Sujet: (stv|isolde (-18)), and we could be enough, that would be enough. Lun 8 Fév 2016 - 22:30
rather us be forgotten together, than remembered apart
WITHOUT A BRAIN, YOU DIE. AND WITHOUT A HEART, YOU DIE.
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you wanted to tell me, you wanted to tell me off. come back for another, come back for a second run. you're building barricades. ones that you cannot break down. one way or another, you're gonna break my heart. and like the seasons ending, say that yours was never ours. w/isolde saddler & cesare demaggio.
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Le téléphone avait sonné – et c’était tout ce dont il se souvenait. Y’avait eu cet élan, cette vague glacée qui avait paralysé ses pensées en une seconde à peine. Et juste son cœur qui avait tambouriné avec force contre son poitrail. Etait-ce de la dévotionamoureuse ou l’ardeur de la folie qui l’avait poussé à quitter la sécurité d’un intérieur rassurant, éloigné de tout danger, afin de parcourir la moitié de la ville alors même que le couvre-feu était effectif depuis plus d’une heure maintenant ? Il le faisait, et c’était tout c’qui comptait : que les hunters lui tombent dessus si c’était c’qu’ils voulaient – ses sentiments entrés en ébullition dictaient ces gestes démesurés, la ferveur avec laquelle il avait balayé toute prudence, toute raison au profit de ce que ses tripes lui ordonnaient. Y’avait qu’Isolde, au fond, pour l’appeler presque comme si de rien n’était, juste pour lui demander s’il avait une trousse de secours dans sa fameuse planque et si oui, où est-c’qu’elle était – avant de raccrocher ; y’avait qu’Isolde, ouais, pour l’pousser dans le flou de la sorte. Le flou de l’empressement – l’aisance avec laquelle les flammes d’une passion maladive les poussait à s’retrouver. Toujours s’retrouver, au beau milieu du chaos. Mais les au revoir, la prudence, le danger à l’heure actuelle n’avaient qu’une importance mineure ; ils s’assemblaient dans c’qui n’était plus qu’un murmure, une caresse aux frontières de son esprit que le DeMaggio avait l’habitude de réduire au silence le plus total. Réfléchir, calculer, peser et soupeser les événements qui découleraient de ses actions, ça n’avait jamais été son truc ; pire encore, quand il était question d’Isolde, quand il fallait accourir à ses côtés, y ‘avait même son sang-froid tout naturel qui disparaissait. S’évaporant, par chacun des pores de sa peau pour n’laisser de lui qu’un imbécile de première. Comme ces pauvres types, pris dans un béguin incontrôlable, prêts à s’plier en quatre pour leur âme sœur. Sauf que la transmutante et lui, ils n’daignaient plus répondre à cette question-là depuis bien longtemps ; leur amour avait sa propre gravité, leurs âmes leur propre façon d’s’appeler l’une l’autre – extase, vénération, destruction. Y’avait que la rare tendresse d’moments exceptionnels qui leur donnait une chance de respirer, d’passer la tête par-dessus les abysses pour savoir à quoi tout cela pouvait rimer.
Le DeMaggio en avait même abandonné la sécurité la plus élémentaire de laisser sa voiture à quelques pâtés de maison pour finir le trajet à pieds – au contraire, c’est au bas du bâtiment lui-même qu’il se gara, abandonnant sa voiture comme s’il s’était agi d’un simple objet parmi tant d’autres, et non pas de la prunelle de ses yeux, la seule possession matérielle à laquelle il attachait une quelconque importance. Il poussa la porte du bâtiment, escalada les marches quatre à quatre, sans s’épuiser, sans laisser l’temps à ses instincts de chasseur de revenir le ramener sur terre. Pas maintenant, alors que ses doigts serraient la poignée pour entrer dans l’appartement, son palpitant fiché au creux de sa gorge, et le sang battant à ses tempes dans une danse effrénée et irrégulière. « Isolde ? ISOLDE ?! » il n’avait pas voulu gueuler comme ça, ni claquer si brusquement la porte – c’était pourtant arrivé, ses actes assourdis par les signaux que son propre corps lui envoyait, comme ça, d’lui-même, pris dans un batifolage des émotions qui lui était propre. Il avait passé les frontières d’une pièce – une putain de cuisine minuscule et vide, inutilisée depuis le temps qu’il avait été là. Deuxième pièce, la chambre à coucher, avec un misérable lit sur lequel personne ne dormait depuis des jours déjà. Troisième pièce, la salle de bain – si minuscule ; ses yeux sombres trouvèrent d’abord les trainées de sang dans le lavabo, accrochées à une serviette abandonnée là. Isolde, et toute l’affection, l’adoration incontrôlable du hunter à son égard, qui le précipita à s’accroupir devant elle – elle avait trouvé la trousse de secours, au moins, mais elle n’semblait pas avoir fait grand-chose avec. Il avait pris son visage entre ses mains, ses gestes s’faisant d’eux-mêmes, alors qu’il inspectait surtout qu’elle était toujours consciente, en pleine possession de ses moyens. Il s’empressa alors de presser sa paume gauche contre le flanc de la blonde, là où une nouvelle serviette était en train de recueillir les éclats vermeil du liquide vital de la mutante. « Qu’est-c’que t’as fait ? » qu’il marmonna, infiniment doux malgré l’énervement qui courait, courait dans ses veines à la même allure que son inquiétude, une peur chauffée à blanc et brûlante, dévastatrice au point qu’il en frissonna, en réponse aux tremblements incontrôlés qui l’avaient prise elle. La douleur, la fièvre, l’adrénaline, une effervescence, extase des peines qu’ils n’connaissaient que trop bien, tous les deux.
Dernière édition par Cesare DeMaggio le Mar 16 Fév 2016 - 16:33, édité 1 fois
Isolde Saddler
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Sujet: Re: (stv|isolde (-18)), and we could be enough, that would be enough. Mar 9 Fév 2016 - 11:15
We'll never know what it's like to be free.
— cesare demaggio & isolde saddler —
Maybe I love you, maybe I just love the sound, But if you disappear you'll still hear when my heart hits the ground Every touch, of every scene Is just beautifully broken as, a bird without wings. All we have holding us back, Holding us back. All we have holding us back. For all we have What's holding us back? We'll never know what it's like to be free How do you show, what can't be should be, There's no explanation only what we cannot change So we'll leave how we met With nothing the same. — holding us back.
Clara était chez Léda, tout irait bien pour elle. Isolde avait profité de cette pensée pour rester un peu plus longtemps au QG d’Insurgency, le nez dans les papiers. Sans doute qu’elle aurait dû uniquement rester à gérer tous les trucs administratifs du groupe et pourtant, elle s’était accordée une petite pause, quelques minutes allongée sur le canapé au fond de son bureau. Ça n’aurait dû être que quelques minutes et ça s’était transformées en heures. Malgré l'adoration qu’elle pouvait avoir pour sa fille, y avait des moments pendant lesquelles elle avait l’impression d’être à deux doigts de devenir folle. Toutes les nuits passées à être réveillée par les pleurs incessants du bébé. Là dans son bureau, c’était calme, y avait pas de pleurs pour la réveiller, pas d’angoisse débile à se demander si la petite n’avait pas trop froid ou trop chaud, alors même qu’elle ne disait rien. Loin de tout ça, elle s’était laissée emportée par le sommeil pour ne se réveiller que quelques heures plus tard, à quelques minutes à peine du couvre-feu. Après plusieurs jurons adressés dans le vide de la pièce, elle s’était empressée de remballer ses affaires et de quitter le château en courant presque. Elle était à pied, y avait aucun moyen qu’elle puisse rejoindre Léda pour récupérer Clara, puis rentrer chez elle, avant que le couvre-feu soit effectif. Mais naïvement, elle avait eu ce sentiment qu’en se dépêchant, elle y parviendrait. Y avait rien qu’elle ne puisse pas faire pour sa fille. Elle avait couru à travers les rues de Radcliff, mais le fameux couvre-feu était tombé et, alors qu’elle s’était arrêtée pour reprendre son souffle, elle avait entendu un cri dans la nuit.
Elle aurait presque pu tenter de résister à intervenir. Pour Clara, lui soufflait la petite voix au fond de son crâne. Mais c’était plus fort qu’elle, y avait quelqu’un à quelques pas d’elle qui risquait de se faire tuer. Elle ne pouvait pas fermer les yeux et continuer son chemin. Elle était intervenue, la fille qui avait manqué de se faire tuer avait pu s’enfuir et elle, elle avait réussi à maitriser le chasseur, nuque brisée, sans pour autant échapper à quelques coups. Y avait eu la lame d’un couteau pour effleurer son abdomen, la main posée contre la plaie, elle sentait le sang qui coulait entre ses doigts. Elle n’irait pas loin comme ça, certainement pas jusqu’à chez Léda, avec les chasseurs qui se baladaient un peu partout. Elle connaissait la petite ville de Radcliff sur le bout des doigts et elle avait encore l’adresse que Cesare lui avait confiée, enregistrée en mémoire. De tous les lieux où elle pouvait aller, c’était le plus proche. Alors elle avait rejoint l’immeuble, fouillé dans les couloirs jusqu’à trouver le bon appartement. Un coup d’œil par-dessus son épaule pour s’assurer qu’il n’y avait personne, puis elle avait forcé la porte pour qu’elle s’ouvre. Elle avait besoin de quelque chose pour arrêter le sang et probablement pour recoudre la plaie, mais malgré ses recherches, y avait rien qui puisse l’aider, plus que chercher, elle foutait surtout du bordel derrière elle sans doute. Finalement elle avait attrapé son portable pour appeler Cesare, lui demander où elle pouvait trouver une fichue trousse de soin, sans s’attendre sans doute à ce qu’il se pointe en personne ici. Elle avait pu avoir un aperçu de sa dévotion l’autre fois à l’hôpital, elle n’avait quand même pas voulu qu’il la rejoigne pour l’aider. Elle était grande elle pouvait gérer ça toute seule. Et puis elle l’avait trouvée sa trousse de soin. Pressant le sang avec une serviette, elle avait envisagé de recoudre tout ça, le fil et l’aiguille en main, elle n’arrivait définitivement pas à associer les deux. Puis elle avait tout lâcher dans un sursaut en entendant la porte claquer. Son cœur s’était presque figé, alors qu’elle attrapé son flingue, histoire d’être prête à tirer. Mais, la voix de Cesare au loin lui arracha un soupire, elle laissa tomber l’arme au sol. » Tu devrais pas être là. » Parce qu’elle avait bien retenue l’idée, qu’il devait faire gaffe et que ce n’était pas prudent qu’ils se voient. Peut-être que c’était son amour pour elle qui l’avait poussé à prendre des risques, mais l’affection qu’elle, elle avait pour lui, lui donnait envie de le traiter d’idiot. « J’ai dépassé le couvre-feu … » Ça résumait assez bien la situation. « C’était pas prévu, mais je me suis endormie et … y avait cette fille, alors … » Alors elle était allée l’aider tout simplement. C’était loin d’être sa passion de se prendre des coups de couteau dans le bide, mais ça avait été nécessaire. « Au moins j’ai gagné. » Elle laissa un sourire se dessiner sur ses lèvres, au moins, elle avait sauvé cette fille et le hunter en question ne pourrait plus emmerder personne, c’était une maigre consolation sans doute. « Faut juste, recoudre ça et ça ira mieux. » Elle se redressa légèrement avant de retirer son débardeur plein de sang, pour se retrouver en soutien-gorge. De toute façon, son débardeur, il était bon pour la poubelle désormais. « Juste un autre jour à Radcliff. » Elle ponctua sa phrase par une légère grimace en observant l’étendue des dégâts. Il ne l’avait pas loupée quand même l’autre con.
Cesare DeMaggio
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Sujet: Re: (stv|isolde (-18)), and we could be enough, that would be enough. Mar 9 Fév 2016 - 18:09
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Eux deux, fallait croire qu’ils avaient l’don de s’reprocher des trucs qu’ils finissaient par faire eux-mêmes, quelques jours plus tard à peine. C’n’était y’a pas si longtemps, après tout, qu’elle avait parlé d’idée débile, suicidaire et totalement imprudente lorsqu’il était venu jusque dans sa chambre à la maternité, pour lui parler de ses projets. Ils s’étaient dits aussi qu’ce serait plus prudent, plus raisonnable de limiter leurs contacts ; ne pas trop s’voir, ne pas trop s’parler. Survivre, coûte que coûte, mais l’un sans l’autre. Etait-ce de l’adoration, d’la folie, de l’affection, le fait de se complaire si doucereusement, coupables dans leurs retrouvailles ? Leur idylle n’avait pourtant jamais été sans vague, leur romance empoisonnée par les conséquences de leurs actes et de leurs dires – d’bien des façons, ils auraient presque dû se sentir légers en ces temps seuls avec eux-mêmes. Mais Cesare savait déjà, au fond d’lui, qu’une part de lui-même était restée dans cette chambre d’hôpital avec Isolde, accrochée à leur bébé, les et si qu’ils s’étaient vaguement échangés – et s’ils étaient un couple comme tous les autres, préoccupé par des questionnements triviaux et presque stupides. Et si leur cœur pouvait être le seul maître à bord, celui qui hurlait vénération, amour, mais s’noyait âprement dans l’océan de réalité qui les entourait. C’était ouais, les flammes d’une passion incontrôlable, tous ses sentiments les plus stupides qui l’avaient amené ici, à claquer brusquement la porte de l’appartement qu’il n’occupait que trop rarement. Un îlot de sauvegarde dont il avait besoin, cruellement besoin alors même qu’il s’offrait chaque jour un peu plus aux affres de son passé – s’allier avec sa famille, ça bouffait insidieusement des parts infimes de son âme, d’ces survivances d’humanité auxquelles il se raccrochait – parfois, rarement, dans les murs silencieux de cet endroit-là. Il n’aurait jamais cru, qu’les choses dégénéreraient à ce point, qu’Isolde s’y retrouverait sans crier gare – et qu’ici même, toute la prescience du réel reviendrait le rappeler à l’ordre. Sa main pressée contre celle de la jeune femme, Cesare l’avait dévisagée, observée en quelques secondes intenses comme l’éclair – de frêles secondes pour reprendre ses esprits ; tous les deux, ils avaient définitivement un penchant pour tout c’qui n’faisait que compliquer plus encore leur histoire.
Il n’aurait pas dû venir, ouais, et elle, elle - « Et toi t’aurais pas dû être dehors après le couvre-feu, mais est-c’qu’on doit vraiment revenir sur toutes les conneries qu’on fait sans raison valable ? » qu’il marmonna, le charme velouté de leurs retrouvailles balayé, d’une voix pourtant empreinte d’un certain respect. S’ils étaient plus prudents, plus capables de maîtriser leurs émotions – évidemment qu’ils n’auraient jamais été dans cette situation. Et dans toutes les autres avant celle-ci. Tous les deux, ils mettaient toute la ferveur du monde, toute l’ardeur de leurs instincts à faire tout c’qu’il n’fallait pas faire, tout c’qui les conduisait vers un chemin plus tortueux encore. C’était eux. Deux cons qui crèveraient pour rien. Leur destinée, aussi claire que leurs sentiments ; y’avait au moins ça de ferme et définitif dans leurs vies. Et Isolde s’était agitée pour enlever son tee-shirt, se retrouvant en soutien-gorge dans un moment loin d’être érotique ou sensuel, l’attention du DeMaggio entièrement concentrée sur la plaie enfin découverte juste au-dessous de ses côtes. C’n’était pas beau à voir, définitivement, mais elle avait été plus chanceuse qu’elle n’pouvait le croire. « Ouais, c’est pas profond. Ça aurait pu être pire. » un regard appuyé, juste dans les yeux clairs de la jeune femme, avant qu’il ne ramasse la trousse de secours qu’elle avait juste à côté d’elle. « Faut que tu te lèves. » qu’il ajouta, l’enchainement logique de ses instincts de chasseur se mettant en place pour gouverner tout le reste, la façon stupide dont son extase pour Isolde pouvait devenir imbécilité, dès que la panique glissait dans ses veines. Sans attendre qu’elle réponde, il passa un bras sous ses épaules, pour l’aider à se relever, l’emmenant vers la chambre à coucher, la faisant s’allonger sur le côté près de la lumière jaunâtre diffusée par la lampe de chevet qui se trouvait là. L’endroit était parfaitement impersonnel, inexpressif, vide et le chasseur était bien la dernière personne à se préoccuper de ce genre de choses. « A l’hôpital, ils font des anesthésies, tout ça… tu t’douteras que j’ai pas ça sous la main, t’es sûre que tu veux faire ça comme ça ? » qu’il ajouta plus pour la forme qu’autre chose, alors que ses doigts experts parvenaient à glisser le fil dans l’aiguille du premier coup – force de l’habitude, qui dominait tout l’reste ; il avait été jeune, de toute évidence, quand ses parents s’étaient dits que ce serait important de lui apprendre à chasser ses états d’âme pour sauver sa peau, même si cela incluait se recoudre lui-même une plaie béante faite par son propre père. Quel mariage ils formaient, ces deux-là. Et dans l’océan de ses réflexes, bourdonnant tout naturellement jusqu’au bout de ses doigts, Cesare se reprit, au moment d’observer le visage de la jeune femme, là. Il n’pouvait s’empêcher de ressentir ce baume délicat glisser comme une caressecharnelle, palpable sur son être. Isolde, aussi blonde qu’un ange, la façon dont ça enserrait ses entrailles de la savoir vivante, toujours là, toujours elle. Combien de temps l’observa-t-il, silencieux, comme pris dans un culte de tendresse et de dévotion tout à la fois ? Pour une éternité, il lui sembla, mais pourtant, dès qu’il cilla, il s’efforça à reprendre le contrôle. Le contrôle de l’hémorragie qui s’apaisait déjà depuis qu’elle était couchée sur le côté – mais surtout l’contrôle de ses sens à lui, les espoirs doux qui déferlaient en cet instant mais n’étaient voués qu’à mourir dans cette sempiternelle agonie.
Isolde Saddler
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Sujet: Re: (stv|isolde (-18)), and we could be enough, that would be enough. Mar 9 Fév 2016 - 20:44
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Isolde avait conscience qu’appeler Cesare était probablement la pire idée qu’elle ait eu de la soirée et pourtant, elle avait l’impression que ce soir, elle faisait tout de travers. Sans doute qu’il aurait été plus sage de rester au château, sachant très bien qu’elle n’aurait de toute façon jamais le temps de rejoindre Léda avant le couvre-feu. Sa fille avait beau avoir besoin d’elle, sans doute qu’elle aurait survécu, une nuit sans sa mère. Le contraire était peut-être discutable. Mais Cesare, c’était risqué pour lui de se barrer au beau milieu de la nuit pour porter secours à la première débile qui se serait fait avoir, alors qu’elle traversait les rues de la ville après le couvre-feu. Pourtant au moment où Cesare était entré dans la pièce, elle s’était sentie comme apaisée, quand bien même la blessure lui faisait mal et qu’elle était angoissée à l’idée d’être ici tout comme à celle d’être loin de sa fille. Leur romance avait pris un tournant presque inattendu cette nuit-là dans cette chambre d’hôpital. C’était sans doute que les choses étaient plus simples quand on les disait clairement et sans crier. Les vérités qu’ils s’étaient dites ne suffisaient pas à arranger les choses entre eux. C’était le monde autour d’eux qui continuaient d’être compliqué et malgré toute l’affection qu’ils pouvaient avoir l’un pour l’autre, malgré les baisers échangés et cet instant de tendresse qui paraissait déjà si loin maintenant, le monde dehors, il restait tout aussi pourris. Ils ne pouvaient pas être un couple, c’était à peine s’ils pouvaient être des amis, alors c’était stupide vraiment, de l’avoir appelé lui.
Elle hocha la tête en signe d’approbation. « Si tu veux mon avis, c’est c’couvre-feu la connerie. » C’était pas une vie d’être obligé de rentrer chez soi à une précise, sans quoi on risquait de se faire agresser dans la rue. C’était vraiment n’importe quoi. « Mais je sais, j’aurais pas dû … » Ce n’était pas souvent qu’elle admettait ses torts. Mais pour le coup, elle savait vraiment qu’elle n’aurait pas dû trainer dans la rue après le couvre-feu. Mais, elle n’avait pas pu se résoudre à passer la nuit loin de sa fille, fallait croire qu’elle avait plus le choix maintenant. C’est qu’elle lui vouait déjà un culte à cette gamine et qu’elle n’avait passé pour l’heure que très peu de temps loin d’elle. Elle avait beau détester le fait d’être réveillée à toute heure de la nuit par les cris, elle l’aimait déjà de tout son cœur cette petite. Elle aurait dû rester avec elle aujourd’hui ; laisser tomber encore un peu sa dévotion pour Insurgency et rester avec Clara. C’était trop tard maintenant, mais elle ne pouvait pas faire taire ce sentiment qui était en train de lui bouffer les tripes. Elle avait retiré son débardeur comme si de rien était, de toute façon ce n’était pas le moment d’avoir des pensées érotiques et Cesare l’avait déjà vue avec moins que ça sur le dos, alors ça ne semblait pas être un souci - certainement pas pour elle en tout cas. Elle hocha la tête quand il lui dit de se lever, ce qu’elle fit, non sans l’aide du jeune homme, s’appuyant contre le lavabo, y déposant encore plus de sang qu’elle ne l’avait déjà fait précédemment. Elle le suivit jusque dans la chambre où elle s’allongea sur le lit. « J’ai passé pas loin de dix heure à mettre un bébé au monde. Ça c’est du gâteau à côté. » Avec ce qu’elle avait connu en salle d’accouchement, elle avait l’impression d’être rodée niveau douleur. « J’ai l’habitude … » C’était pas le genre de fille qui se précipitait à l’hôpital dès qu’elle avait un petit bobo, elle en avait vu d’autres. Ça irait. « T’façon, c’est pas comme si je pouvais aller à l’hôpital et expliquer ce qui s’était passé. » Si elle le faisait, on comprendrait bien vite qu’elle avait eu un problème avec un hunter et puisqu’elle était une transmutante et qu’elle avait laissé un cadavre derrière elle, ce n’était pas envisageable.
Cesare DeMaggio
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Sujet: Re: (stv|isolde (-18)), and we could be enough, that would be enough. Mar 9 Fév 2016 - 22:48
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Qu’y’avait-il de surprenant, au fond, à c’qu’il ait accouru en quelques minutes à peine ? Que la dévotion qu’il ressentait pour elle, soit devenue ardeur suicidaire et imprudente le temps d’un battement de cœur à peine le téléphone avait-il sonné pour le sortir de sa torpeur ? Il n’pouvait pas le dire clairement, directement, mais cette échappée coupable n’était pas aussi déplacée et inconsidérée qu’elle voulait bien le dire. Une goulée d’oxygène, hors du cercle vicieux qui se nouait autour de lui, et en lui ; somme toute, ça n’pouvait pas être une mauvaise chose. La tendresse, l’affection, les petits signes d’attachement et d’amour – s’ils avaient rarement fait partie de sa vie, réservés à une poignée de personnes à peine, ils étaient encore plus rares désormais. Raccrochés uniquement à la blonde, sa survivance à elle, l’idylle dont ils gardaient les souvenirs intacts, et dont ceux-ci se lisaient dans leurs yeux à chaque fois qu’ils s’observaient. Définitivement, ils n’faisaient pas partie des gens raisonnables : l’un comme l’autre, le DeMaggio et la Saddler s’accouplaient, dans une danse fiévreuse, au beau milieu de tout ce qui était compliqué, tordu – tout c’qui emplissait leurs âmes d’un peu plus de douleur. Au moins, ça leur prouvait qu’ils continuaient de s’en faire ; pour l’un et l’autre, pour le reste du monde. La douleur, c’était c’qui leur permettait d’savoir qu’ils étaient encore humains, juste humains dans chacune des venaisons de leurs êtres, différents – mieux que leurs ennemis. Ceux qu’ils côtoyaient trop souvent, faute à la guerre. Isolde ayant rejoint le lit, couchée sur son flanc, Cesare avait balayé le respect des convenances, toute vénération doucereuse qui le poussait bien souvent à être indirect dans ses paroles pour les rendre plus mielleuses que la réalité dégueulasse – il parlait franchement, et au moins la mutante ne semblait pas s’en fourvoyer d’une quelconque façon. « T’as peut-être raison. » qu’il marmonna donc en guise de réponse aux paroles de la jeune femme. Pas qu’elle ait un penchant particulier pour la douleur, ou l’envie de les comparer les unes aux autres, mais à deux ou séparément, ils avaient déjà enduré pire. Y’avait pas à en douter. A croire que ça faisait partie de la base d’leur histoire, de leur romance désespérée et désespérante.
Il eut un soupir, une vague seconde d’hésitation, influencée par l’adrénaline qui avait si vite couru à travers toutes ses veines, avant de passer ses doigts sur sa peau. Pas en une caresse, ni pour être doux cette fois-ci, pinçant l’épiderme sous la pointe de l’aiguille pour commencer à refermer la plaie. Les premières poignées de seconde se passèrent dans un silence de mort de la part du chasseur, concentré sur ce qu’il faisait, l’esprit occupé par chacun de ses gestes. Ils étaient pourtant tous des vieux réflexes, incrustés dans ses muscles par la ferveur de son entrainement de toujours – rares étaient les cicatrices qui couvraient aujourd’hui son corps, et qui n’étaient pas des plaies qu’il avait lui-même refermées. C’était presque une histoire d’famille, un rite de passage indispensable – encore une tradition dégueulasse chez les DeMaggio, de quoi ajouter à leur panel et rendre aux yeux d’Isolde, la famille de Cesare encore plus détestable qu’elle ne l’était de prime abord. « Alors ? Tu vas m’dire c’qu’y s’est passé au juste ou c’est pas mes affaires ? » il n’serait pas surpris qu’elle lui réponde ça, donc autant s’y préparer mentalement. Pourtant, y’avait pas tant de reproches que ça dans sa voix, plus une mine d’inquiétude, froissant la ligne entre ses deux sourcils tandis qu’il n’quittait pas des yeux ce qu’il faisait. « J’veux dire-… t’es pas à l’hôpital alors tu devrais pouvoir le dire. » qu’il insista, non sans un vague sourire traversant son visage pour une seconde à peine. Ce s’rait carrément ironique qu’ils se remettent à se disputer, comme si cette nuit-là dans la chambre d’hôpital n’avait été qu’une trêve de courte durée, une exception pour confirmer la règle ; mais Cesare avait déjà l’impression qu’Insurgency ou le culte sans faille qu’Isolde vouait à son organisation étaient impliqués dans l’histoire. Au moins son travail de petite-main le força à ne pas se déconcentrer à ce point, si bien que Cesare ne put que serrer les mâchoires pour retenir la parole de trop. Lui qui aurait cru qu’elle serait justement chez elle, obnubilée par ce fameux bébé qu’elle avait tout juste eu, celui qui avait fait briller ses yeux d’une adoration qu’elle n’avait jamais voué à personne d’autre, sûrement. Alors quoi ? Ouais, au fond, il était la dernière personne à pouvoir blâmer Isolde pour ça, l’fait que quelque part, leur fille n’était ni avec l’un, ni avec l’autre de ses deux parents. C’n’était pas pour autant que la triste réalité n’pouvait pas l’affecter d’une quelconque manière, et le ramener sur terre – Isolde et Cesare, quoiqu’ils disent quoiqu’ils fassent, le couple qui s’plaisait dans la misère, et était bien indigne des rares élans de bonheur que la vie daignait leur offrir.
Isolde Saddler
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Sujet: Re: (stv|isolde (-18)), and we could be enough, that would be enough. Mer 10 Fév 2016 - 11:45
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Maybe I love you, maybe I just love the sound, But if you disappear you'll still hear when my heart hits the ground Every touch, of every scene Is just beautifully broken as, a bird without wings. All we have holding us back, Holding us back. All we have holding us back. For all we have What's holding us back? We'll never know what it's like to be free How do you show, what can't be should be, There's no explanation only what we cannot change So we'll leave how we met With nothing the same. — holding us back.
Si la situation avait été inversée, sans doute qu’Isolde se serait également précipitée pour venir en aide à Cesare. Ils avaient cette dévotion l’un pour l’autre qui frôlait l’imprudence. Y avait vraiment rien à faire pour les séparer, même quand ils se mettaient d’accord pour ne plus se voir, fallait quand même qu’ils trouvent le moyen de se retrouver. Quand ce n’était pas le hasard qui s’amusait à les mettre sur la même route, fallait croire qu’ils trouvaient un moyen de le faire eux-mêmes. C’était cette flamme qui continuait de bruler en eux qui les forçait sans doute à toujours se rejoindre. Cette même étincelle dans leurs cœurs qui les avait trop souvent poussés à se déchirer. Les sentiments qu’ils avaient l’un pour l’autre n’avaient pas vraiment de sens, d’autres leur diraient sans doute qu’ils étaient complètement fous de continuer à les suivre, mais c’était devenu plus douloureux de les ignorer que de les écouter. Ils avaient trop d’affection l’un pour l’autre pour que ça puisse disparaitre à la simple force de leur volonté. Isolde elle avait essayé pourtant, oublier cet amour qu’elle avait pour lui, détester ce couple qu’ils avaient pu former à une époque, mais ça n’avait jamais marché. Elle n’avait jamais réussi à tourner la page et son admiration pour Cesare restait inchangée, peut-être même renforcée par tout ce qu’ils avaient pu échanger dans cette chambre d’hôpital, si peu de temps après la naissance de leur bébé. Cette nuit-là, tout avait presque été semblable à une idylle. Passer à autre chose maintenant était complètement impossible et malgré les risques, les interdits que ça pouvait représenter, Isolde était contente de revoir Cesare.
Elle n’avait pu retenir un léger sursaut en sentant l’aiguille passer sous la peau. Elle pouvait bien faire la maline, ce n’était pas pour autant qu’elle ne ressentait pas la douleur. Elle était probablement infime comparée à d’autres, comparée à celle de cette entaille qu’il était en train de recoudre, ça restait douloureux. Mais ça irait. Les poings et les mâchoires serrées, elle encaissait, priant silencieusement pour qu’il finisse rapidement. Sans doute qu’à une autre époque, à sa question, elle lui aurait simplement répondu que ce n’était pas ses affaires avant de tirer la gueule et de regarder ailleurs. Mais les choses avaient changées, ils s’étaient sortis de ce cercles d’engueulades, alors c’était plus sage de faire en sorte de ne pas tomber dedans de nouveau. « Je travaillais … Enfin, je m’occupais de la paperasse … » Ce qui n’était pas vraiment du travail du point de vu d’Isolde, elle avait toujours eu un penchant beaucoup plus marqué pour l’action que les boulots derrière un bureau. Mais fallait bien que quelqu’un s’y colle et avec Clara, ça faisait un moment qu’elle ne faisait plus que ça. « Et je me suis endormie. C’était calme et y avait aucun pleurs pour le réveiller alors il était tard quand jme suis finalement réveillée, le couvre-feu allait pas tarder. » Stupide couvre-feu, comme si c’était pas possible de rentrer chez soi après 22h30. « J’pensais qu’en me dépêchant j’aurais le temps d’aller chercher Clara et de rentrer chez moi. Puis y a eu cette fille … » Qu’elle avait presque trop longtemps hésité à ignorer, une idée dont elle avait carrément honte. « Il l’aurait tuée si j’étais pas intervenue … et faut croire que je suis un peu rouillée. » Elle avait été trop lente sans doute, le sport avait beau être une des passions à laquelle elle s’était vite remise, elle manquait d’entrainement ces derniers temps. « Il l’aurait tuée … et moi j’ai hésité à juste passer mon chemin et même si je suis intervenue, j’ai hésité … » Et c’était l’idée qui était imprimée dans son crâne maintenant. Elle aurait pu laisser cette fille mourir pour être aux côtés de la sienne. Alors que Clara elle allait bien, elle était en sécurité. C’était horrible, égoïste. Peut-être qu’elle l’avait mérité ce coup de couteau, pour cette fichue hésitation qui n’aurait pas dû naître en elle, parce qu’elle avait toujours cru qu’on ne pouvait pas laisser les gens se faire tuer comme ça, parce qu’elle ne pouvait pas comprendre qu’on puisse laisser quelqu’un mourir comme ça et cette hésitation, c’était probablement l’une des pires choses qui avaient pu lui arriver, faisant vaciller toutes les croyances qu’elle pouvait avoir.
Cesare DeMaggio
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Sujet: Re: (stv|isolde (-18)), and we could be enough, that would be enough. Mer 10 Fév 2016 - 14:21
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S’éprendre de quelqu’un semblait être un acte immuable et inchangeable, presque une erreur fatale, qui causait la lente et doucereuse agonie de l’âme. Après tout, sans ce béguin inconsidéré, la force de son propre cœur indépendant de sa raison toute entière, Cesare n’aurait jamais senti sa vie s’enfuir entre ses doigts de la sorte. Il n’pouvait pas dire que la situation aurait été préférable, ce serait probablement faux. Aria et lui auraient quand même été découverts par leurs parents, abattus dans leur sommeil comme des animaux ou utilisés comme cobayes pour une raison ou une autre. Comme Bonnie. L’hostilité entre eux deux avait poussé le DeMaggio à n’jamais vraiment la considérer, plus prompt à l’ignorer et à soupirer vertement lorsqu’il avait dû se la coltiner sur le terrain de chasse – mais plus que jamais, il n’pouvait que revenir sur les actes passés de sa famille, l’emprise de la présence assassine de son père sur la vie de la jeune fille qu’elle avait été. C’était loin, tout ça désormais, et aujourd’hui si on devait tester la dévotion de la mutante, elle irait sans hésitation aucune à Rafael – quelle ironie. C’n’était pas pour sauver le monde, ou nettoyer son être des actes passés que Cesare s’était lancé dans cette croisade démesurée contre son père, d’toute manière. Sûrement était-ce pour ça, parce que ses intentions n’étaient pas les plus louables et héroïques qui soient, que le hunter menaçait sans cesse de s’y perdre : dans la violence sanglante qui l’aspirait en un sempiternel réflexe – il restait le fils éduqué pour tuer, quand bien même il mettait toute la vénération et l’affection possibles et imaginables dans les regards qu’il posait sur son interlocutrice. Y’avait qu’Isolde, qu’Isolde pour lui faire croire qu’il pouvait être mieux, et qu’ces secondes, ces rares instants où il était mieux en valaient la peine. Et pourtant, il n’savait même pas si la Saddler avait pu être assez naïve, assez prise dans une admiration inconsidérée pour lui, au point d’y voir quelque chose de bien. Y’avait pourtant eu une gravité d’un certain genre, qui les avait amenés l’un à l’autre, et les avait rattachés l’un pour l’autre – amoureux dans une certaine mesure qu’aucune loi du monde n’pouvait clairement déterminer. La ferveur de leurs regards se croisant, l’ardeur de leurs baisers et de leurs caressescharnelles n’avaient appartenu qu’à eux ; les avaient-ils tous complètement sacrifiés, sur l’autel d’une trahison qu’ils n’pourraient jamais effacer de leur passé ? Cesare et Isolde échappaient fiévreusement au moment où l’option s’présenterait à eux, et où la vérité éclaterait d’elle-même. L’extase d’leur romance était toujours aussi douce sur son âme blessée à lui, son cœur meurtris à elle – elle n’en restait pas moins coupable. Coupable à souhait, à la mémoire de tous ceux qui étaient morts au beau milieu des flammes de leur histoire. Et s’il venait à tuer son père, à décimer toute sa famille au nom de son adoration pour Isolde, pour leur idylle et pour le bébé qu’ils avaient ensemble, qu’est-c’que ça ferait ? Est-c’que ça ne les séparerait plus encore ? Y’avait d’autres raisons, sûrement ; Aria en première ligne, et cette part de ses tripes qui réclamait justice par le sang – justice, pour les vingt-six années de sa vie à lui, sacrifiées par ses propres géniteurs. Vingt-six ans de souffrance, de violence, d’une traversée désertique aride et sans merci. Ouais, y’avait assez de violence et de hargne en lui pour le pousser à porter le coup fatal à son père… Mais sans l’avoir dit à Isolde, sans s’l’être admis à lui-même clairement, Cesare savait qu’il se perdrait aussi dans cette équation-là ; vivant ou mort, il n’en sortirait pas indemne quoiqu’il en soit.
Alors qu’elle le croit ou non, les paroles de la mutante avaient un écho tout particulier à l’esprit du DeMaggio ; il l’écouta, silencieusement et concentré sur son travail, ses doigts jonglant avec l’aiguille en faisant fi du sang, et de l’océan d’adrénaline qui continuait de pulser sous sa peau à lui. Et si son visage paraissait insondable, ses oreilles elles, demeuraient attentives à la moindre variation dans la voix de son interlocutrice. Et lorsqu’elle se tut, il releva une œillade sombre dans sa direction, mâchoires serrées le temps d’un spasme quasi invisible. « J’suis désolé. » qu’il dit, sans même prendre en considération c’qu’il venait de lâcher – désolé pour quoi ? C’n’était pas comme si elle venait de perdre quelqu’un, ou qu’il avait commis une quelconque faute. Il soupira, avant de se reprendre : « Si tu t’attendais à c’que j’te juge ou j’sais pas quoi, j’suis la dernière personne à pouvoir le faire. » Cesare n’vivait pas avec l’intention de sauver le monde, l’ambition d’être un héros qu’il n’avait jamais été voué à être. S’il l’avait observée jusque-là, il reporta bien vite son attention sur ce qu’il avait commencé. « La-… la nuit de la fête foraine. » la caresse indélicate du regret parcourut tout son corps, alors même qu’il finissait les derniers points d’Isolde, concentré, malgré c’qu’il disait. « Quand tout a commencé à… j’sais pas, à dérailler. J’étais parti pour aller chercher Aria, et-… » avec des ciseaux, il avait coupé le fil qui restait, sans pour autant daigner lever les yeux vers Isolde. « Y’avait ces deux femmes… une qui était coincée, elle-… j’suppose qu’elle serait morte si j’avais rien fait. » mais il avait aidé. Et Aria était morte, seule, délaissée. Abandonnée par le frère qui aurait dû accourir à ses côtés à elle avant tous les autres. Derrière tout ça, les regrets, la culpabilité, s’cachait une haine incandescente, incontrôlable et injuste à l’égard d’ces deux femmes, à qui il avait sauvé la vie parce que ç’avait été la bonne chose à faire. Paye ta bonne action. « J’peux pas m’empêcher de m’demander, au moins une fois par jour, c’qu’y se serait passé si j’avais passé mon chemin, et continué de chercher ma sœur. » et le nœud enserré dans sa gorge, Cesare fuit tout contact visuel, ignorant la quelconque tendresse qui aurait pu se répandre en lui, à l’idée qu’il avait au moins fait quelque chose de bien. Le regret, le deuil étaient bien plus efficaces que la fierté quelle qu’elle soit. Dans la trousse de secours, il avait commencé à chercher des pansements et de la gaze afin de couvrir la plaie, se réfugiant volontiers dans ces actions mécaniques dans lesquelles il excellait – bien plus qu’en matière de sentiments, aussi honnêtes pouvaient-ils être.
Isolde Saddler
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Sujet: Re: (stv|isolde (-18)), and we could be enough, that would be enough. Mer 10 Fév 2016 - 17:39
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Isolde avait toujours été ce genre de personne à vouloir jouer les héros. C’était peut-être à cause des histoires racontées par son père ou parce qu’elle avait trop souvent plongé le nez dans des bande-dessinées mettant en scène des personnages cherchant à sauver le monde, toujours en admiration, devant ces types et ce qu’ils faisaient. Elle avait grandi avec ses idées et face à l’horreur que devenait le monde, elle ne pouvait s’empêcher d’avoir cette volonté de venir au secours de ceux qui étaient en dangers. C’était tout ce qu’elle avait voulu faire avant, avec ce groupe qui s’était éteint dans les flammes de l’explosion provoquée par Cesare. C’était aussi le but avec Insurgency, dissimulé sous la haine qu’elle vouait aux hunters et aux lois qu’ils faisaient régner en ville. Elle voulait sauver le monde, quand bien même, c’était complètement impossible. Elle aurait au moins voulu sauver Radcliff. Elle y tenait à cette ville, c’était ici qu’elle était née, qu’elle avait grandi. Tous ses souvenirs étaient dans cette ville et ce que Lancaster en faisait depuis qu’il en était à la tête, ça la rendait folle. Pour sauver cette ville, sans doute que la meilleure chose à faire pour commencer – en plus d’éviter d’y poser des bombes – c’était de ne pas tourner le dos à ceux qui avaient besoin d’elle. L’idée qu’elle aurait pu laisser cette fille mourir était insupportable. Clara n’avait même pas eu besoin d’elle, elle devait déjà dormir profondément, au pire, tout ce qu’elle aurait fait, ça aurait été de perturber le cycle essentiel du sommeil du bébé.
Encore allongée sur le côté alors que Cesare terminait les fils, elle écoutait ce qu’il racontait. Encore une histoire qu’on pouvait résumer avec des si. Si, il avait laissé tomber ces filles, est-ce que sa sœur serait encore en vie ? Personne ne le savait, personne ne le saurait jamais. La dévotion qu’il avait eu pour sa sœur était admirable, mais fallait croire que la vie était définitivement mal foutue. Elle se redressa finalement avant d’attraper sa main, le stoppant dans ses recherches. « Hey … » Elle laissa échapper un léger soupire tout en serrant les doigts de Cesare entre les siens. « On peut pas savoir comment les choses se seraient passées si on avait agi différemment. Tu devrais pas te faire du mal avec ça … ça changera rien de toute façon. » Elle était bien placée pour le savoir, après tout, combien de fois elle s’était dit que si elle n’avait pas fait confiance à cette fille, son père serait encore en vie. Et si elle s’était battu davantage au lieu de fuir, est-ce qu’elle n’aurait pas pu le sauver ? « On peut pas changer le passé malheureusement. » Ce qui était fait était fait et ceux qui étaient morts ne reviendraient pas à la vie. Anthea mise à part sans doute, mais bon. A part cette exception, les morts ne revenaient. Même tout l’amour qu’on pouvait leur porter ne suffisait pas à les ramener. Si ça avait été le cas, sans doute que son père serait revenu, Aria aussi, parce qu’y avait pas à dire, l’affection que Cesare avait pour sa sœur était sans faille. « Je suis désolée … » Fallait croire que c’était la soirée des excuses inutiles, elle n’avait rien fait pour nuire à la vie de sa sœur, elle n’en avait jamais eu l’intention. Elle était juste désolée qu’il puisse avoir le cœur brisé comme ça, navrée qu’il y ait pas grand-chose qu’elle puisse faire pour alléger sa peine, elle savait que c’était difficile, mais elle avait été incapable de gérer sa peine à elle quand son père était mort, alors savoir quoi faire avec celle des autres, c’était en dehors de son domaine de compétence. Fallait croire que je suis désolée, c’était la seule chose qu’elle trouvait à dire, même si c’était complètement inutile. Elle avait beau connaitre ce sentiment, elle était toujours incapable de savoir comment le gérer.
Cesare DeMaggio
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Sujet: Re: (stv|isolde (-18)), and we could be enough, that would be enough. Mer 10 Fév 2016 - 22:05
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Il en avait encore un certain nombre à faire, des confessions à cœur ouvert. A Isolde, ou à certains autres ; Cesare avait toujours été une âme solitaire, prompt à garder ses songes pour lui, à ravaler tout autant sa rage que ses chagrins aussi rares avaient-ils été. S’ouvrir à Isolde avait été naturel, inné, l’envie le submergeant à chaque fois qu’elle ouvrait la bouche, qu’ils échangeaient un regard ou laissaient leurs doigts se croiser dans une caresse inconsidérée. Peut-être était-ce son charme qui faisait ça, la véracité des moindres sentiments qu’elle pouvait traversés : là où le DeMaggio avait appris l’abnégation, le silence, la Saddler, elle, elle hurlait sa hargne et dévoilaient ses doutes sans avoir à y réfléchir plus de deux fois. Si elle avait eu envie de l’envoyer promener, elle l’avait toujours fait. Si elle avait eu envie de lui prendre la main, elle l’avait toujours fait aussi. Combien de vérités, de sérénades mielleuses le chasseur avait-il retenues lui-même, se prétextant à lui-même qu’elle préférait n’pas les entendre ? Que c’était trop tôt, trop compliqué. Trop… trop n’importe quoi. Qu’aurait-elle fait, comment aurait-elle réagi, s’il avait saisi la première opportunité qu’il avait eue, pour lui dire toute la vérité, la vérité nue sans concession ni aucune cachoterie ? Auraient-ils dépassé les stades de la fureur et des disputes plus tôt ? Ou est-c’que les trop récents événements auraient poussé Isolde à n’pas le pardonner, quelles que soient ses motivations ? Encore des et si, influencés et sans cesse ramenés par la dévotion du DeMaggio, la vénération qu’il semblait éprouver pour toutes les théories qui pourraient faire le monde différemment. Différemment ; là où leur idylle n’aurait jamais connu la moindre vague, là où leur béguin aurait prévalu sur tout le reste. Là où l’amour aurait fait qu’un bébé aurait été leur seul souci, l’premier obstacle à leur romance faite pour durer éternellement. Là où Isolde savait, aurait toujours su et n’aurait jamais douté de la profondeur de son respect pour elle, d’l’adoration on n’peut plus sincère avec laquelle il l’observait. Ouais, s’il pouvait choisir sa vie, leur couple aurait été fait de béton, avec toute l’ardeur du monde, prompts à affronter tout et n’importe quoi, leur confiance l’un pour l’autre gagnant toutes les batailles. L’idéal du et si – et si Cesare avait pu choisir sa vie à un quelconque moment d’son passé ; peut-être bien qu’il n’aurait jamais rencontré la mutante, et une part de lui n’serait jamais partie en flamme dans une ferveur incontrôlable. S’éprendre d’Isolde, dans une certaine part du monde, ç’avait été une erreur qu’ils payaient tous les jours ; dans une autre part d’monde, juste la flèche de Cupidon, le toucher d’un ange comme baume à son âme, et rien d’plus compliqué.
C’qu’il savait, c’était que les mots qu’il venait de prononcer, il n’les avait dits qu’à Isolde. Ça n’avait pas été faute d’avoir l’occasion de se confier à d’autres oreilles attentives – Skylar, pour commencer, quelques heures à peine après le chaos. Mais non, y’avait qu’Isolde qui savait, qu’Isolde comme réceptacle à ses doutes – qu’Isolde qu’il sentait apte à pouvoir y répondre comme il le fallait. Tous les deux, après tout, ils connaissaient le deuil – le deuil qui frappait comme l’éclair et prenait la vie de la mauvaise personne. Sans doute fut-ce pour cela, qu’il n’eut aucun mal à relever les yeux vers elle, lorsqu’elle enlaça leurs doigts les uns aux autres – une présence charnelle lovée contre lui, au milieu des ténèbres. Et leurs paroles avaient la saveur d’autrefois, semblables aux mots d’une chanson qui se répéterait dans leur tête encore et encore ; il hocha vaguement la tête, un faible sourire d’assentiment glissant à la commissure de ses lèvres, malgré l’ombre qui avait déjà assombri ses traits. Il n’pouvait plus sauver Aria, il le savait bien ; l’idée, aussi désagréable qu’elle était, s’était imposée à lui avec plus d’efficacité que tout le reste. « Je sais. » fut donc tout c’qu’il répondit, à mi-voix. Il savait qu’elle était désolée, quand bien même elle n’avait pas à l’être. Il savait qu’elle comprenait. Qu’elle ressentait les mêmes choses – qu’elle ressentait son chagrin comme trop peu d’autres gens dans sa vie à lui. C’était c’qui le rendait si amoureux – amoureux d’elle, amoureux d’leur misère. Lèvres pincées, il avait soutenu son regard, droit dans le fond de ses prunelles, de longues secondes ; avant que ses yeux ne repartent à la recherche de pansements pour Isolde. Il les trouva enfin, la réalité reprenant sa place au bon moment. « A la fin t’as fait c’qu’y fallait, c’que t’aurais fait. Et Clara ira bien. » et le nom du nourrisson continuait d’écorcher sa gorge dans le rappel de tout c’qu’il manquait, de tous les devoirs desquels il s’était destitué lui-même, bien avant la naissance de leur fille. « J’vais finir ça-… » signifia-t-il, une courte trêve avant de ne pouvoir s’empêcher d’ajouter : « Ce serait quand même mieux que tu repartes pas ce soir. » quand bien même elle se retrouvait dans la planque la plus déprimante de l’histoire des planques déprimantes. C’était toujours mieux que les rues remplies de hunters, l’imprudence d’une nouvelle expédition – surtout maintenant que le couvre-feu était en place depuis près d’une heure, et qu’il n’y avait plus aucun prétexte acceptable pour justifier sa présence dans les rues. Qu’elle proteste donc, elle devait au moins savoir que cette phrase n’était que motivée par l’affection du DeMaggio.
Isolde Saddler
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Sujet: Re: (stv|isolde (-18)), and we could be enough, that would be enough. Mer 10 Fév 2016 - 23:17
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Y a pas si longtemps, Isolde aurait vu la présence de Cesare dans la même pièce qu’elle comme un véritable cauchemar. C’était qu’elle avait essayé de le détester, qu’elle aurait voulu être capable de lui en vouloir pour tout ce qu’il avait pu faire, mais maintenant qu’elle savait comment il en était arrivé là, elle en était incapable, elle ne l’avait jamais vraiment détesté, elle s’était juste efforcée de le repousser avec autant de force que possible, parce que ça avait semblé être la meilleure chose à faire. Maintenant, c’était différent. Maintenant, elle était contente qu’il soit là. Parce qu’enfin, elle avait été capable d’admettre ses sentiments, quand bien même, ils ne les mèneraient pas bien loin. Même avec tout l’amour du monde, le couple ne finirait pas par fêter avec joies leurs fiançailles et encore moins leur mariage. Ils avaient bien un bébé, mais ça ne suffisait pas à les rapprocher, parce qu’autour d’eux, le monde était fait pour les éloigner. L’idylle pour eux, ce n’était limité qu’à de très courts instants qui finissaient toujours par s’arrêter. Après l’hôpital, ils n’avaient pas été censés se revoir. Ça avait été une décision sur laquelle ils étaient tombés d’accord tous les deux et pourtant, fallait croire qu’ils étaient incapables de s’y tenir. Elle n’aurait jamais dû l’appeler. Mais dans le fond, ce n’était que l’une des nombreuses choses qui étaient faite et qu’ils ne pourraient pas annuler. Il était là maintenant et rien que ça, ça suffisait à apaiser les doutes, les angoisses dont elle avait pu être victime jusqu’à présent.
Elle s’inquiétait parce qu’elle avait l’impression d’avoir failli à ce but qu’elle s’était fixé. Y avait eu cet instant de doute qu’elle aurait voulu pouvoir effacer, quelques secondes trop longues pendant lesquelles elle avait voulu abandonner cette innocente à son sort. A côté de ça, il y avait Clara. Celle vers qui allait toute sa dévotion, cette petite fille vers qui elle avait voulu rentrer, quand bien même ça avait été complètement fou. Sa fille qu’elle ne pourrait sans doute retrouver qu’à l’aube à présent. Cette pensée lui brisait le cœur. Mais y avait Cesare au moins et l’affection qu’elle avait pour lui, suffisait à rendre le calvaire un peu moins difficile. Ils savaient tous les deux sans doute, qu’y avait rien à faire pour ramener les morts à la vie. Ils avaient leur lot de perte et leur lot de chagrin. « Ouais je suppose qu’au final, tout va bien pour tout le monde. » Pour elle et ses motivations, pour Clara et aussi pour cette fille dont elle avait sauvé la vie. L’histoire était plutôt bien réglée. Cette plaie, elle s’en remettrait s’était certain. « Ouais, merci. » Elle esquissa un léger sourire. « Est-ce que tu vas rester toi ? » Dans le fond, rester toute seule, ça n’allait pas la tuer. Mais c’était peut-être pas non plus une bonne idée pour lui de se balader dans les rues de la ville et sans doute que dernière sa question, il y avait quand même une volonté de le voir rester avec elle. Elle esquissa un léger mouvement pour se recoucher, mais rapidement elle se redressa. « Est-ce que je peux t’emprunter la douche ? Histoire de pas mettre un pansement sur …. » La catastrophe ambulante à laquelle elle ressemblait. Elle se désigna de désigner de la main le sang qui avait coulé et séché contre son flanc. Qu’elle avait aussi sur les mains, sur le visage et surement dans les cheveux aussi. Une douche ce ne serait pas du luxe sans doute vu l’état dans lequel elle était.
Cesare DeMaggio
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Sujet: Re: (stv|isolde (-18)), and we could be enough, that would be enough. Jeu 11 Fév 2016 - 1:18
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Y’avait eu des temps plus faciles entre eux deux – quand bien même c’était difficile d’y croire. Y’avait eu des temps plus compliqués également, indéniablement. C’n’était y’a pas si longtemps que ça, qu’Isolde n’avait qu’à peine supporté le fait de se retrouver dans l’habitacle d’une voiture seule avec lui pour une dizaine de minutes ; fallait croire qu’y’avait au moins du progrès, dans un certain sens. La façon dont leurs cœurs guérissaient, chacun de leur côté ou ensemble ; à chacun des gestes de tendresse et d’affection qu’ils s’adressaient, contre vents et marées. Contre toutes les statistiques possibles et imaginables. Rien dans c’monde, n’semblait pouvoir mater définitivement la vénération qu’ils avaient l’un pour l’autre, la dévotion remplie d’ardeur imprudente avec laquelle ils agissaient, lorsqu’ils étaient question d’eux. Leur couple, leur histoire passée et terminée, leur romance tombée en miettes, ou peut-être bien leur futur potentiel, raccroché à l’existence d’un bébé sur lequel Cesare n’avait même pas encore daigné poser un regard. D’peur de s’y perdre complètement, sûrement ; il n’y avait qu’à prendre en considération la façon dont un simple regard avec la transmutante retournait ses entrailles, mettait à sac ses sentiments les plus sincères et complexes. Qu’est-c’qu’il deviendrait, si cette petite fille née de son histoire avec Isolde, ce bébé auquel il n’avait pas assisté à la croissance, devenait cette chose concrète et définitive ? Cette enfant, qui grandissait déjà à toute allure – et lui, qui perdait son temps partout à côté. Et il s’escrimait, il s’escrimait avec toute la ferveur dont il disposait, à se dire qu’il n’perdait pas son temps, que tout c’qu’il faisait n’était pas vain : en fin d’compte, sa confrontation avec Artur Kovalainen n’lui avait rien apporté. Ni une impression de rendre justice à Aria, ni un sursaut à l’amour qu’il ressentait à l’égard de sa sœur, et qui n’était que souffrance perpétuelle. Tout ce avec quoi il se retrouvait maintenant, c’était cette trace à la surface de sa peau, une figure de Lichtenberg avait-elle dit, la jeune médecin qui s’était occupée de lui ; mais même ça, la trace de son pseudo-héroïsme vengeur et de sa survie contre vents et marées, s’effaçait chaque jour un peu plus. Et toute l’adoration qu’il avait eue pour Aria, n’était plus vouée à rien désormais – y’avait plus que le regret, plus que la lourdeur des rancœurs et des remords, pesant sur ses épaules. Là, si efficacement, qu’elle ne put même pas échapper à Isolde. Ouais, car de bien des façons, s’il avait été différent, il aurait pu faire les choses autrement. Mieux, peut-être ? Personne n’saurait jamais. Pour l’heure, il n’semblait pas y avoir plus désespérant que Cesare, ou Cesare et Isolde, tous les deux rassemblés dans une pièce : piégés entre les souvenirs poussiéreux de leur idylle, l’extase dans chaque caresse qu’ils s’échangeaient du bout des doigts, mais un certain respect les forçant à l’inaction. A s’fuir, toujours se fuir.
Tout allait bien pour tout le monde – et ça semblait être leur préoccupation première, tout l’temps. Accrochés aux souvenirs du passé, aux flammes qui avaient tout détruit d’eux – à cause de lui, ouais ; pour elle, probablement. Ils avaient ce foutu penchant à sans cesse ressasser cette histoire, et à s’dire qu’ils n’pouvaient pas continuer à vivre, à cause de tout ça. Peu importait, si un Cupidon quelque part les avait désignés comme âmes sœurs – Cesare les avait condamnés au piloris sans même demander son avis à la jeune femme. Et c’qu’ils avaient volontiers vécu comme une liaison pleine de charme n’était ce soir qu’un partage coupable d’œillades, de paroles et de touchers. Est-c’qu’il allait rester ici ? Il serra les dents dans la pénombre, incapable de trouver une réponse logique ; d’bien des façons, il n’devrait pas. D’bien d’autres façons, c’était préférable – éveiller les soupçons de qui que ce soit, était la dernière chose dont il avait besoin à l’heure actuelle. Et ça, c’était sans compter sur la présence d’Isolde en ces lieux, la demande qui sous-pesait dans sa question et avec laquelle il n’savait pas quoi faire. « J’sais pas… tu veux que j’reste ? » et la question était presque inattendue ; au fond, il était rare que Cesare soit direct de cette manière – il avait plutôt habitué la mutante à tourner autour du pot une bonne dizaine de fois avant de dire les choses. Mais son interrogation à lui, il avait fait son possible pour n’rien sous-entendre, n’pas laisser quoique ce soit glisser dans sa voix ; c’était une question légitime, au fond. D’un point de vue pragmatique, sa présence ici aurait pu la mettre en danger ; d’un autre point d’vue, y’avait peut-être toujours une part d’elle qui ne supportait pas d’être dans le même espace restreint que lui pendant plus de quelques minutes. Le bout de ses doigts pinçant l’arête de son nez, le DeMaggio en vint, ironiquement, à s’demander pourquoi ils se compliquaient tant la tâche – y’avait un canapé de toute manière ; alors tous les scénarios désespérés habituels dans c’genre de moments-là, pouvaient être totalement mis de côté. « Ouais, c’est pas une mauvaise idée de nettoyer tout ça…- » répondit-il simplement à la blonde, gardant les pansements emballés de côté, tandis qu’il rangeait le reste de la trousse. « Tu sais où c’est. » qu’il signifia ; c’était après tout, là qu’il l’avait trouvée. « Je-… j’vais essayer de te trouver quelque chose à t’mettre. » qu’il ajouta, un regard en biais entendu dans sa direction ; si la douche était une bonne option, laver ses vêtements en était une toute autant. Y’avait les affaires d’Aria, quelque part dans un coin du petit appartement – c’n’était pas pour autant que Cesare y mettait joyeusement le nez dedans. Il n’arrivait juste pas à s’en débarrasser ; fallait croire qu’il avait bien fait.
Isolde Saddler
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Sujet: Re: (stv|isolde (-18)), and we could be enough, that would be enough. Jeu 11 Fév 2016 - 10:03
We'll never know what it's like to be free.
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Maybe I love you, maybe I just love the sound, But if you disappear you'll still hear when my heart hits the ground Every touch, of every scene Is just beautifully broken as, a bird without wings. All we have holding us back, Holding us back. All we have holding us back. For all we have What's holding us back? We'll never know what it's like to be free How do you show, what can't be should be, There's no explanation only what we cannot change So we'll leave how we met With nothing the same. — holding us back.
Rester loin de Clara pour la nuit, ça semblait complètent insurmontable aux yeux d’Isolde, quand bien même elle avait une pleine confiance en sa baby-sitter, Léda était d’ailleurs probablement plus douée qu’elle avec les enfants. Mais ce petit bébé qu’elle avait mis au monde était devenu en un rien de temps la chose la plus importante de son univers. L’amour qu’elle avait pour cette gamine était suffisamment fort pour qu’elle puisse douter de ses convictions les plus ancrées en elle. Elle aurait fait n’importe quoi pour retourner auprès de sa fille, ne serait-ce que pour la regarder dormir avec admiration, parce qu’elle l’aimait de tout son cœur. Mais, c’était trop risqué de retourner dans les rues de la ville ce soir et quand bien même elle s’y risquerait, faire le trajet jusqu’à chez elle avec Clara dans sa poussette c’était du suicide. C’était plus sage qu’elle reste là, dans la planque de Cesare. Elle retrouverait Clara le lendemain et pourrait rapidement lui faire part de toute l’admiration qu’elle avait pour elle, histoire de se faire pardonner, quand bien même la petite fille n’avait sans doute même pas dû se rendre compte de l’absence de sa mère. Isolde avait du mal à se rendre compte de ce genre de choses, comprendre les sentiments des adultes, c’était déjà compliqué, mais celle des bébés, encore bien pire. La blonde avait tendance à penser que tant qu’elle avait son biberon, une couche propre et qu’elle pouvait dormir, Clara était heureuse, c’était probablement très réducteur, mais fallait bien l’admettre, elle n’y connaissait pas grand-chose en bébé et être mère, ça ne s’apprenait pas du jour au lendemain. Sans doute devrait-elle commencer à agir comme Cesare et aller faire un tour sur Wikipédia, ou se concentrer sur les mille bouquins sur les enfants qu’elle avait pu acheter sans vraiment les lire.
Pour l’instant, elle était là, coincée dans cet appartement qui servait de planque à Cesare. Condamnée à y rester pour le reste de la nuit. Toute seule, ça n’aurait pas été si compliqué que ça, au pire, elle aurait fini par s’endormir et aurait passé une nuit au calme, une nuit vraiment reposante, comme elle n’en avait pas eue depuis la naissance de Clara. Mais avec Cesare ce serait mieux. Quelques heures de plus à rester avec lui, avant qu’ils ne se séparent de nouveau avec la volonté de ne plus se voir jusqu’à … Jusqu’à quoi ? Dans le fond, c’était un peu flou cette histoire. « Non, parce que tu devrais pas être là. » C’était la réponse logique à la question, la plus réfléchie, celle qui était indépendante de cette flamme qui brûlait avec ardeur au fond d’elle. Mais ce n’était pas celle qui la satisfaisait. « Mais si j’avais le choix … Je préfèrerais que tu restes. » Et ce serait idiot qu’il reste, elle le savait bien et sans doute qu’il resterait à ces simples mots. Il avait eu assez de dévotion pour accourir au moindre problème alors est-ce qu’il pouvait vraiment partir, alors qu’elle lui demandait – à sa façon – de rester avec elle ? C’était égoïste sans doute de vouloir le retenir, dangereux aussi, mais fallait croire que le danger et les risques étaient essentiel à ce couple qu’ils pouvaient former. « Ouais, désolée pour le bordel d’ailleurs … Je nettoierai avant de partir, promis. » Faudrait bien, avec tout le sang qu’elle avait laissé dans sa salle de bain, elle n’était peut-être pas particulièrement à cheval sur l’ordre, mais quand même, faudrait qu’elle lui nettoie ça. « Merci … » Elle déposa sa main sur l’épaule de Cesare, dans une légère caresse avant de s’éloigner vers la salle de bain.
Dernière édition par Isolde Saddler le Jeu 11 Fév 2016 - 19:45, édité 1 fois
Cesare DeMaggio
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Sujet: Re: (stv|isolde (-18)), and we could be enough, that would be enough. Jeu 11 Fév 2016 - 17:31
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you wanted to tell me, you wanted to tell me off. come back for another, come back for a second run. you're building barricades. ones that you cannot break down. one way or another, you're gonna break my heart. and like the seasons ending, say that yours was never ours. w/isolde saddler & cesare demaggio.
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Isolde, Clara – eux deux, que les circonstances semblaient toujours réunir, qu’ils le veuillent ou non. A croire qu’y’avait un Cupidon là-haut qui s’acharnait à les faire se retrouver, alors même que ça leur faisait probablement plus de mal que de bien. Comment pourraient-ils être un couple d’une quelconque manière après tout ce qu’ils avaient traversé ? Comment faire table-rase du passé alors même que leur amour était raccroché à chacune des épreuves, chacune des conséquences qu’ils avaient eu à affronter ? Définitivement, c’n’était pas un ange bienveillant qui jouait en leur faveur ce soir – il pouvait mettre toute l’ardeur qu’il voulait à les réunir dans une pièce, au fond, c’n’était même pas ça le problème. Les sentiments étaient là, ils s’lisaient dans le moindre de leurs regards, chaque contact charnel qu’ils échangeaient du bout des doigts – la dévotion de Cesare pour la mutante, l’adoration qui subsistait en lui pour leur autrefois ; tout ça n’disparaitrait pas de sitôt. Et c’était ce qui rendait tout si difficile ; ils n’seraient jamais les parents exemplaires d’un bébé heureux, s’promettant à l’avenir au point d’envisager des choses concrètes comme construire une famille, célébrer leurs fiançailles ou même un mariage. Si ça devait arriver, les circonstances n’manqueraient pas de leur rappeler que toute la famille du marié n’serait pas invité, et que la mariée elle, avec sa belle bague et ses beaux atours, n’avait pas de père pour l’amener à l’autel ou de meilleure amie comme demoiselle d’honneur. Somme toute, le chaos avait plus de place dans leur vie qu’une quelconque issue gracieuse et joyeuse. L’idylle, ils étaient encore pourtant assez stupides pour la saisir, et s’y raccrocher – dans ces petits gestes emplis d’attention, d’affection. La flamme de leur romance ouais, elle n’était pas prête de mourir ; c’n’était pas pour autant que tout le reste n’existait pas. Et aucun baiser, aucun câlin, ni même toute la vénération qu’ils se vouaient, n’effaceraient les stigmates invisibles qui marquaient leur vie. Ils étaient brisés, trop brisés par les autres – par l’autre. Par Radcliff, la guerre, leur condition ; trop d’choses pour que l’fait d’être bêtement amoureux puisse changer quoique ce soit. Dans c’bas-monde, peu importait la passion et de qui on pouvait s’éprendre à en perdre la raison ; l’expérience du hunter lui avait appris, de toute manière, qu’ouvrir son cœur n’était qu’un moyen de multiplier les faiblesses. Aria, Isolde, Clara – plus sa vie s’allongeait, plus il touchait des gens, plus ses parents disposaient de monnaie d’échange pour soumettre leur fils à leurs caprices… alors ouais, c’était une erreur d’être venu. Une erreur qu’il n’regrettait pourtant pas. Pas alors qu’il était avec Isolde, qu’il avait pu l’aider, et que l’reste du monde pouvait si facilement être oublié. Un culte dangereux, une extase délicieuse mais qui s’annonçait aussi destructrice que l’reste de leur histoire : comment n’pas appréhender l’avenir, le moindre faux-pas après tout c’qu’ils avaient traversé ?
La réponse d’Isolde le fit tout logiquement soupirer ; évidemment qu’y’avait une conscience quelque part, une petite voix au milieu du brouhaha, qui lui disait que ce serait évidemment plus prudent de partir. Du moins, pas la pire option : s’il devait tomber sur des hunters, il avait toujours de nombreux arguments pour leur faire tourner les talons, et tout ça éviterait probablement qu’il éveille les soupçons de sa famille. Fallait pourtant que conscience et tripes n’s’écoutent jamais, et n’soient jamais en accord sur rien. « Okay…- » c’est donc tout ce qu’il répondit aux mots de la jeune femme, inapte à choisir lui-même s’il partirait ou resterait ; ça faisait partie d’cet avenir indécis qu’il détestait appréhender d’une quelconque manière. Le regard fuyard, il avait entrepris de ranger la trousse de secours sans rien ajouter sur ce point-là ; au fond, la Saddler devait savoir qu’il agirait avec le plus grand respect de la décision qu’elle prendrait, si elle venait à en prendre une. Qu’il parte, qu’il reste – c’était toujours le même manège entre eux, la danse rouillée à laquelle il se vouait depuis que tant de choses avaient commencé à les séparer, les rassembler, les séparer à nouveau. Putain de caprices du destin, qui jouaient avec eux jour après jour. « T’en fais pas… pour le bordel et tout- j’m’en occuperai… » et il aurait été tenté de la rassurer en lui disant qu’il en avait l’habitude de toute manière ; heureusement pour lui, la prudence surgit avant tout le reste, pour le faire taire – c’n’était sûrement pas une bonne idée de dire à Isolde qu’il avait l’habitude de traiter avec les serviettes ensanglantées et les tâches de sang sur le sol. Et la caresse de la jeune femme sur son épaule lui arracha un vague sourire – aussi doux que coupable. Dans un coin de la pièce, il y avait un sac qu’il avait gardé fermé, et dans lequel se trouvait toutes les affaires d’Aria, rapidement amassées dans un effort qu’il n’se souvenait même plus avoir accompli. Seul dans la pièce, il se dirigea vers le fameux sac, pour commencer à y fouiller dedans – à la recherche de quelque chose, n’importe quoi. Un tee-shirt tout simple, qui n’payait pas de mine, qui n’avait pas marqué l’esprit du frère ainé ; c’était toujours mieux que de se replonger dans une nostalgie aussi douloureuse qu’inutile. Il sortit donc celui-ci, ainsi qu’un pantalon, les déposant sur le lit. Et à aider Isolde à se lever, à l’aider à marcher jusqu’à la chambre, trop occupé à s’inquiéter pour elle, Cesare ne s’était même pas rendu compte qu’il avait tâché son propre tee-shirt ; dans un juron, tout sauf sensuel ou élégant, il s’en débarrassa sans état d’âme – c’n’était pas comme s’il était matérialiste, de toute manière. Heureusement qu’il avait eu la prudence d’au moins laisser quelques-unes de ses affaires ici ; rentrer chez lui torse-nu ne l’enchantait pas plus que de mesure, manquerait plus que ça. C’était là, quelque part, au milieu des affaires d’Aria – il y avait mélangé quelques-unes des siennes sans réfléchir, pour mieux se retrouver là maintenant, à espérer qu’il avait au moins laissé quelque chose à se mettre sur le dos.
Isolde Saddler
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Sujet: Re: (stv|isolde (-18)), and we could be enough, that would be enough. Jeu 11 Fév 2016 - 19:43
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Il y avait des moments où la prudence passait après les sentiments. Ils n’auraient pas dû être là tous les deux. Il avait cette mission qu’il s’était confié – qu’elle trouvait toujours stupide – qui l’obligeait à être prudent. Vu ce qu’elle savait des parents de Cesare, mieux valait éviter qu’ils aient des raisons de douter de sa sincérité. Ils étaient cinglés. Elle avait déjà toutes les raisons du monde de les détester. C’était courant apparemment dans les couples, cette haine des beaux-parents, mais c’était bien plus que ça, là. Ce n’était pas le genre de haine qui viendrait rajouter un peu d’ambiance au mariage, ou qui rendraient les fêtes compliquées. C’était le genre de haine qui viendrait toujours ruiner les choses entre eux deux, le genre d’histoires qui ne se règleraient que dans le sang, sans doute. C’était ce genre de haine qui ravageait les rues de Radcliff. Ils étaient des chasseurs, elle était une transmutante. Ils tuaient des transmutant, elle tuait des chasseurs. Elle les détestait et y avait probablement rien à faire pour que les choses seraient plus douces un jour. Ils étaient cinglés à en juger les récits de Cesare et aux yeux d’Isolde, ce serait mieux pour tout le monde s’ils mourraient. Cesare avait les choses en mains. Des plans qui le mènerait Dieu seul savait où. C’était risqué. Le retenir ici, c’était lui imposer encore plus de problèmes. Elle aurait dû se retenir, mais c’était plus fort qu’elle. Elle savait que s’il devait la laisser seule ici, elle aurait mal au cœur, ce genre de douleur si connue des amoureux qui se séparaient, sans savoir quand est-ce qu’ils pourraient se revoir.
Elle s’était éloignée vers la salle de bain et ignorant presque les paroles de Cesare, elle avait commencé par ranger un peu le bazar qu’elle avait laissé derrière elle, laissant les serviettes tachée de sang et son débardeur dans le fond d’un lavabo qu’elle s’était efforcé à rendre de nouveau blanc. Elle n’avait jamais eu une passion particulière pour le ménage et autres affaires de lessive, mais à première vue, c’était fichu, mieux valait cramer tout ça, y aurait rien à faire pour les récupérer. Elle ramassa aussi son portable qu’elle avait laissé trainé sur le sol de la salle de bain, puisque sa priorité en arrivant avait été de prévenir Léda qu’elle ne pourrait probablement pas revenir ce soir. Elle soupira en lisant la réponse de son amie. Au moins, Clara allait bien, elle était en sécurité. Elle retira rapidement le reste de ses vêtements pour aller sous la douche. Elle ne s’y attarda pas plus que nécessaire, juste assez longtemps pour se débarrasser du sang qu’elle avait partout sur elle, avant d’en sortir et de piocher dans les serviettes, qu’elle savait parfaitement où trouver, de quoi se sécher. Serviette autour de la taille elle quitta la salle de bain. « J’te demanderais bien si t’as un sèche-cheveux, mais je pense que ce serait abuser un peu. Puis j’crois que j’ai jamais rencontré aucun mec possédant ce genre de ... » Elle avait parlé sur le chemin pour rejoindre la chambre, s’acharnant à frotter ses cheveux avec une deuxième serviette pour les sécher aux mieux. Arrivée dans la chambre elle s’arrêta net, ne s’attendant certainement pas à trouver un Cesare sans t-shirt. Autant, elle avait pu se mettre en soutien-gorge devant lui sans que ça ne pose problème, la situation n’avait de toute façon pas été à même de réveiller les pensées les plus érotiques qu’ils avaient pu avoir à une époque, mais le voir comme ça, elle, ça l’avait perturbée. Elle resta probablement trop longtemps bouchée-bée, un sourcil arqué, avant de reprendre connaissance et rapidement tourné le regard. Fuyant les vieilles passions qui étaient en train de se réanimer en elle, l’extase des moments passés ensemble était pourtant loin derrière eux, trop loin. La dernière nuit de sexe qu’elle avait eu, ça avait été avec lui, ça avait conduit à la naissance d’un bébé, alors ça faisait vraiment trop loin sans doute pour pouvoir supporter cette vision plus longtemps, si bien qu’elle avait simplement tourné le dos, avant de continué à frotter nerveusement sa chevelure avec sa serviette.
Cesare DeMaggio
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Sujet: Re: (stv|isolde (-18)), and we could be enough, that would be enough. Jeu 11 Fév 2016 - 20:51
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La vie qu’il avait menée, la froideur dans laquelle il avait toujours baigné, avaient poussé Cesare à faire partie de cette rare catégorie d’êtres humains organisés à la limite de la maniaquerie. S’il n’avait jamais possédé grand-chose à part entière (assez peu d’éléments pour foutre le bordel dans sa chambre quand il avait été plus jeune par exemple) le DeMaggio avait malgré tout évolué dans un décor réglé au millimètre près, des apparences toujours parfaitement mises en place afin de ne rien laisser entrevoir de ce qui se passait derrière. Peut-être bien que la maniaquerie chronique de ses deux parents aurait dû être un indice suffisant sur l’état de leur mariage – mais beaucoup de gens les voyaient surtout comme un couple complémentaire sur bien des points. Comme ses gestes, ses attitudes, ses mots, Cesare avait toujours eu le réflexe de surveiller tout ce qui l’entourait, le moindre élément de décor ; peser, calculer, ç’avait été son truc. Du moins, lorsqu’il ne se noyait pas dans l’imprudence la plus totale pour accourir auprès d’Isolde alors même qu’elle lui garantissait qu’elle n’avait pas besoin de son aide. Les propres lois de l’affection, de la dévotion qui courait dans ses veines pour ces poignées de personnes qui arrivaient jusqu’à son cœur – derrière toutes ces couches d’apparences froides et impérieuses ; fallait bien que l’effort se mérite, somme toute. Alors devoir chercher quelque chose d’aussi stupide qu’un tee-shirt pendant plusieurs minutes, ç’avait de quoi mettre à mal la patience du hunter – il avait déjà vidé la moitié du sac à côté de lui lorsqu’il reconnut un de ses vêtements parmi le bordel, grognant pour lui-même alors même que l’agitation avait réveillé les douleurs tout le long de son flanc gauche. Et la voix d’Isolde s’élevait déjà à quelques pas de la chambre, alors qu’il sortait tout juste un de ses précieux tee-shirt comme s’il s’agissait du Saint Graal. Définitivement, peu importaient les circonstances, l’ardeur de leurs regards, l’aisance avec laquelle leurs mains se cherchaient dans des contacts charnels ou des caresses prononcées, Cesare n’avait, originellement, pas prévu de se trouver dans la pièce au moment où elle reviendrait de sa douche. C’était qu’elle se douchait vite.
Et il aurait dû être sourd, aveugle en plus d’être stupide pour ne pas remarquer la façon dont elle s’était interrompue aussitôt qu’elle l’avait vu. Pour une bonne raison ? Ugh, certainement pas – au fond, ils n’avaient fait que partager des balbutiements d’idylle, accrochés à une romance aussi obsolète que coupable, chacun de leurs baisers hantés par leurs culpabilités respectives. Alors quoi ? Au creux de sa gorge, tambourina avec force une gêne qu’il n’avait pas ressenti depuis longtemps déjà – ou probablement jamais ; les situations cocasses comme ça, c’n’était pas non plus son domaine d’expertise. Alors face à une Isolde bouche-bée, à mille kilomètres des passions ou même de l’idée de réveiller quoique ce soit d’érotique en la jeune femme, il détourna le regard, s’empressant de se redresser avec son tee-shirt dans les mains. « Désolé- je-je… » non, il n’avait pas confondu les circonstances, ni lu une quelconque séduction déplacée dans les contacts aventureux entre eux deux – au cas où c’était c’qu’elle pouvait penser. « J’veux dire… tu t’es douchée vite, je-j’cherchais un-… » et il souleva le tee-shirt, histoire de bien faire comprendre ses intentions. Platoniques, hein – platoniques, c’était mieux. « Et non, j’ai-j’ai pas de sèche-cheveux. » lèvres pincées, il n’avait finalement toujours pas enfilé son vêtement, à croire que ce serait un geste déplacé, ici et maintenant. « J’vais… ehm, t’as qu’à t’habiller et- et j’m’occuperai des pansements après. » et la sortie, la fameuse prudence qu’ils piétinaient si souvent et sans aucun état d’âme, n’était qu’à quelques pas de là. Un regard éclair vers Isolde, Cesare s’engagea vers la porte sans demander son reste – même pour eux, au fond, c’n’était pas le moment d’être cons au point de réveiller cette flamme entre eux deux. La tendresse, l’adoration incontrôlable, le souci qu’ils se faisaient l’un pour l’autre – ça pouvait toujours s’expliquer, presque s’excuser. Le reste… le reste les cramerait à coup sûr.
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Sujet: Re: (stv|isolde (-18)), and we could be enough, that would be enough.
(stv|isolde (-18)), and we could be enough, that would be enough.