évidence avant ici et maintenant- bien avant des idées de mariage ; il n’avait jamais vraiment vécu sans Isolde, et il n’s’était jamais envisagé continuer comme ça si elle devait sortir de sa vie. C’était beaucoup trop de responsabilités, un trop grand déséquilibre des forces : mais il était un abysse humain, et seule Isolde pouvait le remplir de lumière. Pour l’instant. Peut-être, qu’un jour, tout trouverait un sens, tout le rendrait heureux, tout pulserait en lui comme l’évidence que représentait la Saddler ; mais ils l’avaient dit, ils avaient encore du chemin à faire. Irrémédiablement, ça semblait plus facile quand ils étaient tous les deux. Il n’l’avait pas lâchée du regard, dès qu’elle s’était relevée pour venir à califourchon vers lui- une de ses mains caressant son visage, Cesare n’avait qu’à peine cillé, ses bras à lui trouvant tout naturellement le contour de sa taille, ses hanches, pour la serrer tout contre lui. « Jusqu’à c’que la mort nous sépare alors- et ça a pas intérêt à être d’ici peu d’temps. » qu’il répondit, dans un vague avertissement, un assentiment qu’ils se devaient de partager, alors qu’ils étaient trop souvent éloignés l’un de l’autre, en perte totale de tout contrôle sur leurs vies. « Mais même à quatre-vingt-dix ans y’aura toujours une part de moi qui aura honte de chanter du Whitney Houston. Et peur que tu m’largues pour n’pas finir sourde. » lui confia-t-il, comme si c’était la chose la plus importante qui soit ; et le baiser qui vint se poser sur ses lèvres fut tout autant naturel que les précédents, emporté par les paroles et la tempête de sentiments qui les secouait littéralement en un océan d’impressions condensées en trop peu de temps. Son cœur battait à la chamade, d’une envie totale - un brin sensuelle, mais surtout passionnelle - de rester pour toujours ici, comme ça avec Isolde.
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