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Auteur | Message |
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Cesare DeMaggio ADMIN - master of evolution MESSAGES : 45269
SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
| Sujet: Re: ☆ le ctrl+v. Ven 3 Juin 2016 - 1:27 | |
| - Citation :
- Serrer Isolde dans ses bras, en imaginant leurs plans pour les quinze prochains jours, qui ne seraient rien d’autre que vacances et détente- avec leur fille. Même dans les moments les plus heureux, les plus idéaux et les plus interdits de leur histoire d’antan, Cesare ne se serait jamais imaginé vivre de tels instants : dans ses fantasmes les plus fous, et même lorsqu’il avait appréhendé son avenir avec la Saddler, le DeMaggio avait lutté pour dépeindre une image aussi nette d’un bonheur qui lui avait semblé toujours être refusé. Comment pouvait-il penser comme ça, alors même que pendant des années, il avait tout simplement rejeté la moindre idée de vouer son cœur à qui que ce soit, parce que l’amour était une faiblesse dont les hunters portaient plus souvent le fardeau qu’un quelconque avantage qui soit. Et pourtant, les DeMaggio ne faisaient pas partie – de loin – des familles de chasseurs les plus dysfonctionnelles qui soient : au contraire, Isabela et Rafael avaient toujours paru aux yeux des autres être un couple soudé, un mariage qui fonctionnait selon certains standards. Et pour ses géniteurs, ç’avait toujours été parce qu’il y avait eu un accord tacite entre eux deux dès le moment où ils s’étaient rencontrés : leur mariage, ç’avait été un moyen de consolider les forces de leur famille, certainement pas un caprice de leurs cœurs amoureux. C’était bien triste comme modèle de vie, mais il n’y avait bien que maintenant, avec la blonde serrée dans ses bras, son cœur courant sereinement contre ses côtes, que le fils pouvait s’en rendre compte. Il s’était toujours dit qu’au mieux il pourrait rester célibataire, son existence vouée à la chasse sans que ça n’emmerde personne. Au pire, il s’était imaginé surtout se marier dans les mêmes circonstances que ses deux parents : et au-delà de ça, ni lui ni sa potentielle femme choisie par la force des événements, n’aurait envisagé de partir en vacances pour prendre du bon temps à Paris alors qu’il y avait tant à faire avec les dégénérés qui pullulaient de partout. Ouais, y’avait eu un temps où il avait eu de telles pensées, tout comme il avait eu de certaines pensées sur le mariage, les couples, l’amour tout simplement – un peu comme Isolde elle-même, ils pouvaient au moins reconnaître qu’ils s’étaient changés l’un l’autre, et il espérait bien que c’était pour le meilleur. Quand il était comme ça, juste avec la jeune femme, à caresser ses cheveux, à sentir sa présence à côté de lui, Cesare ne pouvait s’imaginer ce qui pourrait être mieux que ça, ce qu’il pourrait demander de plus si quelqu’un lui proposait de faire de tous ses rêves une réalité. Probablement qu’il voudrait aussi ne plus avoir une menace pesant constamment sur ses épaules- la crainte de récolter les conséquences de ses actes et de son imprudence. Mais au-delà de ça… au-delà de ça, il n’se serait jamais imaginé être un amoureux et un père aussi à l’aise avec cette perspective d’avenir qu’il s’imaginait de plus en plus souvent.
Eux trois, tranquilles, paisibles, finalement loin de toute crainte et de tout démon : n’était-ce pas ce qu’ils avaient là ? Si Isolde avait emporté une part de Radcliff avec elle, le brun espérait silencieusement qu’il avait au moins réussi à lui permettre d’en laisser un peu plus derrière. Elle n’abandonnait ni ses amis, ni ses responsabilités, et elle n’était coupable de rien, en l’accompagnant ici : ils ne faisaient que vivre, comme ils s’en étaient si souvent privés. Qu’est-ce que ça pouvait signifier, deux semaines de trêve alors que ça faisait, elle, sept ans qu’elle se battait, et lui près de vingt ans que son existence toute entière gravitait autour d’une cause quelle qu’elle soit ? Non, ils y avaient droit, et le DeMaggio était prêt à le clamer haut et fort au premier connard qui serait prêt à leur reprocher ces instants délicieux qu’ils prenaient enfin pour eux. Ils avaient déjà perdu plus que beaucoup, sacrifié plus que certains ; alors franchement, sentir Isolde se détendre peu à peu contre lui, l’entendre lâcher des rires de plus en plus réels et spontanés, était le sentiment le plus délicieux qui soit- enfin, ils étaient à Paris. Tous les trois ; et ils voulaient bien croire qu’ils avaient finalement la possibilité d’en profiter. Tous les trois. « J’suppose que ça dépend de l’endroit-… et s’il fait trop froid, j’suis sûr qu’on trouvera un moyen de se réchauffer. » qu’il ricana à la fin de sa phrase, haussant les sourcils pour chasser l’air songeur qui l’avait rattrapé aux paroles de la jeune femme ; il n’avait jamais pensé à la simplicité de moments comme ça- ouais, ils n’avaient jamais dormi à la belle étoile ensemble, parce que bon, à Radcliff, pourquoi devraient-ils dormir à la belle étoile ? Et Isolde était-elle vraiment du genre mielleuse romantique au point de vouloir admirer la voute céleste avec son amoureux ? C’était encore pire que les fleurs d’un certain point de vue, alors le jeune homme n’avait jamais pensé à ça. Comme quoi, y’avait une part positive au fait qu’ils ne se soient que trop rarement donné la chance de vivre simplement : ils avaient encore plein de choses à découvrir l’un de l’autre, plein de choses à découvrir dans le fait de vivre comme ça, ensemble, comme un couple qui partait simplement en vacances. « Ouais j’suppose que même les gens qui vivent près d’une plage peuvent avoir des bébés. Y’a même des bébés qui naissent dans les pays chauds, tu vois. » ironisa-t-il dans un rictus alors que c’était sans doute la première fois qu’ils entraient dans cette phase de tout couple, celle du ‘je me moque gentiment de toi’ avec un petit éclair sarcastique dans les yeux. Elle lui rendait bien la pareille, à lui briser ses rêves et ses fantasmes de plage, alors qu’il feignait la déception à l’idée de ne pas avoir une Isolde qui courrait sur la plage en maillot de bain rien que pour lui. C’est vrai que sans la musique épique, ç’aurait quelque chose de bizarre. « J’ai rien contre les maillots de bain serrés… » et il en avait l’air songeur, comme s’il était en train de s’imaginer ce que ça pouvait donner, la poitrine d’Isolde dans un maillot de bain spécialement conçu pour ne pas que ça bouge dans tous les sens, comme elle disait. C’était vrai qu’elle n’avait pas grand-chose d’une planche à pain, ce qui était loin de lui déplaire. « J’commence à vraiment aimer l’idée de la plage là- te voir en bikini, ça attise ma curiosité… » quelque chose qui perdait effectivement de son exotisme en plein Paris- et dire qu’ils étaient censés être dans une des villes les plus romantiques du monde. C’est vrai qu’il manquait ça ici, la plage- ça non plus, Cesare n’se serait jamais imaginé vivre de tels moments.
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| | | Isolde Saddler ADMIN - master of evolution MESSAGES : 46349
SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
| Sujet: Re: ☆ le ctrl+v. Ven 3 Juin 2016 - 1:36 | |
| - Citation :
- Depuis presque huit ans, Isolde avait l’impression que toute sa vie était guidée par ce qui s’était passé ce jour-là, à Miami. C’était censé être des vacances, loin de Radcliff, dans une grande ville, au soleil, avec la plage, un moment de détente en famille. Juste elle et son père, parce que c’était ça la famille Saddler, juste eux deux. Mais les vacances s’étaient transformées en un véritable cauchemar dès lors qu’on avait tué son père et depuis ce jour, elle avait bien du mal à vivre sans ressasser, encore et encore, les événements de cette fichue journée. C’était son père après tout, comment pouvait-elle vraiment passer à autre chose ? Oublier son père, oublier ce jour, ça lui était complètement impossible. Ça restait là, toujours présent au cœur de la plupart des décisions qu’elle prenait. C’était ça qui avait réveillé sa volonté d’aider les autres, les transmutants qui en avaient besoin, ceux qui étaient en danger, ceux qui n’arrivaient pas à assumer ce qui était en train de leur arriver. Elle avait également abandonné sa volonté de faire des études d’art, préférant se tourner vers la police, pour faire comme son père, pour rendre justice à ceux qui en avaient besoin. Sa vie et ses objectifs, ils avaient complètement changés le jour où son père était mort. Encore aujourd’hui, la douleur elle était là dans son cœur, moins présente peut-être, mais elle était toujours là. Son père, il lui manquait tous les jours. Elle avait l’impression d’avoir toujours autant besoin de lui et c’était d’autant plus vrai maintenant que Clara était là. Il était été un grand-père merveilleux, elle n’en doutait pas une seule seconde. Au lieu de ça, le seul grand-père qu’elle était Clara et qu’elle ne connaitrait jamais, c’était le père de Cesare et franchement, y avait mieux comme grand-père. Jamais elle ne pourrait tourner complètement cette page. Elle se disait que si elle arrivait à se venger, peut-être que ce serait plus simple. Si elle faisait payer à celui qui l’avait tué, si elle arrivait à faire payer Haylie qui l’avait trahie elle. Mais est-ce que ce serait vraiment le cas ? Elle l’avait dit à Cesare quand il parlait de venger la mort de sa sœur, quoi qu’il fasse, ça ne changerait rien à la situation, sa sœur, elle n’allait pas revenir. Dans le pire des cas, comme c’était des hunters qui l’avaient tuée, se venger ça retirer deux gros connards des rues de Radcliff, mais au-delà de ça, ça ne changerait pas grand-chose.
Appuyer sur cette détente alors, ce serait aussi débarrasser les rues de la ville d’un hunter, d’une fille qui manipulait les autres pour arriver à ses fins. Alors pourquoi est-ce qu’elle n’appuyait pas ? Y avait cette question qui n’arrêtait pas de se répéter dans sa tête. Elle avait l’impression d’être en train de se dégonfler, alors que son doigt flirtait avec la gâchette sans jamais oser appuyer dessus. Cette fille le méritait, pour tout ce qu’elle avait déjà fait, parce qu’y avait fort à parier qu’elle n’était pas sa seule victime. La tuer ici et maintenant ce serait sauver des vies, toutes celles qu’elle pourrait avoir dans son collimateur. Le monde se porterait quand même beaucoup mieux sans cette fille. Alors, il lui suffisait de tirer et on en parlerait plus. N’était-ce pas pour ça qu’elle était là ? Pour cette raison précise qu’elle l’avait traquée dès lors qu’elle l’avait aperçue en ville ? Tirer ça semblait presque être la meilleure chose à faire, alors c’était quoi son problème à la fin ? Elle n’avait pas envie d’être la fille trop gentille, trop humaine qui se mettait à avoir des états d’âme pour les hunters alors même qu’eux, ils n’en avaient jamais quand il s’agissait de tuer les transmutants. L’idée quand elle avait fondé Insurgency, c’était ça, jouer sur le même terrain que les hunters. Les traquer, les tuer, avant que ce ne soit eux qui le fassent. Il s’agissait de ses intentions à elle, mais fallait croire qu’elle était juste bonne à laisser faire les autres. Lyudmila et Mikael avaient vraiment eu raison l’autre soir quand elle avait fait explosé la mairie, elle n’irait pas loin toute seule, parce que la réalité qui s’imposait à elle en cet instant, c’était qu’elle n’était qu’une putain de lâche. Ses nerfs étaient en train de la torturer pourtant, à chaque fois que la jeune femme en face d’elle ouvrait la bouche, elle avait l’impression de sentir la rage en elle s’accroitre, peut-être qu’il fallait continuer comme ça, pousser sa rage au maximum pour qu’elle finisse par craquer, qu’elle cède aux pulsions sans avoir sa bonne conscience pour retenir son geste. « Comment est-ce qu’on peut faire ça à quelqu’un ? » C’était dégueulasse de jouer avec les sentiments d’une personne comme elle avait pu le faire. Elle était tombée amoureuse d’elle, alors que ça n’avait été qu’un jeu, qu’y avait rien de vrai dans tout ce que la jeune femme avait pu lui raconter. « Est-ce que j’ai l’air d’un monstre pour toi ? » Parce que si c’était le cas, il allait vraiment falloir qu’elle songe à se regarder dans la glace. « Est-ce que j’avais l’air d’un monstre à l’époque ? » Comment est-ce que ça pouvait être logique dans la tête des gens comme elle, dans tête à elle ? Elle avait eu dix-huit ans à l’époque, elle était amoureuse de cette fille, elle n’avait jamais fait de mal à personne elle n’avait pas l’impression d’avoir était bien méchante à l’époque alors, pourquoi elle ?
L’éternelle question sans doute, celle qui n’aurait jamais de réponse. Y en avait des transmutants qui étaient dangereux, elle était prête à l’admettre, elle n’était pas complètement aveugle. Mais elle, la Isolde de dix-huit ans franchement, y avait plus dangereux comme transmutant. Mais c’était le problème des hunters, ils s’en prenaient toujours aux moins dangereux dans le fond, parce qu’ils savaient très bien que contre les autres, ils avaient moins de chance de s’en sortir. Alors c’était quoi la putain de logique dans leur façon de fonctionner ? De quoi est-ce qu’ils prétendaient vouloir protéger l’humanité ? De gens qui se contentait de vivre comme le commun des mortels et qui n’avaient absolument pas l’intention d’utiliser leurs dons pour faire du mal autour d’eux ? Et si elle en avait eu le courage, elle aurait voulu demander à Cesare, maintenant qu’ils ne s’engueulaient plus tous les quatre matin, où est-ce que c’était possible de trouver un sens dans ce putain de paradoxe. Parce qu’elle essayait, encore et encore, mais y avait rien à faire, elle ne comprenait pas pourquoi c’était toujours les innocents qu’on tuait. Là encore, en face de Haylie, c’était une évidence qui s’imposait à elle. Parce que son père, il était mort ce jour-là, parce qu’elle avait fait confiance à Haylie. Alors qu’elle n’avait été qu’une mission pour elle. Une cible à amadouer pour mieux laisser quelqu’un d’autre la tuer. Son père était mort à cause de cette fille, lui qui était innocent et elle qui était loin de l’être, elle allait très probablement s’en sortir. « Ferme là ! » Elle se sentait encore en train de s’énerver, à juste titre, parce qu’elle n’arrivait pas à tirer et ça la rendait folle et c’était plus simple de lui crier dessus plutôt que d’assumer ce fait. Elle n’allait pas non plus le lui dire, qu’elle ne la tuait pas parce qu’elle n’en avait pas le courage. Alors quoi, lui dire qu’elle ne le faisait pas parce qu’elle valait mieux qu’elle, mieux que tous les meurtriers avec lesquels elle trainait ? Elle ne voulait pas valoir mieux que ça, pas ce soit alors qu’un simple geste et elle pourrait avoir une partie de sa vengeance. C’était facile de presser une détente, physiquement parlant, elle était là, juste sous son doigt, elle n’avait qu’à plier le doigt et pourtant là maintenant, ça semblait être le geste le plus difficile au monde.
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| | | Cesare DeMaggio ADMIN - master of evolution MESSAGES : 45269
SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
| Sujet: Re: ☆ le ctrl+v. Ven 3 Juin 2016 - 1:40 | |
| - Citation :
- Serrer Isolde dans ses bras, en imaginant leurs plans pour les quinze prochains jours, qui ne seraient rien d’autre que vacances et détente- avec leur fille. Même dans les moments les plus heureux, les plus idéaux et les plus interdits de leur histoire d’antan, Cesare ne se serait jamais imaginé vivre de tels instants : dans ses fantasmes les plus fous, et même lorsqu’il avait appréhendé son avenir avec la Saddler, le DeMaggio avait lutté pour dépeindre une image aussi nette d’un bonheur qui lui avait semblé toujours être refusé. Comment pouvait-il penser comme ça, alors même que pendant des années, il avait tout simplement rejeté la moindre idée de vouer son cœur à qui que ce soit, parce que l’amour était une faiblesse dont les hunters portaient plus souvent le fardeau qu’un quelconque avantage qui soit. Et pourtant, les DeMaggio ne faisaient pas partie – de loin – des familles de chasseurs les plus dysfonctionnelles qui soient : au contraire, Isabela et Rafael avaient toujours paru aux yeux des autres être un couple soudé, un mariage qui fonctionnait selon certains standards. Et pour ses géniteurs, ç’avait toujours été parce qu’il y avait eu un accord tacite entre eux deux dès le moment où ils s’étaient rencontrés : leur mariage, ç’avait été un moyen de consolider les forces de leur famille, certainement pas un caprice de leurs cœurs amoureux. C’était bien triste comme modèle de vie, mais il n’y avait bien que maintenant, avec la blonde serrée dans ses bras, son cœur courant sereinement contre ses côtes, que le fils pouvait s’en rendre compte. Il s’était toujours dit qu’au mieux il pourrait rester célibataire, son existence vouée à la chasse sans que ça n’emmerde personne. Au pire, il s’était imaginé surtout se marier dans les mêmes circonstances que ses deux parents : et au-delà de ça, ni lui ni sa potentielle femme choisie par la force des événements, n’aurait envisagé de partir en vacances pour prendre du bon temps à Paris alors qu’il y avait tant à faire avec les dégénérés qui pullulaient de partout. Ouais, y’avait eu un temps où il avait eu de telles pensées, tout comme il avait eu de certaines pensées sur le mariage, les couples, l’amour tout simplement – un peu comme Isolde elle-même, ils pouvaient au moins reconnaître qu’ils s’étaient changés l’un l’autre, et il espérait bien que c’était pour le meilleur. Quand il était comme ça, juste avec la jeune femme, à caresser ses cheveux, à sentir sa présence à côté de lui, Cesare ne pouvait s’imaginer ce qui pourrait être mieux que ça, ce qu’il pourrait demander de plus si quelqu’un lui proposait de faire de tous ses rêves une réalité. Probablement qu’il voudrait aussi ne plus avoir une menace pesant constamment sur ses épaules- la crainte de récolter les conséquences de ses actes et de son imprudence. Mais au-delà de ça… au-delà de ça, il n’se serait jamais imaginé être un amoureux et un père aussi à l’aise avec cette perspective d’avenir qu’il s’imaginait de plus en plus souvent.
Eux trois, tranquilles, paisibles, finalement loin de toute crainte et de tout démon : n’était-ce pas ce qu’ils avaient là ? Si Isolde avait emporté une part de Radcliff avec elle, le brun espérait silencieusement qu’il avait au moins réussi à lui permettre d’en laisser un peu plus derrière. Elle n’abandonnait ni ses amis, ni ses responsabilités, et elle n’était coupable de rien, en l’accompagnant ici : ils ne faisaient que vivre, comme ils s’en étaient si souvent privés. Qu’est-ce que ça pouvait signifier, deux semaines de trêve alors que ça faisait, elle, sept ans qu’elle se battait, et lui près de vingt ans que son existence toute entière gravitait autour d’une cause quelle qu’elle soit ? Non, ils y avaient droit, et le DeMaggio était prêt à le clamer haut et fort au premier connard qui serait prêt à leur reprocher ces instants délicieux qu’ils prenaient enfin pour eux. Ils avaient déjà perdu plus que beaucoup, sacrifié plus que certains ; alors franchement, sentir Isolde se détendre peu à peu contre lui, l’entendre lâcher des rires de plus en plus réels et spontanés, était le sentiment le plus délicieux qui soit- enfin, ils étaient à Paris. Tous les trois ; et ils voulaient bien croire qu’ils avaient finalement la possibilité d’en profiter. Tous les trois. « J’suppose que ça dépend de l’endroit-… et s’il fait trop froid, j’suis sûr qu’on trouvera un moyen de se réchauffer. » qu’il ricana à la fin de sa phrase, haussant les sourcils pour chasser l’air songeur qui l’avait rattrapé aux paroles de la jeune femme ; il n’avait jamais pensé à la simplicité de moments comme ça- ouais, ils n’avaient jamais dormi à la belle étoile ensemble, parce que bon, à Radcliff, pourquoi devraient-ils dormir à la belle étoile ? Et Isolde était-elle vraiment du genre mielleuse romantique au point de vouloir admirer la voute céleste avec son amoureux ? C’était encore pire que les fleurs d’un certain point de vue, alors le jeune homme n’avait jamais pensé à ça. Comme quoi, y’avait une part positive au fait qu’ils ne se soient que trop rarement donné la chance de vivre simplement : ils avaient encore plein de choses à découvrir l’un de l’autre, plein de choses à découvrir dans le fait de vivre comme ça, ensemble, comme un couple qui partait simplement en vacances. « Ouais j’suppose que même les gens qui vivent près d’une plage peuvent avoir des bébés. Y’a même des bébés qui naissent dans les pays chauds, tu vois. » ironisa-t-il dans un rictus alors que c’était sans doute la première fois qu’ils entraient dans cette phase de tout couple, celle du ‘je me moque gentiment de toi’ avec un petit éclair sarcastique dans les yeux. Elle lui rendait bien la pareille, à lui briser ses rêves et ses fantasmes de plage, alors qu’il feignait la déception à l’idée de ne pas avoir une Isolde qui courrait sur la plage en maillot de bain rien que pour lui. C’est vrai que sans la musique épique, ç’aurait quelque chose de bizarre. « J’ai rien contre les maillots de bain serrés… » et il en avait l’air songeur, comme s’il était en train de s’imaginer ce que ça pouvait donner, la poitrine d’Isolde dans un maillot de bain spécialement conçu pour ne pas que ça bouge dans tous les sens, comme elle disait. C’était vrai qu’elle n’avait pas grand-chose d’une planche à pain, ce qui était loin de lui déplaire. « J’commence à vraiment aimer l’idée de la plage là- te voir en bikini, ça attise ma curiosité… » quelque chose qui perdait effectivement de son exotisme en plein Paris- et dire qu’ils étaient censés être dans une des villes les plus romantiques du monde. C’est vrai qu’il manquait ça ici, la plage- ça non plus, Cesare n’se serait jamais imaginé vivre de tels moments. |
| | | Alexander Callahan ADMIN - master of evolution MESSAGES : 1273
SUR TH DEPUIS : 06/09/2015
| Sujet: Re: ☆ le ctrl+v. Ven 3 Juin 2016 - 18:41 | |
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| | | | Sujet: Re: ☆ le ctrl+v. Ven 3 Juin 2016 - 18:44 | |
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| | | Alexander Callahan ADMIN - master of evolution MESSAGES : 1273
SUR TH DEPUIS : 06/09/2015
| Sujet: Re: ☆ le ctrl+v. Ven 3 Juin 2016 - 18:49 | |
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| | | | Sujet: Re: ☆ le ctrl+v. Ven 3 Juin 2016 - 18:50 | |
| - Citation :
- Il semblait bien que c’était un problème récurrent, jusqu’où Cesare était prêt à aller pour atteindre son but. Il le savait bien, puisque c’était lui qui portait ce fardeau chaque jour : tous les souvenirs entremêlés d’Isolde et Aria chacune de leur côté, lui reprochant ses choix, ses actes, le désespoir abyssal qui avait poussé cette situation jusqu’à l’extrême. Pour Isolde, il allait sûrement trop loin dans la plupart de ses décisions. Pour son père, il n’était certainement pas capable d’aller assez loin dans ses convictions. Et dans aucun des cas, le DeMaggio n’était vraiment en paix avec ce qu’il faisait : pourtant, c’était plus fort que lui- parce que combien de fois se répétait-il d’infinis scénarios dans sa tête ? Celui où on lui proposerait d’échanger des dizaines, des centaines, des milliers de vies en l’échange de celle de sa sœur. Celui où cette même histoire se répéterait à nouveau, à force qu’ils continuent Isolde et lui à batifoler comme deux idiots persuadés d’être à l’abri du monde : est-c’qu’il ferait de nouveau exploser tout un entrepôt plein de gens – même pas que des transmutants, puisqu’il y avait eu Anthea aussi, preuve en était – pour sauver la vie de la Saddler uniquement ? Fallait croire que de ce point de vue-là il n’avait pas connu une once de progression morale ou de changement d’idée : parce qu’il connaissait la réponse à toutes ces questions. Mais il savait aussi qu’il vendrait sa propre vie aussi si ça pouvait sauver celle d’Isolde, ou ramener Aria à la vie – alors qu’est-c’que ça voulait dire ? Au fond, il n’donnait pas plus de valeur à sa vie à lui qu’à celle des autres, d’une certaine manière ça devait toujours faire de lui quelqu’un d’un peu moins horrible que son père, par exemple. Et de toute manière, qui dans cette ville, ou dans c’monde, était réalistement apte à préférer sauver la vie de dizaines d’inconnus et de laisser mourir l’être aimé, sous prétexte que c’était moralement la bonne chose à faire ? Cesare avait essayé d’en accomplir, des actions moralement acceptables depuis ces derniers mois, comme s’il essayait de nettoyer ses crimes avec des vies sauvées : résultat, ça n’avait jamais vraiment payé. Y’avait eu cette fois où il avait couru à travers bois pour aller sauver la vie d’une transmutante connue pour faire partie d’un réseau rebelle, il s’était retrouvé mis en joue par un hunter, attaqué par un groupe de transmutants, et presque tué par un des dégénérés appartenant au groupe de la fille qu’il avait été censé sauver. Sans compter qu’il n’l’avait pas sauvée- elle avait juste disparu de son champ de vision alors qu’il s’retrouvait piégé dans une mine, condamné à mourir d’asphyxie s’il ne trouvait pas la sortie. Une histoire qu’il n’avait même pas daigné raconter à Isolde, tant elle était horripilante de bien des points de vue – contrairement à celle de la fête foraine, qui était encore cet abysse de doute lové en lui. Ouais, il semblait que quoiqu’il fasse, quoiqu’il essaye, y’avait toujours une part de lui qui était vouée à regretter les événements, et à espérer qu’ils se soient passés différemment. A croire qu’il en demandait trop.
Il soupira, en voyant Isolde se lever- et tout ce qu’il trouva à faire, c’est détourner le regard en serrant les dents, conscient qu’il avait parlé trop vite, trop impétueusement, et que de toute manière, avec des sujets aussi délicats, la situation était toujours vouée à dégénérer. Peu importait la façon dont ils s’étaient retrouvés, ils n’avaient jamais vraiment parlé de tout ça, autrement qu’en se balançant différentes responsabilités sur la tronche : il avait fini par lui dire qu’il avait dû sauver sa sœur, qu’il avait dû la sauver elle- qu’y’avait eu des motivations autres que le simple meurtre d’une dizaine de dégénérés en bonne symbolique de trahison idéale. Mais c’n’était pas pour autant que l’acte était excusable aux yeux de beaucoup, ou qu’une poignée de mois à essayer de faire mieux suffisait à inverser les années pendant lesquelles il aurait volontiers fait exploser cet entrepôt sans qu’on ait à lui faire le moindre chantage. Et ce simple rappel de sa conscience suffit à lui donner envie d’éviter toute opportunité de croiser le regard de la mutante pendant un long moment ; parce que justement, y’avait des choses qui demeuraient si compliquées. Y’avait des souvenirs qui restaient trop présents, trop pressants à sa tête : il avait, à une époque, pensé que les gens comme Isolde étaient les êtres les plus dangereux et les plus monstrueux qui soient – des gens comme elle. Elle. Et si maintenant avec du recul, il n’savait même plus comment, pourquoi il avait pensé de telles choses, ç’avait été le cas : il s’en souvenait si bien, comme une cicatrice encore bien ouverte dans ses chairs. Avait-ce été juste le résultat de l’endoctrinement de ses parents, un brin de génétique, ou quelque chose qui subsistait en lui encore aujourd’hui ? Cesare n’était curieusement pas prêt à s’lancer dans une quelconque introspection à la recherche de cette réponse. Tout ce qu’il put faire, donc, c’est serrer les dents, garder le silence alors que les paroles d’Isolde passaient les frontières de son crâne pour trouver un écho dans son esprit : il n’savait pas si la jeune femme était victime de l’amour, d’une part d’elle qui l’idéalisait et effaçait ses fautes comme si elles n’étaient rien, là où elle les trouvait inexcusables chez les autres ou si elle pensait vraiment ce qu’elle disait, s’il y avait une moindre vérité morale dans les paroles qu’elle avait. Pourtant, ses crimes à lui, elle n’semblait pas capable de se les pardonner à elle-même. Alors qu’est-c’que ça pouvait vouloir dire ? Et pourtant, les mots d’amour d’Isolde avaient toujours ce quelque chose d’infiniment réconfortant – il en cilla, fermant les paupières un moment comme s’il se laissait bercer par ceux-ci, vers une quelconque paix de l’esprit. Songeur pendant de longues secondes, Cesare finit par avoir un nouveau soupir, ses deux mains se plaçant sur les hanches d’Isolde alors qu’il osait enfin relever le regard vers elle – il n’la touchait pas d’une façon érotique, tentatrice pour essayer d’éluder la conversation, non, au moment de la regarder, il capta son attention pour lui faire comprendre au-delà des mots tout ce qu’il pensait d’elle. « Je pense pas que ce soit horrible de penser comme ça. » admit-il finalement, la gorge sèche, alors qu’il n’savait pas encore c’que ça pouvait vouloir dire de lui. « J’ai-… jamais été entouré des personnes les plus altruistes qui soient mais-… j’ai encore à rencontrer quelqu’un qui est capable de vivre comme ça. J’veux dire-… » il haussa les sourcils, comme s’il calculait : ça devait être une façon bien froide de penser, que de quantifier les vies comme si elles n’étaient que des valeurs numériques. Est-c’que ça voulait dire alors qu’il devait sauver une dizaine de hunters d’un entrepôt en flammes plutôt qu’Isolde, parce qu’ils étaient une dizaine et qu’elle n’était que Isolde ? Y’avait-il franchement quelqu’un qui vivait selon ce précepte-là, dans cette ville, ou même dans le genre humain à plus vaste échelle ? « Peut-être qu’on peut essayer d’faire les deux, d’faire mieux mais-… j’serai jamais le type qui pensera comme ça… toi et Clara, vous passerez toujours en premier. » et dans son cœur tambourinant avec force contre son poitrail, y’avait pas une part de lui qui se sentait capable de le regretter. « Peut-être bien que si on s’laissait s’entraider l’un l’autre-… on pourrait déjà faire mieux. » car peut-être bien que s’il avait laissé Isolde l’aider avec Aria et ses parents, il n’aurait jamais eu à faire exploser cet entrepôt, et sa morale ne s’en porterait que mieux, en effet. « J’étais déjà en danger avant de t’connaître. Parce que j’suis un DeMaggio, et que j’suis un transmutant. Et ça n’a rien à voir avec toi… alors que j’me mette à m’planquer maintenant, ou que j’reste pour aider, ma situation, elle changera pas beaucoup. » c’n’était pas Isolde qui mettrait sa vie en danger- elle était déjà en danger sa vie, depuis cinq ans maintenant, depuis qu’il avait vécu sous le toit de ses propres parents, avec un gène mutant incrusté sous ses chairs. Ce s’rait pour ces crimes-là qu’il mourrait, plus que parce qu’il avait décidé de donner un coup de pouce à Isolde, de toute manière. |
| | | Daisy Moriarty ADMIN - master of evolution MESSAGES : 1344
SUR TH DEPUIS : 16/03/2015
| Sujet: Re: ☆ le ctrl+v. Ven 3 Juin 2016 - 19:40 | |
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| | | Nissa Moreno MEMBER - join the evolution. MESSAGES : 1655
SUR TH DEPUIS : 29/10/2015
| Sujet: Re: ☆ le ctrl+v. Ven 3 Juin 2016 - 21:36 | |
| - Citation :
- Combien de fois Cesare avait-il pensé à la possibilité de quitter Radcliff ? En vérité, bien rarement, puisque ç’avait toujours semblé être un fantasme impossible à réaliser : Radcliff avait été plus souvent synonyme d’obligation que de réel désir. Peut-être que cette fois-ci, quand il y reviendrait avec Isolde, les choses seraient différentes. Parce qu’y’avait vraiment une part de lui qui voulait revenir avec elle ; une part de lui qui voulait voir de quoi ils étaient capables, s’ils fonctionnaient ensemble, s’ils vivaient pleinement ensemble dans un endroit pareil. Peut-être bien qu’il serait capable de l’aimer, cette ville, s’il pouvait y vivre des moments heureux sans que ceux-ci ne soient synonymes de cachoterie, de culpabilité, ou de bonheur trop vite envolé au profit d’une réalité mordante et indélicate. D’une certaine manière, c’était les souvenirs, les gens, bien plus que la ville elle-même qui assombrissaient le jugement du DeMaggio : techniquement parlant, les rues de Radcliff, le climat de Radcliff, l’allure de Radcliff avaient de quoi être agréables, et y’avait eu un temps, où cette ville aurait encouragé n’importe quelle personne à la recherche d’un calme nouveau, de s’installer ici pour pouvoir vivre posément. Cesare, lui, il en avait toujours vu un certain envers du décor : quand il était revenu dans les parages, ç’avait toujours été pour retrouver son chemin jusqu’à la maison familiale, rattachée à tant de mauvaises choses que même à l’époque où il avait été un fils digne de l’héritage de ses parents, il avait été rattrapé par la rancœur et l’amertume. Y’avait aucune cause qui justifiait c’qu’il avait pu vivre, parfois ; y’avait aucun grand but qui pouvait lui permettre d’accepter les années et les chances qu’il avait sacrifiées. Il en avait perdu tous ses amis, il en avait perdu sa propre sœur, il avait manqué d’en perdre Isolde, et de n’jamais connaître sa propre fille. Et au premier problème, il en avait perdu la confiance, le respect, ou même le moindre égard de ses propres parents : c’était bien ça l’problème, ça faisait longtemps déjà que Cesare savait qu’il pourrait crever la bouche ouverte que ses géniteurs se seraient plus inquiétés de leur héritage plus que de lui-même. Parce que c’était toujours comme ça que les DeMaggio avaient fonctionné ; génération après génération, ils avaient tous été rendus froids et distants par un but qui avait bouffé toute leur vie – souvent, ouais, il avait vu ces mêmes mauvaises décisions passer sur le visage d’Isolde. A une époque. Maintenant, c’était différent, et il espérait parfois que c’était au moins un peu grâce à lui, à ce qu’il avait pu lui dire parfois, même lors de leurs disputes les plus impétueuses et violentes. Parce qu’il avait affronté de plein fouet, une Isolde emplie de rancœur et de rage, à l’époque où elle n’avait été que ça, la créatrice d’Insurgency, qui faisait graviter sa vie autour des mêmes sentiments que ceux qui ravageaient des types comme Rafael. Ouais, paradoxalement, Isolde avait bien souvent menacé de devenir le portrait craché d’ces gens qu’elle avait tant l’habitude de haïr : et au fond, c’n’était pas vraiment important, le camp pour lequel ils se battaient. Ça n’changeait rien aux extrêmes, aux actes qu’ils étaient prêts à accomplir.
Et probablement que Cesare avait toujours été la dernière personne à pouvoir donner des leçons de ce genre à Isolde ; il s’en était pourtant senti la responsabilité : même avec du recul, même des mois plus tard, y’avait rien qui pourrait lui faire oublier que c’était lui qui avait amené ces ténèbres, faits de chagrin, de trahison et de colère, en la jeune femme. C’était lui qui l’avait laissée vivre avec ces impressions-là pendant si longtemps. C’était lui qui s’était mis à l’aimer, en restant trop lâche pour lui avouer ces vérités dont il avait eu trop honte, quand il s’était confronté à son regard. Cesare DeMaggio, gangrené par la honte d’être né un chasseur et d’avoir poursuivi cette voie pendant des années et des années ; y’avait un côté ironique dans la façon dont les choses avaient fini par se dérouler. Au-delà d’Isolde elle-même, des récents traumatismes qu’elle avait vécus et des doutes qui ravageaient l’intérieur de sa tête, probablement que lui aussi, il avait besoin d’au moins un peu de temps. D’une trêve, pour remettre ses idées en place : et pour une fois, quand il pensait à ce qui pourrait advenir quand ils seraient à nouveau à Radcliff, les choses n’semblaient pas si compliquées que ça. Peut-être était-ce un idéalisme stupide, né du décor autour d’eux, du romantisme planant dans l’air, de la mutante blottie contre ses genoux, mais le brun n’pouvait s’empêcher d’aimer cette façon de penser, si inhabituelle et nouvelle. N’était-ce pas comme ça qu’il voulait être, pour vivre avec Isolde, aimer Isolde comme il se devait, et voir Clara grandir et s’émanciper dans ce monde ? N’était-ce pas surtout ce dont elle avait besoin, leur fille, d’apprendre à vivre dans un monde qui n’lui semblait pas hostile, et dévoré par des démons de pensée et de chair ? C’était c’qu’il voulait lui donner, lui, plus que les cendres d’une ville passée qu’Isolde avait cru bon de faire exploser à une époque- ils avaient été souvent aveuglés par leur propre rage et les autres sentiments si compliqués à décrypter qui les avait opposés, fut un temps. Maintenant, il semblait presque que rien n’était impossible ; pas même envisager de retourner à Radcliff, alors qu’ils étaient si bien ici, et que ce serait si facile de juste oublier le reste du monde. Oublier n’avait jamais été une solution à longue durée : combien d’fois se l’étaient-ils prouvés, en devant se quitter au petit matin, après une nuit de déni, une nuit à n’être qu’eux deux contre le reste du monde ? N’pouvaient-ils pas être, après tout, eux deux et le reste du monde ? Encore une idée qui demandait à être travaillée. Ils avaient déjà fait pas mal de progrès entre eux deux, le reste n’semblait pas si inatteignable que ça, après tout. « J’suis sûr qu’on pourrait être encore surpris de l’inventivité dont on pourrait faire preuve. » qu’il releva d’ailleurs, haussant les sourcils- parce qu’au fond, même si leurs drames se précipitaient entre eux depuis si longtemps, ça n’faisait pas tant de temps que ça qu’ils étaient comme ça. Ensemble, pleinement ensemble. Et aptes à s’accepter pour ce qu’ils étaient, ce qu’ils avaient fait, leurs démons et leurs hantises, leurs bons et leurs mauvais actes. Ils avaient alors, peut-être, encore plein de choses à découvrir de l’un et de l’autre. Ou du couple qu’ils pouvaient être. Au moins ils avaient quelques instincts élémentaires, même pour être parents : ils savaient qu’il ne fallait pas aller se foutre à la plage avec un bébé de trois mois, en plein cagnard – même sans Clara de toute manière, ils auraient été suicidaires de faire les choses comme ça ; Isolde avait déjà prouvé mille fois qu’elle n’était pas une grande amoureuse des chaleurs suffocantes de l’été caniculaire. « Pour le confort de tes seins, j’serais prêt à vite te l’enlever ton maillot de bain, au pire. » qu’il ricana, parce qu’en effet, ce serait dommage de louper une telle occasion de satisfaire sa curiosité ; comme dit, ils avaient encore plein de choses à découvrir de c’que pouvait être leur vie en couple. Et dire qu’il ne l’avait jamais vue en bikini, franchement. « S’il en va de la survie de ma curiosité, alors-… on va vraiment trouver un moyen d’aller à la plage. » admit-il enfin, parce que l’idée n’était pas déplaisante en soit ; et au pire, ils n’iraient pas longtemps, et que pour quelques jours à peine, pas de quoi traumatiser Clara pour le restant de ses jours ou l’assassiner faute de s’occuper d’elle correctement. Et puis, une fois qu’ils seraient à Radcliff, ils seraient à des milliers de kilomètres de la mer, alors autant en profiter, en France, les trajets n’semblaient pas aussi grands.
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| | | Salomé Callahan MEMBER - join the evolution. MESSAGES : 4164
SUR TH DEPUIS : 29/04/2014
| Sujet: Re: ☆ le ctrl+v. Ven 3 Juin 2016 - 23:04 | |
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| | | Cesare DeMaggio ADMIN - master of evolution MESSAGES : 45269
SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
| Sujet: Re: ☆ le ctrl+v. Ven 3 Juin 2016 - 23:10 | |
| - Citation :
- Il aurait pu lui en livrer à Isolde, des paroles romantiques, si seulement il était vraiment expert dans ce domaine. Quand il était loin d’elle, pendant les jours durant lesquels ils n’pouvaient pas se voir, le temps semblait toujours passer infiniment lentement, alors même qu’ici et maintenant, sous les tambourinements empressés de son cœur, les minutes semblaient s’envoler comme d’infimes secondes. Peut-être auraient-ils dû continuer de parler de chiens, de cadeaux, et de détails de ce genre plutôt que de bondir dans ce lit comme s’ils s’étaient manqués l’un l’autre dans chaque part de leur être – c’était la vérité absolue, pourtant. Maintenant qu’il la sentait contre lui, peau contre peau, chair avec chair, il n’savait que trop bien qu’y’avait rien d’Isolde qui ne lui manquait pas dès qu’il était loin d’elle : son regard, sa voix, son rire, la caresse de son épiderme, l’odeur au creux de son cou, et qui semblait désormais voleter partout autour comme le plus délicat des arômes, synonyme de leurs retrouvailles plus que d’une quelconque peine de cœur. Ouais, les moments où ils pouvaient enfin être ensemble, avaient cette qualité d’éclipser les douleurs qu’ils avaient pu trainer pendant des jours et des jours, celles égarer par leur dernier moment passé ensemble, où ils avaient irrémédiablement dû se séparer. Au moins, fallait quand même avouer que ça donnait une certaine allure à leur histoire ; un côté sans cesse renouvelé que d’autres pourraient envier, quand on voyait l’aisance avec laquelle certains couples tombaient dans l’ennui dès qu’ils se stabilisaient un tant soit peu. Ils pouvaient toujours savoir, Isolde et lui, qu’à Radcliff il n’y avait pas vraiment d’ennui ou de stabilité- et de toute manière, c’n’était certainement pas la perspective d’avenir que le DeMaggio craignait le plus. Y’avait tant de mecs qui enviaient, souvent, les célibataires qui pouvaient écumer les lits sans se poser de question et sans jamais s’arrêter – tant de couples mariés qui finissaient par se flétrir jusqu’à ce qu’un des partenaires n’aille voir ailleurs ; y’avait tellement de gens, qui aujourd’hui s’réclamaient ne pas avoir l’envie de dépendre d’une romance quelconque. Fallait croire que grandir loin de la normalité, où cet avenir semblait être le seul accessible, avait permis au chasseur d’être on ne peut plus ouvert à ce futur-là : tout ce à quoi il aspirait, bien souvent quand il pensait à eux deux, à Isolde, lui et Clara, c’était une tranquillité que l’reste du monde ne semblait pas vouloir lui offrir. Et il semblait bien qu’ils allaient devoir se battre comme des chiffonniers, contre de nombreux ennemis, pour même pouvoir y songer, et toucher cette envie du bout des doigts.
Y’avait un étrange paradoxe dans la façon dont ils vivaient leur vie : parfois, le brun aurait bien envie d’aller parcourir toutes les villes du pays, à la recherche du premier couple qui se plaindrait de sa tranquillité banale, rien que pour leur proposer d’échanger les rôles pour une certaine période. Définitivement, la vie qu’il avait eue, mettait certaines autres existences en perspective, et ça n’pouvait être que bon pour l’éducation de certains esprits qui, eux, n’avaient aucun mal à oublier le reste du monde pour se concentrer sur leur petite personne. Une chose qu’Isolde et lui faisaient si rarement, que c’en était toujours infiniment délicieux – mais mélancolique tout à la fois. C’était toujours voué à s’arrêter, à s’effriter, précipité vers sa fin par une réalité qui revenait toujours, parce qu’elle était éternellement plus résistante que leurs caprices. Ouais, leur envie de vivre normalement, était à l’heure actuelle un caprice qu’ils n’avaient pas le droit de s’octroyer. Et Cesare détestait la possibilité qu’y’ait un coin de monde, une quelconque morale qui les considère comme ça, alors qu’à la fin d’l’histoire, ils n’étaient rien d’autre qu’humains. Infiniment humains, comme ils le ressentaient dans chaque frisson rageur qui traversait leurs corps enlacés. Comme il le lisait, dans les prunelles d’Isolde qu’il observait comme s’il espérait pouvoir y plonger tête la première pour ne toujours appartenir qu’à des moments comme ça. Il avait assez donné à la guerre – la sienne, elle durait depuis bien plus longtemps que la présence de Lancaster dans cette ville, ou quoique ce soit d’autre. Même Isolde, techniquement, elle était assez chanceuse pour n’pas comprendre de quoi avait été faite sa vie pendant tant d’années ; on lui avait sacrifié son âme, son enfance, ses espoirs, son avenir. Et maintenant, il n’lui restait plus que des miettes de ça, qu’il espérait pouvoir consolider avec Isolde, et personne d’autre. Et ils en avaient eu si peu l’occasion jusque-là, que Cesare se savait loin d’être expert en amour, et capable de livrer ces mots en des déclarations nettes et précises, une poésie qui ferait battre le cœur d’Isolde à toute vitesse. Comme il battait là, plus vivant que jamais, contre son corps, contre leurs chairs collées l’une à l’autre : quand ils partageaient des moments comme ça, à n’faire qu’un dans le monde, toutes les impressions de la blonde devenaient les siennes tout autant- elles transcendaient les limites physiques, pour être ces murmures, ces souffles empressés qu’ils perdaient contre les lippes de l’un et de l’autre. Il n’y résista pas bien longtemps, avant de plonger pour reprendre les lèvres d’Isolde, la frénésie s’ajoutant au miel amoureux qui glissait déjà dans ses veines depuis de si longues minutes ; une frénésie vivifiée par la sensation des doigts d’Isolde, roulant juste contre ses muscles qui dansaient au rythme doucement expérimental encore, de leurs corps qui se retrouvaient patiemment. Jusqu’aux premiers émois, les premiers frissons et soupirs, qui remontèrent du creux des reins du chasseur, jusqu’aux abords de son être. Ses mains, par exemple, perdues dans des caresses suaves et tentatrices, l’une fourrageant du bout des doigts ses cheveux, l’autre perdue contre sa cuisse, au creux de son genou, à la remontée de ses courbes tendues par la chaleur. Ou ses lèvres, aussi, dévorantes et impétueuses, alors que la douceur de ses baisers avait peu à peu disparu, remplacée par la lascive omniprésence de sa soif toujours plus demandeuse et langoureuse.
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| | | Isolde Saddler ADMIN - master of evolution MESSAGES : 46349
SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
| Sujet: Re: ☆ le ctrl+v. Sam 4 Juin 2016 - 15:49 | |
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| | | Alec Lynch ADMIN - master of evolution MESSAGES : 15132
SUR TH DEPUIS : 26/04/2015
| Sujet: Re: ☆ le ctrl+v. Sam 4 Juin 2016 - 17:49 | |
| - Code:
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| | | Ezekiel Blackwell MEMBER - join the evolution. MESSAGES : 2296
SUR TH DEPUIS : 23/05/2014
| Sujet: Re: ☆ le ctrl+v. Sam 4 Juin 2016 - 21:51 | |
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| | | | Sujet: Re: ☆ le ctrl+v. Sam 4 Juin 2016 - 21:56 | |
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| | | | Sujet: Re: ☆ le ctrl+v. | |
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