Sometimes, Fate and Karma have a strange sense of humor [Ft. Cesare DeMaggio]
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Kaisa Makinen
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Sujet: Sometimes, Fate and Karma have a strange sense of humor [Ft. Cesare DeMaggio] Dim 24 Jan 2016 - 22:51
Sometimes, Fate and Karma have a strange sense of humor [Ft. Cesare DeMaggio]
" It's funny how things work out Such a bitter irony Like a kick right to the teeth It fell apart right from the start"
Rester calme, souriante, ne pas avoir un mot plus haut que l'autre. Et surtout, toujours afficher une façade rassurante envers les patients. Là dessus, la jeune femme s'avérait particulièrement douée, comme si l'hôpital parvenait à effacer sa nervosité. Elle baignait dans son élément, s'y sentait parfaitement à sa place, nettement mieux que dans son petit appartement désespérément vide, où elle ne cessait de tourner en rond. Au moins, tant qu'elle travaillait, son esprit ne dérivait pas vers le néant que constituait sa mémoire. Ce qui lui permettait de ne pas perdre son sang froid aussi. Un remède bien plus efficace que ses séances obligatoires avec le psychiatre. Exposer ses faiblesses ne lui plaisait pas le moins du monde, raison pour laquelle, la finnoise y allait à reculons à chaque fois, même si elle commençait à lui faire confiance, se montrant un peu plus maniable à présent. Sans compter son impression de faire du sur place. Depuis leur premières séances, aucun souvenir n'avait refait surface. Pas la moindre trace sur son passé, mis à part les cauchemars qui la suivaient depuis son réveil. Sinon, rien. Que dalle. De quoi lui faire grincer les dents. Bien sûr, la jeune femme savait que cela pouvait prendre des jours, des mois, voire des années. Mais si elle se trouvait sur la bonne voie pour devenir un bon médecin, elle faisait une bien piètre patiente, à ne pas écouter les recommandations pour préserver sa propre santé.
A la fin de son service, la brune soupira et se dirigea lentement vers les vestiaires. Contrairement à la plupart de ses congénères, elle n'était pas bien pressée de rejoindre son lit, sachant qu'elle ne réussirait qu'à dormir qu'une heure ou deux au grand maximum. Mais au moins, cette soirée ci, elle respecterait le couvre feu, ce qui ne serait pas plus mal. Les souvenirs de sa transgression restaient encore bien trop vifs, la rendant nettement plus prudente. Se faire chasser par un homme armé n'avait rien de très attrayant, il fallait l'avouer. Ville de tarés. Alors elle ne ferait pas sa forte tête et écouterait sagement les conseils de son père.
Mais visiblement, quelqu'un, là haut, avait décidé qu'il en serait autrement. Pourquoi lui laisser une soirée tranquille lorsque l'on pouvait tout compliquer ? Elle eut à peine le temps de réagir qu'on l'avait déjà brusquement entraînée dans une salle de soins, verrouillant la porte. Son coeur loupa un battement et elle eut un mouvement de recul instinctif en se dégageant sèchement, le regard sombre. La peur possédait des effets contradictoires sur elle, pouvant la paralyser, ses angoisses l'étouffant presque, avant de la faire basculer dans la violence, comme une sorte d'animal sauvage acculée. Un moyen de préservation comme un autre. Son expression se ferma alors qu'elle dévisageait celui qui lui faisait face. Qui était-il ? Un ami de celui qui les avait poursuivies avec Ailionora ? Un fantôme de son passé ? Pour le coup, aucune des propositions ne lui donnaient particulièrement envie, au vue de son expression des plus rassurantes, ils n'avaient pas dû être proche. Elle espérait qu'ils ne se connaissent pas, qu'elle ait juste été choisie au hasard. Même si ça voulait dire que sa chance l'avait abandonnée.
-Qui t'es ? Qu'est-ce que tu m'veux ? On s'connaît ?
Pour la politesse, on repasserait. Les circonstances ne s'y prêtait pas véritablement. Pourquoi respecter l'étiquette alors qu'elle s'était faite embarquer contre son gré ?
crackle bones
Cesare DeMaggio
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Sujet: Re: Sometimes, Fate and Karma have a strange sense of humor [Ft. Cesare DeMaggio] Mar 26 Jan 2016 - 2:54
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took a lonely feeling just to let them in. like the sun goes down, felt my feet were burning, there's blood on my hands. every time i try to stop my thinking 'bout the things i've said and done, stop the world from turning faster, then i'm learning not to choose how to run. w/kaisa makinen & cesare demaggio.
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C’était quelque chose, l’instinct de survie ; cette force qui courait à travers des chairs agonisantes pour y maintenir un semblant de vie. Et pour combien d’temps, au juste ? Ca n’semblait se contenter qu’en secondes, électrisantes secondes dont la vivacité vibrait sous sa peau pour le faire tenir. Tenir toujours plus, droit comme un « i », la paume d’une main plaquée contre le froid d’un mur du bâtiment. Et quoi ? Et quoi ? Ses pensées s’évadaient, ses pensées s’envolaient – demeuraient des instincts qui s’raccrochaient désespérément à ce que ses yeux pouvaient saisir. La noirceur, à laquelle répondaient les ténèbres de la nuit, l’oppression que causaient les lumières des lampadaires qui dansaient, dansaient dans le fond de ses yeux jusqu’à lui en filer la nausée. Et la bile, elle menaça de tout submerger, enserrant son estomac juste au creux de son poitrail, le forçant à se plier en deux – allait-il cracher ses tripes, s’vider de la sorte et crever au beau milieu du parking de l’hôpital de Radcliff ? Radcliff – alors que la fièvre caressait avec indélicatesse la surface de sa peau, la haine pure et dure se mêlait au reste. Radcliff ; l’odeur de sang qui planait partout. Ou n’faisait que lui coller à la peau à lui, là, sur la surface de ses doigts poisseux, les phalanges qu’il resserra autour du tissu de sa veste. Y’avait rien à quoi il pouvait se raccrocher ; rien de concret, rien de profondément stable : le mur, lui, demeurait profondément indifférent à la détresse qui secouait chaque part de ses muscles. Allait-il s’effondrer ? Trembler, trembler à nouveau jusqu’à n’être plus qu’un tas de ruines jonchant le sol ? L’enfer noir sembla lui ouvrir grand les bras – ils en étaient presque réconfortants, rassurants – et le DeMaggio fut tenté d’y plonger tête la première. Tête, entrailles ; l’abandon pur et dur. Il était vidé, vidé de toute sa substance – et tellement… tellement. Pour combien de secondes, au juste, tourna-t-il de l’œil, ses pensées se stoppant comme une mécanique rouillée noyée par l’eau salée ? Il eut un souffle, au moins un souffle glacé, qui fit remonter l’air jusqu’à ses poumons, remettant son cerveau en marche, ainsi que chacune des volontés qui avaient toujours si fièrement grondé en lui. Il était un DeMaggio – et il n’avait certainement pas fini d’se battre. Et l’effort lui en sembla presque insignifiant, lorsqu’il se détacha du mur, ses jambes flageolant pour une seconde à peine, avant qu’il ne se reprenne. Revigoré, mais comme si un chronomètre invisible calculait le temps qui lui restait – le temps dont il disposait, avant que les nausées, la perdition, l’agonie lente et pernicieuse ne se refasse un chemin jusqu’à lui, et chacune de ses fonctions vitales défaillantes. Défaillantes, ou à deux doigts de définitivement cesser de fonctionner – l’arrêt, l’arrêt si proche, comme le lui hurlait son palpitant courroucé en cognant, cognant avec toujours plus de hargne contre sa cage thoracique. Il devait- il devait faire quelque chose ; et dans l’agitation des urgences par lesquelles il venait de s’introduire, on ne le remarqua même pas. On l’ignora, et Cesare tant habitué à n’être qu’un spectre, n’eut aucun mal à totalement disparaître, avalé par l’indifférence des uns et des autres. Ses deux bras soigneusement enroulés autour de son poitrail plus douloureux à chaque souffle d’air qu’il avalait, le chasseur gardait un point fixe. Dans sa tête, dans son champ de vision ; les lumières dansaient, les néons des couloirs lui brûlaient les rétines et des larmes acides glissaient aux coins de ses paupières. Juste une réaction épidermique, physique et incontrôlable, aux douleurs qui pointaient dans ces zones des hémisphères de son cerveau, mettaient ses nerfs en pelote, et mâchaient chaque fois un peu plus le temps qui lui restait.
Ses pas s’accélérèrent, presque d’eux-mêmes ; son corps, propre moteur des instants qui s’alignaient dans le brouhaha, les bourdonnements et l’aveuglement. Il aurait pu en frissonner, encore et encore, ravagé par la fièvre qui battait son plein juste à la surface de sa peau – si seulement il avait pris une quelconque seconde pour le ressentir, pour deviner la sueur qui couvrait désormais son front, son visage, même l’intérieur de ses mains. Etait-ce du désespoir, de la conviction, la perte de contrôle ou la pleine possession de ses moyens qui l’amenèrent là ? Là, dans le sillage d’une silhouette qu’il sembla reconnaître, pour une seconde. Peu importait – au fond. C’était comme si la sauvagerie était déjà devenue une habitude en lui, ou qu’il acceptait si volontiers que cette part de son âme soit celle qui se manifeste le plus aisément dans ces moments-là. Ses derniers instants, s’il ne faisait rien. Avec quelle force, quels muscles enserrés dans une prise précise et meurtrière, parvint-il à bloquer la jeune femme ? L’énergie du désespoir, comme disaient certains… probablement. Ouais, probablement. Ses songes n’avaient aucun sens, ses actes guère plus ; Cesare traina la brune dans une des salles de consultation voisines, à quelques pas de là à peine. Mais déjà, ses poumons vidés de tout air, la tête lui tournant, la nausée déjà revenue, c’était comme s’il avait accompli l’acte physique le plus épuisant de sa vie. Il en avait connues, des douleurs diverses et variées – combien de plaies ouvertes et sanguinolentes ? Combien d’hémorragies potentiellement dangereuses pour sa vie ? Combien de coups à la tête, d’os cassés, d’épaules déliées ? Combien d’estafilades, de cicatrices, brûlures, plaies recousues à la va-vite, comme l’aurait fait un sauvage au fond des bois ? Ils étaient ça, les DeMaggio – sauvages, dangereux, instinctifs. Il ne lutta pas, quand sa jeune victime tenta de se dégager, lui laissant volontiers la possibilité de reprendre pleinement possession de ses faits et gestes ; c’n’était pas pour la maintenir en otage et l’empêcher d’faire son job qu’il était venu jusque-là, bien le contraire. Et à moitié vautré sur la porte qu’il avait brusquement fermée derrière eux deux, Cesare avait déjà fermé le verrou, bloquant la sortie de tout son corps – lourd, plus lourd que jamais. Comme du plomb, comme si un métal glacé avait remplacé tout le sang qui coulait habituellement dans ses veines bleutées. Qui était-il, que voulait-il, et de ses mots elle semblait déjà l’avoir assommé. Le chasseur se raccrochait fermement à la poignée de la porte, à moitié conscient du sang vermeil qui imbibait désormais celle-ci, ce liquide vital, carmin indispensable, qu’il avait arraché à… à… Ses songes se stoppèrent à nouveau, dans la même inertie glacée, comme s’ils orbitaient inlassablement autour de ces mêmes instants, qui revenaient, revenaient, revenaient. Moira Kovalainen. Artur Kovalainen. Les autres. La fuite. La nuit. Se… se connaissaient-ils. Cesare aurait pu ouvrir la bouche, aurait dû ouvrir la bouche pour répondre quelque chose ; ouais, elle lui disait vaguement quelque chose, mais impossible de dire où, quand, quoi, comment. Impossible de. Ce n’est qu’enfin qu’il se rendit compte, d’un geste nerveux passant sous son nez, qu’une de ses narines s’était mise à saigner abondement ; était-ce son corps qui s’liquéfiait par le premier orifice qu’il avait trouvé ? Quelle idée con- quelle idée… Le vertige vint aussi brutalement que tout le reste, et la seule raison pour laquelle le DeMaggio ne se retrouva pas le menton éclaté contre le sol blanchâtre, fut sûrement le fait qu’il était déjà aux trois-quarts appuyé sur le mur dans son dos. Son seul support, son seul soutien. Un ilot de sauvegarde pour le maintenir la tête hors de l’eau – les abysses qu’il voyait partout, partout, où qu’il tourne les yeux.
« J-j’ai... » il avait besoin d’elle, besoin de tant de choses. B’soin d’se laisser crever, rien qu’pour voir ce que ça faisait. Et pourtant, tout autant besoin de rester là, vivant, réel, soldat dans une guerre à laquelle il s’était déjà trop impliqué. Cesare avait fait les pas le séparant de la fille qu’il avait pris captive, sans même savoir comment il avait réussi à parcourir autant de mètres – une distance aussi longue que l’tour du monde, lui semblait-il. Il avait suffi de quelques pas, à croire qu’une énergie invisible l’avait vivifié, subitement – juste pour une fraction de seconde. « J’peux pas-. » finir une phrase. Ou aller se présenter aux urgences pour se faire soigner. Ou faire preuve de la moindre politesse. Et le chasseur savait déjà que s’il disait un mot de plus, il allait lui dégobiller dessus – alors tout ce qu’il fit, c’est dégager sa veste. Là, un bras, sortant celui-ci plus brusquement qu’il ne l’aurait voulu, tirant sur un pan de son tee-shirt pour découvrir sa peau marbrée, marbrée de… d’il n’savait quoi, il n’arrivait pas à voir, qu’à peine à comprendre. Qu’à peine à saisir ; saisir même l’ampleur de la douleur, l’électricité qui naviguait, naviguait en boucle juste à la surface de son torse. Là, pas très loin du cœur, juste sous ses côtes, pourtant il était vivant. Que quelqu’un explique comment, pourquoi – ou alors était-ce la mort la plus pernicieuse, patiente et traitresse qui soit ? Car à nouveau, et sans vergogne, il dut se raccrocher à la brune pour ne pas s’effondrer. S’accrocher – ou l’entrainer avec lui. Il ne sentit même pas ses genoux toucher le sol, l’impact de sa chute se répercuter à travers ses os. Tout ce qu’il sentit, ce fut le froid, qui se diffusa tel un baiser de la Faucheuse à travers toute sa contenance, son esprit et les survivances de conscience qu’il avait encore. Et il n’savait même pas pourquoi c’était elle, elle parmi tous les autres ; fallait pas trop lui en demander non plus.
Kaisa Makinen
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Sujet: Re: Sometimes, Fate and Karma have a strange sense of humor [Ft. Cesare DeMaggio] Dim 28 Fév 2016 - 22:36
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Etrange chose que l'être humain et ses émotions. Quelques secondes auparavant la jeune femme avait eu peur de lui. Un instinct primaire qui lui hurlait de s'éloigner, de ne surtout pas l'approcher. La poigne qu'il avait eu quelques secondes plus tôt ne mentait pas. Précis, puissant, mortel. Un homme dangereux, capable de la briser au moindre instant. Ce qui lui avait fait montrer les crocs presque automatiquement, bien que sa corpulence assez frêle ne lui confère que très peu de crédibilité. Une différence de force flagrante où il possédait l'avantage. Si elle se découvrait des facultés concernant le combat, elle refusait de s'y fier. Du moins pas tant qu'elle ne recouvrait pas sa mémoire, où qu'elle ne suivait pas d'entraînement correct. Mais cela restait un mécanisme de défense dont elle avait bien du mal à se défaire et qui ressortait dès qu'une personne la prenait par surprise. Sa propre faiblesse l'énervait plus que de raison. Ne pas savoir qui elle avait pu être, à qui elle pouvait vraiment confier son entière confiance n'aidait en rien. Certes, il y avait Rafael, son père, mais ça ne l'empêchait de rester bancale. Certains infirmiers en avait payé les conséquences les premiers jours qui avaient suivi son réveil. Une violence explosive malgré son corps affaibli et fragile. L'instinct de préservation qui prenait le pas sur le reste, comme si on l'avait formatée pour ça depuis son plus jeune âge.
Pourtant, dès qu'elle aperçut son état, elle ne put s'empêcher de craindre pour sa survie. Un véritable miracle qu'il ait pu atteindre l'hôpital sans décompenser avant. Sans mourir tout court en fait. Avachi, le nez qui saignait, le souffle court, tenant difficilement sur ses jambes... Cela devenait plus qu'inquiétant. Elle n'eut pas le temps d'avancer que le brun se trouvait déjà face à elle. Sauf qu'au lieu de reculer à nouveau, de l'éviter, elle fit un pas en avant, prête à le soutenir. Son regard glissa sur son torse jusque la cicatrice qui marbrait sa peau, y dessinant un arbre, ne laissant aucun doute sur son origine. Un impact de foudre. Une blessure qui bien que non ouverte devait le faire souffrir plus qu'il n'y paraissait.
Son premier cas du genre. Mais déjà, chacune des informations qu'elle avait sur les personnes ayant subit une électrocution lui revenaient. Même si cela différait, elle devrait faire avec, au moins le temps de le stabiliser. La mort n'avait fauché aucun de ses patients aujourd'hui, hors de question qu'il soit le premier.
-Comment est-ce que c'est arrivé ?
Pour confirmer ses doutes, mais aussi pour le garder concentré, l'empêcher de sombrer vers l'inconscience si réconfortante qui lui tendait les bras. Car s'il plongeait, la jeune finnoise n'était pas sûre de pouvoir le ramener. Peut être que cela paraissait enfantin, naïf, mais elle avait besoin qu'il se batte et se raccroche à la réalité.
La brune essaya tant bien que mal de le rattraper alors qu'il perdait l'équilibre. Mais il restait bien trop lourd pour elle, trop grand aussi. Avec sa physionomie, qui tenait plus de l'allumette qu'autre chose, la finnoise ne put qu'amortir un peu le choc, et l'empêcher de basculer complètement sur le carrelage. Le choc la fit à peine frémir, la douleur passant au second plan alors qu'elle l'installait de façon plus conventionnelle pour l'examiner. Kaisa plongea son regard dans le sien avec une de détermination sauvage qui ne faiblit pas face à son interlocuteur.
-T'endors pas. Faut que tu restes avec moi.
Sa voix se faisait plus ferme, autoritaire. A cet instant peu importait son identité, ce qu'il pouvait être à l'extérieur de ces murs. Il devenait un patient, certes peu ordinaire, mais elle n'avait pas à poser de jugement. La brune devait le soigner, point. Une aide qu'elle se devait de lui apporter, tout en sachant qu'elle n'obtiendrait rien en retour, mis à part la sensation du devoir bien accompli. Ses sentiments ne possédaient aucune utilité dans ce genre de moment, à part lui faire perdre son objectivité et diminuer ses capacités.
-Tu t'appelles comment ? Que j'te donne pas par un surnom idiot. Est-ce que tu as des allergies ?
Pour la douceur, on repasserait toujours, mais elle faisait de son mieux. Tant pis pour l'éthique, elle se rattraperait plus tard. Les gardes dans cet hôpital restaient éprouvantes, lui laissant les nerfs à vif. Surtout lorsque l'on se retrouvait dans les blocs opératoires pour les urgences. Rien qui ne soit très sympathique à voir, une pression constante pour sauver une vie. Un pied de nez à la mort. Et en plus... elle devait le gérer seule, alors que le cas du brun nécessitait une surveillance constante, ainsi que plusieurs examens. Une potentielle réanimation aussi. Au vue de son état, elle n'y échapperait pas, à moins qu'un miracle ne se produise, ce qui l'étonnerait au vue de la malchance qu'elle se traînait depuis quelques temps. Un véritable petit chat noir.
-C'est presque miraculeux que tu sois arrivé jusqu'ici de toi même. Tu as besoin d'un examen cardiaque, neurologique, et il faudra vérifier qu'aucun de tes organes n'ait été trop abîmés. Le choc électrique que tu as reçu devait être violent au vu de la cicatrice. Mais faire ça seule et dans cette pièce... Ca va être compliqué. J'ai pas le matériel nécessaire.
Des paroles débitées d'une voix calme, parfaitement maîtrisée, tandis qu'elle surveillait ses constantes vitales, qui ne la rassurait pas le moins du monde. Le but étant de lui faire comprendre qu'elle serait obligée de le déplacer pour le soigner correctement. Et surtout pour réaliser un diagnostique convenable qui l'orienterait vers les soins à lui prodiguer. Mais le tout nécessitait son consentement. Sans compter qu'elle n'était qu'interne, pas une grande chirurgienne, ni spécialiste des traumas. La jeune femme avait beau assimiler rapidement de grosses masses d'informations, elle ne restait qu'une simple étudiante avec beaucoup de chemin à parcourir.
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Cesare DeMaggio
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Sujet: Re: Sometimes, Fate and Karma have a strange sense of humor [Ft. Cesare DeMaggio] Mar 19 Avr 2016 - 2:41
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La chasse avait ses conséquences ; un fait que Cesare avait appris avant même de devenir un chasseur à part entière. Une leçon que son patriarche lui avait inculquée alors qu’il n’avait été qu’un gamin, tâtonnant à peine dans un héritage hostile et violent. La cicatrice de cette première estafilade, profonde, meurtrière qui avait traversé la chair de son flanc, il l’avait encore et s’était acclimaté à celle-ci, lentement mais sûrement. Il en avait eu d’autres depuis, des plaies qui laisseraient une marque éternelle sur sa peau – des traces d’impact de balles, l’endroit où une lame glacée avait léché sa peau. Des brûlures. Mais cette cicatrice en particulier avait une saveur unique- amère. La première vraie trahison de son père au nom de la cause. Il avait appris ensuite à s’acclimater pour survivre, tel un animal sauvage léchant ses plaies dans le néant. Toutes les leçons de son père, il les avait apprises à la dure, comme s’il n’avait été rien d’autre qu’un métal glacé que Rafael avait chauffé, malaxé et plié à ses volontés. Orgueil contre orgueil, Cesare avait bien trop souvent ployé l’échine face à ses parents : ç’avait coûté la vie à Aria. Et aujourd’hui, ça mettait Isolde en danger – et ça l’avait forcé lui à rester dans les couloirs de ce même hôpital, oublié et silencieux, alors que la transmutante avait, seule, donné naissance leur fille. Cesare n’aimait pas les hôpitaux, une pensée récurrente, lascive, qui venait tourner dans sa tête dès lors que leur odeur aseptisée venait lui piquer les narines : fallait que ce soit le désespoir qui le conduise là, une panique fébrile, et ses instincts qui fuyaient la mort pernicieuse qui fermait peu à peu son champ de vision. C’était un miracle, ouais, qu’il se trouve ici, quand bien même il avait une difficulté constante, entre chaque souffle, de bien savoir ce qu’était ici ; à mi-chemin entre la réalité et l’irréel, une ivresse délicate qui s’éprenait peu à peu de ses muscles, une caresse froide tout le long de sa peau qui n’indiquait rien de bon. Parce que le DeMaggio, il savait qu’il avait la sueur au front, des frissons indélicats qui lui traversaient tout le corps, et un malaise qui rendait chacun de ses pas plus cotonneux que le précédent. Le visage auquel il se raccrochait, il avait quelque chose de familier, et c’était presque sans savoir pourquoi, comment, par quel procédé chimique irréel, que le chasseur se retrouvait pris d’une profonde admiration, affection pour cette personne qui se trouvait là sur son chemin. Et pourtant, c’n’était pas de son plein gré, c’n’était pas parce qu’il avait demandé poliment : il avait beau n’avoir qu’à moitié conscience, contrôle de ce qu’il faisait dans la fébrilité de sa hargne, sa peur, son désespoir tous mélangés ensemble, Cesare se souvenait vaguement, quand même, ne pas avoir laissé le moindre choix à la jeune femme. Mais les résistances de l’inconnue, fondant dès lors qu’elle avait posé une œillade sur lui, avaient amené l’arôme ferreux du sang au creux de ses lèvres – combien de temps il mit, Cesare, à se rendre compte qu’un filet vermeil s’échappait de sa narine pour glisser abondamment jusqu’à sa bouche ? Sa main aussi lourde que du plomb, il fut incapable de la laver pour essuyer l’hémorragie, son attention focalisée sur les secondes qui défilaient, les battements effrénés de son cœur contre ses côtes – ce fut la voix de la victime qui lui fit relever un regard un tant soit peu direct.
« Comment est-ce que c'est arrivé ? » comment est-c’que c’était arrivé ?, il y eut tout un écho, comme une chaine de pensées qui n’arrivaient pas à leur fin, l’électricité qui tournait, tournait dans sa tête sans atteindre ses nerfs pour lui faire ouvrir la bouche ; Cesare avait relâché son tee-shirt d’une main qui trembla, frissonna pour une seconde avant qu’il ne maîtrise ce geste, les muscles de son cours tout entier se crispant sur eux-mêmes, comme s’il cherchait à devenir un mur impénétrable. « Un mutant. » qu’il répondit, se découvrant la voix rauque, sa langue glissant sur les frontières de sa bouche où il trouva une nouvelle fois le goût du sang, son propre sang. Il en tonnait contre ses tempes désormais, assez pour complètement le rendre sourd à tout ce qui l’entourait : le monde tout entier défaillit – ou peut-être fut-ce juste lui, à voir la façon dont la blonde se retrouvait subitement dressée au-dessus de lui, à tenter de le retenir de ses bras si frêles. Quel acte désespéré, aurait-il voulu lui dire : sa musculature avait été sculptée par les années, les entrainements, l’épuisement, et la mort lente et douloureuse de sa raison au profit d’une cause qui avait fait de lui une arme létale. Lorsque tous ces muscles venaient à se relâcher pour qu’il n’puisse plus tenir debout, c’était toute une masse, infiniment plus forte qu’elle, qui s’entrainait dans une certaine direction. Mais sans elle, il se serait éclaté le crâne sur le sol, ses bras peu décidés à agir selon les réflexes qu’on lui avait inculqués- il y pensa, pour une fraction de seconde, avec l’envie de la remercier, qui s’envola dans le néant de l’oubli dès qu’il cilla. Son cerveau tournait trop vite, son cœur lui semblait battre trop lentement, avec l’énergie du désespoir contre son poitrail – sur ses paumes, Cesare sentait une moiteur dégueulasse lui coller les doigts, et pourtant le faire frissonner de la tête aux pieds. Est-c’que c’était ça, la mort ? Combien de fois l’avait-on poussé dans les bras de la Faucheuse ? Combien de fois avait-il esquivé de justesse, l’embrassade mortelle, l’étreinte invisible de cette ennemie de toute une vie ? Il n’voulait certainement pas crever ici, comme ça, quand bien même il se savait déjà extrêmement chanceux d’avoir été victime et témoin de toute une chaine d’événements qui lui avaient irrémédiablement sauvé la peau. Sans Moira Kovalainen, il serait mort. La pensée lui déchira l’âme dans une ultime palpitation de son cœur, alors qu’il s’retrouvait à volontiers vouloir tourner de l’œil, pour aller rejoindre la mutante, sa victime, celle à qui il avait bien l’besoin de rendre des comptes. « T'endors pas. Faut que tu restes avec moi. » est-ce qu’il avait arrêté de respirer pour une seconde ? Ou une heure ? Ou une éternité ? L’air qui s’engouffra dans la trachée du brun sembla tout autant salvateur que douloureux. Est-c’que ça allait s’arrêter à un moment ? La pensée coupable, il l’eut enfin qui perça comme un cri dans le néant- qu’il meurt ici et maintenant si tel devait être le cas ; il crèverait à cause de sa démesure, sa stupidité, sa vengeance. Creuse ta tombe, et il ne se souvenait plus du reste, le reste de la litanie qu’Isolde avait lâchée au sujet de la chimère de justice qu’il avait cherchée, celle qui l’avait rendu complètement cinglé. Aria n’reviendrait pas. Et il voulait bien croire que s’il fermait les yeux maintenant, il la retrouverait au moins : la tentation grandit en lui, viscérale, réelle pour la première fois depuis que l’éclair avait fracturé l’air pour le frapper de plein fouet. Il l’avait pourchassée cette mort, peut-être bien sans même s’en rendre compte, sans même l’accepter – parce que les DeMaggio n’étaient pas des lâches. Mais tout c’qu’il voulait, c’était Aria ; ni une vengeance, ni la mort de tous ceux qu’Artur Kovalainen aimait, ni continuer comme ça.
Il en oubliait même Isolde, parce qu’à quoi bon penser à elle quand y’avait rien à quoi se raccrocher ? « Tu t'appelles comment ? Que j'te donne pas par un surnom idiot. Est-ce que tu as des allergies ? » des allergies, une pensée concrète, quand bien même sa nuque semblait molle, incapable de supporter sa tête si lourde pendant bien longtemps- il parvint à signer négativement de la tête malgré tout, trouvant les yeux si clairs de sa sauveuse sans même savoir comment il avait pu trouver la volonté de relever le visage. Il en avait oublié la décence, alors que ses yeux noirs semblaient la scruter sans vraiment la voir – impoli qu’il était, il avait oublié la moitié de ses mots ; de toute manière, il avait fallu que ses géniteurs lui infligent un prénom trop long à prononcer pour l’heure. « C'est presque miraculeux que tu sois arrivé jusqu'ici de toi même. Tu as besoin d'un examen cardiaque, neurologique, et il faudra vérifier qu'aucun de tes organes n'ait été trop abimé. Le choc électrique que tu as reçu devait être violent au vu de la cicatrice. Mais faire ça seule et dans cette pièce... Ça va être compliqué. J'ai pas le matériel nécessaire. » « Okay. » le mot avait été lâché du tac au tac par un chasseur qui pourtant, n’avait entendu, assimilé et retenu qu’une infime part de ses mots : et pourtant, il n’avait pas cillé, pendant de longues secondes après avoir prononcé ce simple mot. « Okay. » répéta-t-il dans un murmure sourd, du plat de sa main bénissant le sol glacé qui était juste là, s’appuyant dessus comme s’il cherchait à s’enfoncer dans le sol – il était tenté, terriblement tenté de se coucher par terre, comme ça, en l’attente de quelque chose, quoique ce soit ; la survie ou la mort, la sélection naturelle. Est-c’que la dérive de ses pensées allait s’arrêter, à un quelconque moment ? « Désolé... » en déblatara-t-il dans un marmonnement, alors que sa deuxième main trouvait le sol, et que le DeMaggio tentait tant bien que mal de se redresser ; il était tombé, effondré sur le carrelage comme une vulgaire marionnette sans ses fils, il allait devoir se relever, ou au moins essayer. Et ça lui bouffait assez d’énergie, assez de volonté, tirant sur ses muscles, ses chairs endolories sous la cicatrice encore brûlante qui s’était gravée sur sa peau. Cesare s’en retrouva replié à moitié, le souffle court, un de ses bras s’enroulant autour de son abdomen fracturé par l’éclair impétueux d’Andreas Kovalainen. Qu’elle l’emmène où elle voulait, qu’elle fasse ce qu’elle avait à faire – qu’elle ait balancé des conneries juste pour s’enfuir ; rabattu contre un pan de mur, crispé par les douleurs, le dos vouté, Cesare n’pourrait rien faire si elle décidait de se barrer de toute manière. Non, fallait qu’il fasse confiance à ses jugements, aussi impétueux avaient-ils été – fallait qu’il fasse confiance à l’inconnue ; un véritable défi qu’il s’imposait à lui-même. Alors en désespoir de cause, il empoigna l’épaule de la jeune femme, capturant son attention alors qu’il concentrait, concentrait tous ses efforts : « Faut l’dire à personne. » et sa voix se brisa, parce qu’il semblait qu’il avait articulé trop de paroles à la fois, mais aussi parce que ses poumons vidés par cette simple phrase, le brun eut besoin de ravaler de l’oxygène, tentant vainement de calmer les battements si impétueux, si capricieux de son cœur.
Spoiler:
désolée pour l'attente aussi et cet espèce de kaka pourritus
Kaisa Makinen
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Sujet: Re: Sometimes, Fate and Karma have a strange sense of humor [Ft. Cesare DeMaggio] Mer 8 Juin 2016 - 0:13
Sometimes, Fate and Karma have a strange sense of humor [Ft. Cesare DeMaggio]
" It's funny how things work out Such a bitter irony Like a kick right to the teeth It fell apart right from the start"
Un mutant ? Sa mâchoire se crispa légèrement alors qu'elle continuait à s'affairer autour de lui. Pourquoi avait-il été attaqué ? Se retrouvait-elle face à un chasseur ? Cette simple pensée la fit frémir sans qu'elle ne le contrôle vraiment. Une méfiance instinctive qui la prenait aux tripes. Vestige d'expériences dont elle ne se souvenait pas. Elle soutint son regard sans flancher, n'y décelant pas d'animosité dirigée à son encontre. Peut-être n'avait-il été qu'au mauvais endroit au mauvais moment ? Ses inquiétudes n'étaient sûrement pas fondées. Même si la poigne mortelle du brun à son arrivée lui hurlait le contraire.
Ses excuses la prirent de court, tout comme son expression. Etait-ce vraiment pour elle qu'il s'excusait ? Par ce simple mot, il réussissait à chasser ses dernières réticences à garder le silence. Cet homme semblait être un paradoxe ambulant. Sûrement qu'en dehors des murs de cet hôpital, elle ne saurait sur quel pied danser avec lui. La Finnoise hocha doucement la tête. Quelque chose dans ses yeux sombres parvenait à la convaincre, lui donnait envie de l'aider plus que nécessaire. Foutues impressions, tiens. Elle le regretterait sûrement par la suite.
-T'as pas intérêt de crever. Je vais faire de mon mieux, alors tu dois t'accrocher aussi.
Tant pis pour l'éthique et la politesse. Il n'était pas ce que l'on pouvait qualifier d'un cas normal. Après tout, cet inconnu, l'avait, d'une certaine manière, prise en otage. Bien que dans son état, elle aurait pu simplement passer la porte et appeler la police, tout en lui injectant une dose de tranquillisant au passage. Oui, elle aurait pu. Elle aurait dû même. Pourtant, elle restait plantée là, face à lui, le regard résolu, presque autoritaire. La jeune femme l'aida à se redresser, ses gestes calmes et doux trahissant une certaine expérience. Si elle ne le pressait pas, elle l'aidait à être efficace. Fluette, elle ne parviendrait pas à le porter, mais au moins pourrait-elle prévenir une nouvelle chute. Après avoir placé son patient de manière à ce qu'il ne s'éclate pas la tête contre le sol, elle lui tendit des mouchoirs, avant de chercher du coton pour y verser un peu d'eau oxygénée.
-Il faut que tu te mouches doucement, et ne met pas la tête en arrière. J'ai pas le temps de faire un méchage, je préfère déjà vérifier l'état de ton coeur.
Si elle pouvait ne serait-ce qu'endiguer un tant soit peu l'écoulement de sang, cela pourrait toujours servir. Elle lui tendit le coton à mettre dans sa narine avant de tourner à nouveau les talons.
-Je reviens vite, j'vais juste chercher un fauteuil roulant au bout du couloir.
Ce qui leur permettrait de gagner en rapidité dans les couloirs. Et au vu de l'état du jeune homme, cela ne serait vraiment pas un luxe. Et elle éviterait plus facilement les questions, du moins, elle l'espérait sincèrement. Les autres internes avaient l'habitude de la voir distante par moment, presque effacée, et ils avaient appris à la laisser filer. Si elle avait de nouveau obtenue l'autorisation d'effectuer les soins et de participer à certaines opérations, l'accident avait laissé des traces encore visibles. De quoi l'arranger pour cette nuit. Kaisa mit la main sur le fauteuil , s'éclipsant rapidement loin des infirmières, distribuant son sourire habituel, bien qu'un peu fatiguée. Une routine bien huilée qui ne lui fit pas défaut.
Qu'elle idée de ne pas vouloir passer de manières conventionnelles ? Qu'avait-il à craindre ? Il aurait très bien pu dire qu'il avait subit un choc électrique, sans que cela n'éveille les soupçons. Après tout, il n'avait pas été blessé par balle, personne n'aurait pu le dénoncer. A moins que le mutant qui l'ait mis dans cet état ne le recherche. Mais là encore, le secret médical l'aurait protégé. Pourquoi voulait-elle tant respecter sa demande ? Franchement ? La brune n'en savait rien elle même. Il ne s'agissait même pas de la peur de représailles. Illogique et parfaitement inconscient. C'était comme l'envie de jouer avec le vide alors qu'elle se retrouvait au bord du précipice, ou de mettre son bras dans la gueule ouverte d'un crocodile. Pour narguer le danger et envoyer bouler le reste. Une envie stupide de croire en cet homme, de lui donner un peu de sa confiance alors qu'elle la refusait à bon nombre de personnes. Serait elle déçue ? Surement. Il ne restait qu'un inconnu parmi tant d'autre. Mais tant qu'il ne mourrait pas, elle considérerait ça comme une victoire. Du temps de gagné contre la mort. C'était tout ce qui importait vraiment au final. Pas de merci, ni de au revoir. Au moins le voir repartir sur ses jambes et pas dans une housse, les pieds devant.
Elle rentra dans la salle d'examen d'un pas rapide, vérifiant rapidement son état tout en l'aidant à se mettre dans le fauteuil.
-Je garderai le silence le plus possible mais tu devras m'aider, d'accord ?
Sans attendre sa réponse, elle l'emmenait plus loin, dans une chambre à l'écart, ou elle pourrait aussi lui faire un électrocardiogramme. Mais pour le bilan neurologique, biologique, et le suivi des variations enzymatiques cela s'annonçait plus délicat pour n'en parler à personne. Elle n'avait pas encore assez d'expériences pour que personne ne s'interroge quant à une telle prescription. Elle verrait en temps voulu. S'il évitait la crise cardiaque, ce serait déjà formidable. Surtout avec son risque de fibrillation ventriculaire. Elle pourrait toujours faire des vérifications plus simples lorsque le risque principal serait écarté. S'il avait présenté une déficience neurologique grave, il n'aurait pas pu se déplacer seul jusqu'à l'hôpital, et encore moins aligner quelques mots. Hors ici, il la comprenait, bien qu'il soit dans les vapes. Ce qui restait parfaitement normal au vu des battements erratiques de son coeur et de la douleur qui devait lui vriller le torse. Mais sans IRM, ou autres examens approfondies, elle ne pouvait être sûre de rien, ce qui la faisait tiquer. Elle avait horreur d'avancer à l'aveuglette comme ça.
-Tu peux enlever ton haut seul ?
Qu'elle puisse nettoyer le sang avant de placer les électrodes correctement. Elle fronça légèrement le nez en voyant la véritable étendue des brûlures. Qui qu'il soit, il supportait vraiment bien la douleur. Bien des personnes aurait hurlé au moindre contact. Elle retint un soupir, laissant la machine effectuer ses tracés, récupérant une dose d'analgésique.
-Je vais te donner des antidouleurs, ne t'agite pas, hm ? Puis après je vais devoir te faire des pansements stériles par rapport à ta blessures. Pour le reste on sera obligé d'attendre que ton rythme cardiaque se stabilise un minimum. Je ne peux pas prendre le risque de t'emmener passer des scanners dans ton état alors que je suis seule.
Kaisa n'était pas vraiment sûr qu'il l'écoutait véritablement, mais elle s'efforçait à combler le silence et d'attirer son attention. La jeune femme priait pour qu'il ne décompense pas devant elle. Car une réanimation dans son état, sans demander de l'aide, ça s'annonçait assez joyeux. Ne restait plus qu'à espérer que le brun n'ait pas une karma aussi pourri que le sien. Pas très scientifique comme réflexion, mais tant pis. Elle assumait. Chacun avait sa propre méthode pour conserver de l'espoir. Son regard dériva sur le tracé de l'ECG, bien loin d'être régulier. La nuit s'annonçait longue visiblement. Réprimant un bâillement, elle continua de désinfecter chacune de ses plaies pour réaliser ses pansements. Autant profiter de ce calme relatif qu'il lui offrait au cas où tout devait dégénérer.
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Sujet: Re: Sometimes, Fate and Karma have a strange sense of humor [Ft. Cesare DeMaggio]
Sometimes, Fate and Karma have a strange sense of humor [Ft. Cesare DeMaggio]