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 (fst, alec) ≡ a brighter day is coming.

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Calista Wolstenholme
Calista Wolstenholme

ADMIN - master of evolution
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SUR TH DEPUIS : 26/04/2014
MessageSujet: (fst, alec) ≡ a brighter day is coming.   (fst, alec) ≡ a brighter day is coming. Icon_minitimeVen 6 Mai 2016 - 1:16

Often I wonder why I try hoping for an end
— alec lynch & calista wolstenholme —
Today I've cried a many tear And pain is in my heart Around me lies a somber scene. I don't know where to start But I feel warmth on my skin The stars have all aligned The wind has blown, but now I know That tomorrow will be kinder. Tomorrow will be kinder I know, I've seen it before A brighter day is coming my way. Yes, tomorrow will be kinder. — tomorrow will be kinder.

Calista s’était toujours dit qu’avec le temps, ça finirait par aller, qu’elle pourrait aller de l’avant et construire sa vie sans avoir à déprimer sur tout ce qu’elle avait pu perdre. Mais, ça faisait au moins trois mois maintenant et rien n’avait changé. Y avait toujours cette boule au fond de son ventre, dont elle n’arrivait pas à se débarrasser et une certaine rage qui montait en elle à chaque fois qu’elle posait son regard sur ses jambes paralysée. Tous les matins, quand elle se réveillait, elle passait un certain temps à essayer de bouger ses orteils, comme si un miracle avait pu se produire au cours de la nuit pour lui rendre ses jambes. Mais ils ne bougeaient pas, qu’importait les efforts qu’elle pouvait faire et le temps qu’elle pouvait y passer, ils ne bougeaient pas. Avec le temps au moins, elle avait gagné assez de dextérité pour s’en sortir dans son fauteuil roulant, mais ce n’était pas forcément réconfortant. Ce qu’elle voulait elle, c’était s’en débarrasser de ce fauteuil. Elle avait l’impression d’avoir passé l’été enfermée dans son appartement. Elle n’était peut-être pas la fille la plus dynamique de la planète, qui sortait régulièrement pour faire du sport. Mais elle était au moins, toujours d’attaque pour faire les boutiques. Mais plus depuis qu’elle était en fauteuil. Elle manquait pas mal de confiance en elle, et des regards de jugements, elle en avait déjà subi toute sa vie par son père, elle avait peur d’en recevoir de nouveau en sortant dans cet été, alors dans le fond elle était peut-être mieux enfermée dans cet appartement. De toute façon, faire du shopping, c’était bien, mais avec quel argent ? Elle avait l’impression d’être au chômage depuis tellement longtemps qu’elle ne savait même plus ce que ça faisait de travailler. Elle ne savait même plus quoi faire de sa vie.

Y avait des jours où ça allait mieux que d’autres, des jours où elle sortait de son lit assez motivée pour affronter la journée sans râler, sans se plaindre ou s’apitoyer sur son sort et d’autres où elle ne faisait que ça. Alec, il avait du courage de la supporter encore. A sa place, elle se serait laissée tomber depuis longtemps. Elle savait qu’elle était parfois complètement insupportable et elle essayait de faire des efforts pour l’être un peu moins, mais y avait des jours où ça ne passait juste pas du tout et elle n’y pouvait pas grand-chose. C’était pour affronter un jour comme celui-là qu’elle avait enfin décidé de sortir de son lit ce matin-là, sans la moindre motivation, trop rapidement hantée par tout ce qui n’allait pas dans sa vie. Son père qui l’avait complètement détruite et qui apparemment s’en était pris aussi à Lorcan. Ses jambes, toujours ses jambes, ce boulot qu’elle ne trouvait pas. Le bébé qu’elle avait perdu. Y avait des jours comme ça, où elle y pensait un peu trop. Si tout avait dû bien se passer, elle serait enceinte de trois mois et quelques aujourd’hui et au lieu de ça, elle se savait condamnée à ne jamais avoir d’enfants. A cause de son père, qui avait pourris sa vie depuis son plus jeune âge, qui avait manqué de la tuer, l’avait clouée dans un fauteuil, privée de ses rêves et qui en plus s’était attaqué à Lorcan. Dans ces journées-là, elle espérait vraiment qu’il se fasse écrasé par un bus en traversant la route. Elle pensait à lui et ça l’agaçait, tout autant que pensé au bébé qu’elle aurait dû avoir, la rendait particulièrement malheureuse. Elle ne savait même plus combien de temps ça faisait qu’elle était allongée sur le canapé à zapper les chaines à la télévision, sans même regarder sur quoi elle pouvait tomber. Dans un soupire agacé elle avait éteint la télécommande avant de la balancer plus loin. Trop loin, par terre. Faudrait vraiment qu’elle apprenne à ne pas lancer les objets dont elle pouvait avoir besoin, parce que la télé, tôt ou tard, faudrait bien qu’elle la rallume. Les journées pourries, c’était toujours celle dans lesquelles de base on se sentait mal, mais où en plus on avait l’impression que le monde était contre nous. C’était vraiment ce qu’elle ressenti, quand elle vit le chat s’approcher du verre plein d’eau, qu’elle avait eu le malheur de déposé juste à côté son ordinateur portable sur la table basse. « Obi, descends de cette table, sans geste brusque je t’en supplie. » Mais fallait croire que le propre du chat c’était d’être con quatre-vingt-dix-neuf pour cent du temps et intelligent, dans le seul pour cent où ça pouvait vraiment faire chier ses maitres, alors cet abrutit, décida de répondre à l’évocation de son nom, se tournant vers sa maitresse, avec la délicatesse habituelle des chats et le verre se renversa sur l’ordinateur, sans qu’elle n’ait eu le temps d’esquisser le moindre mouvement, parce qu’évidemment ses jambes n’avaient pas répondu à sa volonté de se lever pour éviter le pire. Elle laissa échapper un long ‘non’ entre la colère et le désespoir alors que le chat était déjà parti très loin. Elle se redressa, pour finalement se laisser glisser par terre, histoire de se rapprocher de l’ordinateur qu’elle n’aurait jamais réussi à attraper juste en tendant le bras vers la table. Elle s’appliqua à le sécher rapidement, à l’aide d’un gilet qui trainait sur le canapé, mais au moment de l’allumer, y avait rien qui se passait. Elle tira la table vers elle pour la rapprocher, cherchant si elle n’avait pas laisser trainer de quoi l’ouvrir pour le démonter, essayer de sauver les pièces qui pouvaient être sauvées. Mais y avait rien d’utile sur cette fichue table, si bien qu’elle vira à peu près tout ce qu’il y avait dessus d’un seul geste, bien agacée. Elle aurait voulu se relever pour aller chercher de quoi le démonter ce fichu ordinateur, mais toujours le même problème, elle ne pouvait pas bouger. « Aller, bouge bordel … » Elle en arrivée à ce point, essayer de parler à son propre corps pour qu’il réagisse avant de finalement se mettre à cogner du poing contre sa cuisse, plusieurs fois, sans qu’elle ne ressente la moindre douleur.
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Alec Lynch
Alec Lynch

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MessageSujet: Re: (fst, alec) ≡ a brighter day is coming.   (fst, alec) ≡ a brighter day is coming. Icon_minitimeSam 7 Mai 2016 - 2:11


ALL I WANT IS TO FEEL MY HEART BEATING
when it feels like the end of time
know that as the grains fall
you'll be playing on my mind
so lift your head high and don't give in
☆☆☆


Alec avait commencé sa journée avec le soleil, comme d’habitude ; s’il n’avait jamais été un grand dormeur avant sa mutation, c’était pire encore depuis que celle-ci s’était manifestée – dormir était devenu un besoin à peine handicapant, et s’il s’attardait parfois dans le lit, c’était généralement à cause de, ou pour rester avec Calista. S’il aimait bien évidemment ces moments-là, il n’en restait pas moins que lorsqu’il se réveillait à l’aube, le jeune homme n’avait pas l’intention de réveiller la Wolstenholme rien que pour se perdre dans quelques tendresses. La plupart du temps, lorsque Calista émergeait, la journée du chasseur était bien commencée, et même s’il avait à de nombreuses reprises, cité au combien elle aimait l’observer en train de s’entrainer le matin dans son salon, elle loupait plus souvent l’occasion qu’elle n’y assistait. De toute manière, le salon devenait bien vite trop exigu et le Lynch quittait l’appartement ; et s’il n’avait certainement aucun amour particulier pour Isolde Saddler, il n’allait certainement pas se plaindre du plaisir d’aller courir le matin sans avoir à se soucier de l’heure qu’il était, ou du couvre-feu qui pouvait toujours lui compliquer la tâche et le forçait à la discrétion. D’autant plus que la nouvelle maire de Radcliff, devait être du coup bien trop occupée avec ses nouvelles fonctions pour même daigner le chercher lui, simple fugitif d’Insurgency qui n’s’était pas donné la peine de les dénoncer, ou de lâcher la moindre des informations qu’il avait pu engranger là-bas. Ce n’serait pas dans son intérêt, compte-tenu du fait que son deal avec Andreas Kovalainen dépendait de sa liberté et de sa tranquillité. Sans compter le fait qu’il n’était plus le bienvenu parmi les rangs hunters, bien au contraire ; fallait croire que treize longues années de service à la cause ne devenaient plus grand-chose, dès lors qu’on développait un gène potentiellement gênant. Curieusement, l’instinct d’aller courir les rues à la recherche d’un mutant à assassiner, lui manquait de moins en moins, quand bien même tourner en rond dans l’appartement de la Wolstenholme, sans pouvoir faire quoique ce soit de ses dix doigts la plupart du temps, lui mettait bien souvent les nerfs en pelote. Le fait que Calista n’ait pas de travail non plus n’aidait en rien – certes, les factures n’étaient pas un problème, mais parfois, vivre l’un par-dessus l’autre s’avérait plus compliqué qu’ils ne l’auraient imaginé, en ces temps idéaux où il l’avait persuadée d’écouter ses instincts et de lâcher son job. Au fond, même si elle n’avait pas quitté les bureaux d’elle-même, Isolde Saddler se serait chargée de lui offrir un licenciement dans les règles de l’art ; tout ce que Calista avait fait, c’était au moins éviter d’attirer l’attention de l’ancienne flic sur elle, et ne pas se prendre de bombe sur la tête encore une fois. Y’avait pas grand-chose à regretter, somme toute, mais les semaines qui passaient sans qu’elle ne trouve de travail – majoritairement à cause de son handicap – n’aidait en rien.

Et à mesure que la déprime de Calista grandissait, la frustration du Lynch croissait également ; il n’comprenait toujours pas pourquoi son sang ne fonctionnait pas, et même Andreas Kovalainen s’était avéré incapable de répondre à cette interrogation. C’était probablement pour ça, qu’Alec s’avérait sceptique vis-à-vis de la mixture rougeâtre, faite à partir de son sang, que le généticien lui avait donné, en lui faisant comprendre que ça avait des chances respectables d’aider Calista. Qu’est-c’que ça pouvait dire ? Histoire de n’pas lâcher son impuissance en un venin acerbe, Alec avait retenu cette question, préférant emporter la chose. Et ça faisait des jours qu’il l’avait, et qu’il oscillait entre l’envie de sauter le pas, et la crainte de donner encore plus de faux espoirs à la jeune femme- voire briser totalement ses volontés. Et cette fois, courir des kilomètres n’aidait pas le chasseur à faire le tri dans ses pensées : dès qu’il faisait sa paix avec une des deux options, il se passait toujours quelque chose pour tout remettre en question. Aujourd’hui n’était pas différent, alors qu’au moment de pénétrer dans l’appartement, il trouva Calista sur le canapé, en train de zapper devant la télévision, sans vraiment prêter attention aux programmes qui défilaient vite – trop vite – devant son regard vide. Généralement, il la laissait avec son humeur morne pour un moment, avant d’oser approcher ; cette fois-ci n’en fit pas exception, alors qu’il se dirigeait vers la salle de bain pour aller se doucher. Ces moments-là, au moins, lui donnaient l’opportunité de remettre ses pensées en place, et de trouver une bonne idée miraculeuse pour au moins décrocher quelques sourires, ou une bonne humeur quelconque à la Wolstenholme. Combien de temps resta-t-il sous les filets d’eau qui dégoulinaient tout le long de son corps, réveillant ses muscles, tandis que sa tête, elle, elle s’égarait en mille et une questions ? Alec perdit probablement le compte du temps, et ce ne fut que la pensée de Calista qui le poussa à quitter ses hésitations pour se reconnecter avec la réalité. Ils allaient devoir reprendre les recherches d’emploi, pour la jeune femme, parce que même si ça ne la motivait pas plus que ça, elle avait besoin de ça, de continuer à chercher, de continuer à avancer, malgré ce qui pouvait lui arriver, ou le fait qu’elle se baladait plus souvent en pyjama qu’habillée. Mais Calista n’était plus devant la télévision – celle-ci était d’ailleurs éteinte – lorsqu’il sortit de la salle de bain. Il la trouva bien assez vite, n’ayant qu’à suivre les bruits rageurs de coups, d’une Calista par terre, au sol, avec son ordinateur retourné, en train de se donner des tapes désespérées. « Hey- hey ! » il attrapa le poignet de la jeune femme, la retenant de continuer. « Qu’est-c’que tu fais par terre ? » il essayait d’avoir la voix la plus neutre qui soit, malgré la tension qui courait dans ses nerfs, l’impuissance rageuse qui revenait jusqu’à lui pour agiter ses tripes. Au moins avait-il assez de force pour pouvoir la soulever du sol, pour la reposer assise sur le canapé. Il ramassa même l’ordinateur, pour le lui poser sur les genoux, soupirant légèrement. « T’as besoin de quelque chose ? » et c’n’était pas avec l’intention d’être sec, qu’Alec avait parlé d’un ton si neutre, en désignant l’ordinateur qui s’était visiblement pris un coup d’eau. Y’avait des choses dans la situation de Calista, qu’il n’pouvait pas comprendre- c’n’était pas pour autant que ces trois mois avaient été faciles, bien au contraire ; c’n’était pas pour rien qu’il était si réticent à l’idée de ramener l’espoir en Calista, sans être sûr à cent pour cent que ça marcherait, et n’lui briserait pas le cœur une bonne fois pour toutes.
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Calista Wolstenholme
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MessageSujet: Re: (fst, alec) ≡ a brighter day is coming.   (fst, alec) ≡ a brighter day is coming. Icon_minitimeSam 7 Mai 2016 - 18:23

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Si y avait au moins une bonne chose que Calista pouvait retenir de l’éducation qu’elle avait reçu avec son père, c’était l’importance que l’indépendance pouvait avoir. Tant qu’elle n’était pas lancée dans un duel avec un transmutant, Calista savait très bien se débrouiller toute seule. Elle avait eu l’habitude d’avoir un travail, un salaire régulier, de pouvoir payer ses factures toute seule et de garder toujours un peu d’argent de côté pour se faire plaisir. Elle avait beau être un peu feignante sur les bords, quand elle avait besoin de quelque chose elle se déplaçait pour l’avoir. Elle n’estimait pas qu’elle n’avait besoin de personne dans sa vie, au contraire, elle n’était pas franchement solitaire comme fille, mais elle estimait qu’au moins, pour bien des choses, elle était assez grande pour se débrouiller toute seule. Là, ça faisait des mois que ce n’était plus le cas. Depuis que ses jambes étaient paralysées, c’était limite si elle pouvait aller chercher son courrier toute seule. Elle n’avait plus de boulot et si à une époque elle aurait pu se dire que pouvoir faire la grasse matinée tous les matins ce serait plutôt cool, elle réalisait à présent que c’était loin d’être le cas. Elle en était arrivée à un point où elle pouvait rester au lit des heures après s’être réveillée, parce qu’elle ne savait de toute façon pas quoi faire de sa journée. Maintenant, elle ne pouvait même plus se lever pour aller d’un point à un autre simplement pour récupérer un objet. Plus les jours passaient, plus elle avait l’impression qu’elle n’allait pas tarder à devenir cinglée. Alec, c’était bien l’une des rares choses dans sa vie qui lui donnait encore le courage de continuer à s’accrocher. Et encore, y avait des moments où elle se demandait combien de temps il allait encore réussir à la supporter. C’était qu’il avait du courage pour être encore avec elle, alors même qu’elle avait l’impression d’être complètement insupportable.

Y avait des jours où elle était moins chiante que d’autres, c’était déjà ça et puis, il n’avait en général pas trop de mal à lui redonner le sourire, mais quand même, elle n’avait pas l’impression d’être la meilleure petite-amie de l’année vu comment elle se comportait ces derniers temps. C’était à peine si elle avait remarqué qu’il était rentré, l’esprit complètement happé par toutes les pensées qui hantaient son esprit. Elle n’avait pas fait attention à la porte d’entrée, ni à l’eau de la douche qui coulait et quand il lui attrapa le poignet, elle en fut presque surprise, jusqu’alors persuadée qu’il n’était même pas là. « Je pouvais pas attraper mon ordinateur en restant sur le canapé. » Alors, la solution la plus simple avait été de se laisser glisser par terre, aussi bizarre que ça puisse paraitre, ça justifiait parfaitement ce qu’elle faisait par terre. Elle s’agrippa aux épaules d’Alec le temps qu’il la remette sur le canapé. S’il n’était pas là, elle serait morte depuis longtemps toute seule dans cet appartement. Sur le canapé elle reporta son attention sur l’ordinateur qu’il avait déposé contre ses genoux. Est-ce qu’elle avait besoin de quelque chose ? Y avait plein de choses qu’elle aurait voulu répondre à cette question. Des nouvelles jambes, des jambes qui marchaient et avec lesquelles elle pourrait se déplacer, sans avoir besoin d’une fichue chaise roulante. D’un boulot aussi, pour occuper ses journées et l’aider à se sentir un peu plus utile, pour qu’elle puisse avoir de l’argent, parce qu’elle, elle n’avait pas un héritage qui lui permettrait de subsister des années ; pas avant que son père ne meurt. Elle avait peut-être besoin qu’il crève celui-là, ou au moins qu’on lui foute un bon coup de poing dans la tronche pour apaiser un peu la haine qu’elle avait pour lui. Ou peut-être bien qu’elle avait besoin d’un nouveau père. Un père qui n’aurait pas manqué de la tuer, lui faisant perdre un bébé et l’usage de ses jambes au passage, un père qui n’aurait pas agressé son frère cadet. Elle resta un moment à fixer l’ordinateur avant de laisser échapper un léger soupire. « Un petit tournevis, pour pouvoir l’ouvrir et voir si je peux encore faire quelque chose. » Sauver les pièces ou remplacer ce qui avait été endommagé par l’eau, ce n’était qu’un verre d’eau, tout ne pouvait pas avoir grillé à cause d’un seul verre d’eau quand même. Si elle avait pu être capable de se réparer elle aussi facilement qu’elle pouvait réparer un ordinateur, ce serait vraiment une bonne chose, malheureusement c’était loin d’être le cas.
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Alec Lynch
Alec Lynch

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MessageSujet: Re: (fst, alec) ≡ a brighter day is coming.   (fst, alec) ≡ a brighter day is coming. Icon_minitimeDim 8 Mai 2016 - 19:29


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Ils s’en sortaient tant bien que mal, tous les deux, dans un équilibre précaire qui avait des allures de vie presque banale. Pourtant, ils avaient chacun leur lot de doutes et de tortures internes, qu’ils gardaient majoritairement pour eux ; après tout, tout chasseur qu’il avait été, Alec n’était pas stupide, pas aveugle, et Calista et lui avaient la prétention d’se connaître depuis des années déjà. S’il y avait, quelque part, des couples qui pouvaient être aveuglés par leurs sentiments et les douces sensations nées de temps paisibles, c’n’était probablement pas leur cas à eux – pragmatique, observateur, le Lynch remarquait plus souvent qu’il n’le laissait paraître, chacune des oscillations dans l’humeur de la jeune femme. Et il n’savait pas vraiment quoi faire avec ; s’il devait continuer à alimenter les espoirs de Calista, répétant encore et encore qu’ils trouveraient une solution, alors même qu’à chaque fois qu’il avait tâtonné jusqu’alors, ç’avait été pour prendre un mauvais tournant, et arriver à une impasse. Il n’avait jamais été un type qui remuait beaucoup d’espoirs et de bonnes volontés, et la Wolstenholme semblait perdre ça d’elle un peu plus à chaque journée qui défilait, et qu’elle devait passée le cul posé dans un fauteuil roulant qui lui rappelait sans cesse la trahison de son père, et tout ce qu’elle avait perdu à cause de cela. Il comprenait, Alec, c’que ça faisait la trahison – les conséquences désastreuses que cette impression pouvait avoir, la marque au fer rouge que ça laissait sur l’âme et sur l’esprit ; et à mesure qu’il répétait les mêmes paroles à la jeune femme, il avait l’intime conviction qu’elles avaient de moins en moins de sens, et de moins en moins d’effet. Pourtant, y’avait toujours de la place pour de l’espoir, et des améliorations possibles et imaginables ; tout ce en quoi ils pouvaient croire, était désormais concentré en une mixture soigneusement conservée dans une seringue, un cocktail rempli de miracles – peut-être – qui pourrait tout aussi aisément aider Calista de toutes les manières possibles et imaginables, ou la ruiner totalement. Et s’il y avait des effets secondaires indésirables, pires encore que tout ce qu’elle avait connu ? Il avait posé la question à Andreas, comme d’habitude, incapable de pleinement faire confiance à quelque chose qui lui était tendu, à portée de main, si facilement, presque dans un geste altruiste. Et le scientifique n’avait pas été apte à répondre, ni à apaiser quelques-uns des doutes les plus assassins du Lynch ; alors était-il égoïste, Alec, de garder ce remède dans un coin de ses affaires et de sa tête, sans oser sauter le pas ? Il n’avait pas pour habitude d’être particulièrement craintif – quand ç’avait été question de mettre sa vie en jeu, pour les quatorze dernières années qui venaient de s’écouler, le chasseur n’avait jamais fait dans la demi-mesure. Quand il avait été question de tester les limites de son pouvoir non plus. Mais quand il était question de Calista, prendre des pincettes, agir avec précautions, douceur, empathie, était indispensable ; il n’pouvait pas en faire autrement, et le voilà qui se retrouvait déchiré entre des hésitations qu’il n’aurait jamais éprouvées pour personne d’autre.

Si seulement il avait pu avoir sous la main, un remède pour Calista qu’il saurait cent pour cent efficace, sans danger, sans conséquence, sans complication ; il n’aurait pas hésité une seconde, il n’aurait pas réfléchi, il n’aurait pas soupesé ou laissé la jeune femme vivre dans ces conditions plus longtemps. Mais… mais les choses n’étaient jamais faciles comme ça à Radcliff, et fallait bien admettre qu’ils avaient commencé à retenir la leçon : qu’est-c’qu’ils allaient se prendre dans la tronche, pour tenter de défier ce qu’un putain de Destin capricieux avait foutu sur eux ? Sur elle. Sur eux. Leurs vies étaient si étroitement liées depuis un moment déjà, qu’Alec se voyait difficilement dissociable de Calista – il n’avait pas envie d’abandonner, et probablement que si les choses tournaient mal, il serait le premier fou furieux à aller sauter à la gorge d’Andreas Kovalainen pour les erreurs qu’il avait commises. Mais fallait croire qu’il gagnait du temps, lâchement, passant d’un extrême à l’autre plus souvent qu’il n’était prêt à l’admettre ; il n’aimait pas l’instabilité, l’imprévisible. Il n’aimait pas manquer d’assurance. Pourtant, c’n’était certainement pas plaisant de dévisager jour après jour, une Calista qui se fanait et mourait lentement dans l’inaction, le chagrin et la hargne ressassée derrière ses apparences si neutres. Elle avait changé, déjà, en trop peu de temps, et le Lynch n’pouvait s’empêcher de s’répéter qu’il avait peut-être un moyen de stopper cette descente aux enfers. Si seulement. C’était cinquante-cinquante, qu’on lui avait dit, et il était celui qui avait décidé que ça n’suffisait pas ; peut-être, au fond, que c’n’était pas à lui de prendre cette décision. Mais il s’retrouva à détourner le regard, fuyard, lorsque Calista se retrouva sur le canapé – eux deux, face à face, à se dévisager, à sonder les sentiments tonitruants, de désespoir et d’impuissance qui tendaient l’air si souvent, ça devenait bien plus pesant que n’importe quel handicap, n’importe quelle chaise roulante, ou n’importe quelle trahison. Il en soupira, serrant les dents pour s’empêcher de poser la question habituelle, pour s’assurer qu’elle allait à peu près bien tout en sachant que ce n’serait qu’un mensonge. « Qu’est-c’qu’y s’est passé avec ton ordinateur, au juste ? » une préoccupation dont il n’avait pas grand-chose à faire, au fond, mais s’il fallait opter pour une question à poser afin d’alimenter avec leurs rapports au beau milieu de cette traversée du désert, autant que ce soit celle-ci. Alec était déjà parti pourtant, s’éloignant pour trouver le fameux tournevis dont Calista avait parlé – il avait été spécialement déplacé, quelques semaines plus tôt, pour être atteignable par la jeune femme sans qu’elle n’ait besoin de son aide, mais il revint, s’asseyant à côté d’elle dans le canapé. Il aurait pu enchainer, avec n’importe quoi, mais tous les trajets que prenaient ses pensées finissaient vers une discussion qui tournerait dans un sens négatif – sa famille, aller prendre l’air, sa recherche de boulot à elle, ou sa situation précaire de fugitif à lui, alors il garda le silence, se contentant de l’observer faire ces gestes minutieux dont elle était la seule à avoir le secret pour essayer de sauver son ordinateur. Il était de toute manière, déjà reparti dans ses pensées.
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Calista Wolstenholme
Calista Wolstenholme

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MESSAGES : 14639
SUR TH DEPUIS : 26/04/2014
MessageSujet: Re: (fst, alec) ≡ a brighter day is coming.   (fst, alec) ≡ a brighter day is coming. Icon_minitimeDim 8 Mai 2016 - 21:17

Often I wonder why I try hoping for an end
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Today I've cried a many tear And pain is in my heart Around me lies a somber scene. I don't know where to start But I feel warmth on my skin The stars have all aligned The wind has blown, but now I know That tomorrow will be kinder. Tomorrow will be kinder I know, I've seen it before A brighter day is coming my way. Yes, tomorrow will be kinder. — tomorrow will be kinder.

Calista avait envie que ça s’arrête tout ce qu’elle pouvait ressentir au quotidien vis-à-vis de sa situation. Elle avait envie d’être capable de l’accepter et de vivre avec sans trop de difficultés. Elle avait envie de retrouver son optimisme habituel et sa motivation. Mais au lieu de ça, elle perdait tout, petit à petit. Elle voyait la vie de façon beaucoup plus sombre qu’avant et y avait même des moments où tout ce qu’elle cherchait pour un jour pouvoir aider Alec, ça l’agaçait tant elle avait l’impression que c’était désespéré. C’était carrément le genre de trucs qu’elle ne gardait que pour elle, ça parmi tant d’autres choses, parce qu’elle avait envie d’y croire à tout ce qu’elle racontait à Alec, mais ça devenait paradoxal de croire en ça, alors que plus le temps passait plus sa guérison à elle, elle n’y croyait plus. Ça non plus elle ne le disait pas à haute voix. Elle se contentait de le ressasser encore et encore avec tout le reste et plus elle le faisait, plus elle détestait son père pour lui avoir imposé un tel calvaire. Ce qui avait pu se passer entre lui et Lorcan, ça ne l’aidait pas non plus à avoir meilleure opinion sur son père. Si elle s’écoutait, elle serait déjà allée jusqu’à chez lui pour lui foutre une baffe dans la gueule. Mais même pour ça, elle avait besoin d’Alec et y avait peu de chance pour qu’il accepte de l’emmener jusque chez son père. Non, de toute façon, vu son état, mieux valait qu’elle reste enfermée dans cet appartement qui était devenu trop oppressant avec le temps. Ça avait été son havre de paix à une époque, à présent, elle avait l’impression que c’était une véritable prison. Alec ne devait pas voir les choses d’une façon bien différente, alors même qu’avec ses deux jambes, il n’avait que trop rarement l’occasion de sortir de là.

Des fois, elle se demandait quand même comment, tous les deux, ils avaient pu en arriver là. Ils avaient été bien meilleurs que ça à une époque et peut-être bien qu’elle ne supportait plus la chasse aux transmutants comme elle avait pu le faire avant, mais fallait quand même l’admettre, tous les deux, ils avaient formés une bonne équipe. Même si elle avait été assise devant son ordinateur la plupart du temps, elle avait au moins eu l’impression de se sentir utile. Maintenant, elle pouvait bien passer des heures devant son ordinateur qu’elle avait juste l’impression de ne servir à rien. Si ça continuait comme ça, elle allait vraiment commencer à pirater tout et n’importe quoi, des serveurs de plus en plus sécurisés en prenant de plus en plus de risques, rien que pour l’adrénaline que ça pouvait lui procurer. Elle n’en était pas loin de cette phase qui pourrait la coller en prison, quand bien même elle avait tendance à penser que jamais, elle ne se ferait prendre. Ce serait sans doute une bonne façon de se montrer à elle-même qu’elle n’avait pas tout perdu, elle avait encore au moins ça, tout ce qu’elle savait faire devant un ordinateur. Mais elle n’en était pas encore là, heureusement sans doute. Ça ne l’empêchait pas de pirater quelques trucs de temps en temps, juste pour s’occuper. Avec l’état dans lequel était son ordinateur, il allait falloir qu’elle renonce à ce passe-temps aussi, de toute évidence. Elle laissa échapper un soupire suite à la question d’Alec. « J’ai laissé un verre d’eau à côté et le chat était sur la table. J’ai pas pu me lever pour décaler le verre, évidemment. » Elle n’avait pas pu le retenir ce mot trop lourd de sens, pas utile pourtant dans la phrase, juste une façon de retourner le couteau dans la plaie. Sans doute pas que pour elle-même d’ailleurs, mais même en sachant qu’elle pouvait aussi blesser Alec, elle avait de plus en plus de mal à retenir ce genre choses. Elle remercia Alec, attrapant le tournevis qu’il avait ramené pour commencer à ouvrir l’ordinateur posé sur ses genoux, ne le sentant même pas peser contre ses jambes. L’engin ouvert elle pouvait presque se sentir plus à l’aise, les doigts au milieu des circuits et autres composants. Elle retira une pièce que l’eau avait redue humide pour venir l’essuyer avec un pan de sa robe, elle avait bien fait de prendre le temps de s’habiller ce matin de toute évidence. Elle esquissa un mouvement vers l’avant, avec la volonté d’aller déposer ça sur la table basse, mais évidemment, le reste de son corps ne suivit pas le mouvement, la forçant à revenir s’enfoncer dans le canapé, déposant la pièce à côté d’elle avant de venir de nouveau trifouiller dans l’ordinateur, les mains de plus en plus tremblante alors qu’elle sentait sa frustration monter en flèche. Elle laissa échapper un soupire ça servait à rien de continuer comme ça de toute façon, elle avait juste envie de balancer l’ordinateur à travers la pièce là. Alors elle se contenta de le poser à côté d’elle, pour venir attraper le bras d’Alec et le passer autour de ses épaules, venant se blottir contre lui. Là c’était bien l’endroit le plus apaisant de la planète. « Elle était comment ta matinée à toi ? » Meilleure que la sienne, elle l’espérait. Elle aurait eu envie qu’il lui raconte un truc fantastique pour qu’elle puisse oublier tout ça, mais y avait quand même peu de chance pour qu’il se soit passé un truc formidable dans les rues de Radcliff, c’était Radcliff après tout.
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Alec Lynch
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MessageSujet: Re: (fst, alec) ≡ a brighter day is coming.   (fst, alec) ≡ a brighter day is coming. Icon_minitimeDim 8 Mai 2016 - 21:55


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Ça faisait bien treize ans déjà, que l’Alec impétueux, prêt à prendre toutes les décisions les plus impulsives qui soient, rien que pour voir ce que ça faisait, était enterré sous des couches de noirceur. Le réalisme, il s’était imposé dans sa vie de manière bien brutale, fracturant ses insouciances et son immaturité à grands coups, le laissant orphelin avec deux cadavres sur les épaules. Deux. Ou un. Maintenant il n’pouvait plus savoir, et il n’semblait pas que ce serait demain la veille qu’il aurait quelque réponse que ce soit pour apaiser tous les doutes qui étaient nés dans sa tête, depuis qu’il avait appris qu’en fait, sa mère n’était pas morte, mais se trouvait à Radcliff, relativement peu décidée à croiser son chemin. Fallait croire qu’en treize ans – ou même moins – la mère aimante, disposée et altruiste qu’il avait connue, s’était envolée, au profit d’une traitresse qui avait fait son propre chemin dans le dos de son fils, tandis que celui-ci remuait une hargne qui n’lui semblait plus qu’à moitié légitime, désormais. Avait-il eu raison de tuer Lewis Duncan ? Une traque qui avait été le fondement de sa vie pendant sept longues années, un désir de vengeance qui l’avait tourné vers la chasse, et entrainé toutes les conséquences qu’il connaissait aujourd’hui sur sa vie ; et si, alors qu’il se targuait de n’jamais avoir tué d’innocents, il avait au contraire, commencé son devoir de chasseur en faisant exactement ça ? Au fond, le reste des informations sur Duncan ne changeaient pas ; il avait toujours été un trafiquant, un criminel qui avait utilisé ses pouvoirs pour soumettre d’autres gens à sa volonté – peut-être bien que quoiqu’il advienne, le chemin du Lynch aurait croisé celui du dégénéré, et la fin de l’histoire aurait été la même. Mais… mais, comme une petite graine perverse, le doute s’était incrusté sous ses chairs, lové dans son sang, et Alec n’pouvait plus s’en défaire désormais. Alors au moins, il pouvait toujours prétendre savoir c’que ça faisait, de sentir son monde être secoué au point de ressasser ses souvenirs en ne sachant plus s’ils avaient le moindre sens à sa tête ou à son cœur ; des impressions que Calista avait tout autant que lui, il le savait, de toutes les fois où elle craquait, se mettait à pleurer, et que son père venait flotter dans la discussion. En fin de compte, les discours motivants qu’il avait voulu lui donner au début de cette histoire, pour qu’elle oublie son géniteur et avance malgré tout comme ultime vengeance à l’égard de celui-ci, elle ne les avait pas retenus, et ils n’avaient pas fait mouche. C’était, indéniablement, plus compliqué que ça, et il faudrait plus que des petits discours, des mots choisis avec sa tête tout autant qu’avec ses tripes, pour aider Calista. Aider Calista. Une problématique qui occupait son cerveau à longueur de journée – c’était devenu le centre gravité de toutes ses préoccupations ; il avait fait comprendre à Andreas Kovalainen d’abandonner les recherches pour un vaccin pour lui, au profit d’un remède contre les maux de Calista. Ouais, c’était ça aussi, être un couple, non ? Il n’avait pas eu besoin d’y réfléchir à deux fois, Alec, entre l’option de repousser ses désirs à lui de se défaire d’une mutation qui le rendait immortel, et la possibilité de l’utiliser pour rendre ses jambes, rendre son futur et son bonheur à Calista.

Et il avait raison de le faire, il le savait ; parce que même dans les moments où elle ne voulait rien laisser paraître, ravalait sa rage, sa tristesse et tous les ressentiments qu’elle pouvait avoir, Alec n’était pas aveugle, il les voyait, et les ressentait de la même façon qu’elle. Il était frustré autant qu’elle, de toujours s’engager vers des chemins qui n’menaient à rien. Il était frustré, de n’pas voir ses jambes bouger, et de n’pas comprendre, des mois après, pourquoi son sang ne l’avait pas aidée lorsqu’ils avaient été à l’hôpital. S’ils avaient déjà décrété que la possibilité de sauver d’autres gens avec son sang était le bon côté de sa dégénérescence, que restait-il, s’il n’pouvait même pas utiliser ça pour aider la femme qu’il aimait ? Les tremblements des mains de la Wolstenholme, il les vit, donc, et c’est seulement en serrant les dents plus fort encore, qu’Alec put retenir un soupir de passer ses lèvres. Même s’il n’avait pas été un chasseur, entrainé pour saisir les signes qui ne trompaient pas chez les uns et les autres, le Lynch pouvait toujours prétendre connaître Calista depuis trop longtemps, pour n’pas voir ce qui sautait si évidemment aux yeux. En même temps, il n’pouvait certainement pas la blâmer pour sentir ce qu’elle ressentait ; il semblait bien qu’ils étaient condamnés à tous les deux devoir connaître leurs moments les plus bas ensemble. Elle, elle n’avait plus de boulot, elle avait été trahie par son père, et elle était paralysée des jambes. Lui, il était toujours un fugitif, pourchassé par les hunters et la nouvelle maire de la ville tout à la fois, il était toujours un transmutant condamné à vivre éternellement, il n’avait plus de boulot – probablement – et n’avait aucune possibilité de vivre tranquillement sans avoir à regarder par-dessus son épaule. Ames sœurs jusqu’au bout, aurait-on pu ironiser. Mais aucun des deux n’semblait avoir cette envie, alors qu’Alec resserrait doucement son bras autour des épaules de la jeune femme, pour la blottir contre lui. « Ma matinée, j’l’ai passée à courir. » qu’il admit, haussant les sourcils ; s’il avait pris l’habitude d’être patibulaire, et solitaire depuis qu’il était devenu un hunter, fallait avouer qu’il avait mis le niveau encore au-dessus, niveau solitude. Ses anciens alliés étaient probablement devenus ses ennemis, et même s’il devait aller faire un tour en ville, il s’demandait si Isolde avait placardé des affiches de lui dans le commissariat rien que parce qu’elle était tenace comme ça, et qu’elle n’avait pas dû digérer le fait qu’il ait filé juste sous son nez, de son précieux QG surprotégé. « La prochaine fois j’emmènerai le chat, histoire qu’il t’emmerde pas. » et ça lui permettrait d’avoir un peu de compagnie, même s’il y avait de fortes chances pour que le fameux chat ne revienne pas de la balade. Ou revienne mort, à bout de souffle, épuisé. « Et puis j’me suis dit… si la quarantaine est levée, pourquoi est-c’qu’on en profiterait pas ? J’veux dire- j’suis peut-être, potentiellement recherché à Radcliff… mais pas dans la ville voisine, hein. » il venait surtout de se dire ça maintenant, à force de fixer le même paysage, le même coin d’appartement, encore et encore – s’il avait l’habitude d’être solitaire, il n’était franchement pas habitué à rester coincé entre quatre murs, et il prenait franchement sur lui. Et encore, il n’était pas trop audacieux dans sa proposition, il parlait d’aller faire un tour, alors que les fameuses vacances dont ils avaient parlé, Calista et lui, semblaient être oubliées depuis longtemps.
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Calista Wolstenholme
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MessageSujet: Re: (fst, alec) ≡ a brighter day is coming.   (fst, alec) ≡ a brighter day is coming. Icon_minitimeDim 8 Mai 2016 - 23:58

Often I wonder why I try hoping for an end
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Dans le fond, peut-être bien que si elle acceptait définitivement l’idée qu’elle ne remarcherait jamais, Calista arriverait enfin à l’accepter. Mais, même complètement désespérée, même à chaque fois qu’elle avait l’impression de jeter définitivement l’éponge, fallait croire qu’y avait encore une petite partie d’elle qui continuait de s’accrocher. Et c’était cette petite partie d’elle, encore trop accrochée à l’espoir qui l’empêchait d’avancer. Mais comment est-ce qu’elle pourrait faire autrement, alors qu’Alec continuait de chercher ? Elle ne pouvait pas lui dire d’abandonner, parce qu’elle savait que si lui, il lui demandait de faire ça concernant son immortalité, elle ne le ferait pas. Ils étaient pas si différent que ça tous les deux. Ils étaient tous les deux déterminés de toute évidence. Ils ne lâcheraient pas l’affaire, alors ça ne servait à rien de lui demander de faire ça, quand bien même l’étincelle d’espoir en elle, elle semblait la paralyser encore plus que ne le faisait ses jambes. C’était ça qui l’empêchait d’accepter la situation, elle ne pouvait pas s’y habituer, elle ne voulait pas s’y habituer, puisque tôt ou tard, elle serait capable de remarcher. Et si ça ne marchait pas et qu’elle passait le restant de sa vie dans cette chaise roulante ? Peut-être bien qu’au bout d’un moment, le désespoir aurait raison d’elle et que l’étincelle, elle s’éteindrait à jamais, lui permettant d’accepter cette condition, quand bien même elle était déplaisante. Ou bien elle continuerait d’y croire jusqu’au bout, quitte à ne jamais accepter et continuer de vivre avec ses peines et sa frustration. Elle n’avait pas envie de passer le restant de ses jours comme ça. Elle ne savait vraiment pas si y avait une solution à son problème, mais si y en avait une, fallait vraiment la trouver vite, avant qu’elle soit complètement à bout de nerfs. Elle n’était pas loin du moment où elle accepterait tout et n’importe quoi comme aide, juste parce qu’elle savait au fond d’elle, qu’elle ne pouvait pas, passer le restant de sa vie comme ça.

Ce n’était pas vivable, ça lui faisait péter des câbles tous les deux jours et peut-être bien que ça lui ferait perdre Alec à la longue. Elle avait l’impression que c’était une véritable malédiction, alors ce ne serait pas franchement surprenant que ça lui prenne absolument tout au bout d’un moment, Alec y compris. Elle n’avait pas envie de tout perdre et pourtant son comportement, il devait carrément faire fuir ses proches. Ça faisait longtemps sans doute, qu’elle avait tenu toute une conversation sans se plaindre de sa situation. Peut-être bien qu’Alec, il ne prenait même plus le temps de relever et ce n’était pas plus mal. Peut-être bien qu’il se contentait d’écouter et d’encaisser, parce qu’après trois mois il savait que ça ne servait à rien de relever toutes les fois où elle se plaignait. C’était une perte de temps, elle en avait bien conscience et même elle, elle n’avait pas forcément envie d’en parler, encore et encore, elle avait juste envie de se plaindre, de maudire ces jambes qui ne voulaient pas bouger, malgré tous les efforts qu’elle pouvait y mettre. Elle en avait des bleus contre les cuisses souvent, à force de les frapper de toutes ses forces dans l’espoir que ça les fasses réagir. Elle s’en foutait, de toute façon, ça ne lui faisait pas mal. Elle se surprenait presque à envier Alec qui avait passé sa matinée à courir, elle était tombée bien pas, elle qui avait toujours détesté ça. Elle n’était pas sportif, ce n’était pas pour autant qu’elle n’avait aucun regret à avoir perdu l’usage de ses jambes. « Bouh, mauvaise matinée aussi. » Elle esquissa une légère grimace, ouais elle pouvait l’envier, ça ne voulait pas dire que si elle récupérait ses jambes elle se mettrait à courir tous les matins. « Tu auras qu’à le perdre dans la forêt, ça nous fera des vacances. » Elle n’était pas sérieuse, pour l’instant, elle avait envie de l’étrangler le chat et il en avait assez conscience pour avoir disparu dans un coin, mais elle l’aimait quand même cette sale bestiole, alors elle n’avait pas envie de le paumer dans la forêt. « Ouais, ça pourrait être bien de partir un peu. Du moment que je suis avec toi et qu’y a du wifi, je suis contente. » Plus ou moins contente en tout cas. Ouais, ça ne suffisait pas complètement à lui faire oublier ses problèmes, mais ils étaient moins lourds à porter quand y avait Alec, alors, ici ou ailleurs, tant qu’il était là, ça pourrait aller. Si ça l’arrangeait lui d’aller ailleurs, elle le suivrait. Dans le fond pour elle, ça n’avait même plus vraiment d’importance le lieu où elle était. N’importe où, elle aurait toujours cette même impression d’être complètement coincée.
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Alec Lynch
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MessageSujet: Re: (fst, alec) ≡ a brighter day is coming.   (fst, alec) ≡ a brighter day is coming. Icon_minitimeLun 9 Mai 2016 - 3:54


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Il n’avait jamais été un expert pour prendre les meilleures décisions qui soient, Alec ; il le savait, au fond, qu’il était impulsif, dangereux, imprévisible – et souvent, il avait dû lui-même payer les conséquences de ses actes, sans que ça ne déteigne particulièrement sur la vie des autres. A force de n’tenir à personne, en fin de compte, il avait pu vivre les treize dernières années relativement tranquillement, sans être tiraillé par des hésitations autres que celles dont dépendait sa vie à lui tout seul. Mais quand il était question de Calista, il se savait déjà plein d’hésitations, plein de doutes ; et s’il avait toujours pu prétendre la connaître, l’avoir assez observée pour glaner des informations sur elle, s’être assez attaché à elle pour pouvoir décrypter ce qu’elle-même, elle n’faisait pas attention à laisser transparaître, il n’savait plus aujourd’hui. Il n’savait plus bien des choses. Si Calista serait capable d’encaisser une déception nouvelle. Si Calista serait capable de surmonter l’idée que quelque chose qu’il lui injecterait dans les veines pourrait la blesser plus que la sauver. Il savait, déjà, qu’il n’voulait pas mettre la vie de la Wolstenholme en jeu : égoïstement, peut-être bien, il la préférait largement en vie, mais paralysée que morte à cause d’une mixture qu’il aurait lui-même amenée dans sa vie. Et au-delà du deal qu’ils avaient fait, le Lynch n’pouvait pas prétendre pouvoir vouer une confiance aveugle en Andreas Kovalainen : la seule chose qui semblait maintenir une certaine courtoisie entre eux, c’était le deal qui les liait – une transaction dans laquelle ils avaient tous les deux, autant à gagner qu’à perdre. Alors ouais, il pouvait toujours dire qu’au moins, le généticien avait fait un minimum d’efforts dans ses recherches, que professionnellement parlant, ils s’accordaient sur ce point-là – mais au-delà de tout ça, le chasseur n’avait jamais pu dévisager la seringue remplie de liquide vermeil, qui n’payait pas de mine et n’semblait pas plus exceptionnelle qui soit, en s’disant qu’il n’aurait aucune hésitation à l’offrir à Calista comme une chance inédite de pouvoir remarcher. Ca faisait des jours, peut-être des semaines (il s’était particulièrement appliqué à ne pas compter le temps qui courait) qu’il avait ce remède sous la main, et il n’avait toujours pas réussi à faire la paix dans ses sentiments vis-à-vis de tout ça ; et courir pendant des heures ne l’aidait pas à faire le tri dans ses pensées. Voir Calista se désespérer de sa condition non plus : parce qu’encore une fois, qu’est-ce qu’il se passerait, si à cause de ça, à cause de lui, les choses passaient de mal, à encore pire ? Juste après s’être fait trahir par son père, clouée à une chaise roulante, la jeune femme se retrouverait condamnée à encore plus de misère par le type à qui elle avait voué tous ses derniers grains de confiance.

Pourtant, ça n’échappait pas au chasseur, la façon dont la vie de la Wolstenholme changeait insidieusement – elle voyait toujours son frère et sa sœur, mais peut-être moins que d’habitude. Et au-delà de ça, Calista sortait rarement, et émettait d’ailleurs peu le désir d’aller faire un tour dehors : s’il était un fugitif, après tout, c’n’était pas son cas à elle, et l’immeuble avec un ascenseur, et dans le monde moderne de l’année 2015, elle aurait toutes les possibilités de se déplacer, même en voiture, avec son handicap. Il n’savait honnêtement pas comment ça marchait, mais ça existait, et le simple fait que Calista n’était pas intéressée par tout ça, indiquait qu’elle stagnait. Et peut-être à cause de lui. Peut-être à cause des promesses qu’il lui avait faites, sans les tenir jusque-là – c’n’était pas faute de chercher, c’n’était pas faute d’avoir quelque chose. Il savait bien, que s’il ne le lui donnait jamais, il le regretterait. Mais quelque chose lui disait tout autant que s’il le faisait, il le regretterait aussi. Leur quotidien était un cercle vicieux de c’genre, trop réel, trop prenant, et peut-être étaient-ils simplement défaitistes : à mesure que la lumière d’espoir, que la blonde avait toujours été la seule à amener entre eux deux, et en eux deux, il n’restait plus grand-chose, et Alec s’avérait incapable de prendre la relève. Comme quoi, insidieusement, une simple histoire de fauteuil roulant, de jambes paralysées, quelque chose qui consolidait probablement bien des couples, les mettait plus à mal qu’ils n’étaient prêts à l’admettre – il pensait trop souvent comme ça, quand il l’observait de loin, ou quand il pensait à elle, ou quand il ressassait l’amertume de son impuissance. C’n’était pas pour se sentir aussi inutile et frustré, qu’Alec avait choisi de prendre les armes pour devenir un hunter – mais fallait croire que s’il avait pu sauver la vie d’autres gens, il n’pouvait rien faire pour celle qu’il aimait, et c’était la chose la plus frustrante qui soit. Alors tout ce qu’il pouvait faire, c’était l’enlacer dans ses bras, ravaler ses ressentiments, ravaler l’humeur morne qui enserrait ses entrailles, et prendre sur lui. Quitte à rester silencieux, parce que de bien des manières, il n’était pas la personne positive, inspirante, dont Calista pouvait avoir besoin là, maintenant. C’n’était pas dans sa nature, dans sa façon d’être ; il était de plus en plus soumis à la rage, à l’orgueil quand il cherchait une solution pour elle, qu’à un quelconque sentiment similaire à l’espoir – comme quoi, ça devait vouloir dire quelque chose. Et même si elle s’efforçait de garder un petit côté d’elle-même, d’avoir ce répondant qu’elle avait toujours eu, l’habitude, le fait de vivre l’un par-dessus l’autre, faisait qu’il n’était pas aveugle à cette comédie. Il voyait tout trop bien, et assistait, spectateur, à toute cette mascarade qu’elle lui vendait même à lui ; ils étaient définitivement, plus au bord du gouffre qu’ils n’étaient prêts à l’admettre. Et pourtant, il n’arrivait pas à s’dire, qu’à circonstances désespérées, y’avait mesures désespérées. Irrémédiablement, il aurait bien eu envie de partir, sortir de cet appartement miséreux, profiter de l’été brûlant avec Calista, loin d’cette ville de fous – mais ses réponses, à nouveau, ne le trompèrent pas lui. Ils n’iraient pas bien loin, tous les deux ; parce qu’au-delà des apparences qu’ils s’offraient, y’avait les bleus sur les jambes de la jeune femme, les silences qui se rallongeaient, les regards qui fuyaient. Parce que d’plus en plus souvent, c’était devenu ses réponses aux faux semblants de Calista, à ses malaises, ou aux trahisons de chagrin qu’elle laissait transparaître. « T’auras pas grand-chose à faire du wifi, si tu répares pas ton ordinateur, cela dit. » qu’il remarqua, malgré tout – et s’il était en couple depuis assez longtemps avec elle pour savoir qu’y’avait aussi le wifi sur le téléphone, c’n’était pas ça le sujet. Ils n’iraient pas se balader, de toute manière, donc autant se concentrer à essayer de réveiller en Calista ces volontés qui semblaient l’avoir désertée.
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Calista Wolstenholme
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MessageSujet: Re: (fst, alec) ≡ a brighter day is coming.   (fst, alec) ≡ a brighter day is coming. Icon_minitimeLun 9 Mai 2016 - 17:11

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Calista, elle n'avait pas franchement envie de sortir, de se retrouver dehors dans ces conditions, ça ne lui donnait pas franchement envie et pourtant, des fois elle regardait le soleil d’été avec envie. Elle avait été le genre de fille qui avait toujours trouvé le moyen de prendre quelques jours de congé en été pour partir là où y avait la plage, quand bien même on aurait pu penser qu’elle s’éloignait peu de chez elle, de son confort et de ses ordinateurs, mais elle avait toujours su apprécié un bon après-midi à la plage ou à faire bronzette au bord d’une piscine. Elle aimait sentir le sable chaud entre ses orteils. Elle aimait sentir la chaleur du soleil cogner contre ses jambes ou les vagues de la mer s’abattre contre ses mollets. Mais il s’agissait de sensations qu’elle ne pouvait plus connaitre. Elle pouvait bien garder les jambes au soleil pendant des heures sans mettre de crème solaire, les coups de soleil qui marqueraient sa peau, elle ne les ressentirait même pas. Elle savait au final que sortir, ce serait un moyen de plus d’être frustrée, alors elle pouvait toujours se trouver mille et une excuses pour ne pas mettre le nez dehors, quand bien même y avait un ascenseur dans le bâtiment et c’était pas si impossible qu’elle voulait bien l’entendre de se balader dans les rues de cette ville en fauteuil roulant. Mais non, elle sortait le moins possible de cet appartement. C’était peut-être aussi pour ça qu’elle n’arrivait pas à se trouver un boulot au-delà du fait qu’elle avait l’impression qu’y avait rien qui lui correspondait dans les annonces qu’elle regardait, elle flippait à l’idée de sortir pour aller à un entretien d’embauche, en fauteuil roulant et elle n’avait certainement pas envie qu’on la prenne à cause des quotas de minorités à entretenir dans une entreprise. Sortir de cet appartement, c’était se confronter à un monde trop réel qu’elle avait l’impression de ne pas être encore prête à affronter.

Pourtant, rester enfermer dedans, elle le savait très bien, c’était le meilleur moyen de remuer, encore et encore, tous les problèmes de sa vie et que ça ne l’aidait vraiment pas à voir la vie sous un meilleur angle. Elle pensait toujours trop à son père, à ce qu’elle avait perdu à cause de lui, ce qu’elle pourrait peut-être retrouver, éventuellement comme, ce qu’elle savait qu’elle ne retrouverait jamais. Elle pourrait bien guérir, récupérer ses jambes, comme la possibilité d’avoir des enfants, ce n’était pas ça qui allait lui rendre le bébé qu’elle avait perdu. Et peut-être bien que d’un point de vue purement scientifique, on pouvait même pas parler de bébé, tellement sa grossesse avait été avortée précocement. On pourrait facilement lui dire que ça avait été un amas de cellule en train de se dupliquer et rien de plus, mais pour elle c’était quand même un bébé et ça lui brisait le cœur à chaque fois qu’elle y pensait et ça lui arrivait vraiment souvent au fond de cet appartement. Alors, sans doute que ça lui ferait vraiment du bien de partir un petit bout de temps, de prendre l’air loin de cette ville dans laquelle ses malheurs avaient commencés, loin de cet appartement dans lequel elle ne faisait que les ressasser depuis des mois. Mais elle, elle avait juste l’impression qu’ici ou ailleurs, ça revenait au même. Alors, ouais, elle voulait bien partir un peu si ça faisait plaisir à Alec, ce qui lui faisait plaisir à lui, ça lui faisait plaisir à elle aussi de toute façon. « J’suis pas sûre de pouvoir le réparer … » Dans un sens, elle l’était, absolument certaine qu’elle pouvait le réparer cet ordinateur, il avait juste pris un peu la flotte, quelques pièces à changer et ça devrait aller, c’était pas comme si elle l’avait plongé dans la baignoire. « Peut-être bien que des fois, faut admettre qu’y a des trucs qu’on peut pas réparer, histoire de pouvoir passer à autre chose … » Ça paraissait bizarre, surtout pour une fille comme elle, d’en arriver à un point où elle avait l’impression que l’espoir devenait une mauvaise chose, le meilleur moyen de rester coincé sur place, alors même qu’elle avait toujours été très optimiste et qu’elle avait été la première à servir des beaux discours là-dessus. Mais le temps qui passait, il la bouffait peu à peu et les beaux discours, plus ça allait, plus ils semblaient appartenir à une autre vie, alors peut-être bien qu’il fallait abandonner tant qu’il était encore temps, avant qu’elle ait été complètement engloutie par cet espoir vain qui brisait son cœur un peu plus chaque jour.
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Alec Lynch
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MessageSujet: Re: (fst, alec) ≡ a brighter day is coming.   (fst, alec) ≡ a brighter day is coming. Icon_minitimeMar 10 Mai 2016 - 19:52


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Le truc dans leur couple, et même dans l’équipe qu’ils avaient formée avant ça, c’était qu’Alec avait toujours été le pragmatique, le réaliste- le responsable. La tête, somme toute. L’espoir, ça faisait longtemps que c’n’était plus le sentiment qui lui venait en premier, face à n’importe quelle situation – ça n’l’avait même probablement jamais été. Il avait appris, au cours des quatorze dernières années de sa vie, à faire les choses lui-même, à se démerder avec ses problèmes et à les régler selon ses propres termes ; au-delà de ça, on n’lui avait certainement jamais inculqué l’idée selon laquelle une solution miracle se présenterait d’elle-même devant lui, s’ils continuaient d’y croire. C’était presque plus une question d’orgueil, en fin d’compte, qu’une histoire d’espérer, d’y croire et de n’pas lâcher parce qu’un beau jour, y’aurait un signe quelconque, quelque chose qui donnerait une valeur à toutes ces luttes qu’ils connaitraient. Alec avait appris à endurer, endurer sans jamais lâcher, endurer sans jamais fatiguer ; tout comme il aurait été prêt à endurer les conséquences de sa vaccination s’il avait pu le faire, ou les conséquences du fait d’être un dégénéré. Il avait pris les décisions qui s’imposaient à chaque fois, sans ciller et sans hésiter ; fallait croire pourtant, que la vie avait sa façon d’être ironique – maintenant, il n’pouvait faire qu’endurer mais d’une autre façon, avec une impuissance grondant dans ses chairs et battant dans ses veines, gonflant chaque jour un peu plus pour mettre ses nerfs à mal. Il n’avait jamais été très patient, bien au contraire, et c’était probablement un de ses principaux défauts ; les raisons pour lesquelles il faisait des trucs stupides parfois, les raisons pour lesquelles il lâchait trop de mots, parfois, quand bien même on l’imaginait difficilement comme bavard. Au fil des semaines, il avait tenté, pourtant, tant et bien que mal, d’être la lueur d’espoir dans leur couple, celui qui insufflerait à Calista les volontés qu’elle perdrait peu à peu – fallait croire pourtant, qu’il ne faisait pas un si bon job que ça ; c’n’était pas pour autant qu’il avait envie de la laisser s’effriter, en sachant pertinemment que lui il n’lâcherait pas, et qu’il trouverait une solution, parce qu’il continuerait de retourner toutes les possibilités qui s’offriraient à lui. Pas par espoir, mais par volonté. La volonté, c’était quelque chose que la Wolstenholme n’se sentait pas avoir, la plupart du temps – déjà avant ces histoires d’handicap, de trahison de son père. Se concernant elle-même, Calista avait toujours plus facilement obéi à l’abattement, au quotidien confortable, à l’adaptation la moins douloureuse qui soit : n’était-ce pas pour ça, qu’elle avait fini clouée derrière ses ordinateurs ? Y’avait une part du Lynch, qui comprenait les arguments pragmatiques et froids d’Alistair Wolstenholme quand il disait que sa fille ainée s’était simplement laissée faire par les circonstances, sans chercher à lutter. C’était ce qu’elle faisait à nouveau – et après quoi ? Trois mois. Trois mois, alors même qu’elle n’lui avait pas permis à lui de le faire.

Et il n’savait pas vraiment comment faire, Alec, pour contrebalancer ces sentiments qu’ils se partageaient, et qui les déchiraient : parce que, que leur resterait-il, si Calista s’effondrait, et qu’il la laissait faire, froid et impassible dans les apparences ? Il pensait pragmatiquement, au-delà de ces discussions pleines de doutes qu’elle avait, il ne lâchait pas lui, il ne pourrait jamais le faire – alors irrémédiablement, la solution viendrait pour elle ; mais à quoi bon, ouais, si elle s’laissait abattre dans le procédé ? Il tenta donc un léger rire, sardonique, lorsqu’elle parla du fait qu’elle n’pensait pas pouvoir le réparer, son ordinateur – à croire que cette foutue machine devait symboliser toute la vie de la blonde, à chaque tournant. « Me fais pas croire que Calista Wolstenholme n’sait pas comment sauver un ordinateur de quelques gouttes d’eau. » un verre, quelques gouttes, c’était plus que positif, non, de penser comme ça ? Penser au verre à moitié plein, plutôt qu’au verre à moitié vide. « Au pire, la prochaine fois, faudra l’équiper d’un truc pour le protéger de l’eau. » il n’savait pas si ça existait, parce qu’il avait toujours ce même problème avec la technologie ; ça le dépassait, ça le saoulait, et lui, il aurait essayé d’allumer l’ordinateur dix fois, tapant dessus, le secouant pour faire sortir l’eau qui avait pu s’y incruster. Probablement pas les meilleures solutions envisageables en de telles circonstances, il s’en doutait au moins. Si c’te machine devait être une symbolique quelconque pour la jeune femme et sa volonté à elle, elle n’avait qu’à s’mettre à interpréter ce qu’il venait de dire – imperméable, qu’elle devienne donc imperméable, de préférence, dans le bon sens du terme qu’en se laissant bouffer par l’indifférence et le défaitisme. « T’as de la chance de pas être un truc, alors. » qu’il soupira, aux paroles de Calista, incapable de rester plus longtemps à la serrer contre lui, à prendre son mal en patience ; elle l’avait détesté, déjà, la dernière fois qu’il avait opté pour quelque chose de drastique afin de la pousser dans une direction. C’n’était pas ce qu’il avait envie de faire, maintenant, au moment de la dévisager. « Est-c’que t’es franchement en train de me dire de laisser tomber ? » et elle pouvait interpréter ses paroles comme elle le voulait – ils étaient à double-tranchant, ses mots ; ça faisait plus longtemps que lui, il cherchait une solution contre son problème, alors quoi, devaient-ils tous les deux abandonner ? « J’ai pas vraiment l’habitude d’être en couple, mais j’crois bien que t’as pas vraiment de mot à dire sur c’que j’ai le droit de croire ou pas. » ouais, les volontés, c’était toujours une question d’orgueil, celle piquée à vif, qui répliqua cette fois-ci, mordante. « J’ai pas envie de passer à autre chose. Alors si toi t’y crois plus, c’est que tu crois plus en moi, d’une certaine façon. Mais j’ai pas l’intention d’te faire des promesses en l’air. » il ne les lui avait pas faites en l’air, à l’hôpital, et encore après, et pendant les trois derniers mois qui venaient de s’écouler. Il espérait au moins qu’elle n’pensait pas comme ça – pour l’heure ; mais combien de temps avaient-ils avant que passer à autre chose, l’abattement, l’indifférence, devienne ça aussi ? « Je cherche. Et si un jour on doit passer à autre chose, ce sera parce que j’serai mort- c’qui n’est pas prêt d’arriver, d’toute façon. » ils s’étaient donnés combien de temps, déjà ? Six ans, six ans avant qu’elle ne le rattrape – c’était même elle qui avait fixé cette distance-là, cette ligne, il croyait, et fallait reconnaître que c’était aussi difficile à faire pour lui qu’pour elle ; parce que qu’elle le veuille ou non, ils étaient tous les deux dans la même situation, tous les deux, totalement capables d’arrêter de vivre à cause de leurs propres handicaps- le problème, c’était toujours une histoire de volonté.
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Calista Wolstenholme
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MessageSujet: Re: (fst, alec) ≡ a brighter day is coming.   (fst, alec) ≡ a brighter day is coming. Icon_minitimeMer 11 Mai 2016 - 1:31

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Calista, elle avait toujours été du genre à penser que les choses pouvaient s’améliorer, il suffisait d’y croire un petit peu et de se donner la peine de trouver une solution aux problèmes. Mais penser comme ça, ça devenait assommant. Ces derniers temps, y avait rien qui tournait droit de toute façon. C’était pas juste ses jambes, c’était tout le reste, tous les problèmes qui s’enchainaient et qui lui donnait l’impression de voir son monde s’effriter. Elle n’avait pas forcément la force d’affronter tous les problèmes, elle était du genre à les fuir les problèmes, à se tenir loin des complications et à croire qu’elle en serait épargnée en agissant comme ça, mais elle s’était plantée. Les problèmes ils étaient venus jusqu’à elle sans qu’elle ne demande rien à personne. Peut-être bien que la balle dans le ventre elle l’avait méritée. Elle ne se souvenait pas encore de ce qui avait pu se passer au cours de cette soirée et de toute façon, cette balle, ce n’était pas ce qu’elle regrettait le plus dans tout ce qui lui était arrivé ces derniers temps. Le pire, c’était de voir sa vie tomber en lambeaux à cause de son propre père, à un moment où il avait ravivé en elle l’espoir que ça pourrait peut-être aller mieux un jour entre eux. C’était le problème qu’elle n’avait pas vu venir, celui qu’elle n’avait pas pu fuir et qu’elle n’avait vraiment pas cherché. Elle avait cru pendant quelques secondes, qu’elle n’était peut-être pas une source de déception pour son père et l’instant d’après, il avait manqué de la tuer et il était persuadé que c’était pour son bien. Qu’il aurait mieux fallu qu’elle soit morte que transmutante. Ouais y avait mieux comme déclaration d’un père à sa fille. Elle était heureuse que son frère soit encore en vie, mais elle se demandait franchement, avec un tel chemin de penser, ce qui avait pu retenir leur père de lui tirer une balle dans la tête.

C’était pas ce genre de pensées qui aidaient son quotidien, mais c’était là dans un coin de sa tête, avec tout le reste. Ses jambes qu’elle avait perdu, cette paralysie qui jour après jour était de plus en plus difficile à vivre, alors que ça aurait dû être le contraire, comme une habitude s’installant peu à peu en elle. Puis y avait cette histoire de bébé, parce que celui-là, elle ne le récupérerait jamais, elle pouvait l’espérer autant qu’elle le voulait, ça ne servait strictement à rien. D’autant plus que même complètement guérie, elle n’allait certainement pas demander à Alec de lui faire un enfant, alors même que c’était impensable avec la vie qu’il avait et qu’elle ne lui imposerait jamais ça et que même sans ça, c’était beaucoup trop tôt. L’accident, ça aurait été une autre histoire, ils n’auraient pas eu le choix et ça aurait pu être bien. Ça aurait été bien et on lui avait pris cet enfant et peut-être que même complètement guérie, ça aurait été sa seule chance. En plus de ça, elle n’avait plus de travail et elle ne savait pas franchement quoi faire de sa vie, alors ça ajoutait un poids de plus à ses ennuis et au bout d’un moment ça devenait trop lourd à porter. « Nan, évidemment que je peux le sauver … » Impossible de ne pas répondre ça à ce genre de réplique. Y avait probablement aucun ordinateur que Calista Wolstenholme ne pouvait pas réparer. Réparer les ordinateurs, c’était ce qu’elle faisait le mieux de sa vie. Se réparer elle, c’était une autre histoire. Plus il parlait plus sa vue venait se teinter, sous les larmes qui montaient, derrière les verres de ses lunettes. « Je crois toujours en toi Alec. J’arrêterai jamais de croire en toi. » C’était peut-être ça le problème à l’heure actuelle, elle croyait encore trop et ça l’empêcher d’imaginer un monde sans ses jambes et sans être fichue d’accepter ça, ça la bouffait jour après jour et si ça devait prendre un an, cinq ans, dix ans, où est-ce qu’elle en serait à ce moment-là ? Probablement brisée par une vie qu’elle n’avait pas su prendre comme elle l’aurait dû. « Je crois pas en ma capacité à tenir le coup. » C’était elle le problème, peut-être bien qu’elle était trop impatiente ou juste trop fatiguée par tout ce qui se passait en ce moment pour puiser encore dans ses maigres ressources de force. « C’est juste que … Plus j’y crois moins je me fais à l’idée que pour l’instant, je peux plus bouger et ça rend chaque jour un peu plus compliqué et c’est épuisant et je crois pas que j’aurais assez de force pour tenir le coup encore longtemps. » Elle n’avait jamais été bien forte de toute façon, c’était ce qu’on lui avait reproché toute sa vie, peut-être bien qu’à un moment elle aurait dû écouter son père et se battre un peu plus, devenir plus forte. « J’ai l’habitude de me cacher derrière mes écrans quand la vie devient trop dur, ça marche même plus. Je peux le réparer, je sais que je peux. Mais je crois que je m’en fiche juste qu’il soit mort. » C’était pas bon signe venant d’elle. Elle avait juste l’impression perdre gout à tout et de se laisser sombrer peu à peu dans une dépression dont elle pensait qu’elle sortirait facilement ; parce qu’elle avait encore l’espoir que ça allait s’arranger. Mais ça la bouffait un peu plus chaque jour et fallait que ça s’arrête avant qu’il soit trop tard.
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Alec Lynch
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MessageSujet: Re: (fst, alec) ≡ a brighter day is coming.   (fst, alec) ≡ a brighter day is coming. Icon_minitimeDim 29 Mai 2016 - 18:43


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Trop souvent ces derniers temps, Alec se retrouvait impuissant face à une situation. Par rapport à sa mutation, par exemple, qui lui enlevait presque tout libre-arbitre quant à sa vie ou à son avenir. Y’avait aussi tout ce qui se passait autour de lui, sa condition de fugitif des deux camps, qu’il se savait incapable de maîtriser. Et la situation de Calista, au final, ne faisait que s’ajouter à tout un amas de frustration qui menaçait de le submerger. Il détestait se sentir comme ça- et pour l’avoir si rarement enduré, le Lynch faisait des efforts considérables pour tout ravaler, et n’que rarement laisser transparaître le flot d’émotions qui courait dans ses veines. Et il avait eu la folie de croire qu’il ne subirait plus de telles épreuves en devenant un hunter. Peut-être subissait-il tout ça, justement parce qu’il n’était plus un hunter, et parce que de là, sa vie avait commencé à s’effriter, presque sans qu’il ne s’en rende compte, tant il avait été absorbé par les impressions qui l’avaient paralysé dans son exil. Et pourtant, Alec Lynch n’avait jamais été du genre à croire au destin ou à une quelconque autorité supérieure qui aurait plus à dire sur sa vie que lui. Les événements qui s’amoncelaient sur eux, étaient le résultat de leurs propres choix, ou de choix que d’autres personnes avaient eu l’audace de faire : c’n’était pas pour rien que pendant que Calista était trop occupée à blâmer un ennemi invisible pour tout ce qui se passait dans sa vie, Alec lui, se répétait trop souvent de n’pas aller traverser la moitié de la ville pour envoyer son poing dans la gueule du responsable. Personne d’autre qu’Alistair Wolstenholme lui-même, peu importait le déni dans lequel la jeune femme demeurait parfois pour garder le nord – c’était de plus en plus difficile à vrai dire, de prédire comment elle pouvait vivre la chose : parfois, elle agissait comme si tout ce qu’elle attendait, c’était que le chasseur traverse bel et bien la moitié de la ville pour aller coller son poing dans la gueule du géniteur traitre. D’autres fois, aussitôt amenait-il l’idée, qu’elle l’écartait brusquement en lui disant que c’était sa famille, ses affaires, et que c’était à elle de gérer la chose. Ouais, même à l’échelle de leur couple, les choses étaient devenues compliquées – frustrantes plus qu’il n’était prêt à le reconnaître : probablement que s’il n’était pas un putain de fugitif à l’heure actuelle, le Lynch passerait d’ailleurs beaucoup plus de temps à l’extérieur, à faire des trucs tous plus impulsifs les uns que les autres, rien que parce qu’il le pouvait et que ça lui permettait au moins de se défouler. Mais non, c’n’était qu’en de trop rares occasions qu’il pouvait s’octroyer ce privilège qui mettait sa vie en danger tout autant que celle d’une Calista qui portait déjà de trop nombreuses cicatrices et de trop nombreux traumatismes à cause de la vie qu’ils avaient menée ensemble : était-ce à cause de lui, de ce qu’il avait dit chez Insurgency, ou de quoique ce soit du genre, que la Wolstenholme avait été attaquée par ils ne savaient qui, au commissariat ? Car non, malgré le temps qui passait sans aucune réponse, Alec était encore bien incapable de croire que la blonde se soit tirée une balle toute seule juste parce qu’elle était une mutante.

Quoique. Les volontés de Calista avaient une façon de bien vite s’envoler, dès que le problème concernait sa propre personne : et c’était un putain de cercle vicieux qui avait toujours plongé la chasseuse dans une semi-condition de vie. N’était-ce pas pour ça qu’elle était devenue une chasseuse qui n’utilisait rien d’autre que ses talents à l’ordinateur pour faire une différence ? N’était-ce pas pour ça que, quand il l’avait retrouvée elle avait été dans son appartement, dans le noir, à remuer ses chagrins et à n’rien tenter de faire pour en sortir ? Malheureusement pour elle, il semblait bien qu’elle était tombée sur la mauvaise personne si elle croyait qu’il avait la patience, l’énergie, la volonté de la porter alors même qu’il gardait à peine le nord concernant sa condition à lui. « Je comprends pas, Calista. » c’est c’qu’il répondit en premier lieu, détournant le regard, partagé entre des reproches qu’elle ne lui faisait pas explicitement, mais qui étaient malgré tout dirigés contre lui, contre les efforts inutiles qu’il faisait, pour une personne qui n’avait pas vraiment l’envie de tenir bon. Dans sa voix, il y avait plus d’amertume que de réelle incompréhension- de plus en plus, c’était le sentiment qui gangrénait leur histoire, insidieux et pernicieux. « A t’écouter parler, on dirait que j’avais raison aussi de n’pas espérer ou m’adapter que j’ai découvert ma-… mutation. » et pourtant combien de fois avait-elle, elle-même, si sévèrement jugé la façon dont il vivait la chose ? C’était une putain d’ironie, qui faisait remonter une bile acide à ses lèvres là maintenant ; le fait que c’était elle qui l’avait poussé à y croire. Mais que finalement, il n’savait pas pourquoi elle avait eu c’genre de langage si fondamentalement, tout ça s’effritait dès qu’il avait le dos tourné. « Alors on fait quoi, là ? Parce que moi aussi j’me voile la face. On trouve rien pour contrer ça – même la bande de mutants qui m’a retenu prisonnier pendant des mois et n’demandait rien de mieux que d’pouvoir me tuer, n’a rien trouvé. » il était sévère, il le savait – mais dans sa frustration générale, il semblait presque que Calista n’avait fait que jouer les hypocrites avec son désarroi à lui. Elle devait bien savoir, d’toute manière, qu’elle n’avait pas atterri dans une histoire d’amour avec le type le plus romantique, le plus altruiste qui soit – celui qui aurait toujours le speech pour la motiver, alors même qu’en trois mois, trois mois les circonstances avaient usé la corde de ses arguments tout autant que de leurs volontés respectives. Pendant ce temps, les coupables, eux, ils n’trainaient aucune conséquence- c’était toujours ça, l’injustice, probablement. « J’crois en toi aussi, et t’avais réussi à me convaincre que vivre en attendant. » et si lui il n’avait pas réussi à lui transmettre cette envie à elle, qu’est-ce que ça voulait dire pour leur couple ? « J’ai rencontré un type comme moi, qui a vu sa femme, ses enfants mourir – un type qui a subi cette mutation pendant 160 ans, sans que rien ne change… et je suis quand même revenu vers toi. » peut-être était-ce injuste de parler comme ça, mais le Lynch n’avait jamais été connu pour n’pas penser à lui. Et il trainait ce boulet trop pesant depuis plus longtemps qu’elle, elle n’endurait sa condition – alors était-ce vraiment si impitoyable que ça, de retourner la situation ? Qu’est-ce qu’elle aurait fait, s’il avait continué de laisser tomber ? Il soupira, détournant le regard, signant négativement de la tête ; qu’est-ce que ça pouvait vouloir dire d’eux, s’ils n’pouvaient être ensemble, heureux, sereins, que lorsque tout allait bien ? « J’suis désolé qu’une injection miraculeuse de mon sang de dégénéré n’ait pas marché, okay. Je sais toujours pas pourquoi ça a pas marché… » et si son ton avait été tranchant et rempli d’une indéniable véhémence au début de sa phrase, maintenant, c’était une autre histoire ; elle faiblit, mourut dans sa gorge qui se noua. « On n’peut pas-… pas vivre, ou n’rien faire parce que tu prétends encore croire en mes possibilités de trouver quelque chose pour t’aider. Ça n’a juste-… aucun sens. J’vais pas continuer comme ça, moi. Et j’vais pas continuer de passer tous les jours devant toi, comme ça, à faire comme si de rien n’était parce que c’est soi-disant plus facile de faire les choses comme ça. » et peut-être même qu’il l’avait fait pendant trop longtemps déjà, à en témoigner des bleus sur les jambes de Calista et de la façon dont la situation s’était refermée sur elle-même dans un cercle vicieux empli de pessimisme. Apparemment, de toute manière, l’univers tout entier avait déjà fait en sorte de leur indiquer qu’y’avait pas de solution miracle à tout ça.
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MessageSujet: Re: (fst, alec) ≡ a brighter day is coming.   (fst, alec) ≡ a brighter day is coming. Icon_minitimeLun 30 Mai 2016 - 13:43

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Plus le temps passait, plus Calista avait l’impression que l’espoir qu’elle avait pu nourrir toute sa vie durant était en train de s’envoler. L’éternelle optimiste, laissait place à cette fille qui ne croyait plus en grand-chose. Peut-être bien qu’il en fallait peu pour qu’elle baisse les bras et qu’y avait tout un tas de personne – Alec en premier sans doute – qui pourraient lui dire que sa situation n’était pas si catastrophique que ça, que ça pourrait être pire. Mais elle avait l’impression d’être au fond du trou et de n’avoir aucune idée de comment s’en sortir. Elle n’était même plus sûre d’avoir la force de continuer de chercher. C’était son problème à Calista, dès que ça touchait sa propre personne, elle perdait vite son courage. Aider les autres, ça lui semblait plus naturel que s’aider elle-même. Elle avait passé une grande partie de sa vie à mettre ses besoins entre parenthèses pour s’occuper d’Aspen et Lorcan, ne pas les laisser tomber quand ils avaient eu le plus besoin d’eux, fallait croire qu’au bout du compte, elle avait perdu l’habitude de se préoccuper d’elle-même et que dès que les problèmes s’imposaient à elle, elle ne savait pas comment gérer. Elle ne faisait que se planquer et se laisser peu à peu sombrer. C’était ce qu’on lui avait reprocher après la mort de son ex, de se cacher derrière ses écrans pour éviter les complications, c’était ce qu’elle avait fait quand elle s’était faite tirer dessus et qu’un pouvoir lui était venu de nulle part, enfermée entre les quatre murs de son appartement à désespérer. C’était ce qu’elle voulait faire là, alors qu’elle avait été trahie par son père, incapable de marcher, d’avoir des enfants et qu’elle avait perdu celui qu’elle portait. Elle avait envie de se laisser couler, mais y avait Alec pour le retenir, de la même façon qu’elle s’était acharné à le retenir elle aussi.

Ils se l’étaient promis de ne pas se laisser tomber l’un l’autre, de continuer à chercher une solution, elle avait moins de mal à y croire quand ça concernait Alec que quand ça la concernait elle. Peut-être bien que ça la faisait sonner comme une hypocrite ou que c’était carrément ce qu’elle était, elle ne savait plus vraiment. Elle était complètement perdue et désespérée et que les deux ensembles, ça ne faisait pas bon ménage. Et évidemment qu’il retournait le problème à sa mutation, parce qu’au final, ils étaient dans la même galère et elle était douée pour sortir des beaux discours et convaincre les autres de garder espoir tout autant sans doute, qu’elle était douée pour trouver les arguments pour se démotiver elle-même. C’était un paradoxe qui l’agaçait elle-même. Evidemment qu’elle aurait préféré aborder la vie d’une meilleure façon malgré ses problèmes, être capable de faire avec tout en se disant que ce n’était qu’une mauvaise phase de sa vie et que ça irait mieux. Elle avait envie de voir le monde comme ça, mais fallait croire qu’elle n’en avait pas la force. Elle n’était qu’une pauvre fille, trop pathétique pour se battre pour elle-même. « S’il l’a subie pendant 160 ans, ça veut dire qu’il a trouvé une solution et donc qu’y a une solution et quand bien même ils sont nuls à chier, y a des vaccins contre la trasmutation, ça veut bien dire qu’il doit y avoir quelque chose à faire. » Alors que d’un point de vue purement scientifique, elle n’avait jamais vu ça, quelqu’un qui se remettait à marcher du jour au lendemain, grâce à un remède miracle. Il l’avait dit lui-même, son sang il avait pas marché et pourtant, c’était censé être ça le remède miracle. Ça marchait sur les autres, pourquoi pas sur elle ? C’était pas lui le problème, c’était elle. Y avait forcément un truc qui tournait pas rond chez elle. « T’as raison, ton sang il a pas marché alors que ça a l’air plutôt efficace avec les autres. Alors peut-être que c’est juste moi qui suis mal foutue. » Devait bien y avoir quelque chose qui clochait en elle de toute façon et pas, seulement parce que le sang d’Alec il avait pas marché. « J’veux dire, j’ai jamais été censée être une transmutante, je me suis faite dépistée, je l’avais pas ce gène, et je suis certaine que je pourrais passer ce test des millions de fois que le résultat serait le même et pourtant j’avais ce truc … » Ce pouvoir, si tant est qu’on puisse appeler ça comme ça. « Y a clairement quelque chose qui cloche chez moi alors peut-être que c’qui marche sur quelqu’un d’autre, ça marchera jamais sur moi juste parce que je suis bizarre. » Ou maudite, parce que ça lui donnait quand même pas mal cette impression. Dépistée négative, elle se retrouvait quand même transmutante et y avait que sur elle que le sang d’Alec ne marchait pas, c’est qu’y avait un truc pas net avec elle. « Alors je sais pas, je sais plus et j’ai vraiment envie d’y croire et d’écouter mes propres conseils mais j’y arrive pas. » Y avait toujours cette idée qui revenait, comme quoi y avait rien à faire pour son cas parce qu’elle était trop bizarre et puis cette impression d’être trop au fond du trou pour se relever.
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Alec Lynch
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MessageSujet: Re: (fst, alec) ≡ a brighter day is coming.   (fst, alec) ≡ a brighter day is coming. Icon_minitimeJeu 7 Juil 2016 - 18:17


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La frustration n’était pas une émotion qu’Alec avait appris à maîtriser, à mâter, à dompter. Au contraire, de tout le panel de ressentiments que pouvait éprouver un être humain, celui-ci était probablement le pire qu’il n’ait jamais éprouvé : et depuis combien de temps endurait-il cette impression, encore et encore et encore ? Il n’s’était jamais vu pessimiste, pourtant- plutôt réaliste, prompt à sombrer dans une mécanique de pensée qui le raccrochait à la réalité plutôt qu’à des espoirs démesurés. Ç’avait toujours été Calista, la part pleine d’espoir de lui-même : lui, à sa condition, tout ce qu’il avait vu, c’était qu’un beau matin, il s’était réveillé avec une mutation qui l’avait coincé dans un cercle vicieux, de survie incessante, de stagne, pendant que l’reste du monde, lui, il continuait d’tourner. Et sauver des vies rien qu’avec une injection de son sang, claquer des doigts et réparer les pires plaies qui soient, s’tirer une balle dans la tête et s’en sortir malgré tout, comme un putain de monstre, ça n’faisait pas partie de ce qu’il percevait comme des points positifs. Et irrémédiablement, il semblait bien que c’était l’apparition de c’gène problématique et complexe qui avait précipité la vie du chasseur dans le chaos ; désormais, chasser des dégénérés semblait clairement hypocrite. Il était dans l’entre-deux, à la frontière entre deux camps diamétralement opposés, sans aucune possibilité – ou envie – de pleinement appartenir à l’un ou à l’autre. Il était où, le temps où il s’était senti vibrer d’une évidente justice, à chaque fois qu’il affrontait un transmutant ? Il était où, le temps où tout avait été évident ? Si ce n’est pour lui, au moins pour Calista. Mais non, les rixes et les baffes dans la gueule s’étaient multipliés – ç’avait commencé par ses premières disputes avec la Wolstenholme, et dès lors qu’ils avaient réussi à contourner le problème, ç’avait été Felix. La distance, le silence, les récents événements. Et maintenant, le quotidien du Lynch se résumait à quatre murs d’appartement, des évasions à l’extérieur, forcé de regarder par-dessus son épaule, à droite à gauche, incapable de savoir qui était un ennemi et qui n’en était pas un. Est-c’que Felix avait découvert sa nature de transmutant, par le biais du Gunpowder Squad ? Son meilleur ami le haïssait-il désormais, pour un infime changement dans ses codes génétiques, une putain de tare dont il ne voulait pas ? Ironique, de s’plaindre comme ça, de ressasser une injustice de la sorte, alors même que pendant treize longues années, il avait été celui qui n’avait pas la moindre pitié pour les transmutants, sans distinction aucune. Et le changement, fallait croire, ça n’lui allait pas bien non plus.

Voilà qu’à force de tourner en rond, d’flirter avec le changement pour ne stagner que dans du pire, Alec s’aventurait en des discussions qu’il n’voulait pas avoir, des discours qu’il n’voulait pas tenir. Aussitôt ses mots, galvanisés par l’impuissance et l’agacement avaient-ils été prononcés, qu’il les regretta. Mais Calista, elle n’avait pas fini en couple avec le type le plus disposé à parler de ses sentiments, à encaisser ceux des autres et à trouver les mots juste pour apaiser les maux. Il avait essayé, pour toutes les semaines qui étaient passées jusque-là – et le résultat était là, en une Calista qui se laissait lentement mais sûrement dépérir, presque comme si ce n’était plus important. Las, il soupira, sa main venant s’écraser sur son visage pour froisser les traits de celui-ci, encore et encore, tandis que les mots de la jeune femme à ses côtés étaient bien durs à encaisser. « J’suis désolé. J’suis juste… frustré. Mais j’aurais pas dû parler comme ça. » qu’il marmonna, le regard dans le vide ; y’avait bien qu’avec Calista, probablement, qu’il était capable de s’aplatir en excuses, malgré la hargne qui tournait et tournait dans ses tripes, le regret et l’épuisement tendant sa voix. Elle n’était pas dirigée contre elle, pas exclusivement – mais fallait quand même admettre qu’elle, là, comme elle était, elle était la manifestation physique de tout ce qui n’avait pas marché. Et pourquoi ? Aucun d’eux deux n’était scientifique, alors ils n’auraient probablement jamais la réponse. Merde, même Andreas Kovalainen avec son cerveau prétentieux n’avait pas réussi à trouver quoique ce soit. « J’arrive à soigner de parfaits inconnus. Des gens dont j’en ai rien à foutre. Des gens que j’aurais tués, avant… » la fille de ce même Andreas, par exemple ; aussi sympathique ou innocente pouvait-elle être, elle appartenait aux transmutants, et il l’avait vue capable de faire bien des choses dangereuses avec son don. Indéniablement, Moira Kovalainen serait tombée dans le panier de ses cibles à abattre. « Et quand j’peux vraiment m’en servir pour faire quelque chose de bien, ou d’important… » le silence finit sa phrase, parce qu’ils savaient très bien tous les deux comment les choses s’étaient finies. La conclusion était là, il était coincé – littéralement – avec une immortalité, une éternité dont il ne voulait pas. Et la seule personne qu’il s’était su toujours vouloir aider coûte que coûte était, pour une raison inconnue et indescriptible, ‘immunisée’ à ça. Ils s’accordaient au moins sur ça, Calista et lui – c’était incompréhensible, et injuste, et l’ironie la plus blessante qui soit. Surtout pour elle, probablement. Alors insidieusement, le visage du chasseur se referma, ses traits se durcissant ; trop souvent, il s’était laissé tomber dans cette mécanique de dépendance, à la recherche de l’optimisme de Calista, mais elle ne l’avait plus maintenant. Et sous ses yeux, il s’éteignait lentement mais sûrement, trop sûrement. Alec se leva donc du canapé, pour venir s’accroupir devant celui-ci, devant la jeune femme, attrapant ses deux mains dans les siennes. « Me fais pas ça, Calista. Pense pas comme ça… » c’était plus facile à dire qu’à faire, il le savait- mais c’n’était pas comme s’ils étaient battus à plate-couture, vaincus. Ce serait eux, en se laissant abattre, qui se déclareraient perdants. Comment expliquer qu’elle parmi les sept milliards de personnes sur cette planète soit immunisée à son sang ? Ca n’avait aucun sens, même avec le peu de connaissances dont il disposait en sciences, il savait déjà que c’n’était pas logique, et certainement pas naturellement explicable. C’était autre chose… et peut-être que… « Peut-être qu’on devrait… réessayer, avant que tu parles comme ça. » parce que c’discours n’avait strictement aucun sens ; c’était son désespoir qui s’exprimait plus qu’autre chose. Mais c’qu’il voyait surtout, c’était que Calista n’pouvait pas tomber plus bas qu’elle ne l’était déjà. Et lui non plus, sans doute. Qu’avaient-ils d’autre à perdre ?
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Calista Wolstenholme
Calista Wolstenholme

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MessageSujet: Re: (fst, alec) ≡ a brighter day is coming.   (fst, alec) ≡ a brighter day is coming. Icon_minitimeJeu 7 Juil 2016 - 21:00

Often I wonder why I try hoping for an end
— alec lynch & calista wolstenholme —
Today I've cried a many tear And pain is in my heart Around me lies a somber scene. I don't know where to start But I feel warmth on my skin The stars have all aligned The wind has blown, but now I know That tomorrow will be kinder. Tomorrow will be kinder I know, I've seen it before A brighter day is coming my way. Yes, tomorrow will be kinder. — tomorrow will be kinder.

Calista avait toujours été une fille pleine d’espoir, il lui avait bien fallu ça pour survivre chez les Wonstenholme. La mort de sa mère avait été une épreuve particulièrement éprouvante à laquelle s’était rapidement ajoutée la déception de son père. Mais Calista, elle avait gardé espoir et se disant que si son père était décidé  à lui mener la vie grave, ce n’était pas bien grave, elle finirait par claquer la porte de la maison pour aller faire sa vie et suivre ses rêves à elle, pas ceux de son père. Ça avait plutôt bien marché, elle avait fait les études de son choix, elle avait décidé de mener sa vie comme elle l’entendait et ça lui convenait plutôt pas mal. Elle avait tenu bon aussi après la mort de son petit ami, malgré les difficultés qui s’imposaient à elle, parce que comme on disait souvent, tant qu’y a de la vie, y a de l’espoir et là encore elle pouvait se dire qu’elle s’en sortait pas mal, elle avait avancé assez facilement, plus qu’elle ne l’aurait cru et maintenant, elle avait Alec. Mais après, les choses s’étaient enchainées trop rapidement, sans lui laisser le temps de souffler. La disparition d’Alec, elle se faisant agressée au commissariat, cette mutation sortie de nulle part et son père la vaccinant. Elle avait l’impression d’avoir tellement perdu d’un coup que ça devenait incroyablement compliqué d’avancer maintenant. Y avait eu un bébé dans cette histoire et ça aurait été une énième histoire compliquée sans doute, mais ça ne venait en rien alléger la peine qu’elle ressentait à l’idée de l’avoir perdu, quand bien même elle n’avait jamais eu l’occasion de se réjouir de sa grossesse. Et puis, y avait ses jambes aussi, elle ne pouvait plus marcher. Elle avait l’impression que tout lui tombait dessus en même temps et c’était beaucoup trop, même pour son optimisme qu’on aurait facilement pu croire assez solide pour survivre à tout.

Là, elle était clairement au bout du rouleau et au bout d’un moment, elle ne savait plus si c’était parce que c’était juste une mauvaise journée ou si c’était tout simplement parce qu’elle n’en pouvait plus au quotidien. Ça pourrait être pire qu’elle se répétait bien souvent comme pour chercher un maigre réconfort dans ce qu’elle vivait en ce moment. Mais au bout d’un moment, ça ne suffisait pas de penser comme ça. Parce qu’elle pouvait très bien se dire, que ça pourrait être mieux aussi. Sa vie elle avait été mieux quelques mois plus tôt, elle avait eu tout pour être heureuse et voilà que jour après jour, elle avait l’impression qu’elle perdait un peu plus de ce qu’elle avait été. Elle avait l’impression que la vie avait décidé de s’acharner contre elle et pourtant, elle n’était pas sûre de franchement le mériter. Elle avait du mal à gérer et peut-être que ça la rendait de mauvaise humeur, complètement désagréable. « Je suis désolée aussi … » Elle n’arrivait plus à faire preuve de bonne volonté ces derniers temps et son humeur était plus souvent négative que positive. Elle essayait pourtant. Mais ses efforts ne suffisaient plus. « Tu l’as dit toi-même, ça se fait pas de choisir qui sauver et qui laisser mourir. Peut-être que j’en suis juste la preuve. » Y avait peut-être quelqu’un quelque part qui ne trouvait pas ça normal qu’il puisse sauver n’importe qui sans le faire, mais qu’il accourt pour elle. En même temps y avait de la logique dans la façon de penser d’Alec, tout le monde cherchait à sauver ses proches non ? Mais pour eux, il fallait que ce soit différent, qu’elle soit trop anormale pour que ça marche. Elle laissa échapper un léger soupire en fixant le jeune homme assis en face d’elle. « J’essaie. Je te jure que j’essaie, mais des fois, c’est juste trop dur. » Et plus le temps passait plus ça devenait compliqué, elle avait l’impression que la montagne à franchir était chaque jour un peu plus haute et franchement, elle n’était pas la fille la plus courageuse du monde. « Ouais, on peut toujours faire ça. » Elle esquissa un léger sourire. Ils pouvaient réessayer, de toute façon, vu l’état dans lequel elle était, elle ne nourrissait pas beaucoup d’espoir à cette idée, alors elle ne pourrait pas être encore plus déçue qu’elle ne l’était déjà.
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MessageSujet: Re: (fst, alec) ≡ a brighter day is coming.   (fst, alec) ≡ a brighter day is coming. Icon_minitime

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