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 (Daria) and that's why I smile

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Celeste Trager
Celeste Trager

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MessageSujet: (Daria) and that's why I smile    (Daria) and that's why I smile  Icon_minitimeMer 15 Juin 2016 - 15:47

Celeste aimerait déjà revenir en août. Septembre, ça craint. Ou alors le seul truc bien qu'elle trouve à ce mois de l'année, c'est son anniversaire qui se profile. Le 16 septembre, elle aura 17 ans. C'est le seul truc cool. Le reste, c'est l'horreur. La rentrée approche à grand pas et l'adolescente a tout, sauf la tête à reprendre les cours. Elle n'est pas prête à débuter une nouvelle année, elle n'est pas prête à recommencer encore une fois alors que depuis janvier tout dérape. Les mois de juillet et août ont été synonymes pour elle d'une part de liberté en partie retrouvée, malgré les quelques aller-retours au poste de police ou la rencontre étrange avec Monsieur Sutherland qui l'a beaucoup trop secouée, alors se retrouver de nouveau enfermée dans les salles de classe... Celeste pousse un soupir. Sur le chemin pour se rendre chez Daria, elle cogite sur beaucoup trop de choses car l'angoisse la tiraille. Elle s'est faite une petite place dans son esprit pour ne plus la laisser tranquille, et ce depuis déjà quelques jours. Il faut qu'elle arrête tout de suite. La lycéenne n'a pas l'habitude d'avoir à gérer ce genre d'émotions, elle qui a tendance à toujours sourire ou rire, elle qui aime exprimer tout ce qui lui passe par la tête et profiter de chaque instant. Le stress chez Celeste se traduit par une mauvaise tendance à se renfermer, à appréhender les autres. Sur la route, elle baisse la tête, à plusieurs reprises. En particulier quand elle croise des personnes bien plus grandes qu'elle et que le souvenir de sa vaccination lui revient en mémoire. Aussi, quand elle doit s'arrêter pour laisser passer une famille composée de parents heureux et d'enfants souriants. La jeune Trager détourne le regard pour éviter d'ajouter de nouvelles pensées sombres à une liste déjà trop longue. Elle tente de se concentrer sur le fait qu'elle rejoint celle qu'elle considère comme sa grande sœur, pour une soirée rien que toutes les deux, entre filles, sans Wade pour la décoiffer ou l'embêter, mais se changer les idées seul comme ça, c'est plus facile à dire qu'à faire.

Une fois postée au pied de l'immeuble de Daria, Celeste se stoppe. Elle souffle un grand coup, pour expulser ce poids qui pèse sur son petit cœur, puis s'avance dans le bâtiment. L'institutrice fait partie des personnes qui la connaissent le mieux, et qui l'analyse souvent en un clin d'oeil. Daria, de toute façon, elle comprend toujours plus de choses que l'adolescente ne l'imagine. Elle ne sait pas comment elle fait, ou alors c'est parce qu'elle la connaît depuis qu'elle est enfant. Même quand la mini-Trager essaye de cacher des choses, Daria est la première à le comprendre. Si un jour elle a un amoureux, peut-être que sa sœur de cœur réussira à le lire dans son regard ; c'est même évident. C'est en partie à cause de cette facilité qu'à l'institutrice à l'écouter, la comprendre, l'aider que l'adolescente a préféré ne pas beaucoup la voir durant les grandes vacances. Celeste lui a envoyé des messages, beaucoup de messages, mais elle a préféré lui épargner de perdre plus de temps à ses côtés. Un moyen comme un autre de s'assurer que son secret au sujet de sa mutation ne serait pas découvert trop tôt. Parfois, la lycéenne a le sentiment que sa mésaventure de juillet se lit sur ses traits. Jetant un coup d'oeil à son bras dénudé, elle se met à tirer un peu sur la manche courte de son t-shirt. Inutile de se laisser trahir par cette fichue marque qui refuse de partir, Celeste s'en voudrait. C'est un peu le seul point positif de cette vaccination : elle a su rendre la jeune fille alerte.

Arrivée devant la porte de l'appartement de Daria, l'adolescente rehausse son sac à dos sur ses épaules, tire une dernière fois sur la manche de son t-shirt et s'inspecte rapidement. La main droite sur son portable, comme toujours calé dans la poche de son jean, son poing gauche vient cogner trois fois contre la porte. Il ne faut pas longtemps à Celeste pour voir la porter s'ouvrir devant elle. Immédiatement, un immense sourire inonde son visage. “Coucou !” Elle aura beau dire ce qu'elle veut, passer du temps loin de Daria, c'est long. S'avançant vers cette dernière, l'adolescente ne résiste pas à l'envie de la serrer dans ses bras. Une façon peut-être de s'excuser pour son manque flagrant de maturité, à l'avoir ignorée une bonne partie de l'été, même si c'était pour éviter de devoir reparler d'un moment de sa vie qui la traumatise encore. Lorsqu'elle se recule, elle vient déposer un baiser bruyant sur la joue de la propriétaire des lieux, avant de lui rendre sa liberté. Elle s'autorise à se délester de son sac à dos, pour venir le déposer à l'entrée, histoire qu'il ne gêne pas. Celeste croise alors les bras, dans l'espoir de ne pas s'être montrée déjà trop enthousiaste à l'idée de pouvoir passer du temps avec une Daria qui lui a terriblement manqué. Et elle espère aussi et surtout que cette dernière ne lui en veut pas. Si sa grande sœur s'avérait fâche contre elle ou contre ce qu'elle a pu faire durant l'été (elle n'a pas cherché à savoir si Wade a cafté dans les sms qu'elle a envoyés), la jeune Trager aurait beaucoup de mal à l'encaisser. Alors son objectif est simple : montrer qu'elle est toujours la même, au fond, mais avant tout qu'elle est désolée de ne pas être venue plus tôt, grâce à ce petit air embarrassé qu'elle use en ce moment de retrouvailles pour commencer à se faire pardonner.
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MessageSujet: Re: (Daria) and that's why I smile    (Daria) and that's why I smile  Icon_minitimeJeu 16 Juin 2016 - 8:47

    Daria avait passé une bonne partie de la journée à finaliser le programme de l’année à venir. Septembre voulait dire rentrée scolaire et si elle n’était plus scolarisée ça ne l’empêchait pas de devoir le faire… Elle était passée de l’autre côté, dans le monde merveilleux des instituteurs. Réflexion un peu ironique parce que, bien que ce travail lui plaisait, ce n’était pas celui qu’elle aurait aimé faire. Il parait que c’est la vie, qu’on ne fait pas toujours ce qu’on veut et que c’était comme ça. Une sorte de fatalité qui ne lui ressemblait pas mais qu’elle préférait taire parce qu’il était plus simple de gérer de cette manière plutôt que d’entendre des encouragements pour faire quelque chose qu’elle ne pouvait pas. Manque de temps, manque de moyens, manque de plein de choses.

    L’heure à laquelle devait arriver Celeste était arrivée plus vite que prévue, Daria avait l’impression de ne pas avoir avancé comme elle le souhaitait. Trop de pensées étaient venues parasiter son avancement. Wade, d’abord, qu’elle trouvait parfois un peu étrange sans savoir pourquoi. Celeste, qui de son côté s’était surtout contentée de texto plus que de passage. Et puis, dans la foulée, autant ajouter Aaron qui ne semblait pas être dans son assiette non plus. Ça l’avait agacé parce qu’elle ne voyait pas l’intérêt de voir les choses si elle n’était pas capable de faire quelque chose pour eux. Daria voyait juste les gens qui lui était le plus proche dériver un peu et, elle, de son côté, elle restait là à ne rien faire ne comprenant pas la cause de tout cela. Cette impression d’impuissance la rendant folle et, en même temps, elle ne se voyait pas enfermer tout ce beau monde pour les forcer à lui parler. Patience… Il parait que tout s’arrange et trouve une solution avec la patience… Des fois, elle aimerait en avoir un peu moins.

    Daria referme son dossier dans un soupir, à quoi bon s’acharner à le continuer si elle pensait à autre chose. Bien sûr, elle est contente de voir Celeste mais, bizarrement, elle a comme une petite appréhension. Elle a peur de poser la mauvaise question, peur de se montrer trop pressante ou de la braquer. Ce n’est pas le but qu’elle recherche. Celeste fait partie de ces peu de personnes – très peu – qui pourrait faire n’importe quoi et qui trouverait encore du crédit aux yeux de Daria. La mutante était prête à tout lui pardonner, à lui trouver des excuses à tout et n’importe quoi. Il parait que c’est ça le principe d’une famille et, même si ce n’était pas le cas, c’était le principe qu’elle avait envie de suivre. Après elle s’inquiétait peut-être pour rien, il se pouvait que tout ça ne soit qu’une question d’âge, d’hormones, toutes ces conneries qu’on rabâche sur la période de l’adolescence. Mais Daria n’y croyait pas trop ou alors c’est qu’elle avait foiré quelque part. D’accord il lui arrivait d’être un peu moralisatrice mais elle n’avait pas l’impression de l’être au point que Celeste préfère lui cacher des trucs. Ou peut-être que si, se juger soi-même était la chose la plus difficile et la moins objective après tout.

    On frappe à la porte et Daria secoue la tête pour se sortir de ses pensées, un sourire vient bien vite se déposer sur ses lèvres à l’idée de retrouver cette petite sœur de cœur. Elle ouvre et il ne lui faut pas plus de deux secondes pour être rassurée. C’est con, juste une action de Celeste qui la serre dans ses bras suffit à rassurer l’aînée des deux. Dans un réflexe qu’elle ne contrôle, qui parle bien plus qu’il ne peut être réfléchi, Daria rend cette étreinte, contente de la retrouver. C’est qu’elle lui avait manqué la petite brune, un peu folle sur les bords mais complètement attachante. Comment on pouvait en vouloir à cette fille ? Une idée qui n’avait jamais traversée l’esprit de l’orpheline.

    « Je suis contente de te voir. » Pas besoin de mentir, de se forcer, ça sort de manière spontanée et sincère. Elle la garderait bien dans ses bras encore un long moment, juste pour s’assurer que Celeste ne redisparaisse pas tout d’un coup, ne donnant des nouvelles qu’à travers un écran. Mais elle se montre raisonnable, libère la jeune femme pour lui laisser le loisir de poser son sac et de croiser les bras. Daria laisse passer un sourire, à croire qu’elle n’est pas la seule à vouloir s’empêcher de la serrer à nouveau dans les bras. Daria imagine ces grand-mères, trop présentes, qui se sentent obligées de tripotter les joues des gamins, ça lui suffit à s’empêcher de faire quoi que ce soit, histoire de ne pas renvoyer cette imagine.

    « Tu veux boire quelque chose. » elle quitte l’entrée pour désigner, du bout des doigts, la cuisine. « Je dois avoir plusieurs trucs qui trainent dans le frigo. » Elle passe sous silence le fait qu’elle a fait les courses la veille, qu’elle a seulement dévalisé l’endroit pour être certaine que quoique Celeste ait envie, ça puisse être présent chez elle. Non mais sérieusement, même le petit congélateur devait contenir au moins 8 sortes de glaces différentes… Juste au cas où. « Comment tu vas ? » Arrivée dans la cuisine, elle laisse Celeste faire son choix pendant qu’elle sort des verres. « Pas trop stressée par la rentrée ? » Elle évite de lui demander comment se sont passées ses deux mois de vacances, surtout pas peur de poser une question trop directe. Pour le moment elle est juste contente de la retrouver et préfère se contenter sur maintenant, ce qu’il y a à venir, plutôt que sur les mois d’été.
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Celeste Trager
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MessageSujet: Re: (Daria) and that's why I smile    (Daria) and that's why I smile  Icon_minitimeSam 25 Juin 2016 - 0:30

Celeste rend volontiers son sourire à Daria. Malgré le certain mal-être qu'elle ressent tout au fond d'elle-même, être confrontée à la douceur de la jeune institutrice parvient à l'apaiser. Telle une aura particulière qui déleste des épaules de l'adolescente toutes ces choses qu'elle ne doit pas oublier – de dire, de faire, de penser – sa grande sœur de cœur réussit avec de simples mots à atténuer un peu de cette appréhension ayant tiraillé Celeste sur le chemin jusqu'ici. Sa mimique ravie s'élargit, alors qu'elle n'hésite pas à répondre un “Moi aussi.” instantané et des plus sincères. Parce qu'en dépit de la distance qu'elle a instauré entre elles, Daria a plus que manqué à Celeste. Elle fait partie de sa vie depuis longtemps, aussi loin qu'elle s'en souvienne, et jamais elle ne pourra oublier les longues heures qu'elles ont pu passer toutes les deux à parler, discuter, rire, la lycéenne ayant toujours été bercée par l'idée que Daria, qui se tient devant elle avec ce regard tendre sous les paupières, c'est un peu cette maman qu'elle n'a jamais eu. Ce modèle qu'elle désire suivre de tout son cœur malgré les épreuves qu'elle a traversées depuis janvier. Pour le moment, la jeune Trager a encore un peu de mal à prouver qu'elle peut y arriver, toutefois elle ne baisse pas les bras. Pas encore. S'il y a bien une chose dont l'adolescente se sent capable, c'est de rendre Daria un peu fière d'elle. En lui masquant ce qui ne va pas et en prétendant faire sa vie sans que rien ne soit venue la perturbée, Celeste souhaite de tout cœur y parvenir. “Tu as du jus de fruit ?!”, qu'elle demande, de son éternel ton enjoué, dès qu'elle se met à suivre la propriétaire des lieux jusqu'à la cuisine.

Les prunelles de la jeune femme brillent lorsqu'elle tente d'apercevoir les quelques trucs dans le frigo de Daria. Sa curiosité mal placée la perdra. Néanmoins, elle ne demande rien de plus, préférant écouter à la lettre les conseils de son père lorsque l'on est invité chez quelqu'un : attendre que la personne propose plutôt que de réclamer. C'est un geste de la part de l'institutrice qui la pousse à s'avancer vers le congélateur qu'elle vient d'ouvrir. Plusieurs parfums de glace attirent son regard émerveillé, mais l'un d'entre eux, cher à son cœur, finit par se détacher du lot : le chocolat. Se saisissant du pot, l'adolescente le dépose sur la table avant d'adresser un nouveau sourire à Daria. Oui, elle est toujours aussi gourmande. Et oui, elle essaiera de ne pas trop en manger. Mais si on ne veut pas voir un pot de glace entier disparaître de façon mystérieuse et trouble après le passage de Celeste Trager, il ne faut pas lui mettre sous le nez. “Je vais bieeeeen...”, qu'elle répond, son doigt tapotant sur le couvercle gelé, pour faire tomber de petits bouts de glace sur la table. A sa réponse, l'adolescente tente de donner un caractère le plus honnête possible. Elle vient de rétorquer comme à sa grande habitude, de ce petit air guilleret qui ne laisse présager rien de ce qu'elle peut avoir dans la tête, dans l'espoir que sa sœur de cœur ne se doute de rien. En effet, ses mots et l'enthousiasme feint dans sa voix n'ont pas totalement gagné son regard, si terriblement expressif quand il s'y met. Celeste saute sur l'occasion de ne pas plus s'étaler sur le sujet quand la question de la rentrée arrive sur le tapis.

Une grimace accompagne sa réponse frustrée. “Si ! Mais papa me stresse encore plus, il arrête pas de m'en parler depuis...” Levant les yeux au ciel, la jeune Trager finit par tourner la tête vers Daria. “Depuis que l'année scolaire précédente s'est terminée je crois.” Un sourire moqueur vient ajouter un peu plus de crédit à cette petite révélation, qui est pour le coup plus vrai que ce qu'elle a pu affirmer concernant son état juste avant. “J'ai pas envie, j'étais bien en vacances...”, qu'elle chougne avec une nouvelle moue boudeuse. Elle pouvait faire ce qu'elle voulait. Ne pas voir ses professeurs, ni ses camarades de classe, tenter de retrouver une mutation en se concentrant de toutes ses forces pour faire bouger les feuilles desséchées dans les arbres du jardin en l'absence de son père, renouer avec l'adrénaline de cette dernière en causant quelques ennuis en ville... Ces vacances, Celeste les a attendues avec impatience depuis janvier, et à présent qu'elles se terminent dans moins de deux jours, l'adolescente n'arrive pas à savoir ce qui va se passer ensuite. Est-ce qu'elle va réussir à gérer comme elle a pu le faire in-extremis l'année précédente ? Dhan et Ezekiel n'arrêtent pas de lui répéter que ce sera le cas mais... elle n'y croit pas. La jeune Trager sent que le poids du secret commence déjà à être trop lourd à porter, sauf que la hantise de lire la déception dans le regard de son père, ou même de Daria, l'empêche de faire le premier pas vers cet aveu si nécessaire et douloureux à la fois. “Et toi ? Tout est prêt ?!”, que la lycéenne demande avec engouement. “Tu peux pas venir nous donner des cours au lycée plutôt que d'en donner aux minus ? Ça serait vachement plus intéressant.” Et elle est plus que sérieuse. Elle rêve de pouvoir voir Daria en train d'enseigner, même si ce n'est pas à elle, plutôt que de subir les foudres de vieux professeurs qui ne supportent pas le moindre, le plus petit, minuscule chuchotement entre elle et Aily – ou surtout entre d'autres camarades de classe. Celeste est certaine que Daria ferait une excellente prof ; elle, elle aurait envie de l'écouter et ferait des efforts pour tenter de se concentrer tout du long des heures de cours. “Cette année va être encore super nulle.” Son soupir s'accompagne d'un mouvement où la petite brune vient s'asseoir sur la chaise à ses côtés autour de la table, penche le bras sur cette dernière et allonge la tête dessus, comme sur un coussin. Elle n'a aucune envie de retourner dans ce lycée pourri, surtout qu'il lui reste encore trop de temps à y passer et que le ras-le-bol est présent avant même qu'elle ait recommencé le lycée. Se rehaussant d'un coup, le sourire revient étirer ses fines lèvres après plusieurs secondes de silence et de lamentations. “Le seul truc cool, c'est que c'est bientôt mon anniversaire ! Ce qui veut dire que je me rapproche encore un peu de l'âge requis pour être considérée comme une adulte !
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MessageSujet: Re: (Daria) and that's why I smile    (Daria) and that's why I smile  Icon_minitimeLun 27 Juin 2016 - 8:20

    Elle va bien, c’est ce qu’elle dit avec son ton habituel. Même Daria irait bien si elle avait un truc à base de chocolat devant le nez mais il y a quelque chose qui cloche, dans le regard de l’étudiante. Le problème c’est que l’institutrice ne sait pas si c’est elle qui a envie de déceler un problème ou s’il y en a vraiment un. Quand on pense que quelque chose ne va pas, on interprète toujours les moindres signes, là où on ne les aurait pas vus en temps normal. Un tout petit détail ne suffit pas à s’installer face à Celeste, la pointer d’un doigt accusateur pour lui dire qu’elle mentait. Elle laisse courir, attend d’avoir plus d’information et se dirige vers un placard pour attraper un jus de fruit et des verres. Le tout arrive sur la table sans même une catastrophe, elle sert Celeste tout en l’écoutant parler de la rentrée, de son père et des vacances finies. Daria laisse passer un sourire amusé, finalement ça lui rappelle un peu une époque révolue… Enfin, c’était un peu différent pour elle, parce qu’elle avait toujours apprécié les études. Daria en aurait même fait beaucoup plus si ses moyens lui avaient permis de le faire. On ne fait pas toujours ce qu’on veut dans la vie.

    « Les vacances sont bien parce qu’on sait qu’elles ont une fin. » Du moins, elle le suppose. Dans sa vision des choses, on en profite parce que ça ne dure pas. Si on pense avoir le temps de faire quelque chose on a toujours tendance à la repousser… Et à ne pas rien faire. « Et je suppose que c’est normal pour ton père. » Elle laisse passer un sourire mais en réalité, Daria ne sait pas ce qui est normal ou non à ce niveau-là. Manque d’expérience dans le domaine, elle n’a pas eu de parents pour l’ennuyer pour les études, pour lui crier dessus parce qu’elle ramenait une mauvaise note ou qu’elle rentrait trop tard. Son expérience dans le domaine se faisait par procuration, en voyant les autres familles à l’école, en regardant la télé. Sauf qu’elle n’était pas dupe, les gens vous montraient que ce qu’ils avaient envie de vous montrer. Bref, Daria aurait aimé répondre quelque chose de plus précis, de la rassurer sur ce point-là mais elle en était incapable, elle ne savait pas ce que pouvait être le stress d’un parent vis-à-vis des études de son enfant.

    Elle sert deux verres et en pousse un vers Celeste avant de rire un peu. « Le lycée ? Non, ça ne risque pas. » Apprendre à des gens qui n’ont pas tellement de différence d’âge avec elle, ça lui semble presque impossible. Difficile, selon elle, d’être crédible quand son surplus d’expérience se compte en quelques années. « Au moins, avec les petits, j’arrive un peu près à me faire entendre. » C’est dit sur le ton de l’humour, comme une excuse bidon pour rester avec les maternelles. « Attends, à leur yeux je ressemble à une vraie grande personne. » C’est même bizarre alors qu’elle n’estime pas vraiment avoir l’âge d’être une véritable adulte. « Comment veux-tu que je semble crédible au lycée alors que j’y étais y a pas si longtemps. » D’accord à 17 ans, on peut penser que 5 ans de différence c’est le bout du monde mais, pour Daria, 5 ans ce n’est plus grand-chose. Elle n’a pas l’impression d’avoir un si grand décalage que ça avec les moins de 20 ans et c’est qui l’empêchait d’aller délivrer des cours dans un lycée. « Et puis, crois-moi, tu finirais par me trouver vraiment ennuyeuse. Tous nos profs le sont de toute façon. » Daria garde un ton léger parce que, dans la réalité, elle ne sait pas comment elle passerait auprès de lycéens et, apriori, elle n’aura pas à le savoir.

    « Mais sinon, tout est presque prêt, j’ai juste encore deux ou trois trucs à caller dans mon programme. » Ces fameuses petites choses qu’elle devait faire aujourd’hui et qu’elle n’avait pas finies à force de s’interroger sur un tas de trucs. Son regard se pose sur Celeste, appuyée sur son bras, dans un sourire amusé/attendri. Est-ce que le fait d’avoir envie de lui ébouriffer les cheveux, là, maintenant, faisait d’elle une vieille avant l’heure ? Probablement, il n’y avait que les vieux pour faire ce genre de choses. « Tu devrais faire gaffe avec l’envie d’être vue comme une adulte, c’est une arnaque. » Le ton reste sur l’humour, loin d’être moralisateur. « C’est à ce moment-là qu’on te fait croire que tu as besoin d’un appartement pour vivre pleinement et, une fois qu’on t’a bien fais croire ça, on te demande tous les trucs chiants. » Le loyer, les trucs à manger, les factures qui s’accumulent, le besoin de répondre à un patron… Les vacances en moins – sauf dans le cas des professeurs ! De toute façon la vie était une contradiction : les filles aux cheveux bouclés veulent les cheveux raides. Les étudiants veulent être indépendants et quand ils le sont, ils se disent que les vacances c’était bien. Les gens sans pouvoirs en voulaient, ceux qui en avaient se vaccinait. Bref, les gens avaient envie de ce qu’ils n’avaient pas.

    « Bon, et tu as fait quoi pendant ces vacances pour ne pas avoir envie qu’elles s’arrêtent ? » Toujours cette façon innocente de poser des questions, qui suivait le fil de la conversation tout en emmenant Daria sur le terrain qu’elle voulait aborder avec Celeste. Cela dit, elle se doute bien que si son amie est restée distante pendant ces deux mois c’est qu’il y avait une raison alors, l’idée c’était de lui laisser une porte de sortie si elle ne voulait pas en parler. « Et tu as prévu quelque chose pour ton anniversaire ? » Autant essayer de ne pas mettre Celeste mal à l’aise avec la question précédente et lui laisser la possibilité de l’esquiver… De toute façon, un silence, en dirait bien plus.
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Celeste Trager
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MessageSujet: Re: (Daria) and that's why I smile    (Daria) and that's why I smile  Icon_minitimeDim 3 Juil 2016 - 9:56

Celeste relève un petit regard contrit en direction de sa sœur de cœur. Elle n'arrive pas à croire que Daria puisse voir les choses comme ça : les vacances, elle, elle voudrait qu'elles durent toute la vie, ou alors jusqu'à ce qu'elle en ait marre – ce qui mettrait quand même un certain temps. Entendre qu'on en profite plus parce qu'on sait qu'elles ont une fin... c'est une idée à laquelle la lycéenne n'avait pas encore songé et qu'elle ne désire pas plus méditer. “Ouais tu le dis”, que rétorque une Celeste encore blasée d'avoir entendu la folie passer les lèvres de la Rosenbach. Jamais elle ne pourra penser la même chose, jamais elle ne pourra éprouver un pareil sentiment. Ça ne serait pas elle, pas la mini-Trager que tout le monde connaît. “Mais c'est cool quand même...”, qu'elle intime avec un petit sourire ravi, comme elle sait si bien les faire. “Parce que je m'en rapproche”, qu'elle insiste dans un nouveau murmure. Un secret qu'elles partagent toutes les deux désormais. Bien qu’elle vienne d'entendre qu’il n’y a pas que des avantages à être adulte, Celeste ne voit qu’eux. Elle ne songe qu’a toutes les possibilités qui vont s’ouvrir à elle : elle pourra enfin passer son permis, parce que pour l’instant il paraît que c’est compliqué, elle pourra dire adieu au lycée pour la vie, aux études aussi, elle pourra se lancer dans sa formation pour devenir pompier et elle pourra enfin aider les autres comme elle le souhaite depuis son entrée au lycée. L’esprit aventureux de la jeune Trager fourmille de choses pour la suite, ne manque plus que cette période se décide enfin à arriver. En attendant... elle est coincée dans une vie qui ne lui correspond plus. La perte de sa mutation l’oblige à vouloir tout vivre plus vite, plus tôt, dans la hantise de voir une autre partie de sa vie disparaître du jour au lendemain.

Et là, est-ce que Daria est en train de défendre le côté hyper-reloud de son père ? Ouais, c’est ce qu’elle fait. L’adolescente secoue la tête en tordant les lèvres. “Non, c'est pas normal, c'est chiant.” Son père passe sa vie à lui rappeler qu’elle doit faire des efforts en cours, obtenir de meilleures notes, s’intéresser, aussi, à ce que ses profs peuvent lui raconter... sauf qu’elle n’y arrive pas. C’est un truc qui la dépasse, l’ennuie, encore plus depuis qu’elle sait qu’elle veut devenir pompier. Si elle le pouvait, Celeste arrêterait tout, tout de suite. Malheureusement, elle ne peut pas faire ça car son cher papa en ferait une crise cardiaque – et surtout parce qu’elle n’a pas l’âge. “Embêtant”, qu'elle rectifie l'adolescente la seconde suivante. Elle sait parfois que sa parole file plus vite que ses pensées, sans pour autant qu'elle n'ait besoin de revenir dessus ensuite. Mais avec Daria en face, la plus petite inattention de langage, elle sonne comme une horreur – et une erreur – même aux oreilles de la jeune Trager. Sa petite moue boudeuse reprend bien vite le dessus quand elle entend que Daria n’a pas l’intention de venir donner des cours au lycée. Un petit “Oh...” déçu image sa frustration à merveilles. Celeste aimerait tellement que sa grande soeur de coeur vienne au lycée ! Ça serait plus intéressant, plus cool, puis tous ses amis verraient à quel point elle a de la chance de la connaître, et ses ennemis depuis la cours de récré seraient jaloux d’elle pour la même raison ! Ça serait le Paradis, de pouvoir croiser Daria tous les jours, dès qu’elle en aurait envie, même si cette dernière découvrirait à cause des autres profs sa légère tendance à agacer le monde entier quand elle rêve de courir dehors plutôt que de stagner dans une salle de classe froide et sombre.

La question de Daria lui tombe dessus sans qu'elle ne s'y attende. Un peu plus et le jus de fruit que Celeste avait en bouche quittait cette dernière pour redécorer la table. Toutefois, malgré son regard soudain fuyant, la petite brune cherche une réponse correcte à cette question. Une réponse qui ne passera pas pour un mensonge même si elle en est un ; l'adolescente ne peut juste pas avouer à Daria qu'elle a commis plusieurs impairs au cours de ce dernier été, entre vols et provocations à répétitions, par crainte de la décevoir, mais également par crainte que son père soit encore plus au courant qu'il n'en a déjà pris conscience. Celeste n'a jamais appelé la jolie Rosenbach à la rescousse quand elle a passé ses quelques après-midis au poste de police. C'est une chose qu'elle ne se voit pas faire et, surtout, qu'elle n'arrive pas à faire. L'estime qu'elle porte à l'institutrice est si grande que lire la déception dans le regard de cette dernière reviendrait comme un coup douloureux dans l'estomac ou un poids véritablement trop lourd à endurer sur ses frêles épaules. “Euh...”, qu'elle fait mine de réfléchir, reprenant un peu contenance. “Pleins de trucs.” La lycéenne hausse les épaules, jetant un nouveau regard au pot de glace au chocolat sous ses yeux. “J'ai vu mes deux meilleurs amis, je suis allée à la piscine, je... J'ai vu Wade aussi.Pourquoi est-ce qu'elle a dit ça ? La panique fait pulser son cœur comme un fou, alors qu'elle cherche à ne pas détourner trop vite le regard de celui de Daria, pour ne pas éveiller ses soupçons. Mais elle ne comprend pas pourquoi elle a dit ça ; elle se sent vraiment nulle. “Mais juste un peu, à peine cinq minutes”, qu'elle précise, alors qu'elle ne devrait pas le faire. Ça la rend coupable. Définitivement coupable d'avoir évité Daria une grande partie des deux derniers mois qui se sont écoulés. Ça rend les faits encore plus réels qu'ils ne l'étaient déjà à la base, ce qui fait s'affaisser de façon imperceptible les épaules de l'adolescente. “J'ai pas fait grand chose en fait.” Avalant une nouvelle gorgée de jus de fruit, Celeste est ravie de repartir sur le sujet de son anniversaire. N'importe quel sujet aurait fait l'affaire, même, si ce dernier consistait à ne plus évoquer cet été étrange qu'elle vient de passer, mais qu'elle n'aurait voulu quitter pour rien au monde. “J'aimerais bien faire une fête à la maison, mais je suis sûre que papa sera jamais d'accord.” Fidèle à elle-même, la lycéenne repart sans mal sur ses lamentations de jeune fille à qui le père ne passe rien. Ce qui est vrai et faux à la fois. En fait, il est juste soit tout le temps sur son dos, soit totalement absent. “J'crois qu'il aime pas les fêtes”, qu'elle marmonne avec une nouvelle moue. “Puis si c'est pour l'avoir sur le dos durant la fête, non merci. J'imagine même pas ce que diraient les gens en venant à la maison...

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