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 relative hysteria ≈ w/malachi

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MessageSujet: relative hysteria ≈ w/malachi   relative hysteria ≈ w/malachi Icon_minitimeMar 17 Mar 2015 - 13:09


relative hysteria
malachi & evangeline porter
Evangeline passa la porte d’entrée, son trousseau de clé virevolta autour de son index, avant de tomber dans le large plateau du corridor de l’entrée, servant de vide-poche à tous les habitants de la résidence. La jeune femme ouvrit un placard encastré dans le mur et y déposa son manteau. En passant devant le miroir en portrait, la jeune femme s’arrêta. Elle avait enlevé son pardessus, certes, mais il lui restait encore une enveloppe à s’ôter. Plongeant son regard dans le sien, dans le reflet du miroir, la jeune femme se concentra et sa pupille se rétracta dans son orbite et la seconde suivante les pigments bruns de son iris disparurent pour laisser place à une couleur verte. Elle rentrait d’une énième mission pour venir à bout de la communauté de hunters. Pas d’action ce jour-là, elle s’était juste rendu à un rendez-vous avec une informatrice, une jeune fille, sa mère s’était remarié, et son beau-père n’était autre qu’un hunter. Au bout de quelques minutes, Evangeline avait repris sa forme initiale. Elle avait besoin de beaucoup moins de temps auparavant pour se transformer et se détransformer, mais elle n’utilisait pas son don aussi intensément avant. Dorénavant elle en avait besoin tous les jours, dès qu’elle mettait un pied dehors elle devait toujours se transformer, et était obligée de toujours garder une partie de son cerveau d’éveil pour conserver son apparence. Lorsque ses cheveux se teintèrent en blond et qu’elle vit ses mèches remonter pour former ses traditionnelles boucles rebondies, un sourire satisfait s’étira sur ses lèvres. Ses bottes noires à haut talons résonnèrent sur le parquet lustré de la grande résidence Aisling. Traversant le hall d’entrée, elle s’apprêtait à prendre l’escalier quand elle se stoppa net, remarquant sur sa droite une présence. Tournant sa tête, elle dévisagea une silhouette, assise en bout de table, sur la grande table-à-manger, en contre-jour. Au bout de quelques pas, elle reconnut les traits d’Elijah, son ami, son sauveur, son mentor, son leader, celui dont elle était le bras-droit, celui qui l’avait soigné et lui avait épargné une mort funeste, celui dont elle serait toujours éternellement reconnaissante, celui qui comprenait sa peine, parce que lui aussi avait perdu son âme sœur, l’amour de sa vie, celui qui avait finalement réussi à lui ouvrir les yeux sur toutes les exactions que perpétuaient des générations et des générations de hunters sur les gens comme eux, les mutants, sa famille. Elle avait perdu la sienne, ses parents elle ne devait jamais plus les revoir, les hunters avaient tenté de la tuer mais son corps ensanglanté avait disparu, ils n’avaient aucune garantie qu’elle se soit effectivement vidée de son sang, et en effet ce n’était pas le cas. Ils devaient garder son père et sa mère sous surveille dans le cas où elle viendrait à rentrer en contact avec eux, prouvant qu’elle était encore en vie et les mettant ainsi en grave danger, surtout sa mère qui était une mutante elle aussi, retraitée, mais mutante quand même et certains hunters ne font pas la différence si les mutants sont des bébés ou des vieillards, ils tuent, c’est tout ce qu’ils savent faire tuer. Elle avait perdu des oncles, des tantes, des cousins et des cousines au fil des années, sans rien faire. Et son frère, surtout son frère, qui lui s’était élevé contre toutes ces violences qui disséminaient à petit feu leur famille, leur lignée, grande porteuse du gène mutant. Et puis son mari, celui avait qui elle avait comptait fonder une famille, celui à qui elle avait juré fidélité à la vie jusqu’à la mort, celui avec qui elle se voyait avoir des enfants, les élever ensemble, les voir grandir ensemble… Elle avait tout perdu. Elijah l’avait réveillé, mais il était trop tard pour qu’elle prenne la défense de sa famille. Elle n’était plus. Mais Elijah lui avait montré qu’elle avait une autre famille, une grande famille, celle des transmutants. Et désormais elle ne vivait plus que pour protéger tous ses pairs. « Tu pars quelque-part ? » Demanda-t-elle, en remarquant un sac de voyage posé au centre de la table, rompant le silence royal qui trônait dans toute la maisonnée « C’est pour toi. » Evangeline pencha légèrement sa tête sur le côté, revêtant son expression étonnée, avant de voir le bras d’Elijah se pencher sur le sol et y remonter un autre sac de voyage, noir, de la même forme et de la même marque. Cela faisait partie de toute la panoplie d’affaires qu’Elijah fournissait à ses mutants résidents. Elles étaient toutes uniformes mais lorsqu’ils voyageaient ensemble cela leur donnait un air d’équipe de foot ou de hockey. « Tu m’accompagnes. » De plus en plus intriguée, elle se rapprocha de l’imposante table et ouvrit la fermeture du sac. « Pourquoi ? » « Tu n’es pas obligé de venir. » Evangeline ne put s’empêcher de sourire face à sa remarque empreinte de sarcasme. Cela faisait bien six ou sept ans qu’elle le connaissait, le sarcasme était sa marque de fabrique. « On va où ? » « Kentucky. » « Combien de temps ? » Elle le vit hausser les épaules et passa sa tête sous la table, à la recherche d’autres sacs. Il n’y en avait pas. « Alors il nous faut plus de bagages. »
Radcliff grouillait de hunters, et pour réduire les risques de se faire repérer, Elijah et Evangeline avaient décidé de se séparer. Elle tenait dans le creux de sa main un bout de serviette en papier sur lequel était inscrite une adresse. Elle avait dû le récupérer à une heure précise, sur un plateau abandonné dans un certain fast-food. Traînant sa valise à roulettes derrière elle, elle se rendit jusqu’au numéro indiqué et pressa la sonnette. Au bout de quelques minutes et de coups de sonnettes supplémentaires, elle décida de faire le tour de la maison. Portant sa valise à bout de bras, elle la coucha, à l’abri des regards, sous une haie, et enfonça ses talons dans la terre humide. Arrivé de l’autre côté, elle découvrit une vaste terrasse, mais pas la moindre âme qui vive. Elle s’approcha de la large baie vitrée, et posant ses deux mains contre les carreaux, guetta à l’intérieur. Toujours aussi désert. Elle commençait à croire qu’elle avait dû se tromper quelque-part, et se mit à reculer quand un reflet dans la vitre la stoppa net. Il était là. Malachi. Son fantôme. Son âme errante. Ce n’était pas la première fois qu’il lui apparaissait. Elle l’avait déjà rencontré, en rêves, ou en cauchemar, il était venu la visiter, et même dehors, dans la rue, dans la vie. Il y avait des jours où elle croyait le voir partout, derrière chaque tête brune, chaque silhouette en jean et en veston. Elle n'en avait jamais parlé à Elijah, de peur qu'il ne l'a prenne pour une folle. Il était si... cartésien. L'espace d'un instant, elle cru voir son propre reflet se tordre, la véritable Evangeline réapparaissait, comme appelée par cette vision de son mari. Mais dès l'instant où elle vit poindre ses mèches blondes, Evangeline se ressaisit. La transformation n'avait duré qu'un quart de seconde, elle ne s'était même pas opéré complètement, c'était comme un réflexe. Elle resta immobile devant le reflet de cette vitre, persuadée que le moindre geste, le moindre mouvement faisait disparaitre cette apparition, persuadée que si elle se retournait elle ne verrait rien d'autre que le jardin. Elle restait donc là, impassible, pour pouvoir savourer pleinement cette vision, celle de son amour perdu.
crackle bones



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MessageSujet: Re: relative hysteria ≈ w/malachi   relative hysteria ≈ w/malachi Icon_minitimeMar 17 Mar 2015 - 19:23

Love is a ghost you can't control...
Malachi ∞ Evangeline
Ça faisait déjà plusieurs jours qu’Elijah vivait chez lui et, aussi surprenant que cela puisse lui paraitre, Malachi s’adaptait plutôt bien cette étrange colocation. Elijah était un homme intelligent, plutôt intéressant malgré ses opinions un peu … étranges, et surtout, il ne lui restait pas entre les pattes. L’homme se levait aux aurores la plupart du temps, prenait son café, et partait faire dieu sait quoi pour ne revenir que dans la soirée. En même temps, la maison de Mal’ était un lieu pour passer la nuit, pas vraiment pour y vivre toute la journée. Elijah n’allait probablement pas rester plus que quelques semaines, le temps qu’il se fonde dans la masse des habitants de Radcliff, et trouve un logement où il serait vraiment chez lui. En attendant, il ramenait parfois un repas tout prêt au professeur le soir, et surtout, il ne le dérangeait pas quand il préparait ses cours ou quand il vaquait à ses occupations. Lors des repas, ils leur arrivaient bien sur de discuter et d’échanger sur un millions de sujets : Elijah était un homme cultivé, intéressant et tout ce qu’il pouvait dire lui paraissait étonnamment… Pertinent, sur le coup. Avec le recul, ce n’était pas toujours le cas, mais il s’était retrouvé plusieurs fois à boire docilement les paroles de son invité. C’était assez surprenant venant de sa part, mais il n’y avait pas prêté plus attention que ça, au final.

D’ailleurs ce matin, Elijah n’était pas là. Malachi n’avait pas cours, et il voulait en profiter pour s’occuper un peu du jardin intérieur qu’il avait installé dans sa verrière : l’endroit baignait dans la lumière, ce qui était optimal pour permettre à de nombreuses plantes et fleurs de grandir : il y avait des pots accrochés à des chaines au plafond, coulant paresseusement de leurs pots, plusieurs bonzais pelotonnés les uns contre les autres sur une petite table en verre et en métal, et surtout, surtout, une table immense où étaient réunis une dizaines d’orchidées, de toutes les tailles et de toutes les couleurs. Il avait toujours aimé les fleurs, et avait toujours eu la main verte, au grand dam de sa femme qui le voyait encombrer leur premier petit appartement de plantes bien trop volumineuses. Mais ici, ce n’était pas la place, ni le temps qui lui manquait, et il ne perdait pas une occasion de pratiquer. Secateur à la main, il coupait les boutures, replantait, attachait, arrosait ses plantes avec soin. Quand il jardinait, il avait l’impression que le temps d’arrêtait : il ne mettait pas de musique, aucun fond sonore, uniquement le bruit de la terre que l’on retourne et le bruissement des feuilles. Il se retrouvait en tête à tête avec lui-même, un moment de sérénité comme il n’en avait pas souvent dans la journée, entouré d’adolescents bouillonnant d’énergie et d’hormones.

Alors qu’il maintenait la tige timide d’une orchidée violette avec un tuteur, une ombre passa devant la baie vitrée, lui faisant lever les yeux : Elijah aurait-il oublié quelque chose chez lui ? Il posa son sécateur sur la table, essuyant ses mains sales sur son tablier, plissant les yeux pour essayer de distinguer la silhouette derrière le verre flouté : la forme paraissait trop petite pour être celle du grand irlandais … Octavia peut être alors ? Mais qu’est ce qu’elle ficherait là en pleine journée ? à cette heure là, au mieux, elle attaquait sa sieste. Curieux, il avança vers la porte de la véranda, l’ouvrant doucement pour ne pas faire peur à la personne qui se tenait derrière. Après tout, les hunters ne venaient pas chez les gens en plein jour, alors autant se comporter le plus normalement possible.

- … Bonjour Mademoiselle, Vous cherchez quelqu’un ?

Il sourit, un peu timidement : la jeune femme en face de lui était mignonne, mais c’était surtout une parfaite inconnue. Pas très grande, brune, de grands yeux bruns ourlés de cils épais, elle paraissait frêle, presque fragile tant elle semblait mince. Et elle se tenait là, toute perdue, dans son jardin. Il avait beau cherché dans sa mémoire, rien ne venait : il n’avait jamais vu cette femme, ni à l’école, ni à l’hopital, ni même parmi les Uprisings. Etait-elle perdue ? L’aura de cette dernière semblait ne pas savoir quoi faire, et changeait constamment de couleur, si bien que ça lui faisait presque mal aux yeux, comme s’il fixait un kaléidoscope sans ciller. En absence de la moindre réaction de sa part, il avança d’un pas prudent :

- Ahem je… Je peux vous aidez ? Je veux dire… Vous êtes dans mon jardin, et vous êtes toute pâle, On dirait que vous avez vu un mort… Vous voulez un verre d’eau ? Vous asseoir ?

Ah, Malachi, si tu savais quelle ironie il peut y avoir dans tes paroles parfois…
 
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MessageSujet: Re: relative hysteria ≈ w/malachi   relative hysteria ≈ w/malachi Icon_minitimeMer 18 Mar 2015 - 23:49


relative hysteria
malachi & evangeline porter
Et l’ombre se mit à parler.  « Bonjour Mademoiselle, Vous cherchez quelqu’un ? » Un fantôme qui a le don de parole ce n’est pas courant. D’ordinaire ils se contentent de venir faire des apparitions silencieuses, s’entourant de mystère, et le nourrissant en même temps. Comme s’ils étaient la clé de voûte de quelque-chose, avec cet immense sentiment de frustration qu’ils induisent en nous, comme si leur présence signifiait quelque-chose, mais sans savoir quoi. Ils revenaient d’entre les morts, de l’autre mort, ils avaient une connaissance de l’au-delà, ils avaient peut-être même acquis tous les savoirs, ils semblaient toujours détenir la plus grande vérité, mais toujours cachée. Ils n’étaient que des formes, des songes, des voiles. Des yeux qui nous regardent. Des souffles que l’on ressent. Mais rien qui ne puisse communiquer avec nous. Peut-être que la différence entre un fantôme et une personne c’était peut-être cela, la communication. On ne peut pas échanger avec les fantômes. Evangeline ne réagissait toujours pas. Stoïque devant sa baie vitrée, le regard fixé sur le reflet de son passé. « Ahem je… Je peux vous aider ? Je veux dire… Vous êtes dans mon jardin, et vous êtes toute pâle, On dirait que vous avez vu un mort… Vous voulez un verre d’eau ? Vous asseoir ? » Les yeux de la jeune femme s’écarquillèrent en voyant l’ombre avancer. C’est à cet instant que, prise de peur, elle se décida enfin à faire volte-face, espérant ainsi que son mouvement effrayerait le fantôme et le ferait disparaître. – Elle était toujours là. – Evangeline sentit sa respira se couper. Instinctivement elle fit un pas en arrière, et son visage fit un nouveau va-et-vient en direction de la vitre. La silhouette se reflétait toujours à travers. Elle se tenait là, en face d’elle, et elle avait toujours son reflet dans la vitre. Ses yeux tombèrent, comme attirés par une terrible pesanteur, sur les mains de l’ombre, recouvertes de gants de jardiniers. Malachi adorait jardiner. Il y avait des plantes dans tout leur appartement. D’habitude ce sont les filles qui ramènent les plantes vertes, mais entre eux c’était l’inverse. Eve se fichait royalement des fleurs, et même des bouquets. Mais Malachi s’était pris de passion pour envahir, que dire, noyer, leur petit deux pièces de pots, de terreaux, de feuilles et de bourgeons. Evangeline commença à sentir sa respiration lui manquer, comme si elle perdait petit à petit pied. Elle n’avait pas mal à la tête, et pourtant elle avait la même sensation d’assombrissement que lorsqu’elle avait une migraine. Son esprit était comme pris au piège du clocher d’une église, dont la grande cloche se mettrait à sonner, sans arrêt, le marteau baladant son esprit de gond en gond, contre la paroi de la cloche. Ses yeux se perdaient peu à peu dans le vide, son regard s’était figé, ses paupières s’étaient immobilisées et doucement sa vision se voilait d’une brume floue. Quand un mouvement lui fit cligner des yeux et remonter son regard. Doucement, l’ombre étirait sa bouche en un petit sourire timide. Evangeline avait déjà été confrontée à sa vision, à sa voix, à ses yeux, à cette touche de réalité et de quotidienneté, trivial et pourtant si forte, par la simple présence du revêtement caoutchouteux vert sur ses mains. Et maintenant elle avait ce sourire. Son sourire. – Le coup de grâce. – Ses poumons commencèrent à ventiler à grandes bouffées, sa poitrine se souleva plusieurs fois et peu à peu, c’était tout son torse qui rebondissait à soubresaut, traversé par un semblant de spasmes. Et peu à peu, tout son corps n’était plus que tremblements, de ses lèvres jusqu’aux extrémités de ses doigts. Evangeline perdait pied, mais littéralement elle était incapable de bouger, comme si ses pieds avaient été collés au sol, ou plutôt c’était comme si elle avait quitté son corps, comme si elle n’avait plus aucune maîtrise sur lui. Elle restait planté là où il était, et n’ayant plus aucune emprise sur lui, elle ne pouvait pas vraiment faire autrement. Elle pleurait, à chaudes larmes à présent, tout son corps était secoué de sanglots qui s’écoulaient de ses lèvres jusqu’à baigner sa bouche de larmes. Et puis sans savoir comment, elle réussit à s’extirper de là, elle réussit à réintégrer son corps, à reprendre les commandes de ses membres et à sortir ses pieds de leurs racines. Mais pour aller où ? Elle n’avait pas regardé où elle allait, mais dans sa course, elle avait rapidement fait le tour de la maison et s’était pratiquement retrouvé sur son point de départ, devant la porte d’entrée principale. Il ne lui en fallait pas plus pour plaquer brutalement son corps contre un pan de mur, comme si elle n’était plus capable de se soutenir elle-même, et de se laisser glisser jusqu’au sol. Elle ne se sentait pas capable d’aller plus loin. Vidée. Il fallait qu’elle reprenne ses esprits. Cela prendrait un certain temps. Cela faisait sept ans maintenant, mais elle avait toujours des larmes pour lui, pour eux, pour leur vie, gâchée, pour leur amour, déchu. Elle avait toujours l’impression d’avoir pleuré toutes les larmes de son corps à un moment donné, mais le temps passé, et il arrivait toujours un moment, où elle découvrait que son corps avait eu le temps d’en reformer de nouvelles, et de s’étonner toujours du stock immense qu’elle avait en elle. Toute la partie supérieure de son corps était entre trémoussée de sanglots incessants et hoquetant quand une ombre portée se dessina sur le sol. Incapable de lever les yeux, Evangeline se força à garder le regard foncièrement vissé sur les dalles de l’allée. « T’es qui putain ?! » Un cri de son âme, sorti dans une voix rauque, arrachée, éraillée par les larmes qui asséchaient toute sa gorge. Il n’était pas un fantôme, lui c’était un revenant. Fantôme, il devient revenant dès l’instant où la personne à qui il apparaît le reconnait, comme quelqu’un ayant appartenu à son passés, comme un souvenir de retour, un songe revenu.
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MessageSujet: Re: relative hysteria ≈ w/malachi   relative hysteria ≈ w/malachi Icon_minitimeJeu 19 Mar 2015 - 22:23

let my love be the light that guides you home
Malachi ∞ Evangeline

L’inconnue de dos ne fit volte face qu’au moment où il s’adressa à elle à nouveau, dévoilant un visage qui ne lui était pas plus familier. En revanche, elle semblait le connaitre, alors ne pas s’attendre à sa présence en ces lieux, ses yeux couleur chocolat s’écarquillant comme s’ils voulaient sauter de leurs orbites. Elle détourna le regard avec tant de force qu’il n’osa même pas s’approcher plus, redoutant une réaction agressive de sa part : il avait l’habitude que de jeunes mutants paumés atterrissent dans sa pelouse, ou sous son porche, voir même sur son canapé sans qu’il ne les ait invité à entrer, et certains avaient des comportements pour le moins … étranges. Peut être la demoiselle était de ce genre, et qui savait quel genre de capacité elle pouvait avoir sous son contrôle. Ou hors de contrôle aussi, ça arrivait également. Aussi, il ne fit pas le moindre pas vers elle, préférant attendre un geste de sa part, un regard, une parole. Pour le moment, le seul évènement auquel il assistait, c’était à l’explosion de l’aura émotionnelle de l’inconnue : c’était probablement la première fois qu’il voyait une aura changer de couleur et d’intensité aussi rapidement et radicalement, comme si la jeune femme n’avait pas le moindre contrôle sur ses sentiments, et surtout qu’elle ne savait absolument pas ce qu’elle devait ressentir à cet instant précis. Il fronça les sourcils : était ce lui qui la mettait dans cet état, ou était elle en état de choc depuis un moment ? Il n’en avait pas la moindre idée, et elle ne semblait pas décider à lui expliquer ce qu’elle faisait là.
Puis soudain, elle se mit à hyper ventiler, comme au bord d’une crise d’angoisse. Pour être tout à a fait honnête, Malachi ne comprenait absolument rien de ce qui était en train de se passer. La jeune femme dans son jardin continuait de le fixer dans le blanc des yeux, sans décrocher le moindre mot. L’intensité de son regard le perturbait, comme si elle ne le voyait pas vraiment lui, mais que ses yeux cherchaient à l’intérieur de lui, jusqu’à le transpercer. Elle semblait attendre la réponse à une question qu’elle ne lui avait pas posé, le regard accusateur, alors que sa lèvre inférieure tremblait, malgré des yeux encore secs. Il se retrouvait planté là, comme un idiot, sans savoir s’il pouvait se servir de son pouvoir sur elle, sans mettre être sure qu’elle était réelle tant son comportement était étrange. Puis les larmes montèrent aux yeux de la jolie brune, l’humidité s’accrochant à ses longs cils, ses épaules secouées par les sanglots qui semblaient s’être appropriés tout son corps. Le cœur de Malachi se serra, alors qu’il amorçait un pas vers la jeune femme pour la rejoindre, mais peine perdue : A peine avait il fait un geste qu’elle avait tourné les talons pour s’enfuir derrière la maison. Il resta un instant immobile, passant la main dans ses cheveux puis sur la ligne de sa mâchoire d’un air circonspect. Il ne pigeait vraiment, mais vraiment pas ce qu’il se passait. Après un coup d’œil circulaire –ne sait on jamais, il y avait peut être une caméra cachée quelque part -  il repéra une masse sombre et informe dans sa haie. Il se pencha et tendit sa main gantée vers la forme : un sac de voyage, rempli probablement. Il appartenait probablement à la jeune femme qui venait de lui filer entre les doigts. Il le tira de sa cachette, dubitatif, avant de redresser brusquement la tête, il avait entendu un cri, indistinct, qui venait du porche. C’était surement elle, qui est ce que ça pourrait être d’autre ?
Son sac à la main, il avança doucement vers l’entrée de la grande bâtisse, comme lorsqu’on s’approche d’un animal que l’on ne veut pas effrayer. Si elle se montrait agressive, il se servirait de son pouvoir. Mais il ne voulait pas arriver à de telles extrémités sans essayer de lui parler, encore une fois … Et puis enfin elle ouvrit la bouche, et cela le cloua sur place. Que répondre, à part la vérité tout bête ?
r- Je, euh … Je m’appelle Malachi, Malachi Porter, et euh … enfin j’habite ici, c’est ma maison...
Il pencha légèrement la tête sur le coté pour essayer de capter son regard malgré les larmes. Doucement, il posa son sac à ses pieds.
- Vous n’avez vraiment pas l’air en forme Mademoiselle … Vous cherchiez quelqu’un ici, peut être ? Il m’arrive d’accueillir des amis de … Passage, ici, c’est cela que vous cherchiez ?
Il avait dit cela prudemment : après tout, ça pouvait être un piège des hunters, ou juste une tarée échappée de l’asile, pour ce qu’il en savait. Il ne pouvait pas lui parler d’Uprising comme ça, sans la moindre information de sa part. Autant y aller doucement, surtout dans l’état où elle était.
- Et vous, comment vous appelez vous ?
 
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MessageSujet: Re: relative hysteria ≈ w/malachi   relative hysteria ≈ w/malachi Icon_minitimeVen 20 Mar 2015 - 9:28


relative hysteria
malachi & evangeline porter
« Je, euh … Je m’appelle Malachi, Malachi Porter, et euh … enfin j’habite ici, c’est ma maison... » Evangeline avait l’impression d’être devenue folle. Elle avait une envie délirante de se lever d’un gond et de plaquer ce petit malin contre le mur, et de le blesser jusqu’à ce qu’il crache le morceau, jusqu’à ce qu’il mette fin à toute cette petite mascarade, jusqu’à ce qu’il mette fin à cet affront. Prendre le corps, la voix et le nom de son ancien mari, de son mari, quelqu’un voulait royalement se foutre d’elle. Mais elle en était incapable. Vidée qu’elle était, elle restait prostrée sur le sol, incapable de bouger, incapable de faire quoi que ce soit, refusant de lever les yeux vers son fantôme, priant pour qu’il s’en aille. Elle n’avait plus qu’une envie, serrer ses paumes de mains très fort, si fort contre ses oreilles, et fermer les yeux. Ne plus rien entendre, ne plus rien voir. Comme si cela suffirait à faire disparaître cette illusion de son esprit. Un fantôme qui lui jouait des tours, on en avait rarement vu. D’habitude elle voyait Malachi parmi la foule des passants, derrière un dos ou une chevelure, mais à chaque fois son souvenir disparaissait. Il n’était que furtif et silencieux, ici il se mouvait, il parlait… Il avait l’air tellement vivant, si réel…  Un tel stratagème avait l’air tout droit sorti du cerveau d’un hunter, mais les hunters n’avaient pas la possibilité de se transformer. A moins qu’ils n’aient dans leur rang un mutant métamorphe comme elle, mais ce serait vraiment le comble, sauf s’ils l’ont obligé à les servir. Mais quand bien même, qui donc était au courant de son passé, de sa vie avec Malachi ? Elle en avait déjà parlé c’est sûr, mais qu’à un nombre très restreint de personnes, dont Elijah bien entendu. Mais jamais elle n’avait donné de forme à ce nom, de visage à cette personne. Des photos elle n’en avait gardé aucune, abandonnant sans le vouloir son appartement sans n’avoir jamais eu le temps de ne rien emporter. Et ils n’étaient pas non plus de ces couples qui adorent se prendre en photo ou se faire prendre en photo. Elle n’avait que son souvenir dans sa tête, son image mentale, mais personne ne devait être savoir à quoi son mari avait ressemblé, tout du moins c’était ce qu’elle croyait. Elle n’avait qu’une envie, c’était qu’il parte. Que sa vision s’évanouisse dans le vent. Elle n’avait pas besoin de ça pour se souvenir, elle n’avait pas besoin qu’il vienne se rappeler à elle, elle ne l’oubliait pas, jamais. Elle n’avait connu personne après lui, et il ne passait pas un jour, ou presque, sans qu’elle ne pense à lui. Elle avait toujours gardé son nom de mariée, tout du moins dans l’intimité, prenant immédiatement une autre identité lorsqu’elle changeait d’apparence. Mais jamais il ne lui serait venu à l’idée d’abandonner le nom Porter. Cela pouvait sembler trivial, et pourtant elle avait comme le sentiment que c’était le trahir, renoncer à toute sa vie passée avec lui. « Vous n’avez vraiment pas l’air en forme Mademoiselle … Vous cherchiez quelqu’un ici, peut-être ? Il m’arrive d’accueillir des amis de … Passage, ici, c’est cela que vous cherchiez ? » Mais elle n’écoutait pas. Elle refusait d’écouter, elle voulait que toute cette simagrée s’arrête. Elle voulait qu’on la laisse en paix, qu’il quitte son esprit et qu’elle soit seule, juste toute seule. Elle ne voulait pas profiter de sa vision pour discuter avec lui, cela lui faisait trop mal. La moindre de ses paroles était comme un énième coup de couteau enfoncé dans son cœur. Sa voix, elle la reconnaissait que trop bien. Ce timbre, cette tonalité… C’était tout lui. Ou alors un sosie, mais il portait le même nom, et le même prénom. Un cauchemar. « Et vous, comment vous appelez vous ? » Evangeline refusait obstinément de lever les yeux sur lui, se contentant de la vision de ses pieds et de ses jambes. Elle était incapable de dire quoi que ce soit. Evangeline abandonna l’image mentale de la jeune femme brune aux yeux chocolat qu’elle gardait dans un coin de sa tête depuis son réveil. Plus elle prenait l’habitude de prendre l’apparence de quelqu’un et ensuite de rester longtemps sous cette apparence, et plus elle avait du mal à retrouver sa forme originelle. Elle savait qu’elle ne pourrait jamais totalement la perdre, son ADN avait une forme primaire qui ne changerait jamais, mais tout se jouait dans son mental, dans sa concentration. Elle devait conserver les images mentales de ses transformations pendant si longtemps parfois qu’au bout d’un moment elle en oubliait de se concentrer, alors qu’elle était toujours transformer. Elle était devenu un réflexe, et dès lors, retrouver son apparence initiale relevait presque de l’expérience contre-nature. Doucement, elle sentit sa taille se resserrer, des picotements au sommet de son crâne comme si de nouveaux cheveux poussaient tandis que des racines blondes faisaient leurs apparition, elle ressentait la moindre parcelle de son corps en vibration, toutes ses cellules s’activaient, elle sentait sa peau se tirer, ses muscles se tendre, elle ressentait toujours un chatouillement dont elle s’était habituée avec le temps, comme si son corps était parcouru de milles et unes ondes. Cela n’avait peut-être l’air de rien de l’extérieur, et pourtant lors de ses métamorphoses, elle ressentait son corps comme jamais. Son ouïe captait tous les changements qui s’opéraient de l’intérieur, le gonflement de ses poumons, sa pression sanguine, les battements de son corps, ses petits craquements de ses tendons qui se modifiaient. Elle n’entendait plus rien aux alentours, le bruit de son corps prenait le pas sur tout. Elle entendait ses flux sanguins avait tant de force, comme si une rivière passait à côté, des crépitements à l’intérieur de son corps, comme des feuilles d’automne que l’on bruisse en marchant par-dessus. Tous ses sens s’en retrouvaient décuplés. Au fond elle savait qu’elle ne devait pas, qu’elle foutait en l’air sa couverture, surtout qu’elle n’était plus à découvert derrière une propriété, mais sur le perron d’une maison, à la vue de tout le quartier. Elle savait qu’Elijah l’aurait tué pour cela. Mais en même temps elle ne savait pas, elle ne savait plus. Elle était complètement paumée.
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MessageSujet: Re: relative hysteria ≈ w/malachi   relative hysteria ≈ w/malachi Icon_minitimeVen 20 Mar 2015 - 12:46

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Malachi ∞ Evangeline

Malachi fit un pas en arrière quand la jeune femme se mit à trembler, toujours assise par terre. Ce tremblement, ce n’était pas le genre qu’on avait quand on avait froid, ou que l’on était angoissé. Non, c’était plus complexe que ça, et étrangement familier : il avait déjà assisté à ce genre de scène, plus d’une fois. Il recula un peu plus, pour se ternir contre la rambarde entourant le porche. Si c’était une blague, ce n’était franchement pas drôle : qui lui avait envoyé une métamorphe totalement dérangée sans même prendre la peine de le prévenir. Les métamorphes étaient des mutants difficiles à appréhender, puisqu’on ne pouvait jamais être totalement sur de quelle était leur véritable identité : il en avait connu un qui avait même quasiment oublié sa véritable apparence, et qui avait développé une schizophrénie mentale ET physique. Un cas pour la science, c’était le cas de le dire. Alors il croisa les bras, les mâchoires serrées, et attendit, fixant la mutante qui changeait progressivement d’apparence. Il jetait fréquemment un coup d’œil aux alentours : on était en plein jour, n’importe qui qui venait zieuter dans son jardin risquait de les surprendre et là, ça commencerait à devenir délicat.
La première chose qu’il vit, se fut la couleur de sa chevelure, qui s’éclaircit progressivement, jusqu’à prendre une couleur dorée, se rapprochant de celle du blé. Soit, pourquoi pas. Ensuite, ceux-ci se mirent à pousser jusqu’à ce qu’ils atteignent le bas de ses omoplates. Ensuite, la transformation s’accéléra, l’air bourdonnant et se troublant autour de la jeune femme comme si l’univers entier n’était pas sur de ce qui se tramait sous ce porche : Elle prit quelques centimètres, sa peau s’éclaircit par taches, avant de s’uniformiser totalement, ses lèvres rosirent, se tordant pour prendre un peu plus d’épaisseur. Malachi serra un peu plus les dents, alors qu’un étau s’enserrait sa poitrine progressivement : Cette femme prenait progressivement la forme d’une personne qu’il n’aurait jamais du revoir en chair et en os, puisqu’elle était reposée en paix quelque part en Angleterre. Peu importait qui était cette personne, elle était en train de prendre l’apparence de sa femme défunte, et il ne savait fichtrement pas dans quel but. Et ça, c’était bas, vraiment bas. Il murmura doucement fixant la jeune femme de ses yeux océanique :

- Si c’est une blague, ce n’est vraiment pas drole…

Et ce ne l’était pas, vraiment. Il ne comprenait pas cette manipulation, ni l’intérêt de la manœuvre, et se sentait plus perdu encore qu’il y a quelques minutes : une fille tombait du ciel, ne pipait mot, puis finalement se révélait être une méta, qui prenait la forme d’Evangeline. Etait on en train de le tester, et si oui, qui? Les Uprisings ? les hunters ? ou était elle juste, juste barge ? Beaucoup trop de questions, et aucune réponse. Il ne savait même pas si il devait attendre qu’elle se calme, si elle se calmait un jour, ou s’il devait prendre la situation en mains. Il s’avança alors prudemment vers la jeune femme, pour s’accroupir à coté d’elle, soulevant doucement son menton pour la forcer à confronter son regard au sien. Son estomac fit un looping : elle avait les mêmes yeux qu’Elle. Si elle avait copié son apparence via une photo, elle était vraiment, vraiment douée. La ressemblance était juste terrifiante, et il avait l’impression de sentir son cœur se briser une seconde fois dans sa poitrine. Rien de très agréable.

- Rentrez à l’intérieur, ce n’est pas sur de faire ce genre de choses à découvert.

Il attrapa la main de la jeune femme pour la tirer à l’intérieur de la maison, bien qu’elle n’eut qu’à faire qu’un mètre ou deux pour se retrouver de l’autre coté de la porte, à l’abri des regards. Il la laissa se réinstaller par terre, puisqu’elle ne semblait pas vraiment en état de se lever et de lui faire face. Il ferma la porte derrière elle d’une main tremblante, continuant de la fixer d’un air de chiot perdu, alors qu’il tripotait nerveusement l’alliance qu’il avait attaché autour du cou, cherchant du réconfort dans la chaleur du métal précieux :


- Si vous pouviez m’expliquer… Parce que là, je n’y comprends fichtrement rien …

 
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MessageSujet: Re: relative hysteria ≈ w/malachi   relative hysteria ≈ w/malachi Icon_minitimeVen 20 Mar 2015 - 14:32


relative hysteria
malachi & evangeline porter
La transformation avait pris un peu de temps, et Evangeline retrouvait de nouveau la conformabilité de son corps, comme quelqu’un se sentant plus à l’aise avec un jogging ou toute autre tenue qu’il prendrait pour traîner chez lui le dimanche. Malgré toutes ses transformations, la mutante ne s’était jamais sentie mieux que dans son propre corps, c’était comme d’enfiler un vieux jean. Elle ne se sentait ni à l’étroit, ni au contraire perdue dans une surface corporelle beaucoup plus grande que la sienne. Son propre corps restait sa normalité, et toutes ses transformations se faisaient toujours en ce sens, elle gardait son apparence primaire comme la norme, la référence, autour de laquelle elle vivait chaque métamorphose, et toutes ses années de transformations ne changeaient rien à cela. Malgré tout, la jeune femme ne s’en sentait pas mieux dans sa tête. Son corps se raidit en voyant des pas se rapprocher vers elle. L’homme qui ressemblait trait pour trait à son mari, avait la même voix et se disait porter le même nom s’accroupit en face et d’une main, remonta son menton pour la forcer à relever le visage vers lui. Elle ne vit pas sa main arriver, tant et si bien qu’elle se retrouva prise par la surprise, de son contact. Jamais elle ne l’aurait laissé s’approcher sinon. Elle ne savait pas ce que c’était, mais il y avait une chose dont elle était certaine, c’était qu’il n’était pas réel. Le monde devait relever encore de bien des mystères en dehors des mutants, pour qu’une telle créature fasse irruption de son passé et se pointe sous son nez au bout de sept ans. Le toucher de sa peau contre la sienne eu pour effet d’électriser toutes ses cellules et enfonçant ses yeux verts dans les siens, aussi bleu que le bleu de yeux de Malachi, Evangeline sentit une pression s’emparer de son visage et remonter jusqu’à ses yeux. Un nouveau torrent de larme s’annonçait, si fort qu’il lui piquait la rétine. Brusquement l’une de ses mains se retrouva prisonnière de la poigne du revenant qui la força à la suivre, à l’intérieur de la bâtisse. « Rentrez à l’intérieur, ce n’est pas sûr de faire ce genre de choses à découvert. » Une fois la porte refermée, il desserra son étreinte immédiatement, comme si sa main lui brûlait. Une nouvelle distance s’installa entre les deux mutants, qui se regardaient en chiens de faïences, cherchant dans le regard de l’autre des explications qu’ils ne trouvaient pas. « Si vous pouviez m’expliquer… Parce que là, je n’y comprends fichtrement rien … » Evangeline se redressa sa poitrine pour mieux le regarder. Il se tenait debout devant elle, à quelques mètres, le visage complètement déconfis. L’expression de son visage avait changé, de la dévastation, elle était passée à l’incompréhension, redoublée par le froncement que ses sourcils opéraient. Elle entrouvrit la bouche, et puis rien. Elle ne trouvait pas quoi dire. Ce n’était pas comme cela que les fantômes étaient censés parler. Elle n’en avait jamais rencontré mais dans son imaginaire, cela n’était pas comme ça que les choses se passaient. Ils étaient silencieux, ou ils venaient pour apporter des réponses. Mais ils ne devaient pas poser des questions. Surtout, un revenant ne devrait pas vouvoyer les âmes qu’il revenait hanter. Il avait l’air de ne pas la reconnaître. Alors que cela ne se pouvait pas, c’était lui qui était venu apparaître devant elle, pas l’inverse qu’elle sache. « T’es quoi, une espèce de fantôme ? Une hallucination ? Pourquoi est-ce que t'es revenu ? Et pourquoi tu ne me reconnais pas ? » Son visage était rempli de pleurs, des larmes dégoulinaient sur ses joues jusqu’à terminer leurs courses jusqu’à son menton où elles se retrouvaient pour s’écouler au compte-goutte contre son cou et son pull. Elle avait réussi à sortir quelque-chose de sa gorge, mais tout se bousculait en même temps. Elle avait besoin de réponses, tout de suite, trépignant sur place. Elle n'aurait jamais pensé que le fait de revoir son mari pourrait être aussi douloureux. Elle n'avait jamais cessé de l'aimer, elle ne l'avait jamais trahis, ni sa mémoire, ni son souvenir, ni leur vie ensemble. Elle lui était toujours resté fidèle, alors pourquoi venait-il la voir aujourd'hui ? Et pourquoi lui parlait-il comme s'il ne la connaissait pas. « Je comprends pas, qu'est-ce que ça veut dire ? ... Est-ce que je suis morte ? » L'explication la plus logique à son esprit. Personne ne savait rien de la mort, les mutants avaient beau avoir des capacités exceptionnelles par rapport aux reste de l'espèce humaine, ils n'avaient pas la connaissance infuse et ne savaient rien de qu'il y avait de l'autre côté du miroir. Peut-être que c'était cela alors, la mort, l'au-delà. Paradis où l'on retrouve les êtres que l'on a perdu, et enfer parce qu'ils ne nous reconnaissent plus. Elle n'avait aucune idée de quand elle aurait pu mourir, elle n'avait remarqué aucune rupture dans son quotidien, alors depuis quand marchait-elle dans les limbes ? Cela se passait- peut-être comme cela, on ne s'en rend pas compte, on continue notre petit bonhomme de chemin, avant de rencontrer l'impossible, le surnaturel. C'était bien l'explication la plus rationnelle à son esprit.
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MessageSujet: Re: relative hysteria ≈ w/malachi   relative hysteria ≈ w/malachi Icon_minitimeVen 20 Mar 2015 - 23:39

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Malachi ∞ Evangeline
Dieu était loué, elle était douée de parole ! Ce n’était pas trop tôt parce que là, il était à deux doigts de perdre patience et d’appeler un responsable d’Uprising pour qu’ils viennent la chercher. Après, malheureusement, ce qu’elle put dire ne fit pas plus sens à ses oreilles. Il secoua la tête : mais qu’est ce qu’elle racontait encore ? Elle semblait dans une peine inconsolable, et elle le fixait comme si … Comme si il n’avait pas le droit d’être là, comme une anomalie. Il se pinça l’arête du nez entre deux doigts, essayant de rester calme malgré cette situation totalement hors de contrôle. Il se pencha vers elle à nouveaux : il ne voulait pas donner l’impression de la dominer de toute sa hauteur. Il tenta d’articuler calmement, malgré la nervosité dans laquelle le mettait la situation :

- Je suis pas un fantôme, ni une hallucination, c’est vous qui êtes arrivée dans mon jardin, sans m’expliquez quoi que ce soit, et qui avez commencé à faire… Tout ça… Je reviens de nulle part moi, j’ai toujours été là, j’ai jamais bougé…

C’est vrai quoi, il était bêtement resté ici toute la matinée s’occuper de ses fleurs. Et puis, pourquoi soudain elle le tutoyait ? C’était désagréable de l’entendre être aussi… Familière, alors qu’elle arborait l’apparence de sa femme. Cela la rendait trop réelle, trop tangible, quand les seules traces de son existence dans celle de Mal’ se résumait à une photo sur son bureau et à l’alliance autour de son cou. Pourquoi restait elle sous cette forme d’ailleurs ? Si elle était aussi bouleversée, son don aurait du, je sais pas, déconner un peu, comme la plupart des dons en situation de stress. Il ne voyait pas où tout cela pouvait les mener …

- J’ai l’impression que vous êtes pas plus en état de m’expliquer ce qui se passe que moi de vous expliquer quoi que ce soit.


Il soupira, puis tendit les mains vers la jeune femme.

- Vous n’êtes pas morte, vous avez juste besoin de vous calmer. Vous allez vous asseoir, là bas, sur le canapé, et respirer lentement. Je vais nous faire du thé, et si vraiment vous ne vous sentez pas bien, je pourrais vous proposer une méthode un peu plus … surprenante pour vous détendre. Je ne sais pas si vous avez déjà rencontré un motiopathe, mais ça ne peut que vous faire du bien, j’en suis persuadé…

Il lui sourit, malgré la difficulté pour lui de fixer le visage de la morte sans avoir envie de pleurer, lui aussi. Il fallait que cela cesse vite, très vite, et que la métamorphe reprenne son enveloppe charnelle personnelle, sinon il n’allait pas le supporter aussi stoïquement. Il resta patiemment là jusqu’à ce qu’elle trouve la force de se relever, et la guida jusqu’au salon. Situation génante : elle pourrait voir une photo d’eux, enfin d’Evangeline et Malachi sur la cheminée. Terriblement cliché, mais en même temps, la photo ne l’était pas : elle avait été prise par Maureen, la cadette de Mal, lors d’un noel en famille : on y voyait le couple sur un canapé, avec des pulls ridicules, lisant chacun un bouquin. Malachi était assis bien droit, tenant son livre d’une main, l’autre glissé négligemment dans la chevelure en bataille de sa femme, elle-même allongée sur le reste du canapé, la tête sur les genoux de Mal. Ils avaient l’air absorbé dans leur lecture respective, et en même temps, ils étaient collés l’un à l’autre, comme si c’était une condition sinequanone à leur activité. C’était, de loin, une de ses photos préférées. Une photo prise sur l’instant, rien de posé, rien de préparé. La beauté de l’instant volé. Il la laissa s’installer dans un des gros fauteuils moelleux et confortables, avant de se retirer un instant dans la cuisine. Là, il posa les deux mais sur la table se penchant légèrement, et souffla bruyamment : il avait l’impression d’avoir retenu sa respiration tout ce temps où elle se tenait devant lui. Il ne savait même pas comment il faisait pour être aussi calme alors que cette femme utilisait l’apparence d’Evan’ depuis tout à l’heure. Si elle voulait le tromper, le destabiliser, c’était réussi : la ressemblance était parfait, jusque dans la façon de pleurer. Evangeline n’était pas une chougneuse pourtant, pas du genre à se laisser aller, mais quand elle avait pu craquer, elle l’avait fait de cette façon. Cette histoire était de plus en plus étrange. Il respira profondément à nouveau, tachant d’apaiser les battements désordonnés de son cœur en se focalisant sur le bruit sifflant de la bouilloire. Peut être que quelques minutes de solitude l’aiderait elle aussi à s’apaiser un peu, ce qui ne serait pas un luxe. Il jeta une poignée de thé vers dans chaque tasse, avant de verser l’eau chaude dessus. Il fit craquer sa nuque comme pour se préparer à une nouvelle confrontation, puis refit son apparition dans le salon, posant l’une des tasses en face de la jeune femme, qui de toute évidence s’accrochait à l’apparence de sa femme désespérement. Bon, il devrait faire avec…

- Reprenons du début s’il vous plait. Je m’appelle Malachi, Malachi Porter, j’habite dans cette maison. Comment vous appelez vous ? pourquoi avez-vous choisi cette apparence plutôt qu’une … qu’une autre ?

Il pouvait pas faire plus doux, c’était au dessus des ses forces. Les doigts toujours enserrés autour de son alliance, il attendait avec le peu de patience et de nerfs qu’il lui restait une véritable réponse de la part de la jeune femme…


 
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MessageSujet: Re: relative hysteria ≈ w/malachi   relative hysteria ≈ w/malachi Icon_minitimeSam 21 Mar 2015 - 9:47


relative hysteria
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« Je suis pas un fantôme, ni une hallucination, c’est vous qui êtes arrivée dans mon jardin, sans m’expliquez quoi que ce soit, et qui avez commencé à faire… Tout ça… Je reviens de nulle part moi, j’ai toujours été là, j’ai jamais bougé… » Derrière ses longues mèches blondes qui tombaient lamentablement sur son visage et lui gâchaient la vue, Evangeline serra les dents. Elle ne voulait pas entendre ça. Ce n’était pas ce qu’elle voulait entendre. Elle avait la lamentable impression de tourner en rond. C’était lui qui devait être la clé de tout cela, il ne pouvait pas réagir ainsi. Sinon pourquoi lui était-il apparu ? Ses dernières paroles résonnaient dans sa tête « je reviens de nulle part », « j’ai toujours été là », « j’ai jamais bougé »… Peut-être Evangeline avait été plongée dans un autre espace-temps. Un peu comme dans ce film, Another Earth, où on découvre l’existence d’une planète identique à la Terre et où chacune être vivant à un double qui vit là-bas. Peut-être qu’elle se retrouvait dans un univers comme cela, où Malachi existait, encore. Où Malachi vivait sans elle, dans une maison qui n’était pas la leur, dans une grande maison qui n’avait rien à voir avec leur appartement, dans une ville qui n’avait rien à voir avec leur Cardiff, après tout entre Cardiff et Radcliff il y a bien un lien, dans un pays différent aussi. Il disait ne jamais avoir bougé d’ici, et continuait à la vouvoyer, comme s’il ne l’avait jamais rencontré. Peut-être qu’elle n’avait pas de double ici, ou peut-être que leurs destins n’étaient pas fondamentalement liés, au point de répéter le schéma à des années lumières. « Vous n’êtes pas morte, vous avez juste besoin de vous calmer. Vous allez vous asseoir, là-bas, sur le canapé, et respirer lentement. Je vais nous faire du thé, et si vraiment vous ne vous sentez pas bien, je pourrais vous proposer une méthode un peu plus … surprenante pour vous détendre. Je ne sais pas si vous avez déjà rencontré un motiopathe, mais ça ne peut que vous faire du bien, j’en suis persuadé… » Deux pupilles vertes s’écarquillèrent derrière le rideau de cheveux blonds. La mâchoire d’Evangeline se serra encore plus, au point qu’elle commençait à en avoir mal. Mutant, motiopathe. Et physique en plus, il ne s’arrêtait pas à la simple vision, il était tangible aussi, il avait entouré chacune de ses mains dans la sienne, sans que les siennes ne passent à travers, et l’avait aidé à se relever. Il l’avait guidé, avançant devant elle, vers un salon. A tout moment, Evangeline croyait qu’il allait se retourner que le visage de Malachi allait laisser place à celle d’un autre homme, et tout ce cauchemar prendrait fin. Il lui ressemblait trop, beaucoup trop, s’en était invivable. A chaque fois qu’il ouvrait la bouche, qu’elle entendait le son si familier de sa voix, tue et enfermée dans sa tête depuis sept ans maintenant, Evangeline avait envie de vomir. Elle avait séquestré son souvenir si longtemps dans son esprit, n’en parlant à personne, si ce n’est quelquefois à Elijah, mais toujours de manière allusive. Malachi restait son jardin secret, sa véritable vie privée, quelque-chose qu’elle gardait et qu’elle garderait pour elle à jamais, comme un écrin. Elle tenta de se rattacher à des choses de la vie courante, des choses l’ancrant dans le réel et lui prouvant qu’elle n’avait pas complètement pété les plombs. Peut-être que depuis tout ce temps son esprit lui jouait des tours, peut-être que c’était un coup des hunters qui l’avaient drogué à son insu pendant son sommeil pour lui tendre un piège, ou ce matin dans son petit-déjeuner. Elle n’aurait jamais vu prendre le petit-déjeuner de l’hôtel. Elijah ne l’aurait jamais fait à sa place. Quelle erreur de débutante… Evangeline enfonça une main dans la poche gauche de son jean et en ressortie un téléphone portable. Elijah. Elle ne voyait que lui en cet instant. Le plus susceptible de lui donner des réponses à ses questions, ou à défaut de la sortir de là. Les barres de réseau étaient bien présent, dans quelque univers qu’elle soit il existait bien un réseau, mais est-ce que cela voulait bien dire qu’elle puisse entrer en communication avec lui. En deux, trois touches elle avait ouvert le répertoire et actionné son contact. Il faisait partie de ses favoris, une évidence. À chaque fois qu’elle s’était retrouvée dans une impasse, il avait toujours réussi à la sortir de là. Les sonneries se suivaient, des appels esseulés, qui se perdaient dans le silence, sans ne jamais rien rencontrer, pas même le timbre de sa voix sur son répondeur. Seule. Elle allait devoir apprendre à gérer la situation et à s’en sortir seule. Et si c’était ça le but de la manœuvre. Et si lui était derrière tout ça. Pour la tester, encore une fois. Mais pourquoi maintenant, pourquoi au bout de sept ans, alors qu’il avait usé et abusé de tous ces rites initiatives durant les premières années de son apprentissage. Evangeline se résigna à mettre fin à son appel en détresse. Ramenant ses deux jambes sur le canapé, les plaquant contre sa poitrine, elle jeta des regards anxieux autour d’elle. Elle ne savait pas ce qu’elle cherchait, enfin si, mais pas précisément. Juste quelque-chose de familier, quelque-chose qui la rassurerait, qui la ferait se détendre. Mais, rien, il n’y avait rien. Elijah était son seul recours, il avait toujours été son seul recours, et il ne répondait pas. Quand, parcourant les babioles de la pièce, le cerveau d’Evangeline s’arrêta sur un éclat doré. Elle plissa les yeux mais cela ne suffisait pas. Se relevant du canapé, la mutante s’approcha et découvrit une photo de son mari et elle. Mais ce n’était pas ça le pire, cette scène, elle en avait le souvenir. Elle se souvenait très bien de quand cette photo avait été prise. Mais comment pouvait-elle se retrouver là ? Alors qu’elle s’était emparée de la photographie pour mieux la regarder, n’en croyant pas ses yeux, son regard parti, plein d’anxiété, zieuter en direction de la cuisine. De l’endroit où elle se trouvait, elle ne voyait rien dans l’encadrement de la porte, à peine entrouverte. Qu’il revienne sous une autre forme, espérait-elle. Ou qu’il ne revienne jamais. Il ne fallait pas que la forme de son mari ne refasse son apparition. Elle avait dû se tromper, son esprit avait dû lui jouer des tours, elle avait dû être droguée. Elle coupa sa respiration quand elle entendit la porte par laquelle il s’était échapper, grincer et reprit sa place sur le canapé, le cadre vissé entre ses mains, avant qu'il ne fasse de nouveau irruption dans la pièce. « Reprenons du début s’il vous plait. Je m’appelle Malachi, Malachi Porter, j’habite dans cette maison. Comment vous appelez vous ? pourquoi avez-vous choisi cette apparence plutôt qu’une … qu’une autre ? » Son corps se raidit en voyant le corps du revenant déambuler dans la pièce, deux tasses de thé fumantes entre les mains. Elle devait être en plein rêve, c’était probablement ça, il n’y avait pas d’autres explication possible. Il fallait juste qu’elle se réveille, tout ceci allait bientôt se terminer, elle n’avait pas à s’inquiéter. Mais en attendant elle était là, et son mari aussi. « Pourquoi est-ce que tu me parles comme si j’étais une étrangère ? Tu te souviens bien de moi. » Elle tenait entre fermement entre ses mains le petit cadre rectangulaire dans lequel trônait une photo d’eux-deux. Elle n’avait pas la moindre idée de comment une telle photographie avait pu arriver jusqu’ici, mais ce n’était qu’un détail à côté du fait qu’elle se retrouve face à son mari, mort depuis des années, en chair et en os. Pourtant il ne portait pas d'alliance.. Il avait cette photo d'elle et lui et il ne portait rien à l'annulaire. « Je suis bien moi. J'sais pas comment te le dire. C'est ma vraie forme. »
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MessageSujet: Re: relative hysteria ≈ w/malachi   relative hysteria ≈ w/malachi Icon_minitimeSam 21 Mar 2015 - 10:47

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« Pourquoi est-ce que tu me parles comme si j’étais une étrangère ? Tu te souviens bien de moi.»
Il plissa le nez à nouveau : elle n’avait pas répondu à sa question. Elle pouvait lui jurer qu’ils se connaissaient mille fois, tant qu’elle ne dirait pas mot pour mot « c’est moi Evangeline, ta femme », il refuserait de la croire. Et même avec ça, il refuserait probablement de la croire. Tout simplement parce que ça ne pouvait pas être possible. Elle était morte, elle était morte depuis 7 ans, et il le savait.
« Je suis bien moi. J'sais pas comment te le dire. C'est ma vraie forme. »

- Tu mens, elle est morte. Elle est morte et tout le monde sait ça.

Sa réponse avait claqué comme une sentence, alors que ses mains attrapaient une des tasses bien trop chaudes pour être bues. Il se brulerait mais tant pis, ça lui éviter de paraitre aussi nerveux qu’il l’était déjà. Sa vraie forme … Connerie. Ce n’était simplement pas possible. Oui, elle était métamorphe, comme elle. Oui, elle parlait comme elle. Oui, elle pleurait comme elle. Mais ce n’était PAS elle. Parce qu’elle était morte. C’était des confessions que voulait l’usurpatrice ? Très bien, il les lui donnerait. Il n’avait jamais rien caché sur le sujet, même s’il n’aimait pas en parler. Il releva la tête vers la jeune femme prostrée dans son fauteuil. Elle avait vraiment l’air tout droit sorti de l’asile…

- Ma femme est morte. Elle est morte à cause d’une bande de hunters, il y a sept ans. On m’a tiré dessus, j’ai perdu ma jambe, j’ai été dans le coma trois jours. A mon réveil, elle n’était plus là. Son téléphone ne répondait plus, elle n’était pas revenue dans notre appartement. Je suis allé chez le moindre de nos amis, je suis allé chez ses parents, je suis allé partout où elle aurait pu être. Elle n’était pas là, parce qu’elle est Morte. Ce soir là j’ai perdu ma jambe et mon cœur. Alors ta blague va vite prendre fin.

Il fixa la jeune femme intensément, malgré le fait qu’il ne puisse voir ses yeux à travers le rideau de cheveux qui dissimulait son visage. Son propre regard s’humidifiait au fur et à mesure qu’il se mettait à poil émotionnellement, et pourtant sa voix restait sure et égale.

- Si Evangeline avait survécu, je l’aurais retrouvé. Et si je n’y étais pas arrivée, c’est elle qui m’aurait trouvé. Elle m’aurait cherché, et elle aurait fini par me trouver. Elle connaissait mes parents, elle connaissait ma sœur, elle savait qu’ils étaient tous ici, aux Etats Unis. Elle aurait deviné que je n’aurais jamais pu rester à Cardiff, dans notre appartement, sans elle. Elle n’aurait pas abandonné ses recherches sans interroger la moindre personne qui aurait pu croiser ma route. Elle m’aurait retrouvé. Si elle ne m’a pas trouvé, c’est qu’elle est morte. Et j’ai du essayer mon deuil d’une mariée sans cercueil.

C’était violent, terriblement violent pour lui de dire ça à haute voix. Oh, il l’avait pensé, pendant des nuits entières. Le fait de ne pas avoir fait son deuil malgré les années, l’incapacité de se lier à une autre femme, de ne pas se lier émotionnellement aux gens tout court. La culpabilité qui lui empêchait de fermer l’œil, la culpabilité d’être le survivant, même s’il était en kit. S’il n’avait jamais envisager le suicide, c’est uniquement par respect envers sa mémoire : jamais elle ne l’aurait autoriser à songer à ce genre de chose. Alors il avait continué sa vie tant bien que mal ailleurs, malgré son impression de la voir partout, malgré le traumatisme, malgré les cauchemars. Il s’était investi à l’hopital, malgré le fait que les blouses blanches ressemblaient bien trop à celle qui trainait souvent sur l’une des chaises de la cuisine quand elle avait la flemme de la ranger. Il était professeur dans un lycée, malgré le fait que les gamins lui renvoyaient en pleine face la terrible réalité qu’ils n’auraient jamais la famille dont ils rêvaient. Il avait tout faire pour reconstruire sa vie, malgré que chaque brique de cette construction porte encore sa marque délicate.

Il plissa le nez sans quitter la jeune femme du regard, guettant sa réaction : c’est bon, elle avait été repu de curiosité morbides, de détails pathétiques ? l’avait il suffisamment distraite, l’avait il suffisamment diverti ?

- Tu dis être elle. Je dis que tu mens. Si tu es celle que tu dis être, prouve le. Sinon, pars de chez moi tout de suite avant que je te contraigne à le faire.

Il lui donnait 2 minutes. Après il la mettrait dehors, et il tacherait d’oublier ce regrettable incident.


 
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MessageSujet: Re: relative hysteria ≈ w/malachi   relative hysteria ≈ w/malachi Icon_minitimeSam 21 Mar 2015 - 12:07


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« Ma femme est morte. Elle est morte à cause d’une bande de hunters, il y a sept ans. On m’a tiré dessus, j’ai perdu ma jambe, j’ai été dans le coma trois jours. A mon réveil, elle n’était plus là. Son téléphone ne répondait plus, elle n’était pas revenue dans notre appartement. Je suis allé chez le moindre de nos amis, je suis allé chez ses parents, je suis allé partout où elle aurait pu être. Elle n’était pas là, parce qu’elle est Morte. Ce soir-là j’ai perdu ma jambe et mon cœur. Alors ta blague va vite prendre fin. Si Evangeline avait survécu, je l’aurais retrouvé. Et si je n’y étais pas arrivée, c’est elle qui m’aurait trouvé. Elle m’aurait cherché, et elle aurait fini par me trouver. Elle connaissait mes parents, elle connaissait ma sœur, elle savait qu’ils étaient tous ici, aux Etats Unis. Elle aurait deviné que je n’aurais jamais pu rester à Cardiff, dans notre appartement, sans elle. Elle n’aurait pas abandonné ses recherches sans interroger la moindre personne qui aurait pu croiser ma route. Elle m’aurait retrouvé. Si elle ne m’a pas trouvé, c’est qu’elle est morte. Et j’ai dû essayer mon deuil d’une mariée sans cercueil. » Elle refusait de le regarder, tout son discours n’était que mensonges et calomnies. Quelqu’un essayait de la piéger. Pourquoi, elle n’en savait bigrement rien. « C’est faux. C’est complètement faux. » Marmonnait-elle dans sa barbe alors qu’elle ne l’écoutait que d’une oreille, s’étant arrêté ça la première fausse information de toute son histoire. Son désaccord était trop fort pour qu’elle le garde enfuis et elle ne cessait de faire pivoter sa tête négativement. Ses cheveux se balançaient de gauche à droite, au rythme de son visage qu’elle ne secouer à l’horizontal. Son amas de cheveux commençait à l’agacer et elle les ramena en arrière d’un revers de main. Au moment où il finissait son monologue, elle eut une envie irrépressible de lui hurler de se taire, de lui intimer de la fermer, mais il ne lui laissa pas le temps de le faire. « Tu dis être elle. Je dis que tu mens. Si tu es celle que tu dis être, prouve-le. Sinon, pars de chez moi tout de suite avant que je te contraigne à le faire. » Ses yeux remontèrent finalement vers lui, et Dieu que c’était douloureux, à chaque fois elle avait l’impression qu’une pince s’enfonçait dans son cœur pour en retirer un morceau de chair. Il la défiait. « C’est moi putain. Je suis cette femme sur la photo, je suis Evangeline Porter. » D’un réflexe elle ramena sa main contre sa poitrine pour accompagner sa parole. Elle s’était levée, brusquement. Cette fois-ci s’en était vraiment trop. Elle avait cru voir un fantôme, ou tout du moins un revenant. Mais à l’évidence elle s’était trompée, tout ceci n’était qu’une funeste fumisterie, un coup des hunters ou d’Elijah elle n’en savait rien, mais ce n’était pas normal, comme il n’était pas normal de jouer ainsi avec les sentiments des gens. Il y avait trop d’écarts dans cette histoire pour qu’elle puisse y croire, finalement elle avait eu raison de parler de ce drame a si peu de personnes, avec le peu d’informations qu’ils avaient collectés ils avaient construit n’importe quoi et elle était capable de déjouer toute la fourberie. « Cette photo, je sais très bien quand elle a été prise. Parce que j’étais là. C’est moi dessus. Avec mon mari. Le livre qu’il tient c’est Les Palmiers sauvages de Faulkner et moi je lisais Mrs Dalloway de Virginia Woolf. C’était à Noël. On était chez nous et c’est sa sœur qui avait pris la photo. Maureen. On rentrait dans la vie active, cette année-là je lui avais offert un vinyle de Sidney Bechet et il m’avait acheté un coffret de films d’Hitchcock. Maureen était venue avec des Yorkshire puddings, je m’en souviens bien parce que c’était la première fois que j’en mangeais. » Elle n’irait pas plus loin. S’il, ou ils, voulai(en)t, peu importe qui se trouvait derrière tout cela, des informations précises, elle allait en donner oui, mais elle n’irait pas plus loin. Sa vie avec Malachi relevait de sa vie privée, et personne n’avait le droit de venir profaner ainsi un passé qu’elle avait soigneusement enterré dans son esprit. Malachi avait sa petite tombe, dans le jardin secret qu’Evangeline s’était construite dans sa tête, et qu’elle venait fleurir tous les jours. Elijah lui avait intimer de ne jamais rechercher le lieu de repos de son mari, il serait beaucoup trop dangereux de s’y rendre, même sous la forme de quelqu’un d’autre. Les hunters étaient partout, ils avaient des yeux et des oreilles partout. Les mutants avaient leurs pouvoirs, mais les hunters eux savaient surveiller tout en sachant rester discret. Et leur surveillance, tout en se cachant, était la plus haute forme de leur pouvoir, les ramenant quasiment à égalité avec la force de frappe des transmutants. « Mais toi, toi… Toi tu ne devrais pas être là. Tu n’as rien à faire ici. Malachi est mort. Je le sais. Il est mort et enterré depuis des années, depuis cette foutue attaque de hunters. » Elle s’était rapproché de lui en agitant toujours sous son nez la photographie qu’elle avait subtilisé sur le rebord de la cheminée, tout en avançant vers lui un doigt accusateur. « Va falloir arrêter de me prendre pour une buse avec une histoire à dormir debout. Ça c’est ma bague, on s’est marié à peine quelques mois avant de se faire attaquer. Malachi porterait son alliance lui ! » Soulevant brusquement sa main droite, à la hauteur de son visage, elle fit tourner de son pouce droit l’anneau d’or qui n’avait jamais bougé de son annulaire depuis près de huit ans maintenant.
crackle bones

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MessageSujet: Re: relative hysteria ≈ w/malachi   relative hysteria ≈ w/malachi Icon_minitimeSam 21 Mar 2015 - 14:47


I can’t believe it’s you.  
"Evangeline & Malachi "


Il se redressa exactement en même temps qu’elle, presque menaçant, la dominant de plusieurs centimètres. Elle réagissait enfin, c’était pas trop tôt. Il avait du pousser l’insolence assez loin pour lui arracher, enfin, une réaction. Elle se tenait la devant lui, tendue et feulante, comme une chatte prête à attaquer. Il ne manquait que les griffes et le dos rond et on y était. Mais au moins elle réagissait, et c’était une avancée par rapport à tout le reste. Il vit ses petits poings se serrer, son visage qu’il avait connu si doux se peindre de colère et d’exaspération. Et puis elle parle. Elle parle plus en une minute que tout ce qu’elle avait dit en une heure. Elle lui collait la photo de la cheminée devant le nez, et débitait des informations qui gelèrent le sang de Malachi dans ses veines, avec l’impression que la glace les lacerait sur son passage. Ces souvenirs, il ne les partageait qu’avec deux personnes : Sa sœur, qui avait pris la photo, et Evangeline qui était dessus. Cette femme n’était pas Maureen, Maureen était humaine et se tenait loin des histoires de mutants. Pour les titres des livres, ils étaient en partie visibles sur l’image, ça ne voulait rien dire. Mais le reste … Comment savoir ce qu’il lui avait offert ce noel là ? Il n’en avait parlé à personne, c’était le genre de détails qui paraissaient sans importance pour quiconque d’autres qu’eux deux. Pourtant, il adorait Bechet, c’était un de ses jazzmen préférés.  D’ailleurs, il avait passé une partie de la soirée, après ça, à jouer du saxophone, reprenant les plus beaux morceaux du musicien alors que son beau frère s’occupait de la cuisine, et qui les filles terminaient la bouteille de vin rouge. A y réfléchir, ce noel ci, malgré son coté frugal, était l’un des meilleurs de sa vie. Et elle était au courant de tout ça. C’était fondamentalement impossible.

Si les premières paroles de la jeune femme l’avaient profondément ébranlé, sa seconde intervention en revanche le fit sortir définitivement de ses gonds. Ses iris bleu clair s’enflammèrent, comme lorsqu’il était en train d’utiliser ses pouvoirs, prenant une couleur fluorescente surnaturelle :

- MOI je ne devrais pas être là ? non mais attend c’est MA maison, MON salon, l’endroit où JE vis depuis plus de 7 ans. Tu débarques comme ça dans MON jardin, pouf, comme une fleur, et c’est MOI qui suis mort et enterré ? C’est mal me connaitre, on ne se débarrasse pas de moi aussi facilement.

Il dut se contenir pour ne pas attraper l’aura de la jeune femme et étrangler ses émotions pour qu’elle arrête de jouer avec les siennes. Elle dut le sentir probablement, puisqu’il vit l’aura de la jeune femme vaciller légèrement, avant qu’elle ne reprenne ses accusations de plus belle, lui secouant sa main devant la figure. Il loucha légèrement pour pouvoir voir l’ alliance qu’il aurait reconnu entre mille : de l’or fin, très fin, hors de prix au regard de son salaire de jeune professeur de l’époque, gravée d’un mot d’amour en gallois, qu’il ne pouvait pas voir de l’extérieur mais qui était probablement là, collé à la peau de la jeune femme. Le peu de sang qu’il restait encore sur ses joues finit de disparaitre, dans un contraste particulièrement saisissant avec l’intensité inhumaine de ses pupilles.

- Je n’ai pas menti depuis le début moi …

Lentement, il sortit la chainette qu’il portait autour de son cou de sa chemise, en détacha l’accroche pour la déposer dans la main qu’elle continuait d’agiter devant ses yeux. Au bout de la chaine, sa propre alliance, à peine plus épaisse que celle de la jeune femme, marquée des mêmes écritures. Elle était encore chaude du contact de la peau de Malachi quand elle toucha la paume d’Evangeline, alors qu’il la fixait d’un regard indéfinissable. Peut être parce que lui-même ne savait pas vraiment ce qu’il ressentait à cet instant précis.

- Elle ne m’a jamais quitté, jamais. L’oter aurait été une trahison. Mais la garder au doigt… C’était trop dur. Trop dur de dire à mes collègues que non, ma femme ne viendrait pas au repas de fin d’année, parce qu’elle était morte. Dire aux universitaires que non, la suite n’était pas nécessaire pour que tu m’accompagnes, puisque tu n’étais plus. Dire aux ados que je fêterais la St Valentin seul parce que ma Valentine avait été assassinée. Alors cette alliance je l’ai caché, parce que cette histoire n’appartenait qu’à moi. Et que je n’assumais pas ta perte.

Il n’arrivait même plus à respirer, comme si ses poumons étaient gelés, et son cœur battant comme un forcené voulant sortir de sa cage thoracique. Une idée folle commençait à germer dans sa tête… Et si c’était vraiment elle …

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MessageSujet: Re: relative hysteria ≈ w/malachi   relative hysteria ≈ w/malachi Icon_minitimeSam 21 Mar 2015 - 23:31


relative hysteria
malachi & evangeline porter
Il s’était levé d’un bond, juste après elle, comme si tout ceci était une dispute chorégraphiée dont ils étaient les principaux personnages. Ils étaient tous les deux au diapason, digne d’un ballet des plus minutieusement calculé. Elle voyait bien à présent, le retroussement de nez si atypique à Malachi, lorsqu’il était anxieux ou énervé, ou tout simplement décontenancé, lorsque les choses lui échappaient. Il avait le même. Lui, cet être, ou cette créature, d’une étrange familiarité. « Alors quoi, c’est moi le fantôme maintenant ? Où es où là, sur le Styx ?! Je me souviens très exactement de ces sept dernières années. Je les ai vécues. » Alors que ses poings se serraient, elle vit le regard bleuté du revenant s’enflammer en un azur des plus intenses. Elle ne connaissait que trop bien ce regard, ses yeux s’embrasaient toujours lorsqu’il était en train d’utiliser ses pouvoirs, ou qu’il s’apprêtait à le faire. La teinte bleu fluorescent la figea sur place, et l’espace d’un instant elle eut peur, vraiment peur. Il avait peut-être l’apparence de Malachi mais ce n’était pas lui, et elle ne connaissait rien de cette personne. Elle connaissait toute l’étendue des pouvoirs de son mari, bien sûr tous les dons des mutants pouvaient se révéler dangereux selon un usage bien précis, mais beaucoup de personnes réduisaient souvent le don de Mal à un simple régulateur, voire pacificateur d’émotions, mais elle savait, parce qu’il le lui avait dit bien évidemment, qu’il pouvait se révéler tout autre, et devenir une véritable arme d’offensive. Elle l’entendit souffler qu’il n’avait jamais menti lui… comme s’il sous-entendait quelque-chose. Evangeline avait toujours été d’un naturel très franc, un peu trop même. Elle ne laissait jamais passer des sous-entendus sans revenir dessus, et en cette occasion elle allait encore moins faire d’exception à ses habitudes. « Je n’ai pas menti du tout. Je suis Evangeline Porter, vous vous n’êtes qu’un imposteur. »
« Elle ne m’a jamais quitté, jamais. L’oter aurait été une trahison. Mais la garder au doigt… C’était trop dur. Trop dur de dire à mes collègues que non, ma femme ne viendrait pas au repas de fin d’année, parce qu’elle était morte. Dire aux universitaires que non, la suite n’était pas nécessaire pour que tu m’accompagnes, puisque tu n’étais plus. Dire aux ados que je fêterais la St Valentin seul parce que ma Valentine avait été assassinée. Alors cette alliance je l’ai caché, parce que cette histoire n’appartenait qu’à moi. Et que je n’assumais pas ta perte. » Si ce n’était pas un rêve c’était quelqu’un qui manipulait son esprit. Quelqu’un comme Elijah, mais pourquoi ? Ou quelqu’un d’autre, qui avait un pouvoir sur le mental lui, ou elle, aussi. « Par pitié, je veux que ça s’arrête. Je vous en supplie il faut que ça s’arrête. C’est pas humain de jouer comme ça avec la mort des gens. » Elle le vit enfouir ses mains sous son pull, et en retirer une chaîne dorée, autour de laquelle roulait un anneau de la même couleur. Dans un silence de marbre, il ouvrit le fermoir, et extirpa le dit anneau, pour le déposer, sans ménagement, dans une main qu’Evangeline ne lui tendait même pas. Au premier abord, la jeune femme se redressa, circonspecte devant une telle attitude. Puis son regard passa de l’anneau d’or, jusqu’au visage de l’homme en question, et brusquement elle eut une expression de défiance sur le visage. Reculant d’un pas, elle vit volte-face pour mieux observer, en toute intimité les contours et surtout l’intérieur de l’anneau doré. Ses doigts glissèrent sur la surface polie, et elle la fit tourner sur elle-même, jusqu’à discerner, non sans la rapprocher de son visage, une inscription gravée à l’intérieur. Quelques mots en gallois. Sa bague portait les mêmes. Enfin c’était encore à vérifier. Le gallois était devenu une langue dépassée, pas tout à fait obsolète mais un dialecte régional comme autant de patois dans d’autres pays. Elle ne connaissait pas par cœur les inscriptions qu’elle gardait nuit et jour contre sa peau, mais elle ne connaissait la signification. Une promesse d’amour. D’un amour éternel et dévoué. La jeune femme referma ses doigts contre sa paume gauche pour maintenir l’anneau de l’étranger, et en relevant seulement son index et jouant de son pouce, retira, à l’aide de ses ongles aussi, sa propre alliance. Au bout de ces sept années, et surtout ces sept années à vivre seule. Elle vivait dans la résidence d’Elijah, avec lui, mais ce n’était pas pareil, c’était une sorte de colocation, il ne s’était jamais rien passé entre eux et ne se passerait jamais rien. Il était son mentor. C’était peut-être la figure du père qu’elle n’avait jamais eu, ayant passé toute la première partie de sa vie à être en conflit avec lui, sans véritable savoir qu’elle en était la raison initiale aujourd’hui. Et maintenant elle ne le voyait plus, pour ses parents elle était morte, et c’était mieux ainsi, pour leur sécurité. Elijah l’avait convaincu. Et puis elle n’était pas toute seule avec lui dans son grand logement, il y avait d’autres résidents, des mutants de passage et d’autres qui étaient plus permanents. Elijah avait créé une véritable petite meute autour de lui, pour l’aider dans sa quête, qu’il voyait comme une véritable croisade, contre tous ceux qui voulaient anéantir sa race, la leur, à tous. Evangeline n’avait pas recouvert le regard d’un être aimé, depuis plus de sept ans, et dans cette solitude sentimentale, elle avait un peu forcie. Son alliance, enfin retirée, laissant la marque de sa présence autour de l’annulaire de la jeune femme, elle partit de nouveau à la recherche des inscriptions celtiques. Elle les avait mises côtes à côtes, son regard avait fait plusieurs fois l’aller et retour entre les deux versions, mais non, il n’y avait rien à faire, elles étaient bien identiques, parfaitement identique. Comme si, comme si c’était SA bague, celle qu’il portait depuis le jour de son mariage, celles qu’ils avaient choisi ensemble. Lorsqu’elle se retourna, son cœur se serra encore plus en revoyant l’image de celui qu’elle avait perdu. Il se serrait tellement depuis une heure qu’elle avait le sentiment qu’il allait lui imploser au plein milieu de la poitrine. « Où avez-vous obtenu cet anneau ? » Sa voix était dure, et elle avait levé les deux alliances, pincées entre ses doigts à la hauteur de leur visage. Il s'était mis à la tutoyer mais c'était elle qui le vouvoyait maintenant. Il se déclenchait en elle une espèce de vieille schizophrénie tardive, entre les larmes qui s’accumulaient aux portes de ses yeux à chaque fois qu’elle posait de nouveau son regard sur lui, encore plus à chaque fois que son regard croisait le sien, et l’irrépressible envie de mater sur place cet énergumène qui venait se faire passer pour son défunt mari.
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MessageSujet: Re: relative hysteria ≈ w/malachi   relative hysteria ≈ w/malachi Icon_minitimeDim 22 Mar 2015 - 8:48


I can’t believe it’s you.  
"Evangeline & Malachi "


Elle en devenait fatigante à la fin, à s’énerver comme ça en prenant un air buté.C’était fou quand même, qu’elle ne voit pas toutes les preuves qui s’accumulaient devant elle, gentiment rangés sur les tables, sur les bureaux, dans les armoires… Mais non, c’était elle, qui débarquait de nulle part de manière totalement aléatoire qui était dans le vrai. On croyait rêver. Il serra les dents pour cracher d’un ton sec :

- Je ne dis pas que tu es morte puisque tu te tiens devant moi. En revanche, je suis bien au courant du fait que je sois moi-même vivant. Là est la différence.

Il la laissa s’emparer de l’anneau, la voyant le porter à hauteur de ses yeux, louchant légèrement à cause de la proximité, puis soudainement lui tourner le dos et se pencher sur l’objet, presque avec tout son corps, comme un joailler devant une pierre précieuse inconnue. Ce petit jeu dura bien quelques minutes, en tout cas suffisamment longtemps pour laisser à Malachi le temps de souffler, et de se rasseoir sur son fauteuil en se massant les tempes : cette histoire allait finir par le rendre dingue. Il songea à appeler de l’aide, quelqu’un qui pourrait clarifier cette histoire, mais aucun mutant ne lui vint à l’esprit : il lui aurait fallu un télépathe, ou un détecteur de mensonge, ou quelqu’un comme ça, et ça, il n’en connaissait pas vivant à Radcliff. Il était coincé là avec cette femme qui prétendait être son épouse, qui considérait qu’il était mort et qu’évidemment c’était tout à fait sensé de venir chez lui, dans sa maison, lui annoncer qu’elle ne croyait pas à son existence. Tout allait bien. En attendant qu’elle se remette à lui balancer des insanités à la figure, il contemplait son aura, dans son dos. C’était dommage qu’il ne puisse identifier les auras des différentes personnes, leur trouver une caractéristiques inédites. Ça l’aiderait bien à reconnaitre les gens. Mais non, au lieu de ça, il voyait une bête boule de lumière scintillante, changeant de couleur chroniquement au fil des émotions. Celle de la jeune femme avait fini par se stabiliser d’ailleurs, pour prendre une teinte trouble, un peu batarde, si bien que Malachi ne pouvait en donner la signification exacte. Il y avait quelque chose qui touchait à la tristesse, mais aussi au doute et à la colère. Bref, c’était bien trop complexe pour que cela soit mis dans une case. Tout ce qu’il pouvait dire, c’est que c’était intense, et instable. Su-per.

Après un temps qui lui parut interminable, elle finit par se retourner vers lui, avec un regard dur et une question qui l’était tout autant. Quoi, sous entendait elle qu’il aurait pu voler cette bague. Il plissa le nez à nouveau, comme si ce tic lui revenait à chaque mot de la jeune femme, alors qu’il utilisait toute les forces du monde pour se relever de son fauteuil à nouveau.

- Je les ai eu tous les deux chez un joailler de Cardiff, un 6 mars. Il faisait froid, il pleuvait, et j’étais désespéré de ne trouver aucun bijoutier suffisamment compétent pour graver du Gaélique à l’intérieur d’alliances. Quand j’ai fini par le trouvé, j’ai mis 2 heures à choisir les anneaux, parce que Madame m’avait dit en plaisantant qu’elle n’accepterait de m’épouser qu’à la condition que je lui trouver la bague du siècle, mais sans diamant, parce que ça faisait vulgaire. Je lui ai offert à peine quelques semaines après, une fois qu’elle ait été ajustée pour son doigt dans une église pleine de monde, puis dans une mairie. L’Eglise pour faire plaisir à la famille alors qu’on s’était moqué de la tête du prêtre pendant la moitié de la cérémonie, la mairie pour que je puisse enfin l’appeler Madame Porter. Depuis, cette bague ne m’a pas quitté. Et je me ferais enterrer avec. Fin le jour où je serais veritablement mort.

Il avait terminé avec un peu de lassitude et de nostalgie dans la voix. Parler de son mariage, de détails de ce style, il ne l’avait jamais fait même avec ses amis les plus proches, comme Viktor, ce dernier ayant rapidement eu l’intelligence et la décence d’éviter le sujet. Bien sûr, sa sœur lui en parlait parfois, au téléphone, mais il coupait assez rapidement court à la conversation. Là il venait d’en dire plus sur leur vie ensemble en quelques minutes qu’en sept ans de veuvage. C’était absolument ridicule comme situation, il fallait qu’ils se reprennent. Qu’elle se reprenne aussi d’ailleurs. Ils avaient l’air tous les deux si surs de ce qu’ils avançaient qu’il fallait pouvoir mettre fin à toute cette mascarade. Il attrapa son alliance doucement entre les doigts de sa soi-disant épouse, pour l’enfiler à son annulaire sans la moindre difficulté. Il fit l’effort d’affronter encore et toujours son regard, avant de prendre une grande inspiration.

- Soit. Dans le grand bordel de l’univers, pour une raison qui nous échappe à tous les deux, il s’avérerait donc que tu sois Evangeline Porter aussi surement que je sois Malachi. Ça me parait impossible, autant que l’inverse te parait totalement inimaginable. Donc il faut trouver un moyen, quelque chose qui serait une preuve irréfutable que tout ceci est la vérité.

Il avait toujours été le cartésien des deux, celui qui tente d’arrêter les conflits quand ils prenaient trop d’ampleur, aussi rares soient ils. Ils étaient tous les deux surs de ce qu’ils avançaient, alors autant aller jusqu’au bout. Il ouvrit les bras, comme prêt à recevoir sa sentence.

- Pose moi des questions. Toutes celles que tu veux, même les plus subtiles, même les plus intimes dont la réponse ne pourrait être connue que par moi. Et tu verras que je dis la vérité, et que je ne suis pas un imposteur.


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MessageSujet: Re: relative hysteria ≈ w/malachi   relative hysteria ≈ w/malachi Icon_minitimeJeu 26 Mar 2015 - 18:10


relative hysteria
malachi & evangeline porter
Il se sauta de son fauteuil, le regard traversé d’un éclair de colère et de défi à la fois. Son nez se plissait de méfiance et ses phrases sortaient de sa bouche, aussi acérées que des lames de rasoirs. Il lâchait chacun de ses mots comme s’il les aboyait, comme s’ils étaient des milliers de petits couteaux qu’il lançait. « Je les ai eu tous les deux chez un joailler de Cardiff, un 6 mars. Il faisait froid, il pleuvait, et j’étais désespéré de ne trouver aucun bijoutier suffisamment compétent pour graver du Gaélique à l’intérieur d’alliances. Quand j’ai fini par le trouvé, j’ai mis 2 heures à choisir les anneaux, parce que Madame m’avait dit en plaisantant qu’elle n’accepterait de m’épouser qu’à la condition que je lui trouver la bague du siècle, mais sans diamant, parce que ça faisait vulgaire. Je lui ai offert à peine quelques semaines après, une fois qu’elle ait été ajustée pour son doigt dans une église pleine de monde, puis dans une mairie. L’Eglise pour faire plaisir à la famille alors qu’on s’était moqué de la tête du prêtre pendant la moitié de la cérémonie, la mairie pour que je puisse enfin l’appeler Madame Porter. Depuis, cette bague ne m’a pas quitté. Et je me ferais enterrer avec. Fin le jour où je serais veritablement mort. » Folle elle l’était peut-être. Tous ses sens la perdaient. Sa raison avait beau être en alerte, elle ne trouvait aucune réponse à ses questions. Et puis il y avait aussi dans ses yeux à lui qu’elle paraissait folle. Elle le voyait, elle le sentait dans son regard. Il n’en avait jamais vu de pareil. « Soit. Dans le grand bordel de l’univers, pour une raison qui nous échappe à tous les deux, il s’avérerait donc que tu sois Evangeline Porter aussi surement que je sois Malachi. Ça me parait impossible, autant que l’inverse te parait totalement inimaginable. Donc il faut trouver un moyen, quelque chose qui serait une preuve irréfutable que tout ceci est la vérité. » Il pouvait ressembler à Malachi certes, mais quelque-chose dans ses yeux le rendait tellement différent. Il l’a regardait, d’un air qu’elle n’avait jamais vu auparavant. Jamais il ne l’avait regardé comme tel. Avec cet air à la fois pantois et plein d’incompréhension, comme si il avait une folle en face de lui. Ses yeux la jaugeait d’un air dur, et sa mâchoire se serrait. « Pose-moi des questions. Toutes celles que tu veux, même les plus subtiles, même les plus intimes dont la réponse ne pourrait être connue que par moi. Et tu verras que je dis la vérité, et que je ne suis pas un imposteur. » Dans ce combat de chiens, Evangeline était beaucoup plus en lutte contre son esprit que contre autre-chose. Il fallait en finir, ses deux paumes de mains étaient levées à la hauteur de ses épaules, et s’approchèrent des siennes pour le pousser en arrière. Ses boucles blondes se soulevèrent sous le coup du mouvement, tandis que le corps du fantôme partait en arrière. Elle avait pu le toucher, elle avait déjà senti son contact quand il l’avait pris par la main pour la faire rentrer à l’intérieur et quand il lui avait soulevé le menton sur le perron, mais cette fois-ci Evangeline avait la preuve tangible qu’il était bel et bien réel. Elle n’avait pas eu l’illusion d’un contact. Ce n’était ni une illusion de son esprit, ni un fantôme. Sa présence était belle et bien réelle. Elle avait besoin de se le prouver, alors qu’elle croyait encore, une seconde avant l’impact, que ses mains allaient s’évanouir dans le vide dès l’instant où elle tenterait de les poser sur lui. Les pupilles d’Evangeline s’élargirent d’autant plus, qu’elle réalisait que sa vision ne s’était pas évaporée dans la nature. D’une main, elle agrippa un bout de tissu du pull qu’il portait, alors que son image était toujours là elle, ses talons se renversant en arrière. La seconde suivante, ses pieds avaient de nouveau repris leur place sur le plancher de sa maisonnée. Elle avait eu la preuve de sa vulnérabilité physique. Sous le choc de cette révélation, Evangeline porta une main sur son front et se retourna, s’asseyant sur le canapé. Elle concentra très fort ses pupilles contre ses mains, jointes sur ses genoux, avant de les relever vers lui, toujours insensiblement présent. Poussant un long soupir, elle détourna le regard en jetant un coup d’œil circulaire à la pièce. Elle frotta ses mains contre ses cuisses tout en secouant la tête négativement. Elle refusait toujours d’y croire mais soit, elle se résignerait donc à parler à une aberration de l’univers. « Très bien… Alors… Quelle a été notre dernière conversation le dernier jour de notre vie ? »
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