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 Nobody have the key of my mind - feat. Ciaran O'Doherty

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Diana Peterson
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MessageSujet: Nobody have the key of my mind - feat. Ciaran O'Doherty   Nobody have the key of my mind - feat. Ciaran O'Doherty Icon_minitimeVen 12 Aoû 2016 - 11:13




"Nobody have the key of my mind"

Diana Peterson & Ciaran O'Doherty



Cela ne faisait même pas une heure que ce rendez-vous des plus désagréables c’était achevé. Pourtant, une petite voix intérieure me disait que je faisais de nouveau une erreur. Depuis que j’avais pris la fuite à Détroit et laissé Will derrière moi, j’avais le sentiment que mon karma me jouait des tours dès que cela concernait un homme. Il y avait eu ce chasseur que j’avais eu pour amant et qui m’avait démasqué. Vu que je n’avais plus de nouvelles alors qu’il voulait me persuader de faire le vaccin, j’imaginais sans mal qu’un autre mutant avait réussi à être meilleur que lui et le tuer. Je ne m’en réjouissais pas forcément, mais ce serait un soulagement. Et puis il y avait Joachim qui était un amant régulier depuis pratiquement deux ans. Ce genre d’amant que l’on ne peut plus raisonnablement appeler simple amant, et pourtant… Joachim ne m’avait jamais donné une raison de douter de lui, mais je ne sais pas, dès que je n’étais plus en sa compagnie, je me posais des questions. Il était le seul à savoir pour ma petite sœur et je me rongeais les os depuis que je lui avais confié la réelle raison de ma vie à Radcliffe. Sans parler du fait qu’en règle général, quand je flash sur un type, c’est le dernier avec qui il faut s’entendre. Ciaran était, évidemment, typiquement mon genre d’hommes. Des yeux d’un bleu intense, un regard perçant. En fait, j’aimais tous les prédateurs malgré moi. Donc, non, ce n’était décidément pas la meilleure idée qui soit de lui avoir proposé un café, ou même d’avoir tenté de le séduire alors que je suis complètement perdue au niveau … relation personnelle.

De plus, je n’avais jamais réellement eue une bonne image par rapport aux personnes qui choisissent le corps de métier qu’il avait pris. On m’avait toujours appris à me dissimuler, à cacher une partie de moi qui m’envahissait au point de laisser sa marque sur ma peau. Mon don était un secret et pourtant il était une partie intégrante de moi. Observant ma main, je faisais parcourir l’électricité entre mes doigts sans que personne ne puisse la voir à l’œil nu. Maintenant je le maîtrisais, c’était un grand soulagement mais aussi une grande victoire et bien que j’étais au plus mal ces derniers temps, j’avais une ambition : continuer à m’améliorer dans ce sens, que cela me soit utile ou non un jour. Comprendre mes motivations et mes sentiments avait-il dit. Cet homme paraissait énigmatique parce qu’il était trop occupé à creuser dans l’âme des autres pour dévoiler à son tour la sienne. Je ne pense pas que j’avais envie que l’on me comprenne. J’aimais comprendre les gens, mais devenir prévisible était d’un ennui profond que je voulais à tout prix éviter. Surtout que dans cette guerre muette, ce serait mettre les deux pieds dans la tombe. Le fait d’être fascinante à ses yeux n’était pas non plus une bonne chose en soi. Cela l’aurait été si il était resté un client avec un travail autre comme… Avocat. Cela aurait été intéressant si l’ombre d’une soirée et peut-être d’une nuit, j’aurai pu profiter de sa compagnie. Mais les personnes qui ont appris à comprendre les autres êtres humains sont dangereuses en soi.

Néanmoins, il était pragmatique, mais totalement dépourvu de la même logique que la mienne. Si cet homme qui m’avait agressé souhaitait recroiser ma route pour me tuer, il l’aurait fait depuis longtemps. Alors non, il était plutôt rationnel de penser que plus jamais nos chemins ne se croiseraient. Et puis qu’importe, vivre dans la peur constante qu’un événement qui peut éventuellement se produire arrivera ou non, vous prive de vivre. C’était inutile… Je préférais me questionner face aux personnes que je fréquentais, à qui je me confiais, les autres étaient un bien moindre danger.

En réalité, ce qui faisait que j’étais de plus en plus sur mes gardes, c’était les mots qu’il avait employé avant que nos chemins se séparent. Même si c’était pour se retrouver un peu moins d’une heure après. Il avait trouvé mon histoire passionnante. Je lui avais déballer toute ma vie en l’espace de cinq minutes, pensant le guérir de sa curiosité naissante – qui était provoquée par ma faute – et tout ce qu’il en retenait, c’est qu’il trouvait cela passionnant. Qui de normalement constitué trouverait passionnant l’histoire d’une fille qui aurait tué son père sans la moindre once de regret ? Et pourtant, comme d’habitude quand je sais que je fais une connerie, je restais là, devant ce café que je lui avais suggéré pour notre rendez-vous. De toute façon quoi qu’il arrive, que pourrait-il bien se passer juste le temps d’un café ? Il était inutile que je spécule encore plus que nécessaire.



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MessageSujet: Re: Nobody have the key of my mind - feat. Ciaran O'Doherty   Nobody have the key of my mind - feat. Ciaran O'Doherty Icon_minitimeDim 11 Sep 2016 - 18:48

Oh, really ?
Diana & Ciaran



Il existait peu de choses qui soient susceptibles de stresser ou angoisser Ciaran. En règle général, c'était un homme détendu, qui frappait par son calme et son sourire bienveillant, un homme à l'humour décapant qui savait détendre pour installer un climat de confiance, le tout avec l'appui de sa mutation. Et c'était très bien ainsi ! Car tout ce qui pouvait stresser Ciaran le mettait en colère ou dans un état de nerfs tel qu'il valait mieux ne pas l'importuner à ce moment-là. Ses parents, par exemple, était l'expression même de l'angoisse chez lui. Chasseurs impitoyables et sans scrupules, ils voyaient en leur fils aîné un petit prodige dont ils étaient extrêmement fier... Mais que Ciaran fuyait comme la peste. Ils ignoraient que leur fils était un mutant, et l'Irlandais faisait tout son possible depuis des années pour ne pas avoir à les croiser et jouer la comédie plus que de raison. Par ailleurs, le psychiatre détestait quand quelque chose n'allait pas dans son sens, quand on lui résistait, ou quand il ne parvenait pas à tourner les choses à son avantage. Mais rien n'angoissait et ne stressait plus Ciaran que l'irrégularité dans la tranche des livres qui couvraient sa bibliothèque. Ils étaient tous rangés avec soin, par édition, et si un auteur avait le malheur de sortir un ouvrage dans un format un peu fantasque, l'Irlandais en devenait fou.

Mais fort heureusement, rien de tout ceci ne le touchait ce jour-là. Car il n'y avait ni livres à ranger, ni parents O'Doherty à accueillir. Rien qu'une longue et ennuyeuse journée de consultations à terminer pour aller rejoindre la charmante demoiselle qui l'avait invité à boire un café. A vrai dire, Ciaran était parfaitement détendu, absolument pas gêné à l'idée de retrouver l'une de ses patientes – ou plutôt ancienne patiente maintenant – dans un cadre qui n'avait rien à voir avec sa thérapie. Qu'attendait-elle de lui, finalement ? Pourquoi tenait-elle à se point à le rencontrer à nouveau ? Tant de questions qui trouveraient peut-être leurs réponses une fois que cette foutue aiguille aurait fini de faire le tour de ce foutu cadran. A vrai dire, cela faisait bien dix minutes qu'il répondait machinalement à son patient sans vraiment l'écouter et, lorsqu'il estima qu'il avait entendu assez d'âneries pour la journée, il coupa court à la séance et lui donna un autre rendez-vous en lui assuraaaant que ce n'était pas si grande d'être angoissé à l'idée de débuter une chimiothérapie, tout le monde y passait, enfin voyons ! Ahaha ! Qui aurait peur... De quoi avait-il parlé, déjà ? Bah... Qu'importe, la journée était terminée. Satisfait, le psychiatre mis de l'ordre dans ses dossiers, griffonna quelques mots à sa propre attention pour le lendemain, et enfila sa veste avant de quitter et verrouiller son bureau.

L'Irlandais s'installa au volant de sa voiture, mis le contact et sortit du parking de l'hôpital. Il aurait pu se rendre au centre ville à pieds, s'il n'avait pas été pris d'une intense crise de paresse... Aussi jura-t-il pendant de longues minutes pour trouver où se garder, entre la petite vieille qui semblait avoir décidé de faire du milieu de la route son nouveau chez elle, les badauds qui envahissaient les rues ou encore les... Touristes qui ne semblaient pas savoir où ils allaient. Il fini par se dénicher une place et pesta en jetant un regard à sa montre. En retard, bien évidemment ! Il parcouru les deux cents mètres qui le séparaient du café où ils s'étaient donné rendez-vous avec Diana, et s'approcha de la jeune femme avec un grand sourire lorsqu'il l'aperçue.

« Navré du retard, ma dernière consultation s'est éternisée et je n'arrivais pas à trouver où me garder. Il faut croire que tout le monde est de sortie, aujourd'hui ! Et bien... Entrons ! »

Sans plus attendre, il poussa la porte de l'établissement, invita la demoiselle à entrer comme un vrai gentleman, et poussa même le vice jusqu'à tirer la chaise pour qu'elle s'assoit. On pouvait lui reprocher bien des choses, mais certainement pas de ne pas être poli et galant ! Une fois installés, un serveur s'approcha, leur souhaita la bienvenue et leur tendit à chacun une carte. Tant de choses pour un café, c'était une invitation bien fourbe à consommer ! Sachant déjà ce qu'il voulait, Ciaran préféra reporter son attention sur ce qui l'intéressait déjà, à savoir la jeune femme.

« Alors... J'imagine que ce café vous convient davantage que le bureau d'un psychiatre... C'est moins... Oppressant ? Pourtant, je fais tout pour rendre le lieu agréable, mais je ne sers malheureusement ni thés, ni douceurs... »

Avec un regard malicieux, il pencha la tête sur le côté.

« Vous devez connaître l'endroit, qu'est ce que vous me conseillez ? »

Tant de questions lui brûlaient les lèvres, mais il savait que les poser risquait de faire fuir la demoiselle plutôt que la mettre à l'aise. Chaque chose en son temps, ils avaient toute la soirée, après tout...

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MessageSujet: Re: Nobody have the key of my mind - feat. Ciaran O'Doherty   Nobody have the key of my mind - feat. Ciaran O'Doherty Icon_minitimeJeu 29 Sep 2016 - 22:34




"Nobody have the key of my mind"

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Au moment même où l’heure du rendez-vous donné sonne, beaucoup de femmes hésitaient à se la jouer Cendrillon et quitter les lieux en ne laissant qu’une pantoufle de verre derrière elles. C’était très clairement mon cas. Si j'avais quitté William sous un coup de tête, ce n’était pas pour rien. Sans doute avais-je peur de l’engagement, comme certains diraient. Mais il n’en était rien, cela faisait plus de deux ans que je moisissais dans cette ville au nom d’une sœur, pour être qu’une chance supplémentaire dans les jeux dangereux de Faith. Alors mon problème devait être les hommes. En même temps, je n’étais pas psy et cela m’était bien égal. Je ne me sentais plus à ma place, je n’étais en rien légitime. J’avais voulu jouer en l’invitant et en le provoquant et finalement il avait accepté. Néanmoins, j’étais définitivement trop orgueilleuse pour m’enfuir. C’était idiot de séduire pour fuir à ce qui semblait être une première difficulté. Bon, très bien, il y en avait plusieurs. Même si je ne lui devais rien, j’avais depuis quelques mois déjà un amant régulier… J’étais tombée sur plusieurs chasseurs et, heureusement, dans le lot, je mettais prise des vestes aussi. Ce n’était pas mon genre d’ordinaire de draguer tous les mecs que je trouvais mignons. Mais depuis quelques temps, c’était devenu comme un défi, comme un refus d’avoir des regrets et donc foncer, même si cela signifiait se prendre un mur. Parfois c’était bien plus préférable aux ennuis qui pouvaient m’attendre quand on acceptait mes avances.

Il fallait à tout prix que je me raisonne, un psy, ce n’est pas le diable personnifié non plus. Oh que si… Il l’était, bien évidemment. Respirant calmement, je me faisais l’impression de réagir comme une adolescente qui venait de fumer pour la première fois et qui cherchait à cacher sa nervosité devant ses parents. Mais c’était toujours un peu ça, à chaque fois que je m’approchais d’un homme, j’essayais de garder des idées essentielles en tête. Je ne sais généralement rien de cette personne avant le rendez-vous et je ne peux pas savoir s’il va être honnête ou mentir comme un arracheur de dents. Alors, il fallait à tout prix éviter d’être trop expansif sur le sujet mutant et surtout se contrôler, parce que pour les plus paranoïaques, une lumière qui vacille et je suis grillée malgré moi. Plusieurs silhouettes passaient devant moi ou me contournaient tout simplement pour rentrer dans le café et cet amas de foule finit par me tranquilliser. Ce n’était qu’une berceuse, qu’une sorte de grand aquarium que je pouvais fixer, comme si j’observais de réels poissons rouges en action. Jusqu’à ce qu’une silhouette se sépare des autres et qu’elle ne se définisse plus comme une forme, mais bien comme l’homme que j’attendais. Avec le recul, s’il m’avait posé un lapin, cela m’aurait amusé aussi. Après tout j’avais mon petit papier et la possibilité de reprendre mon travail. Bien que j’avais clairement envie de claquer cette porte pour en ouvrir une autre…

Il y a des moments dans la vie où il faut se laisser pousser par le courant et de toute évidence, c’était l’un de ces moments pour moi. Alors que j’allais tout simplement lui dire qu’il était tout excusé, il entreprit d’ouvrir la porte et de me laisser entrer. Bien, hors de question de faire machine arrière, n’est-ce pas ? Ce n’est qu’un café Diana, rien ne peut t’arriver, tu es maître de ton destin et la profession du jeune homme ne doit pas être un frein non plus. Je ne vais pas me mettre à l’exorciser à table à cause de sa profession non plus… Malaise, cela faisait bien longtemps que l’on avait pas eu l’élégance de pousser ma chaise pour que j’y prenne place. Je n’appartenais plus au monde de la haute, j’avais perdu ce droit en abandonnant tout à Détroit. Je me laissais souvent porter par mon amant régulier dans les mondanités, mais je ne me sentais que rarement à ma place. Sans doute que je ne la retrouverais jamais, mais était-ce si important ? Je remerciais le psychiatre tout en prenant place.

Accompagné d’un sourire, je remerciais le serveur, bien qu’il fût inutile pour moi de regarder quoi que ce soit. Je connaissais la carte pratiquement par cœur, c’était l’un des seuls endroits de la ville où je me permettais de souffler et c’était agréable de voir d’autres jouer le rôle de serveur de temps en temps… Je jetais quand même un coup d’œil, plus par habitude qu’autre chose avant de poser la carte sur le retranchement de la table. Un sourire en coin étira mes lèvres lorsqu’il évoqua son cabinet. « Vous auriez très bien pu me recevoir dans un café que j’aurai réagi de la même façon, j’ai horreur que l’on me force à faire quelque chose sans que cela vienne de moi un minimum. Je n’ai jamais aimé non plus que l’on cherche à savoir comment je fonctionne. Ou encore pire, que l’on me prenne pour une machine à décoder. Ne le prenez pas mal, mais j’imagine qu’avec le temps et avec votre profession, vous avez plutôt tendance à voir plus vos clients comme des rats de laboratoires plus que comme des êtres humains. Être compatissant avec un tel métier, ce serait à devenir fou. » Et je le pensais, sincèrement, il y avait de quoi se tirer une balle dans la bouche, sans même y réfléchir à deux fois. Entendre les pires malheurs toute la journée, cela devait être effrayant sans aucun recul. « Alors non seulement je déteste avoir l’impression d’être scannée par rapport à chaque mot qui sort de ma bouche et en plus on m’avait forcé la main. Le duo ne faisant pas bon ménage, je n’ai pas dû faire bonne impression. » Affirmais-je, moqueuse envers moi-même, mais la situation m’amusait. Je savais quelles allures de pestes je pouvais avoir lorsque l’on me forçait à faire quelque chose. « Même pour vous… » Osais-je lancer. « Cela n’est pas pénible jour après jour d’avoir une conversation à sens unique ? Ou vos clients ne s’aperçoivent même pas des armes qu’ils vous offrent sans réfléchir. » Notre esprit était notre plus grande faiblesse d’après moi, bien plus que le corps finalement…

Un sourire amusée au bord des lèvres, je m’amusais à repenser aux différentes versions de cet homme. D’abord il avait été mon client, puis j’avais été sa patiente et maintenant, contre toute attente, j’avais un rendez-vous avec lui. J’étais tordue comme fille, moi-même je m’en rendais compte. Je reprenais ma carte en main et avec un sourire qui trahissait toujours mon amusement, je laissais mes yeux naviguer de gauche à droite. « Tout dépends de ce que vous aimez… » Mon regard se releva vers lui, je pouvais le conseiller, la tournure des choses m’amusaient d’autant plus. Finalement, il aurait été vraiment bête de ma part de me la jouer Cendrillon.



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MessageSujet: Re: Nobody have the key of my mind - feat. Ciaran O'Doherty   Nobody have the key of my mind - feat. Ciaran O'Doherty Icon_minitimeDim 27 Nov 2016 - 20:13

Oh, really ?
Diana & Ciaran



Ciaran avait parfois l'impression de passer son temps à s'excuser. Pardon pour le retard, je suis navré que tous ces malheurs pavent votre insignifiante existence, excusez-moi, je vais me mettre à pleurer de rire en vous écoutant vous plaindre... L'habitude aidant, il savait à présent s'excuser sur tous les tons et de toutes les manières possibles et imaginables. Il savait accompagner la chaleur de sa voix grave d'un geste compatissant ou d'un regard navré, et on lui aurait donné le bon Dieu sans confession tant il jouait bien la comédie ! Car oui, tout ceci n'était que théâtre, chiqué et artifices. Ciaran avait beau prononcer des mots d'excuse, il ne l'était jamais réellement, il était bien au dessus de ça, après tout ! Il ne se sentait jamais peiné pour qui que ce soit ni ne culpabilisait pour quoi que ce soit. C'était un monstre d'égoïsme et de narcissisme, et lorsqu'il s'excusait auprès de Diana pour son retard, ce n'était qu'une simple formalité, presque une formule de politesse élémentaire à laquelle on se serait plié par réflexe.

Pendant un instant, il avait songé à posé un lapin à la jeune femme, juste pour le plaisir d'analyser sa réaction... Mais il s'était dit qu'il aurait plus perdu que gagné, car après tout, elle avait son papier signé, elle pouvait reprendre le cours normal de sa vie, ce n'était pas un rendez-vous manqué avec un inconnu qui l'empêcherait de dormir le soir. Alors que passer la soirée en sa compagnie, ça, ça pouvait pousser à l'insomnie, et pas à cause d'un cauchemar ou d'un état d'âme déprimant. Le nez plongé dans la carte du restaurant, Ciaran lorgnait sur les imposante coupes glacées couvertes de pralines, chantilly et autre composition chimiques saturées en sucre qui sauraient ravir ses papilles. Ce qui était certain, c'est qu'il n'irait pas à l'encontre de ce qu'il aimait pour maintenir une quelconque illusion. Ciaran ne buvait son café noir que le matin, lorsqu'il avait besoin de se réveiller. Le reste du temps, le breuvage qu'il ingurgitait n'avait plus de café que le nom, tant il y ajoutait des cochonneries. Relevant un regard amusé vers Diana, Ciaran reposa le menu et croisant ses longs doigts sous son menton.

« Vous semblez avoir une image si noire des psychologues en tête que je me demande si vous avez un passif désagréable avec l'un de mes confrères, ou si vous avez simplement un peu trop de démons à cacher... Pour être tout à fait honnête », et Dieu sait à quel point Ciaran l'était rarement, « je n'ai pas pour vocation de sonder mes patients ni de les contraindre à quoi que ce soit. Je suis supposé les écouter, les guider et leur proposer des solutions. »

Comme à son habitude, Ciaran récitait à la manière d'une comptine apprise à l'école les règles du parfait psychiatre. Il ne forçait jamais réellement qui que ce soit à faire ce que lui voulait, disons plutôt qu'il sous entendait suffisamment les choses pour que ses patients croient que les pires idées au monde soient les leurs.

« Il y a trois... Sentiments, positions, appelez cela comme vous voulez. La sociopathie, l'empathie, et la sympathie. Le sociopathe mettra tant de distance avec son entourage qu'il s'en retrouvera désintéressé, et cela peut aller plus loin, certains prennent du plaisir à se nourrir du malheur d'autrui, la sympathie, qui poussera celui qui en est affligé à pleurer si son voisin pleure parce qu'il se met trop à sa place... Et l'empathie, qui est la principale qualité du psychiatre. Savoir garder une certaine distance pour ne pas être affecté par le malheur de ses congénères, tout en ayant les mots justes pour réconforter. Alors, contrairement à ce que vous semblez penser, il est possible de compatir, tant qu'on ne se laisse pas envahir par une sympathie mal placée. »

A vrai dire, il aurait suffit d'établir le profil psychologique de Ciaran pour se rendre compte qu'il tenait bien plus du sociopathe que des deux autres. Certains devaient finir par se laisser aller à la mélancolie, ou faire eux-même une dépression, mais l'Irlandais s'était depuis longtemps construit une imperméable carapace contre tout ça, et ne s'émouvait plus de quoi que ce soit. Il haussa alors les épaules.

« Disons que j'ai déjà eu des patients qui refusaient de me parler. Je ne dirais pas comme vous, car chacun est unique, mais j'ai eu des patients qui m'ignoraient consciemment, et les séances se passaient dans un effroyable silence qui n'avait aucun sens. »

Et il détestait cela. Il avait horreur de sentir des sentiments ruer et se battre dans l'esprit d'un muet, c'était aussi frustrant que de voir un bel objet dans une vitrine et de ne pouvoir s'en saisir sans qu'on qualifie ça de vol. Lorsque Diana poursuivit, Ciaran esquissa un sourire à la fois amusé et teinté d'une perversité nouvelle.

« J'ai en mains plus de cartes qu'il n'en faut pour porter préjudice à la moitié des habitants de cette ville, si c'est la question que vous me posez. Mais je suis soumis au secret médical, et c'est bien la seule chose qui pousse mes patients à me faire confiance. Ce n'est pas pénible dans le sens où c'est mon rôle, de les écouter, et que je n'ai jamais éprouvé le besoin de confier mes états d'âme à qui que ce soit. Je me refuse à laisser un inconnu entrer dans ma tête, quand bien même ce serait illogique venant d'un psychiatre. »

Il ne se confiait pas, il n'avouait rien, il ne racontait rien, et nul ne pouvait alors lui nuire avec les secrets qu'il gardait. C'était une bonne chose, car grâce à ça, il doutait que qui que ce soit sache pour sa mutation. Ou pour sa véritable nature. C'était ainsi et les choses n'étaient pas prêtes de changer, il en était persuadé. Après tout, qui aurait pu le faire changer ? Comment aurait-il pu se douter que la timide, l'insipide et l'effacée Gene allait bouleverser presque quarante années de cet interminable cauchemar ambulant qu'était l'esprit de Ciaran ?

« Hum... A vrai dire, je ne suis pas très difficile, tant que vous ne me conseillez pas un bol de soupe. J'aime l'exotisme et les choses sucrées alors... Surprenez-moi ? » demanda-t-il d'une voix ronronnante.

Légèrement penché en avant, il plongea ses yeux bleus dans le regard de la jeune femme comme s'il avait voulu y lire ses pensées. Tout ce qu'il voyait, c'était l'amusement de la demoiselle et sa totale décontraction. Pas de stress, pas d'angoisse... Une totale détente.

« Si je puis me permettre... Pourquoi cette invitation ? Qu'espérez-vous apprendre de moi en me faisant venir ici ? »

Qu'attendait-elle de lui ? Qu'espérait-elle gagner ou découvrir qu'il se ferait un plaisir de lui refuser ? Car une chose était sûre, si elle commençait à vouloir le déchiffrer, il allait se refermer comme une huître, comme à chaque fois.

© Grey WIND.


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MessageSujet: Re: Nobody have the key of my mind - feat. Ciaran O'Doherty   Nobody have the key of my mind - feat. Ciaran O'Doherty Icon_minitimeMar 7 Fév 2017 - 11:09




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Les façons de parler, de tourner les choses, l’utilisation des mots avec une exactitude remarquable. Il était bien là le souci des psychologues et des politiciens. Comment croire un parfait menteur ? Les psychologues avaient pour rôle de jouer l’ami, le conseiller, la personne neutre dans toute affaire. Il est impossible d’être une machine à ce point, il est impossible d’être bon à ce point. Voilà le véritable problème des personnes qui faisaient ces professions, ils pouvaient ordonner à quelqu’un de tuer une autre personne sans même que cette dernière se rende vraiment compte de ce qu’il faisait, tout simplement parce qu’en face, on trouvait les bons mots… Me pinçant les lèvres, avec un léger sourire en coin, je venais jouer du bout du pouce avec le coin de ma carte.

« C’est une jolie façon de le dire… Mais j’imagine que l’expérience d’un certain Stanley Milgram ne vous est pas inconnue, d’autant plus votre profession. Le mot, le sens des mots est quelque chose de tellement important qu’il semble presque absurde de se rendre compte à quel point la majorité des gens, y compris moi, sont ignorants sur leur véritable sens. Vous les guidez, vous ne les contraigniez pas… Il faudrait partir du principe que les gens ne choisissent pas la facilité dans ce cas. Malheureusement il la choisisse presque toujours. Alors guider devient une façon de contraindre avec élégance et le plus beau dans l’affaire… C’est que vous êtes, en effet, responsable de rien, dans les actes que feront vos patients. Vous leur avez suggéré, pas imposé. Même si vous pouvez en effet être… Armé des meilleurs intentions, vous influencez forcément vos patients, surtout ceux en quête de réponses. Pourquoi moi ? Pourquoi est-il mort ? … Ais-je une raison d’exister ? … Alors disons que c’est une manière de me protéger moi, d’éviter de me rendre dans un cabinet pour une … Thérapie, avec quelqu’un qui s'est sans doute posé les mêmes questions un million de fois et qui doit pouvoir y répondre pour les autres. C’est absurde. Vous ne pouvez pas aimer vos patients, pas tous. Alors c’est comme si on vous donnait de l’argent pour… Avoir un ami fictif… Ou avoir des bonbons magiques qui nous font oublier nos problèmes. Mon jugement est très sévère et je le conçois. Mais disons tout simplement que je ne veux pas que mon jugement soit occulté par celui d’un autre… Surtout d’un ou d’une parfaite inconnue. » Avec un léger sourire plus formel que sincère, j’ajoutais quant à sa première remarque. « Quant à mes démons je vous les ais exposés, bien que vous soyez étonnamment encore là et ce n’est pas votre profession que j’ai approché, mais le corps politique, tout aussi manipulateur et enjôleur… Bien que votre corps de métier s’est promis de soigner ses patients, alors que les politiciens eux… C’est une question de pouvoir. »

Bien sûr qu’il y avait des démons bien plus important que ceux que l’on était amené à croiser. Le docteur O’Doherty pouvait être réellement un homme charmant, comme celui que j’imaginais quand je venais lui apporter son café. C’était un café le concernant ? Peu importe. Ce sont ses yeux qui m’ont toujours fascinés, on aurait envie de s’y noyer. Le problème étant que je le pensais réellement au premier sens du terme. Ils donnaient l’impression d’être rempli d’eaux profondes. Ils étaient magnifiques mais rendait le psychiatre en face de moi… Dangereux. Fascinant, mais dangereux. Quoi qu’il en soit, ce n’était qu’un simple rendez-vous, finalement un caprice de ma part. Peut-être que je m’approchais sans le savoir de quelqu’un de dangereux, mais que ferait une heure, peut-être de ma vie, face au temps qu’il me restait sans lui ? Je n’étais qu’une ombre sur son sillage, il rencontrait tellement de personnes étranges dans son travail que je ne serais qu’une sardine parmi tant d’autres. Il n’y avait aucun danger ni pour l’un ni pour l’autre. Je devais malgré tout avouer qu’il était amusant de rester sur la défensive ou d’émettre tout simplement mes véritables suppositions sur son métier.

Son explication concernant ces trois sentiments me laissaient perplexe mais surtout, complètement à côté de la plaque. Jusqu’ici, j’avais toujours été persuadée que la sociopathie n’était rien de plus que le fait de ne ressentir aucun sentiment quel qu’il soit.

« Il est certain que je suis profondément dénuée d’empathie et que je me permettrais pas de me lancer dans le sujet. »

Même si je ne rentrerais pas dans les détails, parce que ces derniers me semblaient bien inutiles, il semblait évident que je n’étais que la petite barmaid qui mettait trop de sentiments dans chaque personne qui lui racontait son histoire. Pourtant, j’étais celle aussi qui pouvait tout quitter du jour au lendemain sans se préoccuper de qui que ce soit. Il y avait sans doute un mécanisme qui buguait dans ma tête, mais il était strictement hors de question que je me confie sur ce sujet. Encore moins à une personne comme lui qui en entends tellement toute la journée que la fatigue doit le gagné dès qu’il met un pas dehors.

« Vous auriez pu jouer à Tetris sur votre portable… » Lançais-je de façon moqueuse concernant les patients qui ne disaient aucun mot. « Pour eux aussi cela devait être long… Ils auraient pu au moins inventer une histoire. Cela peut être amusant de s’inventer une vie et de défier un psychanalyste de prêcher le vrai du faux. » J’aurai pu être plus… Cruelle et m’amuser à faire une fausse thérapie, mais j’avais joué la carte de l’honnêteté. Quitte à être coincée dans une conversation non voulu, autant s’amuser, mais certaines personnes ne partageaient visiblement pas mon avis.

« Au contraire, c’est parfaitement rationnel. » Mes paroles fusaient plus vite que mes pensées, mais j’avais le mérite d’être franche. Qui voudrait ?... « Qui voudrait de quelqu’un dans sa tête pour voir ses secrets ? Ses rêves ? Ses ambitions ? Tout le monde a ses secrets, personne ne veut qu’il soit mis à nu devant un inconnu. Sauf quand c’est un plan tordu qui doit amener à autre chose. En outre… Votre métier devient compliqué… Si je prends ne serait-ce que mon exemple. Oui, vous avez le secret professionnel, mais je vous ais avoué vouloir tuer mon père. S’il était encore en vie, ce serait de votre devoir de prévenir la police. Alors à quel moment ce que vous tenez sur les autres devient propriété public ? » Achevais-je le regard légèrement plissé mais surtout amusé. Cette situation m’amusait, parce qu’un tel pouvoir amenait à faire des choix difficiles et très clairement, je m’amusais d’avoir la chance de ne pas prendre ce genre de décisions.

Un gloussement m’échappa lorsqu’il élimina l’option soupe de la carte. Je ne l’étais pas non plus, alors il n’y avait pas de risque. De plus, ce qui l’intéressait était légèrement ce que je demandais le plus souvent, mais jusqu’ici j’avais toujours pensé que c’était des goûts un peu plus féminins. Me relevant un peu de mon siège pour chercher sur la carte du psychanalyste, je balayais la carte en lisant à l’envers. « Celui-ci est parfait si vous n’avez rien contre la mangue, les fraises, les bananes… La pêche aussi. » Disais-je amusée. Je le connaissais presque par cœur, mais ce n’était pas très compliqué non plus. Même si j’avoue que j’avais aussi l’intention de prendre au moins un gâteau, même si je devais le manger sur le chemin du retour en rentrant chez moi. Après tout, j’avais mon papier en poche, je pouvais librement manger sans m’inquiéter de la suite. Reprenant ma place comme une demoiselle bien élevée, je ramenais mes cheveux dans mon dos, gardant toujours un sourire amusé qui avait du mal à s’effacer sur mon visage.

Quand mon regard croisa le sien, il était amusant de voir que c’était à son tour de se poser des questions. Je lui avais pourtant tout dit, bien que déformer, je m’étais révélée et parfois, cela embrouille encore plus. C’était amusant de voir que les rôles pouvaient se retourner. Je lui devais bien une réponse alors j’essayais de paraitre moins amusée.

« La curiosité. Je vous ais servis plusieurs fois, j’ai toujours été intriguée et mes premières intentions à ce moment-là n’étaient pas que chastes… » On n’allait pas se mentir, je m’amusais parfois à sauter dans le lit des garçons, mais je n’en avais aucune honte. Après tout, qu’importe ? « Parfois mon regard se pose sur une personne et après je veux la connaître. Pas comme mes collègues qui fabulent… Je ne vois pas l’intérêt. Je veux seulement, pouvoir faire mon avis. Quand quelqu’un me parait dangereux, je m’accroche d’autant plus. Ce qui nous fait peur, c’est l’inconnu. Rien de plus… L’affronter permet de se bercer d’illusions et de se sentir en sécurité. Je ne suis pas du genre à reculer… C’était seulement histoire de mettre fin à… Un chapitre ? Appelez cela comme vous voulez. J’ai tendance à ne faire que passer dans la vie d’autres personnes. C’est sans doute la dernière fois que nos chemins se croisent et c’est peut-être pour cela que vous inviter m’amuse… Pourquoi avoir accepté ? Pour m’étudier ? » Questionnais-je en détachant chaque syllabe. Je n’attendais pas de réponses. Il ne voulait pas en donner et à part répondre à une curiosité profondément inutile, elles ne me serviraient pas de toute façon. Je voulais simplement passer un bon moment avec une personne intelligente et loin d’être désagréable pour les yeux… L’adrénaline sous toutes ses formes m’intéressait.




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Nobody have the key of my mind - feat. Ciaran O'Doherty

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