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 C'est pour toi, grand frère ! [pv Martial]

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Marius Caesar
Marius Caesar

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SUR TH DEPUIS : 24/01/2015
MessageSujet: C'est pour toi, grand frère ! [pv Martial]   C'est pour toi, grand frère ! [pv Martial] Icon_minitimeJeu 19 Fév 2015 - 22:15


C'est pour toi, grand frère !



Celle là ? Non, celle là ? Elle est plus jolie. Ce n’est pas tous les jours que je mets une cravate, mais là, il faut. C’est l’occasion ou jamais, comme qui dirait. Et puis, j’ai beau être bien à mon aise dans un jean qui descend en dessous du boxer et un tee-shirt digne d’une serpillière, il m’arrive parfois, exceptionnellement je l’accorde, enfiler une chemise et un pantalon normal voire m’étrangler avec une cravate. Comme aujourd’hui. Donc ce sera celle là, la jolie verte avec des Snoopy un peu partout, elle est bien digne de moi. Et de mes cernes qui s’élargissent sous mon regard amusé. Je me sens incroyablement lourd, et j’ai besoin de compenser ça en sautant de partout. C’est peut être pour ça qu’une cravate maladroitement nouée autour du cou, je saute de marche en marche pour mieux manquer de m’étaler en bas de mon immeuble : seule ma vivacité habituelle et mon ressort me permet de transformer ma chute en salto qui s’achève sur mon paillasson. Et sans m’arrêter malgré le froid qui s’installe peu à peu sur la ville. Un petit saut, on trépigne des pieds et me voilà qui pars en courant sur l’asphalte pour faire des tours et des détours dans la ville histoire de me défouler un peu et de réfléchir, pour une fois, à comment je vais pouvoir présenter la chose à Marty. B#rdel. J’ai l’impression d’avoir faire une bourde et je commence à angoisser à l’idée que ça ne lui fasse pas plaisir. Pourtant, vu la tête qu’il fait à chaque fois lorsqu’il me voit sauter un peu partout avec un poids avoisinant les trente kilos au lieu des quelques dizaines de plus de d’habitude, je mettrais presque ma main au feu que ça va lui plaire.

Mais c’est c#n, mais j’angoisse un peu quand même. Marius qui stresse… on aura tout vu, vraiment. J’ai bien envie de me gifler pour me réveiller, là. Mais c’est trop tard puisque je viens de me prendre la porte de l’immeuble de Martial que je n’avais pas vue en arrivant. Echec. « Aïe p#tain de b#rdel de m#rde » Mon accueil n’est pas franchement le plus classe lorsque j’appuie sur l’interphone parce que je ne me souviens plus du code d’entrée et que j’entends la voix de mon frère. « Allez, ouvre c#nnard ! Je me les pèle là… » Oui, je suis aimable. Mais bon, ça fait vingt-six ans que Martial a l’habitude de mes surnoms affectueux, donc je sais qu’il va bien le prendre. Et il a intérêt. Parce que j’ai même un cadeau pour lui, pour l’occasion, alors il a pas à râler, le brave. Toujours en courant, je me hisse à son étage et commence à massacrer sa porte dans des coups tout à fait Mariusien que tous les voisins doivent reconnaître à force. Dès que la porte s’ouvre, je lance un « C’est pas trop tôt Marty ! » et  file m’écrouler dans son canapé. En fait, je crois que j’ai fait une boulette, au final. Parce que même s’il me connaît et me supporte depuis plus d’un quart de siècle, même s’il sait que je suis c#n de base, je commence à sentir que je les accumule. Je fouille dans ma poche son cadeau pour me faire pardonner et dès qu’il se trouve face à moi, je le lui lance avec un sourire désolé. « Tiens, cadeau ! J’ai pensé à toi en la voyant… Tu me dis si elle te plait pas, hein ! Que j’aille l’échanger au pire. » Qu’est ce qui va lui plaire ? La montre, qui a encore un antivol d’accroché au poignet. Comment ça je l’ai volée ? Oui, mais bon, c’est un cadeau et un cadeau ça ne se refuse pas en principe. Et franchement, depuis qu’il est avocat, je ne peux pas m’empêcher de lui offrir à chaque fois qu’on se voit ce genre de cadeau, de la babiole à deux dollars à la montre à presque cent, voire cent cinquante les jours de fête. Finalement, je dégage sa table basse pour y mettre mes pieds déchaussés d’un coup de talon et exposant ma chaussette bleu turquoise et ma chaussette orange, avant de me poser, un peu tardivement, une question.

« Je te dérange au fait ? J’ai oublié de t’appeler pour te demander… Tu m’en veux pas ? »



© charney
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MessageSujet: Re: C'est pour toi, grand frère ! [pv Martial]   C'est pour toi, grand frère ! [pv Martial] Icon_minitimeMer 25 Fév 2015 - 19:37

L’interphone retentit, me sortant de cette transe dans laquelle je me trouvais. N’attendant personne à son entrée, l’étonnement souligna rapidement mes traits pendant que je grommelais d’agacement d’avoir été dérangé en plein travail. Finalement, je laissais l’écran allumé de l’ordinateur, me levant du siège du bureau sur lequel j’étais assis pour me diriger en chaussettes à  la porte. A la voix retentissant une fois que je décrochais, je n’eus nullement besoin de certifier l’identité pour comprendre qui était le nouveau venu que je n’attendais plus. Mon frère, évidemment, comment aurais-je pu ne pas penser que sa merveilleuse mémoire lui aurait encore causé l’oubli du code de l’interphone en bas de l’immeuble. Sans une réponse, j’avais appuyé sur le bouton déclenchant l’ouverture de la porte extérieur lui permettant de rentrer au chaud.

« Tu vas réussir à trouver mon appartement ou tu as aussi oublié ? » plaisantais-je avec amusement à l’interphone.

Retournant à mon ordinateur, je fermais les documents en cours pour mettre l’appareil en veille. Connaissant mon frère, son passage ne serait pas des plus brefs, ses squattages chez moi étant relativement fréquents. A croire que je lui manquais tellement au point d’avoir besoin de me voir plusieurs fois pendant la semaine ! Au moins, nous avions instauré un certain rythme habituel sans que nous soyons réellement séparés par nos vies respectives lui et moi. Le casse-cou et l’enfant sage c’est souvent que nous avons été nommés ainsi pour nous différencier. Je prenais personnellement cette remarque pour une insulte, aussi bien à mon égard qu’à celui de mon frère. Maintenant grands, plus personne n’osait nous nommer ainsi, pour ma part n’étant pas aussi sage que tous pourrait le penser. Il me semblait même avoir parfois le rôle du garçon rebelle quand je posais cette cigarette sur mes lèvres. Mon appartement ne sentait pourtant jamais cette affreuse odeur de clope froide, mes fenêtres souvent ouvertes pour ventiler les odeurs nauséabondes.
A peine entré dans l’appartement que mon frère traça en direction du canapé d’une trainée de fumée, ne voyant maintenant que la trace laissée derrière lui.

« Il faudrait sérieusement penser à te tatouer mon code sur l’avant-bras… Waaaw que t’est-il arrivé pour que tu sois aussi élégant ? Tu as rendez-vous avec la femme de ta vie ? »

Ce n’est qu’après coup que je remarquais son accoutrement des plus inhabituels tandis que je me laissais porter à le rejoindre, prenant place sur le fauteuil placé à côté. Pour se vêtir de cette manière, mon frère venait certainement de rencontrer la femme de sa vie qu’il s’apprêtait à me présenter ou qu’il allait certainement rejoindre un peu plus tard dans la soirée. Venant de sa part, j’avais un  peu de mal à imaginer la femme qui devrait supporter ce casse-cou sans s’inquiéter chaque jour que quelque chose ne lui arrive. C’était de cette manière que j’appréciais mon frère, par son comportement espiègle, par ses mimiques parfois inattendues, par cet optimisme quotidien qu’il dégageait et que je peinais à avoir, beaucoup trop fermé depuis le décès de ma fiancée. Lâchant un sourire, je fronçais ensuite les sourcils au cadeau qu’il me tendit. L’antivol n’échappa à mon regard et je le regardais avec un certain reproche dans le regard.

« Sérieusement Marius ?  »

Même sans antivol, je l’aurais su, mon frère ne pouvant se permettre de dépenser autant juste pour m’acheter quelque chose. Entre reproche et reconnaissance, je ne savais sur quel pied danser avec lui, et je lui aurais bien mis du plomb dans sa cervelle de moineau, en vain certainement. Soupirant, je reposais le cadeau sur la table basse, le gratifiant tout de même d’un « merci ». Un jour, je recevrais un appel de la prison pour y retrouver mon frère derrière les barreaux, surpris en flagrant délit de vol. Un jour, cela lui tomberait dessus, j’en étais persuadé, et je ne pourrais rien faire pour l’en empêcher.
Sourire sur mes lèvres à sa question. S’il n’avait pas prévenu, la porte de mon appartement restait toujours ouverte pour mon jumeau, quoi qu’il arrive.

« Je t’en veux tellement que je t’ai même laissé entrer. » avant d’enchainer sur la question de son accoutrement « Pourquoi es-tu habillé  de la sorte ? Cela ne te ressemble pas, c’en est presque effrayant »

Large sourire sur mes lèvres, passant l’éponge de l’épisode de la montre pour changer de sujet.


Dernière édition par Martial Caesar le Ven 27 Fév 2015 - 16:32, édité 1 fois
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Marius Caesar
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MessageSujet: Re: C'est pour toi, grand frère ! [pv Martial]   C'est pour toi, grand frère ! [pv Martial] Icon_minitimeMer 25 Fév 2015 - 20:05


C'est pour toi, grand frère !



« Il faudrait sérieusement penser à te tatouer mon code sur l’avant-bras… Waaaw que t’est-il arrivé pour que tu sois aussi élégant ? Tu as rendez-vous avec la femme de ta vie ? » Hein ? Moi élégant ? Je me souviens du costume et de ma cravate avec un temps de retard, avant d’éclater de rire et d’enlever mes chaussures. La femme de ma vie… Euuuh… Mes pensées vont un instant vers Carine, ma copine actuelle qui ne devrait pas tarder à me mettre une gifle, avant de s’arrêter sur Astrid. Mes deux chaussettes s’agitent dévoilant leurs couleurs mal assorties, lorsque je lui envoie son cadeau. Montre hors de prix, volée, l’important c’est l’intention non ? Et mon intention, c’est d’emm#rder Martial tout en lui faisant plaisir. Et le must, c’est que je lui offre du boulot gratuit vu toutes les fois où il va me chercher au poste de police pour des raisons plus ou moins obscures. Etrangement, le reproche dans son regard fait vaciller mon sourire, et je fronce un instant les sourcils comme un enfant qui ne comprend pas la réprimande. Ca ne lui fait pas plaisir ? Tu sais que le vol c’est illégal ? Ah oui… Mais… « Sérieusement Marius ? » J’hausse les épaules, lui offre un sourire contrit, avant de me souvenir qu’en plus je ne l’ai même pas textoté pour le prévenir de ma venue rapide. Même si je viens tout le temps chez lui aux heures les plus indues, même si je ne peux pas m’empêcher de venir le voir à n’importe quel moment de la journée, que ce soit sur son lieu de travail ou dans son appart voire simplement en bas de chez lui, je préviens toujours, même deux minutes avant. Toujours. Et là, j’ai totalement oublié. Vraiment. Je me gratte le front, emmêle mes cheveux pourtant courts. Tu m’en veux pas ? On dirait que j’ai dix ans. Et le sourire sur ses lèvres fait aussitôt renaître le mien, son jumeau, plus éclairé encore, plus joyeux de cette candeur non retenue que je lui offre constamment. Entre Martial et moi, on voit directement celui qui est le plus adulte, qui filtre ce que son visage et ses traits expriment de ses sentiments ; et on remarque aussi celui qui est resté figé à l’âge mental d’un adolescent tout juste sorti de l’enfance.

Face à mon frère, je me demande souvent ce que ça ferait d’être comme lui. Ou presque. D’être raisonnable, d’être adulte, d’être grand. Moi, je suis Peter Pan. Lui,… lui c’est Wendy – désolé Bro pour ta virilité. « Je t’en veux tellement que je t’ai même laissé entrer. Pourquoi es-tu habillé de la sorte ? Cela ne te ressemble pas, c’en est presque effrayant » J’éclate de rire, poussant au loin mes considérations sur l’éventuel Pays Imaginaire que serait mon immaturité. Sa question met de côté l’ombre qui planait sur mon cadeau volé, mon soulagement se lit dans ma posture plus qu’avachie alors que je prends mes aises sur son canapé. Mes doigts glissent dans ma cravate, dénouent le nœud étrangement parfait, et d’un mouvement de menton, je lui fais signe de s’asseoir. « C’est pas pour une meuf, mec. » J’adore mon vocabulaire. Si soigné, si guindé, j’adore encore plus les soupirs exaspérés de notre mère lorsque j’ai l’honneur de croiser son chemin – ce qui est de plus en plus rare heureusement. Je m’interromps. Parce que là, j’hésite sur ce que je veux lui dire. Marius qui hésite… J’entends déjà Martial s’inquiéter et comprendre que j’ai, pour une fois, un truc de presque sérieux à lui dire. Mes pensées filent sur des hypothèses, se chevauchent, s’entremêlent, tentent de prévoir ce que Martial peut s’imaginer et je m’empresse aussitôt de rajouter un « Ni pour un mec, hein ! » presque affolé. Si j’étais pas aussi mal à l’aise, ça m’amuserait de m’inquiéter autant. Me réinstallant, je ramène mes jambes pour les croiser en tailleur et m’asseoir face à mon frère, décalant un coussin pour caler mon dos. Et je me mordille la lèvre. Comme toujours lorsque je ne sais pas comment dire un truc que je veux dire mais que je ne veux pas dire parce que je ne sais pas comment le dire. Pensée complexe ? Trop sûrement, pour mon petit cerveau.

« Marty, je l’ai fait. » Voilà, c’est dit. Si ce n’est pas clair ? Arf. Il faut que je développe un peu plus ? Arf à nouveau. Je prends mon inspiration, comme lorsque je dois lui avouer une c#nnerie plus grosse que moi. « Je suis comme toi, Martial. Je suis à nouveau un… un humain comme toi. » Mes yeux si rieurs et enjoués en temps normal sont anxieux lorsqu’ils se posent sur mon grand frère. Je sais que les dernières semaines n’ont pas été faciles depuis la disparition de sa fiancée – non mais sérieux… fiancée… comme si j’allais accepter le concept de partager mon jumeau avec une meuf ? Qu’est ce qu’il lui était passé par la tête, j’vous jure… - et que bon, faut que je le soutienne d’une façon ou d’une autre. Alors voilà, Grand frère, c’est pour toi. Même si je me sens lourd, même si je ne dors pas, même si je resombre dans ces cauchemars qui me faisaient hurler de terreur quand nous n’avions pas six ans et que notre Père ne me méprisait pas encore suffisamment pour m’ignorer.



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MessageSujet: Re: C'est pour toi, grand frère ! [pv Martial]   C'est pour toi, grand frère ! [pv Martial] Icon_minitimeMar 17 Mar 2015 - 9:48

Sourire aux lèvres, l’accoutrement de mon frère me lançait sur des pitreries aussi grosses les unes que les autres. Ce n’était pas simplement pour le provoquer que je faisais cela, mais également pour avoir la véritable version des faits. Contrairement à moi, Marius parlait aisément, se confiant sur un peu de tout, alors que je restais pour ma part une tombe fermée à double tour. Je n’avais jamais parlé, au fond, comment le pourrais-je puisque j’avais bâti mon empire sur du mensonge ? Marius ignorait une partie que l’on avait forgée en moi, le fils à son papa qui reprendrait le flambeau familial, celui qui tuerait des anomalies par dizaines, centaines voire milliers, sans ciller. Comment pouvais-je le dire à Marius, que j’avais tué des semblables à ce qu’il était ? Je muais cette faiblesse en silence, me contenant de sortir une blague légère pour effectuer une pirouette et éviter de parler. Cela avait toujours fonctionné jusque-là, j’avais toujours eu un petit talent pour le jeu d’acteur. Pourquoi arrêter maintenant, et se jeter vers la vérité ? Elle était bien trop douloureuse pour que je la fasse sortir de l’armoire où je la tenais enfermée. Je ne pouvais pas lâcher cette bombe entre mes doigts, je ne pouvais pas. Alors je me taisais, parce que je savais très bien le faire, ça. Et qu’il n’était prêt à accepter ce que je lui cachais depuis si longtemps. Au fond, il y avait également cette crainte de le perdre définitivement, de le voir petit à petit s’éloigner de moi sans pouvoir rien y faire. A cela aussi je préférais me taire plutôt que de perdre la personne en qui je tenais le plus. Car je pouvais compter sur lui et lui sur moi. Complémentaires et soudés.

Tiens donc ? Etait-ce vrai ? J’avais du mal à le croire. Ce n’était pas pour une fille qu’il s’était habillé ainsi. Pas même pour un homme. Juste pour lui, pour ressembler à quelqu’un d’important et être reconnu. Et me ressembler ? Attends, qu’est-ce qu’il lui arrivait de penser de la sorte ? Je n’avais rien d’un modèle loin de là, bon sang mais ouvre les yeux Marius. Interloqué, j’affichais une mine plutôt déconfite à cette annonce. Quelle était encore cette nouvelle extravagance farfelue ? D’un autre côté je voulais en rire, mais de l’autre, je sentais une mine sérieuse sur ses traits. Avec lui, impossible de savoir s’il jouait au pitre ou s’il était sérieux, il m’arrivait encore d’être pris au dépourvu !

« Mais qu’est-ce que tu racontes ? »

Que lui était-il passé par la tête ? Cela ne lui ressemblait pas, qu’avait-on fait à mon frère pour qu’il se mette à penser devenir comme moi ? Je ne voulais pas bon sang de bonsoir, qu’on me rende mon Marius, déjanté et fou, comme je le connaissais encore hier, lorsque j’avais entendu sa voix au téléphone. Que l’on me rende mon jumeau ! Le dévisageant avec attention, j’attendais la chute, j’attendais de savoir s’il était tombé sur la tête ou si finalement il voulait tout simplement me faire marcher. En tout cas j’en avais perdu mon sourire, restant aussi intrigué qu’agacé par ce soudain changement. Il n’imaginait pas une seule de ce que cela signifiait, être comme moi. Il ne pouvait supposer que derrière cette phrase se dissimulait le sens bien plus profond d’un guerrier, d’un tueur, d’un qui tuait, avec d’autres, méprisé par certains, adulé par d’autres. Il n’imaginait pas que derrière ce visage se dissimulait celui qui avait toujours rêvé d’être artiste, mais avait dû épancher ses rêves pour devenir avocat parce que son père le poussait de trop et qu’il n’avait pas ce tempérament comme Marius pour défendre farouchement ses idéologies. Il était mieux à rester lui-même, celui qu’il avait toujours été, plutôt que de chercher l’illusion que j’affichais, dissimulant avec attention ce que j’étais réellement, probablement parce que je ne l’assumais. L’ainé agissant à l’inverse de ses idéologies, n’était-ce pas quelque peu contradictoire. Soupirant, j’en profitais pour ajouter à l’adresse de mon frère.

« Je t’aime pour ce que tu es, pas pour ce que tu veux sembler être. »

Est-ce qu’il comprendrait quelque peu ce que je voulais lui dire ? Est-ce qu’il poserait seulement les bonnes questions ? Vivre aisément me donnait l’impression d’être protégé. J’aurais préféré me battre pour vivre de ma passion, même si les embûches auraient nombreuses. Seulement, le manque d’affection, la peur de se retrouver seul au monde, abandonné par tous pour avoir suivi avec folie mes propres convictions, mes passions, un pari trop risqué que j’avais refusé de prendre. Et voilà que mon frère souhaiterait me ressembler ! De la folie.

« En quoi est-ce bien de me ressembler d’ailleurs ? »

Il aurait cette perception que je n’avais pas de moi-même. Et c’est pourquoi je me permettais de la lui demander, détournant un peu la conversation.

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Marius Caesar
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MessageSujet: Re: C'est pour toi, grand frère ! [pv Martial]   C'est pour toi, grand frère ! [pv Martial] Icon_minitimeMar 17 Mar 2015 - 22:14


C'est pour toi, grand frère !



Je ne sais pas trop à quoi m’attendre. Je ne sais même pas trop ce qu’il va me répondre. Ca me gonfle d’être dans le noir, comme ça, alors qu’en général je peux dire rien qu’en regardant mon grand frère ce qu’il est en train de penser. J’angoisse. C’est presque plus flippant à dire qu’à vivre. J’angoisse, parce que je suis en train de me demander si j’ai pas fait une boulette quelque part dans mon raisonnement. C’est pas que je ne suis pas très futé en général, c’est jusque je ne prends jamais le temps de me poser et de réfléchir. Et là, quelque chose me chuchote qu’avant d’aller acheter ce vaccin, j’aurais peut être du en parler à Martial, histoire qu’il tamponne mon idée d’un Entendue et approuvée tout vert ou qu’il la déchire pour la mettre dans la poubelle des c#nneries à ne pas faire. Ma lèvre est en train de crier grâce, mes yeux nerveux fixent Marty dans l’attente d’une réaction. Et ils n’aiment pas vraiment ce qu’ils voient. « Mais qu’est-ce que tu racontes ? » Mes yeux s’écarquillent légèrement, mes lèvres articulent un T’as pas content ? qui reste silencieux. Il ne semble pas vraiment super heureux de ce que je viens de lui dire, et je décroise les jambes pour remonter mes genoux vers ma poitrine et les serrer très fort.

J’suis comme toi grand frère. Son sourire a disparu, le mien aussi. Il n’y a que de l’inquiétude sur mes traits, de l’incompréhension sur les miens, et je n’ai qu’une envie : sauter par la fenêtre pour me barrer fissa de cette ambiance de m#rde que j’ai foutue. Si je ne connaissais pas Martial, je tenterais même de changer de sujet avec ma finesse habituelle, mais j’essaye même pas, ce serait perdre de l’énergie en vain. Je me mordille la tête en silence et en rentrant la tête dans les épaules, en cherchant une porte de sortie. Le temps qu’il réagisse autrement. Bah ouais. « Je t’aime pour ce que tu es, pas pour ce que tu veux sembler être. » A nouveau mes yeux gris se lèvent dans sa direction et j’ai de plus en plus de mal à ne pas voir cette vaccination comme une grosse, très grosse, plus grosse que moi, même !, c#nnerie. P#tain… faudrait que j’arrête d’avoir des idées, moi, parfois… « En quoi est-ce bien de me ressembler d’ailleurs ? » Hein ? Je sursaute. Avant de dénouer mes bras, d’étendre mes jambes, de me lever et de grimper sur le canapé, de m’asseoir sur le dossier, de jouer avec un coussin histoire de m’occuper les mains. Visiblement j’ai pas été suffisamment clair. En quoi c’est bien de lui ressembler ? Il se moque de moi ? « Come on… T’es Martial Caesar ! T’es le fils dont tous les parents rêvent. Et t’es un humain, t’as pas de super pouvoir ! » Tous les parents rêvent, moi je ne rêve pas vraiment d’être coincé comme lui. Même la fierté de l’autre paternel, j’en rêve pas. Ou juste un peu, mais ça fait trop longtemps que j’ai fait une croix dessus pour m’attarder à y penser.

J’hausse les épaules. Avec cette nonchalance qui me caractérise en temps normal. Avec cette nonchalance qui revient, au fur et à mesure que le pire est passé et que j’ai juste à tenter de m’expliquer et à faire disparaître cette ambiance de m#rde. Mais avant… avant… Je secoue la tête en bondissant debout – je n’ai jamais réussi à me déplacer autrement qu’en courant, sautant, trottinant, trépignant – et je pose mes mains sur ses épaules. « Mais on s’en fiche que ce soit bien ou pas d’être comme toi. L’important, c’est que ça te fasse plaisir que j’aie pris ce foutu vaccin. Parce que sinon je me pends et je te vide ton frigo, compris ? » D’ailleurs, en parlant de vider son frigo, mes yeux dérivent vers sa cuisine et mes mains filent dans mes poches pour l’une, dans ma nuque pour l’autre. « Je peux te piquer une bière ? » S’il te plait, Martial, ne me gronde pas. « Parce que ça te fait plaisir, hein ? Que je sois plus bizarre, enfin moins… enfin pas plus qu’avant ? »



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MessageSujet: Re: C'est pour toi, grand frère ! [pv Martial]   C'est pour toi, grand frère ! [pv Martial] Icon_minitimeMer 25 Mar 2015 - 0:05

Mon frère semblait avoir perdu la tête. Ou du moins, je ne le reconnaissais dans ses propos ou ses agissements. Rendez-moi mon frère ! Avais-je envie de crier et hurler. Pourtant il semblait conscient et maître de ses propos, à croire que quelqu’un l’avait frappé sur la tête pour le rendre fou à lier, ou qu’il était devenu amnésique. D’un autre côté, je ne pouvais m’empêcher de me poser cette question à laquelle je ne trouvais pas la moindre réponse : pourquoi ? Pourquoi vouloir me ressembler ? L’enfant prodige, le fils à papa, n’avait rien d’enviable, il étouffait d’ailleurs de ces erreurs, sans pouvoir en sortir. Il était trop tard pour remonter le temps, et changer le cours des choses, refuser l’impensable, et la mise à mort de victimes qui n’avaient rien fait. Trop tard aussi pour se mettre à penser que le monde pouvait tourner dans le bon sens, il n’empêchait pas que je fasse tout de travers, prenant de mauvaises décisions, choisissant à tort et ne suivant pas le chemin de mes envies, mais plutôt la route des devoirs et des obligations. Comme si à 26 ans passées, je demeurais incapable de choisir ce qui me plaisait, mais plutôt ce auquel je ne pouvais échapper. La vie n’était pas faite que de droits et devoirs, le plaisir n’avait pas sa place. Pour sauver l’espèce humaine, je devais me dévouer corps et âme à sa rédemption. Et mes loisirs dans tout cela, mes envies, l’étincelle de ma vie ? Il n’y avait plus rien depuis que Lexie était partie, je ne savais plus vraiment suivre le chemin de mes pulsions, tout simplement parce que l’on ne m’avait pas appris à me connaître, me canalisant constamment vers les devoirs.

Quelque part, je cherchais à le comprendre, à savoir ce qu’il ressentait lorsqu’il me voyait, moi le fils prodige, celui dans lequel tous les espoirs avaient été misés. D’un autre côté, j’avais su forger une image dorée pour attirer et susciter l’admiration. L’image, le paraître, l’illusion d’un avocat brillant pour attirer sa clientèle et vivre. De l’artifice créer à partir de rien, mais qui fonctionnait durablement, et c’était tout ce que je demandais finalement. Soupirant, je ne savais pas comment Marius répondrait si je lui disais que lui aussi suscitait chez moi l’admiration. Le croirait-il ? Comprendrait-il ? Difficile de savoir, de se faire une idée. Difficile de penser justement que lui, le casse-cou, le fou de la famille pouvait être trait à être envié, pour avoir été toute sa vie ignoré par son père.

« Je ne suis pas non plus à envier.»

Il tenta de me rassurer. Marius voulait faire les choses bien, il souhaitait être un bon gars, et avait le souci de bien faire tout en cherchant derrière à ce que je l’encourage. Parce que nous n’étions pas jumeaux pour rien, un lien nous liait, et nous rendait bien plus proches et plus fusionnels que n’importe quel autre frère ou sœur lambda. Nous avions en même temps vécus ensemble dans le ventre de notre mère, n’y avait-il pas là de lui plus proche que celui-ci ? Même s’il voulut me rassurer en posant ses épaules sur les miennes, je restais pour le moins pensif, dubitatif par ses mots.
L’agacement suscité par la situation me fit quitter le canapé sur lequel j’étais assis pour ouvrir la fenêtre. Les sons de la rue se propagèrent à l’intérieur, ainsi que le froid hivernal. Instinctivement, je sortais une cigarette de ma poche et l’allumait, quelque peu stressé par la situation.

« Le frigo est plein. Fais-toi plaisir. Mais ne te pend pas s’il te plait. »

D’un côté j’étais rassuré qu’il l’est pris, pour le prix de son sang. Le cauchemar de mon frère baignant dans le liquide pourpre, blessure dont j’aurais été malencontreusement le responsable me revient en mémoire. C’était mieux qu’il l’ait fait, mais pas pour moi, pour lui.

« Cela ne te manque pas cette capacité surnaturelle ? J’ai souvenir qu’elle te plaisait beaucoup ? »

Aspirant une bouffée, je tentais de convaincre sa motivation à avoir pris le vaccin, espérant ne pas en être la cause unique. Il avait d’une certaine manière brisé une partie de lui-même, et je ne comprenais que maintenant combien j’avais pu être stupide la dernière fois … une dispute de trop sur le sujet, et je l’avais convaincu de renier un morceau de sa personne, ce qu’il avait fait pour moi. Quel prix lui donner en échange ? Si seulement j’avais le courage de lui avouer en face le secret qui me pesait de plus en plus brisant mes idéaux forgés depuis l’adolescence… Qui étais-je finalement ?

« Ne cherche pas à me faire plaisir Marius. Fais d’abord ce qui te plait et te ressemble. Et ne regrette pas tes choix. »

Abandonnant ma cigarette dans le cendrier après en avoir aspiré une bouffée, j’ouvrais le frigo pour en sortir deux bières, en lançant une à l’adresse de Marius. C’était idiot comme jeu, plus d’une bouteille avait rejoint le sol, se brisant en morceaux sur le carrelage. A force d’entraînement, nous étions devenus assez adroits avec cette façon de faire qui nous caractérisait tant. Des bêtises, inutiles d’avoir vingt ans pour cesser d’en faire.
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Marius Caesar
Marius Caesar

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MessageSujet: Re: C'est pour toi, grand frère ! [pv Martial]   C'est pour toi, grand frère ! [pv Martial] Icon_minitimeMar 31 Mar 2015 - 23:09


C'est pour toi, grand frère !



Mettez de la c#nnerie en grande quantité dans le shaker. Rajouter quelques graines de folie. Remplissez jusqu’au trait de bêtise liquide. Secouez bien fort. Et vous avez mon cerveau. Vraiment. Le pire, c’est que je suis certain qu’en essayant, je pourrais arriver à être un peu futé, voire responsable. Mais je n’en ai pas envie. Parce que c’est tellement mieux d’être c#n, hyperactif, impossible, exaspérant… Sérieux, vous en avez pas marre, vous, d’être sérieux ? Hein ? Moi, ça fait dix minutes que je me concentre pour l’être et je vous assure que je suis crevé. Que ça me gonfle. Que ça m’énerve de devoir dire à Martial que j’ai pris le foutu vaccin, d’angoisser à l’idée d’avoir faire une c#nnerie, de flipper grave à l’idée de voir son regard s’obscurcir d’incompréhension et de déception ou quelque chose dans le genre. Oh, il ne faut pas croire ! Je connais mon frère, je le connais plus que bien, il ne peut rien me cacher et je sais pertinemment qu’il ne m’abandonnera jamais mais… il y a ce mais. Et ce mais se concrétise dans son calme, sa réaction, son attitude, ses mots que je balaye du revers de la main. « Je ne suis pas non plus à envier.» Oh, mais ne te trompe pas, Grand Frère, je ne t’envie pas. Je constate juste que ta vie doit être méga cool si on aime avoir un balais dans le c#l et si on n’a pas fait une croix sur l’amour filial qui est supposé exister entre un père et son fils. Un truc dans le genre. Et voilà que je recommence à dire des choses cohérentes. Pire : que je recommence à en penser. Je sens déjà un frisson de terreur me faire trembler, j’hausse les épaules alors qu’il se lève pour aller fumer et que je réclame à boire et à manger, en bon squatteur que je suis. En bon frère, aussi. « Le frigo est plein. Fais-toi plaisir. Mais ne te pend pas s’il te plait. » Je lui lâche un grand sourire en sautillant, préférant laisser derrière moi mon angoisse et mon sérieux pour observer s’épanouir un Marius dans toute sa splendeur. « T’en fais pas, mec, tant qu’il y a de la bouffe y’a de l’espoir, non ? » Un pas m’emmène au-delà du canapé, mais déjà mon attention s’éloigne de la bière pour se reporter sur tout ce qui peut traîner dans l’appart. Des magasines à la pub encore dans son emballage aux nouvelles acquisitions de Marty en passant par le cendrier. « Oh ! Il est cool c’lui là, je peux te le piquer ? » Je lui montre fièrement un truc sur les motos lorsque je m’aperçois qu’il est encore plus silencieux que d’habitude. Mes sourcils se froncent. Paye ton je connais méga bien mon jumeau Marius… « Cela ne te manque pas cette capacité surnaturelle ? J’ai souvenir qu’elle te plaisait beaucoup ? » Dans ses phrases bien faites, j’entends le ton guindé de notre mère. Dans sa question, je persiste à voir mon frère. Et son inquiétude. Je balance le magasin sur le lit et me rapproche de la fenêtre où je lui pique d’autorité sa cigarette pour tirer une bouffée. J’hausse les épaules, le moyen de communication qui m’est le plus naturel dans ce genre de cas. « Bouarf, c’était fun mais bon… je préfère mon frère à mon costume de super héros, tu sais ? » Un clin d’œil lui transmet le fond de ma pensée. Ou essaye du moins. Je ne sais pas lui mentir, mais pour être franc, là je préfère ne rien dire de plus que d’articuler à voix haute combien ça me tue de me sentir à ce point atrophié.

Je lui rends sa cigarette avant de m’adosser dos à la fenêtre, les coudes posés sur la rambarde glacée. J’aimerais bien lui demander à quoi il est en train de penser, là, tout de suite. Juste pour être sûr, hein. Pour ne pas faire fausse route. Un mordillement de lèvre, je passe la main dans mes cheveux pour décoiffer consciencieusement mes cinq centimètres de mèches blondes. « Ne cherche pas à me faire plaisir Marius. Fais d’abord ce qui te plait et te ressemble. Et ne regrette pas tes choix. » Blablabla. Ca m’énerve. Cette fois, j’ai l’impression d’entendre ce c#nnard d’Hippolyte. Ou presque. Mes sourcils se froncent un peu plus, mon visage se crispe de mécontentement alors qu’il lâche sa cigarette et s’écarte de moi pour aller dans le frigo. Enfin… pas littéralement dans le frigo, mais vous voyez l’idée. D’un ton boudeur, je commence un « Ouais, ben ce qui me plait c’est de te faire plaisir, Martial, alors fais pas… » Ma phrase reste en suspens lorsque j’attrape la bière qu’il me lance sans y penser. Jeu stupide, vieille habitude, qui m’arrache un sourire. Toujours un sourire. Encore un sourire. Et après, y’a des c#ns qui veulent m’interdire de faire du sport sous prétexte que mon cœur peut lâcher à tout moment alors que je suis un p#tain de génie avec une balle en main. Des c#ns vous dis-je. D’un coup de poignet, je décapsule ma bière sur le bord en métal de la fenêtre avant d’en boire une gorgée. Deux. Mon regard pétille lorsqu’il glisse vers Martial pour le défier à qui-boira-la-bière-le-plus-vite. Trois gorgées, quatre, j’avale la cinquième de travers, m’étouffe, me retourne de justesse pour cracher le reste de bière qui s’est étrangler dans ma gorge par la fenêtre. « P#taiiiin » La classe ultime Marius. Je tousse. Sans pouvoir m’arrêter, me mordant le pouce en imaginant arrêter comme ça ma gorge de me brûler, je tousse et je tousse encore jusqu’à en avoir les larmes aux yeux. Avant que ça ne se calme et que mon regard se pose à nouvelle sur la bière à peine entamée à mes yeux. « P#tain, ça m’apprendra à avaler de travers c’te m#rde ! Et je t’interdis de te marrer, toi ! » Mon sourire dément totalement mes mots, aussi désespérant qu’il soit. Et me voilà à hausser à nouveau les épaules, à croire que ça va devenir un indice pour alerter mon frère d’une nouvelle tentative de sérieux de ma part. « Forcément que ça me manque, j’avais l’impression de voler, tu sais, quand j’allégeais ma densité… Un truc de ouf ! » Je me retourne, m’appuie à la rambarde pour regarder la rue. « J’ai l’impression d’être un gros poids lourd, maintenant. C’est juste… » Je croise les bras, m’appuie un peu plus sur le rebord de la fenêtre. « J’vais pas te le cacher, Martial : c’est juste horrible. Mais j’vais m’y faire ! » D’un bond, mon pied se pose sur le rebord de la fenêtre, j’enjambe la rambarde pour mieux me tenir sur la pointe des pieds dans un goût du risque immature. J’étends les bras pour garder mon équilibre. « Je m’habitue à tout, tu sais. Et toi, le boulot, ça va ? Et Maman et C#nnard, ils vont bien aussi ? » Je n’ai presque plus aucun contact avec nos parents depuis cinq ans. Et je ne sais pas pourquoi, je m’obstine à faire genre que leur santé m’intéresse. Peut être parce qu’elle t’intéresse vraiment ? LOL. J’en ai rien à faire d’eux. Strictement rien à faire. C’est ça… c’est ça…


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MessageSujet: Re: C'est pour toi, grand frère ! [pv Martial]   C'est pour toi, grand frère ! [pv Martial] Icon_minitimeSam 4 Avr 2015 - 22:44

Spontanéité. Le monde pourrait tourner à l’envers, une catastrophe pourrait être imminente, un attentat pourrait être commis, Marius aurait toujours ce truc pour changer la donne, et se faire remarquer. Faire le bouffon, jouer au mariole, c’était un métier à plein temps chez lui. Toujours le mot pour me faire rire ! Il avait toujours la bonne boutade pour dessiner un sourire sur mes oreilles. Un élan de vitalité pour étirer un sourire sur vos lèvres, même quand le maussade reprenait les devants. Et je l’aimais pour être ainsi, la spontanéité comme état d’âme, en tout temps, tous moments. Comme un souffle de vitalité quand le morose vous transportait. Il était là, respirant l’optimisme et la joie de vivre, ce qui me manquait pour dire. Jean qui rit, et Jean qui pleure. Exception que je ne laissais pas les larmes couler. Mais on va dire que cela y ressemblait quelque peu.

« Il y a toujours de la bouffe chez moi. Rassure-toi, c’est le premier besoin de l’homme, et je sais de quoi je parle.»

Il me semblait parfois jouer le rôle de bourreau, celui qui sortait la vérité, criarde, franche et ô combien douloureuse. Il n’y avait rien de plus blessant, de douloureux et de difficile que la vérité. A la fois blessante et porteuse de sens, cette dernière frappait en plein cœur, repoussant parfois chacun de nous vers un doux mensonge lourd de sens. A sa réaction, je compris tout de suite que le point sensible avait été touché. Cette question, elle avait certainement dû passer dans son esprit maintes fois, sonnant comme une évidence. A sa mine, je regrettais quelque peu mes propos tout en les assumant ; c’était sensible, c’était douloureux. C’était touché de plein fouet. La bière se lança à son intention, comme le sortant de sa transe, pour le remettre sur les rails. Ressaisis-toi frangin. Ni une, ni deux, il profita de sa nouvelle distraction pour s’en donner à cœur joie, enchaînant les acrobaties, les provocations à peine plausible, les bêtises de toutes sortes. A croire qu’il avait été programmé à garder le sourire en toutes circonstances, enchainant pirouette et acrobaties pour retomber quelque peu sur ses pattes, maladroitement certes, mais avec la grâce d’un pachyderme dans un magasin de porcelaine. Sans rien casser, certes. Du moins, pas encore. La maladresse vivait en son corps, je dirais même qu’il s’agissait de son sixième sens. Manquant de m’étouffer sous le rire face à l’énergumène s’étouffant dans sa bière, nous nous retrouvâmes à rire tous deux de bon cœur, amusés par la situation se présentant. Car même s’il semblait plus énervé par sa bêtise d’hilare, je savais que Marius s’en amusait bien, à sa manière. Je me moquais et lui faisais son one man show dans mon salon. A cette échelle, c’était un spectacle privé auquel j’avais droit, et rien ne manquait, ni les répliques, ni les mimiques. Un professionnel en marche de son prochain spectacle, s’entrainait sur le sketch de la bière.

« Alors pourquoi avoir choisi de ne plus l’avoir ? »

Entre sérieux et amusement, la conversation s’enchevêtrait pas saccades, jusqu’à progressivement déliée la langue de mon jumeau. Pour anéantir une part de soi, il fallait être fou ! Ou contraint. Et si l’on parlait de la seconde option, j’étais prêt à régler personnellement le compte du responsable. Lorsqu’il était question de famille, ce qui ne comprenait que mon frère, j’étais prêt à tout, même à commettre l’irréparable si nécessaire. Pour avoir déjà du sang sur les mains pour des causes qui n’étaient plus si chères à mon cœur, je restais prêt à en commettre pour celles que je soutiendrais. Y compris pour faire payer des crimes, ou pour punir ceux qui le méritaient. C’est par ma propre justice que je trouverai un compromis ; pour mon frère j’étais capable de tout, même du pire.
Par habitude, et sachant très nettement comment nous fonctionnions tous deux, je terminais ma bière avant d’esquisser un sourire victorieux ;

« Terminée ! Bah alors Marius, on a avalé de travers ? »

Je me moquais. C’était drôle, amusant, rafraichissant. Et je savais déjà la mine qu’il allait tirer, pour avoir perdu. D’habitude, c’est lui qui les finissait avant moi, d’un autre côté, j’attrapais en même temps quelques bouffées de cigarette pour décompresser pendant qu’il faisait la course à celui qui la viderait le plus vite. Relax !

« Pas moyen de retrouver cette capacité ? »

Je reconnaissais ne pas trop en savoir sur la question au final, ne m’étant jamais vraiment intéressé aux effets secondaires, connaissant simplement son efficacité. Etant à la fois pour et contre, je reconnaissais que ma propre controverse ne m’aidait à clarifier le sujet. Soupirant, je regardais mon frère.

« Quoi que tu penses d’eux, évite de les appeler ainsi. Tu n’es pas obligé de me demander quoi que ce soit les concernant, je sais très bien que tu t’en fous. Je me trompe ? »

Je savais pertinemment que non, et c’était parfois un habituel refrain alors qu’il avait depuis longtemps coupé les ponts, de son esprit, mais également de son cœur. Sa famille, c’était moi.
On peut dire que je pensais également la même chose de son côté, tenant à mon frère comme à la prunelle de mes yeux. Je ne pouvais pas le perdre, incapable de supporter qu’il se laisse périr ou mourir. Je tenais trop à lui pour l’autoriser à se laisser aller.
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MessageSujet: Re: C'est pour toi, grand frère ! [pv Martial]   C'est pour toi, grand frère ! [pv Martial] Icon_minitimeSam 11 Avr 2015 - 10:49


C'est pour toi, grand frère !



Je ne sais pas si c’est de l’hyperactivité ou juste du dynamisme, dans tous les cas, je suis constamment en train de bouger. Je ne sais pas rester immobile, je ne sais pas être calme, je ne sais pas patienter. C’est comme ça. Et faut pas croire : on s’y fait en théorie. A force. Martial s’en est bien accommodé, non ? Je ne vois pas pourquoi les autres ne feraient pas pareil. Il faut toujours que mes yeux regardent, que mes lèvres s’agitent dans un baratin le plus souvent inintéressant et que mes mains jouent avec une baballe ou une bière. C’est comme ça. Voilà. Et lorsque je lui réclame de la bouffe, lorsque je squatte son frigo, lorsque je boude, lorsque je fronce les sourcils, lorsque je me confie à lui comme je me confierais à mon nounours : en toute sincérité. Pour une fois. Comme toujours. Le voilà qui m’envoie une bière que je décapsule sans attendre, que je commence à boire en lui lançant un regard de défi. Et que je commence aussi à m’étouffer, dans un étranglement de rire dans lequel il me rejoint malgré toutes mes menaces tout à fait crédibles. Je crache le surplus de bière par la fenêtre, dans un juron français. Et il rit, le bougre, en plus. Je fais semblant de bouder, incapable que je suis de lui en vouloir plus longtemps qu’une respiration. Et encore. Ca, c’est quand je suis vraiment en colère. Je tousse. Je soupire. Je reporte mon attention sur la fenêtre ouverte. Sur ses questions. Sur le sérieux que le sujet que je suis venu aborder implique. Elle te manque pas trop ta capacité surnaturelle ? Aïe. Si. Et je ne peux pas te le cacher, Marty. T’es chiant. « Alors pourquoi avoir choisi de ne plus l’avoir ? » Encore une question. Celle qui frappe là où ça fait mal. Il est comme ça, mon frère. Moi, je plonge toujours dans la réponse la plus stupide, lui dans celle qui est la plus importante. La question qui dérange. La question qui fait mal. Il est comme ça mon frère, et c’est dans ces moments là que je le vois tel qu’il est vraiment : différent de moi. Ou moi, différent de lui. Il ressemble à notre père, dans ces moments là. Mais c’est mon frère, c’est mon jumeau, c’est mon cerveau et je l’aime comme il est. Même s’il a le défaut de poser les vraies et les bonnes questions.

Pourquoi avoir choisi de ne plus l’avoir ? « Je te l’ai dit, mec. Parce que c’est ce que tu voulais. Et que je voulais te faire plaisir. Redevenir presque normal. Pour que… » Pour quoi ? Bonne question. Être un mutant quand mon frère ne l’est pas, c’est accentuer encore un peu la différence qu’il y a entre nous, la ressemblance qu’il y a entre lui et notre père. C’est risquer un peu plus encore de voir apparaître dans ses pupilles une lueur de déception qui détruirait mon univers. Pour que quoi, Marius ? Il doit sentir que j’ai pas envie de terminer ma phrase, parce que le voilà qui termine sa bière avec un sourire satisfait. « Terminée ! Bah alors Marius, on a avalé de travers ? » « Hééé ! » Ma voix fait des vocalises, je termine ma bière d’une gorgée, faisant mine de lui envoyer la bouteille à la figure avec ce bras armé de Handballeur qui promet, en général, des shoots bien trop rapides pour que le gardien espère récupérer sa main en bon état s’il s’interpose. « Tu as triché j’en suis sûr ! » J’éclate de rire, bon perdant que je suis. Ou presque. Parce que j’ai bien envie de lui proposer un nouveau duel, histoire de lui montrer qui est le maître, ici. Ou alors, on règle ça à Fifa, sur la console. Ou au bras de fer. Ah ouais, un bras de fer. C’est cool, ça. C’est… une palpitation cardiaque me stoppe dans mon élan, je me retrouve à m’appuyer sur la rambarde dont je suis descendu d’un bond.

« Pas moyen de retrouver cette capacité ? » Hein ? De retrouver quoi ? Mon cœur ? Nan, foutu pour foutu, je crois pas que je puisse le changer. Un air déboussolé plus tard, je me rappelle qu’à la base, je suis un super héros. Et que maintenant, je suis juste insomniaque et un c#n. Ce qui est déjà pas mal. Non ? Je me gratte le menton. Très distingué, comme toujours. « J’crois pas non. Mais pourquoi tu me demandes ça ? Tu me préfères pas comme ça ? Normal ? » Je commence à me dire qu’il ne semble pas sauter de joie, là, depuis que je lui ai dit. Oui, je suis, je suis un peu long à la détente mais… Je quitte la fenêtre pour me rapprocher de Martial. Mécontent. Inquiet. Les deux se mêlent. « B#rdel Martial : dis moi clairement. J’ai pris ce foutu vaccin pour rien ? » Je m’arrête, fais volteface en me prenant la tête, me bouchant les oreilles, pour lui montrer clairement que je veux pas entendre sa réponse. D’un bond, je grimpe sur la rambarde. Je me mets en équilibre, contemplant les étages sous mes pieds, cette sensation vertigineuse que quelqu’un me tire vers le bas, me pousse à sauter, à jouer à l’oiseau, alors que je reste fermement campé sur mes pieds. Je change de sujet. Papa, Maman, C#nnard, Pimbèche… Ils me manquent autant que je me sens libre sans eux pour essayer de régir ma vie. Je ne m’intéresse pas à eux, mais je ne peux pas m’empêcher de demander à mon frère de leurs nouvelles. « Quoi que tu penses d’eux, évite de les appeler ainsi. Tu n’es pas obligé de me demander quoi que ce soit les concernant, je sais très bien que tu t’en fous. Je me trompe ? » Oui, tu te trompes. Parce que je ne m’en fous pas, et que ça me gonfle de ne pas m’en foutre. Je m’assois sur le rebord de la fenêtre, dans une nonchalance voulue qui me donne l’impression d’être simplement sur le rebord d’une table. « Je les appelle comme je veux, d’abord. Tu sais bien qu’ils ne méritent pas d’autre appellation. Surtout lui » Je remonte les genoux, tentant maladroitement de caler mes talons sur ce qui reste du rebord non occupé par mes fesses. Surtout lui, ouais. Je ne suis pas jaloux de mon frère, j’aimerais juste que mes parents m’acceptent. Même à vingt six ans, j’ai besoin de cette reconnaissance. Je jette un coup d’œil à Marty. « Tu sais, à la base, je faisais pas exprès d’être comme ça, hein. Mais j’vois pas pourquoi je changerais d’attitude juste pour leur faire plaisir. » Bon d’accord, c’est ce que je viens de faire en me faisant vacciner pour faire plaisir à mon grand frère. Mais bon, c’est pas pareil. D’accord ? « Heureusement qu’on est deux, hein. Heureusement que toi, tu vas pas m’abandonner. Tu vas toujours m’accepter. Hein, Marty ? » Et voilà. Comme toujours, je lui dis le fond de ma pensée avant même de l’avoir réalisé. Pourquoi j’ai pris ce foutu vaccin ? Pour m’assurer qu’il ne m’abandonnera pas à son tour. Qu’il ne se désintéressera pas de moi. Un truc dans le genre. C’est pour ça, le costume que j’ai mis pour venir le voir. C’est pour ça que je dors plus trop la nuit. C’est pour ça que quand je ferme l’œil, c’est pour m’envelopper dans des cauchemars qui me font chialer comme une fillette lorsque je me réveille et que je voie mon frère se parer du visage plein de morgue d’Hippolyte pour me renier à son tour. Il ne m’abandonnera pas. Il n’a pas le droit. Il ne le fera jamais. Il ne me trahira pas. Jamais.


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MessageSujet: Re: C'est pour toi, grand frère ! [pv Martial]   C'est pour toi, grand frère ! [pv Martial] Icon_minitimeDim 26 Avr 2015 - 10:39

La spontanéité, c’est le feu qui l’alimente, c’est ce qui le fait vivre, le rend dynamique, lui apporte cet élan de vie qui l’anime et le rend vivant. Sans cette flamme, il n’était plus rien et je le savais. Pour vivre, elle devait brûler, et constamment être alimentée par quelque chose de vivace, d’espiègle, d’inattendu. Tout mon contraire, mon exact opposé. Ou plutôt, j’admirais ce genre de personne, vivant sur le moment, croquant l’instant avec toujours autant d’énergie et de vitalité. Pour ce qu’il était, pour cet élan quotidien, souffle de bonne humeur qu’il répandait partout, j’admirais mon frère et souhaitait lui ressembler d’une certaine manière. Ces spécificités, je ne souhaitais pas qu’il la perde, qu’il s’oublie, jusqu’à n’être qu’une ombre. Pour ma part je savais de quoi je parlais, n’étant moi-même qu’un pâle reflet d’une existence à moitié façonnée par un patriarche à qui j’avais laissé le contrôle de ma vie. Pas totalement, du moins, mais une parcelle de celle-ci avait fait de moi ce lui que j’étais actuellement. Si la liberté m’avait été accordée ou si je l’avais prise comme Marius, je tendrais certainement à lui ressembler davantage au lieu de l’envier, d’une certaine manière. Etrange comme comportement, cette tendance à vouloir ressembler à son frère. Pourtant tout bascule, tout se bouscule. Je ne comprenais pas ses choix de vie, ses décisions récentes ; dans quel but, pourquoi ? Si j’avais quelque chose auquel je tenais ardemment, plus précieux que tout, je ne l’aurais jamais laissé filer entre mes doigts, jamais. Cette question, il ne l’apprécierait pas, ne l’aimerait pas, me détesterait cordialement pour l’avoir posée, certainement. Dans l’incompréhension la plus totale, je tentais pourtant de faire le vide parmi les idées et ce qui lui avait pris d’agir ainsi.

« Mais si toi tu ne le voulais pas ? Tu avais aussi droit de donner ton avis, plutôt que de suivre le mien. »

C’est cela aussi que je ne comprenais pas. Pourquoi m’accorder du crédit alors qu’il était question de sa vie. Pour se placer contre notre père, c’était simple, Marius contrant toutes ses décisions, toutes ses pensées, n’en faisant qu’à sa tête. Et là, il me lançait la faute, la rejetait sur moi comme si j’étais responsable. Si d’un coup, je ne pouvais que dire qu’il avait raison, je détestais assumer cette responsabilité. Quel genre de frère étais-je pour l’empêcher de vivre sa vie et de renier finalement son pouvoir en prenant le vaccin ? Je m’en voulais horriblement qu’il pense cela de moi, et pourtant une part en moi, plus inconsciente, obscure, me faisait clairement comprendre que ce n’était pas une si mauvaise idée que cela. Même si je ne l’acceptais totalement. Un mal pour un bien, si on pouvait dire cela. Si le jeu de la bière un temps de pause dans le sérieux de la conversation, cette dernière revint à toute allure pourtant, lorsque je reprenais, m’enfonçant davantage dans la boue que me relevant comme il se doit.
Toi toi toi ! Pourquoi tout ramener à moi, je ne suis pas le centre de ton univers, Marius ne me fais pas comprendre cela !

« Non tu ne l’as pas pris pour rien »

Elle est là la vérité criante et froide ; s’il avait agi pour me faire plaisir, alors il l’avait pris pour rien. A l’inverse, s’il était d’accord et prêt à l’assumer, alors oui il avait bien fait. Et c’est ce qu’il ne comprenait peut-être pas, ou que je ne savais pas expliquer ; que je préférais taire plutôt que de le froisser, quitte à le perdre. S’il était anxieux à l’idée d’un abandon, moi aussi, même si je le dissimulais habilement. Les sentiments, ce genre de choses, c’était assez difficile à exprimer ou même ressentir ; parfois je ne savais simplement comment me comprendre moi-même. Alors les autres…
Les folies reprirent, et je pouvais constater avec quelle inconscience il montait sur la fenêtre pour encore une fois n’en faire qu’à sa tête. Et c’était bien cela le souci : qu’à force de prendre des risques démesurés à en tenter le diable, il ne finisse par se tuer, sous mes propres yeux, par une énième petite folie.

« Marius, fais gaffe.»

Inutile de l’empêcher d’agir selon sa propre volonté, inutile de chercher à le cloisonner. J’étais inquiet, et je préférais le lui dire clairement plutôt que de voir s’effondrer sans que je puisse agir, ou faire quoi que ce soit. Quand la douche froide se plaça entre nous et le sujet de la famille, je ne pus m’empêcher de peser mes mots. Même si je détestais mon père pour ce qu’il nous avait fait, il nous avait d’une certaine manière façonné ; je ne voulais pas totalement repousser mes parents ; cela n’avait pas de sens.

« Je ne te demande pas de changer. Juste de ne pas te placer à sa hauteur»

Il ressemblait à père. Qu’il le pense ou non, il y avait dans sa colère la même rancœur et amertume pour consumer. Tout partait par des insultes, l’arme que père usait également, crachant ses mots avec férocité. Il lui ressemblait, inévitablement, moi également, même si nous nous voilions la face l’un et l’autre pour ne pas devenir comme lui.

Je le toisais avec sérieux, soupirant de le rassurer une fois encore. S’il en avait besoin, alors je pouvais le comprendre mieux que quiconque. Je pouvais parfaitement envisager que mon frère ait besoin de cette dose de réconfort. D’où lui était venue cette idée farfelue comme quoi j’allais l’abandonner ? Ce n’était nullement à l’ordre du jour, ne le serait jamais. Encore fallait-il qu’il en soit convaincu lui-même pour que cela fonctionne.

« Il n’est pas question que cela arrive un jour »
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MessageSujet: Re: C'est pour toi, grand frère ! [pv Martial]   C'est pour toi, grand frère ! [pv Martial] Icon_minitimeMar 28 Avr 2015 - 20:03


C'est pour toi, grand frère !



L’abandon. Mon angoisse. Vraiment. Depuis que je me suis fait vacciner, je n’arrive plus à dormir, et lorsque j’y parviens, ce sont des cauchemars qui me réveillent en hurlant. Et je vous le donne en mille, les trois quart concernent l’abandon. Martial qui me rejette, Martial qui me renie, Martial qui me laisse tomber. L’abandon. Recroquevillé sur le rebord de la fenêtre, je me fais tout petit, comme pour ne pas être encombrant, comme pour ne pas gêner mon frère. Ses questions me font mal, autant parce qu’elles sont logiques que parce qu’elles pointent des évidences que je n’ai jusque là jamais eu à remettre en question. Pourquoi tu me fais ça, Martial ? Pourquoi tu ne peux pas juste me dire Chouette Marius, c’est exactement ce que je voulais, je t’aime petit frère, tu es génial, hein ? Pourquoi est ce que tu te sens toujours obligé d’être intelligent, d’être posé, d’être… toi ? J’ai fait volteface un peu plus tôt juste avant d’entendre sa réponse, en me bouchant les oreilles pour mieux lâcher un « Lalalalalalalalalalalala » dans l’idée de couvrir le son de sa voix qui me parvenait malgré tout. M#rde. Mais m#rde. Je n’ai pas eu envie de répondre à ça, et j’ai largement préféré sauter sur la fenêtre, enjamber la rambarde. Tu avais aussi le droit de donner ton avis, plutôt que de suivre le mien. Au moins, même si sa réponse n’en était pas vraiment une, j’ai eu la confirmation que je cherchai à avoir : prendre ce vaccin, c’était ce qu’il attendait de moi. Et quelque part dans mon dos, un muscle se détend, mes épaules se relâchent, je suis en équilibre, à regarder les étages qui défilent sous mes pieds. Si je tombe, je ne pourrai même pas alléger mon poids pour flotter comme une plume. Si je tombe, je crève. C’est grisant. C’est exaltant. Je ne suis pas suicidaire, mais p#tain, ce petit nœud au ventre alors que je me sens immanquablement libre, bras ouverts, en équilibre sur ce rebord de fenêtre… Recroquevillé. Si je me sens libre, c’est juste dans ma tête, parce que là, j’ai peur. Peur de l’abandon. Elle a surgi comme un monstre caché dans le placard. « Marius, fais gaffe.» Je me tourne vaguement pour le regarder et lui lancer un petit sourire provocateur qui se transforme illico en éclat de rire. « T’inquiète, je compte pas finir en crêpe sur le trottoir ! » Comment il fait ? Comment il fait, par sa simple présence, sa seule inquiétude, pour chasser d’un claquement de doigt les nuages qui obscurcissent mon ciel ? C’est totalement incompréhensible, mais j’adore ça. Martial me rassure, juste parce qu’il s’inquiète.

L’abandon. Ma terreur. Que je lui expose, à nue, sans aucun faux semblant parce que j’en suis incapable avec Martial. Et parce que c’est inutile. Je crois d’ailleurs que ça, mon frère ne l’a pas compris : dans ma vie, y’a des règles extrêmement simples. La première, c’est de toujours faire confiance à Martial pour les sujets graves – que même moi je considère comme graves, c’est pour dire. La deuxième, c’est de n’en faire qu’à ma tête, sauf si ça va à l’encontre de la première. Et la troisième… bah… la troisième c’est d’être heureux. Parce que oui, dans ma vie, être heureux c’est un impératif. Et même si là, j’ai une sale mine, bah… je compte bien faire en sorte que ça ne dure pas. De toute façon, il a dit que ça lui faisait plaisir, non ? Et puis,… « Je ne te demande pas de changer. Juste de ne pas te placer à sa hauteur» Ouais, voilà, il l’a bien dit. C’est joli comme phrase, ça sonne bien à mes oreilles. Mais je me contente d’hausser les épaules. Allez, Marius, arrête de faire la tronche, oublie tes parents. Pourquoi tu les as ramenés sur le tapis, déjà ? Parce que quelque part, ils te manquent ? La grosse blague. Je me relève, tourne le dos au vide pour m’appuyer très normalement à la rambarde alors que Martial ressemble incroyablement à notre père lorsqu’il me toise d’un air sérieux. Je fronce aussitôt les sourcils, par réflexe.

« Tu vas pas m’abandonner, hein ? » Je le lui redemande. Encore. Encore et encore. Parce que si j’ai parfois l’air gamin avec mes caprices, et bien… c’est la même avec mes terreurs. « Il n’est pas question que cela arrive un jour » me certifie-t-il avec conviction. Je continue de froncer les sourcils, en enjambant la rambarde pour revenir dans le salon d’un seul bond et poser mes mains sur ses épaules. « De toute façon, si tu m’abandonnes, je te massacre. » Je n’essaye même pas d’être crédible. Mon sourire me trahit. Et d’un coup de poing sans trop de délicatesse, je lui laboure l’épaule. Je suis rassuré, je tourne la page, comme à mon habitude. Ne pas trainer dans le présent, se projeter continuellement dans le futur, ça, c’est ma manière de vivre.

Parce que oui, mon dynamisme n’est pas seulement dans mes mouvements constants, il est aussi dans mon cerveau. Je ne m’attarde jamais sur ce qui a été, que ce soit mes relations amoureuses qui ne durent jamais bien longtemps ou toutes les petites rancunes que je pourrais avoir. Et vu comme je suis volage et susceptible, c’est pas du luxe d’avoir une telle capacité à tourner la page. Dans tous les cas, là, ça me sert pour changer de sujet, puisque le vaccin et l’abandon ont tous les deux étaient abordés et qu’il ne reste que chips, pizza et bière sur ma liste des choses à faire. Je me jette sur le canapé pour mieux m’y allonger. « Et du coup, j’étais trop concentré sur ma grande nouvelle, mais je t’ai pas demandé. Comment ça va, toi ? Tranquillou la vie depuis… euh… avant-hier ? » Avant-hier, le dernier coup de fil qu’on a eu. Je me concentre pour ne pas poser de question bancale en le regardant soudainement avec sérieux, à moitié redressé sur le canapé. « Ca va vraiment ? Pas de petite déprime, pas de bisbille avec l’autre pingouin de ton bureau ? » Pingouin, ouais. Je ne suis pas trop fan de son associé, c’est pas de ma faute. Et c’est même pas ça l’important. L’important, c’est qu’en fait, Martial aille bien. Parce que vu que l’autre garce a disparu sans laisser de trace, sans même prévenir, et bien… j’ai peur que mon frère aille mal. Et le pire, c'est que moi, Marius, celui qui parle tout le temps avant même de réfléchir à ce qu'il dit, moi, donc, je me concentre pour ne pas lui demander s'il a des nouvelles de Lexie. J'ai peur de lui faire mal.


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MessageSujet: Re: C'est pour toi, grand frère ! [pv Martial]   C'est pour toi, grand frère ! [pv Martial] Icon_minitimeMer 6 Mai 2015 - 12:34

Faire le pitre, envers et contre tout. Eviter les questions trop personnelles, dérangeantes, là encore mon frère excellait dans ce domaine, veillant à en faire de trop pour montrer combien il ne voulait s’impliquer là-dedans. Certainement ce qui nous différenciait le plus : pendant que je pensais et ne vivais que sous le poids des responsabilités, mon frère agissait à l’inverse, trop enfant encore, incapable d’assumer ou de poser un pied à terre pour réaliser les choses. Il ne pouvait pas, parce qu’au fond, il n’en voyait pas le moindre intérêt, et j’étais presque certain qu’il avait peur de porter le fardeau des responsabilités, de ce que cela impliquait. A cela, je ne pouvais pas répondre autrement que par un hochement de tête désinvolte. A quoi tenter de le raisonner ? Ce serait une perte de temps, bien conscient qu’il n’en ferait tout simplement qu’à sa tête. C’était Marius, et cet extrême opposé qu’il était par rapport à moi m’impressionnait tout en m’inquiétant. Je ne voulais pas le perdre, pour rien au monde, tenant trop à lui pour cela. Ce côté désinvolte, presqu’inconscient allait pourtant finir par l’engloutir un jour ou l’autre, s’il manquait de vigilance. Et je ne voulais pas qu’il arrive quelque chose à mon frère, je le refusais même. Pas l’un sans l’autre. Le perdre, ce serait morceler un morceau de mon âme, car ensemble, nous étions un, deux opposés ne formant qu’une seule personne, et nous avions à deux bien plus de force que beaucoup d’autres.

J’avais peur, que sa négligence ne l’engloutisse. Qu’il ne tombe et ne s’affaisse sur ce trottoir trois étages plus bas, et que j’en sois le témoin malgré moi. Je craignais de perdre mon frère, celui avec qui j’avais tout partagé. Depuis notre naissance, nous étions ensemble, envers et contre tout, prêts à faire les cent coups, et même séparés nous nous retrouvions forcément à un moment ou un autre. C’était ainsi, que nous puisions notre force, et malgré les petits secrets entre nous qu’aucun de nous ne savait sur l’autre, nous restions soudés et forts malgré tout. Je ne m’imaginais pas vivre sans lui. Ensemble, sinon rien. Ensemble envers et contre tout. Dire que nous formions un couple ? D’une certaine manière, deux frères que rien ne pourrait ébranler, pas même les femmes. Surtout pas les femmes. Et si je me montrais bien plus posé et compréhensif face aux aventures et autres demoiselles tombées sous le charme de Marius, je remarquais que ce n’était pas toujours le cas pour mon frère que la jalousie portait comme une eau dormante, prête à déborder. Ce n’était qu’une défense, bercée par la hantise de me perdre. Il ne le quittait pas ce sentiment d’abandon, d’aussi loin que je me souvienne, il avait toujours été présent quoi qu’il arrive.

« Je m’en réjouis d’avance »

Me faire massacrer par mon frère, excellente idée ! Je tenais trop à lui pour me permettre de lui faire autant de tort. Le taquiner évidemment, c’était presque une vocation de l’embêter pour le plaisir, ce qu’il ne s’empêchait pas de faire à sa manière également. Nous étions quittes alors ! Tellement que je ne parvenais pas à toujours à suivre ce qu’il me racontait. Je faisais l’effort mais autant dire que parfois je décrochais tant il passait d’un sujet à l’autre. Bien trop posé, trop calme, il semblait chercher constamment à me brusquer. A tort, car je ne marchais pas de cette manière. Il le savait pourtant et ne pouvait s’empêcher de tester ma patience jusqu’à la faire faillir, la craqueler. A sa question, j’eus l’impression qu’il me faisait une fois de plus remarquer combien je pouvais avoir des traits fermés sur le visage. Tout allait bien, jusqu’à preuve du contraire, pas plus que d’habitude. Il y avait toujours cette mélancolie dans le regard qui parfait s’évadait lorsque je pensais à Lexie ou à ma condition de Hunter à laquelle je devrais mettre fin, cependant je ne trouvais pas d’autre chose à redire autrement.

« Tu voudrais que je déprime ? »

Trêve de bavardages sur mon état psychologique. Je n’aimais pas le mentionner, et il le savait. Je préférais dévier la conversation vers autre chose, Marius ne faisait pas dans le psychologique non ? Alors que cela continue dans ce sens. M’approchant de la télévision, je sortais une manette, sachant qu’une partie de Call of Duty pourrait lui plaire. Ou n’importe quoi d’autre d’ailleurs.

« Arrête de dire des bêtises… console ? »
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MessageSujet: Re: C'est pour toi, grand frère ! [pv Martial]   C'est pour toi, grand frère ! [pv Martial] Icon_minitimeLun 25 Mai 2015 - 14:13


C'est pour toi, grand frère !



J’avoue que je ne sais pas trop ce que dirait le psychologue qui aurait le malheur de s’occuper de moi si jamais j’acceptais d’aller le voir et non de lui dire d’aller se faire voir. Surement que mon caractère impossible est un moyen pour moi de me faire remarquer, ou encore qu’il est signe d’un profond mal-être depuis qu’on m’a volé un bonbon en première année de crèche,… bref, un tas de c#nneries, sans aucun doute. Mais une chose est sûre : je suis comme je suis et rien ne me changera. Je crois. Et quand je me mets en équilibre sur un rebord de fenêtre en ignorant la chute qui m’attend, quand j’insulte mon père, quand je promets à mon frère de l’étriper si jamais il m’abandonne un jour, et bien je suis pleinement moi dans mes défauts et quelques qualités, et je suis si pleinement moi que j’en oublie mes soucis et mes doutes, que je m’écrase sur le canapé, que je continue notre conversation en l’assaillant de questions, toutes aussi futiles qu’inutiles, cela va sans dire. Ou presque. Parce que quelque part dans mon dynamisme se cache une inquiétude sincère. Je parle beaucoup de moi, je pense beaucoup à moi : okay, on dirait que je suis égocentrique, dis comme ça. Et ce n’est presque pas faux. Je parle beaucoup de moi et de ma vie, donc, mais ça ne m’empêche pas d’être à l’écoute de mon grand frère quand il faut, ni de m’inquiéter pour lui – quand il faut et quand il ne faut pas. Et voilà. Entre l’autre garce qui l’a largué en disparaissant dans la nature et son associé aussi sympathique que notre père revenant de chez le dentiste, il a de bonnes raisons de déprimer, je trouve. « Tu voudrais que je déprime ? » Et de toute évidence, lui, il ne partage pas mon avis. J’hausse les épaules. « Bien sûr que non, t’es con ! C’est juste que ça peut arriver j’imagine, et même si t’es mon grand frère, je dois veiller sur toi, donc je dois te poser la question, et puisque dans tous les cas je me soucie de toi, et bien voilà : c’est pas un devoir, c’est une nécessité, et… » Je m’embourbe, non ? Peut être un peu, mais le principal est dit : il n’a pas intérêt à rigoler sur ce sujet avec moi, même si je ne prends rien au sérieux en règle générale. Et je ne compte pas le lâcher. Je secoue la tête, le suis du regard lorsqu’il s’approche de la télévision et sort deux manettes. Non. Il ne va quand même pas me faire le coup du… « Arrête de dire des bêtises… console ? » Comme si je vais me laisser avoir par ce truc vieux comme le monde pour changer de sujet de conversation. Martial, grand frère, tu sais que je te vois venir et que… j’attrape une manette, m’installe confortablement en tailleur sur le canapé et me dérouille les épaules comme l’athlète de haut niveau que je ne manque jamais d’être dans de telles circonstances : « Si tu déprimes pas encore, une fois que je t’aurai mis une raclé à Call of, c’est sûr que tu vas déprimer tu vas voir ! » Je fanfaronne, pour le plaisir et plus simplement parce que j’aime ces moments de détente avec mon grand frère, moment que notre père n’a jamais réussi à totalement nous enlever sauf quand il m’a foutu en internat.

D’autorité, je prends les commandes et lance le jeu en mode multi joueur, définissant en quelques mouvements de manette mon personnage et ses armes. Warmachine2902, j’adore mon pseudo ! Je termine pour laisser la main à mon frère et lui balancer un coussin à la figure, le temps d’enlever ma cravate déjà largement dénouée dès mon arrivée à l’appart. « Dis, ça fait pas trois siècles qu’on n’y a pas joué ? Tu bosses dix fois trop, Marty, c’est moi qui te le dis. T’es même pas venu me voir sur le tournage, tu te rends compte ? » Je l’observe mettre en place les options du jeu, joue avec ma cravate que je transforme en lasso. Et laisse mes pensées divaguer vers le vaccin et la disparition de mon pouvoir. Et les Hunter. Et la situation actuelle. Je fronce les sourcils. « Tu penses que c’est sérieux ce truc de Hunter ? Ils tuent vraiment ? » Question absurde, ça va sans dire. « D’ailleurs, pourquoi t’es pas comme moi à ton avis ? On est jumeau, ça serait quand même sacrément logique que tu aies toi aussi une mutation ? Ou que les parents soient des mutants ? » Je lui lance un regard franc, à mi chemin entre l’interrogation et la curiosité scientifique que je cache habituellement. Martial doit être le seul à connaître ma fascination pour les maths et, de ce fait, les probabilités. « J’imagine qu’Hippolyte aurait la super mutation de la super intelligence. Comme toi ! »


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MessageSujet: Re: C'est pour toi, grand frère ! [pv Martial]   C'est pour toi, grand frère ! [pv Martial] Icon_minitimeDim 14 Juin 2015 - 16:16


Mon frère. Parfois, il avait vraiment des réactions inattendues, comme le fait de m’appeler grand frère par exemple. Nous avons le même âge et je ne pense pas que dix minutes de plus dans ma vie me donne la sagesse incarnée. Enfin, façon de parler d’ailleurs, je suis loin d’être un enfant de cœur dans mon genre. Dans mes yeux se trouvent ces dernières images avant d’ôter la vie à un vivant. J’ai tué, parfois sans la moindre hésitation, dans une totale indifférence. Certains me traiteront de monstre, d’autres adhèreront à mes idées. Mes actes ne resteront pour autant jamais anodins, chacun aura son mot à dire, son avis. Comme tout extrême, la réaction du spectateur l’est toute autant.
Soulagé de voir mon frère devenu normal, soulagé de savoir que personne ne viendra un jour m’ordonner d’aller le tuer. J’ai pourtant agi en égoïste, mentant à mon entourage comme jamais tout en cultivant cette image parfaite de ma personne. J’avais mes secrets, je les taisais, cela faisait peut-être de moi une mauvaise personne, cependant il était nécessaire que je protège les miens en toutes circonstances. Pour leur dissimuler ce mauvais côté, cette partie sombre de ma personne que je ne voulais pas qu’ils voient et constatent. Pour changer d’air tout comme changer de chaîne de la télévision ennuyante, je lui proposais de jouer. La console nous rapprochait toujours, qu’il s’agisse de nous battre jusqu’au premier qui perdrait ou au contraire de faire équipe pour remporter le jeu avec brio, et possiblement en craquant tous les bonus. Simplement jouer n’avait pas tout à fait le même goût n’est-ce pas !

  « Déprimer ? Tu n’y es pas ! C’est toi qui te morfondra dans la vodka lorsque je l’aurais emporté ! »

Aucun de nous n’aimait perdre, et jamais nous n’acceptions entièrement la défaite. La concurrence faisait monter en moi une adrénaline inattendue, d’où il était question de me surpasser, à en dépasser les autres et l’emporter. Ecraser parfois, pour mieux gagner le trophée, la course. Mon père m’avait quelque peu appris à me comporter ainsi sans jamais laisser tomber, à toujours me relever même si on me cassait, me brisait. Il faudrait que je tienne encore debout pour poursuivre mon avancée et tant que ce serait le cas, je ne laisserai rien ni personne prendre l’avantage sans rien faire. Cette hargne, mon père avait su la faire naître en moi pour me pousser constamment à dépasser les limites, quitte à moi-même parfois me mettre en danger.
Provocation oblige, je ne pouvais reculer devant le challenge de mon frère, m’emparant de la console, laissant mon frère lancer le jeu, sélectionner les modes, un vrai chef. Pour le peu que nous avons joué ces derniers mois tous les deux, je remarquais qu’il était loin d’avoir perdu la main bien au contraire ! Un vrai chef ! Trois siècles ? Je  n’irai peut-être pas jusque-là. Mais un certain temps, ça c’est clair !

  « Je sais j‘aurais dû mais arrête de me déconcentrer avec tes questions, ce n’est pas fair-play ! »

Le bougre, voilà qu’il s’amusait avec les nerfs ! Sans pour autant en avoir terminé avec ses questions, décidemment trop bavard pour pouvoir cesser ne serait-ce qu’une minute d’arrête de parler, je laissais mes doigts flanchés, laissant le monstre me mettre  KO avant de pouvoir rétorquer avec calme et fermeté, tentant également de reprendre le jeu en main.

  « Oui je pense que c’est sérieux. Tu voudrais qu’ils sortent ça d’où sinon ? »

On n’inventait une histoire de morts sans avoir de preuves solides. Et pour en être moi-même un, comment te dire mon frère que oui, je tue. Et sans la moindre âme, gardant le plus possible de distances avec ma victime pour éviter mon cœur d’être rongé par la culpabilité. Tu ne le sauras jamais et c’est bien mieux ainsi.


  « Je n’en sais rien. Tu crois nos parents apprécieraient d’avoir une mutation ?»

Pour ma part je n’en étais pas si sûr. Notre père ne l’accepterait jamais et préférerait peut-être se loger une balle dans la tête. Marius venait de faire naître en moi cette douce idée que notre père pourrait dissimuler une mutation… à moins que notre mère n’en soit responsable ; Qui sait ? Oui qui sait… les Caesar porteur de mutation mais tuant depuis des générations leurs semblables. Avouez que c’est plutôt ironique comme situation.
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MessageSujet: Re: C'est pour toi, grand frère ! [pv Martial]   C'est pour toi, grand frère ! [pv Martial] Icon_minitimeDim 14 Juin 2015 - 17:11


C'est pour toi, grand frère !



Je crois qu’il y a une chose, une seule, que nos parents n’ont pas réussi à contrôler chez nous : ma complicité avec mon frère. Pourtant, je mettrai ma main à couper qu’ils n’en sont pas trop fans. Faut les comprendre : je risque de dévergonder mon frère, de le faire échouer dans ses études, de piétiner sa réputation. Pire encore : je risque de le rendre humain. Non mais je vous jure… Enfin bon. S’il y a bien une chose qu’ils n’ont pas réussi à contrôler, à influencer, à modifier, c’est le lien si spécial qui nous relie. On est jumeaux, on a grandi ensemble et même mes quelques années d’internat n’ont fait que renforcer le lien qui nous maintenait en contact. C’est vrai que lorsqu’on nous voit séparément, on n’a pas trop trop l’impression qu’on se ressemble. Déjà parce que physiquement, je tiens de notre père et lui de notre mère, mais aussi parce que niveau caractère… voilà. Ca ne sert à rien d’entrer davantage dans les détails, vous avez déjà compris le principal.

Je l’ai vu venir, le coup de la console en mode je change de sujet de conversation ni vu ni connu mais je n’y résiste pas une seule seconde. Qu’on soit l’un contre l’autre ou en collaboratif, on est d’une efficacité redoutable. Je vous assure, lorsqu’on a des mannettes dans les mains, fous sont ceux qui nous défient ! C’est la classe Caesar qui ressort, je connais mon frère tellement par cœur que je peux prévoir n’importe lequel de ses mouvements, sauf quand il décide de la jouer intelligent et dans ce cas là, il me fout une raclée sévère. Ce que je ne compte pas laisser arriver, ne vous y tromper pas. Il y a ça aussi, de génial : on a beau être frère, ce n’est pas une raison pour laisser gagner l’autre, loin de là. Je me concentre sur l’écran, règle les options en quelques mouvements de pouce et clics, tout en m’installant plus confortablement. Hop, hop, hop, Warmachine2902 est dans la place. Si mon frère ne déprimait pas jusque là, je vais lui foutre une telle branlée qu’il va aller pleurer. Je lui fais un grand sourire provoquant.  « Déprimer ? Tu n’y es pas ! C’est toi qui te morfondras dans la vodka lorsque je l’aurais emporté ! » J’éclate de rire. Non mais il s’est vu ! Bon okay, la concurrence est rude, lorsque je joue face à Martial. J’ai hâte, ça doit faire plus de trois siècles qu’on n’a pas joué ensemble, je lui en fais d’ailleurs la remarque. Nos vies sont tellement dissemblables quand même. Moi, je vis n’importe comment : on tourne à n’importe quelle heure, je mange n’importe quand, je fais n’importe quoi. Lui, il bosse, beaucoup. Il gagne ses procès. Il bosse encore. Beaucoup.  « Je sais j‘aurais dû mais arrête de me déconcentrer avec tes questions, ce n’est pas fair-play ! » J’hausse les épaules. « Arrête de déconner Martial ! Depuis quand on joue fair-play ? » Je ne sais pas à quand remonte notre dernière partie sans utilisation de code de triche. J’dois en connaître une bonne douzaine et lui tout autant. Parfois je me dis que ça doit être sacrément balèze d’être un geek en informatique, parce qu’on peut en créer des nouveaux en tripatouillant dans le code du jeu vidéo. Non ? Je continue de parler, mais étrangement, les questions qui me viennent détonnent dans la conversation et, pire encore, sont parfaitement sérieuses et sorties de nulle part. Et pendant que je parle, la partie commence, je me concentre à moitié sur ce que je raconte, à moitié sur le jeu. Les questions le déconcentrent ? Parfait. Et si je n’ai plus d’idées, je lui demanderai la couleur de son caleçon, paye ta concentration après… et meeeeeeeeerde, je viens de me prendre un tir trop bien ajusté et… Je lève les bras au ciel dans un « YEAH EXPLOSE ! » tout à fait à la hauteur de ma réputation de gamin immature et…  « Oui je pense que c’est sérieux. Tu voudrais qu’ils sortent ça d’où sinon ? » Je baisse lentement les bras. Qu’est ce qui est sérieux ? Tu penses que c’est sérieux ce truc de Hunter ? Ils tuent vraiment ? Ma question me revient. Ah. Merde. Si Martial pense que c’est sérieux c’est que ça l’est. Je m’en doutais, hein, mais… mais. « Bordel, mais on est au XXième siècle, et on est aux US… on va pas tirer sur un mec sous prétexte que sa tête ne nous revient pas ! C’est hallucinant ! » Bienvenue sur Terre Marius. Je me concentre un instant sur l’écran de jeu qui nous montre nos persos en train d’agoniser, pour Martial, et de faire une danse de la victoire – pour le mien. Je me tais, attendant la suite des réponses. Il est comme ça, mon frère. Il a tellement l’habitude que je pose des centaines de questions qu’il attend que j’ai terminé pour commencer à répondre. Et il n’en oublie presque jamais.  « Je n’en sais rien. Tu crois nos parents apprécieraient d’avoir une mutation ?» Hum… bonne question. Je pause la mannette. « Je sais pas trop. J’imagine que si toi, tu n’aimes pas ça, ils devraient pas apprécier non plus. Enfin… les gens intelligents et tout ne devraient pas trop apprécier. Et ils ne sont pas trop dans le trip super-héros à la base… » Je réinitialise la partie et la relance sans prévenir Martial mais en lui lançant un regard moqueur et un sourire au bord du fourire. Forcément, dès le début, il se prend trois balles dans le thorax ! « BAM ! Tu ne l’as pas vu venir celui là ! » Mon perso se cache dans un immeuble. J’en profite pour m’étirer. Le seul problème, quand on joue sur la même télé, c’est que forcément, on voit où se trouve l’autre avec sa map et tout. Bon, j’imagine qu’en théorie, on n’est pas supposé regarder, mais je rappelle que j’ai eu mon brevet en trichant, mon bac en trichant, et que je suis cascadeur parce que je triche sur mon carnet de santé. Donc bon… faut pas trop m’en demander. Je reviens sur ce qu’il a dit. « N’empêche, j’pense pas que ce soit les Hunter qui tuent comme ça. Ou alors, ça doit juste être des déséquilibrés ou des mecs totalement tarés. On ne peut pas tuer des gens juste parce qu’ils sont bizarres. A la rigueur on peut les tabasser mais pas les tuer. » Ce n’est pas la première fois que je contredis ou plutôt que je ne crois pas mon frère. Mais ça reste rare, très rare, trop rare pour qu’on ne puisse pas le noter. « T’es avocat, t’as déjà du voir passer des dossiers là-dessus non ? »



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