who do you think you are? who do you want to be? ft. ciaran
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Sujet: who do you think you are? who do you want to be? ft. ciaran Mar 29 Mar 2016 - 1:03
who do you think you are? who do you want to be?
Ciaran O'Doherty & Pietra Nelson-Byrd
Debout devant son miroir, Pietra finissait les dernières touches à son costume – enfin, costume. La petite robe noire qu’elle portait était tout à fait son style, entièrement brodée de paillettes noires qui reluisaient discrètement, et un bustier qui laissait entrevoir sa gorge blanche au travers d’une fine tulle noire elle aussi décorée de perles et paillettes noires. La tulle couvrait ses bras, ses épaules et son dos, offrant une illusion de modestie à la tenue autrement plutôt osée. Peut-être la mutante comptait-elle sur le rouge sang dont elle peignait ses lèvres pour déconcentrer ceux qui la verraient, ou sur le chignon négligé dans lequel elle avait ramené ses longs cheveux bruns. Elle referma son tube de rouge à lèvres liquide et se tourna de façon triomphale vers Roy qui ronronnait sur son lit. Le chat miaula sa plainte, devinant facilement que sa maîtresse bien aimée ne comptait pas passer la soirée à lui gratouiller le menton. « Désolée Roy, la prochaine fois, promis ! » lui dit-elle, ayant comme tous les propriétaires d’animaux pris l’habitude de lui parler comme à un être humain. Le siamois s’étira et sauta du lit, quittant la pièce d’un air dépité. La jeune femme en profita pour enfiler ses talons argentés, assortis à sa pochette en faux cuir, et fit un nouveau tour sur elle-même pour vérifier l’effet complet. Habituellement elle n’aurait pas hésité à sortir les talons aiguilles, mais les derniers mois l’avaient poussées à préférer les chaussures un tant soit peu plus efficaces pour prendre la fuite. Elle se promettait de s’entrainer à courir en aiguilles, mais pour l’instant, mieux valait éviter de se fouler la cheville pile au mauvais moment.
Les derniers détails – le revolver dans sa pochette et son couteau fétiche glissé dans sa jarretière – réglés, Pietra quitta l’appartement un peu vide qu’elle occupait avec Seth. Une autre habitude qui avait changé : normalement elle serait allée se pavaner devant son colocataire, histoire de recevoir son approbation avant de partir à la chasse. Chasse. Le mot la fit sourire, se remémorant à la fois les plaisanteries de Seth et celles d’Ivory, les soirs où ils partaient encore vadrouiller les bars ensemble. Elle admettait qu’elle avait une capacité particulière à rentrer dans un bar et déterminer en moins de trente secondes avec qui elle rentrerait, si élu il y avait. Son instinct prédateur, qu’ils appelaient ça. Ce soir, en tout cas, elle espérait qu’ils avaient raison, car elle était bien en chasse ; mais sa proie n’était autre qu’un prédateur lui-même, et elle avait besoin de se sentir plus louve que brebis. Avec une telle tenue, ceci dit, ce serait peut-être plus facile que prévu ; la mutante s’engouffra dans le taxi qui l’attendait à quelques rues de chez elle, et dont elle descendit à peine dix minutes plus tard. Acceptant gracieusement la main que le portier lui offrait pour sorti du véhicule, Pietra releva le visage vers le restaurant où sa cible attendait. Il n’y avait pas à dire, il avait fait dans les grands moyens – elle n’avait pas entièrement crue Rhaena quand celle-ci lui avait avouée la localisation de son rendez-vous avec le mutant. Elle-même avait plusieurs fois été tentée de ‘demander’ une réservation de dernière minute au maitre d’hôtel qui l’accueillit, mais avait résisté : si elle commençait à se servir de son don dès qu’elle voulait un petit plaisir, elle n’irait pas très loin dans ses bonnes intentions. Scurant la salle, il ne lui fallut pas longtemps pour apercevoir l’homme que lui avait décrit son amie, assis à une table seul dans un coin paisible du restaurant. Malgré elle, Pietra se mordit la lèvre : mais c’était qu’il était beau, le bougre. Pourquoi prendre plaisir à manipuler ses conquêtes alors qu’avec une telle tête, il n’avait qu’à sourire pour avoir tout un cortège à ses pieds ?
En vérité, elle se doutait bien du plaisir sadique que Ciaran O’Docherty tirait de sa mutation, le même qu’elle avait vu si souvent apparaître sur les traits d’Elijah. Les deux hommes, irlandais aux traits si sombres, se ressemblaient de façon déconcertante malgré leurs années d’écart.Peut-être était-ce pour cela que l’homme qu’elle était venu rencontrer la fascinait déjà tant : elle avait l’impression de voir le fantôme de son ancien amant se dresser devant elle, encore suffisamment jeune pour faire marche arrière sur la voie dans laquelle il s’engageait. La mutante n’avait jamais été de celles qui se croyaient capables de changer les mauvais garçons en enfants de chœur, mais là, c’était différent : elle se sentait responsable. Si elle ne pouvait pas prouver que même les mutants qui abusaient de leurs pouvoirs pouvaient s’améliorer, quelle chance avait-elle de ne pas succomber au sien ? Cette idée en tête la jeune femme se dirigea fermement vers la table de Ciaran et s’assit sur la chaise vide avant qu’il n’ait eu le temps de réagir. Un sourire diabolique aux lèvres, elle ouvrit la conversation : « Rhaena t’envoie ses plus sincères condoléances, mais elle a eu un empêchement de dernière minute. » Par empêchement, elle pensait surtout à ses ordres très clairs de s’enfermer dans son salon et de ne pas remettre les pieds hors de l’appartement avant d’avoir fini de compter tous les haricots tombés d’un beanbag éventré par les soins de la brune. Une technique un peu cruelle, certes, mais qui avait le mérite d’être efficace : Rhae risquait d’y passer la nuit, à moins que sa colocataire ne soit venue à sa rescousse. « Ne fais pas cette tête, je suis venue exprès pour ne pas gâcher ta réservation. » rajouta-t-elle, posant tranquillement sa pochette sur la table. Elle ne savait pas si l’homme pourrait y deviner la silhouette de son arme, mais si oui, il était prévenu d’entrée de jeu : elle n’était pas simplement venue échanger des plaisanteries. « Il parait qu’il faut attendre des mois avant d’avoir une table ici… Mais je suppose que ça ne t’a pas posé de problèmes, n’est-ce pas Ciaran ? » Le sous-entendu était plus que clair. Jetant un dernier sourire en coin à son interlocuteur, Pietra s’empara de son menu et commença à choisir ce qu’elle allait manger.
Sujet: Re: who do you think you are? who do you want to be? ft. ciaran Lun 4 Avr 2016 - 1:12
Who do you think you are? Who do you want to be?
Ciaran & Pietra
Il ne se passait pas une journée sans que Ciaran ne se pose une question saugrenue ou sans réponse. La dernière en date étant « que se passe-t-il lorsqu'on asperge du citron dans les yeux de son voisin ? » Il aurait facilement en avoir la réponse en allant toquer à la porte de l'appartement voisin mais... Disons qu'il appréciait sa vieille voisine, elle avait toujours des pralines lorsqu'elle l'invitait à boire le thé, et lui gardait son courrier. Bien sûr elle avait la conversation inexistante d'une vieille dame sur le déclin, lui racontait sans cesse les mêmes anecdotes et semblait même perdre totalement la mémoire... Etait-ce sa faute s'il ressemblait à son défunt mari disparu pendant la guerre du Vietnam ? Certainement pas ! Mais ça ne l'empêchait pas d'en profiter, c'était certain. D'ailleurs, l'appartement qu'il occupait n'était même pas le sien, puisque Artur avait si gentiment accepté de l'héberger pendant un temps... Brave garçon... Il n'avait pas fallu longtemps au mutant pour retrouver l'emprise qu'il avait sur le jeune homme et lui souffle quelques idées malsaines pour venir à bout de la dégénérescence de son paternel. Pauvre Artur... Découvrir qu'il était le seul membre de sa famille à n'avoir pas hérité d'un don extraordinaire, ce devait être frustrant ! Ciaran n'avait eu qu'à lui assurer que son père représentait un danger pour lui et le reste de la ville, et la créativité du jeune homme avait fait le reste. Pousser son propre père à se vacciner... Si l'enfer existait, nul doute qu'Artur y plongerait la tête la première le jour où il rendrait l'âme !
Seulement, Artur n'était pas le seul habitant de la ville que Ciaran prenait un malin plaisir à torturer. S'il n'y avait eu que lui, l'irlandais se serait ennuyé comme un rat mort ! Depuis peu, il y avait Rhaena... Un délice pour les yeux et une amante hors paire, c'était certain ! Une demoiselle quelque peu farouche, une véritable vipère également... Elle lui avait d'ailleurs donné du fil à retordre, avait résisté à son charme... Jusqu'à ce qu'il martèle son esprit grâce à sa mutation. Ciaran avait fait taire tous les sentiments négatifs qu'elle aurait pu éprouver à son égard, ne laissant derrière lui qu'un amour empli de dévotion et proche de l'obsession. C'était ça qui plaisait tant au mutant : Le contrôle et un regard plein d'amour quand elle se tournait vers lui. On aurait pu croire qu'il faisait cela pour combler un manque d'affection qu'il aurait connu dans son enfance, ou une bêtise du genre... Mais non. Ce n'était qu'un jeu, un jeu odieux dont il ne se lassai que rarement.
Et de toute manière, il ne se moquait pas tant que ça de Rhaena ! La preuve : Il l'avait invité dans l'un des restaurants les plus chic et les plus huppés de la ville. Et inutile de dire qu'il n'avait pas fait jouer ses relations mais plutôt sa persuasion pour obtenir une table aussi rapidement. S'il n'avait pas influencé les choses, il aurait été bon pour attendre plusieurs mois et... Ciaran n'aimait pas attendre. Cette table il l'avait réservée avec toute la malhonnêteté du monde, mais il serait gentleman et paierait le repas... Avec tout ce qu'il faisait subir à la jeune femme, il lui devait bien ça... Quoi que, ce serait peut-être amusant de lui demander de payer l'addition, finalement...
Lorsque le taxi le déposa devant l'entrée du restaurant, Ciaran resta un instant devant la devanture pour la détailler. Ça n'avait pas l'air si mal... Et pour l'occasion, il avait revêtu un élégant costume italien bleu marine qui, il fallait bien avouer, lui allait comme un gant. Sauf que des gants, il n'en avait pas. Jamais en dehors des scènes de crime. Mais là n'était pas la question, et il alla s'installer à la table que lui présenta le maître d'hôtel. Ça ne ressemblait pas à Rhaena d'être en retard, et si Ciaran en fut agacé, il trouve à s'occuper en épluchant le menu.
Finalement, lorsque la demoiselle vint s'asseoir en face de lui, il avait déjà entamé de moitié son petit pain aux céréales, et venait d'écraser le mégot de sa seconde cigarette dans un cendrier. Baissant son menu, il eut la surprise de se retrouver non pas en face de Rhaena, mais d'une autre charmante jeune femme, tout aussi séduisante. Il aurait été bien malhonnête de dire qu'il n'avit pas commencé par la détailler avec insistante. Une superbe chevelure, des yeux bleus à vous en faire perdre votre latin, et une ravissante robe qui laissait à quiconque la regardait le plaisir d'imaginer ce qu'il y avait en dessous. Lorsque la demoiselle ouvrit la conversation, Ciaran haussa un sourcil.
« Dieu du ciel ! Quelqu'un est mort ? Je n'ai pas pour habitude de recevoir des condoléances en de telles circonstances ni de la part d'une aussi charmante demoiselle. »
Allons bon... Qu'avait-il pu arriver à Rhaena pour qu'elle envoie quelqu'un d'autre à sa place ? S'il avait l'air déçu ? Bien sûr ! Non pas que cette inconnue soit désagréable, mais il avait prévu de s'amuser avec sa jolie proie toute la soirée... C'était raté. Baissant les yeux vers la pochette que la brune venait de poser que la table, il devina les contours d'une arme à feu à l'intérieur. Manière élégante de lui signifier qu'elle était armée... Et en savait probablement bien plus que Rhaena sur ses intentions. Plissant les yeux, l'irlandais fixa à nouveau son interlocutrice. Il y avait quelque chose d'étrange dans cette histoire, quelque chose qui sonnait faux... Non seulement l'inconnue connaissait son nom, mais elle semblait avoir des doutes quant à la manière dont il avait obtenu une table. Il lui servit son plus beau sourire innocent, haussa les épaules et posa le menu sur la table.
« Il se pourrait que j'ai eu de la chance... Une réservation a été annulée juste avant que j'appelle, c'est ce qui s'appelle un heureux hasard... Vous désirez boire quelque chose ? »
Quitte à passer la soirée avec elle, autant bien la commencer. Lui-même n'avait encore rien commandé et mourait d'envie d'une pina colada, pour une raison qui lui échappait.
« C'est fâcheux, vraiment... Vous avez l'air de savoir qui je suis, mais la partie est quelque peu déséquilibrée ? Puis-je savoir à qui j'ai affaire ? J'ai bien peur que Rhaena ne m'ait jamais parlé de vous... »
S'il avait l'air poli et courtois, il était en réalité agacé. Il sentait chez sa consoeur un sentiment de satisfaction qui ne lui plaisait pas, comme si elle avait eu toutes les cartes en main et lui non.
« Vous aimez le canard ? Il paraît qu'ils servent un magret absolument divin ! » A cette remarque sur la composition du menu était venue se greffer une première vague de n'importe quel sentiment positif qu'elle aurait pu éprouver à son égard.
Sujet: Re: who do you think you are? who do you want to be? ft. ciaran Jeu 7 Avr 2016 - 20:34
who do you think you are? who do you want to be?
Ciaran O'Doherty & Pietra Nelson-Byrd
Lorsque Ciaran baissa son menu, Pietra manqua d’écarquiller ses yeux de surprise. Elle n’avait jamais vu d’yeux aussi purement, intensément bleus, d’une couleur qui lui rappelait ce lagon en Islande dont on voyait si souvent des photos. Un bleu presque chimique, dont elle peinait à croire qu’il soit naturelle – peut-être une conséquence de sa mutation ? Si tel était le cas, l’homme n’avait pas de quoi se plaindre : entre les écailles de poisson ou la peau venimeuse et de tels yeux, son choix serait vite fait. L’homme haussa un sourcil devant son introduction, visiblement peu enclin à montrer ni sa surprise ni sa déception. « Dieu du ciel ! Quelqu'un est mort ? Je n'ai pas pour habitude de recevoir des condoléances en de telles circonstances ni de la part d'une aussi charmante demoiselle. » lui répondit-on, d’un accent qui confirmait les origines irlandaises de l’homme. La mutante rit ce rire qu’avaient certaines filles lorsqu’on leur offrait un compliment, ne s’admettant pas intérieurement qu’elle était légèrement flattée. Cependant elle ne s’attarda pas dessus, préférant passer directement à l’attaque ; elle ne s’était pas foncièrement attendue à ce que l’homme lui avoue directement – ou du moins insinue – ses pouvoirs d’entrée de jeu, mais l’innocence parfaite de son sourire l’impressionna. « Il se pourrait que j'ai eu de la chance... Une réservation a été annulée juste avant que j'appelle, c'est ce qui s'appelle un heureux hasard... Vous désirez boire quelque chose ? » « Je pense qu’il faut fêter votre chance, alors – une bouteille de votre meilleur champagne, s'il-vous-plaît. » dit-elle gaiement, se tournant avec un sourire ravisseur en direction du serveur un peu hautain. Celui-ci repartit quelque peu déboussolé, mais fermement décidé à aller chercher la meilleure bouteille de champagne qu’elle n’ait jamais vue.
Le serveur repartit, Ciaran continua : « C'est fâcheux, vraiment... Vous avez l'air de savoir qui je suis, mais la partie est quelque peu déséquilibrée ? Puis-je savoir à qui j'ai affaire ? J'ai bien peur que Rhaena ne m'ait jamais parlé de vous... » « Vous ne lui avez sans doute jamais demandé. » répondit-elle, un tant soit peu d’animosité dans ses paroles. Elle ne connaissait que trop bien les hommes comme lui, comme Adriel, comme Elijah : ils étaient beaucoup plus rapides à utiliser leurs dons pour obtenir ce qu’ils voulaient d’une personne, qu’à prendre le temps de connaitre l’esprit de leurs futures victimes. Au moment où il avait choisi de forcer la mutante à s’enticher de lui, nul doute que les amitiés et autres relations de cette dernière avaient été à mille lieux de son esprit. Cela n’avait aucune importance, pour eux – et si c’était d’un certain point de vue leur faiblesse, cette incapacité à se souvenir que les êtres autour d’eux se mouvaient déjà dans des communautés préétablies qu’ils venaient soudainement bousculer, elle ne pouvait admettre que si elle n’avait pas été là, les choses se seraient sûrement passées très différemment. Quelles étaient les chances que Rhaena ait une amie également mutante, douée d’un pouvoir incroyablement similaire à celui de Ciaran, et qui par ce fait était immunisée contre toutes les tentatives de charme – du moins, surnaturalles – de l’homme ? De combien s’en était-il fallu pour que, ayant déjà côtoyé Elijah et entendu ce que Noeh avait souffert auprès d’Adriel, elle reconnaisse aussi rapidement les symptômes soudains de son amie, désormais obsédée par un homme dont elle ne lui avait jamais avant parlé ? Les statistiques n’étaient pas son fort, mais elle se doutait que ce cas était plus qu’isolé ; ce qui, en cet instant, était son avantage à elle. Ciaran ne s’attendait sûrement pas à ce que la femme en face de lui soit une adversaire à son égale ; peut-être n’avait-il jamais seulement rencontré qui que ce soit capable de choses similaires à lui. Leurs mutations ne courraient pas les rues, soyons honnêtes – et encore heureux, de ce qu’elle avait pu voir de ses congénères.
« Mais puisque vous vous êtes montrés de si bonne volonté devant ce changement de dernière minute… » dit la brune, acceptant gracieusement la flûte que l’on venait de lui offrir. « Vous pouvez m’appeler Pietra. » A lui de deviner si elle lui donnait un faux nom ou pas, par la suite. Elle aurait très bien pu lui dire qu’elle s’appelait Valentine de Pimprenelle, ou un autre pseudonyme ridicule, seulement elle n’en voyait pas bien l’utilité : même sans son nom, Radcliff était suffisamment petite pour qu’il puisse rapidement découvrir son identité à l’aide d’une description seule.« Vous aimez le canard ? Il paraît qu'ils servent un magret absolument divin ! » « Tant qu’ils le servent réellement rosé… Mais je vous fais confiance. » dit-elle en mordant sa lèvre, jouant le jeu de la jeune femme progressivement subjuguée par ce bel inconnu. Le script ne sonnait pas forcément faux : elle ne pouvait nier que l’homme en face d’elle était beau, dans le style sombre et ténébreux qui lui plaisait tant. Seulement, ‘subjuguée’ n’était pas un mot qu’on utilisait beaucoup pour la décrire ; il était rangé dans un placard quelque part avec ‘demoiselle en détresse’, ‘naïve’ ou ‘pudique’, et elle avait dû y jeter un regard aussi souvent qu’à sa vieille salopette d’adolescente. Quoique, d’ici quelques années, les bourgeoises s’enticheraient sûrement à nouveau de ce look garçonne et campagnard à la fois, et cette tenue au moins pourrait lui servir. Mais dans ces circonstances, c’était plutôt cette illusion de soumission qui lui permettrait d’avoir ce qu’elle voulait ; aussi laissa-t-elle Ciaran commandé, et rendit son menu au serveur soudainement plus souriant. Une fois ce dernier parti, ses yeux revinrent se poser sur le visage de son hôte, un léger sourire dansant sur ses lèvres. « Je dois avouer que Rhaena ne m’a jusque très récemment jamais parlé de vous… Et pourtant, à l’écouter aujourd’hui, on croirait qu’elle serait prête à vous épouser. » Une nouvelle petite pique tandis qu’elle lui tournait autour, cherchant les failles dans son esprit, les fêlures que l’orgueil ou quelque autre défaut ne pouvaient qu’avoir laissé.
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Ciaran O'Doherty
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Sujet: Re: who do you think you are? who do you want to be? ft. ciaran Ven 27 Mai 2016 - 23:22
Who do you think you are? Who do you want to be?
Ciaran & Pietra
Ciaran n'était pas le genre d'homme à aimer les événements réglés comme du papier à musique. Il aimait l'imprévu, les choses qui venaient pimenter ses journées, les retournements de situation qui apportaient un brin de fraîcheur à son existence monotone... Mais lorsqu'il prévoyait quelque chose, il aimait que les choses se déroulent à peu près comme il l'entendait. Par exemple, il détestait qu'on lui serve un affreux jus de pamplemousse à la place de son délicieux jus de goyave du matin lorsqu'il séjournait à l'hôtel, et n'appréciait pas plus de constater l'absence de Rhaena, remplacée par une demoiselle tout aussi ravissante... Mais bien loin de la crédulité de la grande brune. Et bien soit ! Il ferait avec, et sans jouer les drama queen, s'il vous plaît ! Un innocent mensonge quant à la réservation étonnante qu'il avait réussi à obtenir, et voilà que la demoiselle demandait une bouteille de champagne. Charmante et amatrice des bonnes choses, elle gagnait en sympathie. Seulement... L'attitude du serveur dérouta l'irlandais. D'un parfait mépris envers ses clients, il était passé à un curieux mélange de détermination et de... Rigidité robotique. Comme si aller chercher cette bouteille de champagne était ce pour quoi sa vie était faite. Interloqué, Ciaran haussa un sourcil, mais ne releva pas pour autant. C'était bien moins remarquable que l'imperméabilité dont faisait preuve la jeune femme. Cette première onde de sympathie à son égard qu'il avait distillé dans l'esprit de la demoiselle semblait ne même pas l'avoir effleuré, aussi réitéra-t-il la chose, un peu moins discrètement... Mais sans plus de succès. Il ne sentait pas le moindre changement dans les sentiments qui animaient la demoiselle, et c'était pour le moins fâcheux. Qu'on ne lui dise pas qu'elle faisait partie de ces mutants – ou de ces humains, pourquoi pas – capables de résister aux mutations comme les siennes ! Pire ! Qu'elle ne lui dise pas s'appeler Bella, où il l'enverrait séduire des dépressifs brillant au soleil ailleurs ! Si Ciaran avait lu une certaine saga de romans à l'eau de rose et insipides ? Jamais ! C'était l'une de ses patientes qui lui en avait fait le résumé, il était prêt à le jurer sur la Bible dans un tribunal...
Rangeant cette constatation déplaisante dans un coin de son esprit, Ciaran reprit la conversation là où ils l'avaient tous deux laissée. Qui était-elle ? Comment s'appelait-elle ? Plissant les yeux face à la remarque pertinente de la demoiselle, il esquissa un sourire, tandis que le serveur leur ramenait, très fier de lui, la meilleure bouteille de champagne qu'il pouvait avoir dans sa cave. Une fois sa flûte en cristal remplie, il la porta à ses yeux et observa avec fascination les bulles qui y dansaient avec frénésie.
« Saviez-vous que des chercheurs et mathématiciens se sont penchés sur la formation des bulles de champagne ? On ne sait vraiment plus quoi inventer pour pondre des essais assommants... », dit-il en tendant sa coupe pour trinquer avec la jeune femme, « A vrai dire, Rhaena et moi avons bien trop de choses à nous dire pour ne pas avoir à évoquer nos amis ou connaissances... »
Finalement, la demoiselle consentit à lui donner son nom, et qu'il soit vrai ou faux, Ciaran s'en contenterait pour faire connaissance.
« Je ne suis pas un homme très compliqué, vous savez. Vous avez eu la délicatesse de remplacer votre amie au pied levé pour m'épargner le dîner en solitaire, c'est fort aimable à vous. »
Ciaran... Pas compliqué... Qu'on lui permette donc de rire, il s'en serait étouffé ! Mieux valait pour lui qu'il s'intéresse au menu, c'était bien plus banal.
« Étant donné le prix qu'ils en demandent, j'ose espérer qu'ils vous le serviront exactement comme vous l'aimez... »
Lorsque le serveur revint, interrompant une fois de plus leur conversation, Ciaran commanda son plat accompagné d'un verre de vin sans lui accorder un seul regard. Tout ce qu'il fixait à présent, c'était Pietra. Un mystère, une question sans réponse... Pourquoi diable semblait-elle totalement hermétique à sa mutation ? Etait-il cassé ? S'était-il vacciné sans le savoir, entre le brossage de dents et l'enfilage de chaussettes ? Joignant les doigts sous son menton, il sourit à nouveau.
« Peut-être Rhaena ne vous dit-elle pas tout, elle aussi... A vrai dire, nous avons travaillé plus d'une fois ensemble, au sein de la police. Je suis profileur, et il m'arrive de louer mes services à quelques inspecteurs lorsqu'il faut établir le profil psychologique d'un criminel. De fil en aiguille, nous avons discuté, sympathisé... Je suis surpris d'apprendre qu'elle me tient en aussi haute estime ! »
A vrai dire, elle ne faisait que confirmer ce qu'il soupçonnait et voyait déjà. Petit à petit, il était parvenu à faire de la glaciale Rhaena son pantin dévoué, et il était amusé de la savoir à ce point dépendante de lui. S'il y avait bien une chose que Ciaran savait parfaitement imposer aux malheureuses victime de sa mutation, c'était bien l'amour et la dévotion obsessionnels à son égard.
« Je vous trouve bien curieuse quant à ce que Rhaena peut bien penser de moi... Je me trouve ou vous trouve ça suspect ? Je vous jure que je ne l'ai ni droguée, ni contrainte à quoi que ce soit. Abuser d'un agent de police, c'est assez mal vu, même dans une ville comme Radcliff où la criminalité est aussi élevée... »
Que voulait-elle ? Que cherchait-elle exactement ? S'il se doutait de ce qu'elle était en réalité ? Heureusement non. Pas encore, du moins. Et c'était bien fâcheux. Mais déjà, on leur apportait leurs plats, et l'irlandais s'empara de ses couverts pour ouvrir le bal.
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Sujet: who do you think you are? who do you want to be? ft. ciaran 
Mar 29 Mar 2016 - 1:03
Il ne se passait pas une journée sans que Ciaran ne se pose une question saugrenue ou sans réponse. La dernière en date étant « que se passe-t-il lorsqu'on asperge du citron dans les yeux de son voisin ? » Il aurait facilement en avoir la réponse en allant toquer à la porte de l'appartement voisin mais... Disons qu'il appréciait sa vieille voisine, elle avait toujours des pralines lorsqu'elle l'invitait à boire le thé, et lui gardait son courrier. Bien sûr elle avait la conversation inexistante d'une vieille dame sur le déclin, lui racontait sans cesse les mêmes anecdotes et semblait même perdre totalement la mémoire... Etait-ce sa faute s'il ressemblait à son défunt mari disparu pendant la guerre du Vietnam ? Certainement pas ! Mais ça ne l'empêchait pas d'en profiter, c'était certain. D'ailleurs, l'appartement qu'il occupait n'était même pas le sien, puisque Artur avait si gentiment accepté de l'héberger pendant un temps... Brave garçon... Il n'avait pas fallu longtemps au mutant pour retrouver l'emprise qu'il avait sur le jeune homme et lui souffle quelques idées malsaines pour venir à bout de la dégénérescence de son paternel. Pauvre Artur... Découvrir qu'il était le seul membre de sa famille à n'avoir pas hérité d'un don extraordinaire, ce devait être frustrant ! Ciaran n'avait eu qu'à lui assurer que son père représentait un danger pour lui et le reste de la ville, et la créativité du jeune homme avait fait le reste. Pousser son propre père à se vacciner... Si l'enfer existait, nul doute qu'Artur y plongerait la tête la première le jour où il rendrait l'âme !
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