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 (stv|isolde (-18)), and we could be enough, that would be enough.

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Cesare DeMaggio
Cesare DeMaggio

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MessageSujet: Re: (stv|isolde (-18)), and we could be enough, that would be enough.   (stv|isolde (-18)), and we could be enough, that would be enough. - Page 5 Icon_minitimeJeu 18 Fév 2016 - 23:46


rather us be forgotten together, than remembered apart
WITHOUT A BRAIN, YOU DIE. AND WITHOUT A HEART, YOU DIE.
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you wanted to tell me, you wanted to tell me off. come back for another, come back for a second run. you're building barricades. ones that you cannot break down. one way or another, you're gonna break my heart. and like the seasons ending, say that yours was never ours. w/isolde saddler & cesare demaggio.
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S’il n’y avait jamais eu le moindre amour ou une quelconque preuve de tendresse chez les DeMaggio, le statu quo qu’ils partageaient tous était on n’peut plus étrange. Cesare le voyait, Cesare le sentait, quand bien même il était un parfait exemple d’asociabilité – le mariage de ses parents n’était plus c’qu’il avait été, même un an plus tôt. Les choses avaient changé, plus encore que dans son rapport avec son père : la dévotion, c’était ça qui manquait – le culte sacré chez les siens s’était délité, usé par les jours et les jours, les épreuves et les trahisons. Et le fils n’s’attendait pas à gagner la confiance de son père d’une quelconque façon – au fond, c’n’était pas vraiment c’qu’il cherchait ; qu’ils respectent leur deal, chacun de leur côté, ça semblait déjà être un exploit à part entière. Sa mère quant à elle, ses émotions, ses sentiments, tout c’qui lui passait par la tête, demeuraient être des énigmes à part entière. Quant à Rayen, elle restait celle qu’elle avait toujours été, trop assurée, pour même se méfier de qui que ce soit. Il était loin, désormais, l’temps où Cesare avait pu éprouver une quelconque admiration pour son géniteur, sa famille, et la cause qu’ils symbolisaient – ça remontait à des années déjà, avant même qu’il ne rencontre Isolde. Peut-être bien avant même qu’il n’devienne un transmutant lui-même, comme si la destinée et ses anges n’avaient fait que lui donner un coup d’pouce, plutôt que de complètement annihiler sa vie dans les flammes d’une trahison encore amère à sa mémoire. Il n’aurait jamais cru, devenir le fils paria, celui qui n’lirait plus une affection ténue dans les yeux de sa mère, une adoration exagérée par le sexisme de son père – sa vie n’avait jamais eu l’moindre charme quoiqu’il en soit. Alors irrémédiablement, il n’s’était jamais vu devenir père à son tour ; il n’avait jamais été apte à imaginer son propre patriarche s’prêter aux devoirs élémentaires d’un père normal – un homme penché sur son bébé tout juste né et apte à ressentir pour lui toute la vénération du monde. Il craignait presque, au fond, que cette chimie fondamentale ne s’fasse pas en lui, comme un défaut génétique, s’il devait un jour rencontrer sa propre fille. Etait-ce pour ça qu’il repoussait inlassablement un moment de c’genre ? Probablement ; et d’autres raisons, qui appartenaient au domaine du réel plus qu’au domaine du cœur et des choix. Clara loin d’lui, Clara secrète, Clara chassée de son âme – c’était mieux pour elle ; probablement même mieux pour elle que pour lui.

Alors être là, en plus d’appesantir l’air qu’il respirait, mettait tous ses sens amoureux au supplice ; chaque regard en direction d’Isolde, chargé de l’idylle à laquelle ils n’avaient de cesse de renoncer. Pour tellement d’raisons, tellement d’facteurs, tellement de causes honorables : avec toute la ferveur du monde, et peu importaient leurs bonnes intentions, ils étaient pourtant juste deux soldats qui s’tiraient une balle dans le pied. Inlassablement, à chasser toute miette de bonheur d’leur vie, parce qu’ils s’disaient qu’ils n’la méritaient pas. Ou parce que… parce qu’ils n’savaient même pas quoi. L’extase aussi douce était-elle, n’était jamais éternelle. « Au fond, ta nuit a pas été beaucoup plus longue. » qu’il répondit dans un vague sourire, avant d’avoir pu se retenir : « T’as même une cicatrice pour le prouver. » ajouta-t-il, dans une vaine tentative de se rattraper, loin de s’vouloir enjôleur à ressasser une passion si dure à mâter. « Et, nan, normalement personne n’devrait m’poser de question. » et pourtant, il était incapable de savoir si c’était la vérité – Cesare avait rarement eu une intimité qui exigeait de la part de ses parents un quelconque respect. « Evidemment j’vais pas vraiment pouvoir leur faire gober que j’chassais. » une main équivoque glissant dans son cou, nerveuse, là où Isolde avait laissé sa marque. « Mais… à défaut de s’tenir loin d’ma vie amoureuse, j’espère qu’ils vont pas m’demander des comptes sur c’que j’fais pour revenir avec un suçon dans le cou. » il avait au moins achevé sa phrase sur un vague ricanement, son sourcil arqué dans une expression perplexe, alors qu’il imaginait ses géniteurs être en plus devenus des obsessionnels compulsifs, avides de connaître le moindre de ses faits et gestes. Au fond, s’il devait éveiller leur méfiance aujourd’hui, c’n’était pas bien grave, il savait mentir – et l’erreur de leurs retrouvailles quoiqu’il en soit, n’était pas prête de se répéter.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (stv|isolde (-18)), and we could be enough, that would be enough.   (stv|isolde (-18)), and we could be enough, that would be enough. - Page 5 Icon_minitimeVen 19 Fév 2016 - 0:27

We'll never know what it's like to be free.
— cesare demaggio & isolde saddler —
Maybe I love you, maybe I just love the sound, But if you disappear you'll still hear when my heart hits the ground Every touch, of every scene Is just beautifully broken as, a bird without wings. All we have holding us back, Holding us back. All we have holding us back. For all we have What's holding us back? We'll never know what it's like to be free How do you show, what can't be should be, There's no explanation only what we cannot change So we'll leave how we met With nothing the same. — holding us back.

La nuit avait peut-être était courte, mais définitivement plus agréable que toutes les nuits qu’elle avait pu passer depuis la naissance de Clara et même depuis longtemps, alors qu’elle était enceinte et qu’y avait toujours plein de trucs chiants qui allaient avec cette condition et qui l’empêchait de fermer l’œil comme elle le voudrait. C’était agaçant au quotidien. Alors cette nuit avec Cesare et l’idylle qu’elle avait fait naitre en elle, ça lui avait vraiment fait du bien. Tellement de bien, qu’elle aurait voulu remonter le temps pour pouvoir recommencer, savourer encore une fois toute cette passion amoureuse à laquelle ils s’étaient laissés allés cette nuit, en oubliant le reste du monde qui pourtant avait continué son train de vie, sans se soucier des retrouvailles sensuelles de ce couple d’amants maudits qu’ils formaient. Le monde se fichait bien des plans de Cupidon, il était de ces anges sans importance, dont les volontés ne comptaient pas en temps de guerre. Alors, cette romance qui était née entre eux deux et qui continuait de brûler avec autant d’ardeur que les flammes d’un incendie, y avait personne d’autres qu’eux pour y prêter attention. Personne d’autre qu’eux pour vouloir qu’elle dure, encore et encore qu’importait le reste du monde. Une utopie à laquelle ils ne pouvaient pas se vouer indéfiniment, parce qu’y avait tellement de choses dehors qu’ils ne pouvaient pas non plus abandonner, tellement de chose qu’on ne les laisserait pas abandonner, le monde il reviendrait, quand bien même il se donnerait du mal à l’emmerder pour aller vivre leur histoire d’amour comme ils l’entendaient.

Alors non, sa nuit n’avait peut-être pas été longue, mais le plaisir qui en  était né, était plus reposant qu’une véritable nuit de sommeil. Pour son âme et pour son cœur en tout cas. Pour le reste, y avait toujours le café pour l’aide à tenir le reste de la journée et peut-être qu’elle finirait au fond de son lit alors que le soleil ne serait pas encore couché, comme la mère célibataire complètement épuisée qu’elle était. Elle pouvait bien se coucher tôt, elle savait qu’elle serait de toute façon, rapidement réveillée par les pleurs du bébé. « Courte, mais agréable, c’est le plus important. » Malgré la cicatrice qu’elle garderait, elle ne garderait de cette nuit que de bons souvenirs et la douleur de la séparation qui avait suivies les retrouvailles tant désirées. « Bha, t’es majeur et vacciné aux dernières nouvelles, alors à moins que le sexe chez les DeMaggio ce soit trop sacré pour s’faire avant le mariage, j’suppose qu’ils devraient pas avoir de commentaire à faire sur tes activités nocturnes. » Qu’ils lui foutent la paix au moins de ce côté-là, déjà qu’ils avaient l’air particulièrement doués pour faire de sa vie en enfer, ils pouvaient au moins le laisser coucher avec qui il voulait, tant qu’il ne leur disait pas que c’était elle, ou n’importe qu’elle autre transmutante de Radcliff ou d’ailleurs. « Puis s’ils commentent, t’auras qu’à dire que c’pas parce qu’ils sont mal baisés qu’tu dois l’être aussi. » Elle n’avait vraiment aucun respect pour ses parents, alors parler d’eux comme ça, c’était bien le cadet de ses soucis. C’est pas comme s’ils méritaient la moindre politesse venait d’elle, ou de Cesare d’ailleurs. Elle les détestait de tout son être et surtout en cet instant parce qu’ils étaient clairement, cette donnée de l’équation qui dérangeait, qui les forceraient à se tenir à l’écart l’un de l’autre, ceux qui s’acharnait à leur pourrir la vie, à tous les deux.


Dernière édition par Isolde Saddler le Ven 19 Fév 2016 - 10:25, édité 1 fois
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (stv|isolde (-18)), and we could be enough, that would be enough.   (stv|isolde (-18)), and we could be enough, that would be enough. - Page 5 Icon_minitimeVen 19 Fév 2016 - 1:27


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Après les lasagnes, c’était le café dont ils avaient tant besoin, qu’ils usaient comme point d’ancrage ; un retour à la réalité, alors que leurs cœurs étaient encore échaudés par les sentiments, la passion de la veille, et toute la dévotion qu’ils s’étaient livrée du bout des lèvres. Leurs baisers, innocents, doux ou sensuels avaient toujours hanté l’esprit du DeMaggio – des rares filaments d’affection et de bonheur, auxquels il s’était raccroché sans en avoir le droit, pendant les heures les plus sombres de sa vie. Combien d’fois avait-il ressassé chaque journée, chaque moment insouciant de leur idylle alors même qu’Isolde l’avait haï de son côté ? Alors même qu’il avait tué ses amis dans les flammes d’un incendie provoqué par la folie que provoquait l’amour en lui. C’était comme si c’était un ressenti trop rare, trop incandescent pour lui, un ressenti qui le consumait de l’intérieur, et détruisait toute conscience ; pour Aria, il serait prêt à traquer Kingsley Moren jusqu’aux confins d’un Enfer ou d’un Paradis duquel il aurait été banni – pour Aria, il avait toujours commis tous les excès possibles et imaginables, livrant sa vie à sa petite sœur, sans détour. Pour Isolde, c’était pareil – une destinée toute tracée, choisie par le Cupidon invisible qui les avait désignés comme des âmes sœurs – d’ces idiots, sans cesse rappelés à leur adoration l’un pour l’autre. Leurs disputes n’avaient été que ça, les hurlements de leurs cœurs brisés, les plaintes de leurs âmes blessées, esseulées, à mille lieues d’une romance qu’ils n’avaient que trop appréciée. Comment vivre l’un sans l’autre ? A chaque fois que ses yeux sombres comme la nuit, vrillaient ceux clairs comme le ciel d’Isolde, il s’disait que c’était impossible. Et pourtant, ils n’seraient jamais un couple qui parlerait de mariage. Et si les choses devaient tourner mal, Cesare n’serait même jamais un père pour le bébé que la transmutante devait assumer seule – si seule. C’n’était pas c’qu’il aurait voulu faire, c’n’était pas ce qu’un Cesare dans une autre vie aurait décidé d’faire. Mais leur réalité, elle craignait dans chaque souffle qu’ils avalaient, chaque visage qu’ils observaient ; chaque journée, qu’ils enduraient. Ici, il était l’fils indigne de chasseurs qui le haïssaient sûrement – il le leur rendait si bien – il était le frère qui n’avait pu que trouver le corps de sa sœur au milieu des décombres, et observer sa vie s’désintégrer entre ses mains. Ici, elle était l’orpheline qui se retrouvait avec tant de responsabilités sur les épaules ; celle qui affichait ouvertement ses forces aux yeux du monde, mais s’brisait dès qu’on apposait une caresse trop prononcée, trop pleine de tendresse sur son être.

Si seulement il n’était pas un DeMaggio – combien d’fois s’était-il répété cette phrase, avec toute la ferveur dont il disposait, comme si ce simple état de fait aurait pu changer toute sa vie ? Il était un DeMaggio, une malédiction dégueulasse qu’il avait rapportée à sa fille ; jamais elle n’pourrait idéaliser son père, vivre avec d’l’admiration pour une figure lointaine – Cesare n’était pas d’ces anges qui rejoindraient le septième ciel une fois qu’ils en finiraient avec c’monde-là. Lui, il plongeait dans ces abysses qui lui semblaient déjà si familières. Et c’n’était, au fond, pas pour se racheter, pas pour expier ses crimes qu’il mettait tant d’ardeur à poursuivre son but. C’n’était pas pour ça, qu’il repoussait Isolde et leur bonheur passé, leur fille, leur chance d’un avenir. Elle aussi, avait ses raisons ; si y’avait bien une chose que l’monde leur avait appris, c’était qu’il n’en avait rien à talquer qu’ils soient amoureux comme personne. Qu’ils deviennent donc des héros de tragédie, les deux épris dans un béguin démesuré, ceux dont on parlait dans les sérénades pour se souvenir – que l’monde se souvienne, d’à quel point il n’en avait rien eu à foutre, d’Isolde et Cesare, au moment où leurs âmes avaient flanché à force d’être blessées. Ils tentaient de se sauvegarder l’un l’autre, s’protéger des maux ; mais c’était comme les lasagnes, l’effet n’était qu’illusoire. Les paroles d’Isolde, au moins, lui arrachèrent un sourire sincère – et pourtant. Il se leva d’une traite pour aller chercher la cafetière, remplissant la tasse de la jeune femme avant de se servir lui. « J’sais que… que tu disais ça par profond respect pour mes parents-. » une petite ironie, soulignée par un sourire vaguement enjôleur, comme s’il pouvait la blâmer de ressentir c’qu’elle ressentait pour sa famille. « Mais… j’sais pas. Les choses sont… différentes, là-bas. » pas pour lui, mais pour sa famille ; le lien entre ses parents, s’il n’avait jamais été basé sur de l’amour, avait au moins reposé sur un respect mutuel – une confiance, qui semblait s’être envolée aujourd’hui. « Ma mère, elle-… » sa mère, c’était l’élément flou, toujours plus flou d’l’histoire. « Elle passait toujours beaucoup d’temps, avec ma sœur. C’est-… c’est pas les mêmes personnes qui sont venus m’voir ce soir-là pour m’faire du chantage, m’faire tuer tout un tas d’gens parce qu’ils avaient trois coups d’avance. » des souvenirs qu’ils n’aimaient pas remuer, le regard de Cesare ayant fui l’contact des prunelles d’Isolde, plongeant volontiers dans le noir profond du café. « J’sais pas. J’vais pas dire qu’ça semble facile-… mais au moins j’peux être sûr qu’ils vont pas s’poser des questions sur mes fameuses trente-douze mille conquêtes. » avec à nouveau, un vague rictus amusé à la commissure de ses lippes, tandis qu’il attrapait enfin sa tasse, la portant à ses lèvres pour en avaler une gorgée, amère, brûlante, et pourtant moins douloureuse que l’instant.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (stv|isolde (-18)), and we could be enough, that would be enough.   (stv|isolde (-18)), and we could be enough, that would be enough. - Page 5 Icon_minitimeVen 19 Fév 2016 - 11:05

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Isolde sentait le poids des minutes s’écoulant dans son cœur, la douleur qui semblait de plus en plus forte alors que les secondes passaient, elle avait presque l’impression d’entendre le tic-tac trop réguliers d’une horloge dans un coin de sa tête, comme si une partie d’elle-même jugeait nécessaire de lui rappeler que le temps était compté et que le couvre-feu n’allait pas à tardé à être levé sur la ville, les habitants de Radcliff pouvant ainsi reprendre leurs habitudes et leur train de vie, au moins faire semblant de le reprendre, puisque depuis que Lancaster était au pouvoir, cette ville ne ressemblait plus à grand-chose et y avait plus aucune juridiction, plus aucun gouvernement capable de faire quelque chose pour l’arrêter. Il n’y avait de toute façon, plus de gouvernement tout court, même là-bas, loin de Radcliff, dans la capitale du pays. C’était l’une des trop nombreuses choses qui faisaient que l’idylle devait bien s’arrêter à un moment ou à un autre. Tant pis pour les sentiments qu’elle pouvait avoir pour Cesare et sa volonté de rester avec lui, comme un petit couple d’amoureux bien heureux, elle voulait faire quelque chose pour cette ville, elle voulait faire quelque chose pour sa fille, alors rester dans les bras de Cesare à en oublier le reste du monde, ça avait beau être agréable, ce n’était pas ça qui l’aiderait à faire une différence. Les bisous et les câlins, c’était bien pour sauver son âme à elle, mais pour la ville, ça ne faisait pas grand-chose. Elle y retournerait dehors, à lutter pour ses croyances, quand bien même, elle avait eu une courte seconde d’hésitation la veille, emportée par l’idée de retourner auprès de son bébé.

Y avait pas que l’objectif qu’elle s’était fixée pour ramener la réalité jusqu’à eux et les pousser à laisser de côté leur romance pour reprendre leurs vies. Y avait aussi les idéaux de Cesare, sa volonté de vengeance, ses parents qui semblaient avoir la main mise sur chaque étape de sa vie. Ils étaient ceux qui étaient à l’origine sur choix de Cesare de faire exploser tout un bâtiment, avec ses amis – leurs amis – dedans. Ils étaient ceux qui avaient menacé sa vie à elle pour y parvenir, ceux qui n’avaient tellement pas d’affection pour leurs enfants que leur sort ne semblait pas franchement les intéresser, ceux, dont Cesare avait peint un tableau, très loin de celui plein d’admiration qu’elle faisait pour son père à elle. Elle n’avait pas de respect pour les parents de Cesare, pas plus qu’ils n’en avaient pour elle de toute façon et elle n’avait aucune raison de s’en cacher. « Merci. » Qu’elle répliqua pour le café, parce que, quand bien même elle pouvait insulter ses parents, fallait pas croire qu’elle était complètement impolie. « Bien sûr. Tu sais, je les aime tellement. » Elle avait autant d’amour pour eux que pour tous les chasseurs sans doute. Quoi qu’à ses yeux, ils étaient peut-être même pires que la plupart des autres chasseurs, simplement parce que l’influence qu’ils avaient sur leur fils leur donnait un rôle dans sa vie à elle qu’elle n’était pas prête à leur accorder. « Super. Est-ce qu’ils se sont acheté une conscience en cours de route ? » Elle ne put s’empêcher de lever les yeux au ciel. Y avait rien à faire, qu’ils aient changés ou quoi ou que sa mère puisse avoir passé beaucoup de temps avec sa fille, ça ne changeait pas grand-chose aux yeux d’Isolde, elle ne les connaissait pas, mais y avait probablement rien qu’on puisse lui dire pour les faire remonter dans son estime. Si sa mère, elle en avait quelque chose à cirer de sa fille, elle se serait battue pour la protéger. Si elle avait ne serait-ce que la moindre dévotion pour ses enfants, même Cesare n’en serait pas là, à se planquer pour être avec elle, à éviter sa propre fille et à se méfier de ce qui pourrait arriver si ses parents apprenait son existence. « Tes trente-douze mille conquêtes vont pouvoir dormir sur leurs deux oreilles alors. » Elles avaient de la chance les conquêtes imaginaires de Cesare. Plus qu’elle sans doute, elle qui s’était entichée de lui, dans la réalité, cette fichue réalité trop cruelle qui éloignait déjà d’eux l’extase de la nuit passée pour venir les frapper de plein fouet.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (stv|isolde (-18)), and we could be enough, that would be enough.   (stv|isolde (-18)), and we could be enough, that would be enough. - Page 5 Icon_minitimeVen 19 Fév 2016 - 13:56


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Le batifolage insouciant de la nuit dernière était définitivement loin désormais ; peu à peu, leurs esprits se faisaient à l’idée qu’ils retourneraient à la réalité, peu importait l’ardeur avec laquelle ils avaient tenté de s’y soustraire. C’était d’ailleurs leurs esprits, qui l’acceptaient plus facilement que leurs cœurs, meurtris déjà, à l’idée de se séparer. C’était comme ça que les âmes sœurs fonctionnaient, sûrement ; toutes les autres fois où ils s’étaient dits au revoir, ç’avait été dans des circonstances différentes. Pas parce qu’y’avait une nuit sensuelle faite de sexe sans demi-mesure qui s’ajoutait à l’équation ; parce qu’ils s’étaient retrouvés, contre vents et marées, qu’ils avaient laissé leurs lèvres, leurs sens, leurs mains parler pour eux, dire ces vérités immuables. Mais malgré leur évolution à eux, l’reste du monde restait identique à la veille, identique – voire pire – que le jour où ils s’étaient séparés dans les flammes de l’entrepôt où tant de gens étaient morts. Ni leur amour, ni la tendresse ou l’adoration qu’ils se vouaient l’un l’autre n’pourraient changer le monde – une évidence qui faisait de Cupidon, l’un d’ces petits anges inutiles dont personne n’avait cure. Au fond, c’n’était pas nouveau, que les bons sentiments n’pouvaient pas sauver le monde : c’était l’humanité, née dans le sang, bâtie dans le sang. Toujours à s’perpétrer dans le sang – à croire qu’ils étaient tous des monstres ; c’était probablement ça, la vérité que trop peu d’gens étaient prêts à accepter. Amoureux d’Isolde, là, avec elle, plongé dans leur idylle, il avait au moins l’impression de pouvoir renouer avec une part de lui qu’il avait longtemps crue perdue. Ou peut-être bien avait-il cru qu’elle n’avait jamais existé en lui, une erreur génétique offerte par son propre père, ou les gens comme lui qui se répétaient à chaque génération de DeMaggio. C’n’était pas faute de le lui répéter inlassablement, à Isolde, comme une vénération, une prière mise à haute voix – elle n’pouvait pas comprendre, mais elle était différente, et elle avait changé sa vie, pour l’meilleur quoiqu’il advienne. Combien d’ferveur pourrait-il mettre pour déclamer ces vérités encore et encore, quitte à aller les écrire en une sérénade pleine de dévotion : ouais, la danse incessante entre leur passion et le réel leur pesait sur les épaules – mais s’il devait y avoir un Tout Puissant lui offrant d’changer quoique ce soit à leur histoire, Cesare serait bien incapable d’avoir la volonté d’y toucher d’une quelconque façon. Même pour sauver des vies, même pour rencontrer son bébé et laisser son affection pour celui-ci enfin déborder au grand jour. Même pour échapper à sa vie à lui, à ses parents, à la mort d’Aria. C’était compliqué, certainement stupide et cruel – mais c’était eux, à mille kilomètres d’la romance utopique.

Et toute cette histoire était tellement longue, tellement épuisante, tellement compliquée, que Cesare était bien incapable d’mettre en voix c’qu’il éprouvait à l’égard d’ses propres parents. Sans Aria, il voulait volontiers croire qu’ils étaient tous irrécupérables, qu’ils n’valaient pas mieux les uns que les autres, toute catégorie confondue. C’était sûrement l’cas, aux yeux de bien des gens – le patronyme lui-même maudit par de nombreuses vies déjà. Les DeMaggio, au fond, ils n’méritaient le respect ou la retenue de personne. Lui non plus, au fond, il n’méritait ni amour, ni extase, ni échappée : « Tu sais que c’est pas c’que j’voulais dire… » qu’il signifia simplement en observant Isolde, presque sévère pour un instant, avant de se reprendre ; c’n’était plus une question de conscience, à c’niveau olympique de connerie. « J’crois pas qu’ils s’font confiance maintenant-… et c’est tant mieux. » pour lui, pour eux deux, pour leur fille. Pour n’importe quel ennemi de leur famille. Ils étaient dysfonctionnels désormais, d’une façon ou une autre ; l’union des DeMaggio avait toujours reposé sur le mariage d’Isabela et Rafael – Cesare l’avait déjà dit à Isolde, peu avait importé l’amour, leurs choix, leurs volontés. Ils n’étaient désormais, plus que l’ombre du couple soudé, d’l’équipe sans faille qu’ils avaient été, et le fils n’faisait que se glisser dans les failles – à croire que c’était définitivement trop facile. « Juste… on fait comme on a dit. » et au fond, peut-être bien que la transmutante n’avait pas eu grand-chose à dire dans l’histoire ; mais ils en avaient parlé déjà, ils s’étaient trouvés quelques points d’accordance. Qu’elle fasse c’qu’elle avait à faire, il ferait c’qu’il avait à faire. Qu’ils s’évitent, qu’ils s’attendent, s’espèrent en silence ; lui, au fond, il savait qu’il n’avait rien d’mieux à faire, qu’imaginer un monde, un Radcliff où ils pourraient s’retrouver.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (stv|isolde (-18)), and we could be enough, that would be enough.   (stv|isolde (-18)), and we could be enough, that would be enough. - Page 5 Icon_minitimeVen 19 Fév 2016 - 15:07

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Maybe I love you, maybe I just love the sound, But if you disappear you'll still hear when my heart hits the ground Every touch, of every scene Is just beautifully broken as, a bird without wings. All we have holding us back, Holding us back. All we have holding us back. For all we have What's holding us back? We'll never know what it's like to be free How do you show, what can't be should be, There's no explanation only what we cannot change So we'll leave how we met With nothing the same. — holding us back.

La réalité était cruelle pour eux. Elle les rattrapait petit à petit, loin du batifolage de la nuit passée, loin de l’extase de cette douche qu’ils avaient partagé. L’amour était là, bien présent dans chaque parcelle de leur corps, mais ça ne suffisait pas à les retenir l’un auprès de l’autre, qu’ils le veuillent ou non, de toute façon, l’issue de leur romance semblait déjà scellée depuis bien longtemps, par tout ce qui faisait ce qu’ils étaient. Les choix qu’ils avaient pu faire, les ambitions qu’ils pouvaient avoir. C’était plus important que tout le reste. C’était tout ce qui devait compter, parce qu’ils le savaient, à trop se risquer dans l’idylle, ils pourraient perdre cher. C’était ce monde, sans doute qui était trop pourri pour que même les plus belles histoires, dessinées par Cupidon lui-même, soient vouées à persister. La violence à l’extérieur, elle n’épargnait personne. Ni son père, ni sa sœur, certainement pas les amoureux qui choisissaient le bonheur d’une vie de couple, l’euphorie de belles fiançailles, ni même, les bébés qui pourraient naitre des plus beaux mariages. Qu’ils restent ensemble, amourachés l’un de l’autre avec toute l’ardeur du monde, Clara entre eux deux pour rajouter un peu de bonheur dans leurs vies, ça ne sauverait personne, ça ne les sauverait certainement pas eux. On trouverait toujours un moyen de les séparer, de la pire des façons même, rêver d’une vie où ils pourraient être ensemble, sans se soucier des conséquences, c’était rêver d’un autre monde, un monde meilleur, un monde qui n’existait pas. Pas encore, qu’elle se plaisait à croire, avec trop de naïveté sans doute.

Elle n’avait aucun respect pour les parents de Cesare, elle n’en aurait jamais. Ils étaient cette ombre qui planait au-dessus d’eux, prêts à engloutir toutes les miettes de leur histoire. Elle les détestait et y aurait sans doute jamais rien pour changer ça. Elle laissa échapper un léger soupire avant de hausser les épaules. Comme si ce qui pouvait se passer dans le ménage de ses parents pouvaient bien l’intéresser elle. La seule chose qui pouvait l’intéresser concernant ses parents ce serait le carton d’invitation qu’on lui enverrait pour leurs funérailles. Alors, elle préféra se concentrer sur sa tasse de café, plutôt que de balancer un nouveau commentaire, qui n’aurait pas d’autre intérêt de que montrer qu’elle les détestait, et ça faisait, un moment que ce n’était plus à démontrer. Elle avala une longue gorgée de café, trop longue, sans se donner le temps de respirer, alors que la réplique de Cesare avait comme l’effet d’un nouveau coup de marteau contre son cœur. Comme ils avaient dit. Tout ce qu’ils auraient dû faire au lieu de se laisser bouffer par les sentiments et de céder aux passions qui leurs étaient interdites. Elle reposa sa tasse, dans un geste maladroit, manquant presque d’en reverser le fond. « Ouais. Okay. » Elle esquissa un sourire qui sonnait faux, parce que presque tout en elle lui crier que c’était bidon de rester loin l’un de l’autre, mais y avait encore son cerveau probablement, à savoir que c’était la meilleure chose à faire. « Promis, la prochaine fois j’appellerai quelqu’un d’autre. » Elle haussa légèrement les épaules. « Enfin, pas que je pense qu’y aura une prochaine fois, si je pouvais éviter de me faire poignarder, ça m’arrangerait. » Enfin, à Radcliff, quand on était comme elle, c’était presque le genre de trucs qui arrivait en moyenne une fois par semaine. « J’veux dire … on fait comme on a dit et cette fois, je m’y tiens. Promis. » Elle ne l’appellerait pas si elle avait besoin d’aide, c’était certain, parce qu’au final, se retrouver dans cette situation une fois, c’était bien assez compliqué comme ça, autant ne pas la provoquer une seconde fois, ça ne ferait que remuer le couteau dans la plaie.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (stv|isolde (-18)), and we could be enough, that would be enough.   (stv|isolde (-18)), and we could be enough, that would be enough. - Page 5 Icon_minitimeVen 19 Fév 2016 - 16:55


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Combien d’temps avaient-ils encore ? Le songe était lancinant, une mélopée désagréable et épuisante qui revenait sans cesse dans sa tête, peu importait l’ardeur avec laquelle il tentait de l’oublier. Cesare n’daignait pas regarder l’heure sur son téléphone, ou le ciel qui s’éclaircissait peu à peu par une fenêtre à portée de vue ; c’était fuir une réalité immuable, des minutes qui couraient quoiqu’ils fassent, mais ça rendait chaque moment de tendresse silencieuse plus facile à supporter. Combien d’temps avant qu’ils ne se revoient, une fois qu’ils auraient passé cette porte ? Déjà à l’hôpital, ce soir-là, partir avait emballé son cœur dans un martyr qu’il n’aurait jamais cru connaître, une douleur qui s’était lovée en lui, et faisait à présent partie d’son être. Ça lui prouvait au moins qu’il était humain, la ferveur avec laquelle il s’accrochait à chaque petit instant d’idylle avec la Saddler, la façon dont la peine suivait la passion incandescente. Tant d’choses que beaucoup d’autres gens dans sa famille n’avaient jamais connus, emportés par une dévotion qui n’les liait qu’à la mort, et au culte de la haine ; tomber amoureux, ça n’aurait jamais dû être pour lui, mais avec Isolde, ç’avait été plus facile que tout c’qu’il avait eu à accomplir dans son passé. Peu importait, au fond, si les anges du paradis bénissaient leur romance ou s’ils étaient deux âmes qui défiaient Cupidon et les lois de l’Univers – ça n’enlevait rien à leur affection respective, la vénération électrique qui tendait l’air, et rendait leur discussion chaotique.

Il n’voulait pas non plus, parler en long en large et en travers, des détails du mariage de ses parents, c’qu’il pouvait représenter, quand bien même c’était incompréhensible. C’était comme si deux armées, s’étaient alliées d’une bague glissée à un doigt, et quelques bébés en guise d’héritiers. Clara n’correspondrait jamais aux critères de sélection quoiqu’il en soit – fille d’Isolde, probablement transmutante, de sexe féminin (un handicap, pour des hommes comme son Rafael) ; pour tant d’raisons, il était préférable au DeMaggio de n’pas trop détailler les croyances de ses parents, la façon dont ils fonctionnaient, c’que leur servitude avait déclenché en eux. Alors il ne dit mot, quand elle haussa les épaules, se contentant lui aussi de plonger le nez dans son café – en fin d’compte, il s’avérait qu’il avait eu tout autant besoin de ce fameux café, que de la douche qu’ils avaient prise ; et encore, ça n’l’empêchait pas de s’engager dans des paroles déplacées. Bizarres. En discordance totale avec c’que ses songes lui dictaient : « J’doute que… d’autres personnes auraient pu te dire où se trouvait la trousse de secours. » qu’il tenta, un sourire glissant comme une caresse diffuse sur ses lèvres et tout son visage. Il n’put se retenir plus longtemps, se penchant pour aller prendre une des mains de la jeune femme, un contact charnel qui lui manquerait – lui manquait tout l’temps, trop souvent. « Tu sais que c’est pas c’que j’voulais dire. » yeux dans les yeux, pour mieux enchainer : « J’te l’ai dit, y’a rien que j’peux pas affronter. » pas si ça pouvait l’aider, pas si ça pouvait leur permettre d’être là, au diable les douleurs d’après. « J’serais… en vérité plus énervé si tu t’faisais poignarder et qu’tu me l’disais pas, à vrai dire. » elle n’avait certainement pas d’compte à lui rendre, mais ils pouvaient au moins s’accorder sur ça ; expressément, sans détour, elle lui avait d’mandé de revenir, de n’pas lâcher, de tenir une promesse qu’il comptait bien honorer du mieux qu’il le pouvait. Et il avait bien b’soin de quelqu’un vers qui revenir, lui.
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MessageSujet: Re: (stv|isolde (-18)), and we could be enough, that would be enough.   (stv|isolde (-18)), and we could be enough, that would be enough. - Page 5 Icon_minitimeVen 19 Fév 2016 - 18:32

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Le temps passait trop vite et il devenait comme une véritable torture sur son cœur. Elle aurait tellement voulu être capable de remonter le temps, de revivre encore cette nuit, en profiter de nouveau, parce que l’idylle avait été trop courte et repousser l’inévitable, c’était aussi repousser le moment où son cœur allait vraiment se briser. Ne plus se voir, mais pendant combien de temps ? Ou alors, se revoir avec la même imprudence que cette nuit, de temps en temps, pour connaitre de nouveau la douleur de la séparation ? C’était à se demander ce qui était préférable dans les deux situations. Isolde n’en savait rien, elle ne voulait pas savoir, elle aurait voulu pouvoir trouver la force de le détester encore, parce qu’un peu de haine, c’était plus simple à supporter qu’un amour vain. C’était drôle comme toute la beauté du sentiment amoureux pouvait disparaitre dans un moment pareil. Y avait plus rien de beau, plus rien d’agréable. La flamme qui brûlait en elle n’avait plus rien de doux, plus rien de plaisait, elle faisait juste mal, un mal de chien dont elle ne se déferait plus maintenant. Et passer la porte ce cet appartement, reprendre le cours de sa vie, avec son bébé, avec ses croyances, avec son combat, ça aurait toujours un arrière-gout amer comme une impression qu’il manquait quelque chose à sa vie. C’était son âme sœur qu’elle ne pouvait pas atteindre, Cesare, qui indéniablement laisserait un vide dans son cœur que rien au monde ne pourrait combler.

La vie était injuste et elle avait envie de le lui crier dessus, avec toute l’ardeur qu’elle avait toujours appliquée dans leurs nombreuses disputes. Lui hurler dessus, parce qu’avant ça avait très bien marché, avant ça faisait moins mal de partir, quand bien même revenir était essentiel. Mais au point où ils en étaient même hurler, qu’est-ce que ça changerait ? Il aurait fallu qu’elle puisse le détester et qu’il soit capable de la haïr lui aussi. Parce que ça aurait été tellement plus simple que cette stupide vénération réciproque dont ils ne pouvaient pas se défaire. Qu’il la déteste et peut-être qu’elle serait capable d’en faire autant, franchir la porte aurait été tellement moins douloureux dans ces conditions. Mais non, eux, ce qu’ils avaient c’était la dévotion, la passion de ces gens qui s’amourachent et qui n’arrivent plus à se détacher. La main qu’il déposa contre la sienne la crispa, elle aurait voulu la retirer rapidement, comme s’il venait de la brûler, dans un réflexe de survie. Mais elle voulait aussi la laisser là, pour sentir encore la caresse de la peau de Cesare contre la sienne. Alors, elle ne bougea pas se contentant de regarder leurs deux mains, comme si ça pouvait changer quelque chose, comme si ça pouvait l’aider à trouver quoi faire. Puis finalement, après un trop long moment sans doute, elle vint reposer les yeux sur Cesare. « J’crois qu’y a des choses que je peux pas affronter moi. » Ça, elle ne pouvait pas l’affronter. Ce retour à la réalité sui tordait sa voix dans un sanglot qu’elle avait du mal à dissimuler. « J’peux pas passer cette porte, j’sais que ça va faire trop mal. » Ça faisait déjà trop mal rien que d’y penser, alors le faire, ça semblait insurmontable. « J’peux pas te prévenir si je me fais poignarder, parce que je veux pas que tu viennes à mon secours et que tu disparaisses après. » Cette fois, elle se décida à récupérer sa main, s’en servant aussitôt pour venir sécher les larmes qui avaient commencées à couler contre ses joues. « J’devrais rien te dire de c’qui pourrait m’arriver ... Mais j’le ferai, parce que je suis  trop stupide et ça fera mal, encore et encore et encore. » Ils ne s’en sortiraient jamais de cette histoire, voués à s’aimer autant qu’à se détruire, simplement parce que le monde autour d’eux était pourris pour qu’ils puissent juste s’aimer. « Tu devrais les laisser m’tuer ou m’torturer, je m’en fiche. Juste … me laisse pas. » Y avait pas de pire torture sans doute, que d’être voué à aimer quelqu’un sans jamais être avec lui. Pourquoi est-ce qu’il avait fallu que les choses s’arrangent ? Sans doute que c’était mieux sur le coup, ça avait été mieux cette nuit, mais maintenant c’était tellement plus compliqué, plus douloureux. Probablement que maintenant, y aurait plus rien pour la faire partir cette peine, si c’est un autre moment, loin du monde, qui se terminerait de la même façon, dans la douleur et les larmes.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (stv|isolde (-18)), and we could be enough, that would be enough.   (stv|isolde (-18)), and we could be enough, that would be enough. - Page 5 Icon_minitimeVen 19 Fév 2016 - 19:31


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Détester quelqu’un, quelque chose, une idée, une notion – c’était infiniment plus facile que d’gratter la surface ; en tant que DeMaggio, il était bien placé pour l’savoir. La colère, la haine, l’indifférence, tant d’sentiments insupportables à d’autres, qu’on avait éveillés en lui, aiguisés dans ses tripes pour faire de lui un meilleur soldat ; un hunter déterminé, qui n’cillerait pas un instant avant de trancher la gorge d’un de ses ennemis. Aimer, aimer, s’il avait été un ordinateur quelconque, une machine, on aurait volontiers enlevé cette chose de lui – ce cœur pulsant à toute allure qui faisait un mal de chien, et propageait pourtant la vivace impression d’être vivant. Vivant avec ardeur, vivant sans hésitation aucune. Et dans le désert humain qui s’étendait sous ses pieds, il n’y avait toujours eu qu’Aria, et Isolde pour éveiller son affection – pour Aria, il aurait défié toutes les lois naturelles, tous les codes génétiques, toutes les écritures sacrées auxquelles certains comme leur mère vouaient un culte. Pour Aria, il aurait été prêt à détruire sa propre vie, la ruiner de part en part ; sacrifier son âme, sacrifier son être, sacrifier son corps. Et pour Isolde – pour Isolde, c’était comme si la passion, l’amour tout simple que tant d’gens ressentaient, n’était pas assez ; c’était comme si un océan de vénération et de dévotion tout à la fois coulait dans ses veines et le submergeait de part en part. Il avait tué pour Isolde, il tuerait encore pour elle, quand bien même ça n’ferait que briser leur idylle un peu plus – les flammes du reste du monde, au fond, elles n’avaient pas la moindre importance si ça pouvait la sauver elle. Et peut-être bien que l’reste du monde était incapable de comprendre, peut-être bien qu’on l’jugerait et l’punirait pour avoir de pareils songes. Ou peut-être bien qu’il deviendrait un d’ces héros de tragédie, le cœur infecté par une romance incandescente, brutale et douce tout à la fois. Au fond, y’avait aucun mot, aucune sérénade, aucun acte aussi trivial que le mariage qu’il pouvait déclamer, faire ou accomplir, en sachant que ça rendait justice à tout c’qu’il ressentait. Aimer, c’était une putain d’maladie – un virus, qui une fois germé sous la peau, s’répandait à la vitesse de la lumière à travers toutes les fibres d’un corps humain – infiniment humain.

C’aurait été plus simple, de s’détester ; au fond, il n’avait jamais été capable de l’faire. Pas même lorsqu’elle avait été juste une transmutante parmi leur groupe ; à croire qu’ils avaient déjà su, en c’temps-là, qu’ils seraient des âmes sœurs. Mais Isolde avait posé une caresse angélique sur son âme brisée, elle avait défié chacune des barrières qu’il avait dressées entre l’monde et lui – elle n’avait jamais renoncé, jamais forcé. Elle avait accompli ce il n’savait quoi qui avait tout changé en lui ; ç’avait éveillé une lumière, un éclat de survivance qui se ravivait, s’alimentait à chaque fois qu’ils se retrouvaient. C’était pour ces moments-là qu’il subsistait : même quand elle l’avait haï, même quand elle avait passé son temps à lui cracher sa hargne en plein visage, il était resté cet amoureux désemparé. Isolde, c’n’était pas un caprice, c’n’était pas la crise existentielle d’un fils de hunters qui se découvrait transmutant. Isolde, c’était la vie qu’il avait touchée du bout des doigts, un contact à peine charnel, un contact invisible, transcendant. Et il l’avait sans doute trop blessée en contrepartie – tant blessée qu’il savait déjà ce que ça faisait, quand elle répugnait son contact : ce fut le cas, lorsqu’il posa sa main sur la sienne, tout son être s’mettant en branle dans une inquiétude, une panique qu’il n’pouvait pas contrôler. Il n’avait rien fait d’mal, ils n’avaient rien fait d’mal, peu importait c’que d’autres en penseraient ; mais le martyr de la Saddler, sembla s’transmettre en un éclair au DeMaggio. Imperceptiblement, ses doigts se crispèrent, en une électricité qui traversa tous ses muscles, et serra sa gorge comme si quelqu’un essayait de l’tuer. Quelqu’un, quelque chose – la réalité elle-même, le reste du monde. Et malgré le sang qui battait à ses tempes, brûlant comme chauffé à blanc, le chasseur entendit nettement chacune des déclarations de la jeune femme. Il en baissa les yeux, ignorant le café, ignorant la pièce où ils se trouvaient, absorbé par les remords et cette peine qu’il n’avait eu de cesse de repousser. C’était son truc, ça, d’repousser c’genre de ressentiments-là ; la peine créée par la mort de sa sœur, transformée en hargne. La peine d’être resté dans les couloirs de l’hôpital, cette nuit-là lorsque leur bébé était né. Cette peine, qu’était toute sa vie. « J-je... » et la peine avait infecté ses mots, sa voix devenue rauque, la bordure de son champ de vision, qui devint moins précise, flouée. Il avait laissé sa main où elle l’avait abandonnée, et ses doigts se resserrèrent en un poing crispé, ses ongles creusant dans sa paume comme si ça pouvait aider en quoique ce soit. « Je-… désolé. » il ramena son bras vers lui, liant ses mains l’une à l’autre comme si c’était une distraction adéquate, un bon point d’accroché pour ses prunelles brûlantes. « Même quand tu m’détestais, te laisser partir, c’était-.... » c’était répéter une torture à l’infini, creuser encore plus dans ses chairs à la recherche de cette peine glaciale et meurtrière. Et la confession, il la retint, ses lèvres se pinçant dans un silence assourdissant. « J’voulais pas te blesser. » il n’avait jamais voulu l’faire, peu importaient les circonstances, peu importaient les obstacles – il n’avait jamais voulu faire exploser cet entrepôt, lui hurler dessus tant de fois avec tant d’force ; il n’avait jamais voulu opter pour des mots si maladroits si souvent. Il n’avait jamais voulu l’aimer, et la pousser dans les abysses parce que les ténèbres, c’était là qu’il était, lui.  « Juste-… » il avait enfin daigné, osé relever la tête pour la regarder à nouveau, vrillant de ses iris sombres, les yeux si clairs d’Isolde. « Dis-moi c’que tu veux et-… et je l’ferai. » si elle voulait qu’ils s’détestent, si elle voulait qu’ils se séparent à jamais sans la moindre promesse. Si elle voulait qu’ils renoncent. Si elle préférait envisager, c’avenir meilleur qu’il lui avait dessiné, avec quelqu’un d’autre, un joyeux mariage et une vie digne de c’nom pour leur fille. Il aimait comme ça, au fond ; il l’aurait donné à Aria sans concession sans retenue aussi, la promesse d’une autre vie, sans peine, même si ça devait vouloir dire sans lui.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (stv|isolde (-18)), and we could be enough, that would be enough.   (stv|isolde (-18)), and we could be enough, that would be enough. - Page 5 Icon_minitimeVen 19 Fév 2016 - 20:31

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Gérer ses sentiments, c’était beaucoup plus difficile que ça en avait l’air. Elle aurait presque pu en rire, avant Cesare, de toutes ces filles, qu’elle avait dû trouver bien stupides, à pleurer pour un mec, pour une histoire d’amour brisée. Elle en avait connu pourtant des déceptions, des ruptures, des trahisons, mais noyée dans la haine sans doute, elle avait ignoré les effets d’un cœur brisé, broyé, détruit par une idylle touchant à sa fin. Ces romances à elle, s’étaient toujours mal terminées, mais elle l’avait accepté, parce qu’elle pouvait haïr pour ne pas aimer, elle pouvait détester pour se défaire d’une douleur inutile, une douleur de plus. Des années plus tôt, dans la trahison amoureuse, son cœur ne s’était pas brisé pour cette raison, mais pour la mort de son père. Y avait toujours quelque chose de plus à côté, quelque chose d’assez fort pour qu’elle puisse rire de ces filles qui pleurait par amour, des idiotes qui oubliaient de penser qu’elles n’avaient besoin de personne dans leurs vies, qu’elles se suffisaient à elle-même et que c’était bien comme ça. Mais c’était elle l’idiote en fin de compte. C’était elle qui n’avait jamais compris ce que ça faisait d’avoir besoin de quelqu’un sans sa vie, sans pouvoir l’avoir, d’avoir l’impression que sans cette personne, cette âme sœur, la vie ne pourrait jamais être aussi belle qu’on le voudrait. Maintenant elle savait. Elle comprenait ces gamines et elle se retrouvait à leur place, à pleurer pour cet amour vain, pleurer sur ce couple qui n’existait plus et qui n’existerai probablement plus jamais.

Alors qu’est-ce qu’elle voulait dans tout ça ? Elle n’en savait rien, ou alors elle savait, mais elle savait aussi qu’elle ne pourrait jamais l’avoir. Y avait tellement de choses qu’elle avait l’impression de vouloir avec Cesare, quand bien même avec n’importe qui d’autre, ça lui aurait paru complètement stupide. Y avait des convictions qui s’effondraient, là aux côtés de Cesare, parce qu’il fallait que ce soit lui et pas un autre. Alors peut-être que la veille, quand il avait posé le genoux contre le sol pour venir lui prendre la main, elle avait rigolé avec ces histoires de mariages, mais peut-être que le voir sortir une bague de fiançailles de nulle part pour lui faire sa demande, ça aurait pas semblé si stupide que ça. Peut-être qu’elle en aurait eu envie, un jour peut-être alors qu’elle s’était toujours proclamée boycotteuse professionnelle de mariage. Elle avait cette volonté de rester Isolde Saddler jusqu’à sa mort et certainement pas devenir Madame l’épouse d’un tel. Mais peut-être que devenir Madame Cesare DeMaggio, c’était pas une idée si abominable que ça au final. Ce qu’elle voulait, c’était une chance de suivre les plans de Cupidon, plutôt que ceux du reste du monde. Ce qu’elle voulait, c’était lui. Mais c’était probablement la seule chose qu’elle n’aurait jamais. Elle avait sans doute, plus de chance de gagner à la loterie que d’avoir une vie aux côtés de l’homme dont elle s’était entichée. Elle ferma les paupières quelques secondes, laissant les larmes accrochées à ses cils, couler le long de ses joues. « J’veux que tu laisses tout tomber et que tu restes avec moi. » Et y avait pas plus égoïste comme volonté et elle le savait très bien. « Mais j’te demanderai jamais de faire ça. Parce qu’on est comme ça tous les deux, on n’abandonne pas c’quoi croit être juste, qu’importe le reste. » La vengeance, le combat, ce genre de conneries auxquelles ils étaient accrochés avec tellement d’ardeur qu’ils pouvaient en oublier le reste, qu’ils pouvaient même en oublier ce que ça pouvait faire d’être heureux. « Est-ce que tu crois qu’y aura un jour où on pourra juste être ensemble, qu’importe le reste du monde ? Dans des semaines, des mois, des années, peu importe. Mais un jour, est-ce que ce sera possible ? » Qu’il dise oui et peut-être que la douleur semblerait plus supportable, tassée par l’espoir que ça finirait un jour par s’améliorer, qu’ils ne seraient pas voués qu’au bonheur d’un instant de batifolage, pour se retrouver avec toute la peine du monde sur les épaules. Qu’il dise oui et elle pourrait y croire.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (stv|isolde (-18)), and we could be enough, that would be enough.   (stv|isolde (-18)), and we could be enough, that would be enough. - Page 5 Icon_minitimeVen 19 Fév 2016 - 21:25


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L’avenir, ça n’avait jamais été pour lui ; tout chasseur qu’il était né, Cesare avait toujours su qu’son existence se ferait au jour le jour, d’instinct en instinct, de survivance en survivance. Il avait espéré esquiver de s’enticher de qui que ce soit, d’chercher à avoir des relations humaines quelles qu’elles soient. Il avait espéré n’jamais avoir à subir un mariage choisi par ses parents, ou à devoir supporter l’idée de prendre ses enfants, encore bébés dans ses bras en sachant qu’un jour, il les transformerait en tueurs. Le DeMaggio avait choisi l’chemin facile de l’existence solitaire, coupé du monde, froid, distant, impétueux : trop souvent, toute sa vie, sa tendresse et sa dévotion n’avaient gravité qu’autour de sa petite sœur. Il en avait pourtant, des ex sur son tableau de chasse – y’avait Ellie, et il n’savait pas comment ils pouvaient être aujourd’hui si naturels l’un avec l’autre, alors même qu’à l’état de couple ils n’avaient jamais été grand-chose. Leurs baisers, leurs câlins, leurs gestes d’affection étaient aujourd’hui diffus à l’esprit du chasseur, des petits éléments de bonheur qu’il avait enterrés profondément en lui, au milieu du sang et de la guerre. Finalement, il avait mérité qu’elle tombe amoureuse d’un autre, et au moment où elle l’avait quitté, il n’l’avait pas retenue – parce que ça n’avait jamais été pour lui, les âmes sœurs, les promesses de fiançailles ou l’idée de bénir Cupidon devant un autel, juste sous les yeux des anges d’un Paradis duquel il était déjà désavoué depuis longtemps. Les romances, il avait toujours préféré les regarder de loin, parfois avec dédain, d’autres fois juste avec un désintérêt glacé ; et Isolde lui avait apporté une idylle qu’une part d’lui n’avait pu s’empêcher de maudire, lorsqu’ils avaient été dans les bras l’un de l’autre. Parce qu’il n’avait pas l’droit, pas la possibilité – parce qu’il avait su, que ça s’finirait toujours mal ; il l’avait aimée dès le premier instant, les premiers réels contacts qu’ils avaient eu, la première fois qu’elle avait posé une caresse irréelle sur son âme. Et s’il l’avait aimée à c’point, il aurait peut-être dû disparaître. Juste disparaître, et n’jamais revenir, n’jamais choisir les caprices de son cœur et laisser les flammes et la mort s’occuper du reste.

Etait-ce brave, d’avoir l’impression d’affronter toutes les tempêtes, de défier les lois du monde sans tenir compte des victimes collatérales, des menaces qui planaient partout ? Etait-ce s’aimer avec vénération que d’empiler les cadavres pour quelques moments d’extase l’un avec l’autre ? Ils seraient toujours coupables, coupables de leur passion, coupables de chaque bisou, chaque instant charnel baigné de désir. Chaque perdition, chaque faux pas. Alors pourquoi n’pouvaient-ils pas seulement renoncer ? Pourquoi s’dévisageaient-ils, s’fuyant sans se fuir complètement ? Pourquoi s’blessaient-ils à ce point ? Au fond, le DeMaggio n’savait plus ; y’avait que les fibres de son corps, les relents de son âme impétueuse qui pouvaient savoir. Et la clairvoyance lui échappait de plus en plus à chaque seconde qui s’écoulait. Dans le silence, le nœud à sa gorge s’enserra encore plus, coupant son souffle alors même qu’il avait fini de parler, indécis, chaque muscle de son visage crispé. Finiraient-ils ensemble, un jour ? Vraiment ensemble, peu importaient les circonstances ? Ce serait terriblement égoïste de leur part – égoïste, comme l’reste du monde, sans doute ; pourquoi s’refusaient-ils tout ce que les autres s’autorisaient ? Au fond, ça n’avait presque pas d’sens, l’énergie, la ferveur avec laquelle ils se condamnaient. « J’ai envie d’y croire, oui. » qu’il articula, sans savoir comment il avait pu l’faire : desserrer ses mâchoires, activer ses cordes vocales pour que sa voix soit la plus nette possible. Et parce qu’il en avait plus besoin que le choix, Cesare quitta sa chaise, contournant la table pour revenir prendre sa main, la garder au chaud entre ses doigts, doux, si doux qu’il se retrouva à nouveau accroupi devant elle, à la recherche de son regard, de ses yeux qui fuyaient depuis tellement de temps : « C’que j’ai dit, à l’hôpital… c’que j’t’ai promis, l’autre soir. Je-… j’l’aurais pas fait, si j’pensais pas qu’on pouvait traverser tout ça. » séparément, ensemble ; il était venu pour qu’ils le fassent ensemble, peu importaient les jours, la distance – peu importait l’temps. Ensemble, liés, dans un serment rien qu’à eux deux. « Et-et… et c’que j’essaye de faire… c’est pas, c’est pas un moyen d’venger ma sœur, ou de-… » ou d’faire payer vingt-six ans de misère à deux parents qui le méritaient. « J’sais pas c’qu’on va devenir, Isolde… mais j’veux plus qu’on vive dans l’ombre- que ce soit toi et moi, séparément ou ensemble. Je-je veux pas regarder par-dessus mon épaule à chaque truc que j’fais, ou craindre pour ta vie, ou celle d’notre fille. » et ses doigts n’avaient pas glissé de sa main, ils s’y ancraient, comme au réel, un réel plus acceptable, plongé dans les prunelles claires de la transmutante. « J’ai besoin d’le faire. Parce que j’veux que tu sois protégée. Et-et pas parce que t’as une super-force, ou une armée de transmutants qui t’suit… mais parce que j’saurais – on saura – que… que plus personne essayera d’s’en prendre à toi, à cause de moi. » et elle n’serait jamais totalement protégée du reste du monde – mais les DeMaggio, c’était lui qui les avait amenés dans sa vie, c’était lui qui leur avait permis d’avoir une empreinte, une prise sur sa vie à elle. C’était sa responsabilité, la moindre tâche qu’il devait accomplir, s’ils voulaient s’retrouver, à la sortie du tunnel ténébreux où ils s’perdaient sans cesse.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (stv|isolde (-18)), and we could be enough, that would be enough.   (stv|isolde (-18)), and we could be enough, that would be enough. - Page 5 Icon_minitimeVen 19 Fév 2016 - 23:31

We'll never know what it's like to be free.
— cesare demaggio & isolde saddler —
Maybe I love you, maybe I just love the sound, But if you disappear you'll still hear when my heart hits the ground Every touch, of every scene Is just beautifully broken as, a bird without wings. All we have holding us back, Holding us back. All we have holding us back. For all we have What's holding us back? We'll never know what it's like to be free How do you show, what can't be should be, There's no explanation only what we cannot change So we'll leave how we met With nothing the same. — holding us back.

Est-ce qu’ils pourraient vraiment être ensemble un jour ? C’était une question qui semblait légitime de se poser. Le monde n’était pas prêt de changer, qu’importe les efforts qu’elle pouvait faire, l’ardeur qu’elle mettait au combat, elle avait l’impression que le monde n’allait pas changer, pas avant un moment sans doute. Leur idylle dans tout ça qu’est-ce qu’ils pouvaient en faire ? Attendre et encore attendre qu’ils puissent la vivre comme ils l’entendaient, sans avoir à se cacher, sans avoir à s’interdire tout un tas de chose, sous des prétextes qui n’avaient pas vraiment de sens. Le temps, ce serait toujours un problème pour eux. Qu’il soit trop court quand ils étaient ensemble, ou trop long quand ils n’étaient pas ensemble. Elle l’aimait, elle pouvait attendre. C’était lui qu’elle voulait de toute façon, pas un autre, pas ce mariage, ni cette tribu de bébés avec quelqu’un d’autre, comme Cesare avait pu vouloir pour elle quelques jours plus tôt. Elle était de celles qui n’aimaient pas les interdits, et même si le respect des règles lui avait toujours semblé comme un truc essentiel, elle savait aussi que certaines étaient faites pour être enfreintes. Cesare et tout ce qui faisait qu’ils auraient dû rester loin l’un de l’autre, c’était le genre de truc auquel elle ne pouvait pas se plier. C’était lui qu’elle voulait, alors s’il fallait attendre des mois, des années, toute vie, elle attendrait.

Le monde leur avait déjà causé trop de tort, ils avaient déjà connu trop de pertes, trop de chagrin, alors y aurait bien un moment, où ils devraient aussi penser à eux, à ce qu’ils voulaient et pas juste à ce que le monde autour d’eux attendaient d’eux. Leur dévotion pour le reste du monde, elle devrait bien finir par être récompensée un jour, après tout ce qu’ils avaient sacrifier, ce qu’ils continuer de sacrifier ; il devait bien y avoir un jour ou Cupidon gagnerait, vainqueur parmi les autres anges, leur offrant le droit à leur romance, bien méritée. Un jour. Il y croyait lui et sa réponse était comme un soulagement, un poids qui s’ôtait de son cœur, pour rendre la douleur un peu plus supportable. Il était revenu s’accroupir devant elle, sans bague, sans fiançailles, juste cette promesse qu’il avait déjà faite à l’hôpital, sur un bijou en toc qui pourtant valait tout l’or du monde à ses yeux. Grâce à son père, grâce à Cesare. Cette fois, elle laissa sa main là où elle était, au chaud contre la peau de Cesare, alors que le reste de la pièce semblait affreusement froide, pourtant bien éclairée maintenant, par les rayons d’un soleil de juin désormais bien levé. « Il n'y a pas d'autre amour que celui qui consiste à donner sa vie pour ceux qu'on aime. » Un soupire passa le seuil de ses lèvres, elle n’était pas une grande littéraire, plutôt du genre bande dessinées que long roman d’amour. Pourtant, là ça semblait presque être la citation la plus adaptée à la situation. « J’ai toujours trouvé cette phrase horriblement fausse. » Parce que son père avait donné sa vie pour elle alors elle savait ce que ça faisait d’être celle qui restait debout, après le sacrifice censé représenté l’amour avec un grand a. « Je cite pas Tolstoï tous les matins, alors apprécie la poésie. » Le matin, c’était rarement très littéraire ce qu’elle était capable de sortir, même le reste de la journée sans doute. « J’ai ni le besoin, ni l’envie que tu risques ta vie pour moi. » Elle n’attendait ça de personne de toute façon, persuadée qu’elle pouvait bien se défendre toute seule. « Mais si tu crois qu’t’as besoin de faire ça, j’attendrais. J’attendrais toute ma vie si c’est nécessaire. » C’était pas comme si elle avait de meilleurs plans niveau sentiments amoureux, de toute façon. C’était lui qu’elle voulait et elle n’en démordrait pas.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (stv|isolde (-18)), and we could be enough, that would be enough.   (stv|isolde (-18)), and we could be enough, that would be enough. - Page 5 Icon_minitimeSam 20 Fév 2016 - 0:53


rather us be forgotten together, than remembered apart
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you wanted to tell me, you wanted to tell me off. come back for another, come back for a second run. you're building barricades. ones that you cannot break down. one way or another, you're gonna break my heart. and like the seasons ending, say that yours was never ours. w/isolde saddler & cesare demaggio.
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Quitter Isolde, le moment où il devrait partir sans s’retourner ; au fond, Cesare n’avait pas pensé à tout ça, lorsqu’il avait quitté la maison de ses parents, sans crier gare, pour arriver jusqu’ici. Y’avait pas de prudence, dans la façon dont sa dévotion marchait – l’ardeur avec laquelle ses sens prenaient le contrôle, surpassaient tout le reste et le rendaient plus stupide que d’habitude. Probablement. C’était bien pour ça, que ses sentiments étaient une corde sensible sur laquelle ses parents n’avaient eu de cesse de jouer : avec Aria, avec Isolde. Avec Clara, ils le feraient probablement, sans s’encombrer du fait qu’ils menaceraient alors un bébé sans aucun moyen d’se défendre. Ils le feraient, parce que trop souvent, il semblait qu’la notion d’amour était cette chose totalement étrangère à leur façon d’fonctionner. L’amour au sens propre du terme du moins, cet accord que l’humanité toute entière avait trouvée y’a de ça longtemps ; l’honnêteté de ressentis faits avec le cœur, la ferveur avec laquelle celui-ci pouvait s’emballer. Aimer chez ses parents, à quoi ça s’était apparenté à la fin d’l’histoire ? Se gonfler d’orgueil en dardant ses enfants comme des armes létales, des avantages sur des ennemis toujours nouveaux ? C’était presque un miracle, somme toute, que le fils DeMaggio ait trouvé en lui quelque chose à réveiller – une adoration pour sa petite sœur, ce minuscule nourrisson qu’il avait pris dans ses bras, y’a très longtemps déjà. Mais toute l’admiration du monde, la vénération avec laquelle il avait toujours agi pour Aria, n’avaient rien changé. Aria était morte, parce qu’il avait décidé d’fuir, parce qu’il avait décidé de protéger, de s’protéger lui, de protéger égoïstement son âme – plutôt que d’attaquer. Attaquer quitte à être un tueur ; somme toute, c’était c’qu’il avait toujours été. Un tueur, un monstre : combien d’fois Isolde avait-elle elle-même utilisé ce terme ? Les chasseurs, tous des monstres – pourquoi serait-il différent, au fond ? Il la sentait, cette chose hideuse, cette dose de hargne qui dormait dans ses entrailles, et s’réveillait trop souvent, imbibé de toute la froideur du monde. Au fond, aucun amour, aucun petit coup d’pouce des anges ou de Cupidon, aucun vœu sacré prononcé à un mariage n’pourrait lui permettre de pleinement se racheter. Effacer le sang si profondément incrusté dans ses chairs, c’était impossible – impossible quoiqu’il fasse, quoiqu’il essaye d’accomplir. Et les moments, doux ou sensuels avec Isolde, les instants où y’avait que leur romance qui comptait, l’idylle qu’ils s’étaient si durement construit, faisaient partie d’ces rares pans du quotidien qu’il se plaisait à ressasser d’une quelconque manière. Comme si une simple caresse main dans la main, le moindre contact charnel ou visuel suffisait à éveiller en lui cette part humaine, bonne, salvatrice, qu’personne d’autre ne pouvait voir, sûrement.

Il n’savait pas vraiment, si s’approcher d’Isolde, prendre sa main, risquer le diable et éveiller ces impressions si tendres en eux, aidait d’une quelconque façon ; ç’avait déjà emporté son palpitant dans une danse capricieuse ; combien d’temps avaient-ils encore ? Et ses entrailles, le nœud à sa gorge se serrèrent un peu plus, culpabilisé qu’il fut, d’songer à ça même pour une seconde, en de telles circonstances. Peut-être bien, qu’y’avait pas d’amour plus sincère que celui qui consistait à donner sa vie pour ceux qu’on aime ; un vague sourire, discret, distrait passa glissa sur les lippes du DeMaggio à cet instant, comme un baiser apporté par la mort elle-même, comme s’il devinait la pointe de reproche dans la voix d’Isolde. Elle avait perdu son père, elle avait perdu des amis, elle avait perdu trop de gens pour c’qu’ils appelaient si facilement l’amour – pour en avoir trop été le témoin, d’ses malheurs et d’ses états d’âme, lui, l’âme sœur impuissante, Cesare se retint de dire quoique ce soit. Jusqu’à ce qu’elle ait fini. « Faut dire que j’suis pas encore mort. » qu’il signifia, le rictus à ses lèvres éclairant un peu plus son visage encore, les prunelles noires de jais qu’il avait perdues dans celle de la jeune femme – une vague tentative comique, qui pourtant était bien vraie. Ils n’étaient pas morts encore, l’un comme l’autre ; peu importaient les difficultés, là maintenant, l’temps jouait encore en leur faveur, d’une certaine façon. « J’ai pas l’intention de mourir, d’ailleurs. » quand bien même c’était écrit dans toute vie, la finalité ultime, surtout dans l’existence d’un chasseur ; surtout quand y’avait une citation quelque part, prononcée par un connard, qui disait que si on cherchait à s’venger, fallait commencer par creuser deux tombes. « J’vais pas… t’demander d’attendre après moi pour un truc… que j’ai choisi. » ce serait égoïste, trop égoïste après tout c’qu’ils avaient vécu ; c’était à elle de choisir, quand bien même il n’cesserait jamais d’être amoureux d’elle, sans concession, sans retour en arrière. « Tu-… c’est ton choix. » ses mâchoires s’enserrant douloureusement à cette idée, la prescience d’une vie où Isolde n’serait plus là, peut-être un jour, emportée par une autre vie, un autre béguin – ce n’serait pas plus mal pour elle, mais c’n’était pas pour autant que ça apaiserait sa peine à lui. « Mais j’t’abandonnerai pas, moi. » peu importait la distance, les jours de silence, les mois qui passeraient avant qu’ils n’puissent partager le moindre instant, un quelconque bisou plein de bons sentiments. Peu importait, que le bijou sur lequel il avait fait cette promesse, n’ait été qu’un petit bout de toc insignifiant aux yeux de beaucoup – il avait déjà failli à de trop nombreuses promesses, des serments qu’il s’était fait à lui-même. Plus maintenant.  
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MessageSujet: Re: (stv|isolde (-18)), and we could be enough, that would be enough.   (stv|isolde (-18)), and we could be enough, that would be enough. - Page 5 Icon_minitimeSam 20 Fév 2016 - 11:33

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Ils avaient tout ignoré pendant le temps d’une nuit, une nuit qu’Isolde ne pourrait jamais regretter, malgré la douleur qui s’était installée dans son cœur à présent, mais, elle ne pouvait plus ignorer le reste du monde à présent, ni le fait que d’ici quelques minutes, elle devrait passer le seuil de la porte pour retourner à sa vie. Elle trouverait sans doute un peu de réconfort en prenant son bébé dans ses bras, quand bien même il était difficile de ne pas penser à Cesare dès qu’elle posait les yeux sur la petite fille. Ça irait mieux, sans doute quand elle retrouverait Clara, mais malgré l’amour et l’admiration qu’elle avait pour sa fille, elle ne suffirait pas à elle celle à combler le vide laissé par Cesare. Peut-être qu’elle était trop capricieuse Isolde, à tout vouloir, ou juste qu’y avait une partie d’elle qui ne pouvait pas acceptée d’avoir la même vie que les autres couples, ceux qu’elle avait souvent vu chez le gynécologue, qui étaient là en amoureux et qui se tenaient la main. Ces types qui fixaient le ventre rond de leur compagne avec une adoration telle que leurs yeux semblaient briller, alors qu’elle, elle avait été toute seule, privée de l’idylle que la vie semblait déterminer à toujours lui arracher. Ce n’était pas juste, ce n’était pas elle qui en demandait trop, c’était le monde autour d’elle qui semblait pas à même de lui offrir ce qu’il offrait aux autres. Fallait croire que Cupidon n’avait aucun pouvoir sur le bon déroulement des choses, il pouvait bien créer des âmes-sœurs à tout va, tant que le reste du monde voulait contrer les plans de l’ange, il le faisait, sans le moindre scrupule.

Un jour ça irait mieux. Un jour les choses changeraient et ce serait enfin leur tour de pouvoir se retrouver sans craindre la peine causée par le moment où ils s’éloigneraient l’un de l’autre. Un jour, peut-être qu’ils pourraient construire quelque chose, avoir des projets, se lancer dans cet engagement qui avait toujours repoussé Isolde, fiançailles, mariage, belle maison et tout ce qui pouvait aller avec. Un jour, s’ils y croyaient assez pour tenir bon jusque-là et si l’un d’eux n’était pas tué par la dévotion qu’il mettait dans sa cause. Lui ou elle, dans le fond ça pouvait être n’importe lequel des deux. « Bien, t’as intérêt de faire attention. Parce que si tu meurs, je trouverais un moyen de te ramener, juste pour pouvoir te tuer moi-même après. » S’il mourrait, elle n’était pas sûre de pouvoir s’en remettre. Elle avait connu trop de pertes qui avaient détruit son cœur, elle ne pouvait pas le perdre lui aussi. Y avait déjà eu sa mère, bien qu’elle n’ait pas eu l’occasion de la connaitre, son père, ses amis, alors s’il devait arriver quelque chose à Cesare, ce serait sans doute un coup fatal pour elle. « Mon choix alors, c’est de t’attendre, parce que je t’aime et que c’est le genre de sentiment qui ne partira jamais. » Elle savait bien, elle avait essayé, pendant des mois et mois, de passer à autre chose, de l’oublier et de souhaiter de toute ses forces qu’il puisse avoir trouvé la mort dans les flammes de l’explosion qu’il avait provoqué.
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MessageSujet: Re: (stv|isolde (-18)), and we could be enough, that would be enough.   (stv|isolde (-18)), and we could be enough, that would be enough. - Page 5 Icon_minitimeSam 20 Fév 2016 - 20:49


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Oublier le monde avec Isolde, c’était comme un désir inaccessible – leur romance aussi belle était-elle, n’leur permettait pas d’laisser la réalité derrière eux, leurs responsabilités à l’abri de leurs esprits. Ces ennemis invisibles, ils les poursuivaient où qu’ils aillent, quoiqu’ils fassent – dans l’idylle de partager quelques moments de tendresse, ou à travers la passion partagée dans une nuit charnelle. Oublier le monde avec Isolde, c’était presque tout c’qu’il voulait : retrouver ce temps ancien où rien d’autre n’avait eu d’importance. Cette époque où il avait été un fils indigne, un frère indigne, un type indigne – d’ces amoureux qui avaient son monde entier qui gravitait autour d’une seule et même personne. Son âme sœur, celle qui avait atteint son cœur sous les couches et les couches de hargne. Si seulement ils pouvaient rester dans cet appartement, exister dans un monde qui n’appartiendrait qu’à eux – elle, lui, un couple d’étrangers au reste d’l’univers, et leur bébé comme seule responsabilité. Ils y avaient touché, du bout des doigts, à cette option-là, pendant toute cette nuit et les heures qui avaient suivi dans les ténèbres : mais maintenant que le soleil se levait, l’reste de Radcliff se rappelait trop brusquement à eux. Peu importaient les serments, les promesses, la dévotion et l’adoration – se séparer, était inévitable. Au fond, ils auraient bien pu fêter des fiançailles au cœur de la nuit, Cesare posant un genou au sol devant le plat de lasagnes pour en sortir une bague de sa poche, que ça n’aurait rien changé : ici, et maintenant, ils auraient tout autant senti le monde extérieur les rappeler à l’ordre. Ils n’seraient jamais que des amants, partageant du sexe sans sentiment et sans amour – mais le mariage, les préoccupations triviales de tous les autres imbéciles frappés par Cupidon, c’n’était pas pour eux non plus. Et que s’passerait-il, lorsqu’ils passeraient cette porte ? Cesare allait rentrer chez ses parents, faire comme si de rien n’était. Il ferait son possible, pour ne pas s’détourner de sa cause principale – n’pas faillir dans la promesse qu’il avait faite à la Saddler, y’a déjà des jours. La seule chose qui lui permettait de tenir bon ; un certain honneur, un quelconque respect dans les mots qu’il avait dits – ou simplement l’appel doux de ses affections pour la jeune femme.

Il reviendrait vers elle, si elle l’attendait. Ils se retrouveraient, d’une façon ou d’une autre – s’ils survivaient à la guerre, s’ils traversaient le champ de bataille pour en sortir indemne. C’était plus qu’un vœu prononcé devant le Tout Puissant et ses anges qui siégeaient à mille kilomètres de l’humanité. C’était un serment, offert comme une sérénade mélodieuse et lascive à la transmutante ; de ses mains, de ses baisers, de chaque parcelle de son être, il comptait survivre. Survivre pour elle, bien plus que pour lui. « Je t’aime aussi. » qu’il répondit, honnêtement, nettement – dans la tempête de sensations éveillée par les paroles d’Isolde, c’était presque la seule chose qu’il avait retenue. Au premier abord, les prunelles baignées d’une ferveur qu’il ne vouerait toujours qu’à elle. « Et-et… appelle-moi, pour quoique ce soit. Je-j’m’en fous, si ça peut mettre c’que j’ai prévu en péril, si ça peut compliquer la situation ou… ou n’importe quoi. » il en hocha vaguement la tête ; au fond, dans l’équation à son âme, choisir entre venger Aria, et sauver Isolde – il savait déjà où il en était, il savait déjà qu’encore et encore, il choisirait d’accourir jusqu’à cet appartement sans regarder par-dessus son épaule, sans envisager les dangers, sans calculer. Il mettait toute l’ardeur du monde, sans conteste, à l’aimer et à s’en perdre lui-même. « Parce que tu peux être sure, que si tu meurs aussi, j’viendrai t’chercher juste pour te tuer à nouveau. » et peu importait le léger rire qui passa ses lèvres, la caresse que son pouce déposa nerveusement sur le dos de la main de la blonde – il le pensait, le pensait plus froidement qu’il n’avait jamais pensé quelque chose. S’il perdait Isolde, il perdrait tout ; il perdrait l’ultime raison qu’il avait de subsister, l’ultime flamme qui faisait battre son cœur. Il perdrait tout ce qui éclairait les ténèbres en lui, tout c’qui en valait la peine. Il pourrait vivre – sûrement, probablement – sans avoir vengé Aria ; mais sans Isolde, il se savait déjà condamné.  
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