Sujet: two of us, riding nowhere (ft. martial) Mar 3 Mar 2015 - 14:35
two of us, riding nowhere pietra & martial
Après plusieurs tentatives, Pietra réussit à attirer l’attention d’une vendeuse, qui se dirigea vers la caisse. Elle y déposa sans ménagement la pile de vêtements qu’elle avait accumulée durant la dernière demie-heure, espérant que la caissière ne se rende pas compte qu’elle achetait, entre autre, exactement la même combinaison veste et chemise qu’il y avait un mois presque. Suite à son aventure avec Mikael Hartmann, chasseur de primes, elle avait du jeter l’originale – entre le sang qui coulait de sa blessure et le déchirement de la balle lorsqu’elle l’avait atteinte, elle avait préféré brûler les vêtements avec son tapis, plutôt que de passer des heures à tenter d’en retirer les traces. Faire le ménage avec une plaie dans son bras droit n’avait pas été très facile, et elle n’avait pas exactement grand monde à appeler pour l’aider. ‘Oui allo j’ai besoin d’aide pour retirer le sang et les giclures de cervelle sur mon tapis suite à deux meurtres qui se sont déroulés dans mon salon, quel tarif recommandez-vous ?’ Il y avait sûrement un service de nettoyage utilisé par la mafia et les gangs quelque part, mais elle doutait qu’ils aient une branche de leur compagnie à Radcliff. Aussi avait-elle fait le travail toute seule, en mode automatique presque, tant les évènements de cette soirée l’avaient-ils chamboulée.
Même si, en cet instant, elle n’avait pas l’air d’une jeune femme ayant découvert qu’elle était capable de tuer à répétition. Son nouveau tapis dans un sac, ses vêtements dans l’autre, elle déambulait avec aisance dans le centre commercial de la ville, souriant occasionnellement à une connaissance ou un enfant qui manquait de lui rentrer dedans. Une après-midi typique pour la demoiselle, si ce n’était qu’elle avait plus de mal que d’habitude à se frayer un chemin dans la foule, et ce malgré ses murmures de ‘si vous pouviez vous écarter’, ou ‘pardon, je voudrais passer’. La vérité était que, depuis qu’elle avait réussi à obtenir du NH24 auprès de Seth, son don avait entièrement disparu, et ses conséquences sur sa santé aussi. L’espèce de magnétisme qui se dégageait d’elle et lui permettait d’influencer son entourage avait trouvé le bouton ‘off’, et elle se retrouvait une humaine lambda – ou presque. Elle était en tout cas assez normale pour ressentir la douleur dans la plante de ses pieds, et la faim qui lui rongeait l’estomac. Après autant d’emplettes, il était largement temps d’aller se reposer un peu. La brune se dirigea donc vers la zone cafeteria du centre, salivant déjà à l’idée de l’énorme part de cheesecake qu’elle allait s’offrir. Elle était tellement obnubilée par son goûter qu’elle ne se rendit pas compte de la foule occupant déjà le lieu.
Ce ne fut que lorsqu’elle se mit en quête d’une table, son thé et son gâteau en main, qu’elle s’aperçut du manque d’option. Dépitée, la mutante s’arrêta un instant, dans l’espoir de repérer une place oubliée par l’armée de citoyens venus profiter de leurs rares jours de repos. Elle faillit perdre espoir quand, soudain, une table se détacha dans le fond : deux chaises, un seul occupant, qui s’était installé de façon à ce qu’on ne puisse que très difficilement discerner la place vide. Victoire. Pietra se dirigea vers sa cible, qui ne releva pas le visage malgré le claquement de ses talons. Arrivée à son niveau, elle toussota. « Est-ce que je peux m’assoir ? D’habitude je ne vous dérangerai pas, mais il n’y a plus vraiment d’autres places… » A l’exception de la chaise près du gamin hurlant qui semblait déjà avoir vomi sur sa mère deux fois, mais personne ne lui en voudrait si elle ne choisissait pas cette place, si ? Pietra se mordit la lèvre, espérant ne pas être tombée sur un homme aussi grognon qu’un octogénaire avec trop de ballons sur sa pelouse. Mais lorsque l’interpellé releva la tête, elle le reconnut avec surprise. « Martial ?! Qu’est-ce que tu fais là ? » s’exclama-t-elle, avant de se rendre compte que la question avait peut-être été un peu malpolie. « Enfin, je veux dire… Je ne t’imaginais pas du genre à perdre tes Samedis dans le centre commercial, encore moins dans la zone cafeteria. » Sourire. Ce disant elle tira la chaise et s’y assit, étirant ses jambes avec un soupir de soulagement. Elle avait vraiment mal choisies ses chaussures ce matin, ou plutôt elle avait été sotte de croire que sa virée shopping durerait moins de deux heures.
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Sujet: Re: two of us, riding nowhere (ft. martial) Mar 17 Mar 2015 - 21:00
Cafétéria bondée, les samedis ne laissaient guère d’autre choix de faire preuve de patience face à la demande hors norme. Beaucoup profitaient du week-end pour sortir leurs enfants, prendre un bon bol d’air pollué avant de rentrer chez eux s’enfermer à double tour. Alorspeut-être que le dimanche, ils iraient faire un tour au parc, parce que maintenant, la forêt n’existait plus à moins de 50 km, alors on créait des parcs. La vie au XXIème siècle, c’était celle-là même : Vivre dans l’air gris, se restaurer à coup de pesticide de burgers industriels avec des frites contenant plus de graisse et de sel que de pomme de terre en elle-même et faire des rencontres sur internet tout en ignorant ouvertement la jeune femme dans le bus qui aurait pu vous répondre sans grande gêne. Le monde d’aujourd’hui, à la fois ouvert et fermé à la fois. Monde d’anomalies, d’absurdités ; on se demandait vraiment pourquoi nous les avions menées ici, menées à nous. Les anéantir serait inutile, puisqu’elles continueraient de grandir grâce à la censure ; alors quoi les laisser faire ? Parfaitement, laisser faire, et les noyer dans l’oubli. Il m’arrivait parfois d’avoir besoin de renouveler ma garde-robe. Parfois ouais. Je profitais d’être en centre-ville pour quitter le domicile de mon client chez lequel je m’étais rendu pour retrouver l’atmosphère brillante du centre commercial juste avant de rentrer. Capable de fréquenter les boutiques de luxe comme celle de moindre qualité, j’arpentais les magasins sans me poser la question de l’argent. Si cela me plaisait et me convenait alors je prendrais, inutile d’aller plus loin dans les choix. Ces dames mettaient tant de temps pour simplement se décider à l’acquisition d’un simple vêtement que j’en trouvais cela d’un ridicule à toute épreuve. C’est en costume que je passais l’entrée sécurisée des magasins, contrastant avec les clients des lieux. Le week-end n’était nullement un jour de repos pour tous, bien au contraire.
Passant par la cafétéria pour prendre rapidement un café, sentant la fatigue peser, je ne souhaitais nullement reprendre le volant en somnolant. Essuyer un accident n’était vraiment pas mon truc, et je me passerai bien de finir à l’hôpital en plein week-end. Face au monde, je prenais un malin plaisir à embêter Marius par SMS pour passer le temps. On ne changeait pas une équipe gagnante même séparée par les kilomètres ! La file d’attente fut grandement plus appréciable maintenant que j’avais une petite occupation, à presqu’en oublier de voir que mon tour venait d’arriver. Cherchant ensuite une place assise, et finissant par en trouver une, je posais mon verre sur la table pendant que je répondais une fois de plus à Marius, répondant du tac au tac par l’affirmative à la jeune femme qui venait de me parler. Accaparé par la réponse à écrire à mon frère, je n’avais même pas fait attention à sa voix. Relevant ensuite la tête une fois terminé, je constatais que je connaissais la voix féminine à qui j’avais précédemment parlé. Ah tiens, Pietra. Levant mon sac trahissant que je venais d’acheter des vêtements, je lui souris, répondant.
« Et toi alors ? »
En quoi était-ce étrange que je sois ici d’abord ? L’envie de me fumer une cigarette me monta au nez, sans que je puisse assouvir ce désir ; plaisir que je commencerai allègrement par calmer une fois dehors. Elle me faisait rire, à se demander si je n’engageais pas moi-même une personne pour justement acheter des vêtements sans que je n’ai à me déplacer !
« Tu préférerais que je les perde chez moi à ne rien faire ? »
Sourire insolent, j’avalais les gorgées qui me firent l’effet d’un réveil en train de sonner. Et puis, je repris, face à cette rencontre pour le moins inattendue. Allez, avoue simplement que tu adores me voir ici ! Petite provocation évidemment, parce que je l’appréciais bien. Dans le fond, nous nous ressemblions assez, c’en était presque troublant.
« Je n’avais pas prévu de passer par la cafétéria, pour te dire, tu as failli me manquer ! »
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Sujet: Re: two of us, riding nowhere (ft. martial) Ven 20 Mar 2015 - 13:44
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Martial leva un sac plein d’achats en guise de réponse, avant de lui retourner la question. Elle exécuta le même geste, avant de reposer ses emplettes assez lourdes sur le sol. « Tu préférerais que je les perde chez moi à ne rien faire ? » Pietra rit. « Dit comme ça… » fit-elle, portant une bouchée de son gâteau à ses lèvres. « Je n’avais pas prévu de passer par la cafétéria, pour te dire, tu as failli me manquer ! » « Tu aurais eu tort de ne pas venir t’y poser, ce centre commercial a l’un des meilleurs cheesecake aux myrtilles que j’ai jamais mangé. » Ce disant, elle lui tendit sa cuillère. « Tiens, goûte. Ça va changer ta vie. » Si Martial et elle avaient beaucoup en commun, ils devraient partager la même gourmandise, non ? Enfin, même les humains les moins gourmands du monde ne pourraient résister à ce cheesecake, elle en mettrait sa main à couper. Pendant qu’il se décidait à goûter la sucrerie, Pietra continua de boire son thé, observant les passants qui déambulaient plus ou moins énergétiquement autour d’eux. Elle ne pouvait s’empêcher de se demander combien d’entre eux étaient mutants, comme elle, et combien avaient pris la même décision qu’elle. Combien d’entre eux, avant de sortir ce matin, avaient-ils injectés du NH24 dans leurs veines, pour vivre au moins une journée sans les plumes, écailles ou autres dons plus ou moins visibles qui leur valaient si souvent d’être haïs et chassés ?
Elle tourna légèrement le visage vers Martial, récupérant sa cuillère avec un sourire. Des nombreuses personnes qu’elle aurait pu croiser ici, elle était plutôt contente que ç’ait été lui. Martial était entièrement tenu à l’écart de sa vie privée, et n’avait pour l’instant pas cherché à y pénétrer. Il n’avait aucune idée de sa mutation, du sang qu’elle avait sur les mains, de son manque flagrant de sympathie pour ses victimes, ni même la moindre idée du lien qui l’unissait à sa jumelle, mis à part l’habituelle affection d’une aînée pour sa cadette. A ses yeux elle n’était qu’une jeune femme plutôt enjouée, qui profitait de sa jeunesse et de sa nouvelle indépendance avec volupté. Pour une fois, le masque qu’elle portait ne glissait pas, et elle pouvait se laisser imaginer qu’il était la réalité, sans toutes les complications qui se cachaient derrière. Et cela, elle en avait énormément besoin. Même avec l’aide du NH24, les moments de détente et de tranquillité étaient rares, de fugaces rayons de soleil dont elle ne pouvait saisir la chaleur. L’idée de passer quelques heures à discuter de sujets sans importance avec Martial, dans un centre commercial bondé, lui semblait aussi attrayante qu’un après-midi aux montagnes russes pour la majorité de la populace.
« Alors, quand est-ce que je peux m’attendre à ma prochaine conférence de presse sur un énième procès contre le labo ? » demanda-elle, ne plaisantant qu’à moitié. « Je préfère autant être prévenue, parce qu’entre mes responsabilités habituelles et ce projet avec Roderick Callahan, je ne sais pas si je pourrais survivre à une nouvelle attaque… » Elle glissa un peu sur sa chaise, mimant l’épuisement. Pour quelqu’un qui prétendait être surmenée, elle était plutôt guillerette. Mais le plaisir de pouvoir bouger la tête sans ressentir la moindre douleur, de sentir les relents de nourriture plus ou moins grasse sans avoir la nausée, était beaucoup plus puissant que les contraintes que lui imposait son travail. Sans parler du fait qu’elle avait découvert qu’elle était douée à son travail, avec ou sans sa mutation, détruisant d’un coup sec le doute qui trônait dans son esprit depuis des années. Pietra la mutante était peut-être une force de la nature, mais elle préférait largement la vie de Pietra, l’humaine lambda. A moins que Martial ne tente de lui voler le reste de son gâteau : là, elle regretterait peut-être brièvement de ne pas pouvoir lui ordonner de se mettre une claque.
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Sujet: Re: two of us, riding nowhere (ft. martial) Mer 25 Mar 2015 - 0:45
Qui pourrait croire qu’un homme se permettrait de passer du temps à faire des boutiques ? Croyez-le ou non mais nous avions nous aussi une certaine coquetterie dans notre élégance, se caractérisant néanmoins différemment de celui la gente féminine. Pour ma part, il n’était pas question de passer des heures dans l’essayage de vêtements, la plupart du temps, il était question de sélectionner sa taille et d’acheter le vêtement. Pour les costumes je les commandais sur mesure, et même si cela valait son pesant d’or, l’on sentait tout de suite la différence avec un costume acheté au rayon de prêt à porter. Parfois, comme n’importe qui, il fallait bien se vêtir décemment. Pas de chance, aucune femme ne pouvait le faire pour moi, d’ailleurs je préférais chercher moi-même ce que je souhaitais porter. Sourire aux lèvres, je ne refusais nullement cette invitation à goûter le cheesecake, réflexe que je n’avais pas eu lors de ma commande, lorgnant à peine le comptoir des pâtisseries, concentré sur ma conversation avec Marius. Goûtant, je devais me rendre à l’évidence qu’elle était des plus fameuses, et particulièrement fondant en bouche.
« En effet. C’est divin »
Lui rendant sa cuillère, je la laissais poursuivre son goûter pendant que je sirotais mon café, l’envie pressante de me griller une cigarette. Pas moyen de trouver une place à l’extérieur, à supposer que Piotra ait envie d’affronter le froid pour me laisser fumer. Par respect et politesse, je patienterai jusqu’à être dehors, ce qui me ferait le plus grand bien. Un jour, peut-être que j’essaierai d’arrêter, mais en attendant c’était plutôt mal barré. J’étais accro à cette petite chose qui calmait mes nerfs et me relaxait dans les moments de grand stress. Chacun évacuait comme il le pouvait, certains se jetant sur la nourriture, d’autres le café, l’alcool ou la cigarette. Pas vraiment la chose la meilleure pour la santé mais tant pis. Clairement entre nous deux, il y avait quelque chose d’étrange, à la fois mystérieux et attirant, tout comme étrangement inquiétant. Je ne savais pas quoi, et même si je pouvais fouiller pour trouver, je préférais conserver ces éventuelles probabilités et hypothèses, tout simplement parce que c’était plus excitant, et plus intéressant. Ne pas se connaître mais dans un même temps se comprendre comme si au fond les secrets de l’un reflétaient les secrets de l’autre… Et c’est cela même qui me tourmentait quelque peu, tout en me fascinant derrière ; ce bout de femme avait un truc significatif et perceptible que je ne retrouvais chez aucune autre. Probablement parce que nous nous ressemblions bien trop, et que c’en était presque horrifiant. La frontière entre la fascination et l’horreur demeurait si mince, ce serait dommage de l’abimer… autant laisser le doute planer le plus longtemps possible.
« Tu sais que je ne suis pas chargé de l’affaire. Je n’en ai absolument aucune idée mais je peux me renseigner et te tenir au courant. »
Cette histoire ne m’avait jamais plu, sentant directement une affaire louche. D’ailleurs on m’avait refusé le dossier, justement parce que je ne voyais pas l’intérêt de poursuivre le laboratoire, faute de preuves pour l’accusé qui semblait bâtir son empire de plaintes sur du sable. Je sentais la colère et l’énervement entre les lèvres de la demoiselle qui pourtant conservait un calme olympien en me parlant de ce qui semblait la faire sortir de ses gonds. Souhaitant la rassurer, je poursuivais, plutôt confiant.
« Le plaignant n’a aucune preuve solide pour vous faire tomber. Tout ce qu’il a peut être retourné contre lui ou réinterprété. Ce ne sont pas des faits. Ça ne tiendra pas. »
Je plaignais d’ailleurs l’avocat qui serait chargé de le défendre. D’un autre côté, s’il payait bien…
« Je peux voir pour assurer ta défense si ça recommence. »
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Sujet: Re: two of us, riding nowhere (ft. martial) Ven 27 Mar 2015 - 17:59
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« En effet. C’est divin. » Pietra sourit, récupérant sa cuillère avec un regard entendu. « Est-ce que je te mentirais ? » plaisanta-t-elle, avant de prendre une nouvelle bouchée du gâteau. Elle ne mentirait jamais quant à la qualité d’un gâteau ou d’un bonbon. Ce serait manquer d’honneur de la façon la plus perverse imaginable. Mentir pour se protéger, pour éviter de s’attirer des ennuis, voir même juste pour pouvoir sortir du travail quelques heures plus tôt, elle en était plus que capable. Elle éprouvait même un certain plaisir à trouver les mots justes pour esquiver la vérité, ou du moins la tordre pour obtenir ce qu’elle voulait. Dans une autre vie, elle aurait sans doute fait une excellente politicienne… Quoiqu’il n’était peut-être pas trop tard ? Pietra Nelson-Byrd, pour un avenir de confiance. Elle ne pouvait nier que cela sonnait plutôt bien. Mais dans l’atmosphère tendue de Radcliff, elle s’imaginait très mal affronter Thaddeus Lancaster aux prochaines élections. Surtout qu’on l’interrogerait forcément sur sa position quant à la situation des mutants, et répondre autrement qu’avec une langue de bois lui vaudrait sûrement d’être inspectée par les Hunters en détail, chose qu’elle souhaitait largement éviter. D’un autre côté, avoir un candidat pro-mutant ferait beaucoup de bien à la ville, dont les partisans les moins haineux se voyaient rapidement réduits au silence. Sans devenir un symbole de la résistance, elle pourrait – hypothétiquement, bien sûr – tenter de changer les choses…
Pietra se laissa divaguer intérieurement, oubliant son discours originel sur le cheesecake, jusqu’à ce que la voix de Martial ne la tire de ses rêveries. « Tu sais que je ne suis pas chargé de l’affaire. Je n’en ai absolument aucune idée mais je peux me renseigner et te tenir au courant. » Pietra leva la tête, surprise. Elle n’était certainement pas une experte en matière légale, mais elle n’était pas sûre que Marius puisse lui faire passer des informations confidentielles de ce genre. « Volontiers. » répondit-elle tout de même ; après tout, une source anonyme ayant entendu quelque chose entièrement par accident, c’était plausible, non ? N’ayant visiblement pas les mêmes scrupules que la jeune femme, Martial continua : « Le plaignant n’a aucune preuve solide pour vous faire tomber. Tout ce qu’il a peut être retourné contre lui ou réinterprété. Ce ne sont pas des faits. Ça ne tiendra pas. » La brune ne put s’empêcher de soupirer, légèrement soulagée. Même si ce que lui apprenait l’avocat ne faisait que confirmer sa propre opinion, elle était tout de même heureuse de savoir que le plaignant ne cachait pas une preuve secrète qui la surprendrait au tribunal. Buvant une nouvelle gorgée de son thé déjà moitié vidé, elle laissa son regard traîner sur le visage soudain pensif de l’homme.
« Je peux voir pour assurer ta défense si ça recommence. » finit-il par dire. Pietra lui sourit, sincèrement reconnaissante. « C’est gentil de me le proposer. Mais ça ne risque pas de te créer des problèmes au sein de ton cabinet ? » Si un de ses collègues s’occupait du plaignant, qu’un autre des avocats soit chargé de la défense risquait de probablement de créer des tensions. A moins que Martial ne déteste déjà l’avocat en question, dans quel cas elle ne ferait qu’alimenter le feu… Les résultats devant le juge pourraient être intéressants, alors. Croisant ses jambes, Pietra réfléchit un instant. « A vrai dire, ce qui m’inquiète, ce n’est pas tant le procès que la presse qui l’entoure. Même si le plaignant n’a aucune preuve, si les journalistes décident d’en faire une pauvre victime tentant de se défendre contre une grande entreprise, le laboratoire va voir sa popularité entrer en chute libre… » Elle se mordit la lèvre, avant d’ajouter avec un sourire moitié-moqueur : « … Et moi, je devrais chercher un nouveau travail. » En tant que chargée de presse, si elle ne réussissait pas à éviter le fiasco journalistique, elle risquait bien de se voir congédier. Et cette fois, pas de mutation pour l’aider à convaincre son patron de la garder. « Je me vois mal passer de chargée de presse à serveuse dans le centre commercial, tu comprends. Quoi que, s’ils font un rabais aux employées sur leurs gâteaux… » Elle fit mine de réfléchir, avant de laisser s’échapper un léger rire.
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Spoiler:
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Sujet: Re: two of us, riding nowhere (ft. martial) Sam 4 Avr 2015 - 22:43
Ce n’était qu’un jeu. Ce n’était qu’un jeu à qui aurait le plus de pouvoir, le plus de ténacité, le plus de chance. La justice n’était qu’un nom, une entité parmi d’autres que les hommes décidaient pour pouvoir instaurer un système et éviter l’anarchie. Il était préférable d’ailleurs qu’il en existe un, aussi pénalisant soit-il, aussi mauvais et incompétent soit-il. Nous étions des avocats, à des fins de défense de clients. Rien que ce mot semblait exagérer. Ceux que nous allions aider, par un argumentaire en vue de convaincre un juge, ce n’était pas des victimes, des plaignants, mais bien des clients. Nous les appelions tous ainsi, à croire que cette personne, notre gagne-pain, nous apportait simplement une contribution. Du reste, notre devoir de justice n’existait que par la rémunération qu’il y aurait à la clé. Etait-ce simplement possible de penser ainsi ? Notre sens de la justice semblait également des plus nobles ; de fins avocats cherchant à contrecarrer les failles de la loi, voilà ce que nous étions. L’éthique, la compréhension, la compassion, cela n’existait pas dans notre corps de métier. Et si certains prenaient leur métier à cœur, ce n’était qu’une minorité parmi ses vautours dont le seul but demeurait le prestige. Faire gagner le client pour obtenir la plus haute rémunération, le plus haut avantage. Tromper la loi, passer entre les mailles du filet. Rédiger de grands discours élogieux pour simplement pavaner. Avant même que le procès ne commence, nous avions déjà une idée de la tournure des évènements. Parfois, c’était si mécanique que cela se devinait instantanément, avant même le début de la séance. C’est pourquoi je rassurais Pietra, parce que je savais, ma petite idée bien ancrée dans mon esprit, certaine et assurée. Oreille attentive, j’avais une idée des affaires en cours au cabinet, les échanges plutôt habituels entre nous. Nous savions ce qui allait marcher ou non et je ne me faisais aucun souci pour mon amie concernant ses problèmes. La majorité des plaintes n’aboutissait nullement au tribunal, des preuves semblaient nécessaires pour qu’il y ait un semblant de matière. Je lui fis un sourire, amusé de voir combien elle tenait à se faire discrète pour m’éviter de désastreuses conséquences.
« Des problèmes, il y en aura toujours. L’important, c’est de savoir les gérer »
J’ignorais où cela m’amènerait et reconnaissait n’avoir aucune idée de l’issue de ma requête. Ce ne serait pas la première fois que je me mettrais mes collègues à dos, du genre à mettre les deux pieds dans les embrouilles pour faire avancer et évoluer ce qui stagnait par manque de tact et de courage. Parfois, personne n’osait s’exprimer pour éviter de creuser en profondeur. N’était-ce pas après tout notre quotidien, gratter la petite bête, s’en nourrir pour assurer la défense et l’emporter ? Ce silence incompréhensible m’énervait, m’agaçait même. Je tentais de rassurer Pietra d’une quelconque manière. Ce ne serait pas elle la fautive, qu’elle cesse de se blâmer pour ça. La bêtise humaine n’est pas contrôlable, malheureusement.
« Il y a toujours justice pour les personnes honnêtes ; et rien ne t’empêche toi de poursuivre la presse pour diffamation également. Prépare le terrain et les arguments pour te défendre, sait-on jamais. Les clients, les actionnaires sont ceux qui doivent croire en toi principalement. Rien n’est en arrivé, alors ne pense pas au pire. »
Je restais rationnel ; inutile de faire sortir ses émotions et exploser, on ne parlait là que d‘éventualités, de possibilités. S’il était toujours avantageux de prévoir les coups, les pièces déplacées reflétaient à elles seules l’évolution du jeu sur l’échiquier. La dame ne se faisait piégée uniquement si l’adversaire voyait son cavalier prêt à l’avoir. Tout n’était question que de possibilités, d’hypothèses. Seul le fait comptait, et lui seul restait maître du pouvoir et de la preuve. Rien n’était tangible par des « et si » ou des « peut-être ».
« Hey, rien n’est encore arrivé d’accord ? Tu n’es pas encore prête à être serveuse.» répondit-il pour la rassurer. « Personnellement je te verrai même plus te reconvertir en pâtissière, pour manger de délicieux cheesecakes à la myrtille. »
Il était temps de détendre un peu l’atmosphère.
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Sujet: Re: two of us, riding nowhere (ft. martial) Ven 10 Avr 2015 - 12:24
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« Des problèmes, il y en aura toujours. L’important, c’est de savoir les gérer. » « Tu es plein de sagesse, pour un homme avec des miettes de cheesecake sur les lèvres. » rit la jeune femme, lui tendant sa serviette pour qu’il puisse s’essuyer la bouche. Martial avait raison, malgré la petite pique amicale qu’elle venait de lui lancer. La vie n’était pas un long fleuve tranquille, elle le savait très bien ; et quand bien même elle se serait laissée aller à le croire, les dernières semaines lui auraient rapidement rafraîchie la mémoire. Seulement, contrairement à ce que le jeune homme lui recommandait, Pietra avait plutôt eue tendance à fuir ses problèmes. Elle n’était réellement passée à l’attaque qu’une fois sa main forcée, ou lorsqu’elle se retrouvait acculée par ses agresseurs – parfois littéralement. En partie parce qu’elle espérait toujours s’en sortir sans faire usage de la force, mais surtout parce qu’elle redoutait la facilité avec laquelle elle tombait dans la violence. Aucun ordre ne lui avait été plus facile à donner que celui ayant signé l’arrêt de mort du Hunter qui lui avait tiré dessus, un mois de cela. Elle ne savait pas si c’était la peur que sa prochaine balle ne l’atteigne mortellement, ou la rage nourrie de douleur qui avait balayée tous ses scrupules, mais elle était sûre d’une chose : jamais le contrôle de son don ne lui était venu aussi naturellement, aussi complètement. Et ce savoir, plus que tout autre chose, la terrifiait. Elle n’était pas prête à glisser dans l’introspection et découvrir davantage ce côté sombre, aussi se concentra-elle à nouveau sur la conversation.
Ayant rétablie toute la dignité de son apparence, l’avocat reprit : « Il y a toujours justice pour les personnes honnêtes ; et rien ne t’empêche toi de poursuivre la presse pour diffamation également. Prépare le terrain et les arguments pour te défendre, sait-on jamais. Les clients, les actionnaires sont ceux qui doivent croire en toi principalement. Rien n’est en arrivé, alors ne pense pas au pire. » Pietra fit un bruit qui ne signifiait ni oui, ni non. Elle n’était pas convaincue que ce soit aussi simple : les clients et les actionnaires croiraient en elle tant qu’elle serait capable de contrôler l’image du laboratoire, c’était bien là le problème. Mais soit, rien n’était encore arrivé, et au moins sa tendance à imaginer le pire l’obligeait à se préparer en conséquence. Si elle n’était pas passée sous NH24, elle n’aurait eu qu’à organiser une conférence de presse et utiliser tout son charme pour convaincre les journalistes de prendre son parti, plutôt que celui du plaignant ; maintenant, la chose ne serait pas aussi facile, mais elle pourrait y arriver. Après tout, tous les autres employés de son bureau y arrivaient bien avec leurs ressources purement humaines, n’est-ce pas ? Elle avait simplement décidé d’équilibrer un peu les choses, de régler son niveau de jeu sur ‘difficile’ plutôt que ‘facile’, mais le principe restait le même.
Devant sa mine toujours un peu sérieuse, Martial décida de surenchérir sur ses paroles. « Hey, rien n’est encore arrivé d’accord ? Tu n’es pas encore prête à être serveuse. » dit-il d’une voix qui se voulait rassurante. Pietra lui sourit, pour lui montrer qu’elle n’était pas encore angoissée au point de s’imaginer un futur dans le monde de la restauration comme la seule solution viable. « Personnellement je te verrai même plus te reconvertir en pâtissière, pour manger de délicieux cheesecakes à la myrtille. » Pietra se mit à rire. « Je pense que si je mangeai tous les cheesecakes, j’aurai du mal à gagner mon pain… littéralement. » Elle n’imaginait pas qu’une pâtisserie avec elle à la tête puisse faire autre chose que faillite, vue sa gourmandise… Elle mangerait les plus beaux gâteaux bien avant qu’ils n’arrivent devant les clients ! Finissant son thé, elle reposa la tasse vide sur son plateau, constatant avec tristesse qu’elle avait d’ailleurs fini son cheesecake. « Et toi, si tu n’étais pas avocat, dans quoi te reconvertirais-tu ? » demanda-elle, sincèrement curieuse. « Non, attends, laisse-moi deviner. » Elle le dévisagea longuement, tentant de s’imaginer Martial dans un autre métier. « Je te vois bien… bûcheron. Ou garde-chasse ; mais en tout cas, quelque chose qui t’enferme dans la forêt. » finit-elle par dire, avec un sourire espiègle. « J’ai bon ? »
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Sujet: Re: two of us, riding nowhere (ft. martial) Sam 25 Avr 2015 - 22:31
De la sagesse, c’était vite dit. J’avais simplement la capacité d’être assez méthodique et organisé tout en étant apte à relativiser. Je passais facilement à autre chose, comme si ce qui pouvait arriver ne me touchait pas le moins du monde. Parce qu’il n’y avait de raison d’être choqué par ce qui pouvait avoir une solution possible. Ce n’était pourtant pas donné à tout le monde, et je ne comprenais pas ceux qui paniquaient alors que la réponse se trouvait sous leurs yeux. Il suffisait parfois de savoir de les ouvrir, se calmer et raisonner. Ce qui pour beaucoup ressemblait à un parcours du combattant. D’un sourire gêné face à ce qu’elle me dit, je passais par réflexe ma main sur ma bouche pour évacuer les quelques miettes restées sur mon visage. Trop occupé auprès des problèmes personnels de la demoiselle, j’avais néglige mon allure pourtant habituellement soignée et quasi parfaite. Le métier, les occupations, changeaient la personne que nous étions, d’une certaine manière. A moins qu’il n’y ait un masque, celui que l’on revêtait tous pour se fondre dans la société, pour se trouver une place, celle de nos inspirations ou de celle des autres, pour être accepté. Simplement avoir un environnement pour se développer individuellement, ou peut-être même que les autres profitaient de ce que vous étiez pendant que vous leur accordiez tout sans concession. Qui pouvait le dire hormis nous-mêmes ? Parfois, le reflet de notre propre personnalité demeurait comme une porte fermée et inexistante. A n’en pas savoir qui on était vraiment, qui on aurait voulu être et devenir. Trop philosophique de la part de celui que son père avait façonné à son image, d’une certaine manière, pour le transformer et le rendre comme lui. Identique. Sans m’en plaindre j’avais accepté, d’une certaine manière, à une moindre mesure, pour devenir ce que j’étais. Etais-je déçu, regrettais-je ? Pas vraiment. Difficile de détruire ce qui vous avait construit, et fait de vous l’homme que vous étiez. J’acceptais les choses telles qu’elles venaient, et si je n’en faisais rien c’est que je les acceptais, simplement. Et je passais ensuite à autre chose. Le passé ne se réécrivait, seul l’instant présent avait un facteur déterminant. Qu’on laisse l’autrefois en paix. C’est pourquoi je l’aidais, d’une certaine manière, à se faire à l’idée que le jeu se jouait actuellement, que tout pouvait arriver et changer le cours des choses. A sa manière elle me faisait rire, tantôt cynique, tantôt amusée par la situation, jamais morose. Si les affaires semblaient l’inquiéter, elle tentait en tout cas de garder un élan d’optimisme pour ne pas se laisser grignoter par la morosité. Et je la suivais d’ailleurs dans notre imaginaire futuriste à base de pâtisseries et de cheesecakes.
« Sauf si c’est moi qui les mange avant ... »
Pourquoi chercher des métiers si sophistiqués et compliqués que nous n’en prenions plus le moindre plaisir ? Mécanique et fonctionnant sur des rouages identiques, je défendais mes clients parfois presque les yeux fermés, connaissant le dénouement de l’affaire avant même que le procès n’ait commencé. Créer, imaginer, inventer avait toujours manqué à ma vie. La créativité vivait en moins sans avoir la possibilité de s’exprimer librement. Je ne sus dire l’expression que je fis lorsque que Piotra m’avoua m’imaginer comme un bûcheron, dans sa forêt. Non. Si je m’enfouissais parmi les arbres et les conifères, c’était pour mieux laisser la créativité s’échapper et s’enfuir vers de nouveaux horizons, et peindre selon mes propres couleurs le monde. Sous mes airs d’enfant sage, sommeillait un artiste prêt à déchainer son inspiration aux quatre vents.
« Tout faux. » répondis-je, sourire aux lèvres avant de poursuivre, faisant mine d’être indigné « D’où te vient cette idée que je puisse être bûcheron ? »
Interloqué, je peinais à m’imaginer hache à la main en train de couper du bois. Vraiment. Les métiers manuels ne m’avaient jamais vraiment tenté. La musique en revanche, avait cet attrait attirant, captivant les oreilles des auditeurs, les poussant vers l’émerveillement de leur audition. Un attrait qui m’avait toujours fasciné, et dont on m’avait arraché puisque cela ne convenait pas comme métier.
« Premier violon. Si j’avais l’occasion de tout refaire, je serai soliste dans un orchestre »
Le rêve. S’exprimer face à un public à l’écoute, suivre la baguette du chef d’orchestre et se laisser transporter par la mélodie produite. Sortir le son de ses envies, par l’interprétation libre de la partition.
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Sujet: Re: two of us, riding nowhere (ft. martial) Mar 5 Mai 2015 - 19:26
two of us, riding nowhere pietra & martial
Pietra observa Martial essuyer les miettes du contour de ses lèvres avec un léger sourire. Elle porta tout de même sa serviette aux siennes, histoire de vérifier que son commentaire n’avait pas été l’hôpital se moquant de la charité. Mais non, dans sa gourmandise elle n’avait pas laissée une trace de son cheesecake. Au souvenir du gâteau, l’estomac de la brune gronda, et elle jeta instinctivement un regard sur sa montre. Il n’était certainement pas l’heure de manger, mais son appétit semblait être passé outre. Elle avait bien envie d’un pain au chocolat, ou d’une crêpe, peut-être avec de la banane flambée… Pietra se mordit la lèvre, se sentant saliver d’avance. Malheureusement, elle ne pouvait pas vraiment justifier deux desserts d’affilée, et le seul autre restaurant de la cafeteria servait des plats mexicains, dont la sauce piquante lui faisait plus horreur que plaisir. Peut-être passerait-elle au chinois de son quartier, pour commander des pancakes de canard avec de la sauce hoisin… Ou alors une truite et des patates sautées ? Elle avait tellement faim qu’elle serait prête à tenter de manger un calamar géant, si l’occasion s’en présentait. Enfin, c’était peut-être une (légère) exagération. Perdue dans son petit monde alimentaire, Pietra prit un moment à revenir dans la réalité de leur discussion, mais prit tout de même un air faussement outré devant l’idée que Martial lui dévore ses pâtisseries imaginaires.
Puis, elle commença à lui chercher un autre métier, sans grand sérieux. Ce fut au tour de Martial de se prétendre indigné lorsqu’elle suggéra ‘bûcheron’, et sa mine la fit rire. « Tout faux. » « Oh, zut! » s’exclama-elle, faussement déçue. « D’où te vient cette idée que je puisse être bûcheron ? » « Je ne sais pas, clairement ton caractère incroyablement viril… » plaisanta-elle, le ton à la limite du flirt. Elle n’avait pas d’intentions sérieuses quant à Martial, mais elle ne pouvait s’empêcher de laisser occasionnellement s’échapper ce genre de remarques, ou des regards pleins de sous-entendus. L’habitude, mais surtout le plaisir du jeu, un plaisir tout à fait inoffensif quand l’autre joueur était conscient qu’il ne s’agissait bien que de cela : un jeu. Martial et elle se ressemblaient suffisamment pour qu’elle n’ait pas d’inquiétudes à se faire sur ce sujet. Tout juste prendrait-il le rôle du sigisbée, du noble chevalier soupirant auprès de sa cruelle dame, prêt à se pâmer pour un sourire. Le fait qu’elle l’imagine maintenant dans l’univers de l’aristocratie médiévale était sans aucun doute plus approprié. L’avocat tenait plus du mirliflore que du garde-chasse aux bottes boueuse et aux mains calleuses. Avec ses costumes bien taillés, il aurait l’air aussi à sa place dans une forêt qu’un teletubbies dans un film pornographique. Niveau fantasme, il y avait mieux. Quoique, certains étaient probablement déjà en train de sortir le lubrifiant, voir même le préservatif pour ceux dont les partenaires se prêteraient au jeu.
Pietra secoua sa tête, chassant l’image assez particulière de son esprit. Elle releva la tête avec un sourire, très contente que Martial ne soit pas télépathe ; elle aurait eu du mal à expliquer ses pensées, pour le coup. A la place, elle continua la conversation : « Très bien, si tu ne serais pas bûcheron, quelle serait ta carrière alternative ? » La réponse ne se fit pas attendre. « Premier violon. Si j’avais l’occasion de tout refaire, je serai soliste dans un orchestre. » Le regard de Pietra s’agrandit de surprise. « Tu joues du violon ? Je ne le savais pas ! » s’exclama-elle. « Tu en joues seulement pour toi-même, ou est-ce que tu fais partie d’un orchestre – amateur ou autre ? » La mutante avait beau ne pas être musicale elle-même, le talent artistique la fascinait, que ce soit le pianiste reconnu mondialement comme Joe le clodo et son accordéon à moitié cassé. Les yeux brillants, elle se pencha un peu plus en avant, fascinée. Les musiciens et les chanteurs lui semblaient de véritables thaumaturges, et le fait que Martial fasse partie de ces gens-là l’intéressait grandement.
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Dernière édition par Pietra Nelson-Byrd le Mer 6 Mai 2015 - 20:25, édité 1 fois
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Sujet: Re: two of us, riding nowhere (ft. martial) Mer 6 Mai 2015 - 13:17
La faim semblait la tirailler. Déconnectée un moment de la réalité, perdue dans ses pensées, je remarquais à un moment qu’elle ne semblait plus attentive à notre conversation. Je n’allais pas non plus jalouser les pâtisseries rendant son regard des plus brillants à leur simple vision. La gourmandise, le meilleur péché plus possible. L’addiction au sucre ne devait pas être innocente dans l’histoire. En tous les cas, elle redonnait le sourire en réponse aux restrictions pour garder la ligne. Une petite folie de temps à autre ne faisait pas le moindre mal, et à regarder Pietra, elle avait un corps à en envier plus d’une ! M’attendant à ce qu’elle se lève pour commander quelque chose, elle reprit le cours de la conversation comme si de rien n’était, comme si l’envie semblait lui être passée. Sur ce dernier point, je ne pensais pas cela possible. Un vice, cette gourmandise, à ne lâcher personne aussi impunément, repartant à l’assaut pour son bon plaisir, tentatrice, prête à faire culpabiliser. Cèdera, cèdera pas ?
Un rictus passa entre mes cordes vocales. La voilà qui se montrait sous un nouveau jour ! Et même si ses propos m’amusaient je ne les prenais pas au premier degré, sachant bien que la brune s’amusait, ne ménageant pas ses propos, sans pour autant les penser vraiment. Nous nous connaissions bien pour le savoir, et il n’avait jamais été question entre nous de nous laisser dicter par les plaisirs de la chair… bien qu’elle soit plutôt jolie fille. Cette pensée me traversa l’esprit comme une ligne de tgv avant de répondre à sa provocation d’un sourire, prêt à pousser le vice afin de voir jusqu’où elle serait susceptible d’aller. Pour le fun, pour l’amusement, car un peu de flirt n’avait jamais de fait de mal, bien au contraire, rien de mieux pour flatter l’ego.
« Incroyablement viril… je ne vous savais pas ainsi miss Nelson-Byrd »
Flatteuse, dragueuse, un brin provocante, c’était avec une certaine spontanéité qu’elle se laissait aller à la toute franchise de son esprit. A croire que son café avait été relevé d’un doigt de whisky, la rendant que peu aguichante. Cela m’amusait, même quand le sujet dévia vers nos horizons idylliques de professions ratées. La réalité ne nous offrait guère le choix de faire ce que nous voulions vraiment et nos rêves ne pouvaient être exaucés d’un claquement de doigts. Cela ne pouvait être aussi simple, malheureusement.
« Non, pas vraiment. J’ai arrêté il y a de nombreuses années. Et je n’ai jamais repris. »
J’ignorais si je reprendrais un jour. L’avenir me le dira très certainement. Ce jour-là, quelque chose s’était brisé, fissuré, cause de mon père. Depuis, je n’avais plus été vraiment capable d’en rejouer. De temps en temps, comme ça, sans vraiment revoir le sujet de la vocation au sérieux. Mes professeurs m’avaient complimenté sur mon talent naturel à manier les cordes avec souplesse tout en y apportant de la rigueur. Un peu paradoxal comme propos. Je jetais pourtant ce talent dans la poubelle la plus proche, n’en faisant nul usage. Un choix bien stupide de ma part auquel je ne reviendrai surement pas pour ramener de mauvais souvenirs sur le tapis. Changeant de sujet, je teintais mon visage d’un sourire face à la proposition que j’allais avancer à la demoiselle.
« Encore faim ? Je t’ai vu lorgner les pâtisseries tout à l’heure … Je peux même t’accompagner. Regarde comme je suis chevalier servant »
La demoiselle penserait que j’étais un parfait gentleman tandis que je pourrais profiter d’une des pâtisseries de la vitrine. Avouons-le, ce cheesecake m’avait donné envie d’en mange un entier, quelques miettes ne suffirait pas à me rassasier. Quant à la gourmandise de Pietra, elle pourrait être assouvie sans aucune gêne puisque nous serions deux à en profiter. Ses yeux dévoraient tellement les gourmandises qu’il était même sage de céder à la tentation. Autant ne pas commencer un régime avec moi, je serai très mauvais coach.
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Sujet: Re: two of us, riding nowhere (ft. martial) Sam 16 Mai 2015 - 11:39
two of us, riding nowhere pietra & martial
A son petit commentaire, Martial laissa s’échapper un léger rire, avant de lui répondre, souriant : « Incroyablement viril… je ne vous savais pas ainsi miss Nelson-Byrd. » « Il y a beaucoup de choses que vous ignorez de moi, monsieur Caesar… » ne put-elle s’empêcher de lui rétorquer, prenant une pose et une voix digne d’une femme fatale toute droit sortie d’un film noir. L’illusion ne tint que trois secondes, après quoi son rire cristallin brisa l’atmosphère qu’elle avait créée. La jeune femme était vraiment de bonne humeur, et elle enchainait les blagues toutes les cinq secondes, pire qu’une comédienne sur une scène de stand-up. L’avocat ne le savait pas, mais le comportement de Pietra auquel il assistait était la mutante à son état le plus naturel, avant que les histoires de mutation et de Hunters n’alourdissent son esprit et ne musellent son rire autrefois si facile. Elle qui était d’un naturel si enjoué, avait montré à Radcliff un visage sérieux, tendu, plus masque que réalité, bien que les derniers mois avaient commencé à dissoudre cette distinction. Mais depuis qu’elle était passée sous NH24, Pietra avait l’impression de pouvoir respirer librement pour la première fois depuis presque deux ans.
« Non, pas vraiment. J’ai arrêté il y a de nombreuses années. Et je n’ai jamais repris. » L’expression sur le visage de Martial indiqua à la jeune femme qu’il valait mieux ne pas trop l’interroger à ce sujet. Non pas qu’il ait l’air agressif ou prêt à s’énerver si elle insistait, plutôt que la tristesse qui balaya ses traits lui tordit le cœur. « C’est dommage, mais peut-être qu’un jour tu reprendras, tu es encore jeune… » dit-elle doucement, lui offrant un regard amical. Pour tout réponse, ce dernier lui décocha un vague sourire, et changea le sujet : « Encore faim ? » Pietra redressa instantanément la tête. Manger ? Oui ? Où ça ? « Je t’ai vu lorgner les pâtisseries tout à l’heure … Je peux même t’accompagner. Regarde comme je suis chevalier servant. » Les lèvres de la mutante s’étirèrent en un large sourire. « Monsieur Caesar, comme vous êtes galant… » murmura-elle avec un regard insolent. Elle étendit la main et l’invita à jouer à fond le rôle du chevalier servant en l’aidant à se relever. Se remettre sur ses pieds après si peu de temps assise ne lui plut pas particulièrement, mais elle était trop intéressée par la possibilité d’une nouvelle sucrerie pour regretter son choix. Elle passa son bras dans celui de Martial autant pour rire que parce qu’elle avait suffisamment d’ampoules au pied pour avoir réellement besoin de soutien, et ils firent les quelques pas qui les séparaient de l’objet de ses convoîtises. Lorgnant de nouveau sur la vitrine, la brune hésita un instant à recommander exactement la même chose, avant de changer d’avis et commander une tarte au fruit de la passion meringuée et une nouvelle tasse de thé. Elle laissa Martial choisir à son tour, avant de retourner s’installer confortablement dans sa chaise.
L’homme la rejoint quelques instants plus tard et, prise d’une soudaine idée, Pietra leva sa fourchette avec un geste étrange. « Ave Caesar, esuri te salutant. » dit-elle avec le plus grand sérieux, avant de se mettre à rire de sa propre blague. Ave Caesar, ceux qui vont manger te saluent… Ce n’était certainement la blague la plus fine ou la plus originale, mais ça avait au moins le mérite d’être un minimum culturel, non ? Elle se doutait que Martial ne serait pas impressionné – avec un tel patronyme, il avait bien dû se prendre ce genre de blagues en boucle à l’école comme ailleurs – mais elle l’avait dit avec une telle joie enfantine qu’il serait sûrement difficile de lui en tenir rigueur. Au bout de quelques instants, elle s’essuya les yeux et parvint à contenir son rire. « Excuse-moi, ce n’était pas drôle… Mais j’aurai gâchée mes quelques années de Latin si je n’avais pas fait cette blague au moins ça une fois. » Elle lui adressa un sourire charmeur, avant d’entamer son deuxième gâteau de l’après-midi. La première bouchée la convainquit qu’elle avait eu raison de céder à sa gourmandise, et elle laissa s’échapper un bruit de contentement, avant de retourner à la conversation. « Martial Caesar… Le roi guerrier. Avec un tel nom, je me demande si tu n’as pas ratée une carrière dans l’armée. Tes parents n’avaient visiblement qu’une idée en tête, lorsqu’ils t’ont nommé. » Après un temps, elle ajouta, toujours souriante : « Ceci dit, c’est toujours plus cohérent que le mien… Pietra, la pierre, Byrd, l’oiseau chantant et Nelson, le fils du champion. Un joli méli-mélo. » Comme si la majorité de la population cherchait une suite logique dans leurs noms et leurs prénoms. Mais la jeune femme avait toujours aimé savoir ce que les patronymes et appellations de son entourage signifiaient, et avait longtemps été fascinée par le déterminisme nominatif, ou l’idée que les noms influençaient la personnalité de ceux qui les portaient. Si tel était le cas, son destin s’annonçait plutôt étrange.
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Spoiler:
Si le Latin est mauvais c'est la faute de ton frère
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Sujet: Re: two of us, riding nowhere (ft. martial) Mar 19 Mai 2015 - 20:50
Nous jouions, comme des enfants à des jeux pour nous amuser. Des jeux provocants, des jeux nous liant l’un à l’autre ; en aucun cas des jeux nous laissant indifférents. Parce que nous nous apprécions, nous faisons en sorte de nous apprécier l’un l’autre et de le montrer. Un lien réel pour montrer leur affection mutuelle. Des complices qu’un œil aguerri pourrait voir autrement que de simples amis. Les frontières semblaient si floutées au bout d’un moment que personne n’y voyait quoi que ce soit qu’un couple amoureux. Que l’on ne s’y méprenne point, il était loin le temps où il se passerait davantage qu’une franche amitié. Nous savions l’un et l’autre ce que nous voulions et il en resterait clairement ainsi. Peu joueur des sentiments de ces dames, je n’étais nul Dom Juan brisant de cœurs. Je ne m’amusais nullement de ces barrières-là. Mais je savais que Pietra se laisserait prendre au jeu, connaissant les limites, comme moi.
« On verra bien »
Je n’étais pas prêt à rejouer de cet instrument. Il y avait dans cet arrêt subi une pointe de dégoût que je ne parvenais pas à retirer de mes lèvres. Jouer me faisait vibrer, et également souffrir. Jouer me décevait, jouer me rappelait de mauvais souvenirs. Alors je cessais de me causer du tort, de me torturer l’esprit en enfermant le mal dans un étui et en l’oubliant définitivement. Ma thérapie, une parmi d’autres. Déviant sur le sujet, l’accompagnant jusqu’à la vitrine pour l’inviter à remplir son ventre désespérément, je relevais le compliment d’un sourire avant de l’accompagner bras dessus bras dessous devant cette vitrine alléchante. Mon choix ne frôla nullement l’originalité et c’est sans surprise que je commandais un cheesecake à la myrtille, le même que celui mangé par Pietra quand nos chemins s’étaient croisés. Un morceau m’avait donné envie d’avaler le morceau et je ne me gênais pas pour en profiter tant qu’il en restait encore ! Les gourmandises sur un plateau, nous retournâmes à nos places que la chance avait gardée au chaud le temps de nous décider. La cafétéria semblait moins bondée que la demi-heure précédente, mais on pouvait remarquer son succès apparent. Avant d’entamer notre repas, la voix féminine me fit hausser un sourcil d’étonnement lorsque que cette dernière remplaça le bon appétit d’une phrase résolument étrange. Au moins eut-elle le don de me faire rire.
« La variante esuri est bien plus alléchante que morituri. »
C’est plutôt cette version que j’avais maintes fois entendue d’ailleurs. Elle ne me plaisait guère : je n’avais rien d’un pompeux empereur, et même si mon nom suggérait que j’étais bien le fils à papa bourgeois, je ne souhaitais nullement leur ressembler, n’être qu’une pâle figure de vitrine que la naissance avait donné tous les avantages. Les railleries de mes camarades jouaient dans ce sens : j’ai le fils sage, celui à qui on ne dirait jamais rien parce que derrière le père saurait corriger les instituteurs osant faire la moindre remarque sur le fiston chéri. Si je n’avais jamais causé le moindre problème, j’avais longtemps porté cette étiquette qui me collait à la peau. Autant dire que j’en avais assez d’être considéré de la sorte. Pour Pietra, cela ne me gênait pas, venant d’elle il ne s’agissait que de jeux, rien de bien méchant.
« Dans l’armée ? »
Je riais presque. Soit. D’une certaine manière, en devenant hunter, j’étais devenu une sorte de militaire. Prêt à tuer pour défendre une cause, prêt à se battre, aveuglé par des idéaux que j’avais fini par accepter à force d’arguments haineux prônant la sainteté. Sur ce point-là, je ne savais même plus où j’en étais, remontant à la surface, reprenant mes esprits, réfléchissant maintenant à la portée de mes actes. Que devais-je faire face à la situation ? Agir, mais n’importe comment. Et c’est là que j’errais encore, pour éviter de courir à ma propre perte.
« C’est joli. Plus discret également. Au moins on ne le remarque pas au premier abord, ce qui en fait son charme. Tu n'aimes pas ? »
J’appréciais bien son nom, bien plus que le mien. Peut-être ne l’appréciait-elle pas mais moi si. Sur ces mots, j’entamais cette part de gâteau n’attendant que mes papilles pour les déguster avec avidité.
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Sujet: Re: two of us, riding nowhere (ft. martial) Sam 30 Mai 2015 - 19:30
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Par miracle, Martial rit à la blague de Pietra. Le jeune homme était soit aussi irrécupérable qu’elle, soit trop poli pour réagir autrement. Elle préféré croire en la première option, surtout maintenant que son don n’encourageait plus les gens autour d’elle à réagir de façon positive à sa présence. Cachant un sourire dans une bouchée de sa tarte, elle le laissa réagir. « La variante esuri est bien plus alléchante que morituri. » Pietra rit un peu à son tour, la main devant la bouche pour ne pas envoyer des miettes partout. « Je suis ravie que tu approuves, j’irais la proposer pour les prochaines compétitions d’enchaînements de hot-dogs. » Ces évènements si typiques de la malbouffe du pays se déroulaient assez régulièrement dans le parc de la ville. Malgré ce qu’on pourrait attendre de l’estomac sur pattes qu’elle était, Pietra trouvaient ces évènements plus qu’écœurants. Se forcer à avaler une cinquantaine fois le même plat en moins de trois minutes, c’était… inimaginable. Même le cheesecake à la myrtille auquel elle venait d’initier Martial, ou la délicieuse tarte aux fruits de la passion qu’elle dévorait maintenant, n’étaient pas suffisamment délectables pour qu’elle puisse s’imaginer engouffrer de telles quantités. C’était à en perdre tout goût, toute appréciation de la texture… La mutante en frissonnait presque. Pour se changer les idées, elle passa à un nouveau sujet : leurs noms.
« Dans l’armée ? » répéta Martial, à la limite du rire. On dirait que la théorie de Pietra avait été très loin de la réalité. Dommage, elle s’imaginait déjà le jeune homme bébé, dans un uniforme miniature, rangeant ses peluches comme pour une parade militaire… Les costumes de l’avocat n’étaient après tout pas très loin des belles vestes à épaulettes de l’armée ; n’était-il pas, d’une certaine façon, un soldat de la loi ? Enfin, plutôt un mercenaire : la mutante ne se faisait pas d’illusions quant aux codes moraux et éthiques d’une bonne partie des confrères du brun, ou l’appât du gain dans une telle profession. A vrai dire elle ne savait même pas pour quelles raisons Martial avait choisi de s’engager dans cette voie – mais, vu ce qu’il venait de lui révéler quant à sa passion pour le violon, elle doutait désormais que cela ait été de son plein gré. Ceci dit, Pietra n’irait pas jusqu’à dire qu’être chargée de presse pour un laboratoire de recherches ait été sa carrière idéale ; mais le mélange de contacts, influences et connaissances qu’elle s’était forgés au cour de ces dernières années avaient été parfaits pour un tel milieu. Sans parler du fait qu’elle se trouvait dans une situation idéale pour épier les faits et gestes du monde pharmaceutique, et donc de la recherche sur le génome mutant, ainsi qu’un possible traitement. La jeune vaccinée n’avait pas fait ça par pure générosité, ou même par cupidité, dans l’espoir de récolter des informations qu’elle pourrait donner comme vendre à Uprising ou tout autre groupe résistant. Elle s’y était installée purement pour pouvoir se protéger, elle et Gee’.
« C’est joli. » Pietra lui sourit en réponse, flattée. Son nom n’attirait pas particulièrement de controverse, mais elle savait que certaines personnes trouvaient le mélange d’italien et de noms de famille à rallonge plutôt… énervant ? Elle n’était jamais vraiment sûre de suivre la logique. Tout au plus une éducatrice un peu guindée lui avait-elle conseillée d’utiliser son second prénom, Helen, plutôt que celui qui la liait à sa grand-mère. Cela faisait plus « Américain », apparemment – comme si elle avait besoin de prouver sa nationalité ! Au moins le Français ne lui ferait pas ce genre de commentaires ; au contraire, il semblait en apprécier la sonorité, et continua à lui décrire son opinion : « Plus discret également. Au moins on ne le remarque pas au premier abord, ce qui en fait son charme. Tu n'aimes pas ? » « Oh si, beaucoup ! » répondit-elle instantanément. « C’est le prénom de ma grand-mère, et j’ai toujours été très proche d’elle, alors je ne vais pas m’en plaindre. » Grand-mère qu’elle n’avait pas vue ou entendue depuis si longtemps, que le souvenir de sa présence commençait à s’estomper, au même titre que le reste de sa famille. Pietra sentit sa gorge se resserrer à cette pensée, et elle chassa bien vite ces idées de sa tête. Elle prit une nouvelle gorgée de thé, avant de rajouter : « Et toi, c’est un prénom traditionnel des Caesar, ou est-ce que tes parents ont rompus avec les traditions ? »
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Sujet: Re: two of us, riding nowhere (ft. martial) Dim 14 Juin 2015 - 19:09
Je riais facilement, détendant l’atmosphère par des traits esquissés sur mes lèvres pour mettre à l’aise, et amuser. Beaucoup me considérait comme une personne de plutôt bonne compagnie, assez bavarde pour un homme et chaleureuse. Sans en faire trop ou pas assez, j’usais de mes charmes naturels pour mettre à l’aise chacun de mes interlocuteurs. Raison pour laquelle le métier d’avocat me convenait si bien ; pourtant j’étais certain de davantage m’épanouir dans la musique, si seulement je savais faire la part des choses et me pardonner pour pouvoir reprendre l’instrument entre mes doigts.
« Me fais-tu donc des cachotteries ? Je ne peux croire que tu participes à ce genre de compétition ! »
J’étais loin de l’imaginer dans ces compétitions-là , Pietra aimant manger pour pouvoir profiter de ces mets succulents au lieu de les goder bouche ouverte jusqu’à attendre un nombre abominable. Si l’on criait au scandale pour le gavage d’oie pour créer du foie gras, on trouvait normal d’effectuer un concours de nourriture indigeste. J’espérais au moins qu’ils utiliseraient des produits allant périmer au lendemain une manière de faire du recyclage si l’on peut dire ! si je ne pouvais l’imaginer dans ces concours, je ne pouvais la laisser croire que je serai fait pour l’armée. Ma mine la laissait pensive sur mon étonnement d’ailleurs, d’où elle n’osa d’ailleurs prononcer le moindre mot sur le sujet. Cela me rappelait ma formation d’hunter, celle-là que je contestais, remettais en cause prenant désormais davantage de recul sur la situation. Le sujet n’était dans ces circonstances pas approprié, rappelant des erreurs commises dont la culpabilité ne faisait que m’envoyer en retour de circonstances. Nous parlions, changions de sujet, finalement demeurions assez fluides comme de vieux copains qui pourraient s’exprimer jusqu’à la fin de la journée sans voir l’heure passée. Entre boutades, flirt et sujets parfois plus sérieux, rien ne semblait cesser la course du temps, d’où les minutes s’écoulaient à travers des thèmes parfois inattendus. Comment en étions-nous venus à parler de l’origine de nos prénoms ? Je ne me souvenais plus mais qu’importe puisque d’une seconde, nous nous orienterions vers un nouveau sujet encore plus fou pour rebondir. Comme toujours. Par qu’au fond, nous pouvions aborder tous les thèmes sans la moindre difficulté, sans pour autant nous détruire en cas de désaccord.
« C’est un prénom pour orgueilleux, rien que notre nom de famille Caesar symbolise la puissance, alors tu penses en m’appelant Martial, mon père a voulu des prénoms avec de la prestance pour ses enfants. Je trouve ça un peu pompeux pour ma part même si j’apprécie mon prénom. »
Disons que je me serai aisément passé d’avoir ces deux noms réunis. Martial Caesar, une identité intimidant au premier abord. Il n’empêche que j’intimidais d’une autre manière, à laquelle j’aurais aimé évité d’en arriver. Plutôt que de revenir sur ce sujet, car évidemment je pensais encore à cette histoire d’armée me trottant dans la tête, je préférais revenir sur autre chose, de plus léger, de plus moins sérieux.
« Il y a un festival de musique en ville. Quelques concerts, du bon son… ça te dit de venir y faire un tour avec moi ? Je ne sais pas si tu as un transport, mais je peux te ramener chez toi en repassant. »
Devinez ce que nous ferions là-bas ? Manger ! Et boire, accessoirement, des pintes de bière dans les mains, le son des basses dans les oreilles. Nulle question de musique électronique, plutôt un bon vieux rock revisité par les groupes contemporains. Le genre de festivals où j’appréciais aller en bonne compagnie finalement. Quoi de mieux pour terminer la journée ?
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Sujet: Re: two of us, riding nowhere (ft. martial) Sam 20 Juin 2015 - 19:59
two of us, riding nowhere pietra & martial
Malgré son ton enjoué, Pietra sentait un léger pincement au cœur. Cette discussion sur les étymologies de leurs prénoms lui faisait penser à sa famille. Elle n’avait pas eues de nouvelles de ses parents ou de sa grand-mère depuis près de deux ans, date de l’attaque des Hunters sur son université. Ils devaient sans doute la croire morte, ou pire, kidnappée. C’était sans doute la décision la plus difficile qu’elle ait jamais prise, mais elle savait que couper le contact était la seule chose sensible à faire. Quel était l’intérêt de tenter d’échapper aux autorités si elle continuait à informer sa famille de sa localisation et de ses activités ? Non seulement elle se mettait en danger, mais elle les mettait également, eux, sur le radar des Hunters. Si Pietra Senior lui avait bien appris une chose, c’était qu’on ne dénonçait pas les siens, et qu’on les protégeait coûte que coûte. Alors, même si l’absence de ses uniques petites-filles devait lui faire du mal, la matriarche des Nelson-Byrds devait se douter que ces dernières ne faisaient qu’obéir aux préceptes qu’elle leur avait enseignés. Dans ce contexte, les deux syllabes de son prénom devenaient son dernier lien avec son aïeule, et son patronyme un refus d’abandonner entièrement son identité, ses origines, son existence – même si elle savait qu’agir ainsi était sans doute ce qui avait permis aux scientifiques de la traquer, et d’envoyer Mikael à sa poursuite. Mais personne ne pouvait être un caméléon parfait (à l’exception d’un mutant, et encore, leur gène ne leur épargnait pas la faillibilité humaine), surtout pas ceux qui n’étaient pas prêts à effacer entièrement leurs identités.
Bien loin de ces pensées, Martial semblait tenir un avis tout autre sur sa famille et les noms dont il avait été affublé. « C’est un prénom pour orgueilleux, rien que notre nom de famille Caesar symbolise la puissance, alors tu penses en m’appelant Martial, mon père a voulu des prénoms avec de la prestance pour ses enfants. Je trouve ça un peu pompeux pour ma part même si j’apprécie mon prénom. » « C’est vrai qu’il y a pire. Tu aurais pu t’appeler Adolfo, comme mon arrière-grand-père… Je te laisse imaginer la joie d’un nom pareil après 1945. » Peu étonnant que ce dernier ait fini par fermer son restaurant, changer de nom et déménager dans un nouvel état. Il avait beau n’avoir rien d’autre en commun avec l’Allemand célèbre qu’un nom à la sonorité similaire, les Américains n’étaient pas exactement connus pour leur sens de la nuance – surtout lorsqu’il s’agissait d’étrangers. D’un autre côté, c’était ce déménagement qui avait donné à sa grand-mère alors adolescente l’occasion de rencontrer l’homme qui deviendrait le père de ses enfants ; après la pluie, le soleil, en somme. L’homme en face d’elle parut penser la même chose, et changea rapidement le sujet, avant qu’ils ne se retrouvent à parler de choses bien trop sombres pour une aussi belle journée. « Il y a un festival de musique en ville. Quelques concerts, du bon son… ça te dit de venir y faire un tour avec moi ? Je ne sais pas si tu as un transport, mais je peux te ramener chez toi en repassant. » « Tu es déterminé à décrocher le titre de Premier Chevalier Servant de Radcliff, ou quoi ? » répondit la jeune femme avec un sourire. « Parce qu’à ce rythme, tu vas laisser ta compétition dans la poussière… »
La mutante se leva et se plaça devant Martial, frappant son poing contre sa poitrine de manière solnelle. « Je te suis, O Caesar ! Alea jacta est, tout ça quoi. » Sa deuxième blague romaine de la journée ; l’avocat devait commencer à regretter son invitation. « Et puis, si c’est toi qui conduit, je vais pouvoir boire tranquille. » ajouta-elle avec un clin d’œil. Elle ne s’inquiétait pas trop de finir pompette, voir même saoule – Martial était un ami de confiance, et elle savait qu’il la ramènerait saine et sauve chez elle.
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Spoiler:
On clot le rp là? Ca me paraît bien comme fin, en mode "allons ensemble vers des jours heureux", coucher de soleil, etc.
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