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 nothing haunts us like the things we don’t say (CALEB)

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MessageSujet: nothing haunts us like the things we don’t say (CALEB)   nothing haunts us like the things we don’t say (CALEB) Icon_minitimeJeu 15 Sep 2016 - 19:54

nothing haunts us like the things we don’t say
CALEB & SCARLETT
he is not just the light of my life, he is my only light, and i need him as much as i know the moon needs the sun in order to shine, or without him i would be lost in the shadows of faded stars and lonely nights.

Scarlett était rentrée chez elle vers cinq heures du matin, après une garde de nuit qui s'était éternisée. Épuisée, elle avait à peine pris la peine de se changer avant de s'écrouler sur son lit, direction les bras de Morphée. En revanche, elle n'avait pas oublié de régler son alarme sur sept-heures trente. Autant dire qu'elle n'aurait pas l'air aussi fraîche qu'une rose lorsqu'elle se lèverait, mais deux heures de sommeil, c'était mieux que rien du tout. Scarlett s'était endormie presque aussitôt, blottie sous sa couette, bercée par l'orage au dehors. Quand son réveil sonna, Scarlett sursauta comme si on l'avait secouée, et elle bondit aussitôt sur son téléphone pour le faire taire. L'envie de l'éteindre et de se rendormir lui traversa l'esprit, mais elle se fit violence et se leva, direction la salle de bain. Elle se glissa sous la douche et l'eau chaude la réveilla autant qu'elle la délassa, si bien qu'une fois sèche et habillée, elle était plutôt de bonne humeur malgré la fatigue qui se faisait ressentir. Heureusement, elle était en congés pour trois jours – week-end inclus – et elle pourrait en profiter pleinement, que ce soit pour pouponner Garrett ou se faire cajoler par Caleb. Scarlett n'était toujours pas redescendue de son nuage, depuis qu'elle avait retrouvé l’Écossais tout semblait aller mieux. D'une certaine façon, c'était un nouveau départ, sans pour autant être le début d'autre chose. C'était comme s'ils avaient repris leur vite avant que le drame qu'avait été la mort prématurée de Violet ne vienne tout gâcher. Scarlett était heureuse, et plus sereine qu'elle ne l'avait été au cours des derniers mois. La présence de Caleb dans sa vie la rassurait, puisqu'ils passaient la plupart de leur temps ensemble, elle se sentait bien moins vulnérable.

C'est justement chez Caleb que Garrett avait passé la nuit, le jeune homme ayant spontanément proposé de le garder pendant que sa belle était à l'hôpital. En à peine trois semaines, un tiers des affaires de son fils s'étaient retrouvées chez Caleb, et puisqu'ils y passaient beaucoup, beaucoup de temps, Scarlett avait jugé bon de les y laisser. Après sa garde, elle aurait pu se contenter d'aller les rejoindre, mais étant donné qu'elle ne voulait pas les réveiller en pleine nuit, Caleb et elle avaient décidé qu'il lui ramènerait son fils vers huit heures, avant de filer au bureau. Alors Scarlett avait oublié l'idée de faire la grasse-matinée, ce qui au final ne la dérangeait pas plus que ça. En attendant que les deux hommes de sa vie arrivent, elle avait fait du thé, pour ne rien changer à ses bonnes habitudes. C'était à moitié affalée sur le canapé qu'elles avait attendu, et elle avait salué Benjamin quand il était sorti de sa chambre en marmonnant un "bonjour" avant de disparaître dans la salle de bain. Puis c'était Daisy qui s'était levée pour saluer sa maîtresse, avant de retourner sur son coussin – elle, elle n'allait pas se priver de se prélasser encore un peu. À peine Scarlett avait-elle entendu la clé tourner dans la serrure qu'elle avait bondi, manquant au passage de renverser sa tasse, et avait affiché un sourire un peu béat quand Caleb était entré avec Garrett dans les bras. Tout de suite, le petit avait agité ses petites menottes vers sa mère, qui s'était empressée de le prendre dans ses bras pour l'embrasser. Puis elle avait tourné son attention vers Caleb, avec lequel elle échangea un baiser... Quelque chose n'allait pas. Elle le vit tout de suite, le jeune avocat n'était pas dans son état normal. Il était un peu pâle, ses sourcils légèrement froncés et le regard fuyant, ce qui ne lui ressemblait pas ; du moins pas quand il était avec elle. Scarlett n'eut pas le temps de lui demander ce qui n'allait pas, malheur, Benjamin était sorti de la salle de bain au moment où elle avait ouvert la bouche, et Caleb s'était contenté de lui dire qu'ils se verraient plus tard avant de partie en claquant la porte, laissant Scarlett complètement incrédule au beau milieu du salon. Elle n'avait absolument pas compris ce qui lui avait pris, mais quoi que ce soit, cela devrait attendre qu'elle ait un peu dormi.

Tout de même légèrement préoccupée, Scarlett avait disparu dans sa chambre avec Garrett, et elle n'avait pas tardé à se rendormir, et cette fois ce serait son fils qui ferait office de réveil quand il en aurait assez de roupiller avec sa mère. Bon prince, le petit la laissa dormir jusqu'à midi, heure à laquelle il réclama son déjeuner. Une fois Garrett rassasié, Scarlett avait passé un coup de téléphone au cabinet où travaillait Caleb, pour demander si elle pouvait passer le voir, et à sa plus grande surprise on lui avait répondu qu'il n'y était pas. Non, vraiment, quelque chose n'allais pas, Scarlett n'en avait plus l'ombre d'un doute. Elle s'était empressée d'appeler Evelyn ensuite, pour lui demander si elle pouvait lui laisser Garrett quelques heures, le temps de s'assurer que Caleb allait bien. Comme à son habitude, son amie avait accepté, comme Scarlett acceptait toujours de s'occuper d'Aurora. En vitesse, Scarlett avait changé Garrett et avait préparé son sac, et tant pis si elle oubliait quoi que ce soit, les Blackwood avaient tout ce qu'il fallait chez eux. Garrett déposé chez sa marraine, Scarlett s'était empressée d'aller jusque chez Caleb – en espérant pour qu'il soit chez lui, parce que s'il n'était ni au bureau, ni chez lui, elle ignorait où elle pourrait le trouver. Arrivée devant la porte d'entrée, Scarlett s'était demandée si elle devait frapper et attendre qu'il vienne lui ouvrir ou se contenter d'entrée. Après quelques secondes de délibération, elle avait frappé  et puisque personne ne lui répondait elle avait récupéré les clés qu'il gardait cachées et était entrée, son cœur battant un peu plus vite qu'à l'accoutumée.

L'appartement était plongé dans la pénombre, et puisque le temps était à l'orage, la lumière du jour éclairait à peine le salon. « Cal...? » Elle parcourut le salon d'un regard inquiet et trouva vite son petit-ami sur le canapé. Elle posa son sac sur le premier meuble à sa droite et le rejoignit rapidement, trouvant place à côté de lui. Il était étalé de tout son long, avec ce qui semblait être un sac de glace sur le front. « Hey toi... » Scarlett s'était penchée et avait déposé un baiser sur sa joue, mais elle ne s'était pas redressée. Contre lui, elle avait tendrement passé sa main dans ses cheveux, sur son visage. « J'ai appelé le cabinet, ta secrétaire m'a dit que tu n'y étais pas... » Dit comme ça, ça paraissait stupide, alors elle poursuivit. « J'étais inquiète, tu n'avais vraiment pas l'air bien ce matin... » Et Scarlett ne parlait pas de son attitude d'amoureux jaloux vis à vis de Benjamin, elle avait bien vu que son attitude était différente, comme s'il était souffrant. « Je suis là, Cal... Dis-moi ce qui ne va pas. » Elle avait toujours eu tendance à se faire un sang d'encre pour les personnes qu'elle aimait, quitte à s'en faire pour rien. Mais là, avec Caleb, c'était différent. Elle sentait qu'il allait mal, elle n'aurait pas su expliquer comment, mais elle le sentait. « Parle-moi, Darling. S'il te plaît. » Inquiète, Scarlett avait tendance à en faire des tonnes, quitte à agacer. C'était simplement plus fort qu'elle, elle avait perdu trop d'êtres chers pour ne pas s'affoler pour rien. Et là, puisqu'il s'agissait de Caleb, elle ne le laisserait pas tranquille avant d'être certaine que ce n'était pas grave.  

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MessageSujet: Re: nothing haunts us like the things we don’t say (CALEB)   nothing haunts us like the things we don’t say (CALEB) Icon_minitimeDim 18 Sep 2016 - 23:00

nothing haunts us like the things we don’t say
CALEB & SCARLETT
he is not just the light of my life, he is my only light, and i need him as much as i know the moon needs the sun in order to shine, or without him i would be lost in the shadows of faded stars and lonely nights.

Ca allait être une mauvaise journée, Caleb l’avait senti à l’instant même où il avait ouvert les yeux ce matin. Il s’était réveillé un peu avant son réveil, à six heures et demi, avec une désagréable sensation de pesanteur au niveau des tempes. C’était rarement bon signe, alors qu’il se levait avec précaution. Il n’eut pas le temps de se mettre tout à fait à la verticale qu’il se sentit repartir en arrière : la tête lui tournait terriblement, et il savait que ce n’était pas la faute à une hypoglycémie matinale. Et mince, il avait prévu d’être productif ce matin, et cela s’annonçait mal, très mal. Il prit un peu plus de temps pour se lever et redevenir stable sur ses pieds, avant de se pencher sur le lit gigogne ou Garrett dormait paisiblement : le petit ne s’était réveillé qu’une seule fois dans la nuit, apparemment affamé, mais il avait été globalement adorable, comme à chaque fois que Caleb le gardait chez lui. L’avocat ne se permettait pas encore de dormir avec le petit dans son lit, de peur de l’écraser ou une catastrophe du genre, mais il avait installé son lit dans sa propre chambre, au cas où. Par les temps qui courraient, on était jamais trop prudent. Rassuré de le voir ainsi, Caleb se traina jusqu’à la cuisine pour trouver sa boite d’anti douleur, et avala un premier cachet avec un verre de jus d’orange. Le mélange était proprement infâme, mais son médecin l’avait prévenu que prendre ces trucs là à jeun lui couperait les pattes pour la journée, tant les bloqueurs neurologiques étaient puissant. Or en l’occurrence, il devait prendre la route pour ramener le petit chez sa mère, et il n’avait clairement pas intérêt de tomber dans les pommes. Son médicament avalé avec une grimace, il avait du réveiller le petit garçon tout en douceur, le changer et lui mettre un pyjama propre : il était hors de question qu’il ramene le petit Garrett tout transpirant et sale à sa mère, il en mourrait de honte. Il joua à faire mouliner les petites jambes de l’enfant alors qu’il était sur la table à langer, faisant rire le petit garçon entre deux baillements. Définitivement, ce petit était vraiment bonne pâte. Une fois lavé et habillé, Garrett se mit à babiller dans les bras de Caleb alors que ce dernier se brossait le dents et d’enfiler un pantalon et une chemise, malgré la pression croissante contre ses tempes. Il essayait de faire fi de la douleur, mais ne se faisait pas d’illusion en bouclant sa ceinture : il allait devoir appeler le bureau et annuler toutes les réunions qu’il avait prévu aujourd’hui, quelle poisse.

Quand il sortit Garrett de son siège auto, il sentit ses muscles se mettre à trembler, et du plisser les yeux à cause de la lumiere du lampadaire en bas de chez Scarlett : il fallait vraiment, vraiment qu’il rentre vite chez lui, qu’il s’allonge : dans moins d’une heure, il ne serait plus bon à rien, il se connaissait à présent suffisamment pour deviner quand une migraine montait en puissance, et aux vues des symptômes, celle-ci allait être carabinée. Il espérait simplement qu’elle ne durerait pas plus de vingt quatre heures, c’est tout. Il rassembla tout son courage pour offrir un pâle sourire à une Scarlett qui venait surement de sortir du lit, à voir ses petits yeux encore gonflés de sommeil. Pour être tout à fait honnête, il n’aurait pas du tout été contre l’idée d’aller se recoucher avec elle, et qu’ils passent la nuit au lit, pour ne se lever que pour s’occuper du petit. Il avait presque envie de lui proposer, d’ailleurs. Il l’embrassa un peu distraitement, et avant qu’il ne puisse lui adresser plus que les banalités d’usage, une ombre passa sur son visage en même temps qu’un homme passait dans le dos de Scarlett : Son colocataire était là, super. C’était donc mort pour la grasse matinée à deux. Ce contretemps finit de saper le moral du jeune homme, qui ne se fatigua même pas à froncer les sourcils ou faire une scène. Ce serait pour plus tard, là il voulait juste retourner chez lui, oter cette chemise qui le comprimait et lui donnait l’impression de suffoquer, fermer tous les stores et passer la journée dans le noir.

Ce n’est que par miracle qu’il atteignit le pas de sa porte, alors que la migraine venait frapper son encéphale avec une violence impérieuse, lui coupant les jambes. Ronchonnant contre les étoiles qui lui passaient devant les yeux, il se traina jusqu’à la cuisine pour attraper un sac de petits pois dans le congélateur, avant de s’effondrer dans le canapé. Il écrasa le sac gelé contre son visage en grognant, avec l’impression que son crâne était en train de fumer. D’une main fébrile il avait déboutonné sa chemise, puis avait soupiré une énième fois. La journée allait être longue, autant essayer de dormir un maximum. D’ailleurs, quand Scarlett rentra dans l’appartement, il ne l’entendit même pas, les oreilles remplies par le bruit de martellements qui lui vrillait le crâne. Il ne pensait plus à rien, se concentrant sur sa propre respiration pour éviter de faire surchauffer ses neurones plus que nécessaire. Trop penser ne faisait qu’accentuer la douleur, il n’en avait vraiment pas besoin en ce moment. Aussi, il ne remarqua la présence de la jeune femme que lorsque celle-ci l’embrassa doucement sur la joue. Il émit un petit grognement, entre la conscience et le sommeil, sans pour autant bouger d’un pouce. Même ce qu’elle lui disait, il avait un mal fou à comprendre, alors qu’elle venait se lover contre lui. Dans un effort terrible, il leva un bras pour le poser dans le dos de la jeune femme. Il tremblait.

- Grmllmlmm… ‘Est rien … Migraine ….

Si seulement c’était une bête petite migraine, de celle qu’on chasse à coup d’Aspirine … La sienne lui faisait grimper la fièvre et le couchait parfois trois jours d’affilée, sans rien pouvoir faire. Ses anti douleurs lui avaient permis de repousser l’échéance d’une heure ou deux, mais maintenant il n’avait plus d’autres choix que de subir en attendant que ça passe.

- … Pas… Garrett ?
 

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MessageSujet: Re: nothing haunts us like the things we don’t say (CALEB)   nothing haunts us like the things we don’t say (CALEB) Icon_minitimeMer 21 Sep 2016 - 16:38

nothing haunts us like the things we don’t say
CALEB & SCARLETT
he is not just the light of my life, he is my only light, and i need him as much as i know the moon needs the sun in order to shine, or without him i would be lost in the shadows of faded stars and lonely nights.

D'aussi loin qu'elle s'en souvienne, Scarlett n'avait jamais trouvé Caleb dans un tel état. À vrai dire, elle ne se souvenait même pas l'avoir vu malade une seule fois, c'était lui qui avait pris soin d'elle à chaque fois qu'elle avait été victime d'une mauvaise grippe ou même d'un simple coup de froid. Il avait toujours plus pris soin d'elle qu'elle de lui, c'était elle la petite chose fragile et lui le chevalier en armure qui était là pour la protéger. Le voir aussi vulnérable, c'était presque gênant pour Scarlett. Pas parce qu'elle trouvait cela humiliant, mais parce que cela rendait à Caleb sa fragilité humaine, qu'elle oubliait trop souvent qu'il possédait. Pour elle il était cet homme que rien n'atteignait, elle le voyait à travers des yeux amoureux, et cela lui faisait oublier que comme elle, il n'était rien de plus qu'un être humain fait de chair et de sang, et sujet à tous les maux de leur espèce. Alors le voir ainsi, ça lui donnait immédiatement envie de le materner, jusqu'à ce qu'il soit remis. Scarlett avait cette tendance à surprotéger ses proches, quitte à en faire trop, quitte à agacer lorsqu'elle se transformait en quelque chose à mi-chemin entre la mère poule et la lionne. Certes, Caleb n'était pas un pauvre petit sans défense, mais qu'il le veuille ou non, elle allait prendre soin de lui jusqu'à ce qu'il soit rétabli. Et puis, elle lui devait bien ça, tant pis s'il n'avait de cesse de lui répéter qu'elle n'avait rien à se faire pardonner. Il lui faudrait un long moment avant de parvenir à se débarrasser de sa culpabilité, Caleb était prévenu. Heureusement pour la jeune femme, il était patient.

Une migraine ? Scarlett fit la grimace et déposa un baiser sur le front du jeune homme. Il était brûlant. Elle fronça aussitôt les sourcils, commençant à réfléchir à un diagnostique, avant que ses réflexions ne soient interrompues par une question. « J'ai laissé Garrett avec Evie et Adrian. Je voulais pouvoir te donner toute mon attention. » Scarlett avait rapidement su trouver un équilibre entre ses devoirs de mère et son rôle de compagne. Comme elle accordait beaucoup de son temps libre à son fils, il lui semblait normal de faire de même pour Caleb. Et s'il avait une migraine carabinée, il n'était sans doute pas d'humeur à entendre les pleurs ou même les babillages d'un bébé.  Doucement, Scarlett se redressa et posa sa paume contre le front du jeune homme. « Tu est brûlant... » Il avait de la fièvre, était plus pâle qu'elle ne l'avait jamais, et il tremblait. Pas étonnant qu'elle l'ait trouvé affalé sur son canapé, il devait avoir envie de se taper la tête contre les murs. Son regard balaya la pièce plongée dans l'obscurité, et elle fut étonnée de trouver des boites d'antalgiques et autres choses déjà bien entamées sur la table basse du salon. « Cal... Ce n'est pas la première fois que ça t'arrive ? » Elle posait la question, mais n'attendait pas vraiment de réponse pour le moment. Scarlett était chanceuse, elle n'était pas sujette aux migraines, mais elle avait vu beaucoup de patients à l'hôpital souffrir le martyr et réclamer n'importe quoi qui puisse les soulager. Puisque cela promettait – hélas – de durer un certain temps, Scarlett retira son manteau et ses escarpins, et revint auprès du jeune homme. « Cal, il va falloir que tu fasses un petit effort pour aller jusqu'à ta chambre. Tu seras bien plus à l'aise dans ton lit, tu verras. » Sauf que, quand on avait l'impression que sa boîte crânienne allait exploser, c'était plus facile à dire qu'à faire.

Et effectivement, une éternité sembla s'écouler entre le moment où Scarlett lui avait dit qu'il serait mieux dans son lit et celui où ils atterrirent enfin sur ce fameux lit. Là, elle l'aida à se débarrasser de ses vêtements les plus encombrants, afin qu'il soit le plus à l'aise possible. Et si elle se doutait bien qu'il devait avoir la sensation de bouillir, il risquait de prendre froid s'il restait trop découvert. Scarlett se glissa sous les couvertures à ses côtés et l'attira contre elle ; sa tête reposant sur ses cuisses. Tendrement, elle glissa ses doigts dans les cheveux de Caleb, avant de les poser contre ses tempes. Scarlett trouvait rarement d'avantages à sa mutation, mais pour l'occasion cette dernière lui serait bien utile. « Respire calmement, et détends-toi. » Ses mains commencèrent alors à chauffer,  Scarlett usant de l'énergie et de la chaleur de son propre corps pour imiter les effets relaxant et surtout thérapeutiques d'un baume ou d'un bandeau chauffant. Cela devrait aider Caleb à supporter la douleur et peut-être, à terme, à l'apaiser. De façon experte, Scarlett massait les temps et le cuir chevelu du jeune homme, attentive à la moindre de ses expressions. Et en même temps, elle se demandait pourquoi Caleb ne lui avait pas tout de suite dit qu'il était souffrant, lorsqu'ils s'étaient vus plus tôt dans la journée. S'il le lui avait dit, elle aurait pu lui prescrire de quoi le soulager de façon efficace. En revanche, ça expliquait pourquoi il avait tourné les talons dès que Benjamin avait pointé le bout de son nez... Scarlett ignorait encore à quoi était due cette migraine, mais elle n'aurait pas été étonnée que son travail son à blâmer. Il se tuait littéralement à la tâche, ce dossier pour faire incriminer Lancaster allait finir par le rendre dingue – et elle aussi, par la même occasion.

Une fois certaine que Caleb s'était endormi, Scarlett s'était décalée et l'avait couvert, avant de se glisser hors du lit pour aller passer un rapide coup de téléphone à Evelyn pour lui demander si ça l'ennuierait de garder Garrett pour la soirée, après lui avoir brièvement expliqué la situation. Rassurée de savoir son fils entre de bonnes mains, Scarlett décida d'étudier d'un peu plus près les fameuses boites de médicaments qu'elle avait vues un peu plus tôt. Ce traitement était trop puissant pour être en vente libre, alors c'était forcément un médecin, peut-être même un de ses collègues, qui lui avait rédigé l'ordonnance pour l'obtenir. Scarlett n'étant pas du genre à fouiner, elle ne mit pas le nez dans les papiers de Caleb pour la trouver, mais elle l'interrogerait à ce sujet une fois qu'il serait en état d'avoir une véritable conversation. En attendant, Scarlett récupéra dans son sac le dernier roman qu'elle avait acheté et qu'elle traînait partout – La Fille du Train, du Paula Hawkins, et retourna s'installer auprès de Caleb, après avoir tiré le rideau juste assez pour que la lumière tombe sur son côté du lit, sans pour autant risquer de réveiller le jeune homme. Il ne lui restait plus qu'à attendre qu'il se réveille, et à espérer qu'il serait débarrassé de sa migraine.   

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MessageSujet: Re: nothing haunts us like the things we don’t say (CALEB)   nothing haunts us like the things we don’t say (CALEB) Icon_minitimeDim 25 Sep 2016 - 18:09

nothing haunts us like the things we don’t say
CALEB & SCARLETT
he is not just the light of my life, he is my only light, and i need him as much as i know the moon needs the sun in order to shine, or without him i would be lost in the shadows of faded stars and lonely nights.

Pour être tout à fait honnête, Caleb aurait préféré rester seul pour la journée. Il n’était pas vraiment à l’aise avec l’idée que qui que ce soit puisse le voir dans un tel état, même Scarlett. Il n’avait rien à cacher, mais il se sentait tellement faible qu’il ne doutait pas de l’image pitoyable que cela devait donner de sa condition. Et surtout, il n’avait pas envie que la jeune femme s’inquiète : en soi, ses migraines n’étaient absolument pas dangereuses tant qu’il restait à l’intérieur. Il avait l’habitude, et surtout il avait ses médicaments, qui lui permettait d’apaiser un peu la douleur et de dormir pendant les crises. Les médécins lui avaient conseillé un maximum de repos, et de réduire les agressions lumineuses pour éviter tout risque d’encéphalites. Il hocha la tête un peu péniblement, la nuque raide, un peu rassuré : au moins le petit n’était pas dans l’entrée, à attendre gentiment dans son cosy. Il n’aurait probablement pas survécu à des pleurs de bébé, aussi adorable que soit Garrett :

- D’accord, d’accord, c’est bien… j’espère que cela ne les dérangeait pas trop …

Bon sang, même le son de sa propre voix, pourtant étouffée, résonnait dans son crâne de la manière la plus désagréable. Il ne répondit pas quand elle se rendit compte qu’il était brulant. Il était en sueur aussi, et les chocs de température lui causaient des frissons.

impressionnants d’intensité. Il se contenta de lever un regard fiévreux dans celui de la jeune femme avec un pâle sourire :

- Non … Pas la première fois…

C’était le maximum qu’il pouvait lui répondre pour le moment. Sa langue était un peu gonflée et sèche, mais il avait à peine la force de parler, alors se lever pour aller chercher un verre d’eau, c’était clairement au dessus de ses forces. Il soupira quand Scarlett lui proposa de se déplacer jusqu’à la chambre, mais il s’exécuta.

Lentement, il se redressa à l’aide de ses bras, qui lui semblaient être en spaghettis plutôt qu’en chair et en muscles, avant de se mettre sur ses pieds avec précaution. Prudemment, il se dirigea vers la chambre en trainant la patte, prenant garde de ne pas s’écrouler à mi chemin. Il n’y avait que quelques mètres à faire, et pourtant le tournis l’avait saisi deux fois en cinq minutes, le forçant=à s’adosser à l’encadrement de la porte, puis à s’appuyer contre une commode une fois dans la chambre. Il se laissa déshabiller, presque comme un enfant, avant de s’effondrer à moitié sur les genoux de Scarlett une main posée sur la cuisse de cette dernière comme s’il étreignait un oreiller. Il inspira profondément, avant de marmonner :

- Grmmmml … Tu es pas obligée de rester tu sais… Je vais dormir toute la matinée probablement …

Il continua à marmonner quelques phrases incompréhensibles avant de se taire, bercé par les caresses de Scarlett dans sa chevelure et la douce chaleur que diffusait du bout de ses doigts fins. Il s’endormit rapidement, blotti contre la jeune femme, et il ne réveilla même pas quand elle se releva pour aller chercher de quoi s’occuper. Il ne se réveilla pas pendant bien deux bonnes heures et demi, se resserrant spontanément contre Scarlett quand elle se réinstalla auprès de lui : à croire que même dans son sommeil fiévreux, il sentait et devinait sa présence. Plusieurs heures plus tard donc, ce fut la soif qui réveilla l’avocat. Il remua un peu, raffermissant son emprise sur le tissu du haut de la jeune femme, avant d’ouvrir des yeux encore gonflés par le sommeil et la chaleur qui exsudait de tout son corps :

- Hey Love… tu peux… tu peux me donner la bouteille d’eau au pied du lit, s’il te plait ?

Se redressant un peu moins péniblement que plus tôt, il vida presque la totalité de la bouteille dans un soupir de soulagement, avant de poser la tête sur l’épaule de Scarlett :

- Efficace, le coup des mains… c’est presque parti …

Pas tout à fait, il restait encore quelques pics verts à l’arrière de son crâne, mais il arrivait à ouvrir les yeux et à articuler plusieurs phrases d’affilée sans en souffrir le martyre. Autant dire qu’il était presque fonctionnel, l’énergie en moins, alors qu’il venait enlacer la jeune femme, comme un réflexe irrépressible :

- Tu as pu te reposer suffisamment malgré tout ? Je ne voulais pas que tu t’inquiètes, je ne voulais pas t’inquiéter pour une bête migraine …

 

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MessageSujet: Re: nothing haunts us like the things we don’t say (CALEB)   nothing haunts us like the things we don’t say (CALEB) Icon_minitimeDim 25 Sep 2016 - 22:00

nothing haunts us like the things we don’t say
CALEB & SCARLETT
he is not just the light of my life, he is my only light, and i need him as much as i know the moon needs the sun in order to shine, or without him i would be lost in the shadows of faded stars and lonely nights.

Prendre soin des autres, ça avait toujours été comme une seconde nature chez Scarlett, un comportement purement instinctif dont elle n'avait jamais cherché à se défaire. Alors naturellement, quand il s'agissait de quelqu'un qu'elle aimait, elle faisait tout ce qui était en son pouvoir pour les réconforter, les soulager, les aider. Et puisque cette fois il s'agissait de Caleb... Il n'était pas question de bouger avant qu'elle ne soit certaine qu'il allait bien. Et même quand ce serait le cas, peut-être le traînerait-elle chez elle pour pouvoir garder un œil sur lui et tant pis s'il n'avait rien à voir avec ses patients habituels. Étendu auprès de Caleb, elle sourit quand elle le sentit venir se blottir contre elle même endormi, et résista difficilement à l'envie de se retourner pour l'étreindre. Même après presque un mois, elle s'étonnait encore de la rapidité avec laquelle leurs réflexes étaient revenus ; c'était comme s'ils ne s'étaient jamais quittés. En fin de compte, Scarlett abandonna bien vite son roman sur la table de nuit et elle s'allongea complètement, pour profiter pleinement de la chaleur du corps de Caleb contre le sien, et du bien que cela lui faisait de le sentir auprès d'elle. Elle ne dormit pas, c'est à peine si elle s'autorisa à somnoler, attentive à ses moindres mouvements et au rythme de sa respiration. Il la trouverait sans doute stupide de lutter ainsi contre le sommeil, mais c'était plus fort qu'elle. Et puis, elle ne pouvait s'empêcher de penser à ces boites de médicaments qu'elle avait vues... Était-il souffrant ? Est-ce qu'il ne lui aurait rien dit pour ne pas l'inquiéter ? C'était tout à fait son genre, Scarlett n'en doutait pas. Si elle n'avait pas été médecin, l'idée ne lui aurait pas traversé l'esprit. Sauf qu'elle était chirurgienne, et même si Caleb n'avait rien d'un nourrisson ou d'une femme enceinte, elle savait que son traitement était beaucoup trop fort pour être en libre service au supermarché du coin. Il avait dû faire la démarche d'aller voir un médecin pour les obtenir, et ce n'était pas le genre de chose que l'on faisait pour une migraine passagère, à moins d'être hypocondriaque. Et Caleb ne l'était pas le moins du monde, Scarlett le savait pertinemment.

Quand elle sentit le jeune homme se réveiller, Scarlett se redressa presque aussitôt, et elle lui passa la bouteille d'eau demandée sans le quitter des yeux. Même encore à demi assommé par le sommeil, il avait meilleure mine que quand elle l'avait trouvé étendu sur son canapé, ce qui était rassurant. Quand il vint poser la tête sur son épaule, Scarlett l'enlaça et déposa un baiser dans ses cheveux humides de sueur. « Pour une fois que ma mutation sert à quelque chose d'utile... Je te dois encore un luminaire, d'ailleurs... » Cela avait été la première fois depuis une éternité qu'elle s'était servie de sa mutation volontairement, et qui plus était à des fins thérapeutiques. Un sourire tendre étira ses lèvres quand il la prit dans ses bras, tandis qu'elle passait machinalement sa main dans son dos, comme elle avait pris l'habitude de le faire avec Garrett quand il était grognon. « Ne t'en fais pas pour moi, j'ai dormi quelques heures avant de venir. Et puis j'ai deux jours de repos, j'aurai tout le temps de dormir. » Dommage que ce soit en milieu de semaine, sinon elle en aurait profité pour se prélasser dans son lit à ses côtés. Elle se consolait en se disant que de toute façon, ça aurait été compliqué avec Garrett. Non pas que la présence du petit les dérange l'un ou l'autre en quoi que ce soit, et après tout Scarlett avait l'habitude d'avoir des horaires compliqués – des horaires de chirurgienne. Ce qui ne l'empêchait nullement de rêver de pouvoir passer des heures et des heures à ne rien faire d'autre qu'être dans les bras de Caleb, sans avoir à songer au monde extérieur. Ce qu'elle aimait par dessus tout, c'était le sentiment de sécurité que sa présence lui procurait, elle en aurait presque oublié que le monde n'était pas rose qu'elle l'aurait voulu... Presque.

« Cal... » Scarlett prit une profonde inspiration, avant de se tortiller un peu pour pouvoir regarder le jeune homme dans les yeux. « Ce n'était pas juste une bête migraine, n'est-ce pas ? » Elle n'aimait pas particulièrement le mettre face à une réalité qu'il n'avait peut-être pas envie de lui confier, mais elle était inquiète, très inquiète. « Je ne fouillais pas, mais j'ai vu ce que tu as pris pour soulager la douleur et dormir un peu... Ce ne sont pas des médicaments en libre service, il faut une prescription. » Elle le savait et n'avait aucun doute à ce sujet. Oh, elle savait bien qu'il n'avait même pas dû y penser, terrassé par la migraine. « Depuis quand... Depuis quand est-ce que tu souffres comme ça ? Tu as vu un spécialiste, ou juste le généraliste du quartier ? » Scarlett ne cherchait pas le moins du monde à se montrer intrusive, mais elle voulait savoir, afin de déterminer si elle devait ou non lui conseiller de voir l'un de ses collègues – ou l'y traîner, s'il le fallait. « Tu n'es pas obligé de me répondre si tu n'en as pas envie, mais... Est-ce qu'il y a quelque chose que tu ne me dis pas ? » Scarlett n'était pas d'un naturel très secret, et elle ne se souvenait pas avoir connu Caleb plus cachottier qu'elle. Elle ne voulait pas qu'il lui dise des choses qu'il n'avait pas envie de lui dire, simplement elle aimait à croire qu'il avait suffisamment confiance en elle pour ne rien lui cacher. Mais dans le cas contraire elle comprendrait, les bases de leur nouvelle histoire avaient à peine été établies... Ou peut-être pas, en fin de compte. Ils n'avaient pas pris le temps de parler de ce qu'ils voulaient, espéraient... Pouvaient-ils réellement reprendre là où ils s'étaient arrêtés, en prétendant que l'année écoulée n'avait pas existé ? Non, c'était évident. Mais prétendre le contraire était plus facile que toute autre alternative.

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MessageSujet: Re: nothing haunts us like the things we don’t say (CALEB)   nothing haunts us like the things we don’t say (CALEB) Icon_minitimeLun 26 Sep 2016 - 14:11

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CALEB & SCARLETT
he is not just the light of my life, he is my only light, and i need him as much as i know the moon needs the sun in order to shine, or without him i would be lost in the shadows of faded stars and lonely nights.

Ces migraines, Caleb avait commencé à en souffrir quelques jours après sa vaccination. Il n'avait jamais été sujet à ce genre de maux auparavant, tout au plus à quelques uns quand il passait trop de temps devant l'ordinateur ou dans un dossier sans ses lunettes, mais c'était sans commune mesure avec ce qu'il pouvait subir quand il était terrassé comme aujourd'hui. Il ne lui avait pas fallu longtemps pour faire le lien entre l'horreur qu'on lui avait injecté sous la peau, et il était allé consulter, la mort dans l'âme, un des rares spécialistes de la question de la vaccination des mutants. Le type n'avait pas été facile à trouver, et lui et Isolde avaient du déployer des trésors de stratégie et de réseaux pour lui trouver un créneau pour se faire analyser. La conclusion avait été sans appel : il avait été vacciné de manière définitive pour une des nouvelles inventions barbares des labos pro hunters, et ses migraines terribles étaient probablement l'un des effets secondaires au piétinement brutal de son ADN. Son corps entier avait du s'adapter à ses changements brutaux, et avait compensé les pertes par d'autres types de réactions, comme les maux de tête. Comme si vraiment il avait besoin de ça. Au final, le médecin lui avait prescrit à la fois des anti douleurs et de légers somnifères, ainsi qu'une ordonnance pour une paire de lunettes de soleil aux verres particulièrement foncés, si il était contraint de sortir pendant une crise : il l'avait conseillé de privilégier les somnifères aux anti douleurs, moins addictifs, et de ne les utiliser qu'en cas de crises particulièrement agressives. Caleb était dur au mal, aussi la plupart du temps, il se contentait d'un doliprane et continuait à bosser. Mais un jour comme aujourd'hui, il n'avait pas d'autres choix que d'avaler une pilule et de se laisser emporter. Il n'aimait se retrouver aussi vulnérable, mais entre un repos forcé et une douleur insoutenable, il choisissait la voie de la raison, comme toujours.

Il se tortilla un peu pour permettre à Scarlett d'avoir accès à l'intégralité de son dos, profitant de la sensation agréable de la griffure légère de ses ongles sur son épiderme. Il se rasséréna en l'entendant assurer qu'elle avait dormi un peu plus tôt, et surtout qu'elle était en repos : au moins, il n'avait pas grignoté sur son temps de sommeil, c'était toujours ça. Il songea un instant à se lever pour aller prendre une douche – et peut être entrainer Scarlett dans son sillage-, mais déjà la jeune femme avait reprit la parole doucement, se décalant un peu pour plonger ses jolis yeux dans les siens. Il lui sourit tendrement, se penchant pour poser ses lèvres sur les siennes, avant d'être stoppé en plein élan par la question de Scarlett. Et tout le reste, en fait. Il se frotta les yeux, se redressant un peu – sa tête ne tournait plus, ouf-, avant de se gratter la nuque, l'air embêté. Non, il n'avait toujours pas parlé de tout cela à sa … Petite amie ? Fiancée ? Etaient ils encore fiancés, tiens ? Bref, il n'en avait toujours pas parlé à la femme de sa vie. Ce n'était pas faute d'en avoir envie, simplement en quelques semaines, il n'avait pas encore trouvé le moment opportun pour le faire. Or, ce genre de révélations ne se disait pas entre le café et les croissants, ou juste avant d'aller se coucher, et avec leurs deux emplois du temps de ministres, rares étaient les instants où ils avaient pu se retrouver ensemble tous les deux, sans le petit, en dehors des nuits passés ensemble. Et là encore, il avait bien, bien mieux à faire que de lui raconter s'être fait agressé par une bande de tarés qui l'avait amputé d'un bout de lui même.

- Non, ce n'est pas une bête migraine, et ce n'est pas la première fois que j'en ai … Je me suis fais prescrire tout ça par un médecin qui est également chercheur, dans le Montana, un spécialiste des cas dans notre… Dans mon genre…

Il soupira en secouant la tête, cherchant les mots et le courage d'aller au bout du raisonnement. Avec Scarlett, il avait toujours été plus transparent que de l'eau de roche, ce n'était pas aujourd'hui que ça allait changer. Ce n'était juste pas facile à dire, voilà tout. Il prit ses mains pour embrasser ses doigts, comme pour la rassurer et se donner à lui même un peu de courage, avant de se lancer, comme prêt à se jeter dans le vide :

- ça dure depuis bientôt six mois, en réalité. Il m'arrive d'avoir de petits maux de tête ou de grosses, grosses migraines qui durent plusieurs jours, avec fièvre, vomissements et tout le barda. Ce n'est pas vraiment dangereux pour ma santé, juste que c'est cyclique, sans être parfaitement redondant… Et apparemment ça devrait perdurer dans le temps…

il se rapprocha un peu de Scarlett, et dans un dernier élan de courage, il se pencha un petit peu en direction de Scarlett, puis décola le col de sa chemise de sa peau, pour laisser à découvert la cicatrice de sa vaccination. Une cicatrice en cercle concentrique, d'un bon centimètre de diamètre, qui laissait largement imaginé la taille de l'aiguille et de la seringue correspondante, un véritable piston. Il lui offrit un sourire sans joie, un peu contrit, abattu : il ne foutait pas une seule seconde qu'elle devinerait ce dont il s'agissait :

- Ta-daaaaam ...




 

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MessageSujet: Re: nothing haunts us like the things we don’t say (CALEB)   nothing haunts us like the things we don’t say (CALEB) Icon_minitimeLun 26 Sep 2016 - 21:48

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CALEB & SCARLETT
he is not just the light of my life, he is my only light, and i need him as much as i know the moon needs the sun in order to shine, or without him i would be lost in the shadows of faded stars and lonely nights.

Personne n'était inatteignable à Radcliff, n'est-ce pas ? Rien n'était sacré, et personne n'était à l'abri. Scarlett le savait bien. Elle savait que dans cette ville, nul n'était protégé. Vivre à Radcliff, c'était comme vivre en zone de guerre, un jour ou l'autre, on était confronté à la dure réalité des choses. Alors finalement, Scarlett aurait dû se douter que Caleb n'y avait pas plus échappé qu'elle. Mais puisqu'elle l'avait trouvé inchangé, elle avait aimé se dire qu'il était l'exception qui confirmait la règle. Elle ne se rendait même pas compte quand elle faisait preuve d'une naïveté incomparable, peut-être parce qu'elle voulait continuer à croire que le pire n'arrivait pas toujours, que l'être humain était capable du meilleur plus que pire. Naïveté ou stupidité... ? Elle avait rencontré des gens – des monstres – capables de commettre des atrocités sans remords, et sans aucune limite. Roman Griske, l'homme qui avait tenté de la tuer, tous ces chasseurs qui continuaient à tuer et expérimenter sur les gens comme eux... En fin de compte, les gens biens devaient être plus rares que tous les autres, c'était la leçon que Radcliff apprenaient à tous ceux qui la traversaient. Pourquoi y vivaient-ils encore ? Pourquoi n'avaient-ils pas fait leurs valises pour repartir en Angleterre, en Écosse, ou n'importe où ailleurs en Europe, là où les mutants vivaient à peu près normalement ? Scarlett avait cru défaillir quand elle avait appris que les siens devraient signaler leur mutation sur leurs papiers d'identité, comme si vivre en tant que "dégénéré" n'était pas suffisamment difficile comme cela. C'était rendre un fier service aux chasseurs, faire le tri pour eux. À quand les accès réduits pour les mutants, ou sous certaines conditions ? Ce serait la naissance d'un nouveau genre de ségrégation, cela prouverait que les hommes n'apprenaient pas grand chose de leurs erreurs. Tout ce que Scarlett voulait, très égoïstement, c'était que l'on épargne au moins les personnes qu'elle aimait. Si elle avait été superstitieuse, elle aurait pu se croire maudite – tous ses proches souffraient, absolument tous.

Elle avait un très mauvais pressentiment, comme un sixième sens qui lui disait qu'elle était sur le point d'apprendre un terrible secret, alors elle avait arrêté de respirer à la seconde où Caleb avait repris la parole. « Un... Un spécialiste dans le Montana ? Mais... Mais pourquoi si loin ? » Des milliers de pensées avaient germé dans son esprit, s'emmêlant les unes aux autres à tel point que Scarlett ignorait quoi croire et quoi ignorer. Un spécialiste de la mutation... C'était mauvais signe, c'était forcément mauvais signe, non ? Si Scarlett savait conserver son sang froid à l'hôpital, sa vie privée connaissait un véritable débordement d'émotivité. « Six mois ? Ça fait six mois que tu souffres comme ça ? » C'était la première fois que cela lui paraissait être une éternité. Elle avait envie de lui poser des dizaines de question, lui demander s'il n'avait vu qu'un seul médecin, s'il avait passé des examens complémentaires, s'il n'avait essayé qu'un seul traitement... Elle lui aurait fait subir un véritable interrogatoire s'il ne s'était pas rapproché d'elle pour lui dévoiler une cicatrice parfaitement circulaire à hauteur de la carotide. Scarlett n'eut besoin que d'une seconde pour comprendre de quoi il s'agissait, mais sa réaction ne fut pas immédiate. Figée, les yeux rivés sur la peau du jeune homme, elle resta muette pendant de longues, interminablement longues, secondes. Combien de fois avait-elle déjà vu ce genre de plaies, sur des amis, des membres d'Uprising ? Combien de fois avait-elle dit "je suis désolée"parce que c'était la seule chose que l'on pouvait dire à une personne qui souffrait comme Caleb souffrait. C'était la seule chose que l'on pouvait dire à une victime du NH25. À quelqu'un qui de toute évidence avait été vacciné contre sa volonté. Scarlett ouvrit la bouche pour dire quelque chose, mais les mots restèrent coincés dans sa gorge. Elle n'arrivait pas à y croire, elle ne voulait pas y croire. Ça ne pouvait pas lui être arrivé, pas à lui... ses doigts glissèrent sur la peau légèrement boursouflée de Caleb, et la réalité la frappa de plein fouet.

« Oh non... Oh non, Caleb... Je suis désolée... Je suis tellement désolée... » Ses yeux se mirent à briller de larmes, l'émotion l'avait rendue plus pâle qu'une morte. La gorge serrée, elle noua ses bras autour du jeune homme et enfouit son visage contre son épaule. Elle savait très bien que rien de ce qu'elle pourrait lui dire ne lui ferait le moindre bien. Il avait été amputé d'une partie de lui-même, quels mots auraient pu l'aider à accepter cette injustice ? Choquée, horrifiée, Scarlett ne put rien faire d'autre que le serrer étroitement contre elles pendant plusieurs minutes, incapable de le lâcher. « Ce n'est pas juste, ce n'est pas juste... » Elle s'accrochait à lui de toutes ses forces, comme si elle ne comptait plus jamais le lâcher. Elle s'en voulait, terriblement. Comment avait-elle pu ne pas s'en rendre compte ? Elle aurait dû comprendre, elle aurait dû le voir, elle aurait dû l'aider... Mais elle n'avait même pas été là pour lui quand c'était arrivé. Alors de tout son cœur, elle espérait qu'il avait eu quelqu'un pour l'épauler à ce moment là, n'importe qui. « Est-ce que tu sais qui t'a fait ça ? Est-ce que la police l'a arrêté, est-ce... ? » Quelque chose avait forcément était fait, c'était parfaitement illégal... ! Mais le calcul était vite fait. Quand c'était arrivé, Lancaster était toujours à la tête de Radcliff, et les chasseurs pullulaient au sein de la police. Rien n'était alors fiable, et la Justice n'avait pas la moindre valeur. Ou en tous cas, pas pour les mutants.

Quand les larmes commencèrent à couler, Scarlett ne le réalisa pas tout de suite. Ce ne fut que lorsqu'elle goûta au sel sur ses lèvres humides. Alors, ce fut comme si les vannes avaient été ouvertes ; elle pleura à chaudes larmes, secouée de violents sanglots. La dernière fois qu'elle avait pleuré, c'était quand elle avait reçu l'agrément pour l'adoption de Garrett, et c'étaient des larmes de joie qui avaient coulé. Cette fois ci, elle pleurait comme si la Terre avait cessé de tourner, comme si Caleb venait de lui annoncer qu'il souffrait d'un mal incurable et mortel. Peut-être n'avait-elle pas le droit de pleurer, on ne lui avait pas arraché une part de ce qu'elle était... C'était simplement la goutte d'eau qui faisait déborder un vase déjà bien plein. « Je suis désolée, je suis désolée, je suis tellement désolée... » Pour lui. Pour eux. Pour Violet. Pour tout. Cette situation, cette vie... Ce n'était plus supportable. Qui pouvait vivre éternellement avec une épée de Damoclès au dessus de la tête ? La prochaine, qu'arriverait-il ? Il y avait toujours pire à Radcliff, c'était l'Enfer sur Terre et Lancaster n'avait probablement rien à envier au Diable en personne. Scarlett avait envie de hurler à s'en faire éclater les poumons, mais elle semblait incapable de produire d'autres sons que ceux de ses sanglots. Elle était folle de rage, folle de douleur, les émotions se mêlaient et bouillonnaient sous sa peau, et il y avait cette sensation de brûlure qui montait dans ses entrailles...

Scarlett se détacha de Caleb aussi brusquement que si on l'avait tiré en arrière et elle s'assit sur le rebord du lit, les bras noués autour de sa taille. Elle ne faisait même pas l'effort d'essayer de se calmer, elle se retenait depuis bien trop longtemps pour ça. « J'étais... J'ai été... » Scarlett balbutiait entre ses sanglots, et ne respirait plus que par à-coups. « Je ne savais pas... Je te promets que je ne savais pas... » Si elle s'était arrêtée là, Caleb aurait pu croire que c'était de lui qu'elle parlait. Mais Scarlett continua sur sa lancée, les doigts accrochés à son chemisier qu'elle allait finir par déchirer à force de tirer dessus. « Quelqu'un... Quelqu'un s'est servi de moi pour tester le vaccin, quand j'étais enceinte de Violet... » Pendant quelques secondes, ses sanglots redoublèrent d'intensité. Elle se souvenait dans les moindres détails de cette nuit où elle avait été réveillée par de violentes contractions, et de tout le sang sur les draps. De la panique, de Caleb qui la soulevait dans ses bras et qui tentait de la rassurer sur le chemin de l'hôpital. Et de leur fille, si petite, si fragile, si faible. « Je ne savais pas, je ne savais pas, je te jure que je ne savais pas... » Elle se répétait comme si elle avait été accusée d'un crime à tort. La culpabilité la rongeait depuis des semaines, parce qu'elle ne cessait de se demander si elle aurait pu se douter de quelque chose n'allait. L'ignorance, était-ce la même chose que l'innocence ? Elle serra les bras autour de son ventre vide de toute vie, avant de finalement cacher son visage entre ses mains. « Je ne savais pas comment te le dire, je... Ils l'ont tuée, ils ont tué notre bébé... » Et rien de ce qu'ils pourraient dire ou faire ne leur ramènerait Violet. Ils étaient des parents privés de leur enfant, et il n'existait même pas de mot pour définir ce que cela faisait d'eux.

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MessageSujet: Re: nothing haunts us like the things we don’t say (CALEB)   nothing haunts us like the things we don’t say (CALEB) Icon_minitimeLun 10 Oct 2016 - 23:50

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CALEB & SCARLETT
he is not just the light of my life, he is my only light, and i need him as much as i know the moon needs the sun in order to shine, or without him i would be lost in the shadows of faded stars and lonely nights.

Caleb ne s’était jamais risqué à s’imaginer comment il allait pouvoir faire cette fameuse révélation à sa chère et tendre. Il avait toujours su qu’il n’allait pas pouvoir l’éluder éternellement, pour autant il avait toujours évité de trop y cogiter, de faire des plans sur la comète. Pourtant il était du genre à en faire, des plans, à monter des stratégies, bien en avance, pour ne jamais être prise au dépourvu. Et pourtant, il avait lâché l’information comme ça, simplement parce qu’il était incapable de mentir à sa Scarlett, parce qu’il ne savait pas lui cacher les choses. Maintenant, il devait en assumer les conséquences, quelles qu’elles soient. Pour être tout à fait honnête, il n’était pas sur en avance de la réaction qu’allait avoir Scarlett : elle serait peinée, probablement, choquée, aussi, mais serait elle en colère ? Si oui, contre qui ? Contre lui pour ne pas lui avoir dit plus tôt ? Contre ceux qui lui avaient fait ça ? Dire qu’il ne lui avait même pas dit pour Fiona…

Il n’avait même pas eu vraiment besoin de répondre aux questions progressives de la jeune femme, la découverte de sa cicatrice répondait à tout cela en même temps. Le professeur dans le Montana était un des seuls à s’occuper des mutants, mais surtout des vaccinés qui subissaient depuis quelques mois des bouleversements parfois terribles dans leurs vies. Six mois, parce que c’était la durée qui s’était écoulée depuis son agression et sa vaccination, tout simplement. Il frissonna un peu en sentant les doigts tièdes de Scarlett contre sa peau encore brulante, avant de la réceptionner dans ses bras dans un soupir. Désolée. Oui, tout le monde l’était, mais ça ne changeait pas grand-chose, n’est ce pas, au final. Cela ne le guérirait pas, et ça ne mettrait pas les criminels qui avaient fait cela en prison. Alors il se contenta de la serrer fort contre lui, de lui caresser les cheveux en continuant de soupirer, encore et toujours, alors qu’elle psalmodiait ses excuses dans son cou. Il sentait les larmes de la jeune femme mouiller son épaule, et son propre cœur se serra d’autant plus. Il ne supportait pas de la sentir comme ça, il aurait pu se mettre à marcher sur les mains à l’instant si il avait la certitude de la faire sourire. Simplement … Ce n’était pas si facile que ça. Ce n’était jamais aussi facile que ça.

- Je ne sais pas qui m’a fait ça non… Isolde est sur le coup depuis des mois, mais je n’ai pas un nom, pas un indice… Je sais juste à quoi leur chef ressemble, je le reconnaitrai entre mille, mais à part ça … C’est comme essayer d’attraper de la fumée avec les doigts…

Sur ce point là, il n’avait rien de concret, rien de réconfortant pour elle : tout ce qu’il pouvait faire, c’était la laisser pleurer, patiemment, sans faillir, au creux de son cou, et essayer d’être fort dans ces rares moment ou elle, ne l’était pas. Elle était bouleversée, on le serait à moins : elle savait ce que représentait sa mutation pour le jeune homme, une partie de lui, aussi indissociable qu’un organe vital. Et pourtant, il n’en était pas mort. Il aurait pu, vu l’état dans lequel ces sauvages l’avaient laissé dans cette ruelle, mais il avait survécu. Il avait appris à vivre sans, comme un estropié, bon gré mal gré. Il n’y avait pas encore de rééducation pour vaccinés, ce n’aurait pas été du luxe, pourtant, songeait il alors qu’il raffermissait son emprise sur Scarlett en lui embrassant doucement le front. Elle n’avait pas à s’excuser, mais si cela pouvait lui faire du bien, il la laisserait faire, jusqu’à ce qu’elle se calme… Il ne la laissa se détacher que lorsqu’elle se recula brusquement, comme leur contact la brulait soudain. Il fronça les sourcils, mais ne chercha pas à s’approcher. Elle avait quelque chose d’étrange dans son regard fuyant, d’inquiétant, qu’il n’avait jamais vu auparavant lui non plus. Alors il se contenta de venir lui faire face, accroupi devant le lit, à chercher son regard alors que les morceaux de phrases qu’elle balbutiait faisaient leur bout de chemin dans l’esprit de l’ancien mutant. Tout s’entrechoquait dans ses oreilles comme des bouteilles de verre projetées contre le mur, alors que ses yeux s’écarquillaient jusqu’à menacer de sortir de leurs orbites. Ce qu’elle disait là c’était … Ce n’était pas un secret, c’était plus lourd, plus terrible que cela. La fausse couche de Scarlett avait été une épreuve terrible pour lui, qu’il avait surmontée tant bien que mal en se répétant que ce genre de choses arrivait à des tas de couples, que c’était la nature, la biologie, la malchance. Sauf que là, Scarlett lui avouait que rien de cette tragédie n’était naturel, qu’elle était la cause des agissements d’un autre taré d’extrémiste. Encore et toujours ces chasseurs semeurs de mort. Les mâchoires serrées comme jamais, il se redressa sur ses jambes, alors que sa migraine se rappelait à son bon souvenir. L’émotion, surement. Incapable de lui répondre quoi que ce soit à tout ça et à ses larmes amères, il détourna son regard sec du sien, avant de marmonner :

- … Je vais me doucher… ça calmera le mal de tête…

Pour le cœur en revanche, aucun remède à disposition. Il se retira dans la salle de bain de la suite en refermant la porte derrière lui, comme si ce bête bout de bois allait pouvoir étouffer les sanglots de la jeune femme qui se tenait juste là, à quelques mètres. Il tourna nerveusement le robinet de l’eau chaude avant de retirer ses vêtements dans un enchainement de mouvements raides, presque mécaniques, avant de s’enfoncer sous la vapeur brulante. On avait tué leur bébé. Son bébé, sa fille, sa petite Violet si longuement attendue et désirée. On avait détruit son couple, on lui avait arraché sa mutation, et ce On n’avait qu’un seul et unique visage, celui de l’infamie chasseresse, de ces hommes fous à lier qui se comportaient plus bassement que des animaux. Un grondement sourd s’échappa de la gorge du Munroe dont le poing s’écrasa contre la faience du mur de la douche. Un an plus tôt, il aurait sans nul doute fait un trou dans le mur sans même une seule douleur. Aujourd’hui, le carrelage se fêla à peine, écorchant les phalanges de l’homme à bout de souffle sous l’eau chaude. Ils allaient payer. D’une manière ou d’une autre, ils allaient tous finir par payer pour ce qui était à ceux de sa race. Il passa sa main ensanglantée sur son visage, puis ressortit de la douche sans même se savonner. Ce n’était pas une histoire d’hygiène de toute façon.

Alors qu’il sortait de la salle de bain, sa serviette autour de la taille et des gouttes d’eau encore plein les épaules et le front, il contempla Scarlett, toujours prostrée sur son coin de lit. Il s’approcha à nouveau, peu surpris de la retrouver à l’exact endroit où il l’avait laissé dix minutes plus tot, et lui tendit un mouchoir en papier alors qu’il s’asseyait à genoux en face d’elle. Ce n’était pas facile. Pour aucun des deux. Il en était conscient.

- Ça explique beaucoup de choses, pour moi, tu sais. Toutes ces choses que tu as gardé pour toi, si longtemps… Est-ce que tu sais, toi, qui a fait ça ? Un nom, une piste ? Parce que si c’est le cas, Scarlett, cet homme, cette femme, qu’importe, ira en prison jusqu’au son dernier souffle, je t’en donne ma parole. Les monstres de ce genre ne méritent pas de vivre dans la communauté des hommes, pas plus que l’on se salissent les mains pour eux.

Doucement, il prit le visage de la jeune mère en coupe entre ses mains, et tendit le cou pour y déposer un baiser, puis deux, trois, legers, doux, sur les sillons laissés par les larmes de la jeune femme sur ses joues. C’était dur. Mais elle ne serait plus seule à porter le fardeau de cette atroce vérité.


 

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MessageSujet: Re: nothing haunts us like the things we don’t say (CALEB)   nothing haunts us like the things we don’t say (CALEB) Icon_minitimeMar 11 Oct 2016 - 22:57

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he is not just the light of my life, he is my only light, and i need him as much as i know the moon needs the sun in order to shine, or without him i would be lost in the shadows of faded stars and lonely nights.

Scarlett avait retenu ses larmes pendant une éternité, mais dès qu'elle avait commencé à pleurer elle avait compris qu'elle aurait beaucoup de mal à s'arrêter. En avouant à Caleb ce qui était réellement arrivé à Violet, elle s'était débarrassée d'un secret qui la rongeait, sans pour autant être soulagée. La mort de leur fille avait laissé un trou béant dans sa poitrine, et même après plus d'un an la plaie était toujours à vif. Son deuil n'était pas fait, et peut-être qu'elle ne parviendrait jamais à le faire, étant bien trop sensible et maternelle pour pouvoir accepter la mort de Violet. Les choses auraient pu être différentes, si l'enfant n'avait pas perdu la vie parce que quelqu'un avait jugé que Scarlett ferait un parfait cobaye pour le vaccin. Toute cette douleur, pour rien. Le poison qu'on lui avait injecté n'avait eu aucun effet sur sa mutation, en revanche il avait eu des conséquences dévastatrices sur le reste de son organisme. Qui avait pu être suffisamment cruel pour s'en prendre ainsi à une femme enceinte ? Ce n'était pas comme si sa grossesse n'avait pas été visible, son ventre rond était n'avait échappé à personne, et certainement pas au monstre qui avait précipité son accouchement. Il devait s'agir de l'un de ces extrémistes qui ne considéraient pas les mutants comme de véritables êtres humains, mais comme des erreurs de la nature à éliminer. Que l'on puisse être aussi cruel était quelque chose qui échappait à Scarlett, mais de plus en plus, elle comprenait que sa vision de la vie était brouillée par sa naïveté, sa propension à croire que tout être humain avait le potentiel d'être bon. Depuis sa rencontre avec Roman, elle avait été obligée de revoir son jugement, et les explications tardives quant à la mort de Violet lui avaient fait comprendre de façon assez radicale que quoi qu'elle puisse vouloir penser, certaines personnes étaient fondamentalement mauvaises.

« Caleb... » Elle chercha à rattraper le jeune homme avant qu'il ne disparaisse dans la salle de bain, pour finalement le laisser s'échapper – sans doute en avait-il bien besoin, après ce qu'elle venait de lui apprendre. Ce qu'elle redoutait par dessus tout, c'était qu'il lui en veuille d'avoir mis si longtemps à lui dire la vérité, qu'il ne comprenne pas ses raisons – pourtant bien simples. Elle n'avait tout simplement pas voulu lui faire de mal en remuant le passé. La mort de Violet l'avait touché autant qu'elle, et elle en avait remis une couche en le quittant sans lui donner d'explications. Scarlett s'estimait heureuse qu'il veuille encore d'elle malgré tout, alors elle avait repoussé l'inévitable aussi longtemps que possible, par crainte de le perdre, et parce qu'elle-même avait encore énormément de mal à accepter ce qui lui était arrivé. Mais c'était arrivé, c'était réel, et ils devraient tous les deux se faire à la terrible idée que leur fille avait été tuée par quelqu'un qui n'avait aucune considération pour les gens comme eux. Quant à la vaccination de Caleb, c'était quelque chose qui avait secoué Scarlett plus qu'elle ne l'aurait imaginé, c'était comme découvrir qu'on lui avait arraché un bras. Là encore, elle ne comprenait pas que l'on puisse être capable de tant de cruauté, et savoir que Caleb souffrait depuis des mois la rendait malade ; malade et folle de rage. Si elle n'avait pas été maîtresse de sa mutation, elle aurait pu faire sauter tout l'immeuble sous le coup de la colère, et peut-être que détruire quelque chose lui aurait fait le plus grand bien. Mais Scarlett n'était pas comme ça, elle préférait pleurer toutes les larmes de son corps en attendant que son amant ne revienne.

Elle manqua de sursauter lorsqu'il réapparut et attrapa le mouchoir qu'il lui tendait sans pour autant avoir le réflexe d'essuyer ses joues trempées. « Je ne sais pas... Je ne sais pas qui a fait ça... Je suis prudente, je n'ai parlé de ma mutation qu'à de rares personnes de confiance... Je n'ai rien, rien du tout, pas la moindre piste... » Elle avait beaucoup réfléchi, sans parvenir à déterminer qui dans son entourage pourrait être un chasseur, qui aurait pu deviner qu'elle était mutante. Elle avait l'impression de courir après un fantôme, et craignait ne jamais parvenir à deviner l'identité du meurtrier de leur fille. « Mais, Cal... C'est Radcliff... L'homme qui a taillé les veines d'Evie n'a même pas été arrêté, et pourtant elle sait de qui il s'agit ! La justice ici... La justice ici n'existe pas, je ne sais pas comment tu trouves le courage de rester du côté de la Loi, tout est tellement... » Injuste. Scarlett prit de profondes inspirations en même temps que Caleb déposait de doux baisers sur sa peau, avant de glisser à genoux sur le sol pour l'enlacer, et surtout retrouver la sécurité de ses bras. Elle se serra étroitement contre lui, son corps toujours secoué par de violents sanglots, quoique la proximité avec le jeune homme ne la calme rapidement. « Elle me manque, elle me manque tellement... » Violet n'avait vécu que quelques heures, mais Scarlett l'avait aimée de tout son cœur, comme une mère aimait son enfant et elle ne doutait pas qu'il en ait été de même pour Caleb. Ceux qui disaient qu'elle n'avait pas eu le temps de s'y attacher, elle les maudissait comme elle maudissait leur manque de compassion. « Je ne supporterais pas que ça arrive encore, Cal, je ne le supporterais pas... Je ne peux pas vivre comme ça, sans savoir si les gens qui m'entourent me veulent du mal, je ne peux pas... » Vivre dans la paranoïa constante était au dessus de ses forces, elle ne pouvait pas tenter de mener une vie normale tout en devant constamment regarder par dessus son épaule, et craindre de perdre ceux qu'elle aimait.

Scarlett eut besoin de longues minutes pour se calmer, blottie dans les bras du seul homme à savoir la rassurer, le seul assez patient pour supporter une telle crise de nerfs. Les mots lui manquaient pour lui faire comprendre à quel point elle l'aimait, à quel point elle était désolée de l'avoir tant fait souffrir. Mais pouvait-on réellement lui en vouloir de ne pas avoir été capable de supporter la mort de leur enfant ? Combien de couples parvenaient à résister à une telle épreuve... ? « Comment est-ce qu'on va faire... ? Comment est-ce qu'on va pouvoir continuer à vivre ici ? Je n'en peux plus, Cal, je n'en peux plus... D'abord Evie, et puis toi... Et ce fou furieux qui m'aurait tuée si Ben n'avait pas été là... » Elle soupira longuement, épuisée physiquement et psychologiquement par la vie qu'elle menait à Radcliff. C'était sans fin, à chaque fois qu'ils se débarrassaient d'un problème, deux autres surgissaient. À contrecœur, Scarlett s'écarta du corps dénudé de Caleb et prit son visage entre ses mains, posa son front contre le sien. « Je ne pourrais pas te perdre, Cal, vivre sans toi... Ce serait au dessus de mes forces. Je t'aime, et je suis tellement désolée... J'aurais dû être là pour toi. J'aurais dû être là pour toi. » Elle déposa un baiser sur son front, puis un autre sur ses lèvres, presque timidement. « Je suis là, maintenant. Je suis là. »

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MessageSujet: Re: nothing haunts us like the things we don’t say (CALEB)   nothing haunts us like the things we don’t say (CALEB) Icon_minitimeJeu 13 Oct 2016 - 23:16

nothing haunts us like the things we don’t say
CALEB & SCARLETT
he is not just the light of my life, he is my only light, and i need him as much as i know the moon needs the sun in order to shine, or without him i would be lost in the shadows of faded stars and lonely nights.

Malheureusement, Caleb ne fut pas vraiment surpris d’apprendre que Scarlett ne savait pas qui était son agresseur. Ces types-là, quand ils n’étaient pas des bêtes assoiffées de sang, se révélaient des stratèges et des assassins malins et discrets, pour leur plus grand malheur. Il ne doutait pas un seul instant que la jeune femme avait été on ne peut plus prudente, mais il savait aussi que pendant un temps, les hunters avaient eu une longueur d’avance sur eux, longueur qu’il avait entrepris d’effacer, du mieux qu’il pouvait. Pas assez vite, de toute évidence. Il allait remédier à cela.

- La justice existe, Sca’, sinon je n’aurais pas réussi à obtenir l’incarcération de Lancaster… Sinon on aurait pas pu enfermer Alexander Callahan et Hippolyte Caesar, qui sont parmi les pontes des hunters de la région … Alors oui, elle est lente, d’une lenteur terrible, mais elle finit par reprendre ses droits, et quand elle frappe, elle frappe fort. Mais pour ça, il lui faut des serviteurs zélés. Et résilients.

Il savait que les mutants de la ville avaient progressivement perdu la foi. Foi en la justice, en la loi, dans les forces de l’ordre sensées les protéger. Et pourtant, Caleb lui refusait de céder à la facilité de la fatalité et du cynisme. Le cynisme ne protégeait pas les innocents, la fatalité ne permettait pas de se regarder dans la glace tous les matins. Lui, il le faisait, il continuait à se battre, avec les armes de la justice et de la démocratie. Il mettait plus de coups d’épée dans l’eau qu’autre chose, mais quand le glaive de la justice transperçait un gros poisson, il se disait que toutes ses tentatives n’avaient pas été vaines.
Alors que Scarlett glissait à son tour contre le sol, il se décalait pour se caler dos contre le lit, l’accueillant dans ses bras sans la moindre hésitation. Il songea une seconde qu’il allait mouiller son bel ensemble, avant de balayer l’idée. Ce n’était pas vraiment important, alors qu’il la serrait un peu plus fort tout en lui massant la nuque, un geste presque rituel pour calmer sa chère et tendre. Il se tut jusqu’à ce que les sanglots s’apaisent progressivement avant de murmurer :

- Moi aussi elle me manque Sca’, elle nous manquera probablement toute notre vie… Mais la paranoïa et la défiance ne sont pas une solution… Regarde Adrian, il a pu changer, grâce à Evie, grâce à son entourage proche … Les gens changent, ils peuvent devenir meilleurs, la rédemption n’est pas que spirituelle… Bon, après, les tarés, ils y en a toujours eu, il y en aura toujours … Mais justement, il ne faut pas leur donner le plaisir de nous faire changer nos habitudes, et se gâcher nous même la vie pour eux…

Il n’était sur d’être très clair, mais malgré tout, il croyait en ce qu’il disait. Il refusait d’avoir peur, il refusait de baisser les bras. Il se battrait toujours, pour lui-même, pour ses amis, pour le futur aussi. Pour les enfants qu’il pourrait avoir un jour, avec Scarlett, pour le petit Garrett, pour les enfants d’Evie et Adrian, pour Clara et pour tous les autres. Il berçait la jeune femme, lentement, alors qu’il réfléchissait à la moindre de ses paroles : comment allaient ils faire… c’était une bonne question, à laquelle il n’avait probablement pas de réponse satisfaisante. A la place, il fourra le nez dans la chevelure de Scarlett, fronçant les sourcils lors de la dernière phrase de cette dernière :

- Un fou .. ? Un autre ? Quel fou, Scarlett, de quoi parles tu ?

Un secret, une révélation, encore ? Etait elle en train de le tester, de tester sa patience et sa capacité à encaisser les chocs ? Parce qu’il était résilient, le Munroe, mais il n’était pas en acier non plus, ni même un moine bouddhiste. A tout instant il pourrait craquer, alors l’idée d’un chasseur à la poursuite de la jeune femme était à deux doigts de le faire sortir de sa réserve. Malgré tout, il n’en rajouta pas plus, coupé dans son élan par les mouvements de Scarlett, et les mains de cette dernière qui enveloppait son visage avec douceur. Le nez encore tordu par la révélation précédente, il plongea son regard dans celui de la jeune femme, à la fois doux et interrogateur, rangeant ses mains sur la taille de cette dernière :

- Me perdre n’est pas prévu au programme ma Chérie, désolé, il va falloir encore me supporter pour encore des années, de longues longues années... Et je te le répète… Je ne t’en veux pas. Ce qui compte pour moi c’est le présent, c’est de t’avoir, là, maintenant, dans mes bras, et de savoir que tu t’y sens bien, que tu t’y sens en sécurité. Tout le reste, ce n’est que de la littérature.

Il accueillit son baiser avec un petit sourire, revenant gratouiller la nuque de la jeune femme tout en bousculant son nez du bout du sien :

- Je t’aime Sca’, je t’aime comme un fou et ça, c’est une valeur sure pour l’avenir. Tant que nous sommes ensemble et que l’on reste unis, tous les deux, avec nos amis, tout ira bien. J’en suis intimement convaincu, d’accord ?

Et pour le reste, et bien le reste … Ils feraient face. Ils survivront à la mort de Violet, parce qu’il le fallait bien, parce qu’il y avait Garrett maintenant, parce qu’ils avaient un futur pour lequel se battre … Ils allaient le faire, ils le pouvaient. Ils le devaient.




 

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MessageSujet: Re: nothing haunts us like the things we don’t say (CALEB)   nothing haunts us like the things we don’t say (CALEB) Icon_minitimeVen 14 Oct 2016 - 22:36

nothing haunts us like the things we don’t say
CALEB & SCARLETT
he is not just the light of my life, he is my only light, and i need him as much as i know the moon needs the sun in order to shine, or without him i would be lost in the shadows of faded stars and lonely nights.

Parfois, Scarlett ne pouvait pas s'empêcher de se demander si Caleb ne se battait pas contre du vent. Ses idéaux étaient nobles, et ses méthodes droites, mais était-ce suffisant à Radcliff ? Était-ce suffisant pour lutter contre Lancaster et ses sbires, contre la xénophobie dont souffrait les mutants ? Certes, les choses s'arrangeaient doucement depuis que Lancaster avait été mis à l'ombre, mais combien de temps cela durerait-il ? Scarlett avait beau essayer de faire preuve d'optimisme, c'était de plus en plus difficile. D'autant plus que depuis qu'elle savait que Caleb travaillait pour faire tomber l'ancien maire, elle se faisait un sang d'encre. Elle avait peur qu'il ne contrarie les mauvaises personnes, peur qu'il ne lui arrive quelque chose de grave ; et ça, elle ne le supporterait pas. Elle savait qu'elle n'avait pas le droit de tenter de l'en dissuader, mais ça ne l'empêcherait pas de s'inquiéter pour lui. « Ce que tu fais est très courageux... Mais c'est aussi très dangereux... Alors je t'en prie, fais attention. » Qu'il soit prudent et ne titille pas trop de fauves, c'était tout ce qu'elle lui demandait. Elle peut-être se faisait-elle du souci pour rien, mais c'était plus fort qu'elle. Ils venaient à peine de se retrouver, tout ce qu'elle voulait c'était qu'ils puissent être heureux ensemble, sans que rien ni personne ne vienne se mettre entre eux. À Radcliff, c'était beaucoup en demander, mais ils ne pouvaient pas baisser les bras si tôt. Scarlett avait vu son optimisme être écorché par les drames qui avaient touché sa vie, mais elle ne pouvait pas laisser cela la changer. Elle devait rester telle qu'elle était, au moins essayer. On lui avait souvent dit que son désir de voir le bon en chacun était une qualité trop rare, à laquelle elle devait se raccrocher. Mais comment faire, quand tout semblait se liguer contre vous ? Scarlett voulait bien faire tous les efforts du monde, mais elle ne pourrait pas nager à contre-courant éternellement. C'était épuisant, et cela en demandait souvent beaucoup plus qu'elle ne pouvait en donner. Dans son métier, elle était amenée à gérer des situations d'urgence, du stress, des patients et des parents paniqués et parfois même agressifs... Et pourtant, elle avait l'impression que ce n'était rien à côté de ce que Radcliff lui faisait endurer.

« Tu as raison, je sais que tu as raison... Mais comment faire pour vivre, si on sait que des monstres nous entourent, sans pouvoir les distinguer ? » Celui qui l'avait vaccinée, qui avait tué Violet, était forcément quelqu'un qui la connaissait. Peut-être même s'agissait-il d'une personne qu'elle voyait tous les jours, et avec laquelle elle entretenait des rapports cordiaux. « Comment fais-tu pour ne pas devenir complètement paranoïaque... ? Cette année sans toi... Cette année sans toi a été traumatisante, et c'est un euphémisme... Tellement de choses sont arrivées... » Apprendre qu'il avait été vacciné par l'un de ces sauvages de chasseurs avait été la goutte d'eau qui avait fait déborder le vase. Personne n'était à l'abri, tout le monde pouvait être touché... Non, tout le monde était touché. « Et puis tu sais, Adrian est un peu un cas exceptionnel... Evie lui demanderait de lui décrocher la lune qu'il trouverait un moyen de le faire... » Scarlett sourit tandis que Caleb enfouissait son visage dans ses cheveux, et releva le visage vers lui. « Tu décrocherais la lune pour moi, toi ? » Elle rit doucement et glissa sa main sur la joue du jeune homme, qu'elle attira à elle pour l'embrasser. Scarlett n'était pas une femme compliquée, encore moins du genre à réclamer les Sept Merveilles du Monde. Tout ce qu'elle voulait, c'était être aimée, rien de plus. Et puisque Caleb l'aimait, elle était comblée et n'en demandait pas davantage. Elle se redressa pour l'enlacer étroitement, ses doigts glissant dans ses boucles humides. À chaque fois qu'il lui disait qu'il l'aimait, son cœur se gonflait et elle avait l'impression qu'il allait exploser. Même après des semaines de romance, elle n'arrivait toujours pas à croire qu'il voulait encore d'elle. Il lui avait pardonné, alors qu'elle était encore rongée par la culpabilité. Elle était tombée sur un ange, c'était la seule explication logique. Alors s'il lui disait que tout irait bien... Tout irait bien. « Tu n'imagines pas à quel point je t'aime, Caleb Munroe... Je resterais avec toi pour l'éternité si je le pouvais. » Ils devraient se contenter d'une existence mortelle, et après... Qui sait ?

Apaisée, Scarlett traçait des arabesques sur la peau nue de Caleb, sa tête reposant contre son épaule.  Elle savait qu'elle ne pourrait pas prétendre ne pas avoir entendu sa question bien longtemps, mais elle voulait profiter d'une mine de sérénité avant d'aborder un sujet qui, elle le savait, ne plairait pas à Caleb, peu importait la façon dont elle lui présenterait les faits. Certaines vérités étaient difficiles à entendre et à accepter, quels que soient les mots employés. « À propos de ce fou... » Scarlett prit une profonde inspiration pour se donner du courage. « C'était il y a plusieurs mois, au début de l'année... Je rentrais simplement à la maison, je ne bravais même pas le couvre-feu... Un homme est sorti de nulle part, et j'ai tout de suite compris que c'était un chasseur. J'ai joué la citoyenne modèle, mais... Il avait un de ces dispositifs de détection des mutants... Il m'a menacée, et puis il m'a... Il m'a frappée. J'étais incapable de penser assez pour utiliser ma mutation correctement, j'étais sonnée et terrifiée... Alors je me suis mise à hurler. J'ai hurlé tellement longtemps... » Un tremblement secoua Scarlett qui se blottit davantage contre Caleb pour chercher du réconfort. « Ce soir là, Benjamin m'a sauvé la vie. Il m'a sauvée, et il m'a ramenée à la maison. » Elle avait volontairement omis de préciser que Benjamin avait tué le chasseur, puisque ce n'était pas le genre de détails que Caleb appréciait généralement... Mais ce jour là, ça avait été lui ou elle, et Benjamin avait choisi. « Après ça, j'avais tellement peur d'être seule... Et je comprenais Ben. Lui aussi a perdu un enfant, et la femme qu'il aime... Il vivait dans un hôtel miteux, alors je lui ai proposé de venir vivre avec moi. C'est aussi simple que ça... Après ça, l'idée d'être seule à l'appartement me terrifiait. Et avec ce qui était arrivé à Evie... » Scarlett soupira longuement, presque honteuse par rapport à ce qu'elle s'apprêtait à ajouter.

« Tu sais ce qui est arrivé à Evie. Cet homme... Ce chasseur qui l'a sauvagement agressée... Seigneur, elle était déjà enceinte... » Une fois encore, le souvenir du corps meurtri d'Evelyn sur son lit d'hôpital lui revint en mémoire, et un frisson remonta le long de son dos. « Cal, je crois que j'ai fait une bêtise... » Scarlett sentit les larmes refaire leur apparition, alors elle les essuya avec la manche de son chemisier avant qu'elle n'ait eu le temps de couler. « Adrian l'a retrouvé. Et il a vengé Evie. Je n'approuve pas ses méthodes, mais cette fois-ci... J'aurais aimé qu'il ne rate pas son coup. » Elle fit la grimace. C'était horrible, de souhaiter la mort d'un être humain, elle le savait. Tout comme elle savait de quoi Roman était capable. « Laissé pour mort, il a quand même réussi à se traîner jusqu'à l'hôpital... Je n'étais même pas censée être aux urgences, ce soir là. J'y étais descendue simplement parce qu'une mère avait emmené son bébé. Il a débarqué sur un brancard, et je... Je ne savais pas qui il était, les internes étaient paniqués par son état et le traumatologue n'était pas là... Alors je me suis occupée de lui. Je lui ai sauvé la vie. » Si c'était à refaire... Le referait-elle ? « Après, il m'a retrouvée, et s'est présenté comme un homme tout à fait charmant... Je me suis faite avoir par son petit jeu. Sauf qu'il a fait une erreur. Il m'a donné son nom. Et ce nom là, Evie me l'a donné en pleurant dans mes bras. Roman Griske. » Si Scarlett avait été croyante, elle aurait fait le signe de croix comme on le faisait pour se protéger du Diable. Au lieu de cela, elle noua ses bras autour de la taille de Caleb, et en réalisant ce qu'elle s'apprêtait à lui dire de plus, elle recommença à trembler.

« Depuis, il... Il a développé une obsession pour moi, il absolument persuadé que ce n'est pas un hasard si je lui ai sauvé la vie, il croit que c'est le Destin avec un grand D qui nous a mis sur le même chemin... Alors que si j'avais su qui il était... » Pourquoi avait-il fallu que cela tombe sur elle ? Qu'avait-elle bien pu faire pour mériter cela ? « Il croit que j'ai besoin de lui. Il affirme vouloir me protéger, vouloir me... Il... Je crois qu'il veut être toi, Cal... » Et ce que cela sous-entendait donnait à Scarlett envie de vomir. « Je n'accepterais jamais une telle chose, je ne supporterais pas qu'un homme comme lui me touche, mais... Mais Evie... » Et Aurora, Adrian, Susan, Cecily. Le sort de la famille Blackwood, remis entre ses mains. « Il a dit qu'il la laisserait tranquille, elle et sa famille, si j'acceptais de le revoir... Cet homme est un véritable pervers, un psychopathe... Le genre d'homme qu'il est terriblement dangereux de contrarier... J'ai accepté, que pouvais-je faire d'autre... ? Evie a déjà failli perdre ses jumeaux, Adrian a failli mourir... Si je peux tenir Roman loin d'elle... » Mais à quel prix ? « Il dit avoir besoin de moi, il dit que je lui manque, il semble persuadé que je ressens la même chose... Il me dégoûte, il me fait tellement peur... Je crois qu'il me surveille... J'ai tellement peur de ce qu'il pourrait me faire, te faire, faire à Garrett... Je veux juste que tout ça s'arrête, je n'en peux plus... » Scarlett sentit les larmes dégouliner sur ses joues ; tant pis, elle aurait au moins essayé. « J'aurais dû te le dire plus tôt, mais je... J'ai tellement peur de lui, tu comprends ? »

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MessageSujet: Re: nothing haunts us like the things we don’t say (CALEB)   nothing haunts us like the things we don’t say (CALEB) Icon_minitimeDim 16 Oct 2016 - 11:45

nothing haunts us like the things we don’t say
CALEB & SCARLETT
he is not just the light of my life, he is my only light, and i need him as much as i know the moon needs the sun in order to shine, or without him i would be lost in the shadows of faded stars and lonely nights.

Caleb était conscient que son travail inquiétait Scarlett, à son humble avis plus que de raison. Certes, ses activités d’avocat d’affaires étaient globales moins dangereuses que son rôle de procureur temporaire, mais on ne touchait quand même pas aux mêmes choses. Il travaillait pour le bien commun, et cela justifiait que sa tête puisse être mise à prix, mais tout cela, il en était conscient et il tâchait de ne pas prendre de risques inutiles : en cheville avec Isolde, cette dernière faisait en sorte que les mouvements des hunters dans son quartier soient surveillés pour éviter tout type de désagrément, et lui-même ne s’amusait pas à sortir dans des quartiers qui pouvaient s’avérer dangereux pour lui. Sa seule excentricité consistait en un jogging quotidien dans le parc de la ville, à quelques pâtés de maison de chez lui .. .Et encore, il n’y allait qu’aux heures d’affluence, exprès.

- Je fais attention, je te le promets, je ne fais même que ça…pour autant, je ne vais pas me cacher dans un trou de souris sous prétexte que deux ou trois barjots sont en colère, sinon autant que je démissionne et que je devienne chasseur de papillons…

L’idée était cocasse, l’image d’une tenue de scout et d’un filet pour attraper les insectes tout autant, et il songea que le costume cravate lui seyait quand même bien mieux que le short dévoilant les genoux et les mollets. Les questions de la jeune femme lui firent hausser les épaules : là encore, il n’avait que des réponses de principe et de théorie à lui offrir, rien qui, malheureusement, il le savait, ne pourrait la rassurer tout à fait :

- Comment faire ? En faisant comme avant, en continuant à conserver nos habitudes et nos plaisirs quotidiens… Je sais que ça parait bateau, mais changer nos routines serait leur offrir une nouvelle victoire, et je m’y refuse totalement. Quant à la parano… Je suppose que je le suis un peu, en tout cas un peu plus qu’auparavant… nous avons renforcé la sécurité du cabinet, j’ai, même si j’ai horreur de cela, une arme chez moi ainsi que des caméras et une alarme anti intrusion… Pour le reste, je me contente de faire confiance aux personnes qui n’ont plus rien à me prouver, et pour ceux dont j’ai un doute… J’ai suffisamment de contact chez uprising et insurgency pour avoir des informations sur tout le monde… Sans compter que j’ai quand même accès aux fichiers judiciaires du tribunal fédéral, c’est quand même un plutôt bon point…

Bon, encore une fois, il se doutait que ce genre d’explication ne suffirait probablement pas à rassurer totalement la jeune femme, mais il n’était pas prêt à lui mentir pour lui faire croire que le danger n’existait pas. Il était là, toujours, au dessus de leur tête, mais il se refusait à en avoir peur, constamment. La réplique de Sca’ sur Adrian et sur son amour pour Evie lui tira un semblant de gloussement, alors qui accueillait les lèvres de la jeune femme contre les siennes avec tendresse, un sourire taquin accroché sur celles-ci :

- Pfff, la lune, c’est tout à fait surfait… Moi je t’offre la lune, les étoiles, et un bouquet de satellites pour décorer ton salon… J’attraperai même des météorites en plein vol, mais je ne suis pas sur que cela soit un élément décoratif très intéressant…

Il frotta l’arrête de son nez contre celui de Scarlett, profitant de la douceur de ses doigts dans ses boucles sombres. Etre avec Scarlett était comme respirer à nouveau, être complet à nouveau, et aucune fierté au monde ne le priverait de ce bonheur là. D’autres en auraient peut être fait baver à la jeune femme, par principe, ou par vengeance, histoire de lui faire bien comprendre tout le mal qu’elle avait causé, mais lui … Il savait que la vie était bien trop courte et fragile pour perdre son temps avec de la fierté mal placée ou de la rancœur. Il aimait Scarlett, éperdument, et il se refuser à saboter ça lui-même.

- Hum, l’éternité, tu finirais par t’ennuyer… Mais passons déjà une vie entière et bien remplie ensemble, je suis sur qu’à la fin tu seras bien contente de devenir vieille et sourde pour ne plus entendre mes bêtises…

Cette touche d’humour passée, Caleb écouta dans un silence grave les mésaventures de sa chère et tendre, aujourd’hui confortablement installée en sécurité dans ses bras, au pied de leur lit. Sa main caressait les cheveux de Scarlett et sa nuque dans un geste mécanique, tout concentré sur le récit de cette dernière. Un chasseur, une bagarre, et Benjamin Moreno… Caleb ne l’aimait pas. Il savait qu’il était chasseur, ou un ancien chasseur, et cela suivait à le rendre suspect à ses yeux, en sus du fait qu’il vive sous le même toi que la jeune femme. La jalousie lui tordait le ventre, même s’il n’en avait jamais fait ouvertement part à Scarlett, pour ne pas mettre d’huile sur le feu. Simplement, il avait déjà fait ses recherches sur Moreno, et il savait que si le besoin se faisait sentir, il aurait largement de quoi le mettre au trou pour quelques années, pour meurtre, qui plus était… Mais pour l’instant, il se contentait de serrer les dents et d’écoute. Au moins, cette grosse brute avait servi à quelque chose sur ce coup là… mais cela n’allait pas le racheter aux yeux de l’avocat pour autant, tout juste se montrerait il peut être un peu plus cordial la prochaine fois qu’il le verrait…

- Oui, je suis au courant pour Evie… Je suppose que sur le moment, alors que tu étais toute seule, c’était une des solutions les plus … Raisonnables…

Dieu ce que ça lui arrachait la langue de dire ça. Il aurait préférait qu’elle aille au manoir Porter un temps, ou qu’elle demande à Evie et Adrian de l’héberger, ou qu’en savait il encore… Alors qu’il pensait qu’elle allait s’arrêter là, Scarlett poursuivit avec de nouvelles informations qu’il n’avait jamais entendu : Adrian avait retrouvé l’agresseur de sa femme, il l’avait laissé pour mort et… Et Scarlett l’avait sauvé. Elle l’avait sauvé sans savoir qui il était. Il soupira avec un demi sourire triste: c’était du Scarlett tout craché, ça. Seulement, ce sourire s’effaça bien vite alors que le récit de la jeune femme s’accélérait. Une minute, juste une minute… Roman Griske ? LE Roman Griske, qui avait été recherché par Interpol pendant des années, celui dont le nom circulait parmi les cercles mutants comme celui d’une légende, façon Croque Mitaine hunter ? C’était proprement impossible, elle n’avait quand même pas …

- Oh, Scarlett…

Ce type était malade, un grand, grand malade. Quand il avait investigué sur le cas Lancaster, Caleb avait passé au peigne fin son entourage, et c’était comme ça qu’il avait découvert l’existence de ce démon nordique, sans pour autant trouver de photo récente de ce dernier : d’abord responsable d’un laboratoire de test sur des mutants en ex URSS, puis trafiquant de mutants, et maintenant chasseur impitoyable … Certains disaient même qu’il avait dressé, manipulé des mutants pour qu’ils deviennent ses esclaves, comme des animaux de compagnie, mais il n’y avait aucune preuve de ce genre d’agissement, alors … En tout cas, le type était dangereux, parmi les plus dangereux de la ville, sans la moindre hésitation. Et il avait un faible pour Scarlett. Seigneur. Il la serra un peu plus contre lui en la sentant trembler contre lui, protecteur. Il se raidit quand elle lui expliqua être sous le joug de son chantage ignoble, écoeuré : comment un être humain pouvait se comporter ainsi, être aussi, aussi … Monstrueux, il n’y avait pas d’autres mots. Il avait coincé, aculé Scarlett comme un animal traqué, et il n’osait imaginé ce qu’il pourrait lui imposer avec de tels chantages :

- Shhh, shhh calme toi mon ange, ce n’est pas de ta faute… Je te répète, ce n’est pas ta faute… Respire, je t’en prie, respire… Ce type est un malade, un gros malade, qui ne s’arrêtera jamais… Est-ce que tu en as parlé à Adrian ? Aux Up ? Scarlett, ma chérie, tu ne peux pas te vendre ainsi contre des promesses, c’est juste … C’est dangereux, plus dangereux que ce que je fais pour les coincer, tous … Il peut changer d’avis à tout moment, il peut te demander toujours plus, pour voir jusqu’où tu serais prête d’aller pour sauver tes amis… Ces types là sont des démons, ils en veulent toujours plus, toujours plus … Mais il a beau être terrible, mon amour, ce n’est qu’un homme… Il n’est ni invincible, ni omniscient, et si il faut un jour que nous nous liguions contre lui pour l’empêcher d’agir, je suis à peu près sur de connaitre des gens qui seront ravis de me prêter main forte… Adrian et Benjamin en première ligne …

Il ne pouvait pas en vouloir à Scarlett d’avoir peur, ni même de ne pas avoir osé lui en avoir parlé plus tôt. Mais maintenant qu’il savait, c’était sans retour. Il était hors de question que Roman Griske s’approche à nouveau de Scarlett, même à cent mètres.

- Je vais lancer un avis de recherche sur sa tête. Si il est encore sur les fichiers interpol, les fédéraux seront ravis de déterrer l’affaire, ils ont besoin de prouver qu’ils sont prêts à arrêter des anti mutants, et Griske est juste la cible parfaite pour eux. Quand à toi … Je t’en supplie, ne lui répond plus. Plus d’appel, plus de message, dis aux secrétaires de l’accueil que si il débarque tu es absente, ou en train de procéder à une opération… Tu n’es pas sa chose, Sca, ce type n’a aucun droit sur toi. Il n’a aucun droit sur personne…

 

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MessageSujet: Re: nothing haunts us like the things we don’t say (CALEB)   nothing haunts us like the things we don’t say (CALEB) Icon_minitimeDim 16 Oct 2016 - 22:00

nothing haunts us like the things we don’t say
CALEB & SCARLETT
he is not just the light of my life, he is my only light, and i need him as much as i know the moon needs the sun in order to shine, or without him i would be lost in the shadows of faded stars and lonely nights.

Caleb était plus réfléchi et moins émotif que Scarlett, cela n'avait pas changé. Il faisait usage de sa raison quand elle n'écoutait que son cœur, ce qui lui avait valu de nombreuses déconvenues et cela en dépit des mises en garde de son entourage. Le raisonnement de l'avocat était le plus sensé, et même si Scarlett avait bien du mal à s'imaginer continuer à vivre comme si de rien n'était, elle savait qu'il avait raison. Ils ne pouvaient pas vivre dans la paranoïa, ils ne pouvaient pas avoir peur de tout et de tout le monde... Ce qui ne devait pas les empêcher d'être prudents. Scarlett n'aimait pas savoir Caleb armé, non pas parce qu'elle ne voulait pas qu'il puisse se défendre, mais justement parce qu'il en avait besoin. Il en avait besoin parce qu'on l'avait privé de sa mutation, il en avait besoin parce qu'il s'était fait des ennemis parmi les grands en travaillant contre Lancaster. Et il aurait pu lui dire n'importe quoi, par exemple qu'il vivait dans un bunker et avait des gardes du corps, qu'elle n'aurait pas été rassurée pour autant. Tant que Radcliff serait polluée par les chasseurs, elle serait morte d'inquiétude pour lui, et il ne pourrait rien y changer. Tout ce qu'elle souhaitait, c'était qu'ils puissent vivre en paix, comme ils l'avaient fait avant qu'on ne leur arrache Violet. Ils avaient été heureux, vraiment heureux, peut-être même un peu insouciants aussi. Ils s'étaient crus intouchables, et avaient très vite dégringolé de leur nuage. Tant qu'ils n'auraient pas retrouvé la personne qui avait tué Violet, Scarlett ne serait pas tranquille, elle craindrait de revivre le cauchemar de sa disparition encore une fois, et si elle avait survécu à la perte d'un enfant, elle ne supporterait pas de perdre un autre bébé. Elle y avait songé, forcément, car Caleb et elle souhaitaient toujours fonder une famille, ça n'avait pas changé. Caleb dirait qu'elle s'inquiétait trop, elle lui répondrait que c'était dans sa nature.

« Moi, m'ennuyer de toi ? C'est la chose la plus stupide que tu aies jamais dite... » Scarlett avait secoué la tête et s'était retenue de justesse d'ajouter qu'elle avait à peine survécu un an sans lui. Ils avaient décidé qu'ils ne parleraient plus du passé, mais elle peinait encore à se défaire de la culpabilité qui la rongeait. Elle l'avait fait souffrir, elle le savait, et s'il y en avait une qui avait le don de le lui rappeler, c'était Fiona. La cadette Munroe lui en voulait toujours énormément, et Scarlett était incapable de lui en vouloir, étant l'unique responsable de leur rupture. Le passé avait beau être du passé, il n'en demeurait pas moins important, et c'était à peine si Scarlett avait réussi à reprendre son souffle tandis qu'elle confiait ses plus lourds secrets à Caleb, des secrets qu'elle n'avait pas gardés parce qu'elle ne lui faisait pas confiance, mais parce qu'elle était terrifiée et que dire à haute voix ce qui lui était arrivé donnait du corps à ces événements. Ça n'avait pas été rien qu'un mauvais cauchemar, on avait bien tenté de la tuer. Et elle n'avait pas rêvé, un monstre s'était bel et bien pris d'une affection perverse pour elle. Depuis que Scarlett avait rencontré Roman au parc, elle ne l'avait plus revu. Parce qu'elle avait retrouvé Caleb, et parce qu'elle avait tout simplement été incapable de se convaincre de le contacter. L'idée de se retrouver seule avec lui la révulsait, elle craignait ce qu'il pourrait encore lui murmurer comme horreurs. Cependant, elle avait la terrible impression que plus elle attendait, plus elle mettait Evelyn et les siens en danger. Quelles limites avait la patience de Roman ? Elle n'aurait guère été étonnée d'apprendre qu'elles avaient déjà été franchies, et tous les jours elle craignait de le retrouver sur le pas de sa porte, à l'hôpital, au pied de l'immeuble, au jardin d'enfants... Elle savait qu'il l'observait, alors... Il devait savoir que Caleb faisait de nouveau partie de sa vie, et elle n'avait pas besoin de réfléchir bien longtemps pour imaginer ce qu'il devait en penser.

« Non, non, je n'en ai parlé à personne avant toi, j'ai tellement peur... » Elle se força à respirer comme il le lui demandait, toujours accrochée à lui comme une naufragée à un rocher. « Adrian et Evie savent... Ils savent parce qu'il a osé aller chez eux, pour narguer Evie... Adrian n'était pas là, imagine ce qu'il aurait pu lui faire... ! Elle est enceinte de sept mois, elle est plus vulnérable que jamais... S'il devait lui arriver quoi que ce soit parce que j'ai énervé Roman sans le vouloir, je... Je ne pourrais pas vivre avec ça... » Mais supporterait-elle de lui donner ce qu'il voulait, en serait-elle capable ? La réponse était évidente. Imaginer les mains de Roman sur son corps lui donnait envie de vomir, mais songer qu'il puisse s'en prendre aux personnes qu'elle aimait était tout aussi troublant. Quelles armes avait-elle pour lutter contre lui ? Peut-être la meilleure de toutes : Caleb. Elle releva ses yeux brillants de larmes vers lui quand il assura qu'il allait mettre un avis de recherche sur lui, avec l'espoir que les fédéraux se chargent de son cas une bonne pour toutes. Mais si cela ne marchait pas... ? « Et si... Si Evie et moi portions plainte, est-ce que cela suffirait pour l'envoyer en prison, avec la confirmation qu'il n'en ressortirait jamais ? » Elle ne voulait pas mêler sa meilleure amie à cela, surtout pas alors qu'elle s'apprêtait à avoir des jumeaux, mais si elles pouvaient contribuer à envoyer Roman en prison pour le reste de sa vie... C'était une option qu'il fallait envisager, à condition que la Loi soit de leur côté, et ne retourne pas tout contre elles. « Cela fait un mois que je ne l'ai pas contacté, depuis cette fois où il m'a abordée devant l'immeuble... Il me fait trop peur, je n'ai jamais pu prendre l'initiative... Il doit attendre, attendre avec impatience... Mais je te promets que je ne ferais rien. Je ne peux pas, de toute façon... » Scarlett se tut un instant, songeuse, avant de reprendre. « Tout ce que je te demande, c'est de garantir la sécurité des Blackwood. Ça inclus Susan et Cecily, la sœur d'Evie et celle d'Adrian... Ils ont tous déjà trop perdu. S'il te plaît. » Il avait de bons contacts, il devrait être en mesure d'accéder à sa requête... Si non, Scarlett irait voir Adrian et le convaincrait de retourner en Alaska avec Evie et leurs enfants, au moins le temps qu'ils ne règlent cette histoire. Et peut-être ne reviendraient-ils jamais à Radcliff, ce qui ne serait pas un mal.

Quoi qu'il en soit, Scarlett se sentait soulagée d'avoir vidé son sac. Elle ne voulait pas qu'il y ait de secrets entre eux, pas de non-dits non plus. La sincérité avait toujours été l'un des piliers de leur couple, elle ne voulait pas que cela change. « Tu as raison, tu as raison sur toute la ligne... A un détail près. » Scarlett se redressa complètement et s'installa différemment, en nouant ses jambes autour de la taille du jeune homme et en prenant son visage entre ses doigts fins. « Toi, tu as tous les droits sur moi. Je t'appartiens, Cal. Corps et âme. » Et ce n'était pas un homme comme Roman Griske qui changerait ça, ni personne d'autre d'ailleurs. Scarlett n'était pas superstitieuse pour un sou, mais Caleb lui donnait envie de croire que les âmes-sœurs existaient vraiment, que ce qu'il y avait entre eux était davantage qu'une histoire de chimie. Comment expliquer les battements affolés de son cœur à chaque fois qu'elle le voyait, ce bonheur qui la saisissait quand elle se réveillait dans ses bras, les papillons qui s'agitaient dans son estomac quand ses lèvres parcouraient sa peau ? Elle caressa sa joue du pouce et l'embrassa longuement, tendrement, et posa son front contre le sien. « Je t'appartiens, et je veux que tout le monde le sache... Alors... Si tu veux toujours m'épouser... Je suis à toi. »

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MessageSujet: Re: nothing haunts us like the things we don’t say (CALEB)   nothing haunts us like the things we don’t say (CALEB) Icon_minitimeMar 18 Oct 2016 - 19:00

nothing haunts us like the things we don’t say
CALEB & SCARLETT
he is not just the light of my life, he is my only light, and i need him as much as i know the moon needs the sun in order to shine, or without him i would be lost in the shadows of faded stars and lonely nights.

Etre père un jour, pour Caleb, avait toujours été une évidence. Etre le père des enfants de Scarlett l’était tout autant, et c’était peut être pour cela que l’adoption de Garrett avait été une épreuve pour lui : ce n’était pas tant que Scarlett adopte, c’était d’imaginer qu’un autre homme puisse être la figure paternelle de ce petit qui lui faisait immensément de peine. Il s’était imaginé Benjamin d’abord, puis un bon milliers d’autres prétendants imaginaires qui auraient serré Scarlett et l’enfant de leurs bras, l’air attendri, et ça, ça faisait mal. C’était en cela qu’il s’estimait heureux que Scarlett lui permettre de revenir dans sa vie, et par conséquent dans celle du petit : il n’avait certes pas choisi d’adopter Garrett, et Scarlett ne lui avait pour l’instant pas demandé de l’adopter avec elle, mais il était patient. Ce genre de choses se ferait surement dans une période moins troublée, quand toutes les certitudes de la jeune femme seraient revenues. Il n’allait certainement pas la brusquer pour ça. Aussi, il sourit de sa remarque, l’embrassant à nouveau, avant que les révélations de Scarlett lui fassent définitivement perdre le sourire.

Il acquiesça doucement quand elle lui avoua n’en avoir parlé à personne. Si elle avait peur, lui non : dès qu’elle serait rentrée chez elle, il préviendrait tous les grands pontes d’Uprising et d’Insurgency des délires de Griske, et du risque qui planait sur Scarlett et la famille Blackwood. Plus ils seraient nombreux à être au courant, plus vite des moyens pourraient être mis en œuvre pour assurer leur sécurité.

- Ma chérie… Peu importe les agissements de Griske, aucun d’entre eux ne sera de ta faute, jamais. Ce type est un malade, qui te fera culpabiliser de tous ses actes, alors que quoi que tu fasses, il aurait commis ces atrocités quand même… Parce que c’est un malade, Sca’, un type bon à interner, et rien de ce que tu pourrais lui dire ou faire ne changera le fait qu’il est juste profondément dérangé ce type.

Il fallait vite qu’elle se sorte de la tête que les actes du chasseur pouvaient être tempérées de quelques manières que ce soit. Elle ne pourrait rien faire, surtout seule, contre ce genre de personnage. A la question de Scarlett sur les plaintes, il hocha la tête de gauche à droite, l’air grave :

- Malheureusement, cela ne permettrait que de le mettre à l’ombre durant quelques années… il faudrait réussir à coupler cela avec des preuves de ses agissements contre des mutants, tous ses meurtres, ses tortures… ce serait long, très long à monter, mais une plainte, ce serait un bon début… Mais juste un début.

Ça le rendait dingue de dire ça. Pire encore, il y avait le risque que Griske se fasse extrader, dans un pays anti mutant où sa peine serait moins lourde. Et avec ce genre de personnage, une interdiction de territoire ne valait pas grand-chose… Malgré tout, le fait que Scarlett n’ait pas eu de nouvelles de Griske depuis près d’un mois était rassurant : ces dernières semaines avaient été plutôt rudes pour les hunters, et il avait bon espoir que ce dernier ait d’autres choses à gérer de plus importantes que son crush pour la belle pédiatre. Cependant, cette absence était à double tranchant : si Scarlett était vraiment dans toutes ses pensées, le fait de ne pas la voir pendant une si longue période risquait de le rendre plus entreprenant, plus avide de se trouver à nouveau près d’elle. Or c’était à présent absolument hors de question.

- Je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour l’empêcher ne serait-ce que de prendre contact avec eux. La police et les associations pro mutantes sur le coup, je suis sur qu’il ne se risquera pas à des stupidités. Il sait qu’il risque trop gros en ce moment pour ça… Et si il est fou, il n’en est pas stupide pour autant.

C’était bien ça le problème d’ailleurs : Roman Griske était peut être un monstre, mais pas une bête. Au contraire, il s’avérait plutôt discret et méthodique dans ses traques et ses meurtres, le rendant intraçable, ne laissant pas la moindre preuve sur les lieux de ses forfaits… La frustration était grande chez les mutants : tout le monde savait qui il était, et personne n’était capable de prouver quoi que ce soit. Il secouait la tête de dépit alors que Scarlett venait s’installer contre lui, ses jambes nouées autour de sa taille, il rangea sagement ses mains à lui dans les bas du dos de la jeune femme alors qu’ils échangeaient ce baiser sans bouder son plaisir.

- Hmmmmm Non. Tu es à toi-même Sca’ et rien qu’à toi. Bon, après, si tu as envie de me prêter toute cette jolie personne de temps en temps, je suis pas contre du tout. Parait que j’en prends grand soin, en plus.

Qu’il rajoute, espiègle, en l’embrassant tendrement dans le cou, juste sous l’oreille, avant qu’elle ne vienne poser son front contre le sien. Caleb perdit son regard dans celui encore un peu humide et brillant de la jeune femme, avant de se mettre à rougir jusqu’aux oreilles. Le mariage… pour ça aussi, Caleb baignait encore dans la pure tradition de sa famille, de son pays, de son folkore. Imaginer Scarlett avançant radieuse dans une robe blanche, alors qu’il l’attendait devant l’autel… ça lui foutait des frissons, à chaque fois. Le trouble ne le quittait pas, alors qu’il bousculait le nez de la jolie rousse, la voix légèrement troublée par l’émotion :

- Dites donc Mademoiselle Faust… est ce la fièvre ou êtes vous en train de me demander en mariage ? Parce que clairement, me demander ça alors que je suis si peu vêtu, au pied du lit, c’est prendre un sacré risque tout de même, non ?

A mesure qu’il avait répondu, ses mains étaient remontées dans le dos de Scarlett, sous ses vêtements, pour la serrer un peu plus contre lui. Aucun doute, son mal de tête n’était plus qu’un mauvais souvenir, il avait chassé le cas Griske de son esprit, et ne vivait que pour fixer sa future femme avec un regard débordant d’amour et de dévotion…

 

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MessageSujet: Re: nothing haunts us like the things we don’t say (CALEB)   nothing haunts us like the things we don’t say (CALEB) Icon_minitimeMer 19 Oct 2016 - 22:04

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CALEB & SCARLETT
he is not just the light of my life, he is my only light, and i need him as much as i know the moon needs the sun in order to shine, or without him i would be lost in the shadows of faded stars and lonely nights.

Rationaliser les agissements de Griske et ne pas culpabiliser par rapport à ces derniers, c'était une chose que Scarlett allait devoir apprendre à faire. Elle était si sensible, si fragile, Roman n'avait eu aucun mal à lui faire peur en sous-entendant que s'il arrivait quoi que ce soit aux Blackwood, ce serait parce qu'elle n'avait pas répondu à ses attentes et à ses avances. Quoi qu'il puisse faire, ce ne serait pas de sa faute. Caleb devrait le lui répéter un bon millier de fois pour qu'elle parvienne à s'en convaincre, la peur du chasseur étant ancrée bien trop profondément en elle. Il avait su la terroriser tout en adoptant un ton mielleux ; il n'y avait aucun doute à avoir, Roman était aussi fin manipulateur qu'il était meurtrier sans scrupules. Il devait faire partie de ces personnes pour lesquelles la rédemption n'était pas une option, son obsession perverse pour Scarlett n'était qu'une preuve supplémentaire de sa folie. Si elle pouvait faire quoi que ce soit pour le mettre en prison, il fallait qu'elle le fasse. Porter plainte ne serait qu'un début, mais il fallait bien commencer quelque part. « J'irai porter plainte, alors. Mais je vais d'abord en parler avec Evie... Il a tenté de la tuer, il l'a torturée... Dans son cas, puisque je suis son médecin, je pourrais fournir les preuves médicales... Enfin, je crois ? Dans ce genre de cas, je t'avoue que je ne sais pas quelles sont les limites du secret médical... Je ferais ce que je peux, si cela permet ne serait-ce que de faire rouvrir le dossier... Ce sera déjà ça. » C'était risqué, Roman n'apprécierait probablement pas l'initiative... Mais Scarlett ne pouvait pas vivre dans la peur, et elle ne pouvait pas laisser cette peur dicter sa conduite et chambouler toute son existence. Et si elle le craignait, ce n'était pas le cas de Caleb, et c'était une bonne chose. Il avait plus d'atouts en mains que Scarlett pour mettre le Griske hors d'état de nuire, et il y avait fort à parier que la sécurité de sa bien-aimée serait la meilleure des motivations. Restait à espérer que Roman continuerait à se faire absent, et ne referait pas irruption dans la vie de Scarlett au plus inopportun des moments.

Le chasseur n'était certainement pas le sujet de conversation favori de Scarlett, qui préférait même ne pas parler du tout. Embrasser Caleb à en perdre haleine, c'était autrement plus agréable que de songer à Roman, Scarlett estimait qu'ils lui avaient consacré bien assez de temps pour une seule journée. Et après cette avalanche de mauvaises nouvelles et de révélations, ils avaient tous les deux besoin d'un peu de réconfort. Ou peut-être de beaucoup de réconfort, quand ils commençaient à s'embrasser ils ne savaient plus comment s'arrêter. Un baiser, et ils se retrouvaient nus dans les bras l'un de l'autre. « Tu n'as qu'à considérer que tu bénéficies d'un prêt à durée indéterminée... » Scarlett n'y pouvait rien, quand elle était avec Caleb, elle avait l'impression de lui appartenir toute entière, et tant pis si c'était une façon de penser un peu vieillotte. Entre eux, c'était fusionnel, passionné, le tout sans jamais perdre la notion de respect mutuel et de confiance qui était le ciment de leur couple. Elle ne voulait avoir aucun secret pour lui, elle voulait que leur relation de couple soit facile, loin de toutes les difficultés qui perturbaient leurs quotidiens respectifs. Pour Scarlett, Caleb avait tout du prince charmant sur son cheval blanc, l'homme parfait dont toutes les petites filles avaient un jour rêvé. L'Anglaise n'avait pas fait exception à la règle, et même en grandissant elle avait conservé cette vision de l'homme idéal, et si elle avait mis du temps à trouver sa moitié, elle ne regrettait pas une seule seconde ses longues années de célibat.

« Moi, prendre des risques... ? » Un large sourire étira les lèvres de la jeune femme, qui embrassa son amant encore une fois avant de reprendre en murmurant, comme si elle s'apprêtait à lui confier un secret. « Puisque tu m'avais demandé la première fois... Et puis tu vois, comme je suis une vilaine fille, je n'ai pas envie d'attendre encore des années... » Sans compter qu'ils auraient déjà été mariés si la dernière année écoulée ne s'était pas faite chacun de leur côté. Scarlett n'avait nullement l'intention de lui forcer la main, elle serait aussi patiente qu'il voudrait qu'elle le soit, mais s'il voulait lui passer la bague au doigt au plus vite, elle n'irait pas jusqu'à l'autel à reculons. « Tu sais que là, nous vivons dans le péché... » Pas religieuse pour un sou, Scarlett éclata de rire avant d'enfouir son visage contre l'épaule de Caleb, en frissonnant au contact de ses mains contre sa peau. « Peu vêtu... C'est encore trop vêtu à mon goût. » Rien que pour lui, Scarlett savait se montrer espiègle, sans crainte de paraître ridicule. Tout paraissait naturel, évident. Ses doigts glissèrent sur son torse, jusqu'à trouver la serviette de bain qu'elle dénoua et écarta du corps d'Apollon de son compagnon. Ses lèvres retrouvèrent les siennes, elle l'enlaça étroitement pour ne plus s'en détacher que pour retirer ses propres vêtements. Elle n'avait plus qu'une seule envie, tout oublier dans ses bras, ne plus penser qu'à lui, qu'à eux ; et le reste du monde pouvait aller au Diable.

✸✸✸

Encore essoufflée, Scarlett s'était blottie contre Caleb, sa tête posée contre sa poitrine et un bras passé autour de la taille. Elle avait un sourire idiot accroché aux lèvres, et des étoiles plein les yeux lorsqu'elle releva la tête vers le jeune homme pour déposer un baiser sur sa joue. Jamais avare de démonstrations d'affection, Scarlett laissait ses doigts et ses lèvres courir partout sur la peau de son compagnon, tout simplement incapable d'être rassasiée de lui. « Je t'aime... » Elle embrassa l'angle de sa mâchoire. « Un peu... » Son cou. « Beaucoup... » Son épaule. « Passionnément... » Son torse. « A la folie. »[/color] Son nombril. Son regard brillant croisa le sien, et Scarlett s'étendit complètement sur Caleb avant de retourner l'embrasser langoureusement, ses mains glissant dans ses boucles sombres et sur son visage. Si elle n'avait pas craint que les mots ne perdent leur sens, elle aurait pu lui dire qu'elle l'aimait un millier de fois par jour. Elle se sentait obligée de le réconforter, de les rassurer quant à l'importance de ses sentiments pour lui. Toujours coupable de l'avoir quitté, elle était prête à faire tous les premiers pas pour l'apaiser, pour ne surtout pas qu'il doute du sérieux de leur relation. « Tu sais quoi... ? Tu m'as donné faim. » Scarlett embrassa une dernière fois Caleb avant de se glisser hors du lit, et attrapa le premier vêtement à portée de main, la chemise du jeune homme. Elle ne la boutonna qu'à moitié, parfaitement consciente du regard intéressé qu'il posait sur elle. Ce n'était pas tous les jours qu'elle se sentait séduisante, mais Caleb lui donnait l'impression d'être un top model digne des plus grands défilés.

Scarlett trottina tranquillement jusqu'à la cuisine, et ouvrit le réfrigérateur. Dieu merci, Caleb n'était pas le cliché du trentenaire qui vivait seul, son appartement était ordonné, et son frigo loin de ne contenir que des cochonneries. Une bonne salade de fruits, il n'y avait rien de mieux pour combler une petite faim post étreinte romantique et passionnée. Elle manqua de sursauter quand Caleb vint l'enlacer sans qu'elle ne l'ait entendu, et son bol de fruits en main, Scarlett se retourna pour l'entourer d'un bras. « Dites donc, Maître Munroe... Vous auriez au moins pu faire l'effort de vous rhabiller... » Non pas qu'elle se plaigne de quoi que ce soit, bien au contraire. « Tu sais ce que j'aimerais faire... ? Non, arrête de sourire comme ça, je ne pense pas du tout à ça... ! Enfin, pas tout de suite. Je mange, là. » Elle agita une fraise sous son nez, avant de s'écarter de lui avec un grand sourire, pour aller s'asseoir sur le canapé du salon de façon volontairement suggestive, rien que pour le tenter. Ça l'amusait, de le taquiner de cette façon. « Je disais donc... J'aimerais qu'on passe Noël ailleurs qu'à Radcliff. Loin de tous ces drames et loin de toute cette violence... Qu'est-ce que tu en penses ? Je suis certaine que ça nous ferait du bien, ce serait comme prendre une grande bouffée d'air frais. »

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